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Internet et démocratie

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par Lionel VEH
Université catholique de l'Afrique de l'ouest - Maà®trise 2011
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACES

A feu Mon Père VEH Loua Charles, ma source d'inspiration, paix a son âme !

A ma mère DANLE Sinnin Gisèle, qui a, et qui continue de tout sacrifier pour moi... merci Maman

REMERCIEMENTS

Ce mémoire nous offre l'opportunité de remercier des personnes sans qui ce travail n'aurait probablement pas vu le jour. Nous pensons :

Au Docteur Dosso Karim, qui n'a ménagé aucun effort pour la réalisation de ce travail

Au Doyen de la faculté de droit de l'UCAO-UUA, le Père Thomas SIXTE YETOHOU pour sa patience et ses conseils.

A toute l'administration de la faculté de droit de L'UCAO-UUA

A toute ma communauté l'Action Biblique Côte-d'Ivoire,

A la Famille Ehouman pour les conseils et le soutien apportés,

A toute ma famille paternelle pour leur soutien,

A ma tante «  Maman Mougnin » pour les prières et les conseils,

A ma « mère » Sadialou Monnet Antoinette, merci Maman.

A mes amis de promotion particulièrement Flean Cyrille et Yougonne Ruth, merci pour votre soutien,

A toute la promotion science politique 2009-2010 pour vos conseils et avis.

AVERTISSEMENT

La Faculté de droit de l'Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO), Unité Universitaire d'Abidjan (UUA) n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions contenues dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur.

SIGLES ET ABREVIATIONS

INTERNET: International network (réseau international)

NTIC: Nouvelles technologies de l'information et de la communication

ONG: Organisation non gouvernementale

PNUD: Programme des Nations unies pour le développement

PED: Pays en voie de développement

TIC: Technologies de l'information et de la communication

RSS: Real simple syndication; Rich site Summary

UIT: Union Internationale des télécommunications

UNESCO: Programme des Nations unies pour l'éducation la science et la culture.

SOMMAIRE

DEDICACES I

REMERCIEMENTS II

AVERTISSEMENT III

SIGLES ET ABREVIATIONS IV

INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE: INTERNET UN OUTIL AU SERVICE DE LA DEMOCRATIE 5

CHAPITRE I : INTERNET, UN RESEAU QUI DEVELOPPE LES FONDEMENTS DE LA DEMOCRATIE. 7

SECTION I: INTERNET, UNE PROMESSE DE L'IDEAL 7

DEMOCRATIQUE. 7

SECTION II : LES SPECIFICITES DE L'APPORT D'INTERNET AUX PRINCIPES BASICS DE LA DEMOCRATIE. 20

CHAPITRE II : INTERNET, UN OUTIL POUR LES DEMOCRATIES OCCIDENTALES 32

SECTION I : UN OUTIL POUR LA PRATIQUE POLITIQUE ET DEMOCRATIQUE 33

SECTION II : INTERNET, UN ATOUT INDISPENSABLE POUR LES POLITIQUES. 43

DEUXIEME PARTIE : INTERNET, UN INSTRUMENT LIMITE POUR L'EMERGENCE DE LA DEMOCRATIE 56

CHAPITRE I : LIMTES LIEES A SON FONCTIONNEMENT : DANGERS ET AMBIGUITES DE LA « DEMOCRATIE ELECTRONIQUE ». 58

SECTION I : L'ANONYMAT ET SECTARISME DEUX QUESTIONS MAJEURS SUR L'INERNTET. 59

SECTION II : INTERNET UNE MENACE POUR LES SOCIETES DEMOCRATIQUES. 70

CHAPITRE II : INTERNET ET LA FRACTURE 79

NUMERIQUE. 79

SECTION I : LES PROBLEMES LIES A L'ACCES AU RESEAU. 80

SECTION II : LES PROBLEMES LIES A LA LIBERTE DES MEDIAS DANS LES PED. 87

CONCLUSION 99

INTRODUCTION

Abraham Lincoln, reprenant en cela PERICLES définissant la démocratie comme : « le gouvernement du Peuple, par le Peuple et pour le peuple » ; Le peuple selon cette formule, est au coeur du système démocratique. Une telle situation semble justifier, qu'aucun système politique n'a constitué un rempart aussi solide pour les libertés que la démocratie. Dans les moments troubles du XX eme siècle, devant les idéologies fascistes et sociaux nazistes, la démocratie libérale a été une protection idéologique sans égal. Même dans le contexte de guerre froide, elle a constitué comme l'affirmait Winston Churchill1(*) le « meilleur, voir le moins mauvais des systèmes politiques » pour assurer la promotion des libertés individuelles.

Mais depuis lors et de plus en plus, le fonctionnement de la démocratie dans les pays dits démocratiques est devenu marginal. Car, paradoxalement, le développement de l'institution démocratique a de plus en plus signifié l'éloignement du citoyen souverain, des centres de décisions. Simple coïncidence ou véritable manipulation ? Une chose est sûre, c'est qu'au file des années, « Le gouvernement du peuple et par le peuple » est devenu une vue de l'esprit. Car les citoyens qui sont en principe la source de l'autorité sont progressivement dépossédés de leur souveraineté au profit, non plus seulement des députés, mais aussi de juges et d'instances supranationales non élues.

Le pouvoir politique à tendance à s'accommoder de la voix du peuple quand celle-ci se limite au rituel des élections. La démocratie réelle est donc bien loin de ses fondements, et les procédures qu'elle utilise ont tendance à maintenir le citoyen dans la passivité.

Tous ces facteurs ont pour résultat d'alimenter une crise de confiance entre les citoyens qui ne se retrouvent plus dans le système démocratique, et qui ne trouvent aucuns intérêts à participer à l'évolution démocratique, et les politiques toujours préoccupés par leurs intérêts. La méfiance s'installe donc progressivement entre les citoyens et l'institution démocratique qui les représente.

Que ce soit, en France, aux Etats-Unis ou dans la plupart des pays africains, le taux de participations à chaque échéance électorale baisse ce qui traduit le manque d'intérêt des citoyens pour le jeu démocratique. L'engagement du citoyen envers les partis politiques est devenu problématique. Les jeunes semblent de moins en moins intéressés par la politique, les citoyens en général se sentent désabusés.

Mais à contrario, et avec l'évolution du temps, l'information va se diversifier de plus en plus ce qui rend les citoyens encore plus critique envers les politiques. C'est dans cette atmosphère de diversification, qu'apparait internet au travers des nouvelles technologies. Ceci n'a pas pour effet d'affaiblir la crise de confiance. Internet, nouvelle technologie apparut en pleine guerre froide comme stratagème militaire va devenir au fil des années, une redoutable arme de connaissances mais aussi de communication. Elle se présente comme une nouvelle arme aux mains des citoyens car, les nouvelles technologies viennent totalement changer la dynamique des relations au pouvoir. Elles diminuent les distances géographiques et sociales sur lesquelles les représentations trouvaient leur raison d'être.

Les nouvelles technologies semblent redonner à la démocratie les valeurs à l'origine de sa création, lesquelles valeurs se traduisent par la liberté, c'est la liberté d'expression ; Tous les citoyens étant libre, de critiquer et de dire ce qui ne leur semble pas juste dans le gouvernement de leur dirigeants. L'égalité : égalité d'accès aux moyens d'influence. Tous les membres d'une communauté devant disposer de chances égales pour l'exercice du pouvoir. Ensuite, il ya le débat public : toute décision politique devant être soumise au débat public. Ce principe n'est que la suite logique du premier. Il justifie la liberté de parole, la liberté de pensée et la liberté de presse.

Internet redonne ainsi à la démocratie, « ses lettres de noblesses », lettres qu'elle a du mal à retrouver depuis quelques temps. A ce titre, il serait avant tout judicieux de se poser la question de savoir : de quelle façon la révolution numérique et technologique que constitue internet s'imbrique-t-elle dans l'évolution générale des systèmes politiques, plus précisément du système démocratique et que pourrait impliquer leur rapprochement à l'heure actuelle ?

Ce problème majeur nous amène à approfondir notre réflexion sur l'éventuelle influence sinon l'apport d'internet dans l'évolution démocratique ; Mais aussi et surtout dans le fonctionnement du processus démocratique. Car il faut le dire, notre sujet est véritablement un sujet d'actualité. Il suffit pour s'en rendre compte de voir que notre siècle est incontestablement celui des nouvelles technologies de l'information et de la communication(NTIC). A ce titre, il est clair que, la démocratie, seul système politique à avoir « survécu » aux autres systèmes politique, ne peut se passer de ce nouveau type de communication.

Cette problématique nous emmène a voir si la démocratie avec l'apparition des nouvelles technologies en l'occurrence internet prend une nouvelle trajectoire. Car il est clair que si la science politique est la science qui étudie le fonctionnement des systèmes politiques, aussi étudie-t-elle l'évolution de ceux-ci en rapport avec d'autres facteurs en interaction ou non avec leur évolution.

Il est clair que notre étude sur ce point se rapproche de cette définition.

Elle présente donc un intérêt considérable car, elle met en jeu l'évolution du système politique le plus usité, et la révolution technologique du XXI siècle dans le sens que cette dernière constitue une arme redoutable de communication et d'interaction entre les peuple, mais aussi une arme redoutable pour le jeu démocratique. Elle montre dorénavant que l'introduction d'internet dans le processus politique est un moyen d'améliorer le fonctionnement de la démocratie. L'élection de l'actuel président des Etats-Unis Barack Obama dont la campagne a été axée sur internet, et plus récemment les révolutions arabes dites « printemps arabe », ouvre une nouvelle ère de l'internet comme vecteur de renouveau mais surtout comme nouvel instrument au service de la démocratie (partie I). Ce constat n'omet pas cependant le fait qu'internet comme tout instrument présente des limites dans l'émergence de la démocratie (partie II).

PREMIERE PARTIE: INTERNET UN OUTIL AU SERVICE DE LA DEMOCRATIE

Internet est sans doute la révolution technologique du moment. Il a été recensé en Novembre 2009 près de 1.8 milliards d'utilisateurs dans le monde2(*), soit environ 2/4 de la population mondiale.

Créé aux Etats-Unis en 1969 en pleine guerre froide, internet devait répondre à des besoins de stratégies militaires. Mais très vite, un défaut va apparaître dans cette entreprise : internet est un réseau universel, ce qui n'est pas de l'avantage des autorités militaires, dont le « secret défense » est la règle. Cette faille va faire d'internet un réseau civil usité par les universités et ouvert à tous.

Internet par son caractère universel, va développer les ferments de la démocratie que sont: la liberté d'expression, l'égalité, la pluralité des opinions, le partages de connaissances (Chapitre Premier), ceux-ci se développant prioritairement en occident, dont l'exemple pourrait nous inspirer (Chapitre deuxième)

CHAPITRE I : INTERNET, UN RESEAU QUI DEVELOPPE LES FONDEMENTS DE LA DEMOCRATIE.

Internet est devenu un réseau universel et ouvert, loin de la confiscation militaire dont-t- elle faisait l'objet. Devenu le symbole même de la révolution technologique, un outil de communication nouveau, internet a basé son développement sur la liberté, l'échange et le partage, notions qui sont à la base de la démocratie elle-même. Internet est en plus, une véritable promesse pour l'idéal démocratique (SECTION I), dont le fondement même est le partage (SECTION II)

SECTION I: INTERNET, UNE PROMESSE DE L'IDEAL

DEMOCRATIQUE.

La démocratie, a toujours aspiré à un idéal ou l'implication de chaque citoyen dans les prises de décisions politiques serait l'accomplissement de sa forme la plus complète. Comme l'affirme le professeur Lancine Sylla: «...c'est donc dire que la démocratie n'est jamais réalisée totalement, et qu'elle est toujours perfectible ».3(*) Il ajoute même que: « La démocratie serait donc conçue comme une sorte d'idéaltype wébérien dont les réalisations concrètes jalonnent l'histoire mouvementée des peuples à travers l'espace et le temps ».4(*)

Cependant après de nombreuses tentatives, internet représente pour de nombreux observateurs l'espace idéal, dont les caractéristiques manifestent les ferments de l'idéal démocratique.

En effet sur le réseau, se manifeste une véritable démocratie non seulement directe mais aussi participative, sans censure, sans discrimination, étant entendu que les fondements d'internet que sont la liberté d'expression et la pluralité des opinions sont observées sur le réseau (PARAGRAPHE I).Sur internet chacun a le droit de dire ce qu'il pense sans distinction de sexe, de race, ou d'âge. Internet est aussi une formidable promesse d'égalité5(*) (PARAGRAPHE II).

PARAGRAPHE I : LES BASES COMMUNES DE LA DEMOCRATIE ET DE L'INTERNET.

« Rationnellement et en fait, la démocratie est indissociablement liée à l'idée de liberté. Sa définition la plus simple et également la plus variable, à savoir le gouvernement du peuple par le peuple, n'acquiert son plein sens qu'en considération de ce qu'elle exclut: le pouvoir d'une autorité qui ne procéderait point du peuple. Ainsi la démocratie est d'abord un système de gouvernement qui tend à inclure la liberté dans le rapport politique, c'est-à-dire dans les relations de commandement à obéissance, inhérentes à toute société politiquement organisée. L'autorité y subsiste sans doute, mais elle est aménagée de telle sorte que : fondée sur l'adhésion de ceux qui lui sont soumis, elle demeure avec leur liberté »6(*) cette réflexion de BURDEAU montre bien le sens profond que revêt l'idée de liberté en démocratie. Elle est le fondement de tout. Elle est même : «  à la racine de l'idée de démocratie »7(*) selon Hans Kelsen.

Sur internet la principale règle est la liberté d'expression. A cet effet, il faut souligner que le débat électronique à travers les blogs et les forums de discussions est un formidable outil pour la liberté d'expressions .Comme pouvait le dire Alex Laupèze chercheur: « Depuis le milieu des années 90, l'internet est devenu un phénomène `' technico-social `' dont l'influence et l'expansion n'a cessé de croitre ; ce succès couronne la vertu première du réseau mondial, celle de la satisfaction des libertés individuelles. L'ouverture du réseau au public a conduit à une appropriation massive par celui-ci, d'un mode de communication situé entre l'audiovisuel et la télécommunication. Elle a aussi conduit à l'avènement des communautés virtuelles. Pour ces communautés les systèmes de conférences ou de discussions, dont fait partie le forum, sont des tremplins pour entrer dans une ère de l'interactivité »8(*) . Internet est en ceci un instrument d'échanges donc de liberté d'Expression (A).

Or, s'il est ouvert à la discussion internet s'enrichit aussi de sa pluralité(B).On accepte mieux sur internet ce qu'on ne serait pas capable d'accepter, ou ce que l'on condamnerait facilement dans la vie réelle.

A. LA LIBERTE D'EXPRESSION

Au début des années 90, internet est souvent présenté comme une nouvelle agora électronique. Dans le premier livre qui va populariser cette nouvelle technologie9(*), le journaliste Howard Rheingold compare longuement internet à l'espace public `'habermassien'', du nom du philosophe et sociologue allemand contemporain Jürgen Habermas10(*) chez qui : « la politique s'inscrit dans une visée éthique et notamment dans la visée d'une éthique de la discussion »11(*), discussion qui admet toutefois le consensus. Cette vision politique d'internet sera reprise par de nombreux auteurs et notamment par Al Gore, alors vice-président des Etats-Unis, lors d'un discours à l'Union Internationale des Télécommunications.12(*) « L'internet marque une nouvelle ère dans la communication humaine. Au centre de la vague numérique, le forum de discussion s'affirme de plus en plus comme l'Archétype de cette nouvelle façon de communiquer. S'inscrire sur un forum entraîne l'adhésion à une communauté virtuelle, afin d'y partager un intérêt commun et surtout laisser libre cours à sa liberté d'expression.

Comme tel, le forum de discussion est reconnu par les internautes comme un objet démocratique et cristallise la liberté d'opinion revendiquée par ces derniers.

Les forums ont émergé dans les années 70 et les logiciels n'ont cessé de s'améliorer afin de contenir les fortes hausses de participation. Le forum électronique fait émerger de nombreuses communautés et sert les nouvelles gouvernances qui s'affirment en dehors des structures étatiques connues ».13(*) Internet présente de nouveaux défis à la démocratie. N'étant plus soumis aux instances de filtrage des comités de rédaction, les points de vue individuels peuvent se donner libre cours et éclipser les opinions des experts par des prises de position radicales et spectaculaires.

Dans la Grèce antique, l'invention de l'agora avait entraînée une remarquable expansion de la parole publique qui avait culminé dans la rhétorique et la sophistique, provoquant la réaction de Socrate et de Platon, défenseurs de la primauté du vrai sur les séductions du discours. Le nouvel espace de l'internet, ouvre à la parole bien plus de possibilités que l'agora athénienne. Court-circuitant les instances intermédiaires classiques, les forums et autres outils web alimentent l'utopie d'une parole circulant sans frein, collaborative, donnant aux citoyens l'espoir qu'une démocratie participative directe est possible, que les textes fondateurs du consensus social peuvent être réécrits en temps réel, comme dans le modèle wiki14(*).

Internet est un espace où il est plus facile qu'ailleurs de produire de l'information, où les barrières sont levées. De nombreuses opinions s'expriment sur internet qui n'ayant pas, ou difficilement trouvé des espaces d'expression dans les médias classiques. Ce fut le cas lors du référendum sur la constitution européenne. Alors que les promoteurs du « oui » ont eu accès largement aux médias classiques, les partisans du « non » qui dans l'ensemble n'appartenaient pas aux organisations politiques dominantes, ont largement utilisé le web pour présenter leur opinion. D'après l'étude de Guilhem Fouetillou, les deux tiers des sites web qui ont traité du référendum soutenaient le « non ». Dans ce cas, le web est apparu comme le moyen de communication de ceux qui étaient mal représentés dans les médias classiques.

Par ailleurs, le web s'est aussi ouvert à des courants d'opinion minoritaires voir marginaux et notamment aux mouvements négationnistes et à différents groupes racistes. Au-delà de l'expression politique de groupes constitués (médias, organisations politiques ou idéologiques...), internet donne également la possibilité à des individus de prendre la parole à travers des sites d'auto-publication ou blogs. En effet l'expansion de ces nouveaux outils du web est fulgurante. Ceci dit, il est vrai qu'Internet par l'intermédiaire de ces plateformes est un véritable espace public et la preuve d'une véritable liberté d'expression. Cependant, internet, c'est aussi un esprit favorable à la diversité des opinions(B).

B. LA PLURALITE DES OPINIONS.

Internet est un vrai tremplin de la diversité des opinions. Ces opinions sont si larges qu'internet ne présente pas de problèmes de religions, d'âge et de sexe.

Internet rejoint l'idée de « démocratie idéale », où tout citoyen peut participer au débat public. C'est un espace qui ouvre le débat en se présentant comme une véritable `'Agora électronique''. Cette ouverture a pour objet de favoriser l'esprit démocratique en ce sens qu'elle ne fait plus de distinction mais a plutôt tendance à encourager une profusion d'idées nouvelles.

Aujourd'hui internet est le canal par excellence des sans voix car  il est possible de trouver de toutes les tendances sur internet. Des plus modérées, aux plus radicales. Internet constitue un véritable canal de foisonnement d'idées où Grâce aux groupes de discussion ou aux listes de diffusion, des milliers d'individus peuvent confronter leurs points de vue. Il présente l'avantage d'être un forum ouvert aux courants d'opinions mal ou peu représentés dans l'espace public traditionnel. C'est ainsi que grâce à Internet un débat s'est ouvert en France, au début de 1998, sur l'Accord multilatéral sur l'investissement de l'O.C.D.E. qui avait échappé à l'attention des médias.15(*)

En rendant plus poreuses les formes de prise de parole, internet favorise la circulation des informations, tout en visant une plus grande « transparence » des sociétés. Il contribue à répandre tout un ensemble de contenus jusqu'alors retenus par des digues techniques, juridiques, institutionnelles ou commerciales.

Cette libération des contenus bouleverse les frontières traditionnelles de l'économie de la connaissance, et élargit l'espace de la critique en offrant de nouvelles sources de vérification citoyenne.

Internet représente donc par sa diversité et la pluralité de ses idées un véritable booster pour la démocratie en ce sens qu'il libère le débat. Sur ce sujet, de nombreux interviewés valorisent la diversité. Ils expriment le plaisir qu'il y a à rencontrer en ligne des gens différents d'eux par leur origine social ou géographique, mais aussi des gens qui pensent différemment. Ces internautes rencontrent ainsi un public devant lequel ils peuvent s'exprimer. Parfois, ces opinions différentes peuvent les inquiéter ou les heurter, mais c'est plutôt perçu comme une occasion de clarifier ses idées, d'affûter ses arguments. De telles occasions existent rarement dans la vie réelle. Si on généralise les conclusions de l'étude monographique de Stromer-Galley16(*) professeur américain spécialisée dans les nouvelles technologies, on peut considérer qu'internet favorise le débat public. Mais il s'agit d'un débat intentionnel, ces internautes ont décidé de venir spécifiquement sur ces sites. Alors que la participation au débat public en ligne est souvent moins intentionnelle qu'on ne le croit.

Une étude menée aux Etats-Unis sur le site Slashdot, conçu pour les passionnés d'informatique, montre que les débats politiques qui se sont tenus sur ce site pendant les élections présidentielles de 2004 ont eu un succès important. Ces discussions politiques qui représentent moins de 5% de l'ensemble ont été les plus actives. Les commentaires sont plus fréquents. En moyenne, il y en a 35% en plus. On a également remarqué en France, que lors de la dernière élection présidentielle, les débats politiques furent également importants sur des sites leaders non politiques comme doctissimo (site sur la santé) ou hardware (site sur l'informatique).

PARAGRAPHE II : INTERNET, FACTEUR D'EGALITE POPULAIRE

« La communication sous sa forme moderne, avec internet, constitue une véritable promesse d'égalité. Elle semble arracher l'individu à son environnement physique immédiat. A partir du moment où je suis branché en ligne je suis partout et nulle part, je suis l'égal des autres internautes. » 17(*)

L'égalité est un principe fondamental en démocratie. Mais dans l'évolution historique du système démocratique, la notion d'égalité a progressivement gagné du terrain. En effet si elle a toujours été une notion fondamentale en démocratie, il est clair que dans les faits elle n'était réservée qu'à une certaine catégorie de la population. A l'époque de la civilisation gréco-romaine, berceau de la démocratie occidentale, on ne parlait d'égalité qu'entre citoyens, la citoyenneté étant le gage d'une appartenance à la collectivité, et surtout gage de bénéfices des droits et devoirs que cela pouvait inclure. A ce titre, la citoyenneté était déterminée par le mérite et le statut social, n'importe qui ne pouvant être citoyen. C'est ainsi que, les Femmes, les esclaves et les enfants n'étaient pas considérés comme des citoyens. Cette distinction entre citoyens a continué jusqu'à très récemment. Car le droit de vote était encore refusé dans certains pays à une catégorie de personnes comme ce fut le cas jusqu'en 1945 en France pour les femmes. Aux Etats-Unis c'est l'inégalité entre blancs et noirs et le refus de vote à ces derniers qui a constitué un véritable frein à la liberté et à l'exercice de la démocratie. Mais au delà même du fait de priver du droit de vote et des droits civiques, n'est- ce-pas l'atteinte à l'égalité qui est visée ? Car, le fait de priver une personne du droit de vote et des droits civiques entraine aussi la privation de participation au débat public et du même coup à la vie politique.

Or l'apparition des nouvelles technologies de l'information et de la communication, par leur caractère communicatif et interactif, ne fait pas de différence entre les usagers. Sur internet chaque personne est l'égal de l'autre sans distinction d'âge, de sexe de couleur de statut social.

