I.4.Objectif
Cette étude a pour objectif de caractériser les
phénophases de Millettia laurentii au cours d'une année
et les variations de la fructification en fonction du diamètre afin de
fournir aux gestionnaires forestiers des recommandations sur les mesures de
gestion de l'espèce.
I.5. Généralités sur la
phénologie
I.5.1. Brève historique
Les hommes s'intéressent aux rythmes saisonniers des
événements naturels depuis bien longtemps. Les plus vieux
enregistrements phénologiques connus dans le monde remontent à
l'an 812 ! Il s'agit de la date de la floraison des cerisiers de Kyoto (Japon).
Les Chinois et les Romains faisaient déjà, sans le savoir, de la
phénologie en agriculture il y a plusieurs milliers d'années, par
l'utilisation de calendriers phénologiques. On y trouve la description
de phénomènes naturels, mais on peut aussi en tirer des
règles pour le futur basées sur les expériences du
passé, celles-ci sont utiles pour prévoir le temps ou pour
estimer les récoltes. La phénologie est devenue une science
lorsqu'on a commencé à relever les dates auxquelles certains
phénomènes naturels se reproduisent chaque année (Mathieu,
2005).
La phénologie est un mot du langage scientifique,
d'origine récente, né à la fin du 19ème
siècle. Le terme a été proposé par le botaniste
belge Charles Morren en 1853. C'est à Karl Von Linné, qui fonda
en 1750 un réseau d'observations phénologiques en Suède,
que l'on doit le départ d'une véritable science de la
phénologie destinée à étudier les modifications
périodiques subies par les organismes vivants au cours des saisons
(Differt, 2001). Ce terme fut réutilisé dans les années
1950 par l'allemand Fritz Schnelle, le fondateur du grand réseau
d'observations phénologiques du service météorologique
allemand. Beaucoup de naturalistes ont prité attention à ce qui
se passait autour d'eux et enregistré des événements
phénologiques, comme la famille Marsham, une grande famille anglaise,
qui a noté quotidiennement des données phénologiques sur
des oiseaux et sur les plantes, entre 1736 et 1925 (soit 189 ans des
données !). Ces enregistrements sur un même lieu et sur une longue
période constituent des « séries
phénologique » (Mathieu, 2005). De nombreuses
séries de ce type ont existé dans la première
moitié du 20ème siècle dans la zone
tempéré de l'hémisphère Nord. Mais les observations
n'ont pas perdurées longtemps, elles avaient pour but d'utiliser la
phénologie comme marqueur des conditions météorologiques
en vue d'application pour la recherche météorologique (Fritz
Schnelle, 1955).
Malgré cet important héritage historique,
l'observation et la compréhension des phénomènes
phénologiques sont peu à peu tombés en
désuétude. Ce n'est que depuis récemment que l'on reparle
de la phénologie, dans le contexte de changement climatique.
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