Problématique
Le commerce extérieur connaît de nos jours une
croissance exponentielle.
Ce développement s'explique tant par l'accroissement de
la population que par l'élévation du niveau de vie et la tendance
à l'élargissement des marchés aux dimensions mondiales, la
mondialisation.
Posant des problèmes souvent délicats, parfois
complexes, les opérations du commerce extérieur requièrent
l'intervention des banques qui apportent leur savoir faire technique et leur
appui financier dans un domaine aux multiples facettes.
Pour l'importateur, sa principale préoccupation est
d'avoir l'assurance que sa commande a bien été
expédiée avant de payer.
Il souhaite aussi recevoir la marchandise dans un délai
sûr. Il espère enfin une marchandise conforme et peut
éventuellement envisager de la revendre avant même de payer le
vendeur.
Quant à l'exportateur son objectif primaire est
d'être payer le plus tôt possible dés l'expédition de
la marchandise. Il souhaite parfois être régler à
l'avance.
Ainsi, les échanges internationaux sont liés
à des modalités de garantie, de paiement ou de financement qui en
compliquent l'exécution et qui ont donné naissance à de
nombreuses techniques ou procédures en vue de concilier les
préoccupations des acheteurs et vendeurs.
De plus dans la limite des traités et accords inter
gouvernementaux posant le principe de libre échange, la concurrence
conduit à offrir des délais de paiement et tend à allonger
la durée du crédit au delà de ce qui correspond au cycle
économique.
L'autre aspect de la complexité des opérations
du commerce extérieur est la distance entre les acteurs, rendant
difficile le dénouement rapide des transactions.
Aux distances et difficultés de vérifier
l'état des marchandises s'ajoutent des faits externes à
l'entreprise, relatifs aux risques politiques, catastrophiques et de non
paiement dans certains pays.
C'est pour palier à toutes ces difficultés que
les banques ont imaginé et élaboré des techniques de
financement et de paiement des opérations du commerce international.
Ainsi, ces techniques amènent un satisfecit
général des acteurs à savoir le vendeur qui est sûr
d'être payer et l'acheteur qui est rassuré d'avoir sa marchandise
comme stipulé dans le contrat.
La question centrale que nous nous posons est la
suivante :
Existe-t-il réellement des risques liés au
financement du commerce extérieur par les établissements
bancaires ?si oui les quels et comment les établissements bancaires
gèrent ils ces risques ?
C'est à cette question centrale que nous essayerons de
répondre à travers la réalisation de ce mémoire.
Cette étude à trois objectifs
principaux :
· mettre en exergue les différentes techniques de
paiement et de financement du commerce international proposées par les
banques.
· montrer les différents risques relatifs à
ces techniques et enfin
· montrer les stratégies utilisées par les
banques pour limiter au maximum ces risques.
Nous avons émis comme hypothèses que les
techniques de financement du commerce extérieur par les
établissements bancaires sont des techniques fiables et peuvent apporter
un plus dans le développement du commerce international. Que les outils
de gestions des risques relatifs à ces techniques sont aussi efficaces
que nombreuses.
La méthodologie que nous avons utilisée
consistait à des entretiens avec les responsables de certains services.
C'est ainsi que nous avons eu à nous entretenir avec le responsable du
service crédit pour avoir une idée précise des risques
aux quels la Bank Of Africa est confronté.
Nous nous sommes entretenus aussi avec le chargé de la
clientèle pour savoir comment les dossiers de demande de financement des
opérations sont pris en charge par la Bank Of Africa Mali.
A part ces entretiens nous sommes personnellement
impliqués en observant la manière dont les dossiers des
crédits documentaires et des remises documentaires sont pris en charge
au niveau de la Bank Of Africa Mali.
Notre étude comportera deux grandes parties
essentielles.
Introduction
Le commerce international est un domaine qui fait intervenir
des acteurs qui sont généralement situés dans des pays
différents voire même des continents distincts.
Donc la caractéristique première du commerce
international et la distance qui sépare ses acteurs. En plus de la
distance la langue est aussi un obstacle dans les échanges
internationaux.
Le but de cette étude est de voir comment les
établissements bancaires interviennent dans le commerce international
pour palier à ces différents obstacles dont nous avons
cité.
Le choix de ce thème n'est pas fortuit. En effet dans
les pays en développement en général et les pays africains
en particulier, les acteurs du commerce international sont confrontés
à des manques de confiance de la part des producteurs occidentaux. Quand
on sait que les pays africains importent la quasi-totalité de leurs
biens de consommation, un manque de confiance serait un obstacle majeur pour
leur croissance et leur développement.
Cette étude se compose de deux grandes parties
essentielles composé de deux chapitres chacune et chaque chapitre est
constitué de deux sections.
Dans la première partie nous étudierons l'aspect
théorique du sujet qui sera un aperçu général des
techniques de financement du commerce international utilisées par les
établissements bancaires notamment celles relatives aux techniques
documentaires. (Crédit documentaire et remise documentaire)
dans un premier chapitre. La section un de ce chapitre portera sur la remise
documentaire et la section deux sur le crédit documentaire. Les
différents risques liés à ces opérations ainsi que
les outils de leur gestion constitueront le second chapitre de cette
première partie avec pour une première section qui traitera des
différents risques bancaires liés au financement du commerce
extérieur. Quant à la deuxième section, elle traite des
outils de gestions des risques liés aux techniques documentaires.
La deuxième partie concernera l'aspect pratique de
l'étude et est aussi composée de deux chapitres avec chacun deux
sections. Dans le premier chapitre, il s'agit de voir la manière dont la
Banque Of Africa utilise les techniques de paiement documentaires avec pour
section un la remise documentaire et la section deux le crédit
documentaire. Les stratégies mises en place pour limiter les risques aux
quels elle est confrontée dans leur exécution feront l'objet de
notre second chapitre. La première section de ce second chapitre est
consacrée à l'évaluation du risque client, et la seconde
section aux garanties bancaire.
Enfin nous avons une conclusion qui est un
résumé de l'ensemble de l'étude.
Chapitre I : financement du commerce extérieur
par les établissements bancaires.
Le crédit documentaire et la remise documentaire sont
les techniques de financement du commerce extérieur les plus
utilisées par les établissements bancaires.
Nous parlerons de la remise documentaire dans un premier lieu
et le crédit documentaire dans un second lieu.
Section 1 : remise documentaire
1.1 Définition et typologie
1.1Définition La remise
documentaire(ou encaissement documentaire)est une opération par laquelle
un exportateur mandate sa banque de recueillir, selon ses instructions, une
somme due ou l'acceptation d'un effet de commerce par un acheteur contre remise
de documents qui peuvent être commerciaux (factures, documents de
transport, titres de propriété...) accompagnés ou non de
documents financiers (lettre de change, billets à ordre, chèques
etc....) pour obtenir le paiement d'une somme d'argent.
1.1.2typologie Dans la pratique La remise
documentaire se fait selon deux formes: documents contre paiement et/ou
documents contre acceptation.
· Documents contre paiement (D/P) : la
banque située à l'étranger, correspondante de la banque de
l'exportateur, ne remettra les documents à l'importateur que contre
paiement immédiat du montant de la facture. Cette formule
présente une bonne sécurité pour l'exportateur. Celui-ci
reste néanmoins soumis au risque de refus des documents donc de la
marchandise par l'acheteur.
· Documents contre acceptation (D/A) :
la banque située à l'étranger, correspondante de
la banque de l'exportateur, ne donnera les documents à l'acheteur que
contre l'acceptation par ce dernier d'une ou plusieurs
traites
payables à une échéance ultérieure. Cette formule
n'offre pas de garantie sûre au vendeur, puisque le règlement de
l'acheteur n'interviendra qu'à l'échéance de la traite.
Parfois en dehors des conditions standards à savoir documents contre
paiement et document contre acceptation ; la banque émettrice peut
exiger que la banque du client se porte garante pour le client. Dans ce cas on
parle de remise avec traite avalisée. L'exportateur veillera donc
à demander un aval de la banque sur les traites afin d'éviter le
risque d'insolvabilité de son client.
1.2 Déroulement d'une remise documentaire
1.2.1 Les acteurs d'une remise documentaire
L'exécution d'une remise documentaire fait intervenir
quatre parties principales qui sont :
· Le donneur d'ordre (ou remettant) :
c'est le vendeur qui donne mandat à sa banque. Il rassemble les
documents relatifs à l'encaissement et les transmet à sa banque
avec l'ordre d'encaissement en ayant au préalable pris le soin
d'expédier la marchandise.
· La banque remettante : il s'agit de la
banque du donneur d'ordre. Elle contrôle les documents remis par le
vendeur et les transmet à la banque correspondante
étrangère chargée de l'encaissement selon la lettre
d'instruction du donneur d'ordre auprès de l'acheteur. La
responsabilité de la banque remettante se limite à la bonne
exécution des instructions données. Elle n'assume aucun
engagement ni responsabilité dans l'hypothèse où les
instructions qu'elle transmettrait ne seraient pas suivies. Il en va de
même en ce qui concerne les retards, les pertes en cours de
transmissions, la qualité des traductions, la qualité de la
banque correspondante.
· La banque présentatrice : c'est
la banque à l'étranger chargée de l'encaissement qui
effectue la présentation des documents à l'acheteur et ne les
remettra que si elle reçoit le règlement ou une traite,
conformément aux instructions reçues de la banque remettante.
Elle est en générale la banque correspondante de celle de
l'exportateur.
· Le tiré: c'est celui à
qui doit être faite la
traite
selon l'ordre d'encaissement. Il s'agit de l'importateur.
1.2.2 Ouverture de la remise documentaire
Apres la conclusion du contrat entre le fournisseur et le
client, le fournisseur expédie la marchandise, tire
généralement une traite sur son client, soit à vue soit
à échéance à concurrence de la valeur de la
marchandise. Ensuite il remet à sa banque les documents
nécessaires au client lui permettant de retirer sa marchandise. Celle
ci se chargera par la suite de délivrer ou de faire délivrer ces
documents à l'acheteur par le biais de sa banque contre acceptation de
la traite ou contre paiement.
Ces documents sont accompagnés d'un bordereau sur
lequel sont mentionnés tous les documents envoyés ainsi que les
instructions du fournisseur.
Lorsque la banque de l'importateur reçoit ces documents
une vérification minutieuse est effectuée afin de s'assurer si
tous les documents mentionnés sur le bordereau accompagnant la remise
sont présents.
Une fois assuré de la conformité des documents,
une lettre d'information est envoyée au bénéficiaire pour
l'informer de l'arriver des documents en son nom et l'invite à venir les
retirer. Une fois que le client à accepter la traite (documents contre
acceptation) ou effectue le paiement (documents contre paiement) les documents
lui son remis par la banque.