Les nouvelles technologies semblent donc résoudre un problème que le système démocratique depuis son existence tente de régler : Le problème l'égalité entre tous les citoyens. Internet se positionne donc comme une véritable promesse d'égalité totale et sans limite(A) dont la conséquence est la participation directe du citoyen à la vie publique(B) autre principe fondamental du système démocratique

A.UNE EGALITE SANS LIMITE.

On ne le sait pas peut être, mais si internet est en passe de devenir le symbole de la démocratie dans les sociétés libérales, c'est parce qu'il renforce des principes de plus en plus indispensable dans celles-ci : Les droits de l'homme.

En effet Depuis leur apparition en 1789, et leur corollaire qui s'en suit en l'occurrence, la multiplication des ces principes partout dans le monde, sinon dans les pays dits démocratiques, ils ont non seulement précipité l'idée de libertés, mais aussi d'égalité entre les peuples et entre les personnes. Ils ont encore promu peut être de manière implicite la promotion de nouvelles technologies comme internet dans lesquelles ils ont su insuffler leurs principes. L'individu de droit est devenu le principe de légitimité des formes politiques modernes. C'est ce même individu qui est à l' origine de la « production de la société dans le temps »18(*).

Sur internet, l'individu devient inconditionnellement l'égal de celui qui est connecté à l'autre bout de l'ordinateur. A l'ère d'une communication instantanée l'individu est avec internet l'incarnation de sa propre égalité non seulement avec le citoyen le plus banal mais aussi avec les élus qui le représentent en quelque sorte, en un mot avec tous ceux qui se connectent.

Une autre facette de l'égalité sur internet, c'est la participation. Sur internet, il ya une certaine forme de présupposition d'égalité due à la participation et la coopération de chacun. En effet pour prendre l'exemple du site Wikipedia19(*), il faut remarquer que sur celui-ci, l'égalité entre internautes se manifeste à travers l'apport de chacun sur tous les sujets développés. Pour Dominique Cardon : «  dans un débat sur l'article  « Boson de Higgs », un physicien réputé ne peut prétendre l'emporter face à un étudiant en agitant simplement ses diplômes, sa notoriété ou ses publications. Il devra lui-même participer à la rédaction de l'article, argumenter, expliquer ses propos et faire apparaître dans une discussion publique des erreurs de l'étudiant. Dès lors qu'il fait l'effort de participer, ni rien ni personne ne permet d'exclure un internaute de wikipedia.»20(*) Forums de discussions et wikis ont souvent poussé très loin la `'présupposée égalité'' que vise l'idéal démocratique lorsqu'il revendique, contre tout partage, `'la part des sans parts, dans l'espace de la parole publique''21(*).Cependant cette présupposition d'égalité est fonction de la participation de chacun. Par exemple, dans l'éthique des Hackers22(*), ce principe a toujours été revendiqué : un hacker « doit être jugé sur sa production et non sur de faux critères comme les diplômes, l'âge, la race ou la situation sociale ».23(*) Il y va de même en ce qui concerne l'égalité sur internet. La participation sur internet est donc véritablement liée à l'égalité.

Internet a donc su engloutir en son sein cet idéal démocratique qu'est l'égalité laquelle convie tout le monde à faire ressortir ses valeurs à travers ses compétences. A ce titre ; internet favorise une autre facette de la démocratie originelle : la démocratie directe(B), idéal à l' origine de la démocratie.

B. INSTRUMENT D'UNE DEMOCRATIE DIRECTE ET PARTICIPATIVE

Internet est en phase de créer ou plutôt, de faire revenir à un idéal démocratique, Celui où chaque citoyen peut participer directement à la vie publique.

Depuis longtemps, l'évolution de la démocratie dans la plupart des pays a fini par modifier totalement la participation directe du peuple à la vie publique, le confinant dans un rôle d'observateur et le convoquant pour l'occasion à décider de qui sera chargé de penser et de prendre les décisions à sa place.

De nombreuses idéologies, comme l'idéologie élitiste24(*) a fini par donner à la démocratie une image aristocratique ou seuls les plus technocrates sont plus intelligents que la masse, et par conséquent ont le droit de décider du sort du peuple. Cependant, l'avènement des nouvelles technologies et surtout d'internet va donner un sens nouveau à l'idée même de démocratie, au delà de celle connue jusque là.

Considérant qu'internet est et crée un espace public comme nous l'avons dit plus haut, Il crée une espèce de champ désert à défricher. Un nouvel espace virtuel qui favorise au premier abord une certaine attirance sociale. C'est un champ de communication nouveau ou beaucoup de contraintes sont anéanties, à savoir les contraintes d'espaces et de temps. Internet place désormais le simple citoyen dans une position centrale et déterminante. Il ôte cette marginalisation, et redonne à la démocratie un vrai sens.

« Là où à l'époque pré-moderne l'ordre politique et social était reçue d'en-haut, il devient une émanation de l'individu : c'est le basculement, opéré sur plusieurs siècles.

Les medias sont déterminants dans cette évolution. Le discours de l'homme dans ce nouveau rôle, ne s'entend que dans le nouveau cadre de la société d'information, c'est à la caisse de résonnance qu'elle lui offre qu'il doit son efficacité.

Avec internet cependant un nouveau cadre est franch...il ne s'agit plus simplement d'un vecteur médiatique, mais bien d'une forme sociale et politique qui est en adéquation parfaite avec les droits de l'homme : internet répond aux attentes nouvelles suscitées par les démocraties libérale, mais plus encore il les décuple, les catalyse, les accélère, En ce sens la radicalisation démocratique associée a internet est justifiée  : il puise en effet aux racines du principe fondateur des démocraties modernes. En particulier, il incarne l'utopie d'une démocratie directe, d'un espace public ou toutes les instances intermédiaires, représentants politiques, presse, éditeurs notamment, seraient en voie de disparition pour enfin laisser libre cours à l'égalité absolue des individus et de leurs subjectivités : transparence de l'information, fluidité des échanges...En proposant, en creux d'abolir toute forme de médiation, les réseaux laissent entrevoir la possibilité d'en finir avec la nature implicitement aristocratique, comme l'a montre Bernard Manin25(*), de l'élection et de la représentation.

L'approfondissement, en somme, du ressentiment identifié par Nietzsche26(*) dans les régimes démocratiques modernes à l'égard de ce qui juge, hiérarchise et discrimine. Une forme idéologique diffuse se dégage ainsi, selon laquelle finalement le régime électoral-représentatif (et toutes les institutions qui l'accompagnent) ne serait qu'une phase transitoire de la démocratie, celle-ci atteignant sa forme la plus achevée grâce aux réseaux d'information et de communication, grâce a internet ».27(*)

Il est donc clair qu'internet crée une sorte de démocratie directe ou chaque internautes devient libre de toutes ses représentations, il peut dire librement ce qu'il veut sans être confondu à une masse dans laquelle vraisemblablement il se noie. Ici on le lit, on tient compte de son avis du moins explicitement. Il recrée donc le vrai sens de la démocratie et recèle encore en lui un autre aspect indispensable de la démocratie : le débat public qui est une conséquence direct du web participatif, un fondement du réseau (SECTION II).

SECTION II : LES SPECIFICITES DE L'APPORT D'INTERNET AUX PRINCIPES BASICS DE LA DEMOCRATIE.

Dans le système démocratique actuel, avec tous les mécanismes que nous lui connaissons, la prise de décisions publiques est généralement le fait de corps intermédiaires tels que les syndicats et les systèmes représentatifs (élus locaux, administrations,). Cependant, de plus en plus de questions se posent sur l'évolution de « l'intégration citoyenne dans la décision publique »28(*).

Avec l'avènement des nouvelles technologies, ces questions deviennent tellement récurrentes qu'il s'avère indispensable d'en parler. En effet, Selon Céline Desmarais, Helene Michel, et Jean Moscarola des chercheurs: « ... pour élaborer toute décision publique, la démocratie représentative va traditionnellement recourir à la consultation des corps intermédiaires et au recours des analyses d'experts. La participation citoyenne au débat reste marginale. Nous pouvons trouver plusieurs raisons à ce phénomène : les experts pensent que les problèmes actuels sont trop complexes pour être compris par les citoyens...les élus quant a eux, envisagent les citoyens comme portant peu d'intérêt aux questions politiques ou poursuivant leurs intérêts personnels plutôt que l'intérêt général. Par ailleurs, une implication plus grande des citoyens signifie une redéfinition du rôle des élus dans le processus de décision. Cette position jugée inconfortable est rejetée par de nombreux élus. »29(*)

Toutefois, des auteurs s'insurgent contre cette mise a l'écart du citoyen-profane du processus de décision (Barthe,Callon,lascoumes). Aydelotte et Al d'autres chercheurs voient trois raisons majeures pour mieux prendre en compte l'avis du simple citoyen dans la décision publique30(*).

Tout d'abord, la confiance en l'appréciation administrative dans le processus de décision n'est pas en adéquation avec la démocratie31(*). Ensuite, ceux qui prônent plus de débat et de participation publique affirment que les raisonnements traditionnels, scientifiques ou experts ne doivent plus être privilégiés. Il faut permettre à d'autres raisonnements d'être pris en compte dans le processus de décision32(*).les citoyens-profanes auraient donc un rôle à jouer au coté des experts des projets publics pour les aider à explorer les états possible du monde, et pour favoriser un apprentissage collectif. Or, la société numérique vient bouleverser en quelque sorte l'ordre du système démocratique en tentant de ramener le `'Citoyen-profane'' au coeur du débat public, qui est un autre principe incontestable de la démocratie. Une idée entraînant une autre, il faut relever que si internet permet au citoyen de participer au débat public, cette notio est implicitement liée à celle de participation et de production de contenu.

Cette participation au débat public par les internautes constitue sur internet ce qu'on appelle « Web participatif », une sorte de production de contenu. Car sur internet, la règle c'est la participation, c'est la production de contenu. La production de contenus signifie tout simplement que chaque internaute est appelé à écrire des articles, des commentaires, publier des vidéos, des supports audio etc....et c'est généralement sur cette construction à l'horizontale que de grands moteurs de recherche comme Google ou Yahoo élaborent leur système de recherche. Internet se construit avec et par les internautes. C'est cette participation qui construit l'égalité sur internet.

Internet constitue donc un espace de partage entre les internautes, à tel point qu'aujourd'hui, le débat public est de devenu électronique (PARAGRAPHE I), internet a par ailleurs développé des nouveaux moyens démocratique (PARAGRAPHE II)

PARAGRAPHE I : L'ELECTRONISATION DU DEBAT PUBLIC.

La démocratie électronique, est un nouvel espace public qui facilite le débat .Mais facilite-t-il vraiment le débat public dans l'esprit de la démocratie ? Une chose est sûre ; c'est que si internet facilite le débat public, il le fait d'une manière bien particulière.

En effet sur internet, les internautes ne répondent jamais sinon rarement à des commandes de débat public instruites par les pouvoirs Publics. Les formes de délibérations citoyennes initiées par les institutions publiques sur la toile se sont révélées plutôt décevantes. Elles ne parviennent à mobiliser qu'une fraction minime de citoyens très concernés33(*).

En France par exemple, lors de la consultation en ligne mise en place par La commission nationale du débat public(CNDP) pour définir le lieu d'un troisième aéroport parisien, les participants ont refusé de répondre à la question pour se demander si, en elle-même, la construction d'un troisième aéroport était pertinente. De manière assez ironique, ils critiquaient les raisons mêmes de la consultation dont ils étaient l'objet34(*). Il Convient donc de voir comment internet contribue à sa manière au renforcement de la participation citoyenne (A) et ensuite comment cette participation citoyenne est le symbole d'une plus grande prise en compte de ses aspiration (B).

A.INTERNET SERT A RENFORCER LA PARTICIPATION CITOYENNE

Sur internet, le débat public a une façon particulière de se construire.il ne construit pas tel que nous le connaissons dans le rituel démocratique habituel. Certes, il sert à la démocratie, mais sous sa propre forme et selon ses règles de fonctionnement. Ici, c'est très souvent les internautes eux-mêmes qui élaborent des cadres de discussions sur les forums et les blogs et ceci de façon délibérée. A ce titre, en plus d'un élargissement de l'espace public, internet diversifie les espaces, c'est sa particularité.

Les nouvelles formes d'expression de l'internet...pluralisent et distribuent autrement les formes de la parole en public en empruntant des langages et en habitant des espaces que la politique conventionnelle, bien souvent, ne sait pas reconnaître.35(*) Les débats se font donc par groupe et dans des espaces restreints. Cependant, il faut souvent multiplier par mille ces différents espaces, pour dire que les délibérations sur internet ne se font pas, sur de grands espaces lors des grands débats solennels comme on a l'habitude de le voir dans les medias de masses. Ils se font, « hors temps, et hors espaces », mais ils sont tout aussi efficaces que les grands débats solennels ultras médiatisés,c'est l'avantage des délibérations public sur internet.

La plupart du temps, ces débats ou conversations peuvent tourner autour : « d'un chanteur à la mode, d'un film qui vient de sortir, d'une recette de cuisine, d'un problème technologique ou juridique, de vacances ou d'animaux domestiques... »36(*) Mais ils peuvent tout aussi être sérieux et aborder des thèmes importants qui concernent : « toute une série d'enjeux publics : les politiques locales, les controverses environnementales, les inégalités salariales, la place des femmes dans la politique, les conflits à l'école, l'insécurité, etc. » 37(*)

Avec le développement d'une culture du remix et du détournement créatif, notamment a base de vidéos, ce sont aussi de nouveaux modes d'expression, ironiques et contestataires, qui se développent en marge et à distance de la politique officielle.38(*) Ces discussions et débats publics sont très souvent susceptibles de mobiliser physiquement les internautes. C'est le cas des « rencontres Facebook » qui sont susceptibles de mobiliser des milliers de personnes dans de grandes villes. C'est ainsi qu'après de nombreux débats, une manifestation a été organisée le 15 février 2003 contre la guerre en Irak. Près de 10 millions de personnes furent mobilisées dans 600 villes du monde et ceci grâce aux relais fait sur internet par les organisations altermondialistes.

C'est aussi grâce à internet et au mobile que se sont organisées, en Mars 2004, les manifestations espagnoles réclamant la vérité sur les attentats de la Gare d'Atocha.39(*)

Internet permet aussi de désacraliser les thèses des `'experts'' et de faire de la place aux citoyen-profane(B)

B.UNE PRISE EN COMPTE DES ASPIRATIONS DU CITOYEN.

Internet a ouvert la voie à la participation citoyenne. Mais encore, il s'attaque à la conception trop limitative de la production intellectuelle. Il est clair que depuis longtemps, pour des sujets généraux, on a toujours considéré seulement l'avis des experts ou des diplômés comme le meilleur.

Cette tendance autrefois radicale tend à le devenir moins. Car, il est de plus en plus évident que : « le savoir des spécialistes n'est plus perçu comme le seul possible. »

La richesse et la pertinence des savoirs élaborés par les citoyens, qualifiés de profanes, commencent à être reconnues et intégrés au débat. Les controverses sociotechniques (internet en l'occurrence) ne représentent pas uniquement un moyen de faire circuler l'information, ni de simples batailles d'idées, mais également de puissants dispositifs d'exploration et d'apprentissage des mondes possibles.

Premièrement, elles permettent de recenser à la fois les acteurs, les problèmes et les solutions. Elles encouragent la reformulation des problèmes et la redéfinition des objectifs poursuivis. En cela, elles représentent un dispositif d'exploration.

Ensuite, les controverses sociotechniques permettent de concevoir et d'éprouver les projets et solutions. Elles y intègrent une pluralité de point de vue. Elles fonctionnent par interactions, en passant par des négociations et des compromis successifs. En cela, la controverse enclenche un processus d'apprentissage »40(*).

Ainsi il est clair que internet vient briser le mythe du pseudo `'expertisme'', Il catalyse le free speech des internautes, lui donne une certaine crédibilité.

Sur internet, il n'y a pas d'experts, du moins tout le monde l'est d'une certaine façon. Cette tendance tend à être exacerbée en ce sens que les internautes peuvent se cacher derrière leur anonymat. Comme le dit Dominique CARDON pour prendre l'exemple de Wikipedia41(*) : « sur Wikipedia, nul ne peut arguer de son autorité statuaire pour faire barrage à un contenu...».

PARAGRAPHE II : LES MOYENS CONTEMPORAIN D'UN PARTAGE DEMOCRATIQUE.

Le Web participatif se caractérise par une participation et une interaction accrue dans le cyberespace aux fins de communication et d'expression. Il s'agit d'un Internet influencé par de nouveaux services Web intelligents qui permettent aux internautes, grâce à l'accessibilité croissante du réseau haut débit et à des logiciels simples, de contribuer à des activités de développement, d'évaluation et de collaboration, à la création et à la diffusion de contenu numérique, ainsi qu'à la mise au point et à l'adaptation d'applications Internet.

Internet n'est rien sans la participation des internautes. Grâce au web participatif, internet devient un espace de partage inégalé. Des wikis aux blogs en passant pas les sites de journalisme citoyen, la participation via le net prend des allures de `'démocratie participative''.

L'une des illustrations majeures du web participatif est le weblog. Ces sortes de carnets de bord personnels sur le net, nés autour des années 1999 vont constitués plus tard une attraction majeure du réseau. « D'abord marginal, le phénomène des blogs s'est amplifié avec la guerre en Irak et n'a cessé de gagner de l'importance au fur et à mesure qu'apparaissaient de grands sujets de débat politique, tel le referendum sur le projet de constitution européenne.

Le cap des dix millions de sites répertoriés par `'Blog Pulse'' a été franchi en avril 2005. Ces chiffres doublent tous les cinq ou six mois. »42(*) Le blog devient donc un phénomène non négligeable sur internet. Il mobilise les internautes en les incitant à partager, leurs opinions, leurs expériences, leurs informations, en partant du plus banal aux plus sérieuses informations. Il devient donc, une source d'information et de partage sur tous les thèmes possible. Il est le reflet d'internet, en tant que plateforme de partage et de contribution démocratique dans le sens de la circulation de l'information.

Le web participatif est donc une incarnation de la démocratie car il reflète le partage, dans le sens de la circulation de l'information. Il serait donc intéressant de voir les exemples qui manifestent la participation citoyenne. Ce sont en l'occurrence : les blogs(A), et aussi le cas des sites contributifs tels que wikipedia(B).

A. LES `'BLOGS''.

Le webloging, né dans les années 90 est un formidable exemple du web participatif. « On trouve des blogs sur tous les sujets : politique, sport, santé, divertissement technologie, curiosités. Beaucoup jouent le rôle d'un journal intime, dans lequel un individu tente de se saisir dans la réflexion sur ses rapports avec lui-même et avec autrui. Ces blogs répondent aux désirs de nombre de gens de trouver régulièrement des éléments de réflexion sur un sujet qui leur tient à coeur ou qui recoupent leur domaine de spécialité ».43(*)

Le blog est donc une source d'information, une sorte `'d'open source'' ou les internautes peuvent puiser des réflexions ou `'apporter de l'eau au moulin''.

Si le blog se présente dans son architecture comme un espace personnel, où l'internaute se défoule et expose ses idées et ses points de vue il n'en demeure pas moins un espace de partage exceptionnel sur tous les sujets. Il est aussi un formidable outil pour ceux qu'on appelle familièrement les « journalistes citoyens »44(*). Ces sortes d'internautes particulièrement dévoués n'hésitent pas à publier l'actualité, et aussi à la commenter. Les blogs personnels de ces `'journalistes'' attirent beaucoup de monde et suscitent les commentaires des internautes. En cote d'Ivoire, ce phénomène à tendance à se développer suscitant même des professionnels de ce domaine tels que Guebo Israël, dit `'Israël Yoroba''45(*) et Théophile Kouamouo46(*) précurseurs du webloging et du « journalisme citoyen » en Cote d'Ivoire, tous deux journalistes de profession à la base.

Les blogs sont donc non seulement, de formidables outils pour la production de contenu sur web participatif, mais ce sont aussi de formidables outils pour les échanges et les débats. Cela à tendance à se confirmer lorsque Agostinelli dit que le blog est : «  un outil artificiel qui amplifie les échanges d'informations et organise l'interaction humaine dans le but de satisfaire une fonction représentationnelle.il est le produit d'une activité humaine au sein d'une culture donnée ; il a des capacités à amplifier le potentiel de l'individu ou du groupe qui l'utilise. Il modifie les modes de fonctionnement de tous et de chacun. »47(*). En outre, le blog on pourrait le dire à un impact considérable sur la démocratie. «  Nous pourrions retenir les exemples représentatifs d'impacts directs des blogs sur la démocratie et la politique dans certains pays.

En Corée du sud, le site de journalisme participatif « oh my news », lancé en 2000 par Oh Yeon Ho, a eu une influence sur la vie politique nationale en contribuant, selon certains analystes, à l'élection en 2002 du Président Roh Moo Hyum. Fort de 40.000 citoyens reporters, le site est une alternative aux medias jugés trop conservateurs et liés au pouvoir politique par le fondateur. Le site est à l'origine de certains scoops qui ont fait scandale dans le monde financier et économique, comme le versement par Hyundai constructeur automobile sud Coréen de plusieurs centaines de millions de dollars a la Corée du Nord avant le premier sommet réunissant les deux Corée.

Notons qu'aux Etats-Unis, les Weblogs ont été également à l'origine d'affaires reprises ensuite par les medias traditionnels. Un blog,''Drudge report'', a révélé l'affaire Monica Lewinsky... »48(*) Les blogs sont ainsi des contributeurs à la démocratie et la vie politique, et de vrais instruments de participation sans précédent.

Cependant, les blogs ne sont pas les seuls vecteurs de la participation citoyenne, les sites contributifs tels que wikipedia constitue un véritable exemple de participation(B) et un outil de démocratisation du savoir et de l'information.

B. LE CAS DES SITES CONTRIBUTIF : WIKIPEDIA.

Wikipedia est une encyclopédie multilingue, et universelle, librement diffusable disponible sur le web et écrite par les internautes grâce à la technologie wiki49(*). « Pedia », prononcé « pédia », lui provient du mot « encyclopédie, d'où le nom « wikipedia ». Il a été créé en janvier 2001 et est devenu l'un des sites web les plus consultes au monde. Son fondateur est Jimmy Wales50(*).

Premièrement connu sous le nom de Nupedia, cette encyclopédie contributive va changer de nom pour devenir wikipedia. Pour cause, elle va utiliser la technologie des wiki. Cette technologie va lui permettre d'augmenter considérablement le nombre d'articles sur le site, et surtout lui donner une certaine dynamique.

Wikipedia est certainement un site populaire parce qu'il fonctionne sur une hiérarchie de principes très clairs. Wikipedia se construit sur la base de cinq principes fondateurs dont les trois premiers sont : « Wikipédia est une encyclopédie proposant un contenu librement réutilisable ; publié sous une licence libre ; avec une présentation « neutre,» des faits et des diverses opinions. Wikipédia étant un projet collaboratif, le quatrième principe fondateur régit les relations entre les contributeurs, exigeant un dialogue respectueux des règles de savoir vivre. Le dernier des principes fondateurs est qu'en dehors de ceux-ci, il n'y a aucune règle définitive, le fonctionnement de Wikipédia est adaptable, modifiable par ses utilisateurs. »

Wikipedia est donc une encyclopédie qui facilite non seulement le partage du savoir, lequel est un principe important en démocratie mais aussi une diffusion plus large de l'information. Cependant, sur wikipedia, les contributions sont neutres, et cela pour éviter des dérapages.

Comme sont nom l'indique wikipedia est une encyclopédie qui aborde presque tous les domaines du savoir.

Wikipedia a en quelque sorte fait passer le citoyen, de simple internaute, à un vrai contributeur et diffuseur du savoir ; Car la configuration de cette encyclopédie encourage non seulement à la production illimitée de contenus, mais aussi à une participation, et à un partage de l'information par les internautes.

