DEDICACES
A feu Mon Père VEH Loua Charles, ma source
d'inspiration, paix a son âme !
A ma mère DANLE Sinnin Gisèle, qui a, et qui
continue de tout sacrifier pour moi... merci Maman
REMERCIEMENTS
Ce mémoire nous offre l'opportunité de remercier
des personnes sans qui ce travail n'aurait probablement pas vu le jour. Nous
pensons :
Au Docteur Dosso Karim, qui n'a ménagé aucun
effort pour la réalisation de ce travail
Au Doyen de la faculté de droit de l'UCAO-UUA, le
Père Thomas SIXTE YETOHOU pour sa patience et ses conseils.
A toute l'administration de la faculté de droit de
L'UCAO-UUA
A toute ma communauté l'Action Biblique
Côte-d'Ivoire,
A la Famille Ehouman pour les conseils et le soutien
apportés,
A toute ma famille paternelle pour leur soutien,
A ma tante « Maman Mougnin » pour les
prières et les conseils,
A ma « mère » Sadialou Monnet
Antoinette, merci Maman.
A mes amis de promotion particulièrement Flean Cyrille et
Yougonne Ruth, merci pour votre soutien,
A toute la promotion science politique 2009-2010 pour vos
conseils et avis.
AVERTISSEMENT
La Faculté de droit de l'Université Catholique
de l'Afrique de l'Ouest (UCAO), Unité Universitaire d'Abidjan (UUA)
n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions contenues dans
ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées
comme propres à leur auteur.
SIGLES ET ABREVIATIONS
INTERNET: International network (réseau international)
NTIC: Nouvelles technologies de l'information et de la
communication
ONG: Organisation non gouvernementale
PNUD: Programme des Nations unies pour le développement
PED: Pays en voie de développement
TIC: Technologies de l'information et de la communication
RSS: Real simple syndication; Rich site Summary
UIT: Union Internationale des télécommunications
UNESCO: Programme des Nations unies pour l'éducation la
science et la culture.
SOMMAIRE
DEDICACES
I
REMERCIEMENTS
II
AVERTISSEMENT
III
SIGLES ET ABREVIATIONS
IV
INTRODUCTION
1
PREMIERE PARTIE: INTERNET UN OUTIL AU
SERVICE DE LA DEMOCRATIE
5
CHAPITRE I : INTERNET, UN RESEAU QUI
DEVELOPPE LES FONDEMENTS DE LA DEMOCRATIE.
7
SECTION I: INTERNET, UNE PROMESSE DE
L'IDEAL
7
DEMOCRATIQUE.
7
SECTION II : LES SPECIFICITES DE
L'APPORT D'INTERNET AUX PRINCIPES BASICS DE LA DEMOCRATIE.
20
CHAPITRE II : INTERNET, UN OUTIL
POUR LES DEMOCRATIES OCCIDENTALES
32
SECTION I : UN OUTIL POUR LA PRATIQUE
POLITIQUE ET DEMOCRATIQUE
33
SECTION II : INTERNET, UN ATOUT
INDISPENSABLE POUR LES POLITIQUES.
43
DEUXIEME PARTIE : INTERNET, UN
INSTRUMENT LIMITE POUR L'EMERGENCE DE LA DEMOCRATIE
56
CHAPITRE I : LIMTES LIEES A SON
FONCTIONNEMENT : DANGERS ET AMBIGUITES DE LA « DEMOCRATIE
ELECTRONIQUE ».
58
SECTION I : L'ANONYMAT ET SECTARISME
DEUX QUESTIONS MAJEURS SUR L'INERNTET.
59
SECTION II : INTERNET UNE MENACE POUR
LES SOCIETES DEMOCRATIQUES.
70
CHAPITRE II : INTERNET ET LA
FRACTURE
79
NUMERIQUE.
79
SECTION I : LES PROBLEMES LIES A
L'ACCES AU RESEAU.
80
SECTION II : LES PROBLEMES LIES A LA
LIBERTE DES MEDIAS DANS LES PED.
87
CONCLUSION
99
INTRODUCTION
Abraham Lincoln, reprenant en cela PERICLES définissant
la démocratie comme : « le gouvernement du Peuple,
par le Peuple et pour le peuple » ; Le peuple selon cette
formule, est au coeur du système démocratique. Une telle
situation semble justifier, qu'aucun système politique n'a
constitué un rempart aussi solide pour les libertés que la
démocratie. Dans les moments troubles du XX eme siècle, devant
les idéologies fascistes et sociaux nazistes, la démocratie
libérale a été une protection idéologique sans
égal. Même dans le contexte de guerre froide, elle a
constitué comme l'affirmait Winston Churchill1(*) le « meilleur, voir le
moins mauvais des systèmes politiques » pour assurer la
promotion des libertés individuelles.
Mais depuis lors et de plus en plus, le fonctionnement
de la démocratie dans les pays dits démocratiques est devenu
marginal. Car, paradoxalement, le développement de l'institution
démocratique a de plus en plus signifié l'éloignement du
citoyen souverain, des centres de décisions. Simple
coïncidence ou véritable manipulation ? Une chose est
sûre, c'est qu'au file des années, « Le gouvernement du
peuple et par le peuple » est devenu une vue de l'esprit. Car les
citoyens qui sont en principe la source de l'autorité sont
progressivement dépossédés de leur souveraineté au
profit, non plus seulement des députés, mais aussi de juges et
d'instances supranationales non élues.
Le pouvoir politique à tendance à
s'accommoder de la voix du peuple quand celle-ci se limite au rituel des
élections. La démocratie réelle est donc bien loin de
ses fondements, et les procédures qu'elle utilise ont tendance à
maintenir le citoyen dans la passivité.
Tous ces facteurs ont pour résultat d'alimenter une
crise de confiance entre les citoyens qui ne se retrouvent plus dans le
système démocratique, et qui ne trouvent aucuns
intérêts à participer à l'évolution
démocratique, et les politiques toujours préoccupés par
leurs intérêts. La méfiance s'installe donc progressivement
entre les citoyens et l'institution démocratique qui les
représente.
Que ce soit, en France, aux Etats-Unis ou dans la plupart
des pays africains, le taux de participations à chaque
échéance électorale baisse ce qui traduit le manque
d'intérêt des citoyens pour le jeu démocratique.
L'engagement du citoyen envers les partis politiques est devenu
problématique. Les jeunes semblent de moins en moins
intéressés par la politique, les citoyens en
général se sentent désabusés.
Mais à contrario, et avec l'évolution du
temps, l'information va se diversifier de plus en plus ce qui rend les
citoyens encore plus critique envers les politiques. C'est dans cette
atmosphère de diversification, qu'apparait internet au travers des
nouvelles technologies. Ceci n'a pas pour effet d'affaiblir la crise de
confiance. Internet, nouvelle technologie apparut en pleine guerre froide comme
stratagème militaire va devenir au fil des années, une redoutable
arme de connaissances mais aussi de communication. Elle se présente
comme une nouvelle arme aux mains des citoyens car, les nouvelles technologies
viennent totalement changer la dynamique des relations au pouvoir. Elles
diminuent les distances géographiques et sociales sur lesquelles les
représentations trouvaient leur raison d'être.
Les nouvelles technologies semblent redonner à la
démocratie les valeurs à l'origine de sa création,
lesquelles valeurs se traduisent par la liberté, c'est la
liberté d'expression ; Tous les citoyens étant libre, de
critiquer et de dire ce qui ne leur semble pas juste dans le gouvernement de
leur dirigeants. L'égalité : égalité
d'accès aux moyens d'influence. Tous les membres d'une
communauté devant disposer de chances égales pour l'exercice du
pouvoir. Ensuite, il ya le débat public : toute décision
politique devant être soumise au débat public. Ce principe n'est
que la suite logique du premier. Il justifie la liberté de parole, la
liberté de pensée et la liberté de presse.
Internet redonne ainsi à la démocratie,
« ses lettres de noblesses », lettres qu'elle a du mal
à retrouver depuis quelques temps. A ce titre, il serait avant tout
judicieux de se poser la question de savoir : de quelle façon la
révolution numérique et technologique que constitue internet
s'imbrique-t-elle dans l'évolution générale des
systèmes politiques, plus précisément du système
démocratique et que pourrait impliquer leur rapprochement à
l'heure actuelle ?
Ce problème majeur nous amène à
approfondir notre réflexion sur l'éventuelle influence sinon
l'apport d'internet dans l'évolution démocratique ; Mais
aussi et surtout dans le fonctionnement du processus démocratique. Car
il faut le dire, notre sujet est véritablement un sujet
d'actualité. Il suffit pour s'en rendre compte de voir que notre
siècle est incontestablement celui des nouvelles technologies de
l'information et de la communication(NTIC). A ce titre, il est clair que, la
démocratie, seul système politique à avoir
« survécu » aux autres systèmes politique,
ne peut se passer de ce nouveau type de communication.
Cette problématique nous emmène a voir si
la démocratie avec l'apparition des nouvelles technologies en
l'occurrence internet prend une nouvelle trajectoire. Car il est clair que si
la science politique est la science qui étudie le fonctionnement des
systèmes politiques, aussi étudie-t-elle l'évolution de
ceux-ci en rapport avec d'autres facteurs en interaction ou non avec leur
évolution.
Il est clair que notre étude sur ce point se
rapproche de cette définition.
Elle présente donc un intérêt
considérable car, elle met en jeu l'évolution du système
politique le plus usité, et la révolution technologique du XXI
siècle dans le sens que cette dernière constitue une arme
redoutable de communication et d'interaction entre les peuple, mais aussi une
arme redoutable pour le jeu démocratique. Elle montre dorénavant
que l'introduction d'internet dans le processus politique est un moyen
d'améliorer le fonctionnement de la démocratie. L'élection
de l'actuel président des Etats-Unis Barack Obama dont la campagne a
été axée sur internet, et plus récemment les
révolutions arabes dites « printemps
arabe », ouvre une nouvelle ère de l'internet comme vecteur
de renouveau mais surtout comme nouvel instrument au service de la
démocratie (partie I). Ce constat n'omet pas cependant le fait
qu'internet comme tout instrument présente des limites dans
l'émergence de la démocratie (partie II).
PREMIERE PARTIE: INTERNET UN OUTIL
AU SERVICE DE LA DEMOCRATIE
Internet est sans doute la révolution technologique du
moment. Il a été recensé en Novembre 2009 près de
1.8 milliards d'utilisateurs dans le monde2(*), soit environ 2/4 de la population mondiale.
Créé aux Etats-Unis en 1969 en pleine
guerre froide, internet devait répondre à des besoins de
stratégies militaires. Mais très vite, un défaut va
apparaître dans cette entreprise : internet est un réseau
universel, ce qui n'est pas de l'avantage des autorités militaires, dont
le « secret défense » est la règle. Cette
faille va faire d'internet un réseau civil usité par les
universités et ouvert à tous.
Internet par son caractère universel, va
développer les ferments de la démocratie que sont: la
liberté d'expression, l'égalité, la pluralité des
opinions, le partages de connaissances (Chapitre Premier), ceux-ci se
développant prioritairement en occident, dont l'exemple pourrait nous
inspirer (Chapitre deuxième)
CHAPITRE I : INTERNET, UN
RESEAU QUI DEVELOPPE LES FONDEMENTS DE LA DEMOCRATIE.
Internet est devenu un réseau universel et ouvert, loin
de la confiscation militaire dont-t- elle faisait l'objet. Devenu le symbole
même de la révolution technologique, un outil de communication
nouveau, internet a basé son développement sur la
liberté, l'échange et le partage, notions qui sont à la
base de la démocratie elle-même. Internet est en plus, une
véritable promesse pour l'idéal démocratique (SECTION I),
dont le fondement même est le partage (SECTION II)
SECTION I: INTERNET, UNE
PROMESSE DE L'IDEAL
DEMOCRATIQUE.
La démocratie, a toujours aspiré à un
idéal ou l'implication de chaque citoyen dans les prises de
décisions politiques serait l'accomplissement de sa forme la plus
complète. Comme l'affirme le professeur Lancine
Sylla: «...c'est donc dire que la démocratie n'est jamais
réalisée totalement, et qu'elle est toujours
perfectible ».3(*)
Il ajoute même que: « La démocratie serait donc
conçue comme une sorte d'idéaltype wébérien dont
les réalisations concrètes jalonnent l'histoire
mouvementée des peuples à travers l'espace et le
temps ».4(*)
Cependant après de nombreuses tentatives,
internet représente pour de nombreux observateurs l'espace idéal,
dont les caractéristiques manifestent les ferments de l'idéal
démocratique.
En effet sur le réseau, se manifeste une
véritable démocratie non seulement directe mais aussi
participative, sans censure, sans discrimination, étant entendu que les
fondements d'internet que sont la liberté d'expression et la
pluralité des opinions sont observées sur le réseau
(PARAGRAPHE I).Sur internet chacun a le droit de dire ce qu'il pense sans
distinction de sexe, de race, ou d'âge. Internet est aussi une
formidable promesse d'égalité5(*) (PARAGRAPHE II).
PARAGRAPHE I : LES BASES
COMMUNES DE LA DEMOCRATIE ET DE L'INTERNET.
« Rationnellement et en fait, la démocratie
est indissociablement liée à l'idée de liberté. Sa
définition la plus simple et également la plus variable, à
savoir le gouvernement du peuple par le peuple, n'acquiert son plein sens qu'en
considération de ce qu'elle exclut: le pouvoir d'une autorité qui
ne procéderait point du peuple. Ainsi la démocratie est d'abord
un système de gouvernement qui tend à inclure la liberté
dans le rapport politique, c'est-à-dire dans les relations de
commandement à obéissance, inhérentes à toute
société politiquement organisée. L'autorité y
subsiste sans doute, mais elle est aménagée de telle sorte
que : fondée sur l'adhésion de ceux qui lui sont soumis,
elle demeure avec leur liberté »6(*) cette réflexion de BURDEAU montre bien le sens
profond que revêt l'idée de liberté en démocratie.
Elle est le fondement de tout. Elle est même : « à
la racine de l'idée de démocratie »7(*) selon Hans Kelsen.
Sur internet la principale règle est la
liberté d'expression. A cet effet, il faut souligner que le
débat électronique à travers les blogs et les forums de
discussions est un formidable outil pour la liberté d'expressions .Comme
pouvait le dire Alex Laupèze chercheur: « Depuis le
milieu des années 90, l'internet est devenu un phénomène
`' technico-social `' dont l'influence et l'expansion n'a
cessé de croitre ; ce succès couronne la vertu
première du réseau mondial, celle de la satisfaction des
libertés individuelles. L'ouverture du réseau au public a conduit
à une appropriation massive par celui-ci, d'un mode de communication
situé entre l'audiovisuel et la télécommunication. Elle a
aussi conduit à l'avènement des communautés virtuelles.
Pour ces communautés les systèmes de conférences ou de
discussions, dont fait partie le forum, sont des tremplins pour entrer dans une
ère de l'interactivité »8(*) . Internet est en ceci un instrument
d'échanges donc de liberté d'Expression (A).
Or, s'il est ouvert à la discussion internet s'enrichit
aussi de sa pluralité(B).On accepte mieux sur internet ce qu'on ne
serait pas capable d'accepter, ou ce que l'on condamnerait facilement dans la
vie réelle.
A. LA LIBERTE
D'EXPRESSION
Au début des années 90, internet est souvent
présenté comme une nouvelle agora électronique. Dans le
premier livre qui va populariser cette nouvelle technologie9(*), le journaliste Howard Rheingold
compare longuement internet à l'espace public `'habermassien'', du nom
du philosophe et sociologue allemand contemporain Jürgen
Habermas10(*) chez
qui : « la politique s'inscrit dans une visée
éthique et notamment dans la visée d'une éthique de la
discussion »11(*), discussion qui admet toutefois le consensus. Cette
vision politique d'internet sera reprise par de nombreux auteurs et notamment
par Al Gore, alors vice-président des Etats-Unis, lors d'un discours
à l'Union Internationale des Télécommunications.12(*) « L'internet marque
une nouvelle ère dans la communication humaine. Au centre de la vague
numérique, le forum de discussion s'affirme de plus en plus comme
l'Archétype de cette nouvelle façon de communiquer. S'inscrire
sur un forum entraîne l'adhésion à une communauté
virtuelle, afin d'y partager un intérêt commun et surtout laisser
libre cours à sa liberté d'expression.
Comme tel, le forum de discussion est reconnu par les
internautes comme un objet démocratique et cristallise la liberté
d'opinion revendiquée par ces derniers.
Les forums ont émergé dans les
années 70 et les logiciels n'ont cessé de s'améliorer afin
de contenir les fortes hausses de participation. Le forum électronique
fait émerger de nombreuses communautés et sert les nouvelles
gouvernances qui s'affirment en dehors des structures étatiques
connues ».13(*)
Internet présente de nouveaux défis à la
démocratie. N'étant plus soumis aux instances de filtrage des
comités de rédaction, les points de vue individuels peuvent se
donner libre cours et éclipser les opinions des experts par des prises
de position radicales et spectaculaires.
Dans la Grèce antique, l'invention de l'agora
avait entraînée une remarquable expansion de la parole publique
qui avait culminé dans la rhétorique et la sophistique,
provoquant la réaction de Socrate et de Platon, défenseurs de la
primauté du vrai sur les séductions du discours. Le nouvel
espace de l'internet, ouvre à la parole bien plus de possibilités
que l'agora athénienne. Court-circuitant les instances
intermédiaires classiques, les forums et autres outils web alimentent
l'utopie d'une parole circulant sans frein, collaborative, donnant aux
citoyens l'espoir qu'une démocratie participative directe est possible,
que les textes fondateurs du consensus social peuvent être
réécrits en temps réel, comme dans le modèle
wiki14(*).
Internet est un espace où il est plus facile
qu'ailleurs de produire de l'information, où les barrières sont
levées. De nombreuses opinions s'expriment sur internet qui n'ayant pas,
ou difficilement trouvé des espaces d'expression dans les médias
classiques. Ce fut le cas lors du référendum sur la constitution
européenne. Alors que les promoteurs du « oui » ont eu
accès largement aux médias classiques, les partisans du «
non » qui dans l'ensemble n'appartenaient pas aux organisations politiques
dominantes, ont largement utilisé le web pour présenter leur
opinion. D'après l'étude de Guilhem Fouetillou, les deux tiers
des sites web qui ont traité du référendum soutenaient le
« non ». Dans ce cas, le web est apparu comme le moyen de
communication de ceux qui étaient mal représentés dans les
médias classiques.
Par ailleurs, le web s'est aussi ouvert à des
courants d'opinion minoritaires voir marginaux et notamment aux mouvements
négationnistes et à différents groupes racistes.
Au-delà de l'expression politique de groupes constitués
(médias, organisations politiques ou idéologiques...), internet
donne également la possibilité à des individus de prendre
la parole à travers des sites d'auto-publication ou blogs. En effet
l'expansion de ces nouveaux outils du web est fulgurante. Ceci dit, il est vrai
qu'Internet par l'intermédiaire de ces plateformes est un
véritable espace public et la preuve d'une véritable
liberté d'expression. Cependant, internet, c'est aussi un esprit
favorable à la diversité des opinions(B).
B. LA PLURALITE DES
OPINIONS.
Internet est un vrai tremplin de la diversité des
opinions. Ces opinions sont si larges qu'internet ne présente pas de
problèmes de religions, d'âge et de sexe.
Internet rejoint l'idée de
« démocratie idéale », où tout
citoyen peut participer au débat public. C'est un espace qui ouvre le
débat en se présentant comme une véritable `'Agora
électronique''. Cette ouverture a pour objet de favoriser l'esprit
démocratique en ce sens qu'elle ne fait plus de distinction mais a
plutôt tendance à encourager une profusion d'idées
nouvelles.
Aujourd'hui internet est le canal par excellence des
sans voix car il est possible de trouver de toutes les tendances sur
internet. Des plus modérées, aux plus radicales. Internet
constitue un véritable canal de foisonnement d'idées où
Grâce aux groupes de discussion ou aux listes de diffusion, des milliers
d'individus peuvent confronter leurs points de vue. Il présente
l'avantage d'être un forum ouvert aux courants d'opinions mal ou peu
représentés dans l'espace public traditionnel. C'est ainsi que
grâce à Internet un débat s'est ouvert en France, au
début de 1998, sur l'Accord multilatéral sur l'investissement de
l'O.C.D.E. qui avait échappé à l'attention des
médias.15(*)
En rendant plus poreuses les formes de prise de parole,
internet favorise la circulation des informations, tout en visant une plus
grande « transparence » des sociétés. Il
contribue à répandre tout un ensemble de contenus jusqu'alors
retenus par des digues techniques, juridiques, institutionnelles ou
commerciales.
Cette libération des contenus bouleverse les
frontières traditionnelles de l'économie de la connaissance, et
élargit l'espace de la critique en offrant de nouvelles sources de
vérification citoyenne.
Internet représente donc par sa diversité
et la pluralité de ses idées un véritable booster pour la
démocratie en ce sens qu'il libère le débat. Sur ce
sujet, de nombreux interviewés valorisent la diversité. Ils
expriment le plaisir qu'il y a à rencontrer en ligne des gens
différents d'eux par leur origine social ou géographique, mais
aussi des gens qui pensent différemment. Ces internautes rencontrent
ainsi un public devant lequel ils peuvent s'exprimer. Parfois, ces opinions
différentes peuvent les inquiéter ou les heurter, mais c'est
plutôt perçu comme une occasion de clarifier ses idées,
d'affûter ses arguments. De telles occasions existent rarement dans la
vie réelle. Si on généralise les conclusions de
l'étude monographique de Stromer-Galley16(*) professeur américain spécialisée
dans les nouvelles technologies, on peut considérer qu'internet favorise
le débat public. Mais il s'agit d'un débat intentionnel, ces
internautes ont décidé de venir spécifiquement sur ces
sites. Alors que la participation au débat public en ligne est souvent
moins intentionnelle qu'on ne le croit.
Une étude menée aux Etats-Unis sur le
site Slashdot, conçu pour les passionnés d'informatique, montre
que les débats politiques qui se sont tenus sur ce site pendant les
élections présidentielles de 2004 ont eu un succès
important. Ces discussions politiques qui représentent moins de 5% de
l'ensemble ont été les plus actives. Les commentaires sont plus
fréquents. En moyenne, il y en a 35% en plus. On a également
remarqué en France, que lors de la dernière élection
présidentielle, les débats politiques furent également
importants sur des sites leaders non politiques comme doctissimo (site sur la
santé) ou hardware (site sur l'informatique).
PARAGRAPHE II : INTERNET,
FACTEUR D'EGALITE POPULAIRE
« La communication sous sa forme moderne, avec
internet, constitue une véritable promesse d'égalité. Elle
semble arracher l'individu à son environnement physique immédiat.