Apres cela il procède à l'ouverture de la
remise. D'une façon générale le mécanisme d'une
remise documentaire peut être résumé par le schéma
ci-dessous :
VENDEUR (donneur d'ordres)
ACHETEUR
1 conclusion du contrat et expédition de la marchandise
2. remises des documents
6. règlement
4. Levée des documents
5. règlement
BANQUE DU VENDEUR (remettante)
3. envois des documents
BANQUE PRESENTATRICE (correspondante de la banque remettante
dans le pays de l'acheteur
1. conclusion du contrat et expédition de la
marchandise
2. remise des documents par le vendeur à sa banque
3. envoi des documents par la banque du vendeur à la
banque de l'acheteur
4. remise des documents à l'acheteur
5. règlement du vendeur par l'intermédiaire de
sa banque
6. règlement du vendeur par sa banque
Contrairement au
crédit
documentaire, la banque n'a, dans la formule de la remise documentaire,
aucune obligation de résultat. Dans cette procédure, les banques
n'interviennent que comme mandataires de leurs clients. La remise documentaire
est donc différente du crédit documentaire, dans lequel c'est une
banque (ou les deux, en cas de confirmation) qui s'engage(nt) à payer le
vendeur.
1.2.3 Les documents d'une remise documentaire
La remise documentaire comporte un certain nombre de documents
qui sont rassemblés et remis par l'exportateur à sa banque dans
le but de les faire parvenir à son client par l'intermédiaire de
sa banque. Ces documents sont les suivant :
Ø La ou les factures qui sont des documents commerciaux
qui détaillent la quantité et la valeur de la
marchandise ;
Ø La note de poids et de colisage qui détaille
la nature des colis ainsi que leurs poids respectives ;
Ø Le certificat d'assurance qui indique la nature des
risques assurés ;
Ø Le ou les connaissements qui sont des documents qui
attestent que la marchandise à bien été embarquer. C'est
ces documents qui permettent au client de retirer sa marchandise une fois
arrivée au port de débarquement ;
Ø L'attestation BIVAC qui atteste de la qualité
et de la conformité de la marchandise ;
Pour les produits alimentaires et les médicaments en
plus des documents classiques on exige aussi le certificat sanitaire et le
bulletin d'analyse.
Enfin dans le cadre d'une expédition par voix
aérienne on parle de lettre de transport aérien (LTA) en lieu et
place du connaissement. Elle à la même valeur que le
connaissement.
1.3 Avantages et inconvénients
Les remises documentaires présentent des avantages et
inconvenants. Ces principaux avantages peuvent être
résumés comme suit :
· l'acheteur ne pourra pas retirer la marchandise si des
documents nécessaires au dédouanement ou à la remise de la
marchandise par le transporteur (Bill of Loding en cas de transport maritime)
sont inclus dans la remise documentaire sans avoir préalablement
réglé à sa banque le montant de la remise
documentaire ;
· la procédure est plus souple que le
crédit documentaire sur le plan des documents et des dates ;
· le coût est faible ;
· il s'agit d'un mode de paiement souple et moins
onéreux qu'un crédit documentaire ;
· pour l'importateur, il offre pratiquement les
mêmes garanties que le crédit documentaire ;
· l'importateur peut dans certains cas inspecter la
marchandise avant de payer ou d'accepter la
traite ;
· par l'utilisation de la traite, l'importateur peut
entrer en possession de la marchandise avant que le paiement ait eu
effectivement lieu. Il peut ainsi la revendre et pouvoir payer son
créancier. La remise documentaire peut donc constituer un mode de
financement.
La remise documentaire ne comporte pas que des
avantages elle à aussi ses inconvénients dont les principaux
sont cités ci-dessous :
· cette technique ne protège pas l'exportateur du
risque
de change ;
· si le client ne se manifeste pas, la marchandise est
immobilisée. Il faudra la vendre sur place parfois à bas prix ou
la rapatrier et donc payer à nouveau des frais de transport. Dans ce
contexte, il est important que le vendeur donne à la banque
présentatrice dans la lettre d'instructions les modalités
à prendre pour préserver la marchandise dans l'hypothèse
où le client ne lèverait pas les documents ;
· l'acheteur peut invoquer de nombreux motifs pour ne pas
payer. C'est la raison pour laquelle un acompte à la commande est
fortement recommandé pour éviter cette situation ;
· il n'y a aucun engagement des banques intervenantes.
L'entreprise pourra pallier cette difficulté en demandant à
l'importateur l'aval d'une banque sur sa traite (dans le cas d'une remise
D/A) ;
· le mécanisme est
déséquilibré entre l'importateur et l'exportateur. Ce
dernier risque beaucoup plus dans l'opération
· cette technique est fortement soumise au risque
politique. Si l'entreprise la destine vers un marché instable, il lui
est conseillé de contracter une assurance crédit ;
Après avoir étudié la remise
documentaire, nous verrons dans la prochaine section le crédit
documentaire qui lui aussi est une autre forme de technique documentaire de
financement du commerce international.
Section2 : le crédit documentaire
2-1.Définition et typologie
2-1-1.Définition1(*)
Le crédit documentaire est une technique de financement
du commerce international qui consiste en une prise d'engagement par la banque
de l'importateur de garantir à l'exportateur le paiement des
marchandises ou l'acceptation d'une traite contre la remise des documents
attestant l'expédition et la qualité des dites marchandises
prévues au contrat.
Dans la pratique le crédit documentaire se
présente suivant quatre formes à savoir :
§ le crédit documentaire
révocable ;
§ le crédit documentaire
irrévocable ;
§ le crédit documentaire
notifié ;
§ le crédit documentaire
confirmé.
Le crédit documentaire est dit révocable lorsque
le banquier peut revenir sur son engagement avant expédition des
marchandises sans avoir préalablement contacté les autres parties
c'est à dire la banque du fournisseur et le fournisseur lui même.
Il est dit irrévocable lorsque le banquier ne peut
revenir sur son engagement, quelque soit l'évolution de la situation de
son client, à moins d'un accord de toutes les parties concernées.
Dans ce genre de crédit documentaire, L'exportateur est assuré
d'être payé par le banquier de l'importateur sauf dans le cas de
non respect des engagements par celui ci.
On parle de crédit documentaire notifié lorsque
le banquier de l'importateur est seul engagé. L'exportateur est alors
couvert contre le risque commercial, mais ne l'est pas en cas de risque
politique, catastrophique ou de non transfert.
Enfin le crédit documentaire est dit confirmé
lorsque l'engagement du banquier de l'importateur est confirmé par un
banquier correspondant dans le pays de l'exportateur. Dans ce cas l'exportateur
qui respecte entièrement ses engagements est totalement assuré
d'être payé.
2.1.2. Typologie2(*)
Dans la pratique, il existe cinq grands types de
crédits documentaires :
§ Crédit documentaire réalisable
par acceptation d'une traite ;
§ Crédit documentaire réalisable
par paiement à vue ;
§ Crédit documentaire réalisable
par négociation ;
§ Crédit documentaire avec paiement
différé ;
§ La stand-by Letter of credit.
2.1.2.1 Crédit réalisable par
acceptation
Dans un tel crédit le vendeur est disposé
à consentir à son client étranger des délais de
paiement.
Ainsi la banque de l'importateur s'engage à accepter et
à payer les traites documentaires qui seront tirées par
l'exportateur en représentation de sa créance et pour la
durée du délai de paiement accordé à
l'importateur.
Cette forme de crédit donne donc, à
l'exportateur la certitude que les traites à x jours de vue (ou de date
d'expédition) qu'il tirera dès la remise des documents
conformes dans les délais requis par la banque de l'importateur seront
acceptées par la banque considéré.
Le vendeur en possession d'une acceptation de la banque pourra
alors en cas de besoin plus facilement faire escompter sa créance chez
une autre banque.
2.1.2.2. Crédit réalisable par paiement
à vue
Cette modalité de paiement donne lieu, de la part du
banquier de l'importateur à une ouverture de crédit documentaire
en faveur de l'exportateur généralement chez une banque
établie dans son pays.
Ce crédit est stipulé payable au vendeur,
contre remise des documents conformes énumérés dans la
lettre d'ouverture de crédit documentaire.
2-1-2-3-Crédit réalisable par
négociation de tirages
Dans ce cas de figure, les traites tirées par le
bénéficiaire sont négociées par le correspondant
dès la remise des documents d'expédition spécifiés
dans l'accréditif.
Cette technique permet de régler directement le
fournisseur et est très employée.
2-1-2-4 Crédit documentaire avec paiement
différé
Ce mode de réalisation des crédits documentaires
a été officialisé en
1983 et révisé en 1993 dans les règles et
usances uniformes relatives au crédit documentaire.
L'article 10 des règles et usances (RUS) n°500
précise que : « la banque émettrice est tenue
en cas de paiement différé de payer ou de faire effectuer le
paiement à la date ou aux dates déterminables,
conformément aux stipulations du crédit. ».
2-1-2-5 La Stand-by letter of credit.
Les stand-by letter of crédit s'apparentent à
des garanties de paiement à première demande. Elles permettent
à un importateur et un exportateur de commencer librement leurs affaires
sans la contrainte d'échange de documents.
L'exportateur livre la marchandise et l'importateur
règle dans les délais et pour le montant convenu. C'est seulement
si l'acheteur ne respecte pas son engagement que le vendeur va passer du mode
d'attente (stand-by) à un mode actif en faisant jouer la lettre de
crédit.
Il produira alors les documents prévus lors de
l'émission de la stand-by à l'origine pour prouver son
expédition et se faire régler par la banque de l'importateur.
Les banques émettent soit des stand-by relatives
à une opération donnée, soit une stand-by avec un en-cours
revolving qui correspond mieux au développement d'un courant
d'affaire.
Dans ce dernier cas de figure, la réserve se constitue
au fur et à mesure des règlements de l'importateur.
2-1-3 Mécanisme
Le crédit documentaire comme nous l'avions dit plus
haut est l'engagement d'une banque de payer un montant défini au
fournisseur d'une marchandise ou d'un service, contre la remise, dans un
délai déterminé, de documents
énumérés dans le contrat de base et qui prouvent que les
marchandises ont été expédiées ou que les
prestations ou services ont été effectués.
Ces documents seront ensuite transmis par la banque à
l'acheteur contre remboursement, pour que ce dernier puisse prendre possession
de la marchandise.
Ainsi l'acheteur ne transmet aucun fonds au vendeur tant
qu'il n'a pas reçu les documents pour prendre possession de la
marchandise, et le vendeur reçoit le paiement dès qu'il l'a
expédiée, pour peu que les obligations documentaires aient
été respectées.
Une fois le contrat de base arrêté, l'importateur
va inviter sa banque, qui jouera le rôle de banque émettrice,
à ouvrir le crédit documentaire au profit de l'exportateur qui en
sera le bénéficiaire. L'importateur agira comme donneur d'ordre
conformément aux dispositions du contrat de base. Une fois le
crédit notifié à l'exportateur, celui-ci remettra les
marchandises au transporteur pour expédition. Il présente ensuite
à la banque émettrice les documents requis (facture, police
d'assurance, titre de transport etc.). La banque, après examen de la
conformité des documents, effectue le paiement à l'exportateur.
