UNIVERSITE MOHAMMED V-AGDAL
FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES
ECONOMIQUES ET SOCIALES
RABAT- AGDAL
UNITE DE FORMATION ET DE
RECHERCHE :
ECONOMIE INTERNATIONALE
Investissements Directs Etrangers et Politiques
d'Attractivité : Cas du Maroc
THESE POUR L'OBTENTION DE DIPLOME DES ETUDES
SUPERIEURES
Présentée et soutenue publiquement
par :
Mr Mustapha MAGHRITI
Jury
Mr Driss BenAli
Professeur à la FSJES de Rabat-Agdal
Président
Mme Mouna
Cherkaoui Professeur à la FSJES de Rabat-Agdal
Rapporteur
Mr Saadia
Boutahlil Professeur à la FSJES de droit Rabat-Agdal
Rapporteur
Décembre 1998
INTRODUCTION GENERALE
« Le renforcement de l'attractivité
des nations pour les investissements étrangers est devenu, depuis la fin
des années 80, le nouvel impératif des politiques industrielles,
au Nord comme au Sud »
Charles-Albert Michalet.
Les questions d'investissements directs étrangers (
IDE) et des politiques d'attractivité ont fait l'objet, dans la
période récente, d'une très abondante
littérature.
Trois raisons semblent expliquer cet intérêt:
* Les relations économiques internationales ont
connu en cette fin du XXème siècle un
développement qui a érigé le marché mondial en
guide essentiel et incontournable des ambitions des nations. Cette nouvelle
réalité a débouché sur une tendance à la
globalisation économique, financière et technologique sous les
effets multiples de la nouvelle dynamique des IDE et de la mobilité des
capitaux à l'échelle internationale qui se trouve à sa
base.
Cette dynamique de la globalisation est l'oeuvre principale
de nouveaux acteurs. Ces derniers sont les firmes multinationales (FMN)1(*); les 200 grands réseaux
ont un chiffre d'affaires de 5900 Milliards de Dollars, soit le tiers du PIB
mondial2(*)
Cette réalité s'est traduite par un processus de
croissance des interdépendances entre les nations et des groupements
régionaux rendant la captation des ressources extérieures comme
une composante de plus en plus importante dans la constitution des revenus des
nations.
· On constate progressivement que les nouvelles
générations de modèles de croissance et
développement dépendent de leur capacité endogène
à constituer au sein de leurs espaces nationaux de grands groupes
capables de générer une dynamique interne contribuant à
accroître leur pouvoir d'attractivité des réseaux
transnationaux et des investissements directs qu'ils drainent.
· On constate à l'échelle de toutes les
composantes du système de l'économie mondiale, bien que de
façon différenciée selon les pays et les régions,
une tendance à la rareté relative des ressources, tant publiques
que privées, allouées au financement de la croissance et du
développement et ce dans des contextes nationaux marqués par
l'augmentation continue de la demande sociale dans les domaines les plus
stratégiques, notamment l'emploi, la santé, l'éducation,
la formation.
La faiblesse de l'épargne intérieure
ajoutée à un système international de financement de
développement de plus en plus sélectif3(*) fait de l'investissement direct
étranger l'enjeu d'une réelle compétition entre les
nations. D'où l'importance croissante accordée par les Etats,
partout dans le monde, aux politiques d'attractivité.
Cette sélectivité de l'IDE soulève une
double question:
Pourquoi les firmes multinationales choisissent-elles
d'investir et délocaliser leurs productions dans un pays par rapport
à un autre? Pourquoi une FMN produit-elle en Thaïlande et non pas
en France?
La sélectivité de l'IDE et la compétition
entre les nations qui en résulte nous interpelle des interrogations sur
les politiques d'attractivité et de localisation de l'IDE
développées par le Maroc.
En effet, face à cette surenchère entre les
Etats pour attirer les IDE, le Maroc a érigé toute une panoplie
de mesures attrayantes (la charte de l'investissement, instauration du
marché de change, déréglementation de change...etc.) pour
localiser les capitaux étrangers.
Une question se pose: Est-ce que les
politiques d'attractivité instaurées par le Maroc ont-elles
permis de drainer un flux d'investissement direct étranger
d'envergure?
Dans le cas contraire, quels sont les facteurs
derrières leur flux limité?
Nous allons essayer tout au long de ce travail de
répondre à ces différentes questions.
Ainsi, notre travail se subdivise en trois chapitres, le
premier est réservé à une revue de littérature
faisant lumière sur la diversité des approches sur les
déterminants des IDE. Le second est consacré à la
présentation des politiques de localisation des IDE tout en
appréciant cette dynamique d'attractivité et en faisant ressortir
les principales entraves qui limitent leur flux.
Le troisième chapitre sera réservé aux
gisements d'attractivité que le Maroc doit creuser pour figurer sur la
« Short list » des investisseurs étrangers.
LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS:
«UNE REVUE DE LITTERATURE » INTRODUCTION
:
La décision d'investissement à l'étranger
nécessite des études préalables plus difficiles que la
décision d'investissement national.
En effet, le contexte politique, financier, les circuits
économiques des pays étrangers sont mal connus, les incitations
fiscales étrangères et les législations sociales
différent selon les pays, les comportements sociaux sont particuliers.
Ces décisions d'investissement à l'étranger occupent une
place importante dans la littérature économique et ont fait
l'objet d'un débat très animé entre théoriciens de
l'économie internationale.
En effet, de multiples théories ont été
élaborées pour approcher les investissements directs à
l'étranger; elles ont analysé les raisons d'implantation et de
délocalisation des entreprises multinationales à
l'étranger. Ces investissements ont sensiblement évolué
(au niveau de leur nature, forme, modalité, orientation) au fil des
années et les théories reproduisent, sur le plan conceptuel, ces
changements.
Jusqu'aux années soixante-dix, la plupart des IDE ont
été effectués par des entreprises américains, en
réponse à la croissance des marchés des pays de la
communauté économique européenne.
Dans le milieu des années 70, il y a eu
décélération des investissements américains en
Europe, en même temps, que s'accéléraient les ID
européens et Japonais à l'étranger.
La crainte d'un climat protectionniste à inciter les
entreprises à se délocaliser pour contourner les barrières
douanières (investissements du Japan en Europe dans la perspective du
marché unique).
Ce chapitre commencera par définir ce que l'on entend
par investissement direct à l'étranger (section
I) avant d'exposer les théories explicatives des motifs
d'implantation des entreprises multinationales à l'étranger
(section II).
Section I: Investissements directs étrangers:
Définition et concept.
L'investissement direct étranger (IDE) est une notion
qu'il n'est pas aisé à définir. Elle est complexe et
statistiquement difficile à évaluer.
Il faut faire en premier lieu le distinguo entre l'IDE et
l'investissement en portefeuille.
Les IDE sont définis par le fond monétaire
international (FMI) comme les investissement destinés à
créer ou à accroître une forme d'intérêt
permanent dans une entreprise et qui entraînent un certain contrôle
sur la gestion de cette dernière.
On entend généralement par investissement
direct:
-L'achat, la création ou l'extension de fonds de
commerce aux succursales.
-Les différentes opérations ayant pour effet de
prendre ou d'accroître le contrôle d'une société
à savoir:
Les opérations en capital: prises de participation,
souscription à des augmentations en capital
Avances, prêts et cautions.
Une autre définition retenue par l'organisation
mondiale du commerce (OMC) ou la conférence des nations unies pour le
commerce et le développement (CNUCED) définit l'IDE comme
l'action d'un investisseur, basé dans un pays donné (pays
d'origine), qui acquiert des actifs dans un autre pays (pays d'accueil), avec
l'intention de les gérer. Autrement dit, c'est au niveau du pouvoir de
gestion qu'on distingue un investissement direct d'un investissement en
portefeuille. Ce dernier est constitué des titres financiers:
obligations, actions et autres titres qui conservent un caractère de
placement sans objectif de participation à la gestion. Ces
investissements de portefeuille, effectués par des particuliers, des
entreprises ou des services publics, concernent principalement les
souscriptions publiques (bons du trésor) et les emprunts sur le
marché des capitaux privés.
Lorsqu'une entreprise effectue un investissement direct
à l'étranger, elle devient une multinationale.
Cependant, la définition ci-dessus pose plusieurs
problèmes de méthode qui ne pourront être abordés
ici:
-à partir de quel part du capital (20%, 25%...)
tracera-t-on la frontière entre IDE et investissement en portefeuille?
La nécessité statistique conduira à établir des
seuils qui auront des significations différentes selon les cas. Une
entreprise qui détient 5% du capital d'une autre, lorsque l'ensemble
des actions est extrêmement réparti dans le public, possède
un pouvoir de gestion réel, tandis que la détention de 20% du
capital face à un actionnaire ne donnera même pas le droit
à la minorité de blocage. Les Etats-Unis ont mis la barre
à 10% la plupart des pays européens à 20%.
-D'autre part, la détention du capital n'est pas le
seul moyen d'exercer un pouvoir étranger sur des entreprises
étrangères sur les entreprises nationales, sans
nécessité de participation au capital: crédit
international, sous-traitance et autres pouvoirs d'influence. Il existe
également plusieurs formes d'alliances industrielles où la
gestion est par définition partagée, tout en s'accompagnant de
transferts d'investissements et de pouvoir de gestion?
-La dernière question a trait à
l'impossibilité d'assimiler les IDE et les transferts de capitaux entre
pays (dans un sens au moment de l'investissement et dans le sens opposé
au moment du rapatriement des profits). En effet, les IDE ne se limitent pas
à des importations nettes d'actifs au profit des pays d'accueil, lors
d'une création d'un rachat ou d'une augmentation de capital. Une part de
plus en plus grande d'IDE résulte du réinvestissement local des
bénéfices nationaux (IDE sans transfert de capitaux) ou d'emprunt
local (également sans transfert international). De même une part
de plus en plus grande des profits réalisés sera effectuée
à des opérations internationales sans rapatriement vers le pays
d'origine. Ces mouvements d'investissements sans transfert international
conduisent à dire que les flux d'IDE dépassent dans tous les
pays, les statistiques issues des balances des paiements.
Dans le cas marocain, les investissements étrangers
figurent, au niveau de la balance des paiements, dans le compte de capital et
d'opérations financières du secteur privé sous le nom de
prêts et investissements. Ce sous-compte, lui même, est
réparti en:
-Investissement direct
-Investissement en porte feuille
-Autres, il s'agit des prêts et avances en comptes
courants d'associés. Le tableau ci-dessus illustre et localise la place
des investissements directs au niveau de la balance des paiements.
TABLEAU N° 1 BALANCE DES PAIEMENTS AU
MAROC
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RECETTES
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DEPENSES
|
SOLDES
|
A-COMPTE DES TRANSACTIONS COURANTES BIENS
Marchandises générales
Biens importés sans paiement
et réexportés après transformation
Achats de biens dans les ports
SERVICES
Transports
Voyages
Services de communication
Services d'assurance
Redevances et droits de licence
Autres services aux entreprises
Services fournis ou reçus par les administrations
publiques N.C.A
REVENUS
Revenus des investissement privés
Revenus des investissement et des emprunts publics
TRANSPORTS COURANTS
Publics
Privés
B-COMPTE DE CAPITAL ET D'OPERATIONS
FINANCIERES
CAPITAL
Transferts des migrants
OPERATIONS FINANCIERES
SECTEUR PRIVE
Crédits commerciaux
Prêts et investissements
SECTEUR PUBLIC
Crédits commerciaux
Prêts
Opérations avec le FMI
ENGAGEMENTS EXTERIEURS
Comptes étrangers en DH convertibles
Comptes en DH convertibles RME
Comptes convertibles à terme
Autres
AUTRES OPERATIONS
Règlements intervenus à partir des comptes
étrangers en DH convertibles N.C.A
Ajustement au titre du transport et assurance sur
marchandises
D-ECART STATISTIQUE TOTAL
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Source : Office des Changes
TABLEAU N° 2 REPARTITION DES
INVESTISSEMENTS ETRANGERS PAR NATURE
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Recettes
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Dépenses
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- Investissement étrangers:
Investissements directs
Investissement en portefeuille
Prêts et avances en comptes courants
d'associés
-Total
|
|
|
Source : Office des Changes
SECTION II: les théories explicatives des
investissements directs étrangers:
Au cours de cette section, nous allons passer en revue les
approches théoriques des IDE, ainsi que quelques appréciations de
celles-ci.
