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Contribution de l'encyclique "laborem exercens" de Jean-Paul II, au volet "emploi" du document de stratégie de croissance du Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Richard Maga
Université catholique d'Afrique Centrale - Baccalauréat canonique en sciences religieuses 2011
  

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UNIVERSITÉ CATHOLIQUE D'AFRIQUE CENTRALE

INSTITUT CATHOLIQUE DE YAOUNDE

FACULTÉ DE THÉOLOGIE

FORMATION THÉOLOGIQUE DES LAÏCS

 

Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention

du Baccalauréat Canonique en Sciences Religieuses

 

Par :

 

Richard Maga

 

 

 

Sous la direction de :

 

Pr. Abbé Jean Bertrand SALLA

 

 

 

Année 2010 - 2011

 

CONTRIBUTION DE L'ENCYCLIQUE

LABOREM EXERCENS DE JEAN-PAUL II,

AU VOLET "EMPLOI" DU DOCUMENT

DE STRATEGIE DE CROISSANCE

DU CAMEROUN

REMERCIEMENTS

Avec le présent mémoire, j'arrive avec une grande joie au terme de quatre laborieuses et riches années d'études en théologie.

Qu'il me soit permis ici de manifester ma gratitude envers tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à ma formation humaine, y compris mes camarades.

Je tiens spécialement à remercier ces oreilles attentives à mon désir de concilier foi et raison, qui m'ont convaincu de saisir cette opportunité offerte aux Laïcs ; elles se reconnaîtront.

J'exprime ma reconnaissance admirative envers tous les membres du corps professoral de la formation théologique des laïcs à l'UCAC pour leur dévouement et leur exemplarité dans la rigueur et l'amour du travail bien fait.

Je gratifie de mon profond respect mon encadreur, Pr. Jean Bertrand SALLA. Qu'il soit sincèrement remercié pour sa disponibilité et les conseils judicieux qu'il m'a prodigués.

LISTE DES SIGLES EMPLOYES

BIT Bureau International du Travail

BM Banque Mondiale

CTSE Comité Technique de Suivi et d'Evaluation des activités de mise en oeuvre du DSCE

DSCE Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi

DSRP Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

FAASI Fonds d'Appui aux Activités du Secteur Informel

FMI Fonds Monétaire International

FNE Fonds National de l'Emploi

FONIJ Fonds National d'Insertion des Jeunes

INS Institut National de la Statistique

MINEPAT : Ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire

MINFOP Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle

MINJEU Ministère de la Jeunesse

MINTSS Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale

OMC Organisation Mondiale du Commerce

OMD Objectif du Millénaire pour le Développement

ONU Organisation des Nations Unies

ORD Organe de Règlement des Différends

SCNP Service Civique National de Participation au Développement.

SOMMAIRE

 

Pages

 
 

Remerciements.............................................................................................

1

 
 

Liste des sigles employés.................................................................................

2

 
 

Sommaire...................................................................................................

3

 
 

Introduction................................................................................................

4

 
 
 
 

Chapitre 1 : Le DSCE et la problématique de l'emploi au Cameroun.........................

6

1.1. Définitions des termes employés et contexte d'élaboration du DSCE ....................

7

1.2. Mesures préexistantes de résorption du chômage............................................

11

1.3. DSCE et problème de l'Emploi..................................................................

12

 
 
 
 

Chapitre 2 : Encyclique Laborem exercens de Jean-Paul II......................................

16

2.1. L'Auteur de l'Encyclique ........................................................................

17

2.2. L'arrière-plan de l'Encyclique .................................................................

18

2.3. Les idées forces de l'Encyclique Laborem exercens..........................................

21

 
 
 
 

Chapitre 3 : Contribution de l'Encyclique à la réussite du volet Emploi du DSCE.........

25

3.1. Juste exploitation du concept de l'employeur indirect .......................................

26

3.2. Meilleure exploitation de la dimension subjective du travail humain ....................

29

3.3. Meilleure exploitation de la dimension spirituelle du travail humain ......................

31

 
 
 
 

Conclusion..................................................................................................

34

 
 
 
 

Bibliographie...............................................................................................

36

INTRODUCTION

L'accès à l'emploi est devenu un des défis majeurs auxquels sont confrontés tous les pays du monde. L'actualité1(*) est dominée par des événements qui menacent la paix et la stabilité du monde. A l'origine de ces événements, se trouve le problème de l'emploi, notamment des jeunes. Certes, le travail a toujours été une préoccupation constante de la société humaine2(*), mais la mondialisation des économies, favorisée par les progrès technologiques, les problèmes écologiques consécutifs à une surexploitation des ressources naturelles, contribuent à faire du problème de l'emploi un critère fondamental d'appréciation des politiques nationales. En ce qui concerne le Cameroun, depuis 1960, plusieurs plans de développement socio-économique ont été élaborés. Ces plans connus sous l'appellation plan quinquennal, car ayant une durée de vie de cinq ans, mettaient plus d'accent sur le volet infrastructures. Mais, dès 1988, le Cameroun doit suivre un programme d'ajustement structurel, sous le contrôle du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale (BM). Ce plan comporte néanmoins une dimension sociale pour atténuer les effets néfastes de sa mise en oeuvre. A l'issue de ce plan d'ajustement structurel, les autorités camerounaises ont préparé, suivant une démarche participative, le premier document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), en Avril 2003.

« La mise en oeuvre du DSRP, a permis au Gouvernement de maintenir la stabilité du cadre macroéconomique et de soutenir les taux de croissance positifs jusqu'en 2008. Toutefois, le profil général de croissance est resté en retrait du niveau espéré pour résorber substantiellement la pauvreté, et le chômage3(*) ». Face à cette situation, et compte tenu de l'importance de l'emploi dans un environnement en pleine mutation, les autorités camerounaises ont reformulé la vision de développement à long terme dans un document intitulé : « Document de Stratégie de Croissance et de l'Emploi » (DSCE). En ce qui concerne la création des emplois, le DSCE vient compléter une série de mesures préexistantes, visant le même objectif, mais jamais atteint de manière satisfaisante.

La question à laquelle le présent mémoire tente d'apporter des éléments de réponse, est de savoir comment l'Encyclique Laborem exercens du Pape Jean-Paul II, peut contribuer à l'optimisation du volet "Emploi" du DSCE ?

Cette Encyclique, bien que promulguée il y a environ 30 ans, reste encore actuelle et pertinente en certaines de ses dispositions ; en particulier, trois idées forces de cette Encyclique retiennent notre attention :

· La notion "d'Entrepreneur indirect", qui pouvait paraître abstraite à l'époque de la rédaction de l'Encyclique en 1981, devient aujourd'hui une donnée importante à l'élaboration et à la mise en oeuvre de toute stratégie visant à résoudre le problème de chômage. En effet, la mondialisation a eu pour conséquence immédiate, l'accroissement du rôle des multinationales dans l'économie et les finances au niveau des états, collectivement et individuellement.