Comme nous venons de le voir, à travers sa configuration technique et la vision des premiers universitaires qui l'on testé, internet développe les principes de la démocratie que sont : la liberté d'expression, l'égalité, le débat public. Internet c'est aussi un « véritable » retour à la démocratie dans sa forme la plus idéale : «  LA DEMOCRATIE PARTICIPATIVE ».

L'une des civilisations où internet a sûrement eu un impact considérable, c'est la civilisation occidentale .Celle du XXI siècle, marquée par l'essor des nouvelles technologies. Internet, a su se rendre utile dans plusieurs domaines, d'où celui de la démocratie en tant qu'outil de communication par excellence. Voyons donc dans le détail comment cet outil de communication est devenu un outil pour les démocraties occidentales (CHAPITRE II).

CHAPITRE II : INTERNET, UN OUTIL POUR LES DEMOCRATIES OCCIDENTALES

La démocratie occidentale par rapport aux autres démocraties est certainement la plus avancée, et ceci grâce à la volonté politique des dirigeants qui ont compris que ce système politique était l'un des plus propices à la stabilité et au développement.

L'on pourrait dire aussi que de nombreux facteurs ont contribué à faire avancer la démocratie occidentale, notamment les médias qui ont contribué depuis leur apparition au développement et au rayonnement de ce système politique.

Les médias traditionnels tels que la télévision, la radio et la presse écrite ont véritablement constitué des moyens puissants pour la démocratie en occident. Mais c'est tout récemment, (XXème siècle) qu'un autre média ou encore « médium » est venu donner une autre dimension à la démocratie en occident : internet.

Il serait donc intéressant de voir de quelle manière ce nouvel outil de communication se présente comme un avantage pour les démocraties occidentales et surtout comment il se différencie des autres médias dans sa contribution à l'évolution démocratique en occident.

Dans un premier temps, il faut dire que internet sert, et ceci de façon très visible à la pratique politique et démocratique en occident (SECTION I), qu'il devient un outil de plus en plus important, voir même indispensable dans le dispositif des politiques (SECTION II).

SECTION I : UN OUTIL POUR LA PRATIQUE POLITIQUE ET DEMOCRATIQUE

Le jeu politique en occident est très fortement axé sur les moyens de communication, en l'occurrence les medias traditionnels appelés encore medias de masse. Ce sont notamment la télévision, la radio et le les journaux.

Ces medias constituent les véritables vecteurs de la pensée politique et idéologique des différents partis politiques, mais aussi d'autres organisations à caractère politique. Devenu véritablement utilisable comme arme de communication autour des années 90, internet s'est progressivement fait une place dans cet univers complexe qu'est la démocratie.

Mais Au fond, les premiers qui ont vraiment compris tout le sens que pouvait revêtir internet pour leur donner du pouvoir afin de renouveler la manière qu'il pouvait avoir de s'organiser, de militer, ce n'est pas les partis politique mais plutôt la société civile51(*) .Ce n'est vraiment que plus tard que les partis politiques ont véritablement compris l'enjeu que pouvait constituer ce médium pour la démocratie. Cet enjeu est devenu tellement important qu'en même temps qu'ils prennent conscience qu'internet peut constituer un véritable avantage, ils en ont peur dans le sens ou internet est un instrument qui leur échappe.

Mais peu importe, car comme un effet «  boule de neige », internet a fini par devenir pour les organisations apolitiques comme politique, un véritable espace d'interaction politique et démocratique (PARAGRAPHE I). En outre, et il faut le signaler, internet est devenu un media qui va au delà des medias classiques, il les surpasse (PARAGRAPHE II).

PARAGRAPHE I : UN ESPACE D'INTERACTION POLITIQUE ET DEMOCRATIQUE.

Comme nous l'avons dit plus haut, internet constitue un véritable outil pour la pratique politique et démocratique. En outre son fonctionnement technique fait de lui un véritable espace d'interaction. Cette interaction se traduit notamment par le fait que les débats, et les échanges sur internet, ont donné lieu sous une forme de participation direct auquel les élus ont vite fait de prêter attention à tel point que internet est devenu de plus en plus un espace qui rapproche les politiques du citoyen en d'autres ternes internet est devenu un espace de surveillance et de rapprochement entre l'élu et le citoyen(A) et pour aller encore plus loin, il faut dire que cette interaction laisse entrevoir même la question de la cybermocratie52(*) appelée encore e-démocratie(B).

A. UN INSTRUMENT QUI RAPPROCHE L'ELU ET LE CITOYEN.

Internet est un outil multidimensionnel. Car au delà de son aspect d'outil communicationnel, internet constitue, un véritable outil de rapprochement entre les élus et leurs citoyens.

Longtemps confinés dans le rôle d'observateurs et d'ultime recours, le citoyen avait comme perdu de sa valeur et n'avait pas la possibilité d'intervenir directement dans le débat public ou de demander directement à son élu des comptes sur la gestion des intérêts publics. L'avènement des nouvelles technologies et par la même occasion d'internet vient donner un nouveau sens à l'esprit démocratique.

En effet, avec internet, il est désormais possible de rapprocher l'élu et le citoyen. L'exemple des élus français et canadiens en est la preuve. Au canada par exemple une étude a prouvé que tous les députés du Québec disposent d'une connexion Internet à leur bureau du Parlement et dans leur bureau de comté. Ils sont à cet égard mieux pourvus que leurs homologues français qui ont des taux de branchement de 70% au Parlement et de 89% dans leur circonscription. De plus, 79% des députés québécois ont dit avoir accès à Internet à la maison, ce taux de branchement étant nettement supérieur à celui de la moyenne des foyers québécois qui est de 53%. Ils sont à cet égard plus branchés que les députés français qui ne sont que 35% à posséder une connexion privée. Concernant l'utilisation de cette connexion, 96% des répondants disent que le courriel est assez ou très important dans l'exercice de leur fonction. 31% disent recevoir hebdomadairement entre 10 et 50 courriels, 23% en reçoivent entre 50 et 100 et 44% en reçoivent plus de 100. En France, il y avait seulement 13% des répondants qui se classaient dans cette dernière catégorie. Il semble bien que la gestion du courrier électronique ait été intégrée à la gestion des tâches quotidiennes des députés. Ce sont les députés qui reçoivent le courrier le plus abondant puisque 48% d'entre eux franchissent la barre de la centaine comparativement à seulement 22% dans le cas des ministres qui sont moins sollicités par leurs commettants. Autre donnée intéressante, ce sont les députés fédéraux qui reçoivent le plus de courriels hebdomadairement. 93% disent en recevoir plus de 100 contre seulement 10% dans le cas des élus provinciaux. Ce phénomène peut s'expliquer par le fait que les députés fédéraux desservent un électorat plus nombreux que leurs homologues provinciaux. Il semble aussi que ce mode de communication augmente en popularité par rapport au courrier traditionnel, car 82% des répondants disent recevoir autant sinon plus de courriels que de courrier, cette tendance étant plus accentuée chez les députés que chez les ministres. 97% des répondants disent vérifier leur boîte électronique au moins une fois par jour. Mais la grande majorité des députés ne gèrent pas eux-mêmes le flux de courrier électronique, cette tâche étant confiée à leur personnel politique. 87% des répondants affirment répondre aux courriels qu'ils reçoivent de leurs électeurs, mais cette proportion chute à 62% lorsque le courriel provient du dehors de leur circonscription électorale.53(*) Toutes ces données montrent tout d'abord que l'utilisation d'internet est entré dans les habitudes des députés Québécois, mais encore que l'utilisation de l'internet permet déjà d'établir un lien entre l'élu et ses électeurs par l'intermédiaire de questions sous formes de courriels électronique. Les élus québécois sont d'autant plus optimistes sur l'utilisation d'internet, que 87% d'entre eux affirment répondre aux courriels qu'ils reçoivent de leurs électeurs. Ils le sont encore plus lorsqu'il s'agit de la perception qu'ils ont du rôle qu'internet peut jouer dans le processus démocratique. Ci-dessous un tableau descriptif de leur avis.

En outre, Internet est susceptible de favoriser une interaction encore plus grande entre gouvernants et gouvernés. Déjà, en France...Des sites Web ont été créés pour collecter les doléances ou les revendications de la population (www.doleances.org) ou instaurer un dialogue avec les élus ( www.agoranet.org).

En outre des sites tels que www.nosdeputes.fr informent de l'activité des députés français. Ce site sert surtout d'intermédiaire entre le citoyen et l'élu, dans le cadre de préoccupations d'ordre citoyenne telles que le vote de lois. Il est clair qu'avec de telles initiatives, les citoyens peuvent s'informer régulièrement des activités de leur représentant et suivre de bout en bout l'évolution démocratique. Internet peut également s'envisager comme un outil de participation au processus législatif. A ce titre, Pierre Rosanvallon dans son ouvrage la Contre-démocratie estime que l'internet, est l'incarnation la plus tangible à ce jour de l'opinion publique, éternelle Arlésienne de la sociologie politique. C'est enfin une forme politique dans la mesure où internet est un relais parfait de la « démocratie de surveillance » qu'il analyse dans la première partie de son livre : « un espace généralisé d'éveil et d'évaluation du monde ».54(*) Pour lui avec internet les citoyens deviennent : « le peuple surveillant, peuple juge et le peuple veto, qui viennent se surimposer au peuple électeur du contrat social55(*). Avec internet donc, le citoyen ne reste plus confiné dans son rôle de simple électeur, d'assistant éternel de la vie publique. Mais désormais, il y participe et devient comme le dit Rosanvallon un « surveillant », de tout ce qui concerne l'intérêt public. À plus long terme, il est possible d'imaginer des systèmes de vote électronique, grâce auxquels les citoyens pourraient directement prendre les décisions qui engagent leur avenir, c'est la cyberdémocratie ou l'e-démocratie (B)

B.LA QUESTION DE LA CYBERDEMOCRATIE.

La cyberdémocratie est un concept basé sur l'utilisation des technologies de l'information et de la communication(TIC), comme l'Internet, afin d'améliorer le processus démocratique au sein même d'un pays démocratique. Son développement est toujours au stade embryonnaire, cependant la cyberdémocratie a déjà créé une forte controverse à travers le monde tant au sein des gouvernements que des groupes politiques.

La Cyberdémocratie est une traduction littérale du terme américain Cyberdemocracy. Cependant, en anglais, un autre terme fréquemment utilisé est celui d'E-democracy. Le terme d'E-democracy n'apparaît qu'au milieu des années 1990 dans les milieux civiques actifs de l'internet. C'est En 1981, que Ted Becker, homme politique américain, crée le terme de Teledemocracy pour désigner l'utilisation des moyens modernes de communication dans le processus démocratique.

La cyberdémocratie évoque donc l'utilisation directe d'internet ou d'autres TIC56(*) dans le processus démocratique en lui-même. Cette utilisation impliquerait donc que les citoyens d'une cyberdémocratie auraient le droit de vote sur tout projet de loi, pourraient proposer des lois, et demander la démission des représentants du peuple. Aussi beaucoup de militants de cette démocratie électronique pensent qu'elle peut également améliorer le processus de délibération.

La démocratie directe permettrait aux citoyens de choisir un mandataire pour voter en leurs noms tout en gardant leur droit de voter s'ils le souhaitent. Le vote et la nomination des mandataires pourraient être faits électroniquement. Les mandataires pourraient former des serveurs mandataires dans lesquels si A nomme B et B nomme C, et que ni A ni B ne vote pour un projet de loi mais que C ait votés, le vote de C soit pris en compte pour les trois d'entre eux. Les citoyens pourraient aussi établir une liste de préférences de leurs mandataires, ainsi si leurs premiers choix de mandataire échouent, leurs votes pourraient être effectués par leurs mandataires de deuxième choix. La topologie de ce système serait à l'image de l'internet, dans lequel les internautes peuvent avoir un serveur alternatif pour la demande d'informations.

La cyberdémocratie n'est appliquée nulle part dans le monde en totalité, cependant plusieurs initiatives prennent forme. Ross Perot candidat indépendant à l'Élection présidentielle des États-Unis d'Amérique en 1992 et en 1996, fut, pour un temps, un important défenseur de mairies électroniques. La Suisse qui est déjà une démocratie directe partielle, s'avance vers la cyberdémocratie57(*) . Plusieurs tentatives sont en cours de naissance, notamment en Australie, avec le projet Metagovernment58(*). Senator On-Line (Sénateurs en ligne), est un parti politique australien qui était en liste pour les élections fédérales australiennes de 2007 qui propose un système de cyberdémocratie pour que les australiens décident du choix du vote des sénateurs pour chaque projet de loi. L'internet est considéré comme la plateforme la plus prometteuse pour la cyberdémocratie.

Outre la cyberdémocratie internet est véritablement un outil pour la pratique politique et démocratique dans les pays occidentaux. Mais encore, en tant que nouveau média, il va au delà des médias classiques (PARAGRAPHE II) et transcende ceux-ci par des caractères qui lui sont spécifiques.

PARAGRAPHE II : INTERNET, UN MEDIA QUI TRANSCENDE LES MEDIAS CLASSIQUES.

Le développement de la démocratie en occident a connu un essor considérable grâce aux médias classiques qui ont su lui donner un écho sans précédent. La télévision, la radio et les journaux ont donné un véritable sans à la démocratie. Cependant l'on constate que les médias traditionnels pendant des années ont dirigé l'information dans un seul(A), selon le modèle de la pensée unique véhiculant leurs idées, par l'intermédiaire de directeurs très souvent corrompus. Or Internet vient changer la donne en donnant à l'info, un contenu diversifié (B)

A. LES MEDIAS CLASSIQUES OU L'INFORMATION A SENS UNIQUE.

La mission première des médias est de diffuser l'information. Les citoyens ont le droit d'être informés sur les évènements qui intéressent la vie publique et c'est le rôle des medias de le faire. L'information doit donc être accessible à tous. C'est un principe fondateur en démocratie.

Il faut en outre, que ces organes de presse soient le plus libre possible pour assurer une justesse et un équilibre dans l'information.

Or, l'évolution des masses médias a montré que, ceux-ci s'ils devenaient de plus en plus performants, dépendaient par contre des pouvoirs publics, Car les medias c'est le pouvoir, et un contrôle de ceux-ci assure aux pouvoirs politique un contrôle de l'information et par ricochet du pouvoir en lui-même.  

« Des enquêtes montrent que la confiance dans les journalistes n'a jamais été aussi faible, critiqués pour leur manque d'objectivité et leur collusion supposée avec les puissants »59(*). Les informations véhiculées au lieu d'être objectives étaient plutôt le reflet de ce que les pouvoirs publics voulaient transmettre. La diffusion de l'information telle que nous la connaissons aujourd'hui même si elle a incité le débat, a toujours d'une certaine façon exclut la participation citoyenne, considérée comme banale pour participer à l'information,celle-ci étant la chasse gardée de professionnels.

En effet, «  les grands médias traditionnels reposent sur une approche top-down : la diffusion en masse d'un message émis par une structure centrale vers ce qu'il est convenu d'appeler l'opinion publique. »60(*)Dans « l'Etat des medias » Denise Bombardier évoque ce que la télévision émet comme représentation par l'intermédiaire de l'image. « ...la culture de l'image contribue à réduire l'écart entre le privé et le public. D'abord, n'oublions pas qu'une proportion importante de gens regarde la télé alors qu'ils sont au lit. Le message leur parvient donc dans le lieu de leur plus grande intimité. En présentant la vie au `'rapprochée '', la télévision ne cherche pas a nous faire comprendre la nouvelle, elle nous fait pénétrer a l'intérieur de celle-ci pour provoquer en nous des feelings'', des sensations... »61(*). Ainsi selon Bombardier, la télévision a principalement pour but de nous faire rentrer dans un univers qui est le sien sans nous donner le temps d'analyser l'information. Dans ce même ordre d'idées et pour prendre toujours l'exemple de la télévision, Laurent Laplante affirme : «  Penser implique en effet, autonomie et distance, doute systématique et reconstruction personnelle, alors que la télévision aboutit plutôt à niveler, à homogénéiser, à pétrifier. Car la télévision on devrait maintenant le savoir, excelle dans l'affirmation...or penser, je le répète implique autonomie et recul critique. Penser c'est choisir entre différentes hypothèses... »62(*) il est donc clair que les medias de Masse, n'offrent pas cette alternative.

Le seul media qui semble offrir cette alternative vu ses fonctionnalités et ses modes de principes c'est l'internet. Car, au lieu de diffuser l'information à sens unique, internet présente plutôt un contenu diversifié (B).

B. INTERNET, PLUS QU'UN MEDIA, UN CONTENU DIVERSIFIE.

Internet est avant tout un média. Mais comparativement aux autres medias, internet a la particularité de fonctionner différemment. Dans le cadre de la diffusion de l'information, internet à développer un modèle tout à fait particulier. En effet, avec l'apparition d'un nouveau média électronique comme lui, les medias classiques s'en trouve un peu embêtés, car internet regorge d'atouts assez sérieux tels que l'interactivité, et l'instantanéité.

Mais l'un de ses atouts majeurs, c'est le caractère diversifié de l'information qu'il diffuse. Comme le rappelle Patrice Flichy, « Internet propose une information riche et abondante, quantitativement très importante »63(*). Ensuite, « Cette abondance de l'information en ligne se traduit-elle par une grande diversité de la réception de l'information »64(*). Cette quantité de l'information est le fait certes des medias qui existent sur internet, mais elle est surtout du fait des internautes à travers les réseaux sociaux, des milliers de commentaires et d'articles écrits sur les Forums de discussions et autres. Sur internet, du fait de la liberté d'expression, il y a une profusion d'informations, ce qui laisse à l'internaute, le choix, mais aussi et surtout le temps de juger l'information, de la sélectionner et de se forger une opinion de toutes ses lectures. Les medias traditionnels ont tellement compris cet avantage de l'internet qu'ils n'ont pas hésité eux-mêmes a s'y introduire. Car, que ce soit en France ou aux Etats-Unis de grands groupes de presse tels que, Le Monde, ou encore Times, ont créé des sites internet sous forme de journal virtuel. Sur ces plateforme il existe des articles, des espaces publicitaires, mais l'innovation de taille, c'est plutôt l'espace réservé aux internautes pour leurs commentaires sur les articles de presse. D'autres groupes n'hésitent pas proposer à leurs lecteurs d'être leurs `'yeux'' sur le terrain, une sorte « d'observateurs » des faits pour transmettre l'information..

Internet fait donc place à une information collaborative. Les internautes sont appelés à produire l'information. C'est le cas du débat sur le journalisme et de l'émergence d'une nouvelle forme de journalisme : « Le journalisme citoyen ».

Cette sorte d'idéologie défend la thèse selon laquelle, chaque citoyen peut devenir un informateur, sans forcement être un journaliste. Il est vrai que le but n'est pas de remplacer les journalistes ou de faire du simple profane un journaliste professionnel. Mais l'idée profonde, est que désormais, le simple citoyen ne doit plus rester dans le rôle d'assistant de l'information mais doit plutôt contribuer à cette information et ceci, grâce aux nouvelles technologies. Internet en est le moyen par excellence. On peut déjà en voir les fruits. Car aujourd'hui le nombre de création de blogs sur les sujets divers ne cesse de s'accroître. Les médias traditionnels s'accommodant de plus en plus à cette nouvelle idée.

A ce titre, ces grands groupes ont compris que internet est un média qui transcende les medias classiques en ce sens qu'il augmente la quantité de l'information ce qui permet à l'internaute de se faire des opinions diverses sur l'information qu'il reçoit. Une idée très importante en ressort : c'est que internet brise le tabou de l'information à sens unique, une information sur laquelle on ne réfléchit pas et qu'on accepte sans analyse approfondie. Les politiques eux ont vite fait de comprendre l'avantage que pouvait constitué internet et son formidable esprit de mobilisation (SECTION II)

SECTION II : INTERNET, UN ATOUT INDISPENSABLE POUR LES POLITIQUES.

A l'aube du XXI siècle, où la communication en plus d'être une arme de persuasion, est devenue une arme de propagande de la pensée, l'apparition des nouvelles technologies, et surtout d'internet, est un atout indispensable.

Internet à travers les réseaux, est devenu un véritable instrument de marketing politique (PARAGRAPHE I), l'exemple du réalisme politique montré par différentes plateformes en est la preuve (PARAGRAPHE II)

PARAGRAPHE I : UN MOYEN DE MARKETING ET DE COMMUNICATION POLITIQUE.

Avant d'être un instrument de marketing politique, internet s'est révélé d'abord être un véritable instrument de marketing commercial. Contribuant largement au développement du commerce électronique (e-business)65(*) .

C'est face à ce développement commercial que les politique ce sont rendu compte que le réseau pouvait constituer un véritable instrument de Marketing et de communication politique.

Le marketing politique (ou clientélisme politique) est une variante de la politique de communication marketing qui consiste à promouvoir un homme ou un projet politique sur le modèle des techniques de marketing commercial. Il représente donc un ensemble de méthodes dont peuvent faire usage les organismes politiques pour définir leurs objectifs, leurs programmes et pour influencer le comportement des électeurs. C'est fort de ses atouts que depuis quelques années, les politiques ont investi le réseau (internet) pour communiquer et gagner leur électorat. Les plateformes sociales vont servir donc de moyen de rapprochement entre le politique et le `'citoyen'' à tel point que l'image de l'homme politique va changer complètement. Il ne parait désormais plus comme un super héros comme on a toujours voulu le faire croire, mais un humain comme les autres(A). Ensuite, une fois que cette étape est passé et que l'homme politique est accepté par les `'citoyen'' il faut maintenant veiller à mobiliser son électorat(B).

A.DE « L'HUMANISATION » DE L'HOMME POLITIQUE.

Avec internet, les hommes politiques ont appris à se rapprocher des « nouveaux citoyens » car, ils savent désormais que les nouvelles batailles électorales se gagnent certes sur le terrain, mais aussi et surtout avec les nouvelles technologies comme internet.

De plus en plus, ils ont conscience qu'a l'approche des échéances électorales, et même après, internet est une véritable plateforme ou l'on discutent sur les programmes politiques, mais aussi sur les hommes qui les incarnent . Depuis très longtemps, la télévision et les medias de masses, n'ont cessé de faire des hommes politiques des super héros, des hommes parfaits. Ils établissaient vraisemblablement un écart entre le citoyen et celui-ci de telle sorte que les citoyens en plus de ne pas comprendre le message politique, ne s'y intéressent pas .Par conséquent, la participation au vote s'en fait ressentir.

En outre un électorat comme celui des jeunes ne s'intéresse pas ou plus à la vie politique, trouvant celle-ci trop « dépassée » et loin de ses préoccupations quotidiennes.

Mais avec l'apparition des nouvelles technologies, c'est ce même électorat `'frustré'' qui se retrouve sur internet. Les hommes politiques étant conscients de ce fait, ont dû transformer leur manière de communiquer en se rapprochant des citoyens par le réseau. C'est ainsi que les blogs et les réseaux sociaux vont jouer un rôle important dans ce rapprochement.

