z
Dédicace
A
Mon père Jean-Marie DANSOU
Et à ma mère Dieu-Donnée
ETOU pour les nombreux sacrifices consentis pour mon
éducation.
Sommaire
Dédicace 2
Sommaire 3
Liste des sigles et abréviations 4
Avant propos et remerciements 5
Résumé 7
Abstract 7
INTRODUCTION 8
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET PRESENTATION
DU CADRE D'ETUDE 10
CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE
DE RECHERCHE 26
CHAPITRE III : FACTEURS, PROCESSUS ET IMPACTS DU RUISSELLEMENT
DES EAUX
PLUVIALES SUR LE SOL 40
CHAPITRE IV : ACTIONS DE LUTTE, PROPOSITIONS
ET RECOMMANDATIONS 38
CONCLUSION 73
Bibliographie 75
Liste des figures 77
Liste des tableaux 78
Liste des photographies 78
Annexes 80
Table des matières 86
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
ABE : Agence Béninoise pour
l'Environnement
APESaB : Association Pour la Promotion d'un
Environnement Saint à la
Base
ASECNA : Agence pour la Sécurité
de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar
CBRST : Centre Béninois pour la Recherche
Scientifique et Technique
CENAP : Centre National
d'Agro-Pédologie
CE NATEL : Centre National de
Télédétection et de Cartographie Environnementale
CRA-PP : Centre de Recherche Agricoles Plantes
Pérennes
DGAT : Département de Géographie
et Aménagement du Territoire
FLASH : Faculté des Lettres Arts et
Sciences Humaines
IGN : Institut Géographique Nationale
INSAE : Institut National de la Statistique et
de l'Analyse Economique
MEPN : Ministère de l'Environnement et de
la Protection de la Nature
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PDC : Plan de Développement Communal
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RGPH : Recensement Général de la
Population et de l'Habitat
SDAC : Schémas Directeur
d'Aménagement de la Commune
SERHAU : Société d'Etude
Régionale de l'Habitat et de l'Aménagement
Urbain
Avant propos et remerciements
Nombreux sont aujourd'hui les problèmes
environnementaux qui affectent notre planète. Parmi ces problèmes
figure l'érosion pluviale qui est un processus hydro morpho dynamique
qui affecte les habitations et infrastructures socioéconomiques surtout
en milieu urbain.
En effet, loin d'être une préoccupation seulement
nationale, l'érosion hydrique est également l'affaire des
autorités locales et des populations à la base.
Dans la ville de Pobè, l'érosion pluviale est de
plus en plus intense. Elle dégrade considérablement le cadre de
vie, suscitant ainsi assez d'inquiétudes de la part des populations.
Face à cette situation, l'inexistence d'outils de
décisions limite malheureusement les actions des autorités
locales. L'ampleur des dégâts causés dans cette ville ne
saurait donc laisser personne indifférent. Il urge donc de mener des
investigations sur le terrain afin d'analyser ses impacts dans la ville de
Pobè et de proposer des stratégies de lutte anti érosives
au fin d'un développement durable.
La réalisation de ce travail a été rendu
possible grâce au concours de plusieurs personnes à qui nous
voudrions témoigner notre reconnaissance.
Mes remerciements vont en premier lieu à l'endroit de
mon maître de mémoire, Dr Léocadie ODOULAMI, Maître
Assistant au DGAT-FLASH-UAC qui a accepté de m'encadrer malgré
ses multiples occupations académiques. Aussi voudrai-je remercier le Dr
Expédit W. VISSIN et le Dr Cyr Gervais ETENE pour leurs
différents conseils, observations et suggestions qui ont
contribué à l'amélioration de la qualité
scientifique de ce document.
Je remercie tous les professeurs qui ont assuré ma
formation au Département de Géographie et Aménagement du
Territoire.
Je dis aussi merci à mes frères et soeurs (Aymar,
Hermann, Lucien, Reine, et Béatrice) pour leurs soutiens affectifs.
Que toute ma famille trouve ici l'expression de ma profonde
gratitude.
Mes pensées vont également à l'endroit de
Bénédicte ASSOGBA, Roland DANSOU, Christin HOUSSOU, Fabrice
NOUKPAKOU, Oscar AKPADJI, Delphin HEGBE, Elysée da SILVEIRA, Benero
GANDODOU, Mamoud OGOUDOUNOUSSI, Ange FADONOUGBO, Arnaud GNONLONSA, Carine
CHOGOU, Kponouwa HODONOU et les autres.
Que tous les acteurs (populations, cadres techniques,
autorités administratives etc.) soient remerciés à travers
ce travail.
Infiniment Merci.
Résumé
La ville de Pobè est soumise à une forte
érosion causée par les eaux de ruissellement. Le présent
travail vise à analyser les impacts de l'érosion pluviale dans la
ville de Pobè. Les données utilisées pour cette
étude sont obtenues à travers la recherche documentaire, les
observations et les enquêtes de terrain réalisées.
Les résultats obtenus montrent que les populations de
la ville de Pobè sont dans une dynamique perpétuelle de
résolution des problèmes liés à l'érosion
pluviale dans leur localité à travers plusieurs initiatives. De
1980-2010, la ville enregistre une pluviométrie moyenne de 1117 mm et
les mois d'avril, mai, juin et juillet sont les plus pluvieux. Une
enquête menée dans la ville montre que six quartiers sur douze
sont assez dégradés.
Ainsi, la vitesse moyenne de sapement des sous bassement des
maisons est de l'ordre de 25,03 cm/an dans la ville de Pobè. En
conséquence, la ville compte 59 ravines, 219 incisions, 190 maisons sont
déchaussées sur 250 identifiées et perd en moyenne 23.200
m3 de terre en 10 ans soit 2320 t/an. Les stratégies
développées par les populations à savoir le comblement des
ravins avec de la terre de barre, la construction de terrasse autour des cases,
la construction d'ouvrages de franchissement se révèlent peu
efficaces. Il urge de mettre en place une politique d'aménagement
durable des secteurs selon les degrés d'impacts pour sortir la ville de
son état de dégradation.
Mots-clés : Pobè,
Erosion pluviale, dégradation, Stratégies d'adaptation
Abstract
City Pobè is subject to severe erosion caused by
runoff. The present work aims to analyze the impacts of rainfall erosion in the
city of Pobè. The data used for this study were obtained through desk
research, observations and field surveys conducted.
The results obtained show that the population of the city of
Pobè are constantly in a dynamic problem-solving related to rainfall
erosion in their communities through several initiatives. From 1980-2010, the
city recorded an average rainfall of 1117 mm and April, May, June and July are
the wettest. A survey of the city shows that six out of twelve districts are
degraded.
Thus, the average rate of undercutting of the houses is under
low of about 25.03 cm / year in the city of Pobè. As a result, the city
has 59 ravines, incisions 219, 190 houses are bared on 250 identified and loses
an average of 23,200 m3 of soil in 10 years is 2320 t / year. The strategies
developed by the population that is filling ravines with earth bar, terrace
around the building of huts, the construction of crossings are proving very
effective. It is urgent to establish a policy for sustainable sectors according
to the degree of impact to break the city's state of degradation.
Keywords: Pobè, soil
erosion, water streaming, Strategy
INTRODUCTION
Depuis la Conférence des Nations Unies sur
l'Environnement et le Développement Durable (Rio de Janeiro en juin
1992), une attention particulière est accordée à
l'environnement et à tous les facteurs qui pourraient lui porté
atteinte (ABE, 2001). La question de l'environnement est dès lors
devenue une préoccupation majeure, non seulement pour les pays
développés mais aussi pour les pays en développement
(N'Bessa, 1997).
La plupart des politiques, programmes et actions
initiés, pour réduire les problèmes environnementaux dans
les pays en développement, ne prennent en compte que les grandes villes
qui constituent souvent l'assise des pouvoirs politiques et économiques
; ce qui donne l'impression que les centres secondaires en sont exempts
(Koussedoh, 2005). Actuellement, l'Etat béninois, par la loi n° 97
028 du 15 janvier 1999 s'est engagé à opérer la
décentralisation ; c'est donc aux collectivités locales que
revient désormais la gestion de l'environnement.
A l'heure actuelle où la pression démographique
s'accroît dans les villes béninoises, l'emprise de l'homme sur la
nature devient de plus en plus inquiétante créant ainsi
d'énormes difficultés liées à l'assainissement et
à l'évacuation des eaux de pluie.
A travers des études relatives à
l'aménagement urbain, plusieurs auteurs parmi lesquels Azontondé
(1981), Agossou et Odoulami (1994), Eténé (2005),
Akindélé (2008), etc. ont montré les risques que
connaissent certaines villes soumises à une forte érosion
pluviale. Au nombre de ces difficultés nous pouvons citer le ravinement
et la dégradation du sol, l'inondation, l'influence des déchets
sur l'environnement, et la pollution de l'environnement.
La ville de Pobè n'est pas restée en marge de
ces phénomènes. Au fil des années, l'intensité des
manifestations de l'érosion s'accroît, de même que les
dégâts occasionnés.
Face à cette situation, une étude s'avère
nécessaire. C'est dans ce cadre que s'inscrit cette étude dont le
thème est : `' Erosion pluviale et adaptation des populations
dans la commune urbaine de Pobè». Elle vise à
contribuer à la recherche des solutions durables à la
dégradation de ce milieu d'étude.
Ce mémoire est structuré en quatre chapitres :
> Le première chapitre est consacré à
la problématique et à la présentation du cadre
d'étude ;
> Le deuxième chapitre fait l'état des
données et décrit l'approche méthodologique pouvant
permettre de vérifier les hypothèses de recherche et d'atteindre
les objectifs fixés ;
> Le troisième chapitre est consacré à
l'analyse des facteurs déterminants des processus érosifs et de
ses impacts ;
> Le quatrième chapitre est consacré à
l'évaluation des différentes stratégies
développées par les populations et à des propositions de
méthodes appropriées d'adaptation.
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET GEOGRAPHIQUE
Ce chapitre présente le cadre théorique ainsi que
le cadre géographique de notre secteur d'étude.
1-1- Cadre théorique
1-1-1- Problématique
La dynamique du milieu géographique intègre
plusieurs composantes parmi lesquels figurent les éléments
physiques. Ainsi, les précipitations apparaissent comme le principal
facteur qui modifie le substratum (Djossou, 2008).
Dans les villes du Bénin, l'insuffisance, le
dysfonctionnement et parfois l'inexistence des ouvrages de drainage des eaux
pluviales entraîne des problèmes de dégradation des
sites.
L'érosion ainsi causée par les eaux de
ruissellement est un processus géomorphologique très important,
donc un facteur de la dynamique du relief
(Kèkè, 2002). Aussi, l'absence d'un plan
d'aménagement du site urbain de Pobècontribue t- elle
à la mauvaise occupation de l'espace urbain. La combinaison de
ces facteurs (physiques et humains) aboutit à des
effets complexes de dégradation de la ville de Pobè. Elle est, en
effet, régulièrement menacée par le ruissellement pluvial
provoquant l'érosion importante du sol, source d'éboulement et de
ravinement, de stagnation des eaux pluviales sur les chaussées et en
particulier dans les dépressions, le déchaussement des
constructions et des ouvrages d'assainissement, l'inondation, etc. Ceci
entraîne du coup le ralentissement des activités
économiques des populations (transport, agriculture, commerce, etc.).
Nombreuses sont les études qui ont porté sur les
problèmes d'assainissement, d'aménagement, d'urbanisation, etc.
dans les villes béninoises. Parmi celles-ci, rares sont celles conduites
dans la ville de Pobè.
Située sur le plateau de Sakété, la ville
enregistre de nos jours une forte pression démographique avec comme
corolaire l'occupation anarchique de l'espace, la destruction du couvert
végétal. A cela s'ajoute l'absence du plan d'hygiène et
d'assainissement de la ville. Tous ces facteurs réunis amènent
à poser le problème de l'érosion pluviale dans la ville de
Pobè. Ses conséquences sont la dégradation des voies, des
infrastructures sous le regard impuissant des populations. Cette situation
mérite qu'on y consacre donc une étude.
Ainsi, plusieurs interrogations retiennent l'attention:
- Quels sont les principaux facteurs qui favorisent
l'érosion pluviale à
Pobè ?
- Quel sont les impacts de l'érosion pluviale sur le site
de Pobè ?
- Comment les populations s'adaptent-elles aux impacts de
l'érosion
pluviale?
Pour mener à bien cette étude, les objectifs
suivants ont été fixés. 1-1-1-1-
Objectifs
L'objectif général de cette étude est
d'analyser les impacts de l'érosion pluviale à Pobè.
Spécifiquement, il s'agit de :
- Identifier les facteurs qui favorisent l'érosion
pluviale dans la ville de Pobè.
- Déterminer les impacts de l'érosion pluviale sur
la vie socioéconomique des populations de la ville de Pobè.
- Proposer des stratégies de lutte anti érosives au
fin d'un développement durable.
Ces objectifs ont permis de formuler des hypothèses de
travail. 1-1-1-2- Hypothèses
Cette étude est fondée sur les hypothèses
suivantes :
- Les déterminants physiques amplifiés par les
activités anthropiques expliquent le phénomène
l'érosion pluviale dans la ville de Pobè.
- L'érosion pluviale induit des conséquences
négatives sur le site de Pobè.
- Les stratégies de lutte mise en place par les
populations et les autorités sont peu efficaces.
