EPIGRAPHE
La parole médiatisée a un pouvoir qui est
toujours convoité par les pouvoirs pour se confirmer dans le pouvoir.
Kifinda-Ngoy Michel
DEDICACE
A mon pays, la RDC et tous ses habitants, surtout à
ceux qui veillent à son unité et à sa
reconstruction ;
A ma province, le Tanganyika, terre de mes ancêtres,
et à tous ceux qui peuvent consacrer leur avenir au service des plus
démunis du pays et de ladite province ;
A ma ville natale, Kalemie, que je porte dans mon coeur et
pour laquelle je peux tout donner sans réserve;
A tous ceux qui partagent le même sang, la même
vision et la même foi avec moi ;
A mon cartel social, la communauté de
l'Emmanuel, qui m'a fait goûter à l'amour du Christ et m'a appris
à aimer.
AVANT-PROPOS
C'est de tout coeur qu'au terme du présent travail
nous nous faisons l'agréable devoir d'exprimer nos profonds
remerciements à tous ceux dont le concours nous a été
précieux pour réaliser ce mémoire.
Le Professeur Ngoma-Binda a bien voulu accepter d'être
le directeur de ce mémoire. Ses observations et orientations ont
été d'un apport fort remarquable. Nous lui en devons un grand
hommage.
A cet hommage amplement mérité, nous devons
associer le Professeur Pungi Lino, auprès de qui, au cours de nos trois
dernières années d'études et plus particulièrement
tout au long de l'élaboration de nos deux Travaux dont le Travail de Fin
de Cycle et le Travail de Mémoire, nous n'avons trouvé que
sollicitude, compréhension et encouragement. Ses conseils, remarques et
sa documentation nous ont véritablement aidés.
Nos remerciements s'adressent également à tous
les professeurs de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines qui ont
concouru, chacun en son domaine, à notre formation de spécialiste
en communication et de journaliste. Notre reconnaissance doit également
s'adresser à monsieur Maurice Kayombo, l'un des anciens journalistes et
à monsieur Kalamba Paul, pour leur apport tant matériel que
scientifique dans la réalisation du présent travail.
Aux familles Birali et Maningu pour leur assistance
incommensurable, fruit de l'amour de notre Seigneur Jésus-Christ dont
nous sommes disciples, nous disons merci de tout coeur. A eux associons
Béatrice Mango et la famille Bafwafwa, la famille Kazadi et la famille
Kwampuku.
Reconnaissons que maman Denise Kasanga, notre mère et
papa Dieudonné Ngoy, notre père, ont su se donner eux-mêmes
en généreux parents pour que nous devenions ce que nous sommes
maintenant ; à eux, nous associons le regretté oncle
paternel Pierre Mbuyu qui rendit l'âme avant de goûter aux fruits
de notre travail.
Nous terminons cet avant-propos en pensant à ceux qui
nous sont chers : tous nos oncles et nos tantes, tous nos frères et
soeurs, tous nos amis ainsi qu'à tous ceux qui s'attendaient à
être cités dans le présent travail, nous les aimons tous.
A tous, nous demandons de nous faire confiance : nous leur ferons honneur.
INTODUCTION GENERALE
1.
Problématique.
La communication est devenue depuis ces dernières
années une préoccupation universelle. Personne ne peut
contredire l'affirmation selon laquelle ce siècle est
caractérisé par le développement à vitesse de
croisière des moyens de communications.
Communication. Terme irritant, selon Yves Winkin1(*) : c'est un invraisemblable
fourre-tout, où l'on trouve des trains et des autobus, des
télégraphes et des chaînes de télévision, des
petits groupes de rencontres, etc. Aucune activité de la vie humaine ne
peut se passer de la communication. Le pouvoir exécutif aussi bien que
les pouvoirs législatif et judiciaire reconnaissent que la
communication a aussi le pouvoir d'accréditer comme celui de
discréditer tout autre pouvoir.
On devrait s'interroger sur les pouvoirs qui sont le plus
souvent conférés à la communication. [...] On lui
prête ce pouvoir de transgresser les frontières nationales et les
différences identitaires, et tracer de nouveaux horizons. Et s'appuyer
sur les moyens de communication c'est a priori accepter que les échanges
ainsi facilités ou impulsés fassent éclater les cadres
existants : et a contrario, à l'heure actuelle, les dirigeants des
régimes politiques fermés ou repliés sur eux-mêmes
le savent bien, qui n'ont cessé de contrôler, sans y parvenir des
techniques maintenant disponibles à des coûts moindres et qui,
surtout, ne peuvent être contraintes aisément.2(*)
La médiatisation affecte le travail des gouvernants et
leur conduite des affaires notamment en accentuant le souci de
visibilité de leur action et ses prolongements en termes de
popularité. [...] La médiatisation affecte aussi les conditions
de recrutement du personnel politique.3(*)
La rationalité des affaires humaines est
intrinsèquement limitée, et il semble vain de rêver dans ce
domaine d'un pilotage synoptique ou d'une information surplombante. Chacun
traite les informations sociales et politiques selon les conditions de son
monde propre, et la pluralité de ces mondes ne se laisse pas
réduire à un monde commun ou d'avance partagé : ce
sont des intérêts qui s'affrontent, et chaque vision du monde ne
reflète jamais que la volonté ou les intérêts de
chacun.4(*) L'instance
médiatique, comme l'a si bien dit Patrick Charaudeau, est comme
« un manipulateur manipulé »5(*)
Les études empiriques suggèrent que les
interactions entre journalistes et leurs sources s'apparentent plus à un
jeu d'échanges et de négociations qu'à une guerre de
tranchées où les journalistes seraient des éternels
perdant. Les acteurs sociaux en quête de
« publicité » (accès contrôlé
à l'espace public) doivent négocier leur présence
médiatique avec des journalistes qui, eux, sont en quête
d'informations.6(*)
Cependant, comme l'a si bien déclaré Dominique
Wolton, la logique des relations entre le pouvoir politique et les
médias audiovisuels s'est rapidement modifiée allant parfois
jusqu'à s'inverser. Depuis une quinzaine d'années, la
communication prévaut sur la politique.7(*) Voilà pourquoi, la plupart des pays au monde
définissent légalement les rapports que leurs médias
établissent avec leurs sources dont le pouvoir politique dans un
système politique de communication qu'ils optent selon le régime
politique du pays.
La question de savoir le système politique de
communication dans lequel évolue les médias congolais est
resté jusque là sans réponse. En effet, beaucoup de
chercheurs sur les médias en RDC se sont penchés sur cette
question sans pour autant parvenir à y apporter une réponse
adéquate. La plupart d'ouvrages publiés sur les médias en
RDC se sont beaucoup plus intéressés à la situation
générale des médias et à la situation de la
liberté de la presse. Certains auteurs comme Banga F, Tshionza, M., etc.
se sont penchés sur l'emprise du pouvoir politique sur les médias
sans pouvoir mener une sérieuse étude sur les rapports que les
médias ont établi avec le pouvoir politique en RDC.
Voilà pourquoi nous nous proposons dans la
présente recherche d'accorder une attention particulière aux
rapports que les médias ont établis avec le pouvoir politique
afin d'arriver à préciser le système politique de
communication dans lequel les médias congolais évoluent. Pour y
parvenir, il y a donc lieu de se demander : comment ont fonctionné
les rapports entre les médias et le pouvoir politique en RDC, de la
deuxième République à la période de
transition ?
2.
Hypothèses.
De la deuxième République à la
transition, nous pouvons distinguer trois différents rapports que les
médias ont établis avec le pouvoir politique. Il y a d'abord les
rapports de subordination des médias au pouvoir politique pendant la
deuxième République, en suite les rapports d'émancipation
et de contre pouvoir des médias vis-à-vis du pouvoir politique
entre la fin de la deuxième République et le début de la
transition, enfin les rapports d'accompagnement du pouvoir politique par les
médias et inversement en toute indépendance, diversification et
autonomie, de l'entrée de l'AFDL aux élections de 2006.
Compte tenu de ces différents rapports, il ressort que
le rôle des médias dans la personnalisation et la personnification
du pouvoir politique pendant la 2ème République
était non d'informer le public mais de le mobiliser à
adhérer à l'idéologie et de le persuader vraiment que
Mobutu était un demi dieu à qui il fallait chaque jour rendre un
culte de gloire. Les médias pendant cette période ont perdu tout
le sens de produire une information vraie.
A la fin de la deuxième république et pendant la
transition sous Mobutu, les médias se sont émancipés et
ont joué un très grand rôle dans la lutte pour la
démocratisation effective du pays. Cependant depuis l'arrivée de
l'AFDL jusqu'aux élections de 2006, les médias n'ont pas
cessé de prendre position et de dénoncer ce qu'il fallait
dénoncer quand bien même ils se laissaient manipuler par le
pouvoir soit par de répression, ou par corruption étant
donné que la plupart d'entre eux appartiennent aux personnalités
politique. Cela fut accompagné par de multiples dérapages des
médias et de graves violations de la déontologie
journalistique.
3.
Méthodologie du travail.
Tout travail de recherche exige certaines méthodes que
l'on doit utiliser pour arriver à recueillir toutes les données
nécessaires pouvant concourir à sa réalisation. Dans le
présent travail, nous n'allons nous intéresser qu'aux
méthodes et techniques qui nous permettront de collecter et de
répertorier toutes les données cadrant avec le sujet. Il s'agit
des méthodes historique, systémique, clinique et comparative.
Quant aux techniques, nous allons utiliser la technique documentaire et
l'entretien.
Il sied de rappeler en passant que par la méthode
historique, il sera question de mener une recherche dans des
bibliothèques au moyen de la technique documentaire pour reconstituer
l'histoire des médias congolais avant de se plonger dans des analyses
purement communicationnelles. Ce n'est qu'après que nous allons
procéder par l'approche systémique. En effet, l'approche
systémique, en s'appuyant sur quelques principes fondamentaux que nous
donne Edmond Marc8(*) dont
la communication est un phénomène interactionnel, tout
comportement social a une valeur communicative, etc., est l'ensemble des
éléments de la situation de communication qui forment un
système.9(*)
Il sera question, dans notre recherche en nous basant sur la
méthode systémique, de considérer avant toute analyse
l'espace médiatique congolais comme un ensemble récurrent,
régulier et repérable de formes d'échanges existant dans
une certaine temporalité, entre des acteurs participant d'un cadre
d'action pertinent, ensemble qui entraîne les acteurs dans sa dynamique
propre.10(*)
Ce système est celui dans lequel tous les
éléments rétroagissent en synergie pour produire un
résultat que nous observons tous. Pour arriver à bien
étudier tous les phénomènes médiatiques en RDC, il
serait plus raisonnable d'accorder une attention particulière à
tous les éléments qui constituent le système
médiatique congolais. Il s'agit de la situation politique,
économique, sociale, culturelle, éducative, etc.
Après avoir compris les causes primitives de tous les
phénomènes observés dans les rapports que les
médias établissent avec le pouvoir en RDC grâce à la
méthode systémique, il sera alors question de poursuivre notre
étude avec la méthode clinique en nous basant sur les sujets,
acteurs de tous les phénomènes observés et sur leur propre
comportement.
La méthode clinique, en fait, consiste à
explorer aussi fidèlement que possible les comportements d'un individu
ou d'un groupe de personnes face à une situation donnée, à
saisir le sens de ces comportements et représentations en se
plaçant aussi bien du point de vue de l'observateur que de celui du
sujet-acteur.11(*)
Dans l'interaction avec les sujets ou les groupes, nous nous
efforçons de faciliter l'ajustement à la situation
d'enquête dans le sens d'une rencontre de personne à personne, de
sujet à sujet. Notre objectif, à travers cette méthode,
sera de répertorier tous les symptômes dont souffrent les
médias congolais et les journalistes afin de proposer des pistes de
thérapie.
Nous avons également utilisé la méthode
comparative. En effet, la difficulté de procéder à
l'expérimentation et de tout observer dans le champ médiatique
congolais qui est en lui-même très vaste et d'autant plus mouvant,
est à la base du choix de cette méthode. Celle-ci nous a permis
d'analyser les données concrètes, d'en dégager les
éléments constants, abstraits et générales. Dans la
conception d'Emile Durkheim, la méthode comparative constitue une
expérimentation indirecte du fait que le chercheur qui utilise cette
méthode établit une relation entre les faits qu'il
observe.12(*)
4.
Cadre théorique
La sociologie et l'histoire des médias, le
fonctionnalisme, la communication politique et la politique de communication
sont des fondements épistémologiques qui constituent le cadre
théorique de notre travail de recherche. Ce pendant pour bien analyser
les rapports que les médias ont établi avec le pouvoir politique,
nous serons obligé de faire recours à la théorie des
carrés tordus de Pierre Schaeffer et au modèle de Gierber et
Johnson que nous allons aborder dans la troisième section du premier
chapitre.
En effet, multiples auteurs chercheurs ont accordé une
attention particulière aux médias. Leurs origines, leurs
évolutions, leurs fonctions dans la société, leur
influence ou puissance. Parmi ces auteurs, nous pouvons retenir à titre
illustratif Marshall McLuhan13(*) (1911-1980) qui, par ses analyses
révolutionnaires, a profondément marqué depuis les
années 1960 les sciences de l'information. Il a consacré aux
médias la toute puissance de persuasion. D'autres chercheurs sont entre
autre Francis Balle14(*)
qui publia en 1994 médias et société aux éditions
du Montchrestien, Jean Claude Bertrand qui a mené des recherches sur
l'histoire des médias, Dominique Wolton, etc. qui orientent
également leurs recherches dans ce domaine.
Par ailleurs le fonctionnalisme est une théorie qui
conçoit la société comme un ensemble
d'éléments fonctionnant en vue de se maintenir entre eux, la
perturbation d'un élément produisant un réajustement des
autres. L'école fonctionnaliste naît dans le champ de
l'anthropologie sociale sous l'impulsion de Bronislaw Malinowski (1884-1942),
puis d'Alfred Radcliffe-Brown (1881-1955). Quant à la politique de
communication qui ne doit pas être confondue à la communication
politique, est une ligne de conduite qu'un pays ou une entreprise de presse met
sur pied pour ses médias afin de poursuivre un objectif bien
précis.
De ce qui est de la théorie des carrés tordus,
Pierre Schaeffer15(*) qui,
en 1970, lorsqu'il présidait aux destinées du service de la
recherche de l'ORTF, propose un schéma qui se relie aux schémas
mettant en scène l'intermédiaire mais les dépasse par le
réseau des relations complexes qu'il sous-tend. En effet, Schaeffer
montre qu'une multitude de « dialogues » s'active dans
l'échange médiatique. Le médiateur est en relation,
directe ou indirecte, avec les groupes autorisés (pouvoirs politiques,
financiers, sponsors, groupes de pression, de l'art, qui ont de
l'autorité aux plans financier, moral, politique, de compétence)
et le groupe de la programmation (les responsables de l'appareil de production
et de diffusion : techniciens, administratifs). Mais le médiateur,
selon les cas qui se présentent peut être tantôt messager du
pouvoir, tantôt porte-parole du public.
5. Intérêt et choix du
sujet
Tout ce qui touche à la vie politique de la RDC et
surtout le rôle que les médias y ont joué ne peut pas nous
laisser indifférents au regard de notre formation académique en
journalisme politique intérieure. Plus encore, étant donné
que nous aspirons fermement à lutter pour la réforme de la presse
en RDC, en calculant tous les risques possibles pour que les médias
soient totalement indépendants du pouvoir politique, mener une recherche
sur la façon dont ont fonctionné les rapports entre les
médias et le pouvoir politique en RDC, de la deuxième
République à la transition nous semble plus que jamais
raisonnable. Et c'est ce qui, d'ailleurs, justifie notre choix pour ce
sujet.
Connaître les différents rapports entre
médias et pouvoir politique en RDC ; la façon dont les
médias ont été régulés au Congo depuis la
deuxième République ; le rôle qu'ils ont joué
dans la vie politique du pays ; et l'avenir qu'ils assurent à son
développement, présente un intérêt
considérable pour le grand public car il va comprendre le pourquoi et le
comment de tout ce qui se passe dans le monde médiatique. Pour les
politiciens, ce travail peut constituer une orientation leur permettant de
savoir comment se comporter vis à vis des médias tout en
poursuivant leurs ambitions politiques.
Pour les professionnels des médias, ce travail
constitue un instrument de sensibilisation, de prise de conscience et
d'interpellation de tous à s'adonner au métier avec
lucidité et un sens élevé de responsabilité et de
penser à l'avenir du journalisme au Congo. Pour les scientifiques, ce
document va constituer un back grounds assez vaste sur l'histoire politique de
la presse et/ou sur la politique médiatique en RDC.
6.
Délimitation du sujet
Elargir son champ d'investigation ne devrait pas donner
l'impression de réaliser un travail assez superficiel, mais cela nous
permettra d'avoir une vision assez large des médias congolais et de
déceler tous les rapports qu'ils ont établis avec le pouvoir
politique afin de bien comprendre les véritables problèmes qui
les rongent. Ce faisant, notre délimitation sera aussi bien spatiale
que temporelle.
En ce qui concerne la délimitation spatiale, nous
allons nous intéresser à la situation des médias et aux
rapports qu'ils ont établis avec le pouvoir politique sur toute
l'étendue de la République démocratique du Congo.
Notre délimitation temporelle est très
vaste ; nous allons nous intéresser à l'exercice de la
presse face aux lois qui la régit depuis 1973 jusqu'en 2006. C'est
justement pour nous permettre de faire une étude comparative sur la
situation de la presse sous ces différentes périodes qu'a
traversées le pays.
7.
Plan sommaire
Pour que nous soyons en mesure de traiter tous les points
concernant ce sujet et épuiser tous ses paramètres de
connaissance, nous avons divisé notre travail en trois grands chapitres,
chaque chapitre comptant trois sections et chaque section trois paragraphes
dont la plupart ne dépassent pas trois points. Voici donc les grands
chapitres du présent travail :
Le premier chapitre qui est un chapitre théorique et
conceptuel est intitulé « pouvoir politique et
médias : généralités. »
Le deuxième chapitre s'intitule « les
médias en RDC : la 2ème République
à la transition. »
Et le troisième chapitre « les politiques
médiatiques en RDC de la 2ème à la transition.
»
A la fin de chaque chapitre, nous tacherons faire une
brève conclusion récapitulative, et la conclusion
générale, essentiellement prospective, sera à la fin de
tout le travail. C'est de cette manière que nous comptons orienter notre
réflexion.
Chapitre I : POUVOIR
POLITIQUE ET MEDIAS : GENERALITES
Section I. Le pouvoir politique
§1. Terminologie et théorisation des concepts.
1. Notions du
pouvoir
On confond souvent, dans l'usage quotidien des termes, le
pouvoir et le gouvernement qui n'est qu'une forme limitée et
rationalisée. Mais le pouvoir pénètre et informe toute
collectivité humaine pourvu qu'elle soit organisée : il
constitue sous des modalités diverses, la machine de l'action
sociale.
Le lexique des termes juridiques définit le pouvoir
comme une prérogative permettant à une personne de gouverner une
autre personne publique ou privée (mandats politiques, autorité
parentale, tutelle) ou de gérer les biens d'une autre personne pour le
compte de celle-ci (dirigeants de société, représentation
légale, judiciaire ou contractuelle).16(*) Il est donc légitime de s'interroger sur le
pouvoir tout nu, encore que cette nudité doive être un produit de
l'abstraction, puisqu'on ne connaît pas de pouvoir sans des
autorités.
Max Weber a proposé : « puissance
signifiant toute chance de faire triompher au sein d'une relation sociale sa
propre volonté, même contre des résistances, peu
importantes sur quoi repose cette chance. Domination signifiant la chance de
trouver les personnes déterminables, prêtes à obéir
à un ordre de contenu déterminé.»17(*)
Au contraire, les théoriciens optimistes de la
démocratie cherchent à affirmer la portée du rapport
inégalitaire, en imaginant, par le biais d'une analogie entre pouvoir et
crédit, comme Parsons, une circulation du pouvoir pour le plus grand
bénéfice de la société globale. Son exercice
s'effectue souvent dans un cadre politique.18(*)
2.
Etude du terme politique.
Ce terme a de multiples significations. Etymologiquement, du
grec « polis= ville, cité », politique peut
être à la fois adjectif et nom. Comme adjectif, le dictionnaire
Larousse le définit comme étant relatif à l'organisation
et au gouvernement des affaires publiques ; ou relatif à une
conception particulière du gouvernement des affaires publiques. Ainsi on
peut appartenir à un parti politique, nourrir de la haine politique ou
débattre d'un problème politique, etc.19(*) Comme nom féminin,
politique désigne selon Le petit Larousse illustré, l'ensemble
des options prises collectivement et individuellement par le gouvernement d'un
Etat ou d'une société dans le domaine relevant de son
autorité.20(*)
Selon Gourévitch Jean - Paul, le terme
« politique » pris dans sa valeur adjectivale renvoie
à deux substantifs de genre différent : le politique et la
politique. On ne refera pas après Béraud ou Edelman la
théorisation du fameux parallèle qui différencie le
politique, domaine de l'action et des rapports de pouvoir et la politique,
pratique de la parole et de la représentation symbolique.21(*)
Le lexique des termes juridiques définit le terme
politique comme étant une science du gouvernement des Etats. C'est une
manière de gouverner (ex. : politique libérale, autoritaire,
réactionnaire...). C'est aussi un ensemble des affaires publiques
(ex. : politique intérieure, politique
extérieure...).22(*)
Dans la pratique de la politique, il est vrai que la
connaissance scientifique de l'administration de la société, la
connaissance juridique de la loi, etc. comptent pour arriver à bien
oeuvrer, mais on peut bien être doté de toutes ces
capacités, lorsqu'on n'a pas de pouvoir pour l'exercer, tout cela est
sans intérêt. L'essentiel en tout est de détenir l'imperium
du pouvoir politique.
3.
Ce qu'est le pouvoir politique
Malgré un préjugé répandu,
politique implique pouvoir, mais pouvoir n'implique pas politique. Le
problème de la politique et du pouvoir ont été
posés conjointement par Machiavel ; la découverte du pouvoir
a été opérée au temps et à l'occasion de la
croissance du pouvoir politique, l'Etat.
L'Etat se pose comme le pouvoir suprême, le souverain,
et tend à s'emparer d'un nombre toujours croissant de pouvoir, car
même durant la période dite libérale, ses tâches
administratives et réglementaires n'ont cessé de se
développer et de se multiplier en dépit de l'idéologie
officielle.23(*)
Chercher à savoir clairement ce qu'est le pouvoir
politique n'est donc pas seulement le souci et l'affaire des
spécialistes, philosophes, sociologues ou
« politicologues » ; c'est aussi, pour tout citoyen
qui s'intéresse quelque peu à la politique, le moyen de mieux
comprendre ce qu'il vit et ce qu'il fait. Car il ne s'agit pas seulement de
l'objet de la science politique, il s'agit surtout de l'enjeu de l'action
politique.
Concernant la nature du pouvoir politique, nous pouvons citer
le pouvoir, l'influence et la puissance. Il est caractérisé par
la globalité et la souveraineté, l'autorité et la
coercition. Quant aux formes du pouvoir politique, si l'on en croit certains
auteurs, il n'y a pas de relations proprement politiques entre des hommes sans
que les gouvernants soient distincts des gouvernés et qu'une
organisation sociale, si rudimentaire soit elle, soit spécialisée
dans la fonction de décider, régler, commander.
En définitive, disons qu'il appartient aux philosophes
de se demander quelle est la raison d'être des réalités que
constatent les hommes de science, ainsi que des relations objectives entre ces
réalités qu'ils conçoivent et vérifient. Le pouvoir
politique, ses formes, ses modes d'organisation sont des réalités
que la science constate et cherche à expliquer.24(*)
§2. Organisation du pouvoir politique et régime
politique.
1. Organisation des pouvoirs publics :
Le pouvoir politique est aussi appelé pouvoir public ou
pouvoir civil. Il est organisé différemment d'après
certains constitutionnalistes. Selon Ntumba-Luaba, le pouvoir public est
organisé en pouvoir législatif, exécutif et judiciaire.
Cette séparation des pouvoirs peut être soit fonctionnelle, quand
elle répond au principe de division du travail, soit organique,
lorsqu'elle consiste à confier ces différentes fonctions à
des organes distincts et spécialisés.25(*)
Le pouvoir législatif ou le parlement est l'ensemble
des institutions de la démocratie représentative au sein
desquelles les représentants parlent au nom des citoyens qui les ont
désignés pour représenter et défendre leur opinion.
L'autorité du parlement vis-à-vis de l'exécutif
découle d'une part de la procédure de désignation de ses
membres et d'autre part de leur statut. Le parlement dispose essentiellement de
trois prérogatives : le pouvoir législatif ou normatif, le
pouvoir budgétaire et le pouvoir de contrôle de l'activité
gouvernementale.
Le pouvoir exécutif ou le gouvernement a pour fonction
d'exécuter strictement les lois et transmettre des ordres
nécessaires pour que la loi soit exécutée. Le pouvoir
exécutif peut se présenter sous diverses formes, classées
de plusieurs manières. M. Duverger en distingue quatre :
l'exécutif monocratique, collégial, directorial et
exécutif dualiste.26(*)
Le pouvoir judiciaire est l'ensemble des organes
chargés d'assurer le respect du droit et de sanctionner, le cas
échéant, les violations de la légalité.
L'affirmation de l'Etat de droit et, en particulier, la soumission des
gouvernements au droit, un des socles de la démocratie, revêtent
une portée plus ou moins variable en fonction de la nature et de
l'autorité du pouvoir judiciaire. L'indépendance du corps
judiciaire dépend d'un régime à l'autre.27(*)
2. Les formes de gouvernement :
La notion de forme de gouvernement est plus
générale que celle de régime politique, puisque toutes les
sociétés sont gouvernées, même en absence d'une
constitution. A ce point de vue, on peut distinguer une classification
ancienne, en cours depuis l'antiquité jusqu'au XVIIIe siècle, et
des classifications modernes, ainsi que la classification courante et
contemporaine fondée sur la théorie de la séparation du
pouvoir que nous allons développer dans le paragraphe suivant.
Avant d'aborder ces différentes classifications,
signalons que R. Jolivet différencie en trois catégories les
formes du pouvoir civil. Il y a d'abord les formes-types de gouvernement dont
le type monarchique, aristocratique et démocratique ; il y a
ensuite les formes mixtes où le pouvoir civil comporte une combinaison
plus ou moins équilibrée des toutes ces formes-types ; il y
a enfin les dictatures anciennes, modernes et d'autres qui tendent vers le
totalitarisme.28(*)
La classification ancienne distingue quatre formes de
gouvernement dont la monarchie (pouvoir d'une seule personne), l'oligarchie
(pouvoir de quelques-uns ; aristocratie : gouvernement des meilleurs
et ploutocratie : celui des plus fortunés), la démocratie
(pouvoir du peuple) et les gouvernements mixtes qui donnent une force moyenne
alors que les maximums de force et de faiblesse se trouvent également
dans les gouvernements simples.
Les classifications modernes distinguent l'autocratie ou la
dictature de la démocratie ; le totalitarisme, du
libéralisme ; le gouvernement pluraliste et le gouvernement
moniste, le système de concentration du pouvoir du système de
partage du pouvoir.29(*)
Les classifications contemporaines sont nombreuses mais
presque toutes se fondent sur l'exercice du pouvoir. On peut tout simplement
citer le gouvernement pluraliste et moniste, le système de concentration
du pouvoir et celui de déconcentration.
3. La théorie de séparation des
pouvoirs :
Montesquieu apparaît comme le véritable
père de la théorie de la séparation des pouvoirs. Aux yeux
de beaucoup d'auteurs, la séparation des pouvoirs est un mythe. Elle ne
suppose pas isolément absolu de chacun des pouvoirs. Ainsi, les
relations entre exécutif et législatif reposent sur le fait que
chaque corps ou personne dispose à la fois de la faculté de
statuer et de la faculté d'empêcher.
Concernant la classification des régimes politiques
selon le principe de la séparation des pouvoirs, il appert que de la
façon dont les rapports entre pouvoirs sont aménagés, on
distingue les régimes de confusion des pouvoirs et ceux de
séparation des pouvoirs.30(*) Egalement dénommé régime de
concentration des pouvoirs, les régimes de confusion des pouvoirs sont
ceux dans lesquels les relations entre pouvoirs ne sont pas organisées
sur la base de la séparation. Ce régime fait que les pouvoirs
sont rassemblés entre les mains soit d'une personne (dictature de
l'exécutif), soit d'un même corps (régime
d'assemblée).
Quant aux régimes de séparation des pouvoirs,
les différentes modalités et les divers degrés de la
séparation des pouvoirs législatif et exécutif constituent
actuellement le critère classique de classification des régimes
politiques. La séparation des pouvoirs peut être rigide ou souple.
La séparation rigide met l'accent sur l'indépendance
réciproque de l'exécutif et du législatif, tout en
présumant leur aptitude à trouver des compromis. Elle
débouche sur le régime présidentiel. En revanche, la
séparation souple des pouvoirs repose sur la collaboration entre le
pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, par l'entremise d'un
gouvernement responsable devant le parlement. Elle se concrétise dans le
régime parlementaire.
