1 Mémoire de Licence
INTRODUCTION GENERALE
La théorie économique considère qu?il
existe une relation entre le développement financier et la croissance
économique mais ne donne pas d?indication sur le sens de
causalité. En sciences économiques, le rapport entre la
sphère financière et la sphère réelle a reçu
une grande attention pendant les dernières décennies (Boulila et
Trabelsi, 2002 et Wadud, 2005).
Cependant, un certain nombre d?études théoriques
et méme empiriques ont été entreprises pour évaluer
la direction de causalité entre toutes ces théories et donnent
lieu à de nombreuses approches contradictoires. A certains
égards, nombreuses études caractérisent le rôle du
système financier dans la sphère réelle comme étant
un rôle passif qui s?est avéré non satisfaisant. Robinson
(1952) rapporte que le développement financier suit la croissance
économique ou le lien de causalité entre eux peut être
bidirectionnel. Plus un système financier est développé,
plus la probabilité que la croissance économique cause le
développement financier est élevée. A d?autres
égards, nous avons assisté à une avancée
significative de plusieurs théories assignant à la sphère
financière un rôle actif. Dans cet ordre d?idées,
Schumpeter (1912 et 1955) avait déjà insisté sur le
rôle essentiel joué par le banquier dans l?allocation des
ressources, qui permet à l?entrepreneur d?innover en détournant
des moyens de production.
Ainsi, un système financier développé est
alors capable d?influer sur le taux de croissance par deux canaux
distincts1. D?une part, le système financier assure la
liquidité dans une économie monétaire. Les agents, en
particulier les ménages, qui sont la principale source d?épargne,
ont une préférence certaine pour la liquidité. Le
désir de liquidité les conduit à préférer
des placements liquides à des engagements plus ou moins
irréversibles dans les projets d?investissement ; même plus
productifs. Ainsi, les banques en assurant la liquidité de
l?épargne des ménages permettent une
1 Levine (1997) cité par Eric (2000).
2 augmentation des taux d?investissement. Bencivenga et
Smith
proposent un modèle de croissance endogène dans
lequel les agents ont de l?aversion pour le risque de liquidité.
D?autre part, le système financier permet une meilleure
maîtrise des risques inhérents aux projets d?investissements. Les
intermédiaires financiers permettent une diversification des risques
technologiques et rendent plus attractive la spécialisation des
investissements (Saint Paul, 1992). Grâce à leurs capacités
d?expertise spécifique et leur accès privilégié
à l?information, les intermédiaires financent les projets les
plus rentables et permettent aux projets innovants de voir le jour.
A propos de la relation entre la sphère
financière et la sphère réelle, la littérature de
croissance endogène implique qu?un système financier fiable peut
avoir un effet positif sur la croissance par l?investissement. Les
intermédiaires financiers facilitent la fourniture des fonds pour
financer des activités d?investissement. Pendant que le système
financier se développe, davantage de ressources peuvent être
rendus disponibles pour l?investissement. Un système financier bien
développé peut mener à une capacité
améliorée d?évaluer des projets d?investissement (Hanson
et Jonung, 1997)2.
Dans cette même perspective, la littérature
rapporte que la croissance équilibrée a été
franchement affectée par une intermédiation financière et
le taux de croissance d?équilibre a été
négativement affecté par l?interposition du gouvernement dans le
système financier (Levine, 1993).
Par ailleurs, Levine (1993) considère que la
causalité entre le développement financier et la croissance
économique est une issue controversée. Cet auteur rapporte
toutefois que le niveau plus élevé du développement
financier est, de manière significative, corrélé avec le
niveau de croissance économique. Il conclue que les finances
mènent à la croissance économique et que le sens de la
causalité entre elles peut être réalisé en deux
temps : les
2 Cité par Wadud, 2006
3 finances peuvent causer la croissance économique et
cette dernière peut
causer le développement financier. La sphère
réelle peut créer une demande d?intermédiation
financière et par conséquent le système financier se
développera en réponse au développement
économique.
Patrick (1966) dans ses travaux, présente pour la
première fois l?idée d?un sens de causalité
bidirectionnelle entre la sphère financière et la sphère
réelle et suggère deux phases dans le développement
économique d?un pays. Dans la première, c?est l?approfondissement
financier qui cause la croissance économique en allouant des ressources
à des secteurs productifs. C?est le phénomène de «
supply leading ». Cet auteur explique les fonctions de ce
phénomène, comme chez Schumpeter que le développement
financier facilite la formation de capital d?un secteur peu productif vers un
secteur moderne plus efficace (Khalfaoui, 2002). Le développement de
nouveaux services financiers fournissent de nouvelles possibilités
d?investissements et méme des épargnes.
Dans la phase suivante, c?est la croissance économique
qui crée la demande des institutions financières et des services
développés. Une demande croissante des services financiers
pourrait induire lexpansion dans le secteur financier et bancaire
comme l?économie se développe. Il apparaît alors un
phénomène de « demand following » où le secteur
financier répond passivement à la croissance
économique.
Au niveau empirique, les nombreuses études
menées jusqu?à maintenant sur la direction des causalités
entre le développement financier et la croissance semblent encore non
robustes et souvent controversées, tout en suggérant parfois, des
conditions économiques, financières et institutionnelles pour la
réussite de cette relation (Joseph, Raffinot et Venet, 1998 ; Eric, 2000
; Trabelsi, 2002 et Khalfaoui, 2002).
Pour ce faire, nous voudrions vérifier, en nous
appuyant sur les pays des Grands Lacs africains3, s?il existe une
relation de causalité entre le développement financier et la
croissance économique et si cette relation de causalité est
univoque ou bidirectionnelle. Le choix des pays de grands lacs est
justifié par l?existence d?un système financier et bancaire
rudimentaire et méme une quasi absence d?un marché financier dans
cette région. Autrement dit, ce choix se justifie par la sous
bancarisation qui semble caractériser cette région et qui serait
à la base d?un faible niveau de développement
économique.4
Par ailleurs, l?objectif de notre recherche est de montrer la
nécessité de concilier le développement financier et la
croissance économique étant donné que les sphères
sont intimement liées. De plus, même si le lien de
causalité entre le développement financier et la croissance
économique est théoriquement et empiriquement controversé,
il constitue cependant les voies et moyens susceptibles d?aider les
responsables de politique monétaire qui cherchent en permanence une
décision de la réforme optimale tendant à encourager le
développement de l?intermédiation financière.
Outre l?introduction et la conclusion, ce travail comprend
trois chapitres : le premier porte sur la revue de la littérature, le
second est consacré à l?approche méthodologique et enfin
le dernier se focalise à la présentation et
l?interprétation des résultats durant la période allant de
1970 jusqu?en 2002.
3 Il s?agit de la République Démocratique du Congo,
du Rwanda et du Burundi.
4 D?après Kpodar, il ressort des estimations qu?en ce
qui concerne les pays de l?Afrique subsaharienne le développement
financier exerce un impact favorable sur la croissance économique.
Chapitre I : REVUE DE LA LITTERATURE
L?essentiel du débat tourne non seulement sur la relation
entre le développement financier et la croissance économique mais
également sur le sens de la causalité.
L?objet de ce chapitre est de présenter une revue de la
littérature sur la relation entre les deux phénomènes.
Nous distinguons d?une part, la revue de la littérature théorique
et la revue de la littérature empirique, de l?autre.
I.1. REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE
Cette partie est consacrée, tout d?abord à la
présentation du processus historique de développement financier,
ensuite de l?impact du développement financier sur la croissance, et
enfin ressortir les controverses théoriques de la relation
développement financier-croissance économique.
I.1.1. Regard historique
Le concept du développement financier remonte au
19ème siècle dans les études faites par R.W
Goldsmith5. On assiste à l?apparition de formes diverses de
monnaies, d?actifs financiers et d?institutions financières qui,
manifestement, se traduisent encore sous de formes primitives de structure
financière. De plus, ces formes monétaires ne reposent pas sur
une séparation nette entre l?épargne et l?investissement au sein
des économies nationales. C?est donc l?accentuation et la formation de
la séparation entre agents à capacité de financement
(épargne) et agents à besoin de financement (investissement) qui
permettent seules l?existence et les transformations d?une structure
financière développée. Or, ces conditions n?auraient
été pleinement réunies qu?à partir de 1820, dans
les pays les plus développés, c?est-à-dire essentiellement
le Royaume Uni et la France.
5 COHEN. E (1991), Gestion de l'entreprise et
développement financier, EDICEF, Canada.
p.47
6 Depuis lors, cinq tendances semblent caractériser
le déroulement de ce
processus de développement financier observé sur
deux siècles dans la plupart des économies nationales (COHEN,
1991).
7 généralement d?un système financier
plus étoffé en termes qualitatif et alors
que les pays en développement présentent le plus
souvent une structure financière restreinte.
Premièrement, le développement de la «
superstructure » est plus rapide que celui de l?infrastructure
réelle de l?économie. Ainsi, lorsqu?on compare les stocks
d?actifs financiers aux stocks de richesse réelle, on observe une
croissance progressive de la part des actifs financiers dans le patrimoine de
l?entreprise. De même, la comparaison entre le flux d?actifs financiers
et les flux additionnels de richesse réelle conduit à constater
que les émissions financières amplifient la croissance de
lactivité réelle.
Deuxièmement, on assiste à un mouvement
d?institutionnalisation qui se traduit par la multiplication et la
différenciation déjà relevées des
intermédiaires financiers spécialisés. Mais dans ce
mouvement, le rôle des institutions non bancaires se renforce
progressivement alors que les banques bénéficient d?une
quasi-exclusivité dans les premiers stades de développement
financiers.
Troisièmement, la multiplication quantitative et
qualitative des actifs financiers se traduit par une croissance plus rapide
pour les titres à long et moyen terme que pour les titres à court
terme. De même, le stock de titres représentatifs de droit de
créance croît plus rapidement que le stock des titres
représentant de droits de propriété.
Quatrièmement, les relations internationales jouent un
rôle important dans le développement financier. Les apports de
fonds externes contribuent largement à ce développement, au moins
à certains de ses stades, dans la plupart des pays. De plus, les
transformations des techniques financières et innovations connaissent
une diffusion internationale beaucoup plus rapide que celle observable sur le
plan industriel et agricole.
Enfin, on observe un net parallélisme entre le
développement économique et le développement financier.
Les pays les plus développés disposent
I.1.2 Impact du développement financier sur la
croissance économique
De nombreux travaux théoriques ont montré que le
développement financier est susceptible d?avoir des effets positifs sur
la croissance. Par leurs capacités d?expertises spécifiques et
leurs accès privilégié à l?information, les banques
sont à méme d?assurer un financement optimal des projets
d?investissement (Schumpeter, 1912 ; Levine, 1997 et Eric, 2000).
A cet égard, Levine (1997) recense cinq principales
fonctions qui peuvent fonder théoriquement l'existence d'une liaison
positive et forte entre développement financier et croissance
économique.
I.1.2.1 Faciliter les transactions financières,
la couverture des risques et la diversification des actifs
Les ménages en tant qu?agents à capacité
de financement préfèrent détenir des actifs liquides alors
que les entreprises sont demandeuses des ressources à long terme pour
les investissements. Ils constituent la principale source d?épargne, ont
une préférence certaine pour la liquidité. Le désir
de liquidité les conduit à préférer des placements
liquides à des engagements plus ou moins irréversibles dans des
projets d?investissement même plus productifs.
Ainsi, en offrant des dépôts liquides aux
ménages et en choisissant un mélange approprié
d?investissements liquides et illiquides, les banques procurent une assurance
contre le risque de liquidité pour l?épargnant et,
simultanément favorisent les investissements à long terme dans
des projets
rentables (Levine, 1997). Les intermédiaires financiers
permettent une diversification des risques liés aux projets
d?investissements et le partage de
8 Mémoire de Licence
ceux-ci. Cela stimule l?accumulation de capital et
améliore la rentabilité des investissements, en retour la
croissance économique se trouve affectée favorablement. Les
intermédiaires financiers, lallocation de l?épargne
aux actifs peu liquides et par la réduction de la liquidation
prématurée d?investissements rentables, améliorent la
productivité du capital et stimule ainsi la croissance
économique.