· La nécessité de ne pas fonder le développement économique sur les idéologies dont l'histoire a montré le caractère éphémère et illusoire, eu égard au besoin fondamental de l'homme. Selon l'Encyclique Laborem exercens, le travail est le fondement de toute société humaine digne. Par sa double dimension objective et subjective, le travail a pour sujet la personne humaine. Cette vision du travail interpelle tous les acteurs impliqués dans la recherche de solutions au problème de l'emploi.

· La spiritualité du travail fait de celui-ci une participation à l'oeuvre du créateur.

L'organisation de la présente étude se déploiera en trois chapitres. Nous examinerons le volet "Emploi" du DSCE, en indiquant son contexte d'élaboration.

Nous présenterons ensuite les idées forces de l'Encyclique Laborem exercens, en rapport avec notre problématique, pour enfin analyser dans quelle mesure cette Encyclique peut contribuer à la réussite du volet Emploi du DSCE.

Le choix du thème du présent mémoire est antérieur à l'actualité du sujet traité ; il est motivé par notre expérience personnelle et vise surtout à faire connaître l'importance de la Doctrine Sociale de l'Église. Celle-ci est riche d'enseignements, et sa prise en considération dans la gestion des problèmes de notre société serait un puissant facteur de développement, même si celui-ci devrait être réduit à sa seule dimension sociale et économique. Il reste entendu que « l'Église n'a pas de modèle à proposer4(*) ».

CHAPITRE 1 :

DOCUMENT DE STRATEGIE POUR LA CROISSANCE

ET PROBLEMATIQUE DE L'EMPLOI AU CAMEROUN

Ce chapitre est relatif aux informations pertinentes sur le DSCE, en rapport avec le problème de l'Emploi qui, selon les autorités compétentes, trouvera une solution satisfaisante à l'issue de l'exécution des projets structurants prévus dans le DSCE. Auparavant, nous donnerons les définitions de certains termes utilisés, et indiquerons le contexte d'élaboration du DSCE.

1.1. Définitions des termes employés et contexte d'élaboration du DSCE

Les données statistiques utilisées sont fournies par l'Institut National Supérieur de la Statistique, qui travaille selon certains principes fondamentaux de la statistique officielle5(*) dont le principe de pertinence, impartialité et égalité d'accès à l'information qui stipule que : « La statistique officielle constitue un élément indispensable du système d'information d'une société démocratique, fournissant aux administrations publiques, au secteur économique et au public des données concernant la situation économique, démographique et sociale et la situation de l'environnement6(*) ».

Chômeur : « Est considéré comme chômeur toute personne ayant l'âge de travailler et qui au cours de la période de référence était à la fois :

· "sans travail" c'est-à-dire n'était pourvu ni d'un emploi salarié ni d'un emploi non salarié au cours de la période de référence ;

· disponible pour travailler dans un emploi salarié ou non durant cette période ;

· à la recherche d'un emploi7(*) ».

Néanmoins, dans la pratique, il est tenu compte, sous forme d'approximation, des "chômeurs invisibles"8(*).

Personnes "pourvues d'un emploi" 

« Ce sont les personnes au travail qui se trouvent, durant une période de référence d'une semaine ou d'un jour (pour notre cas, nous retiendrons la semaine), dans les catégories suivantes :

- Emploi salarié : personnes qui ont effectué un travail moyennant un salaire ou un traitement en espèces ou en nature ;

- Emploi non salarié : personnes qui ont effectué un travail en vue d'un bénéfice ou du gain familial, en espèces ou nature9(*) ».

Population active 

Elle comprend toutes les personnes qui fournissent durant une période de référence spécifiée, la main d'oeuvre disponible pour la production des biens et services. La production des biens et services ici comprend toute la production et la transformation des biens et services marchands ou non, moyennant un salaire ou un traitement en espèces ou en nature, en vue d'un bénéfice ou d'un gain familial.

A partir de là, la population active comprend les personnes ayant dépassé un âge spécifié et qui sont « pourvues d'un emploi » ou « chômeurs ».

Population active occupée 

« Elle inclut, outre les personnes qui ont un emploi permanent (même si elles sont en vacances, malades, en grève ou en arrêt provisoire de travail, etc...), celles qui n'ont pas un emploi permanent mais qui ont travaillé au moins une heure au cours de la semaine précédant l'enquête10(*) ».

Concept de l'auto-emploi 

Ce concept est en rapport avec l'économie de l'informel. Il recouvre un ensemble de pratiques sociales, dans lesquelles l'individu crée lui-même son activité, qui lui procure un emploi ; d'où la notion de « travailleur indépendant ». Selon la définition internationale, « un emploi indépendant est un emploi dont la rémunération est directement liée aux bénéfices et dont le titulaire prend les décisions de gestion affectant l'entreprise ou est tenu pour responsable de la bonne santé de l'entreprise (OCDE, 2000, p. 166)11(*) ».

Le DSCE est élaboré sous le double contexte national et international.

Contexte national

Depuis 1985, le Cameroun, à l'instar de la plupart des pays africains, vit sous le régime de l'ajustement structurel12(*). En substance, cette contrainte oblige les états concernés à se désengager des secteurs productifs de l'économie, au profit du secteur privé, national ou étranger. L'ampleur des effets sociaux néfastes de ce plan, a conduit les parties concernées (Etats et bailleurs de fonds) à élaborer un nouveau programme d'actions intitulé : Document de Stratégie pour la réduction de la Pauvreté (DSRP). Le DSCE, objet de notre travail, est la suite logique du DSRP, dont la mise en oeuvre est achevée, depuis 2006.

Comme l'indique Serra P., « au début des années 90, les salaires de la fonction publique ont été diminués de 75 %, diminution immédiatement suivie d'une dévaluation de 50 % de franc CFA13(*) ». Tous les experts s'accordent pour dire que cette baisse de salaire, est un tournant décisif dans l'avènement de la mal-gouvernance, décriée par tous les observateurs14(*). C'est dans ce contexte que sont nés certains mouvements de la société civile15(*).

Même l'Église, généralement prudente sur les questions sociales, prend ouvertement position. En effet, le 3 juin 1990, la Conférence des Évêques du Cameroun publie une lettre pastorale16(*) sur la situation politique, économique et sociale du pays. Cette lettre suscita à l'époque, une publication17(*) du Conseil Scientifique de la Faculté de Théologie, dans laquelle, l'auteur s'interroge sur la notion du pouvoir dans l'Église. Face à l'ampleur des remous sociaux, Mgr Jean Zoa, résuma le mieux la situation, dans une homélie prononcée le 23 novembre 1997 : « Chers politiques, ministres, hauts responsables, n'ayez pas peur, dit le Pape, nous ne venons pas discuter vos places, vos responsabilités, nous sommes là pour vous dire que vos places sont des services »18(*).

Les travaux préparatoires à l'élaboration du DSCE ont été menés dans une période de tension sociale extrême. Ce qui suscita une abondante littérature pessimiste19(*) sur l'avenir du pays. Cependant d'autres données plus optimistes montrent qu'au Cameroun émerge un modèle de citoyenneté militante construite sur les solidarités20(*).