Parlons en définitive, des régimes
présidentialistes caractérisés par un profond
déséquilibre au bénéfice du chef de l'Etat et au
détriment du parlement asservi et dénué de toute
indépendance, jouant un rôle fort réduit. Les
régimes mixtes ou semi-présidentiels sont intermédiaires
s'efforçant à réunir les avantages de l'un et l'autre
système tout en minimisant les inconvénients. C'est le cas de la
RDC.
§3. La bonne gestion du pouvoir politique
1. Nécessité de bien gérer le pouvoir
politique :
Avant toute analyse, il nous semble digne d'aborder ce point
par le fondement du pouvoir politique. En effet, on se demanderait :
pourquoi n'y a-t-il pas de société sans pouvoir politique ?
Ou bien, si de telles sociétés existent, à quelles
conditions peuvent-elles s'en passer ? La tradition de la pensée
occidentale donne deux réponses contraires, entre lesquelles le
débat s'est renouvelé sans cesse du Ve siècle avant J.-C.,
au XIXe siècle de notre ère.
Selon la première, le pouvoir politique est une
nécessité inscrite dans l'ordre de la nature ; selon la
seconde, le pouvoir politique est un artifice qui résulte d'un accord
passé entre les hommes pour mettre fin à des conditions
naturelles d'existence jugées insupportables.31(*) Et le contrat social de J. J.
Rousseau n'affirme-t-il pas que le pouvoir politique soit une émanation
du peuple et que ce soit le peuple qui cède une partie de sa
souveraineté à un groupe pour l'exercer en son nom ?
D'où ce groupe a l'obligation « contractuelle »
d'assurer la sécurité de la société,
réaliser son bien être, et la conduire à son
développement. Chaque individu membre de la société attend
du pouvoir la réalisation de ses aspirations les plus légitimes.
Mal géré, aucun pouvoir ne sera en mesure de remplir toutes ses
obligations contractées vis-à-vis de sa société.
Le mode de gestion et de distribution du pouvoir politique et
économique détermine pour une large part, au sein de l'Etat, la
nature des attitudes du citoyen à l'égard des affaires publiques.
Plus la gestion est bonne, plus elle a des chances de favoriser le civisme des
citoyens. Par contre, lorsque la gestion du pouvoir est irrationnelle et sa
distribution injuste, le citoyen a tendance à manifester ses
frustrations au moyen de comportements inciviques. Le professeur
Ngoma-Binda32(*) n'a-t-il
pas raison lorsqu'il affirme qu'un mode de gestion du pouvoir capable de
favoriser l'émergence et le développement de l'esprit civique est
celui qui prend nécessairement en compte la rationalité, la
justice, l'égalité, en un mot, les principes d'un gouvernement
démocratique?
2. La démocratie comme moyen de la bonne
gouvernance :
Si le citoyen a l'obligation de participer à la gestion
politique et à la construction de son pays, et s'il a le devoir de
connaître les lois qui régulent les rapports entres les citoyens
et l'Etat dans son pays, il a aussi le droit et le pouvoir d'exiger constamment
aux dirigeants politiques de mettre sur pied des institutions qui soient
conformes aux aspirations et désirs particuliers de l'homme et du peuple
concernés.33(*)
La gestion démocratique constitue la forme de
gouvernement politique la plus correcte et la plus noble. Elle est en effet ce
régime politique au sein duquel les chances de participation politique
à la prise des décisions relatives à la conduite du pays
sont institutionnellement garanties et, autant que possible,
équitablement partagées parmi tous les citoyens adultes.34(*) Le citoyen a donc l'obligation
de connaître les structures et mécanismes de fonctionnement du
système démocratique. Cette connaissance lui donne la
possibilité de réclamer son instauration ou d'exiger de revenir
sur le chemin de ses principes lorsqu'on s'en est écarté. Elle
lui permet de juger et d'apprécier les actions de l'homme au
pouvoir.35(*)
Ce qui précède, il faut l'admettre, est vraiment
compliqué. Pourtant nous devrions essayer de le rendre simple, puisque
l'une des conditions essentielles à la survie d'un système
démocratique est l'intelligibilité de l'idée de
démocratie. Alors que le régime démocratique est plus
complexe que tout autre modèle politique, assez paradoxalement sa survie
n'est pas assurée si ses principes et mécanismes ne sont pas
à la portée de l'intellect de l'homme moyen.36(*)
Affirmons en somme que la démocratie libérale
met un accent particulier sur la liberté de l'individu tandis que la
démocratie populaire ou socialiste met grandement en valeur
l'idée d'égalité de tous les citoyens, la
démocratie libérale communautaire intégrant les valeurs
libérales de la démocratie occidentale et les valeurs
communautaires de la démocratie africaine traditionnelle.
3. Les institutions démocratiques :
Il y existe cinq institutions principales, admirablement
efficaces, qui constituent des valeurs républicaines.37(*) La première est
l'institution élective, qui permet à la population de s'exprimer
par les élections. Elle présuppose deux éléments
essentiels dont la liberté de choix et la possibilité maximale
d'accès par tous à l'information la plus exacte et la plus
étendue ; la deuxième est le pluralisme politique; la
troisième institution qui définit la démocratie est le
parlement ou l'assemblée législative ; la quatrième
institution est dénommée le ``quatrième pouvoir'' ou la
liberté par les médias et la cinquième institution est la
constitution politique qui réglemente la liberté de presse,
d'expression et d'association.
La puissance des groupes de pressions corporatifs et
ethniques, des organisations syndicales ainsi que des médias
étonne littéralement tout Africain longtemps habitué
à vivre la dictature ou des expériences de liberté
totalement différentes dans le monde moderne. Ces trois
éléments, ainsi que bien d'autres de même genre,
constituent la quatrième institution de la démocratie. Mais de
tous, l'instrument le plus efficace est peut-être la presse. Elle joue
bien entendu le rôle habituel de diffusion de l'information,
d'éclaireur de l'opinion publique, mais aussi celui, déterminant,
qui consiste à ``démasquer la corruption, la malversation et le
mauvais emploi de l'argent du contribuable'', voilà pourquoi elle est
considérée comme le quatrième pouvoir.
Avant de clore ce point, précisons que
liberté et diversité sont les deux conditions pour
que la presse puisse jouer son rôle dans le débat
démocratique. La presse française et européenne
constituent ainsi, dès la fin du XIXe siècle, un
« quatrième pouvoir » : en permettant aux
citoyens de s'informer et de se faire une opinion, elle permet le débat
démocratique, et contrebalance les pouvoirs en place (les pouvoirs
exécutif, législatif et judiciaire).38(*)
Section II. : Les
medias dans la bonne gouvernance
§1. Généralités sur les
médias
1. Etude du concept média :
Disons d'entrée de jeu que les médias sont
l'ensemble des supports d'information et de communication qui atteignent
facilement toute une société. Le Larousse encyclopédique
illustré le définit comme étant tout support de diffusion
de l'information (radio, télévision, presse imprimée,
livre, ordinateur, vidéogramme, satellite de communication, etc.)
constituent à la fois un moyen d'expression et un intermédiaire
transmettant un message à l'intention d'un groupe.39(*)
Jean-Claude Bertrand définit plus clairement les
médias comme une entreprise industrielle qui, par des moyens techniques
spécifiques, diffuse, simultanément ou presque, un même
message à un ensemble d'individu épars. Cette définition
écarte le téléphone classique, les sondages d'opinion et
le suffrage universel. Le courrier et l'affichage ont été exclus
de fait que leurs messages sont presque exclusivement commerciaux.40(*)
Selon McLuhan cité par G. Willet, il existe deux types
des médias dont médias chauds (la radio, le cinéma, etc.)
et les médias froids (la télévision, le
téléphone, etc.)41(*) La conception des médias transparents, des
médias tuyaux, trouve son origine en partie du moins dans un
défaut de théorisation de l'objet. La dénomination
même de média ou de technologie de l'information renvoie,
contrairement à ce que l'on observe dans de nombreux champs des sciences
de la communication, à des objets empiriques et non à un domaine,
à un champ théorique, voire à une pratique.42(*)
2. Evolution des médias :
Les médias ont connu une évolution assez rapide.
De la presse écrite aux nouveaux médias, les récents
développements des technologies d'information et de communication ont
révolutionné le monde médiatique. Parcourons un peu cette
évolution depuis la naissance de la presse.
Peu de mots ont connu une telle extension, accompagnée
d'un tel glissement de sens, que le mot ``presse''. Legs de Gutenberg, la
presse est à l'origine le moyen d'impression qui permet la reproduction
d'un texte à de multiples exemplaires : ivres d'abord, almanachs,
gazettes et autres feuilles ensuite, puis ce que l'on ne cessera plus d'appeler
le ``journal''.43(*)
Au XXe siècle, par étapes successives, la
révolution industrielle a assuré la prééminence du
journal(...). A cet apport technologique, il faut ajouter celui des
télécommunications qui influent considérablement sur le
contenu des ``organes de presse'', ainsi que le concours des moyens de
transport qui accélèrent la distribution.44(*) Or la révolution
technologique du XXe siècle entraîne la diffusion de l'information
par les ondes. Le moyen technique est devenu tout autre, le mode de
réception et de perception aussi ; le sens du terme ``presse''
s'est cristallisé au niveau de la fonction. La presse écrite
subit une forte concurrence de la radio et de la télévision. La
plus grande révolution médiatique est celle de l'apparition des
nouveaux médias que Jacquinot45(*) nomme les dernières technologies. Il s'agit
plus spécialement des technologies d'Internet et du
multimédia.
Affirmons avec Philippe Riutort46(*), avant de mettre fin à
ce point, que l'essor des médias dits « de mass » -
la presse populaire dès la fin du XIXe siècle et l'audiovisuel au
cours du XXe siècle- a contribué à changer
profondément les modes de communication politique établies entre
gouvernants et gouvernés.
3. Fonctions et influence sociale des médias :
La mission principale des médias est d'informer, de
former et de divertir la masse. Selon Jean-Claude Bertrand, il existe six
fonctions fondamentales que les médias exercent
régulièrement.47(*) Les six fonctions sont les suivantes :
1° .Observer le milieu
environnant : les médias ont pour rôle
d'obtenir l`information, de la dater, de l'interpréter puis de la faire
circuler. En particulier, ils doivent surveiller les trois pouvoirs
(exécutif, législatif et judiciaire).
2°. Assurer la communication
sociale : les médias relient les individus aux
groupes ; réunissant les groupes en une nation, ils contribuent
à la coopération internationale.
3°. Fournir une image du
monde : ce qu'on connaît provient souvent de
l'école, de conversations, mais surtout des médias. Pour l'homme
ordinaire, la plupart des régions, des gens et des sujets dont les
médias ne parlent pas, n'existent pas.
4°. Transmettre la
culture : l'école et les médias touchent
l'individu tout au long de sa vie en lui donnant une vision du passé, du
présent et de l'avenir du monde.
5°. Contribuer au
bonheur (divertir) : aux médias, l'usage
demande surtout un divertissement et cette fonction se combine très
efficacement avec les autres.
6°. Faire acheter :
Les médias sont les principaux vecteurs de la
publicité. Leur but premier, bien souvent est de séduire un
public afin qu'ils le vendent aux annonceurs.
En ce qui concerne l'influence sociale des médias,
disons que, d'une manière générale, il faut situer
l'audience des médias dans les pratiques domestiques, culturelles et
politiques des individus. Ils sont un facteur de formation, ou
d'évolution des opinions parmi tant d'autres, souvent plus efficaces.
Jean-Pierre Marhuenda n'a-t-il pas affirmé quand il parle de la presse
que son influence ne puisse donc être isolée de son contexte
social, ni de l'apport des autres médias ? L'influence la plus
probable est, en fait, le renforcement des convictions et l'ancrage des
systèmes d'opinion.
§2. Les médias face à la participation
politique.
1. La responsabilité politique des
médias :
Le gouvernement est censé agir dans
l'intérêt des citoyens. Quand des politiques diverses affectent
différemment des groupes donnés, il est censé identifier
les arbitrages. Si les électeurs apprenaient que le gouvernement avait
violé ce contrat de confiance tacite, ils le chasseraient du
pouvoir.48(*) Le
problème, c'est que beaucoup de gouvernements essaient de tenir leurs
actions secrètes, espérant qu'elles échapperont ainsi au
contrôle du public. On réduirait le champ de ces abus en
améliorant l'information et les règles qui président
à sa diffusion.
Si l'on peut considérer la liberté de parole et
la liberté de presse comme des fins en soi, ce point les instrumentalise
afin de démontrer qu'elles servent d'autres objectifs tout aussi
fondamentaux. Ainsi, affirme Joseph Stieglitz à ce sujet, quand la
liberté de parole et la liberté de presse sont respectées,
non seulement les gouvernements abusent en général moins de leur
pouvoir, mais ils satisfont mieux les besoins sociaux
élémentaires du peuple49(*).
Timothy Besley et autres50(*) affirment à leur tour que, pour que
l'information générée par les médias soit utile, il
faut qu'elle suscite une réaction collective appropriée. C'est
parfois possible même dans un cadre autocratique, mais il est clair qu'il
y a davantage de chances pour que cela se produise dans un pays doté
d'institutions démocratiques, comme des élections libres.
Si la plupart des pays disposent d'une presse plus ou moins
développée, son existence ne garantit en rien sur l'action des
pouvoirs publics. Il faudrait pour ce fait que les médias s'opposent de
toute répression du pouvoir, de toute corruption de façon qu'il
soit réglementés par un régulateur indépendant afin
qu'ils arrivent à produire une information exacte, objective, pouvant
responsabiliser les gouvernants.
En somme, la réglementation des médias
apparaît dès lors comme un puissant levier politique pour
promouvoir la responsabilité des gouvernants dans les pays en
développement. La difficulté est de mettre en place ce type de
réglementation quand le gouvernement en place s'y oppose.
2. L'influence politique de l'information
médiatique
Les médias affectent surtout ceux qui reçoivent
l'information politique, car les gouvernants ont en général tout
intérêt à avoir en face d'eux des électeurs bien
informés : non seulement ils votent davantage que les autres, mais
ils ont tendance à élire les candidats qui défendent leurs
intérêts. Robert Shiller affirme que les médias
d'information - journaux, magazine, radio et télévision, et
aujourd'hui l'Internet -se présente certes comme des observateurs
détachés, mais ils font en réalité partie
intégrante des évènements qui se produisent sur les
marchés. Ceux-ci ne surviennent généralement que lorsque
de vastes groupes de personnes pensent la même chose, et les
médias d'information sont un véhicule essentiel à la
propagation des idées.51(*)
Affirmons une fois de plus avec David Strömberg52(*) que les médias
affectent sans doute la politique parce qu'ils apportent aux électeurs
des informations pertinentes. Mieux informés, ils votent en
général davantage, surtout pour les responsables politiques qui
défendent leurs intérêts. Ces derniers ont donc tout
intérêt à ce que les électeurs soient bien
informés. Les structures de coût et de revenus des médias
influencent directement la nature des personnes qu'ils informent. Les
médias affectent aussi la façon dont les hommes politiques
réagissent à l'évolution de la demande de prestations
publiques.
La radio et la télévision, affirme toujours
David Strömberg, ont modifié les poids politiques des divers
groupes de population. En particulier, la radio a amélioré la
capacité de l'Amérique rurale à attirer des transferts de
fonds publics. Aujourd'hui, l'usage en pleine expansion d'Internet pourrait
avoir un impact politique comparable, et il y aura vraisemblablement des
gagnants et des perdants.
Au bout du compte, les informations politiques
diffusées par voie médiatique ont une influence très
considérable sur le public dans un Etat démocratique. En fait,
cela influence aussi le comportement des hommes politiques qui gouvernent avec
beaucoup de responsabilité afin de ne pas subir la sanction du peuple
bien informé des bévues.
3. Rôles des médias dans la politique des
entreprises :
Si les deux premiers paragraphes de cette section ont
examiné l'influence des médias sur le développement
à travers leur impact sur les personnalités politiques et sur le
processus politique lui-même, ce paragraphe va s'atteler au rôle
que jouent les médias dans la définition de la politique des
entreprises.
Les modèles économiques n'accordent, en effet,
qu'une place très restreinte au processus de diffusion de
l'information : ils supposent que les agents sont informés ou non.
Dans le second cas, les agents ont parfois l'option d'acquérir des
informations à un coût prédéterminé. Il n'y a
pas de place, affirment Alexander Ducky et Luigi Zingales,53(*) dans ces modèles pour
les intermédiaires d'information qui compilent des données
provenant d'un grand nombre de sources et en réduisent le coût
d'acquisition de manière sélective.
Dans le monde réel, ce sont les médias qui
jouent ce rôle. C'est à travers eux que les individus obtiennent
une grande partie de leurs informations ; ils jouent donc un rôle
important dans la sélection de celles qui seront communiquées au
public et apportent une crédibilité accrue à celles qui
proviennent d'autres sources. En réduisant de manière
sélective coût du recueil et de l'évaluation de
l'information pour les agents, les médias jouent un rôle
déterminant dans la constitution et l'évolution des
réputations.
Ainsi, comme le dit Ducky54(*), les médias jouent bel et bien un rôle
dans la formation de l'image publique des dirigeants et des administrateurs
d'entreprises les contraignant par là même à respecter
certaines normes sociétales. Certes les médias réduisent
de manière sélective le coût d'acquisition et de
vérification de l'information qui joue un rôle essentiel dans la
formation de la réputation des principaux décideurs de la
politique d'entreprise.
Somme toute, il est certain que les médias jouent un
rôle important dans la définition de la politique d'entreprise et
qu'aucune analyse du système de gouvernement d'entreprise d'un pays ne
devrait les ignorer.
§3. L'environnement politique des médias
1. L'emprise de l'Etat sur les médias :
Dans la plupart des pays, les citoyens se procurent
l'information dont ils ont besoin par le truchement des médias, en
particulier les journaux, la radio et la télévision
intermédiaire qui recueillent les informations et les mettent à
la disposition du public. Il y a lieu de se demander s'il serait souhaitable
que les journaux, les stations de radios et les chaînes de
télévision soient publics ou privés, ou s'ils devraient
jouir d'un monopole ou se faire concurrence.
Ces questions ont certes fait l'objet de discussion. En effet,
considérant les convictions d'un économiste, l'a si bien
signalé Siméon Djankow et autres, l'information devrait
être fournie au public par un monopole d'Etat, et ce pour deux raisons.
La première, c'est que l'information est un bien public [...]. La
seconde, c'est que la collecte et la diffusion de l'information sont
caractérisées par de fortes économies
d'échelle.55(*)
D'autres, en revanche, persuadés que l'Etat et le
gouvernement ne sont pas nécessairement animés de meilleures
intentions, parviennent à une conclusion diamétralement
opposée. De leur point de vue, le monopole de l'Etat sur les
médias risque d'entraîner des distorsions et des manipulations.
Des médias privés et indépendants alimentent le public en
point de vue contradictoires, ils permettent donc aux électeurs de
choisir le candidat politique qui leur convient le mieux.56(*)
Malgré l'intérêt de ces débats,
nous pouvons affirmer que la majeure partie des entreprises de médias
appartiennent à l'Etat, soit à des capitaux concentrés,
souvent contrôlés par une famille. Signalons encore que plus le
pays est pauvre, plus l'Etat a mainmise sur les médias, plus le secteur
public y est développé, plus il y a de chance d'y trouver des
médias étatisés. Ces résultats jettent le doute sur
la notion selon laquelle la mainmise de l'Etat sur les médias vise
à mieux servir l'intérêt général.
S'appuyant sur le faisceau d'observations chiffrées de
Siméon Djankow et autres, nous pouvons déceler certaines
conséquences de l'emprise de l'Etat sur les médias sur un certain
nombre d'indicateurs sociaux, comme la liberté de presse, le
fonctionnement des marchés politiques et les incidences sociales. Nous
avons constaté que les « mauvais » résultats
étaient souvent associés à une forte emprise de l'Etat sur
les médias. Du point de vue liberté de la presse, notre constat
est que, quand les médias sont privés, ils sont en
général plus indépendants, les arrestations et les
incarcérations des journalistes moins fréquentes. Concernant les
marchés politiques, la prédominance des médias publics
irait de paire avec une corruption accrue. La vérité risque
d'être totalement occultée.
Néanmoins, du point de vue social, les vrais avantages
de l'existence d'une presse d'Etat, ce sont les membres les plus démunis
de la société qui en bénéficient. Affranchis de
l'influence des actionnaires capitalistes, les médias publics
serviraient leurs besoins sociaux, mais cela juste dans le cadre
socio-économique.57(*)
2. La régulation des médias et
l'environnement politique:
Si la fondation d'une société authentiquement
démocratique comporte de nombreuses étapes, la mise en place de
la législation et des institutions destinées à assurer le
bon fonctionnement des médias est l'une des plus importantes. Le
gouvernement s'efforce trop souvent de construire des systèmes efficaces
et susceptibles de faire progresser la démocratie sans connaître
suffisamment bien les nombreux aspects de l'environnement juridique complexe
qu'influence ce processus. Mais l'environnement que les gouvernements
créent aux médias n'est toujours pas propice.
Comme le dit Peter Krug et Monroe Price, l'ensemble des lois
d'institutions et d'acteurs juridiques au sein duquel opèrent les
médias constitue un environnement dont la nature a de toute
évidence un profond impact sur la plus ou moins grande liberté
avec laquelle les journalistes et les organes de presse peuvent collecter les
nouvelles et diffuser les informations et les idées.58(*)
L'analyse d'un environnement juridique satisfaisant,
c'est-à-dire permettant une activité efficace des médias,
passe par l'étude des éléments spécifiques du
système juridique lui-même, mais aussi de questions comme la
structure, du capital des groupes des médias et le rôle de la
société civile.
Parmi les composants juridiques complexes qui contribuent
à créer ce type d'environnement qui permet aux médias de
faire progresser leur pays vers la démocratie, nous en avons
identifiés quatre dont la collecte de l'information qui doit être
libre et responsable ; la réglementation portant sur le
contenu ; la réglementation neutre par rapport au contenu, mais
susceptible de l'influencer indirectement ; en fin la protection des
journalistes dans leur activité professionnelle, y compris contre des
attaques physiques.
Ceci dit, l'adoption des lois formelles ne garantit jamais
leur application complète et généreuse, même dans
les sociétés démocratiques, le plus avancé des
nombreux pays, les lois soigneusement élaborées restent mortes
faute d'environnement favorable à la vérité ; le
concept d'un tel environnement, susceptible de permettre l'activité des
médias libres et indépendants, suppose certes l'existence des
lois spécifiques, mais il faut aussi que l'esprit s'ajoute à la
lettre afin de mettre en place les processus permettant à ces lois
d'avoir un impact positif dans les faits.59(*)
3. Les médias en transition : une activité
à but lucratif
Les médias sont un moyen d'expression, un instrument de
responsabilité, un canal de participation civique et un frein à
la corruption des responsables. Ils sont considérés comme la
source mère de l'information, ce qui leur vaut dans certains pays,
d'être protégés par la constitution. Mais ils peuvent
également représenter une menace pour certaines structures de
pouvoir établies. C'est pourquoi les gouvernements peu enclins à
rendre des comptes au public tentent souvent de museler, ou tout simplement
d'interdire les groupes de médias, qu'ils considèrent comme leurs
adversaires.
Tim Carrington et Mark Nelson dévoilent que
derrière les débats, souvent passionnés sur les droits et
responsabilités de la presse se cache un simple fait trop souvent
méconnu par les organisations internationales qui conçoivent des
projets d'aide à la presse dans les pays en développement ou en
transition, à savoir que cette dernière est une activité
à but lucratif.60(*)
Les médias en transition peuvent tout aussi être
capables de remporter des succès financiers retentissants que de
connaître de lamentables échecs. Comme toute entreprise
commerciale, les médias des pays en développement sont
profondément affectés par les conditions économiques
locales. Mais ils ne peuvent se contenter de se laisser ballotter au gré
des vagues successives de croissance et de crise. Leur succès repose
toujours sur des stratégies visant à développer son
public, asseoir sa réputation et augmenter ses profits, quelles que
soient les conditions économiques.
Les analystes sont de plus en plus nombreux, comme le
constatent Carrington et Nelson, à considérer des médias
performants comme un élément du développement capable de
contribuer à l'amélioration de la responsabilisation, de
l'efficacité des marchés et de l'information dont dispose la
société ; il est et de l'aptitude des médias à
les exploiter à leur avantage.61(*)
Mais il faut, en somme, bien comprendre que ces
répercussions positives reposent sur l'indépendance
financière des médias, cette dernière étant
fonction à la fois de l'économie locale et de la faculté
de chaque groupe il est donc important de reconnaître que tous ces
avantages découlent de l'indépendance financière des
médias, elle-même fonction à la fois des conditions
économiques de médias à tourner le contexte
économique à son avantage.
Section III. Les grands systèmes politique des
medias
§1. Les médias dans les rapports des pouvoirs
1. Les médias et le pouvoir politique : les
ressorts d'une influence.
Il est vrai que le pouvoir influence très souvent les
médias dans leur fonctionnement surtout dans les pays en
développement. Mais il faut aussi signaler que dans certains pays
beaucoup plus démocratisés les médias ont aussi le pouvoir
d'influencer les gouvernements, voire d'avoir un pouvoir sur eux ; prenons
le cas de Richard Nixon62(*), ancien président des Etats-Unis, qui,
soupçonné d'avoir placé une table d'écoute dans
l'état-major de son adversaire, tente d'étouffer les recherches
mais harcelé par les journalistes, s'efforce de vouloir museler les
médias. Cette course poursuite entre la vérité et la
volonté de l'étouffer tourne à l'avantage des
médias. Le scandale de Watergate contraint Richard Nixon à
démissionner en 1974, après avoir été
triomphalement réélu.
D'une part le politique occupe de façon de plus en plus
importante les grilles de programmes et influence donc l'organisation de
l'espace médiatique ; et d'autre part les médias ont permis
de changer les règles du jeu politique en les attirant sur un terrain
qui leur était inconnu, modelant leur discours et orientant leurs
stratégies.63(*)Dans cette double problématique, il est
intéressant de faire appel au point de vue des
téléspectateurs eux-mêmes qui sont à l'origine
même de ces exercices d'influence. Cette double influence entre
médias et politique, même si le politique semble vouloir s'imposer
comme sphère télévisuelle et son organisation, le
média semble, quant à lui, devoir s'imposer comme outil de
démocratisation susceptible d'influencer les citoyens.
Aude Vassalo affirme que le gouvernement contrôle la
télévision et assoit la popularité des
politiciens.64(*)
Jean-Marie Cotteret lui affirme qu'une nouvelle ère démocratique
est née : la télévision se révèle
l'intermédiaire privilégié entre les citoyens et les
hommes politiques. La légitimation du pouvoir passe désormais de
plus en plus par le canal cathodique.65(*) B. Stigler analyse la prise de pouvoir de la
télévision, qui court-circuite toute communication sociale. La
télécratie qui règne désormais en France ruine la
démocratie et remplace l'opinion publique par les audiences. La relation
politique, devenue un nouveau marché, engendre une politique
pulsionnelle selon un monde télécratique et non plus
démocratique.66(*)
Toutes ces affirmations montrent à suffisance qu'il existe une double
influence entre média et politique, d'où la
nécessité d'étudier les relations qu'ils entretiennent.
2. Les relations journalistiques.
Le journalisme est un métier et une science à la
fois consistant en une activité de collecte, traitement, diffusion et
archivage de l'information. Le journalisme s'apparente-t-il dans notre pays
à un simple métier ou à une authentique profession ?
Rémy Rieffel affirme que l'impression et la perméabilité
des frontières conduisent, semble-t-il, à révoquer en
doute l'existence d'une profession clairement établie.67(*)
Le journalisme est constitué de la presse
écrite, de la presse audiovisuelle et du journalisme
cybernétique. Parler donc des relations journalistiques implique toutes
les relations qui existent entre les journalistes. Gerber et Johnson68(*) distinguent dans leur
modèle publié dans « the city hall beat. A study of
reporter and source role » in journalism quarterly, vol.38, 1961,
trois types de relations dont:
· Les rapports des sources (politiciens) avec les
journalistes ;
· Les relations entre les journalistes et le
public ;
· Les relations entre les journalistes, les sources
et les groupes auxquels ils appartiennent
Il faut dire au sujet des relations entre journalistes et
public que celui-ci attend des journalistes des informations vraies et
vérifiables. Lorsque le public constate un manque d'objectivité
dans les informations que les journalistes diffusent, il risque de leur retirer
sa confiance. La première ambition des hommes politiques est celle
d'être toujours plus proches des médias afin de bien les manipuler
pour qu'à travers eux, ils puissent séduire le public, histoire
de gagner sa sympathie. Les journalistes quant à eux se sentent investis
de la mission d'informer le public avec objectivité. Ils sont donc
toujours au service du public et doivent de ce fait, être
éloignés de leurs sources de peur d'être manipulés
et perdre leur crédibilité.