I.1.2.2 Acquérir des informations sur les projets
et favoriser une allocation optimale
Le système financier, par son efficacité,
stimule également la croissance en réduisant les coûts de
transaction tout en assurant que le capital soit alloué aux projets les
plus rentables. Il représente une mine d?informations pour et sur toutes
les entreprises. Pour cela, les intermédiaires financiers se substituent
à chacun des épargnants pour évaluer les
opportunités d?investissement, réduisant ainsi le coUt
d?acquisition de linformation. Les banques améliorent donc la
collecte de l?épargne, facilitent l?investissement et permettent une
croissance plus forte en sélectionnant et en finançant les bons
projets.
I.1.2.3 Assurer la surveillance des entrepreneurs et le
contrôle des entreprises
Une fois l?investissement financé, les banques doivent
surveiller les entrepreneurs pour le contraindre à gérer
l?entreprise dans l?intérêt des créanciers et des
actionnaires. Cette fonction est importante du fait qu?elle permet à un
investisseur externe de vérifier les rendements d?un investissement
entrepris par le dirigeant de l?entreprise. Ce dernier peut, d?une part,
être tenté de gérer l?entreprise à son gré et
favoriser ses propres intéréts au détriment de ceux de
créanciers et actionnaires et d?autre part, dissimiler les informations
sur le rendement réel de l?investissement (asymétrie de
l?information). Par conséquent, il peut être onéreux pour
la
banque d?assurer la surveillance des dirigeants de
l?entreprise. Le mécanisme des garanties et des contrats financiers
réduisent les coûts de surveillance et favorisent le
financement des projets rentables. Au fur et à mesure que
9 l?entreprise et la banque développent une relation
de long terme, cela
contribue à diminuer le coUt d?acquisition de
l?information pour une meilleure allocation des ressources.
10 de la reforme optimale tendant à encourager le
développement de
I.1.2.4 Assurer la mobilisation de l`épargne
Les intermédiaires financiers collectent
l?épargne des ménages, offrent les possibilités de
dépôts, de diversification de leurs portefeuilles et
d?investissements rentables et assurent la liquidité de leur placement
(Levine, 1997). La mobilisation de l?épargne a un impact positif sur le
volume de l?accumulation du capital, elle améliore également
l?allocation des ressources et stimule l?innovation technologique. Les
systèmes financiers les plus efficaces dans la mobilisation de
l?épargne affectent favorablement la croissance économique.
I.1.2.5 Faciliter l'échange des biens et
services
Les intermédiaires financiers facilitent la
spécialisation, l?innovation technologique et la croissance. Cependant,
la spécialisation accroît la productivité du travail et
requiert davantage de transactions qu?une situation où chaque agent
produirait l?ensemble des biens dont il a besoin. Les contrats financiers sont
susceptibles de réduire les coûts de transactions et favorisent
une plus grande spécialisation, une augmentation de la
productivité et la croissance économique (Levine, 1997).
I.1.3 Sur la relation développement financier et
croissance économique
La relation entre le développement financier et la
croissance économique est au coeur du débat de l?histoire
économique moderne (Trabelsi, 2002). La question du sens de
causalité entre la sphère financière et la sphère
réelle
reste théoriquement et empiriquement
controversée. Fournir une évidence sur cette influence causale
est cruciale pour les économistes mais aussi aux responsables de
politique économique qui cherchent en permanence une décision
l?intermédiation financière.
Cependant, cette problématique a été
identifiée, initialement par Patrick (1966) puis Goldsmith (1969) et
plus récemment par Mc Kinnon (1988). Ce dernier reconnaît que bien
qu?un plus haut taux d?augmentation financière influe positivement sur
la prospérité des activités de la sphère
réelle, le problème soulevé par Patrick (1966) reste non
résolu : quelle est la cause et quel est l?effet? Est- ce que la finance
est le secteur principal dans le développement économique ou elle
fait tout simplement suivre la production?
Schumpeter (1912) avait mis l?accent sur le rôle
primordial des banquiers, qui par leur ciblage et le financement des
entrepreneurs, encouragent l?innovation technologique, l?accumulation du
capital et stimulent ainsi la croissance économique. Ainsi donc, les
fonds financiers exigés par un entrepreneur constituent des
ingrédients nécessaires du processus de production. L?idée
est que l?on ne peut devenir entrepreneur qu?en devenant d?abord
débiteur.
En revanche, d?autres auteurs postulent que le
développement financier est la résultante des performances
économiques : « là où l?entreprise conduit, la
finance le suit (Robinson, 1952). Pour eux, la finance et la banque
apparaissent alors comme étant des réponses endogènes
à la demande exprimée par les agents (Diamond et Dybving,
1983)
Dès lors Patrick (1966) et Robinson (1979)
reconnaissent partiellement la contribution de Schumpeter ; ils
considèrent qu?un manque du crédit est une entrave à la
croissance. Khalfaoui (2002) soutient cependant qu?u une économie qui
atteint un certain degré de complexité a besoin de monnaie
qui est la représentation abstraite du pouvoir d?achat
à partir duquel les transactions peuvent se réaliser.
La vision de ces auteurs aboutit à une direction de
causalité bidirectionnelle. D?une part, le secteur financier
constitue le seul agent par excellence facilitant le
transfert des ressources d?un secteur traditionnel peu
productif vers un secteur moderne plus efficace. Ainsi, l?absence de
performance financière serait donc un obstacle au processus de
croissance. D?autre part, l?intermédiation financière est prise
comme étant la dérivée de la croissance lorsqu?une
proportion plus ou moins constante de l?investissement est financée,
l?accroissement du taux d?investissement conduit à une augmentation des
prêts bancaires. Ces derniers influent positivement sur l?investissement
lequel étant, à son tour, à la base de l?accroissement des
dépôts bancaires.
I.2 REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE
Du point de vue empirique, la liaison entre le
développement financier et la croissance économique fait l?objet
de plusieurs études. De manière succincte, la section est
subdivisée en trois types d?études selon qu?elles sont
appliquées aux pays développés, aux pays en
développement non africain et aux pays africains:
I.2.1. Etudes appliquées dans les pays
développés
Boissonneault (2003) s?est intéressé à la
relation entre les marchés des capitaux et la croissance
économique au Canada en faisant une analyse de trois
caractéristiques, à savoir : l?échiquier des
marchés financiers, l?évolution du système financier et
ses institutions et enfin la réglementation des marchés de
capitaux. Il constate que le secteur financier canadien est
caractérisé par l?utilisation de technologies de pointe et de
systèmes complexe de gestion de portefeuille et des risques. Ce qui
attire les investissements nationaux et même étrangers du fait que
ces diverses
caractéristiques permettent aux marchés des
capitaux d?être efficients et efficaces.
Trew (2006) mène une étude sur le lien entre la
sphère financière et la sphère réelle en se
focalisant essentiellement aux aspects théoriques et empiriques pour le
cas du Royaume-Uni. Il estime un modèle économétrique et
obtient que la direction de causalité est univoque et va du financier au
réel.
I.2.2 Etudes appliquées aux pays en
développement non africains
Khalfaoui (2002) s?est intéressé à
l?étude causale entre le développement réel et le
développement financier dans 27 pays6 pour la période
de 1987-2000. Ayant fait recours à la méthode de
cointégration de Johansen, il constate que sur l?ensemble de son
échantillon 12,03% ont un sens de causalité allant du réel
vers le financier ; 8,33% du financier vers le réel ; 4,03% ont un sens
bidirectionnel et enfin 75% ne présentent aucun sens.
Fan, Jacobs et Lensink (2005) ont étudié la
contribution de la littérature empirique de la relation sphère
financière croissance en Chine durant la période de 1992-2004.
Ils appliquent le test de causalité de Granger en vue d?analyser le lien
de court et de long terme. Leur résultat révèle une
relation positive entre les deux sphères telle que c?est le
développement du secteur bancaire qui induit la croissance.
Shan et Jianhong (2006) cherchent à savoir le lien de
causalité entre la sphère financière et la sphère
réelle toujours en Chine. Ils utilisent quant à eux la
méthode de vecteur auto régressif (VAR). Ils remarquent
qu?à certains égards, le développement financier constitue
la seconde force et conduit la croissance économique. A d?autres
égards, ils aboutissent à une causalité
bidirectionnelle et affirment que cette étude est
controversée et limitée mais fournit cependant une avancée
intéressante de la relation entre la finance et la croissance.
Kar et Pentecost (2000) cherchent quant à eux la liaison
entre le développement financier et la croissance économique
en Turquie durant la période de 1963- 1995. Ils appliquent à
cet effet le test de causalité de Granger ainsi que le modèle
6 Il s?agit de l?Afrique du sud, Algérie, Egypte,
Maroc, Tunisie, Venezuela, Pérou, Paraguay, Mexique, Colombie,
Brésil, Bolivie, Chili, Argentine, Equateur, Turquie, Thaïlande,
Singapour, Philippines, Malaisie, Jordan, Israël, Indonésie, Inde,
Hong Kong, Corée et Chine.
de correction d?erreur et arrivent à la conclusion selon
laquelle la croissance
économique influe positivement sur le développement
financier.
deux groupes de pays10 qui se distinguent par le
niveau de
développement de leur système financier. Il
arrive à la conclusion suivant laquelle le développement de
l?intermédiation financière se traduit mécaniquement par
une augmentation de la croissance économique.
développement financier. Ainsi donc, le
développement financier a joué un rôle
important dans la croissance économique au de la
période 1976-1997.
Ünalmis (2002) reprend la même étude pour la
période 1990-2001. Faisant recours au test de causalité sous deux
différentes conditions7, cet auteur trouve cependant des
résultats différents. Il aboutit en effet au résultat que
la situation économique turque est telle que le développement
financier cause la croissance économique à court terme et une
causalité bidirectionnelle est possible à long terme.
Wadud (2006) analyse la relation entre la sphère
financière et la sphère réelle dans les pays d?Asie du
sud8 durant la période de 1976-2006. Il applique la
méthode de cointégration multivariée et ses
résultats révèlent que le sens de causalité est
unidirectionnel et va du financier au réel dans ces pays.
Trabelsi (2002) teste la relation entre
l?intermédiation financière et la croissance économique
sur la base de 69 pays en développement9 durant la
période de 1960-1990. Il utilise la méthode de régressions
en coupe instantanée et de données de panel. Il constate que le
développement financier est un déterminant significatif de la
croissance économique, les
marchés financiers exercent un impact important sur
l?activité réelle dans les pays en développement et enfin
l?effet du développement financier sur la croissance économique
est transmis principalement à travers une augmentation de la
productivité des investissements.
Eric (2000) mène, quant à lui, une étude
sur le lien entre le développement des activités
d?intermédiation financière et le développement
économique d?une part, et la politique monétaire et la croissance
économique, de l?autre sur la base de l?échantillon de 49 pays
pour la période de 1987-1997. Ainsi, à l?aide des méthodes
de moindre carré ordinaire et de moindre carré
généralisé, il a défini
7 D?une part, les variables non stationnaires et variables non
cointégrées et les variables non stationnaires et les variables
cointégrées, de l?autre.
8 Il s?agit de l?Inde, Pakistan et Bangladesh.
9 Les pays en développement qui ont constitués
l?échantillon n?ont pas été repris dans cet article.
I.2.2 Etudes appliquées aux pays africains
Allen et Ndikumana (1998) cherchent à vérifier
l?impact de l?intermédiation financière sur la croissance
économique en Afrique du sud. Ils font une étude qualitative et
arrivent à la conclusion suivant laquelle l?intermédiation
financière influe positivement sur la croissance. De plus, ils
constatent que le lien entre l?approfondissement financier et croissance
économique est un phénomène de long terme.