A partir du moment où je suis branché en ligne je suis partout et
nulle part, je suis l'égal des autres
internautes. » 17(*)
L'égalité est un principe fondamental en
démocratie. Mais dans l'évolution historique du système
démocratique, la notion d'égalité a progressivement
gagné du terrain. En effet si elle a toujours été une
notion fondamentale en démocratie, il est clair que dans les faits elle
n'était réservée qu'à une certaine catégorie
de la population. A l'époque de la civilisation gréco-romaine,
berceau de la démocratie occidentale, on ne parlait
d'égalité qu'entre citoyens, la citoyenneté étant
le gage d'une appartenance à la collectivité, et surtout gage
de bénéfices des droits et devoirs que cela pouvait inclure. A
ce titre, la citoyenneté était déterminée par le
mérite et le statut social, n'importe qui ne pouvant être
citoyen. C'est ainsi que, les Femmes, les esclaves et les enfants
n'étaient pas considérés comme des citoyens. Cette
distinction entre citoyens a continué jusqu'à très
récemment. Car le droit de vote était encore refusé dans
certains pays à une catégorie de personnes comme ce fut le cas
jusqu'en 1945 en France pour les femmes. Aux Etats-Unis c'est
l'inégalité entre blancs et noirs et le refus de vote à
ces derniers qui a constitué un véritable frein à la
liberté et à l'exercice de la démocratie. Mais au
delà même du fait de priver du droit de vote et des droits
civiques, n'est- ce-pas l'atteinte à l'égalité qui est
visée ? Car, le fait de priver une personne du droit de vote et
des droits civiques entraine aussi la privation de participation au
débat public et du même coup à la vie politique.
Or l'apparition des nouvelles technologies de
l'information et de la communication, par leur caractère communicatif et
interactif, ne fait pas de différence entre les usagers. Sur internet
chaque personne est l'égal de l'autre sans distinction d'âge, de
sexe de couleur de statut social.
Les nouvelles technologies semblent donc résoudre
un problème que le système démocratique depuis son
existence tente de régler : Le problème
l'égalité entre tous les citoyens. Internet se positionne donc
comme une véritable promesse d'égalité totale et sans
limite(A) dont la conséquence est la participation directe du citoyen
à la vie publique(B) autre principe fondamental du système
démocratique
A.UNE EGALITE SANS
LIMITE.
On ne le sait pas peut être, mais si internet est en
passe de devenir le symbole de la démocratie dans les
sociétés libérales, c'est parce qu'il renforce des
principes de plus en plus indispensable dans celles-ci : Les droits de
l'homme.
En effet Depuis leur apparition en 1789, et leur
corollaire qui s'en suit en l'occurrence, la multiplication des ces principes
partout dans le monde, sinon dans les pays dits démocratiques, ils ont
non seulement précipité l'idée de libertés, mais
aussi d'égalité entre les peuples et entre les personnes. Ils ont
encore promu peut être de manière implicite la promotion de
nouvelles technologies comme internet dans lesquelles ils ont su insuffler
leurs principes. L'individu de droit est devenu le principe de
légitimité des formes politiques modernes. C'est ce même
individu qui est à l' origine de la « production de la
société dans le temps »18(*).
Sur internet, l'individu devient inconditionnellement
l'égal de celui qui est connecté à l'autre bout de
l'ordinateur. A l'ère d'une communication instantanée
l'individu est avec internet l'incarnation de sa propre égalité
non seulement avec le citoyen le plus banal mais aussi avec les élus qui
le représentent en quelque sorte, en un mot avec tous ceux qui se
connectent.
Une autre facette de l'égalité sur
internet, c'est la participation. Sur internet, il ya une certaine forme de
présupposition d'égalité due à la participation
et la coopération de chacun. En effet pour prendre l'exemple du site
Wikipedia19(*), il faut
remarquer que sur celui-ci, l'égalité entre internautes se
manifeste à travers l'apport de chacun sur tous les sujets
développés. Pour Dominique Cardon : « dans
un débat sur l'article « Boson de Higgs », un
physicien réputé ne peut prétendre l'emporter face
à un étudiant en agitant simplement ses diplômes, sa
notoriété ou ses publications. Il devra lui-même participer
à la rédaction de l'article, argumenter, expliquer ses propos et
faire apparaître dans une discussion publique des erreurs de
l'étudiant. Dès lors qu'il fait l'effort de participer, ni rien
ni personne ne permet d'exclure un internaute de wikipedia.»20(*) Forums de discussions et
wikis ont souvent poussé très loin la `'présupposée
égalité'' que vise l'idéal démocratique lorsqu'il
revendique, contre tout partage, `'la part des sans parts, dans l'espace de la
parole publique''21(*).Cependant cette présupposition
d'égalité est fonction de la participation de chacun. Par
exemple, dans l'éthique des Hackers22(*), ce principe a toujours été
revendiqué : un hacker « doit être jugé sur
sa production et non sur de faux critères comme les diplômes,
l'âge, la race ou la situation sociale ».23(*) Il y va de même en ce
qui concerne l'égalité sur internet. La participation sur
internet est donc véritablement liée à
l'égalité.
Internet a donc su engloutir en son sein cet
idéal démocratique qu'est l'égalité laquelle convie
tout le monde à faire ressortir ses valeurs à travers ses
compétences. A ce titre ; internet favorise une autre facette de
la démocratie originelle : la démocratie directe(B),
idéal à l' origine de la démocratie.
B. INSTRUMENT D'UNE
DEMOCRATIE DIRECTE ET PARTICIPATIVE
Internet est en phase de créer ou plutôt, de
faire revenir à un idéal démocratique, Celui où
chaque citoyen peut participer directement à la vie publique.
Depuis longtemps, l'évolution de la
démocratie dans la plupart des pays a fini par modifier totalement
la participation directe du peuple à la vie publique, le confinant dans
un rôle d'observateur et le convoquant pour l'occasion à
décider de qui sera chargé de penser et de prendre les
décisions à sa place.
De nombreuses idéologies, comme l'idéologie
élitiste24(*) a
fini par donner à la démocratie une image aristocratique ou
seuls les plus technocrates sont plus intelligents que la masse, et par
conséquent ont le droit de décider du sort du peuple. Cependant,
l'avènement des nouvelles technologies et surtout d'internet va donner
un sens nouveau à l'idée même de démocratie, au
delà de celle connue jusque là.
Considérant qu'internet est et crée un
espace public comme nous l'avons dit plus haut, Il crée une
espèce de champ désert à défricher. Un nouvel
espace virtuel qui favorise au premier abord une certaine attirance sociale.
C'est un champ de communication nouveau ou beaucoup de contraintes sont
anéanties, à savoir les contraintes d'espaces et de temps.
Internet place désormais le simple citoyen dans une position centrale
et déterminante. Il ôte cette marginalisation, et redonne à
la démocratie un vrai sens.
« Là où à l'époque
pré-moderne l'ordre politique et social était reçue
d'en-haut, il devient une émanation de l'individu : c'est le
basculement, opéré sur plusieurs siècles.
Les medias sont déterminants dans cette
évolution. Le discours de l'homme dans ce nouveau rôle, ne
s'entend que dans le nouveau cadre de la société d'information,
c'est à la caisse de résonnance qu'elle lui offre qu'il doit son
efficacité.
Avec internet cependant un nouveau cadre est franch...il
ne s'agit plus simplement d'un vecteur médiatique, mais bien d'une forme
sociale et politique qui est en adéquation parfaite avec les droits de
l'homme : internet répond aux attentes nouvelles suscitées
par les démocraties libérale, mais plus encore il les
décuple, les catalyse, les accélère, En ce sens la
radicalisation démocratique associée a internet est
justifiée : il puise en effet aux racines du principe fondateur
des démocraties modernes. En particulier, il incarne l'utopie d'une
démocratie directe, d'un espace public ou toutes les instances
intermédiaires, représentants politiques, presse, éditeurs
notamment, seraient en voie de disparition pour enfin laisser libre cours
à l'égalité absolue des individus et de leurs
subjectivités : transparence de l'information, fluidité des
échanges...En proposant, en creux d'abolir toute forme de
médiation, les réseaux laissent entrevoir la possibilité
d'en finir avec la nature implicitement aristocratique, comme l'a montre
Bernard Manin25(*), de
l'élection et de la représentation.
L'approfondissement, en somme, du ressentiment
identifié par Nietzsche26(*) dans les régimes démocratiques modernes
à l'égard de ce qui juge, hiérarchise et discrimine. Une
forme idéologique diffuse se dégage ainsi, selon laquelle
finalement le régime électoral-représentatif (et toutes
les institutions qui l'accompagnent) ne serait qu'une phase transitoire de la
démocratie, celle-ci atteignant sa forme la plus achevée
grâce aux réseaux d'information et de communication, grâce a
internet ».27(*)
Il est donc clair qu'internet crée une sorte de
démocratie directe ou chaque internautes devient libre de toutes ses
représentations, il peut dire librement ce qu'il veut sans être
confondu à une masse dans laquelle vraisemblablement il se noie. Ici on
le lit, on tient compte de son avis du moins explicitement. Il recrée
donc le vrai sens de la démocratie et recèle encore en lui un
autre aspect indispensable de la démocratie : le débat
public qui est une conséquence direct du web participatif, un fondement
du réseau (SECTION II).
SECTION II : LES SPECIFICITES
DE L'APPORT D'INTERNET AUX PRINCIPES BASICS DE LA DEMOCRATIE.
Dans le système démocratique actuel, avec tous
les mécanismes que nous lui connaissons, la prise de décisions
publiques est généralement le fait de corps
intermédiaires tels que les syndicats et les systèmes
représentatifs (élus locaux, administrations,). Cependant, de
plus en plus de questions se posent sur l'évolution de
« l'intégration citoyenne dans la décision
publique »28(*).
Avec l'avènement des nouvelles technologies, ces
questions deviennent tellement récurrentes qu'il s'avère
indispensable d'en parler. En effet, Selon Céline Desmarais, Helene
Michel, et Jean Moscarola des chercheurs: « ... pour
élaborer toute décision publique, la démocratie
représentative va traditionnellement recourir à la consultation
des corps intermédiaires et au recours des analyses d'experts. La
participation citoyenne au débat reste marginale. Nous pouvons trouver
plusieurs raisons à ce phénomène : les experts
pensent que les problèmes actuels sont trop complexes pour être
compris par les citoyens...les élus quant a eux, envisagent les citoyens
comme portant peu d'intérêt aux questions politiques ou
poursuivant leurs intérêts personnels plutôt que
l'intérêt général. Par ailleurs, une implication
plus grande des citoyens signifie une redéfinition du rôle des
élus dans le processus de décision. Cette position jugée
inconfortable est rejetée par de nombreux
élus. »29(*)
Toutefois, des auteurs s'insurgent contre cette mise a
l'écart du citoyen-profane du processus de décision
(Barthe,Callon,lascoumes). Aydelotte et Al d'autres chercheurs voient trois
raisons majeures pour mieux prendre en compte l'avis du simple citoyen dans la
décision publique30(*).
Tout d'abord, la confiance en l'appréciation
administrative dans le processus de décision n'est pas en
adéquation avec la démocratie31(*). Ensuite, ceux qui prônent plus de
débat et de participation publique affirment que les raisonnements
traditionnels, scientifiques ou experts ne doivent plus être
privilégiés. Il faut permettre à d'autres raisonnements
d'être pris en compte dans le processus de décision32(*).les citoyens-profanes auraient
donc un rôle à jouer au coté des experts des projets
publics pour les aider à explorer les états possible du monde, et
pour favoriser un apprentissage collectif. Or, la société
numérique vient bouleverser en quelque sorte l'ordre du système
démocratique en tentant de ramener le `'Citoyen-profane'' au coeur du
débat public, qui est un autre principe incontestable de la
démocratie. Une idée entraînant une autre, il faut relever
que si internet permet au citoyen de participer au débat public, cette
notio est implicitement liée à celle de participation et de
production de contenu.
Cette participation au débat public par les
internautes constitue sur internet ce qu'on appelle « Web
participatif », une sorte de production de contenu. Car sur
internet, la règle c'est la participation, c'est la production de
contenu. La production de contenus signifie tout simplement que chaque
internaute est appelé à écrire des articles, des
commentaires, publier des vidéos, des supports audio etc....et c'est
généralement sur cette construction à l'horizontale que de
grands moteurs de recherche comme Google ou Yahoo élaborent leur
système de recherche. Internet se construit avec et par les internautes.
C'est cette participation qui construit l'égalité sur
internet.
Internet constitue donc un espace de partage entre les
internautes, à tel point qu'aujourd'hui, le débat public est de
devenu électronique (PARAGRAPHE I), internet a par ailleurs
développé des nouveaux moyens démocratique (PARAGRAPHE
II)
PARAGRAPHE I :
L'ELECTRONISATION DU DEBAT PUBLIC.
La démocratie électronique, est un nouvel espace
public qui facilite le débat .Mais facilite-t-il vraiment le
débat public dans l'esprit de la démocratie ? Une chose est
sûre ; c'est que si internet facilite le débat public, il le
fait d'une manière bien particulière.
En effet sur internet, les internautes ne
répondent jamais sinon rarement à des commandes de débat
public instruites par les pouvoirs Publics. Les formes de
délibérations citoyennes initiées par les institutions
publiques sur la toile se sont révélées plutôt
décevantes. Elles ne parviennent à mobiliser qu'une fraction
minime de citoyens très concernés33(*).
En France par exemple, lors de la consultation en ligne
mise en place par La commission nationale du débat public(CNDP) pour
définir le lieu d'un troisième aéroport parisien, les
participants ont refusé de répondre à la question pour se
demander si, en elle-même, la construction d'un troisième
aéroport était pertinente. De manière assez ironique, ils
critiquaient les raisons mêmes de la consultation dont ils étaient
l'objet34(*). Il Convient
donc de voir comment internet contribue à sa manière au
renforcement de la participation citoyenne (A) et ensuite comment cette
participation citoyenne est le symbole d'une plus grande prise en compte de ses
aspiration (B).
A.INTERNET SERT A RENFORCER
LA PARTICIPATION CITOYENNE
Sur internet, le débat public a une façon
particulière de se construire.il ne construit pas tel que nous le
connaissons dans le rituel démocratique habituel. Certes, il sert
à la démocratie, mais sous sa propre forme et selon ses
règles de fonctionnement. Ici, c'est très souvent les internautes
eux-mêmes qui élaborent des cadres de discussions sur les forums
et les blogs et ceci de façon délibérée. A ce
titre, en plus d'un élargissement de l'espace public, internet
diversifie les espaces, c'est sa particularité.
Les nouvelles formes d'expression de
l'internet...pluralisent et distribuent autrement les formes de la parole en
public en empruntant des langages et en habitant des espaces que la politique
conventionnelle, bien souvent, ne sait pas reconnaître.35(*) Les débats se font donc
par groupe et dans des espaces restreints. Cependant, il faut souvent
multiplier par mille ces différents espaces, pour dire que les
délibérations sur internet ne se font pas, sur de grands espaces
lors des grands débats solennels comme on a l'habitude de le voir dans
les medias de masses. Ils se font, « hors temps, et hors
espaces », mais ils sont tout aussi efficaces que les grands
débats solennels ultras médiatisés,c'est l'avantage des
délibérations public sur internet.
La plupart du temps, ces débats ou
conversations peuvent tourner autour : « d'un chanteur
à la mode, d'un film qui vient de sortir, d'une recette de cuisine, d'un
problème technologique ou juridique, de vacances ou d'animaux
domestiques... »36(*) Mais ils peuvent tout aussi être sérieux
et aborder des thèmes importants qui
concernent : « toute une série d'enjeux
publics : les politiques locales, les controverses environnementales, les
inégalités salariales, la place des femmes dans la politique, les
conflits à l'école, l'insécurité, etc. »
37(*)
Avec le développement d'une culture du remix et
du détournement créatif, notamment a base de vidéos, ce
sont aussi de nouveaux modes d'expression, ironiques et contestataires, qui se
développent en marge et à distance de la politique
officielle.38(*) Ces
discussions et débats publics sont très souvent susceptibles de
mobiliser physiquement les internautes. C'est le cas des « rencontres
Facebook » qui sont susceptibles de mobiliser des milliers de
personnes dans de grandes villes. C'est ainsi qu'après de nombreux
débats, une manifestation a été organisée le 15
février 2003 contre la guerre en Irak. Près de 10 millions de
personnes furent mobilisées dans 600 villes du monde et ceci grâce
aux relais fait sur internet par les organisations altermondialistes.
C'est aussi grâce à internet et au mobile que se
sont organisées, en Mars 2004, les manifestations espagnoles
réclamant la vérité sur les attentats de la Gare
d'Atocha.39(*)
Internet permet aussi de désacraliser les
thèses des `'experts'' et de faire de la place aux citoyen-profane(B)
B.UNE PRISE EN COMPTE DES
ASPIRATIONS DU CITOYEN.
Internet a ouvert la voie à la participation citoyenne.
Mais encore, il s'attaque à la conception trop limitative de la
production intellectuelle. Il est clair que depuis longtemps, pour des sujets
généraux, on a toujours considéré seulement l'avis
des experts ou des diplômés comme le meilleur.
Cette tendance autrefois radicale tend à le devenir
moins. Car, il est de plus en plus évident
que : « le savoir des spécialistes n'est plus
perçu comme le seul possible. »
La richesse et la pertinence des savoirs
élaborés par les citoyens, qualifiés de profanes,
commencent à être reconnues et intégrés au
débat. Les controverses sociotechniques (internet en l'occurrence) ne
représentent pas uniquement un moyen de faire circuler l'information, ni
de simples batailles d'idées, mais également de puissants
dispositifs d'exploration et d'apprentissage des mondes possibles.
Premièrement, elles permettent de recenser
à la fois les acteurs, les problèmes et les solutions. Elles
encouragent la reformulation des problèmes et la redéfinition des
objectifs poursuivis. En cela, elles représentent un dispositif
d'exploration.
Ensuite, les controverses sociotechniques permettent de
concevoir et d'éprouver les projets et solutions. Elles y
intègrent une pluralité de point de vue. Elles fonctionnent par
interactions, en passant par des négociations et des compromis
successifs. En cela, la controverse enclenche un processus
d'apprentissage »40(*).
Ainsi il est clair que internet vient briser le mythe du
pseudo `'expertisme'', Il catalyse le free speech des internautes, lui
donne une certaine crédibilité.
Sur internet, il n'y a pas d'experts, du moins tout le
monde l'est d'une certaine façon. Cette tendance tend à
être exacerbée en ce sens que les internautes peuvent se cacher
derrière leur anonymat. Comme le dit Dominique CARDON pour prendre
l'exemple de Wikipedia41(*) : « sur Wikipedia, nul ne peut
arguer de son autorité statuaire pour faire barrage à un
contenu...».
PARAGRAPHE II : LES MOYENS
CONTEMPORAIN D'UN PARTAGE DEMOCRATIQUE.
Le Web participatif se caractérise par une
participation et une interaction accrue dans le cyberespace aux fins de
communication et d'expression. Il s'agit d'un Internet influencé par de
nouveaux services Web intelligents qui permettent aux internautes, grâce
à l'accessibilité croissante du réseau haut débit
et à des logiciels simples, de contribuer à des activités
de développement, d'évaluation et de collaboration, à la
création et à la diffusion de contenu numérique, ainsi
qu'à la mise au point et à l'adaptation d'applications
Internet.
Internet n'est rien sans la participation des
internautes. Grâce au web participatif, internet devient un espace de
partage inégalé. Des wikis aux blogs en passant pas les sites de
journalisme citoyen, la participation via le net prend des allures de
`'démocratie participative''.
L'une des illustrations majeures du web participatif est
le weblog. Ces sortes de carnets de bord personnels sur le net, nés
autour des années 1999 vont constitués plus tard une attraction
majeure du réseau. « D'abord marginal, le
phénomène des blogs s'est amplifié avec la guerre en Irak
et n'a cessé de gagner de l'importance au fur et à mesure
qu'apparaissaient de grands sujets de débat politique, tel le
referendum sur le projet de constitution européenne.
Le cap des dix millions de sites
répertoriés par `'Blog Pulse'' a été franchi en
avril 2005. Ces chiffres doublent tous les cinq ou six
mois. »42(*) Le
blog devient donc un phénomène non négligeable sur
internet. Il mobilise les internautes en les incitant à partager, leurs
opinions, leurs expériences, leurs informations, en partant du plus
banal aux plus sérieuses informations. Il devient donc, une source
d'information et de partage sur tous les thèmes possible. Il est le
reflet d'internet, en tant que plateforme de partage et de contribution
démocratique dans le sens de la circulation de l'information.
Le web participatif est donc une incarnation de la
démocratie car il reflète le partage, dans le sens de la
circulation de l'information. Il serait donc intéressant de voir les
exemples qui manifestent la participation citoyenne. Ce sont en
l'occurrence : les blogs(A), et aussi le cas des sites contributifs tels
que wikipedia(B).
A. LES `'BLOGS''.
Le webloging, né dans les années 90 est un
formidable exemple du web participatif. « On trouve des blogs sur
tous les sujets : politique, sport, santé, divertissement
technologie, curiosités. Beaucoup jouent le rôle d'un journal
intime, dans lequel un individu tente de se saisir dans la réflexion sur
ses rapports avec lui-même et avec autrui. Ces blogs répondent aux
désirs de nombre de gens de trouver régulièrement des
éléments de réflexion sur un sujet qui leur tient à
coeur ou qui recoupent leur domaine de
spécialité ».43(*)
Le blog est donc une source d'information, une sorte
`'d'open source'' ou les internautes peuvent puiser des réflexions ou
`'apporter de l'eau au moulin''.
Si le blog se présente dans son architecture
comme un espace personnel, où l'internaute se défoule et expose
ses idées et ses points de vue il n'en demeure pas moins un espace de
partage exceptionnel sur tous les sujets. Il est aussi un formidable outil pour
ceux qu'on appelle familièrement les « journalistes
citoyens »44(*).
Ces sortes d'internautes particulièrement dévoués
n'hésitent pas à publier l'actualité, et aussi à
la commenter. Les blogs personnels de ces `'journalistes'' attirent beaucoup
de monde et suscitent les commentaires des internautes. En cote d'Ivoire, ce
phénomène à tendance à se développer
suscitant même des professionnels de ce domaine tels que Guebo
Israël, dit `'Israël Yoroba''45(*) et Théophile Kouamouo46(*) précurseurs du
webloging et du « journalisme citoyen » en Cote d'Ivoire,
tous deux journalistes de profession à la base.
Les blogs sont donc non seulement, de formidables
outils pour la production de contenu sur web participatif, mais ce sont aussi
de formidables outils pour les échanges et les débats. Cela
à tendance à se confirmer lorsque Agostinelli dit que le
blog est : « un outil artificiel qui amplifie les
échanges d'informations et organise l'interaction humaine dans le but de
satisfaire une fonction représentationnelle.il est le produit d'une
activité humaine au sein d'une culture donnée ; il a des
capacités à amplifier le potentiel de l'individu ou du groupe
qui l'utilise. Il modifie les modes de fonctionnement de tous et de
chacun. »47(*).
En outre, le blog on pourrait le dire à un impact considérable
sur la démocratie. « Nous pourrions retenir les exemples
représentatifs d'impacts directs des blogs sur la démocratie et
la politique dans certains pays.
En Corée du sud, le site de journalisme
participatif « oh my news », lancé en
2000 par Oh Yeon Ho, a eu une influence sur la vie politique nationale en
contribuant, selon certains analystes, à l'élection en 2002 du
Président Roh Moo Hyum. Fort de 40.000 citoyens reporters, le site est
une alternative aux medias jugés trop conservateurs et liés au
pouvoir politique par le fondateur. Le site est à l'origine de certains
scoops qui ont fait scandale dans le monde financier et économique,
comme le versement par Hyundai constructeur automobile sud
Coréen de plusieurs centaines de millions de dollars a la Corée
du Nord avant le premier sommet réunissant les deux Corée.
Notons qu'aux Etats-Unis, les Weblogs ont
été également à l'origine d'affaires reprises
ensuite par les medias traditionnels. Un blog,''Drudge report'', a
révélé l'affaire Monica Lewinsky... »48(*) Les blogs sont ainsi des
contributeurs à la démocratie et la vie politique, et de vrais
instruments de participation sans précédent.