La banque se rembourse ensuite auprès du donneur d'ordre,
c'est-à-dire l'importateur, moyennant remise des documents.
L'importateur, en possession des documents, est en mesure de prendre livraison
de la marchandise.
Le mécanisme d'un crédit documentaire peut
être schématisé de la façon suivante :
1 demande d'ouverture du crédit
VENDEUR
(Bénéficiaire)
5 Présentation des documents
6 Transmission des documents
7 Remise des documents
4 Expédition des marchandises
ACHETEUR
(Donneur d'ordre).
BANQUE EMETTRICE
(Banque de l'acheteur)
BANQUE NOTIFICATRICE
(Banque du vendeur)
2. ouverture du crédit documentaire
3 Notification du crédit documentaire
1. votre acheteur (donneur d'ordre) demande à sa banque
l'ouverture d'un crédit documentaire en votre faveur auprès de
votre banque
2. la banque de votre client transmet cette ouverture de
crédit à votre banque qui est la banque notificatrice en
précisant toutes les conditions d'utilisation et de paiement.
3. votre banque vous notifie cette ouverture de crédit,
sans engagement de sa part
4. à la réception de la notification du
crédit documentaire, vous vérifiez que les conditions
fixées sont conformes au contrat commercial conclu avec votre client et
que vous pouvez fournir tous les documents requis dans le délai impartis
alors vous expédier la marchandise
5. remise des documents à votre banque
6. transmission des documents à la banque du client
(banque émettrice)
7. remise des documents au client qui pourra retirer sa
marchandise
2.3 Déroulement d'un crédit documentaire
2.3.1. Documents requis dans les opérations du
crédit
Documentaire
Un Crédit documentaire n'est réalisable que
contre présentation et remise d'un certain nombre de documents
explicitement énumérés dans la lettre d'ouverture de
crédit .Ces documents sont établis par des tiers afin d'attester
la qualité d'une marchandise, son caractère spécifique,
son poids, l'état dans lequel elle se trouve etc.....
Il appartient au donneur d'ordre de stipuler avec
précision les documents qu'ils exigent du bénéficiaire
du crédit (vendeur) pour que la banque chargée du
règlement effectue le paiement, l'acceptation de la traite ou la
négociation.
Ces documents peuvent être classés en quatre
groupes :
- les documents d'expédition
- les documents d'assurance
- les documents exigés par la douane du pays de
l'acheteur (importateur)
- les documents décrivant la nature de la
marchandise.
Nous examinerons chacune des ces catégories de
documents et les circonstances dans lesquelles ils sont requis.
· Les documents d'expédition
Ce sont des contrats de transport par les quelles la
société qui les à émis s'engage vis à vis de
l'expéditeur à acheminer sa marchandise en bon état au
lieu de destination désigné.
Ces documents indiquent entre autre si le prix du transport
(fret) a été payé au départ ou s'il sera payable
à l'arrivée.
Ils varient selon le mode de transport utilisé. C'est
ainsi qu'on parle de connaissement en cas de transport par voie maritime. Il
est de loin le plus rencontré dans le cadre du commerce international de
fait de son faible coût.
Les autres documents sont :
- la lettre de voiture pour le transport par voie
ferrée
- la lettre de transport aérien(LTA) pour les
transports aérien
- la lettre de voiture routière pour le transport par
camion.
Ces documents constituent un reçu de marchandise et
représentent le droit sur celle-ci .Il doivent être remis par le
transporteur.
C'est seulement lorsque l'acheteur est en possession de ces
documents qu'il devient propriétaire de la marchandise.
· les documents d'assurances
Ce sont des documents émis par une compagnie
d'assurance ou son représentant qui garantissent à
l'assuré le paiement d'une indemnité en cas d'avaries sur la
marchandise en cours de transport.
Les contrats d'assurances sont généralement de
l'un des deux types suivant :
« Tous risques » c'est à dire
qu'ils couvrent tous les risques ordinaires de transport à l'exclusion
des risques de guerre, de grèves, d'émeutes qui peuvent
être couvert moyennant assurance complémentaire.
« Francs d'avaries particulières sauf..»
dans les quels les risques sont nommément énumérés
dans les termes du contrat.
· les documents exigés par les services
douaniers du pays de l'importateur.
La production de ces documents permet l'entrée de la
marchandise dans le pays de l'acheteur. Il s'agit de :
Ø la facture douanière : établit par
le vendeur sur un imprimé imposé par les douanes du pays de
l'importateur pour le dédouanement de la marchandise (pays Anglos saxon
essentiellement).
Ø Le certificat d'origine : établit par une
autorité administrative, la chambre de commerce internationale le plus
souvent dont dépend le vendeur, indique le lieu d'origine de la
marchandise.
Ø Le certificat de circulation : établit
à la demande du vendeur établit dans un état membre de
l'Union Européenne ou un état lié à celle ci. Elle
permet à l'acheteur de bénéficier du tarif du
marché commun, lors de dédouanement de la marchandise.
Ø Le certificat sanitaire qui garantit la bonne
qualité de la marchandise dérivant du règne animal ou
végétal.
· Les documents décrivant la nature de la
marchandise.
Ces documents sont les suivants :
Ø Facture commerciale (commercial invoice)
Etablit au non de l'importateur par l'exportateur, indique le
détail de la marchandise et le décompte des sommes qui lui sont
dues par l'acheteur.
Elle précise généralement les conditions
de vente. Ce document, élément de base de toute opération
est, en outre, généralement indispensable à l'importateur
pour le dédouanement de sa marchandise.
Ø La liste de colisage : précise en cas
d'expédition en plusieurs lots le détail des marchandises
expédiés par colis, ainsi que les marques apposées sur
chacun d'eux.
Ø le certificat de qualité : établit
soit par des sociétés de surveillance ou des professionnels
dûment mandatés à cet effet, soit par le vendeur, indiquent
les résultats de l'analyse des produits vendus juste avant leur
expédition et permettent ainsi d'en garantir le bon état.
2.3.2 Les acteurs d'un crédit documentaire
La réalisation d'un crédit documentaire fait
intervenir plusieurs acteurs.
L'absence d'un seul de ces intervenants rend impossible la
réalisation voir le déroulement du crédit documentaire. Il
s'agit du donneur d'ordre, du bénéficiaire, de la banque
émettrice, de la banque notificatrice et enfin de la banque
confirmatrice.
Nous verrons successivement chacun de ces intervenants et le
rôle joué dans le déroulement du crédit
documentaire.
· Le client donneur d'ordre.
Il s'agit de l'importateur qui demande à ce qu'un
crédit documentaire soit ouvert au non de son fournisseur dans sa
banque. Il peut être client de la banque ou pas.
· Le bénéficiaire
Il s'agit de l'exportateur qui reçoit le crédit
documentaire par l'intermédiaire de sa banque. Il est chargé
d'expédier la marchandise et de remettre les documents à sa
banque.
· La banque émettrice
Qui est la banque du donneur d'ordre qui émet le
crédit documentaire au non du bénéficiaire.
· La banque
notificatrice/confirmatrice
Elle reçoit le crédit documentaire et le
transmet au bénéficiaire. Selon le cas elle peut le confirmer.
2.3.3 Ouverture du crédit documentaire
L'importateur ayant déjà conclu le contrat de
vente avec son fournisseur se présente à la banque pour demander
l'ouverture d'un crédit documentaire en faveur de son fournisseur.
Le gestionnaire du compte du client prend le dossier en
charge.
A lui incombe la tache de convaincre la direction et le
service du crédit de la solvabilité de son client en apportant
les arguments nécessaires.
Lorsqu'il obtient l'aval de la direction et du service du
crédit, il remet le dossier au département du crédit
documentaire.
Ce n'est qu'après ce travail préliminaire que la
procédure d'ouverture du crédit documentaire en faveur du
fournisseur sera entamée.
Cette demande d'ouverture est matérialisée par
une lettre de demande d'ouverture de crédit documentaire dont le
formulaire est mis à la disposition du client aux guichets de toutes les
banques.
Dans ce formulaire se trouvent inscrit tous les renseignements
nécessaires à la banques pour l'ouverture du crédit
documentaire ainsi que les conditions de sa réalisation. A titre
indicatif ces renseignements sont les suivant :
- Le bénéficiaire du crédit
documentaire
- La forme du crédit (révocable,
irrévocable).
- Son mode réalisation.
- Sa date de validité.
- Le délai de présentation des
documents.
- Le montant du crédit et la monnaie de
règlement.
- Les modalités de livraison, d'assurance et
de transport.
- La désignation des documents
exigés.
A ce formulaire est jointe la facture pro forma de la commande
ainsi que la copie de l'intention d'importation.
A l'aide de ce formulaire, la banque procède à
l'ouverture du Crédit documentaire par SWIFT.
Ainsi tous les renseignements et conditions du client sont
saisis par SWIFT et après validation la banque confirmatrice le
reçoit automatiquement.
Dès réception de l'accréditif, la banque
confirmatrice envoie la lettre d'ouverture du crédit au niveau de la
banque du fournisseur qui se chargera de l'informer. Ensuite la banque
confirmatrice accuse réception à l'endroit de la banque
notificatrice et lui fixe ses conditions.
Apres avoir été informé de l'ouverture du
Credoc en son nom, le fournisseur prend connaissance des conditions pour voir
si ca le convient. Dans le cas contraire il se met en contact avec son client
pour en discuter. C'est au donneur d'ordre qu'il incombe d'informer sa banque
de toute modification et lui donne l'ordre d'en apporter les corrections
nécessaires. Ainsi le crédit documentaire est sujet à des
modifications qui peuvent survenir à tout moment avant la date
d'échéance.
Apres l'ouverture du crédit documentaire la banque
notificatrice attend la date de l'échéance pour procéder
au règlement. C'est ce qui ferra l'objet de notre prochain
paragraphe.
2.3.4 Règlement du crédit
documentaire
Le règlement du crédit documentaire se fait de
deux façons selon qu'il s'agit d'un crédit documentaire documents
contre paiement ou documents contre acceptation. Dans le premier cas, les
documents ne seront remis au donneur d'ordre que contre paiement du montant du
crédit. Des que le client accepte de payer le montant du crédit,
les documents lui sont remis et les fonds sont directement envoyés
à la banque confirmatrice qui à sont tour les mettra à la
disposition du bénéficiaire par l'intermédiaire de sa
banque. Donc ici le fournisseur est payé avant même que le client
soit en possession de sa marchandise.
Dans le deuxième cas, les documents ne seront remis au
donneur d'ordre qu'après acceptation de ou des traites accompagnant les
documents. Apres acceptation de la traite, les documents lui sont remis et la
banque attend la date d'échéance pour procéder au
règlement.