Boulila et Trabelsi (2000) ont repris la méme analyse
mais cette fois en l?adaptant au cas de la Tunisie pour les périodes de
1962-1998 et 1963-1987. Ils appliquent la méthode de vecteur
autorégressif (BVAR) et constatent que pendant la sous période de
1963-1987, la croissance économique influe positivement sur le
développement financier. Enfin, leurs
résultats paraissent donner un faible support à
l?hypothèse selon laquelle le système financier est un secteur
principal dans le processus de croissance économique en Tunisie.
Inoubli (2004) détecte, pour sa part, une relation
entre l?intermédiation financière et la croissance
économique en Tunisie. Il procède par la méthode à
correction d?erreur (ECM), la cointégration et la méthode de
moindre carré ordinaire. Il aboutit à la conclusion selon
laquelle le développement économique mesuré par la
croissance du PIB a une relation d?équilibre de long terme avec le
10 D?une part, les pays financièrement
développés. Il s?agit de l?Autriche, Indonésie,
Grèce, Pakistan, Italie, Portugal, Inde, Norvège, Allemagne,
Mexique, Espagne, Finlande, Danemark, France, Irlande, Israël,
Corée, Belgique, Nouvelle-Zélande, Philippines, Thaïlande,
Australie, Suède, Pays-Bas, Chili, Etats-Unis, Japon, Canada, Suisse,
Royaume-Uni, Singapour, Afrique du sud, Malaisie et Hong Kong. D?autre part,
les pays financièrement peu développés, à savoir :
Uruguay, Pologne, Iran, Nigeria, Cote d?Ivoire, Hongrie, Chine, Egypte,
Equateur, Tunisie, Venezuela, Pérou, Maroc, Colombie et Turquie.
Kpodar (2004) vérifie la relation entre le
développement et la croissance dans 64 pays en
développement11 dont 25 d?Afrique subsaharienne pour la
période allant de 1968 à 1997. Il applique la méthode des
moments généralisés en panel dynamique et aboutit à
la conclusion que l?impact marginal du développement financier sur la
croissance est plus faible en Afrique que dans les autres pays en
développement. Cet écart semble être expliqué par le
fait que comparativement aux autres pays en développement, l?Afrique a
un niveau élevé de fragmentation ethnolinguistique, un nombre
élevé de pays dont le système bancaire est en crise
permanente, un interventionnisme public remarquable dans le fonctionnement du
système financier et une forte concentration bancaire.
Joseph, Raffinot et Venet (1998) mènent une
étude sur la relation entre l?approfondissement financier et la
croissance économique dans les pays de l?UEMOA12 et au
Cameroun pour la période de 1970-1995. Ils utilisent les méthodes
de l?analyse de panel et le test de causalité de Granger et constatent
que le sens de causalité va du financier vers le réel pour le
Bénin, la Cote d?Ivoire, le Mali et le Cameroun ; du
réel vers le financier pour le Burkina Faso, le Sénégal et
Togo et enfin le Niger ne présente aucune liaison.
11 Ces pays n?ont été énumérés
par l?auteur.
12 UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest-Afraicaine ayant comme pays membre le Bénin, Burkina Faso, Cote
d?Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et la Guinée Bissau. Ce
dernier a été laissé de coté par ce que son
intégration est très récente et les données sur son
échantillon restent lacunaires.
Chapitre II : APPROCHE METHODOLOGIQUE
Dans ce chapitre nous développons notre démarche
méthodologique en vue de la validation des résultats. Nous
retenons deux catégories des variables. D?une part les variables
mesurant le développement financier et celles mesurant la croissance la
croissance économique, d?autre part.
En effet, nous utilisons une méthodologie proche de
celle utilisée par Raffinot, Joseph et Venet (1998). Dans leur
étude, ces auteurs ont cherché à établir une
relation entre l?approfondissement financier et croissance sur un
échantillon constitué par les pays de l?U.E.M.O.A. Il s?agit d?un
échantillon relativement homogène, tant par le niveau de revenu
que par les dispositions institutionnelles qui règlent la politique
monétaire et la politique de change. L?avantage méthodologique de
cette étude est celui de démontrer que les deux
phénomènes sont intimement liés et que la direction de
causalité peut jouer dans le deux sens.
Ce chapitre comporte deux sections : la première est
consacrée à la présentation des variables et la seconde se
focalisera à l?exploitation de la démarche de mise en oeuvre du
test de causalité.
II .1. PRESENTATION DES VARIABLES
Dans cette section, nous présentons les variables du
modèle d?analyse. Les variables utilisées sont d?une part, celles
du développement financier, et d?autre part celle de la croissance
économique (le PIB réel par habitant):
II.1.1. Les mesures du développement financier
Il s?agit du :
- Le taux de liquidité ou ratio M2/PIB :
traduit le niveau de développement de la sphère financière
dans la mesure où un faible degré de monétisation de
l?économie serait la résultante d?un niveau de
sophistication élevée du système financier
qui permet aux individus de détenir moins de monnaie.
- Ratio de monnaie (M2/M1), variable destinée
à rendre compte des progrès de l?intermédiation
financière dans la mesure où c?est au travers de la croissance
des dépôts à terme et de l?épargne que les
intermédiaires financiers sont supposés pouvoir pleinement jouer
leur rôle de promoteur de l?accumulation de l?épargne domestique
et d?orientation des ressources vers l?allocation optimale des ressources
(Joseph, Raffinot et Venet, 1998).
- Ratio des crédits accordés à
l'économie sur le PIB : cette variable renseigne sur le
degré de canalisation des fonds au secteur privé et public dans
le but de financer les investissements productifs.
II.1.1.1 le taux de liquidité
Le taux de liquidité ou ratio M2/PIB est
constitué des disponibilités monétaires (circulation
fiduciaire et dépôts à vue en monnaie nationale) et la
quasimonnaie (dépôts à terme en monnaie nationale,
dépôts en devises et les provisions pour paiement des
importations).
En effet, M2 est un agrégat intermédiaire
correspondant à une définition plus large de la masse
monétaire constitué de la monnaie au sens étroit (M1)
ainsi que des engagements. Nous distinguons d?une part, des engagements
représentatifs de dépôts pouvant être rapidement
transformés sans coût en moyens de paiement et d?autre part, des
engagements à court terme (à moins de deux ans) dont la
transformation en moyens de paiement est stipulé à
l?échéance du contrat (Dépôt à terme). Ces
engagements sont proches d?une utilisation de la monnaie comme «
réserve de valeur ». Cette variable rend compte du niveau
d?intermédiation financière en conséquence des ressources
injectées dans l?économie.
Les Pays de Grands Lacs étant notre champ
d?investigation, les différents graphiques ci-dessous font ressortir les
phases essentielles de l?évolution du taux de liquidité par
rapport au PIB.
Graphique 1 : Evolution du taux de liquidité en RDC
![](Approfondissement-financier-et-croissance-economique-dans-les-pays-de-la-C-E-P-G-L1.png)
Source : Banque Mondiale, CD-ROM, 2004
Ce graphique permet de mettre en évidence trois
principales phases dans l?évolution du taux de liquidité. La
première phase va de 1970 à 1983, la seconde de 1984 à
1993 et la troisième de 1994 à 2002.
Au cours de la première phase (1970-1983), le taux de
liquidité atteint une moyenne de 10%. Dans cette phase, il y a eu une
monétisation excessive des déficits budgétaires par le
gouvernement qui a donné lieu à un ratio M2/PIB de 39% en
1983.
Au cours de la seconde phase (1984-1993), le ratio M2/PIB
connaît une certaine stabilité ainsi qu?une baisse relative ayant
fait chuté le taux de liquidité de 6%. Disons également
qu?à cette époque, les programmes d?ajustements structurels ont
été appliqués en RDC dans le but d?assainir les
déficits publics et stabiliser l?économie.
La troisième phase qui va de 1994 à 2002
enregistre une stabilité du taux de liquidité car
l?économie était devenue dollarisée13 et plus
de 85% des dépôts bancaires étaient libellés en
monnaies étrangères.
13 La raison principale de cette dollarisation tient
également à la faible crédibilité de la monnaie
nationale, alors que le pays a connu des taux d?inflation annuels de plus de
500% en 1999 et 2000.
Graphique 2 : Evolution du taux de liquidité au Rwanda
![](Approfondissement-financier-et-croissance-economique-dans-les-pays-de-la-C-E-P-G-L2.png)
Source : Banque Mondiale, CD-ROM, 2004
Ce graphique retrace trois phases importantes dans
l?évolution du ratio M2/PIB ou taux de liquidité. La
première phase va de 1970 à 1974, la deuxième de 1975
à 1982 et troisième de 1983 à 2002.
Dans la première phase, le taux de liquidité est
haussière et oscille autour de 14% et atteint plus de 18% en 1974. Cette
période coïnciderait avec la stabilité économique et
l?absence des déficits budgétaires.
La seconde phase (1975-1982), on enregistre une tendance à
la baisse du
LIQ UD T ENDANCE
ratio M2/PIB, soit 11% en 1975 mais en 1979 il atteint plus de
14%.
Au cours de la dernière phase (1983-2002), il y a eu
une forte augmentation du taux de liquidité et c?est
précisément en 1994 où il atteint 20%. Cet accroissement
serait vraisemblablement le fait de l?instabilité politique qui a
caractérisé le pays ayant produit des effets néfastes qui
contribueraient à la détérioration du cadre
macroéconomique.
Graphique 3 : Evolution du taux de liquidité au
Burundi
![](Approfondissement-financier-et-croissance-economique-dans-les-pays-de-la-C-E-P-G-L3.png)
Source : Banque Mondiale, CD-ROM, 2004
Le graphique ci-dessus permet de distinguer trois phases dans
l?évolution du ratio M2/PIB. La première va de 1970 à
1980, la seconde de 1981 à 1986 et la troisième phase de 1987
à 2002.
Au cours de la première phase, le taux de liquidité
oscille entre 10% et 14% ; et en 1974 on constate une tendance haussière
d?environ plus de 16%.
Dans la seconde phase, le taux de liquidité atteint des
niveaux de plus en plus
70 75 80 85 0 95 00 Années
élevés par rapport à la phase
précédente car c?est en 1984, l?année au cours de
LIQ UI T ENDANCE
laquelle ce taux connaît une hausse considérable et
enregistre plus de 15%.
C?est au cours de la 3ème phase que le taux
de liquidité enregistre un taux de progression très
élevé ; celui-ci s?affaiblit cependant à partir de 1996 si
bien que le taux de liquidité tend à se stabiliser autour de 22%,
son niveau de l?an 2000.
II.1.1.2 Ratio de la monnaie
La monnaie renferme en son sein la circulation fiduciaire et
les dépôts à vue en monnaie nationale. En effet, cet
indicateur est le rapport entre la masse monétaire et les
disponibilités monétaires. Il traduit la capacité des
intermédiaires financiers dans la collecte de l?épargne des
agents en leur offrant des possibilités de dépôts, de
diversification de leurs portefeuilles et
d?investissement tout en assurant la liquidité de leur
placement (KPODAR, 2002). La mobilisation de l?épargne influe
significativement sur le volume de l?accumulation du capital, elle
améliore également l?allocation des ressources et stimule le
niveau d?investissement.
Voici comment se présente l?évolution de cette
variable dans les trois pays sous étude.
Graphique 4 : Evolution du ratio M2/M1 en RDC
![](Approfondissement-financier-et-croissance-economique-dans-les-pays-de-la-C-E-P-G-L4.png)
Source : Banque Mondiale, CD-ROM, 2004 et Rapports Banque
Centrale du Congo
Ce graphique comporte trois principales phases d
évolution. La première va de 1970 à 1986 et la seconde va
de 1977 à 1985 et la dernière de 1986 à 2002.
Au cours de la première phase va de 1970 à 1986
enregistre une régression
M N
jusqu`a la fin de cette phase et atteint une moyenne 118%.