Contexte international 

Dans un monde où les barrières s'estompent progressivement, l'interdépendance entre les états, les économies nationales, sont une donnée permanente, qu'il convient de prendre en considération.

En effet, dès le mois de Février 2007, le premier signal d'une crise21(*) financière mondiale est apparu aux Etats-Unis d'Amérique. Cette crise éclate en 2008, et se propage comme une onde de choc à travers le monde entier. Les pertes financières qui en résultent sont évaluées « à des milliards de milliards... de dollars »22(*). Les effets de cette crise atténués grâce aux interventions des états, persistent. Le niveau d'endettement des pays atteint des proportions inquiétantes23(*). Pour faire face au problème de financement du DSCE, le Cameroun doit recourir à l'épargne nationale24(*).

Le relativisme éthique induit des comportements au travail qui interpellent les entreprises. De plus en plus, certains experts pensent que : « C'est à une révolution des comportements et des façons de faire qu'appelle la période actuelle. Redonner son sens au travail, retrouver la voie d'un projet véritable, s'intéresser aux personnes, remettre les questions de l'éthique, du mérite, de la confiance à leur juste place au-delà de la phraséologie et des lieux communs de surface, ne faire aucune concession à l'air du temps ni tomber dans la facilité25(*) ».

Par ailleurs, les problèmes écologiques ne sont pas sans incidence sur la mise en oeuvre et la réussite du DSCE. Jean-Michel SEVERINO, Directeur Général de l'Agence Française de Développement, note à ce propos : « L'Afrique entreprend son décollage à l'heure où l'humanité découvre la finitude de la planète. Cela représente l'un des enjeux les plus structurants pour ce continent à mi-chemin de son peuplement ; il tarde pourtant à pénétrer les consciences26(*) ».

Le DSCE a été élaboré dans un contexte moins favorable à la création des emplois et au maintien de ceux existants. Mais une étude des Nations Unies27(*) sur les économies de l'Afrique Centrale encourage les pays de cette zone, dont le Cameroun, à relancer la croissance en se basant sur les stratégies "OMD" et en mobilisant également les ressources internes.

Les autorités camerounaises font de l'Emploi une priorité majeure. En la matière le DSCE met en place une stratégie nouvelle qui vient en complément des mesures prises depuis la décennie 90. Nous donnons ci-après quelques unes de ces mesures.

1.2. Mesures préexistantes de résorption du chômage

Les mesures structurelles et pratiques ont été prises dès avant la conception du DSCE.

Les mesures structurelles

Elles sont relatives à l'encadrement et à la coordination des initiatives publiques28(*) et privées, visant à maintenir les emplois existants, à favoriser les créations d'emplois, et à assurer une meilleure insertion29(*) de la jeunesse dans la société. Pour le même objectif l'état a conclu des accords avec certains partenaires30(*) au développement du pays.

Les mesures pratiques

Ce sont les organismes31(*) et les programmes32(*) ayant des mécanismes de gestion et d'action plus souples adaptés à l'environnement du travail. C'est dans le même ordre d'idées que le Service Civique National de Participation au Développement (SCNP), en berne depuis 1980, vient d'être relancé33(*). L'ensemble des mesures ainsi prises avant l'adoption du DSCE, ont donné les résultats reproduits ci-dessous sous forme de données statistiques 34(*).

a) Taux de chômage des jeunes de 15-24 ans

 

b) Taux de sous-emploi global des jeunes de 15-24 ans

 

2005

2007

 
 

2005

2007

Yaoundé

25,3

27,1

 

Yaoundé

53,4

81,6

Douala

15,9

26,1

 

Douala

52,8

68,9

Adamaoua

4,1

2,5

 

Adamaoua

78,1

78,1

Centre

11,7

10,0

 

Centre

62,1

71,9

Est

7,1

2,9

 

Est

82,5

82,1

Extrême-Nord

0,7

3,5

 

Extrême-Nord

89,0

93,4

Littoral

10,6

5,5

 

Littoral

63,9

78,2

Nord

0,7

3,7

 

Nord

82,6

93,7

Nord-Ouest

6,2

3,0

 

Nord-Ouest

82,1

93,7

Ouest

3,6

4,1

 

Ouest

79,0

83,5

Sud

11,7

10,8

 

Sud

61,2

75,3

Sud-Ouest

13,9

4,1

 

Sud-Ouest

66,2

83,4

Ensemble

7,6

8,2

 

Ensemble

73,3

84,3

Selon une étude faite en 2007 par l'Institut National de la Statistique, « 30 % des Camerounais au chômage ont moins de 30 ans, dont 22 % d'entre eux résident à Yaoundé et à Douala, les deux principales villes du pays qui couvrent à elles seules près de 30 % de la population. Et parmi ces jeunes chômeurs, 36 % sont titulaires de diplômes universitaires. Après une longue période au chômage, beaucoup de ces jeunes adoptent une attitude de survie en se lançant dans l'auto-emploi du secteur informel où la productivité et la rémunération sont faibles. Tandis que d'autres décident de suivre une autre formation plus professionnelle comme la plomberie, l'informatique, la couture, etc...35(*) »

Les informations statistiques sur l'emploi confirment les appréhensions des autorités publiques36(*) ; d'où l'insertion d'un volet spécialement consacré à l'emploi dans le DSCE.

1.3. DSCE et problème de l'Emploi

Le DSCE a été conçu sur la base des leçons tirées de l'exécution des différents plans de développement socio-économique antérieurs37(*). Il vise à « promouvoir la reprise économique amorcée depuis une décennie et l'asseoir durablement38(*)  pour faire du Cameroun un pays émergent39(*), démocratique et uni dans sa diversité40(*) ». Les objectifs globaux du DSCE concernent essentiellement l'accélération de la croissance, la promotion et la création d'emplois décents et la réduction de la pauvreté41(*), résultant de la mise en oeuvre des projets structurants42(*). Ces projets sont principalement localisés dans sept régions43(*) du pays.

Pour la confection de cet important document qui engage l'avenir du pays, l'Eglise n'y a pas été spécialement conviée peut-être parce que les décideurs concernés ignorent quelle pourrait être la contribution de l'Eglise à ce sujet.

Adopté le 26 août 2009, le DSCE en son chapitre quatre44(*), expose la stratégie de création des emplois. Cette stratégie s'appuie sur les enquêtes menées par les états généraux de l'emploi et les données pertinentes du Bureau International du Travail (BIT).

Concrètement, il s'agira, d'une part, de promouvoir les emplois décents, en faisant passer le pourcentage du sous-emploi de 75 % à 50 % de la population active45(*), et d'autre part, de créer plus de 465.000 nouveaux emplois. A l'analyse, la stratégie de création des emplois dans le cadre du DSCE présente des avantages et opportunités certains, mais aussi quelques déficiences.

