Section 1 : Analyse des Risques
Le risque est inhérent à toute activité
humaine, notamment dans les affaires. Dans les métiers de la banque, le
risque est un élément que l'on vit au quotidien. En effet
l'activité principale de la banque étant de distribuer du
crédit, le risque de non remboursement est omniprésent. Les
institutions de micro finance, qui contribuent indéniablement à
la financiarisation des populations exclues du secteur bancaire, la
problématique de la gestion des risques opérationnels reste
très peu explorée.
De même, en matière de gestion financière, La
gestion efficace de la liquidité exige aux IMF d?obtenir un
équilibre entre le maintien des liquidités suffisantes pour faire
face aux besoins de trésorerie et d?obtenir des revenus
par les investissements à long terme. Une mesure clé pour la
minimisation les risques de liquidité se réfère à
la gestion même de la trésorerie. Cette gestion suppose la mise en
place d'un plan de trésorerie, qui permet de s'assurer que le montant
des encaissements est, en tout temps, égal ou supérieur au
montant des décaissements.
Comment les IMF du Sénégal parviennent-elles
à maitriser ces risques ? Quels ratios utilisent-elles ?
A : Analyse Théorique
Notre première interrogation nous mène à
définir la littérature sur la gestion des crédits en
souffrance et de celle de la gestion de la liquidité en vu de minimiser
les risques courus par l?Institution.
Le Recouvrement de Crédit
Il est important de noter que le recouvrement des
créances ne constitue pas un risque en soi, mais il est la
procédure que doit suivre toutes IMF ou tous agents de crédit
pour récupérer les sommes prtés. En d?autres termes on
parle de recouvrement que lorsque le débiteur ne répond pas
à ses obligations initiales.
Sur cette base, il ne serait pas possible, à notre
niveau, de mesurer le recouvrement tel qu?il soit, mais par contre de mesurer
ou d?analyser les risques de crédit. Et rappelons le, une mauvaise
gestion des crédits est nuisible à la santé
financière de la SFD.
Cependant, la gestion du risque de crédit peut se
présenter sous les aspects des mesures préventives que les
prêteurs prennent en amont de l?octroi du crédit et les mesures
d?encouragement en aval du déboursement, pour permettre le remboursement
dans les délais. En effet, avant d?octroyer un crédit, le
créancier peut réduire le risque de crédit en prenant
certaines mesures de contrôle qui réduisent la défaillance
ou la perte potentielle lors de la conception du crédit, telles que
l?enquite sur l?historique du client, l?orientation du client sur les attentes
et les procédures de l?IMF. Une fois que le crédit soit
octroyé, la gestion du risque client transforme les mesures de
contrôle qui réduisent la perte potentielle en mesures de
contrôles qui réduisent des pertes réelles. Par
conséquent, les procédures de gestion de la défaillance
sont des composantes clé dans la gestion des risques de crédit.
CARE14 traite les quatre mesures clés de contrôle de
risque de crédit :
14 C'est un organisme d?appui aux IMF
1) la conception du produit
Les produits de credit doivent être developpes pour
répondre à l?objectif pour lequel le credit est destine. Par
exemple, un credit destine à ravitailler une boutique d?épicerie
d?à côté aura un échéancier de remboursement
différent et utilisera un mode de garantie différent d?un
crédit destiné à l?achat d?une machine à coudre.
Pour les nouveaux clients, les IMF adoptent souvent des
approches de developpement de produits classiques telles que les petits
montants, des credits à court terme, et des fréquences de
remboursement rapides. C?est dans ce sens que le PAMECAS de façon
generale impose un cautionnement de 25% à ses membres lors d?un premier
prt, de 20% durant le second et enfin de 15% pour les autres pr~ts à
venir. Mais cette diminution du taux de cautionnement n?est valable que si le
débiteur respecte ses engagements dans les délais à l?issu
de chaque prêt.
