3.2.2. Présentation de l'usine d'égrainage de
coton de Bossangoa.
L'usine d'égrainage de Bossangoa comprend deux grands
ensembles, l'Interface ou le service de production et le service industriel aux
côtés desquels nous avons la Direction de l'usine où
travaillent le personnel et les maisons d'habitation pour les cadres de
l'usine.
a) L'interface ou service de production.
Le service de production est placé sous la
responsabilité du Chef de poste et de son adjoint. Ceux-ci travaillent
en étroite collaboration avec les gestionnaires qui, eux sont en contact
avec les paysans. Ce service a pour vocation la gestion et la formation des
paysans sur les techniques culturales et leur organisation en groupement des
producteurs. Ce service a un grand entrepôt dans lequel sont
stockés des intrants agricoles, les pesticides, les appareils de
traitements destinés à être envoyés dans les
groupements villageois pour utilisation.
b) Le service industriel.
La seconde composante de cette usine comprend une chaine : le
Pont bascule, les silos, l'usine proprement dite et le laboratoire des fibres
cotonnières. Le Pont Bascule est le point de départ de tous les
véhicules à destination des groupements villageois et aussi le
point d'arrivé de ces véhicules en provenance de ces groupements
des producteurs. C'est l'endroit où on fourni du carburant aux
véhicules et on prend leur poids avant le départ et à
l'arrivée. Cette opération permet d'avoir le poids net du coton
graine en provenance des GIR.
Après le pont bascule où le véhicule est
pesé, celui-ci vient décharger son contenu (coton graine) dans
les silos. Les silos sont des grands magasins de stockages
des cotons graines. Ces silos au nombre d'une demi douzaine,
sont tous reliés à l'usine d'égrainage par des grands
tuyaux appelés des « aspirateurs ».
Les aspirateurs servent de relais entre les silos et les égraineuses.
Car c'est par eux que le coton-graine transite pour arriver aux
égraineuses.
Arrivé à l'usine, les fibres du coton sont
séparées des graines par les égraineuses (3). Les graines
sont acheminées dans un autre entrepôt où une partie sera
conditionnée pour être cultivées la campagne suivante et
une autre partie (mauvaise qualité) sera jetée à la sortie
Nord de la ville à la merci des maraîchers. C'est là
où les fabricants des galettes viennent chercher les gossypiums ou le
tourteau pour en faire des galettes appelées
~~TOTOROTO~~ en langue locale
qu'ils vendent aussi sur le marché.
Quant aux fibres, elles sont entassées, damées
et attachées en balles de 220 Kilos. Les balles ainsi attachées,
on prélève les échantillons de fibres sur chacune d'elles.
Les échantillons de fibres prélevés sont automatiquement
envoyés au laboratoire des fibres.
Au niveau du laboratoire des fibres, le travail consiste
à évaluer la longueur de la fibre à partir de
l'échantillon prélevé afin d'émettre des
informations précises partant desquelles le coton sera vendu. La
technique la plus utilisée à cet effet, c'est la technique de
pooling. Cette technique qui n'a pas besoin d'un grand appareil de mesure,
consiste à tirer sur les fibres par la main jusqu'à avoir une
longueur irréductible. Dans ce laboratoire où ~~l'acte
de naissance~~ de la balle du coton est établit les
informations suivantes sont établies et mises sur la balle comme
étiquette pour être exportées ensuite. Il s'agit de :
v' Le numéro de sortie de l'usine ;
v' Le poids brut à la sortie;
v' Heure de sortie;
v' Le millésime ou l'année de production ou
d'égrainage,
v' La provenance;
v' La longueur de la soie pooling (fibre);
v' La variété du coton cultivé.
Cette présentation met un terme à la chaine de
production et d'égrainage de coton. Cependant, il convient de parler des
sources d'énergie de cette usine. A cet effet, l'usine de Bossangoa
dispose de trois (3) générateurs de capacités variables.
Deux groupes électrogènes pour la période de production
dont l'un est de 550 KWA et le second est de
500 KWA. Le dernier est de 33
KWA réservé pour l'éclairage uniquement en
période post production. Quant aux deux premiers, ils sont mis en marche
de manière alternative et de ce fait, font une relève de 24h/24
pour ne pas interrompre la chaine de production.
Pour la maintenance des matériels et engins
utilisés, le complexe dispose d'un garage et d'un magasin pour les
pièces de rechanges. Ce paragraphe vient clore ainsi ce chapitre. Le
prochain sera, lui, consacré à la présentation des
caractéristiques sociologiques des enquêtés ainsi que leurs
représentations sociales des pesticides agricoles.
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