LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ANOVA : Analyse of Variance
Ce.C.P.A : Centre Communal de Promotion Agricole
CLCAM : Caisse Locale de Crédits Agricoles Mutuel CPRC :
Chronic Poverty Research Centre
CRA-CF : Centre de Recherche Agricole - Coton et Fibres DFID :
Department For International Development
FAO : Food and Agriculture Organisation of the United
Nations FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine
FIDA : Fonds International de Développement Agricole IMF :
Institution de Micro Finance
INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du
Bénin
INSAE : Institut Nationale de la Statistique et d'Analyse
Economique LARES : Laboratoire d'Analyse Régionale et d'Expertise
Sociale
MFPSS : Ministère de la Famille, de la Protection Sociale
et de la Solidarité OIT : Organisation Internationale du Travail
ONASA : Office National d'Appui à la
Sécurité Alimentaire
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PAPA : Programme Analyse de la Politique Agricole
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RGPH : Recencement Général de la Poplation et de
l'Habitation au Bénin.
SCRP : Stratégie de Croissance pour la Réduction de
la Pauvreté
SPSS: Statistical Package for Social Science
UCOPER : Union Communale des Organisations Professionnelles des
Eleveurs des Ruminants
UDOPER : Union Départementale des Organisations
Professionnelles des Eleveurs des Ruminants
ZAE : Zone Agro-Ecologique
INTRODUCTION GENERALE, CADRES
CONCEPTUEL THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE
PREMIERE PARTIE :
CHAPITRE I
INTRODUCTION GENERALE
1- INTRODUCTION GENERALE
A la fin des années 1980, comme tous les pays de la
sous-région, le Bénin a été confronté
à des difficultés économiques et financières,
difficultés traduites en termes de détérioration des
termes de l'échange couplée à de graves
déséquilibres budgétaires. Il s'est alors engagé
dans des Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) afin d'entreprendre une
restructuration profonde de son économie, conformément aux
exigences des institutions de Brettons Wood (Banque Mondiale et Fonds
Monétaire International). Le retour à la croissance
économique à travers la poursuite des grandes réformes
macro-économiques et la réduction du train de vie de l'Etat,
étaient le but visé par ce redressement économique. De
profondes transformations sociales et économiques en ont
découlé avec des effets considérables sur la population:
une autre distribution des revenus (dont la dégradation des prix aux
producteurs), la détérioration du niveau de vie des populations
urbaines et rurales, et l'accentuation de la pauvreté.
Par ailleurs, la part de l'agriculture dans l'économie
des pays en voie de développement et précisément dans les
pays de l'Afrique subsaharienne est très importante. Aussi
l'économie du Bénin, à l'instar de ses pays, dépend
largement du secteur agricole qui compte pour près de 39% dans la
formation du PIB (PNUD, 2003). Le développement des pays en voie
développement et du Bénin en particulier reste étroitement
lier à leur capacité à promouvoir véritablement le
secteur agricole (Aho et Kossou, 1997).
La performance du secteur agricole béninois est en
forte corrélation positive avec la performance de la filière
coton. En effet, le coton est la principale culture de rente du pays et emploie
une grande majorité d'actifs agricoles. Mais le secteur est
confronté à d'importants problèmes de mauvaises
organisations et de gestions de la filière (exemple de la campagne
cotonnière 2006-2007). Ces problèmes affectent
négativement non seulement le revenu des paysans mais aussi les
ressources de l'Etat. Pour l'Etat, ce manque à gagner constitue
d'énormes pertes qui freinent le développement économique
du pays. De même pour les ménages producteurs, la baisse du revenu
contraint les producteurs à vendre leurs produits à bas prix, ou
à réduire les superficie qu'ils mettent en valeur, ce qui
influence évidemment les résultats de leurs exploitations. De
plus, les différentes politiques de promotions de crédits
agricoles peinent à prendre ou ont échoué. Pour pallier la
baisse des revenu qui a un impact sur les investissements à consentir
pour la conduite des activités de productions agricoles, et face
à la difficulté d'accès au crédit, les producteurs
ont dû développer diverses stratégies pour mener les
activités agricoles dans cet environnement très peu favorable
à l'essor de l'entreprise agricole. La présente étude se
propose d'explorer et d'analyser les différentes stratégies
développées par les producteurs pour le financement des
activités agricoles.