2.4 Avantages et inconvénients
Comme la remise documentaire, le crédit documentaire
présente aussi ses avantages et ses inconvénients. Comme
avantages on peut retenir pour l'importateur :
· garantie de la livraison des marchandises avec la
qualité et la quantité demandée et dans les délais
prévus ;
· permet d'obtenir des conditions commerciales plus
favorables tout en évitant de tirer trop sur la trésorerie de
l'entreprise ;
· permet d'obtenir des délais de paiement
auprès des exportateurs étrangers tout en les finançant
(crédits documentaires réalisables par
paiement différé ou par acceptation) ;
· facilite les opérations commerciales entre des
acteurs internationaux et peu connus.
Pour l'exportateur :
· garantit (crédit documentaire
confirmé) ou assure (crédit documentaire notifié) le
paiement de sa créance et assure le paiement ;
· utilisation comme instrument de crédit par
encaissement bancaire.
Pour ce qui est des inconvénients ont peut
retenir :
Risques communs au vendeur et à l'acheteur :
· respect scrupuleux des conditions du crédit
documentaire convenues et des documents à fournir : à la
moindre erreur, le crédit documentaire doit être annulé ou
modifié (avec l'accord de toutes les parties si irrévocable), ce
qui engendre des frais supplémentaires ;
· administrations lourdes et complexes ;
· instrument onéreux, notamment pour le
crédit documentaire confirmé ;
· paiement de commissions même en cas de
non-utilisation ou de non-exécution ;
· En plus des inconvénients communs à
l'importateur et à l'exportateur, existe des inconvénients
spécifiques à l'importateur et à l'exportateur. Pour
l'importateur il s'agit d'une exigence fréquente d'un blocage de fonds
en contre-garantie de l'ouverture d'un crédit documentaire par la
banque. Pour l'exportateur c'est le refus de l'importateur d'accepter les
documents suivi par des frais supplémentaires.
Chapitre 2 : gestions des risques bancaires lies
au financement du
commerce extérieur par les techniques
documentaires
Le financement des importations par les établissements
bancaires notamment par les techniques documentaires fait courir aux banques
des risques qui peuvent être néfastes pour leur évolution.
Le principal risque auquel elles sont confrontées est le risque
d'insolvabilité de l'importateur une fois qu'elles se sont
engagées vis-à-vis du fournisseur à le régler. A ce
risque on peut ajouter le risque de change, le risque politique, le risque
catastrophique et le risque documentaire. La section suivante traitera des
différents risques aux quels sont confrontées les banques et
établissements financiers lors des opérations de financement du
commerce extérieur par les techniques documentaires.
Section1 : Les différents risques bancaires
liés aux techniques documentaires
Le Risque est défini comme un évènement
incertain constituant une menace et dont la survenue peut affecter la
capacité de l'entreprise à atteindre ses objectifs ou
altérer sa performance. La caractéristique propre du risque est
donc l'incertitude temporelle d'un évènement ayant une certaine
probabilité de survenir et de mettre en difficulté la banque. Le
risque inhérent au secteur bancaire se distingue par sa
multiplicité et par son caractère multidimensionnel. Selon
certaines études, dans les pays de l'OCDE, le risque de crédit
serait une cause majeure de la faillite des banques à 80%,
reflétant l'importance de l'activité crédit dans les
bilans.3(*)
Lors de la crise bancaire des années 1980 dans l'UMOA,
le risque de crédit est apparu comme une des causes majeures de la
faillite des établissements bancaires dans la zone4(*).
D'où l'importance d'une gestion efficace de ce risque
dans la préservation de la santé du système bancaire.
Le risque de crédit, également appelé
risque de signature, constitue le risque principal auquel les
établissements de crédit doivent faire face et le souci
prioritaire des Autorités de supervision. En effet, il constitue le plus
souvent la catégorie de risque à l'origine de la plupart des
faillites bancaires. Il se mesure à l'incapacité d'une
contrepartie à honorer ses engagements à leur
échéance.
1.1 Définition et typologie
Le risque de crédit, de signature ou de
contrepartie5(*) qui est
inhérent à l'activité bancaire, se définit
généralement comme étant le pourcentage de chance pour
qu'un débiteur ou un émetteur d'un moyen de paiement, soit dans
l'impossibilité de payer l'intérêt dû ou de
rembourser le capital selon les termes spécifiés dans la
convention de crédit. Il se définit aussi comme le risque de
crédit impliquant la possibilité de retard voire l'absence de
versement, ce qui peut avoir des conséquences sur les flux de
trésorerie et la liquidité de l'établissement.
Selon les travaux sur les risques bancaires, menées
notamment sous l'égide du Comité de Bâle6(*), une typologie de risques de
crédit a pu être dressée faisant apparaître les
composantes ci-après:
-Le risque de crédit clientèle non
financière:
Risque qu'une contrepartie, société non
financière ou un particulier en mauvaise situation financière,
n'honorent pas leurs engagements à la date d'échéance
convenue ou l'exécution d'un contrat pour lequel la banque apporte sa
garantie.
-Le risque interbancaire :
C'est le risque découlant de créances ou
d'engagements de hors bilan sur ou d'ordre d'établissements de
crédit et dont l'importance ou la concentration expose
l'établissement prêteur, en cas de défaillance des
contreparties, à des conséquences défavorables et
significatives sur sa situation financière.
-Le risque de concentration :
C'est le risque direct ou indirect, résultant de
l'octroi de crédits à une même contrepartie, à des
contreparties considérées comme un même
bénéficiaire au sens de la réglementation sur la division
des risques, à des contreparties opérant dans le même
secteur économique ou la même zone géographique, ou de
l'octroi de crédits portant sur la même activité, ou de
l'application de techniques de réduction du risque de crédit,
notamment de sûretés émises par un même vendeur de
protection.
Apres avoir donné la définition et les
différentes types du risque de crédit, nous allons voir dans le
prochain paragraphe les risques spécifiques au crédit
documentaire et ensuite ceux des remises documentaires.
1.2 Risques du crédit documentaire
Le crédit documentaire n'est pas exempt de risques pour
les parties au contrat. Il subsiste deux types de risques qui lui sont
spécifiques: les risques documentaires et le risque de non-paiement. A
ces risques spécifiques se superposent d'autres risques tels que le
risque de change, le risque politique et le risque catastrophique.
1.2.1 Risque documentaire
Le risque documentaire provient d'une différence entre
les mentions portées sur les documents et la marchandise
réellement expédiée. En cas de doute au moment de la
vérification des documents le banquier du bénéficiaire
ou son correspondant doit interroger l'acheteur afin d'obtenir son accord
malgré d'éventuelles irrégularités
constatées dans les documents. Toutefois si le banquier est responsable
de la vérification des documents, il ne répond pas de la
non-conformité de la marchandise reçue avec celles qui sont
annoncées dans les documents.
1.2.2 Risque de non paiement ou risque
d'insolvabilité
Le risque de non paiement, appelé aussi risque
d'insolvabilité, est généralement une exposition à
une créance impayée quand elle n'a pas été
réglée à la date exacte initialement convenue. Le banquier
correspondant en payant le vendeur court le risque de ne pas être
remboursé par son donneur d'ordre (le banquier de l'importateur). Il
peut en effet, par exemple, y avoir des difficultés de transfert du pays
vendeur vers le pays acheteur ou un risque d'insolvabilité de
l'importateur. Le banquier de l'importateur risque, en tout état de
cause, de ne pas être remboursé par son client sauf s'il a pris la
précaution de bloquer les fonds correspondants.
1.2.3 Le risque de change
Pour mieux appréhender le risque de change,
définissons d'abord le change. C'est ainsi qu'on peut définir le
change comme la transformation d'un avoir ou d'une monnaie en une autre
monnaie. Partant de cette définition nous pouvons définir le
risque de change comme étant le risque de perte lié aux
variations de cours de change. Il désigne les pertes éventuelles
encourues par l'entreprise du fait des variations de parité de change
entre la monnaie nationale et les devises étrangères
(généralement monnaies de facturations).
1.2.4 Le risque pays
Ce risque est du à un défaut de paiement suite
à l'incapacité ou au refus d'une économie ou d'un
gouvernement d'honorer ses obligations financières. Le risque pays est
la résultante des quatre risques suivants :
· Le risque de non transfert ou de non
convertibilité.
C'est le risque qu'un gouvernement impose des restrictions sur
les transferts de fonds vers l'étranger en instaurant des limites sur la
convertibilité de la monnaie nationale ou un contrôle des
changes.
· Le risque souverain.
Le risque souverain est le risque d'incapacité ou du
refus d'un gouvernement d'honorer sa dette externe parce que l'économie
nationale ne génère pas la richesse nécessaire à
son remboursement. C'est le cas des pays pauvres et des pays en voie de
développement.
· Le risque systémique de contre
partie.
C'est le risque de défaillance de nombreux
débiteurs dans un pays suite à la dégradation brutale de
l'économie et d'une conjoncture défavorable du pays.
· Le risque politique.
Le risque politique fait référence à tous
les événements locaux, qu'ils soient d'ordre social ou politique
susceptibles de perturber ou d'empêcher la bonne exécution des
engagements des parties. Ces événements peuvent être des
guerres, des révolutions, des grèves ou des décisions
politiques comme l'adoption de lois ou de décrets, ou encore des
catastrophes naturelles.
1.2.5 Le risque catastrophique
Le risque catastrophique résulte d'un
phénomène naturel (séisme, typhon, inondation etc.) qui
empêche ou entrave le bon fonctionnement des activités d'une
entreprise et les engagements pris avec ses partenaires.
1.3 Risques de la remise documentaire
Contrairement au crédit documentaire, la remise
documentaire présente moins de risques pour les banques. Dans les
remises documentaires les banques ne sont engagées financièrement
que dans le cas d'une remise documentaire avec traite avalisée. En
effet, des qu'une banque accepte d'avaliser une traite tous les risques sont
à ses comptes. En cas de non solvabilité de son client elle se
trouve dans l'obligation de payer le fournisseur. Apres avoir
énumérer les différents risques liés aux techniques
documentaires nous verrons dans la section suivante les outils disponibles pour
la gestion de ces risques. C'est ce que nous verrons dans la section 2
Section2: Les outils de gestion des risques liés
aux techniques
documentaires
Comme nous l'avions dit les techniques de paiement
documentaires présentent des risques tant pour la banque
émettrice que pour la banque confirmatrice. Pour gérer au mieux
ces risques, les banques disposent des moyens plus ou moins adéquats qui
leur permettent d'éviter au maximum les risques qui en
découlent.
2.1 Technique de couverture de risque de non paiement
Comme dit plus haut, le risque de non paiement ou risque
d'insolvabilité est le risque que la banque ne se fasse pas rembourser
par son débiteur. Pour ce prémunir contre ce risque, les banques
disposent d'un certain nombre de techniques.
