2.2. Evaluation de l'effet insecticide des huiles
essentielles par inhalation
Les tests ont mis en évidence l'effet par inhalation
des huiles essentielles utilisées sur S.oryzae et T.confusum,
à une dose de 9.10-3 ul/cm3, toutes les huiles ont
provoqué 100% de mortalité après 6 jours à
l'exeption de la citronelle qui n'atteint pas ce taux.
Sur S.oryzae,après 48 heures d'exposition le
romarin donne 100% de mortalité ce taux est atteint après 96
heures pour la menthe verte, 120 heures pour l'eucalyptus et 144 heures pour le
thym, concernant la citronnelle on a enregistré seulement 73,44 % au
bout de 144 heures .
Sur T.confusum, aprés 24 heures de traitement
le romarin et la menthe verte ont provoqué 100% de mortalité, les
mêmes pourcentages en été enregistré pour le thym et
l'eucalyptus après 120 heures, en fin la citronnelle qui a donné
des résultats ne dépassant pas 55% après 144 heures
d'exposition.
D'après les résultats obtenus on peut classer les
huiles essentielles selon leur efficacité :
Sur S.oryzae :Menthe verte en
première position suivie du Romarin ,puis le Thym et l'Eucalyptus et en
dernier la Citronnelle.
Sur T.confusum : le romarin et la
menthe verte en première position suivis de l'Eucalyptus et le Thym, et
en dernière position la citronnelle.
D'après ces résultats les huiles essentielles
sont plus toxique par inhalation sur T.confusum que sur S.oryzae
à l'exeption de la citronnelle qui est moins efficace sur cette
dernière espèce que sur l'autres nous constatons aussi que l'
effet de choc est plus important sur T.confusum que sur
S.oryzae.
> Analyse de la variance
L'analyse de la variance est fondée sur deux facteurs
(produits et temps) et une variable (la mortalité).
L'analyse de la variance (tableau 5 et 6, annexe B) montre
qu'il y'a une différence très hautement significative avec une
probabilité nulle de Fischer et Snedecor entre le pourcentage de
mortalité du témoin et le pourcentages de mortalité des
lots traités par les cinq huiles essentielles. Le coefficient de
variabilité est de 16.85 % et 13,26 % respectivement pour les deux tests
sur S.oryzae et T.confusum ce qui confirme la
fiabilité de notre test.
Le test de Newman et keuls a mis en évidence l'existence
de trois de moyennes homogènes
pour S.oryzae et de quatre groupes pour
T.confusum, dans les deux test de la toxicité par inhalation
pour les deux espèces la Menthe et le Romarin sont les plus efficaces
rassemblés en un seul groupe A, le groupe B comporte l'Eucalyptus et
Thym dans le cas de S.oryzae, pour T.confusum l'Eucalyptus
est classé dans le groupe D, le Thym dans le groupe C et enfin la
Citronnelle dans le groupe B.( tableau 7 et 8, annexe B).
Nous constatons que la toxicité des huiles essentielles
par inhalation est plus forte chez T.confusum que chez l'espèce
S.oryzae.
Les huiles essentielles de Menthe verte et du Romarin sont
plus efficaces par inhalation, cela a été prouvé par de
nombreux auteurs, notamment par Regnault-Roger et al (1993), ces derniers
signalent la toxicité par inhalation des espèces
végétales appartenant à la famille des Labiées tels
que Thymus vulgaris L. et Rosmarinus officinalis L., ils
citent également d'autres familles dont les Myrtacées et les
Graminées vis-à-vis de la bruche du haricot. (Santos et
al.,1997) qui révèlent l'effet inhalatif des huiles
essentielles Eucalyptus canalidensis et Eucalyptus cameroni
contre Rhizopertha dominica et Tribolium castaneum.
Tunc et al. (2000) notent également que l'huile
essentielle de l'origan provoque une mortalité de 89% chez
T.confusum après 96 heures d'exposition par contre l'huile
essentielle de Romarin à une faible activité la mortalité
est de 65% chez T.confusum, pour l'huile essentielle d'Eucalyptus le taux de
mortalité est de 18%.
Par ailleurs, El-Guedoui (2003) a évalué la
toxicité par inhalation du Romarin et du Thym sur R. dominica,
cet auteur affirme que le Romarin est plus toxique que le Thym, les
enregistrements des mortalités ont dévoilé
l'efficacité du thym dépassait celle du romarin : 40,93% contre
38,92% à la plus forte dose 1,44 mg/cm2.
Chaumont et al. (2001) ainsi que Koba et al.
(2003) ont aussi affirmé suite à des bioessais et à
des analyses chimiques que l'huile de la Citronnelle serait plutôt active
contre les microbes que contre les insectes.
Shakarami et al (2004), ont étudie la
toxicité et la répulsivité de l'huile essentielle de
Artemisia aucheri sur Callosobruchus maculatus, Tribolium
castaneum, Sitophilus oryzae et Sitophilus granarius, à
des concentrations de 0,03. 0,18. 0,37. 0,55. 0,74 et 0,92 u1/cm3;
et ont déduit que Callosobruchus maculatus la plus sensible
à l'égard de cette huile du fait que les DL50 enregistrées
sont de 0,10. 0,12. 0,13 et 0,14 ul /cm3 respectivement pour chaque
insecte.
Yahyaoui (2005) a réalisé des tests sur
l'efficacité par inhalation et contact des huiles essentielles de la
Menthe verte sur Rhyzopertha dominica et T.confusum, à
la dose de 3,12 % l'huile essentielle de menthe verte agit pratiquement de la
même manière sur Rhyzopertha dominica et sur
Tribolium confusum et a provoqué 100% de mortalité.
Plus récemment Camara (2009) a étudié
l'efficacité des huiles essentielles d'Ocimum basilicum L. et
Ocimum gratissimum et de Cymbopogon citratus par fumigation
et contact sur grains sur S.oryzae L. et T.castaneum Herbst,
cet auteur a signalé que l'huile de cymbopogon citratus n'a
provoqué aucune mortalité durant 6 jours d'exposition par
inhalation.
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