Cette tendance s`expliquerait par un retranchement des billets de banque en
circulation et/ou une thésaurisation accrue échappant au
contrôle de la banque centrale du Congo. En outre, cette phase
conviendrait spécialement de la diminution du taux
d`intérêt sur le marché inter bancaire, par ricochet la
diminution des dépôts.
Enfin, la deuxième phase enregistre une tendance
baissière oscillant autour de 120% et 140%. Elle connaît enfin une
baisse de plus de 20% en 1983. Plusieurs raisons expliqueraient cette
tendance14 :
- tout d`abord, une planche à billets pourrait initier
par le gouvernement par le biais de multiples reformes monétaires
amorcées, stimuler la production nationale à travers
l?investissement domestique.
- Enfin une inflation galopante provoquée par
l`insuffisance de petites coupures en circulation et enfin la remise de la
confiance des institutions financières en vue de stimuler
l`épargne publique.
Graphique 5 : Evolution du ratio M2/M1 au Rwanda
![](Approfondissement-financier-et-croissance-economique-dans-les-pays-de-la-C-E-P-G-L5.png)
Source : Banque Mondiale, CD-ROM, 2004
Ce graphique permet de visualiser trois phases
d?évolution du ratio de monnaie (M2/M1). La première phase va de
1970 à 1988 ; elle est caractérisée par un ratio de
monnaie en forte progression. Ce ratio atteint 190% en 1988 en raison notamment
d?une augmentation de la quasi-monnaie et d?un rétrécissement de
trop de liquidité en circulation (Khalfaoui, 2002 et Kpodar, 2003).
La deuxième phase allant de 1989 à 1995 fait
ressortir une diminution du ratio M2/monnaie. Cette tendance à la baisse
serait due probablement aux différentes mesures15 prises dans
le souci de pallier au problème de l?inflation au Rwanda.
14 Nos propres analyses.
15 Il s?agit notamment du contrôle de la masse
monétaire par la Banque centrale du Rwanda ainsi de
l?indépendance de cette dernière.
Au cours de la troisième phase ; disons que ce ratio
enregistre une hausse de plus en plus élevée jusqu?à
atteindre 200% en 2002.
Graphique 6 : Evolution du ratio M2/M1 au Burundi
![](Approfondissement-financier-et-croissance-economique-dans-les-pays-de-la-C-E-P-G-L6.png)
Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004
Le graphique ci-dessus compte trois principales phases
d?évolution du ratio M2/monnaie. La première phase va de 1970
à 1980, la seconde phase de 1981 à 1992 et la dernière
phase de 1993 à 2002.
Au cours de la première phase, on constate une nette
stabilité du ratio M2/monnaie, son niveau oscillant entre 100% et
110%. Ce comportement 70serait dU à la quasi absence des
dépôts et par conséquent de l?investissement
5 80 85 90 95 00 Années
_
et de la production (Rapport BCC, 2006).
Dans la 2ème phase (1981-1992), il y a lieu
de remarquer une forte croissance du ratio M2/monnaie
caractérisée par une augmentation de la quasi monnaie en vue de
soutenir le besoin d?investissement. En 1990, le ratio M2/monnaie atteint plus
de 140%.
La troisième phase va de 1991 à 2002. Elle est
marquée par une tendance haussière. Au cours de cette phase, le
ratio M2/monnaie qui était de 127% en 1995 a connu une augmentation
considérable jusqu?à atteindre 147% en 2002. Durant cette
période, plusieurs politiques seraient probablement adoptées
du
II.1.1.3 Ratio des crédits accordés
à l'économie
Les crédits à l?économie constituent
l?ensemble des crédits accordés au secteur public et ceux
octroyés au secteur privé par les banques de dépôt
et par la banque centrale.
Il importe en effet d?établir une nette distinction de
crédits accordés à l?économie (Barre, 1956).
Les crédits à court terme, résultant de
découverts ou d?escompte deffets ;
Les crédits à moyen terme mobilisables (prêts
spéciaux à la construction, crédits d?équipements,
crédits à l?exportation etc.) ;
Les crédits à moyen terme non mobilisables et
les prêts à long terme nourris par les organismes
spécialisés et les établissements financiers et
susceptibles d?entrer dans le portefeuille du système bancaire.
Outre ces crédits aux entreprises et aux particuliers, on
retient les bons ou obligations à moyen terme émis par les
organismes spécialisés.
Les graphiques ci-dessous montrent différentes phases
d?évolution du ratio des crédits à l?économie dans
les Pays des Grands Lacs :
Graphique 7 : Evolution du ratio des crédits à
l?économie en RDC
![](Approfondissement-financier-et-croissance-economique-dans-les-pays-de-la-C-E-P-G-L7.png)
Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004 et Rapports de la
BCC
Ce graphique compte trois principales phases d`évolution.
La première va de 1970 à 1979, la seconde de 1980 à 1990
et troisième de 1991 à 2002.
Au cours de la première phase (1970 1979), il ressort que
le ratio crédits à l`économie a augmenté
d`années en années et oscille entre 5 et 20%.
La deuxième phase va de 1980 à 1990. Au cours de
cette phase, le ratio de crédits enregistre un choc dû à la
démocratisation du pays ayant des conséquences sur le ratio
crédits à l`économie atteignant une moyenne d?au moins 5%
pour s?arrêter à 10%. Cette situation coïncide principalement
avec la phase de l?augmentation du déficit budgétaire (Rapport
BCC, 1990).
La troisième phase est caractérisée par
une forte baisse du ratio crédits à l?économie. Cette
tendance va décroissant d?année en année et oscille entre
0 à 5%. Cette allure s?expliquerait par une quasi absence des structures
financières qui permettent de mettre en relation des agents à
capacité de financement et ceux à besoin de financement.
Graphique 8 : Evolution du ratio des crédits à
l?économie au Rwanda
![](Approfondissement-financier-et-croissance-economique-dans-les-pays-de-la-C-E-P-G-L8.png)
Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004
Trois principales phases sont retenues dans l?évolution de
l?indicateur du ratio
75 80 85 9 95 00 Anées
C CE
crédits à l?économie. La première
phase va de 1970 à 1980, la seconde de 1981 à 1993 et la
troisième phase va de 1994 à 2002.
Au cours de la première phase (1970-1980), il ressort
que le ratio crédits à l?économie a diminué
d?année en année. Entre 1975 et 1980, il oscillait autour de 5%
alors qu?entre 1970 et 1974 il était haussière et oscillait
autour de 18%. A cette époque, on observe une faible régulation
du système financier et la situation économique des pays
africains se détériore jusque aux années 80 où elle
est devenue intenable (Kpodar, 2003).
Dans la 2èm phase (1981-1993), ce ratio enregistre une
augmentation vraisemblablement à la suite de la mise en place des
programmes d?ajustements structurels16 et a atteint une
moyenne d?environ 15% en 1990.
A la troisième phase (1993 - 2002), le ratio de
crédits à l?économie enregistre un fort accroissement, il
s?élève à 28% en 1994. Cependant, ce ratio subit une
diminution sensible qui le ramène à 9% juste après une
année. Cette période se caractériserait par les effets du
Programme d?Ajustement Structurel. Cette dernière ne s?est pas
accompagnée du développement du système financier en
Afrique17
Graphique 9 : Evolution du ratio des crédits à
l?économie au Burundi
![](Approfondissement-financier-et-croissance-economique-dans-les-pays-de-la-C-E-P-G-L9.png)
Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004
16 Ces programmes comprenaient un volet sur la
réforme du système financier focalisée sur la
réduction de la répression financière, la restauration de
la solvabilité des banques par la
5 8 8 0
privatisation des banques publiques, la restructuration des
banques en difficulté et la
Années
facilitation de l?entrée des banques
étrangères dans le capital des banques locales
CREPIB T ENDANCE
17 Pour les pays africains, on observe une
légère augmentation du ratio depuis 1968 jusqu?au début
des années 80. C?est à partir de cette période que la
situation a commencé à se détériorer. Par la suite,
on remarque que la libéralisation financière n?a pas
favorisé l?expansion des crédits au secteur privé dans las
pays africains comme cela avait été escompté. On constate
une contraction des crédits jusque dans las années 90.
La tendance du ratio des crédits à
l?économie est haussière au Burundi. Elle présente
cependant trois phases d?évolution du ratio crédits à
l?économie. La première phase va de 1970 à 1984, la
seconde de 1985 à 1994 et la troisième de 1995 à 2002.
La première phase (1970-1984), le ratio crédits
à l?économie a augmenté et atteint une moyenne de 13%.
Cette hausse serait imputable au à la politique d?encourager l?esprit
entrepreneurial et /ou le souci de stimuler le niveau des épargnes.
A la 2ème phase (1985-1994), on observe une
stationnarité relative du ratio crédits à
l?économie qui s?élève à 27% du PIB en 1983. Cette
période serait caractérisée par une mobilisation accrue de
l?épargne ainsi que l?utilisation plus efficace des ressources pour
soutenir les investissements.
Au cours de la troisième phase (1994-2002), le ratio
crédits à l?économie est haussière et oscille
autour de 20% à 25% entre 1986 et 1994. Cette stabilité serait
due aux mesures agrégées de l?intermédiation
financière adoptées par les pays africains qui montrent une
stagnation, voire un décin de l?offre de crédits dans la plupart
de ces pays au cours de deux dernières décennies (Ndikumana,
1998). Il convient cependant de signaler ce ratio a augmenté
d?année en année jusqu?à atteindre 35% en 2002.
II.1.2. La mesure de la croissance économique
Contrairement à Kapiri (2007) qui adopte trois
variables mesurant la croissance économique (taux de croissance du PIB
réel par habitant, le ratio d?investissement domestique et le taux de
liquidité), nous retenons une variable comme proxy de la croissance
économique. Il s?agit du PIB réel par habitant
(PIB).
II.1.2.1 PIB réel par habitant
Cette variable rend compte de l?évolution du
développement économique d?un pays. Il importe de noter que cet
indicateur traduit la santé économique d?un pays et sa
capacité à financer ses besoins d?investissement domestique et
même extérieur.
L?examen de l?évolution du PIB par habitant met en
évidence différentes phases essentielles comme le montre les
graphiques ci-dessous.
Graphique 10 : Evolution du PIB réel par habitant en RDC
(Indice 1970 = 100)
![](Approfondissement-financier-et-croissance-economique-dans-les-pays-de-la-C-E-P-G-L10.png)
Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004
Il apparaît sur le graphique 10 que le PIB réel
par habitant est marqué par une 0 tendance baissière monotone sur
toute la période d?étude. Cependant, le 0 graphique
présente des pics et creux successifs aux années 1974, 1979, 1987
0 et 1994.
P T EANCE
Entre les années 1970 et 1974, le PIB réel par
habitant est relativement stable. Son indice oscille autour de 100. Il croit
entre 1970 et 1971. En 1972, il régresse, cette diminution serait
attribuée à la crise pétrolière de 1972-1973 qui,
cependant, était éphémère. Ainsi, à la fin
de l?année 1973, le PIB réel par habitant connaît de
nouveau une forte expansion et atteint le record (jamais réalisé
pour la période sous étude, son indice est de 105,4) en 1974. Ce
record serait attribué notamment aux fortes performances de la
production dans le secteur minier (Banque du Zaïre, 1973) suite notamment
au premier plan de
Mobutu (plan décennal 1971- 1980) lancé en 1971 et
qui visait à augmenter la croissance du PIB réel à environ
7% l?an.
Entre les années 1975-1979, l?on observe une baisse
considérable du PIB réel par habitant (l?indice passe de 97,1
à 77,6). Cette régression de cet indicateur serait due
principalement à la baisse de la production dans le secteur minier et la
détérioration du secteur de transport, aggravée par les
invasions de la province du Katanga (l?activité mère) en 1977 et
1978.
