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Femmes et fonction publique au Cameroun

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par Hans De Marie Heungoup Ngangtcho
Université catholique d'Afrique Centrale - Master1 gouvernance et action publique 2009
  

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FEMMES ET FONCTION PUBLIQUE AU CAMEROUN

Présenté par :

Hans De Marie HEUNGOUP NGANGTCHO,

Titulaire d'un Master1 en Sciences sociales, mention Gouvernance et Action Publique, à l'Université Catholique d'Afrique Centrale

Coordonnateur Général du Cercle de Réflexion sur le Développement de L'Afrique (CERDA)

Actuellement En échange à l'école doctorale de Sciences Po Paris

RESUME

Le présent travail est le fruit d'une enquête effectuée auprès d'une population de 25 personnes pour tenter de comprendre quels sont les facteurs qui expliquent la faible représentation de la femme dans la fonction publique en général et dans les hautes sphères de cette fonction publique en particulier. Ce qui soulève de manière générale la problématique de la compatibilité de la femme à la fonction publique en général, et camerounaise en particulier. En effet, s'il est vrai que la législation camerounaise, d'inspiration internationale favorise l'accès des femmes à la fonction publique, il n'en demeure pas moins vrai que celle-ci exclut les femmes de certains métiers. Mais, les obstacles à l'insertion des femmes ou les facteurs expliquant la sous représentation des femmes aux postes de décision de la fonction publique ne se limitent pas à l'aspect juridique. Il faut nécessairement tenir compte des pesanteurs socioculturelles, notamment les réticences des hommes à voir les femmes occuper des postes de responsabilité, et l'incapacité psychophysiologique de la femme. Tout ceci contribue, au sein de la fonction publique, à une promotion à géométrie variable.

Mots clés

Femmes, fonction publique, compatibilité, incompatibilité, Cameroun, insertion, représentation, législations, réalités socioculturelles

INTRODUCTION

A l'occasion de sa communication en 1972 au colloque d'Abidjan sur « La civilisation de la femme dans la tradition africaine », Henri NGOA commençait son propos par ces mots :

 « ... je dirai simplement comment j'ai été amené aux choses des femmes. Un jour j'interrogeais un vénérable, sur les rites initiateurs chez les Beti, une femme d'environ quatre-vingts ans vint s'asseoir à côté de moi et me dit `mon fils, pourquoi oublies-tu la femme ? Foetus, je te porte dans mon ventre ; bébé, je te porte sur ma poitrine ; enfant, je te porte sur mon dos ; adulte, je te porte sur mes genoux (allusion à l'acte sexuel) ; et quand je cesse de te porter, c'est que tu es mort ! Pourquoi oublies-tu la femmes ?' (...) ». Il ajoutait ensuite « (...) probablement pourrait-on améliorer la condition humaine si la femme occupait des postes de responsabilité (...)»1(*).

Par ces mots, NGOA faisait le constat de la représentativité marginale des femmes dans les hautes sphères de décision. Constat que nous faisons nôtre, au regard de la sous représentation des femmes dans la fonction publique camerounaise en général et dans les postes de décision en particulier, d'où l'intérêt de la thématique qui nous ait proposée : femmes et fonction publique. Elle nous amène à interroger la problématique de la compatibilité de la femme à la fonction publique, au regard de ses occupations. En partant du terrain d'étude camerounais, nous tenterons de comprendre les rapports de compatibilité de la femme à la fonction publique. Dit autrement, la fonction publique camerounaise est-elle compatible aux femmes? Un questionnement qui ouvre deux hypothèses :

- D'une part, les législations internationale et camerounaise posent le principe de la compatibilité de la femme à la fonction publique;

- D'autre part, cette compatibilité sur le plan pratique connaît des limites, du fait des pesanteurs socioculturelles, qui conduisent à des promotions dans la fonction publique à géométrie variable.

Dès lors, l'analyse de notre sujet, qui se situe au carrefour du structuralisme constructiviste2(*) et du structuro-fonctionnalisme3(*), consistera à présenter dans un premier point la compatibilité avérée de la femme sur le plan légal (I), et dans un point second l'incompatibilité de la femme sur un plan pratique(II).