La description des éléments physiques et humains
appartenant au cadre d'étude nous permet de mieux apprécier la
dynamique dans laquelle évolue le site.
1-2- Cadre géographique de l'étude
1-2-1- Situation géographique et administrative de
PobèLa Commune de Pobè est située entre
6°95' et 7°13' de latitude nord et entre
2°35' et 2°47' de longitude est. Elle est
limitée au nord par la Commune de Kétou, au sud et à
l'ouest par la commune d'Adja-Ouèrè et à l'est par la
République Fédérale du Nigeria (figure 1).
Elle couvre une superficie de 400 km2 (PDC, Avril
2006) et compte cinq arrondissements dont un (01) urbain
(Pobè-centre) et quatre (04) ruraux (Ahoyéyé, Igana,
Issaba, Towé). L'arrondissement urbain de Pobè compte
33249 habitants dont 47,80 % d'homme et 52 % de femme (INSAE,
2002), répartis dans (12) douze quartiers de ville.
Cette population est confrontée à de nombreux
problèmes dont ceux de l'érosion pluviale qui entrave le
déroulement normal de ses activités économiques.
Figure 1 : Situation géographique et
administrative de la commune de Pobè
1-2-2- Caractéristiques physiques de la ville de
Pobè
Les caractéristiques physiques de la ville se rapportent
au relief, à la géologie, aux sols, à la
végétation, à l'hydrologie et au climat.
1-2-2-1- Relief et Géologie
Le faciès géomorphologique de la commune de
Pobè est fait de topo séquences de plateaux de
Sakété et de la dépression de la Lama, nommée
dépression d'Issaba ou du pays Holli dans sa partie Est. Elle est large
de 25 km et constitue un ensemble plat de 40 m d'altitude,
légèrement incliné vers la vallée de
l'Ouémé (Akindélé, op.cit.).
Cette dépression est constituée de niveaux
calcaires à la base (Paléocène inférieur) et d'une
série argilo-marneuse finement feuilletée
(Paléocène supérieur). Ce soubassement est couvert par des
sédiments argilo-marneux et de bancs calcaires de l'Eocène sur
lesquels se sont développés des sols d'argile noire, avec des
horizons supérieurs bien finement structurés riches en
matières organiques et des horizons pseudo-gley en profondeur.
La couche superficielle de ces horizons est constituée
par la Terre de barre sur le plateau de Sakété. Quant à la
couche superficielle dans la dépression de la Lama, elle est
composée de formations argileuses. Ces formations argileuses ont une
capacité de rétention en eau très élevée et
ainsi peuvent être inondés en saison de pluie
(Akindélé, op.cit.).
Le ruissellement devient important dans la ville de Pobè
sous l'effet des pluies qui facilitent la dégradation du sol.
1-2-2-2- Sols et végétation
La commune de Pobè dispose de plusieurs types de sols
comme le montre la figure 2.
Figure 2 : Type de sols dans la commune de
Pobè
Les plus importants sont les sols ferrallitiques faiblement
désaturés, les vertisols sur argile sédimentaire de la
dépression de la Lama, et les sols hydromorphes.
Sur les différents types de sols facilement inondables,
se développent plusieurs formations végétales dont les
forêts.
La végétation caractéristique de la
Commune de Pobè était autrefois la forêt dense. Cette
dernière a peu à peu disparu sous l'effet de la pression des
pratiques agricoles, de la poussée démographique et de
l'exploitation des ressources naturelles forestières.
Le couvert végétal est aujourd'hui
constitué d'îlots forestiers, de formations de savanes, de
plantations de palmier à huile (Elaeis guineensis) et des
essences forestières à croissance rapide, des mosaïques de
cultures et jachères,...
Les formations végétales sont également
constituées de savane arborée/arbustive à dominance
Danida oliveri. Les espèces telles que Parkia biglobossa
et Lophira lanceolata sont également présentes.
Aussi, retrouve-t-on une savane dense à Parinari
polyandra, Cussonia djalonensis, Vitex diversifolia,
Hymenocardia acida et un tapis herbacé d'Andropogon
cypercées et canna indica. En dehors de ces
espèces, on note la présence d'arbres tels que : Chlorophora
excelsa, Antiaris africana, Triplochiton scleroxylon,
Ceiba pentandra et les espèces de bambous (PDC, op.cit.).
Par ailleurs les mosaïques de cultures et jachères
sont constituées par de nombreuses productions végétales
telles que : l'arachide, le coton, le maïs.
Le défrichement des formations végétales
et l'abattage des espèces végétales à des fins
agricoles ne sont pas sans conséquence sur le site de Pobè. Ce
phénomène accélère le ruissellement des eaux
pluviales et l'érosion des sols.
L'absence du couvert végétal rend surtout les
sols de la ville de Pobè peu résistant en général
(Akindélé, op.cit.) vulnérables au phénomène
d'érosion pluviale.
1-2-2-3- Climat et hydrographie
La ville de Pobè est située dans le domaine du
climat de type subéquatorial ou béninien marqué par
l'alternance de deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches.
La grande saison pluvieuse couvre les mois de mi-mars à
mi- juillet (PDC, op.cit.). Pendant cette saison, le mois de juin enregistre un
optimum pluviométrique moyen égal à 180 mm sur la
période 1980-2010. L'eau précipitée au cours de cette
saison participe à l'infiltration et à la saturation des sols.
Cela induit le processus de ruissellement et d'érosion. Quant à
la petite saison des pluies, elle commence en mi-septembre et prend fin vers
minovembre. Le mois d'octobre enregistre un maximum pluviométrique de
160 mm.
Pendant que les processus de ruissellement et d'érosion
s'intensifiaient en saisons pluvieuses, la grande saison sèche (novembre
à mars) et la petite saison sèche (juillet à septembre)
enregistraient peu de précipitations.
Les cours d'eau qui forment le réseau hydrographique
sont, entre autres, Itchèko, Itché, Iwin, Ebé dans
l'arrondissement urbain de Pobè. Mais la diminution des débits de
ces sources ou leur disparition contribue au déséquilibre
écologique. Ainsi, l'humidité des sols est réduite et
certaines essences végétales qui permettent de réduire la
vitesse du ruissellement se retrouvent dans des conditions écologiques
peu satisfaisantes pour leur développement (Akindélé,
op.cit.).
Ce sont les conditions physiques dans lesquelles vivent les
populations de la ville de Pobè.
Cependant, le grand responsable de la dégradation du site
ne serait-il pas l'homme qui, de part ses actions aurait perturbé
l'équilibre du milieu ?
1-2-3- Facteurs humains
1-2-3-1- Origine du peuplement
Les principaux groupes ethniques qui partagent le territoire
de la commune sont les Nagots et les Hollis (environ 84,3 %) de la population,
les Fons et apparentés (environ 12,9 %), les Adja (1,7 %) et les autres
ethnies et apparentés (environ 1,1 %). L'arrondissement urbain de
Pobè est un peu plus cosmopolite. Il abrite outre les Yoruba (Ijè
ou Holli et autres Nago) précédemment définis les groupes
Adja-Tado (Gun, Wémè, Fon, et apparentés) auxquelles
s'ajoutent des populations originaires des pays voisins tels que le
Nigéria, ...
1-2-3-2- Evolution démographique
La population de la commune de Pobè est passée
de 45.238 habitants en 1979 à 54.181 habitants en 1992 soit un taux
d'accroissement de 1,4 %. Cette population a augmenté entre 1992 et
2002, de 4,35 % passant de 54.181 habitants à 82.910 habitants (INSAE,
1979, 1992 et 2002) comme le montre la figure 3. La densité de la
population dans cette commune est de 207 habitants/km2 en 2002. La
population de la ville de Pobè, a connu aussi une croissance. En effet,
elle est passée de 23.427 habitants en 1992 à 33.249 habitants en
2002 (INSAE, 1992 et 2002) et pourrait atteindre 43071 habitants en 2012. Cette
augmentation s'explique par les mouvements d'immigration assez perceptibles
à savoir : l'arrivée des autres ethnies essentiellement des Mahis
venus de Ouinhi, Covè, Zagnannando; des Guns venus de Porto-Novo et
banlieue ; des Adja venus du Mono-Couffo et des Ibos venus du Nigéria. A
ceux-là s'ajoutent d'autres immigrants venus d'un peu partout du pays
qui exercent soit dans l'administration soit dans l'usine de ciment d'onigbolo.
Ce
qui confère à la ville son caractère
cosmopolite. La conséquence de cet accroissement est que la population
reste concentrée sur un espace réduit, donnant lieu à des
densités très élevées.
Populations (habitants)
45000 40000 35000 30000 25000 20000 15000 10000 5000 0
|
|
1992 2002 2012
Années
Figure 3: Evolution démographique de la
commune de Pobè de 1992 à 2012 Source :
résultats d'enquête, mars 2011
La figure 3 montre l'évolution de la population de la
ville de Pobè de 1992 à 2012. Le taux d'accroissement de la
population enregistré ces dernières années dans la commune
de Pobè a entraîné une forte pression sur un espace
réduit.
1-2-4- Organisation de l'espace
La population urbaine de Pobè est répartie dans
douze quartiers à savoir : Adjissou, Adjégounlè, Akouho,
Idogan, Igboiché, Illoussa-Ossomou, Issalèaffin I,
Issalè-affin II, Mamagué, Oké-ola, Oké-ata et
Pobè-nord.
La figure 4 présente la répartition de la
population de la commune urbaine de Pobè en 2002 dans les douze
quartiers.
Figure 4 : Répartition de la population
de la commune urbaine de Pobè Source :
résultats d'enquête, mars 2011(Tableau I en annexe)
L'analyse de cette figure montre que la population urbaine est
inégalement répartie sur l'espace. En effet, pendant que le
quartier Oké ola abritait 20 % de la population totale de la ville
estimée à 33.249 (INSAE, op.cit.), celui de Idogan comptait
seulement 2 %.
Les quartiers Pobè-nord (zone résidentielle),
Illoussa-ossomou sont les seuls à caractère urbain. Ils
représentent dans leur ensemble une unité morphologique presque
homogène. Ils sont caractérisés par des habitats à
peu près modernes répartis sur des espaces anarchiquement
occupés, construits en matériaux définitifs avec une
toiture en tôle, ou en tuile.
Dans les autres quartiers, l'habitat rencontré est en
général de type traditionnel. Les maisons sont en ruine mais la
plupart d'entre elles sont en reconstruction.
La population inégalement répartie développe
des activités qui ne sont pas sans conséquences sur le site
urbain de Pobè.
1-2-4-1- Voirie et assainissement
D'après nos observations, il est à noter que la
ville de Pobè est traversée du sud au nord par la route nationale
n°3 (Porto-Novo/Pobè/Kétou) à une voie bitumée
avec une emprise de 7 m. La portion de cette route qui traverse la ville est
globalement en bon état en dépit de quelques dégradations
des trottoirs dues aux eaux de ruissellement.
Le réseau urbain était composé uniquement de
voie en terre. Mais aujourd'hui on note la présence de voies
pavées dans la ville.
Le reste de la voirie urbaine en terre est organisé en
ordre hiérarchisé et on observe trois types de voies à
savoir : Les voies primaires (elles constituent le réseau structurant de
la ville de Pobè. Sa longueur est estimée à 7 km avec une
emprise variant entre 18 et 20 m) ; les voies secondaires et les voies
tertiaires (ce sont les voies de desserte des îlots et des parcelles,
PDC, op.cit.).
L'insuffisance de rues aménagées dans la ville
est due au fait que la ville n'est pas encore totalement lotie. Dans
l'ensemble, les voies de la ville sont dans un état de
dégradation avancée, dégradation dont l'érosion
pluviale est la principale cause.
La ville est très pauvre en système de drainage
des eaux pluviales. En effet, pour l'évacuation de ces eaux, nous avons
un caniveau à ciel ouvert (en béton) devant les bureaux de la
mairie et du service des Travaux Publics. Il existe également un
caniveau en béton (en bon état) à la sortie de la ville en
direction de kétou réalisé dans le cadre du projet de
bitumage et d'aménagement de l'axe PobèKétou-Illara (PDC,
op.cit.). Malheureusement, ces rares ouvrages de drainage des eaux sont
bouchés à certains endroits à cause de leur mauvaise
utilisation et de la présence quasi permanente des déchets dans
les rues de la ville (Gnonlonsa, 2011).
1-2-4-2- Gestion des ordures ménagères et
des eaux ménagères usées dans la ville
La production d'ordures ménagères dans les
villes moyennes d'Afrique est environ 0,5 kg par personne et par jour
(Tounkara, 2007). En admettant que, à Pobè, les modes de
consommation ont peu évolué et que les quantités de
déchets produites demeurent stables, la quantité de
déchets à évacuer de la ville en 2002
s'élève à 1200 Kg par jour, puis 15.750 Kg en 2008
(Gnonlonsa, op.cit.). Malheureusement la mauvaise gestion de ces déchets
crée de graves problèmes environnementaux. Iles salissent la
ville, bouchent les exutoires et contribuent énormément à
la dégradation du site de la ville.
Les enquêtes de terrain ont révélé que
la ville de Pobè est confrontée à un sérieux
problème de décharge définitive.