De 1980 à 1987, l?indice du PIB réel par
habitant se stabilise autour de 75,0 (il passe de 77,0 à 74,3). Cette
relative stabilité est attribuable au programme de stabilisation et de
libéralisation que le gouvernement de la RDC avait commencé
à mettre en place en septembre 1983. Par ailleurs, avec le soutien du
Fonds Monétaire International et de la Banque mondiale, le gouvernement
a lancé au début de 1987 un programme d'ajustement structurel qui
visait à établir la base d?une croissance économique
soutenue. Aussi, ce programme a bénéficié de
l'amélioration de termes de l'échange, reflétant
principalement une forte hausse des prix du cuivre au début de 1987.
De 1988 à 1994, l?indice du PIB réel par
habitant chute de 72,4 à 37. En effet, durant cette période le
pays est tombé dans l'emprise de l'hyperinflation, de la
dépréciation monétaire, de l'accroissement de la
dollarisation, de la baisse de l'épargne et de la
détérioration de l'infrastructure économique. Par
ailleurs, la conjoncture économique en RDC en 1992 a été
fortement influencée par l?approfondissement des
déséquiibres macroéconomiques ainsi que des distorsions
apparus dans l?économie, notamment après les émeutes de
septembre et d?octobre 1991 (BCC, 1992).
En fin, entre 1995 et 2002 l?indice passe de 36,3 à
25,8. Cette période est caractérisée par une
inquiétante situation économique et sociale résultant de
la précédente et aggravée par les deux guerres dites de
libération qui ont divisé l?Est de l?Ouest de la RDC (Kasaija,
2008).
Graphique 11 : Evolution du PIB réel par habitant au
Rwanda
(Indice 1970 = 100)
![](Approfondissement-financier-et-croissance-economique-dans-les-pays-de-la-C-E-P-G-L11.png)
Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004
Ce graphique retrace trois principales phases
d?évolution du PIB réel par habitant. La première va de
1970 à 1984, la seconde de 1985 à 1994 et la troisième de
1995 à 2002.
Au cours de la 1 ère phase (1970-1984), le
PIB réel par habitant enregistre une tendance haussière. Entre
1970 et 1975, le PIB réel par habitant connaît une
régression ; et son indice passe de 100 à 89. Cette
baissière enregistrée serait due probablement la crise
pétrolière de 1971-1972 ayant occasionné la chute de la
production. Entre 1976 et 1984, le PIB réel par habitant connaît
de
PIB T ENDANCE
nouveau une forte expansion et atteint le record (jamais
réalisé pour la période sous étude, son indice est
de 125) en 1984. Cette croissance du PIB réel par habitant serait la
hausse des investissements productifs, et par ricochet la l?augmentation de la
production.
La 2ème phase (1985-1994) est
caractérisée par de fortes régressions du PIB réel
par habitant. Entre 1985 et 1994, le PIB réel par habitant a
diminué sensiblement et son indice passe de 125 à 70. Cette forte
décroissance serait vraisemblablement le fait de l'hyperinflation, de la
dépréciation monétaire, de la baisse de l'épargne
et surtout le problème politique ayant favorisé à la
dégradation de l'infrastructure économique (le génocide
rwandais de 1994).
La 3ème phase (1995-2002), on remarque que le PIB
réel par habitant remonte (son indice passe de 70 à 113. cette
hausse est due à la stabilité politique, la mise en place des
projets de reconstruction nationale du pays.
Graphique 12 : Evolution du PIB réel par habitant au
Burundi
(Indice 1970 = 100)
![](Approfondissement-financier-et-croissance-economique-dans-les-pays-de-la-C-E-P-G-L12.png)
Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004
Le graphique ci-dessus permet de distinguer deux phases dans
l?évolution du PIB réel par habitant. La première va de
1970 à 1988 et la seconde de 1989 à 2002.
Au cours de la 1ère phase (1970-1988), le PIB
réel par habitant enregistre des niveaux de plus en plus
élevés. Entre 1970 et 1988, cet indicateur présente des
accroissements d?année en année et son indice passe de 100
à 127.
La 2ème phase (1989 à 2002) quant à elle,
ressort une situation contradictoire par rapport à la phase
précédente. A cet effet, il faut signaler que la PIB réel
par habitant a sensiblement. Il enregistre un indice baissière de 127
à 90 entre 1989 à 2002.
II.2 MISE EN OEUVRE DU TEST DE CAUSALITE
Avant de procéder au test de causalité
bivariée pour établir la relation qui existe entre
développement financier et croissance économique, il est
primordial de procéder à deux tests préliminaires. En
effet, pour éviter toute régression fallacieuse, il est
impératif de se rassurer de la stationnarité des
variables et de l?absence de cointégration entre les
variables prises deux à deux. En cas de relation de cointégration
entre les variables prises deux à deux, il est également
nécessaire d?estimer un modèle à correction d?erreur
destiné, comme son nom l?indique, à corriger le biais
d?estimation induit par la cointégration (Raffinot, Joseph et Venet,
1998). Cette méthode a l?avantage de déterminer directement le
sens de causalité entre variables mais aussi elle renseigne si cette
causalité est unidirectionnelle ou bidirectionnelle.
II.2.1 Test de stationnarité
On dit qu?une série temporelle est stationnaire si elle
admet une moyenne, une variance et une covariance finies et
indépendantes du temps. C?est-à-dire qu?une série est
stationnaire si elle possède une variance et une moyenne constante
(Bourbonnais, 1998). La non stationnarité pose toujours un
problème18 dans l?analyse économique. Pour
cette raison, on a cherché à stationnariser les variables en les
différenciant (Khalfaoui, 2002).
II.2.2 Test de cointégration
Cette analyse permet l?identification claire de la relation
véritable entre les variables en recherchant l?existence d?un vecteur de
cointégration et en éliminant son effet le cas
échéant (Bourbonnais, 1998). Pour ce faire, il importe de nous
rassurer que nos séries sont cointégrées. La technique de
cointégration met l?accent sur l?existence d?une relation de long terme
entre les variables qui sont non stationnaires en niveau et stationnaires en
première différence (Khalfaoui, 2002).
II.2.3 Test de causalité
Au niveau théorique, la mise en évidence des
relations causales entre les variables économiques fournit des
éléments de réflexion propices à une meilleure
compréhension des phénomènes économiques. De
manière pratique, la connaissance de la causalité est
nécessaire à une formulation correcte de la
18 En règle générale, la
régression des séries non stationnaires conduit à un
vecteur d?erreur non stationnaire. C'est-à-dire ayant une variance
infinie.
politique économique (Khalfaoui, 2002). Ainsi, le sens
de causalité est aussiimportant que mettre en évidence
une liaison entre les variables économiques.
Le test de causalité a fait l?objet d?études par
un certain nombre d?auteurs ; mais c?est l?approche de Granger (1969) pour la
formalisation de ce test qui a eu le plus d?écho chez les
économistes. Son fondement se base sur la relation dynamique entre les
variables.
Chapitre III : PRESENTATION ETINTERPRETATION
DES RESULTATS
Dans un premier temps, nous allons présenter les
principaux résultats obtenus de notre recherche, par la suite nous
procéderons à l?interprétation de ces résultats.
Trente trois observations constituent notre échantillon
et proviennent de diverses sources. Les données sur le taux de
liquidité, le PIB réel par habitant sont issue
singulièrement du CD-ROOM de la Banque mondiale tandis que les
informations sur les crédits accordés à l?économie
et les crédits à l?économie ratio de la monnaie
proviennent conjointement du CD-ROOM de la Banque mondiale et des rapports de
la Banque Centrale du Congo.
III.1. PRESENTATION DES RESULTATS
Dans cette section, différents tests sont
présentés. Il s?agit tout d?abord du test de stationnarité
et, ensuite du test de cointégration et enfin du test de
causalité au sens de Granger.
En effet, comme nous l?avons déjà signalé
précédemment, il est nécessaire de procéder
à deux tests préliminaires avant d?effectuer le test de
causalité bivariée en vue d?éviter toute régression
fallacieuse et nous rassurer de la stationnarité de nos variables et de
l?absence de cointégration entre les variables prises deux à
deux.
III.1.1 Analyse de stationnarité
On dit qu?un processus est stationnaire lorsque tous ses
moments sont indépendants du temps. Dans ce cas, tout choc tendant
à l?éloigner de sa moyenne déclenchera des
mécanismes le ramenant tendanciellement vers sa valeur moyenne. La
stationnarité des variables représente une solide garantie contre
les régressions fallacieuses et non cohérentes.
Les variables testées sont les suivantes : le taux de
liquidité (LIQUID), le ratio M2/M1, le ratio crédits à
l?économie (CREPIB) et le PIB réel par habitant (PIB).
Les tableaux ci-dessous présentent les résultats
des tests ADF dans les trois pays. Ces tests conduisent à rejeter
l?hypothèse nulle d?existence d?une racine unitaire au seuil de 5% pour
toutes les séries analysées.
Tableau 1 : les résultats des tests ADF de racine unitaire
sur les variables dans les pays de la C.E.P.G.L.
Pays
|
Variables
|
Constante
|
Tendance
|
Valeur du test ADF
|
Valeur critique 5%
|
Conclusion
|
BURUNDI RWANDA RDC
|
LLIQUID
|
NON
|
NON
|
-1.032017
|
-1.9521
|
|
D(LLIQUID)
|
NON
|
NON
|
-3.468408
|
-1.9526
|
I(1)
|
LM2/M1
|
NON
|
NON
|
-0.278126
|
-1.9521
|
|
D(LM2/M1)
|
OUI
|
NON
|
-4.560191
|
-1.9526
|
I(1)
|
LCREPIB
|
OUI
|
NON
|
-2.781963
|
-2.9591
|
|
D(LCREPIB)
|
OUI
|
NON
|
-3.173528
|
-2.9627
|
I(1)
|
LPIB
|
NON
|
OUI
|
-2.039193
|
-3.5614
|
|
D(LPIB)
|
NON
|
NON
|
-1.655729
|
-1.9526
|
I(0)
|
LLIQUID
|
OUI
|
NON
|
-3.228131
|
-2.9591
|
|
D(LLIQUID)
|
NON
|
NON
|
-5.395516
|
-1.9526
|
I(1)
|
LM2/M1
|
NON
|
NON
|
1.079074
|
-1.9521
|
|
D(LM2/M1)
|
NON
|
NON
|
-2.435095
|
-1.9526
|
I(1)
|
LCREPIB
|
NON
|
NON
|
-0.380732
|
-1.9521
|
|
D(LCREPIB)
|
NON
|
NON
|
-4.156381
|
-1.9526
|
I(1)
|
LPIB
|
NON
|
NON
|
0.222324
|
-1.9521
|
|
D(LPIB)
|
NON
|
NON
|
-5.190198
|
-2.9621
|
I(1)
|
LLIQUID
|
OUI
|
OUI
|
-3.540413
|
-3.5614
|
|
D(LLIQUID)
|
NON
|
NON
|
-5.900558
|
-1.9526
|
I(1)
|
LM2/M1
|
NON
|
NON
|
0.627887
|
-1.9521
|
|
D(LM2/M1)
|
NON
|
NON
|
-3.876056
|
-2.9627
|
I(1)
|
LCREPIB
|
NON
|
NON
|
1.122220
|
-1.9521
|
|
D(LCREPIB)
|
NON
|
NON
|
-3.733672
|
-1.9526
|
I(1)
|
LPIB
|
NON
|
NON
|
-0.504140
|
-1.9521
|
|
D(LPIB)
|
NON
|
NON
|
-2.951698
|
-1.9526
|
I(1)
|
Source : confectionné sur base des résultats
obtenus par le logiciel E-views 3.1 Avec LX = variable en logarithme et
D(X) = variable en différence première
D`après ce tableau, il y a lieu de constater que pour
des degrés de signification de 95%, la majorité des variables
sont non stationnaires en niveau (exception faite en RDC sur la variable PIB
réel par habitant). Afin de les rendre stationnaires, on procède
à leur différenciation première. L`application du test de
racine unitaire (ADF) en différence première des variable nous a
permis de constater que les valeurs calculées de la statistique ADF sont
presque toutes
inférieures19 aux valeurs critiques
(l?hypothèse nulle est rejetée). Les variables deviennent donc
stationnaires en différence première.
