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|
ECOLE
UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)
FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES -
HUMAINES (FLASH)
DOCTORALE PLURIDISCIPLINAIRE « ESPACES, SOCIETES ET
DEVELOPPEMENPT (EDP)
-----------------------------------
LABORATOIRE PIERRE PAGNEY CLIMAT, EAU, ECOSYSTEME ET
DEVELOPPEMENT
(LACEEDE)
---------------------------------
MEMOIRE POUR L'OBTENTION DE MASTER II
(ex-DEA)
OPTION : GEOGRAPHIE ET GESTION DE
L'ENVIRONNEMENT
|
*
|
SPECIALITE
: GEOSCIENCES DE L'ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT DE
L'ESPACE
|
|
N°
d'enregistrement/-------------------/EDP/GEN
THEME
|
|
CARACTERISATION ET VALORISATION PAR COMPOSTAGE
AEROBIE DES DECHETS SOLIDES MENAGERS DU QUARTIER FIDJROSSE A
COTONOU
|
Présenté par :
|
Cyrille TCHAKPA Sous la Direction de :
|
Patrick A. EDORH Michel BOKO
Maître de Conférences Professeur Titulaire de
Biochimiste, Ecotoxicologue Géographie des
Universités
FAST / CIFRED / UAC DGAT / FLASH / UAC
Annie acadintique 2009-2010
|
|
Je dédie cette oeuvre humaine à vous ma
génitrice Philomène ATINYOLOSSOGNI TCHAKPA pour les multiples
peines que vous vous êtes données pour cette noble mission, celle
de voir votre progéniture émergée. Que Dieu vous accorde
une longue vie afin que vous puissiez en jouir autant.
Cyrile TCHAKPA
La conception et l'aboutissement de ce document ont
été possibles grâce au soutien moral et physique et
à la collaboration de plusieurs personnes à qui je voudrais ici,
témoigner ma profonde gratitude.
Au Professeur Michel BOKO, Professeur
Titulaire de Géographie des Universités, qui a accepté
conduire ce travail avec toute la dextérité et la rigueur
scientifique que cela exige malgré ses multiples occupations et
sollicitations. C'est ici l'occasion de lui adresser mes sincères
reconnaissances.
Au Professeur Patrick A. EDORH, Maître
de conférences des universités, Biochimiste et Ecotoxicologue,
Professeur à la FAST et au CIFRED, pour ses précieux conseils et
enseignements qui ont été de véritables guides à
l'exécution de ce travail.
Au Professeur Agrégé Issifou
TAKPARA, Ministre de la santé publique, gynécologue
obstétricien, pour son encouragement, son soutien moral et ses conseils
avisés, je me dois de lui exprimer toute ma profonde gratitude.
Au Directeur du CREPA-BENIN, Monsieur YADOULETON M.
Jean, pour mon encadrement, son soutien moral m'a
réconforté dans la réalisation de ce travail.
A Monsieur Odilon CHANGOTADE, pour sa
constante disponibilité et ses suggestions constructives dans le cadre
des analyses physico-chimiques aux laboratoires fréquentés, dont
je ne peux circonscrire la portée.
A Monsieur le Directeur de l'ONG OXFAM QUEBEC /
PGDSM et ses collaborateurs qui m'ont soutenu moralement et
matériellement pour la collecte des déchets et la
caractérisation. Aux Chefs des différents
ménages pour m'avoir autorisé l'accès à leurs
maisons pour la pré - collecte des déchets.
A tous les enseignants de l'Ecole Doctorale
Pluridisciplinaire de la FLASH. A tous les membres du
Jury d'accepter de juger ce travail.
A mes frères et soeurs de la famille
TCHAKPA.
A mes frères amis, Armel LAHAMY, Fataou
IDRISSOU, Rigobert DENANGAN, Saturnin FADONOUGBO, Ambroise AHODEGNON et Maurice
GANVOEDO
A tous les paysans de la terre qui souffrent des
problèmes de fertilité de leurs sols.
Enfin à tous ceux qui de près ou de
loin ont contribué à la réalisation de cette
oeuvre humaine, je voudrais leur exprimer toute ma profonde gratitude.
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
ABE
|
Agence Béninoise pour l'Environnement
|
ASECNA
|
Agence pour la Sécurité de la Navigation
Aérienne en Afrique et Madagascar
|
CeRPA
|
Centre Régional pour la Promotion Agricole
|
CREPA
|
Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement
à faible coût
|
DCAM
|
Développement Communautaire et Assainissement du Milieu
|
DHAB
|
Direction de l'Hygiène et de l'Assainissement de Base
|
EPAC
|
Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi
|
FAO
|
Food and Agriculture Organisation (Organisation des Nations Unies
pour l'Alimentation)
|
FLASH
|
Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
|
FSA
|
Faculté des Sciences Agronomiques
|
IGN
|
Institut Géographique National
|
IITA
|
International Institute of Tropicale Agriculture (Institut
International d'Agriculture Tropicale)
|
INRAB
|
Institut National de Recherche en Agriculture au Bénin
|
INSAE
|
Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique
|
MAEP
|
Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la
Pêche
|
MDGLA AT
|
Ministère de la Décentralisation, de la Gouvernance
Locale, de l'Administration et de l'Aménagement du territoire
|
MEPN
|
Ministère de l'Environnement et de la Protection de la
Nature
|
PGDSM
|
Projet de Gestion des Déchets Solides Ménagers
|
PNUD
|
Programme des NationsUnies pour le Développement
|
RABEDE
|
Réseau Africain sur les Bio ressources et les Energies
pour le Développement et l'Environnement
|
SAIC
|
Service d'Appui aux Initiatives Communautaires (Mairie de
Cotonou)
|
SOMMAIRE
TITRES
|
PAGES
|
DEDICACE
|
2
|
REMMERCIEMENTS
|
3
|
SIGLES ET ACRONYMES
|
4
|
LISTE DES FIGURES, DES TABLEAUX ET DES PHOTOS
|
6
|
RESUME/ABSTRACT
|
7
|
INTRODUCTION
|
8
|
Chapitre I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
|
9
|
1- Cadre théorique de l'étude
|
10
|
1-1 Problématique
|
10
|
1-2 Hypothèses et objectifs de la
recherche
|
11
|
1-3 Cadre conceptuel et Clarification des
concepts
|
12
|
1-4 Cadre géographique de
l'étude
|
16
|
Chapitre II : METHODOLOGIE
|
22
|
2- Méthodologie
|
23
|
2-1 Revue de littérature
|
23
|
2-2 Travaux de terrain
|
28
|
2-2-1 Enquête de terrain
|
28
|
2-2-2 Tri/Caractérisation
|
29
|
2-2-3 Compostage
|
29
|
2- 2-4 Analyses physico-chimiques au
laboratoire
|
30
|
Chapitre III : RESULTATS ET DISCUSSIONS
|
32
|
3-Résultats et discussions
|
33
|
3-1 Résultats des travaux de terrain
|
33
|
3-2 Suivi du compostage
|
40
|
3-3 Caractéristiques physico-chimiques du compost
fabriqué
|
42
|
3-4 Importance de la valorisation pour une gestion
durable et efficace des déchets
|
45
|
3-5 Perspectives pour la thèse
|
48
|
CONCLUSION
|
50
|
SUGGESTIONS
|
51
|
BIBLIOGRAPHIE
|
52
|
ANNEXES
|
57
|
LISTE DES FIGURES
N° Ordre
|
Désignation
|
Pages
|
Figure 1
|
Cadre conceptuel sur la valorisation des déchets
|
12
|
Figure 2
|
Carte de la ville de Cotonou et ses Arrondissements
|
18
|
Figure 3
|
Carte géographique du quartier de Fidjrossè
|
21
|
Figure 4
|
Graphique montrant l'évolution de la Température
dans les tas
|
40
|
LISTE DES TABLEAUX
N° Ordre
|
Désignation
|
Pages
|
Tableau I
|
Centres de documentation et informations recueillies
|
27
|
Tableau II
|
Résultats d'enquête au niveau des ménages
|
34
|
Tableau III
|
Résultats d'enquête au niveau des maraîchers
et producteurs de compost
|
36
|
Tableau IV
|
Résultats de la caractérisation des ordures
ménagères de Fidjrossè
|
38
|
Tableau V
|
Caractéristiques physico- chimiques du compost
fabriqué
|
43
|
LISTE DES PHOTOS
N° Ordre
|
Désignation
|
Page
|
Photo 1
|
Compost tamisé réalisé à
Fidjrossè
|
41
|
RESUME
Le présent travail s'est déroulé dans le
quartier Fidjrossè à Cotonou de novembre 2009 à
décembre 2010. Il a consisté à une enquête de
terrain, à la caractérisation des déchets solides urbains
collectés dans ce quartier, à la valorisation par compostage
aérobie de la fraction fermentescible des déchets. Des travaux
d'enquête révèlent que 25 % des ménages continuent
de jeter leurs ordures sur des dépotoirs sauvages tandis que 13,33 %
continuent de faire l'incinération contre 0% d'enfouissement nocturne.
81,67% des ménages enquêtés ont une production
journalière inférieure ou égale à 1kg. La
caractérisation des déchets collectés donnent en masse
50,19 % de matières biodégradables; 32,18 % de sable fin ; 8.31 %
de matières plastiques ; 4 % de Cartons et papiers ; 1,58 % de
métaux ; 1,11 % de textiles et de débris de mousse ; 1,01 % de
verres ; 0,79 % de chaussures et cuirs ; 0,63 % de coquilles, de carapaces, de
crabes et de perles ; 0,13 % de gravions et de morceaux de briques ; 0,7 % de
piles usées. 60% d'humidité pour la fraction fermentescible. Au
total, 262kg de déchets fermentescibles ont été
compostés avec un rendement de 65,67% soit environ 172kg de compost
mûr. Les caractéristiques physico-chimiques du compost obtenu
donnent entre autres valeurs un rapport C/N de 11,69% et un taux de 0,062% de
phosphore total. L'humus de notre compost a une forte CEC et fixe les ions
minéraux nutritifs tels que les cations K+ et Ca2+
et les phosphates de manière à les rendre disponibles aux plantes
pour leur croissance et leur développement ressortant ainsi
l'état de pauvreté du sol du site et son besoin accru
d'amendement organique.
Mots clés : Ordures
ménagères, caractérisation, compostage aérobie.
ABSTRACT
This work proceeded in the Fidjrossè district in
Cotonou from november 2009 to december 2010. It consisted with an investigation
of field, with the characterization of the urban solid waste collected in this
district, with valorisation by aerobic composting of the fermentable fraction
of waste. From work of investigation, it arises that 25 % of the households
continues to throw their sheet on wild dumps while 13,33 % continues to make
the incineration 0% the night hiding. 81, 67% of the surveyed households have a
day labourer production lower than 1kg. The characterization of collected waste
give in mass 50,19% of biodegradable matters; fine sand 32,18%; 0,63% of
shells, carapaces of crabs and pearls; 0,13% of engraved and pieces of brick;
8.31% of plastics; 4% of Paperboard; 1,58% of metal; 1,11% of textile and
remains of mattress; 1,01% of glasses; 0,79 of shoes and leathers; 0,7% of dead
batteries; 75% of moisture for the fermentable fraction. On the whole, 262kg of
fermentable waste was composted with an output of 65, 67% is approximately
172kg of ripe compost. The physicochemical characteristics of the compost
obtained give inter alia values a report of ratio C/N of 11,69% and one rate of
total phosphorus 0,062%. The leal-mould of our compost has a heavy CEC and
holds the nutritive minerals ions as the cations K+ and
Ca2+ and phosphate in way to put avaible at plant for their growth
and their developmentbringing out the state of poverty of the ground of the
site and its need increased for organic soil conditioner.
Key words: Solid home waste,
characterization, aerobic composting.
INTRODUCTION
Corollaires du niveau de développement des types
d'activités et de regroupements humains, les déchets tant en
milieu rural qu'en milieu urbain ont connu ces dernières années
une évolution croissante tant en volume qu'en diversité.
Malgré de multiples tentatives leur gestion et leur devenir restent
toujours mal maîtrisés (CREPA, 1995).
Cependant, les Plans Nationaux d'Action pour l'Environnement
(PNAE, 1995) au Sénégal, les Programmes Sociaux d'Urgence (PSU,
1995) au Cameroun, le Schéma Directeur d'Aménagement et
d'Urbanisme (SDAU, 1992) au Bénin et les programmes similaires dans
d'autres pays montrent clairement que le traitement des déchets est un
enjeu vital tant sur le plan économique que sur les plans
écologique et politique (SECK, 1999)
Parmi la pléthore de démarches et de
procédés de résolution de cette équation, le
traitement des déchets par compostage restent le seul système de
gestion « producteur » d'environnement intégrant les diverses
rationalités. Cette dimension explique la présence d'un
pôle de « compostage, valorisation des déchets, amendement
organique » (RABEDE, 1995) et la création du Réseau Africain
du Compost qui devraient aider à mieux conjuguer les réponses aux
besoins d'assainissement, d'enrichissement du sol en matières organiques
avec les rigueurs d'une démarche scientifique novatrice. C'est là
l'exigence d'une promotion de valeur ajoutée aux déchets, que
cette valeur soit physique ou simplement un plus à la qualité de
la vie ou un moindre risque de pollution des nappes phréatiques.