On passera en revue:
-Les approches des zones monétaires
-Les théories fondées sur le commerce
international
-Les approches basées sur l'organisation de
l'entreprise
-Les théories synthétiques, ainsi que les
approches récentes des IDE.
1-LES APPROCHES DES ZONES MONETAIRES:
Le contenu de cette approche est apparu pour la
première fois dans deux travaux de R.Z Aliber (1970 et 1971).
R.Z.Aliber explique l'implantation des firmes
multinationales par le pouvoir qu'à la monnaie du pays
d'origine.
En effet, selon lui, l'avantage des FMN sur les firmes locales
provient du fait que leurs actifs sont toujours exprimés dans la devise
forte de leur zone monétaire.
Ainsi, grâce au taux de change, qui résulte de la
confrontation de la monnaie du pays d'accueil (faible) et de la monnaie du pays
d'origine (forte), les filiales des FMN se trouvent mieux placées sur le
marché des capitaux que les firmes locales: conditions
débitrices plus avantageuses, coefficients de capitalisation boursiers
plus élevés.
En somme, le taux de change va agir de deux façons
contradictoires sur la décision d'investissement à
l'étranger:
-D'abord, en se délocalisant la FMN contourne la
contrainte du taux de change qui pénalise la compétitivité
de ses exportations;
-En suite, le taux de change permet une
dépréciation de la valeur boursière des firmes locales au
regard des aptitudes d'acquisition des FMN.
Dans les deux cas, la délocalisation de la production
devient une opportunité que la FMN doit saisir.
L'approche de R.Aliber a fait l'objet de plusieurs reproches,
entre autres:
-Cet économiste fait de la variable monétaire
l'élément focal de sa thèse; il existe d'autres variables
qui commandent la décision d'investir à l'étranger.
2-LES APPROCHES THEORIQUES SUR LE COMMERCE
INTERNATIONAL:
Ces approches accordent un rôle primordial aux
structures des marchés en matière d'implantation à
l'étranger.
Les entreprises qui investissent à l'étranger
doivent disposer d'un avantage monopolistique ou compétitif relatif
à l'un des quatre facteurs suivants:
* Le coût du capital
* Les dépenses en recherche et développement
* Les économies d'échelle
* Les dépenses publicitaires
Ces avantages doivent être suffisamment importants pour
compenser les coûts d'implantation à l'étranger.
Les théories basées sur la structure des
marchés se retrouve dans la théorie du cycle du produit de
R.Vernon, la théorie des marchés imparfaits de S.Hymer, la
théorie de l'internationalisation de J.Buckley et M.Casson ainsi que
dans les recherches de Knicker Boker.
2-1-LA THEORIE DU CYCLE DU PRODUIT:
La théorie du cycle du produit a été
élaborée par un économiste américain R.Vernon
(1966). Elle énonce que l'investissement direct étranger
constitue une période dans le cycle de vie d'un produit des firmes
oligopolistiques.
Les différentes étapes dans le cycle de vie d'un
produit sont les suivants:
-La première étape est la période de
l'innovation et de la création du produit. L'entreprise dispose d'un
avantage technologique et elle peut l'exporter sans avoir encore de
concurrence étrangère. Le produit n'est pas encore
standardisé.
-La deuxième étape est celle de la maturation et
standardisation du produit. L'entreprise cherche alors à exploiter son
innovation sur les marchés étrangers, les exportations sont plus
importantes.
-Au cours de la troisième phase, le produit est bien
standardisé la concurrence se fait plus forte sur le marché
intérieur. Donc, la firme chercher à localiser la production
à l'étranger, là où des coûts salariaux, ou
autres, plus faibles (du fait de l'imperfection des marchés) permettront
une fabrication des produits à un prix plus bas et réexporte une
partie de sa production vers la société mère.
La théorie du cycle du produit explique de nombreuses
délocalisations de firmes multinationales industrielles à
l'étranger dans les années 60 et 70 (firmes multinationales
américaines en Amérique latine, au Mexique, en Hong-Kong,
multinationales européennes dans des pays d'Afrique, en Corée du
sud, multinationales Japonaises dans les pays d'Asie du Sud-Est).
Elle met également d'accent sur le fait que les
avantages des firmes multinationales ne sont pas permanents, mais
évoluent dans le temps.
Dans va version la plus récente, elle explique aussi
pourquoi les FMN ne peuvent se maintenir longtemps dans certains secteurs.
Lorsque la technologie est simple et l'investissement élevé, il y
a risque important, car les entreprises du pays hôte peuvent rapidement
assimiler le savoir-faire des multinationales. Il y a alors des pressions
importantes de la part des gouvernements pour obtenir le contrôle de la
firme implantée dans le pays. C'est ce qui s'est passé dans le
secteur minier pétrolier.
Cependant, si les deux premières phases exposées
par R.Vernon ont souvent été suivies par les FMN
françaises ou Japonaises, celles-ci ne suivent
généralement pas la troisième phase qui concerne la
réexportation dans le pays de la société mère.
2-2-. LA THEORIE DES MARCHES IMPARFAITS:
La théorie de l'investissement direct étranger a
été développée en 1960 par un économiste
canadien, S.Hymer qui a commencé par critiquer la théorie
néo-classique décrivant les mouvements de flux de capitaux par le
niveau des taux d'intérêt. Celle-ci considère que les
capitaux passent des pays où les capitaux sont abondants, et donc le
taux d'intérêt bas, vers les pays où les capitaux sont
rares et le taux d'intérêt élevé.
S.Hymer a montré que cette théorie ne pouvait
pas expliquer les investissements croisés Etats-Unis-Europe, ou
Etats-Unis-Japon, ou encore Japon-Europe, c'est à dire entre les pays
où les capitaux sont abondants. De surcroît, les firmes
multinationales empruntent souvent sur les marchés locaux. Enfin,
l'implantation à l'étranger est le fait d'un nombre relativement
faible de firmes avec des caractéristiques particulières.
Il fallait donc trouver une autre explication à
l'investissement direct étranger. S.Hymer explique que ce sont
les imperfections des marchés de produits et de facteurs qui constituent
les principaux déterminants de l'investissement direct.
« Il est évident que, dans un environnement
où régnait le libre échange, sans aucune barrière,
où la concurrence serait parfaite, l'exportation serait la solution la
plus fréquemment adoptée ».4(*)
Dans un environnement imparfait, les flux d'investissements
directs à l'étranger constituent en quelque sorte une
réponse à l'imperfection des marchés.
Ces flux n'apparaissent que lorsqu'il y a des
déséquilibres, et ils contribuent à réaliser de
nouveaux équilibres.
Les imperfections des marchés peuvent être
crées :
-Par les entreprises qui diversifient les produits, ou qui
détiennent un brevet.
-Par les gouvernements qui peuvent établir des
barrières douanières, des quotas à l'importation ou
organiser des marchés protégés.
Les entreprises étrangères doivent donc
s'implanter à l'intérieur de la zone protégée pour
concurrencer les firmes locales.
2-3. LA THEORIE DE L'INTERNATIONALISATION DES
MARCHES:
La théorie de l'internationalisation des marchés
a été approchée par M.Casson et P.J.Buckley. C'est une
théorie qui fait une synthèse de plusieurs théories. Ils
tentent d'expliquer pourquoi les sociétés s'implantent à
l'étranger.
Avant la seconde guerre mondiale, les firmes s'implantent
à l'étranger car elles craignent de manquer de matières
premières, donc elles «internalisent » les marchés
de matières premières. C'est ce qui explique les investissements
dans les industries extractives: mine de fer, de cuivre, gisement de
pétrole. L'investissement direct permettait une intégration
verticale, qui assurait une sécurité de l'offre.
Après la seconde guerre mondiale, les
sociétés sont devenues multinationales quand elles disposaient de
savoir-faire, de technologie....
Elles ont internalisés les marchés de
technologie, de produits intermédiaires, qui étaient
imparfaits.
D'après P.J.Buckley et M.Casson, les produits
intermédiaires sont souvent incorporés dans des brevets, du
personnel, des biens d'équipement. Les marchés de ces produits
sont imparfaits, donc les entreprises deviennent internationales.
Pour maintenir un avantage compétitif, la firme doit
rester propriétaire de l'information dans les domaines de la recherche,
de la gestion, du Marketing, de la technologie.
A.Rugman explique clairement pourquoi la possession d'une
information mène à l'investissement direct:
« L'information est le produit intermédiaire
par excellence...Il n'y pas de marché de vente de l'information
créé par l'entreprise multinationale, et donc pas de prix pour
elle...La firme multinationale est conduite à créer un
marché interne pour pallier l'absence d'un marché externe. Le
marché interne de la FMN est une réponse efficiente à
l'imperfection exogène du marché dans la détermination du
prix de l'information...La production par des filiales est
préférable à la vente de licences ou de franchises puisque
celles-ci ne peuvent bénéficier du marché de la
multinationale ».
La théorie de l'internationalisation des marchés
intègre la théorie du cycle du produit et de plus tient compte de
la situation de l'entreprise qui planifie plusieurs produits pour son
marché national et pour les marchés étrangers. Elle
intègre la théorie des marchés imparfaits et la prolonge.
Toutefois, elle est difficile à tester, car les marchés sont
justement imparfaits. Elle ne s'intéresse pas à la
multinationalisation des services.
3-LES APPROCHES BASEES SUR L'ORGANISATION DE
L'ENTREPRISE:
Ces théories tentent d'expliquer les décisions
d'investir à l'étranger par une approche managériale ou
une approche basée sur le comportement de la firme.
3-1. L'APPROCHE MANGERIALE:
De nombreux auteurs ont mis l'accent sur le rôle
joué par les « managers » des grandes entreprises,
dont le capital est dispersé dans le public.
Les objectifs de la grande entreprise, d'après
W.Baumol, deviendraient alors la maximisation des ventes sous la contrainte
d'un profit minimum. Depuis longtemps a été mis en
évidence le rôle des managers dans la décision d'investir
à l'étranger. E.Penrose avait montré que la croissance de
la firme va de l'exploitation de nouveaux produits à la conquête
de nouveaux marchés extérieurs. Mais l'expansion à
l'étranger était surtout vue à travers les acquisitions
à 100% ou les créations de nouvelles entreprises.
J.D.Richardson a élaboré un modèle qui
tente d'expliquer les raisons de la décision d'implantation à
l'étranger. Il y aurait dans l'entreprise deux ensembles
décisionnels:
-Un ensemble économique objectif, avec un objectif de
profit moyen à long terme.
-Un ensemble de « préférences
spatiales » fonction de l'horizon spatial des dirigeants.
3-2. L'approche basée sur la stratégie de
l'entreprise:
A.Aharoni a souligné que deux séries de motifs
expliquent l'investissement direct à l'étranger:
- Un stimulus externe: crainte de perdre un marché,
concurrence étrangère sur son propre marché...
- Un stimulus interne: la volonté de certains
dirigeants de s'implanter à l'étranger. Il est certain que, pour
s'implanter à l'étranger, il est indispensable que la direction
générale ait intégré la dimension internationale et
manifeste la volonté de devenir multinationale. Certains entreprises
deviennent très rapidement multinationales (Air Liquide, Cap Gemini
Sogeti, Michelin, Nestlé...). D'autres, au contraire, ont longtemps
exporté leur production avant de s'établir à
l'étranger (Toyota, Matsushita...).