Cette étude s'inscrit dans le cadre des travaux de fin
d'étude pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome
à la Faculté d'Agronomie de l'Université de Parakou. Le
document comporte deux parties qui s'articulent de la manière la
suivante :
> La première partie, en plus du chapitre
introductif, rend compte du cadre conceptuel et théorique, et du cadre
méthodologique de la recherche. Elle est subdivisée en trois (03)
chapitres :
- le premier chapitre est un chapitre introductif qui
définit les problèmes et les questions de recherches,
présente les objectifs et hypothèses de recherche ;
- le deuxième chapitre expose et oriente les
démarches à travers un choix logique d'approches conceptuelles et
théoriques pour ainsi baliser les interprétations et les analyses
;
- le chapitre trois (03) présente la
méthodologie adoptée pour l'exécution des
différentes phases de cette recherche.
> La deuxième partie présente les
résultats et discussions relatives à chaque objectif
spécifique fixé, puis la conclusion et les recommandations de
l'étude. Elle couvre quatre (04) chapitres :
- une évaluation et une analyse des revenus agricoles
annuels des producteurs sont faites dans le chapitre (04) ;
- le chapitre suivant rend compte de l'analyse de la part du
revenu agricole qui est réinvestie pour financer les activités
agro-pastorales et les transformations des produits agricoles ;
- Le sixième chapitre analyse les autres
stratégies de financement des activités agricoles
développées par les producteurs ;
- Les contraintes liées au financement agricole sont
analysées dans le septième chapitre ;
- La conclusion porte sur le chapitre huit (08) et
résume les grandes conclusions tirées au terme de l'étude
et les suggestions faites à l'endroit des différents acteurs
concernés par l'étude.
1-1- Problématique et pertinence
Au Bénin, l'agriculture est au centre des
activités économiques. Le secteur agricole assure l'emploi
à près de 70% de la population active et participe pour 38%
à la constitution du PIB (Berkani, 2002). Toutefois, le secteur est
caractérisé par une faible productivité (ministère
du Plan, 2000). Cela s'explique par le fait que l'agriculture ne
bénéficie pas encore de façon
encourageante des techniques et méthodes les plus
modernes pour son développement tant au niveau de la production que de
la conservation, de la transformation et de la commercialisation des produits
agricoles (Ministère du Plan, 2000). Mais par rapport a la culture du
coton qui constitue la principale culture d'exportation du pays et qui
constitue donc une importante source de devises étrangères, le
gouvernement a consenti beaucoup d'efforts de développement depuis des
décennies. En effet, le coton représente près de 70% a 80%
de la valeur des exportations, 35% des recettes fiscales et sa contribution en
terme de valeur ajoutée est estimé a 13% du PIB (LARES, 2004
).
Nonobstant cette performance, la filière coton
connaît toujours de profondes difficultés, du fait de la mauvaise
gestion a différents niveaux. L'une des conséquences de ces
difficultés est la récurrence du non paiement des dettes aux
producteurs alors que leur produit est déja acheté. Ces dettes
dues aux producteurs, associées a la baisse des cours au niveau du
marché international, ont conduit a une baisse fulgurante de la
production, et par contrecoup a une baisse de revenu des ménages
producteurs. Selon le CRA-CF (2005), la baisse enregistrée au niveau de
la production cotonnière entre 2000 et 2004 peut être
estimée a environ 20%. Cette baisse représente pour les
ménages ruraux producteurs de coton plus de 40 milliards de manque a
gagner par an. Selon cette source, les impacts socio-économiques de la
crise cotonnière peuvent se résumer en: baisse des revenus des
ménages, risque d'insécurité alimentaire, baisse du taux
de scolarisation des enfants, etc. Il est alors important que les politiques de
développement puissent trouver des stratégies pour
atténuer ce manque a gagner économique au niveau des
ménages ruraux et contribuer a la réduction de la pauvreté
qui sévit en zone rurale et péri-urbaine.
En effet, la pauvreté, analysée selon les
indicateurs habituels d'incidence, de profondeur et de
sévérité, a été évaluée dans
le document stratégique de croissance pour la réduction de la
pauvreté, en référence a des seuils annuels de
pauvreté qui s'établissent respectivement a 74.886 Fcfa par
tête en 2002 et a 82.224 Fcfa en 2006. Ces résultats montrent une
augmentation de la pauvreté depuis 2002. L'incidence de pauvreté
se serait accrue par rapport a 2002, passant de 28,5% a 36,8%. De même,
la profondeur de la pauvreté se serait accrue sensiblement au cours de
la période, passant de 11% en 2002 a près de 14% en 2006 avec un
écart plus marqué en milieu rural (SCRP, 2007). Cette forte
évolution est imputable a l'importance et aux coûts des besoins
non alimentaires, l'éducation, la santé et le logement (Banque
Mondiale, 2003). Par ailleurs, il est clair que le développement de
l'agriculture passe nécessairement par l'augmentation de la production
agricole, donc l'augmentation du capital des exploitations agricoles. Or les
besoins en financement du secteur agricoles sont très
importants. Ils sont avant tout destinés à
améliorer la productivité de la terre et de la main d'oeuvre, les
revenus agricoles et la sécurité alimentaire des ménages
(Yègbémey, 2007).