Conscientiser, Sensibiliser, Proposer et Agir sont aujourd'hui
de bonnes actions pour susciter une véritable synergie au niveau des
différents acteurs. N'est-ce pas là un moyen d'établir des
critères d'évaluation des techniques permettant une information
objective des instances de décisions sur la pertinence des choix de
procédés de gestion des déchets ?
Par ailleurs les études réalisées par
TONON, (1987) au Bénin portant sur « la contribution à la
connaissance de l'espace urbain et la recherche de solutions aux
problèmes de gestion de déchets solides dans la ville de Cotonou
» ont préconisé la mise en décharge
contrôlée, le compostage, le recyclage et l'incinération,
comme méthodes de traitement possible des déchets. C'est dans cet
ordre d'idées que s'insère la présente étude
consacrée au compostage aérobie des déchets solides
urbains de Fidjrossè à Cotonou.
Le premier chapitre de ce travail est consacré au cadre
théorique de l'étude.
La méthodologie utilisée a été
développée dans le deuxième chapitre. Enfin, le cadre
d'étude, les résultats, discussions et perspectives pour la
thèse sont abordés dans le troisième chapitre suivi d'une
conclusion et des annexes.
CHAPITRE I
CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
1-CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
1-1 Problématique
L'extension continue des villes africaines vis-à-vis
des déchets solides ménagers pose des problèmes de gestion
de plus en plus aigus et de plus en plus difficiles à résoudre et
reste inconciliable avec l'amélioration de l'hygiène du milieu et
de la protection de l'environnement (NDUNBE et al., 1995)
Dans ces villes et dans la capitale économique du
Bénin, 40 % des déchets sont collectés et
évacués par des structures agréées (D.S.T. / Mairie
de Cotonou, 2007) et ce, sans aucune forme de traitement. L'excédent non
évacué, estimé à 60 % par jour, affecte la
qualité de vie des Cotonois qui ont d'ailleurs un cadre de vie
particulièrement insalubre. On en veut pour preuve, la présence
de gros tas d'immondices en pleine ville dans les espaces vides et les rues
secondaires. Ces dépôts d'ordures ont pour corollaire la pollution
visuelle, la prolifération des vecteurs de maladies (larves de
moustiques, moustiques, mouches et microbes), la pollution atmosphérique
due aux émanations nauséabondes et l'émission des gaz
à effet de serre (méthane, CO2) La situation est d'autant plus
inquiétante que ces dépotoirs sauvages se trouvent, pour la
plupart des cas, dans des marécages et servent de lieux d'aisance aux
populations riveraines. Ces marécages qui étaient des
réceptacles naturels des eaux de ruissellement, sont soumis à un
comblement rapide dont les conséquences se manifestent par des
inondations des quartiers en période de pluie. Cotonou vit cette
situation parce qu'elle manque de sites de transfert appropriés pouvant
servir de décharges transitoires des déchets solides urbains. La
mairie n'arrive donc pas à assurer réellement la gestion de ces
déchets solides. Ce qui entraîne des difficultés
d'aménagement et de la pollution de l'environnement. Le chômage
grandissant a poussé une frange de la population cotonoise à
développer une agriculture périurbaine, utilisant des
quantités importantes d'intrants agricoles de synthèse (engrais
chimiques, pesticides) sur un sol sableux. Ceci n'est pas sans
conséquence nocive sur la qualité chimique des eaux de surface et
de la nappe phréatique affleurante (CREPA, 2002) Face à cette
situation d'insalubrité quasi-généralisée,
couplée au développement d'une agriculture périurbaine
à risque pour les plans d'eau et les eaux souterraines, il est important
de trouver un mécanisme permettant à la fois de faire face
efficacement à l'assainissement de la ville de Cotonou et au
problème de contamination chimique des ressources en eau. La
valorisation des déchets solides ménagers par compostage semble
constituée une des solutions
possibles. C'est dans cette optique que la présente
étude intitulée: « Caractérisation et valorisation
par compostage aérobie des déchets solides ménagers du
quartier Fidjrossè à Cotonou » trouve sa justification.
Cette étude intègre la problématique
liée aux moyens matériels et financiers limités de ces
agriculteurs, le développement de méthodes de traitement les
moins chères et les plus écologiquement rationnelles pour
sauvegarder l'environnement des villes et valoriser à moindre
coût, l'agriculture périurbaine. Selon de SILGUY (1996) la
valorisation agricole des ordures riches en matières organiques
après compostage apparaît comme une orientation à
privilégier surtout dans les pays en voie de développement. Les
déchets ménagers biodégradables valorisés par
compostage servent de fertilisants pour les sols de culture en milieu
périurbain à Cotonou. Le compost ainsi obtenu pourra constituer
un complément et/ou un substitut aux engrais chimiques importés
dont l'utilisation sur des sols pauvres en matières organiques comme
ceux de Cotonou, accélère leur lessivage vers les eaux
souterraines et/ou de surface (SOCLO et al., 1999) .
1-2 Hypothèses et Objectifs de la recherche
1-2-1 Hypothèses de la recherche
De tout ce qui précède, quelques hypothèses
peuvent être émises:
· les déchets solides ménagers de
Fidjrossè contiennent de fortes proportions de matières
organiques fermentescibles ;
· le compostage de ces déchets solides
ménagers pourrait constituer une voie de réduction des nuisances
dans le quartier Fidjrossè ;
· le compost obtenu serait un fertilisant efficace pour
les sols de culture périurbaine de Cotonou et constituerait un atout
important dans la gestion durable et efficace des ordures
ménagères.
1-2-2 Objectifs de l'étude
> Objectif général
Valoriser les ordures ménagères
biodégradables par compostage aérobie en vue de leur utilisation
en agriculture périurbaine comme produit de substitution des engrais
chimiques de synthèse.
> Objectifs spécifiques
· Caractériser les ordures ménagères
du quartier Fidjrossè ;
· Composter la fraction organique biodégradable des
ordures ménagères pré collectées ;
· Evaluer la qualité agronomique du compost et
montrer son importance dans la gestion durable et efficace des ordures
ménagères.
1-3 Cadre conceptuel et clarification de
concepts
1-3-1 Cadre conceptuel de l'étude
Facteurs environnementaux Préservation
de l'environnement Mise en place d'un système durable de gestion des
déchets
Facteurs socioculturels Disponibilité de
la matière première L'existence en quantité suffisante des
déchets à valoriser
Système de récupération Création
d'emplois
VALORISATION PAR COMPOSTAGE DES DECHETS SOLIDES
MENAGERS
Facteurs économiques
Coût des matières de récupération
Qualité des produits
Prix de vente des produits
Marché des produits de recyclage
Facteurs techniques Technologie de valorisation
Prescription technique minimale
Figure 1 : Cadre conceptuel sur la valorisation par
compostage des DSM
La figure 1 du cadre conceptuel de la valorisation par
compostage des déchets solides ménagers du quartier
fidjrossè à Cotonou montre qu'il existe des interactions entre
les différents facteurs.
En effet les facteurs socio culturels (la
disponibilité des matières premières que constituent ici
les déchets solides ménagers..) agissent sur les facteurs
économiques et environnementaux. La conception que les populations ont
des déchets et des produits de valorisation influe sur leur
comportement. Cette influence les pousse à la production et
l'exploitation qu'elles font des déchets et leur attitude sur le
marché leur permet d'avoir des produits de valorisation. Le coût
des matières de récupération peut de même changer la
perception qu'elles ont des déchets, ce qui peut les amener à s'y
intéresser, et la protection de l'environnement révèle de
leur devoir qu'elles doivent accomplir.
Egalement il existe une interaction entre les facteurs
économiques et techniques dans la mesure où l'existence d'un
marché pour l'écoulement des produits à des prix
intéressants pousse au renforcement ou à la modernisation des
techniques de valorisation. Ce qui permet en retour de répondre aux
exigences du marché. Mais aujourd'hui il se pose un épineux
problème de financement des systèmes de gestion des
déchets urbains auquel sont confrontées la plupart des villes
africaines. Il se présente comme le facteur le plus important.
Enfin, les facteurs techniques de valorisation influent sur
les facteurs environnementaux vice-versa, étant donné que la
préservation de l'environnement y compris la santé humaine est la
préoccupation majeure pour la mise en place de telles technologies. En
d'autres termes l'abondance des déchets dans des conditions
données poussent à une adaptation de technologies de valorisation
appropriée.
La combinaison de ces facteurs détermine donc la
qualité des résultats du système de gestion mis en
place.
1-3-2 Clarification de concepts
La clarification des concepts concerne entre autre la
définition de quelques mots ou expressions, il s'agit de :
Vile : La ville est une entité
géo spatiale qui se définit par rapport à son poids
démographique, son importance dans les flux commerciaux, sa position
géographique et son rôle dans le développement de la
nation. Elle est caractérisée par les équipements urbains,
les infrastructures, la diversité des hommes, des cultures et des
fonctions. Elle comprend deux types d'environnement : l'environnement interne
et l'environnement externe (TCHAKPA, 2008).
La ville de Cotonou est la plus grande au Bénin avec
des fonctions multiples. Elle doit son développement à son port,
ses gares routières et ferroviaires et son aéroport (ADAM et
BOKO, 1983)
Environnement : la notion est relativement
récente. Selon la loi cadre sur l'environnement en vigueur en
République du Bénin en rapport avec celle rencontrée dans
la littérature, l'environnement peut alors se définir comme
« l'ensemble des éléments naturels et artificiels des agents
physiques, chimiques, biologiques ainsi que des facteurs économiques
socioculturels susceptibles d'agir directement ou indirectement sur les
organismes vivants et leurs activités dans un milieu » (MEHU,
1999)
Déchets : Au sens de la loi n°
98 - 030 portant loi cadre sur l'environnement en République du
Bénin, on entend par déchet «tout résidu d'un
processus de production, de transformation ou d'utilisation ou tout bien meuble
abandonné ou destiné à l'abandon ». Le déchet,
c'est aussi « un matériau que son détenteur ne peut ni
valoriser, ni rejeter tel quel dans le milieu extérieur » ; ce
déchet peut être solide ou liquide. (MEHU, 1999)
Ordures ménagères : on entend
par ordures ménagères, des déchets de toute nature
provenant des ménages. Il faut savoir que la composition des ordures
ménagères est très différente selon les cultures,
selon les régions et selon le niveau de vie des ménages.
Dans l'optique du compostage, il est indispensable de
connaître la composition des déchets solides. En effet ce
procédé de valorisation n'est intéressant que si les
déchets renferment une fraction élevée de matière
organique. (ONIFADE, 2006)
Gestion des déchets : c'est
l'organisation de l'ensemble des opérations de production de
précollecte, de collecte et de traitement des déchets.
Pré-collecte : c'est
l'opération qui se déroule au niveau du ménage, de la
parcelle ou de la villa jusqu'au dépotoir, au container ou au
dépôt de la poubelle devant la maison pour être vidée
par le véhicule de collecte. (ADJAHOSSOU et AGUEWE, 1995)
Collecte : c'est l'opération de
transport des déchets de la parcelle, des dépotoirs ou des
containers jusqu'au point de décharge finale (ADJAHOSSOU et AGUEWE,
1995) Traitement : c'est l'ensemble des opérations
d'élimination ou de disparition physique des déchets ou de leur
valorisation.
Valorisation : c'est l'opération qui
consiste en la récupération et au traitement de certains
articles. Elle permet de créer des débouchés (CREPA
Bénin, 1995)
Compostage : le compostage est une technique
qui consiste à faire fermenter et à faire
décomposer
dans des conditions contrôlées des déchets organiques en
présence de l'oxygène
de l'air. Il peut s'effectuer toute
l'année pour autant que l'on ait assez d'eau à disposition
(CREPA Bénin, 1995).En d'autres termes, le Compostage
consiste à utiliser le processus de transformation de la matière
organique d'origine végétale et animale pour fournir un produit
fini voisin des humus naturels (MUSTIN, 1987)
Compost : le compost est un produit
d'amendement du sol résultant de la dégradation par les micro-
organismes de la matière organique des ordures ménagères,
des produits post récoltes ou des produits d'élevage (RABEDE,
1995)
Déchets organiques : tout
déchet pouvant être compostible ou fermentescible (pailles,
fumiers frais, herbes, feuilles, écorces, déchets de cultures)
(MUSTIN, 1987)
Matière organique : peut se
définir comme étant un mélange de biomasse vivante de
résidus de plantes et d'animaux à différents degrés
de décomposition. Cette substance est dite `'organique» parce
qu'elle est constituée de la combinaison de 3 éléments
principaux : carbone, hydrogène, oxygène auxquels s'ajoutent
l'azote, le soufre et le phosphore permettant une alimentation
régulière des plantes (HERMANT, 1977).