Apparu autour de 1999 ceux-ci vont connaître une ascension fulgurante surtout avec la guerre en Irak. Ils ont continué de se multiplier au fur et à mesure qu'apparaissait les grands sujets de débat politique, tel le referendum sur le projet de constitution Européenne. Les blogs dégagent un attrait considérable parce qu'ils se démarquent des medias de masse.66(*) Par le jeu de la rumeur, qui circule très vite sur internet combiné aux puissants moteurs de recherche, et à la technologie RSS67(*), les blogs sont capables de rejoindre un public considérable. Ce pouvoir est également amplifié par des portails ou sites « agrégateurs de contenus »,qui extraient automatiquement des informations provenant de diverses sources donnant ainsi une visibilité à des sites tenus par un seul individu et dont la production de nouvelles est forcement limitée. Selon une enquête américaine, le lectorat des blogs a augmenté de 58% en 2004, ce qui en fait un des secteurs les plus dynamiques de la culture virtuelle. Le blog est donc un instrument puissant de communication pour les hommes politiques. Depuis l'élection française et américaine respectivement en 2007 et 2008, la création de blogs personnalisés par les hommes politique n'a cessé de s'accroître. Les comptes personnels sur les réseaux sociaux fusent de partout, Permettant aux hommes politiques d'occuper le terrain virtuel et de partager leurs idées. Et comme le disais Christophe Ginisty dans l'émission, `'l'Atelier des medias'' sur le thème « internet et démocratie », internet : «  rend le personnage politique plus humain, il permet de créer une relation de plus grande intimité, ce qui rend le personnage politique plus humain. La télévision, longtemps considérée comme media de référence a toujours créé des `'super héros''... »

Internet est donc un instrument de rapprochement et encore plus un puissant instrument de Marketing politique. Il peut aussi constitue, un moyen de mobilisation et de propagande politique(B)

B. UN MOYEN DE MOBILISATION POLITIQUE

Après avoir longtemps considérés les nouvelles technologies et plus précisément les medias comme un danger potentiel pour leurs intérêts, les politiques ont fini par prendre la mesure de l'importance que pouvait constituer internet dans le jeu politique. Pour preuve, il suffit de voir le regain d'intérêt des politiques pour les nouvelles technologies ces dernières années, surtout avec l'élection en France et aux Etats-Unis. Mais avant cela, la profusion de sites institutionnels sur la toile est la preuve que les politiques et les pouvoirs publics ont compris l'avantage médiatique que pouvait donné internet pour faire passer l'information.

Concernant les élections en France et aux Etats-Unis( sujet que nous aborderons plus largement dans le prochain paragraphe) que ce soit avant ou après la période post électorale, internet à travers les sites des candidats et d'autres sites apparentés, a constitué un véritable instrument de mobilisation des militants en particulier et de l'électorat en général, ce qui a contribué à une forte participation au vote. Une étude menée par Viviane SERFATY sur l'usage d'internet en politique, aux Etats-Unis et en France68(*),plus précisément sur le cas de la région Nord-Pas-de-Calais en France et le Michigan aux Etats-Unis, deux régions très avancées dans leurs différents pays en matière de nouvelles technologies surtout de l'utilisation de celles-ci dans le processus démocratique a confirme cette pratique.

En effet, ces régions ont brillé par leur investissement dans les différentes campagnes électorales. Cette étude a notamment montré, que les personnalités politiques ont investi internet, car elles considèrent qu'internet constitue un avantage médiatique, mais aussi un instrument de rapprochement social pour, les localités concernées par les échéances électorales, mais qu'il pouvait aussi se présenter comme un instrument d'ouverture pour les internautes qui ne sont pas concernés par les élections. Pour eux, être sur internet, c'est avoir un avantage sur son adversaire. Mais encore, cette étude a montré qu'internet est susceptible de faire la veille de mobilisation. Au Michigan par exemple certains sites de propagande restaient même en période hors-électorale pour informer de l'action quotidienne de la personnalité politique. Internet peut donc être pour les politiques, un instrument de veille politique, Ce que ne peuvent toujours pas faire les moyens de communication politique classique.

Comme nous l'avons dit précédemment, les élections en France et aux Etats-Unis ont montré le réalisme politique d'internet dans les différentes campagnes électorales. Mais c'est surtout le réalisme des réseaux sociaux qui va révéler la force politique que revêt internet. Mais au delà du processus démocratique le rôle d'internet dans les mouvements sociaux est très marqué.

La récente crise au Maghreb plus précisément en Tunisie et en Egypte, ont montré comment les manifestants et surtout les jeunes ont utilisé la toile comme un instrument de mobilisation des foules. On pouvait voir à la télévision des jeunes affirmer avoir organisé la mobilisation sur internet, à travers les réseaux sociaux. En Egypte par exemple un employé de Google accusé par les autorités d'organiser sur internet les manifestations contre le pouvoir en place avait été arrêté puis relâché.

Pour remonter plus loin dans le temps, l'on se souvient de l'élection contestée en 2010 en Iran de Mahmoud Ahmadinejad et les manifestations qui avaient suivi ; les autorités ayant suspendues la diffusion des manifestations de l'opposition sur les medias de masses, Certains manifestants avaient recouru à internet pour faire tenir la mobilisation et pour montrer au monde entier ce qui se passait en Iran. Tous ces exemples montrent comment internet est un outil puissant de mobilisation politique

PARAGRAPHE II : UN ATOUT DETERMINANT DANS LES OPERATIONS ELECTORALES

S'il est vrai qu'internet est un moyen sinon, une force de communication sans précédent, il n'en demeure pas moins qu'elle l'est par la force que représente les réseaux sociaux qui la constitue. Ainsi depuis la campagne électorale aux Etats-Unis, le public s'est rendu compte de la force des Réseaux sociaux et de leur capacité de mobilisation sans précédent.

Des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Skyrock, MSN, myspace et autres ont été des instruments puissants aux mains des candidats. Il est vrai que les sites personnels des candidats ont joué un véritable rôle de catalyseur dans les différentes campagnes. C'est le cas par exemple du site du président Barack Obama, lors de la campagne présidentielle de 2008 www.mybarackobama.com qui fut un véritable site de mobilisation de fonds pour la campagne dudit candidat. Mais il importe de s'attarder sur l'activité et les avantages qu'ont présentés les réseaux sociaux et des sites personnels dans lesdites campagnes.

Puisque nous évoquerons la campagne électorale de façon pratique par l'intermédiaire des réseaux sociaux (A) nous verrons comment les sites personnels des candidats ont joué un rôle primordial dans leur campagne(B)

A.INTERNET, DETERMINANT DANS LA VICTOIRE ELECTORALE DE BARACK OBAMA.

La campagne électorale en 2008 aux Etats-Unis, est une formidable preuve du rôle que peut jouer les réseaux sociaux dans le processus électoral. Dans ce cas de figure par exemple, le candidat démocrate Barack Obama n'a pas manqué de tact. Aucune campagne électorale n'avait connue autant de mobilisation que celle-ci. Elle s'est remarquée sur le terrain par une formidable mobilisation. Or, cette mobilisation s'est étendue aussi sur internet. Car, « si la campagne numérique d'Obama a suscité autant d'attention, c'est parce que le candidat démocrate a su faire converser la société américaine. Son utilisation très agile des réseaux sociaux a travers le site www.mybarackobama.com a permis de capter et de canaliser ces conversations pour en faire un outil de mobilisation locale ».69(*) En outre, OBAMA s'en est servi pour mobiliser des fonds. Ce fut un succès considérable. 700 millions de dollars récoltés, pulvérisant tout ce qui avait été collecté dans de précédentes consultations. Avec ce pactole, non seulement le candidat démocrate a acheté des milliers de spots dans les chaines de télévision, mais il a surtout inondé tous les sites internet américains de bannières publicitaires. Obama a su faire d'internet un instrument de mobilisation de ses militants. Pour se faire il n'a pas lésiné sur les moyens.

En effet pour sa campagne, il s'est attaché les services de l'informaticien Chris Hughes, 24 ans, l'un des quatre fondateurs de Facebook. Cet apport lui a été décisif car ce condisciple de Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook est parvenu à fédérer un demi-million de militants à travers 8 000 groupes sur la Toile. Sa force ? Une dynamique extrêmement 2.0, c'est-à-dire se nourrissant de la participation des internautes au point d'en faire les acteurs centraux de l'action militante. Issus pour la grande majorité de la jeune génération dite native du numérique, qui a grandi avec Internet, ces internautes sont à la fois invités à poser des questions (auxquelles le candidat répond, en analysant au passage les principaux centres d'intérêt Etat par Etat), et conviés à devenir des émissaires sur la Toile en propageant des vidéos et en partant à la rencontre d'autres groupes, comme Blackplanet.com, l'un des sites de la communauté noire.70(*) La stratégie utilisée est simple : mobilisation des électeurs même les plus récalcitrant, car il faut signaler que le dispositif a permis une mobilisation sans égale des jeunes et des minorités(ceux-ci étant le plus souvent absents des bureaux de vote) et mobilisation de fonds.

Pour se rendre compte de l'impact de la réussite du candidat, il suffit de se référer au nombre des membres du réseau de celui-ci et de son adversaire Hillary Clinton. Avec les 320 000 membres de son réseau, le sénateur de l'Illinois y compte soixante fois plus d' « amis » que sa rivale, dotée de 5 300 affiliés à son groupe le plus étoffé. Avec 24 millions de visionnages en un jour, au mois de mars, les vidéos sur OBAMA sont trois fois plus regardées sur You Tube que celles d'Hillary Clinton. Enfin, il faut compter 161.000 membres inscrits sur Myspace en soutien à Obama contre 43 000 à Clinton et 21 000 à John McCain, le candidat républicain.71(*) Il n'en faut pas plus pour convaincre tous les spécialistes américains de la supériorité en ligne de Barack Obama. Au point que sa stratégie sur Internet fait déjà référence pour les experts du marketing qui y voient la recette magique pour imposer un produit challenger face à une marque leader. « Barack Obama a les trois choses que vous attendez d'une marque : il est nouveau, attractif et différent », dit Keith Reinhard, président de DDB Worldwide, dans un article paru en avril dans la revue Fast Company. « Obama réalise ses meilleures performances auprès des jeunes, âgés de 18 à 29 ans environ, que les publicitaires convoitent, la cohorte connue sous le nom de génération du millénaire les Milléniales, qui dépassera en nombre les baby-boomers vers 2010. Ils sont noirs, blancs, jaunes, et de diverses nuances de brun, mais ce qu'ils partagent c'est : les nouveaux médias, les réseaux sociaux en ligne, un dégoût pour la vente de terrains au plus haut ou au plus bas, les relie plus que les barrières traditionnelles, comme l'origine ethnique, ne les divisent. ».72(*)

Obama par rapport a ces adversaires a su développer une communication éclatée, moins centrée, plus participative, plus enclin à l'initiative, comme nous le montre le schéma de la page suivante.

Mais il n'ya pas que la campagne de Barack Obama qui ait suscite un engouement pour internet. Avant cela, la campagne électorale non moins importante en France a su mobiliser à sa manière la Blogosphère. Déjà avec le PS (parti socialiste) le ton était déjà donné avec le site Désirs d'avenirs de Ségolène Royal. Ce site et d'autres sites apparents a donné le ton d'un nouveau débat participatif. Il a suscité un engouement sans pareil dans le débat politique en France. Il s'agissait là aussi de faire appel à des expertises ou des témoignages spécifiques venant de la base, au-delà du parti.73(*) Et même si Ségolène Royal n'a pas gagné les élections présidentielles en France, la participation au débat a été très forte.

A. L'APPROPIATION D'INTERNET PAR LES CITOYENS : LE CONCEPT DU « MY MEDIA »

De plus en plus l'évolution des technologies fait apparaître une participation plus grande de citoyens dans les médias, non plus comme des passifs mais des actifs. Internet le démontre bien. En politique par exemple, avec l'apparition des réseaux sociaux qui nous donnent la possibilité de nous exprimer sur presque tout, internet est devenu le fer de lance d'un média personnalisé et participatif. Encore une fois l'élection de Barack Obama en est la preuve.

La force de mobilisation de ses réseaux sociaux a su donner une dimension assez personnelle de cette campagne à ses militants qui en ont fait la leur. Rare sont les campagnes électorales qui mobilisent autant l'attention des populations même les plus récalcitrantes.

Ces élections ont aussi fait ressortir l'intérêt des jeunes pour la politique et cela grâce à internet. Grâce à ce media la plupart des jeunes a su faire fi de son appartenance religieuse, politique et idéologique pour donner sa voix à Obama. Aujourd'hui, même si les médias de Masses restent toujours la principale source d'information politique à 90% ; 42%, et 55% des jeunes de moins de 30 ans, sont déjà informés politiquement par Internet.74(*) C'est certainement ce qu'a compris l'équipe de Obama.

Les médias en tout cas avec internet se tourne de plus en plus vers la base. Ce qui ferait la force d'Obama, ce serait donc d'avoir compris que l'Amérique est en train de passer du « mass media » au « my media ». Comme le note Chris Anderson, l'auteur de La Longue Traîne,75(*) «dans un environnement Internet où le nombre de références culturelles ne cesse d'augmenter, il n'y a plus de Top 40 des sources incontournables, puisque chacun est en mesure de se concevoir son propre classement. Pour accéder aux foules, il faut donc moins se tenir à l'entrée des échoppes que sur les grandes artères qui conduisent aux flux de population, qu'il s'agisse des moteurs de recherche ou des réseaux communautaires. »

Aux Etats-Unis, selon Médiamétrie Netratings, Facebook comptait à la fin de l'année 2007 22,7 millions d'utilisateurs, soit une pénétration sur 13,7% des foyers. Ces internautes, âgés principalement de 21 à 34 ans, passent en moyenne 1 h 09 par mois sur leur compte personnalisé qui leur sert à échanger des informations privées mais aussi des vidéos, de la musique ou des contenus divers. En France, le phénomène prend également de l'ampleur puisque, avec 1,9 millions d'utilisateurs en décembre 2007, Facebook a vu son audience augmenter de 68% au dernier semestre de 2007. Les réseaux sociaux sont donc le moteur de ce que l'on pourrait appeler aujourd'hui le « MY MEDIA », ou l'information venant d'en bas comme pouvait le dire CARDON Dominique dans son ouvrage la démocratie internet, promesses et limites76(*).

Mais encore, la démocratie quelque soit son évolution, a des exigences. Ces exigences malgré le temps n'ont pas changé. Ce sont notamment, la liberté, l'égalité, et la participation au débat public. L'évolution de ce système politique en rapport avec l'évolution du monde dans sa globalité se voit entraîner (sans pour autant être transformée dans son essence).

S'il est clair que la démocratie rime avec communication l'apparition de nouvelles formes de communication a fortement contribuer a son évolution. En effet, les médias de masses ont énormément contribué à l'évolution de ce système politique en en renforçant en quelque sorte les principes fondateurs. Mais toute chose ayant une faille, ces medias de masses n'ont pas su donner une voix assez puissante au peuple. A l'ère du XXI eme siècle, et des nouvelles technologies, l'apparition de nouvelles formes de communication telle que internet vont favoriser une évolution de la démocratie. Car, cette nouvelle révolution technologique va devenir un outil pour la démocratie en ce sens qu'il va développer comme nous l'avons vu les principes de la démocratie que sont la liberté, l'égalité et la participation au débat public.

En outre, cette nouvelle technologie renoue avec l'idéal démocratique qu'est la démocratie directe. Il est ainsi un formidable instrument pour l'évolution démocratique, mais aussi et surtout pour la pratique politique, quand nous voyons le rôle extraordinaire qu'il a joué dans l'une des campagnes électorales les plus sensationnelles qu'ai connu les Etats-Unis d'Amérique.

Internet est un outil pour la démocratie cependant, il comporte comme tout système des failles qui constituent des limites et peuvent tout aussi gravement nuire au fonctionnement démocratique. Il convient donc d'étudier en profondeur, les limites que comportent internet pour un apport à la démocratie (DEUXIEME PARTIE)

DEUXIEME PARTIE : INTERNET, UN INSTRUMENT LIMITE POUR L'EMERGENCE DE LA DEMOCRATIE

Internet, une révolution technologique et communicationnelle sans précédent. Son apport sur le terrain de l'évolution démocratique est véritablement impressionnant comme nous l'avons signifié tout le long de la première partie. Internet aide la démocratie à revenir en quelque sorte à un idéal. Ainsi, là où les médias de masses n'ont pas réussi, internet a largement réussi à mobiliser, les citoyens. Il a néanmoins des défauts. Il est certes un outil pour la démocratie, il reste cependant limité dans son apport à la démocratie. Ces limites sont aussi des défauts qui constituent des dangers pour son apport à l'évolution démocratique. (Chapitre premier), des défauts liés non seulement à son caractère, mais aussi et surtout à son fonctionnement. Des facteurs extérieurs peuvent aussi limiter considérablement son apport à la démocratie. C'est précisément : la fracture numérique (Chapitre deuxième).

CHAPITRE I : LIMTES LIEES A SON FONCTIONNEMENT : DANGERS ET AMBIGUITES DE LA « DEMOCRATIE ELECTRONIQUE ».

Comme pouvait le dire Francis Pisani : «  internet n'est ni bon, ni mauvais, tout dépend de l'usage qu'on en fait ». Internet présente de ce fait un caractère assez ambigu. Car si internet se présente comme une véritable promesse technologique pour l'évolution démocratique, il n'en demeure pas moins qu'elle présente bel et bien des zones d'ombres. «  Un caractère clair-obscur » comme pouvait le dire Cardon Dominique. Ce caractère « clair-obscur » correspond à son fonctionnement, Un fonctionnement bien complexe.

C'est dans les espaces ouverts, comme les forums de discussion que se présente ce caractère assez ambiguë de cet outil aux multiples facettes. Car comme beaucoup de défenseurs de cet outil, internet présente la particularité d'ouvrir le débat à tous sans exception, et ceci sans forcement connaître de façon physique l'interlocuteur, écartant ainsi les contraintes de distances.

Certes, il est vrai qu'internet semble ouvrir le débat. Mais il ne traduit pas véritablement l'équilibre et la pluralité des opinions, ce sont plutôt des opinions tranchées car les espaces de débats sur la toile sont très communautarisés et très partisans.

L'Anonymat est un autre problème de la toile. Car comme le dit Mark Poster dans son ouvrage77(*), les débats en ligne ne correspondent pas aux caractéristiques de l'espace public, à savoir un débat entre égaux où les arguments rationnels prévalent et où on cherche à élaborer une position commune. Internet ne répond qu'à la première caractéristique. Les internautes peuvent effectivement échanger sur un pied d'égalité. Par contre, l'échange argumenté est loin d'être toujours la règle. Le débat ne tend pas vers l'élaboration d'une position commune, mais plutôt vers une multiplication de points de vue contradictoires. Cet éclatement des opinions est encore renforcé par le fait que les identités des internautes sont floues et mobiles. Non seulement les interlocuteurs utilisent des pseudonymes et se créent une identité virtuelle. Mais encore, ils peuvent changer d'identité et même en avoir plusieurs en avoir plusieurs. (SECTION I)

Enfin internet peut constituer un véritable danger contre la démocratie nous verrons comment. (SECTION II)

SECTION I : L'ANONYMAT ET SECTARISME DEUX QUESTIONS MAJEURS SUR L'INERNTET.

La question des communautés sur internet pose le problème de la véritable pluralité des opinions. Car les débats sur internet sont en apparence le lieu d'échanges. Or ces échanges le plus souvent ne laissent pas la place à des idées constructives, mais plutôt à des positions tranchées et déjà toutes faites.

Les débats sur internet n'apportent donc pas véritablement grand-chose à la construction démocratique puisqu'elle ne laisse pas la place à des débats qui aboutiraient à des positions moins tranchées et plus communes.

De plus, les débats sur ces espaces sont très souvent emprunts de sectarisme (PARAGRAPHE I). Enfin, il faut remarquer que internet a trouvé son succès grâce à l'anonymat. Or, l'anonymat a pour conséquence de faire des internautes des personnes inconnues aux identités floues. Tout cela n'est-il pas un frein pour la démocratie ? A ce titre, Peut-on construire le modèle démocratique sur des identités fictives ? (PARAGRAPHE II)

PARAGRAPHE I : PROPENSION AU SECTARISME DES DEBATS

SUR INTERNET

L'on a toujours accordé à internet des avantages sans pour autant analyser au fond les faiblesses qu'il pourrait avoir. On a toujours vu dans internet un véritable espace ouvert à tous, et ceci sans exception. Mais est-ce véritablement le cas ?

Aujourd'hui, s'il est vrai que sur les différentes plateformes qui existent sur internet l'on ne fait pas de différences de personnes, un véritable problème d'acceptation se pose cependant.

En effet sur des plateformes comme les forums de discussions, les débats ne paraissent pas si ouverts qu'on le croit. Car les débats on lieu entre des personnes qui partagent à peu près les mêmes avis. En outre, les plateformes d'échanges utilisant la technologie wikis comme wikipedia, ressemblent contrairement à ce que l'on croit à des plateformes ou seuls ceux qui contribuent ont de façon implicite de la crédibilité et un certain pouvoir.

Enfin la question de l'anonymat sur internet pose un autre problème, celui de la confiance, et par ricochet, celui de la sécurité. Il serait donc intéressant d'étudier comment internet peut être un réseau renfermé, partisan et sectaire(A) et ensuite de voir comment l'anonymat sur internet ne vas pas forcement de paire avec le fonctionnement démocratique(B).

A. DES DEBATS TRES SECTAIRES ET TRES PARTISANS.

Si les débats ou les discussions dans la réalité répondent a certains critères, et ont certaines particularités, il n'en demeure pas moins pour les plateformes virtuelles qui contrairement à ce que l'on pense ne présentent pas exactement la configuration du débat démocratique. Pour le prouver, le chercheur Anthony G. Wilhelm a analysé les discussions des forums électroniques mis en place lors des élections présidentielle de 1996 aux Etats-Unis. De ces analyses, il résulte que : « La grande majorité de ces forums correspondaient davantage à un espace de communication où les participants apportaient leurs opinions personnelles, sans pour autant rechercher celles des autres, réduisant ainsi la possibilité d'un réel dialogue entre les participants: «The data support the conception of online political forums as facilitating self-expression and monologue, without in large measure the listening, responsiveness, and dialogue that would promote communicative action.». Les forums ne suscitaient pas, du moins rarement, d'après Wilhelm, de dialogue, c'est-à-dire un échange où chaque participant ressent une responsabilité envers les autres participants de répondre ou de justifier ses arguments.

Wilhelm remarque également qu'une forte majorité des messages étaient considérés comme idéologiquement homogènes renforçant l'idée que les forums n'apportent pas une délibération intense entre des participants d'opinions différentes, mais constituent plutôt un renforcement des points de vue des participants»78(*). Dans le même ordre d'idées un autre chercheur Richard Davis soutient, à partir d'une analyse de trois forums de discussions électroniques américains en 1997, que les forums constituent des lieux de discussion où les participants renforcent leurs opinions en joignant des forums où ils retrouveront des messages qui appuient leurs points de vue. De plus, selon Davis, les participants ne sont pas représentatifs de l'électorat.79(*)Or, il est clair que si le débat démocratique fait référence à la discussion, il va de soit que ces discussions soient ouverts, libres enrichissants et souvent même contradictoires pour permettre au lecteur de se faire une large idée a partir des idées évoquées.

Ainsi, si internet présente les caractéristiques d'un débat ouvert libre et apparemment sans censure, il n'en demeure pas moins que sur certains bords il ne répond pas forcement aux caractéristiques du débat démocratique.

En 1980, la Commission internationale d'étude des problèmes de la communication - désignée par l'UNESCO et présidée par Sean McBride - publiait un rapport qui mettait de l'avant une définition de la démocratisation de la communication. La démocratisation de la communication peut être définie comme «le processus par lequel a) l'individu devient un partenaire actif et non un simple objet de la communication; b) la variété des messages échangés augmentes c) le degré et la qualité de la représentation sociale dans la communication [...] sont augmentés80(*). » Notre analyse de contenu portera exclusivement sur le deuxième et le troisième critère parce que l'analyse des messages inscrits implique automatiquement l'analyse d'individus qui sont des partenaires actifs à la communication. Les forums électroniques ont la particularité de rendre possible l'augmentation, et ce indéfiniment, du nombre de messages échangés. Des milliers de messages peuvent être inscrits et lus, simultanément, partout dans le monde. Et, puisque les messages sont sauvegardés, de nouveaux participants peuvent lire et entrer en communication avec les participants en étant informés du déroulement des discussions. Toutefois, l'universalité et la gratuité de cette technologie ne sont pas des conditions suffisantes pour qu'une démocratisation de la communication ait lieu sur les forums électroniques. Comme l'indique le second critère du rapport McBride, les messages doivent contenir une variété de points de vue. Une augmentation du nombre de message n'est donc pas une condition suffisante, même si elle est nécessaire à une démocratisation de la communication. Un grand nombre d'individus doivent prendre part aux discussions électroniques pour que la variété des messages augmente et qu'ainsi, suivant le troisième critère, le degré et la qualité de la représentation sociale augmentent également. Le rapport McBride juge ainsi qu'une démocratisation de la communication doit contribuer à reproduire le plus possible le pluralisme des sociétés contemporaines.