Au niveau de la ville une organisation a été
mise en place pour l'enlèvement des ordures ménagères. Ce
système de gestion est assuré dans la ville depuis 2001 par un
seul service de collecte : APESaB (Association pour la Promotion d'un
Environnement Saint à la Base). Les ordures collectées à
travers la ville sont jetées un peu partout et plus
précisément dans les plantations du CRA-PP, à
Adjégounlè et à Okoffin (Gnonlonsa, op.cit.). La
prée collecte s'effectue contre une redevance de 800 FCFA par mois et
par ménage.
La commune ne disposant pas de décharge finale pour le
traitement des ordures, les déchets une fois déposés sur
des décharges intermédiaires par les agents collecteurs ne sont
plus évacués vers une destination finale. En dehors des
décharges intermédiaires autorisées par les services de
collecte, il existe également des dépotoirs créés
par la population (Photos 1et 2) pour recevoir les ordures. C'est ce qui
amène la quasi-totalité des ménages à ne plus
s'abonner
auprès de l'ONG mais à rejeter les ordures
ménagères sur des décharges non contrôlées
(Gnonlonsa, op.cit.).
D'après nos observations, les ordures
ménagères sont généralement déposées
sur des espaces inhabités, ce qui donne lieu à la formation de
petites immondices qui servent de lieu
d'aisance pour certaines personnes. Elles sont
indiscrètement disséminées dans le périmètre
urbain. Cette proximité ne serait pas sans nuisance sur les
populations.
Photo 1 : tas d'ordure derrière
Photo 2 : tas d'ordure au coeur du
le CeRPA de Pobè. grand marché de Pobè.
Cliché : DANSOU Brice, Mai
2011
Si par moments ces ordures sont brulées pendant la
saison sèche, elles ne peuvent l'être dans la saison pluvieuse.
Elles sont alors entrainées par les eaux de ruissellement. C'est
pourquoi après la pluie, les ordures jonchent les rues, surtout dans les
quartiers Adjissou, Pobè-nord, Illoussa, Adjégounlè,
Issalè-affin I et Oké-ola. Une partie des ordures bouche aussi
les chenaux d'écoulement provoquant des inondations momentanées
après la pluie.
Parmi les déchets que la ville produit et qui
contribuent à sa dégradation figurent aussi les eaux
ménagères usées. Il est question ici des eaux de toilette,
des eaux de cuisine et des eaux de lessive. Nos observations nous ont permis
de constater
que dans certaines concessions, les eaux de toilette sont
rejetées dans la rue ou vers des espaces non occupés par des
canalisations artisanales. Il en est de même pour les eaux de cuisine et
de lessive qui, sont rejetées comme dans le premier cas, ou
transportées et jetées directement sur ces espaces ou sur la voie
publique. Ces eaux usées rejetées sur la voie publique, compte
tenu de la vitesse qui leur est communiquée lors du rejet, favorisent
l'apparition des ravines sur les voies non bitumées. Dans certaines rues
surtout à l'ouest de la Route Nationale Interétats N°3, on
observe des écoulements intensifs de ces eaux usées. Les surfaces
concernées sont maintenues constamment humides modifiant ainsi leurs
propriétés physiques. Ces rues sont alors plus exposées
à l'érosion. Cependant, il convient de remarquer que
contrairement aux ordures ménagères qui sont
disséminées un peu partout dans la ville, l'action des eaux
ménagères usées est très localisée.
1-2-5- Activités économiques
La principale activité économique des
populations de la commune de Pobè est l'agriculture. Elle est
basée sur la culture vivrière (maïs, niébé,
manioc, etc.), la culture de rente (coton) et l'exploitation du palmier
à huile qui se développent de plus en plus ces dernières
années. Les superficies emblavées s'accroissent aujourd'hui au
détriment de celle des formations végétales.
L'augmentation de la population agricole en est l'illustration. Elle est
passée selon le CeRPA de 38518 en 1992 à 53708 agriculteurs en
2002 soit un taux d'augmentation de 28,3 %.
Outre l'agriculture, les populations de Pobè pratiquent
les activités telles que l'exploitation forestière,
l'élevage, la chasse et l'artisanat.
Le besoin croissant de la population en ressources
alimentaires, en bois énergie, en bois d'oeuvre et de service est le
principal facteur de la dégradation de la flore.
Cette dégradation favorise le ruissellement dans la ville
de Pobè et est entretenue par l'inégale répartition du
site des populations.
Une démarche méthodologique axée sur les
données quantitatives et qualitatives a été adoptée
afin d'atteindre les objectifs fixés.
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE DE RECHERCHE
Pour mener à bien cette étude qui se veut
à la fois descriptive et analytique, nous avons adopté une
démarche méthodologique basée sur l'analyse des
données quantitatives et qualitatives. Elles sont relatives aux facteurs
déterminant l'érosion ainsi que ses impacts dans la ville de
Pobè. Ce chapitre présente le cadre conceptuel et décrit
l'approche méthodologique pouvant permettre de vérifier les
hypothèses de recherche et d'atteindre les objectifs fixés.
2-1- Clarification des concepts
Erosion Pluviale : Selon Agossou et Odoulami
(1994), c'est un processus hydro géomorphologie très important
qui affecte les habitations et infrastructures socio-économiques surtout
en milieu urbain. Les sédiments transportés par les eaux de
ruissellement sont déposés dans les sections d'égouts
à basse vitesse surtout pendant les périodes de faible
écoulement ce qui réduit la capacité de drainage des eaux
et entraîne les inondations.
Erosion des sols : Selon le Bissonnais et
al (2002), l'érosion des sols se développe lorsque les eaux
de pluie, ne pouvant plus s'infiltrer dans le sol, ruissellent sur la parcelle
en emportant les particules de terre. Ce refus du sol d'absorber les eaux en
excédent apparaît soit lorsque l'intensité des pluies est
supérieure à l'infiltrabilité de la surface du sol
(ruissellement « Hortonien »), soit lorsque la pluie arrive sur une
surface partiellement ou totalement saturée par une nappe (ruissellement
par saturation). Ces deux types de ruissellement apparaissent
généralement dans des milieux très différents, bien
que l'on observe parfois une combinaison des deux (Cros-Cayot, 1996). Une fois
le ruissellement déclenché sur la parcelle, l'érosion peut
prendre différentes formes
se combinant dans le temps et dans l'espace : l'érosion de
versant diffuse ou en rigoles parallèles et l'érosion
linéaire ou concentrée de talweg.
Ruissellement : Selon Azontondé
(1988), c'est un phénomène hydraulique qui induit
l'érosion hydrique. L'eau ruisselant après une pluie est plus ou
moins teintée. Elle charrie des éléments terreux. Ses
manifestations, si facilement observables sont la matérialisation du
phénomène naturel visible qu'est l'érosion. Plus
simplement, c'est l'usure de la partie superficielle de l'écorce
terrestre.
Incision : coupure avec enlèvement de
partie
Ravine : torrent passager résultant de
fortes chutes de pluie 2-2- Point des
connaissances
Depuis plusieurs années, nombreuses sont les recherches
scientifiques effectuées sur l'érosion pluviale et sur le
ruissellement dans les communes du Bénin. Toutes ces recherches ont
porté sur plusieurs aspects comme la dégradation du sol,
l'inondation, l'influence des déchets sur l'environnement.
Plusieurs études (SERHAU-SA, 1985, 1992 et 1997; MEHU,
1992 et 2000; etc.) ont porté sur les problèmes d'assainissement,
d'aménagement, d'urbanisation et les principaux problèmes
environnementaux que connaissent les villes béninoises.
Dans son mémoire de maîtrise sur la
dégradation du site urbain de Dangbo, Djodjo (1995) a montré
qu'au nombre des facteurs qui sont à l'origine du
phénomène d'érosion nous pouvons citer : le relief qui est
marqué par des pentes tantôt douces tantôt accentuées
; les précipitations dont la nature, l'abondance et la fréquence
confèrent un caractère agressif au climat de la localité ;
le sol qui est très peu résistant à l'érosion.
Il déduit enfin que ce sont les agents anthropiques
qui, au fil des ans, exacerbent ce processus du fait de l'extension urbaine. La
végétation est ainsi soumise à de nombreuses influences de
sorte que le rôle de protection du sol qu'elle joue est de plus en plus
compromis.
La commune urbaine de Pobè, tout comme certaines villes
est sujette à d'intenses phénomènes d'érosions
pluviales. Les quelques ouvrages lus, ont permis de découvrir certains
travaux qui ont particulièrement retenu notre attention.
Pour Afanou (1996), la dégradation est un mal dont
souffrent la plupart des villes du tiers-monde. Cette dégradation est
liée aux facteurs physiques et anthropiques. Il a montré comment
la forte pluviométrie associée à la nature du milieu
physique favorise une forte agressivité climatique. Ceci est la source
de multiples problèmes environnementaux tels que : l'érosion
pluviale, l'inondation l'influence des déchets sur
l'environnement,...
Les auteurs Agossou et Odoulami (1994) dans leur
mémoire de maîtrise portant sur l'hydrologie urbaine de Ouidah ont
montré l'ampleur de l'érosion pluviale à Ouidah et ont
proposé des techniques d'assainissement autonomes des eaux pluviales.
Dans sa recherche sur les manifestations et les incidences de
la dégradation du site d'Adjohoun, Agonsanou G. (1993) a souligné
pour sa part l'influence des actions du pouvoir publique dans la lutte contre
l'érosion pluviale. Malgré que des personnes de bonne
volonté aient mené des activités à Adjohoun, les
résultats escomptés n'ont pas été obtenus. L'auteur
a donc souhaité que les apports des pouvoirs publics viennent
accompagner les travaux des populations riveraines. Pour lui les pouvoirs
publics doivent réfléchir ensemble avec les
populations afin de trouver les meilleurs moyens d'adaptations
visant à freiner la dégradation de l'espace urbain.
A travers ces différents travaux de terrain, les
auteurs ont évalué les pertes de terre par ans, la vitesse de
ruissellement, les dégâts dus à l'érosion, ... Ces
différentes recherches montrent le rôle de l'homme dans
l'aggravation du processus d'érosion. Ceci se traduit tant par leurs
activités que par la pression qu'ils exercent sur le sol. Ainsi le type
de sol est l'un des facteurs qui favorise l'érosion pluviale dans
certaines localités.
D'une manière générale, plusieurs
propositions ont été faites tant à l'endroit des
populations que des autorités locales dans le but de résoudre les
différents problèmes qu'elles rencontrent. Cependant, la
persistance du phénomène dans ces différentes
localités montre que ces solutions ne sont pas durables et que les
acteurs impliqués (populations et autorités locales) ne se sont
pas approprié les différentes propositions qui leur ont
été faites.
A travers cette étude qui est la première dans
la ville de Pobè, on analysera les impacts de l'érosion pluviale
dans la ville. Cela permettra de proposer aux autorités locales une
fiche comportant quelques solutions utiles aux fins d'un développement
durable.
2-3- Nature et typologie des données
Cette étude a été rendu possible garce aux
données quantitatives et qualitatives sur la ville de Pobè. Il
s'agit particulièrement :
- des relevés climatologiques mensuelles de la station
de Pobè (précipitations et températures) disponibles
à l'ASECNA-Cotonou et au CRA-PP de Pobè sur la période de
1980-2010. Elles ont permis de déterminer le régime
pluviométrique dans ses rapports avec l'érosion hydrique dans la
ville ;
- des données topographiques relatives au relief, aux
systèmes de pente, etc. sont collectées à l'IGN et
mesurées directement sur le terrain ;
- des données pédologiques (nature du sol),
collectées au LSSEE pour apprécier les facteurs responsables de
la dégradation du site urbain de Pobè ;
- des données foncières liées à
l'occupation des terres dans les quartiers fortement, moyennement et faiblement
peuplés. Elles sont collectées dans les archives du service
domanial de la commune de Pobè. Les informations fournies par les
populations lors des travaux de terrain sont aussi d'une grande utilité
;
- des données démographiques recueillies
à l'INSAE et relatives aux recensements de la population des
années 1979, 1992 et 2002 ont permis d'analyser la densité de la
population dans les quartiers de Pobè et sa distribution dans le temps.
Ces données ont permis d'estimer cette population en 2012 ;
2-4- Techniques de collecte des données
Ces données ont été collectées
à travers la recherche documentaire et l'enquête de terrain
2-4-1- Recherche documentaire
Cette étape a consisté à visiter les centres
de documentation afin d'avoir des
informations sur le thème (tableau I)
Tableau I : Tableau récapitulatif des structures
de documentations
Structures de documentation
|
Nature des documents
|
Types d'informations recueillies
|
Centre de documentation de la FLASH
|
Mémoire, rapports, articles
|
Informations générales à caractère
méthodologique
|
Institut National de la
Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE)
|
Données sur la population du secteur
|
Informations sur les statistiques démographiques du
secteur
|
Ministère de l'Urbanisme
|
Rapport d'étude, articles
|
Informations générales sur les
problèmes de l'érosion pluviale au Bénin
|
Agence Béninoise pour
l'Environnement (ABE)
|
Livres, rapports d'étude et
articles
|
Informations générales sur les
problèmes environnementaux liés à
l'assainissement
|
Laboratoire des Sciences, du Sol, Eaux et Environnement
|
Carte pédologique
|
Données pédologiques (nature du sol)
|
Institut Géographique National (IGN)
Société d'Etude Régionale d'Habitat et
d'Aménagement Urbain (SERHAU-SA)
|
Carte topographique et
photographie aérienne du
secteur
Plan de la Commune
|
Informations de base sur le
secteur d'étude : voie, village, topographie, etc.
|
Agence pour la Sécurité de la Navigation
Aérienne (ASECNA)
|
Données climatiques : vents, température,
pluviométrie, humidité, etc.
|
Informations sur les statistiques climatiques du secteur
|
Source : Enquête de terrain, Avril
2010
L'analyse du tableau I montre que plusieurs centres de
documentation ont été visités et plusieurs informations
ont été collectées. Ces données sont
complétées par celles recueillies sur le terrain.