Fertilisant organique : engrais naturel
provenant de la décomposition des végétaux ou d'animaux
que d'aucuns qualifient de `'l'or gris».
Retournement : c'est l'ensemble des
opérations qui consistent à remuer le compost afin d'apporter de
l'air dans ses parties profondes. Il a pour rôle d'oxygéner et de
déshumidifier l'intérieur des andains au cours du compostage.
Le retournement correspond à l'aération (MIQUEL,
2003).
Agriculture urbaine et périurbaine :
Au sens large, l'agriculture désigne l'ensemble des travaux transformant
le milieu naturel pour la production des végétaux et d'animaux
utiles à l'homme (CLEMENT, 1981). Dans un sens plus restreint, et en
fait plus agronomique, l'agriculture est l'art de mettre en oeuvre les
méthodes par lesquelles l'homme peut tirer du milieu dans lequel il vit,
à l'aide du sol de la plante et de l'animal, et dans les meilleurs
conditions possibles, les produits nécessaires à la satisfaction
des ses besoins (KOUNDE, 1998). Il ressort de cette définition que
l'agriculture est une activité non seulement nécessaire à
la vie et pouvant être menée en milieu urbain, périurbain
et rural, mais elle est aussi vaste et regroupe pour cela plusieurs
sous-secteurs d'activités parmi lesquels, le maraîchage. Dans une
vision plus approfondie, le comité de l'agriculture en 1999
perçoit l'agriculture urbaine et périurbaine comme l'ensemble des
pratiques agricoles dans les villes et autour des villes qui utilisent les
ressources (terres, eau, énergie, main d'oeuvre) pouvant
également servir à d'autres usages pour satisfaire les besoins de
la population urbaine. Cette agriculture comprend diverses composantes à
savoir : l'horticulture, le maraîchage, l'élevage, la production
laitière et fourragère, l'aquaculture et la foresterie (ONIFADE,
2006).
Maraîchage : dérivé du
mot latin mariscus relatif aux lacs et marais, le terme de maraîchage
s'est d'abord appliqué aux cultures de légumes effectuées
dans les marais. Ce terme a connu des évolutions dans le temps et est
devenu une branche de l'horticulture orientée vers la culture intensive
et professionnelle des légumes (MUSTIN, 1987).
L'horticulture est définie comme une
branche de l'agriculture comprenant la culture des légumes des petits
fruits des fleurs des arbres et arbustes d'ornement (GEORGES, 1984). Selon ce
même dictionnaire, le maraîchage est la culture intensive des
légumes et de certains fruits, en plein air ou sous abri.
1-4 Cadre géographique de l'étude
1-4-1 Données physiques de la ville de Cotonou
La ville de Cotonou est située en bordure du Golfe de
Guinée entre 6° 20'et 6° 24' latitude Nord et entre 2°
22'et 2° 29' longitude Est. Elle est limitée au Nord par le lac
Nokoué, au Sud par l'Océan Atlantique, à l'Est par la
commune de Sèmè-Kpodji et à l'Ouest par les Communes
d'Abomey-Calavi et de Ouidah. Elle est localisée sur un cordon littoral
constitué de sables alluviaux présentant deux
caractéristiques principales :
- des dépressions longitudinales parallèles
à la côte ;
- des bas-fonds dont la superficie s'amenuisent
progressivement du fait de l'occupation des terres à des fins
d'habitation. Elle couvre une superficie de 7006 hectares dont 70% sont
situés à l'ouest du chenal. Trente trois (33%) de la superficie
de Cotonou sont constituées de zones marécageuses et soixante
sept (67%) de zones urbanisées.
La ville est divisée en deux par le chenal encore
appelé lagune de Cotonou. Trois ponts permettent la liaison entre les
deux parties de la ville. La nappe phréatique affleurante est
très exposée aux risques de pollution en saison pluvieuse
où on assiste souvent à de grandes inondations (INSAE, 2004).
Le relief de Cotonou est relativement plat et son altitude
oscille entre 0,3 et 6 mètres.
Le climat est de type subéquatorial ou
béninien, les vents y sont relativement modérés dont la
direction est du Sud Ouest au Nord Est. Les précipitations ont lieu
principalement entre Mars et Juillet avec un maximum en Juin (300 à 500
mm) et la température moyenne varie entre 27 et 31° centigrades
(ASECNA, 2002). On y distingue quatre saisons, à savoir :
- une grande saison sèche de mi-novembre à mi mars
;
- une grande saison pluvieuse de mi-mars à mi juillet ;
- une petite saison sèche de mi-juillet à
mi-septembre ;
- une petite saison pluvieuse de mi-septembre à mi
Novembre.
Quant aux sols, Cotonou s'étend sur des sols sableux,
hydromorphes et acides dans leur majeure partie avec une
végétation formée des essences de reboisement telles que
eucalyptus canaldulensis, azadiracta indica (neems), terminalia cattapa
(colatiers). Mais il subsiste encore une végétation primitive
constituée essentiellement d'espèces marécageuses.
La ville de Cotonou est érigée en
département par le dernier découpage administratif (MDGLAAT,
2007). Ce département est le plus petit des douze (12) du Bénin
en terme de superficie (79 km2) et compte une population de 665100
habitants (RGPH, 2002) Contrairement à tous les autres
départements, celui du Littoral est constitué d'une seule commune
qui est la ville de Cotonou. Elle est composée de 13 arrondissements et
de cent quarante (140) quartiers de ville dont Fidjrossè (INSAE, 2004).
C'est la capitale économique du Bénin.
La figure II ci-dessous représente les traits physiques
de la ville de Cotonou et ses arrondissements.
1-4-2 Présentation, description et
caractéristiques du quartier Fidjrossè
Le quartier Fidjrossè est composé de deux
grandes parties : Fidjrossè Kpota et Fidjrossè Centre
séparées par une voie pavée ; c'est un quartier du
12è arrondissement de la commune de Cotonou d'après le
découpage administratif territorial. Localisé dans la partie
ouest du département du littoral, il est situé entre 6° 21'
et 6° 23' latitude Nord et entre 2° 22' et 2° 24' longitude Est
et limité au Nord par la voie ferrée Cotonou-Parakou, au Sud par
l'Océan Atlantique, à l'Ouest par Fiyègnon I et à
l'Est par la clôture de l'aéroport. Sa superficie s'étend
sur environ 91,92 ha pour une population de 33937 habitants, soit une
densité de 370 habitants par hectare. Quant aux parcelles, 1200
seulement sont loties (INSAE, 2004).
Le relief y est assez homogène et constitué
d'un ensemble morphologiquement uniforme. Il est basé sur un cordon
littoral constitué d'une bande de sable alluvial que traverse un
ensemble de marécages qui se communiquent par endroits. Les apports
marins de sable obstruent périodiquement l'embouchure du chenal sur la
mer au niveau de l'extrémité de la clôture de
l'aéroport.
Sur le plan pédologique, le quartier de
Fidjrossè repose sur un sédiment meuble et s'étend en
majorité sur des sols sablonneux acides :
- sols bruns situés vers la plage ;
- sols blancs à tendance podzolique situés
à l'Est et au Nord du quartier.
Ces sols, peu évolués de profil, sont
chimiquement pauvres et gorgés d'eau jusqu'en surface au cours des
saisons pluvieuses ; ce qui engendre des inondations par endroits.
Quant aux formations végétales, on peut
distinguer un certain nombre de formations sur le cordon littoral: une zone de
végétation rare et clairsemée formée d'halophytes
et de quelques plantations de cocotiers.
Sur le plan humain, la population de Fidjrossè
dénombrée est de 33937 habitants au troisième RGPH de
février 2002 (INSAE, 2004). On en compte 90 hommes pour 100 femmes. Le
nombre de ménages est de 7731. Les ethnies majoritairement
rencontrées sont les locuteurs fonphonés. On y rencontre
également des Mina, des Gouns, des Yoruba, des Tchabè, des
Idaasha. Le quartier est marqué du point de vue des religions par le
catholicisme et l'islam. Les autres chrétiens et les célestes
sont également représentés.
En ce qui concerne les infrastructures socio-communautaires,
le quartier bénéficie de centres
de santé (centre
psychiatrique de Djako, des dispensaires et des maternités), d'un
commissariat ; l'accès à l'eau potable et
l'électricité est assurée. Dans le domaine
éducatif, le quartier dispose de 23 écoles primaires (INSAE,
2004).
Les principales activités économiques du
quartier sont multiples et assumées par quelques industries
manufacturières, de la pêche, de l'élevage, du jardinage,
du commerce et du transport. On distingue aussi la restauration et
hôtellerie, l'artisanat de métier et de service et le commerce de
détail qui sont des activités secondaires (INSAE, 2004).
La figure 3 ci-dessous représente les
caractéristiques physiques du quartier fidjrossè.
CHAPITRE II
METHODOLOGIE
2 - METHODOLOGIE
La méthodologie suivie a consisté à la
revue de littérature, des travaux de terrain (enquêtes et
interviews, des opérations de pré-collectes de déchets
ménagers, de tri, de compostage de la fraction fermentescible des
ordures ménagères) et des analyses physico-chimiques au
laboratoire pour déterminer la qualité fertilisante agronomique
du compost fabriqué.
2-1 La revue de littérature
La recherche documentaire nous a emmené dans les
différents centres de documentation de la place et nous a permis de
mieux situer notre travail par rapport aux nombreux travaux qui ont
porté sur le thème des déchets sans pour autant aborder
directement où complètement l'aspect valorisation par compostage
des déchets solides ménagers à Cotonou.
Le premier ouvrage étudié est la thèse
de doctorat du troisième cycle en sciences de l'environnement de docteur
TONON (Cotonou, 1987) intitulé « La contribution à
l'étude de l'environnement en république populaire du
Bénin ; espace urbain et gestion des déchets soldes dans la ville
de Cotonou ».Dans cet ouvrage, l'auteur a fait une analyse de
l'état d'assainissement de la ville de Cotonou en identifiant les
différents paramètres à prendre en compte pour la
formulation de propositions pour la gestion des déchets. Il a mis
l'accent sur un certain nombre d'aspects opérationnels du
système-déchet qu'il définit comme » l'ensemble de
tous les éléments ou facteurs des trois composantes que sont : le
sous système milieu physique, le sous système milieu
socio-économique et le sous système moyens matériels et
organisationnels qui déterminent la nature et la composition des
déchets, les modes de sa production, les moyens de sa collecte, de son
évacuation, de son élimination où de sa valorisation. Les
propositions formulées par l'auteur pour améliorer la gestion des
déchets à Cotonou ont essentiellement trait aux aspects
techniques, financiers et institutionnels. Propositions dont l'application
dépend des comportements des populations, du cadre juridique et de la
volonté politique.
Cet ouvrage a été d'une grande utilité
pour notre étude. Il a traité d'un sujet assez proche du notre
sans porter directement sur un mode de traitement des déchets. Les
résultats de cette étude nous ont permis d'orienter de
façon plus spécifique nos recherches et nous ont servi de
référence pour apprécier la fiabilité de nos
résultats.
Le second ouvrage étudié est le mémoire
de DEA de GBEDO (Cotonou, 2002)
intitulé « Etude des pratiques
endogènes des déchets solides ménagers à Cotonou :
Approche
pour une gestion durable des déchets solides ménagers
». Au travers de cette étude qui a
consisté à identifier, à décrire
les pratiques endogènes de valorisation des déchets solides
ménagers à Cotonou et à montrer comment leur promotion
peut constituer une alternative pour une gestion durable de ces déchets
nous avons dans l'étude de cet ouvrage pu avoir une idée assez
claire sur la filière des déchets soldes ménagers,
notamment sur le type d'opération qu'est la valorisation.
Enfin l'étude de l'ouvrage du collectif RABEDE (1995)
intitulé « Réseau Africain des Bio- ressources et d'Energie,
Développement, Environnement » a révélé qu'il
s'agit d'un ouvrage dans lequel plusieurs auteurs ont présenté
des articles et des communications sur l'utilisation agronomique et le
compostage des déchets.
En effet les déchets ménagers sont
utilisés dans maints domaines qui constituent des filières de
traitement des ordures. Ces filières sont adoptées lorsque les
contraintes financières permettant l'acquisition de technologies
appropriées.
Selon OUSSEYINOU (1996) la filière du compostage est
maîtrisée dans les conditions africaines car des études ont
été faites sur le compost au Bénin, au Burkina Faso
(siège CREPA), au Mali, en Côte d'Ivoire, au
Sénégal, au Cameroun et dans quelques pays du Maghreb
(Algérie, Tunisie et Maroc). Ce qui reste à savoir est la
rentabilité économique du Compostage et la production de biogaz
qui est encore très mal connu en dépit de multiples efforts qui
sont fournis dans ce domaine. Ainsi les ordures ménagères sont
utilisées en fonction des réalités que vivent les
populations urbaines.