La démocratisation du débat implique donc une pluralité de point de vue et non un sectarisme et un communautarisme qui fausse le débat démocratique. Or fausse note est quelque peu caractéristique des forums et plateformes de discussions. Mais en plus d'être quelque peu sectaires, les forums de discussion présentent la caractéristique d'être des espaces conflictuel(B)

B. LES ESPACES DE DISCUSSION : DES ESPACES CONFLICTUELS

Les débats sur les forums de discussions en ligne non comptant d'être sectaires présentent la caractéristique d'être violents. Car contrairement à l'idée révolutionnaire que se font les idéalistes d'internet comme outil de délibération démocratique, certains universitaires qui observent le comportement des communautés en ligne contestent cette perspective. Les forums sont souvent le siège de ces guerres d'injures (flame wars), où les internautes défendent violemment des opinions dont ils ne veulent plus démordre.81(*) Ces travaux académiques issus principalement de la psychologie ou de la psychosociologie semblent disqualifier de façon définitive le débat public en ligne. Cette thèse est confirmée par Davis qui appelle les auteurs de ces injures les `'irritants'', c'est-à-dire les attaques diffamatoires et les commentaires injurieux. Ces personnes sont fréquentes. La présence d'irritants a également été signalée lors des premières expériences publiques de forums de discussions par William H. Dutton dans son étude sur le Public Electronic Network de Santa Monica mis en place en 1989.82(*) Lee Sproull et Samer Faraj font le même constat lors d'une analyse de contenu de six forums de discussions incluant des thèmes variés83(*).

La présence d'irritants a comme effet pervers, selon ces auteurs, d'entraîner un retrait considérable des participants, parfois même des personnages clés, qui ne voient plus l'intérêt de participer à ces forums parce que le contenu est désobligeant et injurieux.

Ces études recommandent qu'une réglementation efficace soit mise en place afin que les forums puissent être un outil de communication démocratique fonctionnel. W. H. Dutton écrit à ce sujet: «The regulation of speech in public electronic fora is critical to their effective use as a vehicle of enhancing democratic communication.'' Les violences caractéristiques sur internet sont donc véritablement un frein à la communication démocratique et leur régulation est un impératif. Même si souvent les débats démocratiques sont menés par la passion, il est clair que la violence ne doit prendre le pas sur un débat d'esprit et de critique car la violence n'est pas caractéristique de la démocratie. Or ces forums de discussions sont caractéristiques de paroles violentes qui ne correspondent pas à l'esprit démocratique.

Il est souvent fréquent de voir sur des sites délibératifs comme Facebook, myspace et des forums ou blogs et cela surtout pendant les débats des injures très violentes. La présence souvent d'administrateur n'y change rien. Si internet veut donc se montrer à la hauteur de l'enjeu démocratique, il est nécessaire qu'il pense à réguler cette situation quelque peu embarrassante pour l'évolution de l'esprit démocratique, en tout cas sur le réseau.

La présence d'irritants, l'absence d'un véritable dialogue et l'homogénéité des messages inscrits dans les forums semblent menacer la capacité des forums électroniques à devenir des outils de délibération et à s'insérer dans un projet de communication démocratique entre les divers groupes et individus des sociétés pluralistes contemporaines.

Bref, les récentes études du contenu des forums électroniques atténuent l'optimisme engendré au départ par cette innovation technologique et mettent l'accent sur l'importance d'une réglementation efficace pour contrôler le contenu.84(*)

D'autres défauts semblent par ailleurs diluer la teneur d'internet dans l'enjeu démocratique, Car internet a conçu un véritable modèle d'anonymat (PARAGRAPHE II) ce qui n'est pas n'ont plus conforme à la réalité démocratique.

PARAGRAPHE II : INTERNET, UN VRAI MODELE D'ANONYMAT.

Internet est un vrai modèle d'anonymat, internet se construit sur l'anonymat. Il suffit pour s'en convaincre de regarder les débats sur le réseau. Tous, ou à peu près tous parlent sous le couvert de l'anonymat, c'est-à-dire des pseudonymes et des surnoms. Il est certes vrai, que beaucoup d'organisations sont d'avis que l'anonymat garantie la liberté d'expression. Cependant l'anonymat sur internet a pour conséquence de présenter de nombreux risques. Notamment des risques sécuritaires mais aussi une vraie crise de confiance entre les internautes.

Car s'il est vrai que la démocratie a pour fondement le débat, il n'admet pas le débat sans la transparence.

Aujourd'hui sur internet et sous le couvert de l'anonymat, certaines personnes utilisent internet pour commettre des actes peu recommandables. Ainsi donc, les identités fictives, au delà de l'euphorie que présente le débat électronique, posent un véritable problème de crise de confiance(A) qui nous emmène a nous poser la question de savoir s'il est possible de fonder la démocratie d'internet , sur l'anonymat ?(B)

A. LES IDENTITES FICTIVES, L'EXPRESSION D'UNE VERITABLE MEFIANCE.

Internet s'est construit avec des identités floues et fictives. En effet, avec internet aujourd'hui, la plupart des internautes se créent des identités fictives et mobiles. Comme pouvait le dire Patrice FLICHY, la cause de l'éclatement des opinions sur internet est très souvent le résultat de la création tout azimut d'identités fictives. « Cet éclatement des opinions est encore renforcée par le fait que les identités des internautes sont floues et mobiles. Non seulement les interlocuteurs utilisent des pseudos et se créent une identité virtuelle, mais encore ils peuvent changer d'identité, en avoir plusieurs floues et mobiles. Non seulement les interlocuteurs utilisent des pseudos et se créent une identité virtuelle, mais encore ils peuvent changer d'identité, en avoir plusieurs. »85(*)

Cette utilisation des pseudonymes et des identités fictives a pour conséquences, non seulement d'éclater l'opinion mais aussi et surtout de maintenir un caractère de méfiance entre les internautes eux-mêmes.

En effet il est question de plus en plus d'insultes dans les espaces de débats électronique. Les internautes se réservent donc le droit de se protéger en cachant leurs identités. Mais très souvent, certains internautes utilisent les identités fictives à des fins criminelles comme la pédophilie et les actes d'escroqueries.

En parlant du danger que pouvait constituer l'anonymat Jean Quatremer blogueur belge disait sur son blog « les coulisses de Bruxelles »: « je ne vous cache pas que la généralisation de l'anonymat me pose un problème déontologique : pourquoi se cacher derrière un pseudo pour faire valoir son opinion ? Cette démocratie anonyme a quelque chose d'inquiétant car elle permet à tout un chacun de dire n'importe quoi sans l'assumer. Certains n'hésitent d'ailleurs pas à manier l'insulte, certain qu'on ne les retrouvera jamais... Lorsque je m'exprime, vous savez qui je suis et où me contacter. Si je peux comprendre l'anonymat lorsqu'elle émane de personnes qui sont tenues à un devoir de réserve (comme les fonctionnaires européens), je la comprends moins de la part de « citoyens lambdas », pour reprendre le pseudo de l'un d'entre vous. Comme nous sommes en démocratie, je ne vois pas très bien ce que l'on risque en critiquant, par exemple, Jean-Claude Trichet. Cette pratique quasi généralisée m'étonne donc. Bref, je voudrais ouvrir le débat : pourquoi l'anonymat ? Ne faudrait-il pas rendre le net plus transparent puisque, justement, c'est une demande qui semble émaner de la société ? ».

Sur la plupart des réseaux sociaux par exemple, même si les internautes sont invités à dévoiler leur identité, ce n'est pas très souvent le cas et encore la plupart du temps quand ils le font, ils ne le dévoilent qu'à moitié.

La première raison de ce comportement est comme nous l'avons dit plus haut un désir de se protéger d'éventuels dangers, comme de se faire pister ou de se faire tracer par exemple. Mais la plupart du temps cela révèle des desseins pas très honnêtes. Souvent, certains internautes se mettent sous le couvert de l'anonymat qu'offre internet pour commettre des actes pas très sains, ou carrément pour usurper des identités. Tout récemment, un Ressortissant américain, pour appuyer la « révolution syrienne » a créé un blog se faisant passé pour une jeune femme syrienne appelée Amina, contestant « les crimes » du régime de Bachar El Hassad président syrien. Ce Blog avait constitué pour la plupart des medias occidentaux l'une des principales sources d'informations concernant la situation sur le terrain. Aussi de nombreuses vidéos montrant des manifestants tués par les soi-disant «  forces armées syriennes » sont publiées sur internet par des personnes dont l'identité reste inconnue et dont-on ne peut vérifier ni la fiabilité ni la véracité.

L'on pourrait se poser la question de savoir si la démocratie et le débat, qui font la promotion de la liberté d'expression admettent-ils le fait de cacher son identité, le débat public qui exige la liberté de la parole n'admet-il pas en même temps la révélation de l'identité des personnes qui participent au débat ? En outre, toutes ces questions nous emmènent à nous demander si l'on peut fonder la démocratie de internet sur l'anonymat(B)

B.PEUT-ON FONDER LA DEMOCRATIE SUR INTERNET SUR L'ANONYMAT ?

Pour Patrice FLICHY, l'internet est né sur le modèle de l'anonymat et on se construit des pseudonymes qui nous représentent (parfois avec plusieurs identités).

Dans la démocratie, le vote est anonyme, mais la structure qui permet de le valider ne l'est pas. Or sur l'internet, tout est manipulable, on peut avoir plusieurs identités dans un même débat, on peut modifier les audiences... Les gens apprennent à construire leurs identités car ils savent qu'on peut les regarder. La psychologue Sherry Turkle parle d'ailleurs «d'identités floues», en montrant la difficulté de l'élaboration du compromis sur l'internet, car nous ne sommes présents en ligne qu'avec une petite partie de notre identité. Les compromis sont plus faciles dans la vie réelle que sur l'internet où l'on trouve de nombreuses «guerres d'injures». Dit autrement, il est plus facile d'écrire que mon voisin est un con que lui dire dans les yeux. Il est donc difficile de construire sur internet un modèle démocratique comme celui que nous connaissons. Car pouvait le dire Sherry Turkle : « Cette coexistence des identités semble être une des causes majeures de cette difficulté des communautés en ligne à construire un point de vue commun. Dans la vie réelle, les différentes facettes d'un individu sont unifiés par son inscription dans un même corps, dans les interactions en face à face, chaque interlocuteur ressent ainsi la complexité de l'autre et peut s'appuyer sur cette complexité pour trouver un accord. »86(*)

Les communautés virtuelles encouragent, au contraire, la multiplicité de points de vue rigides plutôt que la flexibilité.87(*) Cette caractéristique d'internet l'empêche véritablement quoi qu'il ouvre le débat, d'atteindre un niveau de diversité et de transparence comme le voudrait le système démocratique dans son idéal. Car comment l'on peut imaginer un débat sans voir à quoi ressemble véritablement son interlocuteur ? C'est vrai que dans un certains sens internet permet de rejoindre des esprits, mais est ce suffisant quand on sait que les vrais débats démocratiques ont toujours fait appelle à la rencontre physique des débateurs. Peut-on véritablement omettre cet élément qui a toujours exister en démocratie ? Internet apporte certes une innovation de taille, celle de mettre en connexion tous ceux qui veulent donner leur opinion. Mais elle a ce défaut de transparence qui pose une véritable limite à son apport à la démocratie moderne.

Les internautes sont certes présents en ligne par leurs opinions, mais ils n'interagissent pas de façon véritable avec leurs interlocuteurs. Ils n'ont pas la possibilité de véritablement analyser leurs arguments car le plus souvent dans les débats électroniques, on se comprend difficilement et on fait moins de concessions en ce qui concerne les arguments de l'autre parti. Or, le débat en direct par sa transparence arrive à prendre en compte tout ces éléments et à manifester les caractères d'une vraie démocratie. Mais encore, en plus d'être une véritable limite, internet peut se présenter comme un danger.

Car comme nous l'avons dit plus haut l'utilisation d'internet à des fins criminelles est un véritable frein à la démocratie. Il nous importe donc d'étudier internet et les dangers potentiels qu'il suscite contre la démocratie (SECTION II).

SECTION II : INTERNET UNE MENACE POUR LES SOCIETES DEMOCRATIQUES.

Internet est sans conteste, la révolution numérique du XX eme siècle. Sa force et son caractère ont fait du monde entier un véritable village planétaire.

Mais ces différents atouts ont aussi permis à des systèmes politiques comme la démocratie de s'implanter encore un peu plus.

Mais internet n'est pas la `'chasse gardée'' des bonnes actions car comme pouvait le chroniqueur Francis Pisani : « internet n'est ni bon, ni mauvais, tout dépend de l'usage qu'on n'en fait ». Et cet usage est véritablement diversifié selon la personne qui l'utilise.

Internet peut donc se présenter comme un véritable outil au service des hommes et des valeurs, mais il peut aussi être un instrument dévastateur aux mains de personnes animées de mauvaises intentions ; et dans cette option il peut se présenter comme un véritable frein à la démocratie.

La cybercriminalité est un fait avéré de ce que peut devenir internet quand il est utilisé à des fins néfastes. Cette pratique peut être une véritable entrave pour les sociétés démocratiques, et par ricochet pour la démocratie elle-même (PARAGRAPHE I). Aussi, internet est devenu si considérable que la surveillance y est devenue quasi-permanente, emmenant les autorités à une surveillance excessive (PARAGRAPHE II).

PARAGRAPHE I : UTILISATION ANTI-DEMOCRATIQUE D'INTERNET

Omniprésent dans notre société, l'outil informatique est à la fois facteur de délinquance nouvelle et vecteur d'infractions classiques. Le terme générique de cybercriminalité couvre ainsi différentes formes de criminalité dans un milieu dématérialisé, indépendamment des moyens utilisés. Cependant, si la cybercriminalité se limite au milieu dématérialisé, c'est-a-dire a une ou plusieurs machines, il n'est pas autant facile d'en fixer les contours. L'informatique se caractérise actuellement par une miniaturisation des supports corrélative à un développement à un développement des réseaux. De plus en plus de données tiennent dans des espaces numériques toujours réduits, mais d'avantages capables de communiquer entre eux, soit par des câbles, soit par des ondes. Si jusque dans les années 80 le danger était essentiellement local, l'utilisation du terme cybercriminalité révèle la dimension internationale prise par la délinquance informatique.

Toute société démocratique peut ainsi se trouver menacée par les agissements délictueux d'individus sans que leur présence sur le territoire de l'Etat visé soit nécessaire.88(*)

L'Etat est le garant de la sécurité des citoyens. A ce titre, il doit tout mettre en oeuvre pour que le citoyens où qu'ils soient se trouvent en sécurité. Car l'un des objets pour que la société démocratique se développe, c'est que les citoyens soient libres et en sécurité pour pouvoir en jouir. Si internet devient un espace ou la criminalité se développe a outrance, il est clair qu'il en fera fuir les internautes. L'Etat a donc tout intérêt à protéger les citoyens.

En tant que moyen, l'outil informatique a pour seule limite la malveillance humaine. Les risques contrôlés d'atteintes aux libertés fondamentales par l'Etat ont ainsi fait place au développement anarchique des atteintes individuelles au moyen de l'ordinateur. Il en résulte une multiplication d'infractions classiques dirigées contre les personnes (A) et leur patrimoine(B)

A.LA CYBERCRIMINALITE ET LES ATTEINTES AUX PERSONNES

Contrairement a ce que beaucoup de personnes pourraient penser, les infractions sur internet existent bel et bien et sont plus proches de nous qu'on ne le croit. Elles peuvent porter atteinte aux personnes. Les principales infractions cybercriminelles sur les personnes sont dans un premier temps, les provocations, les incitations à la haine raciale visant une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine, de leur appartenance ou de leur non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion. Peut importe le mobile, dès lors que la provocation revêt un caractère indirect.89(*)

En France ces provocations sont punies par des textes législatifs et des amendes. Historiquement, la première réaction législative date de la fin des années 70 et se situe dans le domaine du respect de la vie privée, alors nouvellement consacrée en droit français par la loi du 17 Janvier 1970.90(*) Des pratiques considérées comme des crimes tels que l'incitation au terrorisme sont aussi punis. Il faut rappeler que le terrorisme international s'est beaucoup appuyer sur internet pour faire de la propagande et développer ses activités à travers le monde.

Internet peut donc créer des pratiques criminelles qui peuvent porter atteinte à l'intégrité morale et même physique d'une personne. Les pratiques comme le harcèlement sont devenues monnaie courante sur internet ce qui a tendance à donner une mauvaise réputation à cette technologie.

Des pays comme les pays de l'Est de l'Europe tels que la Russie, sont devenus de vrais nids pour les cybercriminels. Ils piratent et en toute impunité, les comptes bancaires, les mails à la recherche de la moindre information.

Mais la plupart du temps internet peut être un véritable nid de la part d'harceleurs de tout genre. Mais internet ne porte pas atteinte qu'aux personnes elle porte aussi atteinte aux biens(B)

B.LA CYBERCRIMINALITE ET LES ATTEINTES AU

PATRIMOINE DES PERSONNES.

Sous l'approche patrimoniale se cache plusieurs réalités. La société de l'information est aussi une société de service, caractérisée par l'immatérialité des échanges. Les transferts de connaissance se font sans avoir recours à une dépossession matérielle. De même, les transferts de fonds se résument à des jeux d'écriture. De là, résulte l'opposition entre les biens rivaux, susceptibles d'appropriation et d'épuisement, et les biens non rivaux.

Concrètement, cette dernière catégorie permet dans un environnement numérique de faire des copies exactes sans jamais être dépossédé de l'original.91(*) Le cyberespace est véritablement un lieu d'échanges et d'interaction ou des données se transmettent, se copient, s'échangent de façon abondante ce qui peut laisser lieu à des pratiques frauduleuses, surtout que cela peut se faire à distance.

Particulièrement adaptée au monde des affaires, cette faculté offres également des grandes possibilités criminelles. L'immatérialité des échanges de biens peut ainsi engendrer escroquerie et contrefaçon, tandis que celle des transferts de fonds permet dans certains cas la dilution des capitaux illicites dans le circuit monétaire mondial.

Autre infraction classique très développée dans le cyberespace, l'escroquerie revêt de nombreux visages tels que l'utilisation frauduleuse des cartes bancaires comme le fishing, l'envoi des courriers électroniques aux fins d'extorsion de fonds ou encore le vol d'informations.

La question de la propriété intellectuelle est aussi récurrente sur les atteintes au patrimoine des personnes car certains auteurs qui produisent leurs oeuvres sur internet se voient la plupart du temps prendre de façon illégale ces oeuvres par le « téléchargement illégal ». C'est le cas des oeuvres cinématographique qui sortent et se font télécharger en un rien de temps par les hackers.

Peu sont les pays qui possèdent des moyens des textes sanctionnant toutes ces dérives sur le net.

Le maintien de la sécurité étant un préalable à la pratique démocratique L'Etat qui est donc garant de cela doit faire de telle sorte que la sécurité sur le réseau soit maintenue pour que la démocratie soit véritablement une réalité sur internet. Cependant , une trop large surveillance du réseau (PARAGRAPHE II) pourrait aussi devenir une entrave à l'épanouissement démocratique sur celui-ci.

PARAGRAPHE II : INTERNET ET LES DERIVES SECURITAIRES.

Internet est un outil révolutionnaire qui transcende et dépasse les gouvernements. C'est ainsi que beaucoup de pays développés essais autant que faire ce peu de réguler cet outil difficilement maîtrisable.

De nombreux moyens sont utilisés pour contenir et mettre la main sur cet outil. Au nombre de ces moyens il ya la surveillance institutionnelle(A) qui est une surveillance du réseau par l'Etat mais aussi ce qu'on appelle un traçage des internautes(B) ces deux termes se rejoignant un peu dans la pratique tout en ayant tout de même une toute petite différence. Quoi qu'il en soit, ces pratiques peuvent constituer une véritable menace pour la liberté sur le réseau et par là pour la démocratie.

A.LA SURVEILLANCE INSTITUTIONNELLE UNE VERITABLE

MENACE POUR INTERNET.

Sur la surveillance, la question est très complexe. Car la surveillance institutionnelle en elle-même ne pose pas problème. C'est plutôt son exagération qui est un véritable problème.

On voit comment dans des pays dits `'démocratique'' comme la Tunisie sous Ben Ali, internet était un réseau très surveillé et que les services de renseignements s'en servaient pour procéder à des arrestations.

C'est le même cas en Egypte sous le gouvernement Moubarak. En outre, même si elle n'est pas un pays démocratique, la chine et son gouvernement ne s'attendait pas à une telle explosion et une telle liberté de pensée à travers internet. Aujourd'hui en chine des sites tels que Google sont censurés, accusés de véhiculer des informations tendancieuses de nature à déclencher une révolution et à mettre en danger le régime communiste. Le gouvernement chinois procède donc à des censures et souvent même à des arrestations quand elle considère que ses intérêts sont menacés. De nombreuses informations sont ainsi filtrées et censurées. En France, le site internet dénommé `'La Quadrature du Net'' et qui défend la liberté d'expression sur internet, a dénoncé des tentatives de surveillances excessives du réseau à travers des mesures législatives de LOPPSI à l'assemblée nationale. Le site a notamment prévenu contre les conséquences d'une telle décision sous le couvert du soi disant protection des enfants contre la pédopornographie sur internet. Le site souligne que de tels mesures étaient trop extrémistes, et qu'il existait des dispositifs efficaces relevant du droit commun et ne remettant pas en cause l'architecture d'Internet notamment afin de faire retirer, y compris à l'étranger, les contenus incriminés des serveurs qui les hébergent. Ce sont ces mesures éprouvées, accompagnées d'outils innovants s'attaquant aux flux financiers, qu'il faut encourager et développer en renforçant la coopération internationale. Par contre et la plupart du temps, les internautes s'exposent eux même à des risques de surveillance institutionnelle. Il suffit de voir sur les réseaux sociaux comment les internautes dévoilent des pans entiers de leur vie personnelle. Ceux-ci rendent eux-mêmes publiques des informations personnelles et développent une insatiable curiosité pour les faits et gestes des autres. Les internautes prennent donc de plus en plus de risques avec leur vie privée. Les informations qu'ils laissent sur la toile dans les niches conversationnelles peuvent ensuite être exploitées dans un tout autre contexte par l'administration, leur employeur ou une personne qui aurait à enquêter sur leur compte. Mais au-delà de la surveillance excessive de l'Etat, il ya aussi un autre type de surveillance que l'on nomme le traçage(B).

B.LE RISQUE D'UN TRACAGE DES INTERNAUTES.

Le traçage en langage informatique est la possibilité de suivre un produit tout au long de la chaine de transport avec remontée des informations concernant l'expéditeur par internet92(*). Si l'on recadre cela dans le cadre du traçage des internautes, le traçage est donc la possibilité de retracer toute l'activité d'un internaute d'une simple conversation sur le net, à une transaction bancaire.

L'internet offre de merveilleuses facilités de traçage et de surveillance, positives dans le cas de Wikipédia, car inscrit dans l'objectif d'un bien commun, mais ce n'est pas toujours le cas.

Nous accumulons une ombre numérique qui nous suit et qui peut nous terrasser.