I- La compatibilité avérée entre la femme et la fonction publique 

L'accès de la femme à la fonction publique a longtemps été retardé tant au Cameroun que dans les démocraties occidentales. Il faut attendre le 20e siècle pour qu'apparaissent les prémices d'une consécration juridique de cet accès qui s'inscrit en parallèle avec l'instauration des droits civiques (constitution du 27 octobre 1946 en France, les lois anti-discriminations dès 1919 dans les pays Anglo-saxons). Cette compatibilité découle des textes juridiques précis relevant aussi bien du droit international que du droit interne (A), tous deux porteurs d'impacts qui se confirmeront par la présence effective des femmes dans la fonction publique camerounaise (B).

A- les textes juridiques consécrateurs du principe d'égalité de sexes dans la fonction publique

L'on doit à ces textes de pouvoir parler d'une égalité humaine généralement et plus particulièrement d'égalité d'accès aux emplois publics. Nous distinguerons les textes internationaux (1) des textes camerounais (2).

1- Les textes internationaux

Les textes internationaux ont apporté une contribution substantielle dans l'égalisation des conditions d'accès des femmes aux fonctions publiques, d'ailleurs plusieurs textes nationaux comme ceux du Cameroun s'en inspireront.

D'abord la déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 Août 1789 à la suite de la révolution française. Elle dispose en son article 6 que : « tous les citoyens sont égaux aux yeux de la loi, ils sont admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans aucune autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents ». Il en ressort un clairement l'égalité d'accès à la fonction publique. Dans le même sens, la déclaration universelle des droits de l'homme des Nations Unies, le 10 Décembre 1948 qui, après avoir énoncé l'égalité humaine dans son article 1er, précise aux termes de son article 21 que : « toute personne a droit à accès, dans des conditions d'égalité, aux fonctions publiques de son pays ». La ratification de ce traité par le Cameroun, lui confère une force opposable en droit interne. De même, du fait de la tutelle du Cameroun par l'Etat français, la constitution du 27 octobre 1946 a été une source d'inspiration des textes camerounais. Elle reconnaît en son préambule, l'égalité de droits entre la femme et l'homme dans tous les domaines. Ce n'est que tout logiquement que les statuts de la fonction publique française de 1946, 1959, 1984 et 1986 vont réaffirmer cette position, reconnaissant cette égalité d'accéder, mais surtout le droit à une carrière exempte de toutes discriminations. Egalement, la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, ratifiée par le Cameroun le 13 Août 1994, représente une contribution importante dans l'évolution des textes anti-discriminatoires dans notre pays. De façon générale, cette convention promeut l'égalité hommes et femmes dans les emplois publics et privés. Quant au protocole relatif aux droits des femmes en Afrique, dénommé protocole de Maputo, signé le 11 juillet 2003 au Mozambique par les Etats membres de l'Union Africaine, il entre en vigueur en 2005, avec pour but de promouvoir et d'assurer le respect des droits féminins. Éliminer toute discrimination à leur égard, régir l'égalité entre les deux sexes, assurer la participation de la femme à la vie politique, à la prise de décision et au gouvernement. Aux termes de l'article 13 du protocole, « les Etats adoptent des mesures légales et autres visant à garantir aux femmes l'égalité de chances en matière d'emplois et d'avancement dans la carrière ». Les alinéas 1, 2, 3 font état d'une égalité dans la rémunération, dans les avantages et les indemnités des hommes et des femmes, d'une transparence dans le recrutement. L'article 19 quant à lui, après avoir reconnu le droit à un développement durable, pose le principe de la participation des femmes dans la conception, la mise en oeuvre et l'évaluation des politiques et programmes de développement. Qu'en est-il du droit interne camerounais?

2- Les dispositions du droit positif camerounais

Il s'agit des divers textes qui sous-tendent l'ordonnancement juridique camerounais.

Le plus récent est la constitution n°96/06 du 18 janvier 1996 révisant celle du 12 juin 1992. Elle affirme en son préambule le principe d'égalité d'accès aux emplois publics. Elle précise aussi que les textes conventionnels internationaux précités, ratifiés par le Cameroun, sont appliqués dans l'ordre interne et opposables erga omnes.