Cette opposition d'ambition entre les sources et les
journalistes sur le public a d'ailleurs été soulignée par
Gierber et Johnson en ces termes : « les sources (pouvoir
politique, économique) cherchent toujours à s'aliéner les
journalistes ou tout au moins à créer un consensus avec
eux ; elles ont besoin de la presse pour couvrir leurs actions politiques
et gérer l'opinion publique. Par contre les journalistes cherchent
d'abord à protéger leur public car ils se croient investis d'une
mission de service public. Les journalistes sont plus proches de leur public
que de leurs sources.69(*)
4.
Différents rapports entre journalistes et sources.
En considérant différents comportements des
journalistes et médias dans le monde face à la façon dont
ils traitent différemment les informations fournies par les mêmes
sources, nous pouvons déduire qu'il existe plusieurs rapports que les
médias entretiennent avec leurs sources. Certains médias et
leurs journalistes se mettent entièrement au service d'une famille ou
d'une personnalité politique qui les finance. Ils ne font que
défendre l'idéologie de cette famille tout en taisant ses abus.
Il existe dans ce contexte des rapports d'accompagnement du pouvoir politique
par les médias et inversement.
Dans les pays développés, les médias
fonctionnent indépendamment de leur source et ne se laissent
entraîner en rien dans le traitement de l'information. Ils sont là
pour contrôler le pouvoir politique en dénonçant les
abus ; il s'agit des rapports de contre pouvoir des médias
vis-à-vis des pouvoirs politique. Dans d'autres pays encore, tels que
ceux du monde socialiste, les médias ne sont essentiellement qu'au
service du pouvoir public. Ici les médias deviennent, en quelque sorte,
des organes de propagande pour la mobilisation de la population pour le compte
du gouvernement. Il y a dans ce cas rapports de subordination des médias
par le pouvoir.
Nous pouvons corroborer notre point de vue par le
modèle théorique de Gierber et Johnson qui stipulent l'existence
de trois processus des relations des sources avec les
journalistes :70(*)
1. quand la source A et le journaliste C, appartiennent
tous au même groupe social, mais chacun a ses valeurs, les contacts entre
les deux sont distincts. Ils jouent des rôles différents.
2. quand A et C ont certaines valeurs communes, leurs
structures de pensée sont plus ou moins intégrées
d'information. Le journaliste n'est pas impartial ni libre.
3. lorsque A et C ont les mêmes valeurs, il y a
assimilation ; les journalistes ont tendance à s'assimiler aux
sources d'information et se vendre. Leurs buts sont les mêmes.
§2. Les systèmes politiques de communications
1. L'institutionnalisation des moyens de communication
Les divers moyens de communication s'institutionnalisent dans
la société, ce qui signifie qu'ils obtiennent par un processus
plus ou moins long, une forme stable, une structure définie, et un
ensemble de fonctions liées aux attentes du public. Il s'agit surtout
ici du support de diffusion de l'information : la radio, la
télévision, la presse imprimée, le livre, etc.
Après la seconde guerre mondiale, la
nécessité de réglementer le fonctionnement des
médias est apparue d'une manière urgente un peu partout dans le
monde. La concentration fut ressentie comme une menace pour
l'indépendance de l'information et la pluralité de l'opinion,
l'accroissement considérable des opinions multinationales, parut capable
d'affaiblir ou de mettre en péril la culture nationale.71(*)
C'est surtout les trois grands médias : la presse,
la radio et la télévision qui deviennent source
d'inquiétude et de critique. La presse est accusée de
conformisme, la radiodiffusion est soupçonnée de réserver
les ondes les plus influentes aux grandes stations conservatrices, la TV cible
privilégiant les attaques, est accusée d'être trop
influencée et d'avoir un effet négatif tout
particulièrement sur la jeunesse.72(*) A coté de ces inquiétudes plus ou moins
fondées, d'autres problèmes liés aux médias
demandent une solution : il s'agit de l'attribution des fréquences,
de la réglementation du financement et de la liberté de la
communication liée à l'application des nouvelles
technologies.
Chaque pays règle ces problèmes en fonction de
son sujet économique, politique et culturel. De ce fait chaque pays va
trouver le système de communication qui lui convient. Ainsi, les
chercheurs vont distinguer quatre systèmes de communication qui sont
classés en quatre théories : le soviet communiste, le
système autoritaire, le système libéral et la
responsabilité sociale. Chacun de ces systèmes se fonde aussi sur
une certaine conception qu'on a de l'univers et de l'être humain.
2. Le système soviet communiste et le système
autoritaire :
Selon Jean-Claude Bertrand, le système soviet
communiste, qu'il appelle aussi régime communiste ou socialiste, est
celui dans lequel les médias n'existent pas en dehors d'un état
totalitaire où sont absorbées toutes les institutions et les
industries : ils fonctionnent comme des rouages dans un vaste
mécanisme. Le concept de liberté de presse ne possède donc
aucune pertinence.73(*)
En régime totalitaire, ajoute-t-il, l'Etat utilise ses
médias pour diffuser ses instructions, pour inciter le peuple à
le suivre et enfin pour inculquer l'idéologie officielle. La fonction
première des médias est de mentir, de cacher tout ce qui ne sert
pas les intérêts de la caste au pouvoir.74(*) Soulignons que ce
système a été inauguré en Russie au début
des années 1920. Il fut étendu en Europe de l'est après
1945, à la Chine après1949 puis dans la plupart des pays du tiers
monde vers les années 1960.
Cependant, dans le système autoritaire que Bertrand
appelle aussi régime tiers-mondiste, d'ordinaire, les médias
demeurent des entreprises privées à but lucratif mais en
censurent strictement les contenus. Informations et divertissements peuvent
être subversifs. Il faut que les idées véhiculées
soient conformes aux intérêts du pouvoir. Pas de presse d'opinion,
pas de débat politique ; certaines catégories de faits
divers, signes de disfonctionnement, sont interdites.75(*)
Ce système a été commun en Europe
jusqu'au milieu du XIXe siècle et au début du XXe siècle,
l'Etat fasciste a repris le visage de monarchie absolue. Il est actuellement
appelé tiers-mondiste parce qu'il est beaucoup observé dans les
pays du tiers-monde, les pays en transition ou en développement.
4.
Le système libéral et de responsabilité sociale
Le système libéral, appelé aussi
régime capitaliste par Jean - Claude Bertrand, est devenu la norme
internationale grâce à l'article 19 de la déclaration des
droits de l'homme de l'ONU (1948). Selon cette doctrine née au XVIIIe
avec les lumières, il faut que tous les faits soient rapportés et
que toutes les opinions soient placées sur le « marché
des idées ». Alors l'être humain est capable de
discerner la vérité et il est enclin de s'en inspirer dans son
comportement. Si l'Etat laisse faire, tout ira mieux.76(*)
Cette illusion n'a pas résisté à la
révolution du domaine de la presse dès le tournant du XXe
siècle ! Toutes les entreprises tendent naturellement à la
concentration ; ainsi le pouvoir d'informer, de fixer le thème des
débats nationaux risquait de tomber dans les mains de quelques
propriétaires qui n'étaient pas élus ni fortement experts
ou soucieux de servir le public. D'où la nécessité de
faire intervenir l'Etat pour la protection du petit peuple.
En ce qui concerne le système de responsabilité
sociale, Jean-Claude Bertrand nous apprend que ce concept, né d'une
perception plus réaliste de la nature humaine et de l'économie,
prolonge le précédent. L'expression fut lancée aux USA par
une « commission sur la liberté de la presse », qui
rassemblait des personnalités extérieures au milieu de la presse.
Selon cette doctrine, il est préférable que les médias ne
soient pas la propriété de l'Etat ni même sous son
contrôle. En revanche, les médias ne sont pas des entreprises
commerciales ordinaires dont le succès puisse se mesurer aux
profits.77(*)
§3. Etude comparative de quelques cas sur la politique
médiatique.
1. Le système occidental (cas des : USA, Grande
Bretagne, France)
Le système occidental est un système
libéral enchevêtré par le système de
responsabilité sociale. Presque tous les pays de l'Europe occidental, de
l'Amérique du nord, etc. sont dans ce système. En quelque sorte,
tous les pays capitalistes ou tous les pays développés ont
adopté ce système. Mais il ne sera question pas dans ce travail
de parler de tous ces pays. Nous allons juste aborder brièvement les
systèmes américain, britannique et français.
Les USA ont été la première nation en
1975, à passer de l'ère
« informationnelle » ; dès lors, plus de la
moitié des emplois relevaient de la collecte, du traitement, du stockage
et de la distribution de l'information. Dans le secteur plus étroit des
médias, l'association de l'ordinateur, du câble à fibres
optiques et du satellite, rendue possible par la
déréglementation, avait déclenché dans les
années 1980, une révolution, plus importante que celle de
Gutenberg au XVIème siècle.78(*) En effet, il n'y a aucun autre pays au monde qui soit
à un tel point imprégné par les mass médias que les
Etats-Unis. Le système de communication reste simple, malgré
cette pénétration importante des mass médias. Le
réseau est dominé par un système privé
organisé pour faire des bénéfices.
Ce pendant l'Etat définit les conditions de jeu du
fonctionnement par une politique de communication. La liberté
d'expression et de presse est garantie dans la constitution américaine.
Cependant, il est faux de croire qu'aux USA, les médias ont une
liberté illimitée : les limites à l'expression des
libertés apparaissent toujours chaque fois qu'une affaire peut
présenter un danger pour la nation. Concernant le financement,
étant avant tout des entreprises privées, l'Etat intervient dans
la répartition de la redevance. En cela il faut ajouter d'énormes
ressources qui viennent de la publicité.79(*)
Quant à la presse britannique, retenons que la Grande
Bretagne a su combiner le service public avec l'indépendance des
médias vis-à-vis du gouvernement et les intérêts
commerciaux. Des journaux, des émissions radiophoniques et
télévisuelles ainsi que des films sont produits et
distribués par des entreprises privées. Sans aucun doute, il
n'existe aucun pays au monde où la presse écrite soit aussi
importante que la Grande Bretagne. Elle est le premier pays à avoir
consacré la liberté de presse en abolissant la censure à
partir de 1965.80(*)
En France, la communication est régie par le principe
des libertés : la liberté d'expression. Ce principe fut
défini en 1789 et sera pleinement consacré par la loi de 1881.
Cependant, cette liberté d'expression restera l'apanage du seul secteur
de la presse. La radio et la télévision resteront sous le
contrôle du public. Ce qui signifie que c'est l'Etat qui met en place les
entreprises de radio et de la télévision. L'Etat est donc
responsable des programmes et du financement. L'augmentation de l'audiovisuel
français, est une combinaison des stations publiques et privées
financées par le fond public (redevance et publicité).81(*)
En fait contrairement aux américains, les
européens et tout particulièrement les français ont
été convaincus de la toute puissance des médias
audiovisuels. ``Cette idée fausse'' est certainement responsable du
monopole que l'Etat a eu jusqu'en 1982. Depuis lors les services publics
coexistent avec les secteurs privés. Bref, les médias occidentaux
évoluent dans un système libéral accompagné par
celui de responsabilité sociale.
2. Le système oriental (Thaïlande, Bangladesh)
Depuis les temps de l'histoire de la presse asiatique, les
médias orientaux ont été caractérisés par un
manque total de liberté de la presse. Ils étaient des instruments
de mobilisation de la population par pouvoir public. En orient, le rôle
des médias n'était pas des produire des informations vraies au
public plutôt de donner la vision du pouvoir public. Donc le
système oriental était spécialement un système
soviet communiste.
Ceci dit, le système oriental, depuis l'après
deuxième guerre mondiale, commence à connaître une certaine
libéralisation de la presse. Le système soviet communiste qui
trouvait totalement sa vie dans ce système, commence progressivement
à disparaître. Actuellement, la plupart des pays orientaux
cherchant à se démocratiser, fournissent assez d'efforts pour
arriver à libéraliser complètement les médias. La
liberté de la presse commence à connaître beaucoup de
succès dans des pays asiatiques comme La Chine, le Japon, la
Thaïlande, etc.
En guise d'illustration, nous allons brièvement parler
des médias en Thaïlande et au Bangladesh. En effet, c'est en 1835
que, des missionnaires chrétiens ont introduit la première presse
à imprimer en Thaïlande. En son début, la presse fut
officielle ; elle était sous la direction du roi. Elle publiait en
chinois et en anglais les décrets royaux, les arrêtés
ministériels et tout autre communiqué officiel. Ce fut vraiment
un instrument de mobilisation du gouvernement. Aujourd'hui, même s'il ne
leur est pas permis de critiquer la monarchie, les médias
thaïlandais sont parmi les plus libres d'Asie.
La presse écrite thaïlandaise est privée et
très concurrentielle et les propriétaires des médias et
les investisseurs sont désormais, en général, des hommes
politiques ou des hommes d'affaires. Quant à la radio et la
télévision, la nouvelle constitution de 1997 stipule que toutes
les ondes appartiennent au public et doivent être gérées
par un organisme indépendant, la National Broad casting
Commission.82(*)
En ce qui concerne le Bangladesh, les médias ont fait
leur premier pas à la liberté en 1971 date de son
indépendance à l'issue d'une après guerre avec le
Pakistan. La restauration de la démocratie au Bangladesh s'est
accompagnée d'une progression immédiate des médias tant en
termes qualitatifs que quantitatif. Mais les médias se trouvaient
toujours en situation de dépendance extrême par rapport au
gouvernement. Mais le simple fait que la publicité ne soit plus
l'apanage exclusif du gouvernement est sans doute le facteur qui a
contribué plus efficacement à l'indépendance des
médias.83(*)
3. Le système tiers-mondiste (Zimbabwe, Burkina
Faso)
Le système tiers-mondiste est un système
purement autoritaire. Il est beaucoup observé dans les pays africains et
d'autres pays du monde où la dictature bat le record. Il existe dans ces
pays des médias soit publics ou privés. Mais il n'y a pas de
liberté proprement dite car les pouvoirs en place élaborent des
lois liberticides c'est-à-dire qui tuent la liberté de
presse. Souvent, dans ces pays, on fait croire à la face du monde que
les médias sont libres alors que cette liberté est
étouffée par des lois injustes ne favorisant pas les journalistes
à oeuvrer en toute liberté. Qui plus est, le pouvoir use de la
terreur et de la force pour empêcher les journalistes à
dénoncer ses abus.
La situation des médias au Zimbabwe va certes
corroborer à cette affirmation ; en effet la presse
zimbabwéenne indépendante travaillait dans des conditions
difficiles définies notamment par un ensemble des lois strictes
héritées de l'époque coloniale. Jusqu'à
l'indépendance, en 1980, le gouvernement de la minorité blanche
dirigé par Ian Smith avait promulgué plusieurs lois
destinées à entraver la liberté de la presse et de la
télévision et à limiter la circulation de l'information,
notamment pour toute question concernant la sécurité nationale et
la guerre.
Mark Chavunduka84(*) nous apprend que l'indépendance n'a rien
apporté comme changement dans la presse ; en effet malgré
leur message de révoquer ces lois dès leur arrivée au
pouvoir, les mouvements de libération se sont très vite rendu
compte qu'elles étaient bien pratiques et les ont laissées en
place, les complétant même par des nouvelles mesures draconiennes.
Ainsi, quarante ans après son entrée en vigueur, l'arsenal
répressif du gouvernement est-il toujours intact à l'exception
d'amendements mineurs au Power, privilèges, and Immunities of Parlement
Act, qui permettent aux journalistes de rendre compte des
délibérations des commissions parlementaires.
Par ailleurs, signalons que depuis dix ans, le champ de la
communication en Afrique francophone a connu des mutations
extraordinaires : éclosion du pluralisme dans le secteur des
médias, implantation des productions technologiques de l'information,
multiplication des productions cinématographiques et
théâtrales, intensification de l'utilisation de la communication
dans les projets de développement.
Au Burkina-Faso, par exemple, comme le souligne S. Balima et
M. S. Frère85(*),
la presse écrite reste indéniablement l'espace d'information le
plus élitiste. Elle offre une plate-forme d'expression pour la
société civile, mais demeure restreinte dans sa portée par
les contraintes du milieu.
Quant à la radio, elle constitue sans doute le secteur
du marché de l'information où la rencontre entre l'offre et la
demande s'effectue de la manière la plus large, même si les
programmes proposés ne correspondent parfois que très
partiellement aux attentes. La télévision, elle, a connu,
jusqu'à fin 2002, une situation de quasi monopole, la seule
réelle concurrence étant celle des stations internationales.
Actuellement ce pays connaît une cohabitation entre les médias
privés et publics dont la concurrence reste là bien que les
entraves s'observent toujours.
Conclusion
Dans ce premier chapitre de notre travail, il a
été question d'expliquer ce qu'est le pouvoir politique, son
organisation, son fonctionnement et les formes de gouvernement qui peuvent
exister. Ici nous avons compris que la démocratie est la forme
idéale de gouvernement pouvant favoriser le développement ;
mais il n'y a pas de vraie démocratie sans les institutions qui l'appuie
tels que les médias. En suite, nous avons démontré que les
médias jouent un rôle très capital dans la bonne gestion de
la cité.
En effet, favorisant la transparence, les médias ont le
pouvoir d'influencer les politiques à faire mieux pour le
développement tout en dévoilant les abus qu'ils commettent
occultement. Les médias peuvent bien jouer leur rôle lorsque
l'environnement politique leur est favorable. Enfin, nous avons
décortiqué différents rapports qui peuvent exister entre
les médias et le pouvoir politique. Il y en a trois
précisément. Tout rapport entre médias et pouvoir
politique est défini dans un système politique de communication
bien précis. Le système politique de communication varie d'un
pays à un autre selon le régime politique dans le quel ce pays se
trouve.
Chapitre II : MEDIAS EN RDC : DE LA DEUXIEME
REPUBLIQUE A LA TRANSITION.
Section I. Conception politique des medias sous
différents régimes.
§1. Personnalisation et personnification du pouvoir au
Zaïre (1965 - 1988).
1. Présentation du régime de la deuxième
République
L'avènement de la deuxième République a
été occasionné par une crise politique que connaissait le
pays. Ainsi, profitant de la crise institutionnelle causée par le
président Kasa-Vubu qui révoqua le premier ministre Moïse
Tshombe et nomma Evariste Kimba, (non issu de la majorité parlementaire)
alors que le parlement refusait de le valider à la primature, Mobutu
récupéra le pouvoir par un coup d'Etat, le 24 novembre 1965.
En effet, à propos du coup d'Etat, le professeur
Mutamba nous apprend que le communiqué du haut commandement Militaire
fut lu à la radio vers 5.00h du matin par le Lieutenant Michel Lonoh.
C'est ce qui fait qu'il est plus approprié de parler du coup
d'état du 25 novembre. La notification de leur destitution a
été apportée à Joseph Kasa-Vubu et Evarist Kimba
par le Colonel Malila. Deux semaines après sa prise de pouvoir, le
Lieutenant Général Mobutu a tenu un meeting au stade Tata
Raphaël de Kinshasa pour justifier son acte.86(*)
Réunies en congrès, le 25 dans l'après -
midi, les chambres approuvent, par acclamation, le coup d'Etat, pendant que le
gouverneur du Kongo central envoyait un message de soutien au nouveau
régime et Tshombe se déclarait
« soulagé », du moins dans un primer temps.87(*) Comme si cela ne suffisait
pas, le nouveau régime entreprit une nouvelle politique pour pouvoir
acquérir sa légitimation.
Les innovations du nouveau régime ne tardèrent
pas à apparaître. Dès le départ, Mobutu prit soin de
mettre en place un pouvoir énergique, tranchant avec le laxisme des
années précédentes. D'abord, il s'accorda des
« pouvoirs spéciaux » (30 novembre 65) puis les
« pleins pouvoirs » (22 mai 66) après avoir
décrété la suppression des partis politiques
(décembre 65). En suite, il mit fin au bicéphalisme politique par
l'éviction du général Mulamba, premier ministre (26
octobre 66) et instaura un régime de terreur par la pendaison publique
de quatre hommes politiques (2 juin 66).88(*)
Pour sa légitimité institutionnelle, le nouveau
régime commence par la restructuration de l'administration. Les
provinces perdent leur autonomie et les gouverneurs deviennent des simples
fonctionnaires permutables. Les médias étaient conçus
comme des simples instruments de mobilisation des masses. Le pouvoir va ensuite
se mettre à éliminer toute opposition interne.89(*)
2. Doctrine et
idéologie du Régime de la deuxième République
La doctrine et l'idéologie de la deuxième
République fut essentiellement le mobutisme qui est défini comme
étant l'enseignement, la pensée et l'action du président
fondateur, Mobutu. L'enseignement de la doctrine mobutiste est tout un
schéma bien établi. Le professeur Isidore Ndaywel à Nzien
énonce comme suite : « la doctrine du mouvement
populaire de la révolution (MPR) était le Nationalisme
zaïrois Authentique, son idéologie l'Authenticité, sa
démarche le recours à l'Authenticité ; l'ensemble de
ce schéma constituait le mobutisme. »90(*) Cette doctrine était
inscrite dans le manifeste de la N'Sele.
Ce document contient les options et le programme d'action du
M.P.R. Plusieurs influences et tendances y affluent : les
préoccupations des syndicalistes (travailleurs, Objectifs sociaux), les
idées des démocrates chrétiens (La Famille, La Femme), les
idées de l'union générale des étudiant congolais,
dont par ailleurs le logo « Le Flambeau », la devise
« Servi et non Se Servir » et certaines résolutions
du troisième congrès ont été empruntées et
confisquées.91(*)
Le nationalisme ! Le Corps des volontaires de la
République (C.V.R) l'avait brandi dès 1966 comme une option
idéologique. Le « Manifeste de la N'sele » confirma
et prôna, pour éviter toute confusion, un nationalisme qui se
défendait d'avoir des accointances avec des « idées
toutes faites d'origine externe ». Ce « nationalisme
authentique » se définit comme la préoccupation
d'élaborer des solutions originales pour résoudre les
équations de la société, loin des pièges d'une
extraversion facile. La doctrine du MPR fut le nationalisme Zaïrois
authentique, son idéologie, l'authenticité et sa démarche,
le Recours à l'authenticité.
Le concept d'authenticité allait connaître toute
une carrière définie tour à tour comme une
« philosophie » et comme « antidote à
toute forme d'aliénation ».Le Président Mobutu a
défini l'authenticité, du haut de la tribune des Nations Unis (04
octobre 1974), comme étant une prise de conscience du peuple
zaïrois de recourir à ses sources propres, de rechercher les
valeurs des ancêtres afin d'en apprécier celles qui contribuent
à son développement harmonieux et naturel. C'est le refus du
peuple d'épouser aveuglement les idéologies importées.
C'est l'affirmation de l'homme tout court, là où il est tel qu'il
est, avec ses astuces mentales et sociales propres.
La pratique de l'authenticité s'accompagna des
exigences énormes qui allèrent plus loin encore ; une loi
fut promulguée le 05 janvier 1972 exigeant aux congolais de prendre
à tout prix des noms africains, l'abandon des prénoms d'origine
chrétienne ; qui allait être l'objet d'une violente
controverse entre l'église et l'Etat. [...] tout partit de l'Editorial
du journal Kinois Afrique Chrétien, qui crut bon d'apporter quelques
nuances à la vague de changement qui déferlait sur le pays. [...]
mais peu après, une campagne d'une rare violence fut lancée par
la radio nationale contre le Cardinal Malula, auteur présumé du
texte.92(*)
3. Impact de la
personnalisation et de la personnification du pouvoir politique
Disons d'entrée de jeu que la personnalisation du
pouvoir, c'est la centralisation ou la concentration du pouvoir entre les mains
d'une seule personne. En personnalisant, affirme Serge Albouy93(*), la communication politique
(...) « explique » un phénomène
psycho-politique aussi rependu qu'ancien.
Elle a consisté d'abord à la suppression de
poste du premier ministre. Le président assure seul l'exécutif.
En suite, au sein des institutions, la constitution de 1974 a fait du
président de la République l'organe suprême, [...], il
exerce la plénitude du pouvoir, il cumule les pouvoirs exécutif,
législatif et judiciaire. Le premier rôle, qui lui incombait,
était capital car il se trouvait renforcer par sa qualité de
fondateur du parti. Il constituait en lui-même le premier organe du parti
et donc, la République.
Dans cette logique, Mobutu, tant qu'il était vivant, ne
pouvait logiquement être écarté du pouvoir, sauf en cas de
la folie (le déviationnisme). Cette mystification politique constituait
un élément important de la stratégie d'ensemble.
Par ailleurs, cette stratégie s'étendit à
la personnification du pouvoir. C'est en fait l'incarnation du pouvoir (de
l'Etat) par une personne. C'est-à-dire l'Etat est personnifié
sous le trait d'un individu ou par une personne, Le président fondateur
du MPR est d'office chef de l'état, il incarne la nation. Cette
personnification s'est traduite par le culte de la personnalité ;
le président fondateur a fait l'objet d'une véritable adoration
à la radio, à la télévision, dans la presse
écrite, dans les chansons et danses folkloriques.
La personnification s'est également traduite par le
port de l'insigne et dans la titélarité (c'est-à-dire le
titre que Mobutu portait). Cette personnification confère à
Mobutu l'identité nationale. À la nation toute entière, en
réalité, s'identifie Mobutu, d'où son action est
identifiée à celle de toute la nation, il fait passer sa
réussite ou son échec comme ceux de la nation
entière.94(*)
Comme conséquence, il y a eu disparition de la
démocratie. Toutes les libertés politiques et individuelles
étaient battues en brèche. Ainsi l'égalité devant
la loi fut remplacée par le quota ; cela accentua les arrestations
et emprisonnements sans jugement, des tortures, des enlèvements et des
meurtres politiques demeuraient impunis donc la justice était rendue
inapte.
La suppression de la liberté d'expression et
d'association, la presse libre a été interdite, toutes les
associations culturelles sont supprimées pour intégrer dans le
MPR. Signalons que ces deux maux ont facilité l'enrichissement personnel
et cela a eu des retombés dans le secteur économique et social.
La dette du Zaïre devenant parmi les plu lourdes des pays
sous-développés par tête d'habitant, cela plaça
Mobutu au troisième rang des présidents qui ont fait
détourner de fonds avec cinq milliards de dollars à son
effectif.95(*)
§2. La
démocratisation du pouvoir politique au Zaïre
1. Nature du processus de
démocratisation
Le processus de démocratisation, en République
Démocratique du Congo, commence lorsque le Président Mobutu,
constatant la fin de la guerre froide et sur sa crainte de subir
d'éventuelles retombées de la perestroïka sur son pays et
sur sa vie, entreprit, en janvier et en février 1990, un voyage,
à travers tout le Congo, pour faire des consultations populaires afin
d'engager un débat sur la perception du peuple congolais concernant le
fonctionnement des institutions, la qualité, le profil et la morale des
cadres dirigeants, les abus d'autorité et surtout les violations
flagrantes des droits de l'homme.
Tirant les leçons de ces consultations populaires,
Mobutu prononça, le 24 avril 1990, un discours au cours duquel il
annonça des mesures de réformes politique : l'abandon du
rôle dirigeant du MPR (Mouvement Populaire de la Révolution), un
parti unique, la séparation du parti et de l'Etat, la
réhabilitation de la séparation des pouvoirs entre
l'exécutif, le législatif et le judiciaire, le retour au
pluralisme syndical et au pluralisme politique. Ce dernier était
pourtant limité à trois partis politiques afin, disait-il,
d'épargner au pays le désordre d'un multipartisme intégral
des années 1960.96(*)
Au bout du compte, la période de transition qui
commença à la date du 24 Avril 1990 jusqu'en 2006 a
été remarquée très longue. Pour comprendre la
durée de la transition congolaise, plusieurs approches théoriques
sont possibles. En effet, selon le professeur Mabi Mulumba, on peut expliquer
la durée de la transition par le dépérissement de l'Etat.
L'Etat chaotique devient fractal et une fiction parce qu'il ne remplit plus ses
caractéristiques juridiques classique. Pareille situation favorise la
perdition.97(*) Pendant
toute cette longue période, les médias ont été
comptés parmi les principaux acteurs de démocratisation.
2. Les acteurs du processus de
démocratisation.
La paternité du processus de démocratisation
politique ne revient pas à un individu mais à toute la
société congolaise qui a dû subir des profondes mutations
positives et négatives et qui a vu certains acteurs
accélérer le processus ou le freiner à une étape ou
une autre de son évolution. L'ensemble des forces politique et sociales
participe à ce changement.
La participation politique de l'élite gouvernante et
des forces politiques de l'opposition durant la première phase de
transition était basée sur un malentendu. Le paysage politique
était dominé par la logique binaire, par la bipolarisation entre
la « mouvance présidentielle » et les forces de
l'opposition. La famille politique du Président Mobutu était
composée du MPR, devenu fait privé, et de tous les partis
satellites, qualifiés de partis alimentaires non seulement parce qu'ils
étaient des créatures politiques de Mobutu mais aussi parce
qu'ils fonctionnaient « sous les mamelles du dictateur »
qui leur octroyait un financement.