Ainsi, la banque peut exiger de son client le versement d'un
pourcentage du montant total du crédit qui est appelé le
« déposit »
Toujours pour se couvrir contre le risque de non-paiement, la
banque exige du client d'apporter des garanties. Ces garanties une fois
apportées constituent pour les banques des moyens très efficaces
pour la couverture de risque d'insolvabilité de leurs clients. Parmi ces
garanties et sans être exhaustif, on peut citer :
Ø L'hypothèque sur titre
foncier
Ø Le nantissement de fonds de
commerce
Ø Caution personnelle et solidaire d'une tierce
personne ou des associer (dans le cas d'une société)
2.2 Technique de couverture de risque de change
Les contrats du commerce international étant
libellés dans la plupart des cas en devises internationales, toute
variation de cours entrainera un changement de montant en monnaie locale. Cette
variation peut être positive ou négative. Pour se protéger
contre le risque de change, les banque disposent de trois techniques :
l'avance en devises, les opérations à option et les
opérations à terme.
2.2.1 L'avance en devise
Les avances en devises consistent à mettre à la
disposition des entreprises des capitaux leur permettant de transférer
le jour de leur mise en place les devises empruntées ou leur contre
-valeur si l'emprunt n'est pas contracté dans la monnaie de
facturation.
2.2.2 Les opérations à option
Moyennant le paiement d'une prime, l'option donne le droit,
mais non l'obligation, d'acheter ou de vendre une devise à une date et
un cours déterminés. L'option (utilisée à des fins
de couverture et non de spéculation) fonctionne comme une police
d'assurance. Si les taux évoluent de façon défavorable,
l'acheteur de l'option est protégé ; dans le cas contraire, il
n'exerce pas l'option et peut réaliser un profit. Les opérations
à options sont généralement de deux formes : les
options d'achat (call) et les options de vente (put). Il en existe d'autres
formes mais nous nous intéresserons aux deux formes sus citées
car étant les plus fréquentes.
2.2.2.1 Option d'achat
(Call)
Avec une option d'achat, deux scénarios peuvent se
réaliser à l'échéance. Dans le premier, le taux de
change à l'échéance de l'option est au-dessus du prix
d'exercice alors le détenteur de l'option peut alors exercer son droit
et acheter la devise au taux prédéterminé avantageux. Dans
le second, le taux de change à l'échéance de l'option est
en dessous du prix d'exercice alors le détenteur de l'option n'a pas
avantage à exercer son droit car il peut acheter la devise moins
chère sur le marché. Il se retrouve donc à perdre
uniquement la prime payée pour se procurer l'option initialement.
2.2.2.2 Option de vente(Put)
Avec une option de vente, il y a également deux
scénarios qui peuvent se réaliser à
l'échéance. Dans le premier, le taux de change à
l'échéance de l'option est au-dessus du prix d'exercice alors le
détenteur n'a pas avantage à vendre au prix d'exercice car il
peut vendre à un meilleur prix sur le marché. La prime
payée initialement est donc perdue. Dans le second, le taux de change
à l'échéance de l'option est en dessous du prix d'exercice
alors le détenteur a avantage à exercer son option car il peut
vendre la devise au prix d'exercice qui est alors avantageux.
2.2.3 Les opérations à terme
Le change à terme est un des instruments de
prédilection pour la couverture du risque de change. En effet, cet
instrument offre souplesse et liquidité dans les devises courantes. Les
montants et les dates peuvent être accordés à la
transaction commerciale, ce qui permet de ne laisser aucun risque
résiduel. En contrepartie, l'utilisation du change à terme ne
permet pas de profiter d'une évolution favorable des cours d'une devise.
Le contrat à terme et le swap sont les deux composants des
opérations à terme.
2.2.3.1 Le contrat à terme
Il consiste en une entente portant sur la conversion d'une
monnaie en une autre. Le montant de la transaction, le taux de change
utilisé pour la conversion et la date future à laquelle
s'effectuera l'échange sont fixés au moment de la prise du
contrat. Certains contrats permettent des livraisons partielles
effectuées durant une période optionnelle qui peut atteindre
trente jours (30).
2.2.3.2 Le swap
Cette technique consiste en l'exécution
simultanée d'une opération au comptant et d'une opération
à terme, en sens inverse, pour le même montant en devise. Ce type
d'opération de change est fréquemment utilisé par les
entreprises ayant des comptes-fournisseurs et des comptes-clients dans une
même devise, mais dont les dates d'échéance ne sont pas
appariées.
2.3 Techniques de couverture du risque politique et du
risque
catastrophique
Pour ces deux types de risques le recours aux assurances
constituent le moyen le plus efficace et le plus sur pour se couvrir. En effet
plusieurs établissements proposent des assurances pour la gestion de ces
genres de risque. A titre d'exemple on peut citer la COFACE qui offre tout une
panoplie d'assurances pour les risques catastrophiques et politiques.
Chapitre 1 : l'organisation administrative du
traitement des techniques documentaires à la Bank Of Africa Mali.
Le traitement des techniques documentaires à la Bank Of
Africa Mali est effectué au niveau du service étranger.
Nous verrons dans la section un le traitement de la remise
documentaire et dans la section deux le traitement du crédit
documentaire.
Section1 : remise documentaire
1.1 Déroulement d'une remise documentaire
1.1.1Reception des documents et ouverture de la remise
documentaire
Lorsque les documents d'une remise documentaire sont parvenus
à la Bank of Africa, l'agent chargé des remises documentaires
procède à un contrôle minutieux des différents
documents pour s'assurer que les documents mentionnés sur le bordereau
envoyé par la banque du fournisseur sont bien présents.
Apres avoir vérifié la conformité des
documents, l'agent procède à son enregistrement dans un registre
en lui attribuant un numéro d'ordre.
Une fois l'enregistrement effectué, les documents sont
placés dans une chemise, qui est de couleur rose.
Par la suite une lettre d'information est envoyée au
client pour l'aviser de la présence des documents de marchandises lui
appartenant.
Ensuite, il accuse réception à l'endroit de la
banque du fournisseur tout en leur assurant que le client a bien
été avisé de l'arrivée des documents.
Enfin, on procède à l'ouverture du portefeuille
remise qui consiste à enregistrer le dossier dans le système
informatique DELTA BANK.
C'est ce dernier qui affecte la référence au
dossier et cela de façon automatique. La remise des documents au client
est conditionnée soit par l'acceptation d'une ou des traites ou au
paiement au comptant de la facture les accompagnants.
Dans le cas de traite à vue, l'acceptation de
régler est la condition nécessaire pour que les documents soient
remis au client.
Pour les remises avec documents contre acceptation, dès
que le client accepte la ou les traites tirées sur lui, les documents
lui sont remis sans aucunes autres conditions.
Une fois que cela est fait, le dossier est rangé dans
un chrono et suivit jusqu'à la date d'échéance.
1.1.2 Règlement et clôture de la remise
documentaire
1.1.2.1 Règlement
Le règlement des remises documentaires varie selon que
la remise soit accompagnée d'une traite avalisée ou qu'elle le
soit sans traite avalisée.
§ Cas de remise sans traite
avalisé :
A l'arrivée de la date d'échéance, la
banque informe le client et l'invite à venir pour procéder au
règlement.
A ce niveau deux cas peuvent se présenter :
Ø le client ordonne le règlement ;
Ø le client ne l'ordonne pas ;
Dans le premier cas c'est à dire si le
règlement est ordonné, il envoie une lettre d'autorisation de
débit à la banque. Celle-ci procède au règlement en
débitant son compte du montant convenu en prenant soin au
préalable de vérifier si la provision est suffisante.
Ensuite on procède au transfert du montant à la
banque du fournisseur par SWIFT.
Si la banque du fournisseur est l'une des correspondantes de
la Bank Of Africa, le transfert est direct.
Dans le cas contraire on passe par l'un des correspondants de
la Bank Of Africa en précisant la banque à laquelle le transfert
est destiné.
La banque correspondante se chargera du transfert final
moyennant des frais qui sont à la charge du fournisseur.
Dans le cas de non paiement, on informe le fournisseur
à travers sa banque et on attend ses instructions.
§ Cas de remise avec traites
avalisées :
Dans le cas d'une remise avec traite avalisée,
dés l'arrivée à l'échéance, la banque
procède au règlement du fournisseur en faisant un transfert au
profit de sa banque.
Auparavant, le client doit être informé bien
avant l'échéance dans le cas ou il n'a pas de provisions
suffisantes pour l'opération afin qu'il puisse approvisionner son
compte. Mais qu'il ait provision ou pas, à l'échéance la
banque est obligée de payer le fournisseur car ayant avalisée la
traite.
Il convient de faire remarquer le principe selon lequel avant
tout règlement, on exige au client une copie de l'intention
d'importation et une attestation BIVAC7(*).
Pour le cas des chèques, le règlement est
immédiat après les vérifications d'usage.
Mais bien que le chèque soit un instrument payable
à vue, il arrive souvent que le tireur soit contacté pour des
chèques dont les montants sont trop élevés .Le but est
d'éviter le retour du chèque non payé.
1.1.2.2 Clôture du dossier
La procédure de clôture dépend de la
provenance des dossiers.
En effet, il est à noter que les dossiers sont repartis
en deux groupes :
· les dossiers reçus de l'étranger
· les dossiers reçus des banques de la place.
Une fois le règlement effectué, on
procède à la clôture du dossier.
Ø Les dossiers reçus de
l'étranger.
Ils sont de loin les plus importants par le nombre. Apres leur
règlement, on procède à la saisie informatique de
l'intention d'importation pour qu'elle ne puisse pas être
utilisée frauduleusement pour d'autres importations.
On saisit également le CRP puisque les frais de CRP
doivent être réservés à la BCEAO.
Ce n'est qu'après tous cela que le dossier est clos.
On mentionne sur la chemise contenant le dossier, la mention
"SOLDE" et on le range dans le chrono prévue à cet effet.
Ø Les dossiers reçus des banques de la
place.
Pour ces types de dossiers, on saisit uniquement l'intention
d'importation. Les banques qui ont adressé ces dossiers à la
BOA-Mali doivent adresser les CRP correspondant à la BCEAO, parce
qu'elles sont chargées du règlement.
Donc le dossier est définitivement clos avec la seule
saisie de l'intention d'importation.
Apres avoir vu la prise en charge des remise par la BOA nous
allons voir le cas des crédits documentaires.
Section2 : Le crédit documentaire
2.1 Déroulement du crédit documentaire
2.1.1 Ouverture du crédit documentaire
Lorsque l'agent du crédit documentaire reçoit le
dossier, il procède à son enregistrement dans un registre
spécialement affecté à cet effet tout en lui affectant un
numéro d'ordre.
Ensuite il saisit le dossier dans le système
informatique de la banque qui est ici DELTA.
Il saisit le nom du donneur d'ordre ainsi que celui du
bénéficiaire, la nature du crédit documentaire
(révocable, irrévocable, confirmé), son mode de
transmission (fax, télex, Swift), le mode de réalisation
(à vue, différé ou par acceptation), le montant du
crédit documentaire, les documents exigés.
Sont aussi saisit la nature de la marchandise, les conditions
de transport, le moyen de transport, le port d'embarquement et
déchargement, la destination finale et l'incoterm.