2-4-2- Travaux de terrain
Il s'agit des investigations sur le terrain afin de recueillir
des informations auprès des populations.
En effet, on a estimé que pour une bonne observation du
phénomène d'érosion pluviale, la période des
saisons pluvieuses est la plus adéquate. Les enquêtes a donc
duré quatre (04) mois : d'avril à juillet 2011. Pendant cette
période, le ruissellement, le ravinement, l'inondation et autres effets
néfastes s'observent le plus.
Quant à l'échantillonnage, la technique du choix
raisonné est utilisée pour l'identification des quartiers et des
personnes à enquêter.
Pour mener à bien cette enquête, il a
été identifié à l'aide des observations faites sur
le terrain, les quartiers les plus affectés par le
phénomène d'érosion pluviale. Il s'agit de :
Adjégounlè, Issalè-affin I, Issalè-affin II,
Igboîché, Oké-Ola, Pobènord. Les enquêtes et
les interviews sont menées dans ces quartiers ciblés selon
l'ampleur de la dégradation du site. Au total on dénombre 4548
ménages (INSAE, op.cit.) répartis suivant le tableau
ci-après :.
Tableau II : Répartition des
ménages par quartier
Localités
|
Nombres de ménages
|
Echantillons recherchés
|
Poids de l'échantillon (%)
|
Adjégounlè
|
860
|
34
|
0.77
|
Igboiché
|
299
|
12
|
0.27
|
Issalè-Afin I
|
244
|
10
|
0.22
|
Issalè-Afin II
|
581
|
23
|
0.52
|
Oké -Ola
|
1246
|
50
|
1.14
|
Pobè-Nord
|
1140
|
46
|
1.05
|
Total
|
4548
|
175
|
4
|
Source : Enquête de terrain, Avril 2011
La taille de l'échantillon choisi est de 175
ménages (personnes) soit 4 % de l'ensemble des ménages de ces six
(06) quartiers. Pour répartir les 175 ménages entre les 06
quartiers, il a été procédé à une
règle de trois (tableau II).
D'une manière globale, l'échantillon
enquêté est composé des adultes, et des personnes
âgées de toutes catégories professionnelles
(ménagères, artisans, commerçants, agriculteurs,
fonctionnaires, etc.). Cet échantillon a aidé à obtenir
les informations sur les perceptions que les populations ont du
phénomène d'érosion pluviale et à apprécier
les différentes stratégies de résistance qu'elles ont
développé.
2-5- Outils de collecte des données
Les tout premiers outils utilisés sont les ouvrages
généraux et spécifiques, les thèses, les
mémoires, les revues et articles traitant de la question de la
dégradation du site urbain.
On a utilisé également la carte topographique;
le Global Positionning System (GPS) qui sert à prendre des
coordonnées géographiques ; le double décamètre
à ruban qui permet de prendre les mesures de longueur ; l'appareil photo
numérique pour la prise de vues instantanées et l'internet. A
cela s'ajoutent les fiches d'enquête; le guide d'entretien pour les
interviews et une grille d'observation pour la collecte des informations. Les
fiches d'enquête ont permis aux populations de s'exprimer librement et
d'exposer les difficultés rencontrées et leurs moyens de lutte
contre les effets de l'érosion pluviale. Quant aux entretiens, ils sont
réalisés à l'aide d'un guide d'entretien avec les
autorités locales, les environnementalistes et les agents du service des
travaux publics.
Par ailleurs, des observations et mesures directes sur le
terrain, sont effectuées pour apprécier l'état de
dégradation de la ville de Pobè et déterminer les
facteurs de risque d'érosion. Elles ont facilité le choix de
l'échantillon et la sélection des
sites de mesures des paramètres qui renseignent sur les
facteurs, processus et impacts de l'érosion pluviale.
2-6- Méthode de traitement des
données
Au cours de cette phase, il est procédé d'abord au
dépouillement des données collectées ; ensuite nous les
avons analysées, et interprétées.
2-6-1- Traitement statistique
Il s'agit de déterminer les données statistiques
se rapportant à notre thème de recherche et de les
étudier. Cela nous a permis de réaliser des tableaux
récapitulatifs et de dégager les tendances qui s'observent.
2-6-1-1- Etude de la variabilité
pluviométrique
La variabilité pluviométrique est
analysée à travers la répartition mensuelle et annuelle
des hauteurs de pluie afin de déterminer les périodes de forte
activité érosive à Pobè. A cet effet, la moyenne
arithmétique est employée pour étudier le régime
pluviométrique. Elle est calculée sur la période de 1980
à 2010 suivant la formule :
n
X = 1
n 1
i =
|
Xi
|
avec n, l'effectif total des variables xi de la série
considérée à la
|
station de Pobè. Cette moyenne nous a permis de
caractériser les hauteurs de pluies moyennes capables d'éroder le
site urbain.
Par ailleurs, associée à l'écart type de la
même série, elle a aidé à déterminer
les indices pluviométriques entre 1980 et 2010. L'Indice
Pluviométrique (IP) se calcule par la formule : IP =
(xi- X )/
Ces indices caractérisent les années
excédentaires ou déficitaires et dans une certaine mesure les
effets érosifs du ruissellement. L'étude du régime
pluviométrique a quant à elle servi à
déterminer les mois de forte et de faible activité
d'érosion pluviale. Ces formules ont été utilisées
par Biaou (2007) dans le cadre d'une étude sur le ruissellement à
Bopa.
2-6-1-2- Détermination de la vitesse de sapement
des fondations et de volume de terre perdue
Cette méthode est utilisée par Biaou (op.cit.).
Elle permet de quantifier les pertes de terre autour des fondations des maisons
et des infrastructures socio économiques montant des indices
d'érosion hydrique.
La formule est la suivante : Vs =
h/a avec :
Vs : vitesse de sapement en cm ; h : profondeur de la rigole ;
a : âge de l'infrastructure.
Pour évaluer les pertes de terre moyenne au niveau des
ravins, nous avons utilisé la méthode d'évaluation de
volume de terre perdue. Le but viser c'est la quantification des pertes de
terre dans les rues de la ville de Pobè. Les auteurs comme Affanou
(1996), Eténé (2005) et Biaou (2007) etc. ont utilisé
cette méthode de quantification au Bénin sur les plateaux
d'Allada, de Comé. La formule est la suivante :
V = L × l × h
avec :
V : le volume de terre perdue en m3 ;
L : la longueur du ravin en m ;
h : la profondeur du ravin en m.
2-6-2- Traitement graphique et cartographique
Le traitement graphique et cartographique a permis de
présenter et d'illustrer les données par les graphes, diagrammes
et cartes. Les données pluviométriques et celles liées aux
systèmes de pente ont été traitées. Pour
réussir cette étape de la recherche, des pilotes du logiciel
Office 2007 ont été utilisés. Il s'agit de :
- Excel pour reproduire des graphes et des tableaux
inhérents au travail ; - Word pour le traitement de texte.
2-7- Modèle d'analyse
Pression-Etat-Impacts-Réponses
La combinaison des résultats obtenus par traitements
statistiques et les informations qualitatives recueillies sur le terrain a
permis de nourrir le modèle PEIR (Pression-Etat-Impacts-Réponses)
utilisé pour l'analyse des phénomènes
étudiés. Ce modèle a été utilisé par
BIAOU en 2007 dans l'analyse des effets des eaux de ruissellement sur les
infrastructures dans la ville de Bopa.
Ce modèle a permis de faire l'analyse systémique
des facteurs, processus et impacts de l'érosion pluviale à
travers les relations de cause à effet. La figure 5 présente le
modèle d'analyse comme suit :
|
|
Climat, Topographie, Action anthropique
|
PRESSION
|
|
Excès pluviométriques, Erosion pluviale,
dynamique des pentes, croissance démographique
Dégradation du site urbain de Pobè,
déchaussement des habitations et infrastructures, inefficacité
des capacités réactrices des populations
ETAT
IMPACTS
REPONSES
Construction d'ouvrages de franchissement ; construction de
terrasse ; réalisation d'ouvrages de drainage des eaux pluviales ;
réalisation des gouttières autour des toits des maisons ;
création de jardins de maison ; réalisation de puits et de
fossé d'infiltration etc.
Figure 5 : Modèle PEIR appliqué
à l'analyse des impacts de l'érosion pluviale dans la ville de
Pobè.
Le modèle PEIR met en évidence toutes les
composantes impliquées dans le processus d'érosion pluviale
depuis les facteurs de pression jusqu'aux stratégies d'adaptation
développées par les populations. Il apparaît donc
clairement que la dégradation du site urbain de Pobè est la
résultante des facteurs naturels et de la pression des hommes.
CHAPITRE III : FACTEURS, PROCESSUS ET IMPACTS DE
L'EROSION PLUVIALE
L'érosion hydrique des sols résulte des facteurs
statiques et dynamiques (Boukeir et al, 2001). Les facteurs statiques
sont reliés à la vulnérabilité des terrains. Par
contre, les facteurs dynamiques sont les agents de pression pouvant être
physiques ou humains.
Ainsi, pendant qu'il existe des éléments
physiques qui prédisposent le site à l'érosion, d'autres
en l'occurrence la végétation, accordent au sol une
résistance au processus. En l'absence de ce dernier, les premiers se
révèlent comme des facteurs qui entretiennent le processus
d'érosion pluviale. Ce chapitre permettra de connaître les
facteurs du ruissellement des eaux pluviales et ses impacts sur le sol.
3-1- Facteurs de l'érosion
Les facteurs qui commandent l'érosion et conditionnent ses
impacts sont d'ordres physique et anthropique.
3-1-1- Facteurs physiques
3-1-1-1- Précipitations
Les pluies constituent le facteur déterminant de
l'érosion. Il s'agit, selon Beauchamp (2006) de l'intensité, du
volume, de la fréquence des pluies et de leur répartition au
cours de l'année.
L'étude de l'évolution inter mensuelle des
précipitations moyennes dans la ville de Pobè (figure 6) montre
aisément les périodes les plus pluvieuses et à forte
activité érosive.
Figure 6: Evolution inter mensuelle des
précipitations moyennes à Pobè de 1980-2010
Source : données ASECNA et
CRAPP 2011
L'analyse de la figure 6 que les mois les plus pluvieux sont
ceux qui enregistrent des précipitations supérieures ou
égales à 90 mm. La ville reçoit donc six mois (avril, mai,
juin, juillet, septembre, octobre) de pluie bien tranchée. Pendant ces
périodes, le ruissellement est beaucoup plus observé que dans les
mois de janvier, février, août, novembre et décembre
où le ruissellement est quasi nul.
Le régime pluviométrique moyen ne traduit pas
toujours le fait réel. A cet effet, la répartition par classes
des hauteurs de pluie permet d'établir la relation pluieruissellement
dans la ville de Pobè (figure 7).
(0-10)
)10-20)
60 50 40 30 20 10 0
|
|
|
Janv Févr Mar Avr Mai Jui Juil Aoû Sept
Oct Nov Déc
|
Mois
Nombre d'évènement pluvieux
12 10 8 6 4 2 0
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Juil Aoû Sept Oct
Nov Déc
Mois
Nombre d'évènement pluvieux
12 10 8 6
|
|
|
)40-50) )50-60)
|
4 2 0
|
|
Jan Févr Mar Avr Mai Jui Juil Aoû Sept Oct
Nov Déc
Mois
)60-70)
)70-80)
8 7 6 5 4 3 2 1 0
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Juil Aoû Sept Oct
Nov Déc
Mois
Nombre d'évènement pluvieux
)80-90) )90 et +)
70 60 50 40 30 20 10 0
Jan Févr Mar Avr Mai Juin Juil Aoû
Sept Oct Nov Déc
Mois
Figure 7 : Répartition mensuelle par
classe du nombre d'évènement pluvieux moyen de 1980 à
2010
Source : données ASECNA et
CRAPP 2011
De l'analyse de la figure 7, il ressort que les hauteurs
comprises entre 0 et 10 mm sont surtout réalisées pendant la
saison sèche (30 évènements en février, 25 en
août et 52 en décembre). Ces évènements pluvieux
induisent moins de ruissellement et de dégradation des terres et
infrastructures. Les évènements pluvieux de la classe )90 et +),
ont eu lieu 20 à 65 fois de 1980 à 2010 alors que ceux des
classes )10-20), )20-30), )30-40), )40-50), )50-60), )60-70), )70-80), )80-90)
ses ont réalisés à peine 10 fois.
De telles hauteurs de pluie entraînent l'érosion
hydrique dans la ville de Pobè parce que toute averse supérieure
ou égale à 10 mm d'eau peut déjà entraîner le
ruissellement (Aalders, 1977). En effet, 80 % de l'érosivité
annuelle sont concentrées en avril et juillet dans la grande saison
pluvieuse et 20 % en septembre et octobre dans la petite saison des pluies
(Aalders, 1976). Le nombre élevé des évènements
pluvieux supérieurs ou égaux à 90 mm est donc confirmer
pendant ces mois dans la ville de Pobè.