Les partis de l'opposition étaient qualifiés de
« forces du changement », regroupées sous une
plate-forme composée d'associations politiques et d'organisation de la
société civile, qui fut successivement appelée
« Union Sacrée de l'opposition » (USO),
« Union Sacrée de l'Opposition Radicale » et
« Union Sacrée de l'Opposition Radicale et
Alliés » (USORAL).98(*)
A part la classe politique qui est déjà belle et
bien reconnue comme l'un des acteurs du processus, nous retenons aussi, d'abord
la société civile congolaise est très active durant tout
le processus de démocratisation. Elle a souvent mobilisé la
population à la base et participé à tous les forums
politiques. La plus grande partie de ce corps social s'est rangée
derrière l'opposition radicale pour mener ensemble la lutte pour la
démocratisation.
En suite, les médias jouent un rôle très
important dans la lutte pour le changement politique au Congo. La
libération des médias , à partir du 24 avril 1990, a
permis de créer de nouveaux journaux et des stations privées de
radio et de télévision. En fin, la communauté
internationale a soutenu l'opposition pour la rendre capable de tenir
tête à Mobutu, à l'affaiblir et à le
déstabiliser et ainsi en faire un monument de l'histoire.99(*)
3. La conférence
Nationale Souveraine comme acte fondateur de la démocratie.
La conférence nationale fut instituée par
l'ordonnance n°91/097 du 11 avril 1991. Selon le législateur, cette
conférence avait les missions suivantes : discuter de toutes les
questions d'intérêt national en vue de la détermination des
options fondamentales de la troisième République, élaborer
un projet de constitution à soumettre au référendum
populaire, déterminer le contenu de la loi électorale et
élaborer un calendrier électoral. Sur toutes ces matières,
la conférence avait le pouvoir de statuer souverainement et devait
amener le peuple zaïrois à se réconcilier avec
lui-même dans la globalité et éviter qu'elle se transforme
inutilement en un tribunal populaire ou en une cour de règlement des
comptes.100(*)
Comme on l'a dit plus haut, le changement démocratique
au Congo est tout d'abord le résultat d'une pression exercée par
la dynamique externe sur la dynamique interne. Il s'agit d'un
développement politique relevant de la « contagion des
idées ». En effet, comme ce fut au Bénin et au
Congo-Brazzaville, la « conférence nationale »
était organisée sous l'égide d'un prélat
catholique. La spécificité du Congo-Kinshasa est que la
« conférence nationale souveraine », dirigée
par Mgr Laurent Mosengwo Pasinya, était la plus longue de toutes les
conférences car elle dura plus d'une année ; elle fut
suspendue en cours de route et sa réouverture causa la mort de plusieurs
chrétiens, le 16 février 1992. Alors que dans les autres pays,
malgré la critique acerbe du régime, les chefs de l'Etat ont mis
en application les conclusions de la conférence, ici cependant, elles
restèrent lettre morte.101(*)
Les années qui suivirent cette conférence furent
marquées par un clin politique nerveux dû non seulement à
l'évincement du Gouvernement d'Etienne Tshisekedi issu de la C.N.S. mais
aussi et surtout au génocide rwandais de 1994 et à l'afflux
massif des réfugiés rwandais à l'Est du Congo. C'est
à partir de cette région du pays que partira en 1996 une guerre
inter-rwandaise dont on profitera pour évincer le régime de
Mobutu.
§3. De l'avènement
de l'AFDL aux élections de 2006.
1. Les guerres
« pour la démocratie » et la rupture du processus
démocratique (1996-2002)
La République Démocratique du Congo connait,
depuis 1996, une guerre d'agression, menée au nom de l'instauration d'un
ordre démocratique dans le pays en deux étapes : la guerre
dite de libération (1996-1997) et la guerre d'occupation (1998-2002).
En effet la longue transition, entraînant le
désenchantement du peuple face au processus de démocratisation,
qui donnait l'impression de tourner en rond, semble avoir été le
prétexte pour le déclenchement de la guerre dite de
libération par les troupes de l'A.F.D.L. (Alliance des Forces
Démocratiques pour la Libération du Congo), une coalition
régionale composée des forces rebelles congolaises et des troupes
régulière du Rwanda, de l'Ouganda, du Burundi, de la Zambie, de
l'Ethiopie, de l'Erythrée, de l'Angola et du Zimbabwe, dont le
porte-parole, Laurent Désiré Kabila fut le tombeur de Mobutu, le
17 mai 1997.102(*)
Par ailleurs, lorsque le Président Kabila décida
de retirer les troupes étrangères de ses parrains rwandais,
ougandais et burundais, une guerre d'occupation éclata le 02 août
1998, menée par tout d'abord par le Rassemblement Congolais pour la
Démocratie (R.C.D.), parti créé à Goma, le
1er août 1998, pour couvrir l'intervention du Rwanda au Congo
dont le chef de l'Etat mécontent de l'attitude d'ingratitude de Kabila
qu'il avait aidé à accéder au pouvoir. Le président
ougandais Yoweri Museveni, décida de sanctionner aussi Kabila en
soutenant le Mouvement de Libération du Congo (M.L.C.), mouvement
politico-militaire créé à Kisangani par Jean-Pierre Bemba,
en 1998. La seconde guerre du Congo a été qualifiée de
« première guerre régionale en Afrique
centrale » ou de « première guerre
africaine ».103(*)
Après l'assassinat de L. D. Kabila le 16 janvier 2001,
Joseph Kabila accéda au pouvoir de son père entama le processus
de réunification, de pacification du pays afin de le conduire aux
élections démocratiques.
2. Le dialogue
inter-congolais et le nouvel ordre politique.
Pour mettre fin à la guerre, un Accord pour un
cessez-le feu en République Démocratique du Congo, a
été signé à Lusaka, le 10 juillet 1999, dans lequel
il était stipulé qu'il fallait organiser des négociations
politiques inter-congolaises pour aboutir à la mise en place d'un nouvel
ordre politique. C'est ainsi qu'après de longues et pénibles
tractations, un « Accord Global et inclusif sut la Transition en
République Démocratique du Congo » a été
signé à Pretoria, le 17 décembre 2002, pour mettre fin aux
hostilités, fixer les objectifs, les principes, la durée et les
institutions de la transition et la répartition des
responsabilités entre le gouvernement, les mouvements rebelles,
l'opposition politique et la société civile pour éviter
toute forme d'exclusion politique, favoriser la réconciliation nationale
et la paix.104(*)
Les acquis du dialogue inter-congolais sont entre autre le
gouvernement de la formule 1+4 (un président et quatre vice
présidents) accompagnés des ministres et vice-ministres ;
plus cinq autres institutions d'appui à la démocratie. Les
institutions de la transition avaient dû faire face aux défis
suivants : capacités de leadership, réunification et
pacification effectives du pays et organisation des élections libres et
démocratiques dans le délai prévu. Le gouvernement de
transition fut menacé par des nouvelles rébellions causées
par Laurent Nkunda et Jules Mutebushi, tous anciens officiers militaires du
R.C.D. Goma. Il y a également l'opposition politique non partant au
gouvernement de transition qui menaçait de pouvoir balkaniser le
processus étant donné que le gouvernement de transition ne fut
pas capable d'organiser les élections dans le délai.
La chance de la paix résidait cependant dans la
détermination du peuple à refuser toute forme de balkanisation du
pays et toute hégémonie étrangère. Face au
défi de l'organisation des élections libres, démocratique
et transparentes, la société civile, les églises, les
partis politiques de l'opposition et la communauté internationale font
pression sur les institutions de la transition pour voir les élections
organisées au plus tard le 30 juin 2006.
3. Les élections et
fin de la transition.
Depuis 2005, la population congolaise a participé
à plusieurs opérations électorales. L'enrôlement des
électeurs a eu lieu entre juin et décembre 2006. Le
référendum constitutionnel a eu lieu du 18 au 19 décembre
2006. La majorité des électeurs ont voté
« oui » soit 83,13% et le « non » a
été le choix de 16,97% des électeurs. Le premier tour de
l'élection présidentielle et les élections
législatives ont eu lieu le 30 juillet 2006. A l'élection
présidentielle, le candidat Joseph Kabila a obtenu 44,84% des voix,
suivi de J.P. Bemba, 20,03%, puis de Antoine Gizenga : 13,6% et de Zanga
Mobutu : 04,77%. Ceux-ci sont les quatre premiers des 33candidats ayant
participés aux échéances présidentielles.
La publication des résultats de l'élection
présidentielle, en date du 20 août 2006, entre les gardes de corps
des deux premiers candidats. Cette situation d'insécurité n'a pas
permis aux deux candidats de faire campagne pour le second tour. Le 29 octobre
2006 ont eu lieu le deuxième tour de l'élection
présidentielles et les élections provinciales. Le scrutin s'est
déroulé dans le calme et la discipline à travers tout le
pays. Le taux de participation était de 65,36%. En date du 15 novembre
2006, la Commission Electorale Indépendante a proclamé les
résultats provisoires de l'élection présidentielle. C'est
Joseph Kabila qui a été élu avec 58,05% des voix contre
Jean - Pierre Bemba qui a obtenu 41,95% du suffrage.105(*)
Ce dernier n'a pas accepté les résultats et les
a contestés, conformément à la loi, devant la Cour
Suprême de Justice. Celle-ci a confirmé par un arrêt
prononcé, en date du 27 novembre 2006, les résultats
publiés par la CEI et a proclamé Joseph Kabila comme
Président démocratiquement élu. Signalons avant de clore
à ce point qu'au moment des compilations du premier et du second tour de
l'élection présidentielle, une forte guerre des chiffres a
opposé les médias pro-Kabila contre ceux pro-Bemba et cela fut
source de toutes les tensions qui ont existé à Kinshasa chaque
fois avant la publication des résultats.
Section II. Situation des médias congolais sous
différents régimes politiques
§1. Médias sous la deuxième
République.
1. Etat de lieu des
médias
Depuis l'indépendance de la RDC, dans le cadre de la
presse écrite, plusieurs journaux de l'époque coloniale
passèrent avec des fortunes diverses ; les congolais et la presse
foisonnent dans l'effervescence de la fin du colonialisme. Après le 24
novembre 1965, date marquant la prise du pouvoir par Mobutu, la
personnalisation du pouvoir accompagne les restrictions de la liberté
d'expression et le contrôle des médias transformés en
instruments de glorification du guide de la nation et du parti unique. Dans la
foulée comprenant sans doute la puissance des médias encore
inexistant qui dote le pays en novembre 1966 d'une chaîne de
télévision publique qui deviendra hélas d'un outil de la
propagande d'une efficacité rare.106(*)
Quatre vingt fois plus étendue que la Belgique, la RDC
est cependant insuffisamment couverte en matière de radiodiffusion et de
la télévision. Apparemment les diverses stations de la radio
diffusion et de la télévision nationale (RTNC) sont
installées pour la plupart avant 1960 par le pouvoir colonial.107(*)
A partir de 1970, le président Mobutu oriente la
politique du Congo dont il venait de changer le nom en Zaïre, vers le
système communiste radical [...] c'est ainsi qu'après les
élections de 1970, une série des décisions
inspirées par la doctrine de l'authenticité en 1971,
l'année1972 fut déclarée une année de nettoyage et
de radicalisation.108(*)
Durant cette période (...) Mobutu prend des mesures très
astreignantes contre la presse et la somme à travailler pour le triomphe
de son idéologie politique.109(*)
Mobutu fit alors des médias, un instrument
d'orientation nationale. En fait selon la formulation de Sakombi Inongo
thuriféraire du Mobutisme qui dirigeait ce département,
« le peuple n'a pas besoins d'être informé mais
d'être orienté. » le règne de la pensée
unique venait de naître. La presse étant bâillonnée,
il est interdit de caricaturer Mobutu.110(*)
A propos de l'installation et de la création des
chaînes de radio et de télévision, il est important se
souligner les appuis des coopérations allemandes et
françaises ; ces appuis ont permis la création d'une
école de niveau universitaire en 1973 (ISTI) et d'un studio école
la voix du zaïre, pour la formation des producteurs et techniciens
audiovisuels de niveau intermédiaire111(*)
Le répertoire des médias audiovisuels
était très réduit par le fait qu'à cette
époque les privés n'étaient permis d'investir dans le
domaine de la presse. Il n'existait donc que la RTNC, la voix du Zaïre
à l'époque. Et ce n'est qu'à partir de 1988 qu'une
certaine liberté de la presse va commencer à s'annoncer.
2. Analyse de la situation juridico déontologique des
médias pendant la deuxième République
Avant toute analyse, il nous semble raisonnable de
définir en premier lieu la déontologie journalistique. Claude
Jean Bertrand nous apprend qu'en ce qui concerne les médias, la
déontologie est un ensemble de principes et des règles
établis par la profession de préférence en collaboration
avec les usagers, afin de mieux répondre aux besoins des divers groupes
dans la population.112(*)
La déontologie est importante pour la presse car le
devoir du journaliste, affirme Mulopo-Kisweko V., est de collecter, de traiter
et de diffuser l'information en se conformant à certains critères
(les impératifs) qui sont : l'honnêteté,
l'impartialité, et le bon sens.113(*) Alexandre Civard-Racinais ajoute que la
déontologie est pour le journaliste un moyen de combler par partie le
déficit de confiance. Elle lui permet d'établir un nouveau
rapport au public.114(*)
La déontologie du journaliste nous fait voir que l'acteur des
informations médiatisées, en l'occurrence le journaliste est
considéré comme un agent des informations unidirectionnelles que
comme un chercheur de sens en synergie avec l'autre, son
interlocuteur.115(*)
Par ailleurs, par déontologie, la profession s'impose
une image de marque à défendre, impose une probité et
honneur à chacun de ses membres, elle rejette toute censure
extérieure, recherche une légitimité et une
responsabilité en s'imposant à elle et à ses membres
certaines obligations, à commencer par la copaternité et la
solidarité au sein du groupe116(*). Naji Jamal Eddime complète que quand on
parle de code déontologique, on parle, quelque soit le pays d'un texte
qui n'a pas force de loi. Il s'agit d'un code moral que
généralement les médias et les journalistes se
définissent et déclarent s'y référer pour
définir leur pratique, et les réguler, au besoin les
défendre contre quiconque...117(*)
Pendant la deuxième République au Zaïre,
l'éditeur du journal ou le PDG de l'OZRT était le
président sectionnaire du MPR au sein de l'entreprise qu'il dirigeait.
Il n'y avait pas d'autre loi qui pouvait aller au dessus de la loi du parti
qui, elle, était tacite. Avant la promulgation de deux lois, nous
informe Kayembe Aimé118(*), dont l'ordonnance-loi n°81/012 du 2 avril 1981
portant le statut du journaliste oeuvrant en RDC et celle 96/002 de 1996,
portant exercice de la liberté de la presse en RDC, l'espace
médiatique a était régi par la loi n°70/57 du 28
octobre 1970 qui était totalement liberticide. Du coté de
déontologie, il n'y en avait pas non plus d'autre à part que
celle édictée par le souci de satisfaire les exigences du Parti
Etat.
Il s'avère agréable, avant de clore ce point, de
faire une analyse de la liberté de la presse dans certaines lois qui
régissaient la presse pendant la deuxième République.
En effet, le Manifeste de la N'sele reconnaît la
liberté d'expression, mais il ne mentionnait pas le droit à
l'information qui la fondait. Le dit manifeste avait carrément fait
table rase de la liberté de la presse. Les ordonnances lois 81/011et
81/012 omettent d'évoquer les libertés fondamentales des
journalistes ; justifiant le traitement spécial aux journalistes
professionnels.
En 1983 parait la déclaration de l'UNESCO sur les
médias qui est un code déontologique, comme code de
référence pour les codes nationaux et exhortant les protagonistes
des médias à savoir119(*) :
1. respecter les identités et les politiques
nationales,
2. promouvoir la coexistence entre les cultures des
peuples et des systèmes,
3. combattre toute sorte de colonisation ou
d'impérialisme.
Terminons ce point en précisant qu'à cette
époque la radiodiffusion et la télévision étaient
régies par l'ordonnance loi 050/81 du 02Avril 1981, portant
création de l'Office Zaïrois des radios et
télévisions (OZRT). Ce qui est vrai est que toutes ces lois
avaient un caractère liberticide.
3. Problèmes
majeurs des médias zaïrois
Parmi les problèmes majeurs que connaissent les
médias en RDC, il y a les problèmes financiers,
managériaux, professionnels, politique juridique et
déontologique. En ce qui concerne les problèmes financiers, les
médias de la deuxième République étaient
suffisamment bien alimentés car le gouvernement était une vache
laitière pour les médias. Parmi les travailleurs qui vivaient
dans des conditions meilleurs au Zaïre, les professionnels des
médias y étaient aussi comptés entre les trois premiers.
La procuration d'un véhicule par une entreprise de presse était
une question de volonté seulement.
Face au problème professionnel, le journalisme
n'était plus un métier des libertés, mais de contrainte.
Parce que corrompu par le pouvoir, les journalistes se sont trouvés dans
une dette morale ; ainsi ils ne pouvaient donner des informations qui
accuseraient la mauvaise gestion du pouvoir. Ils ne pouvaient pas non plus
s'empêche à mentir le public, si cela contribuera à attirer
la sympathie du public envers le pouvoir de Mobutu. Ainsi donc, face à
cette réalité, il faut dire que du point de vue de la forme, la
production journalistique était faite avec professionnalisme. Mais du
point de vu le fond, il est honnête d'avouer qu'il existait de presse
libérale au Zaïre.
Parlant du problème politique, le principe était
que le MPR était l'institution suprême de la République.
Comme il avait pris en charge tous les problèmes liés au
fonctionnement des médias, ceux-ci ne pouvaient jamais élever la
voix ou se mettre en porte à faux contre le régime. La presse
n'avait aucun droit de critiquer les décisions et les dispositions
prises par le pouvoir ; mais au contraire, elle était dans
l'obligation de mobiliser tout le peuple à leur adhésion. Le
journaliste et l'homme politique étaient tous dans un même sac.
Signalons en définitive que les patrons des
médias au Zaïre étaient d'abord des cadres du MPR,
chargés de la mobilisation. Ils étaient nommés par le
président de la République et furent les premières
personnes à étouffer la liberté des journalistes. La
déontologie fut celle dictée par ceux-ci qui sauvegardaient tout
le cadre juridique en matière des médias. Ce sont des mouchards
du pouvoir.
§2.La libération des médias sous la
transition.
1. La démocratisation de l'espace
médiatique
Jusque dans les années 1990, l'audiovisuel congolais
relevait du monopole de l'Etat. Il n'existait pas de radio ni de
télévision privée, sauf certaines qui furent
confessionnelles. Tudesq André jean nous complète que les radios
privées ont connu une libération tardive et inégale. Les
seules radios indépendantes de l'Etat furent longtemps des rares radios
religieuses souvent internationales.120(*) Par contre, dans le secteur de la presse
écrite, il y a eu une véritable explosion de publication des
journaux, avant même l'année 1990, mais ils respectaient jusque
là l'idéologie du Mobutisme.
L'exercice de la liberté de la presse en RDC, nous
rappelle Juakali Kambale121(*), précède de très peu la
libéralisation de l'expression politique au point que les deux se
confondent. L'audiovisuel a connu sa libération avec le multipartisme,
le 24 avril 1990. Mais une année auparavant, la presse, profitant des
fissures évidente de la dictature, avait commencé à se
libérer de l'étau dans lequel l'enfermait le monolithisme
politique.
Au fil des années, plusieurs chaînes de radio et
télévision ont vu le jour et font actuellement concurrence
à la RTNC (Radio et Télévision Nationale Congolaise), en
offrant aux acteurs politiques et à l'ensemble des citoyens congolais
aux acteurs politiques et à l'ensemble des citoyens congolais de
nouveaux espaces d'expression et de participation politique. Parmi les
chaînes de radio et de télévision privées profanes,
on peut citer : Antenne A, Canal Kin TV, RTKM, Raga TV et FM, etc.
2. Les contraintes des
médias pendant le début de la transition
Les journalistes ont été les grands
bénéficiaires de la victoire de la démocratisation du
pays. En étaient-ils des victimes ? Ont-ils su maîtriser leur
victoire ? Bénéficiaire ou victime, la reforme
dépendait en réalité de leur capacité de surmonter
de surmonter leur victoire et à ne pas confronter le caractère
public de leur mention, leur imbécilité, voir leur
majorité avec leur légitimité.
Une fois libres, les médias en RDC ont
été appelés à faire face à trois contraintes
principales dont la contrainte politique, la contrainte économique et la
contrainte technique. Il nous sied de soulever d'abord les contrôles
politiques auxquelles les journalistes étaient appelés à
faire face. En effet, la liberté politique de l'information est acquise
en RDC depuis 1990 par tous les privés. Certes, les rapports demeurent
indispensables entre les journalistes et les acteurs, mais il est sans commune
mesure avec la réalité du pays à ce temps que les
journalistes subissent sans doute des contraintes et menaces politiciennes.
Outre la contrainte politique, nous observons en suite la
contrainte technique qui a pause un sérieux problème dans les
médias audiovisuels de la RDC. Ce dernier a structurellement
affecté le travail journalistique. Le faite que par la technologie, le
rêve du direct est devenu réalité voire un cauchemar,
d'autant que la contrainte de la concurrence pousse encore plus à
raccourcir les délais entre l'évènement et l'information,
les journalistes là aussi sont pris en contre-pied. De toute
façon, nous renseigne Dominique Wolton, à supposer que les
journalistes puissent suivre le rythme des évènements sans trop
d'erreur, cela ne signifie pas que le récepteur à l'aube fait ait
la même capacité d'absorption.122(*)
En sus, les médias en RDC connaissent une indulgence
matérielle très récente. En effet, ils fonctionnent dans
un contexte d'indulgence technique. Le problème économique que
nous allons énumérer d'emblé, ne permettent pas les
renouvellements des équipements, encore moins de suivre la technologie
dans le domaine de diffusion des informations.
En somme la situation économique de la presse en RDC
est à l'image de la récession qui frappe le pays depuis la chute
de Mobutu, on n'enregistre aucune requise des activités
économiques. Au contraire, les entreprises ferment leurs portes ou sont
contraintes de mettre en congé une partie de leur personnel. Le
marché de la publicité est quasi inexistant. Etant en situation
de force, ces annonceurs fixent eux-mêmes le prix.123(*)
3. les dures
réalités des médias privés pendant la
démocratisation.
Avant de clore effectivement ce paragraphe, nous devons
signaler que dans le paysage audiovisuel congolais, les chaînes
privées ont connu des dures réalités. Ainsi, Jean
René Mputu Biduaya, ancien journaliste à la radio
télévision gouvernementale aborde de façon simple et
pragmatique différentes facettes de ce paysage.
Après une longue période du monopole de l'Etat
dans le domaine de l'audiovisuel, une situation inimaginable quelques
années plus tôt à l'époque du parti Etat c'est le
cas de l'Antenne A, de RTKM (radio télévision Kinshasa Malebo)
Raga FM et TV, etc. Mais toutes les télévisions et radios
privées souffrent exactement des mêmes maladies. Qui sont les
propriétaires de chaines et de quelle marge d'indépendance
disposent-ils pour permettre à leurs journalistes de travailler en toute
liberté ? Le manque d'indépendance des patrons des
chaînes fut à la base des multiples tortures et musèlement
de la presse que nous allons développer dans le troisième
chapitre.
§3. Efflorescence des
médias sous la transition Kabiliste
1. Evolution actuelle des
médias congolais
Avec l'adoption de la loi n°96/002 du 22 juin 1996
portant les modalités d'exercice de la liberté de la presse en
RDC, l'espace médiatique a connu une véritable efflorescence car
beaucoup d'investisseurs se sont intéressés à ce domaine.
La plupart des stations de radiodiffusion et des chaînes de
télévision privées furent confessionnelles. Les
médias naissaient chaque année comme des champignons sans tenir
compte de la médiocrité du contenu et surtout de la carence des
infrastructures appropriées.
La situation des médias dans les années 2004,
nous renseigne Kayembe A., est que la presse écrite compte 213 journaux
sur toute la RDC, 106 stations de radiodiffusion dont 94 privées et 52
chaînes de télévision dont 42 privées.124(*) Pendant les élections
de 2006, plusieurs autres entreprises médiatiques se sont
créées pour des fins de campagnes électorales.
C'est le cas de Digital Congo, Congo Web, Mirador, etc.il faut
souligner avec Marie Soleil Frère125(*) que le champ des médias congolais est
très diversifié et il est évolutif. Les processus
électoraux se sont déroulés dans un contexte où
étaient enregistrés auprès de la Haute autorité des
médias : 70 chaînes de télévision sur
l'ensemble du territoire national dont 40 pour la ville de Kinshasa. RTNC,
Digital CONGO TV, CCTV et RTGA émettent sur satellite à partir
de Kinshasa et sont captées dans certaines provinces du pays. Plus de
145 stations de radiodiffusion dont 29 à Kinshasa et plus de 200 titres
de presse déclarés au ministère de l'information et presse
sans être régulier sur le marché.
En somme, si à la prise du pouvoir par Joseph Kabila,
ils ont un respiré, du coté de la rébellion ce ne fut pas
le cas la radio Maendeleo par exemple, une radio communautaire, née de
l'initiative de l'ONG locale de développement, émettant à
Bukavu, a pu reprendre ses programmes au mois d'août 2001 après
deux ans d'interdiction décidée par les responsables du RCD. En
décembre 2002, la radio est définitivement fermée par le
pouvoir rebelle du RCD-Goma126(*)
2. Les médias
Congolais, quelques constats.
Après une brève description de
l'évolution actuelle des médias en RDC, il nous semble
raisonnable de faire un constat sur l'évolution médiatique.
Ainsi, au regarde de l'analyse du paysage médiatique de la
République démocratique du Congo faite par Kayembe Aimé,
notre constat va consister en cinq points : l'implantation des entreprises
médiatique, l'organisation des médias, l'environnement
économique et les obstacles culturels.
En ce qui concerne l'implantation des média, nous
constatons une occupation inégale du territoire par le support
médiatique, la diversification de l'offre radiophonique et
l'avènement des radios rurales et de proximité. En effet tous les
quotidiens congolais sont établis dans la capitale et pas un seul dans
l'arrière-pays. Par contre, nous renseigne Kayembe A.127(*), la radio s'avère
être un média plus présent dans les provinces alors que la
télévision se partage plus ou moins équitablement entre la
capitale et l'intérieur du pays. Il existe une grande diversification
des radios privées comme les radios religieuses (Elikya, Sango Malamu,
etc.), les radios associatives et communautaires (la radio Candip à
Bunia), les radios commerciales (RTGA, RAGA, Ralik, ETC.)
Par rapport à l'organisation interne des médias,
nous avons constaté avec Kayembe A.128(*) Le bas niveau de formation des journalistes, le
faible nombre de femmes dans les médias, l'insertion quasi absente des
Nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC),
l'intrusion des agents des services renseignement, la dépendance par
rapport aux structures externes d'impression, la programmation peu attrayante
des radios et télévisions, l'absence
généralisée de planification financière, le
caractère artisanal de la distribution de la presse.
Par ailleurs, les médias congolais sont
confrontés à des sérieux problèmes
économiques qui les poussent à être gérés au
jour le jour. Souvent la gestion du journal se confond avec la poche de
l'investisseur. Cela a pour conséquence que la gestion des
carrières des employés est un voeu pieux dans la presse
congolaise et que le média survit rarement à son initiateur.
3. cadre juridique et
réglementaire des médias.
Le cadre juridique dans lequel ont évolué les
médias congolais depuis 1996 est essentiellement circonscrit par deux
textes ; il s'agit de la loi n°96/002 du 22 juin 1996 fixant les
modalités de l'exercice de la liberté de la presse en
République Démocratique du Congo et l'ordonnance-loi
n°81/012 du 2 avril 1981 portant statut des journalistes oeuvrant en
RDC.
La loi du 22 juin se fonde, selon Kayembe Aimé, sur
plusieurs principes généraux, dont le principe de la
liberté de la presse, le principe de l'aide publique et le principe de
la libre création de l'entreprise de presse. Le principe de la
liberté de la presse est une garantie constitutionnelle et a toujours
été consacré par les différentes constitutions que
la République démocratique du Congo a connues129(*). Mais il faut
reconnaître que la situation de la liberté de la presse en RDC
n'est pas du tout favorable comme on peut le croire.
Concernant le principe d'aide publique aux, affirmons avec
Kayembe A. que la loi de 22 juin 1996 dispose que l'Etat peut octroyer une aide
indirecte aux entreprises de presse privées. Dans les faits, l'aide de
l'Etat n'est pas organisée, et lorsqu'elle intervient sous forme de don
présidentiel, c'est de façon sélective, au profit des
organes proches du pouvoir.130(*) Par ailleurs, la loi consacre la fin du monopole
d'exploitation détenue jusque-là par l'Etat dans le domaine
audiovisuel en reconnaissant aux privés la possibilité de
recevoir ou d'émettre des signaux radios et télévision.
Il faut souligner, en définitive, que cette loi a aussi
prévu quelques dispositions restrictives. Dans les limites d'ordre
administratif, il y a par exemple la déclaration préalable, et le
dépôt légal pour la presse écrite, ainsi que le
paiement des frais administratifs pour l'audiovisuel. Dans les limites d'ordre
répressif, il y a la diffamation et l'injure, l'incitation aux
délits et à la haine, et les publications interdites. Concernant
le régime de responsabilité, le professionnel des médias
peut être soit civilement ou pénalement responsable selon les cas.