Les entreprises peuvent adopter une stratégie offensive
ou défensive.
* La stratégie défensive:
Les firmes s'implantent alors à l'étranger pour
conserver leur part de marché, pour bénéficier d'avantages
de coûts, de technologie...De même, les entreprises qui se trouvent
dans les secteurs où les économies d'échelle sont
importantes s'implantent à l'étranger pour augmenter leur
production et amortir leurs dépenses de recherche et
développement plus rapidement.
Ce type d'investissement s'observe souvent dans les secteurs
oligopolistiques (firmes automobiles...).
* La stratégie offensive:
L'entreprise qui dispose d'un savoir-faire décide de
s'implanter à l'étranger lorsqu'elle est déjà bien
implantée dans son propre pays. Toutefois, elle peut, lorsqu'elle
dispose d'une technologie de pointe, décider de s'implanter d'abord
à l'étranger pour toucher rapidement un grand marché
(Technomed...)
La stratégie internationale fait partie maintenant de
toutes les grandes entreprises et intéresse également les PMI. En
effet, le nombre de firmes appelées à devenir multinationales
augmente sensiblement.
L'analyse de A.Aharoni explique de nombreux investissements
directs. Cependant, il ne donne pas d'explications sur les décisions
d'expansion prises par les filiales étrangères
elles-mêmes.
3-3. La théorie de Y.Tsurumi:
Y.Tsurumi a expliqué l'efficacité des
entreprises japonaises par rapport aux entreprises américaines par des
raisons concernant la gestion. D'après cet auteur, la plus grande
compétitivité et l'internalisation plus efficace des firmes
japonais est due.
-à une meilleure organisation.
-au rôle des maisons de commerce japonaises (sogo
shocha).
Il a schématisé les modèles
américains et les modèle japonais de la façon
suivante:
Dans les modèles américains, seuls les managers
réfléchissent sur les décisions stratégiques. Au
contraire, dans le modèle japonais, les cadres moyens et
supérieurs sont aussi impliqués dans ce processus. Tous les
employés sont incités à s'intéresser aux objectifs
à long terme. Le personnel de l'entreprise acquiert dans l'entreprise sa
formation et sa promotion. De plus, dans le modèle japonais, il existe
des liaisons entre les fournisseurs et les maisons de commerce, ce qui permet
une meilleure gestion.
Les maisons de commerce japonaises sont un réseau
d'informations très vite à la demande étrangère.
Elles informent les entreprises des possibilités d'implantation à
l'étranger et les aident à s'y établir.
Certes, le rôle des Sogo Shosha est important et
l'organisation des grandes entreprises japonaises est efficiente, mais il faut
également souligner le rôle important de la monnaie japonaise.
Pendant longtemps, le yen a été sous
évalué de façon à pousser les exportations
japonaises et c'est seulement depuis la hausse du yen que l'on assiste à
la délocalisation rapide de certains sociétés
japonaises.
K.Kojima a également mis l'accent sur l'organisation
spécifique des firmes multinationales japonaises. Sa théorie est
une extension de la théorie Néo-classique du commerce
international qui englobe les transactions internationales de produits
intermédiaires. Il veut montrer que l'investissement direct à
l'étranger et le commerce extérieur d'un pays sont
complémentaires.
Sa théorie s'appuie sur les deux points suivants:
- Les investissements directs japonais à
l'étranger se font essentiellement dans les pays d'Asie.
-Ils sont effectués par des petites et moyennes
entreprises.
Cette théorie a pu expliquer un certain nombre
d'investissements directs japonais dans les années 1970. Elle ne
correspond plus à la réalité récente, puisqu'on
observe un accroissement des implantations japonaises en Europe, aux
Etats-Unis, au Canada.... De plus, ce sont les grandes multinationales
japonaises qui délocalisent une partie de leur production.
4-LES THEORIES SYNTHETIQUES DES INVESTISSEMENTS A
L'ETRANGER:
Les théories précédentes ont mis l'accent
sur certains déterminants des investissements directs à
l'étranger. Mais elles ne permettent pas d'expliquer les investissements
croisés, les investissements de certains pays nouvellement
industrialisés ou les nouvelles formes de coopération
internationale. Des économistes ont combiné plusieurs facteurs
pour élaborer de nouvelles théories.
4-1. LA THEORIE « ECLECTIQUE » DE
LA PRODUCTION INTERNATIONALE:
Cette théorie a été exposée par
J.H.Dunning, en 1979. Selon cet auteur, une seule théorie n'explique pas
toutes les formes de multinationalisation. Comme P.J.Buckley et M.Casson, il
considère que la seule existence de marchés imparfaits et
d'avantages compétitifs par les firmes oligopolistiques ne suffit pas
à justifier tous les investissements directs. Il tente de
déterminer les
Les raisons pour lesquelles une firme aurait recours à
l'investissement direct à l'étranger plutôt qu'à des
exportations, à la vente de brevets ou de franchises.
La théorie s'articule autour de trois concepts:
-Les avantages spécifiques de la firme
Ils sont constitués par les brevets, les marques, les
sources d'approvisionnement, les économies d'échelle, la
capacité d'organisation...
-L'internalisation des avantages spécifiques
Le choix entre l'implantation et la vente de brevets
dépend du coût et du risque estimé des marchés
extérieurs.
-La localisation des filiales de production. Celle-ci est
fonction de plusieurs variables: coûts salariaux, disponibilité de
capitaux et de main-d'oeuvre qualifiée, restrictions à
l'exportation, fiscalités du pays domestique et du pays hôte
éventuel...
L'intérêt de la théorie de Dunning est de
proposer une explication de la multinationalisation des firmes d'un point de
vue individuel et sectoriel. Elle prolonge la théorie de
l'internationalisation.
Cependant, son analyse reste limitée au seul niveau
micro économique.
De plus, d'après cet auteur, les firmes perdent leur
avantage à se localiser dans un pays à mesure que
l'économie de celui-ci se développe, car les coûts de
production s'accroissent alors. C'est à dire qu'il ne tient pas compte
de la demande intérieure du pays.
4-2. L'ANALYSE SYNTHETIQUE DES INVESTISSEMENTS
INTERNATIONAUX:
L'analyse synthétique, élaborée par
J.L.Mucchielli (1982) combine trois niveaux d'analyse:
-Le niveau macro-économique (avantage comparatif du
pays)
-Le niveau micro-économique (avantage compétitif
de la firme)
-Le niveau méso économique (structure du
secteur)
Plusieurs différences sont à l'origine de la
délocalisation. Elles concernent:
-La technologie du pays d'origine et du pays d'accueil,
-Les dotations des facteurs
-Les goûts des consommateurs
-Les marchés de produits
-Les économies d'échelle
-Les rémunérations sur les marchés des
facteurs.
D'après J.L.Mucchielli, les avantages liés
à la spécialisation commerciale « sont les plus
importants lorsque les avantages compétitifs et les avantages
comparatifs se trouvent en phase ».
Au contraire, c'est le « décalage entre ces
types d'avantages qui engendre la délocalisation ».
Ces décalages peuvent être illustrés par
plusieurs exemples. Ainsi, la firme qui a une forte demande pour un facteur de
production et qui ne peut la satisfaire car l'offre dans son pays d'origine est
insuffisante, ira s'implanter à l'étranger (implantation de
firmes textiles américaines ou européennes en Asie du Sud Est).
De même, il peut y avoir dans un pays une offre excédentaire et
une demande insuffisante. Il y aura, là encore, délocalisation
(implantations de firmes électroniques sud-coréennes aux
Etats-Unis). Cette analyse insiste sur les facteurs déterminant les
échanges internationaux de biens, de technologies, et les
investissements directs à l'étranger. Elle ne suffit cependant
pas à expliquer les implantations dans le secteur des services.
5-LES APPROCHES RECENTES DES INVESTISSEMENTS DIRECTS
ETRANGERS:
Au cours des années, les motivations d'implantation
à l'étranger ont changé et un certain nombre d'approches
théoriques récentes reproduisent, sur le plan analytique et
conceptuel, ces transformations.
-En effet, des économistes ( Hummels et Stern)
montrent, d'un point de vue géographique, que les pays
développés de la triade apparaissent comme les principaux
investisseurs directs à l'étranger; ils réalisent à
partir du milieu des années quatre-vingt, 95% de l'IDE mondiale et en
reçoivent 80%. Cette polarisation de l'investissement direct entre pays
riches s'accompagne d'un accroissement de l'IDE croisé (la part des flux
d'IDE provenant des 5 grands pays industriels G5 vers les mêmes G5 a
augmenté de 70% en 1988).5(*)
- Markusen, à travers des études
économétriques, a montré que, d'un point de vue sectoriel,
la part des IDE dans le secteur primaire recule au profit de l'IDE dans
l'industrie manufacturière et surtout dans les activités de
service. Ces IDE, selon Markusen, se concentrent de plus en plus dans les
secteurs à forte intensité technologique (niveau
élevé de dépense de R.D dans le produit final), dans les
secteurs à forte intensité de dépenses en Marketing et en
publicité.
-Mouhoud6(*) a noté des changements au niveau des
déterminants des IDE. Selon lui, on peut noter le recul très
sensible du déterminant traditionnel des IDE en termes de
différences de dotations factorielles et la mise en avant d'autres
critères, comme de niveau des salaires, les avantages technologiques et
les dépenses en RD, l'accès à des compétences
spécifiques, la proximité des marchés, la qualité
du travail et les disponibilités d'infrastructures de qualité.
L'investissement étranger peut prendre plusieurs formes:
investissement direct, investissement en portefeuille.
On parle d'investissement direct étranger (IDE),
lorsqu'un investisseur étranger acquit sur le territoire national un
actif, sur lequel il exerce un contrôle, qu'il gère directement,
et qu'il bénéfice d'une valeur ajoutée. L'IDE est donc un
investissement productif, alors que dans le cas de l'investissement en
portefeuille, l'investisseur ne s'intéresse qu'à la plus value et
la rentabilité.
Plusieurs facteurs peuvent conduire une multinationale
à s'implanter dans un pays étranger. Ces choix d'implantation
ont fait l'objet d'un certain nombre d'approches théoriques:
-Le taux de change du pays de la multinationale peut la
conduire à se délocaliser pour contourner la pénalisation
de la compétitivité des exportations.
-Lorsqu'un produit atteint sa maturité dans son pays
d'origine. Vernon (1966) a montré qu'une entreprise investit à
l'étranger lorsque la demande est saturée dans son pays d'origine
ou lorsque sa part de marché a atteint son maximum.
-Les imperfections existants sur les marchés locaux
conduisant à l'internationalisation par les FMN des
procédés et des modes d'organisation qu'ils maîtrisent (
Hymer 1976). Ceci est le cas lorsqu'il y a limitation à la circulation
internationale des produits (barrières douanières et quotas) et
lorsqu'il s'agit de faire valoir un savoir-faire technique existant.
-Les théories basées sur l'organisation de la
firme (Aharoni Y, Tsurumi Y) ont été
développées au milieu des années 70 pour tenter
d'expliquer le ralentissement de l'IDE américain en Europe et la
croissance des IDE européens et japonais.
- Les avantages spécifiques à un lieu
donné. La théorie développée par Dunning (1988),
sous le nom de théorie éclectique souligne les avantages que
l'entreprise étrangère peut tirer de l'utilisation des ressources
propres à un territoire (en matière technologique, de Marketing
ou le savoir organisationnel).
-J.L.Muchielli combine les notions d'avantage comparatif du
pays et d'avantage compétitif de la firme (dotations de facteurs,
économie d'échelle, marchés de produits...) pour expliquer
les délocalisations.
-La qualité du travail et d'infrastructure, la
proximité des marchés, les avantages technologiques sont
considérés récemment par Mouhoud comme les
déterminants majeurs des IDE.
Avec 1ère de la mondialisation et la globalisation, les
causes stratégiques de l'IDE se sont modifiées.