L'une des possibilités d'utilisation des ordures
ménagères en agronomie est leur transformation en fertilisants
organiques pour la production agricole, surtout dans le domaine du
maraîchage.
Selon de SILGUY (1996), les agronomes montraient aux paysans
déjà au XIXe siècle l'intérêt de l'usage des
ordures ménagères en raison de leur teneur en matières
organiques. Les nouveaux produits proposés furent baptisés «
compost ». Selon le même auteur, les Anglais désignaient sous
le terme compost, « des mélanges de terre, de fumier, de
végétaux verts, de sciures de bois, de cendres, d'os, de
déchets de l'économie ménagère et autres
disposés en couches superposées et laissées à la
fermentation, pour rendre plus assimilables les éléments
fertilisants qui y sont contenus. Dans les zones où se pratiquent
maraîchage et horticulture il peut être utile au travers
d'expériences pilotes où le compost serait offert gratuitement
aux utilisateurs, de susciter leurs intérêts et d'augmenter ainsi
la demande. Bon nombre d'utilisateurs ont tendance à croire que, tant
que la plante parvient à satisfaire ses besoins en nutriments à
partir des engrais chimiques, les rendements continueront à
s'améliorer.
Selon HEBETTE (1996), l'expérience a montré que
ce n'est toujours vrai, car les engrais chimiques n'apportent pas aux plantes
tous les éléments nutritifs qui leur sont nécessaires et
n'ont qu'un effet limité sur les autres facteurs de la fertilité
du sol comme la structure, la résistance à l'érosion et le
pouvoir de rétention en eau.
Pour remédier à une pareille situation, il
serait prudent d'utiliser le compost qui normalement contient tous les
oligo-éléments nécessaires outre une quantité
appréciable d'éléments majeurs (N, P, K). En effet le
compost, par la matière organique qu'il renferme, assure une
amélioration très nette de la structure du sol. Incorporé
régulièrement aux sols, le compost réduit et bien souvent
annule les effets désastreux de l'érosion hydrique et
éolienne. A côté de ces actions physiques et
mécaniques, il exerce sur les sols une action chimique qui en
particulier permet une meilleure utilisation des engrais chimiques, ce qui
équivaut à une moindre dépense (HEBETTE, 1996). En fait la
matière fertilisante organique du compost joue un rôle capital sur
l'ensemble des propriétés physiques, chimiques et biologiques du
sol par :
- des effets stabilisants et structurants du sol ;
- une augmentation de la perméabilité ;
- un pouvoir tampon ;
- un effet protecteur des micro-organismes du sol ;
- la régulation et la stimulation de la nutrition
minérale des plantes ;
- l'augmentation de l'activité biologique ;
- la protection du sol contre l'érosion.
Selon VERMANDE (1995), compte tenu des moyens
matériels et financiers des pays en voie de développement, il
s'agit de rechercher des méthodes de traitement les moins
coûteuses et les plus écologiquement rationnelles pour sauvegarder
l'environnement des villes. Ainsi le compostage est l'ensemble des
opérations (tri, fragmentation, fermentation aérobie, affinage)
par lesquelles on obtient à partir des végétaux et des
déchets contenant de la matière organique, un produit stable et
hétérogène appelé compost ; celui-ci
présente des caractères généraux de l'humus.
Selon SOCLO et al., (1999), pour relever le double
défi de la satisfaction des besoins alimentaires et de la protection de
l'environnement, la promotion d'une option de gestion des ordures
intégrant une agriculture biologique durable convient aux pays en voie
de développement l'une des méthodes actuellement adoptées
pour l'élimination des déchets ménagers est la
valorisation par compostage, car d'un coût modeste par rapport aux autres
modes de traitement (incinération, enfouissement..)
Selon NDUNBE, NGNIKAM et WHETE (1995), le compostage
apparaît ainsi comme un moyen permettant tout à la fois d'assainir
les villes à moindre coût, de réduire les importations
d'engrais chimiques et d'améliorer l'environnement global.
Selon HAUG (1980), le compostage peut être
défini comme « la décomposition biologique et la
stabilisation des substrats organiques dans les conditions qui permettent le
développement des micro-organismes. L'élévation da la
température lors d'un tel processus est le résultat d'une
production calorifique d'origine biologique qui permet l'obtention d'un produit
final suffisamment stable pour le stockage et pour l'utilisation sur les sols
sans impacts négatifs sur l'environnement ». Un compost mûr
ne présente pas une montée de température et son rapport
MO/N est suffisamment faible pour que les cultures ne subissent pas un effet
dépressif, appelé « faim d'azote » (HEBETTE 1996).
HEBETTE propose en fonction du rapport MO/N les définitions suivantes de
la maturité du compost.
- Produit frais MO/N > 60
- Produit mi frais 50 < MO/N < 60
- Produit mûr MO/N< 50
Elle recommande ainsi un produit mûr en grandes
cultures de maraîchage, pépinières et comme support en
horticulture. Selon l'Agence Française pour la
Récupération et l'Elimination des déchets (1990), la
maturité du compost ne peut être appréciée de
façon fiable en utilisant conjointement divers critères d'ordres
physiques (granulométrie, rétention en eau, couleur) chimiques
(rapport C/N, N-NO3 / N-N+...) ou biologiques. ADJADEME (1994) a proposé
comme définition au compostage aérobie que c'est «un
procédé biologique contrôlé ayant pour objet
l'accélération et l'optimisation de la bioconversion
aérobie des matières organiques par des systèmes
microbiens naturels en un produit stabilisé, hygiénique et riche
en substances humiques ».
En effet le compostage aérobie passe par des
étapes techniques qui sont les suivants : - le tri des déchets
pour en tirer les matières non putrescibles ;
- la mise en andain des matières à composter ;
- la fragmentation grossière des déchets ;
- l'arrosage nécessaire à la fermentation ;
- le contrôle du rapport carbone, azote, de la
température et de l'humidité ; - le retournement des tas ou des
andains ;
- la maturation du compost ;
- le tamisage.
Selon JEANGILLE (1995), le compostage aérobie est un
processus qui consiste à faire fermenter en présence
d'oxygène des déchets organiques (pailles, fumiers, feuilles,
écorces, déchets de cultures...) dans des conditions
contrôlées
En général, le compostage, c'est le processus
de décomposition des matières organiques et leurs transformations
en humus par l'action d'un grand nombre de micro-organismes dans un milieu
chaud humide. Ainsi le compostage est un processus microbiologique en
perpétuel changement, produit par l'activité d'une succession de
micro-organismes, chaque groupe étant adapté à un milieu
d'une durée relativement élevée.
Cette revue de littérature nous a permis d'orienter
notre étude sur « caractérisation et valorisation par
compostage aérobie des déchets ménagers du quartier
Fidjrossè à Cotonou ». A ces documents, il convient
d'ajouter tous les autres ouvrages mentionnés dans la bibliographie de
ce mémoire.
Le tableau suivant rapporte par centre, la nature des
documents obtenus et les types d'informations recueillies.
Tableau I : Centres de documentation et
informations recueillies
N°
|
CENTRE DE
DOCUMENTATION
|
NATURE DES DOCUMENTS
|
TYPES D'INFORMATIONS RECUEILLIES
|
1
|
Centre de documentation de la
FLASH / CIFRED
|
Thèses mémoires et rapports
|
Données générales
à caractères méthodologiques sur les
déchets
|
2
|
Centre de documentation EPAC / FSA
|
Livres, thèses mémoires et
rapports
|
Données générales à
caractères méthodologiques
Donnée sur la valorisation des déchets
|
3
|
Centre de documentation de DCAM - BEHESDA et PGDSM
|
Livres, rapports d'études et
articles
|
Données sur la valorisation des déchets
|
4
|
Bibliothèque du PNUD
|
Livres, rapports d'études
|
Données sur la valorisation des déchets
|
5
|
INSAE
|
Rapports d'études
|
Données démographiques
|
6
|
Centre de documentation du MEPN
|
Livres thèses mémoires et rapports
|
Données générales sur les
déchets solides ménagers
|
|
|
INTERNET
|
Articles, communications
|
Définitions, données sur la
valorisation des déchets
|
|
Source : Travaux de terrain, Août et septembre
2010
2-2 Travaux de terrain
2-2-1 Enquêtes de terrain
Avant d'entreprendre la phase pratique de la recherche, une
enquête guidée à l'aide de questionnaire d'enquête
(dont des exemplaires se trouvent en annexe I, II) a été
menée sur un échantillon de 60 ménages dont 30 ont
été identifiés respectivement à Fidjrossè
Centre et 30 à Fidjrossè-Kpota de façon aléatoire.
De même l'enquête a concerné 60 maraîchers et
producteurs de compost de Houéyiho, de Sheraton et de Fidjrossè
à raison de 20 maraîchers et/ou producteurs de compost par site
suscités.
L'objectif de cette enquête était de recueillir des
informations sur :
· le mode de gestion des ordures dans les ménages
;
· les modes de traitements des ordures
ménagères ;
· le tri des ordures ménagères par les
maraîchers et/ou producteurs du compost,
· la maîtrise et la pratique du compostage à
leur niveau ;
· les possibilités d'utilisation en maraîchage
du compost produit ;
· les essais agronomiques (confections des planches,
plantes cultivées, rendement agronomique).
2-2-2 Technique de pré-collecte
A ce niveau la démarche a consisté à
ajouter aux ménages réglementairement pré-collectés
par les structures de pré-collecte, 30 ménages de niveau de vie
modeste des deux sous quartiers (Fidjrossè Centre et
Fidjrossè-Kpota) à raison de 15 ménages par sous quartier.
Cette approche trouve sa justification dans le fait qu'on a supposé que
les ménages pré-collectés par les ONG avaient un niveau de
vie relativement élevé et de ce fait risquaient de biaiser les
résultats si l'on voulait caractériser exclusivement les
déchets provenant de la collecte des ONG. Ainsi une pré-collecte
des 30 ménages parallèlement aux ONG, a été
organisée du 11 novembre au 23 décembre 2009. Elle a
été opérée suivant le procédé de
porte à porte. Les déchets sont collectés dans des
demi-fûts initialement remis aux ménages choisis, suite à
un travail de sensibilisation. L'ensemble de toutes les ordures
ménagères ramassées dans le quartier par jour est
convergé par charrette vers un site de décharge transitoire
identifié par nous mêmes pour la circonstance. Le site est
localisé au voisinage des rails du côté d'un bas-fond
à Fidjrossè. Sa superficie est d'environ 100 m2. Il
s'agit d'un milieu basique dont le sol
est de couleur grise proche des sols hydromorphes. Sur ce site
les déchets sont mélangés pour être
caractérisés et la fraction fermentescible compostée.
2-2-3 Tri / Caractérisation
Les 522 kg d'ordures ménagères
pré-collectées après mélange sont
immédiatement pesées et triées à main levée
en onze catégories à savoir : 1)- matières
biodégradables composées majoritairement des déchets de
cuisine (épluchures de fruits, de légumes, restes de repas...) et
de déchets végétaux (feuilles mortes, branchages, fleurs
et débris de bois) ; 2)- matières minérales fines
constituées principalement de sable fin et de cendres ; 3)-
matières plastiques (ce sont surtout des objets à base de
dérivé de pétrole à savoir : sachets, sacs, vieux
ustensiles, jouets et caoutchouc) ; 4)- papiers et cartons 5)- matières
métalliques (boîtes de conserve et rebus des forges) ; 6)-
textiles et morceaux de matelas ; 7)- verres (morceaux de verre cassé et
bouteilles en verre) ; 8)- les chaussures et/ou morceaux de cuir ; 9)-
coquillages et perles ; 10)- gravions et morceaux de briques ; 11)- les piles
usagées . Chaque fraction est ensuite pesée et le pourcentage des
différents composants calculé.
2-2-4 Compostage
La technique adoptée est celle du compostage
aérobie du 06 janvier au 25 mars 2010 Elle a consisté à la
confection du lit du compost avec des branches de palmier avant sa mise en
andain. Les 262 kg de matières biodégradables qui constituent le
matériel organique fermentescible des ordures ménagères,
sont utilisées pour la réalisation de deux andains rectangulaires
de dimensions 5m x 2m x 1m. Les deux andains sont espacés de 10m. Les
mesures de températures et d'humidité sont
régulièrement relevées. Au cours de cette étape, la
prise est effectuée une fois tous les dix jours, à l'aide d'un
thermomètre portatif. En cas de déclin de la température,
les andains sont retournés pour permettre l'aération de ces
derniers et relancer l'activité microbienne. Chaque retournement est
suivi d'un arrosage contrôlé. Le retournement permet le brassage
complet du compost et son évolution homogène. Au bout de 3 mois
environ le compost arrive à maturité. Il est stocké en tas
et bâché dans un coin où la maturation continue encore
pendant deux semaines et plus. Après ce temps il est mis en sac et
conservé dont un échantillon est prélevé pour les
analyses physico-chimiques et les essais agronomiques.
