CONCLUSION
Au terme de cette étude, il ressort que la ville de
Pobè est soumise à une forte érosion pluviale. Sa
dégradation s'est accrue grâce à la combinaison des
conditions physiques et des actions anthropiques. En effet, la
pluviométrie et la topographie sont les premières
caractéristiques physiques déterminantes du processus
d'érosion pluviale. A ceux-là s'ajoutent la poussée
démographique qui a engendré un corolaire d'interventions
humaines négatives sur le milieu. Ainsi, sous cette forte pression
humaine, la végétation, principal facteur limitant du
ruissellement, est graduellement détruite au profit de l'installation
des habitations. Ce sont là des éléments qui favorisent le
ruissellement, facteur déterminant du processus d'érosion en
milieu urbain.
Pendant les saisons pluvieuses, la dégradation de la
ville s'intensifie sous le regard impuissant des populations et des
autorités. L'insuffisance des ouvrages de drainage des eaux pluviales et
l'exigüité de ceux existants ne sont pas sans conséquence
sur la ville.
Les effets manifestes de l'érosion pluviale sont
nombreux. Il s'agit de la dégradation de la voirie, du ravinement, du
sapement des fondations des habitations et infrastructures, du décapage
des sols et du ralentissement des activités économiques des
populations.
Ces impacts néfastes sont dus à la rigueur des
précipitations et du nombre d'évènements pluvieux.
La vitesse moyenne de sapement des sous bassement des maisons est
de l'ordre de 25,03 cm/an dans la ville de Pobè. En conséquence,
la ville compte 59 ravines et 219 incisions et perd en moyenne 23.200
m3 de terre en 10 ans soit 2320 t/an.
L'accroissement des risques de dégradation du site
à amener les différents acteurs (autorités et
populations) à développer des stratégies de lutte
antiérosives. Les actions endogènes des populations
consistent au renforcement du
sous bassement des habitations, à l'aménagement des
allées inter maison et des voies, aux techniques de haies,
d'enrochement.
Par ailleurs, le pavage des voies, l'entretien des voies en
terre latéritique et leur rechargement, la réalisation d'ouvrage
de canalisation moins dense des eaux de ruissellement sont les mesures prises
par les autorités locales de la ville de Pobè. Au regard de ces
résultats, nous pouvons dire que nos hypothèses de recherche sont
confirmées. La lutte efficace contre ce phénomène passe
donc par la participation effective des populations et des autorités
à l'élaboration d'un plan d'aménagement de la ville.
Cependant, la véritable question à laquelle il faut
répondre est la capacité des populations à accompagner
financièrement les différents projets, vu leur niveau de vie.
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