« nous ne sommes plus à comparer les actifs naturels de chaque
territoire et à en évaluer les avantages au sein
d'économies relativement bien délimitées ou
protégées. »7(*). On part, au contraire, de contextes d'ouverture ou de
mondialisation, pour se concentrer sur les capacités des pays à
construire des structures d'accueil compétitives.
En effet, avec l'insertion des économies dans des
contextes concurrentiels à l'échelle mondiale, l'intensification
de la concurrence entre les nations, « Les FMN ont de moins en moins
pour stratégie de s'implanter partout, dans tous les pays de la
planète ».
Ce choix très sélectif de localisation, fait de
l'investissement direct étranger l'enjeu d'une réelle
compétition entre les nations.
De ce fait des interrogations et des réflexions sur les
facteurs d'attractivité et de localisation de l'IDE nous interpellent et
nous apparaissent d'une grande importance pour le cas du Maroc. Ceci fera
l'objet du second chapitre.
LES POLITIQUES D'ATTRACTIVITE DES INVESTISSEMENTS
DIRECTS ETRANGERS AU MAROC
INTRODUCTION:
Avec la libéralisation des flux des capitaux
çà l'échelle mondiale, « le reforcement de
l'attractivité des nationaux pour les investissemensts
étrangers est devenu, depuis la fin des années
80, le nouvel impératif des politiques industrielles, au Nord comme au
Sud8(*)
Nous pensons, au début de ce chapitre, qu'il est utile
de commencer par essayer de définir qu'est ce que
l'attractivité.
En premier lieu, l'attractivité correspond à la
volonté de participer activement au grand mouvement actuel de
délocalisation industrielle et de globalisation financière. Par
là, « La stratégie d'attractivité tourne le dos
aux conceptions très répandues durant les décennies
soixante et soixante-dix qui prônaient le développement
économique autocentré, voire la déconnexion par rapport
à l'économie mondiale. Le modèle de
référence, qui comportait évidement des
différentiations nationales, était fondé sur un processus
planifié d'industrialisation axé prioritairement sur la
création d'une base industrielle autonome tournée vers la
satisfaction, à plus ou moins long terme, des besoins essentiels de la
demande locale. Cette option s'accompagnait généralement de
mesures protectionnistes vis-a vis des importations de biens et services
étrangers et d'un contrôle strict des investissement directs et
des implantations des firmes multinationales (FMN). Des codes ou des lois
définissant un régime spécifique et discriminatoire pour
les investissement étrangers. Ceux-ci étaient soumis à des
autorisations administratives dont les critères de choix étaient
plus ou moins explicites. Ils visaient globalement à protéger les
entreprises nationales existantes ou certains secteurs entiers de
l'économie relevant par nature du secteur public ou ayant une importance
stratégique pour la cohérence des relations intersectorielles
définies dans un cadre strictement national. »9(*).
La priorité nouvelle donnée à
l'attractivité signifie d'abord l'abondon de ce modèle et
l'adhésion au libéralisme économique et à
l'ouverture à l'économie mondiale. La politique
d'atrractivité n'est donc pas compatible avec la persistance de
nationalisme économique et les réticences trop marquées
vis à vis des biens faits de la spécialisation internationale.
En second lieu, les économies nationales ne doivent pas
seulement laisser jouer les règles du libre-échange et de
l'avantage comparatif telles qu'elles avaient été définies
dans le prolongement de la vision ricardienne. Désormais,
« elles doivent aussi identifier leurs avantages relatifs de
localisation pour les investisseurs internationaux. Cette nouvelle
préoccupation doit être d'autant plus prédominante que le
nombre des pays qui adhèrent à la logique de la mondialisation
s'accroît sans cesse. Ce mouvement entraîne avec lui une
intensification de la concurrence entre les nations pour l'attraction des
investissements directs.10(*)
Le Maroc, de par sa situation géographique et ses choix
politiques et économiques, attache une grande importance à
l'attractivité des IDE et ce en accordant de plus en plus d'avantages
attrayants aux investissements étrangers.
C'est dans ce contexte que se situe ce second chapitre, nous
nous focalisons sur la présentation des panoplies érigées
par le Maroc pour captiver les flux des IDE (section I). Puis
nous tenterons d'apprécier ces politiques d'attractivité des IDE
(section II) en faisant ressortir les principales
écueils qui limitent leurs afflux.
SECTION I: LE DISPOSITIF DE PROMOTION ET D'ATTRACTION
DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS AU MAROC.
L'attractivité des investissements directs
étrangers s'étaie sur de multiples atouts d'ordre
géostratégiques, économiques, mais aussi sur une panoplie
de reformes et de mesures incitatives prises par les pouvoirs publics en vue
d'améliorer l'environnement économique, financier et d'encourager
les investissements privés étrangers.
Ce dispositif comprend:
1-La consolidation de la politique de libéralisation
et de restructuration économique:
Cette consolidation se manifeste par le désengagement
progressif de l'état des secteurs productifs et renforcement du
rôle du secteur privé, libéralisation du commerce
extérieur et de la réglementation des changes, modernisation du
système bancaire et du marché financier (dynamisation de la
bourse), privatisation,..etc.
Le niveau des IDE et son potentiel de croissance restent
déterminés par les performances macro-économiques: l'IDE
suit la croissance plus qu'il ne l'entraîne (une récente
étude du centre marocain de conjoncture a démontré cette
corrélation entre l'investissement et la croissance économique
sur les 25 dernières années.
Le premier a augmenté en termes réels moyens
annuels de 6% pendant que le PIB progressait de 4,6% sur la même
période.
2-L'instauration d'un cadre réglementaire et
incitatif:
A cet égard, la charte de l'investissement (voire
annexe), promulguée en Janvier 1996, en remplacement des huit codes
sectoriels, ouvre de nouvelles perspectives à l'amélioration du
dispositif incitatif et promotionnel marocain.
-Elle consacre les principes de généralisation,
d'harmonisations et de simplification des avantages accordés aux
investisseurs,
-Elle permet de simplifier l'acte d'investissement par
l'intégration des avantages accordés aux investisseurs dans le
droit commun et par la suppression de certaines procédures
administratives préalables (dossier d'investissement, visa de
conformité).
-Elle prévoit un meilleur appui aux investisseurs par
la mise en place d'une structure d'accueil et d'orientation des investissements
à même d'assurer le rôle d'impulsion, de concertation et de
coordination des actions promotionnelles au Maroc et à
l'étranger.
En matière d'appui aux investisseurs étrangers,
ces derniers bénéficient des mêmes avantages que ceux
accordés à leurs homologues nationaux.
Ils ont, en plus, la garantie de transfert des revenues de
leur investissement sans autorisation préalable, sans limitation de
montant ou de durée ainsi que du capital investi en devises de la plus
value de cession.
3-La réalisation d'infrastructures d'accueil:
L'implantation d'investissements étrangers exige une
disponibilité, à un coût compétitif et sans
défaillance, de services publics et d'infrastructures nécessaires
à toute économie moderne, notamment en ce qui concerne l'eau,
l'électricité, les télécommunications et les
transports.
Après avoir lancé un important programme de
zones franches, les pouvoirs publics s'acheminent, avec la collaboration de la
banque mondiale, vers la création de nouvelles zones
intégrées ou parcs industriels qui:
-Offrent, en sus, des équipements de base, les services
à même de faciliter l'implantation des entreprises.
-Répondent aux normes internationales exigées
par les IDE
Les premiers projets concernent Tanger/Boukhalef,
Casablanca/Nouaceur, Eljadida /Jorflasfar et Bouznika.
4-La mise en place d'un cadre institutionnel et d'un
environnement juridique moderne, favorable à l'IDE:
Le Maroc a connu dernièrement la rénovation de
nombreux textes de loi, notamment la loi sur la société anonyme
et le code de commerce. L'investissement étranger dispose d'un cadre
institutionnel qui lui assure l'accueil, l'information, le conseil et
l'assistance dont il a besoin.
La promotion des investissements directs étrangers ne
relève plus seulement de l'administration et des établissements
publics, mais elle s'élargit au secteur privé et aux
collectivités locales: groupements professionnels (CGEM), chambres de
commerce et d'industrie, banques, institutions de formation.
La création de la direction des investissements
extérieurs, au sein du ministère de l'économie et des
finances, en sa qualité d'interlocuteur privilégié, vise
surtout à accompagner les investisseurs étrangers dans
l'accomplissement des formalités de réalisation des projets.
Dans le secteur industriel, le dispositif de promotion et
d'appui aux investisseurs étrangers est marqué par l'action de
l'office pour le développement industriel (ODI).
SECTION II: ESSAI D'EVALUATION DES POLITIQUES
D'ATTRACTIVITE DES IDE AU MAROC.
Au niveau de cette section, nous allons, à la
lumière des données statistiques des investissements
étrangers tenter d'évaluer les politiques d'attractivité
des IDE au Maroc.
Pour cela, nous analyserons, en premier abord, comment les IDE
sont répartis au niveau international (1). Puis nous
essaierons s'analyser la taille statistique des IDE au Maroc
(2) tout en relevant les facteurs qui limitent leurs flux vers notre
pays (3).
1-Répartition des IDE dans le monde:
Les IDE ont connu un prodigieux développement à
partir des années 80. Ils ont atteint pour l'année 1997 des
volumes records, soit 400 et 424 Milliard de dollars en termes d'entrées
et de sorties de flux, ce qui représente une progression de 19% par
rapport à 1996.
En dépit de la crise financière qui a
éclaté en Asie de l'Est et de ses effets sur d'autres
régions, les projections tablent sur une croissance allant
jusqu'à 10% des flux d'IDE, qui atteindront le niveau record de 430-440
Milliards de dollars en 1998.
Les IDE dans les pays en développement ont
augmenté dans des proportions importantes dans les années 90.
Selon un rapport de la banque mondiale, ils ont triplé en cinq ans
passant de 12 à 38% entre 1990 et 1995.
Mais les résultats obtenus en matière d'IDE
varient selon les pays et les régions.
la région du sud-Est asiatique:
Cette région draine 52% des IDE reçus pour
l'ensemble des pays en développement et elle est
considérée comme principale zone d'attraction de l'investissement
étranger.
La région d'Amérique
latine:
La région d'Amérique latine est
considérée comme la 2eme zone d'attraction des IDE où elle
reçoit près du tiers des IDE destinées aux PED.
La région d'Europe centrale et
orientale:
Cette zone émerge, depuis quelques années en
tant que troisième zone d'attraction des flux d'IDE.
Les pays d'Afrique:
les flux vers l'Afrique se
sont chiffrés à 4,7 milliards de dollars en 1997, total presque
égal à celui de 1996. Mais ils restent faibles; 3% du total des
flux vers les PED, ce que reçoit à elle seule la Malaisie.
Le Maroc accueille, depuis le début des années
quatre-vingt dix , un volume d'investissement compris entre la fourchette de
300 à 500 millions de dollars.
TABLEAU N° 3: CLASSEMENT DES ENTREES DIDE
PAR REGION EN 1997( EN MILLIONS DE DOLLARS)
Pays
|
U.E
|
U.S.A
|
Asie du Sud-Est
|
AmériqueLatine
|
Europe de l'Est
|
Afrique
|
Valeurs en M de Dollars
|
118
|
100
|
85
|
60
|
30
|
5
|
Source: CNUCED
2-La dimension des IDE au Maroc:
Les statistiques des investissements étrangers durant
les dix-huit dernières années présentent une
évolution ascendante passant de 562,2 Millions de Dirhams en 1980
à 12.336,7 M dhs en 1997, soit un coefficient multiplicateur de l'ordre
de 21,9.