Des nouveaux clients sont classés comme risque
élevé. Une fois qu?un historique de credit est établi avec
l?IMF on pourrait le considérer comme moins de risque et l?IMF peut
reduire ses garde-fous.
2) le choix du client
Le premier pas pour limiter le risque credit implique le
choix des clients pour s?assurer qu?ils ont la volonté et la
capacité de rembourser le prIt. En analysant le profil du client par
rapport au credit, les institutions de micro finance utilisent generalement la
règle des cinq C qui sont des composantes pertinentes pour toute sorte
d?institution de credit.
3) les comites de credit
L?établissement d?un comité de plusieurs
personnes pour la prise de décisions d?octroi des crédits est une
mesure essentielle de contrôle pour reduire le risque de credit (et la
fraude).
S?il revient à un seul individu de prendre des
décisions d?octroi de crédit, d?annulation de crédit ou de
rééchelonnement ou sur les termes d?octroi de
crédit, ce pouvoir peut être facilement
abusé. Certains agents de crédits peuvent faire partie de ce
comité, et il est souhaitable qu?au moins un individu avec un niveau de
responsabilité élevé soit impliqué.
Par exemple, le cas de la mutuelle d?épargne et de
Crédit PAMECAS-Mbour l?illustre bien. Le CA se réuni à
cette effet tous les Mercredi en vue d?analyser les demandes de prts de la
semaine. A l?issu de cette rencontre, cette CA et les agents de crédit
publient un PV (procès verbal) listant tous les crédits
acceptés ou non.
4) la gestion de la défaillance.
Les trois premiers types de systèmes conçus pour
limiter le risque dans les opérations de crédits - politique de
crédit, identification des clients, et comités d?octroi de
crédits servent à éviter le non-paiement des prêts
d?où pourrait découle la perte de fonds de crédits.
Cependant c?est irréaliste de vouloir développer un produit
parfait et choisir seulement le client parfait pour éviter la
défaillance dans les paiements. Certains prêts deviennent à
la longue défaillants et inévitablement non-recouvrables. Pour
réduire ces cas de défaillance la cellule de Développement
Economique de CARE recommande les six méthodes pour la gestion de
défaillance ci-après:
- Culture Institutionnelle: Une méthode
essentielle pour la gestion de défaillance est d?entretenir une culture
institutionnelle basée sur la tolérance zéro de retards et
un suivi automatique des comptes accusant de retard de paiements. Les
Institutions de Micro finance (IMF) peuvent également rappeler aux
clients dont les comptes sont récemment devenus défaillants que
leur jour de remboursement s?approche.
- L'orientation des Clients:
- Les primes d'encouragement aux membres du personnel
: L?implication des membres du personnel en vue de décourager la
défaillance peut
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Ibrahima Ghindo DIOP
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s?avérer efficace avec l?instauration d?un
système de primes d?encouragement.
- Les pénalités sur défaillances
: Les clients doivent être pénalisés pour le retard de
paiements. Ceci pourrait impliquer selon la performance, l?application des
charges au prorata du nombre de jours de retard et limiter l?accès au
renouvellement des prets aux clients.
- Respect des termes de contrat
- Le rééchelonnement du crédit
: Considérant la durabilité du marché ciblé il
arrive souvent que des emprunteurs aient la volonté mais ne soient pas
en mesure de payer. Après s?etre assuré que ceci est
réellement le cas (c'est-à-dire de s?assurer que les clients ne
sont pas entrain de jouer avec les sentiments), il serait approprié de
rééchelonner un certain nombre de crédits. Ceci doit
être fait dans des conditions exceptionnelles qui peuvent impliquer par
exemple l?extension du terme de crédit et/ou la réduction en
montant périodique à rembourser. Les IMF doivent avoir des
politiques transparentes de rééchelonnement et doivent envoyer
leur accord à temps.