2-2-5 Analyses physico-chimiques au laboratoire.
Les analyses physico-chimiques ont été
réalisées respectivement dans le Laboratoire
d'Hydrogéologie Appliquée de la FAST et dans le Laboratoire des
Sciences du Sol de l'Eau et de l'Environnement (LSSEE) de l'INRAB. Ces analyses
ont consisté à déterminer :
- Le pH (eau)
Ici 20g de compost ont été dissous dans 50ml
d'eau désionisée. Après 20 min d'agitation, on laisse
décanter le mélange pendant 30minute et on prend le pH à
l'aide d'un pH mètre de type HANNA HI 8014.
- Le pH (KCl)
La démarche expérimentale est la même que
précédemment à la seule différence que l'eau
distillée a été remplacée par une solution de KCL
1M. L'intérêt de cette mesure est qu'elle permet d'évaluer
la contribution du complexe argilo humique dans l'acidité de la solution
du sol. Car le KCL libère des ions H+ du complexe argilo humique qui
viennent s'ajouter à ceux libres dans la suspension. Ainsi le pH (KCL
1M) est plus faible que le pH (eau) de 0,5 à 1 unité en
moyenne.
- La matière sèche (MS), la
matière organique (MO), et la matière minérale
(MM)
Elles ont été déterminées en
laboratoire au moyen d'une étuve, d'un four et d'une microbalance. La
détermination de la matière sèche est faite par
dessiccation à 105°C à l'étuve pendant 48 heures, le
pourcentage de la matière sèche est donné par la formule
suivante :
MS (%) = Poids de l'échantillon séché
à 105°C x 100/Poids de l'échantillon humide.
Delà on déduit le taux d'humidité par :
Humidité% = 100 - (MS%). La matière minérale (MM) est
déterminée en minéralisant à 625°C en 24
heures la matière sèche obtenue après dessiccation. La
cendre obtenue est pesée et correspond à la masse de MM de
l'échantillon traité. Ainsi le taux de matière
minérale (MM%) est donné par : MM% = masse de la cendre obtenue
à 625°C x 100/Poids de l'échantillon humide. Le taux de
matière organique (MO%) est donné par : (MS - MM) x 100/Poids de
l'échantillon humide.
- le Carbone organique total
Le carbone organique total est déterminé par la
méthode de Walkley et Black (2010) Le carbone de la matière
organique est oxydé par un mélange de dichromate de potassium et
d'acide sulfurique. On admet que l'oxygène consommé est
proportionnel au carbone que l'on veut doser. L'excès de dichromate
inutilisé dans la réaction est dosé par le sel de Mohr
(sulfate ferreux ammoniacal) en utilisant le
diphénylamine comme indicateur d'oxydoréduction. L'oxydation a
lieu à froid, mais elle est incomplète. La proportion de carbone
oxydé varie de 60 à 86%, avec une moyenne de 76% qui est
utilisée comme facteur de correction 100/76 = 1.32.
- Phosphore total
Le phosphore total à été
déterminé par minéralisation de l'échantillon en
présence de sulfate de potassium en milieu acide sulfurique
concentré à 120°C pendant 2 heures (Gächter et al.,
1993) où les ions phosphates ont été
générés. Ces derniers à leur tour sont dosés
par la méthode utilisant le molybdate d'ammonium en
spectrophotométrie à flamme. En fait en milieu acide et en
présence du molybdate d'ammonium, les phosphates donnent un complexe
phosphomolybdique qui, réduit par l'acide ascorbique, développe
une coloration bleue susceptible d'un dosage colorimétrique.
- Azote total KJELDAHL
L'azote de la matière organique est transformé
à ébullition, en azote ammoniacal sous l'action de l'acide
sulfurique (oxydant). Le carbone et l'hydrogène se dégagent
à l'état de CO2 et de vapeur d'eau (H2O) tandis que l'azote
transformé en azote ammoniacal est fixé immédiatement par
l'acide sulfurique à l'état de sulfate d'ammoniaque. Pour
accroître l'action oxydante de l'acide, on ajoute au milieu
réactionnel du sulfate de potassium, du sulfate de cuivre et du
sélénium comme catalyseur. Lorsque la matière organique
est totalement oxydée, l'ammonium formé est déplacé
de ces combinaisons par entraînement à la vapeur et recueillie
dans une solution d'acide borique. Il est enfin dosé par une solution
aqueuse d'acide sulfurique titrée (KJELDAHL).
- Nitrate
Il est déterminé à l'aide des KITS (
spectroquant 1.14773.0001, Merck)
-Potassium et Sodium
Le dosage du potassium et du sodium est effectué par le
spectrophotomètre de flamme.
La technique d'analyse par photométrie de flamme
procède par comparaison avec une série de quelques solutions
étalons (Na+ et K+) dont les propriétés sont analogues aux
solutions inconnues. Cet étalonnage de l'appareil doit être fait
lors de chaque série de dosage. S'il est préférable de ne
pas savoir à côté des éléments à
doser, de fortes quantités de produits étrangers, il est
possible, la plupart du temps, de compenser toute interaction qui pourrait en
résulter, en ajoutant aux solutions, ces produits à des
concentrations voisines (
http://www.google.com/méthode
d'
analyse.org).
CHAPITRE III
RESULTATS ET DISCUSSIONS
3- RESULTATS ET DISCUSSIONS
Ici, il s'agit de présenter les résultats obtenus
lors des différents travaux de terrain, le suivi de compostage et les
analyses du compost au laboratoire.
3-1 Résultats des travaux de terrain
Les enquêtes menées auprès des
ménages, des potentiels maraîchers et producteurs de compost ont
permis de faire un état des lieux sur le système de gestion des
ordures ménagères à Fidjrossè afin
d'apprécier leur connaissance sur le sort des ordures après
ramassage.
3-1-1 Résultats d'enquête auprès des
ménages
Le tableau II ci-après représente les
résultats obtenus auprès des ménages.
Tableau II : Résultats d'enquête
au niveau des ménages
Questions
|
Réponses
|
Pourcentage
|
Avez-vous une poubelle pour vos ordures ?
|
Oui : 58
|
96,67%
|
|
3,33%
|
Êtes-vous abonnés à une structure de
pré-
collecte ?
Ou jetez- vous vos ordures ?
Vous les enfouissez ? où vous les incinérez ?
|
Abonné à une structure de ramassage : 37
|
61,67%
|
|
25%
|
|
00%
|
|
13,33%
|
Quelle est la quantité de déchets ménagers
que vous produisez par jour ?
|
= 1kg : 49
|
81,67%
|
|
15%
|
|
3,33%
|
Connaissez-vous le devenir de vos ordures après vous en
être débarrassé ?
|
Oui : 10
|
16,67%
|
|
83,33%
|
Pensez-vous qu'on peut gérer autrement vos
déchets ?
Autrement dit vos déchets peuvent être soumis
à un mode de traitement durable et efficace ? (Valorisation par
compostage ?)
|
Oui : 53 (comment)
|
Une
réponse : 36
|
60%
|
88,33%
|
|
28,33%
|
|
Une réponse : 6
|
10%
|
11,67%
|
|
1,67%
|
|
Source : Travaux de terrain, octobre et novembre
2009
L'analyse des données du tableau II montre que 96,67 %
des ménages enquêtés possèdent de poubelles et 61,67
% sont abonnés à aux structures de pré-collecte. Ceci
dénote de l'importance accordée par la population à
l'assainissement du cadre de vie suite aux multiples efforts de sensibilisation
des ONG et des autorités locales. Malgré les multiples
interdictions et mesures répressives engagées tant par les
services du Ministère de la Santé que ceux de
l'environnement, 25 % des ménages continuent de jeter
leurs ordures sur des dépotoirs sauvages tandis que 13,33 % continuent
de faire l'incinération. Bien que ce comportement dénote d'un
incivisme caractérisé, il semble lier à la pauvreté
de ceux qui le pratiquent dont les revenus ne permettent pas toujours de
s'abonner à une structure de pré collecte. En effet
l'enfouissement nocturne ne se fait plus. La quasi-totalité des
personnes interrogées, savent désormais le devenir de leurs
déchets qu'après s'en être débarrassées.
81,67 % des ménages enquêtés ont une production
journalière inférieure ou égale à 1kg de
déchets ménagers alors que 15% produisent une quantité de
déchets comprise entre 1kg et 2 kg. Ces ménages sont
généralement d'un niveau de vie élevé. Le reste des
personnes interrogées génèrent une quantité de
déchets supérieure à 2 kg/j. Elles représentent
3,33% de la population enquêtée. Cette frange de notre
échantillon est constituée dans sa grande majorité de
vendeuses de denrées périssables (fruits et légumes) dont
les déchets provenant de leurs activités commerciales viennent
grossir leurs ordures ménagères. 88,33 % des ménages
pensent qu'on peut gérer autrement leurs déchets et proposent le
renforcement des informations en leur sein, mais quant à la question de
savoir comment 60 % ont proposé la méthode du compostage. Pour
ceux qui n'ont pu donner de réponses, elles sont tout aussi
variées que parfois contradictoires.
Le tableau III suivant représente les résultats
d'enquête des maraîchers et producteurs de compost de
Houéyiho.
3-1-2 Résultats d'enquête auprès des
maraîchers et producteurs de compost de Houéyiho
Tableau III : résultat d'enquête
au niveau des maraîchers et producteurs de compost
Questions
|
Nombre de personnes réponses/type de réponse
|
Pourcentage
|
Etes-vous maraîchers et/ou
producteurs de compost ?
|
Maraîchers: 24
|
40%
|
|
8,7%
|
|
51,67%
|
Quelle technique de compostage utilisez-vous ?
|
Compostage aérobie: 30
|
100%
|
|
0%
|
Comment obtenez-vous la
matière première
|
Chez les structures de pré collecte: 00
|
0%
|
|
100%
|
Triez-vous les déchets avant
compostage ?
|
Oui: 30
|
A la source: 30
|
100%
|
100 %
|
|
0%
|
|
0%
|
Volume moyen de déchets
organiques compostés par cycle
|
= 21m3: 18
|
60%
|
|
40,%
|
|
0%
|
Volume moyen de compost mûr obtenu par cycle
|
= 2000kg: 18
|
60%
|
|
40%
|
|
0%
|
Durée du cycle de compostage
|
= 3 mois: 30
|
100%
|
|
0%
|
|
0%
|
Quel est le devenir de votre compost ?
|
Utilisation dans le maraîchage: 15
|
50%
|
|
50%
|
Quels fertilisants utilisez-vous dans vos activités
professionnelles?
|
Fertilisants synthétiques seuls: 00
|
0%
|
|
36,67%
|
|
20%
|
|
43,33%
|
|
Source : Travaux de terrain, octobre et novembre
2009
Quarante pour cent (40 %) des personnes interviewées
sont des maraîchers, huit virgule
trente trois pour cent (8,33 %) sont
des producteurs de compost et sont constituées
exclusivement des structures de pré-collecte.
Cinquante un virgule soixante sept pour cent (51,67 %) sont des
maraîchers et producteurs de composts, ils fabriquent et utilisent le
compost pour le maraîchage. Ces derniers reconnaissent faire le
compostage à partir de matières premières
récupérées des marchés des hôtels et des
structures de pré-collecte de déchets urbains. Cent pour cent
(100 %) des fabricants de compost utilisent des matières
biodégradables pré-triées à la source. Ils
affirment tous faire le compostage aérobie en trois mois au maximum. La
quantité moyenne de déchets compostés par cycle est
inférieure ou égale à 21m3 pour soixante pour
cent (60 %) des fabricants. Cette proportion des fabricants affirme produire
par cycle de compostage une quantité moyenne de compost
inférieure ou égale à 2000 kg, cinquante pour cent (50 %)
de la population de fabricants de compost reconnaissent vendre une partie ou la
moitié du compost produit aux agriculteurs périurbains. Pour tous
les maraîchers interrogés les fertilisants synthétiques
viennent toujours en complément aux engrais organiques dans les
pratiques culturales. Trente six virgule soixante sept pour cent (36,67 %)
d'entre eux utilisent les fertilisants synthétiques avec fientes. Ils
n'ont jamais utilisé le compost et souhaitent l'essayer alors que
quarante trois virgule trente trois pour cent (43,33 %) les utilisent avec du
compost. Seulement vingt pour cent (20 %) des maraîchers utilisent
exclusivement du compost dans la production des fruits et légumes.
De ce qui précède on peut retenir que le
quartier Fidjrossè qui est l'un des quartiers
périphériques de Cotonou, a connu des avancées notoires
dans le domaine de l'assainissement du cadre de vie, mais des efforts
supplémentaires restent à faire. Contrairement aux pratiques qui
ont cours dans le passé à Cotonou où les déchets
urbains pré-collectés sont purement jetés dans les
bas-fonds, ici ils sont en partie valorisés à travers le
compostage. C'est également l'un des quartiers où l'agriculture
périurbaine se développe en s'appuyant en partie sur
l'utilisation des composts concomitamment avec celle des engrais chimiques et
des fientes de volaille.
