CHAPITRE III : FACTEURS, PROCESSUS ET IMPACTS DE
L'EROSION PLUVIALE
L'érosion hydrique des sols résulte des facteurs
statiques et dynamiques (Boukeir et al, 2001). Les facteurs statiques
sont reliés à la vulnérabilité des terrains. Par
contre, les facteurs dynamiques sont les agents de pression pouvant être
physiques ou humains.
Ainsi, pendant qu'il existe des éléments
physiques qui prédisposent le site à l'érosion, d'autres
en l'occurrence la végétation, accordent au sol une
résistance au processus. En l'absence de ce dernier, les premiers se
révèlent comme des facteurs qui entretiennent le processus
d'érosion pluviale. Ce chapitre permettra de connaître les
facteurs du ruissellement des eaux pluviales et ses impacts sur le sol.
3-1- Facteurs de l'érosion
Les facteurs qui commandent l'érosion et conditionnent ses
impacts sont d'ordres physique et anthropique.
3-1-1- Facteurs physiques
3-1-1-1- Précipitations
Les pluies constituent le facteur déterminant de
l'érosion. Il s'agit, selon Beauchamp (2006) de l'intensité, du
volume, de la fréquence des pluies et de leur répartition au
cours de l'année.
L'étude de l'évolution inter mensuelle des
précipitations moyennes dans la ville de Pobè (figure 6) montre
aisément les périodes les plus pluvieuses et à forte
activité érosive.
Figure 6: Evolution inter mensuelle des
précipitations moyennes à Pobè de 1980-2010
Source : données ASECNA et
CRAPP 2011
L'analyse de la figure 6 que les mois les plus pluvieux sont
ceux qui enregistrent des précipitations supérieures ou
égales à 90 mm. La ville reçoit donc six mois (avril, mai,
juin, juillet, septembre, octobre) de pluie bien tranchée. Pendant ces
périodes, le ruissellement est beaucoup plus observé que dans les
mois de janvier, février, août, novembre et décembre
où le ruissellement est quasi nul.
Le régime pluviométrique moyen ne traduit pas
toujours le fait réel. A cet effet, la répartition par classes
des hauteurs de pluie permet d'établir la relation pluieruissellement
dans la ville de Pobè (figure 7).
(0-10)
)10-20)
60 50 40 30 20 10 0
|
|
|
Janv Févr Mar Avr Mai Jui Juil Aoû Sept
Oct Nov Déc
|
Mois
Nombre d'évènement pluvieux
12 10 8 6 4 2 0
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Juil Aoû Sept Oct
Nov Déc
Mois
Nombre d'évènement pluvieux
12 10 8 6
|
|
|
)40-50) )50-60)
|
4 2 0
|
|
Jan Févr Mar Avr Mai Jui Juil Aoû Sept Oct
Nov Déc
Mois
)60-70)
)70-80)
8 7 6 5 4 3 2 1 0
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Juil Aoû Sept Oct
Nov Déc
Mois
Nombre d'évènement pluvieux
)80-90) )90 et +)
70 60 50 40 30 20 10 0
Jan Févr Mar Avr Mai Juin Juil Aoû
Sept Oct Nov Déc
Mois
Figure 7 : Répartition mensuelle par
classe du nombre d'évènement pluvieux moyen de 1980 à
2010
Source : données ASECNA et
CRAPP 2011
De l'analyse de la figure 7, il ressort que les hauteurs
comprises entre 0 et 10 mm sont surtout réalisées pendant la
saison sèche (30 évènements en février, 25 en
août et 52 en décembre). Ces évènements pluvieux
induisent moins de ruissellement et de dégradation des terres et
infrastructures. Les évènements pluvieux de la classe )90 et +),
ont eu lieu 20 à 65 fois de 1980 à 2010 alors que ceux des
classes )10-20), )20-30), )30-40), )40-50), )50-60), )60-70), )70-80), )80-90)
ses ont réalisés à peine 10 fois.
De telles hauteurs de pluie entraînent l'érosion
hydrique dans la ville de Pobè parce que toute averse supérieure
ou égale à 10 mm d'eau peut déjà entraîner le
ruissellement (Aalders, 1977). En effet, 80 % de l'érosivité
annuelle sont concentrées en avril et juillet dans la grande saison
pluvieuse et 20 % en septembre et octobre dans la petite saison des pluies
(Aalders, 1976). Le nombre élevé des évènements
pluvieux supérieurs ou égaux à 90 mm est donc confirmer
pendant ces mois dans la ville de Pobè.
La figure 8 montre à travers les anomalies
pluviométriques, les années d'excès et de déficit
d'eau pluviale.
-1
-2
-3
2
3
0
1
1980 1983 1986 1989 1992 1994 1997 1999 2001 2003 2004
2006 2008 2010
Années
Figure 8: Indice pluviométrique
à la station de Pobè entre 1980-2010 Source :
données ASECNA et CRAPP 2011
Cette figure montre à travers les anomalies
pluviométriques, les années déficitaires et
excédentaires d'eau pluviale. La ville de Pobè a
enregistré de 1980 à 2010, 30 % d'années
excédentaires Gnonlonsa (`'op-cit»). Ce sont des années de
ruissellement intense et d'accroissement des processus érosifs dans la
ville. La figure 9 présente le sens du ruissellement dans la ville de
Pobè.
Figure 9 : Sens du ruissellement dans la ville
de Pobè
A la lecture de cette figure, nous constatons que les eaux de
ruissellement sont drainées essentiellement vers le sud-ouest.
La sensibilité du sol à ces hauteurs de pluie dans
la ville de Pobè est accentuée par une topographie en pente
forte.
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