Sont saisit la date limite d'expédition et les
conditions particulières.
Quant toutes ces opérations de saisie ont
été faites et après vérification de la
conformité entre les instructions du client et celles saisies, on
procède à une première validation du dossier.
Ensuite, le dossier est transmis au responsable du service
étranger pour une deuxième et dernière validation.
Normalement, dès que la deuxième validation est
faite, la banque notificatrice qui est généralement la banque
confirmatrice reçoit la lettre d'ouverture de crédit par SWIFT
exactement comme saisie sur DELTA.
Dès réception de la lettre de crédit
appelée aussi accréditif, la banque notificatrice accuse
réception en faisant un massage SWIFT et en même temps informe la
banque du bénéficiaire de l'ouverture d'un crédit
documentaire à la faveur d'un de ses clients.
La banque du fournisseur informe à son tour son client
de l'ouverture du crédit documentaire à sa faveur.
Lorsque le fournisseur reçoit la lettre d'ouverture de
crédit et qu'il en a pris connaissance deux cas peuvent se
présenter :
· s'il est d'accord avec les conditions exigées
par son client, il expédie la marchandise et remet les documents
à sa banque qui à son tour les transmettra à la banque
notificatrice.
Cette dernière se chargera pour sa part de faire
parvenir les documents à la banque émettrice accompagnée
d'un bordereau détaillant l'ensemble des documents, les frais ainsi que
le montant de la provision exigée.
Dès réception des documents par la banque du
client, une vérification minutieuse est effectuée pour s'assurer
que tous les documents envoyés sont conformes à ceux
exigés lors de l'ouverture du crédit documentaire.
Si tout est conforme, la banque procède à la
levée des documents qui consiste à saisir dans DELTA tous les
documents reçus. Cette saisie signifie que les documents sont conformes
aux exigences et que la banque est dans l'obligation de payer le fournisseur
à l'échéance et ce quelle que soit la situation dans
laquelle se trouvera son client.
Une fois la levée des documents effectuée, la
banque accuse réception des documents auprès de la banque
émettrice et l'autorise à débiter son compte (la banque
possède des comptes ouverts dans les livres de ses correspondants) du
montant de la provision ainsi que des frais liées au crédit
documentaire.
Par la suite le client est informé de l'arrivée
des documents relatifs à la marchandise qui à fait l'objet du
crédit documentaire et l'invite à venir les retirer pour qu'il
puisse entrer en possession de sa marchandise.
Dans le cas ou le bénéficiaire n'est pas
d'accord avec certains points, il se met directement en contacte avec son
client pour qu'ils puissent en discuter et trouver un accord.
S'ils parviennent à se mettre d'accord, le client
revient à la banque pour demander à ce qu'il soit apporté
des modifications sur tel ou tel point du crédit documentaire.
La banque procède aux modifications nécessaires
et autorise la banque notificatrice par SWIFT de procéder de
même.
Ces modifications engendrent des frais qui sont soit à
la charge du donneur d'ordre soit à la charge du
bénéficiaire.
Aussi de l'ouverture du crédit documentaire
jusqu'à sa clôture, des modifications peuvent intervenir à
tout moment. Il appartient aux deux parties de s'entendre et de donner les
instructions à la banque pour qu'elle procède aux modifications
nécessaires.
Il peut arriver parfois que les documents remis par le
bénéficiaire à la banque notificatrice contiennent des
irrégularités ou sont présentés tardivement. Dans
ce cas la banque notificatrice informe la banque émettrice de ces
irrégularités et la demande de les autoriser à lever les
réserves. La banque émettrice informe à son tour son
client de ces irrégularités. Si le client malgré ces
irrégularités ordonne la levée des resserves, la banque
émettrice autorise la banque confirmatrice de procéder à
la levée des irrégularités constatées.
Dans le cas contraire la banque attend d'abord les
instructions de son client pour toute intervention.
2.1.2 Règlement du crédit
documentaire
Une fois que le crédit documentaire est ouvert, on
attend l'arrivée de la date d'échéance pour
procéder au règlement.
Le règlement dépend du mode de
réalisation du crédit documentaire. C'est ainsi qu'on à le
règlement au comptant, le règlement au comptant
différé, le règlement différé et le
règlement contre acceptation.
Nous verrons successivement ces différents modes de
règlement.
2.1.2.1 règlements comptant.
Dans ce cas de figure, la banque notificatrice
après s'être assurée de la conformité des documents
remis par le fournisseur procède à son règlement et envoie
les documents à la banque émettrice. Cette dernière
procède à son tour à la vérification des documents
et s'assure de leur conformité.
Ensuite elle procède au règlement de la banque
confirmatrice conformément aux conventions passées entre la
Banque Of Africa et ses correspondantes qui sont aussi le plus souvent à
la fois notificatrice et confirmatrice.
2.1.2.2 règlements comptant
différé.
A la demande du client donneur d'ordre ou sur décision
de la direction de la Banque Of Africa, lorsque le compte du client ne permet
pas le paiement total du fournisseur, un délai de règlement est
accordé au client jusqu'à l'arrivée de la marchandise.
La banque se réserve le droit de garder les documents
jusqu'à la livraison de la marchandise.
Si à l'arrivée de la marchandise le compte du
client permet le règlement, on procède à l'imputation de
son compte du montant du crédit documentaire majoré des
intérêts débiteurs courus en lui remettant les
documents.
Dans le cas ou le client n'est pas encore solvable la banque
devient automatiquement propriétaire de la marchandise car ayant
déjà payée le fournisseur. Elle la réceptionne et
l'entrepose dans un magasin et peut éventuellement la revendre pour
entrer dans ses droits.
2.1.2.3 Règlement
différé.
Il se diffère des autres types de règlement sus
cités par le fait que c'est le fournisseur qui accorde un délai
de paiement à son client.
C'est la formule la plus utilisée parce qu'elle offre
le plus de garanties au bénéficiaire et l'acceptation d'un tirage
par la banque notificatrice.
Dans ce cas la banque confirmatrice ne payera le
bénéficiaire qu'à la fin du délai accordé
par le fournisseur à son client.
La Banque OF Africa de son coté aussi attendra ce
délai pour débiter le compte du client et rembourser la banque
notificatrice.
2.1.2.4 Règlement contre
acceptation
Comme son nom l'indique un règlement contre acceptation
est un mode de règlement qui conditionne le règlement du
fournisseur par l'acceptation d'une traite par le client tiré sur lui
par le bénéficiaire. C'est un mode de règlement qui expose
le fournisseur à des risques de non paiement de la part du client
surtout si la banque émettrice à dégagé sa
responsabilité au moment de l'ouverture du crédit.
Apres avoir brossé le mécanisme des remises
documentaires et des crédits documentaires ainsi que leur gestion au
niveau de la Bank Of Africa Mali nous verrons dans le prochain chapitre les
stratégies utilisées par la banque pour minimiser au maximum les
différents risques relatifs à ces opérations de
financement documentaires qui comme nous l'avions vus dans la première
partie sont des opérations qui sont très risquées tant
pour le banquier que pour l'exportateur et l'importateur.
Chapitre2 : Outils de gestions des risques
documentaires utilisés par la Bank Of Africa Mali
Toute demande d'ouverture d'un crédit documentaire doit
absolument faire l'objet d'une étude préalable et d'un accord
écrit de la direction du crédit et en dernier ressort du
directeur général. Cette étude est l'oeuvre du
gestionnaire du compte du client. Elle comporte en premier lieu une
évaluation du risque du client, ensuite on étudie le secteur
d'activité du client, et enfin on procède à une analyse de
sa situation financière. Apres cette étude on définit les
garanties à apporter par le client pour qu'il puisse obtenir le
financement.
Nous verrons dans une première section
l'évaluation du risque du client et dans une seconde section les
différentes garanties exigées dans le cadre de financement par le
crédit documentaire.
Section 1 : évaluation du risque du
client
Lorsqu' un client se présente à la banque pour
demander le financement d'une opération relative au commerce
extérieur il soumet un dossier à son gestionnaire de
compte pour appréciation (cas du client de la banque). Cette
appréciation est appelée étude de dossier. Cette
dernière se fait en trois étapes que nous détaillerons
ci-dessous.
1 .1 Etude du client
La première phase d'une étude de dossier
concerne le client lui-même. Cette étude consiste en une analyse
du compte du client afin d'avoir une idée sur les mouvements qui y sont
effectués. Un compte bien mouvementé est un bon indicateur de
la bonne santé des affaires du client.
Par la suite on effectue une enquête sur la
moralité de l'historique du client pour avoir une idée de ses
habitudes de règlement afin de savoir s'il est bon ou mauvais payeur.
Enfin on évalue son savoir faire notamment en étudiant ses
qualifications et ses références techniques (Dans le cas d'un
marché de BTP par exemple).
Il faut noter que s'il s'agit d'un nouveau client on peut
avoir ces renseignements auprès des autres banques de la place :on
parle de renseignements commerciaux.
Apres cette étude préalable du client on
s'intéresse à son secteur d'activité
1. 2 Etude du secteur d'activité
Cette étude permet de savoir si le secteur
d'activité du client est porteur ou pas. Elle permet aussi d'avoir une
idée du positionnement du client sur ce secteur. Une fois l'étude
du secteur d'activité achevée on procède à
l'analyse de sa situation financière.
1. 3 L'analyse de la situation financière.
Cette analyse a pour objectif d'apprécier la situation
financière du client. Elle consiste à étudier les
états financiers du client de préférence ceux des trois
dernières années. Cette analyse permet d'apprécier la
rentabilité de l'entreprise c'est-à-dire de voir si c'est une
entreprise qui génère des bénéfices. Cet examen
permet aussi de savoir la solvabilité de l'entreprise qui est
l'indicateur de la capacité de remboursement de la
société. Une fois l'étude du dossier effectuée et
qu'elle s'avère concluante le gestionnaire du compte du client donne son
avis favorable pour le financement. Cependant cette étude n'est pas
suffisante pour octroyer le crédit. C'est pour cela la banque exige en
plus des garanties de la part des clients pour couvrir les risques qui peuvent
en découler. Ces différentes garanties feront l'objet de notre
prochaine section.
Section 2 : les garanties bancaires.
Une garantie est une exigence que l'une des parties demande
lors de la conclusion d'un contrat pour se prémunir contre
d'éventuels risques qui peuvent subvenir dans le déroulement du
contrat.
Ainsi la garantie bancaire peut être définit
comme un bien ou une valeur mis en jeu par une personne lors d'une demande
d'un financement à un établissement bancaire dans
l'éventualité d'une incapacité de remboursement.
2.1 Différents types de garantie bancaire
Comme nous l'avions expliqué, une garantie est une
exigence que l'une des parties demande lors de la conclusion d'un contrat pour
se prémunir contre d'éventuels risques qui peuvent subvenir dans
le déroulement du contrat. Il existe deux types de garanties : les
garanties ou suretés personnelles et les garanties ou suretés
réelles.