La figure 8 montre à travers les anomalies
pluviométriques, les années d'excès et de déficit
d'eau pluviale.
-1
-2
-3
2
3
0
1
1980 1983 1986 1989 1992 1994 1997 1999 2001 2003 2004
2006 2008 2010
Années
Figure 8: Indice pluviométrique
à la station de Pobè entre 1980-2010 Source :
données ASECNA et CRAPP 2011
Cette figure montre à travers les anomalies
pluviométriques, les années déficitaires et
excédentaires d'eau pluviale. La ville de Pobè a
enregistré de 1980 à 2010, 30 % d'années
excédentaires Gnonlonsa (`'op-cit»). Ce sont des années de
ruissellement intense et d'accroissement des processus érosifs dans la
ville. La figure 9 présente le sens du ruissellement dans la ville de
Pobè.
Figure 9 : Sens du ruissellement dans la ville
de Pobè
A la lecture de cette figure, nous constatons que les eaux de
ruissellement sont drainées essentiellement vers le sud-ouest.
La sensibilité du sol à ces hauteurs de pluie dans
la ville de Pobè est accentuée par une topographie en pente
forte.
3-1-1-2- Topographie
La topographie est un élément qui intervient
dans le processus d'érosion. C'est la description et la
représentation graphique d'un terrain selon son relief (Djossou, 2009).
La valeur de la pente conditionne la vitesse d'écoulement de l'eau en
surface (Beauchamp, 2006) ; sa longueur favorise des débits importants
et la concentration des filets d'eau. L'écoulement devient plus accru au
fur et à mesure que l'inclinaison devient forte. Dans la ville de
Pobè, les enquêtes de terrain ont permis d'identifier trois
catégories de pentes (figure 10). Les pentes
faibles (0-5 %), les pentes moyennes (5-10 %) et les pentes
fortes (10 % et +).
Figure 10 : Carte des pentes dans la ville de
Pobè
L'analyse de la figure 6 permet de dire que les quartiers
Illoussa, Idogan et Mamangué sont caractérisés par une
faible pente (0-5 %), ce qui induit un faible ruissellement. Les quartiers
Adjissou, Akouho et Oké ata sont caractérisés par des
pentes moyennes variant entre 5 et 10 %. L'intensité de l'érosion
dans ces secteurs est moindre, réduisant ainsi la vitesse de transport
des particules. La
valeur de la pente est par contre supérieure à
10 % dans les quartiers Adjégounlè, Igboîché,
Issalè affin I, Issalè affin II, Oké ola et Pobè
nord. Ces quartiers impactés représentent 78,34 % du territoire
de la ville. Dans ce secteur, les eaux pluviales s'écoulent rapidement
avec violence endommageant parfois bâtiments, érodant le sol en y
creusant des ravines et rendant les rues impraticables.
3-1-2- Facteurs anthropiques
A l'instar des conditions climatiques qui sont
déterminants dans l'aggravation de l'érosion, l'homme de par ses
actions (type d'aménagement, densité, concentration des
habitations, imperméabilisation du sol urbain) apparaît comme un
facteur essentiel dans son déclenchement et dans le rythme de son
évolution (Biaou, op.cit).
Les actions anthropiques résultent de l'occupation
anarchique du sol, de la mauvaise gestion des ordures ménagères,
du manque d'ouvrage de canalisation des eaux de ruissellement etc.
3-1-2-1- Typologie de l'espace
Quatre grandes zones sont identifiées à
Pobè : la zone résidentielle et administrative, la zone
d'habitation dense moins urbanisée, la zone d'habitation dense et non
urbanisée et la zone d'habitation moins dense et non
urbanisée.
> Zone résidentielle et
administrative
Les observations sur le terrain ont
révélé que cette zone (Pobè nord) est
caractérisée par une insuffisance de caniveaux primaires pour
connecter les parcelles. Certaines populations qui y vivent jettent encore
leurs ordures dans les quelques caniveaux qui existent. Aussi les espaces verts
qui sont dans cette zone sont en voie de disparition à cause de leurs
mauvaises gestions.
> Zone d'habitation dense moins urbanisée et
non urbanisée
Elle est composée des quartiers Illoussa, Oké
ola et Pobè nord. On y note l'insuffisance d'ouvrage de canalisation des
eaux pluviales. A cela s'ajoute la mauvaise gestion des ordures
ménagères ce qui se traduit par les rejets d'ordures
ménagères dans les coins des rues et sur des espaces
inhabités. Ainsi, dès qu'il pleut, ces ordures sont
entraînées par les eaux de ruissellement et vont boucher les
exutoires.
Quant à la zone d'habitation dense non urbanisée
(Adjégounlè, Akouho, Issalè affin I et II, Oké
ola), l'absence d'un plan d'aménagement et de lotissement fait que les
populations se sont installées de façon
incontrôlée.
> Zone d'habitation moins dense et non
urbanisée
Composée des quartiers Adjissou, Idogan,
Igboîché et Mamangué, cette zone représente le
secteur d'expansion de la ville. Elle est caractérisée par une
absence d'ouvrage de canalisation des eaux pluviale, une absence de lotissement
ce qui induit une installation incontrôlée des populations et une
absence de maîtrise des problèmes environnementaux qui y
existent.
En somme, l'examen minutieux de la ville de Pobè montre
que son urbanisation est encore à ses débuts. En
témoignent l'absence quasi-totale d'infrastructures
caractéristiques d'une ville, l'état de la voirie et des
habitations majoritairement en banco.
La combinaison des facteurs physiques (forte
précipitation, topographie) et anthropiques (occupation anarchique du
sol, mauvaise gestion des déchets ménagers) a rendu l'action des
eaux de ruissellement très importante. Tout cela intensifie
l'activité érosive dont les impacts ne sont pas
négligeables dans la ville de Pobè
3-2- Processus de l'érosion pluviale et ses
impacts sur le sol
3-2-1- Processus de l'érosion pluviale
L'érosion pluviale est due à l'action
combinée des précipitations et de la topographie (Agossou et
Odoulami, op.cit.). Selon le Bissonnais et al (op.cit.),
l'érosion des sols se développe lorsque les eaux de pluie, ne
pouvant pas s'infiltrer dans le sol, ruissellent sur la parcelle en emportant
les particules de terre. En effet, pendant les précipitations, une
partie de l'eau arrivant au sol s'infiltre immédiatement et l'autre
partie reste quelques instants en surface. Cette dernière forme un film
d'eau qui disparaît au bout de quelques minutes par écoulement ou
par évaporation.
Si la quantité d'eau arrivant au sol est
supérieure à la capacité d'absorption de la terre, le
surplus de l'eau forme un film continu à la surface de la portion
mouillée et s'écoule en utilisant la moindre pente. Lors du
ruissellement, l'eau se charge de matières limoneuses, puis arrache
certaines particules solides. Sur une surface en pente mais plane, le
ruissellement se fait en nappe. C'est après une longue période
que l'on peut observer les effets d'une telle érosion ; la terre
présente un aspect rugueux car les éléments fins ont
été emportés. Au fur et à mesure que la pluie
augmente, elle frappe le sol. Ainsi chaque lieu de contact provoque une
dégradation mécanique du sol (Kèkè, op.cit.).
Ce processus d'érosion est soutenu par l'emprise de
l'homme sur le sol. En effet, dans la ville de Pobè, sous l'impulsion de
la forte poussée démographique et en l'absence d'un plan de
lotissement et d'aménagement, l'espace est mal occupé et mal
géré. Les populations occupent les exutoires naturels des eaux de
ruissellement, remplissent les caniveaux de tas d'ordures empêchant
automatiquement l'écoulement normal des eaux. Aussi elles modifient les
circuits principaux de l'écoulement des eaux de ruissellement. Celles-ci
dévient
vers les zones habitées et provoquent l'intensification
des processus érosifs en décapant progressivement les fondations,
en sapant les voies.
3-2-2- Impacts sur le milieu physique
3-2-2-1- Répartition du
phénomène
L'érosion pluviale est un phénomène dont
les impacts sur la ville de Pobè sont nombreux et sont différents
d'un secteur à un autre. Ainsi on pouvons distinguer les secteurs
fortement érodés, les secteurs moyennement érodés
et les secteurs faiblement érodés. La figure 11 présente
le degré de risque d'érosion dans les quartiers de la ville de
Pobè.
Figure 11: Carte des risques dans la ville de
Pobè
A travers cette figure on constate tous les quartiers sont
affectés par l'érosion. Mais les risques varient d'un secteur
à un autre. Ainsi, les quartiers qui appartiennent au secteur à
forte pente présentent des risques élevés. Ils sont
caractérisés par l'existence de plusieurs ravines, ravins ;
infrastructures déchaussées etc. Ceux des secteurs à
moyenne et faible pente ont aussi les mêmes caractéristiques mais
à des degrés respectivement moyens et faible. Cependant,
l'attention des usagers de ces différents secteurs est de mise vu
l'ampleur que prend le phénomène.
> Secteurs fortement érodés
Les secteurs fortement érodés sont ceux qui
correspondent aux quartiers Pobènord, Adjégounlè,
Igboiché, Issalè-affin I, Issalè-affin II et
Oké-ola. La puissance de l'érosion dans ces secteurs est due
à l'action conjuguée des facteurs naturels et anthropiques. En
effet, situés en aval des versants et ayant des pentes très
prononcées, ces secteurs sont la cible d'un ruissellement abondant. Ceci
résulte aussi de la forte densité de l'occupation de l'espace et
de l'accumulation des eaux provenant des zones situées en amont. Dans
ces secteurs les rues sont complètement dégradées,
l'érosion y a creusé de profondes ravines, les maisons sont
déchaussées et se détachent par endroit.
Photo 3: une case qui se détache
Photo 4: Déchaussement de la clôture
à Oké-ola d'une maison dans le quartier
Pobè-nord
Clichés : DANSOU Brice, Juin
2011
Ces photos sont des exemples d'impacts de l'érosion
dans la ville de Pobè en particulier dans le secteur fortement
érodé. Non seulement les maisons se détachent mais elles
s'écroulent par endroit.
Photo 5 : Façade d'une maison
dégradée par l'érosion pluviale à
Igboîché Cliché : DANSOU Brice,
Juin 2011
En dehors des secteurs fortement érodés, on
retrouve aussi à Pobè des secteurs moyennement
érodés et des secteurs faiblement érodés.
> Secteurs moyennement
érodés
Ils couvrent les quartiers ci-après: Adjissou, Akouho
et Oké ata. Ces secteurs sont marqués par une pression humaine
moins forte, de petites rigoles par endroit et des déchaussements
atténués des maisons et infrastructures. Aussi, pouvons-nous
noter l'existence de pentes divergentes plus ou moins douces.
> Secteurs faiblement érodés
Ils couvrent les quartiers Illoussa, Idogan et
Mamangué. Ici, les manifestations de l'érosion se trouvent
ralenties par la présence du couvert végétal et par la
douceur des pentes. Cependant, l'accroissement de la population et l'expansion
de nouvelles constructions vers ces secteurs sont de potentiels facteurs
susceptibles de les dégrader.
Nos enquêtes sur le terrain nous ont permis d'identifier
dans chaque secteur le nombre de ravine, de rigole et d'incision (tableau
III).
Tableau III : Impacts suivant les secteurs
|
Ravine profondeur moyenne (30 cm- 1 m)
|
Rigole
|
Incision
|
Secteur 1 :
faiblement érodé
|
10
|
21
|
30
|
Secteur 2 :
moyennement érodé
|
19
|
34
|
89
|
Secteur 3 :
fortement érodé
|
30
|
46
|
100
|
Total
|
59
|
101
|
219
|
Source : DANSOU Brice,
résultats d'enquête, Juin 2011
A travers les résultats du tableau II nous pouvons
constater que le site est fortement dégradé par l'érosion
car la ville de Pobè compte 59 ravines et 219 incisions.
3-2-2-2- Impacts sur la voirie
La dégradation de la voirie est l'un des facteurs qui rend
compte de l'impact de l'érosion pluviale sur le sol de Pobè.
Photo 6 : Rue dégradée en surface
et Photo 7 : Rue dégradée et
aux abords a Adjissou, Pobè difficilement praticable
à Oké ola, Pobè
Clichés: DANSOU Brice, Juin
2011
Ces photos montrent que ce sont surtout les rues qui sont les
plus exposées.
Cette dégradation apparaît sous diverses formes
compte tenu de l'importance du ruissellement. Il s'agit d'incisions, de
rigoles, et de ravines.
v' Les incisions
Elles naissent de la chute des eaux pluviales provenant des
toitures des concessions. En effet, les eaux précipitées
après récupération par les toits de tôle tombent
à quelques centimètres de la fondation des maisons à cause
de la largeur réduite des auvents. Ces eaux descendant des toits
dessinent des tracés rectilignes correspondant aux lignes d'impact des
gouttes d'eau au sol. Ce phénomène cisaille aussi bien le
soubassement des habitations que celui des clôtures exposées dans
la ville de Pobè (Photos 8 et 9).