Cependant, les blogs ne sont pas les seuls vecteurs de
la participation citoyenne, les sites contributifs tels que wikipedia constitue
un véritable exemple de participation(B) et un outil de
démocratisation du savoir et de l'information.
B. LE CAS DES SITES
CONTRIBUTIF : WIKIPEDIA.
Wikipedia est une encyclopédie multilingue, et
universelle, librement diffusable disponible sur le web et écrite par
les
internautes grâce
à la
technologie
wiki49(*).
« Pedia », prononcé
« pédia », lui provient du mot
« encyclopédie, d'où le nom
« wikipedia ». Il a été créé en
janvier 2001 et est devenu l'un des sites web les plus consultes au monde. Son
fondateur est Jimmy Wales50(*).
Premièrement connu sous le nom de
Nupedia, cette encyclopédie contributive va changer de nom
pour devenir wikipedia. Pour cause, elle va utiliser la technologie des wiki.
Cette technologie va lui permettre d'augmenter considérablement le
nombre d'articles sur le site, et surtout lui donner une certaine dynamique.
Wikipedia est certainement un site populaire parce
qu'il fonctionne sur une hiérarchie de principes très clairs.
Wikipedia se construit sur la base de cinq principes fondateurs dont les trois
premiers sont : « Wikipédia est une
encyclopédie
proposant un contenu librement réutilisable ; publié sous
une
licence libre ;
avec une présentation « neutre,» des faits et des
diverses opinions. Wikipédia étant un projet collaboratif, le
quatrième principe fondateur régit les relations entre les
contributeurs, exigeant un dialogue respectueux des règles de savoir
vivre. Le dernier des principes fondateurs est qu'en dehors de ceux-ci, il n'y
a aucune règle définitive, le fonctionnement de Wikipédia
est adaptable, modifiable par ses utilisateurs. »
Wikipedia est donc une encyclopédie qui facilite
non seulement le partage du savoir, lequel est un principe important en
démocratie mais aussi une diffusion plus large de l'information.
Cependant, sur wikipedia, les contributions sont neutres, et cela pour
éviter des dérapages.
Comme sont nom l'indique wikipedia est une
encyclopédie qui aborde presque tous les domaines du savoir.
Wikipedia a en quelque sorte fait passer le citoyen, de
simple internaute, à un vrai contributeur et diffuseur du savoir ;
Car la configuration de cette encyclopédie encourage non seulement
à la production illimitée de contenus, mais aussi à une
participation, et à un partage de l'information par les internautes.
Comme nous venons de le voir, à travers sa
configuration technique et la vision des premiers universitaires qui l'on
testé, internet développe les principes de la démocratie
que sont : la liberté d'expression, l'égalité, le
débat public. Internet c'est aussi un
« véritable » retour à la démocratie
dans sa forme la plus idéale : « LA DEMOCRATIE
PARTICIPATIVE ».
L'une des civilisations où internet a
sûrement eu un impact considérable, c'est la civilisation
occidentale .Celle du XXI siècle, marquée par l'essor des
nouvelles technologies. Internet, a su se rendre utile dans plusieurs domaines,
d'où celui de la démocratie en tant qu'outil de communication
par excellence. Voyons donc dans le détail comment cet outil de
communication est devenu un outil pour les démocraties occidentales
(CHAPITRE II).
CHAPITRE II : INTERNET, UN
OUTIL POUR LES DEMOCRATIES OCCIDENTALES
La démocratie occidentale par rapport aux autres
démocraties est certainement la plus avancée, et ceci grâce
à la volonté politique des dirigeants qui ont compris que ce
système politique était l'un des plus propices à la
stabilité et au développement.
L'on pourrait dire aussi que de nombreux facteurs ont
contribué à faire avancer la démocratie occidentale,
notamment les médias qui ont contribué depuis leur apparition au
développement et au rayonnement de ce système politique.
Les médias traditionnels tels que la
télévision, la radio et la presse écrite ont
véritablement constitué des moyens puissants pour la
démocratie en occident. Mais c'est tout récemment,
(XXème siècle) qu'un autre média ou encore
« médium » est venu donner une autre dimension
à la démocratie en occident : internet.
Il serait donc intéressant de voir de quelle
manière ce nouvel outil de communication se présente comme un
avantage pour les démocraties occidentales et surtout comment il se
différencie des autres médias dans sa contribution à
l'évolution démocratique en occident.
Dans un premier temps, il faut dire que internet
sert, et ceci de façon très visible à la pratique
politique et démocratique en occident (SECTION I), qu'il devient un
outil de plus en plus important, voir même indispensable dans le
dispositif des politiques (SECTION II).
SECTION I : UN OUTIL POUR LA
PRATIQUE POLITIQUE ET DEMOCRATIQUE
Le jeu politique en occident est très fortement
axé sur les moyens de communication, en l'occurrence les medias
traditionnels appelés encore medias de masse. Ce sont notamment la
télévision, la radio et le les journaux.
Ces medias constituent les véritables vecteurs de
la pensée politique et idéologique des différents partis
politiques, mais aussi d'autres organisations à caractère
politique. Devenu véritablement utilisable comme arme de communication
autour des années 90, internet s'est progressivement fait une place dans
cet univers complexe qu'est la démocratie.
Mais Au fond, les premiers qui ont vraiment compris
tout le sens que pouvait revêtir internet pour leur donner du pouvoir
afin de renouveler la manière qu'il pouvait avoir de s'organiser, de
militer, ce n'est pas les partis politique mais plutôt la
société civile51(*) .Ce n'est vraiment que plus tard que les partis
politiques ont véritablement compris l'enjeu que pouvait constituer ce
médium pour la démocratie. Cet enjeu est devenu tellement
important qu'en même temps qu'ils prennent conscience qu'internet peut
constituer un véritable avantage, ils en ont peur dans le sens ou
internet est un instrument qui leur échappe.
Mais peu importe, car comme un effet « boule
de neige », internet a fini par devenir pour les organisations
apolitiques comme politique, un véritable espace d'interaction politique
et démocratique (PARAGRAPHE I). En outre, et il faut le signaler,
internet est devenu un media qui va au delà des medias classiques, il
les surpasse (PARAGRAPHE II).
PARAGRAPHE I : UN ESPACE
D'INTERACTION POLITIQUE ET DEMOCRATIQUE.
Comme nous l'avons dit plus haut, internet constitue un
véritable outil pour la pratique politique et démocratique. En
outre son fonctionnement technique fait de lui un véritable espace
d'interaction. Cette interaction se traduit notamment par le fait que les
débats, et les échanges sur internet, ont donné lieu sous
une forme de participation direct auquel les élus ont vite fait de
prêter attention à tel point que internet est devenu de plus en
plus un espace qui rapproche les politiques du citoyen en d'autres ternes
internet est devenu un espace de surveillance et de rapprochement entre
l'élu et le citoyen(A) et pour aller encore plus loin, il faut dire que
cette interaction laisse entrevoir même la question de la
cybermocratie52(*)
appelée encore e-démocratie(B).
A. UN INSTRUMENT QUI
RAPPROCHE L'ELU ET LE CITOYEN.
Internet est un outil multidimensionnel. Car au delà
de son aspect d'outil communicationnel, internet constitue, un véritable
outil de rapprochement entre les élus et leurs citoyens.
Longtemps confinés dans le rôle
d'observateurs et d'ultime recours, le citoyen avait comme perdu de sa valeur
et n'avait pas la possibilité d'intervenir directement dans le
débat public ou de demander directement à son élu des
comptes sur la gestion des intérêts publics. L'avènement
des nouvelles technologies et par la même occasion d'internet vient
donner un nouveau sens à l'esprit démocratique.
En effet, avec internet, il est désormais
possible de rapprocher l'élu et le citoyen. L'exemple des élus
français et canadiens en est la preuve. Au canada par exemple une
étude a prouvé que tous les députés du
Québec disposent d'une connexion Internet à leur bureau du
Parlement et dans leur bureau de comté. Ils sont à cet
égard mieux pourvus que leurs homologues français qui ont des
taux de branchement de 70% au Parlement et de 89% dans leur circonscription. De
plus, 79% des députés québécois ont dit avoir
accès à Internet à la maison, ce taux de branchement
étant nettement supérieur à celui de la moyenne des foyers
québécois qui est de 53%. Ils sont à cet égard plus
branchés que les députés français qui ne sont que
35% à posséder une connexion privée. Concernant
l'utilisation de cette connexion, 96% des répondants disent que le
courriel est assez ou très important dans l'exercice de leur fonction.
31% disent recevoir hebdomadairement entre 10 et 50 courriels, 23% en
reçoivent entre 50 et 100 et 44% en reçoivent plus de 100. En
France, il y avait seulement 13% des répondants qui se classaient dans
cette dernière catégorie. Il semble bien que la gestion du
courrier électronique ait été intégrée
à la gestion des tâches quotidiennes des députés. Ce
sont les députés qui reçoivent le courrier le plus
abondant puisque 48% d'entre eux franchissent la barre de la centaine
comparativement à seulement 22% dans le cas des ministres qui sont moins
sollicités par leurs commettants. Autre donnée
intéressante, ce sont les députés fédéraux
qui reçoivent le plus de courriels hebdomadairement. 93% disent en
recevoir plus de 100 contre seulement 10% dans le cas des élus
provinciaux. Ce phénomène peut s'expliquer par le fait que les
députés fédéraux desservent un électorat
plus nombreux que leurs homologues provinciaux. Il semble aussi que ce mode de
communication augmente en popularité par rapport au courrier
traditionnel, car 82% des répondants disent recevoir autant sinon plus
de courriels que de courrier, cette tendance étant plus accentuée
chez les députés que chez les ministres. 97% des
répondants disent vérifier leur boîte électronique
au moins une fois par jour. Mais la grande majorité des
députés ne gèrent pas eux-mêmes le flux de courrier
électronique, cette tâche étant confiée à
leur personnel politique. 87% des répondants affirment répondre
aux courriels qu'ils reçoivent de leurs électeurs, mais cette
proportion chute à 62% lorsque le courriel provient du dehors de leur
circonscription électorale.53(*) Toutes ces données montrent tout d'abord que
l'utilisation d'internet est entré dans les habitudes des
députés Québécois, mais encore que l'utilisation de
l'internet permet déjà d'établir un lien entre
l'élu et ses électeurs par l'intermédiaire de questions
sous formes de courriels électronique. Les élus
québécois sont d'autant plus optimistes sur l'utilisation
d'internet, que 87% d'entre eux affirment répondre aux courriels qu'ils
reçoivent de leurs électeurs. Ils le sont encore plus lorsqu'il
s'agit de la perception qu'ils ont du rôle qu'internet peut jouer dans le
processus démocratique. Ci-dessous un tableau descriptif de leur
avis.
En outre, Internet est susceptible de favoriser une
interaction encore plus grande entre gouvernants et gouvernés.
Déjà, en France...Des sites Web ont été
créés pour collecter les doléances ou les revendications
de la population (www.doleances.org) ou instaurer un dialogue avec les
élus (
www.agoranet.org).
En outre des sites tels que
www.nosdeputes.fr informent de
l'activité des députés français. Ce site sert
surtout d'intermédiaire entre le citoyen et l'élu, dans le cadre
de préoccupations d'ordre citoyenne telles que le vote de lois. Il est
clair qu'avec de telles initiatives, les citoyens peuvent s'informer
régulièrement des activités de leur représentant et
suivre de bout en bout l'évolution démocratique. Internet peut
également s'envisager comme un outil de participation au processus
législatif. A ce titre, Pierre Rosanvallon dans son ouvrage la
Contre-démocratie estime que l'internet, est l'incarnation la plus
tangible à ce jour de l'opinion publique, éternelle
Arlésienne de la sociologie politique. C'est enfin une forme
politique dans la mesure où internet est un relais parfait de la
« démocratie de surveillance » qu'il analyse dans la
première partie de son livre : « un espace
généralisé d'éveil et d'évaluation du
monde ».54(*)
Pour lui avec internet les citoyens deviennent : « le peuple
surveillant, peuple juge et le peuple veto, qui viennent se surimposer au
peuple électeur du contrat social55(*). Avec internet donc, le citoyen ne reste plus
confiné dans son rôle de simple électeur, d'assistant
éternel de la vie publique. Mais désormais, il y participe et
devient comme le dit Rosanvallon un « surveillant », de
tout ce qui concerne l'intérêt public. À plus long terme,
il est possible d'imaginer des systèmes de vote électronique,
grâce auxquels les citoyens pourraient directement prendre les
décisions qui engagent leur avenir, c'est la cyberdémocratie ou
l'e-démocratie (B)
B.LA QUESTION DE LA
CYBERDEMOCRATIE.
La cyberdémocratie est un concept
basé sur l'utilisation des technologies de l'information et de la
communication(TIC), comme l'Internet, afin d'améliorer le processus
démocratique au sein même d'un pays démocratique. Son
développement est toujours au stade embryonnaire, cependant la
cyberdémocratie a déjà créé une forte
controverse à travers le monde tant au sein des gouvernements que des
groupes politiques.
La Cyberdémocratie est une traduction
littérale du terme américain Cyberdemocracy. Cependant,
en anglais, un autre terme fréquemment utilisé est celui
d'E-democracy. Le terme d'E-democracy n'apparaît qu'au milieu
des années 1990 dans les milieux civiques actifs de l'internet. C'est En
1981, que Ted Becker, homme politique américain, crée le terme
de Teledemocracy pour désigner l'utilisation des moyens
modernes de communication dans le processus démocratique.
La cyberdémocratie évoque donc
l'utilisation directe d'internet ou d'autres TIC56(*) dans le processus
démocratique en lui-même. Cette utilisation impliquerait donc que
les citoyens d'une cyberdémocratie auraient le droit de vote sur tout
projet de loi, pourraient proposer des lois, et demander la
démission des représentants du peuple. Aussi beaucoup de
militants de cette démocratie électronique pensent qu'elle peut
également améliorer le processus de délibération.
La démocratie directe permettrait aux citoyens de
choisir un mandataire pour voter en leurs noms tout en gardant leur droit de
voter s'ils le souhaitent. Le vote et la nomination des mandataires pourraient
être faits électroniquement. Les mandataires pourraient former des
serveurs mandataires dans lesquels si A nomme B et B nomme C, et que ni A ni B
ne vote pour un projet de loi mais que C ait votés, le vote de C soit
pris en compte pour les trois d'entre eux. Les citoyens pourraient aussi
établir une liste de préférences de leurs mandataires,
ainsi si leurs premiers choix de mandataire échouent, leurs votes
pourraient être effectués par leurs mandataires de deuxième
choix. La topologie de ce système serait à l'image de l'internet,
dans lequel les internautes peuvent avoir un serveur alternatif pour la demande
d'informations.
La cyberdémocratie n'est appliquée nulle
part dans le monde en totalité, cependant plusieurs initiatives prennent
forme. Ross Perot candidat indépendant à l'Élection
présidentielle des États-Unis d'Amérique en 1992 et en
1996, fut, pour un temps, un important défenseur de mairies
électroniques. La Suisse qui est déjà une
démocratie directe partielle, s'avance vers la
cyberdémocratie57(*) . Plusieurs tentatives sont en cours de naissance,
notamment en Australie, avec le projet Metagovernment58(*). Senator On-Line
(Sénateurs en ligne), est un parti politique australien qui
était en liste pour les élections fédérales
australiennes de 2007 qui propose un système de cyberdémocratie
pour que les australiens décident du choix du vote des sénateurs
pour chaque projet de loi. L'internet est considéré comme la
plateforme la plus prometteuse pour la cyberdémocratie.
Outre la cyberdémocratie internet est
véritablement un outil pour la pratique politique et
démocratique dans les pays occidentaux. Mais encore, en tant que nouveau
média, il va au delà des médias classiques (PARAGRAPHE II)
et transcende ceux-ci par des caractères qui lui sont
spécifiques.
PARAGRAPHE II : INTERNET,
UN MEDIA QUI TRANSCENDE LES MEDIAS CLASSIQUES.
Le développement de la démocratie en occident a
connu un essor considérable grâce aux médias classiques qui
ont su lui donner un écho sans précédent. La
télévision, la radio et les journaux ont donné un
véritable sans à la démocratie. Cependant l'on constate
que les médias traditionnels pendant des années ont dirigé
l'information dans un seul(A), selon le modèle de la pensée
unique véhiculant leurs idées, par l'intermédiaire de
directeurs très souvent corrompus. Or Internet vient changer la donne en
donnant à l'info, un contenu diversifié (B)
A. LES MEDIAS CLASSIQUES
OU L'INFORMATION A SENS UNIQUE.
La mission première des médias est de diffuser
l'information. Les citoyens ont le droit d'être informés sur les
évènements qui intéressent la vie publique et c'est le
rôle des medias de le faire. L'information doit donc être
accessible à tous. C'est un principe fondateur en démocratie.
Il faut en outre, que ces organes de presse soient le plus
libre possible pour assurer une justesse et un équilibre dans
l'information.
Or, l'évolution des masses médias a
montré que, ceux-ci s'ils devenaient de plus en plus performants,
dépendaient par contre des pouvoirs publics, Car les medias c'est le
pouvoir, et un contrôle de ceux-ci assure aux pouvoirs politique un
contrôle de l'information et par ricochet du pouvoir en lui-même.
« Des enquêtes montrent que la confiance
dans les journalistes n'a jamais été aussi faible,
critiqués pour leur manque d'objectivité et leur collusion
supposée avec les puissants »59(*). Les informations véhiculées au lieu
d'être objectives étaient plutôt le reflet de ce que les
pouvoirs publics voulaient transmettre. La diffusion de l'information telle que
nous la connaissons aujourd'hui même si elle a incité le
débat, a toujours d'une certaine façon exclut la participation
citoyenne, considérée comme banale pour participer à
l'information,celle-ci étant la chasse gardée de professionnels.
En effet, « les grands médias
traditionnels reposent sur une approche top-down : la diffusion
en masse d'un message émis par une structure centrale vers ce qu'il
est convenu d'appeler l'opinion publique. »60(*)Dans « l'Etat
des medias » Denise Bombardier évoque ce que la
télévision émet comme représentation par
l'intermédiaire de l'image. « ...la culture de l'image
contribue à réduire l'écart entre le privé et le
public. D'abord, n'oublions pas qu'une proportion importante de gens regarde la
télé alors qu'ils sont au lit. Le message leur parvient donc dans
le lieu de leur plus grande intimité. En présentant la vie au
`'rapprochée '', la télévision ne cherche pas a nous faire
comprendre la nouvelle, elle nous fait pénétrer a
l'intérieur de celle-ci pour provoquer en nous des feelings'', des
sensations... »61(*). Ainsi selon Bombardier, la télévision
a principalement pour but de nous faire rentrer dans un univers qui est le sien
sans nous donner le temps d'analyser l'information. Dans ce même ordre
d'idées et pour prendre toujours l'exemple de la
télévision, Laurent Laplante affirme : « Penser
implique en effet, autonomie et distance, doute systématique et
reconstruction personnelle, alors que la télévision aboutit
plutôt à niveler, à homogénéiser, à
pétrifier. Car la télévision on devrait maintenant le
savoir, excelle dans l'affirmation...or penser, je le répète
implique autonomie et recul critique. Penser c'est choisir entre
différentes hypothèses... »62(*) il est donc clair que les
medias de Masse, n'offrent pas cette alternative.
Le seul media qui semble offrir cette alternative vu ses
fonctionnalités et ses modes de principes c'est l'internet. Car, au
lieu de diffuser l'information à sens unique, internet présente
plutôt un contenu diversifié (B).
B. INTERNET, PLUS QU'UN
MEDIA, UN CONTENU DIVERSIFIE.
Internet est avant tout un média. Mais comparativement
aux autres medias, internet a la particularité de fonctionner
différemment. Dans le cadre de la diffusion de l'information, internet
à développer un modèle tout à fait particulier. En
effet, avec l'apparition d'un nouveau média électronique comme
lui, les medias classiques s'en trouve un peu embêtés, car
internet regorge d'atouts assez sérieux tels que l'interactivité,
et l'instantanéité.
Mais l'un de ses atouts majeurs, c'est le
caractère diversifié de l'information qu'il diffuse. Comme le
rappelle Patrice Flichy, « Internet propose une information riche et
abondante, quantitativement très importante »63(*).
Ensuite, « Cette abondance de l'information en ligne se
traduit-elle par une grande diversité de la réception de
l'information »64(*). Cette quantité de l'information est le fait
certes des medias qui existent sur internet, mais elle est surtout du fait des
internautes à travers les réseaux sociaux, des milliers de
commentaires et d'articles écrits sur les Forums de discussions et
autres. Sur internet, du fait de la liberté d'expression, il y a une
profusion d'informations, ce qui laisse à l'internaute, le choix, mais
aussi et surtout le temps de juger l'information, de la sélectionner et
de se forger une opinion de toutes ses lectures. Les medias traditionnels ont
tellement compris cet avantage de l'internet qu'ils n'ont pas
hésité eux-mêmes a s'y introduire. Car, que ce soit en
France ou aux Etats-Unis de grands groupes de presse tels que, Le
Monde, ou encore Times, ont créé des sites internet
sous forme de journal virtuel. Sur ces plateforme il existe des articles, des
espaces publicitaires, mais l'innovation de taille, c'est plutôt l'espace
réservé aux internautes pour leurs commentaires sur les articles
de presse. D'autres groupes n'hésitent pas proposer à leurs
lecteurs d'être leurs `'yeux'' sur le terrain, une sorte
« d'observateurs » des faits pour transmettre
l'information..
Internet fait donc place à une information
collaborative. Les internautes sont appelés à produire
l'information. C'est le cas du débat sur le journalisme et de
l'émergence d'une nouvelle forme de journalisme : « Le
journalisme citoyen ».
Cette sorte d'idéologie défend la
thèse selon laquelle, chaque citoyen peut devenir un informateur, sans
forcement être un journaliste. Il est vrai que le but n'est pas de
remplacer les journalistes ou de faire du simple profane un journaliste
professionnel. Mais l'idée profonde, est que désormais, le simple
citoyen ne doit plus rester dans le rôle d'assistant de l'information
mais doit plutôt contribuer à cette information et ceci,
grâce aux nouvelles technologies. Internet en est le moyen par
excellence. On peut déjà en voir les fruits. Car aujourd'hui le
nombre de création de blogs sur les sujets divers ne cesse de
s'accroître. Les médias traditionnels s'accommodant de plus en
plus à cette nouvelle idée.
A ce titre, ces grands groupes ont compris que internet est
un média qui transcende les medias classiques en ce sens qu'il augmente
la quantité de l'information ce qui permet à l'internaute de se
faire des opinions diverses sur l'information qu'il reçoit. Une
idée très importante en ressort : c'est que internet brise
le tabou de l'information à sens unique, une information sur laquelle on
ne réfléchit pas et qu'on accepte sans analyse approfondie. Les
politiques eux ont vite fait de comprendre l'avantage que pouvait
constitué internet et son formidable esprit de mobilisation (SECTION
II)
SECTION II : INTERNET, UN
ATOUT INDISPENSABLE POUR LES POLITIQUES.
A l'aube du XXI siècle, où la
communication en plus d'être une arme de persuasion, est devenue une arme
de propagande de la pensée, l'apparition des nouvelles technologies, et
surtout d'internet, est un atout indispensable.
Internet à travers les réseaux, est devenu
un véritable instrument de marketing politique (PARAGRAPHE I), l'exemple
du réalisme politique montré par différentes plateformes
en est la preuve (PARAGRAPHE II)
PARAGRAPHE I : UN MOYEN
DE MARKETING ET DE COMMUNICATION POLITIQUE.