III.1.2 Analyse de la cointégration de Johansen
La condition nécessaire de cointégration est que
les séries doivent être intégrées de même
ordre ; en général d?ordre 1. En effet, si les séries
chronologiques ne sont pas intégrées de méme ordre, la
procédure s?arrête. Il n?y a pas donc de relation de
cointégration.
Cependant, ce test permet de savoir s?il existe au moins une
relation de long terme pour chaque paire des variables du modèle. Pour
ce faire nous allons procéder par un test de cointégration de
JOHANSEN. Ce test permet de déterminer le nombre de relation
d?équilibre de long terme entre des variables intégrées de
même ordre quelle que soit la normalisation utilisée.
Il convient par ailleurs de rappeler que l`analyse de
cointégration permet l?identification claire de la relation
véritable entre les variables en recherchant l?existence d?un vecteur de
cointégration et en éliminant son effet le cas
échéant.
Vu l?objet de notre étude, nous procédons par
une analyse de paire des variables : une variable du développement
financier et une variable de croissance économique. Voici les paires de
variables ci-dessous :
1) Le taux de liquidité et le PIB réel par
habitant
2) le ratio M2/M1 et le PIB réel par habitant
3) le ratio crédits à l économie et le PIB
réel par habitant
19 Exception faite pour les Rwanda et Burundi pour la variable
ratio M2/PIB et ratio M2/M1.
Les résultats de ce test se présentent de la
manière suivante selon le pays :
Tableau 2 : Résultats du Test de Johansen : normalisation
des paramètres en RDC
Paire de variables
|
Eigenvalue
|
Likelihood Ratio
|
Valeur critique au seuil de 1%
|
Valeur critique
au seuil de 5%
|
Hypothèse sur le nombre d'E.C
|
- LLIQUID et LPIB
|
0.9531837
|
99.8916
|
30.45
|
25.32
|
Une*
|
- LM2/M1 et LPIB
|
0.169785
|
9.126420
|
16.31
|
12.53
|
Aucune**
|
-LCREPIB et LPIB
|
0.272725
|
13.53257
|
30.45
|
25.32
|
Aucune**
|
Source : confectionné sur base des résultats
obtenus par le logiciel E-views 3.1
* indique que l?hypothèse nulle est acceptée de la
présence de relation de cointégration au seuil de 5 %
(respectivement de 1%).
** indique le rejet de l?hypothèse nulle
d?absence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement
de 1%).
L?existence de ces vecteurs est confirmée si la
première valeur du ratio de vraisemblance (likelihood ratio, LR) est
supérieure à la valeur théorique du test (soit à 5%
soit à 1 %). Pour la paire des variables LPIB-Lliquid, le test indique
la présence d?une seule équation de cointégration au seuil
de 5% (valeur du ratio de vraisemblance de 99,89 supérieure à la
valeur théorique de 25,32).
De plus, nous avons obtenu pour les paires des variables
(LPIB-LM2/M1 et LPIB-LCREPIB), les valeurs du ratio de vraisemblance qui sont
inférieures aux valeurs critiques au seuil de 5%. D?où, le test
de cointégration effectué pour ces deux paires des variables
retenues révèle l?absence d?une relation de cointégration
entre les indicateurs de l?approfondissement financier et l?unique proxie
retenu pour la croissance économique.
La relation normalisée est :
DLPIB = 0,45DLLIQUID + 6,19DLM2/M1 - 0,89DLCREPIB +
7,71
Ce modèle signifie qu?une hausse de 1% de la masse
monétaire en R.D.C engendrerait à long terme une augmentation
de 0,45% du PIB réel par habitant
alors qu?une hausse de 1% de l?épargne à vue et
de dépôt à terme provoquerait une augmentation de 6,19%.
Signalons tout de méme qu?une diminution de 1% de crédits
à l?économie entraînerait une baisse 0,89% du PIB
réel par habitant.
Il convient cependant de rappeler que l?analyse de la trace et
de la valeur propre maximale pour la paire des variables (LPIB-Lliquid) laisse
apparaître une relation de cointégration dans l?intervalle de
confiance de 5% du test de vraisemblance. Comme l?hypothèse d?une
cointégration est acceptée, il importe donc d?estimer le
modèle à correction d?erreur.
III.1.2.1 Estimation du modqle à correction
d'erreurs
Les résultats de l?annexe 2 postulent l?existence d?une
relation de long terme. Rappelons que le théorème de
représentation de Engle et Granger démontre que les séries
non stationnaires, en particulier celles qui possèdent une racine
unitaire, doivent être représentées sous forme de
modèle à correction d?erreurs si elles sont
cointégrées (Dupont, 2007).
D?après cette relation de long terme, le PIB
réel par habitant, les dépôts à terme et
l?épargne et les crédits à l?économie vont de pair
alors que le PIB réel par habitant et la masse monétaire sont
liés négativement.
L?estimation du modèle à correction d?erreurs
est fournie dans le tableau 3 suivant. La qualité des résultats
est acceptable au regard des signes attendus et du coefficient de
détermination.
Notons que la variable figurant au sommet du tableau 3
correspond à la variable dépendante. Les variables de chaque
ligne représentent les variables indépendantes. Chaque variable
indépendante renferme trois nombres. Le premier correspond au
coefficient de la variable qui y est associée, le second qui est entre
parenthèses, l?écart type, le troisième exprime le t de
Student. Enfin, les nombres qui représentent un plus grand
intérêt sont ceux du terme à correction d?erreurs
CointEq1?. Soulignons que leurs paramètres sont tous significatifs.
Tableau 3 : Modèle vectoriel à correction d?erreur
: cas de la RDC
Date: 08/26/09 Time: 13:31
|
Sample(adjusted): 1973 2002
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Standard errors & t-statistics in parentheses
|
|
|
|
|
|
Cointegrating Eq:
|
CointEq1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LPIB(-1)
|
1.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LLIQUID(-1)
|
-0.651832
|
|
|
|
|
(0.02543)
|
|
|
|
|
(-25.6316)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LM2_M1(-1)
|
-0.130344
|
|
|
|
|
(0.03978)
|
|
|
|
|
(-3.27682)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LCREPIB(-1)
|
0.006096
|
|
|
|
|
(0.00666)
|
|
|
|
|
(0.91597)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
@TREND(70)
|
0.009255
|
|
|
|
|
(0.00077)
|
|
|
|
|
(12.0289)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-2.009078
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Error Correction:
|
D(LPIB)
|
D(LLIQUID)
|
D(LM2_M1)
|
D(LCREPIB)
|
|
|
|
|
|
CointEq1
|
-1.323837
|
0.029861
|
-1.078932
|
10.26103
|
|
(0.20007)
|
(0.00223)
|
(0.87637)
|
(4.66855)
|
|
(-6.61696)
|
(13.4041)
|
(-1.23114)
|
(2.19791)
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.880670
|
0.999928
|
0.399661
|
0.771703
|
Adj. R-squared
|
0.826971
|
0.999895
|
0.129508
|
0.668969
|
Sum sq. resids
|
0.008902
|
1.10E-06
|
0.170813
|
4.847375
|
S.E. equation
|
0.021098
|
0.000235
|
0.092416
|
0.492310
|
F-statistic
|
16.40022
|
30700.26
|
1.479388
|
7.511689
|
Log likelihood
|
79.27171
|
214.2013
|
34.95763
|
-15.22675
|
Akaike AIC
|
-4.618114
|
-13.61342
|
-1.663842
|
1.681784
|
Schwarz SC
|
-4.151048
|
-13.14635
|
-1.196776
|
2.148849
|
Mean dependent
|
-0.045328
|
-0.047756
|
0.011053
|
-0.126643
|
S.D. dependent
|
0.050719
|
0.022932
|
0.099052
|
0.855666
|
On constate qu?en cas de déséquiibre à
court terme, la croissance économique s?ajuste plus rapidement que les
dépôts à terme et l?épargne. En effet, la vitesse de
convergence de la croissance économique est d?environ 132% et celle les
dépôts à terme et l?épargne est de 108%.
Tableau 4 : Résultats du Test de Johansen : normalisation
des paramètres au Rwanda
Paire de variables
|
Eigenvalue
|
Likelihood Ratio
|
Valeur critique au seuil de 1%
|
Valeur critique au seuil de 5%
|
Hypothèse sur
le nombre
d'E.C.
|
- LLIQUID et LPIB
|
0.411736
|
19.95961
|
23.46
|
18.17
|
une*
|
- LM2/M1 et LPIB
|
0.091239
|
3.290824
|
16.31
|
12.53
|
Aucune**
|
-LCREPIB et LPIB
|
0.185194
|
6.453507
|
16.31
|
12.53
|
Aucune**
|
Source : confectionné sur base des résultats
obtenus par le logiciel E-views 3.1
* indique que l?hypothèse nulle est acceptée de la
présence de relation de cointégration au seuil de 5 %
(respectivement de 1%).
** indique le rejet de l?hypothèse nulle
d?absence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement
de 1%).
Apres analyse du test de cointégration de Johansen, la
première valeur du ratio de vraisemblance (likelihood ratio, LR) est
supérieure à la valeur théorique du test (soit à 5%
soit à 1 %). Pour la paire des variables LPIBLLIQUID, le test indique la
présence d?une seule équation de cointégration au seuil de
5% (valeur du ratio de vraisemblance de 19,95 supérieure à la
valeur théorique de 18,17).
Pour les autres paires des variables, les valeurs du ratio de
vraisemblance quisont inférieures aux valeurs critiques au
seuil de 5% pour le cas de la
République du Rwanda. On constate de ce fait l?absence
d?une relation de cointégration entre ces paires des variables.
La relation normalisée est :
DLPIB = 5,37DLLIQUID - 1,65DL M2/M1 + 0,68DLCREPIB +
18,13
Ce modèle signifie qu?une hausse de 1% de la masse
monétaire au Rwanda engendrerait à long terme une augmentation
de 5,37% du PIB réel par habitant
alors qu?une hausse de 1% des crédits à
l?économie entraînerait une
augmentation de 0,68%. Par contre qu?une diminution de 1% des
dépôts à terme et de l?épargne provoquerait une
baisse 1,65% du PIB réel par habitant.
La présence de cette relation de cointégration
entre la paire des variables (LPIB-Lliquid) nous conduit à effectuer le
modèle à correction d?erreur, comme nous l?avons fait
précédemment.
Tableau 5 : Modèle vectoriel à correction d?erreur
: cas du Rwanda
Date: 08/26/09 Time: 14:29
|
Sample(adjusted): 1973 2002
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Standard errors & t-statistics in parentheses
|
|
|
|
|
|
Cointegrating Eq:
|
CointEq1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LPIB(-1)
|
1.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LLIQUID(-1)
|
6.242011
|
|
|
|
|
(11.7134)
|
|
|
|
|
(0.53289)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LM2_M1(-1)
|
-10.96181
|
|
|
|
|
(17.3801)
|
|
|
|
|
(-0.63071)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LCREPIB(-1)
|
-0.535537
|
|
|
|
|
(1.43394)
|
|
|
|
|
(-0.37347)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
@TREND(70)
|
0.157439
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
9.051549
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Error Correction:
|
D(LPIB)
|
D(LLIQUID)
|
D(LM2_M1)
|
D(LCREPIB)
|
|
|
|
|
|
CointEq1
|
0.084482
|
-0.112264
|
0.024933
|
-0.137021
|
|
(0.01642)
|
(0.03204)
|
(0.01017)
|
(0.07050)
|
|
(5.14398)
|
(-3.50347)
|
(2.45050)
|
(-1.94347)
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.685839
|
0.571090
|
0.571950
|
0.420310
|
Adj. R-squared
|
0.520490
|
0.345348
|
0.346660
|
0.115210
|
Sum sq. resids
|
0.081010
|
0.308384
|
0.031091
|
1.492885
|
S.E. equation
|
0.065297
|
0.127400
|
0.040452
|
0.280309
|
F-statistic
|
4.147846
|
2.529836
|
2.538731
|
1.377615
|
Log likelihood
|
46.14750
|
26.09593
|
60.51215
|
2.439153
|
Akaike AIC
|
-2.343167
|
-1.006396
|
-3.300810
|
0.570723
|
Schwarz SC
|
-1.829395
|
-0.492623
|
-2.787038
|
1.084496
|
Mean dependent
|
0.005421
|
0.009270
|
0.018084
|
-0.004459
|
S.D. dependent
|
0.094296
|
0.157458
|
0.050047
|
0.298000
|
On constate qu?en cas de déséquiibre à
court terme, la croissance économique s?ajuste plus rapidement que les
dépôts à terme et l?épargne. En effet, la vitesse de
convergence de la croissance économique est d?environ 8,4% et celle les
dépôts à terme et l?épargne est de 2,4%.