La Gestion de la liquidité
La mesure du risque de liquidité consiste à
comparer les échéances des actifs et des dettes pour
repérer les écarts de financement existants, puis à
utiliser cette analyse pour rapprocher autant que possible les
échéances de l?actif de celles du passif, planifier les besoins
de refinancement et prévoir des réserves de liquidités
adéquates pour les situations d?urgence. Lorsque l?on mesure le risque
de liquidité, on considère les actifs comme des ressources
potentielles pour rembourser des dettes arrivant à
échéance. Il s?agit là d?une perspective contraire
à la façon dont nous examinons normalement un bilan, en partant
du principe que les dettes sont utilisées pour financer le portefeuille
de prêts.
Le risque de liquidité est mesuré au moyen d?une
analyse des écarts et de ratios de liquidité, et également
géré par le biais de plans de financement d?urgence.
Comme analyse des écarts, il importe de
considérer l?échéance comportementale de l?actif ou du
passif par opposition à son échéance contractuelle. C?est
particulièrement important pour les IMF qui proposent des produits de
dépôt, car les échéances comportementales des
dépôts sont différentes de leurs échéances
contractuelles. Il est également important pour les ,IMF d?analyser le
comportement des prêts des clients sur la base du portefeuille dans son
ensemble.
Le meilleur exemple pour expliquer la différence entre
l?échéance contractuelle et l?échéance
comportementale est fourni par les dépôts d?épargne.
Contractuellement, les déposants ont le droit de retirer la
totalité de leur épargne n?importe quel jour, mais nous savons
qu?ils ne le font pas puisque les soldes des dépôts
d?épargne dans les institutions financières ne s?abaissent pas
à zéro
à la fin de chaque journée. Aussi, nous savons
que certains déposants retireront un jour ou l?autre tout de leur
épargne une partie consistante, et les IMF doivent disposer de
liquidités pour faire face à ces retraits.
Il serait pertinent de se demander alors, comment les
institutions micro financières déterminent-elles le volume de
liquidités qu?elles doivent garder disponible pour honorer les retraits
potentiels? La réponse à cette question permettra
également de déterminer comment classifier
l?échéance des dettes que sont les dépôts
d?épargne pour l?analyse des écarts de liquidité. La
meilleure façon de déterminer le comportement des
déposants à l?égard de leurs dépôts
d?épargne consiste à procéder à une analyse de la
volatilité historique, interprétée à la
lumière des connaissances empiriques des dirigeants sur les cycles de
produits et le comportement de la clientèle.
Pour pouvoir effectuer une analyse de la volatilité
passée, l?IMF doit conserver l?historique des soldes cumulées
quotidiennes pour chaque produit de dépôt. L?analyse de la
volatilité doit aussi prendre en compte les éclairages et
appréciations des dirigeants de l?IMF (notamment des dirigeants
responsables
du produit de dépôt) car ils ont une
compréhension plus nuancée des attentes et des comportements des
clients.
En plus, l?IMF peut cependant procéder aussi à
des simulations de crise. Une analyse en simulation de crise se fonde soit sur
des données collectées en période de crise (notamment en
période de fuite des dépôts), soit sur des
hypothèses relatives à une augmentation des flux sortants en
raison d?un événement extérieur.
En définitive, une analyse par les ratios stipule plus la
minimisation de ses risques au Sénégal.
B : Analyse Quantitative par les Ratio
LES RATIOS DE RECOUVREMENT
Pour le suivi de la qualité du portefeuille, l?UDE de
CARE recommande à la limite qu?une IMF analyse les ratios de
qualité du portefeuille mensuellement. Ceci implique le portefeuille
à risque, le Ratio de perte sur crédit et le Ratio de
réserve. En plus l?IMF doit faire attention au nombre et valeurs de
crédit qui ont été rééchelonnés et
maintenir un rapport sur la balance Agée du portefeuille. Les ratios
recommandés sont indiqués ci-dessous :
Ratio de portefeuille à risque :
Ce ratio doit servir d?indicateur de base pour le suivi de la
qualité du portefeuille
= Valeur de l'encours de crédit en retard
Encours de crédit
Taux de créances irrécouvrables
:
Il définit la proportion de créances
irrécouvrables sur la période précédente
= Montant des crédits déclassés
Encours moyen de crédits
Il indique le temps moyen qu'il faut à une
société pour obtenir le paiement des services ou produits
vendus.