Avant d'être un instrument de marketing politique,
internet s'est révélé d'abord être un
véritable instrument de marketing commercial. Contribuant largement au
développement du commerce électronique (e-business)65(*) .
C'est face à ce développement commercial
que les politique ce sont rendu compte que le réseau pouvait constituer
un véritable instrument de Marketing et de communication politique.
Le marketing politique (ou clientélisme politique)
est une variante de la politique de communication marketing qui consiste
à promouvoir un homme ou un projet politique sur le modèle des
techniques de marketing commercial. Il représente donc un ensemble de
méthodes dont peuvent faire usage les organismes politiques pour
définir leurs objectifs, leurs programmes et pour influencer le
comportement des électeurs. C'est fort de ses atouts que depuis
quelques années, les politiques ont investi le réseau (internet)
pour communiquer et gagner leur électorat. Les plateformes sociales vont
servir donc de moyen de rapprochement entre le politique et le `'citoyen''
à tel point que l'image de l'homme politique va changer
complètement. Il ne parait désormais plus comme un super
héros comme on a toujours voulu le faire croire, mais un humain comme
les autres(A). Ensuite, une fois que cette étape est passé et que
l'homme politique est accepté par les `'citoyen'' il faut maintenant
veiller à mobiliser son électorat(B).
A.DE
« L'HUMANISATION » DE L'HOMME POLITIQUE.
Avec internet, les hommes politiques ont appris à se
rapprocher des « nouveaux citoyens » car, ils savent
désormais que les nouvelles batailles électorales se gagnent
certes sur le terrain, mais aussi et surtout avec les nouvelles technologies
comme internet.
De plus en plus, ils ont conscience qu'a l'approche des
échéances électorales, et même après,
internet est une véritable plateforme ou l'on discutent sur les
programmes politiques, mais aussi sur les hommes qui les incarnent . Depuis
très longtemps, la télévision et les medias de masses,
n'ont cessé de faire des hommes politiques des super héros,
des hommes parfaits. Ils établissaient vraisemblablement un écart
entre le citoyen et celui-ci de telle sorte que les citoyens en plus de ne pas
comprendre le message politique, ne s'y intéressent pas .Par
conséquent, la participation au vote s'en fait ressentir.
En outre un électorat comme celui des jeunes
ne s'intéresse pas ou plus à la vie politique, trouvant celle-ci
trop « dépassée » et loin de ses
préoccupations quotidiennes.
Mais avec l'apparition des nouvelles technologies, c'est
ce même électorat `'frustré'' qui se retrouve sur internet.
Les hommes politiques étant conscients de ce fait, ont dû
transformer leur manière de communiquer en se rapprochant des citoyens
par le réseau. C'est ainsi que les blogs et les réseaux sociaux
vont jouer un rôle important dans ce rapprochement.
Apparu autour de 1999 ceux-ci vont connaître une
ascension fulgurante surtout avec la guerre en Irak. Ils ont continué de
se multiplier au fur et à mesure qu'apparaissait les grands sujets de
débat politique, tel le referendum sur le projet de constitution
Européenne. Les blogs dégagent un attrait considérable
parce qu'ils se démarquent des medias de masse.66(*) Par le jeu de la rumeur, qui
circule très vite sur internet combiné aux puissants moteurs de
recherche, et à la technologie RSS67(*), les blogs sont capables de rejoindre un public
considérable. Ce pouvoir est également amplifié par des
portails ou sites « agrégateurs de contenus »,qui
extraient automatiquement des informations provenant de diverses sources
donnant ainsi une visibilité à des sites tenus par un seul
individu et dont la production de nouvelles est forcement limitée. Selon
une enquête américaine, le lectorat des blogs a augmenté de
58% en 2004, ce qui en fait un des secteurs les plus dynamiques de la culture
virtuelle. Le blog est donc un instrument puissant de communication pour les
hommes politiques. Depuis l'élection française et
américaine respectivement en 2007 et 2008, la création de blogs
personnalisés par les hommes politique n'a cessé de
s'accroître. Les comptes personnels sur les réseaux sociaux fusent
de partout, Permettant aux hommes politiques d'occuper le terrain virtuel et de
partager leurs idées. Et comme le disais Christophe Ginisty dans
l'émission, `'l'Atelier des medias'' sur le thème
« internet et démocratie »,
internet : « rend le personnage politique plus humain, il
permet de créer une relation de plus grande intimité, ce qui
rend le personnage politique plus humain. La télévision,
longtemps considérée comme media de référence a
toujours créé des `'super héros''... »
Internet est donc un instrument de rapprochement et encore
plus un puissant instrument de Marketing politique. Il peut aussi constitue, un
moyen de mobilisation et de propagande politique(B)
B. UN MOYEN DE
MOBILISATION POLITIQUE
Après avoir longtemps considérés les
nouvelles technologies et plus précisément les medias comme un
danger potentiel pour leurs intérêts, les politiques ont fini par
prendre la mesure de l'importance que pouvait constituer internet dans le jeu
politique. Pour preuve, il suffit de voir le regain d'intérêt des
politiques pour les nouvelles technologies ces dernières années,
surtout avec l'élection en France et aux Etats-Unis. Mais avant cela, la
profusion de sites institutionnels sur la toile est la preuve que les
politiques et les pouvoirs publics ont compris l'avantage médiatique que
pouvait donné internet pour faire passer l'information.
Concernant les élections en France et aux
Etats-Unis( sujet que nous aborderons plus largement dans le prochain
paragraphe) que ce soit avant ou après la période post
électorale, internet à travers les sites des candidats et
d'autres sites apparentés, a constitué un véritable
instrument de mobilisation des militants en particulier et de
l'électorat en général, ce qui a contribué
à une forte participation au vote. Une étude menée par
Viviane SERFATY sur l'usage d'internet en politique, aux Etats-Unis et en
France68(*),plus
précisément sur le cas de la région Nord-Pas-de-Calais en
France et le Michigan aux Etats-Unis, deux régions très
avancées dans leurs différents pays en matière de
nouvelles technologies surtout de l'utilisation de celles-ci dans le processus
démocratique a confirme cette pratique.
En effet, ces régions ont brillé par leur
investissement dans les différentes campagnes électorales. Cette
étude a notamment montré, que les personnalités politiques
ont investi internet, car elles considèrent qu'internet constitue un
avantage médiatique, mais aussi un instrument de rapprochement social
pour, les localités concernées par les échéances
électorales, mais qu'il pouvait aussi se présenter comme un
instrument d'ouverture pour les internautes qui ne sont pas concernés
par les élections. Pour eux, être sur internet, c'est avoir un
avantage sur son adversaire. Mais encore, cette étude a montré
qu'internet est susceptible de faire la veille de mobilisation. Au Michigan par
exemple certains sites de propagande restaient même en période
hors-électorale pour informer de l'action quotidienne de la
personnalité politique. Internet peut donc être pour les
politiques, un instrument de veille politique, Ce que ne peuvent toujours pas
faire les moyens de communication politique classique.
Comme nous l'avons dit précédemment, les
élections en France et aux Etats-Unis ont montré le
réalisme politique d'internet dans les différentes campagnes
électorales. Mais c'est surtout le réalisme des réseaux
sociaux qui va révéler la force politique que revêt
internet. Mais au delà du processus démocratique le rôle
d'internet dans les mouvements sociaux est très marqué.
La récente crise au Maghreb plus
précisément en Tunisie et en Egypte, ont montré comment
les manifestants et surtout les jeunes ont utilisé la toile comme un
instrument de mobilisation des foules. On pouvait voir à la
télévision des jeunes affirmer avoir organisé la
mobilisation sur internet, à travers les réseaux sociaux. En
Egypte par exemple un employé de Google accusé par les
autorités d'organiser sur internet les manifestations contre le pouvoir
en place avait été arrêté puis relâché.
Pour remonter plus loin dans le temps, l'on se souvient
de l'élection contestée en 2010 en Iran de Mahmoud Ahmadinejad
et les manifestations qui avaient suivi ; les autorités ayant
suspendues la diffusion des manifestations de l'opposition sur les medias de
masses, Certains manifestants avaient recouru à internet pour faire
tenir la mobilisation et pour montrer au monde entier ce qui se passait en
Iran. Tous ces exemples montrent comment internet est un outil puissant de
mobilisation politique
PARAGRAPHE II : UN ATOUT
DETERMINANT DANS LES OPERATIONS ELECTORALES
S'il est vrai qu'internet est un moyen sinon, une force de
communication sans précédent, il n'en demeure pas moins qu'elle
l'est par la force que représente les réseaux sociaux qui la
constitue. Ainsi depuis la campagne électorale aux Etats-Unis, le
public s'est rendu compte de la force des Réseaux sociaux et de leur
capacité de mobilisation sans précédent.
Des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter,
Skyrock, MSN, myspace et autres ont été des instruments puissants
aux mains des candidats. Il est vrai que les sites personnels des candidats ont
joué un véritable rôle de catalyseur dans les
différentes campagnes. C'est le cas par exemple du site du
président Barack Obama, lors de la campagne présidentielle de
2008 www.mybarackobama.com qui fut un véritable site de mobilisation de
fonds pour la campagne dudit candidat. Mais il importe de s'attarder sur
l'activité et les avantages qu'ont présentés les
réseaux sociaux et des sites personnels dans lesdites campagnes.
Puisque nous évoquerons la campagne électorale
de façon pratique par l'intermédiaire des réseaux sociaux
(A) nous verrons comment les sites personnels des candidats ont joué un
rôle primordial dans leur campagne(B)
A.INTERNET, DETERMINANT
DANS LA VICTOIRE ELECTORALE DE BARACK OBAMA.
La campagne électorale en 2008 aux Etats-Unis, est une
formidable preuve du rôle que peut jouer les réseaux sociaux dans
le processus électoral. Dans ce cas de figure par exemple, le candidat
démocrate Barack Obama n'a pas manqué de tact. Aucune campagne
électorale n'avait connue autant de mobilisation que celle-ci. Elle
s'est remarquée sur le terrain par une formidable mobilisation. Or,
cette mobilisation s'est étendue aussi sur internet. Car, « si
la campagne numérique d'Obama a suscité autant d'attention,
c'est parce que le candidat démocrate a su faire converser la
société américaine. Son utilisation très agile des
réseaux sociaux a travers le site www.mybarackobama.com a permis de
capter et de canaliser ces conversations pour en faire un outil de mobilisation
locale ».69(*)
En outre, OBAMA s'en est servi pour mobiliser des fonds. Ce fut un
succès considérable. 700 millions de dollars
récoltés, pulvérisant tout ce qui avait été
collecté dans de précédentes consultations. Avec ce
pactole, non seulement le candidat démocrate a acheté des
milliers de spots dans les chaines de télévision, mais il a
surtout inondé tous les sites internet américains de
bannières publicitaires. Obama a su faire d'internet un instrument de
mobilisation de ses militants. Pour se faire il n'a pas lésiné
sur les moyens.
En effet pour sa campagne, il s'est attaché les
services de l'informaticien Chris Hughes, 24 ans, l'un des quatre fondateurs de
Facebook. Cet apport lui a été décisif car ce condisciple
de Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook est parvenu à
fédérer un demi-million de militants à travers
8 000 groupes sur la Toile. Sa force ? Une dynamique
extrêmement 2.0, c'est-à-dire se nourrissant de la participation
des internautes au point d'en faire les acteurs centraux de l'action militante.
Issus pour la grande majorité de la jeune génération dite
native du numérique, qui a grandi avec Internet, ces internautes sont
à la fois invités à poser des questions (auxquelles le
candidat répond, en analysant au passage les principaux centres
d'intérêt Etat par Etat), et conviés à devenir des
émissaires sur la Toile en propageant des vidéos et en partant
à la rencontre d'autres groupes, comme Blackplanet.com, l'un des sites
de la communauté noire.70(*) La stratégie utilisée est simple :
mobilisation des électeurs même les plus récalcitrant, car
il faut signaler que le dispositif a permis une mobilisation sans égale
des jeunes et des minorités(ceux-ci étant le plus souvent absents
des bureaux de vote) et mobilisation de fonds.
Pour se rendre compte de l'impact de la réussite
du candidat, il suffit de se référer au nombre des membres du
réseau de celui-ci et de son adversaire Hillary Clinton. Avec les
320 000 membres de son réseau, le sénateur de l'Illinois y
compte soixante fois plus d' « amis » que sa rivale,
dotée de 5 300 affiliés à son groupe le plus
étoffé. Avec 24 millions de visionnages en un jour, au mois
de mars, les vidéos sur OBAMA sont trois fois plus regardées sur
You Tube que celles d'Hillary Clinton. Enfin, il faut compter
161.000 membres inscrits sur Myspace en soutien à Obama contre
43 000 à Clinton et 21 000 à John McCain, le candidat
républicain.71(*)
Il n'en faut pas plus pour convaincre tous les spécialistes
américains de la supériorité en ligne de Barack Obama. Au
point que sa stratégie sur Internet fait déjà
référence pour les experts du marketing qui y voient la recette
magique pour imposer un produit challenger face à une marque leader.
« Barack Obama a les trois choses que vous attendez d'une
marque : il est nouveau, attractif et différent »,
dit Keith Reinhard, président de DDB Worldwide, dans un article paru en
avril dans la revue Fast Company. « Obama réalise ses
meilleures performances auprès des jeunes, âgés de 18
à 29 ans environ, que les publicitaires convoitent, la cohorte
connue sous le nom de génération du millénaire les
Milléniales, qui dépassera en nombre les baby-boomers vers 2010.
Ils sont noirs, blancs, jaunes, et de diverses nuances de brun, mais ce qu'ils
partagent c'est : les nouveaux médias, les réseaux sociaux
en ligne, un dégoût pour la vente de terrains au plus haut ou au
plus bas, les relie plus que les barrières traditionnelles, comme
l'origine ethnique, ne les divisent. ».72(*)
Obama par rapport a ces adversaires a su
développer une communication éclatée, moins
centrée, plus participative, plus enclin à l'initiative, comme
nous le montre le schéma de la page suivante.
Mais il n'ya pas que la campagne de Barack Obama qui ait
suscite un engouement pour internet. Avant cela, la campagne électorale
non moins importante en France a su mobiliser à sa manière la
Blogosphère. Déjà avec le PS (parti socialiste) le ton
était déjà donné avec le site Désirs
d'avenirs de Ségolène Royal. Ce site et d'autres sites
apparents a donné le ton d'un nouveau débat participatif. Il a
suscité un engouement sans pareil dans le débat politique en
France. Il s'agissait là aussi de faire appel à des expertises ou
des témoignages spécifiques venant de la base, au-delà du
parti.73(*) Et même
si Ségolène Royal n'a pas gagné les élections
présidentielles en France, la participation au débat a
été très forte.
A. L'APPROPIATION
D'INTERNET PAR LES CITOYENS : LE CONCEPT DU « MY
MEDIA »
De plus en plus l'évolution des technologies fait
apparaître une participation plus grande de citoyens dans les
médias, non plus comme des passifs mais des actifs. Internet le
démontre bien. En politique par exemple, avec l'apparition des
réseaux sociaux qui nous donnent la possibilité de nous exprimer
sur presque tout, internet est devenu le fer de lance d'un média
personnalisé et participatif. Encore une fois l'élection de
Barack Obama en est la preuve.
La force de mobilisation de ses réseaux sociaux a
su donner une dimension assez personnelle de cette campagne à ses
militants qui en ont fait la leur. Rare sont les campagnes électorales
qui mobilisent autant l'attention des populations même les plus
récalcitrantes.
Ces élections ont aussi fait ressortir
l'intérêt des jeunes pour la politique et cela grâce
à internet. Grâce à ce media la plupart des jeunes a su
faire fi de son appartenance religieuse, politique et idéologique pour
donner sa voix à Obama. Aujourd'hui, même si les médias
de Masses restent toujours la principale source d'information politique
à 90% ; 42%, et 55% des jeunes de moins de 30 ans, sont
déjà informés politiquement par Internet.74(*) C'est certainement ce qu'a
compris l'équipe de Obama.
Les médias en tout cas avec internet se tourne
de plus en plus vers la base. Ce qui ferait la force d'Obama, ce serait donc
d'avoir compris que l'Amérique est en train de passer du
« mass media » au « my media ». Comme
le note Chris Anderson, l'auteur de La Longue Traîne,75(*) «dans un environnement
Internet où le nombre de références culturelles ne cesse
d'augmenter, il n'y a plus de Top 40 des sources incontournables, puisque
chacun est en mesure de se concevoir son propre classement. Pour accéder
aux foules, il faut donc moins se tenir à l'entrée des
échoppes que sur les grandes artères qui conduisent aux flux de
population, qu'il s'agisse des moteurs de recherche ou des réseaux
communautaires. »
Aux Etats-Unis, selon Médiamétrie
Netratings, Facebook comptait à la fin de l'année 2007
22,7 millions d'utilisateurs, soit une pénétration sur 13,7%
des foyers. Ces internautes, âgés principalement de 21 à
34 ans, passent en moyenne 1 h 09 par mois sur leur compte
personnalisé qui leur sert à échanger des informations
privées mais aussi des vidéos, de la musique ou des contenus
divers. En France, le phénomène prend également de
l'ampleur puisque, avec 1,9 millions d'utilisateurs en décembre
2007, Facebook a vu son audience augmenter de 68% au dernier semestre de 2007.
Les réseaux sociaux sont donc le moteur de ce que l'on pourrait appeler
aujourd'hui le « MY MEDIA », ou l'information venant d'en
bas comme pouvait le dire CARDON Dominique dans son ouvrage la
démocratie internet, promesses et limites76(*).
Mais encore, la démocratie quelque soit
son évolution, a des exigences. Ces exigences malgré le temps
n'ont pas changé. Ce sont notamment, la liberté,
l'égalité, et la participation au débat public.
L'évolution de ce système politique en rapport avec
l'évolution du monde dans sa globalité se voit entraîner
(sans pour autant être transformée dans son essence).
S'il est clair que la démocratie rime avec
communication l'apparition de nouvelles formes de communication a fortement
contribuer a son évolution. En effet, les médias de masses ont
énormément contribué à l'évolution de ce
système politique en en renforçant en quelque sorte les principes
fondateurs. Mais toute chose ayant une faille, ces medias de masses n'ont pas
su donner une voix assez puissante au peuple. A l'ère du XXI eme
siècle, et des nouvelles technologies, l'apparition de nouvelles formes
de communication telle que internet vont favoriser une évolution de la
démocratie. Car, cette nouvelle révolution technologique va
devenir un outil pour la démocratie en ce sens qu'il va
développer comme nous l'avons vu les principes de la démocratie
que sont la liberté, l'égalité et la participation au
débat public.
En outre, cette nouvelle technologie renoue avec
l'idéal démocratique qu'est la démocratie directe. Il est
ainsi un formidable instrument pour l'évolution démocratique,
mais aussi et surtout pour la pratique politique, quand nous voyons le
rôle extraordinaire qu'il a joué dans l'une des campagnes
électorales les plus sensationnelles qu'ai connu les Etats-Unis
d'Amérique.
Internet est un outil pour la démocratie
cependant, il comporte comme tout système des failles qui constituent
des limites et peuvent tout aussi gravement nuire au fonctionnement
démocratique. Il convient donc d'étudier en profondeur, les
limites que comportent internet pour un apport à la démocratie
(DEUXIEME PARTIE)
DEUXIEME PARTIE : INTERNET, UN
INSTRUMENT LIMITE POUR L'EMERGENCE DE LA DEMOCRATIE
Internet, une révolution technologique et
communicationnelle sans précédent. Son apport sur le terrain de
l'évolution démocratique est véritablement impressionnant
comme nous l'avons signifié tout le long de la première partie.
Internet aide la démocratie à revenir en quelque sorte à
un idéal. Ainsi, là où les médias de masses n'ont
pas réussi, internet a largement réussi à mobiliser, les
citoyens. Il a néanmoins des défauts. Il est certes un outil
pour la démocratie, il reste cependant limité dans son apport
à la démocratie. Ces limites sont aussi des défauts qui
constituent des dangers pour son apport à l'évolution
démocratique. (Chapitre premier), des défauts liés non
seulement à son caractère, mais aussi et surtout à son
fonctionnement. Des facteurs extérieurs peuvent aussi limiter
considérablement son apport à la démocratie. C'est
précisément : la fracture numérique (Chapitre
deuxième).
CHAPITRE I : LIMTES LIEES A
SON FONCTIONNEMENT : DANGERS ET AMBIGUITES DE LA « DEMOCRATIE
ELECTRONIQUE ».
Comme pouvait le dire Francis Pisani : «
internet n'est ni bon, ni mauvais, tout dépend de l'usage qu'on en
fait ». Internet présente de ce fait un caractère
assez ambigu. Car si internet se présente comme une véritable
promesse technologique pour l'évolution démocratique, il n'en
demeure pas moins qu'elle présente bel et bien des zones d'ombres.
« Un caractère clair-obscur » comme pouvait le dire
Cardon Dominique. Ce caractère « clair-obscur »
correspond à son fonctionnement, Un fonctionnement bien complexe.
C'est dans les espaces ouverts, comme les forums de
discussion que se présente ce caractère assez ambiguë de cet
outil aux multiples facettes. Car comme beaucoup de défenseurs de cet
outil, internet présente la particularité d'ouvrir le
débat à tous sans exception, et ceci sans forcement
connaître de façon physique l'interlocuteur, écartant ainsi
les contraintes de distances.
Certes, il est vrai qu'internet semble ouvrir le
débat. Mais il ne traduit pas véritablement l'équilibre et
la pluralité des opinions, ce sont plutôt des opinions
tranchées car les espaces de débats sur la toile sont
très communautarisés et très partisans.
L'Anonymat est un autre problème de la toile. Car
comme le dit Mark Poster dans son ouvrage77(*), les débats en ligne ne correspondent pas aux
caractéristiques de l'espace public, à savoir un débat
entre égaux où les arguments rationnels prévalent et
où on cherche à élaborer une position commune. Internet ne
répond qu'à la première caractéristique. Les
internautes peuvent effectivement échanger sur un pied
d'égalité. Par contre, l'échange argumenté est loin
d'être toujours la règle. Le débat ne tend pas vers
l'élaboration d'une position commune, mais plutôt vers une
multiplication de points de vue contradictoires. Cet éclatement des
opinions est encore renforcé par le fait que les identités des
internautes sont floues et mobiles. Non seulement les interlocuteurs utilisent
des pseudonymes et se créent une identité virtuelle. Mais encore,
ils peuvent changer d'identité et même en avoir plusieurs en avoir
plusieurs. (SECTION I)
Enfin internet peut constituer un véritable danger
contre la démocratie nous verrons comment. (SECTION II)
SECTION I : L'ANONYMAT ET
SECTARISME DEUX QUESTIONS MAJEURS SUR L'INERNTET.
La question des communautés sur internet pose le
problème de la véritable pluralité des opinions. Car les
débats sur internet sont en apparence le lieu d'échanges. Or ces
échanges le plus souvent ne laissent pas la place à des
idées constructives, mais plutôt à des positions
tranchées et déjà toutes faites.
Les débats sur internet n'apportent donc pas
véritablement grand-chose à la construction démocratique
puisqu'elle ne laisse pas la place à des débats qui aboutiraient
à des positions moins tranchées et plus communes.
De plus, les débats sur ces espaces sont
très souvent emprunts de sectarisme (PARAGRAPHE I). Enfin, il faut
remarquer que internet a trouvé son succès grâce à
l'anonymat. Or, l'anonymat a pour conséquence de faire des internautes
des personnes inconnues aux identités floues. Tout cela n'est-il pas un
frein pour la démocratie ? A ce titre, Peut-on construire le
modèle démocratique sur des identités fictives ?