Tableau 6 : Résultats du Test de Johansen : normalisation
des paramètres au Burundi
Paire de variables
|
Eigenvalue
|
Likelihood Ratio
|
Valeur critique au seuil de 1%
|
Valeur critique
au seuil de 5%
|
Hypothèse sur le nombre d'E.C
|
- LLIQUID et LPIB
|
0.221423
|
10.55835
|
24.60
|
19.96
|
Aucune**
|
- LM2/M1 et LPIB
|
0.153890
|
6.064216
|
20.04
|
15.41
|
Aucune**
|
-LCREPIB et LPIB
|
0.083249
|
3.042004
|
20.04
|
15.41
|
Aucune**
|
Source : confectionné sur base des résultats
obtenus par le logiciel E-views 3.1
** indique le rejet de l?hypothèse nulle
d?absence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement
de 1%).
Le test de cointégration de Johansen montre que les
valeurs du ratio de vraisemblance qui sont inférieures aux valeurs
critiques au seuil de 5% pour le cas de la République du Burundi. Il
convient de noter que le test de cointégration effectué pour
chaque paire des variables retenues révèle l?absence d?une
relation de cointégration entre les indicateurs de l?approfondissement
financier et l?unique proxie retenu pour la croissance économique.
La relation normalisée est :
DLPIB = - 5,07DLLIQUID + 5,5DL M2/M1 + 0,52DLCREPIB +
6,73
Ce modèle signifie qu?une hausse de 1% des
dépôts à terme engendrerait à long terme une
augmentation de 5,5% du PIB réel par habitant alors qu?une hausse de 1%
des crédits à l?économie entraînerait une
augmentation de 0,52%. Par contre qu?une diminution de 1% de la masse
monétaire provoquerait une baisse 5,07% du PIB réel par
habitant.
III.1.3 Résultats de tests de causalité
Dans ce section, il sera question de rapporter les
résultats des tests de causalité incluant les indicateurs de
développement financier (le taux de liquidité, le ratio M2_M1 et
le ratio crédits à l`économie) et la croissance
économique (le PIB réel par habitant). Ce test est fait par paire
des variables à l?instar du test de cointégration.
Le tableau ci-dessous ressort les résultats des tests de
causalité au sens de Granger.
Tableau 7 : Résultats des tests de causalité en
RDC
Pairwise Granger Causality Tests Date: 08/26/09 Time: 15:10
Sample: 1970 2002
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
DLLIQUID does not Granger Cause DLPIB
|
32
|
4.96506
|
0.03378
|
DLPIB does not Granger Cause DLLIQUID
|
|
2.21981
|
0.14705
|
DLM2_M1 does not Granger Cause DLPIB
|
32
|
0.48497
|
0.49173
|
DLPIB does not Granger Cause DLM2_M1
|
|
5.50798
|
0.02597
|
DLCREPIB does not Granger Cause DLPIB
|
32
|
9.47052
|
0.00453
|
DLPIB does not Granger Cause DLCREPIB
|
|
4.79466
|
0.03674
|
avec DX = variable en différence première, LX =
variable en logarithme
D?après ce tableau, six hypothèses ont
été testées simultanément à savoir la
causalité entre les trois variables prises deux à deux.
D?une part, nous constatons qu?au seuil de 5% le test de
Granger laisse présager deux liens de causalité unidirectionnelle
entre les variables LPIB et LLIQUID, LPIB et LM2_M1. Il s?agit de LLIQUID
à LPIB et de LPIB à LM2_M1 et les probabilités
attachées au F-statistique s?élèvent respectivement
à 3,3% et 2,6%.
D?autre part, le test révèle un lien de
causalité bidirectionnelle entre les variables LPIB et LCREPIB. Les
probabilités respectives attachées au F-statistique sont les
suivantes : 0,5% de LPIB à LCREPIB et 3,7% de LCREPIB à LPIB.
Tableau 8 : Résultats des tests de causalité au
Rwanda
Pairwise Granger Causality Tests Date: 08/26/09 Time: 15:15
Sample: 1970 2002
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
DLLIQUID does not Granger Cause DLPIB
|
32
|
0.52376
|
0.47504
|
DLPIB does not Granger Cause DLLIQUID
|
|
1.08272
|
0.30669
|
DLM2_M1 does not Granger Cause DLPIB
|
32
|
1.13326
|
0.29587
|
DLPIB does not Granger Cause DLM2_M1
|
|
5.04533
|
0.03248
|
DLCREPIB does not Granger Cause DLPIB
|
32
|
5.13840
|
0.03104
|
DLPIB does not Granger Cause DLCREPIB
|
|
6.34671
|
0.01753
|
avec DX = variable en différence première, LX =
variable en logarithme
Les résultats de ce test laissent apparaître
d?une part, un lien de causalité univoque entre les variables LPIB et
LM2_M1 et d?autre part un lien de causalité bidirectionnelle entre les
LPIB et LCREPIB. Les probabiités attachées au F-stat sont
inférieures au seuil de 5% (elles s?élèvent respectivement
à 3,2% pour le lien univoque et 3,1% ; 1,8% le lien biunivoque).
Tableau 9 : Résultats des tests de causalité au
Burundi
Pairwise Granger Causality Tests Date: 08/26/09 Time: 15:02
Sample: 1970 2002
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
DLLIQUID does not Granger Cause DLPIB
|
32
|
9.25441
|
0.00495
|
DLPIB does not Granger Cause DLLIQUID
|
|
0.08899
|
0.76759
|
DLM2_M1 does not Granger Cause DLPIB
|
32
|
5.19132
|
0.03025
|
DLPIB does not Granger Cause DLM2_M1
|
|
0.03052
|
0.86253
|
DLCREPIB does not Granger Cause DLPIB
|
32
|
0.44777
|
0.50869
|
DLPIB does not Granger Cause DLCREPIB
|
|
0.02119
|
0.88527
|
avec DX = variable en différence première, LX =
variable en logarithme
A l?instar des tests précédents, les relations
causales sont testées entre les paires des variables LLIQUID et LPIB,
LM2_M1 et LPIB, LCREPIB et LPIB. Les résultats du tableau 9 indiquent la
présence de deux relations causales unidirectionnelles : la
première de LLIQUID à LPIB et la seconde de LM2_M1 à
LPIB. En effet, les probabilités attachées au
F-stat sont inférieures au seuil de 5 % (elles s?élèvent
respectivement à 0,5% et 3%).
III.2 INTERPRETATION DES RESULTATS
A ce niveau, l`idée est d`interpréter les
résultats trouvés en tenant compte des réalités
économiques de la région des grands lacs et/ou de chaque pays.
D?emblée, notons qu`une relation peut être mise en
évidence entre le développement financier et la croissance
économique.
III.2.1 Le taux de liquidité
Les résultats du test de causalité laissent
apparaître dans des deux cas sur trois un lien de causalité
univoque au sens de Granger entre le développement financier
(mesuré le plus souvent par le ratio M2/PIB) et la croissance
économique (Joseph, Raffinot et Venet, 1998).
En RDC et au Burundi, le taux de liquidité exerce une
influence sur le PIB réel par habitant au regard des résultats
obtenus. Autrement dit dans ces pays, c?est la masse monétaire qui cause
le développement économique et non l?inverse, soutenant ainsi la
thèse qui voudrait que c?est le niveau de la monnaie en circulation qui
détermine l?expansion économique.
En d?autres termes, le respect de missions de la Banque
centrale et une amélioration de ses services sont
bénéfique sur l?activité économique. En effet, la
banque centrale en tant qu?une institution indépendante et en tant
banque des banque joue comme rôle celui de maintenir la stabilité
des prix par une politique monétaire rigoureuse. Il faudrait donc un
contrôle rigoureux de la masse monétaire en vue d?observer ses
effets bénéfiques sur l?activité économique car
trop de liquidités sont source de régression économique.
Tout comme, une économie moins liquide a des conséquences
néfastes sur les investissements productifs provoquant ainsi le sous
emploi.
Par ailleurs, ce constat découle du
précédent, à savoir que l?activité
économique qui dépend ici de la masse monétaire
engendrerait par la même occasion l?expansion économique et par
ricochet des services offerts par les institutions financières bancaires
et même non bancaires pourraient être améliorés.
Par contre, le résultat du Rwanda ne présente
aucun lien de causalité unidirectionnelle pour la paire des variables le
taux de liquidité ou le ratio M2/PIB et le PIB réel par habitant.
Mais un tel constat n?implique pas l?absence de lien économique entre
les paires des variables20 Ce résultat rejoint celui de
Joseph, Raffinot et Venet (1998) qui soutiennent que le Niger n?exhibe aucun
lien de causalité significatif.
III.2.2 Le ratio M2/M1
La mesure du développement financier par le ratio M2/M1
montre l?existence d?une relation unidirectionnelle entre le ratio M2/M1 et le
PIB réel par habitant.
En effet, ce test éclaire la réflexion dans
l?ensemble de l?échantillon. En RDC et Rwanda, toujours au seuil de 5%,
le test de Granger indique une causalité unidirectionnelle allant du PIB
réel par habitant vers les dépôts à terme et
à vue, d?une part. Ce constat corrobore ainsi avec celui soulevé
par Joseph, Raffinot et Venet (1998). Ce résultat suggère qu?en
RDC et au Rwanda, ce sont les périodes de croissance qui attirent les
agents économiques à recourir aux services financiers et non le
contraire. En d?autres termes, ces résultats montrent qu?un
accroissement de l?activité économique se traduit par une forte
bancarisation. D?où la nécessité d?atteindre un minimum de
développement économique pour permettre aux banques et d?autres
de bénéficier des effets d?entraînement de cette
croissance.
20 Raffinot et alii estiment que le test de causalité au
sens de Granger ne met en lumière qu?une relation de causalité
statistique et c?est pour cette raison qu?il a fait l?objet de plusieurs
critiques.
Il convient cependant de souligner que pallier au
phénomène de sous bancarisation 21chez les populations
n?ayant pas accès aux services financiers est une option envisageable.
Les pays des Grands Lacs doivent développer des mécanismes en vue
de prévenir les conséquences néfastes liées
à la non consommation des services financiers. Cela pourrait contribuer
à réduire non seulement la pauvreté, mais aussi
améliorer le niveau de vie des populations.
D?autre part, une direction de causalité inverse pour
le cas du Burundi. Elle va des dépôts à l?économie
vers le PIB réel par habitant. Autrement dit, c?est les
dépôts à l?économie sont source d?accroissement du
PIB réel par habitant. Toutes choses restant égales par ailleurs,
les stocks de dépôts sont injectés dans l?économie
en vue de financer les investissements productifs, et par conséquent la
production. Le résultat de Burundi soutient l?étude de Spears
montrant ainsi que l?intermédiation financière (mesurée
par les dépôts) cause la croissance économique. Cette
thèse est souvent valide pour les pays à faible revenu,
conformément à la thèse de Patrick de « demand
following ».
En effet, les dépôts à l?économie
(dépôts à terme et à vue) constituent l?indicateur
permettant les institutions financières à jouer leur rôle
d?intermédiaire entre les agents à capacité de financement
et ceux à besoin de financement. Par conséquent, les
dépôts ainsi constitués favorisent le moyen de financement
des investissements productifs et l?impact de croissance demeure plus
remarquable.