En Tunisie, internet est à la fois un espace d'accès à des informations interdites et, pour le pouvoir, un merveilleux moyen de traçage. Internet est un outil ambivalent, mais c'est le cas de tous les outils.

Le traçage sur internet est un moyen encore plus dangereux que la surveillance, car c'est une forme d'intrusion dans l'intimité de l'internaute et un moyen quelque peu illégal d'acquérir des informations sur une personne ou sur ses activités. Cela viole aussi le droit à la vie privée, car après la surveillance institutionnelle de l'Etat et des entreprises, autour de laquelle s'organisait le débat sur les données personnelles, se superpose aujourd'hui une « surveillance interpersonnelle d'un nouveau type93(*) . Avec la démocratisation des instruments d'observation que les plateformes rationnelles distribuent à leurs utilisateurs, l'exposition de soi est un risque que l'on prend d'abord devant ses proches, ses voisins ses collègues ou son employeur94(*). Facebook est sans conteste l'emblème de ce nouveau panoptisme horizontal. Les enquêtes auprès des étudiants montrent que, à leurs yeux, le risque réside d'abord dans les figures d'autorité qui leur sont proches, parents ou professeurs, bien avant les entreprises et le gouvernement95(*). Tout ceci montre que le traçage est peut être non seulement Etatique c'est-à-dire institutionnel, mais il peut aussi être interpersonnel. Le traçage utilisé de façon illicite est donc un vrai frein au développement de la démocratie sur le réseau. La criminalité et la surveillance excessive et illicite sur internet, sont de vrais freins au développement de la démocratie sur le réseau. Il empêche les internautes de pouvoir s'exprimer correctement de peur d'être non seulement la cible des cybercriminelles mais aussi d'un gouvernement à la surveillance excessive.

En outre les pratiques quelques peu soupçonneuses de Facebook laissent voir une véritable manipulation de ses internautes. Car des enquêtes récentes ont révélées que Facebook conserverait les données de ses utilisateurs à des fins commerciales. Ces informations constituant des vraies bases de données sur les utilisateurs, facebook pourrait l'utiliser à des fins commerciales ; C'est-à-dire les vendre soit à l'Etat comme instrument de « pistage », mais aussi et surtout à des sociétés pour que celle-ci affines leurs publicités pour mieux atteindre leurs objectifs.

Ce qui parait encore plus incroyable, c'est que de nombreuses personnes ayant voulu supprimer totalement toutes leurs données Facebook, ce sont aperçu que Facebook détenait toutes leurs infos personnelles sur des centaines de pages bien sur selon le nombre d'informations diffusées. Ils n'y sont parvenus que par procédure judicaire ; ce qui montre comment Facebook a tout intérêt à conserver toute cette mine d'informations personnels

Mais, Il n'ya pas que ces pratique qui constituent des limites d'internet par rapport à son apport à la démocratie. La question même de l'accessibilité au réseau est aussi un véritable frein à son apport à la démocratie. Mais une telle analyse mérite d'être circonscrite. Car si dans la plupart des pays développés, internet est accessible, il n'en est pas le cas dans la majorité des pays du tiers monde et notamment sur des continents comme l'Amérique du sud, l'Asie ou l'Afrique. La question de la fracture numérique mérite donc d'être posée (CHAPITRE II).

CHAPITRE II : INTERNET ET LA FRACTURE

NUMERIQUE.

La notion de fracture numérique ou digital divide a été utilisée vers le milieu des années 1990 par le département du commerce américain pour designer les disparités d'accès au réseau entre les catégories socio-économiques. La notion est reprise par les différentes institutions internationales chargées de la réduire.

L'UIT la définit comme l'écart qui se creuse entre les individus, les ménages, les entreprises et les zones géographiques de niveaux socio-économiques différents en ce qui concerne les possibilités d'accès aux technologies de l'information et de la communication et l'utilisation de l'internet.

Au niveau international, elle définit les écarts d'accès aux TIC et a l'internet entre pays.96(*) Cette dernière définition de la fracture numérique nous concerne tout particulièrement car concordant parfaitement avec le développement de notre thème.

En effet si dans les pays industrialises on par le déjà d'économie numérique il n'en est pas le cas pour l'Afrique qui est confrontée elle a des problèmes d'accès au réseau. Or il est impossible de parler aujourd'hui de démocratie et de liberté d'expressions quand tout le monde d'une manière ou d'une autre n'a pas les moyens de donner son avis. Et comme nous l'avons dit en ce qui concerne l'Afrique le problème de la fracture numérique est intimement lié au problème de l'accès au réseau (SECTION I), et aussi à celui de la volonté du contrôle absolu des médias par les régimes politiques (SECTION II).

SECTION I : LES PROBLEMES LIES A L'ACCES AU RESEAU.

La société de l'information avance à deux vitesses. Elle divise le monde entre : « les infos pauvres » et les « infos riches »... l'excès d'information d'un coté et la pénurie de l'autre.97(*) Cette configuration est bien celle que représente aujourd'hui l'accès à internet des différents point du globe. D'un côte l'occident et les pays industrialisés et leur large accès au réseau et d'un autre tiers monde, l'Afrique en tête et sa presqu'inexistence présence sur le réseau. Ces problèmes sont généralement liés à l'accès au réseau.

Le PNUD (programme des Nations unies pour le développement) dans son rapport de 1999 révèle les écarts suivants en matière de connexion à internet en 1998 : l'Afrique compte 13% de la population mondiale et moins de 1% d'internautes ; les pays industrialisés représentent moins de 15% de la population mondiale mais 88% des internautes ; l'Afrique est donc en retard sur le plan de l'accès par rapport aux autres pays.

Les USA comptent plus de 50% d'internautes dans le monde pour une population qui compte 5% de la population mondiale. La situation a peu évoluée depuis.

Ainsi en Afrique le total des internautes a quasiment stagné en 2002 : 1,041% dont près de 40% se concentrent en Afrique du sud. Mais cette inexistence de l'Afrique sur le réseau et le retard qu'elle a par rapport aux autres est intimement liée aux problèmes d'infrastructures. Problèmes d'infrastructures qui se rapportent soit au manque de moyens soit à la mauvaise volonté politique des dirigeants. (PARAGRAPHE I) mais encore plus grave à l'analphabétisme (PARAGRAPHE II)

PARAGRAPHE I : UN VERITABLE PROBLEME D'INFRASTRUCTURES

L'obstacle majeur au développement des TIC (technologie de l'information et de la communication) demeure l'absence ou la faiblesse des infrastructures de télécommunications. Il est clair que la réalité nous montre que l'Afrique est confrontée en ce qui concerne les TIC à de véritables problèmes d'infrastructures. Ces problèmes d'infrastructures concernent pour la plupart des problèmes liés à l'équipement (A) et ensuite des problèmes liés à l'accès même au réseau par les populations(B).

A.LE MANQUE D'EQUIPEMENTS NECESSAIRE ET APPROPRIE

Le fonctionnement d'internet, repose sur une infrastructure téléphonique, en grande partie défaillante en Afrique. La télé densité, définie comme le nombre de lignes téléphoniques principales pour 100 habitants est inferieure à 1[un minimum pour satisfaire les besoins élémentaires en télécommunications] pour 25% des pays du Tiers-Monde (dont la plupart en Afrique). Sur ce sujet le Président du Sénégal Abdoulaye Wade caricaturait en disant :' «  il y a plus de lignes téléphoniques à Manhattan que dans toute l'Afrique réunie ». A cette faible densité, s'ajoute la médiocre qualité des communications et la concentration du réseau de télécommunications dans les grands centres urbains alors que les populations sont dans leur grande majorité rurales. Les services offerts sont en général modestes et techniquement contraints par des bandes passantes réduites.

Le manque de ressources financières et d'expertise fait que la plupart des sites Africains se réduisent à des pages statiques décrivant les activités de la structure qui les gère. L'interactivité est souvent réduite au courrier électronique.98(*)

Le problème de l'infrastructure demeure donc l'obstacle majeur au développement des TIC et notamment d'internet sur le continent. Aujourd'hui rares sont les foyers en Afrique qui bénéficient non seulement du matériel informatif approprié mais même d'une connexion internet pour s'informer et s'ouvrir au monde. Seuls les cyberespaces en donne cette opportunité quand on sait que tout le monde n'a pas forcement les moyens de se connecter étant donné que les coûts dans la plupart des pays Africains ne sont pas abordable. Cette question nous emmène à réfléchir sur l'accessibilité aux TIC par les populations(B)

B. UN ACCES DIFFICILE POUR LES POPULATIONS.

L'accessibilité aux TIC et notamment à internet par les populations se situe non seulement au niveau d'un manque d'équipement approprié comme nous l'avons dit plus haut ; Mais il peut aussi se situer au coût d'accès au réseau. Ainsi, alors que les coûts d'accès aux TIC sont réellement et de plus en plus décroissants dans les pays développés, dans les PED (Pays en voie de développement) et notamment en Afrique, l'insuffisance qualitative et quantitative des infrastructures rend les coûts plus élevés. Concernant l'Internet, la connexion est élevée pour la plupart des pays africains vu que les noeuds Internet raccordés à des circuits internationaux situés en Europe ou aux USA. Ce qui oblige les fournisseurs africains à acquitter l'intégralité du coût de la connexion avec l'Europe ou les USA ce qui renchérit donc les coûts.99(*)

Les Analystes s'entendent même à dire que l'accès au TIC est d'abord subordonné au revenu. La cherté du matériel informatique et le prix élevé des communications excluent de fait de larges fractions des populations des pays du Sud, celles-ci étant souvent engagées dans des opérations de survie quotidienne. Toutes ces questions les obligent à répondre d'abord à leurs besoins les plus pressants que sont l'alimentation, le logement.

Mais au delà des questions d'infrastructures et de coûts, un autre problème fondamental qui est récurrent dans la plupart des pays du tiers-monde, est celui de l'analphabétisme (PARAGRAPHE II).

PARAGRAPHE II : AU DELA DE LA FRACTURE NUMERIQUE : UNE FRACTURE COGNITIVE

En Afrique au delà de toute considération et de toute argumentation un problème majeur se pose : celui de la fracture cognitive. Cette fracture cognitive se manifeste par un manque cruel d'alphabétisation de la population.

Le problème de l'analphabétisme hormis les problèmes d'accès aux TIC est un problème propre et caractéristique des pays sous-développés. En effet en occident, si le problème d'accès aux TIC ne se pose pas tellement c'est d'abord grâce aux importantes infrastructures, mais aussi et surtout grâce à une alphabétisation très élevée des populations. En ce qui concerne l'alphabétisation dans notre cas, le problème se situe à un double niveau. Celui d'une alphabétisation normale(A) et celui d'une alphabétisation numérique(B)

A.L'ALPHABETISATION NORMALE : UN PREALABLE

Dans la plupart des pays sous-développés et surtout en Afrique, l'alphabétisation est un enjeu, sinon un défi à relever. Des études de L'Unesco (Organisation des nations unies pour l'éducation la science et la culture) affirmait que malgré des progrès notables, 14% des enfants en âge d'entrer à l'école primaire ne sont toujours pas scolarisés dans les pays en voie de développement. Dans ces pays, l'analphabétisme touche environ le tiers des adultes ; ils étaient plus de la moitié à ne savoir ni lire ni écrire en 1970.

La politique d'alphabétisation est conçue comme partie intégrante des programmes de développement, tant il est évident que la diffusion du savoir est une condition nécessaire du progrès économique, social mais aussi politique. Le taux d'alphabétisation des adultes demeure inférieur à 50 p. 100 dans les pays les moins avancés : la pauvreté fait obstacle à l'éducation, dont l'insuffisance freine le processus de développement.100(*) En outre l'illettrisme des femmes est aussi un vrai problème dans ces pays.

Un autre rapport de l'UNESCO montre bien que la femme que ce soit dans les pays sous-développés comme dans les pays développés est la plus touchée par l'illettrisme car, on relègue très souvent la femme à un rôle de ménagère or la femme est un lien très important dans le processus de développement en Afrique.

Dans toutes les sociétés et surtout en Afrique la Femme est au centre de la famille. Elle est la principale personne qui éduque les enfants. Sa place est donc primordiale et son alphabétisation est tout aussi importante. Un rapport de l'Unesco sur le taux d'alphabétisation dans les pays en voie de développement révèle bien que l'analphabétisme des femmes est plus accentué que celui des hommes.

En Côte-d'Ivoire par exemple le taux d'alphabétisation est de 53%, selon un rapport de l'UNESCO sur l'alphabétisation en 2005. C'est Plus que la moyenne mais loin d'être véritablement suffisant. Ce taux est approximativement le même dans la plupart des pays subsahariens.

Tout ceci montre que l'alphabétisation des populations reste encore une vraie préoccupation pour la plupart des pays en Afrique. Car dans ceux-ci, même si les politiques semblent bénéficier souvent de cette situation, (car un peuple illettré est susceptible d'être facilement manipulable), la question de l'alphabétisation reste au coeur des préoccupations de tous les programmes de gouvernements, c'est aussi un vrai préalable pour un accès aux TIC. Car, si on ne sait pas lire on ne peut pas avoir accès aux TIC donc à internet.

Mais encore, si l'alphabétisation est un préalable pour avoir accès aux TIC, l'alphabétisation numérique en est un autre prealable non moins important. (B)

A. L'ALPHABETISATION NUMERIQUE : UNE PRIORITE

La question de la fracture numérique est une question aussi de fracture cognitive. La géographie mondiale des TIC suit en fait les mêmes fractures, les mêmes inégalités de développement entre le Nord et le Sud. Cela est d'autant plus compréhensif que la maîtrise des TIC, la participation à la société de l'information suppose de savoir lire et écrire comme nous l'avons dit plus haut. Mais ce n'est pas tout. En plus de savoir lire et écrire, il faut au minimum avoir une certaine compétence élémentaire de l'outil informatique. Or, l'illettrisme informatique se conjugue avec l'illettrisme général dans la plupart des PED101(*).

Ainsi si l'accès à l'internet devient plus abordable techniquement et économiquement, les problèmes d'usage de cette technologie renvoient plus fondamentalement aux questions de la scolarisation et d'éducation d'une part et plus encore de compétence d'autre part. Pour A. David et D.Foray, la notion de fracture numérique qui se distingue entre ceux qui accèdent au réseau et ceux qui n'y accèdent pas est trompeuse. Elle laisse croire qu'un accès libre au réseau et un terminal installé dans chaque foyer résoudraient beaucoup de problèmes liés à l'acquisition des connaissances. Ils insistent sur cette distinction entre information et connaissance et conclut que le véritable problème n'est pas forcement l'information mais bien la connaissance en tant que capacité cognitive si difficile à reproduire.

L'activité de connaissance est une activité d'acquisition par apprentissage et les TIC par elles mêmes n'en permettent pas d'en faire l'économie ou d'en raccourcir les délais.102(*) La question donc d'alphabétisation numérique est donc un préalable à la connaissance des TIC. Car comme on le sait aujourd'hui les pays africains manquent d'énormes moyens techniques pour répondre aux besoins d'alphabétisation. Car pour la plupart de ces pays, la priorité n'est pas d'abord les nouvelles technologies mais la résolution des problèmes qu'ils trouvent plus récurrents c'est-à-dire la lutte contre la pauvreté, le chômage la délinquance, etc.... la plupart du temps les personnes qui arrivent à avoir accès à l'informatique sont d'un niveau de vie plus aisé et ont donc les moyens de s'alphabétiser. Mais la plupart de la population étant rurale et n'ayant pas accès non seulement à l'éducation normale, n'a pas aussi les moyens d'avoir accès à l'outil informatique pour s'éduquer. C'est ainsi un vrai problème que de s'éduquer aux nouvelles technologies, ce qui reste un vrai défi pour les Etats Africains qui n'ont généralement pas de volonté politique véritable dans ce domaine. Cependant, les problèmes de la fracture numérique ne sont pas forcement le fait de l'accès ou du manque d'équipements.

La plupart des régimes Africains désireux de conserver le pouvoir en abuse, exercent des contrôles excessifs et assujettissent illégalement les populations. Cela pose donc le problème de la liberté d'internet et plus largement des médias en Afrique (SECTION II).

SECTION II : LES PROBLEMES LIES A LA LIBERTE DES MEDIAS DANS LES PED.

La liberté des médias est une question cruciale dans toutes les sociétés actuelles. Cette question est encore plus importante en Afriques car les pays africains nouvellement indépendants, ont encore des institutions faibles qui ne répondent pas véritablement aux critères démocratiques. Cela est d'autant plus vrai que la plupart des régimes politiques africains sont encore préoccupés par la lutte pour la conservation du pouvoir plutôt que de l'évolution de la démocratie et de ses institutions. Il suffit pour s'en rendre compte d'analyser l'histoire politique des pays Africains, une histoire parsemée de crises de guerres, de luttes violentes pour l'acquisition et la conservation par tous les moyens du pouvoir.

Toute cette situation n'a eu pour effet que d'emmener les régimes politique à se renfermer sur eux-mêmes, omettant ce qui est fondamental pour les populations : l'amélioration de leur condition de vie.

Dans le cas des médias, considérés comme le « quatrième pouvoir » après les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, il est fréquent de le voir manipuler par certaines autorités à des fins politiques. Cette situation emmène à une subordination des médias au pouvoir politique ; c'est-à-dire à un contrôle de l'information (PARAGRAPHE I). Dans le cas des nouvelles technologies comme internet qui apparaissent comme de nouveaux médias, le contrôle de l'information est une véritable entrave à leur développement. Car si certains régimes africains vont jusqu'à contrôler internet, c'est qu'internet constitue une véritable menace pour leur survie (PARAGRAPHE II)

PARAGRAPHE I : LE CONTROLE DE L'INFORMATION PAR CERTAINS REGIMES

Dans nos pays africains, le pouvoir politique contrôle politiquement les médias. Le pouvoir politique intervient de différentes manières dans le contrôle des médias. La plupart du temps ce contrôle politique se manifeste par : des interdictions de publication des journaux, la censure de l'information, la nomination des dirigeants de chaînes publiques, la manipulation des journalistes, la tutelle des moyens d'information publics assurée par le ministère de l'information.103(*) Ce contrôle semble inapproprié car la plupart des pays africains se trouvant dans des situations de sous-développement, l'information devrait être abondante et libre pour permettre aux citoyens d'avoir un esprit critique bien aiguisé afin d'aider à corriger les tares de la gouvernance publique. Or la plupart du temps, les excuses trouvées sont relatives à une pseudo-stabilité des régimes pour un développement plus axé sur les besoins pratique de la population. Cependant ceux-ci omettent très souvent que la liberté des médias est un facteur du développement car elle favorise l'esprit d'ouverture. En ce qui concerne internet et les nouvelles technologies, ceux-ci s'inscrivant dans la mouvance des médias, ils sont aussi l'objet d'une surveillance de la part de ces régimes. Ces situations très dangereuses ont des conséquences désastreuses et ont tendance à créer de véritables dangers non seulement pour la liberté d'expression(A) mais constituent aussi un véritable danger pour une information fiable et objective(B).

C'est exactement l'analyse que fait Mabom MABOU Docteur en science de l'information et de la communication (Université de Paris IV) dans son article intitulé : « Medias de masse et paradoxes du contrôle de l'information en Afrique »104(*) lorsqu'il affirme « qu'en Afrique comme ailleurs, les hommes politiques ont toujours considéré les médias comme un outil indispensable de gouvernement ».

A.UN FREIN POUR LA LIBERTE D'EXPRESSION

Dans les pays en voie de développement et plus précisément dans le cas du continent Africains, les moyens de contrôle des pouvoirs publics sont excessifs. La plupart du temps ceux-ci utilisent les médias comme couverture pour promouvoir leur politique, rien de plus anormal jusque là.

Ce qui semble plutôt anormal, c'est qu'au nom de l'ordre, ils utilisent les médias et par la suite ne permettent pas des idées contradictoires. Ces pratiques sont courantes. Cela se voit surtout par la propagande. La propagande se définit comme étant la diffusion autoritaire d'une information unilatérale susceptible de transformer radicalement et rapidement les représentations politiques des individus. Entendue dans ce sens, la propagande tourne lorsque les médias s'apprêtent à un triple rôle :

-en légitimant l'ordre établi

-en construisant des ennemis (réels ou supposés ou imaginaires) ;

-en créant l'apparence d'une opinion unanime.

Ainsi par la propagande, le pouvoir politique utilise les médias comme moyens d'assujettissement des populations. Cela constitue un véritables danger en ce sens que l'information dans ces cas n'est pas diversifiée, les populations n'ont pas les moyens d'avoir une information contradictoire pour se faire une idée juste de leur régime afin de prendre des décisions importantes lors des élections. Cette stratégie est bien ficelée car elle a pour objectif de s'approprier continuellement le pouvoir en maintenant la population dans une dépendance intellectuelle. Il suffit pour s'en rendre compte de voir comment dans la plupart des pays africains, les médias restent encore la propriété de l'Etat. Car jusqu'à, certains pays ont pour seule et unique chaînes, des chaînes d'Etat au service très souvent des régimes politiques. Il est très rare de voir certains régimes désireux de libéraliser ce secteur au risque de soi-disant mettre leur pouvoir en danger.

En parlant d'élections, il est fort regrettable de constater que lors des campagnes électorales le pouvoir politique utilise les médias pour soigner son image au détriment de ses adversaires dont-il salit l'image par tous les moyens. Cette situation à tendance à créer un sentiment de terreur dans la population qui ne peut pas véritablement manifester son opinion.

Cette population est alors dans sa majorité emmenée à voter souvent sous la contrainte le régime en place. Cela a été le cas pendant près de 21 ans en Tunisie sous le régime Ben Ali qui avait verrouillé les médias à son compte ne permettant aucune idée contradictoire venant d'éventuels opposants car l'opposition elle-même avait été muselée. Les journaux et la population étaient constamment surveillés par la police. Dans cette atmosphère il est impossible de s'exprimer librement. C'est ainsi que lors des élections, des scores « fleuves » de 98% souvent étaient réalisés. Mais ces scores révélaient bien la vraie nature du régime qui vraisemblablement utilisait la peur contre les populations. La Preuve de ce lavage de cerveau fait à la population et la présence constante dans les rue de Tunis de poster géant vantant les mérites de Ben Ali et de son régime. L'exemple de la Tunisie est un exemple parmi tant d'autres en Afrique ou le contrôle des medias est un véritable frein pour la liberté d'expression mais aussi pour une information objective et plurielle(B)


B. DANGER POUR UNE INFORMATION OBJECTIVE ET PLURIELLE.

Il est clair que le contrôle des médias par les pouvoirs politique est un véritable danger pour une information objective et plurielle. Car dans la plupart des cas, les pouvoirs politiques qui contrôlent les médias ont tendance à dicter leur volonté ou à leur dire ce qui doit paraître dans les différents médias.

Ceci dit, ils ne permettent pas non plus qu'une information contradictoire vienne mettre en doute leur politique ou leur image. C'est dans cet objectif que la plupart des médias d'opposition (s'il en existe) qui ne vont pas dans la droite ligne des médias gouvernementaux ou critiquent un peu trop le régime en place sont tout simplement mis à l' écart, parce qu'ils dérangent. C'est pour cela qu'il est fréquent de voir dans la plupart de ces régimes, des journalistes emprisonnés pour avoir critiqué le régime.

Ce genre de situation a des conséquences gravissimes pour la pluralité de l'information, mais surtout pour l'objectivité de l'information.

De plus, elle a tendance à mettre la société dans une situation d'instabilité et de révolte permanente la mettant en péril. Les exemples les plus marquants et les plus récents sont ceux de la Tunisie, de L'Egypte et de la Libye (a quelques considérations près). Pendant longtemps, ces régimes dits fort ont usé de la force et des médias pour assujettir le peuple.