2.1.1 Les garanties ou suretés personnelles8(*)
Ces garanties sont au nombre de deux : le cautionnement
et l'aval.
· Le cautionnement
Un cautionnement est un engagement pris par une personne,
appelée la caution, de payer en cas de défaillance du
débiteur. On dit cette personne est fournie en caution. La caution ne
garantit que le capital du prêt, sauf si l'acte de cautionnement a
prévu le paiement des intérêts. Le cas
échéant, le taux des intérêts doit alors être
indiqué dans le document. Si la caution paie, elle obtient
automatiquement les pouvoirs et les droits du créancier
désintéressé. On dit que la caution est subrogée
dans les droits, actions et privilèges du créancier.
Il est à noter qu'il existe deux formes de
cautionnement : le cautionnement simple et le
cautionnement solidaire.
Dans le cautionnement simple, la caution peut demander au
créancier de poursuivre d'abord le débiteur avant l'intervention
du cautionnement. C'est ce qu'on appelle le bénéfice de
discussion. Ensuite, lorsqu'il y a plusieurs cautions, chacune est responsable
uniquement de sa part. On appelle cela le bénéfice de division.
Alors, le cautionnement simple donne à la caution le droit au
bénéfice de discussion et le droit au bénéfice de
division.
Dans le cautionnement solidaire, le créancier a le
droit de réclamer le paiement de la dette par le débiteur et par
la caution en même temps. On dit que le créancier peut actionner
solidairement le débiteur et la caution. Pour récupérer
ses fonds, il lui appartient donc de choisir le plus solvable des deux ou tous
les deux ensembles.
Le principe de la communauté dans la
responsabilité vaut également lorsque dans le cadre de la caution
solidaire, plusieurs personnes se trouvent fournies. Elles garantissent
conjointement la totalité de la dette et chacune d'elles est responsable
de l'intégralité du montant dû par le
débiteur : il n'y a pas de bénéfice de discussion ou
de division.
· L'aval
L'aval se définit comme la garantie donnée par
une personne appelée avaliste ou avaliseur, qui devient solidaire du
débiteur d'une dette, quant au paiement à
l'échéance. Il est une forme particulière de caution
garantissant l'exécution d'un engagement. Lorsque le cautionnement a
pour objet de garantir le paiement d'un effet de commerce, il s'appelle aval.
L'aval est alors un acte par lequel un tiers distinct du tiré, du tireur
et des endosseurs, garantit le paiement d'un effet de commerce à
l'échéance.
Ainsi, l'aval peut être mentionné sur le titre
d'engagement lui-même. L'aval peut également faire l'objet d'un
acte écrit séparé du titre d'obligation principale.
En effet, cette garantie est donnée sur un effet de
commerce par un tiers qui s'engage à en payer le montant si le
règlement n'est pas honoré par le signataire. L'aval peut
également intervenir lors de l'octroi d'un prêt. Dans ce cas, le
donneur d'aval s'offre à rembourser le crédit si le
bénéficiaire est défaillant.
En conséquence, du point de vue de sa mobilisation, un
effet est d'autant plus solide, qu'il porte de signatures pour garantir son
paiement à l'échéance.
L'utilité de l'aval réside dans le fait qu'il
ajoute la garantie du donneur d'aval aux engagements pris par le tiré et
le tireur. À cet égard, l'aval a une importance pour chacune des
trois parties : le tireur, le tiré et l'avaliste. Pour le tireur,
porteur de l'effet, l'aval le rassure sur le paiement de la traite et permet
une mobilisation plus aisée. Pour le tiré, débiteur
principal, l'aval peut permettre de meilleures conditions d'accès au
crédit de la banque. Pour l'avaliseur, sans sortie de fonds sur ses
propres ressources, l'aval lui permet d'aider le tiré à
résoudre son problème de trésorerie. Du fait de ces liens
de sûreté, cette technique cambiaire est devenue assez courante
dans les opérations de crédit bancaire. La banque sollicite le
renforcement de la signature du bénéficiaire par un aval sur les
effets qu'elle crée lors de la mise en place d'un crédit ;
de même que sur les effets à escompter.
L'aval peut revêtir deux formes qui caractérisent
l'étendue de la responsabilité de l'avaliseur : l'aval sur effet,
l'aval sur acte séparé. En général, l'aval est
donné sur l'effet de commerce par la mention « Bon pour
aval » au recto, suivie de la signature de l'avaliste ou par la seule
signature de celui-ci. Sous cette forme, l'aval a pour conséquence de
rendre responsable le donneur d'aval au même degré que celui pour
qui il est donné. L'avaliseur sur l'effet peut être
actionné par tous les porteurs du billet.
Mais aussi, l'aval peut être donné sur acte
séparé. Cela consiste à donner la garantie du paiement
d'un effet, par un écrit distinct du billet. L'aval sur acte
séparé doit identifier clairement, dans sa rédaction, les
effets par leur nature et leur montant garanti. Il doit également
préciser le temps imparti pour la négociation des effets auxquels
il se rapporte. Cette forme d'aval n'engage l'avaliseur que vis-à-vis de
celui à qui il a donné sa garantie. Autrement dit, un
endossataire d'un billet, ayant un aval sur acte séparé ne
bénéficie pas de la garantie dont l'endosseur jouit.
Exemple : une banque a pris, par acte séparé, l'aval d'un
client dont elle escompte la traite. Si cette banque transmet la traite par
endos à une autre banque pour sa mobilisation, cette seconde banque ne
peut pas bénéficier de l'aval donné par le client
cédant de la première banque.
2.1.2 Les garanties ou sûretés
réelles9(*)
On parle de garantie réelle lorsque le
débiteur apporte au créancier un bien ou la valeur d'un bien
matériel pour couvrir le risque de non-paiement de la dette. Il y a
quatre types de garanties réelles : le droit de rétention,
le nantissement, l'hypothèque et les privilèges.
- Le droit de
rétention
C'est la faculté donnée au créancier de
prendre un bien corporel du débiteur jusqu'au paiement intégral
de la dette garantie. Tant qu'il n'a pas été payé, le
créancier a la possibilité de retenir le bien qui appartient
à son débiteur. C'est le créancier qui prend l'initiative
de la rétention du bien appartenant au débiteur.
- Le nantissement
Le nantissement consiste pour le débiteur à
remettre au créancier un bien en garantie de sa dette. Si le bien mis en
garantie est un bien meuble, on dit qu'il y a gage. Si c'est le loyer d'un
immeuble qui est fourni en garantie, on appelle cela l'antichrèse.
Le nantissement peut se faire avec ou sans dépossession
du débiteur. Dans le nantissement avec dépossession, le
débiteur est démuni de la chose mise en garantie. Par exemple on
peut citer l'avance sur titres, où le client dépose son
portefeuille de titres contre la liquidité que lui donne sa banque.
Dans le nantissement sans dépossession, c'est un acte
écrit qui est remis au créancier, reconnaissant la garantie d'une
dette sur le bien meuble. Cet acte fait l'objet d'une publicité. Le cas
du gage automobile est un exemple de nantissement sans dépossession. La
publicité est faite par l'inscription dans un registre spécifique
tenu par l'Administration qui a délivré la carte grise du
véhicule. On peut citer également le cas du nantissement d'un
fonds de commerce, où la publicité se fait par l'inscription au
greffe du tribunal de commerce.
Le créancier bénéficiaire du nantissement
dispose de certains droits, notamment : le droit de
préférence, le droit de suite, le droit de rétention et le
droit de réalisation.
En cas de vente du bien nanti, le créancier doit
être désintéressé en priorité sur le prix.
C'est le droit de préférence. Le créancier peut reprendre
le bien entre les mains de tout acquéreur s'il n'a pas été
payé. C'est le droit de suite. Le créancier peut conserver le
bien gagé s'il n'a pas été
désintéressé. C'est le droit de rétention. Enfin il
peut faire vendre le bien nanti en cas de non-paiement. C'est le droit de
réalisation.
- L'hypothèque
L'hypothèque consiste à fournir au
créancier un acte avec publicité par lequel le débiteur
lui accorde un droit sur l'immeuble sans dessaisissement. Un créancier
est appelé créancier hypothécaire quand il détient
une hypothèque sur un immeuble.
L'hypothèque peut prendre trois formes :
légale, conventionnelle ou judiciaire. Elle est légale
lorsqu'elle est établie par la loi. Par exemple un mineur qui fait
hypothèque sur les biens de son tuteur. L'hypothèque est
conventionnelle quand elle intervient à la suite de la signature d'un
contrat. Exemple : contrat de prêt immobilier. L'hypothèque
judiciaire découle d'un jugement. C'est l'exemple qu'un créancier
préoccupé par la situation de son débiteur demande au
tribunal une hypothèque sur un bien foncier du débiteur.
Les conséquences essentielles de l'hypothèque se
résument au fait qu'elle confère au créancier le droit de
préférence et le droit de suite. En cas de poursuite pour
non-paiement, le droit de préférence permet au créancier
de faire vendre l'immeuble aux enchères publiques. Le droit de suite
signifie que le débiteur ne peut pas vendre l'immeuble avant de
rembourser le créancier.
Au-delà de ces caractéristiques, on peut parler
également de la pluralité des hypothèques sur un
même immeuble. Il arrive que plusieurs créanciers
bénéficient d'une hypothèque sur un même immeuble.
Dans ce cas, il s'établit entre les divers créanciers un ordre de
priorité qu'on appelle le rang. Le rang est fixé suivant les
dates respectives d'inscription des hypothèques. Le rang
détermine l'ordre dans lequel les créanciers seront
désintéressés en cas de vente de l'immeuble. Un
créancier hypothécaire est devancé par les
créanciers munis de privilège comme le Trésor, frais de
justice dus au parquet, dettes des salariés.
- Le privilège
Le privilège est le droit qui fait qu'un
créancier a la priorité de paiement par rapport aux autres
créanciers. Cette priorité de paiement permet à son
titulaire de disposer d'une garantie sur une partie ou la totalité du
patrimoine du débiteur. C'est la qualité de la créance qui
donne le privilège au créancier qui est alors
préféré aux autres créanciers. Le créancier
privilégié a un droit de préférence et un droit de
suite.
Les privilèges peuvent se présenter sous
plusieurs formes : privilèges généraux ou
spéciaux, privilèges mobiliers ou immobiliers.
Les privilèges généraux sur les meubles
et les immeubles du débiteur sont attribués à la
couverture des frais de justice et des salaires dus employés du
débiteur. Les privilèges généraux sur les meubles
concernent par exemple les frais de funérailles, les créances de
la victime d'un accident. Les privilèges spéciaux immobiliers
sont reconnus au vendeur d'un immeuble ou encore au prêteur de deniers
pour acquisition de l'immeuble. Les privilèges spéciaux mobiliers
sont celui du bailleur d'un local sur les meubles meublant le locataire et
celui de l'hôtelier.
Le privilège du prêteur de deniers est une
garantie utilisée fréquemment dans les prêts immobiliers.