(PARAGRAPHE II)
PARAGRAPHE I : PROPENSION
AU SECTARISME DES DEBATS
SUR INTERNET
L'on a toujours accordé à internet des
avantages sans pour autant analyser au fond les faiblesses qu'il pourrait
avoir. On a toujours vu dans internet un véritable espace ouvert
à tous, et ceci sans exception. Mais est-ce véritablement le
cas ?
Aujourd'hui, s'il est vrai que sur les
différentes plateformes qui existent sur internet l'on ne fait pas de
différences de personnes, un véritable problème
d'acceptation se pose cependant.
En effet sur des plateformes comme les forums de
discussions, les débats ne paraissent pas si ouverts qu'on le croit.
Car les débats on lieu entre des personnes qui partagent à peu
près les mêmes avis. En outre, les plateformes d'échanges
utilisant la technologie wikis comme wikipedia, ressemblent contrairement
à ce que l'on croit à des plateformes ou seuls ceux qui
contribuent ont de façon implicite de la crédibilité et un
certain pouvoir.
Enfin la question de l'anonymat sur internet pose un
autre problème, celui de la confiance, et par ricochet, celui de la
sécurité. Il serait donc intéressant d'étudier
comment internet peut être un réseau renfermé, partisan et
sectaire(A) et ensuite de voir comment l'anonymat sur internet ne vas pas
forcement de paire avec le fonctionnement démocratique(B).
A. DES DEBATS TRES
SECTAIRES ET TRES PARTISANS.
Si les débats ou les discussions dans la
réalité répondent a certains critères, et ont
certaines particularités, il n'en demeure pas moins pour les
plateformes virtuelles qui contrairement à ce que l'on pense ne
présentent pas exactement la configuration du débat
démocratique. Pour le prouver, le chercheur Anthony G. Wilhelm a
analysé les discussions des forums électroniques mis en place
lors des élections présidentielle de 1996 aux Etats-Unis. De ces
analyses, il résulte que : « La grande
majorité de ces forums correspondaient davantage à un espace de
communication où les participants apportaient leurs opinions
personnelles, sans pour autant rechercher celles des autres, réduisant
ainsi la possibilité d'un réel dialogue entre les participants:
«The data support the conception of online political forums as
facilitating self-expression and monologue, without in large measure the
listening, responsiveness, and dialogue that would promote communicative
action.». Les forums ne suscitaient pas, du moins rarement, d'après
Wilhelm, de dialogue, c'est-à-dire un échange où chaque
participant ressent une responsabilité envers les autres participants de
répondre ou de justifier ses arguments.
Wilhelm remarque également qu'une forte
majorité des messages étaient considérés comme
idéologiquement homogènes renforçant l'idée que les
forums n'apportent pas une délibération intense entre des
participants d'opinions différentes, mais constituent plutôt un
renforcement des points de vue des participants»78(*). Dans le même ordre
d'idées un autre chercheur Richard Davis soutient, à partir
d'une analyse de trois forums de discussions électroniques
américains en 1997, que les forums constituent des lieux de discussion
où les participants renforcent leurs opinions en joignant des forums
où ils retrouveront des messages qui appuient leurs points de vue. De
plus, selon Davis, les participants ne sont pas représentatifs de
l'électorat.79(*)Or, il est clair que si le débat
démocratique fait référence à la discussion, il va
de soit que ces discussions soient ouverts, libres enrichissants et souvent
même contradictoires pour permettre au lecteur de se faire une large
idée a partir des idées évoquées.
Ainsi, si internet présente les
caractéristiques d'un débat ouvert libre et apparemment sans
censure, il n'en demeure pas moins que sur certains bords il ne répond
pas forcement aux caractéristiques du débat démocratique.
En 1980, la Commission internationale d'étude des
problèmes de la communication - désignée par l'UNESCO et
présidée par Sean McBride - publiait un rapport qui mettait de
l'avant une définition de la démocratisation de la communication.
La démocratisation de la communication peut être définie
comme «le processus par lequel a) l'individu devient un partenaire actif
et non un simple objet de la communication; b) la variété des
messages échangés augmentes c) le degré et la
qualité de la représentation sociale dans la communication [...]
sont augmentés80(*). » Notre analyse de contenu portera
exclusivement sur le deuxième et le troisième critère
parce que l'analyse des messages inscrits implique automatiquement l'analyse
d'individus qui sont des partenaires actifs à la communication. Les
forums électroniques ont la particularité de rendre possible
l'augmentation, et ce indéfiniment, du nombre de messages
échangés. Des milliers de messages peuvent être inscrits et
lus, simultanément, partout dans le monde. Et, puisque les messages sont
sauvegardés, de nouveaux participants peuvent lire et entrer en
communication avec les participants en étant informés du
déroulement des discussions. Toutefois, l'universalité et la
gratuité de cette technologie ne sont pas des conditions suffisantes
pour qu'une démocratisation de la communication ait lieu sur les forums
électroniques. Comme l'indique le second critère du rapport
McBride, les messages doivent contenir une variété de points de
vue. Une augmentation du nombre de message n'est donc pas une condition
suffisante, même si elle est nécessaire à une
démocratisation de la communication. Un grand nombre d'individus doivent
prendre part aux discussions électroniques pour que la
variété des messages augmente et qu'ainsi, suivant le
troisième critère, le degré et la qualité de la
représentation sociale augmentent également. Le rapport McBride
juge ainsi qu'une démocratisation de la communication doit contribuer
à reproduire le plus possible le pluralisme des sociétés
contemporaines.
La démocratisation du débat implique donc
une pluralité de point de vue et non un sectarisme et un communautarisme
qui fausse le débat démocratique. Or fausse note est quelque peu
caractéristique des forums et plateformes de discussions. Mais en plus
d'être quelque peu sectaires, les forums de discussion présentent
la caractéristique d'être des espaces conflictuel(B)
B. LES ESPACES DE
DISCUSSION : DES ESPACES CONFLICTUELS
Les débats sur les forums de discussions en ligne non
comptant d'être sectaires présentent la caractéristique
d'être violents. Car contrairement à l'idée
révolutionnaire que se font les idéalistes d'internet comme outil
de délibération démocratique, certains universitaires qui
observent le comportement des communautés en ligne contestent cette
perspective. Les forums sont souvent le siège de ces guerres d'injures
(flame wars), où les internautes défendent violemment
des opinions dont ils ne veulent plus démordre.81(*) Ces travaux
académiques issus principalement de la psychologie ou de la
psychosociologie semblent disqualifier de façon définitive le
débat public en ligne. Cette thèse est confirmée par
Davis qui appelle les auteurs de ces injures les `'irritants'',
c'est-à-dire les attaques diffamatoires et les commentaires injurieux.
Ces personnes sont fréquentes. La présence d'irritants a
également été signalée lors des premières
expériences publiques de forums de discussions par William H. Dutton
dans son étude sur le Public Electronic Network de Santa Monica mis en
place en 1989.82(*) Lee
Sproull et Samer Faraj font le même constat lors d'une analyse de contenu
de six forums de discussions incluant des thèmes variés83(*).
La présence d'irritants a comme effet pervers, selon
ces auteurs, d'entraîner un retrait considérable des participants,
parfois même des personnages clés, qui ne voient plus
l'intérêt de participer à ces forums parce que le contenu
est désobligeant et injurieux.
Ces études recommandent qu'une
réglementation efficace soit mise en place afin que les forums puissent
être un outil de communication démocratique fonctionnel. W. H.
Dutton écrit à ce sujet: «The regulation of speech in public
electronic fora is critical to their effective use as a vehicle of enhancing
democratic communication.'' Les violences caractéristiques sur internet
sont donc véritablement un frein à la communication
démocratique et leur régulation est un impératif.
Même si souvent les débats démocratiques sont menés
par la passion, il est clair que la violence ne doit prendre le pas sur un
débat d'esprit et de critique car la violence n'est pas
caractéristique de la démocratie. Or ces forums de discussions
sont caractéristiques de paroles violentes qui ne correspondent pas
à l'esprit démocratique.
Il est souvent fréquent de voir sur des sites
délibératifs comme Facebook, myspace et des forums ou blogs et
cela surtout pendant les débats des injures très violentes. La
présence souvent d'administrateur n'y change rien. Si internet veut donc
se montrer à la hauteur de l'enjeu démocratique, il est
nécessaire qu'il pense à réguler cette situation quelque
peu embarrassante pour l'évolution de l'esprit démocratique, en
tout cas sur le réseau.
La présence d'irritants, l'absence d'un
véritable dialogue et l'homogénéité des messages
inscrits dans les forums semblent menacer la capacité des forums
électroniques à devenir des outils de délibération
et à s'insérer dans un projet de communication
démocratique entre les divers groupes et individus des
sociétés pluralistes contemporaines.
Bref, les récentes études du contenu des
forums électroniques atténuent l'optimisme engendré au
départ par cette innovation technologique et mettent l'accent sur
l'importance d'une réglementation efficace pour contrôler le
contenu.84(*)
D'autres défauts semblent par ailleurs diluer la
teneur d'internet dans l'enjeu démocratique, Car internet a conçu
un véritable modèle d'anonymat (PARAGRAPHE II) ce qui n'est pas
n'ont plus conforme à la réalité démocratique.
PARAGRAPHE II : INTERNET,
UN VRAI MODELE D'ANONYMAT.
Internet est un vrai modèle d'anonymat, internet se
construit sur l'anonymat. Il suffit pour s'en convaincre de regarder les
débats sur le réseau. Tous, ou à peu près tous
parlent sous le couvert de l'anonymat, c'est-à-dire des pseudonymes et
des surnoms. Il est certes vrai, que beaucoup d'organisations sont d'avis que
l'anonymat garantie la liberté d'expression. Cependant l'anonymat sur
internet a pour conséquence de présenter de nombreux risques.
Notamment des risques sécuritaires mais aussi une vraie crise de
confiance entre les internautes.
Car s'il est vrai que la démocratie a pour fondement le
débat, il n'admet pas le débat sans la transparence.
Aujourd'hui sur internet et sous le couvert de
l'anonymat, certaines personnes utilisent internet pour commettre des actes peu
recommandables. Ainsi donc, les identités fictives, au delà de
l'euphorie que présente le débat électronique, posent un
véritable problème de crise de confiance(A) qui nous
emmène a nous poser la question de savoir s'il est possible de fonder la
démocratie d'internet , sur l'anonymat ?(B)
A. LES IDENTITES FICTIVES,
L'EXPRESSION D'UNE VERITABLE MEFIANCE.
Internet s'est construit avec des identités floues et
fictives. En effet, avec internet aujourd'hui, la plupart des internautes se
créent des identités fictives et mobiles. Comme pouvait le dire
Patrice FLICHY, la cause de l'éclatement des opinions sur internet est
très souvent le résultat de la création tout azimut
d'identités fictives. « Cet éclatement des
opinions est encore renforcée par le fait que les identités des
internautes sont floues et mobiles. Non seulement les interlocuteurs utilisent
des pseudos et se créent une identité virtuelle, mais encore ils
peuvent changer d'identité, en avoir plusieurs floues et mobiles. Non
seulement les interlocuteurs utilisent des pseudos et se créent une
identité virtuelle, mais encore ils peuvent changer d'identité,
en avoir plusieurs. »85(*)
Cette utilisation des pseudonymes et des identités
fictives a pour conséquences, non seulement d'éclater l'opinion
mais aussi et surtout de maintenir un caractère de méfiance entre
les internautes eux-mêmes.
En effet il est question de plus en plus d'insultes dans
les espaces de débats électronique. Les internautes se
réservent donc le droit de se protéger en cachant leurs
identités. Mais très souvent, certains internautes utilisent les
identités fictives à des fins criminelles comme la
pédophilie et les actes d'escroqueries.
En parlant du danger que pouvait constituer l'anonymat
Jean Quatremer blogueur belge disait sur son blog « les coulisses de
Bruxelles »: « je ne vous cache pas que la
généralisation de l'anonymat me pose un problème
déontologique : pourquoi se cacher derrière un pseudo pour faire
valoir son opinion ? Cette démocratie anonyme a quelque chose
d'inquiétant car elle permet à tout un chacun de dire n'importe
quoi sans l'assumer. Certains n'hésitent d'ailleurs pas à manier
l'insulte, certain qu'on ne les retrouvera jamais... Lorsque je m'exprime, vous
savez qui je suis et où me contacter. Si je peux comprendre l'anonymat
lorsqu'elle émane de personnes qui sont tenues à un devoir de
réserve (comme les fonctionnaires européens), je la comprends
moins de la part de « citoyens lambdas », pour reprendre le pseudo de
l'un d'entre vous. Comme nous sommes en démocratie, je ne vois pas
très bien ce que l'on risque en critiquant, par exemple, Jean-Claude
Trichet. Cette pratique quasi généralisée m'étonne
donc. Bref, je voudrais ouvrir le débat : pourquoi l'anonymat ? Ne
faudrait-il pas rendre le net plus transparent puisque, justement, c'est une
demande qui semble émaner de la société ? ».
Sur la plupart des réseaux sociaux par exemple,
même si les internautes sont invités à dévoiler leur
identité, ce n'est pas très souvent le cas et encore la plupart
du temps quand ils le font, ils ne le dévoilent qu'à
moitié.
La première raison de ce comportement est comme
nous l'avons dit plus haut un désir de se protéger
d'éventuels dangers, comme de se faire pister ou de se faire tracer par
exemple. Mais la plupart du temps cela révèle des desseins pas
très honnêtes. Souvent, certains internautes se mettent sous le
couvert de l'anonymat qu'offre internet pour commettre des actes pas
très sains, ou carrément pour usurper des identités. Tout
récemment, un Ressortissant américain, pour appuyer la
« révolution syrienne » a créé un blog
se faisant passé pour une jeune femme syrienne appelée Amina,
contestant « les crimes » du régime de Bachar El
Hassad président syrien. Ce Blog avait constitué pour la plupart
des medias occidentaux l'une des principales sources d'informations concernant
la situation sur le terrain. Aussi de nombreuses vidéos montrant des
manifestants tués par les soi-disant « forces armées
syriennes » sont publiées sur internet par des personnes dont
l'identité reste inconnue et dont-on ne peut vérifier ni la
fiabilité ni la véracité.
L'on pourrait se poser la question de savoir si la
démocratie et le débat, qui font la promotion de la
liberté d'expression admettent-ils le fait de cacher son
identité, le débat public qui exige la liberté de la
parole n'admet-il pas en même temps la révélation de
l'identité des personnes qui participent au débat ? En
outre, toutes ces questions nous emmènent à nous demander si
l'on peut fonder la démocratie de internet sur l'anonymat(B)
B.PEUT-ON FONDER LA
DEMOCRATIE SUR INTERNET SUR L'ANONYMAT ?
Pour Patrice FLICHY, l'internet est né sur le
modèle de l'anonymat et on se construit des pseudonymes qui nous
représentent (parfois avec plusieurs identités).
Dans la démocratie, le vote est anonyme, mais la
structure qui permet de le valider ne l'est pas. Or sur l'internet, tout est
manipulable, on peut avoir plusieurs identités dans un même
débat, on peut modifier les audiences... Les gens apprennent à
construire leurs identités car ils savent qu'on peut les regarder. La
psychologue Sherry Turkle parle d'ailleurs «d'identités
floues», en montrant la difficulté de l'élaboration du
compromis sur l'internet, car nous ne sommes présents en ligne qu'avec
une petite partie de notre identité. Les compromis sont plus faciles
dans la vie réelle que sur l'internet où l'on trouve de
nombreuses «guerres d'injures». Dit autrement, il est plus facile
d'écrire que mon voisin est un con que lui dire dans les yeux. Il est
donc difficile de construire sur internet un modèle démocratique
comme celui que nous connaissons. Car pouvait le dire Sherry Turkle :
« Cette coexistence des identités semble être une des
causes majeures de cette difficulté des communautés en ligne
à construire un point de vue commun. Dans la vie réelle, les
différentes facettes d'un individu sont unifiés par son
inscription dans un même corps, dans les interactions en face à
face, chaque interlocuteur ressent ainsi la complexité de l'autre et
peut s'appuyer sur cette complexité pour trouver un
accord. »86(*)
Les communautés virtuelles encouragent, au contraire,
la multiplicité de points de vue rigides plutôt que la
flexibilité.87(*)
Cette caractéristique d'internet l'empêche véritablement
quoi qu'il ouvre le débat, d'atteindre un niveau de diversité et
de transparence comme le voudrait le système démocratique dans
son idéal. Car comment l'on peut imaginer un débat sans voir
à quoi ressemble véritablement son interlocuteur ? C'est
vrai que dans un certains sens internet permet de rejoindre des esprits, mais
est ce suffisant quand on sait que les vrais débats démocratiques
ont toujours fait appelle à la rencontre physique des débateurs.
Peut-on véritablement omettre cet élément qui a toujours
exister en démocratie ? Internet apporte certes une innovation de
taille, celle de mettre en connexion tous ceux qui veulent donner leur opinion.
Mais elle a ce défaut de transparence qui pose une véritable
limite à son apport à la démocratie moderne.
Les internautes sont certes présents en ligne par
leurs opinions, mais ils n'interagissent pas de façon véritable
avec leurs interlocuteurs. Ils n'ont pas la possibilité de
véritablement analyser leurs arguments car le plus souvent dans les
débats électroniques, on se comprend difficilement et on fait
moins de concessions en ce qui concerne les arguments de l'autre parti. Or, le
débat en direct par sa transparence arrive à prendre en compte
tout ces éléments et à manifester les caractères
d'une vraie démocratie. Mais encore, en plus d'être une
véritable limite, internet peut se présenter comme un danger.
Car comme nous l'avons dit plus haut l'utilisation
d'internet à des fins criminelles est un véritable frein à
la démocratie. Il nous importe donc d'étudier internet et les
dangers potentiels qu'il suscite contre la démocratie (SECTION II).
SECTION II : INTERNET UNE
MENACE POUR LES SOCIETES DEMOCRATIQUES.
Internet est sans conteste, la révolution
numérique du XX eme siècle. Sa force et son caractère ont
fait du monde entier un véritable village planétaire.
Mais ces différents atouts ont aussi permis à
des systèmes politiques comme la démocratie de s'implanter
encore un peu plus.
Mais internet n'est pas la `'chasse gardée'' des
bonnes actions car comme pouvait le chroniqueur Francis Pisani :
« internet n'est ni bon, ni mauvais, tout dépend de l'usage
qu'on n'en fait ». Et cet usage est véritablement
diversifié selon la personne qui l'utilise.
Internet peut donc se présenter comme un
véritable outil au service des hommes et des valeurs, mais il peut
aussi être un instrument dévastateur aux mains de personnes
animées de mauvaises intentions ; et dans cette option il peut se
présenter comme un véritable frein à la démocratie.
La cybercriminalité est un fait avéré
de ce que peut devenir internet quand il est utilisé à des fins
néfastes. Cette pratique peut être une véritable entrave
pour les sociétés démocratiques, et par ricochet pour la
démocratie elle-même (PARAGRAPHE I). Aussi, internet est devenu
si considérable que la surveillance y est devenue quasi-permanente,
emmenant les autorités à une surveillance excessive (PARAGRAPHE
II).
PARAGRAPHE I : UTILISATION
ANTI-DEMOCRATIQUE D'INTERNET
Omniprésent dans notre société, l'outil
informatique est à la fois facteur de délinquance nouvelle et
vecteur d'infractions classiques. Le terme générique de
cybercriminalité couvre ainsi différentes formes de
criminalité dans un milieu dématérialisé,
indépendamment des moyens utilisés. Cependant, si la
cybercriminalité se limite au milieu dématérialisé,
c'est-a-dire a une ou plusieurs machines, il n'est pas autant facile d'en fixer
les contours. L'informatique se caractérise actuellement par une
miniaturisation des supports corrélative à un
développement à un développement des réseaux. De
plus en plus de données tiennent dans des espaces numériques
toujours réduits, mais d'avantages capables de communiquer entre eux,
soit par des câbles, soit par des ondes. Si jusque dans les années
80 le danger était essentiellement local, l'utilisation du terme
cybercriminalité révèle la dimension internationale prise
par la délinquance informatique.
Toute société démocratique peut ainsi se
trouver menacée par les agissements délictueux d'individus sans
que leur présence sur le territoire de l'Etat visé soit
nécessaire.88(*)
L'Etat est le garant de la sécurité des
citoyens. A ce titre, il doit tout mettre en oeuvre pour que le citoyens
où qu'ils soient se trouvent en sécurité. Car l'un des
objets pour que la société démocratique se
développe, c'est que les citoyens soient libres et en
sécurité pour pouvoir en jouir. Si internet devient un espace ou
la criminalité se développe a outrance, il est clair qu'il en
fera fuir les internautes. L'Etat a donc tout intérêt à
protéger les citoyens.
En tant que moyen, l'outil informatique a pour seule
limite la malveillance humaine. Les risques contrôlés d'atteintes
aux libertés fondamentales par l'Etat ont ainsi fait place au
développement anarchique des atteintes individuelles au moyen de
l'ordinateur. Il en résulte une multiplication d'infractions classiques
dirigées contre les personnes (A) et leur patrimoine(B)
A.LA CYBERCRIMINALITE ET
LES ATTEINTES AUX PERSONNES
Contrairement a ce que beaucoup de personnes pourraient
penser, les infractions sur internet existent bel et bien et sont plus proches
de nous qu'on ne le croit. Elles peuvent porter atteinte aux personnes. Les
principales infractions cybercriminelles sur les personnes sont dans un premier
temps, les provocations, les incitations à la haine raciale visant une
personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine, de leur
appartenance ou de leur non appartenance à une ethnie, une nation, une
race ou une religion. Peut importe le mobile, dès lors que la
provocation revêt un caractère indirect.89(*)
En France ces provocations sont punies par des textes
législatifs et des amendes. Historiquement, la première
réaction législative date de la fin des années 70 et se
situe dans le domaine du respect de la vie privée, alors nouvellement
consacrée en droit français par la loi du 17 Janvier
1970.90(*) Des pratiques
considérées comme des crimes tels que l'incitation au terrorisme
sont aussi punis. Il faut rappeler que le terrorisme international s'est
beaucoup appuyer sur internet pour faire de la propagande et développer
ses activités à travers le monde.
Internet peut donc créer des pratiques criminelles
qui peuvent porter atteinte à l'intégrité morale et
même physique d'une personne. Les pratiques comme le harcèlement
sont devenues monnaie courante sur internet ce qui a tendance à donner
une mauvaise réputation à cette technologie.
Des pays comme les pays de l'Est de l'Europe tels que la
Russie, sont devenus de vrais nids pour les cybercriminels. Ils piratent et en
toute impunité, les comptes bancaires, les mails à la recherche
de la moindre information.
Mais la plupart du temps internet peut être un
véritable nid de la part d'harceleurs de tout genre. Mais internet ne
porte pas atteinte qu'aux personnes elle porte aussi atteinte aux biens(B)
B.LA CYBERCRIMINALITE ET
LES ATTEINTES AU
PATRIMOINE DES
PERSONNES.
Sous l'approche patrimoniale se cache plusieurs
réalités. La société de l'information est aussi
une société de service, caractérisée par
l'immatérialité des échanges. Les transferts de
connaissance se font sans avoir recours à une dépossession
matérielle. De même, les transferts de fonds se résument
à des jeux d'écriture. De là, résulte l'opposition
entre les biens rivaux, susceptibles d'appropriation et d'épuisement,
et les biens non rivaux.