TABLEAU N° 4: EVOLUTION DES INVESTISSEMENTS
ETRANGERS AU MAROC
INVESTISSEMENT ETRANGERS (EN MILLIONS DE
DHS)
|
1980
|
-
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
562,8
|
-
|
1872,3
|
3269,2
|
4297,5
|
5488
|
5104,8
|
3873
|
4008,9
|
12.336,7
|
Source : Office de changes
Cette hausse des investissements étrangers a
accusé de sérieux retournements de tendance ( en 1983,1985). Au
cours des années quatre-vingt-dix et après avoir culminé
à 12336,7 M Dhs en 1997, ces investissements ont baissé de 7%
entre 1993-1994 et de 24,1% entre 1994-1995.
Au terme de l'année 1997, les investissements
étrangers ont atteint le montant record de 12336,7 M dhs, soit 1,2
milliards $ US ou le triple du montant globale réalisé en
1996.
2-1.Impact économique des investissements
étrangers:
L'impact entraîné par les investissements
étrangers peut être mis en évidence à partir de
trois ratios: « Inv.étrangers/
Inv.publics », « Inv.étrangers/
FBCF » et la contribution de ces investissements étrangers
à la résorption du déficit du compte courant de la balance
des paiements.
Le rapport des investissements étrangers sur les
investissements publics révèle que la part des capitaux
étrangers ne cesse d'augmenter; la valeur moyenne globale du ratio qui
est de 13,6% doit être nuancée selon que l'on se
réfère à la période 1980-1988 où le taux
fût de 7,82 % ou à la période récente, 1989-1997
où la valeur de ce ratio est beaucoup plus importante 22,2%.
Les valeurs du ratio ont évolué entre le minimum
de 6,5%(en 1981) et le maximum 25-28% ( en 1992-1997).Autrement dit, pour 100
DHS d'investissements publics, le capital privé étranger
réalisait environs 7 Dhs en 1981, 20 Dhs en 1995, soit une progression
assez soutenue.
L'examen du ratio « Inv
étrangers/FBCF » confirme la conclusion
précédente: la part moyenne globale de 4,5% relevée sur
toute la période doit être nuancée selon que l'on
considère les années 1980-1988 (la valeur moyenne du ratio est de
2,7%) ou la deuxième phase caractérisée par un plus grand
dynamisme (où la valeur du ratio est de 6,8%).
Cependant, et bien que cet indicateur enregistre une forte
progression, il n'empêche que la courbe d'évolution fluctue entre
un minimum de 1,8% atteint en 1985 et un maximum de 9,9% réalisé
en 1993, puis, cet indicateur a chuté à 6,2% en 1996.
TABLEAU N° 5: LES INVESTISSEMENTS ETRANGER
RAPORTES A LA FBCF
En Millions de DHS
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
Investissements étrangers
|
3269,2
|
4297,5
|
5488
|
5104,8
|
3873
|
4008,9
|
FBCF
|
53863
|
54486
|
55675
|
57503
|
62899
|
64775*
|
Inv étr/FBCF EN %
|
6,1
|
7,9
|
9,9
|
6,2
|
6,2
|
|
*Chiffres provisoires Source: Office de changes
L'importance des investissements étrangers peut également
être appréciée du point de vue de leur contribution au
financement du déficit du compte courant de la balance des paiements.
Cette contribution était de l'ordre de 12,71% au cours
des années 80 (hormis les années 1987-1988 où le solde du
compte courant fût excédentaire) et elle est passée
à 81,25·% en moyenne durant la décennie actuelle. Dit
autrement, pour 100 Dhs de déficit du compte courant les investissements
étrangers ont couvert, respectivement selon les périodes
citées, 13 et 81 Dhs.
Le montant des investissements étrangers fût
même, et à trois reprises, supérieur au déficit du
compte courant (117 Dhs d'investissements étrangers en 1990, environ
114,7 Dhs en 1992 et 112,5 Dhs en 1993 pour un déficit du compte courant
de 100 Dhs).
Cette part du déficit du compte courant couvert par les
recettes des investissement étrangers s'est fixée à 73,4 %
en 1996.
TABLEAU N° 6: RECETTES DES INVESTISSEMEENTS
ETRANGERS RAPPORTEES AU DEFICIT DU COMPTE COURANT
En Millions de DHS
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
Recettes des investissements étrangers
|
3269,2
|
4297,5
|
5488,0
|
3873,0
|
38730,0
|
4008
|
Déficit du compte courant
|
-3639,9
|
-3747,9
|
-4877,1
|
-6684,0
|
-6684
|
-129898,2
|
Inve étr /déficit du CC en %
|
89,8
|
114,7
|
112,5
|
76,4
|
29,8
|
73,4
|
Source: Office des changes
2-2. Appréciation des investissements
étrangers au niveau de leur origine:
Au niveau de la répartition des investissements
étranger par pays, il convient de souligner que l'essentiel de ces
investissements émanent des pays occidentaux ( 96,32 du total en 1997,
soit 11.883 M dhs) avec des montants qui différent d'un pays à
l'autre.
En se limitent à l'année écoulée
(1997), il y a lieu de relever que 29,12% (Soit 3593 M dhs) des capitaux
privées étrangers provenait de la Suède ( première
place) alors que la France, principal partenaire, du Maroc occupait le premier
rang au moins durant la période examinée.
La deuxième place qui revient aux investissements
originaires de la France, Allemagne, Espagne, Grande Bretagne, Pays Bas, Etats
de Bénélux, suisse, Italie, ainsi que le Portugal est de 28,78% (
soit 3551 dhs du total)
Le troisième rang échoit aux Etat-Unis avec un
montant de 3464,7 M Dhs en 1997 ( soit 28% du total) une part beaucoup plus
importante que celle des deux dernières années. De leurs
côtés, les capitaux provenant des pays arabes sont estimés
au terme de l'année écoulée à 516,7 M dhs ( soit 4%
du total) contre 30% ( ou 981 dhs en 1991).
A ce titre, il est à souligner qui au début des
années 80, le Maroc recevait des pays arabes du Golfe,
l'équivalent de ce qui lui provenait des pays de la communauté
européenne.
En 1985.1986, la part en provenance de l'Arabie Saoudite, des
Emirats Arabes.Unies et du Koweït a été plus
élévée que celle issue des pays de la CEE.
Au total, l'examen des données récentes confirme
le déclin des capitaux privés d'origine arabe dont la part ne
représente plus que 4% en 1997 contre 25,7% en moyenne sur la
décennie 80.
Cette baisse fût compensée, relativement par les
investissements occidentaux.
TABLEAU N° 7:INVESTISSEMENTS ETRANGERS PAR
ORIGINE (EN %)
Origine
|
1980
|
1985
|
1990
|
80-90*
|
1991
|
1993
|
1995
|
1997
|
Pays occidentaux
|
67,4
|
36,1
|
59,6
|
47,6
|
65,6
|
79,6
|
83,6
|
96
|
Pays Arabes
|
4,9
|
31,9
|
18,5
|
27,7
|
4,4
|
6,4
|
3,4
|
4
|
Total
|
100%
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
* Il s'agit de la moyenne calculé sur la période
de 1980.90
2-3. Appréciation des investissements
étrangers au niveau des activités
bénéficiaires:
A ce titre, il convient de relever qu'une profonde
recomposition caractérise la répartition des investissements
étrangers par secteur.
Si les activités industrielles continuent de
bénéficier du même niveau d'investissement (27% en moyenne
sur la décennie écoulée soit 266 M dhs sur une moyenne
décennale de 821 M dhs). La deuxième rubrique (comprenant
l'immobilier, le tourisme et les grands travaux) est affectée d'une
tendance à la baisse: de 38,6% en moyenne au cours de la décennie
écoulée, celle-ci n'est plus que de 9,2% en 1997.
Une orientation sectorielle des capitaux étrangers
s'est dirigée vers la rubrique « service »
(Banques, Holding, Assurances et commerce): de 7,2% ( soit 70,6 M dhs) au cours
des années 80 cette part était de plus de 40% en 1995, 46% en
1996 et de 23,12% en 1997. Les investissements étrangers se sont
orientés en 1997 vers les activités ( Energie, Mines et
Pétrole) où à eux seuls, ils enregistrent une part de
52,8% soit 6437,8 M dhs.
TABLEAU N° 8: INVESTISSEMENTS ETRANGERS PAR
SECTEURS (EN %).
Source: Office des Changes
Secteurs
|
1980
|
1985
|
1990
|
80-90*
|
1991
|
1993
|
1995
|
1997
|
Industrie
|
35,3
|
33,7
|
25,8
|
27,1
|
26,3
|
22,9
|
29,2
|
12,6
|
Immobilier**
|
46,4
|
29,8
|
29,9
|
38,6
|
23,8
|
16
|
10,6
|
9,2
|
services
|
11,7
|
6,9
|
10,9
|
7,2
|
35,1
|
46,8
|
41,8
|
23,12
|
Divers
|
6,4
|
26,6
|
21,5
|
19,4
|
14,8
|
14,3
|
20,9
|
55,08
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
* Il s'agit de la valeur moyenne entre 1980-1990
** Il s'agit des secteurs d'immobiliers, Tourisme et Grands
travaux
*** Il s'agit des Banques Holding, commerce et Assurances.
2-4 Appréciation des investissements
étrangers selon leur nature:
L'appréciation des investissements étrangers par
nature d'opération permet de relever le niveau important atteint par les
investissements directs étrangers (IDE) en 1997 après un net
recul au cours des deux dernières années.
En effet, la part des IDE qui n'a été que de
52,3% ( soit 2026,6 M dhs en 1995 et au bénéfice des
investissements de portefeuille ( 2320,4 M dhs en 1994 soit 45,5 %), elle s'est
fixée à son nouveau atteint en 1991 ( 10459,9 M dhs en 1997 ou
84,58% du total).
Les investissements en portefeuille, par contre, ont
chuté respectivement de leur niveau 45,5 en 1994 ( niveau record) et de
24,8% en 1996 à 5% soit 625,9 M dhs en 1997.
Les opérations des prêts et avances en comptes
courants d'associés ont été de l'ordre de 1250,9 M dhs en
1997 soit 10,1%.
TABLEAU N°9: INVESTISSEMENTS ETRANGERS PAR
NATURE D'OPERATION ( EN %)
Source : office des changes
Nature
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Investissements directs
|
85,2
|
76,2
|
73,5
|
40,2
|
52,3
|
56,8
|
84,58
|
Investissements en portefeuille
|
5,7
|
6,2
|
6,2
|
45,5
|
24,8
|
33,2
|
5,06
|
Autres*
|
9,1
|
17
|
20,4
|
14,4
|
22,9
|
10
|
10,11
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
* il s'agit des prêts et avances en comptes courants
d'associés
La réalisation de ces investissements se fait
principalement par cession de devises; cette modalité de financement
intervient pour 88,49% en 1996 soit ( 3547,5 Mds) contre 4,4% ( soit 177,2 M
dhs) par incorporation de réserves. Il convient de souligner, qu'en
1996, un partie des investissements étrangers a été
financée par une conversion de la dette publique en investissements avec
un montant de 282,9 M dhs (soit 7%)
TABLEAU N° 10: REPARTITION DES
INVESTISSEMENTS ETRANGERS PAR NATURE DE FINANCEMENT (EN%)
Financement
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
Cession de devises
|
88,21
|
76,2
|
97,2
|
95,5
|
90,5
|
88,4
|
Incorporation de réserves
|
10,7
|
21
|
2,8
|
4,5
|
4,1
|
4,4
|
Débit de comptes conventibles
|
1,3
|
1,4
|
0,1
|
0,1
|
5,4
|
0,03
|
Conversion de la dette publique en Inv
|
-
|
-
|
|
|
|
7%
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : Office des changes
Les investissements étrangers, en dépit de leur
croissance importante, demeurent bien en deçà des
potentialités de l'économie marocaine.
En témoignent plusieurs raisons:
Primo, les flux nets profitant à l'économie
marocaine sont beaucoup plus faibles qu'il n'y parait: Des recettes brutes, il
convient de déduire les dépenses au titre de
désinvestissement et de remboursement de prêts ainsi que les
transferts effectués au titre des revenus.
