Prise charge des personnes vivants avec le VIH/sida en ville de Butembo( Télécharger le fichier original )par Alphonse MAKANO TUNGALI WA MWATI Université officielle de Ruwenzori - Licence en genre et développement 2007 |
III. 2. 4. Conditions de vie des PVVIHEn ce qui concerne ce point, le tableau 14 nous informe que avant l'annonce de la séropositivité à nos enquêtés, la majorité d'entre eux 91,3% avaient une occupation ou un emploi qui permettrait de répondre tant soit peu à leur propres besoins et ceux de leurs familles. Le même tableau nous informe qu'actuellement la tendance à complètement changer. Le nombre des chômeurs à sensiblement augmenter jusqu'à atteindre 75,73% ; le nombre des commerçants est passé de 33,97% à 9,72% ; le nombre d'employés et de ceux qui s'occupaient des activités champêtres est descendu de 17,47 à 4,85% et de 16,53% à 4,85% ; le nombre d'artisans à chuter de 7,7% à 2,91% et ceux qui exerçaient d'autres professions (enseignants, pasteurs, chauffeurs,...) est passé de 4,85% à 1,94%. Ce qui est encore plus grave, c'est la situation professionnelle des agents de l'Etat qui au départ représenté 10,7% mais actuellement il n'y a aucun agent de l'Etat en fonction parmi nos enquêtés. Cette situation s'explique par : l'état asthénique du PVVIH et aussi la discrimination liés au VIH. En nous referant au tableau 15 et 16, il se dégage que 85,4% des nos enquêtés sont des responsables de familles ; de ces 85,4%, 56,8% ont plus de cinq enfants dans leurs ménages ; 29,6% sont responsables de 3 à 5 enfants et 13,6% de 1 à 2 enfants. Sur 100% des PVVIH enquêtés, 40,8% sont propriétaires d'une maison et 59,2% sont des locataires (cfr. Tableau 17). Un repas complet et équilibre contribue à la vie des PVVIH, malheureusement, pour le cas de nos enquêtés, seulement 18,5% prennent 2 à 3 repas par jours. En outre, 81,5% ne prennent qu'un seul repas par jours et parfois ils passent toute une journée sans mettre quelque chose sous la dent (Cfr. Tableau 18). 75,7% des nos enquêtés sont trop dépendants de leurs proches tableau 19, surtout en ce qui concerne les sources des revenus ; 33% dépendent des bienfaitaires ; 14,6% des amis (es) ; 14,5% de membres de leur famille ; 13,5% de leurs parents ; contre seulement 24,3% qui se débrouillent pour répondre aux besoins quotidiens. Cette situation de dépendance s'explique par le fait que plusieurs de ces personnes avaient vendues leurs biens et avaient gaspillées beaucoup d'argent à la recherche d'une guérison chez les tradi-praticiens. Quant à l'accès aux soins de santé, nos enquêtés nous ont fait savoir qu'ils n'y ont pas l'accès facile, seul 23,3% contre 76,7% qui accusent une accessibilité facile. Cette situation est contradictoire à l'engagement des Etats membres de Nations Unies signé en 2001 qui stipule que « la gratuité et l'accessibilité aux soins est un droit des PVVIH » (73(*)). Le tableau 21 nous renseigne sur les différentes difficultés que les PVVIH rencontre dans leur vie. La première difficulté est le manque d'activités génératrices des revenus (35,9%) ; 22,3% évoquent l'insuffisance alimentaire familiale ; 14,6% déclarent la discrimination/stigmatisation ; puis l'état asthénique fut déclaré par 8,7% ; 7,8% accusent le manque des frais de location maison, sécurité sociale et paix du coeur ; 1,9% signalent l'inaccessibilité aux soins et 0,97% évoquent l'habillement. Afin, 1,9% accusent d'autres difficultés d'ordre juridique. Ces résultats sont superposable à ceux retrouvés au cours des enquêtes réalisé en milieu urbain en Cote d'ivoire et rapportées par Peter Piot de l'ONUSIDA (74(*)). De ce qui précèdent, en nous référant aux résultats des tableaux 14 à 20 nous confirmons notre deuxième hypothèse selon la quelle les PVVIH en ville de Butembo mèneraient une vie dure et connaîtraient une extrême pauvreté. * 73 Réflexion sur les droits des femmes vivant avec le VIH/SIDA et leurs familles en République du Congo www.azurdev.org * 74 PIOT P., Le SIDA en Afrique. Impact-médecin-Guide-infection à VIH 2001, 187-196 |
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