Aujourd'hui nous assistons à de véritables révolutions dans ces pays en partie dues au fait que les populations ont longtemps subi la force et la répression de ces régimes à la limite dictatoriaux. Mais il ya encore en Afrique d'autres régimes qui continuent et cela sous le couvert de la démocratie à contrôler les médias.

En Afrique par exemple, en ce qui concerne les autorités de régulation des télécommunications, sur plus de 50 pays seuls 3 que sont Le Sénégal, la Tunisie, et le Burkina Faso ont leurs autorités indépendantes. Et encore cela reste à vérifier car, peu de pays Africains confèrent une véritable indépendance statutaire au régulateur. Ceux-ci demeurant en effet toujours sous le contrôle plus ou moins marqué de l'Etat ainsi que le révèle l'étude des législations.105(*)

Cela montre comment la plupart des régimes africains tentent absolument d'avoir la main mise sur la communication. Cette situation est quelque peu inquiétante quand on regarde le retard important de ce continent non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan technologique.

Or il est clair que la place des autorités de régulation reste déterminante (si elles sont indépendantes), car elles favorisent la concurrence et les investissements privés. Elles favorisent la stabilité dans le domaine de la télécommunication. A ce titre, elles devraient êtres libres pour favoriser une information plurielle et concurrentielle dans les règles de l'art. Internet dans cette situation s'il est perçu comme un moyen de communication, est marginalisé par certains régimes Africains pendant que d'autres le perçoivent comme une source de dangers. (PARAGRAPHE II).

PARAGRAPHE II : INTERNET DANS LES PAYS AFRICAINS, ENTRE MENACES ET MARGINALISATION.

Avant l'avènement des nouvelles technologies, les médias de masses avaient toujours été considérés comme tels en Afrique c'est-à-dire marginalisés. S'ils ne constituaient pas de véritables menaces ce qui est plus courants, ils sont l'objet de marginalisation de la part des pouvoirs politique. Il suffit pour s'en rendre compte de voir le peu d'investissement dont fait l'objet ces médias. Manque de moyens (pas très sûr) ou manque de volonté politique? Or depuis l'avènement des nouvelles technologies, ces sentiments des pouvoirs politiques envers les médias sont devenus encore plus exacerbés.

Le cas des pays du Maghreb en matière de manipulation des médias est atypique en Afrique. Il est vrai qu'il existe d'autres cas de pays même en Afrique noire, mais celui des pays du Maghreb est tout aussi intéressant ; d'autant plus que depuis quelques mois se déroule des « révolutions » dans ces pays. Tous ces évènements ont pour avantage de faire ressortir la vraie nature des medias dans ces pays. Pour les pays d'Afrique noire moins avancées en matière de nouvelles technologies, la question se pose sous un autre angle, celui de la marginalisation des nouvelles technologies de l'information. Il serait donc intéressant d'analyser le cas des pays du Maghreb généralement plus avancés en matière de société de l'information (A) et ensuite celui des pays de l'Afrique noire(B) généralement moins avancés dans ce domaine.

A. LE CAS DES PAYS DU MAGHREB

Depuis les années 90, l'internet au Maghreb, suit une courbe ascendante réelle. Cette évolution prometteuse a pu ainsi nourrir les espoirs d'une plus grande libéralisation politique et culturelle. L'Internet est effectivement porteur de virtualités politique et culturelle. L'Internet est effectivement porteur de virtualités politiques et de libertés réelles... Ce que Vedel, Thierry appelle potentialités de l'internet pour la démocratie106(*). Or pour que l'internet devienne cet outil de progrès dans le fonctionnement démocratique des sociétés, il doit lui-même être démocratisé en termes d'accès, de contenus et de libertés. Et plutôt que l'entrée du Maghreb dans une «  hypothétique société de l'information »107(*)Nous nous interrogeons sur la pénétration de l'internet et de son développement dans cette région. Ou comment l'accès à cet outil, qui a connu un véritable boom durant ces dernières années, tend à se ralentir en raison de problèmes socio-économique et institutionnels propres aux Etats de la région.

Comme le souligne le PNUD, dans son rapport sur le développement humain dans le monde arabe en 2002, « la région arabe enregistre le plus faible taux en matière de liberté d'expression et de responsabilité politique de toutes les régions du monde ».108(*)

Et cette question  de liberté n'est pas due aux lois en vigueur, mais a leur violation, à l'omniprésence de la répression, à des pratiques incontrôlées, à l'hégémonie de la censure. Le Maghreb, partie intégrante du monde arabe au niveau de l'étude précipitée ne déroge pas à ce constat. L'image que l'on retient de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie, au delà des formes politiques spécifiques, est celles de pays autoritaires incapables de mener à leurs termes les transitions démocratiques initiées vers la fin des années 1980. Dans les trois pays ont été mises en place des démocraties formelles sans véritables droits pour les citoyens.

La participation aux sphères publiques et politiques est limitée à quelques couches citadines privilégiées. La presse est régulièrement harcelée voire muselée et l'appareil judiciaire semble peu crédible. L'opposition est sans moyen et souvent de façade. Les élections sont manipulées par des appareils politiques et/ou de sécurité qui ont la haute main sur les destinées économiques et politiques du pays et qui empêchent toute alternance au pouvoir en place. C'est dans toute cette atmosphère qu'internet qui se présente comme l'outil communicationnel de l'avenir est vu comme un véritable danger pour ces pays autoritaristes. L'exemple de la Tunisie est assez marquant.

En effet sous le régime Ben Ali, l'Etat avait mis sur pied un dispositif de contrôle législatif et administratif ainsi qu'un ensemble de structures spécifiques particulièrement contraignantes. Au centre de ce dispositif, qui s'appui sur le décret du 14 mars 1997 relatif aux services de la valeur ajoutée des télécommunications organise et encadre la diffusion de l'internet. Le décret suscité établit le régime juridique d'exploitation de ce service, fixe le statut des FAI, la procédure de leur autorisation et le rapport avec les clients. La liste nominative de tous les abonnés doit être communiquée à l'ATI au début de chaque mois (art 5,6et 8).

La volonté de surveillance des contenus circulant sur le Net est permanente en application du code de la presse lui-même particulièrement répressif. Toutes ces mesures ont pour but évidemment d'avoir la main mise sur internet qui s'est révélée plus tard lors de la chute du régime Ben Ali comme une clé de la révolution Tunisienne. Les régimes du Maghreb sont des régimes très autoritaires et très récalcitrants aux medias dans leur ensemble et tout particulièrement à internet. Mais qu'en est-il pour les pays de l'Afrique subsaharienne ? (B)

B.LE CAS DES PAYS SUBSAHERIENS.

Dans le cas des pays subsahariens, la problématique d'une société numérique est plus une question de moyens et de nécessité plutôt qu'une question de menace comme c'est le cas dans les pays du Maghreb.

En Effet plus lente que dans les pays du Maghreb le développement d'une société de l'information n'est quasiment pas la priorité des ses différents pays, le plus souvent préoccupés à régler des problèmes de premières nécessité tels que l'éducation, la santé, l'alimentation, le règlement des conflits, etc..Mais, il n'est nul question d'excuser cet état de fait. La plupart du temps les politiques de développement marginalisent les questions liées au développement des NTIC et des sociétés de l'information. Cependant il est clair que si certains leaders africains tels que Senghor, Houphouët Boigny, Nkrumah ou Kenyata ont tenté d'introduire les nouvelles technologies, cette volonté diffère selon l'ouverture des dirigeants aux innovations technologiques ou leurs craintes de ne pouvoir contrôler de nouveaux moyens.109(*)

Certes les moyens financiers et matériels manquent cruellement. Mais la plupart du temps, les dirigeants ont un manque de vision et une lisibilité assez floue de leur politique de développement d'une société numérique. Aujourd'hui en Afrique de l'ouest rare sont les pays qui sont réellement avances sur le plan technologique.

Parmi ces rares pays l'on peut citer le Sénégal qui a force d'effort a su se propulser en avant en ce qui concerne les NTIC. En Côte-D'ivoire bien que n'étant pas aussi avancée que le Sénégal, le boom de l'internet n'est véritablement apparu qu'avec celui de la téléphonie mobile autour des années 2000. Or ce boom de l'internet n'est pas continu et constant. Cela est d'abord du au coût excessif que cela représente pour les familles.

Un autre constat est qu'il ya très peu (sinon même pas) d'organisations en Côte-d'Ivoire, qui fait réellement la promotion d'une société de l'information pour inciter les décideurs et les operateurs économiques à investir dans ce domaine. Seul Akendewa110(*) une ONG née il ya a peu près 3ans essai de mobiliser les amateurs et les professionnels autour d'une passion : le web, pour pousser la société à réagir et a s'intéresser aux TIC.

Il est clair donc que dans la plupart des pays subsahariens, il existe une véritable marginalisation de TIC et de la société de l'information. Aucun programme visant à faire la promotion d'une société de l'information n'est mis en place. Aucun programme en rapport avec l'éducation numérique n'a vraiment été mis en place et si c'est le cas, cela n'a jamais été véritablement appliqué. Or il est clair qu'il est impossible aujourd'hui de parler de développement sans prendre en compte les TIC qui sont dorénavant des piliers de toute action pour le développement dans quelque domaine que ce soit.

Ceci dit la société civile devrait aussi prendre ses responsabilités, car elle est véritablement inerte en ce qui concerne le développement des nouvelles technologies. Son implication ainsi que son action peuvent faire bouger les choses au niveau des décideurs et même emmener les investisseurs à investir dans ce domaine prometteur que sont les TIC et plus particulièrement le développement d'internet comme vecteur de développement.

CONCLUSION

A la fin de notre étude, il convient de relever qu'à l'ère d'un monde nouveau, dominé par des instruments de communication nouveaux, la démocratie système politique de choix ne peut elle-même rester indifférente. Elle ne le peut pas d'autant plus que son fonctionnement et son évolution les lui impose.

En effet depuis sa création dans les premières cités grecques, la démocratie n'a cessé d'évoluer et de s'adapter aux besoins du temps. A l'ère des nouvelles technologies, et à l'instar d'un monde devenu un véritable village planétaire, la démocratie a certainement dû s'adapter à cette atmosphère universelle qui tend à tout globaliser. Au nombre de ces technologies révolutionnaires, la plus révolutionnaire d'entre elle est Internet.

Considérée comme la révolution technologique du XX et XXI ème siècle, elle a apporté à la démocratie un caractère nouveau. Mais comment ? Notre étude a donc consisté à montrer comment Internet réussi à donner à la démocratie un espoir d'idéale démocratique où chaque citoyen aura son mot à dire dans toutes les grandes décisions. Car si le citoyen a perdu au fil de l'évolution du système son droit d'intervenir dans la société pour changer les choses, les nouvelles technologies à travers Internet viennent donner l'espoir d'un retour à une démocratie directe et participative. Une démocratie où les citoyens seraient véritablement maîtres de leur propre destin et où les corps intermédiaires seraient minimes voir court-circuiter. Car, que devient la démocratie si chaque citoyen n'a pas la possibilité de s'exprimer ? Que devient la démocratie si certains au nom de la « représentation » dominent ou « parlent pour  d'autres» dans le but d'assouvir leur soif de pouvoir ou de domination ? Que devient la démocratie si chaque citoyen n'est pas au même niveau d'informations ? D'où la question d'un accès libre et équitable a l'information pour tous. C'est justement cet avantage qu'offre Internet à la démocratie. Elle donne a chaque citoyen d'être au même niveau et de participer équitablement au débat public. Elle permet aussi à ceux-ci de faire peser leur avis dans la balance des décisions politique qui engagent leur avenir.

Internet permet aussi à la démocratie, de se réaliser encore plus pleinement dans le processus démocratique. Les campagnes électorales dorénavant trouvent, plus d'entrain avec les nouvelles technologies. Les campagnes électorales en occident, notamment la dernière en date aux Etats-Unis avec Barack Obama, en est la preuve. Les hommes politiques deviennent plus proches de leurs concitoyens, ils sont plus attentifs en ce qui concerne les questions que ceux-ci se posent quand à leur programme de gouvernement. Ils se présentent en retour aux yeux de ceux-ci comme des personnes humaines et non comme des héros comme veut nous faire croire le plus souvent les medias classiques. De plus en plus d'hommes politiques même Africains n'hésitent pas à utiliser ce nouvel outil comme moyen de communication, ne restant pas indifférent à l'impact que celui-ci pourrait avoir. Même dans la dernière campagne électorale en Côte-d'Ivoire tous les candidats ou presque, possédaient leur propre site internet, leur compte facebook, etc.... c'est dire combien, même les dirigeants africains se rendent compte eux aussi, du formidable outil qu'ils ont entre leurs mains. Internet apporte donc, un nouveau souffle à l'esprit démocratique dans son ensemble.

Cependant il ne faut pas omettre le fait que s'il est vrai qu'Internet apporte d'énormes changements à l'esprit démocratique, il a toutefois des limites qui sont de natures à soulever des questions profondes.

En effet, en ce qui concerne sa nature, Internet comporte si on peut le dire ainsi un caractère qui ternit quelque peu « l'esprit démocratique ». Qu'en est-il ?

Sur Internet comme sur la plupart des nouvelles technologiques, la présence physique n'est pas une nécessité. Sur Internet, cette question est encore plus importante d'autant plus qu'Internet constitue la plus grande plateforme de débat virtuelle qu'ai jamais connu le monde. Mais ce débat est marqué par l'anonymat. Très souvent, même si les internautes ont tendances à découvrir délibérément leur identité, la majorité se cache derrière des pseudonymes et travestissent leur point de vue. A cet égard, peut-on prétendre à la démocratie lorsqu'on débat derrière de fausses identités ? Car cela est aussi prétexte à des injures et à des actes peu recommandables. A ce titre, ne peut-on pas dire que la démocratie admet la transparence dans le débat ? n'admet-elle pas que les personnes qui échangent leurs points de vue soient présentent l'une devant l'autre, face à face ? La plupart du temps, cet anonymat est facteur de violences verbales et n'est pas du tout en harmonie avec l'esprit démocratique. Car le débat démocratique c'est aussi le respect des idées de l'autre même si celles-ci ne nous semblent pas cohérentes. Plusieurs études de sociologues, de psychologues et de politologues ont révélé le caractère quelque peu conflictuel et sectaire des espaces de débat électronique, ceux-ci ne témoignant pas de cette universalité d'opinions que voudrait traduire le réseau des réseaux. C'est ainsi que l'on remarque que sur la plupart des forums les débats sont tranchés et ne laissent pas la place à des positions plus intermédiaires comme c'est le cas dans la réalité.

Une autre préoccupation est la question de la criminalité sur internet, car il faut le dire, Internet est aussi utilisé à des fins criminelles, ce qui ne joue pas non plus à son avantage.

Ensuite, si Internet a été une aubaine dans le processus démocratique, ce n'est pas forcement le cas partout. Car le vrai problème des nouvelles technologies comme Internet aujourd'hui c'est leur accès, d'où la question de la fracture numérique dans la plupart des pays du tiers monde dont les pays africains où Internet n'est pas accessible à tous.

La question des infrastructures est cruciale, Mais encore plus celle de l'alphabétisation des populations. A cela, il faut ajouter la main mise des politiques sur les médias. Toutes ces questions, montrent comment internet est non seulement une réalité lointaine en Afrique, et comment des efforts cruciaux doivent être consenties pour que les nouvelles technologies deviennent un outil puissant pour la démocratisation et le développement des pays africains. Car non comptant de ne pas être implanté en Afrique, internet représente toutefois une vraie menace pour les pouvoirs politiques qui y voient un moyen de contestation et de déstabilisation de leur pouvoir.

C'est une raison pour ceux-ci d'assujettir les médias à leur avantage. A ce titre, se pose la question cruciale de la liberté des médias sur le continent ; et comme internet  est aussi un media il subi aussi le coup de cette censure des pouvoirs. Et quand ce n'est pas la question de la liberté des médias qui se pose, c'est celle de la marginalisation de ceux-ci. Car rare sont les Etats Africains qui consacrent de vrais programmes au développement des nouvelles technologies ne considérant pas celles-ci comme des questions d'ordre prioritaire.

La question d'Internet par rapport à la démocratie, ouvre la voie a d'autres questions comme celle de l'influence des medias (car internet est un média) dans le processus démocratique. Ou comment les médias peuvent être vecteur de démocratie durable et de développement.

Néanmoins, il faut souligner que cette étude d'Internet par rapport à la démocratie est une question profonde non sans difficultés. Car dans celle-ci, si la documentation est abondante, il a fallu beaucoup de prudence pour circonscrire le sujet et lui donner une logique appropriée. En outre, la question n'est pas très développée en Afrique, internet étant une technologie nouvelle et en pleine croissance sur le continent. Ensuite ces difficultés se sont faites quand il a fallu trouver des textes juridiques qui régissent internet ou les TIC surtout Côte-d'Ivoire ; Les pays occidentaux étant eux plus avancés. La seule documentation que nous avons pu consulter se trouve être la réglementation en matière de télécoms en Côte-d'Ivoire qui date de 1995, celle-ci n'étant pas adaptée à notre cas d'étude il n'y a donc pas en Côte-d'Ivoire comme c'est le cas en France des cadres de réglementation et d'encadrement des nouvelles technologies comme internet. Or cette question mérite d'être étudiée car internet prend de plus en plus de proportion dans nos pays et est très souvent le lieu d'actes criminelles comme les arnaques entre autre, et d'autres actes peu recommandable, d'où la question d'un encadrement législatif préventif de cette nouvelle technologie car internet a tendance à prendre des proportions considérables au fur et à mesure que passe le temps. Il est donc clair que cette question n'est pas véritablement prise au sérieux dans notre pays, il faille donc que les autorités s'intéressent à celle-ci.

ANNEXES

COUVERTURE THEMATIQUE DE WIKIPEDIA EN ANGLAIS JANVIER 2008

 

Améliorera le processus démocratique

Améliorera le contrôle sur les institutions

Améliorera le contrôle sur les institutions

Améliorera le contrôle sur les institutions

35%

16%

26%

Plutôt d'accord

38%

32%

52%

Plutôt en désaccord

15%

32%

12%

Tout à fait en désaccord

3%

9%

0%

Ne sais pas

10%

11%

10%

LA PERCEPTION DU ROLE D'INTERNET PAR DES DEPUTES CANADIENS

SCHEMA DESCRIPTIF DE LA COMMUNICATION WEB D'OBAMA ET Mc CAIN.

RAPPORT DE L'UNESCO SUR LE TAUX D'ALPHABETISATION DES PED, 1995

TOTAL MONDIAL

605,60

AFRIQUE

6,31

ASIE/PACIFIQUE

187,24

EUROPE

190,91

MOYEN-ORIENT

5,12

CANADA ET USA

187,67

AMERIQUE LATINE

33,35

Unité : million

INTERNAUTES (SEPTEMBRE 2002)

BIBLIOGRAPHIE.

I.OUVRAGES GENERAUX

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Ø CHARON (J-M), L'Etat des medias, Editions La découverte /Mediaspouvoirs/CFPS, Paris1991, 464 pages

Ø FARMER (D), The language of public administration: Burocracy modernity, and post modernity, Tuscaloosa, AL, the university of Alabama Press, 1995, 314 pages

Ø FLICHY (P) L'imaginaire de l'Internet, Editions la Découverte, Paris 2001

Ø GANASCIA (J-M),  Voir et pouvoir : qui nous surveille ?, Editions le Pommier, Paris 2009,102 pages

Ø KASONGA(P) initiation a la démocratie : les Elections, Editions Publibook, Paris 2009,114 pages

Ø KELSEN (H), la Démocratie, sa nature, sa valeur, Editions Dalloz, Paris 2004 122 Pages.

Ø LELEUX(C), La démocratie moderne : les grandes théories, Editions CERF, Paris 1997 380 Pages

Ø POSTER,(M),Cyberdemocracy : The Internet and the Public Sphere, in David Holmes Editions, Virtual Politics, Identity and Community in Cyberspace, Sage, Londres, 1997,8 pages

Ø RANCIERE(J) La mésentente. Politique et philosophique, Editions Galilée, paris 1995.

Ø ROSANVALLON (P), la contre-démocratie, la politique a l'âge de la défiance, Editions du Seuil, Paris 2006,372 pages

Ø SERFATY(V) , l'internet en politique, des Etats-Unis à l'Europe , Editions PUS (presse universitaire de Strasbourg) ,423 pages

Ø SYLLA(L),   Existe-t-il un modèle universel de démocratie ? Les Editions du CERAP, Abidjan 2006,107 pages

Ø TOUSSAIN (A), Qu'est ce que la Démocratie, Editions Fayard, Paris 1994, 297 pages

Ø TUDESQ(A) (J), « Les médias en Afrique », Editions ellipses, Paris1999, 160 pages

Ø TURKLE(S), Life on the Screen, Editions Touchstone, New York, 1997,352 pages

II.OUVRAGES SPECIALISES

Ø DAHMANI(A),  La démocratie à l'épreuve de la société numérique, Editions Karthala, Paris 2007, 375 pages

Ø BARBIER(F), LAVENIR (C) (B), Histoire des medias, de Diderot à Internet , Editions Armand Colin, Paris 1996,351 pages

Ø BRADWELL(P), GALLAGER(N), We no longer control What others know about us, But Don't yet Understand the consequences, Editions demos, Londres 2007,77pages

Ø BURDEAU(G) La démocratie , Editions du Seuil, Paris 1956,185 pages

Ø CALLON(M), LASCOUMES(P), BARTHE (Y), « Agir dans l'incertain, Essai sur la démocratie technique », Editions du Seuil, Paris 2001,360pages

Ø CARDON(D), La démocratie internet, promesses et limites  Editons du Seuil de la République des idées, Paris, 2010, 101 pages

Ø CROUZET(T), « Le cinquième pouvoir, Comment Internet bouleverse la politique » Editions Bourin édité (coll. Essai), Paris 2007, 284 pages

Ø DAVIS(R), The Web of Politics: The Internet's Impact on the American Political System, , Editions Oxford University Press, New York et Londres 1999,248pages

Ø GABAS(j) (j),  Société numérique et développement en Afrique, Editions Karthala, Paris 2004,392pages

Ø RHEINGOLD, (H), The Virtual Community. Homesteading on the Electronic Frontier, Editions Harper Perennial, New York, 1994,447 pages

Ø LEE( S) et FARAJ(S), Atheism, Sex, and Databases : The Net as a Social Technology, dans Brian Kahin et James Keller (eds.), Public Access to the Internet, The MIT Press, Cambridge 1995,463 pages

Ø LELEUX(C) La démocratie moderne, les grandes théories, Editions du cerf, Paris 1997,382 pages

Ø LEVY(S), Hackers. Heroes of the computers revolution, Editions Dell Book, New York 464 pages

Ø MONIERE(D), Internet et la démocratie, Editions Monière et Wollanks Editeurs, Paris 2010,187 pages

Ø PANSIER(F), (J),  La criminalité sur internet Edition PUF, Paris 2000,128 pages

Ø REICH(R),The power of public ideas, Editions MA Ballinger Publishing Company, Cambridge 1998,265 pages

Ø WILHELM,(G),(A) Democracy in the Digital Age, Editions, Routledge, New York 2000,192 pages

III.THESE

Ø MWEZE(C), (N),  Ethique de la communication et démocratie en Afrique du XXI Siècle, Facultés de communication sociales, collections Aoyos, kinshasa juin 2001, 271 pages.

