Médias et pouvoir politique en rdc. (de la deuxième république à la transition)( Télécharger le fichier original )par Michel Kifinda-Ngoy Université de Kinshasa, RDC - Licence en sciences de l'information et de la communication 2009 |
3. La conférence Nationale Souveraine comme acte fondateur de la démocratie.La conférence nationale fut instituée par l'ordonnance n°91/097 du 11 avril 1991. Selon le législateur, cette conférence avait les missions suivantes : discuter de toutes les questions d'intérêt national en vue de la détermination des options fondamentales de la troisième République, élaborer un projet de constitution à soumettre au référendum populaire, déterminer le contenu de la loi électorale et élaborer un calendrier électoral. Sur toutes ces matières, la conférence avait le pouvoir de statuer souverainement et devait amener le peuple zaïrois à se réconcilier avec lui-même dans la globalité et éviter qu'elle se transforme inutilement en un tribunal populaire ou en une cour de règlement des comptes.100(*) Comme on l'a dit plus haut, le changement démocratique au Congo est tout d'abord le résultat d'une pression exercée par la dynamique externe sur la dynamique interne. Il s'agit d'un développement politique relevant de la « contagion des idées ». En effet, comme ce fut au Bénin et au Congo-Brazzaville, la « conférence nationale » était organisée sous l'égide d'un prélat catholique. La spécificité du Congo-Kinshasa est que la « conférence nationale souveraine », dirigée par Mgr Laurent Mosengwo Pasinya, était la plus longue de toutes les conférences car elle dura plus d'une année ; elle fut suspendue en cours de route et sa réouverture causa la mort de plusieurs chrétiens, le 16 février 1992. Alors que dans les autres pays, malgré la critique acerbe du régime, les chefs de l'Etat ont mis en application les conclusions de la conférence, ici cependant, elles restèrent lettre morte.101(*) Les années qui suivirent cette conférence furent marquées par un clin politique nerveux dû non seulement à l'évincement du Gouvernement d'Etienne Tshisekedi issu de la C.N.S. mais aussi et surtout au génocide rwandais de 1994 et à l'afflux massif des réfugiés rwandais à l'Est du Congo. C'est à partir de cette région du pays que partira en 1996 une guerre inter-rwandaise dont on profitera pour évincer le régime de Mobutu. * 100 N'gbanda Nzambo-ko-Akumba, La transition au Zaïre. Le long tunnel. Kinshasa, NORAF, 1995, p. 340. * 101 P. Mabiala M. N., op. cit., p. 44. |
|