Les modes de réparations prévus par la loi sont le droit de
rectification et le droit de réponse ou devant le juge.
Section III. La
régulation des medias congolais : prospectif, pistes et
perspectives
§1. Diagnostique sur la régulation des
médias en RDC
1. Les dérives
déontologiques des médias et les défis de la bonne
gouvernance.
Depuis 1990 jusqu'en 1996 l'espace médiatique a
évolué sans aucun cadre juridique déterminant les
modalités d'exercice de la liberté de la presse ; ce qui fit
que beaucoup de cas de violation de la déontologie fussent
observés tout au long de la transition même après que tout
le cadre juridique et déontologie fut bel et bien établie.
Ce pendant, malgré la vulgarisation du code
d'éthique et de déontologie du journaliste congolais que
l'Observatoire des médias congolais (OMEC) a remis gratuitement à
chaque professionnel des médias un exemplaire, les dérives
professionnelles persistent. Selon l'OMEC les causes du non respect aux
règles fondamentales du journaliste se trouvent dans les facteurs
ci-après131(*) :
· la précarité des conditions de
travail du professionnel des médias ;
· le déficit d'encadrement des
journalistes ;
· le contrôle de certains médias par des
personnalités politique et des opérateurs
économiques ; Etc.
Pour favorablement contribuer dans la lutte pour la bonne
gouvernance, les professionnels des médias doivent s'abstenir de toute
violation déontologique. En effet la bonne gouvernance peut-être
considérée comme l'exercice de l'autorité
économique, politique et administrative en vue de gérer les
affaires d'un pays à tous les niveaux. Elle se caractérise
notamment par la participation de tous les citoyens à la gestion du
pays, la transparence dans la dite gestion et la responsabilisation des
autorités qui ont le devoir de rendre des comptes.132(*) Considérant ces trois
caractéristiques principales de la bonne gouvernance, il ressort de
manière générale que les médias doivent jouer les
rôles suivants :
· Gardien et surveillant de la transparence et de la
bonne conduite des affaires publiques ;
· Informateur du public ;
· Educateur de la population ;
· Facilitateur de l'échange entre les
décideurs et la population.
Il est vrai qu'en RDC, il existe effectivement des cadres
juridiques et institutionnels permettant aux médias d'appuyer voir de
susciter la bonne gouvernance dans le pays. Mais ces cadres étaient loin
d'être parfaits, du moins dans leur mise en oeuvre, comme le
déclare le professeur Lino Pungi.133(*) Malgré les contraintes, le journaliste fait
preuve de beaucoup d'éthique et doit se sentir moralement responsable du
développement de son pays quand il veut traiter le thème de la
bonne gouvernance. Il doit pour ce fait éviter d'anticiper les ruptures
de coopération avec les personnels politiques. Il doit en fin respecter
les formats de l'émission.134(*)
2. Les régulateurs et l'environnement juridique des
médias en RDC
Il faut avant toute analyse impérieux de rappeler que
les modalités de l'exercice de la liberté de la presse sont
régies par la loi 96 /002 du 22 juin tendis que l'ordonnance loi
81/12 du 02 avril 1981 fixe le statut des journalistes. La régulation du
fonctionnement des médias est assurée par la Haute
autorité des médias (HAM) au niveau de la profession.
L'autorégulation est assurée par l'Union de la presse du Congo
(UNPC), par le biais de sa commission de discipline et éthique et
surtout par l'observatoire des médias congolais (OMEC). Il faut
souligner, dans le cadre de la profession, le travail de vigilance fait par
les ONG de la défense et de la promotion de la liberté de presse
comme JED (Journaliste en danger) et AMI (African Media Institute).
La loi 96/002 est libérale, car elle proclame la
liberté d'opinion et d'expression en son article 8. En matière de
communication audiovisuelle, la loi proclame que la liberté est le
principe et l'interdiction est l'exception. Les articles 10 et 11 le
soulignent. Non seulement cette loi impose à l'Etat l'obligation
d'assurer et de rendre effectif le droit à l'information, mais aussi
elle libéralise la création et la gestion des entreprises de
presse. Kibiswa ajoute, c'est l'une des lois les plus libertaires du monde des
médias d'Afrique, produit des états généraux de la
presse, tenu quelque temps auparavant.135(*) L'ordonnance loi81/12 contient des dispositions qui
définissent le journaliste professionnel, la durée du travail par
semaine du journaliste, les avantages alloués au journaliste au cours de
sa carrière, les droit et devoirs de l'employeur et du
journaliste.136(*)
En définitif, par autorégulation, c'est la
profession elle-même qui met en place les organes de contrôle de
leur profession. Elle s'acquiert de son propre code de déontologie et
veille sur son strict respect par ces organes qu'elle établit. En RDC,
l'UNPC a le pouvoir de sanctionner tout manquement aux règles de
déontologie et d'éthique. L'OMEC est un organe institué
par le congrès le l'UNPC qui poursuit les objectifs comme veiller au
respect du code d'éthique et de déontologie, promouvoir et
défendre la liberté de la presse, veiller à la
sécurité des journalistes, protéger le droit du public
à une information journalistique, et, constater et dénoncer tous
les manquements aux règles d'éthique et de déontologie et
adresser les recommandations aux médias concernés.137(*) La régulation des
médias a été entièrement assurée par la
HAM.
3. L'efficacité de la HAM dans la régulation
des médias.
Pour aborder ce point, il nous est utile de préciser la
période concerné. En effet, quatre phases distinctes semblent se
détacher donnant lieu à des perceptions dans le champ
médiatique :
· La première phase est celle qui
précède le 27 juillet 2006, avant le pillage et le premier tour
des élections, la Ham a eu un impact positif pour calmer les
médias. Elle a surtout joué un rôle
« préventif ».138(*) Le pillage du 27 juillet 2006, avant le pillage du
27 juillet constitue sans doute la preuve que l'action de la Ham avait un
impact dans le champ médiatique, donc qu'elle gênait.
· La seconde phase s'étend entre le 27 juillet
et septembre 2007, l'attitude de la Ham a changé. Des attaques
très virulentes contre la Ham sont apparues dans certains journaux. dans
cette seconde phase, la Ham a joué plus un rôle de censure, mais
on a constaté également ses limites puisqu'elle n'a rien pu faire
lorsque le signal des chaînes de Bemba a été
interrompu.
· La troisième phase débute en
septembre lorsque la Ham décide de sanctionner désormais aussi
les hommes politiques. Cette option a généré des effets
positifs car certains acteurs politiques ont été effectivement
amenés à modérer leur langage, mais elle a
constitué un pas en avant dans l'interventionnisme de l'instance de
régulation.
· La quatrième phase débute en
décembre avec le désinvestissement de Modeste Mutinga139(*) occupé par sa
campagne électorale, puis son départ, projetant la Ham dans une
situation fragile.
§2. Politiques et régulation des médias en
Afrique
1. Les modèles de régulation des médias
en Afrique
La régulation est en générale moyen
d'assurer le fonctionnement correct d'un système. Pour la communication
audiovisuelle et les télécommunications, elle est l'intervention
intentionnelle d'autorités publiques pour orienter, le cas
échéant pour diriger, les conduites des acteurs de ces
systèmes.140(*)
Il est nécessaire de réguler les médias
et cette régulation doit s'opérer dans un contexte politique
ayant défini les objectifs inhérents à la structure du
système de communication. Dans le contexte actuel, aussi bien au niveau
mondial que africain, le débat sur les politiques de communication
tourne autour du pluralisme et de la diversité de l'appropriation et du
contenu. Les principes qui sous-tendent les différents modes de
régulation sont certainement l'indépendance de la ligne
éditoriale et de la programmation, et les pluralistes et
diversifié dans le secteur tenant compte des trois
catégories : le public, le commercial et le
communautaire.141(*) La
régulation doit traiter de tous les aspects structurels et
comportementaux.
Les modèles suggérés mettent l'accent sur
l'indépendance de la régulation et des organes de
régulation des télécommunications qui pourrait être
adapté pour couvrir tous les médias. Les principes de base de la
régulation sont la transparence et l'indépendance du
régulateur au ministère. En 1998, les Ministres de la SADEC sont
convenus d'un projet de modèle des télécommunications en
vertu duquel ils créeraient une autorité de régulation
dans chaque Etat membre.142(*)
Signalons avant de clore à ce point qu'en Afrique,
depuis la nuit des temps, le régulateur des médias est le pouvoir
public par son entremise du ministère de l'information ; mais en
cette pleine période des TICS, la régulation des médias
doit être révolutionnée.
2. La régulation des médias
cybernétiques en Afrique
Le développement rapide des nouvelles technologies de
la communication, la numérisation et la croissance rapide et non
réglementée de la télévision par satellite en
Afrique ont créé un certain nombre de nouveaux défit dans
le domaine des politiques et de la réglementation.
D'abord destiné aux échanges scientifiques entre
chercheurs universitaires, le World Wide Web est aujourd'hui, comme tout espace
d'information politique ou idéologique d'autant plus fortes qu'il
demeure largement ouvert. Il n'existe aucun pouvoir quelque peu influent qui ne
s'efforce d'y prendre pied et d'y repousser les tentatives symétriques
de ses rivaux. On n'acceptera donc pas sans réserve le discours utopique
qui, plus qu'aucun autre, accompagne cette nouvelle technologie.143(*)
Le soutien de la presse que traduit un traitement bienveillant
des mobilisations participe pleinement de la dynamique et de l'issue de
l'action collective. Si l'intérêt journalistique accordé
aux manifestations repose sur sa valeur informationnelle, (...) il
découle également des catégories de perception de
l'évènement élaborées par les
journalistes.144(*)
Autrefois pour réglementer un média, l'attention
était surtout portée sur l'attribution des fréquences et
sur le contenu. Or, dans le nouveau contexte technologique, la
régulation tient compte aussi bien du contenu que des aspects
technologiques. Il n'est pas aisé de réglementer la communication
par satellite au niveau de l'Etat-Nation car les signaux ou les réseaux
de communications qu'ils utilisent ne sont ni transmis, échappent aux
frontières d'un Etat-nation.145(*)
En guise d'exemple, en octobre 2008, s'animait une
émission dans une station de web radio, captée sur FM en hollande
et sur www. Radiobonsomi.com. l'émission était
produite à partir de Kinshasa sur antenne libre. Elle faisait intervenir
tout le monde se trouvant n'importe où. Les intervenants en ligne se
permettaient de tenir des propos diffamatoire contre certaines
personnalités du pays. Plus grave encore, un sénateur congolais
invité ne s'était pas empêché d'accuser le parti du
chef de l'Etat d'avoir été complice du Rwanda et du rebelle L.
Nkunda pour entretenir la guerre à l'est ; le service de
renseignement de la RDC tenait coût que coût d'arrêter le
responsable de la radio mais sans succès sar celui ne vit pas au Congo
moins encore impossible de couper le signal ni de contrôler ce web radio
de système cybernétique.
Le contexte international, la dimension transnationale rend
difficile la définition d'un cadre juridique commun. Quelle loi
s'applique ? Celle du pays émetteur ou récepteur ?
L'environnement juridique est très différent d'un pays à
l'autre. La question des contenus légaux, par exemple, varie selon les
Etats146(*)
Toutefois, affirme R. Honeyman147(*), la radiodiffusion par
satellite peut et doit être réglementée au point
d'accès de l'audience. Ce sont les fournisseurs locaux d'accès au
contenu diffusé qui seraient alors réglementés. Au bout du
compte, tous les gouvernements des pays africains, soucieux de contrôler
les médias, connaîtront d'énormes difficultés pour
réglementer ces médias cybernétiques car leur site
hébergeur se retrouve souvent ailleurs, c'est-à-dire hors du pays
où ils exercent leur compétence juridictionnelle.
3. Régulation du contenu local des médias
audiovisuels
Dans le contexte actuel de libération des ondes
hertzienne, nous assistons à un réel danger de voir une
pluralité des chaînes diffuser le même contenu, ce qui est
déjà réel en RDC. La tendance est de se lancer dans
l'importation des musiques populaires, de sports, de films à faible
budget et des pièces de théâtre et d'éviter la
production des programmes locaux et économiques militant en faveur de la
promotion de contenus locaux.
Nixon Karithi nous renseigne que les impératifs
idéologiques et moraux sont liés au rôle de la radio et de
la télévision et de ses relations avec les auditeurs. Le contenu
local est important si l'on veut réaliser des programmes
diversifiés et il a donc besoin d'être promu. La
réglementation du contenu local constitue un moyen idéal de
promotion de la diversité dans la programmation. Elle peut aider
à croître le rôle démocratique de la radio et de la
télévision (...) Un processus de délivrance de licence
conduit par des régulateurs indépendants est un mécanisme
clef de régulation du contenu local et devrait être stipulé
dans toutes les licences y compris dans les licences de l'audiovisuel
commercial.
Certains pays africains disposent de structures vagues
chargées de la supervision des lois sur l'audiovisuel. Par exemple,
l'industrie namibienne de radio et de la télévision est
régie par la loi sur la radio (1952), l'agence d'information de la
Tanzanie (1976 à 1992) par la loi sur la radio tanzanienne (1965), la
loi sur les services de l'audiovisuel (1993), etc.148(*) cette dernière exige
des radiodiffuseurs d'encourager l'expression et la culture tanzanienne et
africaine ; de servir les intérêts et les besoins des
tanzaniens, et de contribuer à travers leurs programmes à une
prise de conscience partagée, à l'identité et la
continuité nationale.149(*)
En somme la réglementation du contenu local est une
façon de stimuler et de développer une industrie de production
locale de même que l'activité locale économique en
général. Les règles du contenu local devraient tenir
compte des capacités humaines et techniques du pays ou de la
région. C'est de cette manière que les règles seront
réalistes, réalisables, et sensibles à toutes les
catégories spéciales telles que les radiodiffuseurs
communautaires.
§3. Les perspectives sur la régulation des
médias en RDC
1. Le pluralisme et la diversité médiatique en
RDC
L'appropriation des médias et son impact sur leur
rôle en général et sur celui de l'audiovisuel en
particulier est une question essentielle dans la constitution des
sociétés démocratiques ? Comme nous l'avions
évoqué dans le premier point du troisième paragraphe de la
section deux au premier chapitre, la question de statut des médias
oppose les doctrines ; certains pensent qu'il est raisonnable que les
médias soient un monopole de l'Etat, alors que les autres
préfèrent que les médias soient privés.
En effet, qu'ils soient la propriété du public
ou privé, les médias doivent être examinés dans un
contexte historique mais aussi dans le contexte actuel
caractérisé par une domination des médias privés
à caractère commercial, comme c'est le cas en RDC. En occurrence,
nous rapporte A. Kayembe,150(*) sur un total de 213 journaux de la presse
écrite paraissant en RDC, aucun n'est public et sur 106 stations de
radiodiffusion, 94 sont privées et 12 sont publiques ; du
coté de la télévision sur environ 60 chaînes, 50
chaînes sont privées et 10 seulement sont publiques.
Ce pluralisme médiatique en RDC, nous apparait
très favorable car il permet une circulation totale de l'information et
empêche la promotion de l'opinion unique qui a endormi les citoyens
pendant environ 40ans. En plus, ce pluralisme médiatique s'accompagne
d'une diversité informationnelle louable, bien que le contenu des
médias congolais en général demeure encore critique. En
guise d'exemple, pendant les élections de 2006, les chaînes de
l'opposition étaient capables de persuader la population de Kinshasa sur
le fait que le candidat Kabila qui, d'ailleurs favori, serait un
étranger incompétent et il ne fallait pas le voter, quand bien
même la RTNC, chaîne publique, et la majorité des
médias privés qui étaient pro Kabila.
Néanmoins, il faut signaler que public comme
privé, les médias congolais ont encore d'énormes
déficits. C'est pourquoi, la concurrence qu'on doit prôner entre
eux peut apparaître comme une source de motivation pour les
professionnels à améliorer la qualité de leurs
médias. Nous corroborons notre position à celle de Francis
Nyamjoh qui pense que l'importance des médias en tant qu'entreprise
publique ou privée doit être reconnue, mais en même temps,
il faut reconnaître leurs insuffisances dans la provision de
l'information et leurs difficultés à répondre aux besoins
(de communication) de société ! Ces caractéristiques
sont nécessaires pour la promotion du pluralisme et de la
diversité médiatique.151(*)
En somme, en tant que chercheur sur les médias et la
communication nous aurons à contribuer à ce processus si notre
travail reflète la réalité de la démocratie comme
un projet évolutif. Nous constatons avec satisfaction que la loi n°
96/002 régissant la presse en RDC garantit le pluralisme et la
diversité des médias dont nous prônons. Seulement, la dite
loi, affirme Dikanga,152(*) est demeurée muette sur beaucoup de points
importants, notamment en ce qui concerne l'attribution des fréquences et
l'élaboration de la grille des programmes dont nous allons parler dans
la suite.
2. Viabilité et durabilité du service public de
l'audiovisuel en RDC.
Le service public de l'audiovisuel joue un rôle dans une
situation de crise. Les déséquilibres structurels et les
difficultés d'accès aux médias peuvent saper la
démocratie et le développement.153(*) En RDC, la RTNC sensée être service
public du pays, est encore sous le contrôle de l'Etat. Financée
par le gouvernement, la RTNC est un véritable média de l'Etat
avec une apparence de service public de l'audiovisuel, ce qui n'est pas du tout
normal. Selon Siune (1998) cité par E.A. Mbaine154(*), la notion de service public
de l'audiovisuelle repose toujours sur les éléments
suivants :
· Un engagement en faveur d'une programmation
équilibrée ;
· Des organes de diffusions publiques jouissant d'une
indépendance commerciale
· Le service doit être fourni à
tous en échange d'un paiement de base souvent en forme de
redevance.
· Le contenu politique qui doit être
équilibré et impartial. A ces éléments peut
s'ajouter le fait que le service public de l'audiovisuel devrait offrir des
programmes au public tandis que les médias à vocation
commerciale ou privé fonctionnent suivant une logique qui consiste
à offrir du public aux annonceurs publicitaires.
Face à tous ces éléments, il est
nécessaire de conformer la RTNC aux exigences d'un service public de
l'audiovisuel. C'est pourquoi, la RTNC contrôlée par l'Etat doit
se transformer en service public de l'audiovisuel disposant d'un statut
officiel clairement défini et jouissant d'une liberté de choix de
sa ligne éditoriale et de sa programmation. Elle doit être
dirigée par une instance indépendante et doit assumer sa
responsabilité vis-à-vis de toutes les couches de la
société congolaise. Pour sa survie et sa durabilité, la
RTNC a besoin de sources de financement public adéquates, sûres et
prévisible (une combinaison des redevances et de subventions publiques)
qui ne sont pas assujetties à quelque ingérence arbitraire que se
soit. La publicité et le parrainage commercial peuvent certes être
de moyens de financement public .Mais la question est de savoir comment
empêcher les annonceurs publicitaire et les promoteurs commerciaux de
décider de la programmation de la RTNC.
En somme concernant la réforme en matière de
politique et des réglementations, les nouvelles orientations politiques
sont d'une autre manifestation provenant plus des politiques de
libération économique que des politiques sur les médias ou
l'audiovisuel dont référence est faite ici. La décision de
réduire les subventions de l'Etat aux médias nationaux et de les
laisser générer des revenus à partir des sources
commerciales s'inscrit dans le cadre des politiques économiques plus
élargies visant à réduire les subventions aux entreprises
publiques.155(*)
3. L'avenir de la Régulation des médias en
RDC.
Avant comme pendant l'existence de la HAM, le Ministre de
l'information a tendance à considérer le contrôle des
médias comme sa chasse gardée. Installer le régulateur au
ministre, affirme Jill Hills156(*), serait sans doute la solution la moins chère
mais cela est susceptible de conduire à des ingérences politiques
dans les décisions éditoriales quotidiennes.
En RDC, après la HAM qui était un
régulateur indépendant de l'Etat, sera mis en place un conseil
supérieur de l'audiovisuel et de communication (CSAC) qui sera
indépendant de l'Etat et la répartition des compétences
entre instance de régulation et ministère doit être mieux
définie et faire l'objet d'un consensus. Que le CSAC veille à ce
que la RTNC devienne un véritable média public et qu'il institue
également un département de censure de la presse écrite.
Des cahiers de charge précis avec un minimum d'émission à
contenu éducatif, doit être adoptés rapidement permettant
de fixer des exigences aux différents opérateurs.
Sur le plan même de la régulation, plusieurs
interrogations taraudent les acteurs du paysage médiatique nous rapporte
M. S. Frère157(*), qui estiment qu'il doit y avoir débat sur
des questions cruciales : la place d'une autorité administrative
indépendante face à l'exécutif, donc face au
gouvernement ; la limite entre régulation et censure... ; le
rôle de l'instance de régulation dans le contrôle du
caractère pluraliste des médias publics ; le contrôle
d'Internet pour le régulateur est aussi un enjeu sur lequel il faut se
pencher ; le sort des « hors la loi jusqu'au
boulistes » qui contournent les sanctions, la manière de faire
en sorte que les considérations professionnelles prennent le pas sur
celles de la survie quotidienne.
Conclusion.
Somme toute, le deuxième chapitre de ce travail s'est
attelé sur la présentation du régime politique congolais
de la deuxième République à la transition. C'est dans ce
même chapitre à sa deuxième section qu'il a
été question de donner la situation générale des
médias congolais pendant chaque régime politique. A la
troisième section, nous avons abordé la question de la
régulation des médias en RDC.
En ce qui concerne la présentation des régimes
politiques de la RDC, il a été clairement démontré
que toute la deuxième République a été
caractérisée par un régime totalitaire animé par le
mouvement populaire de la révolution, parti unique durant toute la
période. La transition quant à elle, fut
caractérisée par une permanente instabilité politique,
l'existence d'une opposition politique radicale soutenue par la
société civile et les médias, les guerres dites de
libération, le dialogue inter-congolais et le partage du pouvoir par les
belligérants, et finalement les élections.
Au niveau des médias, la situation de la presse
évoluait avec celle de la politique du pays. En effet, pendant la
deuxième République, les médias étaient tout
simplement considérés comme des simples instruments de
mobilisation de la masse en faveur du pouvoir qui prenait en charge tous leurs
besoins. Il n'y avait pas de liberté de la presse jusqu'à
l'ouverture de l'espace démocratique. C'est en fait, à partir de
1990 que les médias se sont exprimés librement. La fin de la
transition est caractérisée par une floraison croissante des
médias audiovisuels.
Nous ne pouvons pas oublier que
les médias pendant la transition ont lamentablement violé la
déontologie journalistique et si la HAM n'existait pas la RDC aurait
été rendu en une jungle par les médias. Mais il faut
également avouer que la HAM, ni le gouvernement, ne sont pas encore
capable de réguler les médias émettant sur web.
Chapitre III. : LES
POLITIQUES MEDIATIQUES EN RDC DE LA DEUXIEME REPUBLIQUE A LA TRANSITION
Section I. Les medias dans leurs rapports avec le pouvoir
politique en RDC
§1. Les rapports de subordination des médias par
le pouvoir politique pendant la deuxième République.
1. Relatif respect de la presse par les acteurs politiques
(1965-1970)
La presse ne connaissant rien du nouvel homme politique, a
essayé d'harmoniser ses relations avec le pouvoir politique.
Après s'être montré fidèle et respectueux aux
médias, le pouvoir a commencé progressivement à
réduire le nombre des ceux-ci en cherchant à s'approprier de
l'espace audiovisuel.
Un ancien journaliste de la presse écrite, Kayombo
Maurice158(*) nous donne
l'exemple du Katanga ; il y existait une floraison des titres (L'essor du
Katanga, La dépêche, etc.), le pouvoir a émondé tous
les autres organes pour ne laisser que ces deux là. A cette
époque, la liberté n'existait pas du tout parce qu'on
connaît les cas, nous rapporte Maurice Kayombo, où le gouverneur
du Katanga pour mot de travers dans un journal pouvait venir avec sa garde,
arrêter toute la rédaction. En occurrence, Monsieur Lwambwa,
Editeur de la dépêche fut arrêté par le gouverneur
Manzikala et torturé dans la cave du gouvernorat de province.
Il faut aussi signaler que le statut des médias
était ambigu ; l'Etat ne confirmait pas sa propriété
sur les médias, néanmoins, il leur allouait des subventions
substantielles pour leur permettre de fonctionner. A ceci il faut ajouter
qu'il y a deux attitudes ici : celle du journaliste et celle des cadres
des médias. Ceux-ci se considéraient comme des fonctionnaires qui
devaient exécuter certaines informations en faveur du pouvoir et en
retour ils recevaient l'argent. C'est donc eux qui étaient senseurs
dans les maisons qui étaient leurs. Le journaliste quant à lui,
s'il parlait en faveur du pouvoir, il ne se sentait pas suffisamment courageux
de porter les informations de la base vers le sommet. Il n'était pas du
tout protégé et cette insécurité l'empêchait
de jouir de sa liberté de presse.
En somme, à cette période, le pouvoir
reconnaissait officiellement la liberté de la presse, mais il utilisait
d'autres méthodes pour l'étouffer ; surtout si la position
du journaliste ne compatissait pas avec la vision du pouvoir, celui-ci
était taxé d'antirévolutionnaire.
2. La cage d'or de la presse (1971-1980).
La création du MPR et son institutionnalisation en
Parti Etat, institution suprême de l'état, fit à ce que
toutes les institutions et activités soient réduites au rang
d'organes du MPR, y compris les médias. Il n'y avait ni mouvement, ni
activité, ni organisation qui soient privés. Tout a
été coordonné par le MPR, la plus haute institution du
pays.
Certains auteurs comme Ferdinand Banga159(*), pensent que cette
période est caractérisée par une répression
systématique de la presse et des hommes des médias ; la
plupart des journalistes de l'époque orientent leur pensée
autrement ; pour eux cette période a marqué l'âge d'or
de la presse congolaise, parce qu'il n'y a pas de période plus que celle
là, depuis le départ des Belges, pendant laquelle les
journalistes vivaient dans des très bonnes conditions.
Sans prendre de camps entre ces deux opinions divergentes,
notre analyse va s'appuyer sur les faits. En effet, à cette
époque la censure a cessé publiquement et il a existé
l'autocensure pour ne pas apparaître désagréable
vis-à-vis du pouvoir. Dans ce contexte, conte tenu de la conjoncture
économique qui était très favorable au pays
(1zaïre=2dollards), l'Etat déversait des somptueuses
libéralités aux maisons de presse comme frais de fonctionnement.
Il prend en charge les salaires des journalistes globalement calculés
par l'éditeur ou le PDG de l'OZRT ; il ouvre une ligne de
crédit, et octroie de véhicules à toutes les entreprises
de presse, de l'information et mobilisation de propagande qu'il avait
sélectionnées.
Le pouvoir nomme et révoque les éditeurs des
journaux et le PDG de l'OZRT sans définir clairement les rapports entre
lui et les médias. En fait le pouvoir n'a pas réprimé les
médias au sens propre, mais il a réprimé la liberté
de la presse en corrompant les journalistes qui étouffaient
eux-mêmes leur liberté par cupidité de la fortune, au lieu
de la défendre. Ceux-ci, à force de suivre le miel et le lait que
leur offrait le pouvoir, se sont retrouvés dans une prison bien
équipée sans qu'ils ne s'en rendent compte. Ventre affamé
n'à point d'oreille, nombreux ont préféré demeurer
dans ce que nous appelons « cage d'or », au lieu
d'être libre mais pauvre.
3. Refus de libération de la cage d'or
(1981-1988).
A cette époque, il y a eu deux lois qui ont
été promulgué officiellement. Il s'agit de la loi o11 du
02 avril 1981 portant l'organisation de la presse et la loi 012, portant le
statut du journaliste professionnel.
La première libéralisait les médias et
libérait l'état des charges des médias qui lui
étaient déjà lourdes. Il fallait que l'état se
débarrasse du fardeau lourd des médias vu la conjoncture
économique, et puis, cette loi permettait aussi d'obtenir des
médias nouvellement créés la jouissance de leur
liberté. Elle prévoyait aussi le droit de réponse et au
journaliste de ne jamais toucher à la vie privée des individus.
La seconde fixait les conditions d'accessibilité à la profession
des journalistes, ainsi que le fonctionnement qu'il peut exercer au sein de
chaque organe.
Malgré la promulgation de ces deux lois, les
entreprises anciennes comme celles nouvellement créées
continuaient à considérer toujours l'état comme leur vache
laitière. Les journaux nouvellement créés s'empressaient
de transmettre leurs factures au ministère. Dans ce cas, ce n'est pas
le pouvoir qui a poursuivi l'oppression de la presse malgré la
promulgation de ces deux lois comme le pense Banga F.160(*) ce sont les professionnels
des médias eux-mêmes qui n'ont pas voulu se libérer de
cette cage d'or, malgré l'occasion qui leur avait été
offerte!