Les avantages et opportunités du DSCE

Ø le mécanisme d'élaboration du document : le recours à des équipes pluridisciplinaires, l'association de la société civile, et l'aval apporté par les partenaires au développement, rendent ce document crédible ;

Ø la prise en compte des leçons tirées de la mise en oeuvre du DSRP, en ce qui concerne la prédominance de l'emploi dans le secteur informel, et l'utilisation des statistiques fiables relatives au marché du travail46(*) ;

Ø la mise en place d'un Comité Technique de Suivi et d'Evaluation (CTSE) des activités de mise en oeuvre du DSCE ;

Ø la décentralisation de certaines activités gouvernementales au niveau des régions47(*).

Quelques déficiences constatées

Ø les jeunes qui sont davantage concernés par le problème de l'emploi, posent celui-ci en des termes qui font ressortir d'autres types de préoccupation. La déclaration48(*) des jeunes énumère explicitement les conséquences néfastes du chômage. Celui-ci, selon cette déclaration peut mettre en péril les fondements de toute la société ;

Ø La mise en oeuvre du DSCE, donc la création des emplois, est fortement dépendante des facteurs endogènes handicapants49(*) et des facteurs externes sur lesquels l'état n'a pas de prise.

Face à ce qui précède, nous examinerons aux chapitres deux et trois ci-après, quelle peut être la contribution de l'Encyclique Laborem exercens de Jean Paul II. Il ne fait plus aucun doute aujourd'hui que l'intervention de l'Église dans le domaine social et économique est salutaire. A ce propos, le Père Jacques Turk, répondant à une question sur la crise financière, déclarait le 19 juillet 2008 : « Il importe pour nous de nous situer au niveau du sens et de la finalité, là où se rejoignent l'Eglise et la société, le bien commun et l'unicité du genre humain50(*) ». Dans le même registre, Théodore W. Schultz, prix Nobel de l'Economie déclare : « les économistes ont critiqué historiquement les doctrines économiques de l'Eglise. Depuis Viner, on connaît également un essai sur le rôle de la providence dans l'ordre social. Les contradictions entre la pensée religieuse et la pensée économique se sont désormais estompées51(*) ».

De plus en plus, les experts qui travaillent sur les problèmes de développement socio-économique de l'Afrique pensent que « l'histoire européenne d'engagement social chrétien doit pouvoir faire réfléchir les chrétiens des pays sous-développées sur leur devoir et action52(*) ».

Faisant nôtre les points de vue mentionnés ci-dessus, dans ce qui suit nous envisageons de montrer comment l'Eglise, à travers sa Doctrine Sociale, peut contribuer à la réussite du volet emploi du DSCE. A cette fin, nous examinerons l'Encyclique de Jean-Paul II, Laborem exercens, en mettant en relief certaines idées forces, en rapport avec notre préoccupation.

CHAPITRE 2 :

PRESENTATION DE L'ENCYCLIQUE LABOREM EXERCENS DE JEAN-PAUL II

2.1. L'Auteur de l'Encyclique

Il est superflu de faire une note biographique sur l'auteur. Premier Pape slave de l'histoire de l'Eglise, il aura marqué durablement le monde, et les documents sur sa vie abondent. 53(*),54(*).

Le 16 octobre 1978, Jean-Paul II est élu Évêque de Rome et Pontife Romain. Son pontificat aura été exceptionnellement long et d'une grande fécondité aux plans théologique et pastoral et surtout par l'ouverture de l'Eglise au monde. Pour l'Église et le monde entier, Jean-Paul II aura abordé dans ses écrits55(*), les problèmes variés touchant l'homme et les grands défis de la société contemporaine. Certaines de ses prises de position ont aujourd'hui une valeur prophétique, notamment en ce qui concerne les enjeux de la mondialisation. La personnalité de Jean-Paul II, son témoignage de vie, y compris durant sa longue maladie, ont amené certains éminents responsables de l'Église, à le qualifier de « don de Dieu56(*) ».

A peine trois années séparent l'élection de Jean-Paul II, de la date de parution de l'Encyclique Laborem exercens. Mais il avait déjà effectué des voyages à Paris, au Peace Mémorial, au Japon, où il prononce une allocution à Hiroshima, dont le thème principal est centré sur les conséquences des idéologies57(*). De même, à l'Unesco le 2 juin 1980, il rappelle à ses auditeurs que « L'homme est le fait primordial de la culture58(*) ». En France en Juin 1980, il est déjà en contact avec le monde de la jeunesse, avec lequel il échange sur la nature de la personne humaine. En 1979, il participe à deux reprises aux travaux de l'Assemblée Générale des Nations-Unies59(*).

Dans sa jeunesse, Jean-Paul II a travaillé dans les usines où il a été en contact direct d'une part, avec le monde ouvrier, et d'autre part, avec la dureté du travail dans les carrières de pierres, des usines chimiques et des aciéries. De cette expérience en usine, il a rédigé des poèmes rassemblés dans le livre intitulé : Carrière60(*).

Jean-Paul II publie l'Encyclique Laborem exercens le 14 septembre 1981.

2.2. L'arrière-plan de l'Encyclique

L'élaboration de l'Encyclique sur le travail humain a été conditionnée par les mutations intervenues dans la société autour de la décennie quatre vingt et la relecture de certaines Encycliques antérieures, portant sur la doctrine sociale de l'Église.

Les mutations dans la Société

Autour de la décennie 80, la mondialisation des économies se précise davantage. Les frontières des états sont de plus en plus transparentes aux échanges des flux de biens matériels et immatériels. Le phénomène de délocalisation61(*) des entreprises s'accompagne de la mondialisation des capitaux, avec la naissance des spéculations financières62(*). Les entreprises multinationales63(*) acquièrent de plus en plus de l'influence dans l'économie, au détriment des états. Cette situation se manifeste concrètement par la mondialisation des problèmes et des défis, au rang desquels, la rareté des ressources naturelles et les problèmes écologiques.

Les jeunes états indépendants depuis les années 60, se trouvent confrontés à de grandes difficultés. Les chocs pétroliers de 1973 et 197964(*) et le ralentissement de la croissance économique ont davantage touché les pays les plus pauvres et l'écart de développement s'est encore accru65(*) tandis que l'aide au développement stagne66(*).

Au plan technologique, la mutation est plus marquante, avec l'introduction, à grandes échelles de l'ordinateur et de nouveaux services liés à la combinaison de l'informatique et des télécommunications. L'usage de ces nouveaux moyens de production, modifie les conditions de travail, fait apparaître de nouvelles relations dans les entreprises, tout en modifiant les structures organisationnelles de production. La combinaison du phénomène de mondialisation et les nouvelles technologies, transpose au plan international, les problèmes qui, jusqu'ici, dépendaient des états, notamment ceux liés au travail. « Face à ces changements, l'Église estime de son devoir de rappeler toujours la dignité et les droits des travailleurs, de stigmatiser les conditions dans lesquelles ils sont violés, et de contribuer pour sa part à orienter ces changements vers un authentique progrès de l'homme et de la société67(*) ».

