3. Synthèse sur les groupements
végétaux
Dans cette étude de la végétation, les
deux composantes ont été considérées
séparément dans l'établissement des groupements. La
méthode d'analyse par composante nous a permis non seulement de
percevoir les liens entre les unités de végétation mais
aussi de fournir plus d'informations sur les variations des conditions du
milieu. Ainsi sept (7) groupements dont trois (3) de la composante ligneuse et
quatre (4) de la composante herbacée ont été mis en
évidence.
Toutefois, il nous a paru nécessaire de comparer les
types de végétation décrits dans ces deux composantes afin
de ressortir d'éventuelles relations entre elles. Le groupement
ligneux Mitragyna inermis contient onze
relevés (11) dont neuf (9) d'entre eux, soit 81,81 %, définissent
la variante à Vetiveria nigritana du groupement à
Hygrophila auriculata. Ce pourcentage élevé nous
autorise à dire qu'il existe une relation étroite entre ces deux
unités de végétation. Outre ce groupement, les autres
groupement ligneux se repartissent inégalement au sein des groupements
d'herbacées; ce qui nous permet de conclure que ces groupements ligneux
ne manifestent pas de relations apparentes avec tel ou tel groupement
d'herbacée. Nous convenons donc avec HAHN-HADJALI (1998) que les deux
composante, ligneuse et herbacée, ont des comportements sociologiques
différents, surtout dans un milieu aussi anthropisé.
4. Discussion générale sur les groupements
végétaux
L'étude phytosociologique de la
végétation de la station expérimentale de Gampèla
par la méthode sigmatiste de BRAUN BLANQUET a conduit à la
discrimination de sept (7) groupement végétaux dont trois (3) de
la composante ligneuse et quatre (4) de la composante herbacée. Ces
groupements ont été définis par des espèces dites
«différentielles», terme plus adéquat pour la
caractérisation des unités de végétation dans notre
étude. En effet GUINOCHET (1973) définit les espèces
différentielles en comparaison avec les espèces
caractéristiques comme des espèces qui ne sont pas forcement
liées à un groupement mais qui peuvent se retrouver dans d'autres
groupements avec une fréquence élevée voir
supérieure.
De ces trois groupements ligneux, seul le groupement à
Mitragyna inermis manifeste une forte corrélation avec une
unité de la strate herbacée notamment la variante à
Vetiveria nigritana. Cette combinaison qui s'établit au
Nord-est de la station sur des sols hydromorphes inondables, est fortement
influencée par le régime hydrique. Les autres groupements ligneux
ne sont exclusivement liés à un groupement de la composante
herbacée.
Nos observations confirment les résultats de
HAHN-HADJALI (1998) qui a montré que les deux composantes
reflètaient d'une manière différente les conditions
écologiques du milieu. En effet THIOMBIANO (1996) soutient que les
herbacées et les ligneux exploitent le sol à des niveaux
différents; les premiers explorant les premiers horizons et les seconds
les horizons inférieurs. Les groupements végétaux de la
strate herbacée permettent donc de mettre en évidence les
conditions stationnelles. Les groupements ligneux quant à eux donnent
plus d'information sur la nature des sols et le climat. Ainsi, nous convenons
avec l'auteur que sur la base de comportements sociologiques souvent
différents des strates ligneuses et herbacées, ces deux
composantes peuvent être considérées
séparément avec la même importance pour la
définition des groupements végétaux.
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