Le développement est impossible sans un système
financier efficace. En outre, force est de constater que l'accès aux
systèmes financiers reste un véritable parcours de combattant
pour les populations surtout en zone rurale. Environ 90% des personnes vivant
dans les pays en développement n'ont pas accès aux institutions
de services financiers (Robinson, 2001).
En outre, les politiques de microfinance ont été
caractérisées par un faible recouvrement des crédits
octroyés puisque les bénéficiaires n'arrivent pas toujours
à rembourser les crédits contractés. La pauvreté
perdure et continue surtout de gagner du terrain en milieu rural selon les
différents rapports de l'ONU ou du PNUD des dernières
années. Face à cet échec cidessus
énuméré, il est indispensable de repenser les approches de
promotion des investissements dans la production agricole.
De nos jours, plusieurs experts en développement
pensent que l'approche «faire-faire» serait la mieux adaptée
pour sortir les populations rurales du carcan de la pauvreté. Selon eux,
il semble mieux d'aider les pauvres à se développer
eux-mêmes que de penser les développer. Dans ces conditions,
est-il possible d'adapter cette approche au financement des activités
agricoles? Autrement dit, les institutions d'appui au développement
rural ne feraient-elles pas mieux d'identifier les stratégies
développées par les populations rurales elles-mêmes pour
financer leurs activités agricoles, puis ensuite de chercher à
accompagner les producteurs dans l'amélioration de ces
stratégies?
En effet, les producteurs ruraux confrontés à
une insuffisance de moyens financiers et matériels, développent
des stratégies qui leurs permettent de financer les activités
agricoles. Les revenus issus de ses activités leurs permettent de
s'assurer une survie ou une amélioration de leur niveau de vie. La prise
en compte des stratégies des acteurs concernés `'favorise les
initiatives des producteurs et évite les compromis implicites entre
partenaires concernés par la résolution des mêmes
problèmes» (Yung et Zaslawsky, 1992). Elle devait s'imposer comme
préalable à l'élaboration de toute politique visant la
réduction de la pauvreté.
L'identification des stratégies
développées par les populations rurales pour financer leurs
activités et les contraintes auxquelles elles font face, est donc
nécessaire pour une meilleure élaboration et orientation des
politiques agricoles visant en filigrane la réduction de la
pauvreté.
Les questions suivantes sont d'une grande importance pour
atteindre ce double objectif :
- quelles sont les stratégies développées
pour le financement des activités agricoles ?
- quelles sont les contraintes de financement des
activités agricoles dans la commune ? C'est dans la perspectives de
trouver des approches de solutions à ces différentes questions
que s'inscrit le présent travail intitulé :
`'Stratégies développées par les producteurs
pour financer leurs activités agricoles». La commune
de Gogounou au Nord-Est du Bénin a été retenue pour la
conduite de l'étude. Gogounou fût choisie compte tenu du
partenariat entre cette commune et la Faculté d'Agronomie de
l'Université de Parakou en collaboration avec le Projet NPT BEN-WU. En
effet, le problème de financement agricole se pose avec acuité
dans cette commune car les résultats du diagnostic participatif conduit
en 2006 révèlent que le manque de satisfaction des besoins de
financement des ménages figuret parmi les contraintes majeurs qui
entravent le développement de Gogounou.
Sur le plan scientifique et théorique, l'exploration
des connaissances endogènes en matière de financement agricole et
l'identification des contraintes qui y sont liées permettront de
compléter les connaissances existantes sur les producteurs ruraux.
L'étude permettra également de proposer aux décideurs des
solutions qui viseraient à lever ces contraintes et à
améliorer les connaissances endogènes. L'étude nourrit la
noble ambition de fournir des résultats et des propositions utiles aux
institutions privées et étatiques ; nationales et internationales
en charge de la promotion du financement pour une production agricole
durable.
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