Comptes débiteurs
(Revenu/365)
Un ratio élevé signifie que la
société a du mal à obtenir le paiement de ses services ou
produits. Ce ratio affiche parfois des variations saisonnières, en
augmentant durant les périodes chargées et en chutant durant les
périodes creuses. Pour tenir compte de cette fluctuation
saisonnière, il peut aussi être calculé à partir des
comptes débiteurs moyens
L?analyse de ce ratio de recouvrement qui pourrait sans doute
être rebaptisé << ratio des hommes de main >>, indique
le temps moyen qu'il faut à une société pour obtenir le
paiement des services ou produits vendus. Les << hommes de main >>
de Tequila Cory Inc. semblent relativement efficaces, puisque les
clients paient en moyenne au bout de 37 jours.
Portefeuile a risque (PAR 1 jour) :
= Encours des crédits affichant un jour et plus de
retard x 100
Portefeuille de crédit
total.
Cet indicateur est déterminant pour la santé
financière (pérennité) de l'institution.
Ce ratio est aussi appelé « ratio de l'encours
contaminé » ou « ratio des prêts en retard ». Il
est à préciser que c'est le total du solde des prêts en
retard qui est considéré et non uniquement les paiements en
retard. En effet, un ratio calculé avec les paiements
en retard n'informe pas les gestionnaires sur la totalité des risques
futurs encourus par l'institution.
Il est important que les partenaires détaillent, selon
l'âge, la totalité des prêts affichant un retard. En effet,
un prêt affichant plus de 90 jours de retard représente un risque
plus élevé qu'un prêt affichant moins de 30 jours de
retard.
|
Portefeuile a risque (PAR n jours) :
|
|
= Encours des crédits affichant (n+1) jours et plus
de retard x 100
Portefeuille de crédit total.
(Avec n= 30 ou 90)
Ce ratio fournit aux gestionnaires un portrait de la
situation du portefeuille de prêts à un moment précis en
plus de renseigner sur les possibilités futures de délinquance.
Il est donc déterminant pour la santé financière
(pérennité) de l'institution. En effet, le souhait de tout
gestionnaire est de connaître la situation actuelle et un aperçu
de la situation à venir. Le ratio Pourcentage d'épargne en
crédit fournit toutes ces informations aux gestionnaires. Il est aussi
communément appelé « ratio de l'encours contaminé
» ou « ratio des prêts en retard ».
Provision pour mauvaises créances sur portefeuille
de crédit brut : = Montant de la provision pour
créances douteuses x 100
Portefeuille de crédit brut.
Toutes les institutions de micro finance se doivent
d'établir une provision pour mauvaises créances qui soit
réaliste en fonction des performances passées. Ainsi, si une
institution connaît historiquement une performance de 3% au chapitre des
pertes sur prêts, elle devra prévoir une provision pour mauvaises
créances de 3%. Ce ratio reflète donc le pourcentage que
l'institution provisionne pour faire face aux mauvaises créances.
Il faut, par contre, être prudent dans
l'interprétation de cet indicateur car une provision pour mauvaises
créances inadéquate par rapport aux risques potentiels
camouflerait une partie des risques pour les gestionnaires.
LES RATIOS DE LIQUIDITES Ratio de liquidité
générale :
C?est une comparaison des actifs à court terme d'une
institution à ses passifs à court terme.
