La recherche documentaire nous a emmené dans les
différents centres de documentation de la place et nous a permis de
mieux situer notre travail par rapport aux nombreux travaux qui ont
porté sur le thème des déchets sans pour autant aborder
directement où complètement l'aspect valorisation par compostage
des déchets solides ménagers à Cotonou.
Le premier ouvrage étudié est la thèse
de doctorat du troisième cycle en sciences de l'environnement de docteur
TONON (Cotonou, 1987) intitulé « La contribution à
l'étude de l'environnement en république populaire du
Bénin ; espace urbain et gestion des déchets soldes dans la ville
de Cotonou ».Dans cet ouvrage, l'auteur a fait une analyse de
l'état d'assainissement de la ville de Cotonou en identifiant les
différents paramètres à prendre en compte pour la
formulation de propositions pour la gestion des déchets. Il a mis
l'accent sur un certain nombre d'aspects opérationnels du
système-déchet qu'il définit comme » l'ensemble de
tous les éléments ou facteurs des trois composantes que sont : le
sous système milieu physique, le sous système milieu
socio-économique et le sous système moyens matériels et
organisationnels qui déterminent la nature et la composition des
déchets, les modes de sa production, les moyens de sa collecte, de son
évacuation, de son élimination où de sa valorisation. Les
propositions formulées par l'auteur pour améliorer la gestion des
déchets à Cotonou ont essentiellement trait aux aspects
techniques, financiers et institutionnels. Propositions dont l'application
dépend des comportements des populations, du cadre juridique et de la
volonté politique.
Cet ouvrage a été d'une grande utilité
pour notre étude. Il a traité d'un sujet assez proche du notre
sans porter directement sur un mode de traitement des déchets. Les
résultats de cette étude nous ont permis d'orienter de
façon plus spécifique nos recherches et nous ont servi de
référence pour apprécier la fiabilité de nos
résultats.
Le second ouvrage étudié est le mémoire
de DEA de GBEDO (Cotonou, 2002)
intitulé « Etude des pratiques
endogènes des déchets solides ménagers à Cotonou :
Approche
pour une gestion durable des déchets solides ménagers
». Au travers de cette étude qui a
consisté à identifier, à décrire
les pratiques endogènes de valorisation des déchets solides
ménagers à Cotonou et à montrer comment leur promotion
peut constituer une alternative pour une gestion durable de ces déchets
nous avons dans l'étude de cet ouvrage pu avoir une idée assez
claire sur la filière des déchets soldes ménagers,
notamment sur le type d'opération qu'est la valorisation.
Enfin l'étude de l'ouvrage du collectif RABEDE (1995)
intitulé « Réseau Africain des Bio- ressources et d'Energie,
Développement, Environnement » a révélé qu'il
s'agit d'un ouvrage dans lequel plusieurs auteurs ont présenté
des articles et des communications sur l'utilisation agronomique et le
compostage des déchets.
En effet les déchets ménagers sont
utilisés dans maints domaines qui constituent des filières de
traitement des ordures. Ces filières sont adoptées lorsque les
contraintes financières permettant l'acquisition de technologies
appropriées.
Selon OUSSEYINOU (1996) la filière du compostage est
maîtrisée dans les conditions africaines car des études ont
été faites sur le compost au Bénin, au Burkina Faso
(siège CREPA), au Mali, en Côte d'Ivoire, au
Sénégal, au Cameroun et dans quelques pays du Maghreb
(Algérie, Tunisie et Maroc). Ce qui reste à savoir est la
rentabilité économique du Compostage et la production de biogaz
qui est encore très mal connu en dépit de multiples efforts qui
sont fournis dans ce domaine. Ainsi les ordures ménagères sont
utilisées en fonction des réalités que vivent les
populations urbaines.
L'une des possibilités d'utilisation des ordures
ménagères en agronomie est leur transformation en fertilisants
organiques pour la production agricole, surtout dans le domaine du
maraîchage.
Selon de SILGUY (1996), les agronomes montraient aux paysans
déjà au XIXe siècle l'intérêt de l'usage des
ordures ménagères en raison de leur teneur en matières
organiques. Les nouveaux produits proposés furent baptisés «
compost ». Selon le même auteur, les Anglais désignaient sous
le terme compost, « des mélanges de terre, de fumier, de
végétaux verts, de sciures de bois, de cendres, d'os, de
déchets de l'économie ménagère et autres
disposés en couches superposées et laissées à la
fermentation, pour rendre plus assimilables les éléments
fertilisants qui y sont contenus. Dans les zones où se pratiquent
maraîchage et horticulture il peut être utile au travers
d'expériences pilotes où le compost serait offert gratuitement
aux utilisateurs, de susciter leurs intérêts et d'augmenter ainsi
la demande. Bon nombre d'utilisateurs ont tendance à croire que, tant
que la plante parvient à satisfaire ses besoins en nutriments à
partir des engrais chimiques, les rendements continueront à
s'améliorer.
Selon HEBETTE (1996), l'expérience a montré que
ce n'est toujours vrai, car les engrais chimiques n'apportent pas aux plantes
tous les éléments nutritifs qui leur sont nécessaires et
n'ont qu'un effet limité sur les autres facteurs de la fertilité
du sol comme la structure, la résistance à l'érosion et le
pouvoir de rétention en eau.