Si le pouvoir cherchait à libérer la presse,
c'était pour se désengager des toutes les charges que celle-ci
lui apportait, mais parce que les médias ne voulaient pas s'assumer, il
fallait donc continuer à les mâter ; et comme toute source
d'information, le pouvoir de Mobutu, avec le principe de la main qui donne est
celle qui dirige, n'a pas laissé cette occasion d'étouffer
d'avantage la liberté de la presse ! Cette situation a
perduré jusqu'à l'époque où Banza Mukalay est
devenu ministre de l'information. Celui-ci avait introduit la notion de l'aide
indirecte de l'état aux médias.
Vers la fin des années 1980, il commence à avoir
des journaux qui usent à bon escient de leur liberté, sans
attendre aucune aide de l'état ; c'est le cas des journaux comme le
Potentiel et le Phare à Kinshasa, et le Tahifa et l'Espoir à
Lubumbashi.
§2. Rapports
d'émancipation et de contre pouvoir des médias vis-à-vis
du pouvoir politique (1988-1997).
1. Ouverture
démocratique de l'espace politique et émancipation des
médias.
La situation médiatique en République
démocratique du Congo varie toujours avec la situation politique du
pays. En effet lors qu'il n'existait pas de liberté politique en RDC, il
n'existait pas non plus la liberté de la presse ; acteurs politique
comme professionnels des médias, tous étaient mêlés
dans un même sac, celui de défendre l'idéologie du MPR. Les
médias et le pouvoir politique ont donc continué à
établir permanemment leurs rapports c'est pourquoi la situation de l'un
influençait toujours sur l'autre. Ainsi donc, pendant toute la
période de la deuxième république les privés
étaient interdits d'investir dans les médias.
Mais dès l'annonce du dégel du pouvoir
dictatorial en 1990, les langues se délient, la presse se libère,
et la presse écrite en tout premier lieu. Journaux, hebdomadaire et
mensuels, bulletins et périodiques sont créés par
centaines, presque chaque mois, au même rythme que la naissance
foisonnante des partis politiques. En 1997, on estime à 500 le nombre
d'organes de presse créés ou ressuscités à partir
du discours de démocratisation du 24 avril 1990. Plus coûteux, les
médias audiovisuels suivront jusqu'à donner à ce jour,
à Kinshasa, quatre radio privées (Elikya, Sango Malamu, Raga et
RTKM) et cinq chaînes de télévision. Désormais, aux
côté de la voix du peuple, télévision nationale,
fonctionnent Télé Kin Malebo, Canal Kin 1, Canal Kin 2, Antenne A
et Raga.161(*)
La presse, essentiellement la presse écrite, a servi
d'auxiliaire efficace la lutte pour la démocratisation menée
aussi bien par les acteurs politiques à partir des partis politiques que
les acteurs religieux et sociaux, à partir de leurs chaires
d'églises, principalement l'Eglise catholique et à partir des
organisations syndicales. Les médias ont établi des
véritables rapports à la fois avec les partis politiques, les
confessions religieuses, les organisations syndicales, qui étaient soit
leur patron ou leur partenaire qui leur permis de s'émanciper aussi
rapidement. En bref, l'émancipation des médias a dépendu
d'abord de l'attention particulière que les acteurs politiques et
religieux leur ont accordée dans la lutte pour la démocratisation
du pouvoir politique.
2. La presse rouge dans la lutte pour la
démocratisation du pouvoir politique
Après trente deux ans de dictature, la RDC devrait
connaître, évidemment, une lutte, longue, douloureuse et
néanmoins courageuse qui a conduit au changement de régime
politique au pays. Dans cette lutte, les médias essentiellement la
presse écrite, a servi d'auxiliaire efficace à la lutte pour la
démocratisation menée aussi bien par les acteurs politiques que
sociaux.
Affirmons avec le professeur Ngoma-Binda162(*) que la contribution des
médias est incommensurable dans la lutte pour le changement politique
qui est intervenu dans le Congo. Les médias ont joué un
rôle politique incontestable, sous la forme d'information, de
conscientisation, de prévention, de dénonciation, et
d'orientation de l'opinion publique. Il s'agit d'une contribution à la
fois de la société civile et autonome dans le cadre, en
général, des éditoriaux énonçant des
opinions personnels des responsables des journaux.
Corroborons cette affirmation avec Marie Soleil
Frère163(*) qui
nous renseigne qu'à partir de 1990, la libération de la vie
politique entraîne l'apparition d'une multitude de nouveaux titres, alors
que les anciens journaux progouvernementaux rejoignent massivement
l'opposition. Ces publications sont marquées par une double
caractéristique : d'une part, elles sont avant tout des organes de
dénonciation s'attachant à mettre au jour « les
scandales, les collusions de la deuxième République ».
La plupart des organes de presse s'en prennent constamment,
avec une extrême virulence à tous les organes du pouvoir, y
compris au Président. D'autre part, ce sont aussi des organes qui
naissent dans le sillage des hommes politiques à un moment où se
positionnent les grandes figures qui sont supposées représenter
une alternative à Mobutu (Etienne Tshisekedi, Nguz A`Karli Bond...) et
où les partis connaissent un développement exponentiel.
L'implication de la presse dans la dite lutte a
été totale. Même la presse confessionnelle n'est pas
restée indifférente. Elle a contribué à une
éducation politique en profondeur. La presse religieuse la plus
spectaculaire, par son ton direct et dur, est celle de l'initiative d'un
converti du clan Mobutu, M. Sakombi Inongo, devenu évangéliste en
1991 il crée la voie de Dieu, un organe d'expression qui, dans un
courage extraordinaire soutenu par la foi en la parole
évangélique, dénonce le machiavélisme, voire le
satanisme du Régime politique instauré par Mobutu et pour lequel
lui-même aura été l'un des acteurs propagandistes les plus
aveuglément convaincus et les plus efficaces.164(*)
Bref, les médias ont véritablement
contribué à la lutte pour le changement politique. Si certains
soutenaient encore MOBUTU, la plupart s'y opposaient avec un courage politique
défiant la prison et les plasticages.
3. les médias
bravent le pouvoir politique malgré la terreur.
Libérer le peuple de la dictature et de la peur
requiert énormément de patience, d'efforts, et de
persévérance. La liberté de presse est
particulièrement difficile dans le contexte singulier de la dictature
d'un Mobutu et des siens viscéralement accrochés à la
gloire, au prestige et aux privilèges que leur procure le
« fauteuil » présidentiel.
Emprisonné dans sa propre peur de perdre le pouvoir, la
classe politique organisée dans les Forces Démocratique Unis
(F.D.U), appelée aussi Mouvance Présidentielle, déploiera
toutes les énergies nécessaires, aux côtés de la DSP
(la garde présidentielle de Mobutu), pour anéantir la presse et,
avec les forces de l'opposition politique radicale. Dès le mois de mai
1990, la presse se déchaîne, fustige la politique de la
deuxième République avec une véhémence qui oublie
que Mobutu n'est point encore « hors d'Etat de nuire ».
Sans tarder les forces de répression s'abat sur les journalistes. Les
intimidations, les menaces, les interdictions de sortie ou de couverture des
événements, confiscation des stocks des journaux,
enlèvement, emprisonnement et tentative d'assassinat des journalistes se
multiplient.165(*)
Malgré toutes ces répressions pour
étouffer la vérité, les médias ne se sont pas
empêchés de révéler et de dénoncer les abus
du pouvoir et les pratiques mystiques des dirigeants Zaïrois. Parmi les
nombreux faits rapportés par les médias du Congo au lendemain du
24 avril 1990, un certain nombre d'entre eux méritent d'être
considérés comme des publications de base dans les rapports de
forces. Car, par leur révélation au public, les médias ont
pu déjouer des complots funestes contre la démocratie et la
population congolaise. Il faut également les reconnaitre ainsi parce
qu'il fallait beaucoup de courage pour les rendre publics.
En somme, durant la Transition Politique,
débutée en avril 1990, la presse a joué un rôle
décisif témoignant d'un courage politique qui a atteint une
maturité certaine. C'est une évidence. Et les médias
nationaux se sont confortés et moralement secondés tant par la
presse étrangère (la voix de l'Amérique, la RFI, la BBC,
etc.) que par les ambassades des pays occidentaux à Kinshasa.166(*)
§3. Rapports d'accompagnement du pouvoir politique par
les médias et inversement (1997-2006)
1. Les médias et les conflits en RDC.
Depuis 1990, la vie politique congolaise est
caractérisée par des multiples conflits : tribaux,
idéologiques, armées,... Face à tous ces conflits les
médias ne sont pas restés inactifs. Ils y ont d'ailleurs
été des acteurs principaux ou secondaires dans tous ces conflits.
Ils ont été parfois vecteurs de guerre, et quelque fois encore
acteurs de paix. D'autres comme les médias publics étaient tout
simplement caporalisés. Là où les médias nationaux
étaient sous informés et relayaient la rumeur, les médias
internationaux étaient devenus plus influents.
Il faut affirmer que pendant tout le temps des conflits, nous
avons assisté à des médias politisés qui jouent sur
la fibre ethnique. Banga F. nous append à ce sujet que cette
période va se caractériser aussi par la haine entre
différentes familles politiques, haines relayées par les journaux
antagonistes.167(*)
Kayembe A.168(*) nous
renseigne que l'évolution de la perception guerre en RDC a
été lente pour les médias officiels, dont les journalistes
ont le statut d'agent de l'Etat, lesquels se sont employés à
jouer la corde du nationalisme. Les médias privés ont pour la
plupart joué les complices de la rébellion, pour
démobiliser les troupes congolaises (gouvernementales), dont le
règne était déjà renié.
L'arrivée de L.D. Kabila a été
très favorablement soutenu par les médias katangais parce qu'il
fut fils du terroir. Pendant la seconde guerre, en août 1998, les
médias se sont mis au service d'un ou plusieurs groupes armés,
parfois au gré des opportunités financières. Ce pendant,
si certains médias ont inféodé politiquement, il existe
aussi, dans ce paysage médiatique secoué par la guerre, des
initiatives professionnelles courageuses, des journalistes qui tâchent de
remplir leur devoir d'informer le plus complètement possible et
d'être utile aux citoyens. En guise d'exemple, face à
l'idée de la balkanisation du pays, les médias ont joué un
rôle important en maintenant l'idée d'un territoire congolais et
d'une nation congolaise unifiés.
La radio Okapi a aussi joué un rôle essentiel
dans le maintien d'une cohésion nationale et d'un sentiment
d'appartenance commun au sein de communautés géographiquement et
idéologiquement divisées. Les médias, en somme, ne sont
porteurs que d'une longue tradition de « giottisme » et de
propagande. Par conséquent, les congolais sont devenus très
attentifs au regard porté sur eux par les médias
internationaux.
2. les tortures sans trace des journalistes par les
politiques.
Dans le rapport de l'ONG « journaliste en
danger » les différentes tracasseries subies par les
journalistes congolais sont classifiées en plusieurs rubriques. Il
existe une forme de torture dont les journalistes sont victimes tous les jours
et à laquelle on ne se fait pas attention. Ce sont ces fameuses
pressions administratives, économiques ou judiciaires.
Je préfère, stipule jean René
Mputu169(*), parler du
musellement de la presse par employeur interposé (MPEI) ; cette
technique utilise une méthode insidieuse : la torture sans trace
(TST) les exemples ne manquent pas. Illustrons ce propos par l'exemple
vécu personnellement par Jean René Mputu qui, lors des accords de
Sun City, diffusait dans son émission « Avant la
parole » les interviews accordées aux chefs rebelles (JP
Bemba, A. Ruberwa, A. Zahidi Ngoma...) ce dernier avait subi une forte pression
de son patron jusqu'au point de voire son émission supprimée et
même de perdre son emploi par la suite.
Certes, actuellement, il est possible à un gouvernement
de neutraliser et de maltraiter tous les journalistes qui le gênent, tant
se faisant passer pour un pouvoir qui ne tue ni n'envoie pas en prison. Le
« musellement de la presse par employeurs
interposés » reste dangereux. Une tache d'autant plus complexe
que la méthode de « la torture sans trace » permet
difficilement de voir la main qui se cache derrière l'employeur. C'est
ainsi que dans ses rapports ave les médias, le pouvoir politique
congolais sait comment continuer avec la pratique de subordination de la presse
sans se faire remarquer mais en aliénant l'employeur. Si les
associations protectrices de la liberté de presse arrivent à
sécuriser les employeurs contre les pressions
« invisibles », les journalistes pourront disposer de plus
de liberté dans l'exercice de leur profession. La démocratie s'en
portera mieux.170(*)
3. Les guerres des médias pendant les élections
de 2006.
La question de la transparence médiatique est
importante, centrale et déterminante pour toute société
à prétention démocratique. Elle est même permanente
dans les sociétés dites capitale pour celles des
sociétés qui aspirent à intégrer dans leur
fonctionnement régulier ce mode de gestion de la cité que l'on
appelle communément : démocratie.
En RDC cette question de transparence médiatique s'est
accompagné des multiples dérapages ; en effet, à la
veille des élections de 2006, des nombreux facteurs d'inquiétude
planaient sur la réelle capacité des médias à
couvrir de manière équitable le processus électoral (voir
sur le rôle potentiel néfaste et sur les capacités de
l'institution transitoire de régulation à favoriser le
professionnalisme dans les médias. Les médias, suite au
problème financier, s'installent dans une dépendance
vis-à-vis des soutiens politiques, car comme le remarque un journaliste
en 1996, « ce sont les hommes politique seulement qui ont les moyens
d'entretenir la presse. Si on est neutre on ne trouve pas l'argent et on
meurt ».Certains ont montré que cette inféodation
politique pouvait les mener à tronquer l'information, à relayer
des discours de haine et les changer en instruments de division.
Durant la période électorale, on pouvait
partager les médias essentiellement en trois catégories dont des
médias ouvertement pro Kabila : appartenant en
général aux membres du PPRD, les médias de la presse rouge
proche de l'opposition UDPS et les médias pro Bemba. Parmi les
principaux phénomènes relevés, nous pouvons retenir avec
Marie Soleil Frère171(*) des véritables « guerres
médiatiques » qui se sont jouées dans plusieurs
villes ; des élections qui attisent les appétits
financiers ; des normes et un consensus professionnels
relégués à l'arrière plan et l'entrée en
politique des nombreux professionnels des médias.
En ce qui concerne les guerres médiatiques, à
Kinshasa, la guerre a opposé les médias partisans de Joseph
Kabila (Digital Congo et RTNC) aux médias de Jean-Pierre Bemba (CCTV,
CKTV et RALIK). C'est surtout après les évènements du
20,21 et 22 août que les différentes chaînes se sont
radicalisées. Dans l'Equateur, une véritable
« guerre » a opposé Radio Liberté de Bemba
à une radio proche de Nzanga Mobutu, qui, candidat à
l'élection présidentielle, s'est ensuite rallié à
l'AMP de Joseph Kabila. A Lodja, dans le Kasaï, les radios de Joseph
Olengakoy, Lambert Mende et Jean-Charles Okoto se sont livré
également une guerre des ondes sans merci.
Signalons, avant de clore ce point que les villes provinces
qui ont beaucoup souffert de la guerre, comme à Kisangani ou à
Bukavu, les médias se sont comportés de manière beaucoup
plus responsable. Cette illustration de la guerre des médias n'est qu'un
exemple parmi tant d'autres qui montrent en suffisance combien il y a eu
dérapage médiatique et la nécessité qu'il y avait
de réguler les médias en RDC.
Section II. Analyse
critique de la qualité des medias face aux différents
rapports.
§1. Etude
évaluative sur la professionnalité et le contenu des
médias.
1. De la
professionnalité et du contenu des médias sous la deuxième
République.
A ce point, nous allons successivement faire une analyse de la
compétence professionnelle, une critique du contenu des médias et
nous allons également restituer ce que disent les professionnels du
métier des médias de l'époque.
En ce qui concerne la professionnalité du
métier, il nous sied d'affirmer que la majorité des personnes qui
oeuvraient dans la presse au Zaïre étaient académiquement
formées. Le journalisme à l'époque était un
métier de prestige, de stratégie politique, où on pouvait
s'enrichir facilement. Ce fut un métier rare et cher qui payait assez
bien. Pour y oeuvrer, il fallait être un professionnel bien formé,
capable de mobiliser toute la population à adhérer à
l'idéologie du MPR. C'est pourquoi la production journalistique de
l'époque était d'une qualité admirable. La clarté,
la concision et la simplicité du style ne faisaient défaut
à la presse de l'époque.
Ceci dit, le contenu des médias pendant la
deuxième République était non seulement pauvre et
lamentable, parce qu'étant totalement partial, mais aussi et surtout
dépourvu de toute information. Toute production et publication
journalistique de l'époque ne contenait que de l'idéologie du
mobutisme, les exploits du MPR et les mécanismes de mobilisation du
public à y adhérer. La fonction principale des médias de
l'époque était de mentir la population, en occultant toute la
vérité sur les abus du pouvoir. Ils sont allés plus loin
jusqu'à faire croire au public que Mobutu fut un dieu. Cela fut
manifesté par le culte quotidien pour Mobutu qui passait à la
radio, l'image de Mobutu dans les nuages que faisait passer la
télévision nationale et tous les glorieux exploits du roi Mobutu
que nous racontaient les journaux. En bref, il n'y a pas eu, à cette
période, des productions journalistiques, mais il y avait seulement des
productions de Marketing politique en style journalistique.
Sakombi Inongo n'a - t - il pas confirmé notre
pensée quand il affirme que « le peuple n'a pas besoin
d'être informé mais d'être
orienté » ?172(*) Dans un entretien accordé à Maurice
Kayombo173(*), celui ci
nous renseigne qu'il faut étudier le problème professionnel
à deux niveau dont celui du fond et celui de la forme.
Du point de vue de la forme, les médias étaient
de très bonne qualité ; ils respectaient admirablement les
principes journalistiques. Mais du point de vue du fond, la qualité des
la presse fut médiocre. Il y avait manque d'impartialité,
d'objectivité, et de la vérité, etc. la presse ne parlait
que pour le compte du pouvoir son patron. Qui plus est, les médias ne
précédaient plus l'événement mais les suivaient
derrière. Ainsi donc avant que les médias publient sur un
événement déjà en enquête, il faut que le
parti MPR ou le pouvoir s'en soit déjà prononcé. Et c'est
souvent sur des menus fretins au lieu des gros poissons.
Somme toute, si les journalistes de l'époque ont fait
preuve d'une professionnalité dans leur production du point de vue
forme, ils ont abominablement péché à l'éthique
journalistique et à leur mission de servir le public, du point de vue
fond.
2. l'analyse du
journalisme sous la transition mobutienne
Pendant la période de la transition sous Mobutu,
l'exercice du métier journalistique admirablement audacieux dans le fait
que c'était parmi les métiers révolutionnaires du pays,
capable de braver tous les puissants, y compris le président de la
République, le véritable roi du Zaïre sous la
deuxième République.
Il faut admettre que la qualité de médias,
à cette époque fut assez haute parce que tous les journalistes de
l'époque paraissaient bien maîtriser le métier qui
était leur. Face à l'objectivité des informations, il
s'avère que les faits rapportés par les médias
étaient sacrés et la divergence de l'opinion ne résidait
qu'au niveau des commentaires. Ce pendant, la question de l'équilibre
médiatique et celle de l'indépendance des journalistes
étaient encore loin d'être satisfaisante d'autant plus que chaque
média avait déjà un camp politique qui était sien
et cela ne permettait pas aux journalistes de traître l'information dans
toute impartialité.
En effet des années 1990, les journaux de la mouvance
présidentielle et ceux de l'opposition radicale se battent donc par
communiqué interposé où, en général, ils ne
s'opposent pas sur les faits eux-mêmes, mais attribuent chacun la
responsabilité de la situation catastrophique du pays à la partie
adverse ; ce fut ainsi pour la couverture du pillage en 1991 et 1993 ou
les déboires de la conférence nationale souveraine.174(*) C'est un journalisme de
controverse qui se développe au lieu que ce soit un journalisme qui
favorise la circulation d'une information impartiale complète,
indépendante, honnête, objective et finalement
conformiste.175(*)
Lors du massacre des étudiants sur le campus de l'Unilu
en mai 1990, la voix du Zaïre (OZRT) a joué un rôle non
négligeable pour dissimuler l'ampleur des tueries et véhiculer
des analyses tronquées. Lors de l'expulsion violente et
meurtrière des populations Kasaïennes du Katanga, l'antenne
Katangaise de la télévision nationale et des journaux locaux
acquis à la cause du pouvoir (Le Lushois, Le Libérateur-Ujamaa)
ont véhiculé des appels à la haine, des discours
xénophobes, poussant les populations originaires de la province à
se débarrasser des citoyens venus de la province voisine.176(*)
3. critique du contenu
médiatique depuis 1997.
La presse, sous L. D. Kabila, reste marquée par ses
divisions internes entre la presse proche du gouvernement et presse proche de
l'opposition. Cette situation est évidente pour la ville de Kinshasa.
Face à toutes les situations de controverse, les journalistes ne se sont
pas empêchés de prendre position. Kayembe A.177(*) affirme que les
médias de l'intérieur de la RDC ont affiché un traitement
différentié des informations, marqué par le manque de
professionnalisme.
Pendant la période des inter-guerres, les médias
(surtout privés) affichent des intérêts divergents,
privés, puisqu'ayant chacun choisi de se faire le porte-voix d'au moins
un groupe armé. En conséquence, les médias privés
évitent de donner un large écho au rapport de l'Onu sur le
pillage des ressources en RDC, l'enjeu étant de soustraire certains de
leurs partenaires à la critique. Les médias officiels en
appellent à l'intervention de la communauté internationale. Cette
position officielle a contribué à réduire l'image de
marque du système des Nations unies au Congo, en mettant en exergue ses
stratégies différentielles.
Le caractère non belliqueux du président Joseph
Kabila a été favorable au discours de réconciliation dans
la presse. Mais la formation du gouvernement d'Union nationale n'a pas
renforcé les acquis auprès des médias publics : la
télévision publique cible les actions du chef de l'Etat et des
membres de son obédience. Les télévisions privées
installées à Kinshasa sont au service des différentes
factions : le vice-président Arthur Zahidi Ngoma par Antenne A,
Yerodia Ndombasi par la RTGA, Azarias Ruberwa par la RTP d'abord, puis par sa
propre télévision Africa TV, Jean-Pierre Bemba par ses propres
télévisons dont CKTV et CCTV. En plus de la RTNC Kabila est
toujours défendu par Digital Congo.
Les médias, affirme Kayembe A.,178(*) ont sacrifié la
construction d'une information politique neutre sur l'autel du battage
médiatique personnalisé, qui frise un contexte de campagne
électorale avant l'heure. Cela constitue un dérapage
préjudiciable à l'avènement d'une bonne démocratie.
Quant aux médias internationaux, ils sont quelque peu distants du jeu
congolais, excepté la RFI qui s'est montrée, dans le traitement
de ses informations, contre le Régime de Joseph Kabila depuis le
ministre de l'information presse et communication en exercice pendant les
élections, Mova Sakanya, avait empêché à Gislaine
Dupond, journaliste à la RFI d'accéder à Kinshasa pour
couvrir les élections.
Somme toute, il faut souligne avec Kayembe que les
médias congolais ont sans doute joué un rôle
négatif, faute d'indépendance, d'autonomie et du
professionnalisme. Trop politisés, ils sont marqués par la
duplicité entre le champ politique et le champ journalistique. Par
contre les médias communautaires sont restés témoins du
processus démocratique et de la paupérisation de la population
par de longues années de conflits et de conciliabules
§2. Bilan de la
liberté des médias de la deuxième République
à la transition.
1. Situation de la liberté de la presse sur la
politique médiatique au Zaïre.
Au regard de la situation concrète de presse pendant la
deuxième République, de la qualité même de la dite
presse, il sied de signaler que le bilan de la liberté de presse
était totalement négatif. Le journaliste n'était pas libre
dans la ligne éditoriale. Au lieu d'être au service de son public,
lui était au service du pouvoir qui le gâtait favorablement. A
cause de l'argent tout le sens d'éthique du métier dans le chef
des journalistes avait disparu.
Certains de ceux qui voulaient qu'en même accomplir leur
mission de servir le public, étaient discriminés,
réprimés et que sais-je encore. Le peuple n'avait plus le droit
à l'information. Il fut incommensurablement driblé par le pouvoir
politique en complicité avec la presse qui, d'ailleurs, était
sensé le défendre en dénonçant les abus du
pouvoir. Conséquence, une paupérisation catastrophique du pays et
le peuple fut lamentablement victime de cette complicité médias
pouvoir.
Ceci dit, du coté des médias et de ses
professionnels, tout allait favorablement bien. Les médias n'avaient
aucun problème financier parce que le pouvoir prenait toutes leurs
productions en charge, voire même le salaire des journalistes. Rien
n'était plus facile aux journaux de l'époque que d'avoir un
véhicule, affirme Maurice Kayombo.
En raison du statut ambigu des journaux, les éditeurs
se considéraient comme propriétaires des journaux à la
tête dès quels l'Etat Zaïrois les nommaient. Alors avec toute
la légèreté voulu, il y en a de ceux qui sont
allés multiplier leurs bureau femmes, d'autres se sont lancés
dans les entreprises qui n'ont jamais connu de lendemain ; d'autres
encore, comme Mujumbe au Katanga, aussitôt le subside interrompu, ont
choisit la voie de l'hibernation.179(*)
En ce qui concerne la profession, L'Etat était devenu
un état un Etat providence pour les chefs d'entreprise qui recevaient
tout de lui. Ainsi ils ont sacrifié leur profession à cause de
l'argent. La liberté de la presse était tout d'abord
étouffée par les professionnels eux-mêmes, avide de
l'argent. C'est pourquoi ils ont détourné la mission classique
des médias au service du pouvoir de Mobutu, au mensonge, à la
persuasion pour la personnalisation et la personnification du pouvoir
politique.
Les médias à cette époque ont
énormément contribué à la stabilité du
pouvoir de Mobutu, et si la deuxième République a
véritablement détruit ce pays, comme on l'a constaté, les
médias ne doivent pas restés innocents et ils ont joué un
rôle très néfaste à l'égard du pays et de sa
population.
2. Atteintes à la
liberté de la presse (1988-2004).
La RDC depuis 1990, nous nous proposons, pour bien
évaluer le bilan de cette liberté, de parler à la fois des
atteintes à la liberté des journalistes et des dérives
déontologiques.
Concernant la situation de la liberté de la presse dans
ce pays depuis 1990, il est vrai que les lois du pays l'ont belle et bien
garantie. En occurrence la loi n° 96/002 du 22 juin 1996 fixant les
modalités de l'exercice de la liberté de la presse, stipule en
son article8 : « Toute personne à droit à la
liberté d'opinion et d'expression, ... » Pour Marie Soleil
Frère, la loi de 1996 est très libérale puisqu'elle met
fin au monopole étatique sur le secteur de l'information, qui existait
encore de droit (si non de fait)180(*) Mais certains journalistes accusent qu'elle renferme
un caractère liberticide ; si pas elle, d'autres lois
pénales frappant les délits de presse en RDC sont
liberticides.
Par ailleurs, jusqu'en 1996, les journalistes seront
arrêtés et jetés en prison, d'aucun parmi eux travaille
dans les médias officiels seront privé d'antenne.181(*) Lorsque le président
Mobutu prit fuite devant le nouveau libérateur du Zaïre, L. D.
Kabila, les journalistes croyaient qu'ils entraient dans l'ère où
il serait possible d'exercer librement leur métier mais ils furent vite
désillusionnés. Vers le milieu de l'année 2000, Sakombi
Inongo est repris par L. D. Kabila, et fut nommé ministre de
l'information. C'est ainsi qu'il repréhenda les journalistes et les jeta
en prison.
Il suspendit le 14 décembre 2000 par
l'arrêté ministériel n°04/11c/001/2000, dix
chaînes audiovisuelles privées. Depuis 2002 l'odeur de la
démocratie et de la liberté de presse donne de plus en plus une
saveur remarquable. En 2004, on institue une structure d'autorégulation,
la Haute Autorité des Médias (HAM).
3. Situation de la
liberté de la presse et les violations déontologiques
(2004-2006)
Depuis 2004, la situation de la liberté de la presse
n'a pas beaucoup évolué. Pour l'année 2005 par exemple, le
rapport du JED a enregistré 21 cas de privation de liberté, d'au
moins 5 journalistes interpellés, ou incarcérés par mois.
Deux journalistes ont été agressés dans le cadre de leur
travail et 4 ont subi des menaces. Au total donc, si on y ajoute des cas des
pressions administratives, économiques ou judiciaires, ainsi que des cas
de censure, cela fait au moins 37 cas d'attaques directes contre la presse.