= Actif court terme
Passif court terme
Le ratio de liquidité générale est un
indicateur de la liquidité d'une entreprise ou d'un particulier et de
sa capacité à rembourser ses dettes à court terme. Les
ratios acceptables dépendent du secteur, mais un ratio d'environ 2
est considéré comme
raisonnable. Si ses dettes à court terme
dépassent les actifs à court terme (c'est-àdire si le
ratio est inférieur à 1), l'entreprise peut ne pas être en
mesure de tenir ses engagements, tandis que si le ratio est trop
élevé, il est possible que l'entreprise n'utilise pas
efficacement ses actifs.
Avoir un ratio de liquidité générale
supérieur à 1 équivaut à avoir un fonds de
roulement positif.
En dehors des prévisions de trésorerie,
l?indicateur de liquidité le plus approprié pour une institution
dépend de sa typologie institutionnelle. Si l?institution mobilise des
épargnes volontaires par exemple, elle doit s?assurer qu?elle dispose
d?une liquidité assez suffisante pour satisfaire les demandes de
décaissement des clients en utilisant un indicateur comme le ratio de
liquidité immédiate. Le numérateur du ratio de
liquidité immédiate doit exclure n?importe quel actif circulant
dont l?utilisation est limitée par les bailleurs, étant
donné qu?ils ne pourraient pas satisfaire les besoins de
retrait des épargnes.
Les IMF peuvent d?avantage suivre le total de flux financiers en
utilisant le ratio de liquidité.
Le ratio de liquidité aide les institutions à
déterminer s?il y a assez d?espèce (trésorerie) disponible
pour les déboursements et aussi s?il y a de la trésorerie
improductive en trop. Il devra toujours dépasser 1. Le flux
d?entrée et de sortie
d?argent devrait ~tre revu sur une base mensuelle et doit
inclure seulement l?argent disponible. La dépréciation, les
prévisions pour les pertes sur crédits ou l?ajustement de
subvention et inflation n?ont pas d?effet sur les flux financiers.
Ratio de liquidité réduite = (Actifs circulants
- stocks)
(Passif exigible à court terme)
Ratio de liquidité immédiate = Actif
liquide
Dettes à court terme
En conclusion, il faudrait noter que les ratios bien que
très pertinents dans l?analyse des risques dans une IMF ne permettent
pas, toujours, de donner des explications complètes aux anomalies
décelées. Ils permettent toutefois d'orienter les recherches et
de poser des questions pertinentes. Les ratios ont donc un rôle
avertisseur. L'analyse des ratios permet de formuler des hypothèses qui
doivent être, par la suite, validées par des discussions avec les
gestionnaires.
Section II : Recommandations
A : Sur le Recouvrement de Crédit
Une IMF doit non seulement récupérer les
intérêts qui lui sont dues mais également le capital
prêté. Comme le capital dans un intérêt
représente un montant beaucoup plus important que les
intérêts, la perte en capitale d?un crédit non
remboursé est excessivement dommageable pour une IMF car c?est
l?épargne des membres qui en bItissent, mais aussi les résultats
de la caisse seront affectés. Des pertes sur prêts importantes
remettent en question la qualité financière de l?IMF.
Quoiqu?il en soit, les actions de recouvrement seront
d?autant plus limitées que les dossiers auront été
étudiés en amont avec le sérieux nécessaire. Elles
doivent avoir pour objectif la récupération des sommes dues en
évitant autant que faire ce peu, les procédures contentieuses
lourdes, longues et onéreuses.