D?ailleurs King et Levine (1993) font voir l?effet du
développement financier sur la croissance est positif en
Afrique22. Ils estiment qu?un niveau de développement
financier plus élevé est significativement corrélé
avec le taux de croissance économique, le taux d?accumulation du capital
physique et l?amélioration des performances économiques.
21 En 2005, il a été démontré qu?en
RDC la BCC fonctionnait avec seulement 14% de la masse monétaire en FC ;
86% soit 106,22 milliards de FC étant hors du circuit bancaire. Ce
phénomène était lié à la sous bancarisation
du pays ; il existait un seul guichet pour 1,5 million d?habitants et pour une
superficie de 26.000 kilomètres carrés.
22 Cité par Raffinot et alii (1998).
III.2.3 Le ratio des crédits à
l'économie
En ce qui concerne l?étude de la relation de
causalité entre les variables, d?une part les résultats obtenus
en R.D.C et au Rwanda présente l?existence d?un lien de causalité
bidirectionnelle entre les paires de variables (les crédits à
l?économie et le PIB réel par habitant) et une causalité
unidirectionnelle pour le Burundi, d?autre part.
En effet, les résultats de la RDC et du Rwanda
signifient que les crédits injectés dans l?économie sont
source principale du développement économique et/ou plus le PIB
réel par habitant augmente plus des crédits sont octroyés
aux agents à besoin de liquidité. Autrement dit, dans les cas de
la RDC et du Rwanda, c?est le niveau des crédits à
l?économie qui détermine le niveau du PIB réel par
habitant et vice versa, toutes choses restant égales par ailleurs. De
plus, un excès du PIB réel par habitant implique
vraisemblablement une hausse des crédits à l?économie. Ce
résultat soutient celui trouvé par Khalfaoui (2002) pour le cas
de la Turquie mais celui de Raffinot, Baptiste et Venet (1998)23
pour le cas de la Cote d?Ivoire.
Par ailleurs, le Burundi ne présente aucun lien de
causalité pour la paire des variables crédits à
l?économie et le PIB réel par habitant. L?absence du sens de
causalité signifie que les deux variables sont toutes
indépendantes l?une de l?autre. Autrement dit, les résultats
trouvés s?expliqueraient par le fait que les mécanismes des
systèmes financiers se trouvent encore incapables de mobiliser
l?épargne et de l?allouer de manière efficace.
De ce point de vue, ce resultat ne conforte pas les principaux
resultats theoriques puisque, de maniere generale, l?accroissement du volume de
credit au sein d?une economie contribue, au dela d?un seuil de revenu
relativement faible, à l?accroissement de revenus et non a leur
reduction.
23 C?est uniquement le cas de la Cote d?Ivoire
Pour clore, il sied de noter que l?absence du sens de
causalité entre crédits à l?économie et le PIB
réel par habitant pourrait statistiquement signifier que les
crédits ne sont pas octroyés tout comme l?activité
économique ne favorise presque pas l?activité financière,
ce qui dans une certaine mesure pourrait compromettre le développement
économique d? un pays.
CONCLUSION GENERALE
Dans cette étude, nous avons tenté d?examiner la
relation de causalité entre l?approfondissement financier et la
croissance économique dans les pays des grands lacs africains. Sur un
échantillon de trois pays en développement (pays membre de la
C.E.P.G.L.) au cours de la période 1970-2002 et sur base des
données de la Banque mondiale, le test de causalité au sens de
Granger a été effectué.
En effet, le point de départ ayant guidé notre
recherche était de vérifier s?il existe un lien de
causalité entre l?approfondissement financier et la croissance
économique et les cas échéants savoir si cette
causalité est unidirectionnelle ou bidirectionnelle.
L?exploration de ce fil conducteur nous a conduit à
poser les hypothèses selon lesquelles s?il existerait une relation de
causalité entre les deux sphères, elle irait d?un sens ou deux
sens entre les paires des variables.
Pour atteindre l?objectif de notre recherche, trois types de
tests sont exécutés en vue d?investiguer les sources de
causalité. Il s?agit du test de stationnarité, du test de
cointégration de Johansen, et des tests de causalité de
Granger.
Les principaux résultats de notre recherche sont les
suivants :
- Dans l?ensemble de notre échantillon, toutes les
variables sont stationnaires en différence première, exception
faite uniquement du PIB réel par habitant de la RDC qui est stationnaire
en niveau;
- Pour la RDC et le Rwanda, la paire des variables (le taux de
liquidité et le PIB réel par habitant) est
cointégrée, elle évolue ensemble et affiche par
conséquent une relation de long terme au moins dans une direction ;
- Nous avons estimé le modèle à
correction d?erreur qui vise à rendre compte dans une même
équation d?un écart éventuel par rapport à un
équilibre de long terme et du processus d?ajustement à court
terme de cet équilibre;
- Le test de cointégration de Johansen
révèle qu?à long terme, la masse monétaire et des
dépôts à l?économie ont un impact positif sur la
croissance économique en RDC, montrant qu?une augmentation de 1% la
masse monétaire et des dépôts à l?économie se
traduirait par un accroissement respectif de 0,45% et 6,19% du PIB et
engendrerait une réduction des crédits à l?économie
0,89% ;
- Le test de cointégration de Johansen
révèle qu?à long terme, la masse monétaire et des
crédits à l?économie ont un impact positif sur la
croissance économique au Rwanda, montrant qu?une augmentation de 1% la
masse monétaire et des crédits à l?économie se
traduirait par un accroissement respectif de 5,37% et 0,68% du PIB et
engendrerait une réduction des dépôts à
l?économie de 1,65% ;
- Pour le cas de la R.D.C, le test de causalité de
Granger indique une causalité unidirectionnelle entre les paires des
variables (le taux de liquidité et le PIB réel par habitant, les
dépôts à l?économie et le PIB par habitant), d?une
part et d?autre part, une causalité bidirectionnelle entre les
crédits à l?économie et le PIB réel par habitant
;
- Au Rwanda, le test de causalité de Granger indique
une causalité unidirectionnelle entre le PIB réel par habitant et
les dépôts à l?économie, d?une part et d?autre part,
une causalité bidirectionnelle entre les crédits à
l?économie et le PIB réel par habitant ;
- Au Burundi, le test de causalité de Granger indique
une causalité unidirectionnelle entre les paires des variables (le taux
de liquidité et le PIB réel par habitant, les dépôts
à l?économie et le PIB réel par habitant).
Le developpement précédent demontre l?influence
du niveau de developpement économique d?un pays sur l?impact du
developpement financier. Le test de causalité dans le cadre du
modèle à correction d?erreur, révèle
essentiellement en
RDC24 et au Rwanda25 que la croissance
économique « cause » au sens de Granger l?approfondissement
financier et/ou l?approfondissement finacier « cause » la croissance
économique.
Le pays qui ne démontre aucune évidence de
cointégration est le Burundi26. Ce résultat ne
signifie pas, nécessairement, l?absence d?une relation stable entre les
variables d?approfondissement financier et l?unique proxy de la croissance
économique, essentiellement, pour deux raisons. La premiere stipule que
la relation peut exister mais elle parait aussi comlpexe qu?on ne peut pas
l?apprecier nous forme linaire. Tandis que la seconde prouve que ce pays figure
parmi les PED dont le système financier est encore sous
developpé27.
En définitive, la predominence relative de la relation
de caualite allant de l?approfondissement financier sur la croissance
«supply leading» dans la terminologie de Patrick s?explique en partie
par le fait que la nature de l?echantillon pris en consideration est formee par
un ensemble des pays dont les systèmes bancaires sont encore sous
developpes, incapable de satisfaire les exigences de l?intermdiation
fiancières et la prépondérance des mécanismes
financiers informels et semi formels (Lukuitshi, 2005).
24 Le sens de causalité est bidirectionnel c?est-a-dire du
financier vers le réel et vice versa.
25 Le sens de causalité est bidirectionnel c?est-a-dire du
financier vers le réel et vice versa.
26 Le sens de causalité va du financier vers le
réel.
27 Demetriades et Hussen, 1996 cité par Khalfaoui.
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III. Mémoires
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économique en R.D. Congo, Mémoire U.C.B. Bukavu, Fac Eco.
2. Lukuitshi, M.K-A, (2005), Essai sur le système
financier de la RDC. Une
contribution à l'amélioration de la
supervision bancaire, Thèse de doctorat, Université
Catholique de Louvain, Faculté des Sciences de gestion
4. Kasaija D., (2009), Ouverture commerciale et croissance
économique en RDC, Mémoire UCB-Bukavu, Fac Eco.
3. Ndungu, M., (2008), Déterminants de l'endettement
extérieur public de la RDC., Mémoire UCB-Bukavu, Fac Eco.
IV. Rapports
1. Banque du Zaïre (1982) Rapport annuel
2. Banque du Zaïre (1983) Rapport annuel
3. Banque du Zaïre (1984-1985) Rapport annuel
4. Banque du Zaïre (1988) Rapport annuel
5. Banque du Zaïre (1991) Rapport annuel
56
6. Banque du Zaïre (1992) Rapport annuel
7. Banque du Zaïre (1994) Rapport annuel
8. Banque du Zaïre (1995) Rapport annuel
9. Banque du Zaïre (1996) Rapport annuel
10. Banque Centrale du Congo (2006) Rapport annuel
|
Mémoire de Licence
|
TABLE DES MATIERES
PRELUDE~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~. .~~
i DEDICACE~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~.ii
REMERCIEMENTS~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ iii
SIGLES ET ABREVIATIONS~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ iv
LISTE DES GRAPHIQUES~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ v
LISTE DES TABLEAUX~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~.~~~~
vi
INTRODUCTION GENERALE 1
Chapitre I : REVUE DE LA LITTERATURE 5
I.1. REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE 5
I.1.1. Regard historique 5
I.1.2 Impact du développement financier sur la croissance
économique 7
I.1.2.1 Faciliter les transactions financières, la
couverture des risques et la diversification des actifs 7 I.1.2.2
Acquérir des informations sur les projets et favoriser une allocation
optimale 8
I.1.2.3 Assurer la surveillance des entrepreneurs et le
contrôle des entreprises 8
1.1.2.4 Assurer la mobilisation de l`epargne 9
1.1.2.5 Faciliter l'echange des biens et services 9
I.1.3 Sur la relation développement financier et
croissance économique 9
I.2 REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE 11
I.2.1. Etudes appliquées dans les pays
développés 11
I.2.2 Etudes appliquées aux pays en développement
non africains 12
I.2.2 Etudes appliquées aux pays africains 14
Chapitre II : APPROCHE METHODOLOGIQUE 16
II .1. PRESENTATION DES VARIABLES 16
II.1.1. Les mesures du développement financier 16
II.1.1.1 le taux de liquidité 17
II.1.1.2 Ratio de la monnaie 20
11.1.1.3 Ratio des credits accordes a l'economie 24
II.1.2. La mesure de la croissance économique 27
II.1.2.1 PIB réel par habitant 28
11.2 MISE EN OEUVRE DU TEST DE CAUSALITE 31
II.2.1 Test de stationnarité 32
II.2.2 Test de cointégration 32
II.2.3 Test de causalité 32
Chapitre III : PRESENTATION ETINTERPRETATION DES RESULTATS 34
III.1.1 Analyse de stationnarité 34
III.1.2 Analyse de la cointégration de Johansen 36
III.1.2.1 Estimation du modèle à correction
d'erreurs 38
III.1.3 Résultats de tests de causalité 43
III.2 INTERPRETATION DES RESULTATS 45
III.2.1 Le taux de liquidité 45
III.2.2 Le ratio M2/M1 46
III.2.3 Le ratio des crédits à l'économie
48
CONCLUSION GENERALE 50
REFERENCES BIBLIOGRAHIQUES 534
I. Ouvrages 53
II. Articles 53
III. Mémoires 55
IV. Rapports 55
TABLE DES MATIERES 57
ANNEXES
|