Photo 8 : Cisaillement du soubassement
Photo 9 : Incision sur la façade
d'une maison à Pobè-nord des boutiques à
Pobè nord
Clichés : DANSOU Brice, Juin
2011
Ces deux photos montrent le déchaussement dans quelques
maisons dans la ville. Ces incisions sont observées dans presque toutes
les maisons de la ville et sont parfois prolongées par de petites
rigoles.
v' Les petites rigoles
Elles résultent de l'élargissement progressif
des incisions laissées par les traces du ruissellement sur le sol nu.
Elles dessinent des tracés plus ou moins sinueux avec des profils
transversaux très irréguliers. Ces profils transversaux ont une
profondeur qui varie entre 10 et 20 cm. Elles se rencontrent plus dans le
secteur est que dans le secteur ouest de la ville de Pobè.
Photo 10 : Petite rigole laissée par le
ruissellement dans le quartier
Adjégounlè Cliché : DANSOU Brice,
Juin 2011
La ville de Pobè est remplie de plusieurs rigoles
laissées par le ruissellement à l'instar de celle qui figure sur
la photo 10.
v' Les ravines
A la faveur de la pente, de l'accumulation d'eau
ruisselée et des pertes de sol, les petites rigoles s'élargissent
et deviennent de profondes rigoles : ce sont les ravines. Elles ont une
profondeur qui varie de 30 cm à plus d'un mètre et occupent
pratiquement certaines rues (photos 11 et 12).
Les quartiers qui sont les plus atteint sont :
Pobè-nord, Adjégounlè, Igboitché,
Issalè-affin I et II. Presque toutes les rues de ces différents
quartiers sont jonchées de ravines, ce qui rend difficile la circulation
surtout lorsqu'il fait nuit.
Photo 11 : une ravine mise en place par
l'érosion pluviale dans le quartier
Pobè-nord. Cliché : DANSOU Brice, Juin
2011
Cette ravine est mise en place progressivement par l'eau qui
ruisselle. Elle divise la rue en deux et rend les maisons qui sont aux
alentours difficilement accessibles.
Pendant la saison pluvieuse, cette voie joue le rôle de
caniveau. La nuit elle est évitée par les populations qui ne
sortent pas, craignant d'y tomber et de se faire emporter par le
ruissellement.
Photo 12 : Ravin mis en place par
l'érosion pluviale dans le quartier Pobè-nord.
Cliché : DANSOU Brice, Juin
2011
Ce ravin est mis en place progressivement par l'eau de
ruissellement. Il constitue un grand danger pour les populations riveraines.
A cette liste d'impact sur le milieu physique dans la ville de
Pobè s'ajoute le déchaussement des bâtiments et
infrastructures.
3-2-2-3- Impacts sur les bâtiments et les
infrastructures
Le déchaussement se produit après que la couche
de terre qui protège la fondation des maisons soit arrachée
entièrement par sapement ou ravinement. Dans ce cas les maisons, surtout
en banco, sont soit détruites partiellement ou totalement.
Photo 13 : Logements socio du CRA-PP
Photo 14 : Bâtiments déchaussés
en ruine à Pobè nord et délaissé
à Adjégounlè
Cliché : Dansou B. S. Juin
2011
Ces photos montrent l'état de quelques bâtiments
déchaussés. Les logements sociaux du CRA-PP sont maintenus en
équilibre par de gros bois de Tech. Le bâtiment de la photo 14
s'est à moitié écroulé et les bois qui entre temps
le soutenaient ont leurs bases dénudées. A travers ces photos on
se rend compte des difficultés que rencontrent les populations.
En dehors des habitations qui s'écroulent en raison du
sapement de leur base, on rencontre dans la ville des infrastructures socio
communautaires qui sont
menacées par l'érosion pluviale. C'est le cas des
poteaux de distribution électrique, du réseau de distribution
d'eau potable.
Photo 15 : Poteau de distribution
électrique Photo 16 : Sapement de la base d'un
dont la base est presque dans le ravin ouvrage de distribution
d'eau potable
à Pobè nord à Issalè affin I
Clichés : Dansou B. S. Juin
2011
Nous avons sur la photo 15, un poteau de distribution
électrique dont le soubassement a été sapé par
l'érosion et qui se retrouve presque dans le ravin. La photo 16 quant
à elle présente une fontaine menacée par
l'érosion.
L'état de dégradation avancée de ces
infrastructures s'explique par leurs installations dans les secteurs à
forte pente et surtout sur des versants qui servent de voies
d'écoulement à l'eau de ruissellement.
Certains bâtiments publics tels que les salles de classe
de quelques écoles primaires, les locaux de la gendarmerie etc. sont
aussi affectés par l'érosion pluviale (photos 17 et 18).
Photo 17: Ancien bâtiment de la
Photo 18 : Anciens bâtiments faisant
gendarmerie de Pobè, abandonné office de prison
pour la gendarmerie
à Pobè-Nord
Clichés : Dansou B. S. Juin
2011
La voie d'accès à ces bâtiments est
totalement dégradée et reçoit les eaux provenant de
l'amont pour les conduire vers la principale rivière
itchèko.
3-2-2-4- Volume de terre perdue et vitesse de sapement
des fondations
Nos enquêtes sur le terrain nous ont permis d'estimer le
volume de terre perdue dans les différents secteurs (tableau IV).
Tableau IV : Volume de terre perdue dans la
ville de Pobè
Quartiers
|
Secteur 1: faiblement
érodé
|
Secteur
2: moyennement érodé
|
Secteur 3: fortement érodé
|
Adjégounlè
|
-
|
-
|
10. 000
|
Issalè-affin I
|
-
|
-
|
12.000
|
Issalè-affin II
|
-
|
-
|
13.000
|
Oké ola
|
-
|
-
|
7000
|
Igboîché
|
-
|
-
|
5000
|
Pobè nord
|
-
|
-
|
15.000
|
Adjissou
|
-
|
3000
|
-
|
Oké ata
|
-
|
2000
|
-
|
Akouho
|
-
|
1500
|
-
|
Illoussa
|
100
|
-
|
-
|
Idogan
|
400
|
-
|
-
|
Mamangué
|
600
|
-
|
-
|
Total
|
1100
|
6500
|
62.000
|
Source : DANSOU Brice,
résultats d'enquête, Juin 2011.
A travers les résultats indiqués dans le tableau
IV, nous déduisons que la ville de Pobè perd en moyenne 23.200
m3 de terre en 10 ans soit 2320 t/an.
Les différentes mesures des déchaussements des
fondations des maisons et des infrastructures prises sur le terrain nous ont
permis de réaliser le tableau V suivant.
Tableau V : Mesures de déchaussements des
fondations des maisons et des infrastructures suivant les différents
secteurs
Secteur
|
Nombre de
|
Nombre de
|
Nombre de
|
Nombre de
|
|
découvertes
|
fondations non
|
fondations peu
|
fondations très
|
|
mesurées
|
érodées et %
|
érodées et %
|
érodées et %
|
|
|
(0 - 3 cm)
|
(3 - 8 cm)
|
(8 cm et plus)
|
I
|
54
|
34
|
62.96 %
|
10
|
18.51 %
|
10
|
18.51 %
|
II
|
86
|
21
|
24.41 %
|
30
|
34.88 %
|
35
|
40.69 %
|
III
|
110
|
05
|
4.54 %
|
35
|
31.81 %
|
70
|
63.63 %
|
Total
|
250
|
60
|
24 %
|
75
|
30 %
|
115
|
46 %
|
I : secteur à faible pente :
II : secteur ; à moyenne pente ; III :
secteur à forte pente.
Source : DANSOU Brice,
résultats d'enquête, Juin 2011
Nous constatons à travers les résultats
indiqués dans le tableau ci-dessus que dans le secteur I, les
habitations dont les fondations sont peu érodées et très
érodées ne sont pas nombreuses (18.51 %). Par contre dans les
secteurs II et III, elles sont nombreuses : (34.88 % et 40.69 %) pour le
secteur II ; (31.81 % et 63.63 %) pour le secteur III.
Les seuils 0 - 3 cm ; 3 - 8 cm et 8 cm et plus sont pris au
hasard pour traiter les données. On ne saurait dire avec
précision que c'est à tel centimètre de
déchaussement qu'un bâtiment peut s'effondrer. Cela dépend
des pendages, de la solidité de la maison et des matériaux
utilisés.
Les mesures directes prises sur le terrain ont aussi permis
d'estimer la vitesse de sapement dans la ville (tableau VI).
Tableau VI : Récapitulation des mesures
de vitesse de sapement prises sur le terrain
Quartiers
|
Secteur 1: faiblement érodé
|
Secteur 2: moyennement érodé
|
Secteur 3: fortement érodé
|
Adjégounlè
|
-
|
-
|
9,3
|
Issalè-affin I
|
-
|
-
|
8,8
|
Issalè-affin II
|
-
|
-
|
9,4
|
Oké ola
|
-
|
-
|
7,2
|
Igboîché
|
-
|
-
|
10,5
|
Pobè nord
|
-
|
-
|
11,5
|
Adjissou
|
-
|
4,1
|
-
|
Oké ata
|
-
|
5,4
|
-
|
Akouho
|
-
|
4,8
|
-
|
Illoussa
|
1,1
|
-
|
-
|
Idogan
|
2,5
|
-
|
-
|
Mamangué
|
0,5
|
-
|
-
|
Total
|
4,1
|
14,3
|
56,7
|
Source : DANSOU Brice,
résultats d'enquête, Juin 2011
L'analyse des résultats du tableau montre que la vitesse
de sapement des fondations est de l'ordre de 56,7 cm/an dans les quartiers
fortement dégradés, 14,3 cm/an et 4,1 cm/an dans les quartiers
moyennement et faiblement dégradés.
Ainsi, la vitesse moyenne de sapement des fondations dans la
ville de Pobè est de l'ordre de 25,03 cm/an.
A ces rythmes, les préjudices sur les habitations et
infrastructures sont énormes et constituent donc une menace pour la vie
sociale.
3-2-3- Impacts sur la vie sociale
Outre le milieu physique, l'érosion a affecté
aussi la vie sociale des habitants. Au nombre des difficultés
rencontrées nous avons les différents malaises psychologiques,
les difficultés de circulation dans la ville, les contraintes
matérielles et financières.
3-2-3-1- Malaises psychologiques
Dans l'ensemble, les populations de la ville de Pobè et
surtout celles des quartiers les plus affectés (Adjégounlè
; Adjissou ; Igboiché ; Issalè afin I et II ; Oké-Ola ;
Pobè-Nord) sont sensibles à la forte dégradation que
connaît leur milieu de vie. De nos enquêtes faites sur le terrain,
il ressort que ces populations ne maîtrisent pas totalement le
mécanisme de l'érosion. Pour elles, le facteur humain n'accentue
par le processus. Face aux multiples dommages provoqués par
l'érosion et aux méthodes précaires et inadaptées
dont elles disposent, les populations se sentent désarmées,
démoralisées et affolées. A cela s'ajoute le silence des
autorités dont les rares tentatives à l'égard de ce
fléau se révèlent vaines. Les populations vivent donc dans
une crainte renouvelée de voir un jour s'effondre leur mur ou leur
maison. Elles souhaitent que les pouvoirs publics aménagent des
réseaux de drainage des eaux et les rues dégradées sans
toutefois se préoccupées de l'organisation et de la gestion de
l'espace.
Le problème de l'érosion n'est pas sans impacts sur
la circulation des personnes et des biens dans la ville de Pobè.
3-2-3-2- Difficultés de circulation
L'état inadéquat des voies dans la ville de
Pobè agit sérieusement sur les déplacements des personnes
et des biens. En effet, la circulation des véhicules semble difficile et
parfois impossible surtout en saison pluvieuse dans les secteurs les plus
érodés. Même le piéton doit savoir où poser
ses pieds au risque de tomber dans des ravins. Aussi doivent-elles
éviter d'emprunter certaines rues de ces secteurs, de peur de se faire
entrainer par la violence de l'écoulement. Toutes ces difficultés
perturbent les activités des populations créant ainsi une
diminution de leurs revenus déjà modestes (données
INSAE).
3-2-3-3- Contraintes matérielles et
financières
La lutte contre l'érosion pluviale nécessite
d'énormes moyens financiers. En effet, les dispositions que prennent les
populations dans le but de résoudre le problème de
dégradation de leur milieu ont des incidences financières
considérables. Or le revenu moyen mensuel estimé à 30.000
F CFA (SERHAU, op.cit.) reste assez faible. A cela s'ajoute l'achat, le
transport des matériaux de construction comme le sable, le ciment, les
caillasses,
etc. et la main d'oeuvre des ouvriers.
Toutes ces dépenses expliquent la précarité des
différents aménagements.
L'érosion dans la ville de Pobè se manifeste
à divers degrés et ne cesse de prendre de l'ampleur. Elle se
traduit par le ravinement, la dégradation considérable de la
voirie et le sapement des bâtiments. L'évolution progressive que
connaît ce phénomène freine le développement de la
ville et suscite des inquiétudes quant à son avenir. Face
à cette situation, il importe de rechercher des solutions efficaces pour
renforcer les stratégies endogènes de lutte.
CHAPITRE IV : ACTIONS DE LUTTE, PROPOSITIONS DE
STRATEGIES D'AMENAGEMENT
L'ampleur du phénomène d'érosion dans la
ville de Pobè a poussé les populations et les autorités
locales à mettre en place des dispositifs de lutte. Dans ce chapitre on
va analyser les différentes stratégies de mitigation
utilisées.