Une politique de recouvrement efficace suppose :
|
Un suivi rigoureux des prêts, ce qui doit permettre de
décider à temps les prêts en retards, et de mener des
actions de recouvrement avec promptitude.
|
|
Ce suivi devra permettre d?agir avec rapidité qui est
de première instance; les gestes doivent démontrer les
intér~ts de l?IMF à récupérer les fonds
prités. Donc plus tôt l?action de recouvrement est entreprise,
plus elle a des chances de réussir.
|
Une politique de recouvrement ne doit pas être
envisagée sous un angle contraignant en priorité.
|
|
En effet, les IMF ont un rôle de conseiller en
crédit, rôle qu?elles doivent assumer au moment du montage, mais
aussi lorsque le prêt est en cours et que le membre éprouve des
difficultés pour respecter ses engagements. En effet dans certains cas,
le non remboursement de prêts peut être du à la mauvaise foi
de l?emprunteur. Dans d?autre cas, les retards peuvent résulter de
difficultés qui ne remettent pas pour autant en cause la volonté
de l?emprunteur d?honorer ses engagements (maladies, décès
etc.).
Dès lors qu?un retard est constaté ou que des
indices concordent, nous amènent à penser que le membre
emprunteur sera défaillant, certaines mesures15
préventives et de détection seront à entreprendre:
- Engagez un personnel crédible et compétent qui
peut prendre de bonnes décisions dans l?octroi de crédits ;
- S?assurer que les crédits sont soutenus par des
garanties appropriées ou des substituts de garanties ;
- Bien définir les tâches du personnel pour
éviter des erreurs ou des cumuls de fonctions qui peuvent conduire
à des erreurs qu?elles soient intentionnelles ou non ;
- Demande d?autorisation pour éviter des
irrégularités des dépenses des ressources
financières;
- Rapprochement des relevés bancaires avec les
reçus ;
- Suivi systématique du tableau de bord de gestion des
crédits en vue de réduire sensiblement les risques de
compromission du portefeuille;
- Définition et mise en oeuvre des politiques de gestion
de la délinquance pour réduire les risques de créances
irrécouvrables ou de défaillance fatale.
15
CARE 2001
-Suivi et évaluation des performances du personnel pour
s?assurer que les politiques et procédures définies sont
convenablement suivies ;
-Des visites de terrains aux clients pour s?assurer que le
solde de leurs encours de crédit de mrme que d?épargne
correspondent aux données enregistrées dans les livres comptables
de lIMF.
Les IMF peuvent contourner une partie importante du risque de
défaillance en développant des produits qui tiennent compte des
besoins des clients. Les produits clients comprennent la taille du
crédit, le taux d?intér~t, l?échéancier de
remboursement, les conditions de garantie et toutes autres exigences
spécifiques. Les produits de crédit doivent être
développés pour répondre à l?objectif pour lequel
le crédit est destiné. Par exemple, un crédit
alloué pour un objet de développement d?une boutique d?à
coté ne peut pas ~tre soumis à la mrme condition de prt qu?un
crédit accordé pour l?achat d?un véhicule de transport.
Cependant, puisqu?une politique efficace de recouvrement ait
été élaboré et applicable dans une IMF, la
réussite d?une action de recouvrement nécessite l?avis
supplémentaire de l?agent de crédit ou du recouvrement pour une
couverture efficiente du portefeuille de crédit.
B : Sur la gestion de la liquidité
L'analyse du risque de faillite s'apprécie sur des
notions d'exigibilité et de liquidité, elle met en correspondance
l'actif et le passif. Ces ratios ont pour objet de juger l'aptitude de
l'entreprise à honorer ses dettes à court terme au moyen de
transformation progressive de son actif circulant en trésorerie.
La direction et le conseil d?administration d?une IMF doivent
considérer chacun des risques identifiés comme des points
vulnérables. C?est leurs responsabilités
d?évaluer le niveau d?exposition de l?institution aux
risques, d?hiérarchiser les domaines les plus vulnérables et de
s?assurer qu?un système de contrôles des
normes est mis en place pour minimiser les risques de l?IMF.
Le chapitre précédent a introduit les mesures de contrôle
et les outils de système de suivi requis pour gérer ces risques
de liquidités.