3-1-3 Pré collecte et Tri
La pré collecte des ordures effectuée
auprès des ménages a permis de faire le tri sur un site
identifié à Fidjrossè. Ainsi le tableau ci- après
représente les résultats issus du tri des ordures
ménagères.
Tableau IV : Résultats de la
caractérisation des ordures ménagères de
Fidjrossè
Périodes
|
Quatités (kg)
|
|
Matières Fines
|
plastiques
|
Papiers, carton
|
métaux
|
Textile chiffon
|
verre
|
Chaussure s cuir
|
Os et
coquilles
|
Gravions, morceaux de briques
|
Piles
|
Total
|
1ere
semaine
|
56,2
|
36
|
9,2
|
3,8
|
1,3
|
1,1
|
1,0
|
0,7
|
0,4
|
0,3
|
0,0
|
110
|
2ème
semaine
|
68,9
|
44,2
|
10,8
|
6,6
|
2,9
|
1,5
|
1,6
|
1,1
|
1,2
|
0,0
|
0,2
|
139
|
3ème
semaine
|
60,5
|
38,7
|
10
|
4
|
0,7
|
1,2
|
1,1
|
0,9
|
0,6
|
0,2
|
0,1
|
118
|
4ème
semaine
|
76
|
49
|
13,4
|
7,1
|
3,1
|
2
|
1,6
|
1,3
|
1,1
|
0,3
|
0,1
|
155
|
total
|
261,9
|
167,9
|
43,4
|
20,5
|
8,0
|
5,8
|
5,3
|
4,1
|
3,3
|
0,7
|
0,4
|
522
|
Pourcentage (%)
|
50,19
|
32,18
|
8,31
|
4
|
1,58
|
1,11
|
1,01
|
0,79
|
0,63
|
0,13
|
0,7
|
100
|
|
Source : Travaux de terrain, janvier 2010
L'analyse des données du tableau III montrent que
50,19 % des déchets collectés et traités sont
constitués de matières biodégradables dont majoritairement
des déchets de cuisine (restes d'aliments, épluchures de fruits,
légumes, ...) et de déchets végétaux (feuilles
mortes, branchages, fleurs et débris de bois) ; 32,18 % de sable fin ;
8.31 % de matières plastiques ; 4 % de cartons et papiers ; 1,58 % de
métaux ; 1,11 % de textiles et de débris de mousse ; 1,01 % de
verres ; 0,79 % de chaussures et cuirs ; 0,63 % de coquilles, de carapaces, de
crabes et de perles ; 0,13 % de gravions et de morceaux de briques ; 0,7 % de
piles mortes.
Une prise de mesure au niveau du tas révèle que
le pourcentage d'humidité des déchets est de 75%. Cette valeur
trouvée est comparable à celle rapportée par les
études d'ADJAHOSSOU et AGUEWE en 1995 qui ont trouvé un taux
d'humidité de 75 % pour les ordures ménagères des
quartiers périphériques de Cotonou. Par contre elle est
différente aux taux d'humidité se situant entre 57,1 et 65 %
(NGNICAM et al, 1995) trouvé pour certaines villes d'Afrique
Centrale. Elle l'est également par les études de TCHAKPA (2008)
qui ont trouvé un taux d'humidité de 60 %. Il ressort de
l'étude d'ADJAHOSSOU et al, (1995) que le taux
d'humidité varie non seulement selon les saisons, mais également
selon le niveau de vie des populations collectées.
S'agissant du compostage, certains auteurs pensent qu'un fort
taux d'humidité ne favorise pas la pénétration de l'air
dans au moins 50 % de la masse du compost, et de ce fait, bloque
l'évolution de ce dernier. Ainsi l'Agence Nationale pour la
Récupération et l'Elimination des Déchets propose un taux
d'humidité compris entre 50 et 60 % au démarrage du compostage,
tandis que JEANGILLE (1995) préconise des valeurs comprises entre 50 et
75 %. Notre taux d'humidité étant compris entre ces
dernières limites.
Au total 262 kg de matières biodégradables ont
été compostées sur une aire de 100 m2.
D'après ces résultats, on peut donc retenir que
l'hypothèse selon laquelle les déchets solides ménagers de
Fidjrossè contiennent de fortes proportions de matières
organiques fermentescibles est vérifiée.
3-2 Suivi du compostage
3-2-1 Suivi de l'évolution de la température
des andains.
Figure 4 : Graphique d'évolution de la
température du compost en fonction des jours Source : TCHAKPA,
2010
Le graphique de la figure 4 ci-dessus traduit
l'évolution de la température moyenne relevée au niveau
des deux andains en fonction du temps. La température moyenne des
andains a démarré à partir de 35°C le 1er
jour et a connu une légère augmentation jusqu'au voisinage de
38°C au 2ème jour et 45° le 15ème
jour. De là elle est restée constante jusqu'au
21ème jour signalant un ralentissement voire un arrêt
du processus de dégradation de la biomasse. A cette date les andains ont
connu le premier retournement et le premier arrosage pour relancer
l'activité microbienne. Du 21ème jour au
32ème la température s'est accrue de six (07)
unités passant de 45°C à 52°C. Cette augmentation de la
température est une expression de la reprise de l'activité des
microorganismes décomposeurs. Du 32ème au
40ème jour la température est redevenue constante et
égale à 52°C signalant l'arrêt des processus
microbiologiques. A cet instant un deuxième retournement des andains est
intervenu le 40ème jour qui a fait passer la
température de 52°C à 58°C le 45ème
jour et enfin un troisième retournement qui a fait passer la
température de 58°C à 69°C au 61ème
jour. Delà elle a commencé par décroître jusqu'
à 35°C voire 25°C au 77ème jour. Les
expériences de l'Agence Nationale pour la Récupération et
l'Elimination des Déchets (France) ont conduit à des
températures comprises entre 60 et
70°C en compostant les ordures ménagères
produites en France. Il en est de même pour les expériences de
(BINTOU, 1995) qui ont conduit à des températures
élevées comprises entre 70 et73°C en compostant les
déchets et substrats végétaux disponibles en zone
sahélienne et dans la ville de N'djaména. Pour lui les
déchets riches en micro- organisme et azote favorisent bien la
fermentation. Des niveaux plus élevés de températures
permettent d'obtenir un produit plus sain. En réalité, le
dimensionnement de l'andain influe sur l'évolution des
températures. Cette évolution de la température du compost
rend compte de l'activité biologique qui a lieu en son sein. Selon
ONIFADE 2006, la température du compost commence par croître quand
l'activité microbienne est très intense et la dégradation
de la matière organique est amorcée. Cette montée de la
température au cours de l'opération de compostage est un moyen de
destruction des germes pathogènes conduisant ainsi à
l'innocuité du compost à maturité. Dès que la
quantité de matière organique finit de se décomposer,
l'activité des microorganismes cesse et la température descend
à son minimum. A ce stade le compostage prend fin, mais le compost issu
de l'opération n'est pas encore totalement mûr. Il doit être
ré-entassé et soigneusement recouvert pendant une période
d'environ deux à trois semaines pour permettre sa maturation. C'est
pendant cette phase que la minéralisation de la matière organique
s'achève et le compost peut être utilisé pour les analyses
physico-chimiques et bactériologiques, de même que pour les essais
agronomiques.
La photo suivante traduit le compost mûr ainsi
fabriqué.
3-2-2 Compost fabriqué
Photo 1 : Compost tamisé réalisé
à Fidjrossè Source : Cliché TCHAKPA, (Avril
2010)
L'analyse de la photo 1 ci-dessous réalisée
traduit le compost mûr fabriqué à Fidjrossè.
En effet des 262 kg de déchets fermentescibles on a
obtenu 172 kg de compost frais soit un rendement de 65,67 %. Rapporté
à la masse d'ordures collectées ce rendement donne 43 %. Ce taux
de transformation des ordures ménagères est non
négligeable et peut contribuer considérablement à
réduire les nuisances si la collecte et le compostage sont
régulièrement effectués. Le compost réalisé
est morphologiquement homogène avec une couleur grise sombre et illustre
les caractéristiques d'un compost mûr.
Ces résultats obtenus permettent de confirmer que
l'hypothèse selon laquelle le compostage de ces déchets solides
ménagers pourrait constituer une voie de réduction des nuisances
dans le quartier Fidjrossè est vérifiée.
3-3 Caractéristiques physico-chimiques du
compost fabriquéPour réaliser les caractéristiques
physico-chimiques du compost, un échantillon a été
prélevé
Pour des analyses physico-chimiques au laboratoire. Les
résultats de ces analyses sont consignés dans le tableau V.
Tableau V : Résultats des analyses
physico-chimiques du compost à base d'O M
PARAMETRES
|
UNITE
|
Norme
|
METHODE METSON
|
Matières sèches
|
%
|
|
58
|
Humidité
|
%
|
|
42
|
Matières minérales
|
%
|
|
88,92
|
Matières organiques
|
%
|
15 -20
|
11,08
|
Carbone organique total
|
%
|
|
6,43
|
Azote totale
|
%
|
|
0,55
|
C/N
|
-
|
10-15
|
11,69
|
Phosphore total
|
%
|
|
0,062
|
Nitrate
|
%
|
|
0,35
|
pH eau
|
-
|
|
6,72
|
pH KCl
|
-
|
|
6,11
|
Sodium
|
Bases
Echangeables
|
méq/100gMS
|
|
1,82
|
Potassium
|
|
|
8,22
|
Calcium
|
|
|
16,31
|
Magnésium
|
|
|
19,22
|
Somme Bases Echangeables
|
|
|
45,57
|
CEC (capacité d'échange
cationique)
|
|
méq/100g MS
|
|
66,33
|
>2000um (Refus)
|
Granulometrie
|
%
|
|
29,8
|
2000-200 um (Sable grossier)
|
|
|
67,1
|
200-50um (Sable fin)
|
|
|
2,94
|
50-20 um (Limon grossier)
|
|
|
0,568
|
20-2 um (Limon fin)
|
|
|
0,105
|
2-0 um (Argile)
|
|
|
0,07
|
Texture
|
|
Grossier
|
|
|
|
|
Source : Analyse au laboratoire d'Hydrogéologie
Appliquée de la FAST et au LSSEE de L'INRAB, novembre
et décembre 2010
Le compost analysé présente un taux plus ou
moins fort d'humidité, une faible acidité mais des valeurs
élevées en matières organiques. On note aussi des valeurs
élevées en bases échangeables (Ca=16,31 ; Mg=19,22 ;
K=8,22 ; Na=1,82) et en capacité d'échange cationique
L'évaluation de la qualité d'un compost est une question complexe
étant donné que les besoins particuliers des sols et des plantes
en plus de l'éventail des méthodes d'utilisation des composts
:
- La Norme Nationale du Canada concernant les amendements
organiques (1996) stipule
qu'un compost mature doit avoir un rapport C/N
inférieur ou égal à 25 "puisqu'en général,
la
décomposition d'un compost ayant un rapport C/N
inférieur ou égal à 25 dans un sol n'entraîne pas
l'immobilisation de l'azote du sol au détriment des
végétaux".
- La maturité est aussi souvent évaluée
par le rapport C/N. Il a été établi qu'un rapport C/N
voisin de 10 -15 correspond à un compost mature qui peut amender
considérablement les sols sur lesquels les plantes tirent leurs
substances nutritives (NAMKOONG et al, 1999).
En ce qui concerne le compost que nous avons produit, le
rapport C/N est de 11,69 ce qui est tout à fait acceptable. Ce qui
indique que le compost était mûr. Cette valeur est
légèrement supérieure à celle trouvée par
GNONZAN, (2003) qui est de 11,50. Pour JUSTE et POMMEL (1987), un rapport C/N
compris entre 10 et 25 est stabilisant pour les sols sur lesquels le compost
est appliqué. Mais ce rapport seul n'est pas suffisant pour estimer la
maturité d'un compost, il est nécessaire de le combiner avec
d'autres paramètres physico-chimiques.
Plusieurs auteurs dont HAMDA et INOKO (1980) citent qu'un
compost ayant une CEC égale ou supérieure à 60 méq
/ l00g MS est mature. Le compost produit dans nos essais a
excédé ce critère. La capacité d'échange
cationique est la capacité d'une matière organique de capter
réversiblement les cations. L'humus a une forte CEC et fixe les ions
minéraux nutritifs tels que les cations K+ et Ca2+
et les phosphates de manière à les rendre disponibles aux plantes
pour leur croissances et leur développement (MUSTIN, 1987). La CEC est
un indice général de la maturité d'un compost et sa valeur
a tendance à augmenter graduellement lors du compostage puis à
plafonner.
Le pH est aussi un indicateur de maturité du compost.