Comparativement à l'année précédente où pour
toute l'année, il a été enregistré 23 cas
d'arrestation ou d'interpellation des journalistes.182(*)
Peut-on croire que la liberté de la presse est totale
en RDC ? Il est vrai qu'il n'y a presque plus de journaliste en prison, et
que les journaux et les débats télévisés font
preuve d'une apparente totale liberté. Face à ce constat, Tshivis
T. Tshivuadi, secrétaire général de JED répond
ironiquement ce qui suit : « oui il n'y a pas de
journaliste en prison, mais on est maintenant au stade de la prise en otage des
journalistes. [...] Et s'il y a trop de liberté de presse, c'est
peut-être parce qu'il n'y a plus de presse digne de ce nom, si non
« des médias cacahuètes sans cahier de charge ni grille
de programme, spécialistes de tout et de rien ; d'autres ne sont
rien que les caisses de résonance des idéologies politiques,
fussent elles ubuesques ».
La liberté de la presse ne se mesure pas par le
degré de libertinage de certains titres. Mais au contraire, cela cause
des véritables violations de la déontologie professionnelle.
Voilà pourquoi au cours de cette période plusieurs cas de
violation ont été enregistrés. Ce qui a
témoigné la mauvaise qualité des médias en RDC. Le
rapport de l'observatoire des médias congolais de 2005 nous renseigne
qu'à l'issu du mois de juin 31 cas de violation ont été
retenus.183(*) Faute de
professionnalisme et pauvreté des journalistes, les médias se
sont énormément laissés manipulés par le politique
congolais.
§3. La manipulation des médias par le politique
congolais
1. Les tactiques d'informations et les réseaux de
manipulation de la presse en période électorale
Nous vivons certes à l'âge des médias
instantanés qui nous soumettent à un véritable
bombardement d'image, de symboles et de « faits » dont tous
prétendent accaparer notre attention. Pourtant, plus les progrès
de la « société de l'information »
multiplient les données, les informations élaborées et le
savoir utilisable pour gouverner, plus il peut devenir difficile pour chacun,
et les dirigeants politiques n'y font pas exception, de savoir
réellement ce qui se passe.
Pourtant, complète Pierre Frasnault -
Deruelle184(*), dans le
concret des choses, nous l'avons dit, les choses sont liées et
l'analyses des documents qui suit n'échappera pas aux servitudes de la
pertinence que nous nous sommes donnés :cerner tel aspect du
contexte nous amène totalement à mordre sur ses autres
dimensions, tant et si bien que finalement c'est à un véritable
voyage structural que nous convions notre lecture. Plusieurs tactiques sont
utilisées par les acteurs des médias pour manipuler le message.
Nous allons ici juste citer brièvement quelques unes :
· La tactique d'omission consistant à
supprimer certains faits significatifs ou peu favorables à la
thèse défendue ;
· La tactique des
généralités : consiste à couvrir des
détails susceptibles de susciter une opposition bureaucratique ou
politique.
· Les tactiques temporelles : retardant un
message jusqu'au moment où le destinataire n'aura plus le temps de
réagir.
· La tactique de dribble consiste à rendre le
message plus difficile à percevoir pour le destinataire.
· La tactique nébuleuse : enrobe quelques
faits exacts dans un flot de rumeurs nébuleuses pour créer une
confusion dans le chef du destinataire.
· La tactique du gros mensonge : consistant
à mentir avec preuve et conviction.
· La tactique d'inversion : consiste à
inverser complètement le sens d'un message.
· Etc.
Toutes ces tactiques de manipulation du message sont
utilisées par la presse congolaise soit consciemment ou inconsciemment
surtout en période électorale. Quand aux réseaux de
manipulation de la presse congolaise en période électorale, nous
énumérons tout simplement avec Germain Nzinga Makitu185(*) ce qui suit :
· La pression et la répression
politique ;
· Les contraintes liberticides de l'appareil
judiciaire ;
· La bipolarisation de la scène politique
congolaise ;
· Les dérapages des associations
« culturelles » ;
· La dictature de l'évènement
consistant à offrir aux destinataires une information secondaire pour
réussir à éloigner leur attention des questions vitales et
essentielles.
· L'idéologie culturelle des émissions
religieuses : les journalistes doivent respecter les limites de leur
métier. Se comportant en prédicateur, ils ne respectent pas le
public et endorment d'avantage la population.
· La surévaluation du desk -
distraction ;
· La charge soporifique des spots publicitaires sur
la musique et les produits brassicoles ;
· La pauvreté des journalistes
congolais : le manque de salaire régulier et substantiel, le
déficit des conditions de vie et de travail décentes, l'indigence
de l'employé des médias peuvent exposer ce dernier à
être la proie de l'idéologie du plus puissant.
· Les stratagèmes des dons et cadeaux en
période électorale ;
· L'immense pouvoir des milieux financiers
· Etc.
2. Affaire Kata-kata (égorgeur), une manipulation
médiatique par excellence.
D'après l'accord de paix conclu en décembre 2002
à Sun City, la RDC devant organiser des élections
générales avant le 30 juin 2003, date de la fin théorique
de la transition, qui pouvait être prolongé d'une année. Un
certain nombre de personnes n'ayant pas intérêt à ce que le
pays tienne ces élections démocratiques alimentent les tensions
les plus diverses pour susciter la révolte ainsi beaucoup
échauffés à l'approche du 30 juin 2005. L'affaire
Kata-kata (l'égorgeur) a notamment défrayé la chronique
à Kinshasa peu avant le 30 juin 2005. Un mystérieux criminel a
fait régner une réelle psychose dans la capitale congolaise. Non
seulement il tuait, mais en plus, il charcutait ses victimes. Au lendemain du
30 juin, Kata-kata a disparu. Plus de tuerie, plus de corps
déchiquetés.
Analysons avec D. M'bayo et Ch. Mugagga186(*) qu'au mois de juin 2005, les
médias ont exploité l'affaire Kata-kata, apparemment fondé
sur la rumeur, appuyée par quelques cas de banditisme. Elles ont
montré, de façon quasi quotidienne des cadavres des victimes
attribuées au fameux « Kata-kata ». A la même
période, poursuivent-ils, les reportages diffusés par CEBSTV et
Global TV montraient quelques jeunes gens agitent des machettes
(montrées en gros plan), se déclarant prêt à s'en
servir le jour du 30 juin 2005, qu'il n'avait plus de machettes sur le
marché de Kinshasa, d'autres ont relayé qu'une livraison de
machette avait été volée... laissant entendre ainsi que
tout avait été acheté ou dérobé par une
fraction de la population qui « se tenait prête ».
Analysant ces faits, il ressort que la déontologie a
été transgressée ; il y a eu non respect de
l'obligation de vérité et le non respect de l'obligation de
responsabilité, la manipulation de l'information a été
exécutée dans ce contexte au moyen de la tactique
nébuleuse et du gros mensonge. En fait, l'article 9 du code de
déontologie et d'éthique du journaliste congolais lui en joint
l'obligation de faire preuve de retenu dans la présentation des faits de
nature à mettre en danger ou à nuire aux intérêts
vitaux de l'état de la société. Le traitement de l'affaire
Kata-kata et les machettes par les médias kinois en juin 2005, donnant
consistance à la rumeur au lieu de mener des investigations
sérieuses, a permis d'entretenir l'atmosphère de psychose
à l'approche de la datte du 30 juin.
3. La manipulation des médias par la pratique du
coupage en RDC
Une autre bonne manipulation de la presse est la pratique du
« coupage », néologisme congolais utilisé
pour désigner « cette pratique qui consiste à octroyer
aux journalistes venus couvrir un évènement pour le compte de
leur rédaction respective un cachet dont la hauteur est fixée au
gré des organisateurs, de la manière à motiver pour
rédiger absolument, voire favorablement. »187(*) C'est une vilaine pratique
qui peut être assimilée à une corruption. Le coupage
entache la liberté rédactionnelle du journaliste. Une fois
coupé, le journaliste n'est plus libre dans son expression. Mutinga
affirme que « quand on est coupé, on est
gagné... »188(*)
Le coupage n'est pas différent à la corruption.
Il maintient le journaliste ce que la cueillette est aux congolais,
c'est-à-dire le maintien d'un mécanisme de survie plutôt
que l'octroi d'un véritable salaire.189(*) Cette pratique est étendue sur toute
l'étendu de la RDC avec des néologies variées. Ces
réalités ont forcément une incidence négative sur
l'indépendance et la liberté du travail des médias et des
journalistes, en ce sens qu'elles ne leur laissent pas toujours le choix de
l'angle par lequel ils traitent leurs informations.190(*) Elles ont également
une incidence sur la qualité de leur travail qui épouse bien
souvent les vires des sources d'information et n'a pas toujours les moyens de
saisir les faits dans leur profondeur.
Il faut aussi signaler avec le professeur Mukeni Lapass, avant
de clore ce paragraphe, que la réalité ne permet pas non plus au
professionnel et à l'organe de presse d'exercer leurs
responsabilités dans les informations diffusées qui sont pour la
plupart coproduites par les sources d'information.191(*)
Section III. Quelle politique de communication pour un
journalisme responsable en RDC.
§1. Pour un journalisme de développement pour la
RDC.
1. Ce que doit être un journalisme civique et de
développement
Disons d'entrée de jeu qu'un journaliste est toute
personne employée par une rédaction d'un média
d'information pour rechercher, traiter et diffuser les informations
d'actualité.192(*) C'est cette personne qui a choisi ce métier
passionnant qui consiste à persuader, à influencer, à
façonner le destin des personnes, à interpréter les
aspirations des gens, à rendre compte des réussites et
échecs des politiciens, (...) à inspirer, à
réveiller les sentiments et à susciter des émotions,
etc.193(*) Le
journaliste congolais est encore loin d'être qualifié à
l'instar des ses confrères des pays développés.
Le journaliste congolais a pour mission d'informer et
d'éduquer la masse afin de l'éclairer et de l'amener ainsi
à être le moteur de son développement. C'est pourquoi il
doit disposer des atouts nécessaires ; Signalons que la
liberté d'expression est un droit fondamental. La presse ne peut pas
jouer son rôle d'éveilleur des consciences si la liberté
d'expression n'est pas garantie et pratiquée par la loi.194(*) Mais il n'y a pas de
libertés sans responsabilité .Ainsi le journaliste doit d'abord
être conscient de son sous développement avant de prétendre
l'extirper auprès de son auditoire. Il doit non seulement être
conscient des imperfections qu'il traîne avec lui et qui l'handicapent
dans l'exercice de son métier et dans son épanouissement propre,
mais aussi connaitre à fond les maux dont souffre ce peuple. Et pour ce
faire, quelques pistes peuvent le guider.
Somme toute, l'Etat est aussi responsable pour la promotion
d'un journalisme civique et de développement en RDC. Il doit offrir un
cadre légal sûr et constant pouvant subventionner les journaux
spécialisés de vulgarisation et de conscientisation sur les
problèmes cruciaux de santé, d'agriculture, etc. Promouvoir les
radios rurales privées en leur assignant les rôles
socio-économique de développement il inclura dans le programme
académique des journalistes et des communicologues les cours de presse
spécialisées et des stages obligatoires dans les milieux ruraux.
Il encouragera enfin les producteurs et réalisateurs radio-tv qui se
penchent sur ces problèmes.195(*)
2. Le journalisme politique et la reconstruction de la
RDC
Depuis son indépendance, la RDC n'a connu que
destruction et pillage permanent. Dans cette situation, la presse n'est pas
restée innocente ! Entre les années 1994 - 2001 le Congo est
devenu l'endroit de guerre civile sur les frais des congolais, affirme
Théodore Hanf.196(*) Le pays a été détruit pendant
plusieurs années. Sa reconstruction nécessite la mobilisation de
toutes les couches de la population.
Pour sa reconstruction, la RDC a besoin d'un journalisme
politique responsable. Celui qui, au-delà de donner avec
fidélité une information, se permet à commenter sur toute
information, à donner son opinion, à dénoncer ce qui ne va
pas et à adresser des recommandations respectives pour faire sortir le
pays d'une situation de crise que l'on dénonce. Le commentaire
journalistique, affirme Philippe Riutort,197(*) tend alors à devenir essentiellement
prédictif en essayant d'anticiper en permanence les conséquences
éventuelles des jeux tactiques auxquels se livrent les politiciens.
La reconstruction nationale exige de nouveaux comportements
que la presse (les journalistes) doit (doivent) susciter en informant, en
formant et en éduquant correctement le public (...) La presse doit
éviter de renforcer les antagonismes traditionnels, le clivage entre la
capitale et les provinces, la distance entre dirigeants et dirigés, car
la reconstruction nationale est l'affaire de tous les citoyens.198(*) Pendant cette période
de reconstruction, les journalistes doivent assumer pleinement leur mission du
contrôle de gestion de la chose publique. Ils doivent le faire avec
beaucoup de professionnalisme, de crainte qu'ils ne se confondent aux
propagandistes politiques comme nous l'avions assisté pendant les
élections de 2006. La RDC a donc besoin d'un véritable
journalisme politique qui s'investisse dans l'investigation.
3. L'investigation journalistique en RDC.
Les journalistes congolais ne sont pas du tout capables de
dénicher le secret de la mauvaise gouvernance de nos hommes politiques.
Soit ils sont étouffés par ceux-ci, soit il y a tout simplement
manque d'une enquête journalistique digne de ce nom.
Au sujet de l'enquête journalistique, Charles
Onana199(*) nous apprend
que « Le reporter qui rend compte par son propre travail et ses
propres initiatives, des questions importantes sur lesquelles des personnes ou
des organisations souhaitent garder le secret est digne du nom
d'enquêteur. » En claire, le journaliste qui est capable de
dénicher des secrets biens gardés ou de tirer au clair une
situation confuse et inextricable est sans aucun doute un journaliste
d'investigation. Le journaliste d'investigation est obligé de chercher
non seulement des faits cachés, mais aussi le sens caché des
faits plus ou moins évidents.200(*) Il n'y a pas de domaine qui puisse être
épargné de l'investigation. L'enquête peut se faire dans
les domaines de la vie sociale.
Les nécessités de l'enquête, nous apprend
Daniel Bougnoux201(*),
exigent du journaliste non seulement qu'il résiste aux pressions ou
à diverses vénalités, mais encore qu'il retarde le moment
de militer lui-même, de s'engager pour la bonne cause ou pour accoucher
l'histoire, et qu'il combatte ses propres intimes convictions autant que celles
de sa rédaction ou de son réseau de relation. Ce qui importe est
de donner l'information avec objectivité. La vérité est la
règle d'or pour un journaliste. Les journalistes, pour la plupart
amateur fortement politisés, comme c'est le cas en RDC, rejettent
l'objectivité sous prétexte qu'elle était une forme
déguisée de préjugé. Ainsi ils produisent une
presse radicale qui ne donne que l'information et dépourvue de tout
commentaire, ni analyse approfondie. Et cela couvre beaucoup de secrets.
La question d'objectivité et de vérité
nous semble très complexe ; en effet il est de bon ton d'admette
que l'objectivité n'existe pas, puisque toute vision est subjective,
forcement partiale et que la vérité est hors de la portée
humaine. Et Bernard Porte202(*) n'a-t-il pas, d'ailleurs,
déclaré : « je soutiens que
« l'objectivité », toujours invoquée comme
une vertu suprême du reporter, est par nature
impossible » ? La seule question véritable est donc
l'honnêteté du choix et de l'interprétation. La question
d'objectivité ne devrait pas être un prétexte d'entretenir
un secret qui, parfois devient même un secret de polichinelle. Les
journalistes congolais peuvent donc produire une presse alternative, plus
professionnelle qui garde le goût des opinions, en expliquant que
« donner des faits aux lecteurs sans leur donner
d'interprétation, comme tentent de le faire les quotidiens au nom de
l'objectivité, revient à brouiller les
cartes. »203(*) Mais elle se donne les moyens de documenter ses
critiques de la société.
Avant de mettre un terme à ce point, nous proposons
avec Hunter du point de vu de psychologie et méthode du journalisme
d'investigation, les étapes de la trajectoire de l'investigation
journalistique : la perception des faits, la recherche de base,
l'immersion, la résistance et la composition ou la définition.
§2. Les médias et le développement de la
RDC.
1. Renforcement des capacités et de la culture
médiatique en RDC
S'il est vrai que le pluralisme et la diversité
médiatique est déjà un acquis pour la RDC, vu des
multiples entreprises médiatiques qui se créent du jour au
lendemain, il est aussi vrai que ces médias existent dans des conditions
de précarité très avancées. C'est pourquoi la
presse qu'ils produisent, est d'une qualité médiocre, alors
qu'étant considérée comme le « miroir de la
société »204(*) la presse a pour mission d'inciter au
développement, d'informer, transmission entre le peuple et le
pouvoir.
Pour que les médias arrivent à contribuer
positivement à la lutte pour le développement, il faut qu'ils
évoluent dans un environnement politique, économique et technique
sain. Il est donc impérieux que les médias congolais renforcent
leurs capacités et que par leur production, la RDC puisse renforcer la
culture médiatique afin que ceux-ci contribuent énormément
au développement du pays. Les médias ont pour ce fait besoin de
l'aide multiforme. C'est dans cet ordre d'idée que Lena
Johanson205(*) soutient
que les bailleurs de fond doivent coordonner leur action, étant
donné que les efforts et les fonds sont gaspillés quand ils ne
sont pas appliqués à des stratégies du même type.
Elle souligne que ces stratégies devraient prévoir un soutien
durable aux médias, notamment en renforçant les structures, la
crédibilité et le professionnalisme.
Pour Aidan White206(*) l'aide accordé à la profession, doit
se concentrer davantage sur les journalistes et leur besoins, et moins sur les
infrastructures. Il est intolérable que ceux-ci soient pris pour cibles
et leur sécurité menacée. Selon lui, le mépris du
statut des journalistes est dans le monde entier, largement rependu et
profondément enraciné. Il ajoute cependant que la mise en place
de l'INSI contribuera grandement à créer la confiance au sein de
la profession.
En somme, pour Rohan Jaya Sereka,207(*) cette tentative de
créer une structure médiatique pluraliste pourrait être
vouée à l'échec si la population considère qu'il
s'agit simplement d'une création de l'ex-puissance occupante. Sa
meilleure chance de suivi est, selon lui, de défendre la profession et
de prendre la tête de l'opposition contre toute loi répressive sur
la presse.
2. La contribution des médias au développement
de la RDC
Associer les médias au développement de la
nation nous semble, en termes de complémentarité, être une
tautologie quand on considère que le rôle de la presse est
d'apporter l'information qui conforte la société dans son
rôle de gestionnaire du destin de tous.208(*) Mais les médias peuvent aussi contribuer
à la destruction du pays. Nous l'avons, bien sûr, constaté
dans notre pays des médias qui n'étaient qu'au service d'un
pouvoir monarchique détracteur et ceux incitant à la haine. Il y
a donc nécessité d'introduire la notion du développement
au sein des médias congolais.
Les médias congolais doivent privilégier les
critères de l'information ci-après réunis par Albert
Hester et Wai Lan J. To209(*) : le développement, la
responsabilité sociale de l'information, l'intégration nationale
et le critère de l'éducation. Tant il est vrai que le public
achète les journaux, nous apprennent Edmund C., Malcom et
Autres210(*),
essentiellement pour quatre raisons : se tenir au courant, un souci
d'intégration sociale, se distraire et mieux décider. Il est donc
indispensable de :
· Couvrir les activités du gouvernement et des
hommes politiques ;
· Couvrir les actualités à chaud et les
« features » : la couverture éventuelle de
l'actualité constitue l'essentielle du contenu d'un journal, mais il
faut aussi analyser le passé et anticiper l'avenir.
· Analyser les sujets qui s'imposent : tels que
l'alimentation, le logement, l'emploi et la carrière, etc.
Parmi les sources d'information, Mireille Duteil211(*) nous propose, les
déclarations officielles, les commissariats, les services de
sécurité, les cours de justices, les conseils municipaux, les
chambres de commerce, les douanes les aéroports, les gares et les
hôpitaux.
Au Congo, l'information signifie développement ;
elle doit viser une plus grande cohésion des masses autour des objectifs
communs. Les médias devraient dans ces conditions orienter leurs
informations vers une analyse des problèmes du pays de manière
honnête. L'information livrée au public doit être utile. Le
journaliste doit éviter de tomber dans le sensationnalisme, l'injure et
la diffamation. La critique de l'action gouvernementale est l'une des missions
des médias. La critique n'est utile que quand elle est constructive.
La presse doit se sentir partie prenante de la bataille du
développement de la société et de la critique doit
s'insérer dans cette philosophie.212(*) Pour que l'action des médias soit efficace,
nous estimons que les informations doivent être de plus en plus
ciblées vers les objectifs précis, telles les informations sur
les droits de la personne humaine, les droits de la culture de la paix, sur la
protection de l'environnement, sur la santé reproductive, etc.
En somme, la programmation de l'audiovisuel congolais doit
être améliorée afin que ceux-ci puissent diffuser des
émissions pouvant contribuer au développement de la RDC. Si les
annonceurs peuvent influencer à la programmation des médias
privés, cela n'est pas le cas pour les médias publics dont la
mission première est d'être au service du grand public et non
celui des annonceurs, ni du gouvernement ; voilà pourquoi son
programme doit être riche en émission n diversifiée.
3. Type d'émissions
audiovisuelle contribuant au développement.
La RTNC doit produire et diffuser des émissions
d'information d'actualité générale, internationale,
africaine, congolaise, régionale et locale. Lors des élections,
elle diffuse un dispositif spécifique d'information permettant aux
citoyens de saisir les enjeux des élections. La RTNC, dans ces relations
avec le public, veillera à accorder une attention particulière
aux avis et aux demandes d'information des auditeurs et
téléspectateurs. Elle diffuse également des
émissions culturelles, scientifiques et d'éducation permanente,
magazine et documentaires.213(*)
Par ailleurs, la RTNC ne doit pas omettre dans son programme
des émissions de divertissement, des oeuvres cinématographiques
et de fiction télévisée, des émission de nature
commerciales, la promotion de la diffusion d'oeuvres africaines et congolaises,
elle doit contribuer au développement de l'industrie audiovisuelle
indépendante, la conservation et la valorisation des archives, la
collaboration avec les télévisions locales et communautaires, la
collaboration avec la presse écrite, la collaboration avec le
cinéma qui n'existe presque plus en RDC, la participation à la
création radiophonique, les coopérations
internationales.214(*)
Quand aux médias audiovisuels privés, ces types
d'émissions que nous venons juste d'énumérer ci-dessus,
peuvent leur être une source d'inspiration vu leur pauvreté
d'émission. Jean-Marie Dikanga Kazadi n'a-t-il pas souligné
qu'à propos de la grille des programmes, certaines radios sont devenues
tout simplement des relais idéologico-culturels de l'occident ? Il
est un mode chez nous dans l'univers des ondes hertzienne qui veut que toute
radio privée pour bien paraître et pour faire sérieux doit
se brancher sur une radio périphérique.
Somme toute, les médias audiovisuels nationaux doivent
coût que coût améliorer leurs grilles des programmes dans la
vision du projet que nous proposons ; car la conséquence de se
référer aux médias étrangers est que le public
consomme passivement des informations et des émissions
élaborées selon la sensibilité et le regard des
occidentaux. Cette attitude comporte le danger d'asseoir des idéologies
et des valeurs culturelles délibérément importées.
Au bout du compte, cette situation tient certainement à
l'imprégnation et au manque des ressources financières et
humaines qualifiées pour gérer une entreprise de cette
spécificité.
§3. Vers un espace médiatique responsable pour la
RDC.
1. Eradication de la
pauvreté dans l'espace médiatique congolais.
Avant toute analyse, il faut bien rappeler ici avec Lucien
Sfez215(*) que le niveau
économique, celui d'une économie globale des médias, est
fondamentale. Le rôle de la publicité, en tant que
régulateur, est capital. Partant, le capital publicitaire peut
s'orienter dans telle ou telle direction, selon qu'il y a (et combien) ou non
des télévisions privées, une presse nationale nombreuse ou
non, une presse régionale puissante ou non ? Voilà des
données que des responsables de médias ne peuvent ignorer avant
d'investir.
Signalons également que le mode de financement des
médias a toujours une répercussion sur le contenu
médiatique et sur l'exercice de la liberté de la presse et du
journalisme. Comment voulez-vous que les journalistes de Mirador TV par exemple
jouissent de leur liberté et dans leur mission d`éduquer la
masse, puissent dénoncer l'excès de l'alcoolisme dans le milieu
kinois alors que leur entreprise est financée à 80% par l'une des
grandes sociétés brassicoles de la place, la Bralima?
Voilà pourquoi, sous la deuxième République, étant
donné que les médias étaient financés à 90%
par les subventions de l'Etat, les journalistes ont volontiers tué la
liberté de presse et ont transformé leur métier, en un
simple instrument de la propagande du MPR.
Par ailleurs, il faut aussi reconnaître que les
médias congolais fonctionnent dans un milieu subissant une situation
économique catastrophique. La crise économique que traverse la
RDC, aggravée par les pillages successifs (1991, 1993), puis les guerres
dites « des libérations » (1997 - 2002), a
plongé le pays dans une situation chaotique et
désespérée. La corruption et la débrouille se sont
généralisées, y compris dans les milieux de la
presse.216(*)
Dans un contexte où la publicité est presque
inexistante et attribuée aux organes sur base d'accointances politiques,
où la population est trop démunie pour acheter un journal dont le
prix équivaut à plusieurs repas, seul survivent les médias
qui disposent d'un « sponsor » (politique ou bailleur de
fonds). L'expérience de la radio Okapi qui doit apprêter 8
millions de dollars par an pour son fonctionnement, montre que
l'équilibre, la neutralité et la présence sur l'ensemble
du territoire, élément indispensable à une information
vraiment pluraliste, n'est pas facile.
Face à cette situation, il faut mettre sur pied des
mécanismes pouvant faire éradiquer la pauvreté dans cet
espace. Dans le service public des médias, nous proposons que celui-ci
soit financé par une subvention de l'état, votée dans le
budget par l'assemblée nationale. A la subvention de l'état
s'ajoute les redevances du public, et les fond issus de la publicité et
vente des programmes.
Quant aux médias privés, l'Etat doit assainir
sérieusement cet espace. Un média incapable de signer le contrat
avec ses journalistes doit carrément être fermé. Nous
sommes tout à fait d'accord avec Kombo Ntonga217(*) qui pense qu'il faut lutter
contre ces chaînes de radios et de télévision qui poussent
comme des champignons pas pour favoriser la promotion socioprofessionnelle des
hommes des médias. Elles sont, en général sans ressources,
non viable et des « ligablo »pour ses
propriétaires.
Il est également possible que ces médias fassent
des coalitions pour obtenir peu de médias mais fort, au lieu d'en avoir
nombreux mais très faibles. Il faut aussi réglementer le prix de
la publicité auquel tous les médias devront être stricts
et unis. Ils doivent de même améliorer leur contenu pour gagner la
sympathie de leur public. Pour la presse écrite spécialement, il
faut qu'elle arrive à connaître sa clientèle et chercher
comment satisfaire ses goûts. En revoyant le prix des journaux à
la baisse, on pourra arriver à augmenter le nombre des lecteurs
fidèles et révolutionner la presse écrite.218(*)
2. Pour une presse de
qualité en RDC.
On ne peut pas prétendre éradiquer la
pauvreté dans l'espace médiatique congolais sans chercher
à bannir toute médiocrité de son contenu. Les deux vont
toujours ensemble. Sur le marché de vente, le prix d'un produit varie
selon sa qualité. Il nous arrive parfois à nous poser la question
de savoir s'il existe vraiment une presse de qualité au Congo. Pour tout
observateur et analyste averti, la RDC n'est pas encore à la hauteur de
produire une presse de qualité ; et cela pour plusieurs raisons.
D'abord, des mécanismes de formation sont
inadaptés. Les dérives et lacunes des médias congolais
dans la couverture des événements politiques et autres doivent
sans doute beaucoup au manque de formation des journalistes. Pourtant, Kinshasa
dispose, à ce jour, de trois structures de formation initiale des
journalistes : Institut facultaire des sciences de l'information et de
communication (IFASIC), faculté de communication sociale de
l'Université Catholique du Congo (UCC), et le département des
sciences de l'information et de la communication de l'Université de
Kinshasa (Unikin). S'y ajoute l'Institut Congolais de l'Audiovisuel (ICA),
Belle Campus, UPN, etc.
L'IFASIC souffre de la carence totale d'infrastructures, de la
motivation d'enseignants aux connaissances obsolètes et de la
surpopulation estudiantine ; la faculté de communication sociale de
l'UCC est plutôt orientée vers la recherche en communication
sociale et vers la formation des « communicateurs sociaux»
destinés au départ à servir les médias
confessionnels. Quant au département de communication de l'Unikin, il
demeure relativement virtuel, ne disposant d'aucune infrastructure pratique
pour l'encadrement des étudiants. Aucune des ces écoles de
formation ne propose un programme réellement adapté aux
réalités pratiques de l'exercice de la profession.219(*)
En suite, parmi les doyens de la profession, très peu
sont des modèles à suivre, étant donné qu'ils ont
déjà été empoisonnés du système
liberticide du MPR, de la pratique du coupage, etc. Cette situation pousse le
public paupérisé à se désintéresser
totalement de la presse nationale. Enfin, s'est ajouté aussi
l'éclatement au sein de la profession du fait à la fois des
oppositions politiques de la dispersion géographique des journalistes et
de l'absence de structure professionnelle consensuelle.220(*)
Somme toute, pour arriver à obtenir une presse de
qualité en RDC, il faut premièrement chercher à
résoudre les trois grands problèmes que nous venons de
déceler ; deuxièmement écarter de la profession tous
les non professionnels; et finalement créer une nouvelle dynamique des
journalistes qui ont une connaissance pure et n'ont rien hérité
du Mobutisme.