Ensuite, le décret portant statut général de la fonction publique N°94|199, du 7 octobre 1994 dont l'article 12 dispose : « l'accès à la fonction publique est ouvert, sans discrimination aucune, a toute personne de nationalité Camerounaise (...) ». L'idée matrice ici est l'égalité d'accès à la fonction publique de toutes les couches sociales. Ce décret est modifié par le décret N°2000|287 du 12 octobre 2000. Cependant, la source la plus ancienne est celle du 19 Mars 1947, fondée sur la loi Française de 1946. Elle a été pendant 12 ans, le statut des fonctionnaires et agents des cadres communs du territoire du Cameroun.

De ces textes nous pouvons tirer une conclusion : l'égalité d'accès aux services publics vaut pour les hommes comme pour les femmes. C'est partant de là que des reformes ont pu être faites dans le gouvernement camerounais tant au niveau central qu'au niveau local.

B- Confirmation du principe dans la fonction publique camerounaise

Selon l'institut Supérieur de Management public dans son rapport annuel sur l'administration publique camerounaise en 2008, la législation en vigueur a eu un impact sur la situation féminine qui évolue de 13%, entre 2000 et 2008 dans la fonction publique. Les femmes se voient confier des postes de responsabilité déterminants dans le gouvernement camerounais. Celui de 2004 compte cinq femmes chefs de départements ministériels, et au 30 juin 2009, sept ministres sont de la gent féminine. Il en ressort une volonté politique de garantir la participation de la femme au processus décisionnel et au développement.

En effet, la revue du cinquantenaire de l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM), a relevé la présence des femmes dans l'administration depuis 1966. Au fil des années de formation, l'on notera désormais la présence de la femme dans les fonctions d'administrateurs civils, publics (3 adjointes au préfet), ou des douanes, des fonctions judiciaires comme la magistrature. Le traitement perçu à la fin de la formation est similaire à celui des hommes de la même promotion4(*).

Pour ce qui est des forces coercitives, il est à noter que dans notre pays, les femmes sont colonels d'armée, capitaines, commissaires divisionnaires, gendarmes.

Le pourcentage actuel des femmes dans la fonction publique s'élève à environ 35%. Que l'on se situe dans le secteur de l'enseignement supérieur (une rectrice à Yaoundé I en 2006 et plusieurs professeurs d'université et des grandes écoles) ou dans l'enseignement secondaire, le constat demeure qu'il y a de nombreuses avancées opérées en la matière. La présence féminine trouve alors son éclosion pléthorique dans les domaines tels la santé, les affaires sociales, l'agriculture, la promotion de la femme et de la famille.

Au vu de ce qui précède, il apparaît que la question de la compatibilité de la femme avec la fonction publique semble avoir été résolue par le droit au sens large, car ce dernier a consacré cette compatibilité en tant que principe général de droit régissant l'accès de celles-ci aux fonctions publiques ainsi que le déroulement de leurs carrières. C'est la raison de leur présence dans divers secteurs de la fonction publique camerounaise. A cet égard, comment expliquer la réticence qu'ont les dirigeants à confier à la femme des fonctions de haute responsabilité ? Quelle peut être l'explication du malaise masculin qui persiste dans l'accomplissement quotidien des fonctions par la femme au sein de la fonction publique ? Quels en sont les facteurs et les répercussions sur la carrière de la femme ?

II - L'Incompatibilité de fait de la femme à la fonction publique

S'il est vrai que les textes internationaux et nationaux consacrent le principe d'égal accès des hommes et des femmes et des femmes aux fonctions publiques, il est autant vrai que ces dernières années, au sein de la fonction publique camerounaise, la situation de la femme a connu une nette amélioration. Toutefois, il sied de s'interroger sur la très faible représentativité des femmes aux hauts postes de la fonction publique, de même que dans certains secteurs de cette même fonction publique camerounaise. Une enquête de terrain et une analyse sérieuse nous ont conduit à considérer que ces promotions à géométrie variable étaient dues aux freins socioculturels à l'insertion des femmes dans la fonction publique.

A- Une promotion et une représentativité à géométrie variable

L'étude de la représentativité de la femme dans la fonction publique permet de faire le constat qu'elles sont assez présentes dans les secteurs sociaux que ce soit en France ou en Afrique (1) et pour ce qui est de la promotion, elles demeurent très peu représentées dans le processus décisionnel (2).