Relecture des Encycliques antérieures à Laborem exercens

L'Encyclique Laborem exercens est publiée à l'occasion du quatre vingt dixième anniversaire de la première Encyclique Sociale de l'Eglise : Rerum novarum, du Pape Léon XIII, en 1891. Jean-Paul II fait aussi une relecture des Encycliques :

- Quadragesimo anno, de Pie XI, 1931

- Mater et Magistra, de Jean XXIII, en 1961

- Pacem in Terris, de Jean XXIII, en 1963

- Populorum Progressio, de Paul VI, en 1967.

Dans l'Encyclique Laborem exercens, Jean-Paul II s'inspire également de l'anthropologie théologique de la Constitution Gaudium et Spes du Concile VATICAN II, qui souligne notamment la nécessité d'un développement intégral de l'homme. Il veut créer « un lien organique avec la Tradition de l'enseignement et les institutions de l'Église68(*) ». En outre, en dehors de l'Évangile et des documents sus-cités, Jean-Paul II s'est appuyé sur les travaux des divers épiscopats et de la commission pontificale « Justice et Paix  avec des organismes correspondants dans le cadre des conférences épiscopales69(*) ».

Fort de ces outils, Jean-Paul II a élaboré l'Encyclique Laborem exercens qui comporte cinq parties articulées comme suit :

Introduction

Jean-Paul II passe en revue les différents documents du magistère traitant du travail, depuis l'Encyclique Rerum novarum de Léon XIII. Il souligne la spécificité de Laborem exercens qui traite du travail humain, en mettant l'homme au centre de toutes choses. Il est le sujet du travail.

Le travail et l'homme

Le travail de l'homme a un fondement scripturaire. Il constitue le fondement de la famille et de ce fait, participe à l'ordre social. Le travail a une dimension objective et une subjective. La première procure à l'homme les moyens de subsistance, tandis que la dimension subjective confère à l'homme sa vraie dignité d'être créé à l'image et à la ressemblance de Dieu.

Le conflit entre le travail et le capital dans la phase actuelle de l'histoire

Dans l'histoire, et sous des formulations variées, le capital a souvent été considéré comme supérieur au travail. En conséquence, capital et travail ont souvent été opposés. Ce conflit est à l'origine de l'idéologie du socialisme scientifique et du communisme, qui aborde le problème sous forme de lutte de classes. L'idéologie libérale ou néo-libérale suggère quant à elle la supériorité du capital au travail. Jean-Paul II considère au contraire que le travail et le capital doivent être complémentaires pour la production du bien commun. La reconnaissance de la valeur du travail implique « d'associer le travail, dans la mesure du possible, à la propriété du capital, et de donner vie à des corps intermédiaires à finalité économique, sociale et culturelle70(*) ».

Droits des travailleurs

Selon Jean-Paul II, le droit au travail doit être examiné dans le cadre global des droits fondamentaux de l'homme. Le handicap ne doit pas être un frein à l'accès au travail. L'Employeur direct et l'Employeur indirect, sont interpellés, en ce qui concerne les droits des travailleurs. Il place le problème de l'emploi au centre des préoccupations de toute société humaine, et souligne l'importance des syndicats pour préserver les droits des travailleurs.

Eléments pour une spiritualité du travail

Selon Jean-Paul II, le travail dans sa dimension subjective, engage tout l'homme : corps et esprit. L'homme au travail participe à l'oeuvre de création. Le Christ Lui-même a travaillé de ses mains au point que certains l'assimilaient au "charpentier".

En travaillant, l'homme assume son plein épanouissement et valorise ses potentialités au bénéfice de toute la société.

2.3. Les idées forces de l'Encyclique Laborem exercens

Le concept de l'Employeur indirect, la dimension subjective du travail humain et la spiritualité du travail constituent les trois idées forces que nous développons successivement.

Employeur indirect

Au chapitre quatrième de l'Encyclique, Jean-Paul II définit ainsi ce nouveau terme : « Dans le concept d'Employeur indirect entrent les personnes, les institutions de divers types, comme aussi les conventions collectives de travail et les principes de comportement qui, établis par les personnes et institutions, déterminent tout système socio-économique ou en découlent. Le concept d'Entrepreneur indirect se réfère aussi à des éléments nombreux et variés71(*) ». Il n'est pas exagéré de penser que dans le contexte présent, c'est l'Entrepreneur indirect qui est la cause efficiente des réalités de la société en ce qui concerne la résolution des problèmes socio-économiques, Jean-Paul II prend soin de préciser que même si « la responsabilité de l'Employeur indirect est différente de celle de l'Employeur direct72(*) », elle demeure une véritable responsabilité.

De la définition que Jean-Paul II donne de l'Employeur indirect, l'on peut mesurer l'étendue de ce concept, qui implique non seulement les hommes et les institutions diverses, mais également les éléments de la nature. En effet, il ne fait aucun doute que l'homme appartient à un écosystème73(*), dans lequel tous les éléments interagissent74(*) entre eux.

Dans le concept d'Employeur indirect interviennent les grands principes économiques, les législations des états, les interdépendances entre états et leurs conséquences préjudiciables aux pays pauvres, les entreprises multinationales75(*). Jean Paul II dans son Encyclique fait apparaître son impact dans divers domaines dont la création et le maintien des emplois, la formation du capital et le lien avec le travail, ainsi que la résolution des conflits inhérents au monde du travail.

Ainsi, l'Employeur indirect conditionne la dignité du travail, peut créer ou supprimer celui-ci, influence la mise en oeuvre réussie de toute stratégie relative à la problématique de l'emploi. Les faits contemporains mettent en relief la pertinence de ce concept conçu dans le cadre de la doctrine sociale de l'Église, mais à portée universelle. Les conséquences de ce concept vont au-delà des considérations purement économiques ; elles s'apprécient davantage, lorsqu'on analyse la dimension subjective du travail humain.

La dimension subjective du travail humain

Jean-Paul II commence par rappeler la source du travail humain, depuis la Genèse. Il met en relief deux dimensions du travail humain : la dimension objective et la dimension subjective. Le travail au sens subjectif est l'agir de l'homme en tant qu'être dynamique, capable d'accomplir différentes actions qui appartiennent au processus du travail et qui correspondent à sa vocation personnelle : « L'homme doit soumettre la terre, il doit la dominer, parce que comme " image de Dieu ", il est une personne, c'est-à-dire un sujet, un sujet capable d'agir d'une manière programmée et rationnelle, capable de décider de lui-même et tendant à se réaliser lui-même. C'est en tant que personne que l'homme est sujet du travail76(*) ».