3. L'avenir du journalisme
en RDC : le plus beau métier du monde.
Pour un pays à multiples problèmes comme la RDC,
la responsabilité du journaliste est grande. C'est elle qui
résout la question de l'indépendance de la rédaction, de
la liberté de la presse. Le journalisme n'est pas une tache facile. On
attend du journaliste qu'il informe parfaitement. Informer, en effet, exige
beaucoup de rigueur, une discipline de la pensée et de sens, un grand
sens de la mesure et de l'équité, une curiosité de tous
les instants, une probité sans faille, une culture
générale solide, une capacité de travail jamais mise en
défaut ainsi que l'élaboration d'une méthode
éprouvée...
Le journalisme est le plus beau métier du monde. Il est
une passion dévorante qui ne peut être assimilée et
humanisée que par la dure confrontation avec la réalité.
Nul ne peut comprendre l'attraction magnétique qu'elle exerce, sans
cesse renforcée par le caractère imprévisible de la vie,
s'il ne l'a pas dans le sang. Nul ne peut comprendre l'exaltation
extraordinaire créée par une information, la pure euphorie que
l'on ressent en récoltant les premiers fruits de ses efforts et la
débâcle morale qui suit l'échec, s'il ne les a
vécues personnellement. Nul ne peut s'accrocher à une profession
si incompréhensible et si prenante, où le travail semble
terminé chaque fois que le journal part sous presse ou par ondes, pour
reprendre avec plus d'intensité encore dès l'instant suivant,
sans ménager le moindre repos, s'il n'est pas né pour ça,
s'il n'est pas prêt à vivre pour cela et pour cela
seulement.221(*)
Cette forte conception du journalisme nous amène
à proposer ce qui suit :
1. Que la loi redéfinisse le journaliste
professionnel afin d'écarter les imposteurs de la
profession ;
2. Nous plaidons pour la création de l'ordre
national des journalistes comme c'est le cas chez les médecins et les
avocats;
3. Que le régulateur exige le projet de la grille
des programmes avant d'autoriser l'ouverture d'une maison de
presse ;
4. Que le ministère de travail Soumette les
entreprises de presse aux mêmes exigences salariales que les autres
entreprises commerciales.
Conclusion
En somme, à travers ce chapitre, nous avons ressorti
différents rapports que les médias ont établis avec le
pouvoir politique de la deuxième république à la
transition ; nous avons en suite analysé les répercussions
de chaque rapport vis-à-vis de la profession journalistique et en fin,
nous avons jeté un regard sur l'avenir du journalisme en RDC.
En effet, les médias ont établi trois rapports
avec le pouvoir au fil de l'histoire politique du pays. Pendant la
deuxième République, il a existé des rapports de
subordination des médias au pouvoir politique ; pendant la fin de
la deuxième République et la transition mobutienne, il y'a eu des
rapports d'émancipation et de contre pouvoir des médias
vis-à-vis du pouvoir politique ; et depuis l'avènement de
l'AFDL jusqu'aux élections de 2006, nous avons constaté
l'existence des rapports d'accompagnement du pouvoir politique par les
médias et inversement. Pendant cette période, nous avons
assisté à la diversification, à l'indépendance et
à l'autonomie médiatique.
Au regard de tous ces rapports, il ressort que les
médias congolais évoluent dans un système politique de
communication assez complexe. Il n'est ni totalitaire, ni autoritaire, ni
même libéral, non plus à responsabilité social. Ce
pendant, c'est le résultat de tous ces systèmes. En fait, le
système congolais renferme les caractéristiques de tous ces
systèmes à la fois suivant la diversité des rapports que
les médias ont établis avec le pouvoir politique.
En RDC, depuis 1965, le journalisme politique se confondait
à la communication politique. Les médias sont commandités
par les personnalités politiques qui les financent. Le pouvoir
médiatique s'est incorporé au pouvoir exécutif de la
deuxième république. Depuis 1990 les médias ont
changé leur façon de traiter les informations. Nombreux se sont
permis de dénoncer les abus du pouvoir. Ils ont énormément
lutté pour le changement politique. Dans tous les rendez-vous de
démocratisation du pays, ils étaient présents.
Utilisés toujours par les politiciens, les médias congolais ne
sont toujours pas à mesure de gagner toute la confiance du public
congolais. Pendant les conflits, ils ont été soit vecteur de
guerre ou acteur de paix.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de ces analyses, il est clair que l'information
journalistique et technique se place dans l'espace couverte par nos
études, aux antipodes de la communication politique. Nous avons
suggéré au terme de ce travail avec Bougnoux222(*)que l'action et la
communication politique relevaient pour partie du même charme. Il semble
donc vain de manoeuvrer sur ce terrain, qui est aussi celui du lien affectif et
identitaire avec une raison éprouvée dans
l' « administration des choses ». L'évolution
contemporaine du journalisme politique peut être (rapidement)
décrite comme un désalignement progressif à l'égard
du champ politique et un glissement vers une
« analyse politologique » prenant appui sur
l'interprétation des sondages d'opinion.223(*)
Etre journaliste politique n'est pas synonyme de se passer
pour agent du marketing politique ; car l'exploitation politique faite des
sondages publiés par les médias, par exemple, entraîne
certaines personnes à se méfier des journalistes commis au
traitement de ce type d'information224(*). Néanmoins le journaliste est un citoyen qui
a droit à une opinion ; il a donc le droit de s'engager
politiquement. Mais ce qui est prohibé c'est l'exploitation de la presse
pour défendre des intérêts partisans. La bonne façon
de faire c'est de séparer les faits du commentaire, de
l'analyse.225(*)
En fait, à coté du journalisme d'information,
celui qui relate la matière brute, peut aussi exister un journalisme de
commentaire, la critique, la chronique, le portrait, la tribune libre et bien
sûr l'éditorial. Le commentaire donne une interprétation,
une analyse de l'information qu'il accompagne. Il doit être plein de bon
sens et très clair. La forme la plus élaborée du
commentaire, c'est l'éditorial. Il s'agit d'un article prenant position
sur un fait (d'actualité) et engageant la responsabilité morale
du journaliste...226(*)
Ce pourquoi, nous plaidons pour l'introduction
systématique du mode conditionnel dans l'usage de la phrase
journalistique. En effet, le journalisme classique nous apprend que, pour
raison d'exigence de dire la vérité, rien que la
vérité, la phrase journalistique doit toujours être
à l'indicatif227(*). Et nous en somme tout à fait d'accord, pour
un journalisme d'information. Cependant, en ce qui concerne le journalisme de
commentaire, nous trouvons raisonnable que la phrase journalistique soit
quelque fois au conditionnel pour marquer la possibilité à la
seule fin de laisser le public, lui-même, conclure sur les faits.
Le pyrrhonisme corrobore à notre opinion quand il
professe que le sage ne doit rien affirmer parce que tout est incertain. (...)
il se déclare dans l'impossibilité de savoir jamais si les choses
sont telles qu'elles apparaissent.228(*) A part la raison d'incertitude, l'usage du monde
conditionnel dans la phrase journalistique s'avère aussi indispensable
dans la mesure où l'information à diffuser pourrait susciter des
réactions graves dans le chef du public. En occurrence une information
pouvant amener au soulèvement du peuple, comme l'assassinat d'un chef de
l'Etat. Ce pourquoi le mode conditionnel aura pour fonction de préparer
la morale du public avant de confirmer l'information.
Parlant de système médiatique convenable pour la
RDC celui à responsabilité sociale nous apparait plus
raisonnable. Il faut que les médias congolais deviennent
indépendants dans tous les nivaux. Il est donc impérieux que
ceux-ci soient régulés par une instance neutre et
indépendante du pouvoir politique comme ce fut la HAM. Il s'agira du
conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC). Quant
à la problématique de l'indépendance financière des
médias, nous lançons une sonnette d'alarmer contre tous ceux qui
militent pour la subvention de l'Etat aux médias privés ;
ceci risquerait aux médias de retourner dans la cage d'or. Affirmons
avec B. Powell229(*)
qu'un grand journal qui entend garder l'indépendance de ses jugements,
doit posséder d'abord l'indépendance financière.
Au bout du compte, les médias peuvent agir comme
catalyseurs entre les acteurs politiques, économiques et sociaux, par la
mise en perspective des problèmes et des solutions innovantes aux quatre
coins du monde. Pourquoi les médias ne deviendraient-ils pas aussi
un« outil d'espoirs » pour l'humanité ? Je
posais la question au début du livre, déclare Laurent de
Chérisey, et j'ai mené une partie d'enquête avec les jeunes
journalistes de l'agence Reporters d'Espoirs.
L'apparition aujourd'hui d'une telle agence est un signe.
C'est une aide au développement de ce qu'on pourrait appeler un
« journalisme de solution » : un journalisme qui
n'enferme pas le public dans l'angoisse pour faire de l'audimat mais qui met en
lumière l'énergie, l'intelligence, la créativité
des bâtisseurs du monde. Ces bâtisseurs sont infiniment plus
nombreux et plus attirants que les destructeurs ; pourtant on nous les
montre peu. Sont-ils moins séduisants ? Certainement pas.
Alors ? Alors il y a tout un système à faire
évoluer : celui que le sociologue Denis Muzet appelle
« mal info », comme José Bové parlait de la
« mal bouffe ».230(*) il s'agit de faire révolutionner la
communication orientée vers les solutions. Fletcher Peacock231(*) nous conseil à ce
sujet d'arroser les fleurs. Pas les mauvaises herbes !
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3. Entretien tenu avec Maurice KAYOMBO, un doyen du
journalisme et l'actuel secrétaire exécutif de l'UNPC en Avril
2009.
TABLES DE MATIERES
EPIGRAPHE
I
DEDICACE
II
AVANT-PROPOS
III
INTODUCTION GENERALE
1
1. PROBLEMATIQUE.
1
2.HYPOTHESES.
3
3.METHODOLOGIE DU TRAVAIL.
4
4.CADRE THEORIQUE
6
5.INTERET ET CHOIX DU SUJET
8
6.DELIMITATION DU SUJET
9
7.PLAN SOMMAIRE
9
CHAPITRE I : POUVOIR POLITIQUE ET
MEDIAS : GENERALITES
11
SECTION I. LE POUVOIR POLITIQUE
11
§1. Terminologie et théorisation
des concepts.
11
1. Notions du pouvoir
11
2. Etude du terme politique.
12
3. Ce qu'est le pouvoir politique
13
§2. Organisation du pouvoir politique et
régime politique.
14
1. Organisation des pouvoirs publics :
14
2. Les formes de gouvernement :
15
3. La théorie de séparation des
pouvoirs :
16
§3. La bonne gestion du pouvoir
politique
17
1. Nécessité de bien gérer le
pouvoir politique :
17
2. La démocratie comme moyen de la bonne
gouvernance :
18
3. Les institutions démocratiques :
20
SECTION II. : LES MEDIAS DANS LA BONNE
GOUVERNANCE
21
§1. Généralités sur
les médias
21
1. Etude du concept média :
21
2. Evolution des médias :
22
3. Fonctions et influence sociale des
médias :
23
§2. Les médias face à la
participation politique.
24
1. La responsabilité politique des
médias :
24
2. L'influence politique de l'information
médiatique
25
3. Rôles des médias dans la politique
des entreprises :
27
§3. L'environnement politique des
médias
28
1. L'emprise de l'Etat sur les
médias :
28
2. La régulation des médias et
l'environnement politique:
30
3. Les médias en transition : une
activité à but lucratif
31
SECTION III. LES GRANDS SYSTÈMES POLITIQUE
DES MEDIAS
33
§1. Les médias dans les rapports
des pouvoirs
33
1. Les médias et le pouvoir politique :
les ressorts d'une influence.
33
2. Les relations journalistiques.
34
4. Différents rapports entre
journalistes et sources.
35
§2. Les systèmes politiques de
communications
37
1. L'institutionnalisation des moyens de
communication
37
2. Le système soviet communiste et le
système autoritaire :
38
4. Le système libéral et de
responsabilité sociale
39
§3. Etude comparative de quelques cas sur
la politique médiatique.
40
1. Le système occidental (cas des :
USA, Grande Bretagne, France)
40
2. Le système oriental (Thaïlande,
Bangladesh)
42
3. Le système tiers-mondiste (Zimbabwe,
Burkina Faso)
43
CONCLUSION
45
CHAPITRE II : MEDIAS EN RDC : DE
LA DEUXIEME REPUBLIQUE A LA TRANSITION.
46
SECTION I. CONCEPTION POLITIQUE DES MEDIAS SOUS
DIFFÉRENTS RÉGIMES.
46
§1. Personnalisation et personnification
du pouvoir au Zaïre (1965 - 1988).
46
1. Présentation du régime de la
deuxième République
46
2. Doctrine et idéologie du Régime de
la deuxième République
47
3. Impact de la personnalisation et de la
personnification du pouvoir politique
49
§2. La démocratisation du pouvoir
politique au Zaïre
51
1. Nature du processus de
démocratisation
51
2. Les acteurs du processus de
démocratisation.
52
3. La conférence Nationale Souveraine comme
acte fondateur de la démocratie.
53
§3. De l'avènement de l'AFDL aux
élections de 2006.
54
1. Les guerres « pour la
démocratie » et la rupture du processus démocratique
(1996-2002)
54
2. Le dialogue inter-congolais et le nouvel ordre
politique.
55
3. Les élections et fin de la
transition.
56
SECTION II. SITUATION DES MEDIAS CONGOLAIS SOUS
DIFFÉRENTS RÉGIMES POLITIQUES
58
§1. Médias sous la deuxième
République.
58
1. Etat de lieu des médias
58
2. Analyse de la situation juridico
déontologique des médias pendant la deuxième
République
59
3. Problèmes majeurs des médias
zaïrois
62
§2.La libération des médias
sous la transition.
63
1. La démocratisation de l'espace
médiatique
63
2. Les contraintes des médias pendant le
début de la transition
64
3. les dures réalités des
médias privés pendant la démocratisation.
65
§3. Efflorescence des médias sous
la transition Kabiliste
66
1. Evolution actuelle des médias
congolais
66
2. Les médias Congolais, quelques
constats.
67
3. cadre juridique et réglementaire des
médias.
68
SECTION III. LA RÉGULATION DES MEDIAS
CONGOLAIS : PROSPECTIF, PISTES ET PERSPECTIVES
70
§1. Diagnostique sur la régulation
des médias en RDC
70
1. Les dérives déontologiques des
médias et les défis de la bonne gouvernance.
70
2. Les régulateurs et l'environnement
juridique des médias en RDC
71
3. L'efficacité de la HAM dans la
régulation des médias.
73
§2. Politiques et régulation des
médias en Afrique
74
1. Les modèles de régulation des
médias en Afrique
74
2. La régulation des médias
cybernétiques en Afrique
75
3. Régulation du contenu local des
médias audiovisuels
77
§3. Les perspectives sur la
régulation des médias en RDC
78
1. Le pluralisme et la diversité
médiatique en RDC
78
2. Viabilité et durabilité du service
public de l'audiovisuel en RDC.
80
3. L'avenir de la Régulation des
médias en RDC.
81
CONCLUSION.
82
CHAPITRE III. : LES POLITIQUES
MEDIATIQUES EN RDC DE LA DEUXIEME REPUBLIQUE A LA TRANSITION
84
SECTION I. LES MEDIAS DANS LEURS RAPPORTS AVEC LE
POUVOIR POLITIQUE EN RDC
84
§1. Les rapports de subordination des
médias par le pouvoir politique pendant la deuxième
République.
84
1. Relatif respect de la presse par les acteurs
politiques (1965-1970)
84
2. La cage d'or de la presse (1971-1980).
85
3. Refus de libération de la cage d'or
(1981-1988).
86
§2. Rapports d'émancipation et de
contre pouvoir des médias vis-à-vis du pouvoir politique
(1988-1997).
88
1. Ouverture démocratique de l'espace
politique et émancipation des médias.
88
2. La presse rouge dans la lutte pour la
démocratisation du pouvoir politique
89
3. les médias bravent le pouvoir politique
malgré la terreur.
90
§3. Rapports d'accompagnement du pouvoir
politique par les médias et inversement (1997-2006)
92
1. Les médias et les conflits en RDC.
92
2. les tortures sans trace des journalistes par les
politiques.
93
3. Les guerres des médias pendant les
élections de 2006.
94
SECTION II. ANALYSE CRITIQUE DE LA QUALITÉ
DES MEDIAS FACE AUX DIFFÉRENTS RAPPORTS.
96
§1. Etude évaluative sur la
professionnalité et le contenu des médias.
96
1. De la professionnalité et du contenu des
médias sous la deuxième République.
96
2. l'analyse du journalisme sous la transition
mobutienne
97
3. critique du contenu médiatique depuis
1997.
99
§2. Bilan de la liberté des
médias de la deuxième République à la
transition.
100
1. Situation de la liberté de la presse sur
la politique médiatique au Zaïre.
100
2. Atteintes à la liberté de la
presse (1988-2004).
102
3. Situation de la liberté de la presse et
les violations déontologiques (2004-2006)
103
§3. La manipulation des médias par
le politique congolais
104
1. Les tactiques d'informations et les
réseaux de manipulation de la presse en période
électorale
104
2. Affaire Kata-kata (égorgeur), une
manipulation médiatique par excellence.
106
3. La manipulation des médias par la
pratique du coupage en RDC
107
SECTION III. QUELLE POLITIQUE DE COMMUNICATION POUR
UN JOURNALISME RESPONSABLE EN RDC.
109
§1. Pour un journalisme de
développement pour la RDC.
109
1. Ce que doit être un journalisme civique et
de développement
109
2. Le journalisme politique et la reconstruction de
la RDC
110
3. L'investigation journalistique en RDC.
111
§2. Les médias et le
développement de la RDC.
113
1. Renforcement des capacités et de la
culture médiatique en RDC
113
2. La contribution des médias au
développement de la RDC
114
3. Type d'émissions audiovisuelle
contribuant au développement.
116
§3. Vers un espace médiatique
responsable pour la RDC.
117
1. Eradication de la pauvreté dans l'espace
médiatique congolais.
117
2. Pour une presse de qualité en RDC.
119
3. L'avenir du journalisme en RDC : le plus
beau métier du monde.
121
CONCLUSION
122
CONCLUSION GENERALE
124
BIBLIOGRAPHIE
127
TABLES DE MATIERES
132
* 1 Winkin Yves, La
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* 2 Miège Bernard,
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* 7 Wolton Dominique,
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* 8 Edmond,
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La communication. Etat des savoirs, op. cit., p. 132.
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* 12 Kayembe A. op.
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* 13 Cité par
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* 14 Balle, Francis,
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* 21 Gourévitch Jean
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* 22 Guillien R. et Vincent
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* 23 J. W.
Lapierre, « Le pouvoir politique », in
Encyclopedia Universalis, paris, 1990, p. 851.
* 24 Ibidem, p.
563.
* 25 Ntumba-Luaba, Droit
constitutionnel général, Kinshasa, éditions
Universitaires d'Afrique, 2005, p. 289.
* 26 Duverger M. cité
par Ntumba-Luaba, op. cit., p. 307.
* 27Ntumba-Luaba, op.
cit.,, p. 319.
* 28 Jolivet R., Cours
de philosophie, Paris, éd. Emmanuel Vitte, 1955 p. 422.
* 29 Burdeau G. et Alli
cité par Ntumba-Luaba, op. cit., p. 330.
* 30 Ntumba-Luaba, op.
cit., p. 343.
* 31 J. W. Lapierre,
« Le pouvoir politique », in Encyclopedia
Universalis, op. cit., p. 563.
* 32 P. Ngoma-Binda, La
participation politique, éd. Ifep, Kinshasa, p. 143.
* 33 P. Ngoma-Binda, op.
cit., p. 157.
* 34 Ibidem, p.
143.
* 35P. Ngoma-Binda, op.
cit., p. 157.
* 36 Giovanni Sartori,
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* 37 P. Ngoma-Binda, op.
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* 43 P. A. Martel,
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Cit. p. 934.
* 44 Idem.
* 45 Jacquinot G.
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médias, Numéro spécial), 33,1-4(1981) cité par
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* 48 Stiglitz Joseph,
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* 49 Ibidem. p.
42.
* 50 Besley T et Autres,
« Les médias et la responsabilité
politique » ; in Thoveron, op. cit., p. 64.
* 51 Schiller R.,
« L'exubérance irrationnelle des médias », in
Thoveron (Dir.), op. cit., p. 113.
* 52 Strömberg D.,
« Information et influence politique », in Ibidem, p.
137.
* 53 Ducky A. et Zingales
L., « Le rôle des médias dans le gouvernement
d'entreprise », in Thoveron, op. cit., p. 143.
* 54 Ibidem, p.
144.
* 55 Ducky A. et Zingales
L., « Le rôle des médias dans le gouvernement
d'entreprise », in Thoveron, op. cit., p 184.
* 56. Idem, p.
184.
* 57. Djankow, S., op.
cit., p. 208.
* 58 Krug P. et Price M.,
« L'environnement juridique des médias », in
Thoveron, op. cit., p. 243.
* 59Krug P. et Price M.,
op. cit.
* 60 Carrington T. et Nelson
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l'hégémonie de l'économie », in Thoveron
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* 61 Idem
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* 69G. Kikaya, B., Notes de
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* 70 Kikaya, B., op.
cit., P. 14.
* 71 Bala- Bala, M.,
Cours d'étude comparée de politique de communication, L1
journalisme. Université de Kinshasa, inédite, 2007-2008, p.
11.
* 72 Bala- Bala, M., op.
cit., p. 11.
* 73 Bertrand, J.C., La
déontologie des médias, Paris, éd. PUF,
« Que sais-je ? », 1997, p. 12
* 74 Ibidem, p.
13.
* 75 Bertrand J-C., op.
cit., p. 12.
* 76 Idem.
* 77. Bertrand, JC., Les
médias aux Etats-Unis, Paris, éd. PUF « Que
sais-je ? », 1997, p. 6.
* 78. Ibidem, p. 13
- 14.
* 79 Bala-Bala, M., op.
cit., p. 18.
* 80 Bala- Bala, M., op.
cit., p. 15.
* 81 Ibidem, p.
11.
* 82 Kavi Chongkittavorn,
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* 91 Mutamba M., op. cit.,
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* 92Mutamba M., op.
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* 103 Mabiala M. N.,
op. cit., 2006, pp. 46-47.
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* 110 Kabeya, op. cit.,
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* 127 Kayembe, A., op.
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* 128 Ibidem, p.
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* 129 Kayembe, A., op.
cit., p. 45.
* 130 Ibidem., p.
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* 133 Pungi Lino,
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* 134Ibidem, p.
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* 135 Kibiswa N. K.,
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fraîchement reconquise », in Paroles d'Afrique centrale,
op. cit., p.119.
* 136 Mulopo Kisweko,
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à la bonne gouvernance, dans Médias et bonne
gouvernance », in Médias et bonne gouvernance, op.
cit., p. 86 - 88.
* 137 Mulopo Kisweko,
op. cit., p. 91.
* 138 Frère M. S.,
op. cit., 2008, p. 32.
* 139 Président de
la Ham 2003 - 2006.
* 140 Guillou - P.,
cité dans « Libertés et
régulation » ; tiré du Dictionnaire critique
de la communication, op. cit., p. 991.
* 141 Jill Hills,
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in Politique et régulation de l'audiovisuel, Londres,
éd. Art.19 2003, p. 39.
* 142 Ibidem, p.
62.
* 143 Bougnoux D., op.
cit., p. 97.
* 144 Ibidem, p.
83.
* 145 Russel
Honeyman ; « La réglementation de la radiodiffusion par
satellite en Afrique à l'heure de la convergence des tics »,
in Politique et régulation de l'audiovisuel, op. cit., p.
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* 146 Agnola, M. et Le
Champion, R., La télévision sur Internet, Paris, PUF,
« Que sais-je ? », 2003, p. 118.
* 147 Russell Honeyman,
op. cit., p. 81.
* 148 Ibidem, p.
194.
* 149 Karithi, op.
cit., p. 189.
* 150 Kayembe A. et
Autres, op. cit., p. 8, 9 et 10.
* 151 Nyamnjoh F.,
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critique des modèles concurrents, » in Tawana, op. cit.,
p. 129.
* 152 Dikanga Kazadi,
« Médias audiovisuels privés et publics : quelle
contribution au développement de la nation ? » In
Mutamba, op. cit., p. 71.
* 153 Mbaine, E. A.,
« Viabilité et durabilité du service public de
l'audiovisuel, in Tawana, op. cit., p. 156.
* 154 Ibidem, p. 167.
* 155 Mbaine, E. A.,
op. cit., p.170.
* 156 Hills Jill, op.
cit., p. 57.
* 157 Frere M.
S., op. cit., 2007 p. 47.
* 158 Entretien tenu avec
Kayombo Maurice, journaliste de la presse écrite et actuel
secrétaire exécutif de l'UNPC, en avril 2009.
* 159 Banga F.,
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éd. Baobab, 2004, p. 14.
* 160 Banga, F., op.
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* 161 Ngoma-Binda,
« Les médias et la lutte pour le changement politique au
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1998, p. 80.
* 162 Ngoma-Binda,
« Les médias et la lutte pour le changement politique au
Congo » ; tiré de Mutamba M. (Dir.), Plaidoyer
pour un journalisme civique et de développement, Kinshasa, Ifep,
1998, p. 80 - 81.
* 163 Marie Soleil
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de guerre ou acteur de paix, Paris, éd. GRIP, Institut Panos Paris
2005, p. 99.
* 164 Ngoma-Binda, op.
cit., p. 82 - 83.
* 165 P. Ngoma - Binda,
op. cit., p. 90.
* 166 Ibidem, p.
98.
* 167 Banga F.
politique et église face aux médias, op. cit., p. 22 -
23.
* 168 Kayembe A., op.
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* 169 Mputu B. J. R.,
« Dures réalités pour une chaîne privée
dans le paysage audiovisuel congolais » in Regard sur la presse
congolaise du Congo belge à celui de Kabila sans oublier le Zaïre
de Mobutu, Kabeya (Dir.), Paris, L'Harmattan, 2003, p. 74-84.
* 170 Idem.
* 171 Frère M. S.,
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Institut Panos 2007, p. 5, 7, 8 et 9.
* 172 Kabeya P., op.
cit., p. 19.
* 173 Entretien ténu
avec Maurice Kayombo, un doyen du journalisme et l'actuel secrétaire
exécutif de l'UNPC, en Avril 2009.
* 174 M. S. Frère,
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acteurs de paix, Paris, Grip, 2002, p. 103.
* 175 Banga F.
politique et église face aux médias, op. cit., p. 22 -
23.
* 176 M.S. Frère,
op. cit. p.104.
* 177 Kayembe, A., op.
cit., p. 81.
* 178 Kayembe, A., Op.
Cit., p. 84.
* 179 L'hibernation est le
fait que pendant l'hiver certains animaux s'endorment et attendent que le
soleil vienne les réveiller. Ainsi ces journaux ont arrêté
d'éditer afin d'attendre que le gouvernement vienne les réveiller
en les finançant.
* 180 Frère
M.S., op. cit., 2002, p. 111.
* 181 Banga F. ;
op. cit., p. 22-23.
* 182 T. Tshivuadi,
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* 219 Frère M.
S., Médias et conflit, op. cit., p. 126.
* 220 Ibidem, p.
128.
* 221 Marquez Gabriel
Gracia, « Le plus beau métier du monde » ; in
Droit de l'information ; op. Cit., p. 327.
* 222 Bougnoux D., op.
cit., p. 89.
* 223 Ibidem, p.
89.
* 224 Ndele A.,
« Le sondage en période électorale; entre l'information
et le marketing politique », tiré de Presse et sondage en
période électorale, Kinshasa, IFASIC 2000, P. 21.
* 225 Mulopo - Kisweko V.,
« Le traitement de l'information politique en période
électorale ». Tiré de Mbelolo (Dir.) Etat de droit
et élection : rôle des médias, Kinshasa, IFASIC
1999, p. 31.
* 226 Kanyengele D.,
« Journalisme d'information et journalisme engagé pendant la
période électorale... » Tiré d'Ibidem,
p. 36.
* 227 De Maesencer P.,
« A vous l'antenne ». Précis de journalisme
radio ; Paris, éd. Nouveaux Horizons, ARS 1992.
* 228Jolivet R. op.
cit., p. 241.
* 229Baden Powell,
Route de succès, Paris, éd. Niestle 1955, p. 22.
* 230 De Chérisey
L., Recherche volontaire pour changer le monde, Paris, éd.
Presse de la renaissance, 2008, p. 381 - 382.
* 231 Fletcher Peacock,
Arroser les fleurs. Pas les mauvaises herbes ! Une stratégie
qui révolutionne les relations : professionnelles, amoureuses et
familles, Québec, éditions de l'Homme, 1999.
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