1- la féminisation de secteurs sociaux

Que l'on soit en France ou Cameroun, la situation semble méliorative. En France, les femmes représentent 50% des fonctions de l'Etat, ce qui signifie que la fonction publique est largement féminisée. Dans l'éducation nationale elles représentent 50% des emplois, il en est de même dans la santé et les affaires sociales. La situation est d'avantage meilleure au sein de la fonction publique hospitalière où les femmes sont représentées à hauteur de 61% et 77%.5(*) En Afrique, d'après « l'annuaire statistique des fonctions publiques africaines » consacré en 1996 (qui restitue les données de 18 pays africains dont le Cameroun), dans les secteurs de la santé et de l'éducation, les effectifs sont également en moyenne assez représentatifs. En effet, dans la plupart des Etats étudiés, plus de 40% de femmes sont représentées dans l'éducation nationale et plus de 50% dans la santé et les affaires sociales. C'est le cas du Bénin qui compte 50% de femmes dans le secteur de l'éducation et 65% dans celui de la santé.6(*)

L'effectif concentré dans les filières éducatives et médico-sociales laisse voir que les femmes sont d'avantage représentées dans les métiers qui leurs sont traditionnellement réservés, d'où leur poids important dans la fonction publique. Le secteur de l'éducation à lui seul absorbe près de 50% de la masse salariale, et celui de la santé près de 60%. Ceci est dû au fait que les corps de la santé et de l'éducation ont des avantages acquis quelques fois par la pression de leurs organisations. Cependant, malgré la surreprésentation quantitative des femmes dans les secteurs sociaux, la féminisation des postes de direction reste très faibles d'où la promotion à géométrie variable.

2- la sous représentativité féminine dans la haute sphère décisionnelle de la fonction publique

Au Cameroun, l'accès dans les hautes fonctions reste très faible pour les femmes. Un abrégé synoptique s'impose à ce stade avec le cas particulier l'Ecole Camerounaise d'Administration devenue Ecole Nationale de d'Administration et de Magistrature. Crée en 1959, ses six premières promotions ont la particularité d'être exclusivement masculine. La première femme administrateur civil (Major d'une promotion de 21 personnes) n'intervient qu'en 1966, ainsi que le premier magistrat femme.7(*)

Il est opportun de noter que la situation de la femme dans la prise de décision est un problème révélateur. En effet, malgré l'égalité en droit du travail et de l'accès à la fonction publique Camerounaise, les femmes ne représentent qu'un taux de 28,7% en 1997 avec, comme nous l'avons souligné plus haut, une prédominance dans les secteurs sociaux. Elles constituent 16,7% de magistrats en 1998, 7 femmes (sur 65) sont membres du gouvernement du 30 Juin 2009, soit 9,23%. Jusqu'en 2008, une seule femme occupait le poste de rectrice d'université, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Dans l'administration territoriale, aucune femme n'est gouverneur. Le Cameroun compte trois adjoints femmes au préfet, et Trois femmes directeur général des sociétés d'Etat sur une vingtaine de directions générales, soit 15%. Tout ceci montre clairement que les femmes sont sous représentées dans les hautes sphères des la fonction publique Camerounaise.8(*) Il reste à voir quels sont les facteurs expliquant cette représentativité marginale.

B- Les freins socioculturels à l'insertion des femmes dans la fonction publique

La faible représentativité des femmes à la fonction publique camerounaise se constate surtout dans les fonctions de la sphère décisionnelle. Après une étude de terrain, nous avons pu recenser des obstacles que nous avons regroupés en deux catégories. D'une part les hommes éprouvent un complexe de supériorité, qui constitue une barrière ; d'autre part, les femmes ne se valorisent pas suffisamment elles mêmes.

1- La réticence de la gent masculine

La croyance aux mythologies, qu'on peut qualifier de misogynes, n'a fait qu'accroître ce complexe de supériorité longtemps observé chez les hommes. Dans la tradition judéo chrétienne, le mythe cosmogonique en rapport avec les débuts des temps montre que la femme dérive d'une côte masculine. D'où son infériorité à l'homme à qui elle doit soumission totale, obéissance et respect. Cette conception de la femme est identique aux visions du monde des aires culturelles des ethnies rencontrées au Cameroun.

Chez les Beti par exemple, il existe un mythe rend la femme responsable de la pratique de la sorcellerie, la passant au crible d'un jugement axiologique qui fait d'elle un danger pour l'humanité. Mais ce danger s'avère nécessaire de par la place qu'elle occupe dans le ménage9(*). Etant donné que nous sommes à l'aire de la promotion de la famille, les enquêtes de terrain ont opté pour l'exercice des fonctions sociales lui laissant le temps de pouvoir éduquer sa progéniture et de s'assurer du bon fonctionnement de son ménage. C'est pourquoi le Ministre de la fonction publique encourage les regroupements familiaux en dépit du texte qui stipule que tout fonctionnaire doit servir l'Etat partout où le besoin se fait sentir.