Pour remédier à une pareille situation, il
serait prudent d'utiliser le compost qui normalement contient tous les
oligo-éléments nécessaires outre une quantité
appréciable d'éléments majeurs (N, P, K). En effet le
compost, par la matière organique qu'il renferme, assure une
amélioration très nette de la structure du sol. Incorporé
régulièrement aux sols, le compost réduit et bien souvent
annule les effets désastreux de l'érosion hydrique et
éolienne. A côté de ces actions physiques et
mécaniques, il exerce sur les sols une action chimique qui en
particulier permet une meilleure utilisation des engrais chimiques, ce qui
équivaut à une moindre dépense (HEBETTE, 1996). En fait la
matière fertilisante organique du compost joue un rôle capital sur
l'ensemble des propriétés physiques, chimiques et biologiques du
sol par :
- des effets stabilisants et structurants du sol ;
- une augmentation de la perméabilité ;
- un pouvoir tampon ;
- un effet protecteur des micro-organismes du sol ;
- la régulation et la stimulation de la nutrition
minérale des plantes ;
- l'augmentation de l'activité biologique ;
- la protection du sol contre l'érosion.
Selon VERMANDE (1995), compte tenu des moyens
matériels et financiers des pays en voie de développement, il
s'agit de rechercher des méthodes de traitement les moins
coûteuses et les plus écologiquement rationnelles pour sauvegarder
l'environnement des villes. Ainsi le compostage est l'ensemble des
opérations (tri, fragmentation, fermentation aérobie, affinage)
par lesquelles on obtient à partir des végétaux et des
déchets contenant de la matière organique, un produit stable et
hétérogène appelé compost ; celui-ci
présente des caractères généraux de l'humus.
Selon SOCLO et al., (1999), pour relever le double
défi de la satisfaction des besoins alimentaires et de la protection de
l'environnement, la promotion d'une option de gestion des ordures
intégrant une agriculture biologique durable convient aux pays en voie
de développement l'une des méthodes actuellement adoptées
pour l'élimination des déchets ménagers est la
valorisation par compostage, car d'un coût modeste par rapport aux autres
modes de traitement (incinération, enfouissement..)
Selon NDUNBE, NGNIKAM et WHETE (1995), le compostage
apparaît ainsi comme un moyen permettant tout à la fois d'assainir
les villes à moindre coût, de réduire les importations
d'engrais chimiques et d'améliorer l'environnement global.
Selon HAUG (1980), le compostage peut être
défini comme « la décomposition biologique et la
stabilisation des substrats organiques dans les conditions qui permettent le
développement des micro-organismes. L'élévation da la
température lors d'un tel processus est le résultat d'une
production calorifique d'origine biologique qui permet l'obtention d'un produit
final suffisamment stable pour le stockage et pour l'utilisation sur les sols
sans impacts négatifs sur l'environnement ». Un compost mûr
ne présente pas une montée de température et son rapport
MO/N est suffisamment faible pour que les cultures ne subissent pas un effet
dépressif, appelé « faim d'azote » (HEBETTE 1996).
HEBETTE propose en fonction du rapport MO/N les définitions suivantes de
la maturité du compost.
- Produit frais MO/N > 60
- Produit mi frais 50 < MO/N < 60
- Produit mûr MO/N< 50
Elle recommande ainsi un produit mûr en grandes
cultures de maraîchage, pépinières et comme support en
horticulture. Selon l'Agence Française pour la
Récupération et l'Elimination des déchets (1990), la
maturité du compost ne peut être appréciée de
façon fiable en utilisant conjointement divers critères d'ordres
physiques (granulométrie, rétention en eau, couleur) chimiques
(rapport C/N, N-NO3 / N-N+...) ou biologiques. ADJADEME (1994) a proposé
comme définition au compostage aérobie que c'est «un
procédé biologique contrôlé ayant pour objet
l'accélération et l'optimisation de la bioconversion
aérobie des matières organiques par des systèmes
microbiens naturels en un produit stabilisé, hygiénique et riche
en substances humiques ».
En effet le compostage aérobie passe par des
étapes techniques qui sont les suivants : - le tri des déchets
pour en tirer les matières non putrescibles ;
- la mise en andain des matières à composter ;
- la fragmentation grossière des déchets ;
- l'arrosage nécessaire à la fermentation ;
- le contrôle du rapport carbone, azote, de la
température et de l'humidité ; - le retournement des tas ou des
andains ;
- la maturation du compost ;
- le tamisage.
Selon JEANGILLE (1995), le compostage aérobie est un
processus qui consiste à faire fermenter en présence
d'oxygène des déchets organiques (pailles, fumiers, feuilles,
écorces, déchets de cultures...) dans des conditions
contrôlées
En général, le compostage, c'est le processus
de décomposition des matières organiques et leurs transformations
en humus par l'action d'un grand nombre de micro-organismes dans un milieu
chaud humide. Ainsi le compostage est un processus microbiologique en
perpétuel changement, produit par l'activité d'une succession de
micro-organismes, chaque groupe étant adapté à un milieu
d'une durée relativement élevée.
Cette revue de littérature nous a permis d'orienter
notre étude sur « caractérisation et valorisation par
compostage aérobie des déchets ménagers du quartier
Fidjrossè à Cotonou ». A ces documents, il convient
d'ajouter tous les autres ouvrages mentionnés dans la bibliographie de
ce mémoire.
Le tableau suivant rapporte par centre, la nature des
documents obtenus et les types d'informations recueillies.
Tableau I : Centres de documentation et
informations recueillies