En effet, les composts matures ont un pH compris entre 7 et 9 (AVNIMELECH
et al, 1996). Les pH mesurés variant de 6,11 à 6,72 sont
un peu faibles et seraient dû aux sols acides de la ville de Cotonou
où l'expérimentation a été
réalisée.
Les particules dont la taille est inférieure à
2 mm constituent la proportion la plus importante quelque soit le traitement.
Le compost présente une structure dont les particules sont plus petites
et assez homogènes, et la texture se rapproche de celle d'un sol. Ce
résultat est en accord avec ceux obtenus par plusieurs auteurs dont
SOUDI (2001) et CHARNAY (2005).
Le fort taux d'éléments fins du compost
pourrait s'expliquer par le processus de décomposition /
dégradation au cours du compostage et les teneurs élevées
en éléments fins des déchets. Les fortes proportions des
éléments fins témoignent d'une bonne qualité des
composts bien que les refus avoisinent les 29,8 %.
Ces résultats permettent de dire qu'à dose
acceptable, le compost étudié pourrait être valorisé
en agriculture.
3-4 Importance de la valorisation pour une gestion
durable et efficace des déchets solides urbains
Selon plusieurs auteurs, la valorisation des déchets
solides urbains revêt une grande importance pour une gestion efficace et
durable. Pour VERNIER (2001), cette importance se note essentiellement à
deux niveaux :
-du point de vue économique, il note en premier lieu
une économie financière dans la mesure où la valorisation
permet de donner de la valeur financière à un matériau
usagé. En second lieu, la valorisation permet également une
économie de matière première (le bois pour le papier) ou
une économie d'énergie (recyclage du verre ou de l'aluminium)
-du point de vue traitement global des déchets on peut
espérer une amélioration qualitative du traitement (en
séparant le verre, on évitera de le retrouver inerte dans le
refus d'incinération ou de compostage) ou simplement quantitative (en
recyclant tout ce qui est possible, on allège la quantité de
déchets à traiter par des procédés plus
coûteux).
Dans un pays comme la Suisse qui dispose d'un système
de gestion des déchets urbains les plus performants au monde, un accent
particulier est mis sur la valorisation des déchets. Une étude de
l'Office Fédérale de l'Environnement, des Forêts et du
Paysage (OFEFP) en Suisse révèle que 48 % des déchets
urbains sont recyclés. Selon cette même étude avec 7,2
millions d'habitants, la Suisse et la principauté de Lichtenstein
produisent 4,99 millions de tonnes de déchets urbains par an. Les 48 %
de ces déchets représentant 2,41 millions de tonnes sont
récyclés grâce à une collecte sélective
efficace des différentes composantes valorisables. Ainsi, la
filière de recyclage s'est imposée en Suisse comme un moyen de
plus en plus efficace de traitement des déchets urbains diminuant de
façon considérable la part des déchets urbains
incinérés ou enfouis.
En France également la valorisation des déchets
occupe une place prépondérante. Selon VERNIER, en 2007, en France
71 % de verre est récupéré pour le réemploi et le
recyclage ; 54 % des emballages en papier carton est
récupéré et valorisé ; 15 % des textiles pour la
réutilisation et le recyclage ; 19 % des bouteilles plastiques est
récupéré pour la réutilisation ou le recyclage ;
100 % des emballages métalliques en acier, et 27 % des emballages
métalliques en aluminium sont également
récupérés et recyclés. Pour récupérer
ces déchets dans des conditions requises pour la valorisation, la
quasi-totalité de la population française est aujourd'hui
desservie par une collecte sélective contre seulement 20 % en 1997.
Il est à noter cependant que si dans les pays comme la
France et la Suisse, le niveau organisationnel et technologique a permis
d'atteindre un taux de collecte sélective et de valorisation
élevé, il n'en est pas de même dans les pays en
développement comme le Bénin.
3-4-1 Importance du compostage dans l'aménagement
du territoire
A l'heure actuelle où il est de plus en plus questions
de la valorisation des ordures ménagères dans la double
perspective d'optimiser la gestion des ordures afin de protéger
l'environnement, il paraît important de montrer amplement le rôle
du compostage dans l'aménagement du territoire afin d'amener les acteurs
à s'intéresser au mieux ce secteur.
3-4-1-1 Utilité de la collecte dans la gestion
des déchets
La collecte des ordures ménagères est un type
d'aménagement pour une localité. En effet la collecte où
la pré-collecte est effectuée par les charretiers qui passent
dans les ménages abonnés pour collecter les ordures et les
déposer au poste de transfert où elles sont
évacuées par un camion vers la décharge finale. Ce mode de
gestion contribue à la réduction d'immenses tas d'immondices qui
jonchent les parcelles vides et les rues secondaires. Actuellement pour
réussir à l'assainissement de la ville de Cotonou, le service de
la pré collecte et de la collecte est assuré par 52 ONG et 6
entreprises régulièrement autorisées par la mairie et qui
sont réparties sur 95 secteurs d'intervention sur tout le territoire de
la ville de Cotonou (DST / Mairie de Cotonou, 2007). Au quartier
Fidjrossè, la pré-collecte des déchets est assurée
par 5 structures qui assurent le service dans 5554 ménages
abonnés sur 7731. Le taux de couverture et de pré-collecte est
estimé à 68 %.Par ailleurs, il ressort de cette étude que
96,67% des ménages enquêtés possèdent de poubelles
et 75 % sont abonnés à une structure de pré-collecte. La
production d'ordures par ménage varie entre 0 et 2 kg/j.
Tous ces indicateurs témoignent de la non
réticence des habitants face aux modalités de prestation de
service qu'exige le contrat d'abonnement afin d'avoir un environnement social
assaini pour le bien être de la population. Ainsi la prolifération
des intervenants dans les services urbains de proximité amène
ceux-ci à être plus imaginatifs dans la proposition des
prestations aux habitants.
L'assainissement du quartier qui est du domaine de la
municipalité relève de la responsabilité collective des
habitants, ou chacun est appelé à apporter sa contribution et
à avoir des comportements écologiquement moderne visant à
lui conférer un aspect de ville propre qui attire davantage et mieux les
investisseurs.
3-4-1-2 Utilité du compostage dans la gestion
des déchets
Au regard du rôle important que joue la matière
organique qui constitue la fraction fermentescible des ordures, la gestion
d'une grande quantité de déchets ne doit plus être
problématique. En effet, 100 % des producteurs de compost de PGDSM
utilisent des matières biodégradables pré triées
à la source provenant des ordures urbaines collectées dans
certains quartiers de Cotonou. Le volume de déchets compostés par
cycle est inférieur ou égal à
21m3.la quantité moyenne de compost
produit par cycle est inférieure où égale à 2000
kg. Le compost produit contribue à l'amélioration de
l'environnement en ce sens la matière organique favorisant le
développement des vecteurs est stabilisé durant le compostage.
Cette opération qui consiste à composter les ordures
ménagères pourra résoudre la question d'infiltration des
substances toxiques des ordures en milieu urbain ou péri urbain. Il
convient de rappeler que les substances toxiques affectent les nappes
phréatiques, les eaux de surface ou de souterraine. Ces eaux qui sont
utilisées dans l'agriculture péri urbaine ont des effets nocifs
sur les cultures consommables par la population. Ce mode de gestion des
déchets relatif au compostage permet bien évidemment de
sauvegarder ces ressources naturelles et contribue à la bonne
santé de l'environnement. Par ailleurs, l'analyse de ce travail montre
que la production d'ordures ménagères paraît inutile pour
la population. Or la transformation de ces ordures en compost pourrait amender
les sols siliceux acides rencontrés à Cotonou en
général et plus particulièrement à
Fidjrossè. Dans ce quartier, 50,19 % des déchets collectés
sont constitués de matières fermentescibles. Le compostage de ces
déchets a donné un rendement en compost de 65,67 %. Ce qui
favorise la réduction de la dégradation des conditions
d'hygiène et de salubrité et constitue une réelle
activité génératrice de revenus importants pour les
organismes intervenants dans ce mode de gestion des ordures.
Ainsi donc comprise, la valorisation des
ordures ménagères a pour fin à la fois de promouvoir la
sauvegarde de `environnement, d'améliorer les cadres de vie et des
conditions d'hygiène des habitants en atténuant les risques
environnementaux par une organisation prospective de l'espace, reposant sur une
orientation concertée des activités et des équipements
afin d'avoir un développement durable, équilibré et
soutenu, seuls gages de succès
De ces valeurs agronomiques du compost et de son importance
dans l'aménagement on peut donc retenir que l'hypothèse selon
laquelle le compost obtenu serait un fertilisant efficace pour les sols de
culture périurbaine de Cotonou et constituerait un atout important dans
la gestion durable et efficace des ordures ménagères est
vérifiée.
3-5 Perspectives pour la thèse
3-5-1 Importance du problème
La situation actuelle des villes africaines par rapport aux
ordures ménagères est inconciliable avec l'amélioration de
l'état de santé des populations de l'hygiène du milieu et
de la protection de l'environnement.
Ces villes et surtout la capitale économique, Cotonou
montre des réalités insupportables : développement urbain
tentaculaire, quartiers entiers exclus des services urbains, équipes
municipales débordés et inefficaces paysages urbains
marqués par des amoncellements de détritus et un cadre de vie
particulièrement insalubre.
Malgré la création d'un cadre institutionnel et
règlementaire les discours et les prises de positions pour la
salubrité, l'environnement ou la santé pour tous, le
problème des déchets semble empirer de jour en jour. Par
ailleurs, la mobilisation des jeunes, des communautés, des secteurs
privés, aux côtés des services municipaux et de
l'état n'ont pas débouché sur la maitrise de la gestion
des déchets. Or la place des déchets dans les villes est
révélatrice du niveau de maitrise du développement urbain
par ses responsables et ses habitants. C'est dire qu'il y
nécessité de s'engager dans la recherche de solutions
nouvelles.
Par ailleurs les études réalisées par
TONON, 1987 portant sur « la contribution à la connaissance de
l'espace urbain et la recherche de solutions aux problèmes de gestion de
déchets solides dans la ville de Cotonou » ont
préconisé la mise en décharge contrôlée, le
compostage le recyclage et l'incinération comme méthode de
traitement possible des déchets. Mais l'une des méthodes la plus
appropriée adaptée à la condition de vie et au climat
tropicale est le compostage. Ainsi, il s'est avéré possible
d'accroître la potentialité agricole en assainissant autrement dit
produire du compost pour enrichir les sols à partir de la
décomposition des ordures ménagères. C'est de ces
considérations que découle le choix de notre thème
intitulé « caractérisation et valorisation par compostage
aérobie des déchets solides ménagers à Cotonou
» trouve sa justification.
Dans ce cadre l'étude aura pour objectif de Valoriser
les ordures ménagères biodégradables par compostage
aérobie en vue de leur utilisation en agriculture périurbaine
comme produit de substitution des engrais chimiques de synthèse. De
façon spécifique il s'agira de :
· Caractériser les ordures ménagères
du quartier Fidjrossè ;
· Composter la fraction organique biodégradable des
ordures ménagères pré collectées ;
· Evaluer les propriétés physico-chimiques et
la qualité agronomique du compost à base d'ordures
ménagères.
· Montrer l'importance du compostage dans la gestion
durable et efficace des ordures
3-5-2 Méthodologie
La démarche méthodologique qui sera utilisée
pour la conduite des cette étude, s'articulera autour de trois points
principaux :
La documentation, les travaux de terrain, l'analyse et
l'interprétation des résultats. 3-5-2-1
Documentation
Cette phase consistera à parcourir un certain nombre de
centre de documentation pour compléter la bibliographie établie
lors de la rédaction du mémoire de DEA. Une étude du
différent document sélectionné nous permettra de faire le
point sur les travaux déjà réalisés sur le sujet et
d'approfondir nos réflexions en la matière.
3-5-2-2 Travaux de terrain
- Les enquête de terrain : un
échantillonnage sera réalisé parmi les principaux groupes
cibles dont les ménages, les marchés, les structures de
valorisation, les autorités locales. Les enquêtes seront faites
à travers des interviews complétées au besoin par des
questionnaires qui seront élaborés à cet effet.
- Les observations directes et indirectes se
feront sur le terrain à l'aide de grille élaborées pour
apprécier l'état d'assainissement des zones cibles, les
conditions d'exercices des pratiques de valorisation et les impacts des rebus
l'environnement.
- La collecte des déchets se fera par
le procédé de porte à porte à l'aide des
démis-fûts initialement remis aux ménages. Les
déchets obtenus seront caractérisés et mis en compostage.
Un échantillon du compost fabriqué sera prélevé
pour des analyses physicochimiques de même que pour les essais
agronomiques.
Ces différentes phases permettront d'obtenir des
données et des informations qui seront ensuite analysées et
interprétées.
3-5-2-3 Analyse et interprétation des
données
Les données et informations collectées à
travers les ouvrages et sur le terrain seront classées par acteurs et
par domaine. Leur mise en corrélation ainsi que leur
interprétation conduiront à la rédaction de la
thèse.