Concrètement, cette dernière
catégorie permet dans un environnement numérique de faire des
copies exactes sans jamais être dépossédé de
l'original.91(*) Le
cyberespace est véritablement un lieu d'échanges et
d'interaction ou des données se transmettent, se copient,
s'échangent de façon abondante ce qui peut laisser lieu
à des pratiques frauduleuses, surtout que cela peut se faire à
distance.
Particulièrement adaptée au monde des
affaires, cette faculté offres également des grandes
possibilités criminelles. L'immatérialité des
échanges de biens peut ainsi engendrer escroquerie et
contrefaçon, tandis que celle des transferts de fonds permet dans
certains cas la dilution des capitaux illicites dans le circuit
monétaire mondial.
Autre infraction classique très
développée dans le cyberespace, l'escroquerie revêt de
nombreux visages tels que l'utilisation frauduleuse des cartes bancaires
comme le fishing, l'envoi des courriers électroniques aux fins
d'extorsion de fonds ou encore le vol d'informations.
La question de la propriété intellectuelle
est aussi récurrente sur les atteintes au patrimoine des personnes car
certains auteurs qui produisent leurs oeuvres sur internet se voient la
plupart du temps prendre de façon illégale ces oeuvres par le
« téléchargement illégal ». C'est le
cas des oeuvres cinématographique qui sortent et se font
télécharger en un rien de temps par les hackers.
Peu sont les pays qui possèdent des moyens des
textes sanctionnant toutes ces dérives sur le net.
Le maintien de la sécurité étant
un préalable à la pratique démocratique L'Etat qui est
donc garant de cela doit faire de telle sorte que la sécurité
sur le réseau soit maintenue pour que la démocratie soit
véritablement une réalité sur internet. Cependant , une
trop large surveillance du réseau (PARAGRAPHE II) pourrait aussi
devenir une entrave à l'épanouissement démocratique sur
celui-ci.
PARAGRAPHE II : INTERNET
ET LES DERIVES SECURITAIRES.
Internet est un outil révolutionnaire qui transcende
et dépasse les gouvernements. C'est ainsi que beaucoup de pays
développés essais autant que faire ce peu de réguler cet
outil difficilement maîtrisable.
De nombreux moyens sont utilisés pour contenir et
mettre la main sur cet outil. Au nombre de ces moyens il ya la surveillance
institutionnelle(A) qui est une surveillance du réseau par l'Etat mais
aussi ce qu'on appelle un traçage des internautes(B) ces deux termes se
rejoignant un peu dans la pratique tout en ayant tout de même une toute
petite différence. Quoi qu'il en soit, ces pratiques peuvent constituer
une véritable menace pour la liberté sur le réseau et par
là pour la démocratie.
A.LA SURVEILLANCE
INSTITUTIONNELLE UNE VERITABLE
MENACE POUR
INTERNET.
Sur la surveillance, la question est très complexe.
Car la surveillance institutionnelle en elle-même ne pose pas
problème. C'est plutôt son exagération qui est un
véritable problème.
On voit comment dans des pays dits `'démocratique''
comme la Tunisie sous Ben Ali, internet était un réseau
très surveillé et que les services de renseignements s'en
servaient pour procéder à des arrestations.
C'est le même cas en Egypte sous le gouvernement
Moubarak. En outre, même si elle n'est pas un pays démocratique,
la chine et son gouvernement ne s'attendait pas à une telle explosion
et une telle liberté de pensée à travers internet.
Aujourd'hui en chine des sites tels que Google sont censurés,
accusés de véhiculer des informations tendancieuses de nature
à déclencher une révolution et à mettre en danger
le régime communiste. Le gouvernement chinois procède donc
à des censures et souvent même à des arrestations quand
elle considère que ses intérêts sont menacés. De
nombreuses informations sont ainsi filtrées et censurées. En
France, le site internet dénommé `'La Quadrature du Net'' et qui
défend la liberté d'expression sur internet, a
dénoncé des tentatives de surveillances excessives du
réseau à travers des mesures législatives de LOPPSI
à l'assemblée nationale. Le site a notamment prévenu
contre les conséquences d'une telle décision sous le couvert du
soi disant protection des enfants contre la pédopornographie sur
internet. Le site souligne que de tels mesures étaient trop
extrémistes, et qu'il existait des dispositifs efficaces relevant du
droit commun et ne remettant pas en cause l'architecture d'Internet notamment
afin de faire retirer, y compris à l'étranger, les contenus
incriminés des serveurs qui les hébergent. Ce sont ces mesures
éprouvées, accompagnées d'outils innovants s'attaquant aux
flux financiers, qu'il faut encourager et développer en
renforçant la coopération internationale. Par contre et la
plupart du temps, les internautes s'exposent eux même à des
risques de surveillance institutionnelle. Il suffit de voir sur les
réseaux sociaux comment les internautes dévoilent des pans
entiers de leur vie personnelle. Ceux-ci rendent eux-mêmes publiques des
informations personnelles et développent une insatiable curiosité
pour les faits et gestes des autres. Les internautes prennent donc de plus en
plus de risques avec leur vie privée. Les informations qu'ils laissent
sur la toile dans les niches conversationnelles peuvent ensuite être
exploitées dans un tout autre contexte par l'administration, leur
employeur ou une personne qui aurait à enquêter sur leur compte.
Mais au-delà de la surveillance excessive de l'Etat, il ya aussi un
autre type de surveillance que l'on nomme le traçage(B).
B.LE RISQUE D'UN TRACAGE
DES INTERNAUTES.
Le traçage en langage informatique est la
possibilité de suivre un produit tout au long de la chaine de transport
avec remontée des informations concernant l'expéditeur par
internet92(*). Si l'on
recadre cela dans le cadre du traçage des internautes, le traçage
est donc la possibilité de retracer toute l'activité d'un
internaute d'une simple conversation sur le net, à une transaction
bancaire.
L'internet offre de merveilleuses facilités de
traçage et de surveillance, positives dans le cas de Wikipédia,
car inscrit dans l'objectif d'un bien commun, mais ce n'est pas toujours le
cas.
Nous accumulons une ombre numérique qui nous suit et
qui peut nous terrasser.
En Tunisie, internet est à la fois un espace
d'accès à des informations interdites et, pour le pouvoir, un
merveilleux moyen de traçage. Internet est un outil ambivalent, mais
c'est le cas de tous les outils.
Le traçage sur internet est un moyen encore plus
dangereux que la surveillance, car c'est une forme d'intrusion dans
l'intimité de l'internaute et un moyen quelque peu illégal
d'acquérir des informations sur une personne ou sur ses
activités. Cela viole aussi le droit à la vie privée, car
après la surveillance institutionnelle de l'Etat et des entreprises,
autour de laquelle s'organisait le débat sur les données
personnelles, se superpose aujourd'hui une « surveillance
interpersonnelle d'un nouveau type93(*) . Avec la démocratisation des instruments
d'observation que les plateformes rationnelles distribuent à leurs
utilisateurs, l'exposition de soi est un risque que l'on prend d'abord devant
ses proches, ses voisins ses collègues ou son employeur94(*). Facebook est sans conteste
l'emblème de ce nouveau panoptisme horizontal. Les enquêtes
auprès des étudiants montrent que, à leurs yeux, le risque
réside d'abord dans les figures d'autorité qui leur sont proches,
parents ou professeurs, bien avant les entreprises et le gouvernement95(*). Tout ceci montre que le
traçage est peut être non seulement Etatique c'est-à-dire
institutionnel, mais il peut aussi être interpersonnel. Le
traçage utilisé de façon illicite est donc un vrai frein
au développement de la démocratie sur le réseau. La
criminalité et la surveillance excessive et illicite sur internet, sont
de vrais freins au développement de la démocratie sur le
réseau. Il empêche les internautes de pouvoir s'exprimer
correctement de peur d'être non seulement la cible des cybercriminelles
mais aussi d'un gouvernement à la surveillance excessive.
En outre les pratiques quelques peu soupçonneuses de
Facebook laissent voir une véritable manipulation de ses internautes.
Car des enquêtes récentes ont révélées que
Facebook conserverait les données de ses utilisateurs à des fins
commerciales. Ces informations constituant des vraies bases de données
sur les utilisateurs, facebook pourrait l'utiliser à des fins
commerciales ; C'est-à-dire les vendre soit à l'Etat comme
instrument de « pistage », mais aussi et surtout à
des sociétés pour que celle-ci affines leurs publicités
pour mieux atteindre leurs objectifs.
Ce qui parait encore plus incroyable, c'est que de nombreuses
personnes ayant voulu supprimer totalement toutes leurs données
Facebook, ce sont aperçu que Facebook détenait toutes leurs infos
personnelles sur des centaines de pages bien sur selon le nombre d'informations
diffusées. Ils n'y sont parvenus que par procédure
judicaire ; ce qui montre comment Facebook a tout intérêt
à conserver toute cette mine d'informations personnels
Mais, Il n'ya pas que ces pratique qui constituent des
limites d'internet par rapport à son apport à la
démocratie. La question même de l'accessibilité au
réseau est aussi un véritable frein à son apport à
la démocratie. Mais une telle analyse mérite d'être
circonscrite. Car si dans la plupart des pays développés,
internet est accessible, il n'en est pas le cas dans la majorité des
pays du tiers monde et notamment sur des continents comme l'Amérique du
sud, l'Asie ou l'Afrique. La question de la fracture numérique
mérite donc d'être posée (CHAPITRE II).
CHAPITRE II : INTERNET ET LA
FRACTURE
NUMERIQUE.
La notion de fracture numérique ou digital divide
a été utilisée vers le milieu des années
1990 par le département du commerce américain pour designer les
disparités d'accès au réseau entre les
catégories socio-économiques. La notion est reprise par les
différentes institutions internationales chargées de la
réduire.
L'UIT la définit comme l'écart qui se creuse
entre les individus, les ménages, les entreprises et les zones
géographiques de niveaux socio-économiques différents en
ce qui concerne les possibilités d'accès aux technologies de
l'information et de la communication et l'utilisation de l'internet.
Au niveau international, elle définit les
écarts d'accès aux TIC et a l'internet entre pays.96(*) Cette dernière
définition de la fracture numérique nous concerne tout
particulièrement car concordant parfaitement avec le
développement de notre thème.
En effet si dans les pays industrialises on par le
déjà d'économie numérique il n'en est pas le cas
pour l'Afrique qui est confrontée elle a des problèmes
d'accès au réseau. Or il est impossible de parler aujourd'hui de
démocratie et de liberté d'expressions quand tout le monde d'une
manière ou d'une autre n'a pas les moyens de donner son avis. Et comme
nous l'avons dit en ce qui concerne l'Afrique le problème de la fracture
numérique est intimement lié au problème de l'accès
au réseau (SECTION I), et aussi à celui de la volonté du
contrôle absolu des médias par les régimes politiques
(SECTION II).
SECTION I : LES PROBLEMES
LIES A L'ACCES AU RESEAU.
La société de l'information avance à deux
vitesses. Elle divise le monde entre : « les infos
pauvres » et les « infos riches »...
l'excès d'information d'un coté et la pénurie de
l'autre.97(*) Cette
configuration est bien celle que représente aujourd'hui l'accès
à internet des différents point du globe. D'un côte
l'occident et les pays industrialisés et leur large accès au
réseau et d'un autre tiers monde, l'Afrique en tête et sa
presqu'inexistence présence sur le réseau. Ces problèmes
sont généralement liés à l'accès au
réseau.
Le PNUD (programme des Nations unies pour le
développement) dans son rapport de 1999 révèle les
écarts suivants en matière de connexion à internet en
1998 : l'Afrique compte 13% de la population mondiale et moins de 1%
d'internautes ; les pays industrialisés représentent moins
de 15% de la population mondiale mais 88% des internautes ; l'Afrique est
donc en retard sur le plan de l'accès par rapport aux autres pays.
Les USA comptent plus de 50% d'internautes dans le
monde pour une population qui compte 5% de la population mondiale. La
situation a peu évoluée depuis.
Ainsi en Afrique le total des internautes a quasiment
stagné en 2002 : 1,041% dont près de 40% se concentrent en
Afrique du sud. Mais cette inexistence de l'Afrique sur le réseau et le
retard qu'elle a par rapport aux autres est intimement liée aux
problèmes d'infrastructures. Problèmes d'infrastructures qui se
rapportent soit au manque de moyens soit à la mauvaise volonté
politique des dirigeants. (PARAGRAPHE I) mais encore plus grave à
l'analphabétisme (PARAGRAPHE II)
PARAGRAPHE I : UN
VERITABLE PROBLEME D'INFRASTRUCTURES
L'obstacle majeur au développement des TIC (technologie
de l'information et de la communication) demeure l'absence ou la faiblesse des
infrastructures de télécommunications. Il est clair que la
réalité nous montre que l'Afrique est confrontée en ce qui
concerne les TIC à de véritables problèmes
d'infrastructures. Ces problèmes d'infrastructures concernent pour la
plupart des problèmes liés à l'équipement (A) et
ensuite des problèmes liés à l'accès même au
réseau par les populations(B).
A.LE MANQUE D'EQUIPEMENTS
NECESSAIRE ET APPROPRIE
Le fonctionnement d'internet, repose sur une infrastructure
téléphonique, en grande partie défaillante en Afrique. La
télé densité, définie comme le nombre de lignes
téléphoniques principales pour 100 habitants est inferieure
à 1[un minimum pour satisfaire les besoins élémentaires en
télécommunications] pour 25% des pays du Tiers-Monde (dont la
plupart en Afrique). Sur ce sujet le Président du Sénégal
Abdoulaye Wade caricaturait en disant :' « il y a plus de
lignes téléphoniques à Manhattan que dans toute l'Afrique
réunie ». A cette faible densité, s'ajoute la
médiocre qualité des communications et la concentration du
réseau de télécommunications dans les grands centres
urbains alors que les populations sont dans leur grande majorité
rurales. Les services offerts sont en général modestes et
techniquement contraints par des bandes passantes réduites.
Le manque de ressources financières et d'expertise
fait que la plupart des sites Africains se réduisent à des pages
statiques décrivant les activités de la structure qui les
gère. L'interactivité est souvent réduite au courrier
électronique.98(*)
Le problème de l'infrastructure demeure donc
l'obstacle majeur au développement des TIC et notamment d'internet sur
le continent. Aujourd'hui rares sont les foyers en Afrique qui
bénéficient non seulement du matériel informatif
approprié mais même d'une connexion internet pour s'informer et
s'ouvrir au monde. Seuls les cyberespaces en donne cette opportunité
quand on sait que tout le monde n'a pas forcement les moyens de se connecter
étant donné que les coûts dans la plupart des pays
Africains ne sont pas abordable. Cette question nous emmène à
réfléchir sur l'accessibilité aux TIC par les
populations(B)
B. UN ACCES DIFFICILE POUR
LES POPULATIONS.
L'accessibilité aux TIC et notamment à internet
par les populations se situe non seulement au niveau d'un manque
d'équipement approprié comme nous l'avons dit plus haut ;
Mais il peut aussi se situer au coût d'accès au réseau.
Ainsi, alors que les coûts d'accès aux TIC sont réellement
et de plus en plus décroissants dans les pays développés,
dans les PED (Pays en voie de développement) et notamment en Afrique,
l'insuffisance qualitative et quantitative des infrastructures rend les
coûts plus élevés. Concernant l'Internet, la connexion est
élevée pour la plupart des pays africains vu que les noeuds
Internet raccordés à des circuits internationaux situés en
Europe ou aux USA. Ce qui oblige les fournisseurs africains à acquitter
l'intégralité du coût de la connexion avec l'Europe ou les
USA ce qui renchérit donc les coûts.99(*)
Les Analystes s'entendent même à dire que
l'accès au TIC est d'abord subordonné au revenu. La cherté
du matériel informatique et le prix élevé des
communications excluent de fait de larges fractions des populations des pays du
Sud, celles-ci étant souvent engagées dans des opérations
de survie quotidienne. Toutes ces questions les obligent à
répondre d'abord à leurs besoins les plus pressants que sont
l'alimentation, le logement.
Mais au delà des questions d'infrastructures et de
coûts, un autre problème fondamental qui est récurrent dans
la plupart des pays du tiers-monde, est celui de l'analphabétisme
(PARAGRAPHE II).
PARAGRAPHE II : AU DELA DE
LA FRACTURE NUMERIQUE : UNE FRACTURE COGNITIVE
En Afrique au delà de toute considération et de
toute argumentation un problème majeur se pose : celui de la
fracture cognitive. Cette fracture cognitive se manifeste par un manque cruel
d'alphabétisation de la population.
Le problème de l'analphabétisme hormis les
problèmes d'accès aux TIC est un problème propre et
caractéristique des pays sous-développés. En effet en
occident, si le problème d'accès aux TIC ne se pose pas tellement
c'est d'abord grâce aux importantes infrastructures, mais aussi et
surtout grâce à une alphabétisation très
élevée des populations. En ce qui concerne
l'alphabétisation dans notre cas, le problème se situe à
un double niveau. Celui d'une alphabétisation normale(A) et celui d'une
alphabétisation numérique(B)
A.L'ALPHABETISATION
NORMALE : UN PREALABLE
Dans la plupart des pays sous-développés et
surtout en Afrique, l'alphabétisation est un enjeu, sinon un défi
à relever. Des études de L'Unesco (Organisation des nations unies
pour l'éducation la science et la culture) affirmait que malgré
des progrès notables, 14% des enfants en âge d'entrer
à l'école primaire ne sont toujours pas scolarisés dans
les pays en voie de développement. Dans ces pays,
l'analphabétisme touche environ le tiers des adultes ; ils
étaient plus de la moitié à ne savoir ni lire ni
écrire en 1970.
La politique d'alphabétisation est
conçue comme partie intégrante des programmes de
développement, tant il est évident que la diffusion du savoir est
une condition nécessaire du progrès économique, social
mais aussi politique. Le taux d'alphabétisation des adultes demeure
inférieur à 50 p. 100 dans les pays les moins
avancés : la pauvreté fait obstacle à
l'éducation, dont l'insuffisance freine le processus de
développement.100(*) En outre l'illettrisme des femmes est aussi un vrai
problème dans ces pays.
Un autre rapport de l'UNESCO montre bien que la femme que
ce soit dans les pays sous-développés comme dans les pays
développés est la plus touchée par l'illettrisme car, on
relègue très souvent la femme à un rôle de
ménagère or la femme est un lien très important dans le
processus de développement en Afrique.
Dans toutes les sociétés et surtout en
Afrique la Femme est au centre de la famille. Elle est la principale personne
qui éduque les enfants. Sa place est donc primordiale et son
alphabétisation est tout aussi importante. Un rapport de l'Unesco sur
le taux d'alphabétisation dans les pays en voie de développement
révèle bien que l'analphabétisme des femmes est plus
accentué que celui des hommes.
En Côte-d'Ivoire par exemple le taux
d'alphabétisation est de 53%, selon un rapport de l'UNESCO sur
l'alphabétisation en 2005. C'est Plus que la moyenne mais loin
d'être véritablement suffisant. Ce taux est approximativement
le même dans la plupart des pays subsahariens.
Tout ceci montre que l'alphabétisation des
populations reste encore une vraie préoccupation pour la plupart des
pays en Afrique. Car dans ceux-ci, même si les politiques semblent
bénéficier souvent de cette situation, (car un peuple
illettré est susceptible d'être facilement manipulable), la
question de l'alphabétisation reste au coeur des préoccupations
de tous les programmes de gouvernements, c'est aussi un vrai préalable
pour un accès aux TIC. Car, si on ne sait pas lire on ne peut pas
avoir accès aux TIC donc à internet.
Mais encore, si l'alphabétisation est un
préalable pour avoir accès aux TIC, l'alphabétisation
numérique en est un autre prealable non moins important. (B)
A. L'ALPHABETISATION
NUMERIQUE : UNE PRIORITE
La question de la fracture numérique est une question
aussi de fracture cognitive. La géographie mondiale des TIC suit en fait
les mêmes fractures, les mêmes inégalités de
développement entre le Nord et le Sud. Cela est d'autant plus
compréhensif que la maîtrise des TIC, la participation à
la société de l'information suppose de savoir lire et
écrire comme nous l'avons dit plus haut. Mais ce n'est pas tout. En plus
de savoir lire et écrire, il faut au minimum avoir une certaine
compétence élémentaire de l'outil informatique. Or,
l'illettrisme informatique se conjugue avec l'illettrisme général
dans la plupart des PED101(*).
Ainsi si l'accès à l'internet devient plus
abordable techniquement et économiquement, les problèmes d'usage
de cette technologie renvoient plus fondamentalement aux questions de la
scolarisation et d'éducation d'une part et plus encore de
compétence d'autre part. Pour A. David et D.Foray, la notion de
fracture numérique qui se distingue entre ceux qui accèdent au
réseau et ceux qui n'y accèdent pas est trompeuse. Elle laisse
croire qu'un accès libre au réseau et un terminal installé
dans chaque foyer résoudraient beaucoup de problèmes liés
à l'acquisition des connaissances. Ils insistent sur cette distinction
entre information et connaissance et conclut que le véritable
problème n'est pas forcement l'information mais bien la connaissance en
tant que capacité cognitive si difficile à reproduire.
L'activité de connaissance est une activité
d'acquisition par apprentissage et les TIC par elles mêmes n'en
permettent pas d'en faire l'économie ou d'en raccourcir les
délais.102(*) La
question donc d'alphabétisation numérique est donc un
préalable à la connaissance des TIC. Car comme on le sait
aujourd'hui les pays africains manquent d'énormes moyens techniques
pour répondre aux besoins d'alphabétisation. Car pour la plupart
de ces pays, la priorité n'est pas d'abord les nouvelles technologies
mais la résolution des problèmes qu'ils trouvent plus
récurrents c'est-à-dire la lutte contre la pauvreté, le
chômage la délinquance, etc.... la plupart du temps les personnes
qui arrivent à avoir accès à l'informatique sont d'un
niveau de vie plus aisé et ont donc les moyens de
s'alphabétiser. Mais la plupart de la population étant rurale et
n'ayant pas accès non seulement à l'éducation normale,
n'a pas aussi les moyens d'avoir accès à l'outil informatique
pour s'éduquer. C'est ainsi un vrai problème que de
s'éduquer aux nouvelles technologies, ce qui reste un vrai défi
pour les Etats Africains qui n'ont généralement pas de
volonté politique véritable dans ce domaine. Cependant, les
problèmes de la fracture numérique ne sont pas forcement le fait
de l'accès ou du manque d'équipements.
La plupart des régimes Africains désireux de
conserver le pouvoir en abuse, exercent des contrôles excessifs et
assujettissent illégalement les populations. Cela pose donc le
problème de la liberté d'internet et plus largement des
médias en Afrique (SECTION II).
SECTION II : LES PROBLEMES
LIES A LA LIBERTE DES MEDIAS DANS LES PED.
La liberté des médias est une question cruciale
dans toutes les sociétés actuelles. Cette question est encore
plus importante en Afriques car les pays africains nouvellement
indépendants, ont encore des institutions faibles qui ne
répondent pas véritablement aux critères
démocratiques. Cela est d'autant plus vrai que la plupart des
régimes politiques africains sont encore préoccupés par
la lutte pour la conservation du pouvoir plutôt que de
l'évolution de la démocratie et de ses institutions. Il suffit
pour s'en rendre compte d'analyser l'histoire politique des pays Africains, une
histoire parsemée de crises de guerres, de luttes violentes pour
l'acquisition et la conservation par tous les moyens du pouvoir.