Le travail au sens objectif constitue l'aspect visible de l'activité de l'homme dont les modalités d'exécution varient sans cesse avec l'évolution des conditions techniques, culturelles, sociales et politiques. Dans le sens subjectif, il se présente, au contraire comme sa dimension stable, car il ne dépend pas de ce que l'homme réalise concrètement ni du genre d'activité qu'il exerce, mais seulement et exclusivement de sa dignité. La distinction est décisive, pour comprendre quel est le fondement ultime de la valeur et de la dignité du travail dans les organisations des systèmes économiques et sociaux respectueuses des droits de l'homme.

Selon Jean-Paul II, le sens subjectif du travail permet d'affirmer la primauté de la personne au travail sur les moyens et techniques utilisés. Le capital n'est que le résultat du travail humain effectué par des générations antérieures. Cette vision du travail humain a d'autres implications :

- l'inversion de la primauté du sens subjectif du travail sur le sens objectif a conduit à des erreurs dans le passé, erreurs qui ont donné naissances à des idéologies extrêmes ("communisme" et "capitalisme") ;

- Le droit à la propriété privée n'est pas à proscrire ; mais doit être subordonné à « l'usage universel des biens77(*) » ;

- Le travail est un moyen d'intégration à la communauté à laquelle la personne participe par son activité, d'abord au niveau familial, ensuite dans toute la société, permettant ainsi à la personne de contribuer au bien commun ;

- Les droits des travailleurs ne sont pas des droits subjectifs, mais dérivent en premier du fait que le travail est une obligation78(*) ; Jean-Paul II insiste sur la nécessité d'une juste rémunération du travail, et surtout les dangers du chômage, notamment des jeunes diplômés79(*).

Par ailleurs, Jean-Paul II met en exergue le travail agricole, qui selon lui, a une importance fondamentale, et auquel s'applique tout ce qui a été dit sur la dignité du travail, sa dimension objective et subjective.

Le travail est un moyen de perfectionnement de l'homme, quelle que soit sa nature et le degré de sa pénibilité. L'homme au travail contribue à l'oeuvre du Créateur et de ce fait, donne un sens à sa vie. On peut donc parler de la spiritualité du travail.

La spiritualité du travail

Jean-Paul II termine l'Encyclique en donnant les éléments d'une spiritualité du travail. Cette conception du travail doit sous-tendre toutes les activités de l'homme. Le Christ, en annonçant la Bonne Nouvelle du Salut, et en mettant en pratique ce qu'il dit, fait du travail une voie de sanctification. L'amour du travail devient ainsi une source de développement intégral de l'homme. Le travail humain permet de retrouver le sens des valeurs personnelles, qui, dans les situations de chômage ou de sous-emploi, restent inexploitées.

Le lien profond entre le développement spirituel de l'homme et le travail humain, confirme la prééminence de la signification subjective du travail par rapport à sa signification objective. Pour Jean-Paul II, pour apprécier le développement ou le progrès de manière générale, il faut répondre à la question suivante : « le travail ainsi fait sert-il réellement l'homme ? Correspond-il à sa dignité ?80(*) ».

En quoi le concept d'entrepreneur indirect, la dimension subjective du travail humain, et la spiritualité du travail, peuvent contribuer à améliorer le volet emploi du DSCE ? La réponse à cette question fait l'objet du chapitre suivant.

CHAPITRE 3 :

CONTRIBUTION DE L'ENCYCLIQUE A LA REUSSITE

DU VOLET EMPLOI DU DSCE

Laborem exercens s'inscrit sur la longue liste des documents et textes qui constituent la Doctrine Sociale de l'Église. La première question qui vient à l'esprit est de savoir si cette doctrine est applicable. Avant tout, examinons les points de vue de quelques spécialistes en la matière.

C'est une doctrine qui ne vieillit pas, « mais il y a un cheminement de l'intelligence qui doit, entre autres, prendre la mesure des évolutions, selon les pays, les situations concrètes et les contingences81(*) ». Pour sa mise en oeuvre, les laïcs ont un rôle à jouer : « ils doivent assumer, comme leur tâche propre, le renouvellement de l'ordre temporel (ordinis temporalis instaurationem assumere). Membres de la cité, ils ont à coopérer avec les autres citoyens suivant leur compétence particulière en assumant leur propre responsabilité et à chercher partout et en tout la justice du Royaume de Dieu82(*) ». Pour ce faire, la Doctrine Sociale de l'Église est l'instrument de travail par excellence, qui leur permet de « sortir de la culture de silence83(*) ».

S'agissant particulièrement de notre propos, nous appliquerons au DSCE les trois idées forces de l'Encyclique Laborem exercens :

- le concept de l'employeur indirect

- la valeur du travail humain

- l'importance de la spiritualité du travail.

3.1. Juste exploitation du concept de l'employeur indirect

En vue de répondre adéquatement à notre problématique, il importe de savoir qui peut être assimilé à un Employeur indirect, comment impacte-t-il sur la création des emplois, et quelles leçons en tirer pour résoudre le problème de l'emploi ?

La liste des employeurs indirects est longue, mais nous n'en retenons que quatre catégories, dont les manifestations sont les plus connues.

§ Dans la catégorie de bailleurs de fonds, il y a les pays qui agissent dans le cadre des relations bilatérales et deux institutions internationales que sont le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM) qui sont des institutions du système des Nations Unies. Elles poursuivent un même but qui est de relever le niveau de vie des populations des pays membres. Leurs approches à cet égard sont complémentaires : l'action du FMI est centrée sur les questions macroéconomiques tandis que la Banque Mondiale se consacre au développement économique à long terme et à la lutte contre la pauvreté84(*). Les capitaux financiers provenant des relations bilatérales sont souvent une composante d'un ensemble d'accords entre pays, qui forment un tout cohérent.

§ Les multinationales ont vu leurs rôles et activités accrues par la mondialisation des économies et des échanges. Depuis la crise financière de 2008, les Etats cherchent en vain, à encadrer leurs activités financières, à travers les banques.

§ L'Organisation Mondiale du Commerce (OMC85(*)) qui régit les règles du commerce international. L'OMC ne fait pas partie des agences spécialisées de l'ONU. Elle représente avant tout un cadre de négociation où les gouvernements interagissent afin de résoudre les différends commerciaux qui les opposent. Dans ces négociations, chaque état représente une voix. L'OMC s'est aussi dotée d'un pouvoir judiciaire, l'Organe de Règlement des Différends (ORD), auprès duquel les pays peuvent porter plainte.

§ Il y a aussi les problèmes de l'environnement qui concernent ici l'ensemble des conditions naturelles (climats, échauffements de la terre, pollution, etc...) susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités humaines. Le continent africain bien que non pollueur, est la première victime de la crise environnementale planétaire86(*).