Certaines régions du Cameroun enracinées dans la tradition, n'admettraient pas des femmes dans les instances de prise de décision. Au cours de nos enquêtes, il a été révélé qu'au Nord, aucune autorité traditionnelle n'admettrait pour collaborateur une autorité administrative féminine. Pour les nordistes, aucune femme ne saurait égaler l'homme encore plus le Lamido. Ce serait une disposition qui ne cadre pas avec la loi coranique qui relaye la femme en seconde position par rapport à l'homme. De telles considérations ont freiné la scolarisation de la jeune fille qui ne devait surtout se former qu'en travaux ménagers. C'est ce qui justifie le manque de ressources humaines féminines dans cette région où la femme même semble se plaire dans ce rôle second, limitant ainsi ses chances d'accéder à certains postes de la fonction publique.

Attribuer la responsabilité de cette faible représentativité aux seuls hommes ne serait pas exagérée, si seulement la femme disposait des compétences requises pour favoriser cet accès.

2- L'incapacité psychophysiologique de la femme 

La femme, de par sa physiologie, porte déjà en elle les limites de sa compétence. Les nombreuses maternités la prédisposant à des congés de maternité, entraînent des vacances de poste pendant une durée minimale de trois mois. Par la suite elle a droit aux heures de tété qui la rendent absentéiste. De telles circonstances concourent à un rendement insuffisant.

Les femmes sont déjà défavorisées depuis la tendre enfance. Quoique majoritaires au Cameroun, elles sont moins instruites que les hommes du fait qu'elles rencontrent beaucoup d'obstacles pendant leur parcours scolaire. D'aucunes ont même souvent abandonné les études à cause des mariages et grossesses précoces. Il faut aussi noter que la situation s'étend jusqu'aux problèmes de formation. On ne saurait embaucher des personnes n'ayant pas de qualification pour prétendre résoudre les problèmes de genre.

Pendant les enquêtes de terrain, les hommes et les femmes de commun accord, étaient contre l'occupation des postes de responsabilité par les femmes pour plusieurs raisons. D'aucuns ont noté l'indisponibilité et le manque de compétences, remettant ainsi en cause la qualité de la formation. Dans les services, le travail serait effectué par les agents masculins, tandis que le chef serait quasi absent. Beaucoup d'entre elles n'arrivent pas à concilier le ménage et le boulot, et la conséquence c'est un rendement nul. D'autres ont plutôt relevé des clichés sociaux qui font de la femme un être irrationnel, facilement manipulable par son entourage, faible de caractère, malgré l'autorité apparente et dénudée de tout esprit de discernement. D'où la délicatesse dans l'attribution de certaines fonctions de grande importance.10(*) Un entretien avec le professeur Marie-thérèse Mengue révèle que le problème provient de l'habitus d'autodépréciation que les femmes ont intériorisé. A cela s'ajoute le manque de confiance en elles-mêmes, l'absence de conscience professionnelle due à la pluralité de son rôle dans la société.11(*)

CONCLUSION

Au début de notre étude sur le thème femmes et fonction publique, nous nous sommes demandés s'il pouvait avoir compatibilité entre la femme (ses exigences et occupations) et la fonction publique. Il en est ressorti essentiellement que : d'une part la législation, à certains points garantit cette compatibilité de la femme à la fonction publique ; d'autre part, les pesanteurs socioculturelles, et notamment les réticences des hommes et l'incapacité psychophysiologique des femmes, constituent des incompatibilités de fait. Nos hypothèses sont donc confirmées totalement pour le second, et partiellement pour le premier. Face aux discriminations faites à l'égard des femmes dans la fonction publique du Cameroun, la question du genre se présente comme le palliatif par excellence. Il n'est plus question tout simplement d'insister sur l'égalité hommes et femmes, mais sur la prise en compte des hommes et des femmes dans le développement. D'autres solutions ont été également esquissées : c'est le cas de l'affirmative action en Afrique du sud, qui introduit une discrimination positive pour favoriser les femmes. En sera-t-il de même au Cameroun ?