4-1- Stratégies endogènes de lutte contre
les effets de l'érosion
Dans la ville de Pobè, nous avons remarqué une
diversification des stratégies de lutte ce qui témoigne de leurs
caractères individuels. Mais ces différentes mesures n'ont pas
freiné le phénomène qui prend de l'ampleur.
4-1-1- Actions individuelles
Dans la ville de Pobè, on rencontre plusieurs groupes
ethniques qui viennent d'horizons divers et qui vivent dans une parfaite
harmonie. Cependant cela n'a pas favorisé l'établissement d'une
ambiance de confiance et de sérénité dans les rapports
entre les individus. C'est l'un des facteurs qui explique leur réticence
à unir leurs forces pour lutter efficacement contre l'érosion
hydrique. Ainsi dans chaque maison ou dans chaque famille, on se contente de
protéger sa devanture, ou la rue qui avoisine son environnement
immédiat sans pour autant penser aux infrastructures communautaires.
4-1-1-1- Protection des habitations
Au nombre des techniques développées nous pouvons
citer la construction des terrasses ; le comblement ou terrassement ; les
ouvrages de franchissement.
> Techniques de renforcement du soubassement des
fondations
Les différentes méthodes suivantes visent la
sauvegarde de l'intégrité des fondations.
V1 La construction des terrasses
Elle consiste à aménagé des renforts en
terre de barre ou en maçonnerie à la base des concessions. Ils
ont parfois 30 cm à 40 cm de largeur et une hauteur qui dépasse
des fois 50 cm. Ils sont réalisés le long des murs de la
concession qu'ils protègent. Cela permet de lutter contre le
déchaussement des maisons (photo 19)
Photo 19 : Maison dont le soubassement est
renforcé par une terrasse en maçonnerie sur un versant à
Pobè-nord
Prise de vue : DANSOU Brice, Juin
2011
V1 Le comblement ou terrassement
Il s'agit de surélever les alentours des concessions ou
de combler les ravins avec de la terre de barre ou du sable. Ce travail
très peu résistant est balayé par les vagues de torrent
à chaque saison de pluie.
4-1-1-2- Aménagement spontané des
allées inter-maisons et des voies
Les ouvrages endogènes de protection des allées
inter-maisons sont des diguettes en terre, en bois ou en pierre. Ils sont en
matériau végétal précaires (troncs de palmiers,
piquets, etc.) disposées dans les secteurs de ravinement. Les
populations utilisent aussi des morceaux de pierre ou de briques
disposés en tas,
des pneus. Ces différentes stratégies consistent
à limiter l'action érosive tout en stabilisant les particules
arrachées en amont (photos 21).
Photo 21: Pneus disposés avec quelques
herbes anti érosives pour empêcher le transport des
sédiments à Oké ata Cliché :
DANSOU Brice, Juin 2011
( Les ouvrages de franchissement
A force de s'éroder, le niveau de certaines rues est
rabaissé par rapport au sol de la cour des habitations. Dans d'autres
cas ce sont les ravins qui rendent pénible l'accès des
concessions (surtout à Pobè-nord, Issalè Affin I et II). A
cet effet, des marches ou des terrasses sont construites pour faciliter
l'accès aux habitations. Notons qu'il est parfois prévu sous ces
ouvrages des canalisations pour rendre aisé le ruissellement (photo
22).
Photo 22: Un ouvrage de franchissement
réalisé pour faciliter le ruissellement et la circulation des
personnes dans le quartier Adjégounlè.
Cliché : DANSOU Brice, Juin 2011
Ces photos rendent compte des différents
aménagements réalisés par les populations dans quelques
quartiers de la ville de Pobè. Leurs caractères endogènes
résident dans le fait qu'ils sont fait avec des matériaux
précaires (pneus, sacs remplis de sable, morceaux de briques etc.).
L'inéficacité des stratégies
endogènes et la persistance de l'érosion, ont incité le
pouvoir public à réaliser quelques ouvrages modernes.
4-2- Stratégies modernes de lutte contre les
effets de l'érosion
Les stratégies modernes sont celles
développées par les autorités. Elles se limitent au pavage
des voies, à l'amélioration des systèmes
d'évacuation des eaux pluviales, et au revêtement
périodique des voies.
4-2-1- Pavage de la voie
La ville de Pobè est encore à ses débuts
d'urbanisation. En effet, son réseau urbain est quasiment composé
de voies en terre. Seul le tronçon qui part du monument aux morts
passant devant la mairie, pour déboucher sur la voie bitumée
à l'intersection du grand marché est pavé. Long de 3000 m
avec une
largeur de 07 m (PDC, op.cit.), il a été
réalisé par un projet du Ministère de l'Environnement, de
l'habitat et de l'Urbanisme en 2004. Ce tronçon jadis impraticable
montre à travers la facilité qu'il offre aujourd'hui que le
pavage des voies est une stratégie de protection des infrastructures
contre l'érosion.
A cette forme d'aménagement s'ajoutent les réseaux
de canalisation des eaux de ruissellement.
4-2-2- Réseau de canalisation des eaux de
ruissellement
En général, le réseau de drainage des
eaux pluviales est presque absent dans la ville de Pobè. Il se limite
à quelques caniveaux et canaux de traversée des voies. Les
caniveaux sont construis le long de la voie pavée. Un grand collecteur
est réalisé dans le quartier Issalè affin II, entre 2004
et 2005 avec un aménagement de la voie passant devant le palais royal de
la ville en allant vers le petit marché ita pobè (PDC,
op.cit.). Les canaux servent quant à eux à drainer les eaux de
ruissellement qui coupaient les voies en deux.
Mais ces infrastructures de protection du site urbain de
Pobè sont mal entretenues ou exposés à
l'érosion.
4-2-3- Entretien des voies en terre latéritique
La protection des voies est une préoccupation majeure
des populations en général et des services techniques de la
mairie de Pobè en particulier. Ainsi, selon l'ampleur de la
dégradation des rues, les populations s'organisent spontanément
pour contribuer à leur entretien. Elles procèdent au remblayage
des ravines et au nivellement des sections dégradées. A cette
fin, des caillasses, des planches usagées, des branchages, etc. sont
arrangées en couche inférieure et la terre de barre est
déposée en couche supérieure.
Par contre les grands travaux sont assurés par la
mairie de Pobè. Ils se font avec des engins lourds (niveleuse, dameur,
etc.). Ces gros engins sont mis à contribution pour refaire les voies
dégradées. La périodicité de ces travaux
d'aménagement varie en fonction du niveau de dégradation. Mais
ils sont fréquents avant, pendant et juste après la saison
pluvieuse compte tenu de l'impact de l'érosion dans la ville.
Le problème de l'érosion pluviale dans la ville
de Pobè interpelle aussi bien les autorités locales que les
populations. Mais nous constatons que les différentes stratégies
de mitigation se sont révélées inefficaces pour
protéger le site. Pour cela, la conception d'un plan global
d'aménagement pour la ville s'avère nécessaire et
urgente.
4-3- Proposition de technique d'aménagement
L'état de dégradation du site urbain de
Pobè devient de plus en plus inquiétant au fil des années.
Face à cette situation, seul un aménagement durable s'impose.
Pour cela, il faut une action conjuguée des autorités locales,
des collectivités et des techniciens des travaux publics.
4-3-1- Aménagement de zones fortement et moyennement
érodées Pour réussir l'aménagement de ces zones, il
faut :
v' Régler les problèmes de Lotissement
: Cela revient à poursuivre et
achever le lotissement en réglant tous les
problèmes qui y sont liés ;
v' Maîtriser les eaux pluviales : Pour
mieux maîtriser les eaux de
ruissellement, la réalisation des puits de drainage et
des fossés d'infiltration s'avère nécessaire. Ces ouvrages
sont des excavations remplies de pierres (de la grosseur d'une balle de golf),
où les eaux pluviales se ramassent avant de s'infiltrer dans le sol
(Eténé, op.cit.). Les
fossés d'infiltration des eaux de ruissellement
provenant de plusieurs terrains situés en haut de pente,
diffèrent des puits de drainage, qui reçoivent les eaux d'un seul
terrain. La première précaution à prendre avant cet
aménagement est de réaliser des gouttières autour des
toitures des maisons. Ces gouttières vont recueillir les eaux qui en
tomberaient afin de réduire le sapement des fondations des maisons. Les
eaux ainsi collectées seront soit conservées dans des citernes
pour des usages domestiques ou agricoles soit canalisées vers les puits
de drainage et les fossés d'infiltration. Pour permettre une utilisation
des eaux d'infiltration pour la recharge des nappes d'eaux souterraine, un
dispositif filtrant sera également aménagé à la
base du fossé afin d'épurer les eaux drainées.
v' Construire des Caniveaux : En raison de
l'étroitesse des rues, il serait
plus pratique de concevoir des caniveaux en béton
armé avec une largeur de moyenne de 35 centimètres qui sera
compensée par une profondeur de 50 à 60 centimètres ;
remplacer les sections dégradées des caniveaux existants et y
prendre soin.
v' Aménager des Sites de collecte
d'ordures: aménager le site de pré
collecte que le CRA-PP à mis à disposition de la
mairie de Pobè. A cet effet, il faut que la mairie de Pobè
s'unisse avec les autres mairies environnantes comme Adja-Ouèrè
ou Kétou pour créer un site de dépotoir final où
les ordures ménagères seront recyclées et traitées
;
> Créer des espaces verts : les villes
africaines sont réputées pour leur
pauvreté en espaces verts. La lutte efficace contre la
dégradation du site urbain de Pobè passe également par le
reboisement des espaces non bâtis. Il consiste à planter des
arbres et à recouvrir le sol par du gazon ou par d'autres plantes
herbacées. Cela permet de réduire considérablement les
processus érosifs du ruissellement. Lorsque le couvert
végétal est réduit, il
favorise le ruissellement et l'érosion. Pour cela, les
secteurs à forte pente devraient être aménagés en
espaces verts. Ces espaces verts recyclent le gaz carbonique et captent les
poussières qui seront abondantes dans la ville lorsqu'elle sera
fortement urbanisée.
4-3-2- Aménagement de zone résidentielle
L'aménagement de la zone résidentielle passe par :
> La sensibilisation des populations de la ville en
général et en
l'occurrence celles qui vivent dans cette zone. Pour cela, des
émissions inter actives en langues seront organisées avec le
concours de la radio communautaire `'OLOKIKI» de Pobè ;
> La connexion des parcelles avec des collecteurs primaires
qui seront
construites ;
4-3-3- Aménagement de zone faiblement
érodée
Dans la zone faiblement érodé, il faut
intensifier la sensibilisation des populations sur les impacts de
l'érosion, achever le lotissement, connecter les parcelles par des
caniveaux, amener les populations à consommer les eaux de pluie
produites sur place à travers l'aménagement de jardin de maison,
de gouttières autour des toits des maisons etc.
Au total, les autorités doivent procéder
à des séances mensuelles de sensibilisation des populations sur
les différents problèmes auxquels la ville est sujette et sur les
différentes attitudes à adopter pour y trouver solutions. Aussi,
la création des conditions favorables à l'installation des
structures de collecte d'ordures ménagères, la dotation de chaque
quartier d'un code d'aménagement et d'un comité
d'aménagement, le curage du réseau de canalisation existant, la
mise en place du service de la voirie et sa dotation en moyens matériels
et
financiers pour le suivi et l'aménagement des pistes
dégradées sont autant d'actions susceptibles de réduire
considérablement les effets de l'érosion pluviale dans la ville
de Pobè.
CONCLUSION
Au terme de cette étude, il ressort que la ville de
Pobè est soumise à une forte érosion pluviale. Sa
dégradation s'est accrue grâce à la combinaison des
conditions physiques et des actions anthropiques. En effet, la
pluviométrie et la topographie sont les premières
caractéristiques physiques déterminantes du processus
d'érosion pluviale. A ceux-là s'ajoutent la poussée
démographique qui a engendré un corolaire d'interventions
humaines négatives sur le milieu. Ainsi, sous cette forte pression
humaine, la végétation, principal facteur limitant du
ruissellement, est graduellement détruite au profit de l'installation
des habitations. Ce sont là des éléments qui favorisent le
ruissellement, facteur déterminant du processus d'érosion en
milieu urbain.
Pendant les saisons pluvieuses, la dégradation de la
ville s'intensifie sous le regard impuissant des populations et des
autorités. L'insuffisance des ouvrages de drainage des eaux pluviales et
l'exigüité de ceux existants ne sont pas sans conséquence
sur la ville.
Les effets manifestes de l'érosion pluviale sont
nombreux. Il s'agit de la dégradation de la voirie, du ravinement, du
sapement des fondations des habitations et infrastructures, du décapage
des sols et du ralentissement des activités économiques des
populations.
Ces impacts néfastes sont dus à la rigueur des
précipitations et du nombre d'évènements pluvieux.
La vitesse moyenne de sapement des sous bassement des maisons est
de l'ordre de 25,03 cm/an dans la ville de Pobè. En conséquence,
la ville compte 59 ravines et 219 incisions et perd en moyenne 23.200
m3 de terre en 10 ans soit 2320 t/an.
L'accroissement des risques de dégradation du site
à amener les différents acteurs (autorités et
populations) à développer des stratégies de lutte
antiérosives. Les actions endogènes des populations
consistent au renforcement du
sous bassement des habitations, à l'aménagement des
allées inter maison et des voies, aux techniques de haies,
d'enrochement.