Impact de l'employeur indirect sur la création des emplois dans le cadre du DSCE

La création des emplois étant conditionnée par la réalisation et l'exploitation durable et optimale des projets structurants, tout facteur qui retarde ou empêche que ces conditions soient remplies, impacte négativement sur la création et le maintien des emplois attendus. Ainsi en est-il :

- de la baisse de l'aide publique au développement87(*) ;

- des exigences des bailleurs de fonds en matière de respect de l'environnement, respect qui alourdit le coût des projets ;

- des conditionnalités imposées par le FMI et la BM, préalablement à leurs interventions, et qui conduisent souvent à des pertes d'emplois ou à la privatisation des entreprises publiques productrices, et sources d'emplois durables ;

- des règles du commerce international, qui semblent « plus favoriser les entreprises des pays riches que les salariés ou les pays pauvres88(*) » ;

- de la mondialisation, qui non seulement influence aux niveaux politique, économique et social, mais impose, pour les exportations des produits des pays pauvres, des normes rigoureuses de qualité, incompatibles avec leur niveau de développement technologique, et de savoir-faire.

De ce qui précède, il devient aisé de comprendre que l'entrepreneur indirect peut influencer négativement la création des emplois préconisés dans le cadre du DSCE.

Dans l'Encyclique Laborem exercens, Jean-Paul II admet que le cadre de dépendances liées au concept d'employeur indirect, est extrêmement étendu et complexe89(*)

Ces interdépendances réciproques interviennent aux dépens de pays pauvres. Malgré ce constat, Jean-Paul II fait des suggestions pertinentes :

- la prise en compte des droits du travailleur, tant au niveau national, qu'au niveau international ; droits découlant de la dignité de la personne humaine ;

- le danger du chômage et ses conséquences font de ce problème un enjeu mondial qui interpelle tous les états et devrait obliger ceux-ci à collaborer, tout en ayant soin d'aplanir les différences choquantes90(*) » ;

- suggère de faire de l'agriculture une nouvelle source d'emploi. Non seulement les terres cultivables existent, mais c'est un secteur où l'influence de l'Employeur indirect est moins sensible (même si actuellement les pays développés achètent les terres en Afrique et emploient leurs ressortissants pour leur mise en valeur) et « qui ne nécessite pas qu'on soit parvenu à un certain niveau de développement et de progrès91(*) » ;

- l'Etat ne peut relever tout seul les défis multiples liés aux besoins92(*) de l'emploi ; il se doit de créer un environnement93(*) réglementaire et juridique, qui favorise l'implication des « corps intermédiaires à finalités économiques, sociales et culturelles : corps jouissant d'une autonomie effective vis-à-vis des pouvoirs publics94(*) » ;

L'existence de l'employeur indirect est une réalité incontournable dont il convient de tenir compte dans la recherche des solutions au problème de chômage. Jean-Paul II dans l'Encyclique, suggère des solutions qui prennent en considération la dignité de l'homme.

3.2. Meilleure exploitation de la dimension subjective du travail humain

A partir des expériences concrètes, nous examinerons la pertinence du sens subjectif du travail tel que expliqué dans l'Encyclique Laborem exercens, et choisirons quelques pistes permettant d'utiliser ce concept pour améliorer l'offre des emplois dans le DSCE.

Pertinence du sens subjectif du travail humain

Les dirigeants d'entreprises se basant sur les résultats des recherches en sciences humaines, ont toujours cherché à trouver les moyens pour motiver l'homme au travail, et partant, obtenir de lui plus de rendement. A présent, avec la complexité des situations de travail et l'accroissement de la concurrence entre entreprises, les responsables des ressources humaines constatent que la motivation matérielle ne suffit pas à rendre l'homme créatif, afin de mettre ses potentialités personnelles au service de son entreprise. Le constat global est que depuis plusieurs années, les managers ont du mal à impulser l'adhésion autour d'un projet et à impulser une véritable dynamique collective, malgré les méthodes et les outils employés ; l'homme moderne au travail a besoin de trouver du sens à ce qu'il fait95(*) ;

La préoccupation des entreprises aujourd'hui est de concilier deux rationalités : celle de l'individu, qui veut se réaliser dans le travail et celle de l'investisseur qui veut rentabiliser le capital investi. L'absence de réponse optimale est souvent à la base des suppressions des emplois, et des délocalisations des multinationales.

A contrario, dans les entreprises, créées par les chrétiens96(*), et qui y appliquent la doctrine sociale de l'Église, notamment la vision chrétienne du travail, les résultats sont autres. L'un des dirigeants97(*) de cette catégorie d'entreprises, résume ainsi son expérience personnelle : « l'entreprise a une exigence de performance et de profit, mais cette réussite économique doit se traduire par un progrès social, en faisant bénéficier les collaborateurs de la richesse créée, au travers des modalités diverses : actionnariat, meilleures conditions de travail, avantages sociaux98(*) ».

Toute solution au problème de chômage doit permettre la création et le maintien des emplois. Ceux-ci n'acquièrent la valeur du travail humain, au sens de l'Encyclique Laborem exercens, que lorsqu'ils favorisent le développement intégral de l'homme. Il est possible de s'inspirer des exemples ci-dessus pour créer des emplois, autrement que dans les entreprises commerciales.

Dimension subjective du travail humain et création des emplois

L'Entreprenariat social, et la coopération formelle avec les Eglises, peuvent constituer des plates-formes idoines de création des emplois dans le cadre du DSCE.

L'entreprenariat social99(*) est une notion nouvelle. Elle est apparue dans la décennie 1980 et vise à concilier la finalité économique des entreprises et la dimension sociale de celles-ci. L'état interviendrait surtout par la création d'un environnement réglementaire propice à la création et au fonctionnement de l'entreprenariat social.

Le tableau ci-dessous permet d'apprécier les deux catégories d'entreprises sur la base d'un certain nombre de critères.

 

Entrepreneurs sociaux

Entrepreneurs économiques

Forces

Expérience collective

Habilité et énergie personnelle

Focus

Développement de capacités

Gain financier

Perspectives

Long terme

Court terme

Etendue

Limitée par vision

Aucune limite

Bénéfices

Moyen

Fin

Utilisation des bénéfices

Réinvestissement

Distribution aux actionnaires

Risques

Actifs de l'organisation, image et confiance

Actifs personnels et des investisseurs

Autonomie

Face à des donateurs

Face à un employeur

Source : National Center for Social Entrepreneurs (2001, p. 5).

La contribution des Églises, notamment l'Église Catholique, à la résorption du chômage, en ce moment critique, est nécessaire. Elle n'innove pas mais continue une oeuvre entreprise depuis longtemps100(*),101(*). L'Europe doit son rayonnement, ses avancées technologiques, les fondements de la vie sociale, etc... à l'action de l'Église102(*).

De fait, l'Église qui est au Cameroun, est déjà un important employeur. Il s'agit ici d'une contribution spéciale à la résolution du problème de chômage dans le pays ; chômage qui peut menacer la paix sociale. A cette fin, il importe de définir un cadre de collaboration formelle avec l'état. A travers ce cadre de coopération, l'état peut contribuer à créer des emplois, à moindre coût. De surcroît, l'intervention de l'Église dans le processus de création des emplois, permet d'insuffler le sens chrétien du travail à un plus grand nombre.

