CONCLUSION GENERALE
Dans cette étude, nous avons tenté d?examiner la
relation de causalité entre l?approfondissement financier et la
croissance économique dans les pays des grands lacs africains. Sur un
échantillon de trois pays en développement (pays membre de la
C.E.P.G.L.) au cours de la période 1970-2002 et sur base des
données de la Banque mondiale, le test de causalité au sens de
Granger a été effectué.
En effet, le point de départ ayant guidé notre
recherche était de vérifier s?il existe un lien de
causalité entre l?approfondissement financier et la croissance
économique et les cas échéants savoir si cette
causalité est unidirectionnelle ou bidirectionnelle.
L?exploration de ce fil conducteur nous a conduit à
poser les hypothèses selon lesquelles s?il existerait une relation de
causalité entre les deux sphères, elle irait d?un sens ou deux
sens entre les paires des variables.
Pour atteindre l?objectif de notre recherche, trois types de
tests sont exécutés en vue d?investiguer les sources de
causalité. Il s?agit du test de stationnarité, du test de
cointégration de Johansen, et des tests de causalité de
Granger.
Les principaux résultats de notre recherche sont les
suivants :
- Dans l?ensemble de notre échantillon, toutes les
variables sont stationnaires en différence première, exception
faite uniquement du PIB réel par habitant de la RDC qui est stationnaire
en niveau;
- Pour la RDC et le Rwanda, la paire des variables (le taux de
liquidité et le PIB réel par habitant) est
cointégrée, elle évolue ensemble et affiche par
conséquent une relation de long terme au moins dans une direction ;
- Nous avons estimé le modèle à
correction d?erreur qui vise à rendre compte dans une même
équation d?un écart éventuel par rapport à un
équilibre de long terme et du processus d?ajustement à court
terme de cet équilibre;
- Le test de cointégration de Johansen
révèle qu?à long terme, la masse monétaire et des
dépôts à l?économie ont un impact positif sur la
croissance économique en RDC, montrant qu?une augmentation de 1% la
masse monétaire et des dépôts à l?économie se
traduirait par un accroissement respectif de 0,45% et 6,19% du PIB et
engendrerait une réduction des crédits à l?économie
0,89% ;
- Le test de cointégration de Johansen
révèle qu?à long terme, la masse monétaire et des
crédits à l?économie ont un impact positif sur la
croissance économique au Rwanda, montrant qu?une augmentation de 1% la
masse monétaire et des crédits à l?économie se
traduirait par un accroissement respectif de 5,37% et 0,68% du PIB et
engendrerait une réduction des dépôts à
l?économie de 1,65% ;
- Pour le cas de la R.D.C, le test de causalité de
Granger indique une causalité unidirectionnelle entre les paires des
variables (le taux de liquidité et le PIB réel par habitant, les
dépôts à l?économie et le PIB par habitant), d?une
part et d?autre part, une causalité bidirectionnelle entre les
crédits à l?économie et le PIB réel par habitant
;
- Au Rwanda, le test de causalité de Granger indique
une causalité unidirectionnelle entre le PIB réel par habitant et
les dépôts à l?économie, d?une part et d?autre part,
une causalité bidirectionnelle entre les crédits à
l?économie et le PIB réel par habitant ;
- Au Burundi, le test de causalité de Granger indique
une causalité unidirectionnelle entre les paires des variables (le taux
de liquidité et le PIB réel par habitant, les dépôts
à l?économie et le PIB réel par habitant).
Le developpement précédent demontre l?influence
du niveau de developpement économique d?un pays sur l?impact du
developpement financier. Le test de causalité dans le cadre du
modèle à correction d?erreur, révèle
essentiellement en
RDC24 et au Rwanda25 que la croissance
économique « cause » au sens de Granger l?approfondissement
financier et/ou l?approfondissement finacier « cause » la croissance
économique.
Le pays qui ne démontre aucune évidence de
cointégration est le Burundi26. Ce résultat ne
signifie pas, nécessairement, l?absence d?une relation stable entre les
variables d?approfondissement financier et l?unique proxy de la croissance
économique, essentiellement, pour deux raisons. La premiere stipule que
la relation peut exister mais elle parait aussi comlpexe qu?on ne peut pas
l?apprecier nous forme linaire. Tandis que la seconde prouve que ce pays figure
parmi les PED dont le système financier est encore sous
developpé27.
En définitive, la predominence relative de la relation
de caualite allant de l?approfondissement financier sur la croissance
«supply leading» dans la terminologie de Patrick s?explique en partie
par le fait que la nature de l?echantillon pris en consideration est formee par
un ensemble des pays dont les systèmes bancaires sont encore sous
developpes, incapable de satisfaire les exigences de l?intermdiation
fiancières et la prépondérance des mécanismes
financiers informels et semi formels (Lukuitshi, 2005).
24 Le sens de causalité est bidirectionnel c?est-a-dire du
financier vers le réel et vice versa.
25 Le sens de causalité est bidirectionnel c?est-a-dire du
financier vers le réel et vice versa.
26 Le sens de causalité va du financier vers le
réel.
27 Demetriades et Hussen, 1996 cité par Khalfaoui.
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