Par ailleurs, le pavage des voies, l'entretien des voies en
terre latéritique et leur rechargement, la réalisation d'ouvrage
de canalisation moins dense des eaux de ruissellement sont les mesures prises
par les autorités locales de la ville de Pobè. Au regard de ces
résultats, nous pouvons dire que nos hypothèses de recherche sont
confirmées. La lutte efficace contre ce phénomène passe
donc par la participation effective des populations et des autorités
à l'élaboration d'un plan d'aménagement de la ville.
Cependant, la véritable question à laquelle il faut
répondre est la capacité des populations à accompagner
financièrement les différents projets, vu leur niveau de vie.
Bibliographie
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Savalou, Malanville, Kandi, Paris, 87 p.
TOUNKARA M. (2007) : La problématique
de gestion de l'eau et de l'assainissement dans le contexte de la
décentralisation au Burkina Faso : cas de la commune de Bobo Dioulasso.
Volume III, 89 p.
Liste des figures
Figure 1: Situation géographique et
administrative de la commune de Pobè
Figure 2 : Types de sols dans la commune de
Pobè
Figure 3 : Evolution démographique de
la commune urbaine de Pobè de 1992 à 2012
Figure 4 : Répartition de la population
dans la commune urbaine de Pobè Figure 5 :
Modèle PEIR appliqué à l'analyse des impacts de
l'érosion pluviale dans la ville de Pobè.
Figure 6 : Evolution inter mensuelle des
précipitations moyennes à Pobè de 1980 à 2010
Figure 7 : Répartition mensuelle par
classe du nombre d'évènement pluvieux moyen de 1980 à
2010
Figure 8: Indice pluviométrique à
la station de Pobè entre 1980-2010 Figure 9 : Sens du
ruissellement dans la ville de Pobè
Figure 10 : Les types de pente dans la ville de
Pobè
Figure 11 : Carte des risques dans la ville de
Pobè
Liste des tableaux
Tableau I : Tableau récapitulatif des
centres de documentation Tableau II : Répartition des
ménages par quartier
Tableau III : Impacts suivant les secteurs
Tableau IV: Mesures de déchaussement des
fondations des maisons et des infrastructures suivant les différents
secteurs
Tableau V : Mesures de déchaussements des
fondations des maisons et des Infrastructures suivant les différents
secteurs
Tableau VI : Récapitulation des mesures
de vitesse de sapement prises sur le terrain
Liste des photographies
Photo 1 : tas d'ordure derrière le CeRPA
de Pobè
Photo 2 : tas d'ordure au coeur du grand
marché de Pobè
Photo 3 : une case qui se détache
à Oké ola
Photo 4 : détachement de la
clôture d'une maison dans le quartier Pobè nord
Photo 5 : façade d'une maison
dégradée par l'érosion pluviale à
Igboiché
Photo 6 : rue dégradée en surface
et aux abords à Adjisso Photo 7 : rue
dégradée et difficilement praticable à Oké ola
Photo 8 : cisaillement du soubassement d'une
maison à Pobè nord Photo 9 : incision sur la
façade de quelques boutiques à Pobè nord Photo 10
: petite rigole laissée par le ruissellement à
Adjégounlè
Photo 11 : une ravine mis en place par
l'érosion dans le quartier Pobè-nord
Photo 12 : un ravin dans le quartier
Pobè-nord
.Photo 13 : logement socio du CRA-PP en ruine
à Pobè nord
Photo 14 : bâtiments
déchaussés et délaissés à
Adjégounlè
Photo 15 : poteau de distribution
électrique dont la base est presque dans le ravin à
Pobè-nord
Photo 16 : sapement de la base d'un ouvrage de
distribution d'eau potable à Issalè affin I
Photo 17 : ancien bâtiment de la
gendarmerie de Pobè abandonné à Pobè nord
Photo 18 : anciens bâtiments faisant office de prison
pour la gendarmerie de Pobè
Photo 19 : renforcement du soubassement d'une
maison par une terrasse en maçonnerie sur un versant à
Pobè nord
Photo 20 : ouvrage de franchissement à
Adjégounlè
Photo 21 : pneus disposés avec quelques
herbes anti érosives à Oké ata
ANNEXES
Tableau I : répartition de la
population urbaine dans les quartiers de Pobè en 2002
Arrondissement
|
Quartiers
|
Population (2002)
|
Superficie (km2)
|
Densité (hbts/km2)
|
POBE
|
Adjissou
|
859
|
4,13
|
207,99
|
Adjégounlè
|
4243
|
20,41
|
207,88
|
Akouho
|
2704
|
13,01
|
207,84
|
Idogan
|
340
|
02
|
170
|
Igboïché
|
494
|
2,38
|
207,56
|
Illoussa
|
3579
|
17,22
|
207,83
|
Issalè affin
I
|
1412
|
6,8
|
207,64
|
Issalè affin
II
|
2870
|
14
|
205
|
Mamangué
|
1336
|
6,42
|
208,09
|
Oké ata
|
1886
|
9,1
|
207,25
|
Oké ola
|
6465
|
31,11
|
207,81
|
Pobè nord
|
6061
|
29,2
|
207,56
|
Total
|
12
|
33249
|
160
|
-
|
Source : Enquête de terrain
Fiche d'enquête à l'endroit de la
population Identification des enquêtés
Nom: Prénom(s) :
Age : Sexe : Situation matrimoniale :
Fonction : Quartier/Ancienneté : Autochtone
ou
Etranger : .
Date de l'enquête :
Consigne : cochez les réponses choisies
et remplissez les espaces en pointillés
I- Problèmes environnementaux
; b) déforestation
c) Erosion
; d) autres,
1- Avez-vous entendu parler une fois des
problèmes environnementaux que voici ?
a) Pollution
précisez
2- Connaissez-vous ce que signifie érosion pluviale ?
a) Oui b) Non
3- Savez-vous que l'érosion existe sous plusieurs formes
? a) Oui b) Non
4- Laquelle des formes affectent votre milieu de vie ? a)
Erosion Hydrique ; b) Erosion Anthropique ; c) Erosion Eolienne
II- Causes de l'érosion pluviale
5- Parmi les facteurs suivants, le(s)quel(s) favorise(nt)
l'érosion hydrique dans votre milieu ?
b) Activités humaines d) Autres, précisez
6- Les activités suivantes ont-elle une
influence sur l'érosion pluviale ?
a) Exploitation forestière ; b) Agriculture ) Autres,
précisez
III- Problèmes engendrés par les eaux
pluviales
c) Dans la nature
7- L'érosion pluviale cause t'elle des
problèmes dans votre milieu ? a) Oui b) Non
8- Quels sont les problèmes
créés par l'érosion pluviale dans votre milieu?
a)
Ralentissement des activités
socio-économiques
b)
Déchaussement des habitats
c) Effondrement des habitats
d)
Inondation
e)
Dégradation des voies
f)
Autres, précisez
IV- Gestion des déchets
9- Où jetez-vous vos ordures ménagères et
les eaux usées ?
a) Dans la rue b) Derrière la maison
d) Autres, précisez
V- Moyens de lutte contre l'érosion pluviale
10- Avez-vous posé des actions à l'encontre de
l'érosion pluviale dans votre milieu ?
a) Oui b) Non
11- Si oui, lesquelles ?
Actions individuelles :
12-
Actions collectives : Ces moyens sont-ils efficaces ? a)
Oui
|
|
|
|
|
|
|
Les autorités ont-elles réagit ?
a) Oui b) Non
13- Existe-t-il des structures (ONG, Institutions...) qui
s'occupent de la canalisation des eaux pluviales dans votre milieu ?
a) Oui b) Non
Si oui lesquelles ?
Fiche d'enquête à l'endroit de la
population
I- Identification des enquêtés
Nom: Prénom(s) :
Age : Sexe : Situation matrimoniale :
Fonction : Quartier/Ancienneté : Autochtone
ou
Etranger : .
Date de l'enquête :
Consigne : cochez les réponses choisies
et remplissez les espaces en pointillés
II- Causes de l'érosion pluviale
1- Quels sont les facteurs qui causent
l'érosion pluviale dans votre localité ? Ruissellement des eaux
pluviales
La nature du sol (topographie)
Les activités et aménagements humains Le
déboisement
L'occupation anarchique du terroir urbain L'encombrement des
infrastructures d'assainissement par les ordures Défaut de canalisation
des eaux de pluie Autres, précisez
III- Mesures prises pour l'assainissement des
lieux
2- Avez-vous pris des actions à l'encontre de
l'érosion pluviale dans votre milieu?
a) Oui b) Non
Si oui lesquelles ?
Si non pourquoi ?
3- Quels sont vos résultats ?
4- Avez-vous un plan d'aménagement de la ville ?
a) Oui b) Non
5- Quelles sont les structures chargées de ramasser les
ordures ménagères dans le milieu ?
6-Quelles sont les limites de ces structures ?
d) Solutions pour lutter contre l'érosion
pluviale
7- Quelle(s) mesures préconisez-vous pour
lutter contre l'érosion
pluviale dans votre milieu ?
a) Plan d'aménagement ; b) Collecteur
c) Exutoire
d) Autres, précisez
Merci pour votre aimable contribution
Table des matières
Dédicace 2
Sommaire 3
Liste des sigles et abréviations 4
Avant propos et remerciements 5
Résumé 7
Abstract 7
INTRODUCTION 8
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET GEOGRAPHIQUE
10
1-1- Cadre théorique 10
1-1-1- Problématique 10
1-1-1-1- Objectifs 11
1-1-1-2- Hypothèses 12
1-2- Cadre géographique de l'étude 12
1-2-1- Situation géographique et administrative de
Pobè 12
1-2-2- Caractéristiques physiques de la ville de
Pobè 14
1-2-2-1- Relief et Géologie 14
1-2-2-2- Sols et végétation 15
1-2-2-3- Climat et hydrographie
|
|
|
17
|
1-2-3- Facteurs humains
|
|
|
18
|
1-2-3-1- Origine du peuplement
|
|
|
18
|
1-2-3-2- Evolution démographique
|
|
|
18
|
1-2-4- Organisation de l'espace
|
|
|
19
|
1-2-4-1- Voirie et assainissement
|
|
|
21
|
1-2-4-2- Gestion des ordures ménagères et des eaux
ménagères usées dans la ville
|
|
|
22
|
1-2-5- Activités économiques
|
|
|
24
|
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET APPROCHE
|
|
|
|
METHODOLOGIQUE DE RECHERCHE
|
26
|
|
|
2-1- Clarification des concepts
|
|
26
|
|
2-2- Point des connaissances
|
|
|
27
|
2-3- Nature et typologie des données
|
|
|
29
|
2-4- Techniques de collecte des données
|
|
|
30
|
2-4-1- Recherche documentaire
|
|
|
30
|
2-4-2- Travaux de terrain
|
|
|
32
|
2-5- Outils de collecte des données
|
|
|
33
|
2-6- Méthode de traitement des données
|
|
|
34
|
2-6-1- Traitement statistique
|
|
|
34
|
2-6-1-1- Etude de la variabilité pluviométrique
|
|
|
34
|
2-6-1-2- Détermination de la vitesse de sapement des
fondations
et de volume de terre perdue 35
2-6-2- Traitement graphique et cartographique 36
2-7- Modèle d'analyse
Pression-Etat-Impacts-Réponses 36
CHAPITRE III : FACTEURS, PROCESSUS ET IMPACTS DE
L'EROSION PLUVIALE 38
3-1- Facteurs de l'érosion 38
3-1-1- Facteurs physiques 38
3-1-1-1- Précipitations 38
3-1-1-2- Topographie 44
3-1-2- Facteurs anthropiques 46
3-1-2-1- Typologie de l'espace 46
3-2- Processus de l'érosion pluviale et ses impacts sur le
sol 48
3-2-1- Processus de l'érosion pluviale 48
3-2-2- Impacts sur le milieu physique 49
3-2-2-1- Répartition du phénomène 49
3-2-2-2- Impacts sur la voirie 52
3-2-2-3- Impacts sur les bâtiments et les infrastructures
57
3-2-2-4- Volume de terre perdue et vitesse de sapement des
fondations 59
3-2-3- Impacts sur la vie sociale 62
3-2-3-1- Malaises psychologiques 62
3-2-3-2- Difficultés de circulation 63
2-3-3- Contraintes matérielles et financières 63
CHAPITRE IV : ACTIONS DE LUTTE, PROPOSITIONS
DE SCHEMA DIRECTEURD'AMENAGEMENT 57
4-1- Stratégies endogènes de lutte contre les
effets de l'érosion 64
4-1-1- Actions individuelles 64
4-1-1-1- Protection des habitations 64
4-1-1-2- Aménagement spontané des allées
inter-maisons et des voies 65
4-2- Stratégies modernes de lutte contre les effets de
l'érosion 67
4-2-1- Pavage de la voie 67
4-2-2- Réseau de canalisation des eaux de ruissellement
68
4-2-3- Entretien des voies en terre latéritique 68
4-3- Proposition de technique d'aménagement 69
4-3-1- Aménagement de zones fortement et moyennement
érodées 69
4-3-2- Aménagement de zone résidentielle 71
4-3-3- Aménagement de zone faiblement érodée
71
CONCLUSION 73
Bibliographie 75
Liste des figures 77
Liste des tableaux 78
Liste des photographies 78
Annexes 80
Table des matières 86
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