Médias et pouvoir politique en rdc. (de la deuxième république à la transition)( Télécharger le fichier original )par Michel Kifinda-Ngoy Université de Kinshasa, RDC - Licence en sciences de l'information et de la communication 2009 |
Section II. Situation des médias congolais sous différents régimes politiques§1. Médias sous la deuxième République.1. Etat de lieu des médiasDepuis l'indépendance de la RDC, dans le cadre de la presse écrite, plusieurs journaux de l'époque coloniale passèrent avec des fortunes diverses ; les congolais et la presse foisonnent dans l'effervescence de la fin du colonialisme. Après le 24 novembre 1965, date marquant la prise du pouvoir par Mobutu, la personnalisation du pouvoir accompagne les restrictions de la liberté d'expression et le contrôle des médias transformés en instruments de glorification du guide de la nation et du parti unique. Dans la foulée comprenant sans doute la puissance des médias encore inexistant qui dote le pays en novembre 1966 d'une chaîne de télévision publique qui deviendra hélas d'un outil de la propagande d'une efficacité rare.106(*) Quatre vingt fois plus étendue que la Belgique, la RDC est cependant insuffisamment couverte en matière de radiodiffusion et de la télévision. Apparemment les diverses stations de la radio diffusion et de la télévision nationale (RTNC) sont installées pour la plupart avant 1960 par le pouvoir colonial.107(*) A partir de 1970, le président Mobutu oriente la politique du Congo dont il venait de changer le nom en Zaïre, vers le système communiste radical [...] c'est ainsi qu'après les élections de 1970, une série des décisions inspirées par la doctrine de l'authenticité en 1971, l'année1972 fut déclarée une année de nettoyage et de radicalisation.108(*) Durant cette période (...) Mobutu prend des mesures très astreignantes contre la presse et la somme à travailler pour le triomphe de son idéologie politique.109(*) Mobutu fit alors des médias, un instrument d'orientation nationale. En fait selon la formulation de Sakombi Inongo thuriféraire du Mobutisme qui dirigeait ce département, « le peuple n'a pas besoins d'être informé mais d'être orienté. » le règne de la pensée unique venait de naître. La presse étant bâillonnée, il est interdit de caricaturer Mobutu.110(*) A propos de l'installation et de la création des chaînes de radio et de télévision, il est important se souligner les appuis des coopérations allemandes et françaises ; ces appuis ont permis la création d'une école de niveau universitaire en 1973 (ISTI) et d'un studio école la voix du zaïre, pour la formation des producteurs et techniciens audiovisuels de niveau intermédiaire111(*) Le répertoire des médias audiovisuels était très réduit par le fait qu'à cette époque les privés n'étaient permis d'investir dans le domaine de la presse. Il n'existait donc que la RTNC, la voix du Zaïre à l'époque. Et ce n'est qu'à partir de 1988 qu'une certaine liberté de la presse va commencer à s'annoncer. * 106 Kabeya M.M. P.E., Regard sur la presse congolaise du Congo belge à celui de Kabila sans oublier le Zaïre de Mobutu, paris, éd. L'Harmattan, 2003, p. 14. * 107 Tshionza Mata, T.G., Les médias au Zaïre, s'aligner ou se libérer, Paris, éd. L'Harmattan, 1996, p. 22. * 108 De Saint Moulin, L., Panorama de l'histoire contemporaine, Kinshasa, éd. CECC, 1983, p. 173. * 109 Banga, F., Politique et église face aux médias, Kinshasa, éd. Baobab 2004, p. 14. * 110 Kabeya, op. cit., p. 14. * 111 Tshionza, M. G., op. cit., p. 23. |
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