Toute cette situation n'a eu pour effet que d'emmener
les régimes politique à se renfermer sur eux-mêmes,
omettant ce qui est fondamental pour les populations :
l'amélioration de leur condition de vie.
Dans le cas des médias, considérés
comme le « quatrième pouvoir » après les
pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, il est
fréquent de le voir manipuler par certaines autorités à
des fins politiques. Cette situation emmène à une subordination
des médias au pouvoir politique ; c'est-à-dire à un
contrôle de l'information (PARAGRAPHE I). Dans le cas des nouvelles
technologies comme internet qui apparaissent comme de nouveaux
médias, le contrôle de l'information est une véritable
entrave à leur développement. Car si certains régimes
africains vont jusqu'à contrôler internet, c'est qu'internet
constitue une véritable menace pour leur survie (PARAGRAPHE II)
PARAGRAPHE I : LE CONTROLE
DE L'INFORMATION PAR CERTAINS REGIMES
Dans nos pays africains, le pouvoir politique contrôle
politiquement les médias. Le pouvoir politique intervient de
différentes manières dans le contrôle des médias.
La plupart du temps ce contrôle politique se manifeste par : des
interdictions de publication des journaux, la censure de l'information, la
nomination des dirigeants de chaînes publiques, la manipulation des
journalistes, la tutelle des moyens d'information publics assurée par
le ministère de l'information.103(*) Ce contrôle semble inapproprié car la
plupart des pays africains se trouvant dans des situations de
sous-développement, l'information devrait être abondante et libre
pour permettre aux citoyens d'avoir un esprit critique bien aiguisé afin
d'aider à corriger les tares de la gouvernance publique. Or la plupart
du temps, les excuses trouvées sont relatives à une
pseudo-stabilité des régimes pour un développement plus
axé sur les besoins pratique de la population. Cependant ceux-ci
omettent très souvent que la liberté des médias est un
facteur du développement car elle favorise l'esprit d'ouverture. En ce
qui concerne internet et les nouvelles technologies, ceux-ci s'inscrivant dans
la mouvance des médias, ils sont aussi l'objet d'une surveillance de la
part de ces régimes. Ces situations très dangereuses ont des
conséquences désastreuses et ont tendance à créer
de véritables dangers non seulement pour la liberté
d'expression(A) mais constituent aussi un véritable danger pour une
information fiable et objective(B).
C'est exactement l'analyse que fait Mabom MABOU Docteur
en science de l'information et de la communication (Université de Paris
IV) dans son article intitulé : « Medias de
masse et paradoxes du contrôle de l'information en
Afrique »104(*) lorsqu'il affirme « qu'en Afrique
comme ailleurs, les hommes politiques ont toujours considéré les
médias comme un outil indispensable de gouvernement ».
A.UN FREIN POUR LA LIBERTE
D'EXPRESSION
Dans les pays en voie de développement et plus
précisément dans le cas du continent Africains, les moyens de
contrôle des pouvoirs publics sont excessifs. La plupart du temps ceux-ci
utilisent les médias comme couverture pour promouvoir leur politique,
rien de plus anormal jusque là.
Ce qui semble plutôt anormal, c'est qu'au nom de
l'ordre, ils utilisent les médias et par la suite ne permettent pas des
idées contradictoires. Ces pratiques sont courantes. Cela se voit
surtout par la propagande. La propagande se définit comme étant
la diffusion autoritaire d'une information unilatérale susceptible de
transformer radicalement et rapidement les représentations politiques
des individus. Entendue dans ce sens, la propagande tourne lorsque les
médias s'apprêtent à un triple rôle :
-en légitimant l'ordre établi
-en construisant des ennemis (réels ou supposés
ou imaginaires) ;
-en créant l'apparence d'une opinion unanime.
Ainsi par la propagande, le pouvoir politique utilise les
médias comme moyens d'assujettissement des populations. Cela constitue
un véritables danger en ce sens que l'information dans ces cas n'est pas
diversifiée, les populations n'ont pas les moyens d'avoir une
information contradictoire pour se faire une idée juste de leur
régime afin de prendre des décisions importantes lors des
élections. Cette stratégie est bien ficelée car elle a
pour objectif de s'approprier continuellement le pouvoir en maintenant la
population dans une dépendance intellectuelle. Il suffit pour s'en
rendre compte de voir comment dans la plupart des pays africains, les
médias restent encore la propriété de l'Etat. Car
jusqu'à, certains pays ont pour seule et unique chaînes, des
chaînes d'Etat au service très souvent des régimes
politiques. Il est très rare de voir certains régimes
désireux de libéraliser ce secteur au risque de soi-disant mettre
leur pouvoir en danger.
En parlant d'élections, il est fort regrettable
de constater que lors des campagnes électorales le pouvoir politique
utilise les médias pour soigner son image au détriment de ses
adversaires dont-il salit l'image par tous les moyens. Cette situation
à tendance à créer un sentiment de terreur dans la
population qui ne peut pas véritablement manifester son opinion.
Cette population est alors dans sa majorité
emmenée à voter souvent sous la contrainte le régime en
place. Cela a été le cas pendant près de 21 ans en
Tunisie sous le régime Ben Ali qui avait verrouillé les
médias à son compte ne permettant aucune idée
contradictoire venant d'éventuels opposants car l'opposition
elle-même avait été muselée. Les journaux et la
population étaient constamment surveillés par la police. Dans
cette atmosphère il est impossible de s'exprimer librement. C'est ainsi
que lors des élections, des scores « fleuves » de
98% souvent étaient réalisés. Mais ces scores
révélaient bien la vraie nature du régime qui
vraisemblablement utilisait la peur contre les populations. La Preuve de ce
lavage de cerveau fait à la population et la présence constante
dans les rue de Tunis de poster géant vantant les mérites de Ben
Ali et de son régime. L'exemple de la Tunisie est un exemple parmi tant
d'autres en Afrique ou le contrôle des medias est un véritable
frein pour la liberté d'expression mais aussi pour une information
objective et plurielle(B)
B. DANGER POUR UNE
INFORMATION OBJECTIVE ET PLURIELLE.
Il est clair que le contrôle des médias par les
pouvoirs politique est un véritable danger pour une information
objective et plurielle. Car dans la plupart des cas, les pouvoirs politiques
qui contrôlent les médias ont tendance à dicter leur
volonté ou à leur dire ce qui doit paraître dans les
différents médias.
Ceci dit, ils ne permettent pas non plus qu'une
information contradictoire vienne mettre en doute leur politique ou leur image.
C'est dans cet objectif que la plupart des médias d'opposition (s'il en
existe) qui ne vont pas dans la droite ligne des médias gouvernementaux
ou critiquent un peu trop le régime en place sont tout simplement mis
à l' écart, parce qu'ils dérangent. C'est pour cela qu'il
est fréquent de voir dans la plupart de ces régimes, des
journalistes emprisonnés pour avoir critiqué le régime.
Ce genre de situation a des conséquences
gravissimes pour la pluralité de l'information, mais surtout pour
l'objectivité de l'information.
De plus, elle a tendance à mettre la
société dans une situation d'instabilité et de
révolte permanente la mettant en péril. Les exemples les plus
marquants et les plus récents sont ceux de la Tunisie, de L'Egypte et
de la Libye (a quelques considérations près). Pendant longtemps,
ces régimes dits fort ont usé de la force et des médias
pour assujettir le peuple.
Aujourd'hui nous assistons à de véritables
révolutions dans ces pays en partie dues au fait que les populations
ont longtemps subi la force et la répression de ces régimes
à la limite dictatoriaux. Mais il ya encore en Afrique d'autres
régimes qui continuent et cela sous le couvert de la démocratie
à contrôler les médias.
En Afrique par exemple, en ce qui concerne les
autorités de régulation des télécommunications, sur
plus de 50 pays seuls 3 que sont Le Sénégal, la Tunisie, et le
Burkina Faso ont leurs autorités indépendantes. Et encore cela
reste à vérifier car, peu de pays Africains confèrent une
véritable indépendance statutaire au régulateur. Ceux-ci
demeurant en effet toujours sous le contrôle plus ou moins marqué
de l'Etat ainsi que le révèle l'étude des
législations.105(*)
Cela montre comment la plupart des régimes africains
tentent absolument d'avoir la main mise sur la communication. Cette
situation est quelque peu inquiétante quand on regarde le retard
important de ce continent non seulement sur le plan économique, mais
aussi sur le plan technologique.
Or il est clair que la place des autorités de
régulation reste déterminante (si elles sont
indépendantes), car elles favorisent la concurrence et les
investissements privés. Elles favorisent la stabilité dans le
domaine de la télécommunication. A ce titre, elles devraient
êtres libres pour favoriser une information plurielle et concurrentielle
dans les règles de l'art. Internet dans cette situation s'il est
perçu comme un moyen de communication, est marginalisé par
certains régimes Africains pendant que d'autres le perçoivent
comme une source de dangers. (PARAGRAPHE II).
PARAGRAPHE II : INTERNET
DANS LES PAYS AFRICAINS, ENTRE MENACES ET MARGINALISATION.
Avant l'avènement des nouvelles technologies, les
médias de masses avaient toujours été
considérés comme tels en Afrique c'est-à-dire
marginalisés. S'ils ne constituaient pas de véritables menaces ce
qui est plus courants, ils sont l'objet de marginalisation de la part des
pouvoirs politique. Il suffit pour s'en rendre compte de voir le peu
d'investissement dont fait l'objet ces médias. Manque de
moyens (pas très sûr) ou manque de volonté politique?
Or depuis l'avènement des nouvelles technologies, ces sentiments des
pouvoirs politiques envers les médias sont devenus encore plus
exacerbés.
Le cas des pays du Maghreb en matière de
manipulation des médias est atypique en Afrique. Il est vrai qu'il
existe d'autres cas de pays même en Afrique noire, mais celui des pays du
Maghreb est tout aussi intéressant ; d'autant plus que depuis
quelques mois se déroule des « révolutions »
dans ces pays. Tous ces évènements ont pour avantage de faire
ressortir la vraie nature des medias dans ces pays. Pour les pays d'Afrique
noire moins avancées en matière de nouvelles technologies, la
question se pose sous un autre angle, celui de la marginalisation des
nouvelles technologies de l'information. Il serait donc intéressant
d'analyser le cas des pays du Maghreb généralement plus
avancés en matière de société de l'information (A)
et ensuite celui des pays de l'Afrique noire(B) généralement
moins avancés dans ce domaine.
A. LE CAS DES PAYS DU
MAGHREB
Depuis les années 90, l'internet au Maghreb, suit une
courbe ascendante réelle. Cette évolution prometteuse a pu ainsi
nourrir les espoirs d'une plus grande libéralisation politique et
culturelle. L'Internet est effectivement porteur de virtualités
politique et culturelle. L'Internet est effectivement porteur de
virtualités politiques et de libertés réelles... Ce que
Vedel, Thierry appelle potentialités de l'internet pour la
démocratie106(*).
Or pour que l'internet devienne cet outil de progrès dans le
fonctionnement démocratique des sociétés, il doit
lui-même être démocratisé en termes d'accès,
de contenus et de libertés. Et plutôt que l'entrée du
Maghreb dans une « hypothétique société
de l'information »107(*)Nous nous interrogeons sur la
pénétration de l'internet et de son développement dans
cette région. Ou comment l'accès à cet outil, qui a connu
un véritable boom durant ces dernières années, tend
à se ralentir en raison de problèmes socio-économique et
institutionnels propres aux Etats de la région.
Comme le souligne le PNUD, dans son rapport sur le
développement humain dans le monde arabe en 2002, « la
région arabe enregistre le plus faible taux en matière de
liberté d'expression et de responsabilité politique de toutes
les régions du monde ».108(*)
Et cette question de liberté n'est pas due
aux lois en vigueur, mais a leur violation, à l'omniprésence de
la répression, à des pratiques incontrôlées,
à l'hégémonie de la censure. Le Maghreb, partie
intégrante du monde arabe au niveau de l'étude
précipitée ne déroge pas à ce constat. L'image que
l'on retient de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie, au delà des
formes politiques spécifiques, est celles de pays autoritaires
incapables de mener à leurs termes les transitions démocratiques
initiées vers la fin des années 1980. Dans les trois pays ont
été mises en place des démocraties formelles sans
véritables droits pour les citoyens.
La participation aux sphères publiques et
politiques est limitée à quelques couches citadines
privilégiées. La presse est régulièrement
harcelée voire muselée et l'appareil judiciaire semble peu
crédible. L'opposition est sans moyen et souvent de façade. Les
élections sont manipulées par des appareils politiques et/ou de
sécurité qui ont la haute main sur les destinées
économiques et politiques du pays et qui empêchent toute
alternance au pouvoir en place. C'est dans toute cette atmosphère
qu'internet qui se présente comme l'outil communicationnel de l'avenir
est vu comme un véritable danger pour ces pays autoritaristes. L'exemple
de la Tunisie est assez marquant.
En effet sous le régime Ben Ali, l'Etat avait mis
sur pied un dispositif de contrôle législatif et administratif
ainsi qu'un ensemble de structures spécifiques particulièrement
contraignantes. Au centre de ce dispositif, qui s'appui sur le décret du
14 mars 1997 relatif aux services de la valeur ajoutée des
télécommunications organise et encadre la diffusion de
l'internet. Le décret suscité établit le régime
juridique d'exploitation de ce service, fixe le statut des FAI, la
procédure de leur autorisation et le rapport avec les clients. La liste
nominative de tous les abonnés doit être communiquée
à l'ATI au début de chaque mois (art 5,6et 8).
La volonté de surveillance des contenus circulant
sur le Net est permanente en application du code de la presse lui-même
particulièrement répressif. Toutes ces mesures ont pour but
évidemment d'avoir la main mise sur internet qui s'est
révélée plus tard lors de la chute du régime Ben
Ali comme une clé de la révolution Tunisienne. Les régimes
du Maghreb sont des régimes très autoritaires et très
récalcitrants aux medias dans leur ensemble et tout
particulièrement à internet. Mais qu'en est-il pour les pays de
l'Afrique subsaharienne ? (B)
B.LE CAS DES PAYS
SUBSAHERIENS.
Dans le cas des pays subsahariens, la problématique
d'une société numérique est plus une question de moyens et
de nécessité plutôt qu'une question de menace comme c'est
le cas dans les pays du Maghreb.
En Effet plus lente que dans les pays du Maghreb le
développement d'une société de l'information n'est
quasiment pas la priorité des ses différents pays, le plus
souvent préoccupés à régler des problèmes de
premières nécessité tels que l'éducation, la
santé, l'alimentation, le règlement des conflits, etc..Mais, il
n'est nul question d'excuser cet état de fait. La plupart du temps les
politiques de développement marginalisent les questions liées au
développement des NTIC et des sociétés de l'information.
Cependant il est clair que si certains leaders africains tels que Senghor,
Houphouët Boigny, Nkrumah ou Kenyata ont tenté d'introduire les
nouvelles technologies, cette volonté diffère selon l'ouverture
des dirigeants aux innovations technologiques ou leurs craintes de ne pouvoir
contrôler de nouveaux moyens.109(*)
Certes les moyens financiers et matériels manquent
cruellement. Mais la plupart du temps, les dirigeants ont un manque de vision
et une lisibilité assez floue de leur politique de développement
d'une société numérique. Aujourd'hui en Afrique de l'ouest
rare sont les pays qui sont réellement avances sur le plan
technologique.
Parmi ces rares pays l'on peut citer le
Sénégal qui a force d'effort a su se propulser en avant en ce
qui concerne les NTIC. En Côte-D'ivoire bien que n'étant pas aussi
avancée que le Sénégal, le boom de l'internet n'est
véritablement apparu qu'avec celui de la téléphonie mobile
autour des années 2000. Or ce boom de l'internet n'est pas continu et
constant. Cela est d'abord du au coût excessif que cela représente
pour les familles.
Un autre constat est qu'il ya très peu (sinon
même pas) d'organisations en Côte-d'Ivoire, qui fait
réellement la promotion d'une société de l'information
pour inciter les décideurs et les operateurs économiques à
investir dans ce domaine. Seul Akendewa110(*) une ONG née il ya a peu près 3ans
essai de mobiliser les amateurs et les professionnels autour d'une
passion : le web, pour pousser la société à
réagir et a s'intéresser aux TIC.
Il est clair donc que dans la plupart des pays
subsahariens, il existe une véritable marginalisation de TIC et de la
société de l'information. Aucun programme visant à faire
la promotion d'une société de l'information n'est mis en place.
Aucun programme en rapport avec l'éducation numérique n'a
vraiment été mis en place et si c'est le cas, cela n'a jamais
été véritablement appliqué. Or il est clair qu'il
est impossible aujourd'hui de parler de développement sans prendre en
compte les TIC qui sont dorénavant des piliers de toute action pour
le développement dans quelque domaine que ce soit.
Ceci dit la société civile devrait aussi
prendre ses responsabilités, car elle est véritablement inerte en
ce qui concerne le développement des nouvelles technologies. Son
implication ainsi que son action peuvent faire bouger les choses au niveau des
décideurs et même emmener les investisseurs à investir dans
ce domaine prometteur que sont les TIC et plus particulièrement le
développement d'internet comme vecteur de développement.
CONCLUSION
A la fin de notre étude, il convient de relever
qu'à l'ère d'un monde nouveau, dominé par des instruments
de communication nouveaux, la démocratie système politique de
choix ne peut elle-même rester indifférente. Elle ne le peut pas
d'autant plus que son fonctionnement et son évolution les lui impose.
En effet depuis sa création dans les
premières cités grecques, la démocratie n'a cessé
d'évoluer et de s'adapter aux besoins du temps. A l'ère des
nouvelles technologies, et à l'instar d'un monde devenu un
véritable village planétaire, la démocratie a certainement
dû s'adapter à cette atmosphère universelle qui tend
à tout globaliser. Au nombre de ces technologies
révolutionnaires, la plus révolutionnaire d'entre elle est
Internet.
Considérée comme la révolution
technologique du XX et XXI ème siècle, elle a apporté
à la démocratie un caractère nouveau. Mais comment ?
Notre étude a donc consisté à montrer comment Internet
réussi à donner à la démocratie un espoir
d'idéale démocratique où chaque citoyen aura son mot
à dire dans toutes les grandes décisions. Car si le citoyen a
perdu au fil de l'évolution du système son droit d'intervenir
dans la société pour changer les choses, les nouvelles
technologies à travers Internet viennent donner l'espoir d'un retour
à une démocratie directe et participative. Une démocratie
où les citoyens seraient véritablement maîtres de leur
propre destin et où les corps intermédiaires seraient minimes
voir court-circuiter. Car, que devient la démocratie si chaque citoyen
n'a pas la possibilité de s'exprimer ? Que devient la
démocratie si certains au nom de la
« représentation » dominent ou « parlent
pour d'autres» dans le but d'assouvir leur soif de pouvoir ou de
domination ? Que devient la démocratie si chaque citoyen n'est pas
au même niveau d'informations ? D'où la question d'un
accès libre et équitable a l'information pour tous. C'est
justement cet avantage qu'offre Internet à la démocratie. Elle
donne a chaque citoyen d'être au même niveau et de participer
équitablement au débat public. Elle permet aussi à ceux-ci
de faire peser leur avis dans la balance des décisions politique qui
engagent leur avenir.
Internet permet aussi à la démocratie, de
se réaliser encore plus pleinement dans le processus
démocratique. Les campagnes électorales dorénavant
trouvent, plus d'entrain avec les nouvelles technologies. Les campagnes
électorales en occident, notamment la dernière en date aux
Etats-Unis avec Barack Obama, en est la preuve. Les hommes politiques
deviennent plus proches de leurs concitoyens, ils sont plus attentifs en ce qui
concerne les questions que ceux-ci se posent quand à leur programme de
gouvernement. Ils se présentent en retour aux yeux de ceux-ci comme des
personnes humaines et non comme des héros comme veut nous faire croire
le plus souvent les medias classiques. De plus en plus d'hommes politiques
même Africains n'hésitent pas à utiliser ce nouvel outil
comme moyen de communication, ne restant pas indifférent à
l'impact que celui-ci pourrait avoir. Même dans la dernière
campagne électorale en Côte-d'Ivoire tous les candidats ou
presque, possédaient leur propre site internet, leur compte facebook,
etc.... c'est dire combien, même les dirigeants africains se rendent
compte eux aussi, du formidable outil qu'ils ont entre leurs mains. Internet
apporte donc, un nouveau souffle à l'esprit démocratique dans son
ensemble.
Cependant il ne faut pas omettre le fait que s'il est
vrai qu'Internet apporte d'énormes changements à l'esprit
démocratique, il a toutefois des limites qui sont de natures à
soulever des questions profondes.
En effet, en ce qui concerne sa nature, Internet
comporte si on peut le dire ainsi un caractère qui ternit quelque peu
« l'esprit démocratique ». Qu'en est-il ?
Sur Internet comme sur la plupart des nouvelles
technologiques, la présence physique n'est pas une
nécessité. Sur Internet, cette question est encore plus
importante d'autant plus qu'Internet constitue la plus grande plateforme de
débat virtuelle qu'ai jamais connu le monde. Mais ce débat est
marqué par l'anonymat. Très souvent, même si les
internautes ont tendances à découvrir
délibérément leur identité, la majorité se
cache derrière des pseudonymes et travestissent leur point de vue. A
cet égard, peut-on prétendre à la démocratie
lorsqu'on débat derrière de fausses identités ? Car
cela est aussi prétexte à des injures et à des actes peu
recommandables. A ce titre, ne peut-on pas dire que la démocratie
admet la transparence dans le débat ? n'admet-elle pas que les
personnes qui échangent leurs points de vue soient présentent
l'une devant l'autre, face à face ? La plupart du temps, cet
anonymat est facteur de violences verbales et n'est pas du tout en harmonie
avec l'esprit démocratique. Car le débat démocratique
c'est aussi le respect des idées de l'autre même si celles-ci ne
nous semblent pas cohérentes. Plusieurs études de sociologues, de
psychologues et de politologues ont révélé le
caractère quelque peu conflictuel et sectaire des espaces de
débat électronique, ceux-ci ne témoignant pas de cette
universalité d'opinions que voudrait traduire le réseau des
réseaux. C'est ainsi que l'on remarque que sur la plupart des forums
les débats sont tranchés et ne laissent pas la place à des
positions plus intermédiaires comme c'est le cas dans la
réalité.
Une autre préoccupation est la question de la
criminalité sur internet, car il faut le dire, Internet est aussi
utilisé à des fins criminelles, ce qui ne joue pas non plus
à son avantage.
Ensuite, si Internet a été une aubaine dans le
processus démocratique, ce n'est pas forcement le cas partout. Car le
vrai problème des nouvelles technologies comme Internet aujourd'hui
c'est leur accès, d'où la question de la fracture
numérique dans la plupart des pays du tiers monde dont les pays
africains où Internet n'est pas accessible à tous.
La question des infrastructures est cruciale, Mais
encore plus celle de l'alphabétisation des populations. A cela, il faut
ajouter la main mise des politiques sur les médias. Toutes ces
questions, montrent comment internet est non seulement une
réalité lointaine en Afrique, et comment des efforts cruciaux
doivent être consenties pour que les nouvelles technologies deviennent un
outil puissant pour la démocratisation et le développement des
pays africains. Car non comptant de ne pas être implanté en
Afrique, internet représente toutefois une vraie menace pour les
pouvoirs politiques qui y voient un moyen de contestation et de
déstabilisation de leur pouvoir.