Il sert à couvrir non seulement le principal du prêt (capital)
mais également les intérêts au taux convenu par le
prêteur.
Apres cet exposé des différentes garanties
bancaires, nous allons voir dans le prochain paragraphe les garanties
utilisées par la Bank of Africa mali dans le cadre des opérations
du crédit documentaire.
2.2 Les garanties bancaires utilisées par la Bank Of
Africa Mali
Compte tenu des risques liés aux opérations de
crédits documentaires, il est nécessaire que la banque puisse
recueillir des garanties propres à réduire ces risques. Les
principaux risques que la Bank Of Africa est confrontée et le risque
d'insolvabilité ou risque de signature. Si certaines de ces garanties
sont propres au crédit documentaire, d'autres par contre contribuent
à l'atténuation des risques liés à toutes les
formes de crédit.
Ici nous aborderons les garanties propres aux crédits
documentaires. De ce fait la BOA exige dans le cadre des opérations du
crédit documentaire les garanties suivantes de la part du client.
· L'hypothèque sur titre
foncier ;
· Caution personnelle et solidaire d'une tierce
personne ;
· Le déposit ;
· Le nantissement dans le cadre de financement
d'un marché public.
2.2.1 Hypothèque sur titre foncier
Elle se définit comme étant une
sûreté réelle sans dépossession portant sur un bien
immobilier affecté à la garantie d'une obligation dont elle est
l'accessoire. Elle est soumise à une publicité et confère
au créancier un droit de suite et un droit de préférence.
Ainsi lorsque la BOA est en possession du titre foncier, elle est sur qu'en
cas de défaillance du client elle peut mettre aux enchères le
bien immobilier pour récupérer ce que son client lui doit. Dans
le cas ou elle n'arrive pas à le vendre le bien est 'inscrit dans ses
actifs immobiliers.
2.2.3 Caution solidaire et personnelle d'une tierce
personne
La caution solidaire et personnelle d'une tierce personne peut
être définit comme l'engagement personnel que prend, au profit de
la Banque, une personne physique ou morale, d'exécuter l'obligation du
débiteur si celui-ci ne tient pas ses engagements. Il est à noter
que s'il s'agit d'une société on exige la caution des
associés. Cette caution permet à la banque de s'assurer que
quelle que soit la situation dans la quelle se trouve son débiteur elle
est assurée de récupérer son argent.
2.2.4 Le déposit.
Le déposit ou dépôt de garantie est un
montant que la banque demande à son client lors de demande d'ouverture
de crédit documentaire. Ce montant n'est pas standard et diffère
d'un client à un autre est un pourcentage du montant total du
crédit documentaire.
2.2.5 Nantissement du fond de commerce
Le nantissement du fond de commerce est un gage mobilier
spécial sans dépossession et portant sur les
éléments du fonds de commerce (enseigne, nom commercial,
clientèle, achalandage, droit au bail) à l'exclusion des
marchandises et conférant au créancier nanti un droit de suite et
un droit de préférence.
Conclusion Générale.
Les transactions du commerce international sont des
opérations qui sont complexes et très risquées.
Cette complexité est le fait d'une part de la
différence des langues entre les acteurs et d'autre part par la distance
qui les sépare.
Quant aux risques, ils résultent d'une part du fait que
les contrats d'achat sont libellés dans la plus part des cas en devises
internationales qui généralement ne sont pas les devises des pays
des acteurs et d'autre part par la mauvaise fois ou des circonstances
indépendantes de la volonté des acteurs.
Ainsi le vendeur peut être confronté à un
non paiement à temps de sa marchandise suite à une
difficulté de trésorerie de son client, un
phénomène naturel ou un événement politique.
Il peut aussi se voir refuser sa marchandise par son client
pour diverses raisons parfois illogiques.
Quant à l'acheteur son plus gros risque est la
non-conformité de la marchandise reçue avec celle qu'il a eu
à faire la commande. Il peut aussi être confronté à
un retard de livraison préjudiciable à son activité.
Pour ces différentes raisons, les banques
étaient venues à la rescousse des opérateurs du commerce
international. C'est ainsi que plusieurs techniques ont été
imaginées et proposées aux acteurs. Les plus utilisées
sont les techniques documentaires à savoir les remises documentaires et
les crédits documentaires qui sont des techniques offrant plus de
sécurité et de garantie pour les différents acteurs du
commerce international.
Ainsi, avec ces méthodes le vendeur est sûr
d'être réglé à condition qu'il respecte les clauses
du contrat. L'acheteur est aussi sûr de recevoir sa marchandise en
qualité, en quantité, au bon endroit et au bon moment.
Si ces techniques mettent à l'abri acheteur et vendeur,
il n'en ait pas de même pour les institutions bancaires qui ont
accepté de financer ces opérations.
Pour se prémunir contres ces risques, tout un arsenal
de techniques de couvertures de risques sont à leur disposition. Ces
techniques couvrent l'ensemble des risques allant du risque
d'insolvabilité au risque catastrophique en passant par le risque de
change etc....
Une application rigoureuse de ces techniques permet aux
banques de se protéger efficacement contres les risques liés au
financement du commerce international.
Cependant avec l'accroissement de la concurrence bancaire, les
banques peuvent-elles continuer à proposer aux opérateurs du
commerce international des techniques de financement qui sont très
onéreuses et lourdes sur le plan administratif.
Table de matière
Première partie : aperçu théorique
de gestion des risques bancaires liés aux techniques documentaires de
financement du commerce extérieur par les établissements
bancaires
Problématique...........................................................................................................8
Introduction
générale...........................................................................................10
Chapitre I : Financement du commerce extérieur par
les établissements
bancaires..................................................................................................................12
Section 1 : remise
documentaire :....................................................................12
1 .1 Définition et
typologie...................................................................................12
1.1. 1
Définition....................................................................................................12
1.1.2
Typologie.......................................................................................................12
1.2 Déroulement d'une remise
documentaire.................................................13
1 .2. 1 Les acteurs d'une remise
documentaire.............................................13
1. 2. 2 Ouverture de la remise documentaire
................................................14
1. 2. 3 Documents d'une remise documentaire
............................................17
1.3 Avantages et
inconvenants..........................................................................18
Section 2 crédit
documentaire............................................................................20
2. 1 Définition et
typologie..................................................................................20
2.1.1Définition........................................................................................................21
2.1.2
Typologie.......................................................................................................21
2.1.2.1 Crédit réalisable par
acceptation.........................................................21
2.1.2.2Crédit réalisable par paiement à
vue...................................................22
2.1.2.3 Crédit réalisable par négociation
des tirages...................................22
2.1.2.4 Crédit avec payement
différé......
.........................................................22
2.1.2.5 La stand by letter of
credit....................................................................22
2.1.3
Mécanisme.....................................................................................................23
2. 3 Déroulement d'un crédit
documentaire....................................................25
2.3.1 Les documents d'un crédit
documentaire..............................................25
2.3.2 Les acteurs du crédit
documentaire........................................................28
2. 3.3 Ouverture du crédit
documentaire.........................................................28
2. 3.4
Règlement....................................................................................................30
2.4 Avantages et
Inconvenants..........................................................................30
Chapitre 2 : gestion des
risques.........................................................................33
Section1 : différents risques bancaires
liés aux techniques
documentaires........................................................................................................33
1.1 Définition et
typologie...................................................................................34
1.2. Risque du crédit
documentaire...................................................................35
1.2.1Risque
documentaire....................................................................................36
1.2.2Risque de non
paiement.............................................................................36
1.2.3Risque de
change.........................................................................................36
1.2.4 Risque
pays..................................................................................................36
1.2.5 Risque catastrophique
..............................................................................37
1.3 Risque de la remise
documentaire.............................................................38
Section 2 : les outils de gestion des
risques...................................................38
2 .1 Technique de couverture de risque de non
paiement..........................38
2.2. Techniques de couverture de risques de
changes.................................39
2.2.1 Avance en
devise.........................................................................................39
2.2.2 Opérations à option
..................................................................................39
2.2.2.1 Option
d'achat..........................................................................................40
2.2.2.2 Option de
vente........................................................................................40
2.2.3 Opération à
terme.......................................................................................40
2.2.3.1 Contrat à
terme..............................................................................41
2.2.3.2
Swap............................................................................................................41
2.3 Techniques de couverture du risque
politique.........................................41
Deuxième partie étude de
cas :.........................................................................42
Chapitre 1 : organisation administrative du traitement des
techniques documentaires au niveau de la Bank Of Africa
Mali.......................................43
Section1 : remise
documentaire.........................................................................43
1.1Déroulement......................................................................................................43
1.1.1 Réception des
documents..........................................................................43
1.1.2 Règlement et clôture
.................................................................................44
1.1.2.1Reglement..................................................................................................44
1.1.2.2
Clôture........................................................................................................45
Section2 : crédit
documentaire..........................................................................47
2 .1 Déroulement du crédit
documentaire.......................................................47
2. 1 .1Ouverture du crédit
documentaire.........................................................47
2. 1. 2 Règlement
.................................................................................................49
2.1.2.1 Règlement au
comptant.........................................................................49
2.1.2.2 Règlement comptant
différer................................................................50
2.1.2.3 Règlement
différé.....................................................................................50
2.1.2.4 Règlement contre
acceptation...............................................................51
Chapitre 2 : stratégie de gestions des risques
documentaires mises en place par la Bank Of Africa
Mali..........................................................................52
Section1 : évaluation du risque
client................................................52
1. 1 Etude du
client................................................................................................52
1. 2 Etude du secteur
d'activité..........................................................................53
1. 3 Analyse de la situation financière du
client..............................................53
Section 2 : les garanties
bancaires....................................................................54
2. 1 : les différents types Garanties
bancaires..............................................54
2.1.2 les garanties ou suretés
personnelles....................................................56
2.2 les garanties bancaires utilisées par la B O A
Mali..................................60
2.2.1 hypothèque dur titre
foncier.....................................................................60
2.2.2 caution solidaire et personnelle d'une tierce
personne......................61
2.2.3
déposit............................................................................................................61
2.2.4 nantissement du fonds de
commerce.....................................................61
Conclusion
générale...............................................................................................62
Bibliographie............................................................................................................64
Table de
matière.....................................................................................................65
* 1 La banque et l'entreprise
collection banque ITB 3e édition
* 2 La banque et l'entreprise
collection banque ITB 3e édition
* 3Formation sur les risques de
crédit, François NARE Dakar mars 2010
* 4 Formation sur les risques de
crédit, François NARE Dakar mars 2010
* 5 Formation sur les risques de
crédit, François NARE, Dakar mars 2010
* 6 Formation sur les risques de
crédit, François NARE Dakar mars 2010
* 7 Attestation qui confirme que
la marchandise indiquée sur la facture est bien celle qui se trouve dans
le conteneur.
* 8 Kalilou N'DIAYE leçon
de technique bancaire HETEC Bamako 2009
* 9 Kalilou N'DIAYE leçon
de technique bancaire HETEC Bamako 2009
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