De ce point de vue, l'analyse du ratio « Recettes
nettes / recettes brutes » révele que le gain net n'a
été que 13,3% en 1995 et de 47,8% en 1996.
Dit autrement, sur 100 dhs investis au Maroc respectivement en
1995 et 1996, l'économie nationale en exportait sous divers formes 86,7
dhs et 52,2 dhs.
TABLEAU N° 11:EVOLUTION DES RECETTES ET DES
DEPENSES AU TITRES DES INVESTISSEMENTS ETRANGERS ( EN M DHS
%)
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
Recettes Brutes (M dhs)
|
3269
|
4297
|
5488
|
5105
|
3873
|
4008,9
|
Dépenses ( M dhs)
|
937,2
|
1193,3
|
1437,3
|
1194,1
|
3356,7
|
2092,8
|
Recettes nettes ( M dhs)
|
2332
|
3104,2
|
4050,7
|
3910,7
|
516,3
|
1916,1
|
Rec.nettes/Rec Brutes (en%)
|
71,3
|
72,2
|
73,8
|
76,6
|
13,3
|
47,8
|
Source: Office des changes
Il est probable que l'importance de ces sorties s'explique par
la nature des investissements réalisés au Maroc depuis le
démarrage du programme de privatisation. « Motivés
surtout par la recherche de la plus value, des masse importantes ont
été mobilisées dans des actifs financiers des entreprises
publiques privatisées par le bais de la bourse des valeurs de
Casablanca. Or, ces investissements sont, par nature, très volatiles.
Une coïncidence frappante existe, d'ailleurs, entre les records de
1993-1994 et le démarrage du programme de privatisation en
février 1992! »11(*).
Secundo, la part des IDE dans la formation brute du capital
fixe n'est que de 3,51% en 1996. Cette part est encore plus faible
rapportée au PIB puisqu'elle a été de l'ordre de 1,63% en
1993 pour chuter à 0,71 en 1996.
Pour la Tunisie la part des IDE par rapport à la FBCF
se chiffre à 4,3% en moyenne.
TABLEAU N° 12: INVESTISSEMENTS DIRECTS
ETRANGERS RAPPORTES A LA FBCF ET AU PIB ( EN MILLIONS DE
DHS)
|
IDE
|
FBCF
|
PIB
|
IDE/FBCF
(en%)
|
IDE/PIB (en %)
|
1991
|
2784,7
|
53863
|
242.360
|
5,16
|
1,15
|
1992
|
33013,3
|
54364
|
242.919
|
6,07
|
1,36
|
1993
|
4031,6
|
56719
|
249.223
|
7,11
|
1,62
|
1994
|
2050,6
|
57503
|
279.296
|
3,56
|
0,73
|
1995
|
2026,5
|
60.791
|
276878
|
3,33
|
0,73
|
1996
|
2279,9
|
64775
|
319,635
|
3,51
|
0,71
|
Source: Rapport de Bank Al Maghrib et Office des changes
Tertio, comparativement à certains pays du bassin
méditerranéen, le Maroc draine peu d'investissements
étrangers directs:
Sur un volume total de flux d'investissements directs
étrangers nets, évalué par les services du FMI au cours
des dix années (1983-1993) à 16,4 Milliards de dollars, environ
135 Millions de Dollars ( soit 8,2% du total) échoient Maroc, faisant de
ce pays le troisième récipiendaire de ces flux d'IDE; les deux
premières places reviennent respectivement à l'Egypte ( 8273
Millions de dollars, soit 26,8% du total investi) et à la Turquie ( 4390
M de dollars, soit 26,8% du total investi). La Tunisie (avec 7,8%). suivi de
Chypre (3,5% ou 575 M de dollars) de la Jordanie (1,7% ou 281 Millions de
dollars) et de Malte (1,5% ou 250 M de dollars). Pour le continent Africain
seul, le rapport de la CNUCED de septembre 1997 classe le Maroc au
troisième receveur des IDE après le Nigeria et l'Egypte.
« Le rapport sur les investissements
mondiaux » (Nations-unies 1996). relève que sur
les 31,6 milliards de dollars en cours d'investissements reçus par les
douze pays partenaires de l'union Européenne à la Fin de 1995,
2742 Millions de dollars sont revenues au Maroc ( soit 8,7% du total), faisant
de lui le cinquième lieu de destination du capital privé
étranger: les quatres premières places échoient
respectivement à l'Egypte (12679 M ou 40% du total) à la Turquie
(4414 M, soit 14%) à Israël (3812 M de dollars ou 12%) et à
la Tunisie (3762 M de dollars, soit 11,9 du total).
Au total, l'analyse des investissements étrangers
enregistrés jusqu'à l'année écoulée, montre
que le Maroc, malgré tous les atouts dont il dispose et les avantages
qu'il accorde, est un pays non attractif des IDE.
A cet égard se pose la question de savoir quels sont
les facteurs qui limitent leurs afflux.
3-Les limites de la dynamique d'attractivité au
Maroc:
Face aux flux modestes des investissements directs
étrangers dirigés vers la Maroc et en dépit de l'existence
des différentes dispositions, on est en droit de s'interroger sur les
raisons de leur afflux limité.
3-1-L'exiguïté du Marché local:
La taille du marché local constitue un avantage de
localisation important. Aimé T.D'orfeuil évoque
l'élément « Marché intérieur et son
importance » comme un des éléments les plus
déterminants de l'attirance ou non des investissements étrangers.
Dans ce sens, il avance que: « les pays à faible revenu
ne sont attrayants que s'ils ont une population importante et des perspectives
raisonnables de développement »12(*)
L'étude faite par E.Kode relative aux raisons
d'implantation à l'étranger des FMN d'origine américaine
corrobore la position de l'auteur précédent. Selon Kode, les
avantages fiscaux n'occupent que le huitième rang parmi les facteurs
d'attirance des FMN d'origine U.S.
C.A.Michalet et M.Delapier aboutissent aux mêmes
résultats pour le cas des FMN d'origine française. Selon cette
étude, les avantages fiscaux occupent le neuvième rang. (voire
annexe).
"Le facteur d'attirance le plus important de l'IDE
d'après la plupart des études réside dans le poids et
l'importance de la demande locale, c'est à dire du pouvoir d'achat de
larges franges de la population du pays d'accueil »13(*).
A cet égard, le desserrement de l'étroitesse du
marché local peut être accompagné par:
- Une action continue contre la contrebande
-L'assainissement des circuits commerciaux et le secteur
informel
-Une élévation du SMIG et un soutien à la
demande
Au total, la dimension du marché local constitue un
gisement d'attraction pour les IDE, en témoigne, l'exemple de la Chine
qui est actuellement en tête des récipiendaires des IDE, qui s'est
adjugée 12% à 13% des flux en 1996 soit 45 Millions de
dollars.
3-2-Le coût des facteurs de production:
La faible attractivité du Maroc pour les IDE peut
être expliquée par les transformations opérées au
niveau des déterminants des investissements étrangers
« les multinationales ne vont pas là où la main
d'oeuvre est moins chère, mais là où le coût du
travail est moins cher »14(*)
De ce fait, le facteur déterminant de la localisation
n'est pas une main d'oeuvre à bon marché, mais sa
productivité et son efficacité qui dépendent largement de
la qualité et de degré de formation.
« Il serait alors illusoire de croire que la
compétitivité en matière de coût de la main-d'oeuvre
demeure encore le déterminant majeur des IDE ».15(*)
La qualité de la main d'oeuvre, sa productivité,
sa formation constitue un taxe de localisation important pour les IDE, comme,
en témoigne les pays du Sud-Est asiatique. C'est pourquoi, dans le cas
du Maroc, il faut croître la production du travail par
l'amélioration de la gestion des ressources Humaines.
Il semble, également, que les zones industrielles
soient trop chères comparées à celle des pays concurrents:
le mètre carré vaut seulement 18 dollars en France ( Marseille)
et 2 dollars en Turquie ( Mersin).
3-3- Les lourdeurs administratives:
Les problèmes posées par les pesanteurs de
l'administration constituent des facteurs explicatifs de dissuasion de
l'implantation des investissement étrangers; les investisseurs
étrangers se trouvent réticents à investir au Maroc,
car « ils ne savent pas à qui s'adresser, ils
reçoivent des messages et des informations différentes d'un
organisme à l'autre. C'est pourquoi, ils se plaignent plus que les
nationaux de l'absence d'un interlocuteur unique dans leur démarche de
choix et de réalisation de leur projet ».16(*)
La charte de l'investissement à prévu la
création d'une structure nationale chargée de faciliter les
procédures administratives qui n'est pas toujours
opérationnelle.
A ce titre, il convient de souligner que la Tunisie a
crée un guichet unique réunissant en un seul endroit ( Agence de
promotion de l'industrie- API) tous les interlocuteurs gouvernementaux.
Ce guichet a permis à la Tunisie de jouire d'une image
de marque auprès des investisseurs étrangers (une semaine suffit
pour créer une entreprise).
Au total, l'administration publique est de nos jours un
facteur important de l'initiative privée. « Sans la confiance
et une administration moderne, il serait illusoire de prétendre garantir
un cadre propice à l'investissement dans un environnement international
où les incitations à l'IDE sont l'objet de surenchères
d'un pays à l'autre »17(*)
3-4- L'insuffisance des infrastructures d'accueil:
Les goulots d'étranglement dans les infrastructures ne
permettent pas d'orienter les IDE vers le Maroc: l'infrastructure mise en place
laisse beaucoup à désirer. Sur un territoire de 710.850 Km²,
le réseau routier ne couvre qu'une partie très étroite du
pays. Sa longueur n'est que de 60.450 Km, dont seulement la moitié est
revêtie. La voie ferrée (1907 Km) se confine aux régions
côtières et, ne dépasse pas Marrakech vers le Sud. Le Maroc
compte 24 ports dont 11 de commerce et de pêche; 27 aéroports dont
onze sont internationaux.
Un autre secteur, d'importation capitale, dans l'attraction
des IDE est les télécommunications. Ce secteur reste très
faible, malgré les efforts importants entrepris ces dernières
années. Le réseau de télécommunication regroupe
actuellement 1.157.000 lignes( téléphone, transmission de
données reliées aux réseaux internationaux).
Un autre domaine sur le quel le Maroc essaie de se rattraper
est l'aménagement du territoire, ainsi un large programme de
création de zones industrielles dans différentes villes est
lancé et une technopole a été construite à
proximité de l'aéroport de Casablanca.
La faiblesse des infrastructures, peut être
avancée comme l'une des explication du faible effet d'entraînement
qu'exerce l'IDE sur les secteurs productifs de l'économie marocaine.
Face à la concurrence entre les pays de favoriser la
localisation des capitaux étrangers privés, le Maroc cherche
à attirer un flux d'investissements extérieurs suffisant par le
biais de l'octroi d'avantages attrayants aux investisseurs étrangers.
L'évolution des investissements directs étrangers
opérée jusqu'à l'année écoulée,
montre que le Maroc malgré les atouts dont il dispose et les avantages
qu'il accorde ( dispositif de promotion des IDE), est un pays non attractif
pour les investissements étrangers comparativement aux flux de capitaux
étrangers attirés par certains pays du Sud de la
Méditerranée à structures équivalentes ( le
5ème par rapport aux 12 pays partenaires de l'union Européenne
avec 8,7% du total):
Les investissements directs étrangers ne
représentent en moyenne décennale que 2,4 de la FBCF contre 4,3%
pour la Tunisie. La part des IDE dans la FBCF n'est que de 5% en 1996.