C'est une raison pour ceux-ci d'assujettir les
médias à leur avantage. A ce titre, se pose la question cruciale
de la liberté des médias sur le continent ; et comme
internet est aussi un media il subi aussi le coup de cette censure des
pouvoirs. Et quand ce n'est pas la question de la liberté des
médias qui se pose, c'est celle de la marginalisation de ceux-ci. Car
rare sont les Etats Africains qui consacrent de vrais programmes au
développement des nouvelles technologies ne considérant pas
celles-ci comme des questions d'ordre prioritaire.
La question d'Internet par rapport à la
démocratie, ouvre la voie a d'autres questions comme celle de
l'influence des medias (car internet est un média) dans le processus
démocratique. Ou comment les médias peuvent être vecteur
de démocratie durable et de développement.
Néanmoins, il faut souligner que cette
étude d'Internet par rapport à la démocratie est une
question profonde non sans difficultés. Car dans celle-ci, si la
documentation est abondante, il a fallu beaucoup de prudence pour circonscrire
le sujet et lui donner une logique appropriée. En outre, la question
n'est pas très développée en Afrique, internet
étant une technologie nouvelle et en pleine croissance sur le continent.
Ensuite ces difficultés se sont faites quand il a fallu trouver des
textes juridiques qui régissent internet ou les TIC surtout
Côte-d'Ivoire ; Les pays occidentaux étant eux plus
avancés. La seule documentation que nous avons pu consulter se trouve
être la réglementation en matière de
télécoms en Côte-d'Ivoire qui date de 1995, celle-ci
n'étant pas adaptée à notre cas d'étude il n'y a
donc pas en Côte-d'Ivoire comme c'est le cas en France des cadres de
réglementation et d'encadrement des nouvelles technologies comme
internet. Or cette question mérite d'être étudiée
car internet prend de plus en plus de proportion dans nos pays et est
très souvent le lieu d'actes criminelles comme les arnaques entre autre,
et d'autres actes peu recommandable, d'où la question d'un encadrement
législatif préventif de cette nouvelle technologie car internet a
tendance à prendre des proportions considérables au fur et
à mesure que passe le temps. Il est donc clair que cette question
n'est pas véritablement prise au sérieux dans notre pays, il
faille donc que les autorités s'intéressent à celle-ci.
ANNEXES
COUVERTURE THEMATIQUE DE WIKIPEDIA EN ANGLAIS
JANVIER 2008
|
Améliorera le processus démocratique
|
Améliorera le contrôle sur les institutions
|
Améliorera le contrôle sur les institutions
|
Améliorera le contrôle sur les institutions
|
35%
|
16%
|
26%
|
Plutôt d'accord
|
38%
|
32%
|
52%
|
Plutôt en désaccord
|
15%
|
32%
|
12%
|
Tout à fait en désaccord
|
3%
|
9%
|
0%
|
Ne sais pas
|
10%
|
11%
|
10%
|
LA PERCEPTION DU ROLE D'INTERNET PAR DES DEPUTES
CANADIENS
SCHEMA DESCRIPTIF DE LA COMMUNICATION WEB D'OBAMA
ET Mc CAIN.
RAPPORT DE L'UNESCO SUR LE TAUX D'ALPHABETISATION DES
PED, 1995
TOTAL MONDIAL
|
605,60
|
AFRIQUE
|
6,31
|
ASIE/PACIFIQUE
|
187,24
|
EUROPE
|
190,91
|
MOYEN-ORIENT
|
5,12
|
CANADA ET USA
|
187,67
|
AMERIQUE LATINE
|
33,35
|
Unité : million
INTERNAUTES (SEPTEMBRE 2002)
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consulte le 15novembre 2010.
TABLE DES MATIERES
DEDICACES
I
REMERCIEMENTS
II
AVERTISSEMENT
III
SIGLES ET ABREVIATIONS
IV
INTRODUCTION
1
PREMIERE PARTIE: INTERNET UN OUTIL
AU
SERVICE
DE LA DEMOCRATIE
5
CHAPITRE I : INTERNET, UN RESEAU QUI
DEVELOPPE LES FONDEMENTS DE LA DEMOCRATIE
7
SECTION I: INTERNET, UNE PROMESSE DE
L'IDEAL
DEMOCRATIQUE
7
PARAGRAPHE I : LES BASES COMMUNES DE LA
DEMOCRATIE ET DE L'INTERNET
8
A. LA LIBERTE
D'EXPRESSION
9
B. LA PLURALITE DES OPINIONS.
12
PARAGRAPHE II : INTERNET, FACTEUR D'EGALITE
POPULAIRE
14
A.UNE EGALITE SANS
LIMITE.
15
B. INSTRUMENT D'UNE DEMOCRATIE DIRECTE
ET PARTICIPATIVE
17
SECTION II : LES SPECIFICITES DE
L'APPORT D'INTERNET AUX PRINCIPES BASICS DE LA DEMOCRATIE.
20
PARAGRAPHE I : L'ELECTRONISATION DU DEBAT
PUBLIC.
22
A.INTERNET SERT A RENFORCER LA
PARTICIPATION CITOYENNE
23
B.UNE PRISE EN
COMPTE DES ASPIRATIONS DU CITOYEN.
24
PARAGRAPHE II : LES MOYENS CONTEMPORAIN D'UN
PARTAGE DEMOCRATIQUE.
26
A. LES
`'BLOGS''.
27
B. LE CAS DES SITES CONTRIBUTIF :
WIKIPEDIA.
29
CHAPITRE II : INTERNET, UN OUTIL
POUR LES DEMOCRATIES OCCIDENTALES
32
SECTION I : UN OUTIL POUR LA PRATIQUE
POLITIQUE ET DEMOCRATIQUE
33
PARAGRAPHE I : UN ESPACE D'INTERACTION
POLITIQUE ET DEMOCRATIQUE.
34
A. UN INSTRUMENT
QUI RAPPROCHE L'ELU ET LE CITOYEN.
34
B.LA QUESTION DE LA
CYBERDEMOCRATIE.
37
PARAGRAPHE II : INTERNET, UN MEDIA QUI
TRANSCENDE LES MEDIAS CLASSIQUES.
39
A. LES MEDIAS
CLASSIQUES OU L'INFORMATION A SENS UNIQUE.
39
B. INTERNET, PLUS
QU'UN MEDIA, UN CONTENU DIVERSIFIE.
41
SECTION II : INTERNET, UN ATOUT
INDISPENSABLE POUR LES POLITIQUES.
43
PARAGRAPHE I : UN MOYEN DE MARKETING ET
DE COMMUNICATION POLITIQUE.
44
A.DE « L'HUMANISATION »
DE L'HOMME POLITIQUE.
45
B. UN MOYEN DE MOBILISATION
POLITIQUE
47
PARAGRAPHE II : UN ATOUT DETERMINANT DANS LES
OPERATIONS ELECTORALES
49
A.INTERNET, DETERMINANT DANS LA VICTOIRE
ELECTORALE DE BARACK OBAMA.
49
A. L'APPROPIATION D'INTERNET PAR LES
CITOYENS : LE CONCEPT DU « MY MEDIA »
52
DEUXIEME PARTIE : INTERNET, UN
INSTRUMENT LIMITE POUR L'EMERGENCE DE LA DEMOCRATIE
56
CHAPITRE I : LIMTES LIEES A SON
FONCTIONNEMENT : DANGERS ET AMBIGUITES DE LA « DEMOCRATIE
ELECTRONIQUE ».
58
SECTION I : L'ANONYMAT ET SECTARISME
DEUX QUESTIONS MAJEURS SUR L'INERNTET.
59
PARAGRAPHE I : PROPENSION AU SECTARISME DES
DEBATS
59
SUR INTERNET
60
A. DES DEBATS TRES SECTAIRES ET TRES
PARTISANS.
60
B. LES ESPACES DE DISCUSSION : DES
ESPACES CONFLICTUELS
63
PARAGRAPHE II : INTERNET, UN VRAI MODELE
D'ANONYMAT.
65
A. LES IDENTITES
FICTIVES, L'EXPRESSION D'UNE VERITABLE MEFIANCE.
66
B.PEUT-ON FONDER LA DEMOCRATIE SUR INTERNET
SUR L'ANONYMAT ?
68
SECTION II : INTERNET UNE MENACE POUR
LES SOCIETES DEMOCRATIQUES.
70
PARAGRAPHE I : UTILISATION ANTI-DEMOCRATIQUE
D'INTERNET
71
A.LA CYBERCRIMINALITE ET LES ATTEINTES AUX
PERSONNES
72
B.LA CYBERCRIMINALITE ET LES ATTEINTES
AU
73
PATRIMOINE DES PERSONNES.
73
PARAGRAPHE II : INTERNET ET LES DERIVES
SECURITAIRES.
75
A.LA SURVEILLANCE INSTITUTIONNELLE UNE
VERITABLE
75
MENACE POUR INTERNET.
75
B.LE RISQUE D'UN TRACAGE DES
INTERNAUTES.
77
CHAPITRE II : INTERNET ET LA
FRACTURE
79
NUMERIQUE.
79
SECTION I : LES PROBLEMES LIES A
L'ACCES AU RESEAU.
80
PARAGRAPHE I : UN VERITABLE PROBLEME
D'INFRASTRUCTURES
81
A.LE MANQUE D'EQUIPEMENTS NECESSAIRE ET
APPROPRIE
81
B. UN ACCES DIFFICILE POUR LES
POPULATIONS.
82
PARAGRAPHE II : AU DELA DE LA FRACTURE
NUMERIQUE : UNE FRACTURE COGNITIVE
83
A.L'ALPHABETISATION NORMALE : UN
PREALABLE
84
A.
L'ALPHABETISATION NUMERIQUE : UNE PRIORITE
85
SECTION II : LES PROBLEMES LIES A LA
LIBERTE DES MEDIAS DANS LES PED.
87
PARAGRAPHE I : LE CONTROLE DE L'INFORMATION
PAR CERTAINS REGIMES
88
A.UN FREIN POUR LA LIBERTE
D'EXPRESSION
89
B. DANGER POUR UNE INFORMATION OBJECTIVE ET
PLURIELLE.
91
PARAGRAPHE II : INTERNET DANS LES PAYS
AFRICAINS, ENTRE MENACES ET MARGINALISATION.
93
A. LE CAS DES PAYS
DU MAGHREB
94
B.LE CAS DES PAYS
SUBSAHERIENS.
96
CONCLUSION GENERALE
99
BIBLIOGRAPHIE.
104
I.OUVRAGES GENERAUX
104
II.OUVRAGES SPECIALISES
106
III.THESE
107
V. WEBOGRAPHIE
110
ANNEXES
111
* 1 Homme politique
britannique (1874-1965), Premier ministre du Royaume-Uni (1940-1945,
1951-1955).Chef du gouvernement pendant la Seconde Guerre
mondiale, Winston Churchill a été l'un des principaux artisans de
la résistance du Royaume-Uni et des Alliés contre l'Axe.
* 2 World Internet Usage
Statistics News and Population Stats (http:/ / www. internetworldstats. com/
stats. htm)
* 3 Sylla(L),
« Existe-t-il un modèle universel de
démocratie ? »Les Editions du CERAP, Abidjan
2006p16
* 4 Idem p16
* 5
Loveluck(B), « Internet vers la démocratie radicale
? », revue Le débat, numéro 151
septembre-octobre 2008
* 6Cf.
Burdeau(G), « La démocratie », Ed du
Seuil, Paris 1956.p15
* 7 Cf. Kelsen(H),
« La démocratie : sa nature, sa
valeur », Ed Dalloz, Paris 2004 page 1
* 8
Dahmani(A),Do-Nascimento(J),Ledjou(J-M),Gabas(J-J), « La
Démocratie à l'épreuve de la société
numérique », Ed Karthala, Paris 2007, 375p
* 9 Rheingold, (H), The
Virtual Community. Homesteading on the Electronic Frontier, Ed Harper
Perennial, New York, 1994
* 10 Philosophe et sociologue
allemande ne en 1929 qui propose une philosophie de la communication qui repose
sur l'analyse des processus d'individualisation et de socialisation qui
transforment le comportement animal de l'homme. Cette réorganisation
s'effectue dans les structures de l'intersubjectivité née de
langage
* 11 Leleux(C)
« La démocratie moderne, les grandes
théories », Ed du cerf, Paris 1997p293
* 12 Al Gore, Remarks at
International Telecommunications Union, Buenos Aires, March 21, 1994,
http://www.goelzer.net/telecom/al-gore.html
* 13
Dahmani(A),Do-Nascimento(J),Ledjou(J-M),Gabas(J-J), « La
Démocratie a l'épreuve de la société
numérique », Ed Karthala, Paris 2007p265
* 14 Système
informatique dans lequel les internautes ont la possibilité de modifier
le contenu des sites, l'exemple du site contributif wikipedia.
* 15 Vedel(T) ,
Internet(citoyenneté et démocratie), Encyclopédie
Universalis. Ed 2009
* 16 Professeur
Américain, spécialiste des questions des nouvelles
technologies
* 17 Loveluck(B),
« internet vers la démocratie radicale
? »,Revue Le débat numéro 151
septembre-octobre 2008p151
* 18 Loveluck(B),
« internet vers la démocratie radicale ? »,
Le Débat numéro 151 septembre-octobre2008p151
* 19 Forme
d'encyclopédie libre et participative sur internet.
www.wikipedia.org
* 20
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Ed du Seuil, et la république des idées, Paris 2010, p78-79
* 21 Rancière(J)
« La mésentente. Politique et philosophique » ,Ed
Galilée, Paris 1995.
* 22 Sorte de pirates de
données informatiques.
* 23 Levy(S),
«Hackers. Heroes of the computers revolution», Ed Dell
Book, New York, P 43
* 24 Théorie selon
laquelle la démocratie doit être conçue comme un processus
de sélection du personnel politique et un système de
décision qui confine les citoyens à la marge des décisions
politiques. Pour les tenants de cette théorie, la démocratie
conçue comme le pouvoir du peuple est irréaliste.
* 25 Politologue
français travaillant dans le domaine de la pensée politique
* 26 Nietzsche,
Friedrich (1844-1900), Célèbre philosophe allemand, qui
formula une critique radicale de la pensée occidentale et de la morale
chrétienne.
.
* 27 Loveluck(B), internet
vers la démocratie radicale ?, Le Débat numéro
151 septembre-octobre2008 p152
* 28 Dahmani(A),
Do-Nascimento(J), Ledjou (J-M), Gabas (J-J), « La
Démocratie à l'épreuve de la société
numérique », Ed Karthala, Paris 2007, p150
* 29 idem
* 30 Callon (M). Lascoumes (P),
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la démocratie technique, Ed du Seuil, Paris 2001.
* 31 Reich(R), «the
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* 32 Farmer(D), «The
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,Ed du Seuil, et la république des idées, Paris 2010 p84
* 34 Monnoyer-Smith (L),
«être créatif sous la contrainte. Une analyse des formes
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* 35
Cardon(D), « La démocratie internet »
,Ed du Seuil, et la république des idées, Paris 2010,p70
* 36 Idem,
* 37 ibidem
* 38 Allard
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l'âge de l'expressivisme digital », sens Public,
numéro 7-8, 2008, p105-126.
* 39 Castells (M),
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et suiv.
* 40
Dahmani(A),Do-Nascimento(J),Ledjou(J-M),Gabas(J-J), « La
Démocratie à l'épreuve de la société
numérique », Ed Karthala, Paris 2007, p 152
* 41 Forme
d'encyclopédie libre et participative sur internet.
www.wikipedia.org
* 42 Vandendorpe(C),
»Internet, le media ultime »revue le Débat
numéro 139p136
* 43 Vandendorpe(C),
»Internet, le media ultime »revue le Débat
numéro p137
* 44 Internautes ou simples
citoyens improvisé en informateur ou en reporters
* 45 Jeune Ivoirien ayant
remporte le prix de Meilleur blogueur Francophone par la
Deutsche
Welle lors des
Bobs (coupe du
monde des blogs) en Allemagne Et le Prix Spécial du meilleur
Blog de Journaliste d'Afrique de l'Ouest par l'Institut
Panos Afrique de l'Ouest, lors du Concours
Waxal à
Dakar au
Sénégal.
* 46 Célèbre
Journaliste Camerounais ancien Journaliste au Journal français
`'le monde'' et actuel rédacteur en chef du quotidien `'Le
nouveau courrier'' en Côte-D'ivoire
* 47 Agostinelli(S),les
nouveaux outils de communication des savoirs, Ed l'Harmattan, Paris
2003
* 48
Dahmani(A),Do-Nascimento(J),Ledjou(J-M),Gabas(J-J),''La Démocratie a
l'épreuve de la société numérique'', Ed
Karthala, Paris 2007,p231.
* 49
Système
de gestion de contenu de
site web qui permet la
modification du contenu par l'intermédiaire d'un
navigateur web.
* 50 Célèbre
homme d'affaire américain.
* 51 Atelier des medias,
« web et democratie », émission de la radio
Rfi (radio France internationale)
* 52 La
cyberdémocratie est un concept basé sur
l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC),
comme l'Internet, afin d'améliorer le processus démocratique
(notamment le vote) au sein d'un pays ayant adopté le système
démocratique.
* 53 Monière(D),
« L'internet et la démocratie », Editions
Monière et Wollanks Editeurs, Paris
* 54 Rosanvallon
(Pierre),»la contre-démocratie, la politique a l'âge de
la défiance'', Ed du Seuil, Paris 2006,p 75
* 55 Idem.,p 23
* 56 Technologies de
l'information et de la communication
* 57 Electronic Voting in
Switzerland (http:/ / web. archive. org/ web/ 20070212194901/ http:/ / www.
swissworld. org/ dvd_rom/ eng/
* 58 http:/ / www.
metagovernment. org
* 59 Loveluck(B), internet vers
la démocratie radicale ?, Le Débat numéro 151
septembre-octobre2008 p160
* 60 Idem, p157.
* 61 Charon(J-M),
«L'Etat des medias'',Ed La
découverte'' /Mediaspouvoirs/CFPS, Paris1991, p257
* 62 idem,p193-194
* 63 FLICHY(P),
Internet, un outil de la démocratie ?, laviedesidees.fr, 14
janvier 2008,p7
* 64 Idem,
* 65 Microsoft ® Encarta
® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits
réservés
* 66 Vandendorpe(C) ,
«Internet, le media ultime» , revue le débat
numéro 139p136
* 67 La technologie RSS
désigne un format XML de métadonnées sous-jacentes
à une page web, qui permet à toute personne
intéressée d'être immédiatement notifiée lors
d'une modification faite à celle-ci. RSS est un acronyme initialement de
« Rich Site Summary », mais souvent
interprété comme signifiant « Real Simple
Syndication » ou distribution à une liste de souscripteurs.
* 68 Serfaty(V)
« l'internet en politique, des Etats-Unis a
l'Europe », Ed PUS (presse universitaire de Strasbourg)
* 69
Cardon(D), « La démocratie internet ,promesses et
limites », Ed du Seuil, et la république des
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* 70
Blog.mondediplo.net/2008-04-21.barackobama.candidat-des-reseaux-sociaux,
consultée le 15novembre 2010
* 71
Blog.mondediplo.net/2008-04-21.barackobama.candidat-des-reseaux-sociaux,
consultée le 15novembre 2010
* 72 idem
* 73 FLICHY(P),
« Internet, un outil de la démocratie
? », laviedesidees.fr, 14 janvier 2008 p13-14
* 74
Blog.mondediplo.net/2008-04-21.barackobama.candidat-des-reseaux-sociaux,consulte
le 15novembre 2010
* 75 Chris Anderson, La
Longue Traîne, la nouvelle économie est là! Village
Mondial, Pearson, Paris 2007
* 76 Cardon(D),
« La démocratie internet, promesses et
limites », Ed du Seuil, et la république des
idées, Paris 2010
* 77 Mark Poster, «
Cyberdemocracy : The Internet and the Public Sphere », in David
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* 78 Wilhelm, (G), (A)
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* 79 Richard Davis, The Web
of Politics: The Internet's Impact on the American Political System, Ed
Oxford University Press, New York et Londres 1999, p. 150.
* 80 Tirée de Serge
Proulx et Michel Sénécal, «L'interactivité
technique, simulacre d'interaction et de démocratie?»
Technologie de l'information et société, vol. 7, no 2,
1995, p. 242.
* 81 FLICHY(P),
Internet, un outil de la démocratie ?,
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* 82 William H. Dutton,
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fora», Media, Culture & Society, vol. 18, no2,
avril 1996, p. 269-290
* 83 Lee Sproull et Samer
Faraj, «Atheism, Sex, and Databases : The Net as a Social
Technology», dans Brian Kahin et James Keller (eds.), Public
Access to the Internet, , The MIT Press, Cambridge 1995, p. 62-81.
* 84Moniere(D)
« L'internet et la démocratie », Editions
Monière et Wollanks Editeurs, Paris 2010
* 85 FLICHY(P),
« Internet, un outil de la démocratie
? », laviedesidees.fr, 14 janvier 2008, p2
* 86 Turkle, Life on the
Screen, Ed Touchstone, New York, 1997.
* 87 On trouvera
également des thèses voisines dans Beth Kolko et Elisabeth Reid,
« Dissolution and
Fragmentation : Problems in On-line Communities », in Steven
Jones (ed), Cybersociety 2.0 Sage, Thousand
Oaks, 1998, p. 212-229
* 88 Les attentats
perpétrés aux Etats-Unis en 2001 ont dévoilé
l'existence et les ramifications internationales du cyberterrorisme.
* 89 Pansier(F) (J), Jez(E),
«La criminalité sur interne», Ed. Puf, Paris 2000 p
81.
* 90 Dahmani(A),
Do-Nascimento(J), Ledjou (J-M), Gabas (J-J), « La
Démocratie a l'épreuve de la société
numériqu », Ed Karthala, Paris 2007, page 344.
* 91 Dahmani(A),
Do-Nascimento(J), Ledjou (J-M), Gabas (J-J) « La
Démocratie a l'épreuve de la société
numérique », Ed Karthala, Paris 2007, page 347
* 92 Microsoft ® Encarta
® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits
réservés
* 93 Peter Bradwell, Niamh
Gallager, We no longer control What others know about us, But Don't yet
Understand the consequences,Ed,demos,londres 2007
* 94 Jean-Michel Ganascia,
« Voir et pouvoir : qui nous
surveille ? » Ed le Pommier, Paris 2009
* 95 Zeynep
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* 96 GABAS(j) (j),
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* 98 GABAS(j)(j),
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Afrique, Ed Karthala, Paris 2004,page 29
* 99 GABAS(j) (j),
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Afrique, Ed Karthala, Paris 2004, page 29
* 100Microsoft ® Encarta
® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits
réservés
* 101 GABAS(j)(j),
société numérique et développement en
Afrique, Ed Karthala, Paris 2004,page30
* 102 Idem, page30-31.
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démocratie en Afrique du XXIe siècle »,
Facultés de communication sociales, collection Aoyos, Kinshasa, juin
2001, page 63
* 104 Mabou(M),
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l'information en Afrique », Revue Juridique et politique
indépendance et coopération, numéro 1 janvier-Avril 1996,
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* 106 Vedel(T)
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* 107
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numérique ? » Mahgreb-Machrek, numéro
178,2003-2004, p13
* 108 PNUD,
« Rapport sur le développement humain dans le monde
arabe », 2002.les rapports qui ont suivi (2003-2004) insistaient
sur ce fait.
* 109 Tudesq(a)(j),
« Les medias en Afrique », Ed ellipses, Paris1999,
p10
* 110 ONG Cree en 2008 par
Jean-Patrick Ehouman, informaticien et passionné du Web. il a pour
objectif par cette organisation de faire la promotion du web et du mobile en
Côte-d'Ivoire
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