CONCLUSION
La présente étude nous a permis d'obtenir des
informations sur le mode de gestion des ordures ménagères
à Fidjrossè, de les caractériser, de composter la fraction
fermentescible de ces déchets et d'évaluer les
caractéristiques physico-chimiques et agronomiques du compost obtenu.
Pour y parvenir des enquêtes exhaustives ont été
menées auprès des ménages, des structures de
pré-collecte et des maraîchers. De ces travaux il ressort que
96,67% des ménages enquêtés possèdent de poubelles
et 61,67 % sont abonnés à une structure de précollecte ;
25 % des ménages continuent de jeter leurs ordures sur des
dépotoirs sauvages tandis que 13,33 % continus de faire
l'incinération. En effet l'enfouissement nocturne ne se fait plus. La
quasi totalité des personnes interrogées savent désormais
le devenir de leur déchet après s'en être
débarrassées 81,67 % des ménages enquêtés ont
une production journalière inférieure à 1kg de
déchets ménagers alors que 15 % produisent une quantité de
déchets comprise entre 1kg et 2 kg. Ces ménages sont
généralement d'un niveau de vie élevé. Le reste des
personnes interrogées génèrent une quantité de
déchets supérieure à 2 kg/j. Elles représentent
3,33 % de la population enquêtée. Cette frange de notre
échantillon est constituée dans sa grande majorité de
vendeuses de denrées périssables (fruits et légumes). 100
% des fabricants de compost utilisent des matières biodégradables
pré-triées à la source provenant des ordures
pré-collectées. Le volume de déchets compostés par
cycle est inférieur ou égal à 21m3 pour 60 %
des fabricants. Cette proportion des fabricants affirme produire par cycle de
compostage une quantité moyenne de compost inférieure ou
égale à 2000 kg 50 % de la population des fabricants de compost
reconnaissent vendre la moitié du compost produit aux agriculteurs
périurbains. Pour tous les maraîchers interrogés les
fertilisants synthétiques viennent toujours en complément aux
engrais organiques dans les pratiques culturales. 36,67 % d'entre eux utilisent
les fertilisants synthétiques avec fientes, ils n'ont jamais
utilisé le compost et souhaitent l'essayer alors que 43,33 % les
utilisent avec du compost. Seulement 20 % des maraîchers utilisent
exclusivement du compost dans la production des fruits et légumes. 50,19
% des déchets collectés et traités sont constitués
de matières biodégradables dont majoritairement des
déchets de cuisine (restes d'aliments, épluchures de fruits,
légumes) et de déchets végétaux (feuilles mortes,
branchages, fleurs et débris de bois) ; 32,18 % de sable fin ; 8.31 % de
matières plastiques ; 4 % de Cartons et papiers ; 1,58 % de
métaux ; 1,11 % de textiles et de débris de mousse ; 1,01 % de
verres ; 0,79 % de chaussures et cuirs ; 0,63 % de coquilles, de
carapaces, de crabes et de perles ; 0,13 % de gravions et de morceaux de
briques ; 0,7 % de piles mortes.
Le volume total de déchets pré-collectés
est d'environ 1,6 m3. Le pourcentage d'humidité des
déchets est de 75 %. Un rendement de 65,67% a été obtenu
lors du compostage des déchets. Au vu des valeurs de pH le compost est
basique et peut facilement équilibrer des sols siliceux acides comme
ceux rencontrés à Cotonou et ses banlieues surtout que sa
capacité de rétention en eau est plus ou moins forte 43 %. Un
rapport C/N de 11,69 obtenu est stabilisant pour les sols sur lesquels le
compost sera appliqué. L'humus de notre compost a une forte CEC et fixe
les ions minéraux nutritifs tels que les cations K+ et
Ca2+ et les phosphates de manière à les rendre
disponibles aux plantes pour leur croissances et leur développement.
Signalons que la durée de notre étude n'a pas permis d'analyser
les coûts de production et les difficultés d'avoir des sites de
tri à Cotonou.
De ce qui précède on peut retenir que le
quartier Fidjrossè qui est l'un des quartiers
périphériques de Cotonou, a connu des avancées notoires
dans le domaine de l'assainissement du cadre de vie, mais des efforts
supplémentaires restent à faire. Contrairement aux pratiques qui
ont cours dans le passé à Cotonou où les déchets
urbains pré-collectés sont purement jetés dans les
bas-fonds, ici ils sont en partie valorisés à travers le
compostage. C'est également l'un des quartiers où l'agriculture
périurbaine se développe en s'appuyant en partie sur
l'utilisation des composts concomitamment avec celle des engrais chimiques et
des fientes de volaille.
Il s'en suit que le traitement des déchets par compostage
est le meilleur système de gestion qu'il faut encourager et financer.
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