Comme toute autre entreprise, une banque doit gérer
avec la plus grande rigueur sa liquidité afin d?être en mesure de
faire face à des décalages entre les entrées et les
sorties de trésorerie. Toutefois, le degré d?incertitude de ces
décalages est manifestement beaucoup plus élevé dans le
secteur bancaire.
D e toute évidence, les banques sont devenues plus
vulnérables face aux chocs sur la liquidité. Si l?on veut
atténuer cette fragilité, la gestion de la liquidité
revêt naturellement une importance cruciale.
En tenant compte du décalage des
échéances à venir, elle englobe la gestion des
réserves de liquidité, des sûretés, des lignes de
crédit et de liquidité et des sources de financement. De plus,
les banques procèdent à des simulations de crises de
liquidité afin d?évaluer leur résistance aux chocs sur la
liquidité, y compris lorsque les conditions du marché
changent.
La gestion de la liquidité au sein d?une institution
financière répond à deux principaux impératifs.
Premièrement, l?institution doit etre assurée de
pouvoir disposer dans des délais brefs d?un financement approprié
et à faibles coûts. Cela peut impliquer notamment la
détention d?un portefeuille d?actifs rapidement mobilisables, la
détention de volumes significatifs d?engagements stables, ou le maintien
de lignes de crédit auprès d?autres institutions
financières.
Deuxièmement, la gestion de la liquidité doit
également satisfaire à des contraintes de rentabilité. Les
questions relatives à la stabilité financière tournent
précisément autour de cet arbitrage entre la liquidité et
la rentabilité : les conditions doivent être réunies pour
que les banques gèrent les stocks et flux de liquidité de la
façon la plus rentable possible sans compromettre la stabilité
financière.
En France, le suivi de la liquidité bancaire s?effectue
à partir d?un ratio de liquidité. Les exigences de la Commission
bancaire en matière de liquidité consistent à
réclamer aux banques la communication, chaque mois, d?informations
relatives à l?ensemble des actifs et engagements liquides, notamment le
solde de trésorerie, les créances, y compris les titres acquis
à la suite d?une opération de pension dont la durée
restant à courir est au plus d?un mois, les titres négociables
ainsi que les engagements de hors bilan et les lignes de refinancement
disponibles. À partir de ces informations, la Commission Bancaire
établit le ratio éléments d?actif
liquides/éléments de passif exigibles en pondérant ces
diverses composantes en fonction des probabilités de flux les concernant
(renouvellement ou disponibilité en cas de crise de liquidité).
Le mécanisme de pondération tient compte du fait que les actifs
liquides ne peuvent rtre réalisés qu?avec un certain délai
et un certain risque. Le ratio doit à tout moment être au moins
égal à 100 %. Le coefficient de liquidité utilisé
par la Commission bancaire appartient à la famille des coefficients de
liquidité « ActifPassif », basés sur des mesures
d?actifs liquides et d?engagements exigibles. Ces coefficients sont
traditionnellement privilégiés à des fins prudentielles,
dans la mesure oft la gestion de la liquidité bancaire a trait non
seulement à la liquidité des actifs mais également
à la nature, à la structure et à la transformation des
engagements.
Il faudra donc :
s'assurer que la compagnie est bien gérée et est en
mesure de calculer et maîtriser ses risques ;
s'assurer qu?elle est bien capitalisée.
Le premier de ces points constitue un développement
majeur par rapport à Solvabilité I. Il encourage les
compagnies à adopter la démarche ERM16
afin qu'elles soient en mesure par elles-mêmes d'apprécier et
de mesurer leurs
16
Voir Enterprise Risk Management
risques. Au-delà de la simple validation d'une
série de points à contrôler, le régulateur aura les
pouvoirs de contrôler la qualité des données et des
procédures d'estimation, des systèmes mis en place pour mesurer
et maîtriser les risques au cas oil ils se matérialiseraient.