CONCLUSION
La présente étude nous a permis d'obtenir des
informations sur le mode de gestion des ordures ménagères
à Fidjrossè, de les caractériser, de composter la fraction
fermentescible de ces déchets et d'évaluer les
caractéristiques physico-chimiques et agronomiques du compost obtenu.
Pour y parvenir des enquêtes exhaustives ont été
menées auprès des ménages, des structures de
pré-collecte et des maraîchers. De ces travaux il ressort que
96,67% des ménages enquêtés possèdent de poubelles
et 61,67 % sont abonnés à une structure de précollecte ;
25 % des ménages continuent de jeter leurs ordures sur des
dépotoirs sauvages tandis que 13,33 % continus de faire
l'incinération. En effet l'enfouissement nocturne ne se fait plus. La
quasi totalité des personnes interrogées savent désormais
le devenir de leur déchet après s'en être
débarrassées 81,67 % des ménages enquêtés ont
une production journalière inférieure à 1kg de
déchets ménagers alors que 15 % produisent une quantité de
déchets comprise entre 1kg et 2 kg. Ces ménages sont
généralement d'un niveau de vie élevé. Le reste des
personnes interrogées génèrent une quantité de
déchets supérieure à 2 kg/j. Elles représentent
3,33 % de la population enquêtée. Cette frange de notre
échantillon est constituée dans sa grande majorité de
vendeuses de denrées périssables (fruits et légumes). 100
% des fabricants de compost utilisent des matières biodégradables
pré-triées à la source provenant des ordures
pré-collectées. Le volume de déchets compostés par
cycle est inférieur ou égal à 21m3 pour 60 %
des fabricants. Cette proportion des fabricants affirme produire par cycle de
compostage une quantité moyenne de compost inférieure ou
égale à 2000 kg 50 % de la population des fabricants de compost
reconnaissent vendre la moitié du compost produit aux agriculteurs
périurbains. Pour tous les maraîchers interrogés les
fertilisants synthétiques viennent toujours en complément aux
engrais organiques dans les pratiques culturales. 36,67 % d'entre eux utilisent
les fertilisants synthétiques avec fientes, ils n'ont jamais
utilisé le compost et souhaitent l'essayer alors que 43,33 % les
utilisent avec du compost. Seulement 20 % des maraîchers utilisent
exclusivement du compost dans la production des fruits et légumes. 50,19
% des déchets collectés et traités sont constitués
de matières biodégradables dont majoritairement des
déchets de cuisine (restes d'aliments, épluchures de fruits,
légumes) et de déchets végétaux (feuilles mortes,
branchages, fleurs et débris de bois) ; 32,18 % de sable fin ; 8.31 % de
matières plastiques ; 4 % de Cartons et papiers ; 1,58 % de
métaux ; 1,11 % de textiles et de débris de mousse ; 1,01 % de
verres ; 0,79 % de chaussures et cuirs ; 0,63 % de coquilles, de
carapaces, de crabes et de perles ; 0,13 % de gravions et de morceaux de
briques ; 0,7 % de piles mortes.
Le volume total de déchets pré-collectés
est d'environ 1,6 m3. Le pourcentage d'humidité des
déchets est de 75 %. Un rendement de 65,67% a été obtenu
lors du compostage des déchets. Au vu des valeurs de pH le compost est
basique et peut facilement équilibrer des sols siliceux acides comme
ceux rencontrés à Cotonou et ses banlieues surtout que sa
capacité de rétention en eau est plus ou moins forte 43 %. Un
rapport C/N de 11,69 obtenu est stabilisant pour les sols sur lesquels le
compost sera appliqué. L'humus de notre compost a une forte CEC et fixe
les ions minéraux nutritifs tels que les cations K+ et
Ca2+ et les phosphates de manière à les rendre
disponibles aux plantes pour leur croissances et leur développement.
Signalons que la durée de notre étude n'a pas permis d'analyser
les coûts de production et les difficultés d'avoir des sites de
tri à Cotonou.
De ce qui précède on peut retenir que le
quartier Fidjrossè qui est l'un des quartiers
périphériques de Cotonou, a connu des avancées notoires
dans le domaine de l'assainissement du cadre de vie, mais des efforts
supplémentaires restent à faire. Contrairement aux pratiques qui
ont cours dans le passé à Cotonou où les déchets
urbains pré-collectés sont purement jetés dans les
bas-fonds, ici ils sont en partie valorisés à travers le
compostage. C'est également l'un des quartiers où l'agriculture
périurbaine se développe en s'appuyant en partie sur
l'utilisation des composts concomitamment avec celle des engrais chimiques et
des fientes de volaille.
Il s'en suit que le traitement des déchets par compostage
est le meilleur système de gestion qu'il faut encourager et financer.
SUGGESTIONS
Au vu des résultats obtenus à l'issue de nos
travaux il est recommandé :
- un soutien plus accru aux structures de pré collecte
;
- de créer des sites de transferts (entreposage
temporaire) et de décharge pour le traitement des déchets et
multiplier les entreprises de collecte ;
- de revoir à la baisse le coût d'abonnement aux ONG
de pré collecte afin d'amener toute la population à
adhérer à leur programme ;
- d'encourager et de financer la valorisation des ordures
ménagères par compostage ; - de favoriser le suivi des
maraîchers dans l'utilisation des composts.
.
BIBLIOGRAPHIE
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ANNEXES
ANNEXE 1 : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES DIFFERENTES
PERSONNES (MENAGES ET ASSOCIATIONS DU QUARTIER)
Date de l'enquête :
Nom et prénom de l'enquêté :
Niveau d'instruction :
Résidence :
Séjour :
Age
:
Sexe : M F Quartier : Chef du ménage
Nombre de ménage personnes à charges vivant dans
les chambres de l'enquêté
1 - Avez-vous une poubelle pour vos ordures ? Oui Non
Si oui
en quelle matière ?
En plastique en métal en carton en panier autre
2 - Quel est le volume de la poubelle ?
3 - Quelle quantité de déchets ménagers
produisez-vous par semaine ? Si non, comment procédez-vous ?
- simple ramassage et dépôt sur un tas d'ordures
- balayage jusqu'à un tas d'ordures situé dans la
parcelle
4 - chaque ménage dans la parcelle dispos-t-il de sa
propre poubelle oui Non
5 - Vos ordures sont -elles enlevés par la voisine ? Oui
non
6 - Si oui quelle en est la fréquence ?
Si non, êtes-vous abonnés à une ONG
chargée du ramassage des ordures ? Oui Non
Si non, pourquoi ?
Où déposez-vous vos ordures ?
Si oui donnez le Nom de l'ONG.
Quelle en est la fréquence ?
7- Combien payez-vous par mois la collecte des ordures,
8 Payez-vous régulièrement les frais d'abonnement
?
9 - comment payez-vous les frais d'abonnement ? - par
cotisation
Par le chef du ménage
10 - Existe-il des sites de transfert dans le quartier ?
11 - Votre niveau de vie permet-il de générer des
ordures riches en matière organique ?
12 - Connaissez-vous des sites de valorisation des déchets
en compostage ? si oui décriveznous le procédé et
donnez-nous vos connaissances ?
ANNEXE 2 : Questionnaire d'enquête
Ici il s'agit de sillonner le quartier pour faire des constats
visuels appuyés par l'éclaircissement avec les habitants.
*Questionnaire aux producteurs, aux maraîchers
ou institutions
Date de l'enquête :
Nom et prénom de l'enquêté :
Age :
Sexe : M F
Commune : Arrondissement :
Village ou quartier de ville :
Date de création :
Séjour/durée :
1- Quelle mode adoptez-vous dans le cadre d'évacuation
des ordures ménagères ? dans des bacs directement dans des sites
de transfert dans des dépôts sauvages
incinération enfouissement autres
2- Quelles sont les structures chargées d'évacuer
les déchets dans le quartier ? Structures privées structures
publiques association
- donnez les noms des structures ou associations que vous
connaissez
3- quels moyens utilisez-vous pour pré-collecter les
ordures ?
demi-fûts poussse charrettes à ttin animale
4- Selon vous quelle est la fréquence de la
pré-collecte ?
5- Quels sont les coûts de la pré-collecte ?
6-
Quelles sont les sources de la matière organique ? Ordures
ménagères déjection animale déchets
agricoles
autres
7- où faites-vous le tri et le pesage ?
A la source au site de transfert décharge sauvage
autres
8- quels sont les matériels utilisez-vous pour faire le
tri ?
9- Citez les fractions organiques que vous obtenez après
le triage des ordures papier et carton tesson de bouteille déjection
animale cendre
- donner la quantité de chaque constituant ou fraction
organique 10 quel est le but du tri ?
Alimentation du bétail compostage autres
11- par rapport au compostage, quelle est la quantité de
matière organique brute utilisée ? - Selon vous est-il
nécessaire de faire le broyage ?
Oui Non
- Si oui par quel moyen
12 - Donnez les dimensions de type de compostière suivant
:
Types de compostière et dimensions
Tas
Andain
Silos
Fosses
Enclos
Autres
13 - Quels sont les moyens d'arrosage que vous utilisez ?
Arrosoir tuyau sous pression autres
14 - quelle est la quantité d'eau que vous utilisez par
jour ?
15 - Quelles est la source d'eau que vous utilisez ?
Ponts barrage eau de réseau eau d'égout
eaux usées
ménagères
16 - Comment faites-vous l'aération ? Statique
retournement
- S'il s'agirait du retournement, pour combien de fois faites-le
vous ?
une fois par semaine Deux fois par mois trois fois par mois
une fois par trimestre aucune fois par trimestre aucune fois
17- Quelle
est la durée d'un cycle de compostage ?
Un mois deux mois trois mois plus
18- la quantité du compost produite permet-elle
d'évaluer le rendement ?
Oui non
- si oui donnez-nous le rendement agronomique du compost
19- Le compost produit est-il testé avec les plantes ?
Oui Non
-Si oui donnez-nous le rendement agronomique du compost
20- Comment réalisez-vous le conditionnement du compost
produit
En sac brouette charrette autres
21- Selon vous qui sont les utilisateurs ou preneurs ?
Maraîchers horticulteurs agriculteurs urbains
privés autres
22 - Quel est le prix de vente du compost ? Le sac de ( )
à .
Charrette de ( m3) à .
Brouette de ( m3) à .
Autres ( m3) à
23-Quels fertilisants utilisez-vous dans vos activités
professionnelles ?
-Fertilisants synthétiques seuls fertilisants
synthétiques+fientes
-compost seul Fertilisants synthétiques+compost
non
24-la rentabilité des plantes produites avec le compost
est-elle meilleure ? oui.....non.... Oui
25-Quelle comparaison faites-vous entre l'utilisation agronomique
du compost par rapport à celle de l'engrais chimique ?
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
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2
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REMMERCIEMENTS
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3
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SIGLES ET ACRONYMES
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4
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SOMMAIRE
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5
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LISTE DES FIGURES, DES TABLEAUX ET DES PHOTOS
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6
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RESUME/ABSTRACT
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7
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INTRODUCTION
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8
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Chapitre I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
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9
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1- cadre théorique de l'étude
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10
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1-1 Problématique
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10
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1-2 Hypothèses et Objectifs de la recherche
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11
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1-2-1 Hypothèses
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11
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1-2-2 Objectifs
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11
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1-3 Cadre conceptuel et Clarification des concepts
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12
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1-3-1 Cadre conceptuel
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12
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1-3-2 Clarification de concepts
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13
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1-4 Cadre géographique de l'étude
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16
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1-4-1 Données physiques de la ville de Cotonou
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16
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1-4-2 présentation description et caractéristique
du quartier Fidjrossè
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19
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Chapitre II : METHODOLOGIE
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22
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2- Méthodologie
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23
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2-1 La revue de littérature
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23
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2-2 Travaux de terrain
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28
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2-2-1 Enquête de terrain
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28
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2-2-2 Technique de pré-collecte
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29
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2-2-3 Tri/Caractérisation
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29
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2-2-4 Compostage
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29
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2-2-5 Analyses physico-chimiques au laboratoire
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30
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Chapitre III : RESULTATS ET DISCUSSIONS
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32
|
3-Résultats et discussions
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33
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3-1 Résultats des travaux de terrain
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33
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3-1-1 Résultats d'enquête auprès des
ménages
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33
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3-1-2 Résultats d'enquête auprès des
maraichers et producteurs de compost
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36
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3-1-3 Résultats de pré collecte et tri /
Caractérisation
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39
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3-2 Suivi du compostage
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40
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3-2-1 Suivi de l'évolution de la température des
andains
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40
|
3-2-2 compost fabriqué
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41
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3-3 Caractéristiques physico-chimiques du compost
fabriqué
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42
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3-4 Importance de la valorisation pour une gestion durable et
efficace des déchets
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45
|
3-5 Perspectives pour la thèse
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48
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CONCLUSION
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50
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SUGGESTIONS
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51
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BIBLIOGRAPHIE
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52
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ANNEXES
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57
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