Rapportée au produit intérieur brut, cette part est encore
minuscule puisqu'elle est de l'ordre de 0,7% en 1997. Les flux nets profitant
à l'économie marocaine sont beaucoup plus virtuels que
réels; le ratio Recettes nettes /recettes brutes révèle
que la gain n'est que de 13,3% en 1995. Plusieurs raisons expliquent ce faible
flux des investissements directs étrangers, entre autres,
l'étroitesse du marché intérieur, le prix
élevé des facteurs de production, les pesanteurs administratifs,
la carence des infrastructures d'accueil. Décidément, beaucoup
reste à faire pour que le Maroc puisse devenir une terre de
prédilection pour les investissements étrangers.
A cet égard se pose la question: quels sont les
gisements d'attraction que le Maroc doit creuser pour figurer sur la
« Short list » des investissements étrangers. Ceci
qui fera l'objet du chapitre suivant.
LES PERSPECTIVES DE PROMOTION DES INVESTISSEMENTS
DIRECTS ETRANGERS AU MAROCINTRODUCTION:
En matière de promotion des investissements directs
étrangers, il n'existe pas de fatalité en la matière. Les
frontières qui délimitent l'ensemble des pays figurant sur la
« Short list » ne sont pas figées à tout
jamais; elles sont au contraire en constant mouvement.
La globalisation est un phénomène dynamique qui
remet sans cesse en cause les acquis « Comprendre la dialectique de
la globalisation revient à accepter que les avantages de localisation
soient construits et non pas donnés »18(*).
Cette construction est fonction du potentiel du pays; elle
est fonction aussi, des changements dans la stratégie de localisation
des firmes.
Dans cette perspective, il est impératif, pour le Maroc
de bien identifier les facteurs qui peuvent renforcer son attractivité,
non seulement en remplissant les conditions nécessaires à
l'attractivité (section I), mais encore, en «
Construisant » des avantages de localisation
compétitifs (section II).
SECTION I: Les conditions nécessaires à
l'attractivité.
Le cadre macro-économique et la libéralisation
du fonctionnement de l'économie constituent des axes nécessaires
à la localisation des investissements étrangers directs.
Nous allons, au niveau de cette section, passer en revue ces
deux composants pour souligner ce en quoi ils participent à
l'amélioration de l'attractivité du territoire. La signature de
l'accord de libre échange avec l'union européenne doit être
replacée dans cette logique d'ensemble.
1-L'amélioration du cadre
macro-économique:
Quelle que soit leur origine nationale, les investisseurs
recherchent les pays qui offrent un cadre macro-économique stable et
dynamique.
Pour un investisseur potentiel, la stabilité repose sur
un petit nombre de critères: la maîtrise de l'inflation, le
contrôle des dépenses publiques, la continuité de la
politique du change. Ces résultats garantissent la possibilité
d'évaluer correctement la rentabilité future d'un projet. Ceci
est bénéfique pour le pays d'implantation en permettant de
privilégier le calcul économique par rapport au calcul financier,
la stabilité macro-économique va favoriser les investissements
importants par leur montant et leur contenu en technologie et par leurs effets
en amont et en aval sur le tissu industriel local. En revanche, un
environnement incertain et à haut risque attire seulement les
investissements à faible valeur ajouté. « Le dynamisme
macro-économique qui se manifeste par un taux de croissance
élevé et soutenable constitue évidement un facteur
d'attraction supplémentaire. Il garantit une expansion de la demande
locale. Cet argument est particulièrement important pour les pays
à forte population dont le marché domestique potentiel constitue
l'avantage de localisation le plus important »19(*).Parce qu'un fort taux de
croissance desserre la contrainte, creé par l'étroitesse du
marché, d'autre part, parce que les bonnes performances
macro-économiques impliquent un fort taux d'investissement et de
progrès technique qui indique l'existence d'opportunités
d'investissements.
2-La libéralisation du fonctionnement de
l'économie:
Du point de vue de l'investisseur privé, les
opportunités offertes par une économie dynamique ne peuvent
être saisies que dans la mesure où les investisseurs peuvent
développer leurs activités sans entraves. L'ouverture des
marchés à l'investissement privé local et étranger
implique un retrait de l'intervention de l'Etat et une réduction de la
taille du secteur public. Cette réduction passe
généralement par des programmes de privatisation des entreprises
publiques, ouverts aux investisseurs étrangers. Il vaut de noter au
passage que la reprise des investissements étrangers vers
l'Amérique latine, observée depuis deux ou trois ans, repose pour
une grande part sur des opérations d'acquisition des entreprises
publiques par des firmes étrangères.
Le recul de l'intervention étatique se traduit, aussi,
par l'abolition du système des prix administrés, l'ouverture des
échanges, la flexibilité du marché du travail, la
convertibilité de la monnaie et la liberté des mouvements de
capitaux. Ce dernier point constitue un critère décisif dans les
décisions d'implantation des firmes étrangères.
Sur la quasi-totalité de ces points, le gouvernement
Marocain a pris des mesures allant dans le sens de la libéralisation de
l'économie.
3-Le véritable enjeu de l'accord de
libre-échange:
Ce tableau des réformes opérées depuis
des dix dernières années démontre l'importance
donnée au renforcement de l'attractivité du pays. L'environnement
nécessaire à une promotion efficiente des investissements
étrangers a été mis en place. La signature récente
de l'accord de libre-échange avec l'union européenne se situe
dans la logique de cette démarche.
Paradoxalement, le jugement qui peut être porté
sur cette initiative ne doit pas être fondé sur le seul volet des
échanges. Si l'effet attendu de l'accord se limitait à la
libération progressive des importations en provenance des
économies de l'Union européenne durant les dix prochaines
années, il y aurait lieu de s'interroger sur le bénéfice
net attendu de l'ouverture du marché marocain aux produits en provenance
d'économies beaucoup plus compétitives. D'autant plus que, depuis
le milieu des années 70, la grande majorité des biens et services
marocains peuvent accéder sans entraves au marché
européen. S'en tenir strictement à la seule dimension des
échanges conduirait à justifier, en grande partie, les
conclusions alarmistes d'un certain nombre de rapports économiques, qui
démontrent que plus d'un tiers des entreprises industrielles marocaines
sont condamnées à disparaître du fait de leur
incapacité à résister à la concurrence des firmes
européennes.
De notre point de vue, la logique de l'accord de
libre-échange ne repose pas principalement sur ce que son
intitulé semble désigner au premier abord - à savoir la
libération des flux commerciaux entre les partenaires des deux rives de
la Méditeranée . Elle repose d'une manière beaucoup plus
fondamentale sur le gain de crédibilité économique et
politique - apporté au Maroc par la signature de l'accord qui aura un
impact positif sur l'attraction des investissement étrangers. C'est ce
dernier aspect qui constitue l'enjeu principal de l'accord. Mais pour que le
vrai enjeu se dégage clairement, il est nécessaire d'apporter
deux compléments à l'analyse. En premier lieu, l'impact positif
sur les flux d'investissement que l'on peut anticiper du gain de
crédibilité induit par l'accord avec l'union européenne ne
doit pas être réduit à l'argument selon lequel
l'entrée de capitaux extérieurs supplémentaires va
permettre de compenser l'aggravation prévisible du solde de la balance
commerciale. C'est l'option qui avait été faite par le Mexique
quand il a signé l'accord de libre-échange nord-américain
avec les Etats-Unis et le Canada ( ALENA). l'expérience n'a pas
été concluante de ce point de vue; elle a conduit à la
crise financière de 1995. La contribution principale de l'investissement
direct étranger ne repose pas sur le flux de capitaux qui l'accompagne.
Elle repose, d'abord, sur les avantages intangibles qu'il véhicule,
comme l'accès au marché international, le transfert de
technologie, la modernisation de la gestion des entreprises... En second lieu,
le programme de « mise à niveau » des entreprises
marocains qui sera en grande partie financé par l'union
européenne, est en toute hypothèse nécessaire pour
réduire l'impact négative de l'ouverture aux importations en
provenance de l'Europe. Il ne pourra être que renforcé par
l'implantation de nouvelles entreprises étrangères sur le
territoire marocain. La réussite de la politique d'attraction des
investissement étrangers constituera une composante importante du
succès de la « mise à niveau ». Mais encore
faudra t-il savoir attirer les « bons » investisseurs.
A cet égard, l'attraction de IDE, dans le cadre de
l'enjeu du libre échange, est tributaire de nombreuse conditions,
notamment:
- Une bonne capacité d'organisation économique
et sociale de l'Etat de nature à préparer un environnement
concurrentiel avec celui que présentent les autres pays qui sont
également à la recherche d'investissements étrangers.
-Suivi d'une stratégie adéquate de rapprochement
de l'entreprise et des centres de recherche de l'université, principal
garant d'une amélioration des capacités technologiques
locales.
SECTION II: La « Construction »
des avantages de localisation compétitifs.
la mise en place du cadre macro-économique performant
et la libéralisation du fonctionnement de l'économie sont des
conditions nécessaires, elles ne sont pas suffisantes.
L'expérience marocaine constitue une bonne illustration
de cette affirmation. En effet, en dépit des réformes importantes
opérées par le Maroc et que nous venons de passer en revue, les
résultats enregistrés en matière d'attraction des
investissements étrangers demeurant faibles. Sur la base de ce contrat,
il est possible d'avancer un certain nombre d'orientations qui devraient
consolider l'attraction du Maroc sur le socle des réformes
effectuées sur l'environnement des investissements:
- L'amélioration de l'offre de main-d'oeuvre
qualifiée
- Un tissu industriel plus performant
-L'amélioration de l'image de marque du pays
«Marketing territorial ».
1-L'amélioration de l'offre de main-d'oeuvre:
L'offre de main-d'oeuvre qualifiée est insuffisante. Un
effort de rattrapage est en cours mais il devrait être renforcé.
Pendant trop longtemps, le Maroc a réduit l'avantage de localisation
tenant au facteur travail à la variable du coût. Or, l'avantage
d'une offre de main d'oeuvre relativement bon marché mais peu
qualifiée est devenue très secondaire pour une économie
comme l'économie marocaine. En effet, en termes de coût salarial,
elle ne peut résister à la concurrence de la nouvelle vague des
économies asiatiques (de la chine au Viêt-Nam) et à celle
des pays les moins avancés de l'ex-Comecon. En outre, cet avantage est
devenu subalterne dans la plupart des activités industrielles et de
services, y compris dans la confection qui s'automatise ( comme le prouve la
réussite allemande) et qui, en toute hypothèse, sera
bientôt soumise à l'impact de la fin de l'accord multifibres.
A cet égard, la localisation des IDE doit être
consolidée par:
- La promotion d'une stratégie d'éducation et de
formation de nature à préparer les ressources humains aptes
à être opérationnelles face aux défis
présents et futurs de la globalisation..
-Le renforcement du système de formation, de
qualification et de valorisation des ressources humaines.
Actuellement, l'investissement direct étranger
s'oriente vers les pays au la main-d'oeuvre est qualifiée et assimile la
technologie et non pas là où la main d'oeuvre est abondante et
bon marché. L'expérience de la corée du Sud, de la
Malaisie sont édifiantes à ce sujet.
2-un tissu industriel plus performant:
Les nouveaux investisseurs auront besoin de partenaires locaux
performantes. Dans la mesure où la promotion cherchera désormais
à attirer des firmes globales qui ne sont pas exclusivement
dominées par le souci de délocaliser des activités en fin
de cycle de vie, mais, au contraire, qui veulent faire du Maroc une composante
de leur stratégie de conquête du marché européen
pour les produits sophistiqués, les relations avec le tissu industriel
local changent de nature.
Dans le cas des entreprises totalement exportatrices, les
échanges en aval ou en amont sont inexistants ou faibles, celle-ci
recevant l'intégralité de leurs in-puts de la maison-mère,
généralement européenne. dans le cas du partenariat, la
coopération est plus étroite, mais elle porte sur les productions
de biens et services pas ou faiblement compétitifs sur la marché
mondial. Tout va changer avec les investisseurs globaux. Leurs filiales ont une
production qui est directement confrontée à la concurrence
internationale. Elle doit donc répondre à des critères de
qualité et de contenu technologique élevés. En outre,
l'implantation de filiales spécialisées répond au souci de
faire jouer les économies d'échelle. Ce choix implique
l'installation d'unités productives de taille importante avec une forte
valeur ajoutée locale. En conséquence, la sélection de
leur localisation géographique est fortement influencée par
l'existence d'entreprises locales performantes qui pourront devenir leurs
fournisseurs et/ou qui pourront être intégrées dans le
réseau de la production de biens et services qui a été
externalisée.