L'autorité de contrôle aura aussi le pouvoir d'imposer une marge
de solvabilité complémentaire (capital add-on), sous certaines
conditions, dans le cas oil il aura été jugé que les
risques ont été mal appréciés par l?IMF.
Il faudra enfin aussi traiter de la publication des
informations sur lesquels les deux précédents points sont
basés et qui permettront au public (actionnaires et analystes) et aux
autorités de contrôle de juger si l'analyse effectuée est
fidèle à la réalité. Les assureurs et
réassureurs auront donc à fournir les informations clés
(vérifiables) nécessaires à la détermination de
leur exigence de capital. Ces informations devront, en particulier, couvrir les
éléments suivants:
performance financière ;
profils de risques, données et hypothèses sur
lesquelles ils sont basés ; mesures d'incertitudes, incluant mesure
d'adéquation des estimations antérieures et la sensibilité
des résultats à la volatilité du marché.
CONCLUSION
La bonne formation des agents d?une IMF est très
nécessaire dans le calcul des ratios, dans l?interprétation des
écarts observés et surtout dans la gestion globale des ressources
de la dite structure.
CLONCLUSION GENERALE :
Dans les années 1970 a émergé une micro
finance moderne qui recherchait des solutions en priorité dans le
secteur privé. Aujourd?hui la micro finance fait partie des moyens de
lutte contre l?exclusion bancaire et sociale. Et cela grâce aux travaux
initiés par différents auteurs et penseurs économiques ou
traditionnels sur la question, la micro finance est devenue une parfaite
politique de lutte contre la pauvreté au Sénégal et dans
tous les PSD.
Cependant, le milieu bancaire ou de l?intermédiation
financière, se trouve itre entouré de risques nuisibles à
leur santé financière. Une mauvaise interprétation des
risques pourrait conduire à la faillite de l?institution. Puisque que
les IMF ne peuvent échapper aux risques (chapitre 2), elles devront
cependant les minimiser pour une bonne gestion de ses ressources. Ainsi les
risques comme ceux financiers ou opérationnels entre autre,
méritent une très grande attention de la part des dirigeants du
micro finances. En effet nous avons démontré qu?une mauvaise
gestion de la liquidité bancaire ou une médiocre politique de
recouvrement des créances engendre la une mort simultanée de la
SFD.
C?est pourquoi, les mutuelles utilisent le ratio comme outil
macroéconomique de prévision des risques. Une bonne
interprétation de ces derniers optimiserait toute
vulnérabilité ou tout danger dans une micro finance.
En somme cette étude nous a permis de comprendre
comment une IMF agit pour gérer les fonds enregistrés entre les
prts qu?elle effectue et la gestion des dépilts. Nous étions
guidés dans les débuts de notre recherche sur une des
hypothèses de non considération des agents de terrains (agents
de
recouvrements, agents de crédits) à l?origine d?une
mauvaise interprétation des risques.
Ceci n?a pas été vérifié car nous
savons maintenant que les politiques de gestion des risques sont établis
de façon efficaces par des organismes internationaux comme CARE. Et que
par contre les agents des IMF devront les étudier avec un très
grand intérêt. Mais par contre ces agents étant plus
proches des membres et ayant la lourde tache de réussir cette mission
pourront être entendu de temps à autre suite à une
quelconque modification de l?analyse des risques.
0 [1[1 [1 [1[1 00000 [1[1
CARE 2001
Direction des Systèmes Financiers
décentralisés de la Banque Centrale des Etats de l?Afrique de
l?Ouest (DSFD/BCEAO)
Echos Finance (revue du ministère de l?économie et
des finances) juin 2010 Encyclopedia Universalis 2010
La banque : Structure, marché, gestion. 2e
édition 1996. Page 11 Ledgerwood (1999), p. 255-256
MANUEL DE GESTION DES RISQUES EN MICROFINANCE, Craig Churchill et
Dan Coste Revue Objectif Etablissement #177; Hiver 2006
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