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

OUVRAGES GENERAUX

· DEBBASCH Charles, science administrative, 3e ed., Paris, Dalloz, 1976

OUVRAGES SPECIALISES

· ONDOUA (V.), « In femmes et- prise de décision qu'est ce qui fait problème : la condition féminine ou les % des hommes et femmes ? »

ARTICLES

Articles de revue

· Biwolé Ondoua Viviane, femmes et prises de décisions : qu'est-ce qui fait problème, in « J. I. F. », 8 mars 2006

· Revue cinquantenaire de l'ENAM, décembre 2009

TEXTES JURIDIQUES

TEXTES INTERNATIONAUX

Conventions

· Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, New York, 1994

Déclarations

· Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, Paris, 26 Août 1789

· Déclaration universelle des droits de l'homme, Paris, 10 décembre 1948

Protocoles

· Protocole de Maputo relatif au droit des femmes, Maputo, 11 juillet 2003

TEXTES NATIONAUX

Lois

· Loi constitutionnelle camerounaise N0 96/06 du 18 janvier 1996

Décrets

· Décret du 19 mars 1947 portant statut des fonctionnaires et agents des cadres communs du territoire du Cameroun.

· Décret N0 94 :199 du 07 octobre 1994 portant statut général de la fonction publique

· Décret N° 2000 :287 modifiant et compétant le Décret N° 94 :199 du 07 octobre 1994 portant statut général de la fonction publique

AUTRES DOCUMENTS

RAPPORTS

· Institut supérieur de management public, rapport annuel sur l'administration publique camerounaise 2008-2009, Yaoundé, 2009

COMMUNICATION

· NGOA Henri, communication au colloque d'Abidjan, «  La civilisation de la femme dans la tradition africaine », 3-8 juillet 1972

SOURCES ELECTRONIQUES

· www.survie.org

· www.ofpa.net.stat.tendance.htm

· www.media community.org 

ENQUETES

· Entretiens en décembre 2009 auprès ses fonctionnaires de diverses administrations et de sexes différents.

· Entretien avec le professeur Mengue Marie Thérèse, 14 décembre 2009 à 13h30, Yaoundé, UCAC.

TABLE DES MATIERES

RESUME 2

INTRODUCTION 3

I- Compatibilité avérée de la femme à la fonction publique 4

A- Les textes juridiques consécrateurs du principe d'égalité des sexes dans la fonction publique 4

B- Confirmation du principe dans la fonction publique camerounaise 5

II- L'incompatibilité de fait de la femme à la fonction publique 6

A- Une promotion à géométrie variable 6

B-Les freins socioculturels à l'insertion des femmes dans la fonction publique camerounaise 8

BIBLIOGRAPHIE 12

TABLE DES MATIERES 13

* 1NGOA Henri, communication au colloque d'Abidjan, «  La civilisation de la femme dans la tradition africaine », 3-8 juillet 1972

* 2 Le structuralisme constructiviste, développé par Pierre BOURDIEU tente une intellection de la réalité sociale et notamment des modes de domination à partir des constructions à notre insu que l'on se fait d'une réalité et qu'au fil du temps on implante dans des structures.

* 3 S'inspirant du fonctionnalisme de Malinowski, Talcott Parsons tente de saisir le fait social sous le prisme de sa fonction sociale et du poids des structures sur le comportement des acteurs.

* 4 Institut supérieur de management public, rapport annuel sur l'administration publique camerounaise 2008-2009, Yaoundé.

* 5 www.ensemble.fonctionpublique.org, consulté le 13/12/2009 à 17h30mn

* 6 www.ofpa.net. Les principales tendances de la fonction publique africaine. Consulté le 12/12/2009 à 18h25mn

* 7 Revue du cinquantenaire de l'ENAM, décembre 2009

* 8 Media community.org/.../download.php ?, .femmes et prise de décision. Consulté le 12/12/2009 à 17h23

* 9 Lire LABURTHE TOLRA Philippe sur l'Evu chez les Beti.

* 10 Enquête de terrain réalisée du 11 au 14 décembre 2009, auprès des fonctionnaires de diverses administrations et de sexes différents, compris entre 30 et 50 ans.

* 11 Entretien avec le professeur Mengue Marie-thérèse, le 14-12-2009 à 13h30.






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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille