0. Introduction
Le problème politique est les plus important de ceux
qui se posent aux sociétés humaines. Ce problème est
devenu très grave depuis l'apparition des sociétés
modernes. Actuellement, les peuples affrontent ce problème persistant,
et les sociétés supportent nombre de risques et de
conséquences extrêmes qui en résultent.
Le continent africain est désormais presque
entièrement libéré du joug colonial ; il lui reste
cependant à conquérir la liberté pour les peuples qui
souffrent. L'Afrique a connu la libération sans avoir la liberté,
et la souveraineté sans que les peuples soient souverains.
0.1. Présentation du sujet
La situation économique, politique, sécuritaire,
technologique et sociale de l'Afrique demeure très préoccupante
actuellement et contraint la communauté internationale à
poursuivre la recherche de voies et moyens pouvant mettre un terme à
l'aggravation constatée des problèmes de notre continent et faire
démarrer son développement. C'est cette situation qui a
été à la base en juin 1986 d'une session spéciale
des Nations Unies consacrée aux problèmes économiques de
l'Afrique.
Pour sortir l'Afrique de ces situations, nous soulignons
particulièrement l'impérieuse nécessité d'une
solidarité et d'une coopération interafricaine étant
donné que l'amélioration du sort de l'Afrique résultera
avant tout des efforts des africains eux - mêmes.
De son côté, l'Union Africaine n'a cessé
de lancer en ce sens l'appel à ses membres pour qu'ils mènent des
actions collectives en vue du développement. Il existe en effet, de
nombreux obstacles au développement que des pays africains ne pourraient
surmonter individuellement et contre lesquels il faut donc lutter en mettant en
commun les potentialités disponibles.
A cet égard, l'abandon de la souveraineté au
profit des groupes régionaux renforcerait la
complémentarité qui est une voie obligée vers des
entités économiques africaines solides et plus larges, qui
prendraient en compte, de manière collective, le destin des peuples
d'Afrique. C'est cet élan que nous allons tenter de promouvoir à
travers ce modeste travail, pour expliquer quels sont les
bénéfices que toute l'Afrique peut tirer de la solidarité
régionale.
Après avoir fourni beaucoup d'efforts pour faire vivre
l'OUA puis l'U.A, les africains ont du mal à céder une partie de
leur souveraineté au profit de l'unité africaine solide,
où tous les peuples d'Afrique pourront lier leur destin dans un
continent libre et prospère.
0.2. Problématique
J. Salmon définit la problématique comme l'art,
la science de poser les problèmes. C'est un questionnement, un ensemble
de questions posées dans un domaine de la recherche, un ensemble de
problèmes concernant un sujet.((*)1)
En d'autres termes, c'est un ensemble de problèmes qui
préoccupent le chercheur autour de son sujet de recherche.
Depuis l'effondrement du bloc soviétique, la
scène internationale est de plus en plus caractérisée par
la multipolarité de zones économiques, politiques dans un
processus qui tend à l'élimination de toutes les barrières
dynamiques liées comme sous le nom de la mondialisation. Vue par
beaucoup comme l'oeuvre des puissants pour affirmer leurs
hégémonies et qui permet aussi aux faibles de devenir encore plus
faibles sur la scène internationale, l'un des moyens pour lutter contre
les effets pervers de cette globalisation des marchés, c'est la
création des ensembles régionaux.
Ainsi, par rapport à cet impératif, la Charte
des Nations Unies encourage la création des Organisations
Internationales Régionales et Sous Régionales afin que chaque
communauté faible ou puissante s'assume autour d'un destin collectif
où chaque Etat membre trouve la les moyens de son
épanouissement.
Dans cet ordre d'idées que nous projettons notre
travail par les questions d'orientation ci - après :
o Quelles sont les chances de réussite de
l'intégration africaine ?
o Quels sont les défis auxquels l'Afrique doit faire
face pour réaliser une intégration réussie ?
o Quelles sont les perspectives de l'Afrique à l'heure
de la mondialisation ?
Telles sont les questions que nous nous posons au moment de
commencer la rédaction de notre travail et qui constituent notre
problématique.
0.3. Hypothèse de l'étude
Dans le langage courant, le terme hypothèse
évoque la présomption que l'on peut construire autour d'un
problème donné. Mais scientifiquement, il est une réponse
anticipative ayant pour but d'orienter la suite de la recherche.
Les hypothèses sont des séries de
réponses qui permettent de prédire la vérité
scientifique. Rezsohazy. R., indique que « L'hypothèse cherche
à établir une vision provisoire du problème soulevé
en évoquant la relation supposée entre les faits sociaux dont le
rapport constitue le problème et en indiquant la nature de ce
rapport »((*)1).
L'absence d'une volonté politique de la part des chefs
d'Etats constitue le plus grand frein à l'intégration du
continent. Les Etats africains sont si attachés aux
éléments qui les caractérisent et les distinguent des
autres. Plusieurs fois, dans le passé, les sommets de l'Organisation de
l'Unité Africaine ont accouché de très bonnes intentions
qui malheureusement n'ont eu aucun début d'exécution.
Voilà un exemple d'une absence réelle de volonté
politique.
Le continent africain, dans sa configuration actuelle
présente des faiblesses certaines. Son état de morcellement,
fruit de sa balkanisation par les puissances coloniales, constitue un
véritable frein à son rayonnement au plan international. C'est
pour cela, nous pensons que les Etats-Unis d'Afrique constitue une
réponse à mettre en oeuvre si on veut que l'Afrique
présente une force aux autres blocs mondiaux.
Il est approuvé noir sur blanc que l'union fait la
force, l'initiative de l'union des Etats africains, se présente en effet
comme une alternative qui permettra au continent de tenir face aux défis
de la mondialisation et de la globalisation des échanges. En fait, les
cinquante trois Etats de l'Afrique, pris individuellement, ne
représentent presque rien dans les relations internationales où
la tendance est plutôt à la reconstitution de vastes ensembles
économiques et politiques.
L'initiative des Etats-Unis d'Afrique, via l'Union Africaine,
est donc heureuse et salutaire. Elle doit permettre de le rompre avec
hésitation et engagement l'ensemble des Etats à marcher vers la
construction d'une Afrique unie et solidaire, qui n'à d'autres
frontières que les limites du continent.
0.4. Choix et Intérêt du sujet
Le choix de ce sujet se justifie par le fait en tant
qu'africain, nous sommes préoccupé par le devenir de notre
continent qui doit avancer vers le progrès et le développement.
En tant que chercheur en Relations Internationales, nous avons l'espoir de
contribuer à travers cette analyse, à éclairer la lanterne
des dirigeants africains pour qu'ils investissent dans la recherche des
complémentarités au lien de s'arc bouter sur des
souverainetés qui sont, sommes toutes relatives.
Par ailleurs, l'intérêt que nous avons pour cette
étude part d'un constat, la connaissance scientifique étant
fondée sur des connaissances antérieures, les données
recueillies dans le présent mémoire permettra aux futurs
chercheurs en Relations Internationales et dans d'autres disciplines de faire
des analyses sur la souveraineté des Etats en matière
d'intégration.
En sommes, nous cherchons à travers cette étude
à tenter une compréhension rationnelle en nous insérant
dans la controverse qui se développe à ce sujet. C'est donc,
pour tout dire, une contribution modeste, certes, mais d'importance majeure
pour notre continent.
0.5. Méthode et technique
Pour mener au mieux notre recherche, nous avons recouru
à une méthodologie qui nous a conduit à l'utilisation de
quelques méthodes et techniques, parmi lesquelles nous pouvons
mentionner celles qui suivent.
0.5.1. Méthode utilisée
La méthode est définie comme étant une
démarche ordonnée, raisonnée ; technique
employée pour obtenir un résultat. Selon Pinto. R et Grawitz. M,
la méthode est l'ensemble des opérations intellectuelles par
lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités
qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie((*)1).
Ainsi, pour mieux disposer avec logique nos idées afin
de permettre au lecteur de les saisir et les comprendre, nous avons
utilisé la Méthode dialectique qui a consisté à
l'explication causale des faits en liaison avec des situations
concrètes, tenant compte de l'aspect important des contradictions qui se
manifestent au fur et à mesure de l'évolution de l'histoire.
Dans le cadre de ce travail, cette démarche
intellectuelle nous a aidé à construire une connaissance vraie et
de présenter une étude fiable et non partisane,
éloignée des opinions tranchées ou des prises de positions
radicales, grâce à sa manière d'envisager toujours la chose
et son contraire, avant d'en déduire une synthèse.
De cette confrontation des points de vue proches ou
contradictoires, nous sommes parvenus à tirer des conclusions
susceptibles de donner un aperçu général et complet de
notre sujet, autrement dit : une « synthèse »
claire et objective impliquant une étude argumentée.
0.5.2. Technique utilisée
Les techniques sont des outils utilisés dans la
collecte des informations chiffrées ou non qui devant plus tard
être soumises à l'interprétation et à l'explication
grâce aux méthodes.
Nous considérons les techniques comme étant
l'ensemble de procédés exploités par un chercheur dans la
phase de la collecte des données intéressant ainsi son objet
d'étude. A cet effet, nous avons utilisé la :
· Technique d'observation indirecte : qui est
l'ensemble de techniques dont l'observation sur la réalité social
transite par le lecteur des oeuvres produites par l'homme, tels que :
o Des documents écrits (ouvrage, article,
mémoire, etc...) ;
o Des documents technologiques (ceux relevant de la
culture matérielle) ;
o Des documents phonétiques (enregistrements de
l'image avec son, sur bande magnétique : cas de Radio ou
TV.
0.6. Délimitation du sujet
La définition du cadre de recherche et l'une des
questions fondamentales pour tout travail scientifique car, on ne peut pas
imaginer une étude qui se mènerait à travers tous les
temps et toutes les espaces. Il est donc impérieux de lui circonscrire
un temps et un espace pour une bonne recherche avec efficacité et
lucidité.
· Du point de vue spatial, notre étude retient le
continent africain comme étant l'univers de notre enquête ;
· Du point de vue temporel, notre étude
s'étend de 2006 à nos jours, période des enjeux et des
règlements des différents conflits et tensions dans le continent,
surtout l'intégration comme défi dans ces
XXIème siècle.
0.7. Canevas du travail
Hormis l'introduction et la conclusion, notre mémoire
s'articule autour de quatre chapitres, à savoir :
· CHAPITRE.I. L'APPROCHE CONCEPTUELLE ;
· CHAPITRE.II. L'INTEGRATION ;
· CHAPITRE.III. LA PRESENTATION DU CONTINENT
D'AFRIQUE ;
· CHAPITRE.IV. LA SOUVERAINETE DES ETATS AFRICAINS ET LES
ETATS-UNIS D'AFRIQUE.
CHAPITRE.I. APPROCHE CONCEPTUELLE
Section.1. Souveraineté
La souveraineté du
latin
médiéval
superanus qui dérive du
latin classique superus
« supérieur » ; et du concept grec
Basileus est le droit
exclusif d'exercer l'
autorité
politique
(législative, judiciaire et/ou exécutive) sur une zone
géographique
ou un groupe de
peuples.
Le concept émerge avec celui d'État au
moyen âge. Le souverain est donc au départ une personne
identifiée le représentant de l'État, le roi puis se
détache de plus en plus de sa personne pour devenir un concept
théorique indépendant et intemporel.
La souveraineté n'est en principe
qu'étatique, mais on voit apparaître aujourd'hui un concept de
souveraineté qui se détache de plus en plus des États.
1.1. Définition de la souveraineté
Selon le dictionnaire Larousse, la souveraineté
est définie comme étant l'autorité suprême,
qualité du pouvoir politique d'un Etat ou d'un organisme qui n'est
soumis au contrôle ni d'un autre Etat ni d'un autre organisme.
La souveraineté est le principe de l'autorité
suprême. En matière de politique, la souveraineté est le
droit absolu d'exercer une autorité (
législative,
judiciaire et/ou
exécutive)
sur une région, un pays ou sur un peuple((*)1).
« La
souveraineté est la qualité de l'
État de
n'être obligé ou déterminé que par sa propre
volonté dans les limites du principe supérieur du droit et
conformément au but collectif qu'il est appelé à
réaliser ».
1.2. Sortes des
souverainetés
1.2.1. Souveraineté populaire et Souveraineté
nationale
1.
Souveraineté populaire
Défendue à l'origine par les
révolutionnaires radicaux, notamment par certains éminents
philosophes des
lumières
avec en première place
J.J
Rousseau.
Chaque
citoyen détient une
part de souveraineté et cela se traduit traditionnellement par un
régime de
démocratie
directe, avec
suffrage
universel, puisque nul ne peut être dépossédé de
la part de souveraineté qui est conférée à chaque
citoyen.
La souveraineté populaire repose sur le
peuple, c'est-à-dire
l'ensemble des citoyens actuels d'un pays (c'est donc un ensemble réel
où on prend en compte les vivants). Il peut s'exprimer directement si
sa taille l'oblige à recourir à des mandataires, il ne leur
donnera qu'un mandat impératif : il leur dira quoi voter.
En revanche, ce que voteront ces mandataires,
représentant obligatoirement la volonté du peuple, sera
intouchable et inviolable. Le peuple ne pouvant prendre des
lois contraires à ses
intérêts, la loi est forcément juste : c'est le
principe de
primauté
de la loi.
2.
Souveraineté nationale
Notion développée par Sieyès. Ici, la
souveraineté appartient à la
nation, une entité
abstraite et indivisible. Cet ensemble est fictif puisqu'il ne se limite pas
aux seuls citoyens présents, mais inclut les
citoyens passés et
futurs ; elle est supérieure aux sommes (les individus) qui la
composent.
La souveraineté nationale se traduit par un
régime
représentatif, puisque la nation ne peut gouverner
directement ; étant fictif : il y a donc recours à des
mandataires, titulaires d'un mandat représentatif, les
représentants.
Ils oeuvrent dans l'intérêt de la nation et
chacun la représente entièrement et non leurs seuls
électeurs. La nation étant fictive, il ne peut y avoir de
contrôle sur eux ; pour éviter qu'ils n'abusent de leur
pouvoir, il faut mettre en place des contre-pouvoirs (
séparation
des pouvoirs).
La souveraineté nationale va également dans le
sens d'un
suffrage
censitaire, même si elle ne s'oppose pas fondamentalement à un
suffrage universel. En effet, même en faisant voter l'ensemble des
citoyens d'un pays, seule une infime partie de la nation pourrait voter.
On peut donc très bien limiter le suffrage à un
nombre un peu plus réduit de citoyens, en privilégiant ceux
considérés comme les plus capables à lire et
écrire, comprendre la vie politique, avoir le temps et
l'indépendance nécessaire ; d'où, le critère
de la richesse.
1.2.2.
Souveraineté internationale légale
Celle-ci confère à un État sa
reconnaissance internationale. En pratique, ce sont les autres États qui
reconnaissent cette souveraineté par la conclusion des
traités
internationaux.
1.3. Les institutions
internationales menacent la souveraineté des États
Les organisations internationales, intergouvernementales
finissent par développer leurs propres
compétences
et à se détacher de la simple volonté propre de leurs
composants, les
États-membres.
C'est notamment le cas de :
· L'
Organisation
des Nations Unies, qui depuis la fin de la
guerre froide,
mène une véritable politique de contrôle des États
voire une politique d'ingérence. Cependant, il ne peut toujours y avoir
aucun contrôle sur les cinq grands (les cinq membres permanents du
Conseil
de sécurité) ;
· L'
Organisation
Mondiale du Commerce, qui dès sa création en
1994, n'a eu aucun mal à
asseoir ses compétences en matière de
commerce
international à l'encontre des États, en particulier à
l'encontre des États occidentaux qui se sont vus obligés
d'appliquer les règles de commerce libéralisé (suppression
du protectionnisme sous toutes ses formes). En réaction contre ce
phénomène, les États mettent souvent en place des
systèmes de protection qui s'avèrent plus ou moins efficaces.
Cependant, de tels systèmes sont condamnés par l'
Organisation
Mondiale du Commerce, qui s'évertue à mettre en place un
commerce libéralisé, la libre concurrence étant
représentée dans l'économie libérale, comme ce qui
permet d'atteindre le plus de profits pour tout le monde.
En outre, la clause contraignante établie par l'article
XVI-4 (dite « clause de conformité ») de l'accord
instituant l'OMC, qui précise que chaque membre assurera la
conformité de ses lois, réglementations et procédures
administratives avec ses obligations telles qu'elles sont
énoncées dans les accords figurant en annexe, entraîne une
véritable perte de souveraineté étatique, puisqu'elle
contraint les États à légiférer et ce de
manière conforme aux règles de l'OMC.
Ce système est unique à l'OMC au niveau
international (bien qu'on le retrouve dans le système régional de
l'Union Européenne) ; les traités ne pouvaient qu'interdire
de légiférer dans un sens contraire aux obligations
définies.
Section.2. Etat
L'Etat, forme perfectionné des sociétés,
n'a pas toujours existé ; il est à beaucoup d'égards,
le fruit d'une longue évolution.
2.1. Définition de l'Etat
Selon le dictionnaire Larousse illustre, l'Etat est
défini comme étant une entité politique constituée
d'institution diverses qui préside aux destinées collectives
d'une société et exerce, à ce titre, le pouvoir((*)1).
L'Etat peut être considéré comme un
groupement humain établit de manière permanente sur un territoire
ayant une organisation politique propre dont l'existence politique
dépend juridiquement de lui - même et relève directement du
droit international((*)2).
Khidahir quant à lui, considère l'Etat comme
étant un groupement d'individus fixé sur un territoire
déterminé dans lequel un ordre social, politique et
économique est établit et maintenu par une autorité
publique munis des pouvoirs de contrainte.
L'Etat est le seul à détenir le monopole des
forces armées organisées comme conséquence :
o L'Etat peut édicter les règles
juridiques ;
o L'Etat est souverain :
· A l'intérieur : personne ne peut s'opposer
par la force ;
· A l'extérieur : elle n'a d'ordre à
recevoir de personne ;
· Le peuple qui détient le pouvoir dans l'Etat.
2.2. Les éléments constitutifs de l'Etat
Pour qu'on puisse parler de l'Etat, comme acteur des relations
internationales, il faut au moins l'ensemble des quatre éléments
qui sont capital et sans eux, l'Etat disparaîtrait non parce qu'ils sont
sa substance, mais parce qu'il n'aurait plus de raison d'être. Bref, ils
sont les éléments de formation et d'existence de l'Etat :
1. Le territoire aux limites bien précises ;
2. La population ou communauté nationale ;
3. Le pouvoir organisé (le gouvernement).
A cela, nous pouvons ajouter :
4. La reconnaissance internationale de l'existence de ce
nouvel Etat.
2.2.1. Le territoire
Le territoire présente un grand intérêt et
une importance capitale pour l'institution étatique, puisque c'est sur
lui qu'est installée la communauté nationale.
C'est une condition indispensable pour que l'autorité
politique s'exerce efficacement. D'ailleurs,
Maurice Hauriou
disait à cet effet: « l'État est une corporation
à base territoriale ».
L'assise territoriale implique une délimitation
précise et la notion de frontière apparaît indispensable.
La précision frontalière est toutefois à nuancer.
L'article 2 alinéas 4 de la charte de l'
ONU
insiste sur le respect de l'intégrité du territoire national par
les Etats tiers et par les gouvernants de chaque État((*)1).
La convention de Chicago relative à l'aviation civile
internationale stipule dans son article 2 « il faut entendre par
territoire d'un Etat, les régions terrestres et les eaux territoriales y
adjacentes qui se trouvent sous la souveraineté, la suzeraineté,
la protection ou le mandat dudit Etat »((*)2).
Il existe des frontières naturelles et des
frontières artificielles. Pour les frontières naturelles, il peut
s'agir d'un fleuve, d'une rivière ou d'une montagne. Pour les
frontières artificielles, c'est un traité qui fixe les limites.
La procédure, en règle générale, consiste en la
mise sur pied d'une commission mixte.
Le territoire a un rôle fondamental, car il contribue
à fixer la population en favorisant l'idée de
nation, détermine le
titre et le cadre de compétence de l'Etat. C'est là un rôle
essentiel et les autorités publiques disposent de la plénitude
des compétences pour imposer des obligations aux individus et faire
respecter le droit.
La souveraineté d'un Etat s'abolit aux
frontières. Par contre, les représentations diplomatiques,
Ambassades et
Consulats font partie
intégrante du territoire de l'Etat. L'importance attribuée au
territoire provient sans doute de ce qu'actuellement, le territoire sert de
mesure et de limite à l'autorité du gouvernement de l'Etat.
A l'époque contemporaine, le territoire a deux
caractéristiques bien nettes ; il est stable et il
est limité.
Le territoire est stable, en ce sens que la
collectivité nationale y est installée d'une manière
permanente. En second lieu, le territoire étatique est
limité , car il comporte des limites précises et
fixes à l'intérieur desquelles s'exerce l'activité des
gouvernants et des gouvernés.
2.2.2. La population ou communauté nationale
Tout comme l'on ne peut avoir un État sans territoire,
il est aussi vrai que la population est un élément fondamental
dans la définition de l'État.
La population peut être défini comme l'ensemble
des individus habitant un territoire déterminé et ayant atteint
une solidarité sociologique. Au regard du droit international, nous
pouvons distinguer deux catégories des populations dans un Etat :
· Les nationaux : sont cette
catégorie de population attachée à l'Etat par le lien de
la nationalité qui est l'appartenance juridique d'une personne à
la population constitutive de celui - ci ;
· Les étrangers : sont des
individus d'une autre nationalité qui vivent et/ou travaillent sur le
territoire d'un Etat et qui conservent les liens de rattachement avec leur pays
d'origine, tandis que les apatrides sont des individus qui sont privés
de nationalité.
Le pays hôte n'exerce pas sa puissance à leur
égard sinon que sur les matières qui, au regard du droit
international relèvent de sa souveraineté.
2.2.3. Le pouvoir organise (gouvernement)
Le troisième élément constitutif d'un
État est son gouvernement. D'ailleurs, le concept de l'Etat implique en
partie une organisation politique. Cette organisation bénéficie
de la puissance publique et de la capacité de commander et de se faire
obéir.
C'est pour cela que, pour maintenir l'ordre sur le territoire,
il doit devenir légitime et respecter les règles en vigueur dans
la société. Concrètement, la notion de gouvernement a un
double sens. Le premier sens utilisé communément, désigne
l'
exécutif,
le
législatif
et le
judiciaire.
Le deuxième sens plus strict, ne concerne que le premier ministre et son
équipe.
Le gouvernement agit au nom de la population qui l'a
accepté et de laquelle il tire toute sa légitimité. La
notion de pouvoir est composée de deux éléments qui sont
la domination et la légitimité ou la compétence.
· La domination : le gouvernement qui détient
le pouvoir de dominer dans le sens d'organiser en assurant la
sécurité des hommes et de leur s biens ;
· La légitimité ou la
compétence : les autorités chargées
de veiller à l'ordre et à la sécurité dans le pays
doivent être qualifiées dans leurs charges. Mais on connaît
des cas de pouvoir de fait. Avec le temps, le pouvoir de fait devient le
pouvoir de droit ; donc, il y a compétence et qualification des
personnes.
Le droit international n'impose aucune contrainte formelle
quant à la forme du gouvernement. Chaque peuple est libre de se doter du
gouvernement de son choix.
Section.3. Relations internationales
3.1. Définitions des relations internationales
La définition de l'espace des relations internationales
pose en soi, un problème de taille. En effet, l'expression
« relations internationales » signifie littéralement
relations entre nations. Or, l'organisation de collectivité sous la
forme nationale est un phénomène relativement récent.
Cette observation est d'autant plus vraie que si l'on
réfère à la période où l'Etat moderne
devient l'acteur principal des relations entre unités politiques
territorialement organisées. Ce sont les traités de Westphalie de
1648 qui pose l'Etat comme unité de base des relations internationales.
A cet effet, il est possible des définitions suivantes
pour cette science des relations internationales.
Virally Michel définit les relations internationales
comme celles qui échappent à la domination d'un pouvoir politique
supérieure « interne »((*)1).
Les relations internationales peuvent être simplement
définies comme les flux de toutes natures et de toutes origines qui
traversent les frontières((*)1).
Roger Pinto quant à lui, distingue un peu plus le
rapport entre les relations internationales et les relations inter -
étatiques en admettant que les relations internationales « ont
tous les rapports sociaux dont les participants ou le contenu se rattachant
à deux ou plusieurs sociétés politiques
étatiques »((*)2).
Marcel Merle définit les relations internationales
comme étant les rapports sociaux de toute nature qui traversent les
frontières, échappant à l'emprise d'un pouvoir
étatique unique ou auxquels participent les acteurs qui se rattachent
à des sociétés étatiques différentes((*)3).
Quant au professeur Diur Katond, il pense que
« c'est l'étude des actions et interactions des acteurs
privilégiés dans la vie internationale que sont les Etats
constitués ou en formation pendant une période
donnée »((*)4).
Les relations internationales englobent les
réalités les plus universelles, les plus diverses et les plus
nombreuses du champ de l'action sociale dans la mesure où elles
s'intéressent aux situations qui mettent en relation l'ensemble des
acteurs de la vie des sociétés.
Les relations internationales ne peuvent aller que dans les
sens de la prolifération caractérisée par la
multiplication des acteurs et de leurs actions et interactions dans le
système international.
Quant à nous, les relations internationales, c'est une
science qui nous permet de comprendre comment sont résolus les conflits
qui peuvent naître des rapports entre les Etats, Organisations
Internationales ou les individus de nationalités différentes.
Mais aussi, les différents rapports qui existent entre eux, mais
caractérisés par la paix et la guerre.
3.2. Champ d'application des relations internationales
L'étude de relations internationales englobe les
rapports pacifiques et belliqueux entre les Etats, le rôle des
organisations internationales, l'influence des forces transnationales et
l'ensemble des échanges ou des activités qui transgressent les
frontières étatiques((*)1).
·
Relations transnationales : Les relations
transnationales signifient l'ensemble des relations qui se tissent entre les
acteurs de la scène internationale et qui échappent au
contrôle des États. Le terme transnational signifie que ces
relations transcendent les États et ne sont pas soumises à son
influence. Le mouvement écologiste, sous le leadership de
Greenpeace par exemple,
constitue un exemple de relations transnationales. Les mouvements
altermondialistes
en font également partie : ils s'organisent spontanément par
des acteurs autres que les États nationaux et ont pour prétention
de s'affranchir de ces derniers pour interpeller la société
civile mondiale ;
3.3. Les outils des Relations Internationales
· La
diplomatie,
c'est-à-dire la pratique de la négociation et des échanges
entre représentants des États. Les sanctions, le recours à
la force et les négociations économiques internationales
notamment au niveau du commerce mondial, bien que n'étant pas
typiquement considérés comme de la diplomatie sont en
réalité des outils intéressant dans le cadre des
négociations ;
· Les
sanctions
internationales, constituent en général le premier recours
après l'échec de la voie diplomatique et sont une des
façons de donner plus de poids aux traités. Elles peuvent prendre
la forme des sanctions diplomatiques ou économiques ;
· La
guerre, l'usage de la force
est souvent vue comme l'ultime recours dans les Relations Internationales. Pour
Clausewitz,
« la guerre est la continuation de la politique par d'autres
moyens ». L'étude de la guerre dans le champ des Relations
Internationales est du ressort de deux disciplines : les études
militaires et les études stratégiques ;
· La mobilisation de l'opinion internationale, peut
également être vue comme un instrument des Relations
Internationales. Cette méthode est surtout utilisée par des
ONG comme par exemple quand
Amnesty
International appelait la prison de Guantanamo un «
Goulag » ;
· La mise en avant des avantages économiques et
diplomatiques. Par exemple pour rentrer dans l'
Union
Européenne, les pays candidats sont tenus de respecter un certain
nombre de critères économiques et légaux qu'ils acceptent
s'ils estiment que les avantages l'emportent sur les inconvénients.
3.4. Les relations internationales africaines
Dès février 1885, l'Afrique est désormais
soumise aux puissances coloniales européennes. Elle a cessé
dès lors de s'appartenir en effet, la conférence de Berlin
(Novembre 1884 - Février 1885) a consacré la partition du
continent africain en empires coloniaux des puissances européennes qui
proclament partout leur devoir de civilisation sur les « peuples
attardés ».
Même après la seconde guerre mondiale, l'Afrique
n'a pas constitué un véritable enjeu, ni joué un
rôle essentiel dans la stratégie mondiale, notamment à
Yalta((*)1). Cette
attitude ne signifiait nullement pas un manque d'intérêt desdites
puissances à l'égard de l'Afrique, mais simplement qu'elle
occupait l'arrière-plan des relations internationales tant qu'il n'y
avait pas de menace communiste et tant que les intérêts
occidentaux n'étaient pas menacés.
· L'Afrique : nouvel enjeu des relations
internationales
Dans le contexte de la guerre froide idéologique,
l'Afrique était un vide stratégique où venait
s'équilibrer ou se rééquilibrer l'Est et l'Ouest.
L'Afrique ainsi intégrée dans les stratégies des
superpuissances n'avait pas d'Etat doté des capacités suffisantes
de contrainte justificative de l'autonomie de la défense et d'une
diplomatie aux mains libres.
Le rôle stratégique de l'Afrique était
celui d'un théâtre des opérations d'approvisionnement ou de
ravitaillement des unités combattantes métropolitaines ou encore
un lieu de passage ou de repli en cas des campagnes triomphantes. Les jeux
stratégiques en Afrique étaient faits par les Etats africains
promus à un certain leadership régional ou continental((*)2).
Le fait que des puissances étrangères ont
constitué longtemps un contrepoids aux aspirations des africains
révèle la faiblesse du milieu africain. Pourtant, les richesses
naturelles de l'Afrique indispensables aux industries du Nord font du milieu
africain un facteur de puissance.
L'origine de la faiblesse de l'Afrique dans les relations
internationales est liée à son
hétérogénéité dont les
éléments sont de diverses natures, à savoir :
1. Politique
· La structure des systèmes politiques ;
· L'orientation des gouvernements sur le plan
idéologique et en matière de politique
étrangère ;
· La dépendance des Etats du soutien
extérieur.
2. Economique
· La dotation des pays africains en ressources
naturelles ;
· La population et la densité ;
· Le niveau du Produit National Brut.
3. Social
· Les partis d'oppositions clandestins ou
légaux ;
· Les mouvements de libération nationale.
C'est ce qui a fait dire à Campredon que les Etats
africains sont économiquement et politiquement fragiles ; ce qui
les place sur le plan international dans une situation
d'infériorité relative((*)1).
Section.4. Organisations internationales
La société internationale n'est pas aujourd'hui
comme elle était au début du XXème
siècle, et encore en moins dans les périodes qui l'ont
précédées. Elle connaît une évolution
permanente liée au phénomène d'institutionnalisation des
rapports entre les Etats.
4.1. Définition des organisations
internationales
Les organisations internationales sont des sujets
dérivés du droit international. Elles sont créées
par la volonté exprimée des Etats et tiennent leurs
compétences de ces derniers.
Il existe une multitude de définitions des
organisations internationales, nous prendrons quelques-unes.
Ainsi, une organisation internationale est une association
d'Etats souverains établie par un accord entre ses membres et
dotée d'un appareil permanent d'organes chargés de poursuivre la
réalisation d'intérêt communs par une coopération
entre eux((*)1).
Reuter P. la définit comme un groupe d'Etat
susceptibles de manifester d'une manière permanente une volonté
juridiquement et distincte de celle de ses membres((*)2).
Pour Marrion Bettati, une organisation internationale est une
association d'Etats créée par un traité possédant
les organes permanents et une personnalité juridique distincte de celle
des Etats membres.
Au sens large, une Organisation Internationale peut être
définie comme un ensemble structuré des participants appartenant
à des pays différents coordonnant leurs actions en vue
d'atteindre des objectifs communs.
En ce qui nous concerne, nous définissons une
organisation internationale comme une entité créée par un
accord possédant des organes permanents pour suivre les objectifs
communs qu'ils retiennent dans le traité, acte, charte ou convention,
créant cette organisation.
4.2. Création & critères des
organisations internationales
4.2.1. Création des organisations
internationales
Une Organisation Internationale est créée
grâce à un instrument juridique qui constate l'accord des Etats
membres. Cet instrument juridique peut revêtir plusieurs noms :
Charte, Acte constitutif, Statuts, etc.
Il prend la forme soit d'un traité international, soit
d'une convention, soit d'un accord. Il est soumis à la procédure
de ratification. Pour qu'un instrument juridique d'une organisation
internationale entre en vigueur, il faut que cet instrument ait atteint un
nombre de ratifications fixé par l'acte multilatéral fondateur.
Ce nombre peut être soit un nombre minimal, qui est
alors appelé un seuil (situation la plus fréquente dans les
Organisations Internationales à vocation universelle, telle
l'Organisation des Nations unies), ou la totalité des États
membres (situation la plus souvent rencontrée dans les Organisations
Internationales à vocation restreinte, spécifiquement les
Organisations Internationales d'intégration, induisant des relations
renforcées entre les États membres).
Par exemple l'OMC est entrée en vigueur quand il y a eu
au moins 80 ratifications sur 128 membres. Dans l'autre cas, l'Union
Européenne voit son évolution soumise à un accord
suscité par l'unanimité de ses parties (États membres).
4.2.2. Critères des organisations
internationales
Pour que l'on parle d'une organisation internationale,
quelques critères doivent être réunis, à
savoir :
o La concertation
Une organisation internationale est une émanation
volontariste des Etats souverains, et cela implique une action concertée
entre ses Etats.
o Un traité
Coutumièrement, on entend par un traité
international, tout accord conclu entre deux ou plusieurs sujets du droit
international destiné à produire les effets de droit et
régi par le droit international. C'est le moyen le plus ancien
utilisé pour officialiser les relations entre Etats.
o Durée illimitée
Une organisation internationale est une action destinée
à durer. C'est cette permanence qui distingue une organisation
internationale des autres formes des concertations interétatiques,
telles que les conférences internationales.
o Intérêt commun
Une organisation internationale a un but
d'intérêt commun, car les Etats créent ou adhèrent
à une organisation internationale en y voyant un cadre plus vaste, plus
efficace ou par la conjugaison de leurs efforts et énergies, ils peuvent
facilement atteindre leurs objectifs.
o La personnalité juridique((*)1)
Même dans le silence des textes, toute
organisation internationale est dotée de la personnalité
juridique, c'est-à-dire de l'aptitude à être titulaire de
droits et d'obligations « avis consultatif du 11 avril 1949 de la
Cour Internationale de Justice dans l'affaire comte Folke Bernadotte des
dommages subis au service des Nations Unies ».
Cette personnalité juridique est de
caractère objectif, c'est-à-dire qu'elle est opposable même
au Etats non membres, du moins en ce qui concerne les organisations
universelles mais non en ce qui concerne les organisations régionales
et/ou sous régionales « Cour Paris 13 janvier 1993 à
propos de la CEDEAO ».
A la différence de l'Etat, cette
personnalité juridique est de caractère fonctionnel, car toute
organisation internationale est soumise au principe de la
spécialité « C.I.J, affaire des armes
nucléaires, avis consultatif, 1996 ».
En somme, la personnalité juridique des
organisations internationales entraîne leur responsabilité sur le
plan international, titulaire de droits et d'obligations avec parfois, un
régime particulier.
4.3. Structure organique des organisations
internationales
Toute Organisation internationale est tripartite (3
séries d'organes) :
o Une assemblée générale des États
membres : c'est un organe délibérant ;
o Un secrétariat : c'est un organe administratif
et permanent de l'organisation, c'est l'exécutif. À sa
tête, il y a un secrétaire ou un président.
Ban Ki-Moon est par
exemple l'actuel (janvier
2007) Secrétaire
général de l'ONU ;
o Les organes consultatifs et techniques : les experts,
consultants (qui sont des personnes extérieures à l'Organisation
internationale).
4.4. Financement des organisations internationales
Chaque État contribue au budget de l'organisation (ce
sont les contributeurs). Le calcul est définit selon les statuts. Mais,
il se base généralement sur deux paramètres : le
Produit
Intérieur Brut (PIB) (plus il est riche, plus il contribue) et la
part de l'État membre dans le commerce mondial.
En fonction de ces ceux critères, on détermine
un pourcentage. Mais, il peut y avoir des exceptions, comme à l'
Organisation
des Pays Exportateurs de Pétrole « OPEP »,
où le principe égalitaire est appliqué. La part de chaque
État est la même.
Les contributions obligatoires constituent la source
principale de financement, mais il existe d'autres modes de financement.
4.5. Les organisations internationales supranationales
Elles disposent d'un pouvoir de décision obligatoire
à l'égard des Etats membres et parfois à l'égard
des personnes privées (physiques ou morales). Exemple : l'OTAN et
l'Union Européen dans le cas de Conseil des Ministres et la Commissions
de Bruxelles ont un pouvoir de réglementation et de décisions.
Les actes qu'ils édictent sont exécutoires de plein droit sur le
territoire de la communauté. Et le droit communautaire prime toujours en
cas des conflits sur les droits nationaux des Etats membres.
CHAPITRE.II. INTEGRATION
Les réalités internationales ont prouvé
qu'aucun Etat ne peut vivre en vase clôt ; cependant, l'Etat acteur
de la scène internationale a besoin des autres, les
intérêts qui motivent les Etats le poussent à
coopérer avec les autres par le biais de leurs relations diplomatiques.
Il s'avère également que les besoins des acteurs
internationaux que sont les Etats exigent que ceux - ci se constituent en
groupe que nous appelons « Organisation
internationale ». Cette appartenance à une
organisation internationale n'est possible que par le processus
d'intégration.
Ce pour cela, dans ce deuxième chapitre, nous allons
beaucoup plus s'atteler sur le concept Intégration.
Section.1. Définition de
l'intégration
Comme les relations internationales, plusieurs auteurs
définissent l'intégration des plusieurs manières.
D'où, une définition est loin de se confirmer. Du point de vue
Politique, le concept « intégration » implique ou
représente des relations de communauté ou une forte
cohésion entre les peuples appartenant à une entité
politique déterminée.
Il implique également des biens de
réciprocité, un équilibre permanent entre la conscience
d'une identité totale et d'une identité de soi. Nous pouvons
également définir l'intégration politique comme la cession
ou l'abandon partiel ou total de la souveraineté nationale et
internationale au profit d'un organisme supra national.
Dans son ouvrage intitulé « Europe sans
rivale », François Perroux définit l'acte
d'intégrer comme celui qui rassemble des éléments pour
augmenter la cohésion d'un tout déjà existant((*)1).
Marshall A. estime qu'il y a un ensemble intégré
lorsque le bien de solidarité qui existe entre échange
d'éléments et telle que la liberté totale d'échange
profite à tous((*)2).
A ce niveau, l'intégration implique donc des efforts
conscients, volontaires encore de coordonner, voire d'unifier les politiques
économiques, monétaires, sociales de différents
gouvernements locaux et enfin de compter, mettre en place une autorité
de décision qui est là le couronnement, le parachèvement
et la conséquence ultime de l'intégration.
L'intégration comprise ainsi dans le sens de
rassemblement des parties dans un tout implique nécessairement une
assimilation, une fusion, une insertion et une unification.
Section.2. Typologies d'intégration
Dans le cadre de l'intégration, il y a plusieurs types
à relever ; c'est ainsi qu'on parle de :
2.1. L'intégration économique
D'une façon générale, on peut
définir l'intégration économique comme la création
d'un ensemble économique nouveau qui transcende les économies
nationales. Ce qui implique l'existence d'une entité économique
stable et reconnue comme telle sur le plan international et qui est
douée dans une cohérence interne.
Au regard de la conception économique et politique,
l'intégration économique est entendue simplement comme une
incorporation d'une autre ou à un groupe déjà existant
pour faire apparaître une organisation nouvelle des relations
économiques et commerciales.
Pour définir l'intégration économique,
certains auteurs se sont référés à des
théories existantes dans des domaines de spécialité.
C'est ainsi que David Ricardo se référant aux
théories conventionnelles, définit
l'intégration économique comme étant une
nécessité du commerce international, laquelle
nécessité est dictée par l'interdépendance des
ressources et disponibilités entre des unités conduisant ainsi
à la réalisation de l'intégration.
Ainsi, l'intégration économique n'est pas
assimilée en termes d'abolition des frontières nationales, mais
d'élargissement de la communauté des intérêts et des
aspirations, et non en termes négatifs de rupture des lignes des
défenses de l'intégration nationale.
Aussi, l'intégration économique devient donc une
situation d'équilibre des prix, quantités des unités
participantes donnant lieu à des grandes probabilités de
satisfaction optimale pour chacune des composantes intégrées.
2.2. L'intégration politique
La notion d'intégration est également une notion
purement statique et proche des notions d'équilibre, de
comptabilité ou de complémentarité des
éléments d'un système donné.
Ainsi, nous distinguons deux sortes d'intégration
politique dont((*)1) :
· L'intégration interne ;
· L'intégration externe.
2.2.1. L'intégration interne
Et définie comme les processus de croissance ou de
développement de la cohésion interne d'un ensemble
déjà constitué ;
Un processus d'intégration politique est de type
interne, dès qu'il s'opère au sein d'une seule et même
société politique déjà constituée et cela en
dépit de ce que cette entité politique soit éventuellement
morcelée, en communautés distinctes, en groupes ethniques ou
linguistiques différents.
2.2.2. L'intégration externe
D'autre part, on peut la définir comme le processus de
formation et de constitution d'une nouvelle entité. Il y a alors une
réorientation des attitudes politiques d'obéissance,
d'allégeance et de revendication.
Le processus d'intégration politique est de type
externe sitôt qu'il oeuvre en milieu international ou
interétatique, c'est-à-dire sur une scène politique
morcelée qu'il s'efforce d'unifier politiquement en la constituant en
une seule entité politique.
Elle consiste au plan de projet politique, en un processus de
politisation d'un milieu humain non encore constitué en
société politique par voie de transfert consenti par les diverses
sociétés politiques en état d'intégration au
bénéfice de la société politique en gestation.
Ainsi, l'intégration politique et définie par
Duverger, comme : la part prise dans le processus d'unification d'une
société par le pouvoir politique organisé, Etat ou
société national((*)1). L'intégration politique suppose non
seulement la suppression des conflits, mais aussi le développement des
solidarités.
L'intégration politique selon Lieber, représente
des relations de communauté ou une forte cohésion entre des
peuples appartenant à une entité politique((*)2). Il implique des liens de
réciprocité, la conscience d'une identité de groupe et
d'une identité de soi.
L'intégration dont il est l'objet de notre étude
ne vise pas le processus d'unification nationale à l'intérieur
d'un pays, mais plutôt celle régionale, c'est-à-dire entre
plusieurs pays d'une même région.
· Intégration régionale
Le mot intégration régionale est issu d'un
rapprochement de deux concepts : Intégration et
Région((*)3).
· L'intégration, parce qu'il s'agit de processus
d'insertion ou d'assimilation d'activités, des personnes, entités
nationales sous une autorité commune dans l'optique de renforcer leurs
différents atouts et la participation à la vie sociale ;
· Région, puisqu'il est question d'un processus de
formation des blocs regroupant des entités géographiquement
proches ayant les plus souvent certains caractères communs.
La région est considérée comme une
entité à plusieurs niveaux dont((*)4) :
· Unité géographique et
écologique ;
· Système social d'interactions culturelle et
politique ;
· Une société civile ;
· Une coopération organisée et
institutionnalisée ;
· Une formation historique dotée d'une
identité agissant en acteur politique et jouissant d'une certaine
légitimité.
Tous ces éléments constituent donc les
conditions d'existence d'une entité régionale. Cependant, quant
à nous, nous définissons l'intégration régionale
comme l'abandon de certaines souverainetés étatiques dans un
organe super étatique ou supranational.
a. Les conditions favorables à une
intégration régionale((*)1)
Plusieurs approches sont utilisées par les acteurs
étatiques pour parvenir à l'intégration régionale.
Les conditions favorables sont :
· Homogénéité sociale et
culturelle ;
· Attitudes politiques similaires, position similaire au
sein des O.I ;
· Possession d'un ensemble d'institution
intergouvernementale ;
· Interdépendance économique et
échange internationaux ;
· Nombre des participants (Etats), il est plus facile
lorsque le nombre est petit ;
· Degré de développement économique
et des transactions ;
· Complémentarité des élites et des
populations.
Section.3. Les étapes de
l'intégration
L'intégration d'une organisation internationale ne peut
être que progressive. Plus on progresse sur la voie de
l'intégration, plus les liens qui unissent les Etats membres ou leurs
ressortissants se resserrent. On distingue traditionnellement cinq
étapes d'intégration, à savoir : la zone de
libre-échange, l'union douanière, le marché commun,
l'union économique et l'union politique.
3.1. Zone de libre échange
On parle de la zone de libre-échange lorsque le pays
tiers va d'abord exporter ses produit vers les pays de la zone qui pratique de
faibles droits de douane ; ces produits ayant été introduits
régulièrement dans la zone après avoir acquitté les
droit de douane, ils répondent désormais à la
définition du produit en libre pratique dans la communauté.
Cela signifie que les produits en question sont
désormais considérés et traité comme des produits
originaires de la zone. C'est précisément pour éviter ce
détournement de trafic qu'il est utile de passer au stade suivant de
l'intégration : l'union douanière. La plus part des
organisations communautaires n'ont souvent pas eu pour objectif la
création d'une Zone de Libre Echange, mais directement d'une union
douanière et d'un marché commun.
3.2. L'union douanière
On parle d'union douanière lorsque les Etats
concernés ont non seulement éliminé entre eux les droits
de douane mais ont aussi mis en place un tarif douanier ou tarif
extérieur commun et une politique commerciale commune.
Dans une union douanière, les obstacles tarifaires aux
échanges ont été éliminés. Mais il subsiste
d'autres obstacles non tarifaires aux échanges, mais liés
notamment à la disparité des régimes fiscaux applicables
aux marchandises qui circulent à l'intérieur de la zone et
à la diversité des normes techniques auxquelles les produits
doivent se conformer pour être vendus régulièrement sur le
territoire de certains Etats membres.
Il ne suffit donc pas d'éliminer les droits de douane
et d'interdire le contingentement pour garantir la libre circulation des
produits et des facteurs de production (capitaux, travailleurs). Seul le
passage à la troisième étape de l'intégration
permet de supprimer les derniers obstacles aux échanges. Cette
troisième étape est le marché commun.
3.3. Le marché commun
On parle de marché commun lorsque les marchandises, les
personnes, les services (transports, banques, assurances, bourses...) et les
capitaux peuvent circuler librement sur ledit marché ; on
évoque encore les quatre libertés fondamentales du marché
commun. Le marché commun est plus ambitieux que l'union
douanière.
Puisqu'il suppose notamment la mise en oeuvre des
règles et des législations communes, en matière fiscale ou
dans le domaine de la concurrence par exemple ; il suppose aussi
l'existence des politiques ou d'actions sectorielles communes, par exemples en
matière agricole ou dans le domaine des transports.
L'organisation d'intégration est conjointement avec les
autorités nationales, le garant du respect des règles
communautaires de concurrence par les entreprises et les Etats membres. Elle
agit dans ce domaine, soit de sa propre initiative, soit à la suite des
plaintes d'Etats membres, d'entreprises ou des particuliers. Elle dispose alors
des pouvoirs d'investigation très étendus. Les entreprises et les
particuliers qui estiment être victimes d'infractions aux règles
de concurrence peuvent saisir directement les tribunaux nationaux.
3.4. L'union économique
monétaire
La dimension monétaire communautaire était
quasiment absente dans la réflexion des organisations
d'intégrations, qui se bornaient à énoncer quelques
principes relatifs à la coordination des politiques monétaires
nationales et des politiques d'échange.
C'est la désintégration progressive du
système monétaire international et le flottement
généralisé des monnaies dans les années 1970 qui
ont contraint ces structures à se soucier de la dimension
monétaire de la construction des communautés et à
créer un système monétaire communautaire. Et l'union
européenne est jusque-là, seule organisation de ce genre à
réussir dans ces domaines avec l'Euro. Cette étape permet tout
simplement à l'organisation d'avoir une monnaie unique pour
établir un marché intérieur bien structuré et
fort.
3.5. L'union politique
Les quatre premières phases de l'intégration
concernent essentiellement l'économie. Le stade ultime de
l'intégration, c'est l'union politique. En effet, comme l'a écrit
Robert Schuman, « l'intégration économique ne se
conçoit pas, à la longue, sans un minimum d'intégration
politique »((*)1).
Par faute de modèle de cette intégration, il est
préférable de voir cela dans l'Union Européenne pour le
comprendre.
On notera qu'à défaut d'avoir réussi
à promouvoir l'union politique avant la signature du traité de
Maastricht, les pays membres de la communauté ont mis en oeuvre une
coopération politique européenne dès le début des
années 1970. Cette coopération politique s'est fondée
principalement sur la demande des chefs d'Etats et de gouvernement
réunis à la Hayes en décembre 1969. Dans l'ensemble, elle
a bien fonctionné et elle est devenue un élément important
des rapports entre les Etats membres de la communauté((*)2).
Section.4. Concepts africains d'intégration
Les pays africains ont toujours placé
l'intégration régionale au coeur de leur programme de
développement, en tant que moyen de lever plus efficacement les
principales contraintes au développement, d'accélérer la
croissance et d'alléger la pauvreté.
C'est ainsi qu'ils ont créé plusieurs
groupements sous régionaux pour promouvoir l'intégration
économique du continent et permettre à l'Afrique d'être
compétitive dans l'économie mondiale. Après une histoire
longue et tumultueuse, l'idée d'intégration régionale a
connu un regain d'intérêt dans tous les pays d'Afrique.
Ce pour cela, le concept africain d'intégration
régionale entre régionalisme ouvert, perçu comme un
accord-cadre de libre échange couplé d'une intégration des
marchés et régionalisme vu sous l'aspect de marché commun
et de communauté économique, les africains ont choisi les
concepts multisectorielle d'intégration régionale, car ce type
d'intégration régionale devrait conduire à terme en
Afrique à la formation de grands États fédéraux
dans les principales régions africaines et la mise en place, au bout de
ce processus économique et politique, d'un gouvernement continental
confédéral((*)1).
L'intégration multisectorielle vise principalement la
construction d'un système productif régional efficient en vue de
la croissance et du développement économique. Sur le plan
international, les États membres refusent la marginalisation et
recherchent une plus grande représentativité au niveau mondial.
Le concept multisectoriel de l'intégration africaine
est fondé sur quatre piliers, à savoir :
· La mise en commun des États membres de leurs
souverainetés nationales en vue de créer une souveraineté
collective susceptible de guider plus efficacement le processus
d'intégration multisectorielle ;
· La convergence des politiques sectorielles et
macroéconomiques, particulièrement monétaires et
financières, en vue d'arriver à une convertibilité des
monnaies nationales et même à l'émission d'une monnaie
unique ;
· La formation d'un grand marché régional
pour stimuler l'investissement et le commerce intra - régional ;
· La construction des infrastructures physiques
régionales qui s'imposent pour créer la cohésion de
l'espace économique régional.
Section.5. Défis et finalités de
l'intégration
5.1. Défis de l'intégration régionale
africaine
L'intégration régionale en Afrique est
butée à plusieurs défis aussi bien qu'institutionnels,
financiers, techniques et matériels.
En effet, il existe plusieurs contraintes qui constituent des
défis majeurs à la mise en oeuvre de l'intégration
régionale en Afrique qui sont d'ordre interne et externe et ne
favorisent pas la réalisation des objectifs de l'intégration
régionale du continent.
5.1.1. Les défis d'ordres internes
Au niveau interne, à titre d'illustration, nous pouvons
parler des((*)1) :
1. Obstacles relatifs à la nature et au fonctionnement
des Etats du continent, qui sont caractérisés par :
l'hétérogénéité des idéologies, des
régimes politiques étranges, des orientations économiques,
des mouvances politiques et diplomatiques de l'Afrique et des Etats ;
2. La diversité des plans nationaux dont sans doute,
les priorités sont analogues mais dont la philosophie et les objectifs
divergent à maintes égards ;
3. L'absence de démocratisation du
développement, dont les effets majeurs sont en général le
non-respect des droits de l'homme, l'absence de la participation et de partage
équitable des produits du développement ;
4. L'absence d'engagement et d'une réelle
volonté politique ;
5. Les divers défis du système politique
africain dont :
o Les conflits de toutes natures qui assaillent,
marginalisent, précarisent l'Afrique et causent d'indicibles souffrances
aux populations africaines ; nombreuses personnes déplacées,
réfugiées et les violences sexuelles, etc... ;
o Les défis des maladies endémiques et des
pandémies ;
o Les défis d'organisation, de démocratie,
de bonne gouvernance et de promotion et garantie des droits de l'homme ;
o Le défi d'endettement écrasé de
plusieurs Etats africains ;
o Le défi du sous - développement
récurrent du continent ;
o Le défi de la science et de la technologie,
l'Afrique est le continent le plus arrièré en science et
technologie dans tous les domaines.
5.1.2. Les défis d'ordres externes
Sont relatifs aux rapports entre l'Afrique et le
système international, à la coopération Nord - Sud qui est
souvent caractérisée par :
· L'extraversion économique, politique et
culturelle et la pesanteur coloniale ;
· La réticence de grandes puissances au processus
d'intégration de l'Afrique ;
Ainsi, le rapport Berg contre le Plan d'Action et l'Acte Final
de Lagos, l'hostilité des grandes puissances et des
Sociétés Multinationales à la philosophie du
développement de l'Afrique((*)1).
· L'intégration des économies africaines
à l'économie mondiale qui est dominé par les grandes
puissances ;
· La mondialisation libérale en cours ;
· Etc.
En somme, il faut résoudre correctement ces questions
pour assurer une réelle intégration régionale africaine.
5.2. Finalités de l'intégration
régionale africaine
L'Afrique se doit de relever tous ces défis et remplir
un certain nombre des conditions préalables, permissives pour une
finalité efficace de l'intégration ; ces conditions sont
entre autres :
1. La volonté politique, définie comme un
engagement réel et permanent des Etats et des dirigeants à mettre
en oeuvre des décisions collectivement prises à tous les
niveaux ;
2. La solidarité politique et diplomatique des Etats
africains, l'harmonisation des attitudes, des positions et des politiques des
groupements africains s'avère plus que jamais d'une impérieuse
nécessité pour promouvoir et sauvegarder les
intérêts communs africains ;
3. L'intégration sociale des peuples africains, aucune
intégration n'est possible, si la libre circulation des personnes et de
leurs biens n'est pas garantie ;
4. Le renforcement des groupements économiques sous
régionaux et régional existant ainsi que la coordination de leurs
activités, cette exigence est une des actions préalables
contenues dans l'acte final de Lagos et dans le traité créant les
Communautés Economiques Africaines. Elle est aussi un des objectifs de
l'Union Africaine consacré par son Acte constitutif ;
5. Faire participer, plus activement à tout programme
d'intégration les associations de la société civile, les
groupements professionnels, les cadres et d'autres secteurs ;
6. Parvenir, à un équilibre entre les
initiatives économiques du secteur public et celles du secteur
privé ;
7. Concilier, les intérêts
parfois contradictoires des pays différents par leur taille, leurs
ressources naturelles et leurs résultats économiques ;
8. Rationaliser, les nombreuses institutions régionales
de l'Afrique afin de réduire les efforts redondants et
l'inefficacité ;
9. Le rôle du commerce frontalier, les
Etats africains doivent prendre des mesures concrètes pour ouvrir leurs
frontières à de commerce traditionnel qui, en fait, est conforme
à la géographie, à l'ethnisme, à la
solidarité bénéfique entre les peuples d'une même
zone géographique et culturelle ;
10. La popularisation de l'idée du processus
d'intégration africaine, il importe que les peuples
africains soient autant que possible, informés des implications diverses
que renferment l'idée d'une intégration régionale
africaine ;
11. La démocratisation du développement,
il faut intégrer effectivement les populations aux
différentes phases du développement, c'est-à-dire à
la conception, à la prise et à la mise en oeuvre des
décisions en matières de développement
régionale ;
12. L'harmonisation des politiques monétaires et
financières, la non convertibilité des monnaies
africaines explique, en grande partie, la désintégration et la
crise économique de l'Afrique et pense à la création d'une
monnaie unique africaine ;
13. La restructuration de la coopération entre
l'Afrique et le reste du monde, il faut défendre
l'Union Africaine dans les négociations internationales et de promouvoir
une diplomatie multilatérale dynamique de promotion de la paix en
Afrique ;
14. La science, la technologie, la culture et
l'éducation doivent devenir la priorité des
priorités, par le moyen de la recherche
scientifique ;
15. La dotation de l'organisation régionale
« UA » d'un statut supranational, ce qui
lui permettra de jouer un rôle beaucoup plus spécial pour la
réussite de l'intégration régionale africaine.
CHAPITRE.III. PRESENTATION DU CONTINENT D'AFRIQUE
L'Afrique est composée de 48 pays avec Madagascar et de
53 si on compte tous les archipels. A cheval sur l'équateur, elle
présente une grande diversité de climats : d'équatorial au
centre à tempéré chaud au Nord et en Afrique australe.
A la forêt tropicale humide succèdent les
étendues herbeuses des savanes humides, puis sèches et
épineuses. S'étendent ensuite au Nord la bande désertique
du Sahara et au Sud, les déserts du Namibie et du Kalahari.
L'Afrique a subit au XIXème siècle la
colonisation
des grandes puissances européennes. Elles ont imposé leurs formes
de gouvernement et tracé des frontières sans rapport avec les
divisions naturelles et traditionnelles. Après l'indépendance,
des hommes de culture et de langues différentes ont été
contraints de cohabiter dans un même pays avec parfois de graves conflits
à gérer.
L'héritage colonial s'exprime aussi par la domination
d'une économie vouée à la seule exportation de
matières premières et de produits agricoles. Pendant la
période coloniale, les agriculteurs africains produisaient entre autres
du coton et des arachides pour répondre à la demande
européenne.
Durant les premières années
d'indépendance, beaucoup de nouveaux Etats africains ont connu de graves
crises économiques et ont dû avoir recours à des
prêts des banques internationales. Aujourd'hui, ces pays doivent
régler leurs très lourdes dettes.
Certaines régions d'Afrique sont
régulièrement confrontées à de terribles
sécheresses provocantes d'importantes pénuries alimentaires qui
menacent les populations. Les changements climatiques de ces dernières
années ne sont pas les seuls coupables.
De plus en plus, l'intervention de l'homme transforme la
nature. La forêt tropicale subit l'attaque du feu et de la hache. La
savane est mise en culture, les vastes espaces sur lesquels se
déplaçaient autrefois les éleveurs nomades se restreignent
constamment.
L'Afrique est un continent riche en ressources naturelles et
en gisements de minéraux, de pierres précieuses et d'or. Toutes
ses richesses cependant, lui rapportent peu. D'abord, parce que les
économies de la plupart de ses Etats reposent souvent sur une seule de
ces ressources et ne possèdent pas d'industries de transformation.
Elles sont donc totalement tributaires des variations des
cours mondiaux des matières premières. Mais, l'Afrique est riche
aussi d'une très grande diversité culturelle issue d'environ 1500
peuples vivant sur ce continent. Chacun ont leurs traditions, leurs coutumes,
leurs chants, leurs danses qui emportent le voyageur vers les racines de
l'humanité.
En dépit de ses problèmes, l'Afrique demeure un
vaste et superbe continent qui attire chaque année des millions de
visiteurs qui partent à la découverte de l'immensité des
déserts, prennent le soleil sur les nombreuses plages, observent la
faune encore sauvage ou admirent les vestiges des civilisations anciennes.
Section.1. Généralité sur
l'Afrique
1.1. Origine du mot Afrique
Etymologiquement, l'origine du mot Afrique semble être
jusqu'à ce jour controversée. Certains chercheurs pensent que le
mot Afrique provient du mot « ifren » qui
est une divinité berbère et aussi une tribu berbère :
les « Banou ifren »((*)1).
D'autres par contre estiment que le mot
« Afrique » pourrait provenir du nom
« Afridi », une tribu qui vivait en
Afrique du Nord près de carthage. Sans pouvoir nous atteler dans la
recherche de l'origine de ce mot, nous disons tout de même que l'Afrique
possède une longue tradition historique du fait qu'elle est
considérée comme le berceau de l'humanité et de
l'évolution.
1.2. Bref historique de l'Afrique
Le plus vieux continent du monde, le berceau de
l'humanité, le giron originel dans lequel sont apparues les
premières traces de vie humaine ; c'est l'admirable continent africain !
Carrefour de tous les possibles, maelström de couleurs et de dialectes,
l'Afrique est l'une des plus fascinantes énigmes sur terre. Formé
de plusieurs peuples, enorgueillis de cultures multiples, regorgeant des
richesses naturelles et des pierres précieuses, le continent africain
suscite tant de questions...
L'Afrique et le cobaye des toutes les expériences des
mutations qui ont façonné le monde jusqu'à son stade
actuel et qui ont fait des autres continents des puissances :
traite des noirs, esclavages, colonisation, guerre froide et la
mondialisation.
Elle est le deuxième continent au monde par sa
population et le troisième ou deuxième si l'on considère
l'Amérique comme formée de deux continents par sa superficie,
après l'Asie.
L'histoire africaine devient une spécialité dans
les années 60, à la suite des premières
indépendances. Celles - ci, depuis lors, un certain nombre de
thèmes majeurs sont devenus l'objet d'important débat dans
l'histoire de l'Afrique. Nous pouvons la résumer comme suit :
o Un champ de réflexion dérivant très
largement de l'intérêt pour l'impérialisme européen,
a été le partage de l'Afrique et l'imposition de la structure
coloniale sur le continent ;
o La structure et la signification du colonialisme ont
été d'un intérêt capital. Particulièrement
dans les années 60, l'important problème rencontré
était la montée du nationalisme dans les colonies africaines et
l'avènement de l'indépendance ;
o Les conséquences socio - économique et
politique de la dépendance croissante de l'Afrique vis-à-vis de
l'occident « économie mondiale ».
Section.2. Géographique de l'Afrique
Le continent africain est situé de part et
d'autre à :
o L'Est par l'Océan Indien
et la Mer Rouge ;
o L'Ouest par l'Océan
Atlantique ;
o Au Nord par la Mer
Méditerranée ;
o Le Sud du continent marqué par la
séparation entre les Océans Indien et Atlantique.
L'Afrique est séparée de l'Asie par le
Canal de Suez et de l'Europe par le Détroit de
Gibraltar.
D'une superficie de 30.221.532 km² en incluant les
îles, l'Afrique est le second continent le plus étendu. Il couvre
6,0% de la surface terrestre et 22% de la surface des terres
émergées.
Avec une population de 944.000.000 habitants « mi
2007 », les africains, représentent 14% de la population
mondiale. Cette population nombreuse est constituée de races diverses.
La population est jeune car la part de moins de 15 ans est de 44% et celle de
plus de 64 ans est de 3,2%. L'Afrique est repartie en 5 régions qui la
constituent dont :
1. L'Afrique du Nord ;
2. L'Afrique de l'Ouest ou Occidentale ;
3. L'Afrique Centrale ;
4. L'Afrique de l'Est ou Orientale ;
5. L'Afrique du Sud ou Australe.
Le continent compte de nombreuse îles dont les plus
peuplées et les plus grandes sont : Madagascar, Zanzibar, Maurice,
Pemba, Réunion, Seychelles, Comores, Sao tomé et principe,
Annobon, Bioko, Bissagos, Cap vert, Canarie, Sainte Hélène,
Ascension.
Le plus grand pays d'Afrique, par sa superficie et
dixième au monde, est le Soudan, tandis que l'Archipel des Seychelles,
au large de la côte Est de l'Afrique, en est le plus petit du continent.
a. Les grandes villes africaines
L'Afrique compte plusieurs grandes villes dont :
o Abidjan en Coté d'ivoire ;
o Caire en Egypte ;
o Kinshasa en République
Démocratique du Congo ;
o Lagos en République
Fédérale du Nigeria ;
o Pretoria et
Johannesburg en République Sud-africaine.
b. Les principales langues d'Afrique
o L'anglais ;
o L'arabe ;
o Le français ;
o Le portugais ;
o Le swahili.
La famille est la base de la société africaine.
Ils vivent en communauté dans des clans et castes qui obéissent
à des règles strictes. Les traditions sont donc très
présentes dans leur vie quotidienne. Il n'est pas rare de trouver dans
un même village plusieurs ethnies.
Les activités culturelles prennent une grande place
dans leur vie. Le Sahara constitue une barrière naturelle entre
l'Afrique du Nord et le reste du continent depuis longtemps. Mais cela n'a pas
empêché les échanges artistiques entre ces peuples via les
routes et chemins ; tour à tour, ils se sont inspirés
mutuellement.
Les traditions artistiques revêtent différentes
formes ; comme les statues, les masques, les objets, le tissage ou encore les
bijoux. L'art africain reflète donc la richesse, l'histoire et les
différentes croyances et religions de ce continent.
D'ailleurs, celles-ci sont nombreuses en Afrique.
Différents peuples et ethnies ont gardé le côté
traditionnel et vénèrent un seul dieu ou certains esprits. La
religion chrétienne est très présente, elle fût
introduite en Afrique du Nord et ensuite se développa vers le Soudan et
l'Ethiopie. Les protestants et les catholiques représentent plus de 200
millions de fidèles en Afrique. La première religion au pays,
l'Islam, compte de nombreux pratiquants et elle aussi se propagea depuis
l'Afrique du Nord, puis le long de la côte de l'Afrique orientale. On
compte plus de 250 millions d'adeptes.
Signalons cependant que l'Afrique, c'est aussi environ 2000
langues vernaculaires. Dans son paysage ethnolinguistique, la majorité
des langues est parlées exclusivement ou entres grande majorité
dans un seul pays.
Parmi les plus importantes se trouvent le Lingala, le Kikongo
et le Tshiluba en RD Congo, le Igbo, le Yoruba et le Kanouri, Haoussa au
Nigeria, le Moré et Mandeng au Burkina Faso, Mandeng au Mali, le Wolof
au Sénégal, le Hassanya en Mauritanie, le Béti au Cameroun
et le Songhaï au Niger.
2.1. Les frontières
Les frontières des Etats de ce continent sont en grande
partie issues de la colonisation ; ce qui explique qu'elles ne prennent
que peu en compte les réalités des populations.
Ces frontières posent jusqu'à présent le
problème de délimitation, ce qui pour le moment demeure un
défi majeur.
2.2. Le climat
L'Afrique présente une grande variété de
climats, d'
équatorial
au centre à
tempéré
chaud en
Afrique du Nord et
en
Afrique australe.
Les plaines du nord sont
désertiques et
très chaudes en raison de la grande distance qui les sépare de
l'océan.
Les différences de température entre
l'été et l'hiver ainsi qu'entre le jour et la nuit, y sont les
plus importantes. Plus au sud, la chaleur est atténuée par
l'humidité apportée par l'océan ainsi que par l'altitude,
particulièrement sur les hauts plateaux d'
Afrique de l'Est.
La végétation y est également plus dense.
Enfin, les extrêmes nord et sud connaissent tous deux un climat
tempéré, quoique plus frais et plus humide au sud.
2.3. Le milieu naturel((*)1)
L'Afrique constitue un bloc géographique
cohérent et riche en ressources, mais longtemps soumis à des
facteurs adverses. L'Afrique est un immense bloc de 8.000 km d'envergure, 30
millions de kilomètres carrés qui plonge loin dans les mers
australes.
Continent équatoriale et tropical par excellence, elle
est marquée par la chaleur et la sécheresse 30% d'espaces
désertiques bien que parcourue, par quelques-uns des plus grands fleuves
du monde qui douchent difficilement dans les océans par des
trouées à travers des massifs périphériques (Congo,
Nil, Niger, Zambèze).
Avec 20% de sa superficie constituée des forêts,
l'Afrique détient le second poumon de la planète avec un fabuleux
gisement de biodiversité (flore et faune) qui a fait l'objet d'une
exploitation multiforme. Elle est en outre abondamment dotée en
ressources minérales ainsi qu'en richesses énergétiques
(Pétrole, Gaz, Uranium, Coltant, Cobalt, etc.) et en bassins
hydroélectriques.
Bien qu'elles soient encore sous - exploitées, les
réserves minières de l'Afrique représentent environ 30%
des réserves mondiales. D'une manière plus spécifique, 40%
des réserves d'or et 60% des réserves de cobalt du monde se
trouvent en Afrique. Ses gisements de pétrole en exploitation sont
également en pleine croissance.
Au niveau agricole, le développement de l'Afrique a
été souvent freiné par des sols marqués par la
latéritisation et assez fragiles, à l'exception des couches
d'origines volcanique ou sédimentaire dans les bassins fluviaux et
lacustres.
Le caractère incertain de la pluviométrie selon
les saisons et les régions a sévèrement nui aux techniques
performantes de maîtrise et de gestion de l'eau, comme cela a
été noté en Egypte ou en Casamance au
Sénégal.
Section.3. Aspect économique de l'Afrique
Sur le plan économique, l'Afrique est l'un des
continents les plus pauvres du monde. La conjugaison de plusieurs faits
explique cette situation actuelle de l'Afrique.
La pauvreté et le retard de l'Afrique contrastent
vivement avec la prospérité du monde développé. La
marginalisation continue de l'Afrique du processus de mondialisation et
l'exclusion sociale de la vaste majorité de ses peuples constituent une
grave menace pour la stabilité mondiale.
En Afrique, 340 millions de personnes, soit la moitié
de la population, vivent avec moins d'un dollar américain par jour. Le
taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans y est de 140 pour
1.000 et l'espérance de vie à la naissance de seulement 54 ans.
58% seulement de la population a accès à l'eau potable.
Le taux d'alphabétisation des personnes de plus de 15
ans est de 41%. Il n'y a que 18 lignes téléphoniques pour 1.000
personnes en Afrique, par rapport à 146 dans le monde entier et 567 dans
les pays à revenus élevés((*)1).
· L'appauvrissement historique d'un continent
La dette constitue une part essentielle du budget de
l'économie de la majeure partie des pays africains. Le service de la
dette constitue par exemple sur les années 1992-1997, 35% du budget du
Cameroun et de la Côte d'Ivoire, 40% de celui du Kenya et du Zambie, 46%
de celui de la Tanzanie (dans le même temps, la part des services sociaux
constitue moins de 15% du budget, 4% au Cameroun). Une partie essentielle de
cette dette extérieure est constituée de la dette dite
multilatérale, c'est-à-dire envers les
institutions
financières internationales où la représentation de
ces pays n'a pratiquement aucun poids.
Selon le
Comité
pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde en sigle
« CADTM », la dette « est la conséquence
de choix géopolitiques bien précis. Surtout, elle est un puissant
mécanisme de subordination des pays du Sud ».
Nous pouvons distinguer trois grandes phases dans le
développement de cette dette :
· Tout d'abord dans les années 1960-70,
« la
Banque mondiale
incite les pays du Sud à emprunter dans l'espoir affiché de
financer la modernisation de leur appareil d'exportation et les connecter au
marché mondial. L'endettement est encore supportable pour les pays du
Sud, car ces prêts leur permettent malgré tout de produire
davantage ; donc, d'exporter plus et de récupérer des
devises pour les remboursements et de nouveaux
investissements. » ;
· À la fin de l'année 1979, les
États-Unis
amorcent un virage
libéral,
Paul Volcker, le
directeur de la
réserve
fédérale américaine, décide une forte
augmentation des '
taux
d'intérêt américain dans le but d'attirer les capitaux.
De l'ordre de 4-5 % dans les années 1970, ils passent à
16-18 % au moins, voire davantage au plus fort de la crise, car la prime
de risque devient énorme. Par conséquent, le Sud doit rembourser
trois fois plus d'intérêts. C'est la
crise
de la dette ;
· Dès qu'un pays est contraint de stopper ses
remboursements, le
Fonds
Monétaire International (FMI)» accepte de prêter l'argent
nécessaire au taux fort à condition que le pays concerné
accepte de mener la politique décidée par ses experts : la
politique économique de l'État endetté passe sous
contrôle du FMI. Les mesures préconisées sont inscrites
dans un
Plan
d'Ajustement Structurel (PAS), qui correspond au même schéma
libéral :
o Abandon des subventions aux produits et services de
première nécessité : pain, riz, lait, sucre,
combustible... ;
o
Austérité budgétaire et réduction des
dépenses en général et baisse drastique des budgets
sociaux « non - productifs » (santé,
éducation, subventions aux produits de base) ;
o
Dévaluation de la monnaie locale, taux
d'intérêt élevés pour attirer les capitaux
étrangers avec une rémunération
élevée ; production agricole tout entière
tournée vers l'exportation (café, coton, cacao, arachide,
thé, etc.)
Pour faire rentrer des devises, donc réduction des
cultures
vivrières et
déforestation
pour gagner de nouvelles surfaces ; ouverture totale des marchés
par la suppression des
barrières
douanières ;
libéralisation
de l'économie, notamment : abandon du contrôle des mouvements
de capitaux et la suppression du contrôle des changes ;
fiscalité aggravant encore les inégalités avec le principe
d'une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la préservation des
revenus du capital ;
privatisations
massives des entreprises publiques, donc un désengagement de
l'État des secteurs de production concurrentielle.
Selon les chiffres du CADTM en 2009, le bilan des flux
financiers montrent que, suite à la crise de la dette, les pays en voie
de développement ont remboursé jusqu'en 2009 l'équivalent
de 102 fois ce qu'ils devaient en 1970, dans le même temps, leur dette a
été multipliée par 48.
Le remboursement de la dette extérieure entre 1986 et
2007 correspond ainsi à l'équivalent de 7.5 plans Marshall
injectés vers les pays du Nord. Ainsi, selon le
CADTM, « par
l'intermédiaire de la dette, le transfert des richesses des peuples du
Sud vers les classes dominantes du Nord avec la complicité de celles du
Sud est à l'oeuvre sous nos yeux. » La dette extérieure
publique de l'Afrique se chiffre à 130 milliards de dollars en 2009.
Le 10 juin 2009, deux collectifs d'associations
françaises et belges réclament dans un rapport sur les
«
fonds
vautours » la mise en place d'un véritable tribunal
international de la dette. Ces associations soulignent que ces fonds
spéculatifs «rachètent les dettes des pays pauvres à
un prix extrêmement bas en vue de les contraindre par voie judiciaire
à les rembourser au prix fort, engendrant des plus-values colossales sur
le dos des populations du
Congo, de
Zambie, du Pérou,
d'Argentine ou du Nicaragua».
Elles pointent du doigt les responsabilités des pays
riches, estimant notamment que « les justices
française,
anglaise ou
américaine
donnent systématiquement raison aux fonds vautours contre les pays
pauvres » et que « l'argent que la
France et les pays riches ont
consacré aux allègements des dettes se voit confisqué par
des fonds privés au lieu de financer les dépenses sociales, comme
annoncé ».
Section.4. Situation politique de l'Afrique
Sur le plan politique, l'Afrique se présente comme un
monstre aux visages multiples : la défiance de
l'autorité de la loi, la corruption et
l'impunité qui accompagne les abus des droits humains,
maintiennent l'Afrique dans une situation de conflit et compromettent toute
initiative de développement durable.
La situation politique qui prévaut depuis
l'indépendance dans nombreux pays africains est marquée par
plusieurs éléments défavorables :
o Le recours à la force et aux coups d'Etat pour
accéder au pouvoir ou pour remettre en cause les régimes
démocratiquement élus. En dépit des traités et
déclarations, l'Afrique a enregistré 186 coups d'Etat entre 1956
et 2001, dont la moitié s'est produite dans les décennies 1980 et
1990 qui coïncident avec l'ère des difficultés de gestion
économique, des programmes d'ajustement et la fin de la guerre
froide((*)1) ;
o La difficile marche du continent vers la démocratie,
comme l'atteste la reconnaissance incomplète des droits politiques des
partis d'oppositions et des contre - pouvoirs, de la liberté de presse,
ainsi que du droit de la société civile à participer et
à exprimer ses opinions. La contestation des résultats des
élections, notamment présidentielles, pour des allégations
des fraudes, dégénère parfois en coup de force et conduit
à l'annulation pure et simple des suffrages ;
o L'Afrique apparaît aujourd'hui comme un continent
violent et marqué, de manière structurelle, par des conflits
longs, coûteux en vies humaines et engendrant une profonde
déstabilisation des Etats et des sociétés.
De nombreux conflits sont présents en Afrique :
o Conflits dits
« ethniques » dont les causes de certains sont
attribuées au
tracé des
frontières ne tenant que très peu compte de l'histoire et de
l'organisation sociétale des diverses composantes culturelles du
continent africain ;
o Conflits dits
« politiques » du fait des gouvernements
irresponsables faisant passer les intérêts des dirigeants avant
ceux des populations locales en dépit de leur pauvreté morbide
;
o Conflits dits « sociaux
politiques » dus à cette extrême
pauvreté ;
o Des guerres civiles aux enjeux
internationaux éclatent pour le contrôle des
matières premières dont la commercialisation n'enrichit que
rarement les populations locales.
L'Afrique est le continent le plus ravagé par les
conflits. Selon l'
Atlas
stratégique 2008, sur 35 conflits graves répertoriés
dans le monde, 13 sont situés en Afrique, où 15 pays sur 53 sont
concernés par une « crise d'intensité moyenne
à haute ».
Par un cercle vicieux, ces conflits entraînent la
pauvreté puis des conflits sociaux ; ce qui favorise
l'éclatement d'autres conflits. Dans un souci de préserver la
paix sur le continent, l'
Organisation
de l'Unité Africaine a été créée en
1963, puis remplacée en
2002 par l'
Union Africaine.
En 2008, sur 88 000
casques bleus de l'
ONU
déployés dans le monde, 61 000 sont engagés en
Afrique dans huit conflits ouverts ou larvés. Pour les Nations Unies, la
facture militaire africaine atteint 5,5 milliards de dollars sur un total
mondial de 7,2 milliards.
o Génocide
rwandais
En 1994, le gouvernement à
Kigali encourage le massacre
systématique de la minorité
Tutsi. En deux mois, les
milices
hutus tuent près d'un
million de personnes.
o Guerre civile au
Darfour
Il se déroule actuellement au
Darfour une guerre civile
pour obtenir le contrôle de certaines ressources (
eau, terres...) et un
nettoyage
ethnique. On dénombre déjà plus de 200.000 morts.
o
Crise politico-militaire en Côte d'Ivoire
En
Côte
d'Ivoire, se disputent les
forces
de l'État ivoirien et des forces rebelles pour obtenir des
changements politiques ; cette crise a duré 5 ans (
2002-
2007).
o Guerres en
Algérie
La guerre d'Algérie se déroule de
1954 à
1962 et débouche sur
l'indépendance de l'
Algérie,
colonie
française de
1830 à
1848, puis partie
intégrante du territoire de la
République.
Dans les années 1990, une violente guerre civile oppose le gouvernement
à l'opposition islamique, des attaques de cette dernière sont
toujours en cours.
o Guerres d'agression et des différentes
rébellions en RD Congo
Les Guerres en République Démocratique du Congo
qui ont dénombré plus de 6.000.000 des morts depuis la guerre de
l'AFDL, de l'agression Rwando, Burundo et Ougandaise, les multiples
rébellions dont le RCD, MLC, CNDP, etc. jusqu'à nos jours avec
les génocidaire Rwandais FDLR/Interamwe et la rébellion
Ougandaise la LERA qui tue les congolais.
Si les conflits africains profitent à ceux qui les
provoquent ou qui les commandent, ils ruinent par contre l'avenir de l'Afrique
qui ne demande que la paix pour mieux gérer ses projets de
développement.
Imaginez que pendant les trente dernières
années, l'Afrique a connu plus d'une cinquantaine de conflits
armés diversement appelés rébellions, mutineries, guerre,
etc.
Ces conflits coûtent chers au continent: des milliers de
morts et de réfugiés, des personnes déplacées, la
compromission des efforts de développement, l'endettement pour soutenir
l'effort de guerre et l'achat d'armement, la destruction du tissu
économique, la prolifération des maladies endémiques
(sida, paludisme, méningite, tuberculose) et la destruction de
l'environnement social, naturel et économique.
Les africains prendront ils conscience par eux-mêmes de
cette situation dramatique pour y faire face ?
A analyser de prêt, ces conflits sont imposés
à leurs peuples par des dirigeants en manque de légitimité
pour les détourner des objectifs de développement et de gestion
démocratique.
C'est en cela que le réveil des peuples risque
d'être brutal et fatal pour nombre de chefs encore drapés du
couvert d'un nationalisme outrancier et d'une gestion autocratique du
pouvoir.
Cartographie des
régions Africains
Source :
www.atlashistorique.net
CHAPITRE.IV. LA SOUVERAINETE DES ETATS AFRICAINS ET LES
ETATS UNIS D'AFRIQUE
Section.1. Les régimes politiques en Afrique
Maurice Duverger, définit le régime politique
comme un ensemble complet d'institutions coordonné et articulé
qui se refaire à la fois au choix de gouvernant à leur structure
et à leur limitation aussi qu'au fondement du pouvoir qu'il
exerce((*)1).
1.1. Le système de parti unique
C'est une innovation du XXème siècle
en matière gouvernementale et le parti est le véritable
élan en matière des partis politiques. Par ailleurs, l'ensemble
des organes de l'Etat constitue ou ne constitue que des moyens d'actions par
lesquels s'exprime la volonté du parti considéré comme le
représentant du peuple. Il découle de ce système deux
conceptions minimaliste et maximaliste.
· La conception minimaliste est membre du parti.
(Marxiste léniniste) ;
· La conception maximaliste consiste sur le fait que tous
les nationaux sont membres du parti (MPR = Nation = Parti).
Ce système de parti unique présente deux
variantes :
1.1.1. Le régime d'apparence parlementaire
Où le gouvernement est censé être
responsable devant le parlement, mais les deux appartiennent à la
même tendance de sorte qu'il n'est pas question d'un renversement du
gouvernement.
1.1.2. Le régime d'apparence présidentielle
La séparation des pouvoirs que nous avons dans le cas
de régime présidentiel et même présidentialiste
disparaît, car le parti assure l'interdépendance de
l'exécutif et législatif. Le président détient le
pouvoir dans ce sens qu'il est chef du parti, du législatif et de
l'exécutif.
1.2. Régime d'assemblée
Le pouvoir législatif subordonne le pouvoir
exécutif qui doit se plier aux directives du parlement parce qu'il n'est
qu'un exécutant du parlement. Dans ce cas, il ne se pose pas la question
de confiance et le parlement ne peut être dissout. Pas de partage dans le
pouvoir ; tous les pouvoirs sont confiés à
l'assemblée (mais il existe d'autres cas de régime
hybride ou mixte).
1.2.1. Régime semi - présidentiel
C'est un régime à base parlementaire ayant subi
quelques modifications du régime présidentiel. Exemple :
l'élection du président de la République au suffrage
universel.
1.2.2. Régime néo - traditionnel
Hérite de la colonisation que l'on a modernisé
partiellement (régime de concentration des pouvoirs). Ce sont des
monarchies. Exemple : le Swaziland, le Lesotho.
Dans la plupart de ces Etats, on ne connaît pas les
parties et les institutions ne sont pas ou ne suivent pas les schémas
modernes.
1.2.3. Régime d'exception
Il est issu d'un coup d'Etat et il a un régime
provisoire, transitoire. Il cherche à se constitutionaliser ou à
céder la place à un autre type du régime.
Tels sont, les différents régimes politiques que
nous trouvons en Afrique.
Section.2. Les défis des Etats africains
Le Président Kwamé Nkrumah, dirigeant
éclairé, visionnaire et panafricaniste, qui a sacrifié son
temps et son énergie pour la libération des autres pays
africains. Nkrumah a lutté sans relâche pour l'unité des
pays africains au profit d'un seul Etat Fédéral Africain.
Il était convaincu que les pays fraîchement
indépendants avaient besoin de s'unir pour libérer les autres
pays africains et jeter les bases de leur émancipation
économique. Il comprenait qu'une Afrique divisée resterait
toujours sous la domination et serait une proie facile au capitalisme
mondial.
Une illustration de ceci est la fondation de l'Union Africaine
« U.A » en 2001 et la décision des Chefs d'Etats et
de Gouvernements d'avancer vers les Etats-Unis d'Afrique d'ici l'an 2015. Il
s'agit ici d'honorer comme il faut la mémoire du Président
Nkrumah et des nombreux dignes fils d'Afrique qui meurent par dans des guerres
injustes!
Mais la route de concrétiser ce rêve fait face
à de grands défis, aussi bien externes qu'internes. En
particulier, le système mondial actuel, caractérisé par
une militarisation croissante de la mondialisation néo-libérale,
présente des défis écrasants pour le continent
africain.
Les grands défis des Etats africains sont de
bâtir des États de droit fondé sur la bonne gouvernance,
libéré de la corruption et apte à développer des
stratégies pertinentes pour lutter contre la pauvreté.
La démocratie en africain a débuté au
début des années 90 par une volonté collective des peuples
africains d'abandonner l'idéologie du parti unique pour la
démocratie libérale de type occidental dont les prés
requis classiques sont :
· Le multipartisme intégral ;
· La construction de l'Etat de droit avec comme exigence
une logique légaliste rationnelle de gestion des affaires publiques ;
· Une gestion politique fondée sur la bonne
gouvernance et la lutte contre la corruption ;
· La nécessité de développer des
stratégies pertinentes pour lutter contre la pauvreté.
En effet, dans les pays en voie de développement de
l'Afrique Subsaharienne, le libéralisme politique a montré
très tôt ses limites dans la construction de l'Etat de droit.
Fidèles aux nouvelles conditionnalités des institutions de
Bretton Woods fondées cette fois sur la bonne gouvernance, les nouveaux
Etats démocratiques ont développé de très gros
efforts dans le domaine de la lutte contre la corruption et la bonne
gouvernance.
Cependant, il reste à développer des programmes
pertinents pour réduire la pauvreté et introduire dans les plans
de développement le souci de la dimension sociale.
2.1. Bâtir des États de droit fondé sur
la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption
La corruption est un fléau endémique dans nos
jeunes Etats où il reste à bâtier une conscience citoyenne
autour de l'Etat - nation, un Etat où précisément tous les
citoyens se sentent concernés par les
intérêts de toute la collectivité nationale.
L'Etat post-colonial africain a des caractéristiques
propres, même sous le renouveau démocratique. En effet, les
indépendances africaines avaient été dès les
premières années sous-tendues par la volonté politique de
la construction d'un Etat -nation à l'image de ceux qui existaient dans
les métropoles coloniales.
Les programmes de développement tendaient tous à
faire avancer le projet de la construction d'un espace national aux
dépens d'irrédentismes ethno régionaux et tribaux. Mais
malgré de grands efforts faits pour le renouveau national, l'Etat
post-colonial africain est loin de se transformer en Etat - nation, un
demi-siècle après les indépendances, confronté
qu'il est à la réalité de déterminismes socio
anthropologiques encore prégnants dans les logiques
structuro-fonctionnelles de ces Etats.
Aussi, malgré les volontarismes politiques qui avaient
émergé de la longue lutte des élites nationalistes contre
le colonialisme, des pesanteurs socio anthropologiques persistantes expliquent
les échecs de tous les projets nationaux plus ou moins influencés
par l'idéologie totalitaire, qu'elle soit de gauche (bolchevik) ou de
droite (fascisme). Nous avons à l'esprit les tentatives de
révolution nationale de Nasser, Kadhafi, Kwamé Nkrumah, Modibo
Keita, Sékou Touré, les « révolutions nationales
démocratiques et populaires » au Bénin, en RD Congo, au
Burkina Faso, etc.
Ces échecs ne peuvent pas seulement s'expliquer par des
difficultés économiques, mais aussi par le degré
d'élaboration de ce que le psychosociologue américain Maslow
appelle le besoin d'appartenance dont les effets pervers continuent de marquer
la physionomie des Etats, même sous la démocratique.
Beaucoup de spécialistes des sciences sociales opposent
toujours dans la structuration du système social, la communauté
à la société que le sociologue français du
XIXème siècle Emile Durkheim fait respectivement
asseoir sur ce qu'il appelle la solidarité mécanique par
opposition à la solidarité organique ou selon d'autres auteurs
comme Max Weber notamment et ses divers disciples, la solidarité
organique opposée à la solidarité économique.
Aussi avons-nous dans la communauté, la
prégnance des liens de sang dont la trajectoire anthropologique est la
famille, le clan, l'ethnie ; tandis qu'une vraie structure sociale est
après tout parcourue par des liens d'intérêts
fortifiés par une solidarité économique ; comme cela est
le cas d'une proto - nation ou d'une nation.
Les Etats africains post-coloniaux se situent
différemment sur ce parcours socio anthropologique marqué par ces
deux grands jalons, à savoir : les organisations définies
par la prégnance des liens de sang (solidarité organique) et
celles qui ont accédé peu ou prou à la conscience des
liens d'intérêts (solidarité économique).
Il existe bien sûr une surdétermination en
dernière instance des facteurs socio anthropologiques, pour parler comme
les marxistes ; mais ils ne constituent pas une fatalité. Ce sont les
hommes qui font l'histoire, dans des conditions déterminées.
Certes, dans cette optique, la démocratie africaine qui a
débuté vers les années 90 avec l'exigence de construire un
Etat de droit et d'asseoir une démocratie pluraliste, constitue une
opportunité pour renouveler le pacte sociopolitique qui dans les
années 60 avait déclenché de vastes mouvements
d'adhésion populaire au projet national.
Les mouvements populaires de contestation politique, des
revendications socio-économiques peuvent être
atténués profondément si les acteurs sociaux ont le
sentiment de participer à la réussite d'une oeuvre commune, qui
est une nation unie et prospère.
A ce niveau, la santé des classes politiques africaines
est déterminante. Les partis politiques africains doivent être de
vraies instances d'agrégation des intérêts et non des
instances néo-patrimoniales dont les programmes nationaux
échouent devant les revendications fondées sur la logique du sang
ou la logique du ventre, avatar corrompu de la logique
d'intérêt.
Un autre centre de réflexion important est la
problématique de la construction de l'Etat - nation dans le contexte de
la mondialisation, c'est-à-dire en fait de l'hégémonie
mondiale du système capitaliste du centre occidental. Un autre contexte
est l'avancée de la construction panafricaine avec par exemple
l'émergence de l'Union Africaine.
En suivant le développement historique des formations
sociales du centre (ou du Nord), on remarque que l'Etat - nation et son
idéologie spécifique de patriotisme nationaliste ne se sont
développés que par suite de mouvements sociopolitiques d'une
bourgeoisie nationale pour s'épanouir et asseoir ses bases
économiques dans un cadre territorial bien délimité sur le
plan institutionnel. Le capital a donc été national avant
d'amorcer son procès d'internationalisation.
Or, les Etats post-coloniaux africains, malgré des
tentatives locales sans lendemains de révolutions nationales (droite) ou
de « révolutions nationales démocratiques et populaires
» (gauche), n'ont pas encore réussi à asseoir les bases
d'une accumulation primitive propre à l'émergence de bourgeoisies
nationales, Le Bénin de 1972 à 1982. La logique de l'Etat
post-colonial africain).
A la place de l'accumulation primitive du capital
nécessaire au décollage économique, nous avons au
contraire une situation anomique de corruption généralisée
qui est un simulacre d'une accumulation primitive.
Le défi reste donc à construire un Etat moderne
débarrassé du néo-patrimonialisme qui est la source
fondamentale de la logique du ventre, c'est à dire de la corruption.
2.2. Développer des stratégies pertinentes
pour lutter contre la pauvreté
L'idéologie fondamentale du libéralisme que tous
les nouveaux Etats africains ont épousé, est la promotion des
investissements étrangers, c'est à dire du capital
étranger quelquefois allié à une bourgeoisie nationale en
gestation.
Ces circonstances d'une nécessaire accumulation du
capital afin d'amorcer le décollage économique ont des effets
désastreux sur les politiques sociales. Aussi beaucoup de
dépenses sociales, notamment liées à la santé, le
logement et l'éducation, grèvent-elles les budgets des
ménages contribuant à une paupérisation sans
précédent.
Comment dans ces conditions développer des programmes
pertinents de lutte contre la corruption ?
Il s'agit d'abord de définir une bonne politique de
gestion des ressources humaines qui mettra l'accent sur l'utilisation
rationnelle des ressources formées par le système éducatif
en luttant d'abord contre le chômage des jeunes diplômés du
système éducatif venant tant du second cycle des enseignements
techniques et professionnels que des établissements d'enseignement
supérieur.
Il faudra concevoir aussi un fonds d'aide pour les jeunes qui
veulent s'installer à leur compte ; ceci par le biais de prêts aux
petites et moyennes entreprises montées par des jeunes,
développer un programme d'assistance sociale aux couches
vulnérables.
Au vu de ces défis redoutables, la construction des
Etats-Unis d'Afrique pourrait sembler être une tâche impossible,
une entreprise prométhéenne. En effet, on devrait être
sceptique à propos de l'habileté et de la volonté des
dirigeants africains à construire une véritable unité
africaine parce que non seulement les obstacles sont accablants, mais aussi
l'expérience du passé ne montre aucun signe d'optimisme. Ainsi,
si les dirigeants africains sont vraiment sérieux en ce qui concerne la
réalisation de ce noble objectif, ils doivent prendre des
décisions sévères et courageuses.
La présente section a passé en revue les
défis auxquels l'Afrique fait face dans sa tentative de construire les
Etats-Unis d'Afrique.
Section.3. Les Etats-Unis d'Afrique pour quel
but ?
L'idée des États unis d'Afrique est
proposée dès
1924 par l'écrivain
jamaïcain
Marcus
Garvey, qui rêvait d'une Afrique forte, solidaire et
prospère. Cette vision est à l'origine de la création des
mouvements
panafricanistes de
1945.
L'utilisation du terme États-Unis d'Afrique au
Vème Congrès panafricaniste de la même
année à
Manchester par
William
Edward Burghardt Du Bois,
Patrice Lumumba,
George Padmore,
Jomo Kenyatta et
Kwamé Nkrumah
marque une étape décisive vers sa création.
Dès lors ce nom désigne la création d'un
éventuel
État
fédéral africain. C'est dans cette optique qu'est née
l'
Organisation
de l'Unité Africaine le
25
mai
1963, renommée depuis
Union Africaine. Le
projet de la création des États unis d'Afrique est relancé
en
2000 à
Lomé (Togo) par le
colonel
Mouammar Kadhafi,
alors dirigeant de la
Libye. Sa finalisation est
prévue en
2015 selon l'issue du sommet de
juillet 2007.
3.1. L'unité africaine et la dynamique de
développement
Au lieu de restaurer les textes de l'OUA pour se conformer
avec les réalités nouvelles de la planète, les dirigeants
africains ont plutôt posé les jalons d'une nouvelle organisation
panafricaine.
La question est alors de savoir ce à quoi on devrait
s'attendre avec cette nouvelle organisation ? Quels sont les défis
qu'elle est appelée à relever pour assurer au continent un
développement durable ? Et surtout, à quoi tiennent les
obstructions qu'elle devra surmonter pour y parvenir ?
Dans sa marche vers l'ambitieux projet des Etats-Unis
d'Afrique, l'unité africaine rencontre plusieurs épines dans sa
chaussure, qu'il conviendra de battre en brèche, pour envisager
l'exposition de quelques vecteurs incontournables, pour vibrer en phase avec
les grands défis du Cosmos contemporain.
3.2. Obstructions à la réalisation des
États-Unis d'Afrique
Plusieurs facteurs empêchent l'éclosion du
proverbial projet de l'unité africaine. Ces obstacles sont aussi bien
politiques, économiques que sociologiques. Dans l'effort de
compréhension, chaque obstacle mérite une attention
particulière.
a. Obstacles politiques
Le manque de volonté politique et le refus des chefs
d'Etats, d'abandonner certains aspects de leurs souverainetés,
constituent les obstacles politiques majeurs, qu'il conviendra d'analyser
respectivement.
· Absence d'une volonté politique de la part
des chefs d'Etats
Les résultats mitigés, voire décevant
dans le domaine de l'union du continent africain, sont la conséquence
d'une absence réelle de volonté politique. Plusieurs fois, les
sommets de l'organisation de l'unité africaine ont accouché de
très bonnes intentions qui malheureusement ne seraient ce qu'un
début d'exécution.
Aussi donc, beaucoup d'élans ont été
freinés parce qu'ils n'ont été soutenus jus qu'à
leur aboutissement par les décideurs africains que sont les chefs
d'Etats et de gouvernement. A peine les sommets achevés que s'estompe
brusquement la prise de conscience subite et euphorique qui a soutenue ses
décisions et résolutions.
Il y a donc un problème de volonté politique,
une volonté de construire ensemble l'unité du continent. Et cette
attitude des chefs d'Etats africains marque à ne point douter le
déficit de volonté politique. Car, il y a effectivement un
déficit entre une décision prise et la volonté de
l'appliquer aux fins de le faire aboutir.
Les systèmes de gouvernement en Afrique fonctionnent de
telle façon que seul le chef de l'Etat, détenteur de
l'exclusivité du pouvoir, peut imprimer une marque réelle
à une action en décidant d'y engager les populations. Mais,
malheureusement très peu se sont jusque là engagés de
façon individuelle à créer des conditions favorables
à l'unité.
Au delà des déclarations réticentes des
chefs d'Etats,rien n'est entrepris pour assoire déjà au niveau de
chaque Etat,une politique propice à l'unité. Et cela complique
davantage sa réalisation. Cette réticence observée chez
les gouvernements africains est peut être la crainte de perdre certains
aspects de leurs souverainetés
· Le refus d'abandon des souverainetés
L'on a encore à l'esprit que c'est la tergiversation
entre l'abandon de souveraineté pour se fondre dans un grand ensemble,
les Etats-Unis d'Afrique et l'option de coopération au sein d'une
organisation panafricaine qui a engendré dès le départ des
débats sur la forme que devrait prendre l'union du continent.
Pourtant, après un consensus, il a été
adopté que l'unité de l'Afrique soit graduelle. Chaque Etat
conservant le droit de jouir pleinement de sa souveraineté nouvellement
acquise au prix de grandes luttes pour la plupart. Aujourd'hui, alors que
l'union des peuples et des Etats africains est à nouveau à
l'ordre du jour, le débat resurgit.
Peut- on réaliser à l'instar des USA ou encore
l'U.E, l'unité du continent sans que les Etats africains ne consentent
à concéder partie ou même totalité de leurs
souverainetés dans des domaines spécifiques, tels que la
défense et la télécommunication, la lutte contre les
grandes pandémies, la diplomatie ou encore certains aspects du pouvoir
politique ? Voici la grande interrogation qui pose le problème de
la souveraineté comme obstacle à la réalisation de
l'unité du continent.
Les gouvernements africains ont un dilemme entre
concéder ou ne pas concéder des aspects de la souveraineté
de leurs Etats, pour abandonner des aspects de leur pouvoir à un
exécutif supranational suscité par une union des africains.
Pendant trois décennies, les africains se sont consolidés et
leurs élites veulent s'affirmer comme dirigeant politiques.
Il est donc aujourd'hui plus difficile dans ces conditions de
convaincre les dirigeants d'Etats africains, ayant pour la plupart,
accéder à la tête de leurs Etats, bien après
l'indépendance et la création de l'OUA, de se défaire
d'une partie de leurs pouvoirs et fondre dans l'union du continent.
Certaines voix telles celle du feu président Omar BONGO
du Gabon se sont élevées pour dire tout haut et de façon
claire ce que pensent certainement beaucoup de chefs d'Etats :
« Le Gabon ne concèdera aucun aspect de sa
souveraineté ».
Loin d'être une déclaration bénigne, ces
propos du chef de l'Etat Gabonais, laissent clairement entrevoir l'obstacle que
le refus d'abandon des souverainetés constitue pour la construction
d'une Afrique unie qui parle d'une seule et même voix.
En effet, si chaque Etat jaloux de son indépendance et
de sa souveraineté entend n'en concéder aucun plan à un
exécutif, ou ne serait ce qu'a un organe qui agirait pour lui et en son
nom, dans des domaines spécifiques, il est évident que le projet
d'union du continent demeura une chimère utopique.
Ce faisant, les gouvernants ont surtout peur q'un organe au
nom de sa contenance supranational ne vienne leur dicter, et cela contre leur
gré, des dispositions émanant de la majorité.
Ainsi, cette attitude protectionniste à de tout temps
et de tout lieu constitué une plaie grave pour l'unité de
l'Afrique. Le désir de conserver sa souveraineté chèrement
acquis, la sacralisation, la sanctification, l'héroïsation et la
divinisation du pouvoir, constituent la charpente de cet obstacle. En effet, le
politique étant lié à l'économie par le
« cordon ombilicale », les obstacles économiques ne
sont pas absents dans cette marche.
b. Obstacles économiques
Elles tiennent principalement à la course vers le
leadership et à la diversité des monnaies.
· La course vers le leadership
Chaque Etat veut se tailler la part du lion , chacun veut
émerger quand ses confrères vivent dans une misère
indescriptible, inexprimable ; bref, d'aucun éprouvent parfois le
plaisirs de voir leurs pairs tirés le diable par la queue. L'exemple
palpable nous vient de la sous région d'Afrique Centrale ou le Cameroun,
le Gabon et la Guinée équatoriale vivent une guerre froide sans
précédent.
En effet, la Guinée conçoit mal que son
potentiel pétrolier, puisse servir la sous région au même
titre que les barrages du Cameroun et le port Autonome de Douala. L'existence
de deux bourses sous régionales l'une au Gabon et l'autre au Cameroun,
surtout les récentes expulsions dans la sous région exprime
davantage cette course vers le leadership, qui divise, paupérise,
empêche la réalisation d'une unité sous régionale et
continentale nécessaire, pour pouvoir tendre graduellement vers
l'unité du continent.
· La diversité des monnaies
La monnaie est considérée comme un
élément important de l'identité de l'Etat. Nous nous
souviendrons encore en mémoire le prestige que la monnaie de l'actuelle
République Démocratique du Congo, l'ex Zaïre a eu. Quant on
parle de CEDI, tout de suite, on pense au Ghana. Et quant on fait allusion au
CFA, on fait une projection sur la zone franc. Toutes ces
réalités démontrent à quel point la monnaie est un
élément important qui participe à l'identité d'un
Etat donné.
Alors, les Etats africains, si attachés aux
éléments qui les caractérisent et les distinguent des
autres, voudront ils se défaire de leurs monnaies dont ils sont aussi
fier que de leurs souveraineté ? Au sein de l'U.E, l'Angleterre n'a
pas adhéré à l'euro. Ne l'exclu t-il pas de l'U.E ?
Puisque l'usage de la monnaie unique, symbole par ailleurs d'unité et
d'appartenance à une même structure, une même entité,
fait ici défaut.
Au niveau de l'UEMOA, la difficulté existe. Comment
réaliser dans le cadre de l'intégration régionale ouest
africaine, une vaste zone monétaire avec une seule monnaie ? Cet
état de fait traduit bien la difficulté que représente la
création d'une zone monétaire unique en Afrique, et partant,
l'obstacle qui constituera la multiplicité des monnaies dans le
processus de réalisation de l'union.
Pour être complet dans cette analyse, un pas de voile se
doit d'être levé sur les obstacles sociologiques à
l'unité africaine, étape de la réalisation des Etats-Unis
d'Afrique.
c. Obstacles sociologiques
Ils sont constitués des particularismes tribaux d'une
part et des minorités blanches d'autre part.
· Les particularismes tribaux
L'Afrique compte plus de cent ethnies. Et cette
réalité, bien que surmontable, constitue néanmoins un
handicap à l'unité du continent. Entre Afrique de culture arabe
et Afrique subsaharienne, il y a d'énormes différences du point
de vue de leurs cultures.
Aussi, la division du continent entre Francophone, anglophone
et lusophone vient elle s'ajouter à l'extrême diversité
ethnique du continent, pour en faire l'exemple même de
société hétérogène.
Le sage Ahmadou Hampateba disait certes que :
« C'est la diversité des couleurs d'un tapis qui fait sa
beauté ». Mais, il faut avouer que cette façon de voire
ne peut être totalement vrai que si les couleurs s'harmonisent et
s'accordent.
Or, quand on sait l'usage que font de cette grande
diversité du continent, les politiciens et autres leaders, l'on n'est en
droit de croire que la diversité n'est pas toujours un atout. Au lieu de
rapprocher davantage les peuples pour faire de leurs diversités une
force et un atout pour le continent, les Leaders africains et même les
groupes de pressions internes comme externes au continent, en font une arme
redoutable de combat.
Ils font naître de cette diversité des maux
affreux et effroyables, tels que le racisme, la xénophobie, le
tribalisme, l'ethnocentrisme, le tribucentrisme, etc. Des maux qui constituent
une véritable poudrière en Afrique. Il n'y a qu'à se
référer à la multitude de conflits tirant leurs origines
des différends entre groupes ethniques en Afrique, pour se rendre compte
de cette évidence.
La mauvaise manipulation de la diversité culturelle et
ethnique de l'Afrique, nuit gravement à l'unité du continent, par
la désagrégation des valeurs solidarités et d'union qui
caractérise les populations africaines. Les hommes politiques et
religieux ont récupéré la diversité de culture et
ethnique, à leurs nauséeux avantages. Ils exacerbent la haine
raciale et tribale et font de la diversité ethnique surtout, une source
de conflit inter ethnique.
Il est donc difficile en l'état actuel des choses
d'ignorer que la diversité culturelle et ethnique du continent africain,
constitue une poudrière qu'un atout. Il est par conséquent
important d'en tenir compte, surtout que beaucoup de conflits à travers
le continent, naissent et sont entretenus par cette diversité.
L'existence des minorités blanches vient renforcer l'obstacle lié
à la diversité ethnique.
· Les minorités blanches
Séquelle de la colonisation, les minorités
blanches, importantes en certains points du continent peuvent constituer un
obstacle à l'unité. Il ne s'agit cependant pas d'un
phénomène exceptionnel, car les conditions à l'Afrique y
ont généralement découragées la colonisation de
peuplement.
L'impact des minorités blanches dans la crise
Ivoirienne et dans plusieurs conflits en Afrique, est assez illustratif
à cet égard. Est ce à dire que nous devons nous comporter
en Enfant de Coeur ? Autrement dit, devons nous recevoir cela comme une
bénédiction urbi et orbi ? Nous répondons
probablement par la négativité.
3.3. En dépits des entraves à la
réalisation des États-Unis d'Afrique, l'unité africaine
reste envisageable et réalisable
Malgré les obstacles présentés si haut,
la réalisation de l'unité Africaine demeure actuelle, possible.
Ainsi, pour mener à bien cet important projet, le développement
de la coopération interafricaine, le rejet d'une mentalité
captive, l'introduction dans les programmes scolaires d'une culture
panafricaine s'avère inéluctable pour espérer
l'effectivité d'un tel projet.
Mais, on ne saurait leur donner la priorité en se
passant du règlement des conflits et du maintien de la paix. C'est dans
la même vision que ces points seront respectivement analysés.
a. Le règlement des conflits et le maintien de la
paix
L'analyse du règlement des conflits nous permettra de
mieux appréhender le maintien de la paix, défis à
réaliser par les africains pour parvenir à l'ambitieux projet des
Etats-Unis d'Afrique.
· Le règlement des conflits, obstacles à
la cohésion continentale
L'union africaine se doit de réagir rapidement
lorsqu'il y a conflit en Afrique. Rien de durable ne peut se faire dans une
atmosphère d'insécurité. Lorsqu'elle ne détruit
pas, elle empêche l'action vers le progrès.
Les guerres empêchent toute activité
économique, aggravent l'insécurité et la famine,
entraîne l'inflation et bloque les exportations. La plus part des
ressources investies sont faites pour la guerre. Rares sont les pays africains
ou les ressources sont aussi abondantes qu'en RD Congo, Angola...Pourtant, leur
population continue de vivre dans la misère.
Il est donc urgent, voire capitale que les Etats africains
s'attaquent à fond aux causes profondes de ceux-ci. Le cas
d'intervention des soldats de la CEDEAO en Sierra Leone ayant conduit à
la conclusion de l'accord de Lomé qui a mis fin au conflit le 07 juillet
1999, montre bien que les africains peuvent prendre en main la
résolution des conflits sur le continent.
L'Afrique doit trouver des moyens pour atteindre les foyers de
tension sur son sol. Il s'agit d'un impératif et même d'un
préalable pour le développement des pays, qui du moins à
besoin de stabilité pour connaître le progrès. Selon Koffi
Anan, ex Secrétaire Général de l'ONU, tant que l'Afrique
ne sera pas venue à bout de ses conflits, les progrès resteront
précaires même dans les pays éloignés du
théâtre des hostilités. Des perspectives de l'unité
du continent doivent être recherchées ; mais aussi, son
développement intégré.
Notons toutefois, dès que les préoccupations
réglées, il reviendra à l'union de stimuler sur le
continent une paix durable.
· Le maintien de la paix, facteur de rapprochement des
peuples africains
La stabilité intérieure et la paix
extérieure sont inséparables au développement. L'une des
préoccupations majeures des africains sera le maintien de la paix entre
les peuples au sein de l'Etat, mais aussi entre les Etats sur l'ensemble du
continent.
Il s'agit d'une tâche sans difficulté, car les
nombreuses crises latentes, l'esprit de revanche et la persistance des
comportements xénophobes la rende beaucoup plus ardue. Pourtant, l'union
africaine devra faire de la paix un credo et oeuvrer perpétuellement
à assurer les conditions les plus favorables à son maintien sur
le continent.
Tout compte fait, dans sa mission d'union du continent, la
quête de la paix s'impose comme un défi de premier ordre. Pour se
faire, l'Afrique doit se doter de structures efficaces et fiables pour assurer
la prévention de tout conflit, de nature à troubler la
stabilité de l'Afrique.
C'est déjà le rôle joué par la
force d'interposition de l'union africaine L'anticipation et la
prévention des conflits doivent se faire sur la base d'un
répertoire systématique de toutes les zones à risque afin
que soit exercé sur celle-ci un suivi permanent pour régler et
aplanir les différends avant qu'ils n'atteignent les proportions de non
retour.
b. Le développement de la coopération inter
africaine
Dans le conteste actuel de mondialisation ou même
l'évolution du monde vers le « village
planétaire », on comprend que le panafricanisme est
appelé à évoluer vers les Etats Unis d'Afrique. Il est en
effet, un instrument de mise à niveau qui permet aux africains de
participer au « rendez-vous du donner et du recevoir ».
Il y a urgence de restructurer l'économie africaine
pour que l'approche soit conforme au besoin des africains. Consommer africain
en développant la culture de produits adaptés aux
réalités climatiques et topographiques du continent.
Nous pensons particulièrement au coton, au cacao, au
café, au haricot, aux arachides, pour ne citer que ceux-ci. Les
échanges inter africains se doivent d'être multipliés. En
effet, que cherchent les économies africaines au marché mondial
lorsqu'on dispose des matières premières, des sources
d'énergies, des atouts climatologiques d'une population
diversifiée et surtout d'un marché de 800 millions de
consommateurs nécessaires à l'écoulement des productions
panafricaines.
Même les grosses pointures africaines à l'instar
de l'Afrique du sud, le Nigeria et l'Egypte ne pourront s'en sortir seules. Le
flux des échanges dans les grands ensembles du monde illustre cette
importance à plus d'un titre.
En 1998, les échanges à l'union
européenne sont de 70% contre 50% en 1980 ; en Asie orientale, ces
échanges atteignent 45% en 1998 contre 25% en 1980. Il en est de
même en Amérique du Nord où ces échanges ont
progressé. Plus laconique, il y a urgence de créer un
marché pour les africains, car encore en 1998, ces échanges
n'avoisinaient pas encore 06% véritable batton dans la roue d'une
quelconque unité du continent.
Alpha Oumar Konaré, développe l'approche d'une
coopération Sud - Sud. Lors de la célébration de la
journée de l'Afrique au siège de l'UNESCO, il estime que
l'Afrique doit mettre fin à l'exclusivité du face-à-face
avec l'Europe car, Il faut l'avouer, la blessure africaine est d'autant grave
que seul le mercurochrome ne peut soigner. Le développement du continent
se doit d'être pensé avec de nouveaux paradigmes. Il faut ainsi un
état d'esprit et une mentalité authentique qui viendra contre
carrer l'explosion du mimétisme qui débouche sur l'enfantement
d'une aliénation sans précédent.
c. Rejet du mimétisme
Le continent Africain se doit de former une
personnalité internationale. L'éclosion de cette
personnalité passe par le retour aux sources africaines. D'où,
l'urgente nécessité d'une redéfinition du
développement qui doit se distancer des assertions capitalistes.
Au regard de la conception afro réaliste, il s'agit de
la capacité de maîtriser son destin et de savoir où l'on
va. D'où, l'absolue nécessité de se passer du
mimétisme, des mentalités schizophréniques,
c'est-à-dire le fait d'être nous même et nous battre contre
nous même Il y a ainsi nécessité de développer des
systèmes propres au continent.
Que ce soit au niveau économique, social et politique
où l'existence du « prête à porter
juridique » et politique sont loin d'être
maîtrisés dans le même fil conducteur, il serait absurde par
exemple, de se donner le luxe en consommant des confitures ou même du
pain comme déjeuner et même se vêtir de soie alors que
l'industrie du continent cherche encore ses marques.
En fait, ce n'est pas servir la cause du continent, car le
blé ne pousse nulle part sur le continent, la soie non plus. Il serait
pourtant indiqué de donner une place d'honneur aux battons de maniocs,
aux repas issus des produits agricoles locaux, pour ce qui est de
l'alimentation et d'autres denrées culturelles du continent qui
permettront de faire d'une pierre plusieurs coups, non seulement en stimulant
l'éclosion des petites et moyennes entreprises, mais en luttant aussi
contre le « cancer social » qu'est le chômage.
C'est ainsi que nous quitterons du stade de consommateur
stérile au stade des consommateurs productifs et respectés par la
communauté internationale. En d'autres termes, « le
séjour d'un morceau de bois dans un cour d'eau n'a jamais fait de lui un
crocodile ». La réalité des Etats-Unis d'Afrique
étant établi, il apparaît pour être complet, de
présenter quelques vecteurs de développement du continent.
d. Vecteur de l'émergence rapide de l'unité
africaine
Le berceau de l'humanité dispose de plusieurs atouts
pour la vulgarisation du projet et par ricochet de son essor futur. Ainsi, la
transformation du potentiel en vecteur de développement,
l'éducation, le développement touristique et des masses
médias sans oublier, la promotion de la médecine traditionnelle,
la construction des organisations sous régionales, l'assimilation des
populations et priorités des priorités une claire
détermination de la forme du futur Etat continental, méritent une
attention particulière.
· L'éducation et la transformation du potentiel
en vecteur de développement
Dans ses objectifs, l'OUA n'a pas prévu
l'éducation, la vulgarisation des pensées panafricaines chez les
jeunes Africains. Or, comme le baptême chez les chrétiens, la
jeunesse panafricaine doit également recevoir l'idéologie
panafricaine à la fleur de l'age.
Les gouvernements africains se doivent d'insérer dans
les programmes scolaires des programmes panafricains pour véhiculer
l'idéologie salvatrice panafricaine. En sus, des clubs d'Union africaine
se doivent d'être formés dans les Universités, dans les
Quartiers pour agir par des conférences, des articles ; bref, des
réflexions pour inciter le développement du continent, car il y a
nécessité de réfléchir avant d'agir et non
l'inverse. La conséquence logique de cette éducation n'est autre
chose que la transformation de l'immense potentielle en vecteur
d'intégration.
L'Afrique est un continent énormément riche qui
doit mettre ses ressources dans le sens de ses intérêts. En effet,
les africains doivent regarder leurs réalités ensemble dans un
miroir, sans pour autant casser ce miroir. D'où, l'urgence de
réfléchir ensemble pour un développement collectif, pour
un développement qui s'éloignera des égoïsmes
nationaux, un développement qui assurera la prééminence de
la « respublica » sur la « reprivata ».
Ce ci passe par le développement de la coopération sous
régionale qui couronnera la libre circulation des personnes et des biens
ainsi que le développement des infrastructures à vocation
économique.
Le développement du tourisme ainsi que des masses
média à l'échelle du continent est inévitable dans
cette perspective de développement.
· Développement du tourisme et des mass
média
L'Afrique dispose d'un immense potentiel touristique sous
exploité. En effet, elle demeure encore sous sa forme la plus
traditionnelle, la plus précaire. Le tourisme, est un véritable
levier de développement. On doit ainsi passer du tourisme à la
gazelle, à l'Afrique de « tarzan », pour une
politique touristique pragmatique, susceptible de donner une certaine
authenticité au continent.
De tel enseigne qu'il puisse être convoite un même
titre que la côte d'Azure, la tour Effel ainsi que la statut de la
liberté aux USA. L'impact du tourisme dans l'économie des Etats
méditerranéens Illustrerait suffisamment cette importance...
Toujours dans la perspective de développement du
continent, la création des mass médias panafricains s'impose. En
effet, pour s'informer sur leur continent, les africains doivent avoir recours
aux chaînes étrangères qui pivotent, virevoltent,
dénaturent, mieux, biaisent le plus souvent le sens de
l'actualité africaine.
Ainsi, nous consommons l'interprétation du monde des
autres. Quelle est alors l'interprétation africaine du monde ?
D'où, l'urgence de créer une chaîne panafricaine comme
antidote à Euronews pour l'U.E, à CNN pour les USA et à
Aljazeera pour le monde Arabe. Pour palier au sous développement du
continent, aussi conviendra t-ils de donner une place d'honneur à
l'émergence de la médecine traditionnelle africaine et à
la croissance graduelle des organisations sous régionales. En effet,
l'union du continent, son développement ne se fera pas sur du sable.
· Promotion de la médecine traditionnelle
africaine
L'Afrique dispose d'un potentiel thérapeutique
énorme. Les gouvernements se doivent de prendre des mesures
nécessaires pour le propulser. En bloquant le passage aux charlatans,
aux filou qui selon leurs méthodes rudimentaires et mêmes
mensongères, favorisent le développement du sous
développement.
L'impact des charlatans et même des marabouts dans la
propagation du sida, est assez illustratif à cet égard. La
médecine traditionnelle africaine se doit d'être
développée au point de faire d'elle une vertu, une
singularité internationale.
Pour le faire, les tradipraticiens, de commun accord avec les
gouvernants doivent s'inspirer du model Indou et spécialement chinois.
Cette médecine doit de se développer du Nord au Sud du continent,
en passant par l'Est à l'Ouest dudit continent. Au finish, c'est la
symbiose de toutes ces particularités thérapeutiques qui formera
la richesse médicinale africaine. Il ne s'agit pas de la science fiction
mais d'une réalité observable et palpable. Aussi, est-il vrai que
l'Afrique regorge une végétation diversifiée par ricochet,
une kyrielle de plantes médicinales à exploiter.
L'émergence des organisations sous régionales
à l'instar de la CEMAC, CEDEAO et la SADC, s'avère indispensable
pour une union progressive, graduelle et ascendante du continent.
· Emergence des organisations sous régionales
vers l'union graduelle du continent
L'Afrique compte à ce jour cinq sous ensembles
régionaux visant tous l'intégration du continent africain ;
ils constituent un véritable acquis pour l'union africaine. Nonobstant,
l'existence de nombreux problèmes liés à la
réalisation de leurs objectifs.
De création d'espaces économiques
homogènes ou encore de développement sous régional. Ils
peuvent efficacement contribuer à la réalisation d'une union
efficace du continent. A la seule condition qu'ils soient
libéralisés par la libération des échanges au
niveau de chacun d'eux, mais aussi par la mise en commun des projets de
production et d'infrastructures.
1. La libéralisation des échanges
La libération des échanges est une condition
nécessaire à la création d'une Afrique unie et forte. Jean
De Gaule conseillé pour les affaires africaines du président
Jacques Chirac confiait au mensuel africain international que :
« sur le plan strictement économique, ce qui fait
défaut au continent africain, c'est le cloisonnement des
marchés ».
Chaque Etat vit dans une certaine autarcie et à du mal
à s'ouvrir à ses voisins, encore moins aux Etats de sa sous
région. Cette politique de protectionnisme, digne d'un autre age dans
cette ère de globalisation des échanges, a pour
conséquence de laisser indifférents les investisseurs, qui sont
plutôt à la recherche des marchés qui leurs offrent les
facilités d'écoulement de leurs productions.
Il faut donc impérativement opter au sein des ensembles
sous régionaux, pour une libéralisation des échanges, afin
de constituer des marchés assez vastes pour les investisseurs et aboutir
à la longue à un marché continental. Cette
libéralisation pour réussir, doit être voulue par les
gouvernements africains qui veilleront à l'élimination entre les
Etats membres de la même communauté économique, des droits
de douane à l'importation et à l'exportation des marchandises.
Les Etats membres doivent également veiller à
l'abolition des barrières non tarifaires, en vue de la création
d'une zone de libre échange au niveau de chaque communauté
économique et régional.
Ces différentes mesures qui visent la
libéralisation des échanges entre les Etats membres d'une
même communauté, pourront ensuite être étendues aux
communautés entre elles. Elles doivent procéder par
l'élaboration d'étude pour fixer un calendrier d'exécution
des différentes mesures arrêtées.
Ces actions, pour être plus efficaces, doivent
s'accompagner du renforcement du cadre institutionnel des communautés
économiques. Celles ci devront mettre en place des textes qui
régiront plus clairement les modalités pour parvenir à la
libération des échanges.
2. La réalisation de projet commun de production et
d'infrastructures
La création d'infrastructures communes aux Etats du
continent et la mise en place de projets de production à n'en point
douter, peut contribuer à susciter au niveau des Etats et de leurs
peuples, le sentiment d'appartenir à une même communauté.
Du fait de posséder quelque chose en commun, on se sent plus proche, car
lié par le même destin, le même sort.
Cette option pourrait consolider davantage l'union et la
solidarité entre les peuples. A ce sujet, l'exemple de l'Afrique
australe citée dans le rapport annuel de la BAD en 1998, est
édifiant et plein d'enseignements en matière
d'intégration.
Reconnaissant que les transports et les communications par
route sont indispensables pour lever les obstacles opérationnels et
faciliter la circulation des biens et des personnes, les membres de la
Communauté de Développement de l'Afrique Australe
« SADC » ont créé des corridors de
développement.
Des routes qui relient les Etats de la sous région .En
sus, cinq Etats membre de la SADC, l'Afrique du Sud, l'Ile Maurice, le Lesotho,
le Malawi et la Zambie ont créé des fonds pour les routes. Bien
que réalisées souvent au niveau de quelques Etats, seulement, ces
initiatives peuvent donner un élan positif à la
réalisation d'une union durable et solide de l'Afrique, si elle se
multiplie à travers le continent.
Les Etats africains doivent quitter le champ des projets
jamais mis en oeuvre et des décisions jamais appliquées pour
passer aux actes concrets. Les projets communs de production et
d'infrastructures doivent se multiplier à travers l'Afrique, pour en
faire un chantier où se construisent les symboles forts d'entente, de
solidarité et d'union.
L'Afrique doit bâtir un patrimoine africain. Cet
idéal doit commencer d' abord dans les communautés sous
régionales et s'étendre par la suite à l'ensemble du
continent. Dans le but de faire dissiper les nuages qui pourraient encore
exister sur la future forme de l'Etat africain, un compromis se doit
d'être fait à la base. Ceci commande une légère
modification de l'acte constitutif de l'union africaine, dans l'optique de
détermination claire de la forme du futur Etat africain.
e. Claire détermination de la forme du futur Etat
Après une levée de l'ambiguïté
contenue dans l'acte, il sera indispensable de réagir positivement pour
la fédération d'Etats, ce qui permettra de
« courcicuiter » les égoïsmes nationaux, les
souverainetés et la volonté des dirigeants africains.
· Lever l'ambiguïté contenue dans
l'acte
« Aujourd'hui, l'individualisme a tort partout se
fait jour le besoin de s'unir » Mais encore, faudrait il que
préalablement, les parties qui décident de s'associer
déterminent clairement les contours et l'allure à donner à
leur union.
Force est de reconnaître que l'acte constitutif de
l'union africaine ne donne en aucun moment avec précision, la forme sous
laquelle le continent devrait réaliser son union. S'agirait il d'une
fédération, d'une confédération ou encore, d'une
association ou organisation d'Etats ?
Voici la question à laquelle l'acte devra
répondre de façon claire et définitive, pour donner avec
précision, l'orientation des actions de l'union. A l'analyse, on
constate effectivement que l'acte constitutif de l'U.A reste muet, pour ne pas
dire très ambigu sur la question.
En son article 2, il est simplement stipulé « il
est institué une union africaine conformément aux dispositions du
présent acte ». Or, dans sa définition tel que nous le
restitue le petit Larousse, le terme « union d'Etats »
désigne « un ensemble d'Etats qui se regroupent sous un
même gouvernement ou pour défendre des intérêts
communs » de cette définition du terme « union
d'Etats », on peut supposer deux alternatives :
o Soit, il s'agit d'une organisation dans le sens d'une
association, au quel cas, on aura pas bougé par rapport à
l'OUA ;
o Soit, il s'agit d'une fédération d'Etats
africains, avec un gouvernement supranational.
Quoiqu'il en soit, l'acte ne précise pas quelle option
elle a choisi. Mais, un parcours minutieux de l'acte fait penser à une
structure hybride qui associe les deux options. En effet, l'institution de
certains organes, tels que le parlement panafricain, la création d'une
cour de justice dont les décisions sont obligatoires pour touts les
Etats membres, la mission de l'union de : « défendre la
souveraineté, l'intégrité territoriale et
l'indépendance de ses Etats membres » ainsi que son droit
d'intervenir dans un Etat membre sur décision de la conférence
achèvent de conclure sur la tendance fédéraliste que
s'imprime l'union africaine.
Pourtant, venant en contradiction à cette option,
beaucoup d'autres éléments contenus dans l'acte, indiquent que
rien n'est totalement amorcé clairement. Puisque l'acte consacre les
principes de la non ingérence et du respect de la souveraineté
des Etats.
Cette ambiguïté de l'acte constitutif est certes
à l'image du compromis trouvé à Lomé, pour
rapprocher les positions divergentes ; or, elle gagnerait à
être élucidée et traité avec objectivité,
pour imprimer à l'union africaine un coup d'accélérateur.
C'est dans la même veine qu'une priorité sera donnée
à l'option fédéraliste.
· Opter pour la fédération des Etats
africains
Comme l'estime Edem Kodjo, « l'on a pas beaucoup
bougé avec le système de multiplicité des Etats, chacun
ayant sa souveraineté ».Toute chose qui indique que l'acte
constitutif de l'union africaine aurait pu opter clairement pour une
fédération d'Etats africains.
L'occident et le reste du monde avec, s'est coulé dans
un vaste mouvement de création de communauté économique et
politique. Aux relations privilégiées entre Etats de jadis, se
sont peu à peu substitués des rapports nouveaux de type à
asphyxié les micros Etats.
L'heure est désormais à la constitution de
grands ensembles. Et le contexte de mondialisation et de globalisation de
l'économie font de l'union une contrainte pour espérer affronter
les mutations q'elle engendre.
Dépassant les potentialités des Etats pris
individuellement, les fléaux, tels que le SIDA et les conflits
commandent aux petits Etats une nouvelle organisation politique et
économique. Alors, pendant combien de temps, l'Afrique avec ses 53
Etats souverains, mais très peu outillés pour faire face aux
exigences du nouveau millénaire, pourra t-elle encore ramer à
contre courrant ?
En effet, l'Afrique ne doit plus se contenter de se qu'elle a
été jusque là. Elle doit oser « sous peine de
végéter à la périphérie du village
planétaire », elle doit réaliser au plus vite son
unité politique.
Pour Ide Oumarou, ancien Secrétaire
Général de l'OUA, « une Afrique balkanisée ne
pourra jamais rien dans ce monde porté vers les grandes
reconstitutions » Il faut donc tendre vers un Etat africain plus fort
et plus unis, qui n'aura d'autres frontières qu'avec les autres
continents. Précisément, fédérer les Etats
africains.
Cette idée, de nombreuses voix l'avaient
préconisée, des intellectuels l'avaient soutenue comme voie de
salut du continent. Charles Henri Favrod, dénonçant l'arbitraire
des frontières en Afrique, soutient que, « si les
frontières ont coupé le continent en tranches, la géologie
lui restitue une unité foncière ». Raison pour
laquelle, il pense que « l'avenir exige la reconstitution d'un
ensemble cohérent ».
Section.4. Recommandation aux politiques africaines
Le continent africain dans sa configuration actuelle,
présente des faiblesses certaines. Son état de morcellement,
fruit de sa balkanisation par les puissances coloniales, constitue un
véritable frein à son rayonnement au plan international.
Aussi, ses dirigeants ont-ils vu juste de vouloir construire
son unité à travers la création de l'Union Africaine.
Cette initiative se présente en effet comme la seule alternative qui
permettra au continent de tenir face aux défis de la mondialisation et
de la globalisation des échanges. En fait, les cinquante trois Etats de
l'Afrique, pris individuellement, ne représentent presque rien dans les
relations internationales où la tendance est plutôt à la
reconstitution de vastes ensembles économiques et politiques.
L'initiative des Etats-Unis d'Afrique via l'U.A, est donc
heureuse et salutaire. Elle doit rompre avec l'hésitation et engager
l'ensemble des Etats à marcher vers la construction d'une Afrique unie
et solidaire, qui n'à d'autres frontières que les limites du
continent.
La situation économique déplorable du continent
et la multitude de défis qu'il doit réaliser, commande et exige
que l'Afrique dépasse ses divergences et ses différences, ses
handicap et ses lacunes, ses faiblesses et ses insuffisances pour se tourner
vers la quête d'une renaissance afin de vivre à la fierté
des fils et filles du continent.
L'unité d'entreprises et d'actions, dans un cadre de
paix et de stabilité, seules permettra d'arriver au rayonnement de
l'Afrique sur le plan international et de libérer le continent des
pesanteurs qui hypothèquent considérablement son
développement.
L'Afrique est capable de régénérescence,
les ressources et les potentialités ne manquent pas. Cependant, il faut
franchir le cap de l'afro pessimisme pour voir le rêve des pères
fondateurs de l'OUA se réaliser : « Voir tous les Etats
africains s'unir désormais pour assurer le bien être de leurs
peuples ». En outre, il y a urgence pour les dirigeants de battre en
brèche l'opportunisme, le carriérisme, le fétichisme
politique et le profitosituationisme, véritable batton dans la roue de
l'unité continentale.
Cette vision de l'Afrique doit cesser d'être un
rêve et se réaliser. C'est même un impératif, puisque
les mutations actuelles q'imposent les systèmes politiques et socio
économiques nouveaux à travers le monde, en font une
impérieuse nécessité
Cheik Anta Diop, lui est allé plus loin en affirmant
dans la préface à l'édition de1954 de son oeuvre, nation
nègre et culture, que : « c'est seulement l'existence
d'Etats africains indépendants fédérés au sein d'un
gouvernement central démocratique, des cotes libyques de la
méditerranée au cap, de l'océan atlantique à
l'océan indien qui permettra aux africains de s'épanouir
pleinement et de donner toute leur mesure dans les différents domaines
de la création, de se faire respecter voire aimer de tuer toutes les
formes de paternalistes, de faire tourner une page de la philosophie, de faire
progresser l'humanité en rendant possible une fraternisation entre les
peuples ».
Ces différentes positions doivent être
perçues comme un appel aux gouvernants africains à opter pour la
fédération de leurs Etats afin de construire à la longue
les Etats-Unis d'Afrique à l'instar des USA ou de l'U.E car, aussi est
il vrai que, même Dieu n'a pas créé le ciel et la terre en
un seul jour.
La
construction
européenne est l'exemple même de ce type de formation. Elle
s'est trouvée à certains moments en contradiction avec la notion
de souveraineté, en particulier, au moment de la
crise de la
chaise vide, qui s'est terminée par le
compromis de
Luxembourg (
1965-
1966).
La politique de l'
Union
Européenne se décompose en trois piliers :
· 1er pilier : les
communautés
européennes, le pilier de l'intégration ;
· 2ème pilier : la
politique
étrangère et de sécurité commune
« PESC » ;
· 3ème pilier : la
coopération policière et judiciaire en matière
pénale.
Le
processus
de décision diffère selon les piliers :
· Sur le premier pilier, on emploie la
méthode
communautaire : la commission a un
monopole
d'initiative sur la
préparation
des dossiers relatifs à ce pilier ;
· Sur les deux autres piliers, on emploie la
méthode
intergouvernementale, qui est une simple coopération
permettant aux
États
de rester pleinement souverains, même si aujourd'hui il faut nuancer
cette position puisque le 3ème pilier rejoint progressivement
le premier (
convention de
Schengen).
Équilibre entre souveraineté,
supranationalité
et coopération intergouvernementale conçue tout d'abord comme une
coopération économique, l'Union Européenne est devenue
à la suite du
traité
de Maastricht une intégration économique doublée d'une
coopération politique. La
commission
européenne dispose du monopole de
droit
d'initiative dans le
premier
pilier.
L'
Union
Européenne est aujourd'hui une construction sui generis,
une entité à la limite d'un
État
fédéral souverain. Les deux principes qui définissent
les pouvoirs réciproques entre les États et l'Union sont le
principe
de subsidiarité et le
principe
de proportionnalité.
Le
conseil
constitutionnel français réaffirme que la France est
pleinement souveraine, distinguant transferts de compétences et
transferts de souveraineté.
L'
Union
Européenne possède aujourd'hui une part de
souveraineté dans le
premier
pilier dit de l'intégration, en raison des fortes
compétences
législatives que la
communauté
européenne prend dans des secteurs très stratégiques (
énergie,
environnement, chimie,
agriculture) où
60 à 70 % des nouveaux textes législatifs sont d'origine
communautaire.
Les compétences communautaires relèvent bien de
fonctions
régaliennes traditionnelles, puisque les échanges
économiques sont réglés dans la nouvelle
monnaie, l'
Euro. Les difficultés de
l'intégration tiennent notamment au flou des
limites de
l'Europe (
zone euro,
espace Schengen,
Espace
économique européen,...) et à la diversité des
langues.
Le projet de
Traité
constitutionnel européen vise à structurer et renforcer
l'intégration, notamment en conférant à l'
Union
Européenne la
personnalité
juridique et en créant un poste de ministre européen des
affaires étrangères.
Cette option doit clairement figurer dans leurs projets et
faire l'objet d'un consensus, qui viendrait clore le débat sur la forme
de l'union. A défaut de faire une union unitaire, qui fera de tout le
continent un seul et même Etat, l'Afrique peut opter pour une union
fédérale, comme les USA avec des Etats qui auraient chacun des
compétences, de même que l'Etat fédéral, qui aura
des compétences bien définies et qui seul pourra
représenter le continent à l'extérieur.
L'acte de l'Union Africaine donne le ton, mais les actions
restent à poser. Car, « théorie sans pratique vide, et
pratique sans théorie aveugle. »
CONCLUSION
Au terme de notre travail consacré à la
souveraineté et intégration des Etats africains, Cas des Etats -
Unis d'Afrique, nous pouvons conclure de la manière ci - après.
Tout au long de sa rédaction, nous poursuivions comme
objectif majeur, celui d'expliquer les différents
bénéfices que pourrait tirer l'Afrique de la solidarité
régionale dans l'abandon d'une partie de leurs souverainetés au
profit de l'intégration.
Pour y arriver, nous avons structuré notre modeste
travail en quatre chapitres ci - après :
o CHAPITRE.I. L'APPROCHE CONCEPTUELLE ;
o CHAPITRE.II.
L'INTEGRATION ;
o CHAPITRE.III. LA PRESENTATION DU CONTINENT
D'AFRIQUE ;
o CHAPITRE.IV. LA SOUVERAINETE DES ETATS AFRICAINS
ET LES ETATS-UNIS D'AFRIQUE.
Nous sommes partis des hypothèses selon lesquelles,
l'absence d'une volonté politique de la part des chefs d'Etats constitue
le plus grand frein à l'intégration régionale. Le
continent africain, dans sa configuration actuelle présente des
faiblesses certaines et nous croyions que, l'initiative des Etats unis
africains, se présente en effet comme une alternative qui permettra au
continent de tenir face aux défis de la mondialisation et de la
globalisation des échanges ; elle permettra de rompre avec
l'hésitations et engager l'ensemble des Etats à marcher vers la
construction d'une Afrique unie et solidaire, qui n'a d'autres
frontières que les limites du continent.
En s'appuyant sur la méthode dialectique et la
technique documentaire, nous avons constaté que le berceau de
l'humanité dispose de plusieurs atouts pour son essor futur.
Quelle que soit la nature des promesses et les intentions qui
les sous - tendent, il est aujourd'hui évident que l'aide consentie par
les pays riches n'est plus une réponse adaptée à la
situation du continent africain confronté à la pauvreté et
la marginalisation économique. Les solutions sont à rechercher
dans la mise en place et l'observance de la règle équitable dans
le commerce mondial.
Aux africains eux - même d'admettre que tous les projets
de développement se réduisent à une chimère tant
qu'ils restent confinés dans les étroits couloirs des
frontières héritées de la colonisation, en prolongeant les
tergiversations qui contrarient les avancées vers une pleine
intégration politique et économique. Réponses historiques
à cet impératif d'intégration globale : la mise en
place des Etats - unis d'Afrique.
Pour clore avec le présent travail, nous tenons
à relever le fait que nous ne pouvons prétendre avoir
épuisé un sujet aussi passionnant et fort complexe que celui -
ci. Aussi, nous sollicitons l'indulgence de tous ceux qui nous liront
étant donné que, comme toute oeuvre humaine, celle - ci pourrait
également contenir des imperfections ne relevant pas de notre
volonté de mieux faire.
Bibliographie
I. Ouvrages
1. ANTA DIOP. C., Les fondements économiques
et culturels d'un Etat fédéral d'Afrique noire, Ed.
Présence africaine, Paris, 1990.
2. BACH. D., Régionalisation, mondialisation
et fragmentation en Afrique sub-saharienne, Ed. Karthala, Paris,
1998.
3. BRAILLARD. Ph. et REZA-DJALILI. M., Les
relations internationales, Ed. PUF, Paris, 1988.
4. LABANA LASAY'ABAR & LOFEMBE BENKENYA,
Coopération internationale évolution et approches
théoriques, Edition, Sirius, Kinshasa, 2006.
5. MARSHALL. A., L'intégration
territoriale, Ed. PUF, Paris, 1965.
6. MERLE. M., La vie internationale,
Ed. PUF. Paris, 1977.
7. PERROUX. F., L'Europe sans rivage,
Ed. PUF, Paris, 1954.
8. PINTO. R., Le droit des relations
internationales, Ed. Payot, Paris, 1972.
9. POIDEVIN. R., Histoire des débuts de la
construction européenne, Ed. Bruyant, Bruxelles, 1986.
10. REUTER. P., Droit international
public, 3ème édition, PUF, Paris,
1968.
11. REZSOHAZY. R., Théorie et critique des
faits sociaux, Ed. La renaissance du livre, Bruxelles, 1971.
12. RUZIE.D., Droit international
public, Ed. Dalloz 15ème édition, Paris,
2000.
13. VIRALLY. M., Relations internationales et
science politique, Ed. PUF, Paris, 1959.
II. Notes de cours
1. AFWANISU MVUR - ABA. C., Syllabus du cours
éléments d'initiation à la recherche
scientifique, G1 R.I. UCCM, 2005 - 2006. Inédites.
2. DIUR KATOND, Syllabus d'introduction aux relations
internationales, G1 RI, UNIKIN, 2001-2002, Inédites
3. KINDUNDU.J.M., Notes de cours des organisations
internationales africaines, L1, RPI, UCCM, 2008 - 2009,
Inédites
4. KITIMA.J.L., Syllabus du cours les relations
internationales africaines, L1 Droit, UPC, 2001 - 2002,
Inédites
5. NDEKE WA NDEKE. Ch., Syllabus du cours des
régimes politiques contemporaine, L1, RPI, UCCM, 2008 - 2009.
Inédites
6. NENEY O'THER, Syllabus du cours de sociologique
politique approfondie, L1, RI, UCCM, 2008 - 2009. Inédites
7. NGONGO NDJULU.H., Syllabus du cours des
organisations internationales, G3, RI, UCCM, 2007 -
2008.Inédites
III. Dictionnaires, TFC et Mémoire
1. Dictionnaire de la terminologie du droit international,
Paris, 1960.
2. Dictionnaire Larousse illustre, Edition, Larousse,
Paris.
3. NANIKAFUAKO PEMBELE.G., L'intégration
régionale de l'Afrique comme facteur de développement dans le
contexte de la mondialisation, de 2000 à 2007,
TFC, UCCM, 2007 - 2008. Inédites
4. SALMON.J., Dictionnaire de droit international
public, Ed. Bruyant, Bruxelles, 2001.
5. TSHIBAMBA BUABUA. D, L'intégration des Etats
africains au sein de l'union africaine : étude de son
effectivité au regard de la pratique européenne
d'intégration, Mémoire, UWB, 2007 - 2008.
Inédites
IV. Revues et textes officiels
1. BAD, « Le rapport de développement
en Afrique, 2000 »
2. BERG, « Rapport de la Banque
Mondial », 1981
3. CAMPREDON.J.P., « L'action de l'Union
Soviétique en Afrique », in défense
nationale, Décembre 1983.
4. Charte des Nations Unies de 1945
5. Convention de Chicago du 07 décembre 1944
6. SANGARE. L., « l'intégration
régionale multisectorielle africaine et le
multilatéralisme », in forum international sur les
interfaces entre politiques et sciences sociales, du 20 au 24
février 2006.
7. SESSANGA HIPUNGU DJA KASENG KAPITU, « Les
politiques publiques de sécurité en Afrique
subsaharienne », le 26 avril 2008.
V. Webographie
1. www.histoire-afrique.org
2. www.google.cd
3.
www.toupie.org/dictionnaire/executif/
4.
www.wikipedia.org/présentation de l'Afrique/
Table des matières
In memoriam I
Epigraphe II
Dédicace III
Avant - propos IV
Sigles & abréviations V
0. Introduction générale 1
0.1. Présentation du sujet 1
0.2. Etat de la question 2
0.3. Problématique 2
0.4. Hypothèse de l'étude 3
0.5. Choix et Intérêt du sujet 4
0.6. Méthodes et techniques 5
0.7. Délimitation du sujet 6
Chapitre.I. Approche conceptuelle 7
Section.1. Souveraineté 7
1.1. Définition de la souveraineté 7
1.2. Sortes des souverainetés 7
1.3. Les institutions internationales menacent la
souveraineté des États 9
Section.2. Etats 10
2.1. Définition de l'Etat 10
2.2. Les éléments constitutif de l'Etat 10
Section.3. Relations internationales 13
3.1. Définitions des relations internationales 13
3.2. Champ d'application des relations internationales 14
3.3. Les outils des Relations Internationales 15
3.4. Les relations internationales africaines
16
Section.4. Organisations internationales 17
4.1. Définition des organisations internationales 17
4.2. Création & critères des organisations
internationales 18
4.3. Structure organique des organisations internationales
20
4.4. Financement des organisations internationales 20
4.5. Les organisations internationales supranationales 21
Chapitre.II. Intégration 22
Section.1. Définition de l'intégration 22
Section.2. Typologies d'intégration 23
2.1. L'intégration économique 23
2.2. L'intégration politique 24
Section.3. Les étapes de l'intégration 26
3.1. Zone de libre échange 26
3.2. L'union douanière 27
3.3. Le marche commun 27
3.4. L'union économique monétaire 28
3.5. L'union politique 28
Section.4. Concepts africains d'intégration 28
Section.5. Défis et finalités de
l'intégration 30
5.1. Défis de l'intégration régionale
africaine 30
5.2. Finalités de l'intégration régionale
africaine 31
Chapitre.III. Présentation du continent d'Afrique 33
Section.1. Généralité sur l'Afrique 33
1.1. Origine du mot Afrique 34
1.2. Bref historique de l'Afrique 34
Section.2. Géographique de l'Afrique 35
2.1. Les frontières 37
2.2. Le climat 37
2.3. Le milieu naturel 38
Section.3. Aspect économique de l'Afrique 39
Section.4. Situation politique de l'Afrique 41
Cartographie des régions africaines 45
Chapitre.IV. La souveraineté des Etats africains et les
Etats Unis d'Afrique 46
Section.1. Les régimes politiques en Afrique 46
1.1. Le système de parti unique 46
1.2. Régime d'assemblée 46
Section.2. Le défit des Etats africaines 47
2.1. Bâtir des États de droit fondé sur la
bonne gouvernance et la lutte contre la corruption 48
2.2. Développer des stratégies pertinentes pour
lutter contre la pauvreté 51
Section.3. Les Etats-Unis d'Afrique pour quel but ? 52
3.1. L'unité africaine et la dynamique de
développement 52
3.2. Obstructions à la réalisation des
États-Unis d'Afrique 52
3.3. En dépits des entraves à la
réalisation des États-Unis d'Afrique, l'unité africaine
reste envisageable et réalisable 57
Section.4. Recommandation aux politiques africains 68
Conclusion 71
Bibliographie 73
Table des matières 75
Annexe 78
Source : Afrique édition 2010
* (1) J. SALMON.
Dictionnaire de droit international
public, Ed. Bruyant, Bruxelles, 2001, P. 551
* (1) R. REZSOHAZY.,
Théorie et critique des faits sociaux,
Ed. La renaissance du livre, Bruxelles, 1971, P.69
* (1) R. PINTO & M.
GRAWITZ cité par C. AFWANISU MVUR - ABA. Syllabus du cours
éléments d'initiation à la recherche scientifique, G1
R.I. UCCM, 2005 - 2006, P.18. Inédites
* (1)
www.toupie.org/dictionnaire/executif
* (1) Dictionnaire Larousse
illustre, Edition, Larousse, Paris, P.341
* (2) Dictionnaire de la
terminologie du droit international, Paris, 1960, PP. 264 - 269
* (1) Charte des Nations Unies
de 1945
* (2) Convention de Chicago du
07 décembre 1944 dans son article 2ème
* (1) M. VIRALLY.,
Relations internationales et science
politique, Ed. PUF, Paris, 1959, P.9
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