CHAPITRE 3. METHODOLOGIE
3.1 PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
3.1.1 Situation géographique
Les provinces du Centre et du sud Cameroun sont deux
unités administratives issues de l'éclatement de l'ancienne
province du Centre-Sud. Elles s'étendent entre les latitudes
2°06'Nord et 6°14' Nord et les longitudes 9°42' Est et
13°45'Est (Tchatat, 1996). Elles couvrent une superficie d'environ 116129
km2 soit un peu plus des 50% de la zone forestière du pays
(Mevian, 2000). La zone d'étude (figure 1) se situe entre les latitudes
2°35' Nord et 4°15' Nord et les longitudes 11°48' Est et
11°15' Est (Zapfack et al., 2002). Dans cette zone, notre
étude s'est déroulée dans les régions d'Okola, Mfou
et Ebolowa.
3.1.2 Cl imat
La région étudiée appartient au climat
équatorial guinéen (Moby-Etia, 1979, cité par Tchatat,
1996) caractérisé par 4 saisons : (1) une grande saison
sèche de mi-novembre à mi-mars, (2) une petite saison pluvieuse
de mi-mars à mi-juin, (3) une petite saison sèche de mi-juin
à mi-août et (4) une grande saison pluvieuse de mi-août
à mi-novembre.
Selon Villiers et Santoir (1995), les précipitations
moyennes annuelles croissent d'Okola (1500 mm) à Ebolowa (1900 mm). Les
températures moyennes annuelles diminuent de façon très
peu significative du sud vers le nord de la zone d'étude avec des
valeurs de 29,7° C et 29,6° C respectivement pour les stations au
voisinage de Yaoundé et Ebolowa (Tchatat, 1996). Du même auteur,
les températures moyennes annuelles augmentent suivant le même
gradient (23,5° C ; 24,0° C et 24,1° C.).
3.1.2 Relief et peclologie
L'altitude moyenne de la zone d'étude se situe entre 600
et 700 m (Santoir, 1995).
Selon Vallerie (1995), les sols dominants dans la
région d'Ebolowa sont de type peu évolués, lithiques,
fortement désaturés typiques ou rajeunis, ocres à jaune.
Certaines zones de cette région sont caractérisées par des
sols ferralitiques, fortement désaturés, hydromorphes et de
faciès jeune.
Figure 1 : Situation géographique des villages
d'étude Source : adapté de Tchatat (1996)
Du même auteur, la région de Mfou est dominée
par des sols ferralitiques fortement désaturés, typiques rouges,
faciès ocre indurés, jaune, en bas de pente. Les sols de la
région d'Okola sont presque les mêmes que ceux de Mfou. Seulement,
aux types de sols cités plus haut, on ajoute les sols ferralitiques
moyennement désaturés à faciès jaune, hydromorphe
des bas fonds (Vallerie, op.cit.).
3.1.3 Végétat ion
Les trois régions de la zone d'étude
présentent en commun un faciès de dégradation des
forêts denses semi-caducifoliées toujours verte qui se
développe au contact de la forêt semicaducifoliée à
la suite de l'action humaine, au creusement des routes, plantations
industrielles et exploitation forestière (Villiers et Santoir, 1995).
Au point de vue floristique, et en dehors de tous les
éléments typiques de la forêt semicaducifoliée
à Sterculiaceae et Ulmaceae, relictuels ou au contraire colonisateurs,
il est possible d'établir à grands traits l'originalité de
ces faciès, malgré toute leur complexité floristique
locale (Letouzey, 1985).
En ce qui concerne les arbres et les arbustes, (Letouzey,
1985) note la présence d'un grand nombre d'espèces liées
incontestablement à la présence humaine, qui même si elles
existent isolées dans les massifs forestiers intacts, trouvent au
voisinage de l'homme des conditions propices à leur
développement. Il cite ainsi : Albizia adianthifolia, Alstonia
boonei, Antrocaryon klaineanum, Bombax buonopozense, Bridelia spp., Caloncoba
welwitschii, Ceiba pentandra, Discoglypremna caloneura, Distmonanthus
benthamianus, Duboscia macrocarpa, Markhamia lutea, Markhamia tomentosa,
Milicia excelsa, Ficus mucuso, Harungana madagascariensis, Macaranga spp.,
Mallotus oppositifolius, Petersianthus macrocarpus, Piptadeniastrum africanum,
Polyscia fulva, Pycnanthus angolensis, Rauvolfia caffra, Rauvolfia vomitoria,
Ricinodendron heudelotii, Spathodea campanulata, Musanga cecropioides,
Myrianthus arboreus, Tetrapleura tetraptera, Vernonia conferta, Xylopia spp.
Zanthoxylum gilletii. Du même auteur, Les lianes sont nombreuses
dans ces faciès mais aussi diverses. Une caractéristique
essentielle de ces faciès est le développement
volumétrique remarquable pris par certaines grandes herbacées,
appartenant aux Marantaceae (Megaphrynium spp., Haumania danckelmania,
etc.) et aux Zingiberaceae (Costus spp., Aframomum spp., ...).
Quant aux plantes herbacées, souvent héliophiles ou
semi-héliophiles, elles sont trop diverses pour qu'il en soit
donné une longue liste. Ainsi, Desmodium adscendens,
Ipomoea involucrata, Olyra latifolia, Palisota spp., Chromolaena odorata,
Palisota spp., et Elephantopus mollis peuvent être retenues
comme les plus fréquentes.
Massein (2000), trouve que la Lékié est un
département densément peuplé où les terroirs
villageois ne portent plus que des agroforêts (AF) progressivement mises
en place par les planteurs depuis le début du siècle.
La végétation de la Lékié se
compose à l'origine des îlots de forêt semi-décidue
ou de recrus forestiers isolés dans les savanes
péri-forestières qui ont été
défrichées pour installer les cacaoyères (Letouzey, 1985 ;
Villiers et Santoir, 1995). Un ombrage est nécessaire pour le
développement de ces cultures. Progressivement un équilibre
s'établit et permet la persistance d'un couvert forestier où on
retrouve les caractéristiques de la forêt
semi-caducifoliée, mais aussi quelques éléments de la
forêt toujours verte et des savanes intraforestières surtout
à Bridelia ferruginea et Annona senegalensis. Letouzey
(op.cit.) qualifie cette végétation de forêt
domestiquée.
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