IV. ARTICLES ET PUBLICATIONS ASSIMILES

Ø ALLARD(L), l'impossible politique de communauté de l'âge de l'expressivisme digital , sens Public, 2008 numéros 7-8,

Ø GONZALES-QUIJANO(Y),  A la recherché d'un internet arabe : démocratisation numérique ou démocratisation du numérique ? Mahgreb-Machrek, numéro 178,2003-2004, pages 11-27

Ø LOVELUCK, (B),   Internet : vers la Démocratie Radicale, Revue le Débat, numéro 151, 2008, page 150-166

Ø MONNOYER-SMITH(L), être créatif sous la contrainte. Une analyse des formes nouvelles de la délibération publique: le cas DUCSAI, Politix, numéro 75, 2006 p75-101

Ø QUIRIN(H), ROUAT(S), L'Explosion Internet, science et Avenir, Janvier 1995, pages 24-35

Ø TUFEKCI (Z), Can you see me now? Audience and Disclosure Regulation in Online Social Network Sites, Bulletin of Science, technology and Society, Vol.28, n1, 2008 p.34-36

Ø VANDENDORPE(C), Internet, le media ultime, revue le débat numéro 139, 2008, pages 135-145

Ø WILLIAM H. DUTTON, Network rules of order: regulating speech in public electronic fora, Media, Culture & Society, vol. 18, no2, avril 1996, p. 269-290

Ø PROULX(S) et Sénécal(M), L'interactivité technique, simulacre d'interaction et de démocratie?, Technologie de l'information et société, vol. 7, no 2, 1995, p. 239-255

Ø Pouly(J), Réduire la fracture numérique , revue problèmes économique, numéro 2945, 9 avril 2008, page 41-42

Ø Mabou(M), médias de masses et paradoxes du contrôle de l'information en Afrique », Revue Juridique et politique indépendance et coopération, numéro 1 janvier-Avril 1996, pages 51-59

Ø PNUD, Rapport sur le développement humain dans le monde arabe, 2002.

Ø VEDEL(T) l'Internet et la démocratie , cahiers français, numéro 295, mars-avril 2000, la documentation française, pages 15-16

V. WEBOGRAPHIE

Ø Al Gore, Remarks at International Télécommunications Union, Buenos Aires, March 21, 1994, http://www.goelzer.net/telecom/al-gore.html, consulte le 12 juillet 2011

Ø Electronic voting in Switzerland www.swissworld.org, (http:/ / web. archive. org/ web/ 20070212194901/ http:/ / www. swissworld. org/ dvd_rom/ eng/, consulte le 27 decembre 2010

Ø www.metagovernment.org, consulte le 12 février 2011

Ø Internet, Encyclopédie, Encarta. Ed 2009

Ø FLICHY(P), Internet, un outil de la démocratie ?, www.laviedesidees.fr

Ø Vedel(T), Internet (citoyenneté et démocratie), Encyclopédie Universalis. Ed 2009

Ø World Internet Usage Statistics News and Population Stats (http:/ / www. internetworldstats. com/ stats. htm), consulte le 8 mars 2010

Ø Blog.mondediplo.net/2008-04-21.barackobama.candidat-des-reseaux-sociaux, consulte le 15novembre 2010.

TABLE DES MATIERES

DEDICACES I

REMERCIEMENTS II

AVERTISSEMENT III

SIGLES ET ABREVIATIONS IV

INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE: INTERNET UN OUTIL AU SERVICE DE LA DEMOCRATIE 5

CHAPITRE I : INTERNET, UN RESEAU QUI DEVELOPPE LES FONDEMENTS DE LA DEMOCRATIE 7

SECTION I: INTERNET, UNE PROMESSE DE L'IDEAL DEMOCRATIQUE 7

PARAGRAPHE I : LES BASES COMMUNES DE LA DEMOCRATIE ET DE L'INTERNET 8

A. LA LIBERTE D'EXPRESSION 9

B. LA PLURALITE DES OPINIONS. 12

PARAGRAPHE II : INTERNET, FACTEUR D'EGALITE POPULAIRE 14

A.UNE EGALITE SANS LIMITE. 15

B. INSTRUMENT D'UNE DEMOCRATIE DIRECTE ET PARTICIPATIVE 17

SECTION II : LES SPECIFICITES DE L'APPORT D'INTERNET AUX PRINCIPES BASICS DE LA DEMOCRATIE. 20

PARAGRAPHE I : L'ELECTRONISATION DU DEBAT PUBLIC. 22

A.INTERNET SERT A RENFORCER LA PARTICIPATION CITOYENNE 23

B.UNE PRISE EN COMPTE DES ASPIRATIONS DU CITOYEN. 24

PARAGRAPHE II : LES MOYENS CONTEMPORAIN D'UN PARTAGE DEMOCRATIQUE. 26

A. LES `'BLOGS''. 27

B. LE CAS DES SITES CONTRIBUTIF : WIKIPEDIA. 29

CHAPITRE II : INTERNET, UN OUTIL POUR LES DEMOCRATIES OCCIDENTALES 32

SECTION I : UN OUTIL POUR LA PRATIQUE POLITIQUE ET DEMOCRATIQUE 33

PARAGRAPHE I : UN ESPACE D'INTERACTION POLITIQUE ET DEMOCRATIQUE. 34

A. UN INSTRUMENT QUI RAPPROCHE L'ELU ET LE CITOYEN. 34

B.LA QUESTION DE LA CYBERDEMOCRATIE. 37

PARAGRAPHE II : INTERNET, UN MEDIA QUI TRANSCENDE LES MEDIAS CLASSIQUES. 39

A. LES MEDIAS CLASSIQUES OU L'INFORMATION A SENS UNIQUE. 39

B. INTERNET, PLUS QU'UN MEDIA, UN CONTENU DIVERSIFIE. 41

SECTION II : INTERNET, UN ATOUT INDISPENSABLE POUR LES POLITIQUES. 43

PARAGRAPHE I : UN MOYEN DE MARKETING ET DE COMMUNICATION POLITIQUE. 44

A.DE « L'HUMANISATION » DE L'HOMME POLITIQUE. 45

B. UN MOYEN DE MOBILISATION POLITIQUE 47

PARAGRAPHE II : UN ATOUT DETERMINANT DANS LES OPERATIONS ELECTORALES 49

A.INTERNET, DETERMINANT DANS LA VICTOIRE ELECTORALE DE BARACK OBAMA. 49

A. L'APPROPIATION D'INTERNET PAR LES CITOYENS : LE CONCEPT DU « MY MEDIA » 52

DEUXIEME PARTIE : INTERNET, UN INSTRUMENT LIMITE POUR L'EMERGENCE DE LA DEMOCRATIE 56

CHAPITRE I : LIMTES LIEES A SON FONCTIONNEMENT : DANGERS ET AMBIGUITES DE LA « DEMOCRATIE ELECTRONIQUE ». 58

SECTION I : L'ANONYMAT ET SECTARISME DEUX QUESTIONS MAJEURS SUR L'INERNTET. 59

PARAGRAPHE I : PROPENSION AU SECTARISME DES DEBATS 59

SUR INTERNET 60

A. DES DEBATS TRES SECTAIRES ET TRES PARTISANS. 60

B. LES ESPACES DE DISCUSSION : DES ESPACES CONFLICTUELS 63

PARAGRAPHE II : INTERNET, UN VRAI MODELE D'ANONYMAT. 65

A. LES IDENTITES FICTIVES, L'EXPRESSION D'UNE VERITABLE MEFIANCE. 66

B.PEUT-ON FONDER LA DEMOCRATIE SUR INTERNET SUR L'ANONYMAT ? 68

SECTION II : INTERNET UNE MENACE POUR LES SOCIETES DEMOCRATIQUES. 70

PARAGRAPHE I : UTILISATION ANTI-DEMOCRATIQUE D'INTERNET 71

A.LA CYBERCRIMINALITE ET LES ATTEINTES AUX PERSONNES 72

B.LA CYBERCRIMINALITE ET LES ATTEINTES AU 73

PATRIMOINE DES PERSONNES. 73

PARAGRAPHE II : INTERNET ET LES DERIVES SECURITAIRES. 75

A.LA SURVEILLANCE INSTITUTIONNELLE UNE VERITABLE 75

MENACE POUR INTERNET. 75

B.LE RISQUE D'UN TRACAGE DES INTERNAUTES. 77

CHAPITRE II : INTERNET ET LA FRACTURE 79

NUMERIQUE. 79

SECTION I : LES PROBLEMES LIES A L'ACCES AU RESEAU. 80

PARAGRAPHE I : UN VERITABLE PROBLEME D'INFRASTRUCTURES 81

A.LE MANQUE D'EQUIPEMENTS NECESSAIRE ET APPROPRIE 81

B. UN ACCES DIFFICILE POUR LES POPULATIONS. 82

PARAGRAPHE II : AU DELA DE LA FRACTURE NUMERIQUE : UNE FRACTURE COGNITIVE 83

A.L'ALPHABETISATION NORMALE : UN PREALABLE 84

A. L'ALPHABETISATION NUMERIQUE : UNE PRIORITE 85

SECTION II : LES PROBLEMES LIES A LA LIBERTE DES MEDIAS DANS LES PED. 87

PARAGRAPHE I : LE CONTROLE DE L'INFORMATION PAR CERTAINS REGIMES 88

A.UN FREIN POUR LA LIBERTE D'EXPRESSION 89

B. DANGER POUR UNE INFORMATION OBJECTIVE ET PLURIELLE. 91

PARAGRAPHE II : INTERNET DANS LES PAYS AFRICAINS, ENTRE MENACES ET MARGINALISATION. 93

A. LE CAS DES PAYS DU MAGHREB 94

B.LE CAS DES PAYS SUBSAHERIENS. 96

CONCLUSION GENERALE 99

BIBLIOGRAPHIE. 104

I.OUVRAGES GENERAUX 104

II.OUVRAGES SPECIALISES 106

III.THESE 107

V. WEBOGRAPHIE 110

ANNEXES 111

* 1 Homme politique britannique (1874-1965), Premier ministre du Royaume-Uni (1940-1945, 1951-1955).Chef du gouvernement pendant la Seconde Guerre mondiale, Winston Churchill a été l'un des principaux artisans de la résistance du Royaume-Uni et des Alliés contre l'Axe.

* 2 World Internet Usage Statistics News and Population Stats (http:/ / www. internetworldstats. com/ stats. htm)

* 3 Sylla(L),   « Existe-t-il un modèle universel de démocratie ? »Les Editions du CERAP, Abidjan 2006p16

* 4 Idem p16

* 5 Loveluck(B), «  Internet vers la démocratie radicale ? », revue Le débat, numéro 151 septembre-octobre 2008

* 6Cf. Burdeau(G), « La démocratie », Ed du Seuil, Paris 1956.p15

* 7 Cf. Kelsen(H), « La démocratie : sa nature, sa valeur », Ed Dalloz, Paris 2004 page 1

* 8 Dahmani(A),Do-Nascimento(J),Ledjou(J-M),Gabas(J-J), « La Démocratie à l'épreuve de la société numérique », Ed Karthala, Paris 2007, 375p

* 9 Rheingold, (H), The Virtual Community. Homesteading on the Electronic Frontier, Ed Harper Perennial, New York, 1994

* 10 Philosophe et sociologue allemande ne en 1929 qui propose une philosophie de la communication qui repose sur l'analyse des processus d'individualisation et de socialisation qui transforment le comportement animal de l'homme. Cette réorganisation s'effectue dans les structures de l'intersubjectivité née de langage

* 11 Leleux(C) « La démocratie moderne, les grandes théories », Ed du cerf, Paris 1997p293

* 12 Al Gore, Remarks at International Telecommunications Union, Buenos Aires, March 21, 1994,

http://www.goelzer.net/telecom/al-gore.html

* 13 Dahmani(A),Do-Nascimento(J),Ledjou(J-M),Gabas(J-J), « La Démocratie a l'épreuve de la société numérique », Ed Karthala, Paris 2007p265

* 14 Système informatique dans lequel les internautes ont la possibilité de modifier le contenu des sites, l'exemple du site contributif wikipedia.

* 15 Vedel(T) , Internet(citoyenneté et démocratie), Encyclopédie Universalis. Ed 2009

* 16 Professeur Américain, spécialiste des questions des nouvelles technologies

* 17 Loveluck(B), « internet vers la démocratie radicale ? »,Revue Le débat numéro 151 septembre-octobre 2008p151

* 18 Loveluck(B), « internet vers la démocratie radicale ? », Le Débat numéro 151 septembre-octobre2008p151

* 19 Forme d'encyclopédie libre et participative sur internet. www.wikipedia.org

* 20 Cardon(D), « La démocratie internet », Ed du Seuil, et la république des idées, Paris 2010, p78-79

* 21 Rancière(J) « La mésentente. Politique et philosophique » ,Ed Galilée, Paris 1995.

* 22 Sorte de pirates de données informatiques.

* 23 Levy(S), «Hackers. Heroes of the computers revolution», Ed Dell Book, New York, P 43

* 24 Théorie selon laquelle la démocratie doit être conçue comme un processus de sélection du personnel politique et un système de décision qui confine les citoyens à la marge des décisions politiques. Pour les tenants de cette théorie, la démocratie conçue comme le pouvoir du peuple est irréaliste.

* 25 Politologue français travaillant dans le domaine de la pensée politique

* 26 Nietzsche, Friedrich (1844-1900), Célèbre philosophe allemand, qui formula une critique radicale de la pensée occidentale et de la morale chrétienne.

.

* 27 Loveluck(B), internet vers la démocratie radicale ?, Le Débat numéro 151 septembre-octobre2008 p152

* 28 Dahmani(A), Do-Nascimento(J), Ledjou (J-M), Gabas (J-J), « La Démocratie à l'épreuve de la société numérique », Ed Karthala, Paris 2007, p150

* 29 idem

* 30 Callon (M). Lascoumes (P), Barthe (Y), « Agir dans l'incertain », Essai sur la démocratie technique, Ed du Seuil, Paris 2001.

* 31 Reich(R), «the power of public ideas», MA Ballinger Publishing Company, Cambridge 1998.

* 32 Farmer(D), «The language of public administration : Burocracy modernity, and postmodernity,'' Tuscaloosa, AL,

the university of Alabama Press,1995

* 33 Cardon(D), « La démocratie internet » ,Ed du Seuil, et la république des idées, Paris 2010 p84

* 34 Monnoyer-Smith (L), «être créatif sous la contrainte. Une analyse des formes nouvelles de la délibération publique: le cas DUCSAI», Politix, numéro 75, 2006 p75-101.

* 35 Cardon(D), « La démocratie internet » ,Ed du Seuil, et la république des idées, Paris 2010,p70

* 36 Idem,

* 37 ibidem

* 38 Allard (L), « l'impossible politique de communauté de l'âge de l'expressivisme digital », sens Public, numéro 7-8, 2008, p105-126.

* 39 Castells (M), «communication power», Oxford, Oxford University Press, p349 et suiv.

* 40 Dahmani(A),Do-Nascimento(J),Ledjou(J-M),Gabas(J-J), « La Démocratie à l'épreuve de la société numérique », Ed Karthala, Paris 2007, p 152

* 41 Forme d'encyclopédie libre et participative sur internet. www.wikipedia.org

* 42 Vandendorpe(C), »Internet, le media ultime »revue le Débat numéro 139p136

* 43 Vandendorpe(C), »Internet, le media ultime »revue le Débat numéro p137

* 44 Internautes ou simples citoyens improvisé en informateur ou en reporters

* 45 Jeune Ivoirien ayant remporte le prix de Meilleur blogueur Francophone par la  Deutsche Welle lors des  Bobs (coupe du monde des blogs) en Allemagne  Et le Prix Spécial du meilleur Blog de Journaliste d'Afrique de l'Ouest par l'Institut Panos Afrique de l'Ouest, lors du Concours Waxal à  Dakar au Sénégal.

* 46 Célèbre Journaliste Camerounais ancien Journaliste au Journal français `'le monde'' et actuel rédacteur en chef du quotidien `'Le nouveau courrier'' en Côte-D'ivoire

* 47 Agostinelli(S),les nouveaux outils de communication des savoirs, Ed l'Harmattan, Paris 2003

* 48 Dahmani(A),Do-Nascimento(J),Ledjou(J-M),Gabas(J-J),''La Démocratie a l'épreuve de la société numérique'', Ed Karthala, Paris 2007,p231.

* 49 Système de gestion de contenu de site web qui permet la modification du contenu par l'intermédiaire d'un navigateur web.

* 50 Célèbre homme d'affaire américain.

* 51 Atelier des medias, « web et democratie », émission de la radio Rfi (radio France internationale)

* 52 La cyberdémocratie est un concept basé sur l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC), comme l'Internet, afin d'améliorer le processus démocratique (notamment le vote) au sein d'un pays ayant adopté le système démocratique.

* 53 Monière(D), « L'internet et la démocratie », Editions Monière et Wollanks Editeurs, Paris

* 54 Rosanvallon (Pierre),»la contre-démocratie, la politique a l'âge de la défiance'', Ed du Seuil, Paris 2006,p 75

* 55 Idem.,p 23

* 56 Technologies de l'information et de la communication

* 57 Electronic Voting in Switzerland (http:/ / web. archive. org/ web/ 20070212194901/ http:/ / www. swissworld. org/ dvd_rom/ eng/

* 58 http:/ / www. metagovernment. org

* 59 Loveluck(B), internet vers la démocratie radicale ?, Le Débat numéro 151 septembre-octobre2008 p160

* 60 Idem, p157.

* 61 Charon(J-M), «L'Etat des medias'',Ed La découverte'' /Mediaspouvoirs/CFPS, Paris1991, p257

* 62 idem,p193-194

* 63 FLICHY(P), Internet, un outil de la démocratie ?, laviedesidees.fr, 14 janvier 2008,p7

* 64 Idem,

* 65 Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés

* 66 Vandendorpe(C) , «Internet, le media ultime» , revue le débat numéro 139p136

* 67 La technologie RSS désigne un format XML de métadonnées sous-jacentes à une page web, qui permet à toute personne intéressée d'être immédiatement notifiée lors d'une modification faite à celle-ci. RSS est un acronyme initialement de « Rich Site Summary », mais souvent interprété comme signifiant « Real Simple Syndication » ou distribution à une liste de souscripteurs.

* 68 Serfaty(V)  « l'internet en politique, des Etats-Unis a l'Europe », Ed PUS (presse universitaire de Strasbourg)

* 69 Cardon(D), « La démocratie internet ,promesses et limites », Ed du Seuil, et la république des idées, Paris 2010 p93

* 70 Blog.mondediplo.net/2008-04-21.barackobama.candidat-des-reseaux-sociaux, consultée le 15novembre 2010

* 71 Blog.mondediplo.net/2008-04-21.barackobama.candidat-des-reseaux-sociaux, consultée le 15novembre 2010

* 72 idem

* 73 FLICHY(P), « Internet, un outil de la démocratie ? », laviedesidees.fr, 14 janvier 2008 p13-14

* 74 Blog.mondediplo.net/2008-04-21.barackobama.candidat-des-reseaux-sociaux,consulte le 15novembre 2010

* 75 Chris Anderson, La Longue Traîne, la nouvelle économie est là! Village Mondial, Pearson, Paris 2007

* 76 Cardon(D), « La démocratie internet, promesses et limites », Ed du Seuil, et la république des idées, Paris 2010

* 77 Mark Poster, « Cyberdemocracy : The Internet and the Public Sphere », in David Holmes (ed), Virtual Politics ,Identity and Community in Cyberspace, Sage, Londres, 1997, pp. 212- 228.

* 78 Wilhelm, (G), (A) Democracy in the Digital Age, Ed, Routledge, New York 2000, p. 98.

* 79 Richard Davis, The Web of Politics: The Internet's Impact on the American Political System, Ed Oxford University Press, New York et Londres 1999, p. 150.

* 80 Tirée de Serge Proulx et Michel Sénécal, «L'interactivité technique, simulacre d'interaction et de démocratie?» Technologie de l'information et société, vol. 7, no 2, 1995, p. 242.

* 81 FLICHY(P), Internet, un outil de la démocratie ?, laviedesidees.fr, 14 janvier 2008,p2

* 82 William H. Dutton, «Network rules of order: regulating speech in public electronic fora», Media, Culture & Society, vol. 18, no2, avril 1996, p. 269-290

* 83 Lee Sproull et Samer Faraj, «Atheism, Sex, and Databases : The Net as a Social Technology», dans Brian Kahin et James Keller (eds.), Public Access to the Internet, , The MIT Press, Cambridge 1995, p. 62-81.

* 84Moniere(D) « L'internet et la démocratie », Editions Monière et Wollanks Editeurs, Paris 2010

* 85 FLICHY(P), « Internet, un outil de la démocratie ? », laviedesidees.fr, 14 janvier 2008, p2

* 86 Turkle, Life on the Screen, Ed Touchstone, New York, 1997.

* 87 On trouvera également des thèses voisines dans Beth Kolko et Elisabeth Reid, « Dissolution and

Fragmentation : Problems in On-line Communities », in Steven Jones (ed), Cybersociety 2.0 Sage, Thousand

Oaks, 1998, p. 212-229

* 88 Les attentats perpétrés aux Etats-Unis en 2001 ont dévoilé l'existence et les ramifications internationales du cyberterrorisme.

* 89 Pansier(F) (J), Jez(E), «La criminalité sur interne», Ed. Puf, Paris 2000 p 81.

* 90 Dahmani(A), Do-Nascimento(J), Ledjou (J-M), Gabas (J-J), « La Démocratie a l'épreuve de la société numériqu », Ed Karthala, Paris 2007, page 344.

* 91 Dahmani(A), Do-Nascimento(J), Ledjou (J-M), Gabas (J-J) « La Démocratie a l'épreuve de la société numérique », Ed Karthala, Paris 2007, page 347

* 92 Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés

* 93 Peter Bradwell, Niamh Gallager, We no longer control What others know about us, But Don't yet Understand the consequences,Ed,demos,londres 2007

* 94 Jean-Michel Ganascia, « Voir et pouvoir : qui nous surveille ? » Ed le Pommier, Paris 2009

* 95 Zeynep TUfekci, Can you see me now? Audience and Disclosure Regulation in Online Social Network Sites»,Bulletin of Science, technology and Society, Vol.28,n1,2008 p.34

* 96 GABAS(j) (j), « société numérique et développement en Afrique », Ed Karthala, Paris 2004, page 27

* 97 Pouly(J), « réduire la fracture numérique », revue problèmes économique, numéro 2945, 9 avril 2008, p 41.

* 98 GABAS(j)(j), société numérique et développement en Afrique, Ed Karthala, Paris 2004,page 29

* 99 GABAS(j) (j), société numérique et développement en Afrique, Ed Karthala, Paris 2004, page 29

* 100Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés

* 101 GABAS(j)(j), société numérique et développement en Afrique, Ed Karthala, Paris 2004,page30

* 102 Idem, page30-31.

* 103 Mweze(c)(n) « Ethique de la communication et démocratie en Afrique du XXIe siècle », Facultés de communication sociales, collection Aoyos, Kinshasa, juin 2001, page 63

* 104 Mabou(M), « Medias de masses et paradoxes du contrôle de l'information en Afrique », Revue Juridique et politique indépendance et coopération, numéro 1 janvier-Avril 1996, p51

* 105 GABAS(j) (j), « Société numérique et développement en Afrique», Ed Karthala, Paris 2004, page108

* 106 Vedel(T) « l'Internet et la démocratie », cahiers français, numéro 295, mars-avril 2000, la documentation française

* 107 Gonzales-Quijano(Y), «  A la recherché d'un internet arabe: démocratisation numérique ou démocratisation du numérique ? » Mahgreb-Machrek, numéro 178,2003-2004, p13

* 108 PNUD, « Rapport sur le développement humain dans le monde arabe », 2002.les rapports qui ont suivi (2003-2004) insistaient sur ce fait.

* 109 Tudesq(a)(j), « Les medias en Afrique », Ed ellipses, Paris1999, p10

* 110 ONG Cree en 2008 par Jean-Patrick Ehouman, informaticien et passionné du Web. il a pour objectif par cette organisation de faire la promotion du web et du mobile en Côte-d'Ivoire






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