Cette nouvelle optique conduit à faire deux remarques.
En premier lieu, il existe un jeu à somme positive entre l'implantation
des filiales spécialisées et amélioration de la
compétitivité des entreprises locales qui vont entrer en relation
avec ces dernières. En effet, elle vont bénéficier d'une
assistance technique de la part des firmes globales afin de leur permettre de
satisfaire aux critères de qualité, de coût et de
délai de livraison qui résultent de la concurrence sur le
marché mondial. En conséquence, les entreprises locales sont
désormais intégrées indirectement à
l'économie mondiale; elles ne sont plus reléguées dans des
productions de biens ou de services à faible contenu technologique. En
second lieu, le programme « de mise à niveau » des
entreprises marocaines qui se situe dans la prolongement de l'accord de
libre-échange et dont il a déjà été
question, ne peut être dissocié de l'effort de promotion des
nouveaux investisseurs. Il s'agit des deux faces de la même
médaille. D'une part, la présence d'entreprises marocaines
performantes constituera un facteur important d'attractivité; de l'autre
l'arrivé des nouveaux investisseurs participera à « la
mise à niveau » des entreprises locales.
3-La promotion de l'image attractive du Maroc:
« Marketing territorial »
la conséquence de la globalisation de l'économie
est non seulement une concurrence accrue au niveau des entreprises, mais
également un développement extraordinaire de la concurrence entre
les territoires.
Face à cet environnement, il y avait le
développement du Marketing territorial en mettant en valeur les
potentialités des territoires de chaque pays pour attirer les capitaux
étrangers.
Par Marketing territorial, on entend l'assimilation du pays
à un produit qu'il importe de valoriser et de promouvoir auprès
des investisseurs étrangers, c'est à dire qu'il faut
réaliser des études de marché sur le territoire à
promouvoir, des segmentations du marché, identifier les entreprises
cibles.
Dans cette perspective, la Maroc doit appuyer sa politique
d'attractivité sur une approche promotionnelle de type « Marketing
de pays » axée sur la promotion de l'image attractive de notre
pays en tant que site favorable auprès de groupes cibles
d'investissements étrangers, par le développement d'une
stratégie compétitive mettant en valeur ses atouts et
potentialités.
Dans ce contexte et dans cette optique, la région au
Maroc, aura à jouer un rôle important.
Puisque, «la globalisation est en passe de
transformer les régions en relais privilégiés entre le
national et le mondial en matière de gestion de la contrainte
externe »20(*)
Dans cette approche, le Marketing territorial, il s'agit en
premier lieu d'assurer la promotion de la région, de donner la meilleure
image possible et de diffuser cette image auprès des
décideurs.
-En second lieu, il s'agit de détecter les projets
porteurs de la région et convaincre les décideurs
d'étudier les propositions de localisation. L'objectif est de figurer
dans la « short list » des IDE.
En troisième lieu, il s'agit de la phase d'accueil. Une
fois la décision d'implantation prise, il faut aider à la
concrétisation du projet et aider l'investisseur étranger dans
ses démarches auprès des services administratifs.
Pour accroître sa part d'IDE, le Maroc doit entreprendre
un certain nombre de réformes en vue de consolider son
attractivité. Parmi ces perspectives, on souligne: l'amélioration
du cadre macro-économique avec un taux de croissance
élevé, la maîtrise de l'inflation; le contrôle des
dépenses publiques, la continuité de la politique de change, la
libéralisation du fonctionnement de l'économie.
Ces conditions sont nécessaires, mais restent
insuffisantes pour drainer un flux d'IDE d'envergure. En effet, « Les
conditions d'attraction les plus directs ( niveau des coûts
d'accès aux facteurs de production et aides publiques inclues dans les
codes d'investissements..., deviennent des conditions nécessaires mais
non suffisantes et revêtent de plus en plus un caractère
générique, tandis que les dynamiques d'environnement
industriel..., prennent un caractère spécifique et
déterminant dans les choix de localisation.21(*)Il faut en outre, des avantages
locaux construits comme: le développement du savoir-faire,
l'amélioration de la qualité de la main-d'oeuvre, la
consolidation et la performance du tissu industriel, l'amélioration de
l'image captive du pays, c'est ce que Bertrand Bellon intitule les politiques
des avantages construits. C'est seulement ainsi que l'on a des chances d'atirer
des IDE.
CONCLUSION GENERALE:
La question de l'IDE et politique d'attractivité
demeure un sujet d'actualité étant donné que la
globalisation est un phénomène qui remet sans cesse les
acquis.
Notre travail a essayé, à travers trois
chapitres, de répondre à cette question de l'IDE-politiques
d'attractivité dans le cas du Maroc.
En effet, un voyage dans l'univers de la théorie nous
a permis, à travers les différentes approches, de voire les
déterminants et les motifs d'implantation des firmes multinationales.
La localisation de ces multinationales dans les pays
hôtes est devenue, ces dernières années, très
sélective; elle ne sont pas prêts à investir dans tous les
pays de la planète.
En conséquence, une rivalité vive s'est
développée entre les nations pour captiver les investissements
directs étrangers à travers le renforcement de
l'attractivité.
Au regard de cette concurrence, le Maroc à
édifié toute une batterie de mesures incitatives pour localiser
les IDE.
L'analyse des données statistiques des investissement
étrangers dénote que le Maroc, en dépit des atouts dont il
dispose et les politiques d'attractivité qu'il instaure, demeure un pays
non captif pour les capitaux étrangers comparativement à des pays
de même niveau de développement: le troisième
récipiendaire des flux de l'IDE après le Nigeria et L'Egypte, le
cinquième par rapport au 12 pays partenaires de l'U.E. Plusieurs raisons
expliquent cette faible attractivité : le coût élevé
des facteurs, l'étroitesse du marché local, les lourdeurs
administratives,l'insuffisance des infrastructures
d'accueil(transports,télécommunications).Décidément,des
gisements d'attraction reste à explorer pour que le Maroc puisse devenir
une zone de prédilection pour les investissement étrangers.
Ces gisements d'attrait reposent sur deux piliers
complémentaires:
le premier plier est constitué par des conditions
nécessaires qui sont:
-La stabilité politique et macro-économique
-Libéralisation de l'économie: suppression des
prix administratifs, liberté des mouvements de capitaux.
-Stabilité et transparence de l'environnement
légal et réglementaire; sanction du non respect des engagements
contractuels par un système judiciaire équitable et
performant.
- Mise en place de bonnes infrastructures en matière de
télécommunications et de transports.
-Réforme de l'administration qui doit être
allégée, non bureaucratique et au service des investisseurs. Les
programmes de privatisation des entreprises publiques s'inscrivant dans cette
nouvelle logique de la « gouvernanace ».
Ces conditions constituent un préalable incontournable
pour qu'une firme étrangère envisage une implantation, mais
restent non suffisantes pour figurer sur la « short list ». Il
faut, en outre:
Un deuxième pilier pour consolider
l'attractivité par des politiques des avantages de localisation
compétitifs qui sont:
- Le renforcement de la qualification de la main d'oeuvre et
de la flexibilité du marché du travail
-L'existence d'un tissu industriel performant, capable
d'absorber les transferts de technologie qui permettent de répondre aux
critères de la production pour la marché international en termes
de coût, délais de livraison et qualité des produits.
Pour conclure, notons que la contribution la plus importante
des IDE est moins l'apport des capitaux (pour financer l'équilibre de la
balance des paiements) que celui de la technologie, le renforcement de la
compétitive des économies d'accueil...etc. Faire des politiques
d'attractivité des IDE un moyen de rééquilibrage du
déficit de la balance des paiements constitue une erreur d'analyse qui
conduira à des résultats décevants.
Pour drainer des capitaux extérieurs dans une
perspective d'équilibre de la balance des paiements, il serait plus
pertinent de viser les investissements financiers par le développement
des marchés financiers nationaux. Encore ne faudra-t-il pas oublier que
la constitution antérieure d'un fondement économique réel
demeure une condition préalable. Le respect de ce préalable
permettra d'éviter que l'émergence des marchés financiers
se confonde avec l'émergence d'activités spéculatives et
l'entrées de capitaux ayant une très forte volatilité.
Il est donc préférable de commencer par
construire des avantages de localisation solides; ils serviront de socle commun
pour le développement de l'investissement productif local.
* 1 - les FMN peuvent
être définies comme des grandes entreprises qui possèdent
ou contrôlent plusieurs filiales dans plusieurs pays.
Pour un débat d'ordre sémantique, voire
« le capitalisme mondial », A.Michalet, PUF, 1976
* 2 - Andreff.W. Les
multinationales globales, la découverte, 1996
* 3 - Sélectif
signifie que les FMN ne s'intéressent pas de façon identique
à tous les pays de la planète. Elles concentrent au contraire
leur attention sur un petit nombre de pays, ceux qui figurent sur la
« short liste » des investisseurs étrangers
* 4 En 1988, la CEE a
considéré que 4 usines japonaises de machines à
écrire et de balances électroniques -dont canon-ne sont en fait
que des industries d'assemblage dont le but est seulement de contourner la
protection douanière de l'Europe.
* 5 Telemcani Benlahcen et
Mairet P: « Globalisation et régionalisation de
l'économie mondiale: Quelle startégie d'insertion internationale
pour les pays du Maghreb? in Annales marocains d'économie,
n°21,1997.
* 6 Mouhoud E.M:
« Changement technique et division international du
travail », Economica, 1992.
* 7 Bertrand Bellon
« Théories et enjeux de l'investissement direct
étranger », in, IDE et développement industriel
méditerranéen, Bellon.B, Economica, 1997.
* 8 Charles-Albert
Michalet: « Le renforcement de l'attractivité:
Tunisie », in, « IDE et développement industriel
méditerranéen », Bertrand Bellon et Ridha Gouia,
Economica, 1997.
* 9 - B.Bellon:
« IDE et développemnt industriel...... »Economica,
1997
* 10 - A.Michalet:
« Le renforcement de l'attractivité.... », in, IDE
et développement industriel, Economica, 1997.
* 11 Bulletin du centre
marocain de conjoncture « investissement et nouveau contexte n°
16, janvier, 1997.
* 12 A.T.D'orfeuil
« financement externe et codes des investissements » Revue
tiers monde
* 13 M.F.Ammor
« Le Maroc dans l'économie mondiale »,Ed Toubkal
1987
* 14 Bertrand.Bellon:
« Investissements directs étrangers et développement
industriel méditerranéen », Economica, 1997
* 15 Akari.
Abdellah: » IDE et développemnt: l'experience
Tunisienne », in les IDE: facteurs d'attractivité et de
localisation, l'Harmattan 1997.
* 16 El Maaroufi.M
« le dispositif de promotion des investissements étrangers au
Maroc: cas du secteur industriel », in « IDE: facteurs
d'attractivité et de localisation », L'harmattan, 1977
* 17 Note d'orientation
pour la préparation du plan quinquennal ( 1999-2003)
* 18 - Bertrand.Bellon et
R.Gouia: IDE et développemnt industriel, Economica, 1997
* 19 C.A.Michalet :
« La Tunisie: le renforcement de l'attractivité »
in, IDE et développement industriel méditerranéen,
B.Bellon, Economica, 1997.
* 20 Guerraoui.D :
« prospective d'un développement régional
intégré » in vues économiques du CPM,
spécial ( la région) n° 10,1998
* 21 - B.Bellon:
« La politique des avantages construits, in, IDE et..., Economica,
1997 »
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