3.3. Meilleure exploitation de la dimension spirituelle du travail humain

Jean-Paul II dans le dernier chapitre de l'Encyclique Laborem exercens développe et met en exergue le sens spirituel du travail humain. En imitant le Christ, l'homme au travail collabore aussi à son oeuvre de rédemption. La dimension spirituelle du travail nous interpelle sur trois aspects qui concernent particulièrement l'homme à la recherche du travail et conditionnent dans une certaine mesure l'accès à un emploi durable. Il s'agit :

- de la culture du travail

- de la protection contre les fausses valeurs

- de la compétence au travail.

Culture103(*) du travail

Il est indispensable de valoriser le travail. Déjà, dans le Nouveau Testament, St-Paul est fier de travailler de ses mains, et va jusqu'à dire que « si quelqu'un ne va pas au travail, qu'il ne mange pas non plus104(*) ». C'est dire qu'il n'y a pas de société humaine sans travail. Sur le même registre, l'Abbé Jean Zoa, en 1960, mettait l'accent sur l'effort qu'il convenait de faire pour conquérir le monde, et mettre en valeur la personne humaine105(*).

Par contre, aucune étude n'est nécessaire pour constater que la tendance générale est au gain facile106(*), tandis qu'au même niveau de développement que le nôtre, dans certains pays107(*), l'horaire hebdomadaire de travail était de 84 heures. Les délocalisations en cours dans les multinationales se font au profit des pays dans lesquels il existe une réelle culture de travail. Mais il ne s'agit pas ici d'exalter une ardeur au travail qui ne serait pas au service de l'homme.

Une des causes de ce manque d'ardeur au travail, dans notre contexte, c'est la propagation des fausses valeurs.

Lutter contre les fausses valeurs ambiantes

La mondialisation ne se réduit pas seulement aux échanges des flux des marchandises et services. Elle produit une sorte de chocs culturels. Dans ce mouvement d'ensemble, la culture dominante est celle des pays développés, qui véhicule la consommation de masse et le relativisme éthique. Cette influence est davantage néfaste pour les pays d'Afrique noire, antérieurement soumis à l'esclavage et à la colonisation, et dont les séquelles ne sont pas encore totalement effacées. La conséquence frappante de cette situation, c'est la désagrégation des repères culturels et religieux.

La présence de nouvelles sectes chrétiennes qui brisent le tissu ecclésial traditionnel est préoccupante. Certains n'hésitent pas à parler de « l'encerclement du Cameroun108(*) » par les sectes. Cette situation provoque l'abandon des valeurs culturelles traditionnelles comme la famille, le respect de la vie, le respect des anciens, la gratuite, la solidarité109(*) ».

L'influence néfaste des sectes, la déstructuration culturelle sous l'effet de la mondialisation, sont autant de facteurs qui provoquent la crise des valeurs, elle-même source de désespérance pour les jeunes, notamment ceux qui sont à la recherche d'un emploi.

En matière d'emploi, il faut également prendre en considération le niveau de complexité110(*) de la société, en ce début du XXIe siècle. L'accès à un emploi décent et épanouissant pour la personne, exige non seulement d'aimer son travail, et être moralement et spirituellement solide, mais encore d'être en plus compétent.

La compétence au travail

La compétence au travail est liée à la fois à l'adéquation formation-emploi, à la capacité à travailler en équipe ainsi qu'à l'existence d'un cadre de travail favorable à l'expression de la créativité ; et à l'épanouissement de la personne au travail.

L'adéquation entre la formation et l'emploi est un sujet d'actualité. Elle fait l'objet de multiples séminaires organisés, à différents niveaux. Il y a même un risque à assimiler la formation uniquement à l'apprentissage des métiers. Même quand la formation se veut professionnelle, l'insertion des jeunes diplômés dans les entreprises reste une gageure ; car dans leurs cursus scolaires, les besoins réels des entreprises ne sont pas pris en compte111(*).

La concurrence accrue entre les entreprises du même secteur d'activités les oblige à revoir constamment leurs organigrammes, afin de faciliter la mutualisation des compétences, pour constituer une intelligence collective112(*).

La fuite des compétences113(*) est une menace pour la création des emplois. Ce phénomène est général en Afrique. Pour le Cameroun, il n'existe pas de statistique sur la fuite des « cerveaux », mais le risque migratoire est élevé : environ 50 %, pour les jeunes de 15 à 24 ans114(*).

Selon les prévisions du DSCE, la mise en oeuvre des projets structurants, produira la croissance économique ; cette croissance induira des emplois nouveaux. Cette approche rationnelle du problème de l'emploi, ne prend pas en compte certaines dimensions essentielles du travail humain, telles que examinées dans l'Encyclique Laborem exercens.

Il nous semble qu'une meilleure exploitation de cette Encyclique, serait une contribution importante à la résorption du chômage, et permettrait de diminuer le nombre d'auto-emplois dans le pays.

Conclusion

Le Document de Stratégie de Croissance et de l'Emploi vise à faire du Cameroun un pays émergent à l'horizon 2035. Il prévoit la réalisation de grands projets structurants, porteurs de croissance économique, source de création et de maintien des emplois. S'agissant particulièrement des emplois, le DSCE vient en complément d'autres mesures structurelles et pratiques existantes ; mais l'ampleur du problème nous a amené à explorer d'autres approches possibles. A cette fin, nous avons examiné l'Encyclique Laborem exercens, de Jean-Paul II. De cet examen, nous avons tiré trois idées forces, pouvant contribuer à la réussite du volet emploi du DSCE.

Premièrement, le concept d'entrepreneur indirect, nous a permis non seulement d'identifier quels sont les principaux employeurs indirects susceptibles d'impacter sur l'atteinte de l'objectif visé, mais aussi d'émettre quelques suggestions dont la mise en oeuvre, permettrait, s'agissant de notre problématique, de s'appuyer davantage sur les ressources nationales :

Ø il faudrait faire de l'agriculture, la principale source d'emplois, en revalorisant l'activité agricole, pour que les agriculteurs travaillent en toute dignité ; corrélativement, des dispositions juridiques devraient être prises pour faire de la propriété foncière un véritable capital, au sens économique du terme ;

Ø L'Etat devrait décentraliser la création des emplois au niveau des collectivités locales, avec les ressources nécessaires et assurerait surtout, la coordination et l'encadrement réglementaire, indispensables à la cohésion globale.

Deuxièmement, la dimension objective du travail humain est subordonnée à sa dimension subjective. Celle-ci permet le développement intégral de l'homme, fait à l'image et à la ressemblance de son Créateur. Aussi, nous suggérons :

§ d'étudier les voies et moyens pour mettre en oeuvre le concept d'entreprenariat social, qui ailleurs a montré son efficacité et sa capacité à concilier les deux dimensions du travail humain ;

§ D'associer de manière formelle, les Églises qui oeuvrent déjà dans la sphère sociale, mais avec des ressources propres limitées.

Troisièmement, la dimension spirituelle du travail humain, interpelle l'homme lui-même, et l'oblige à aimer le travail qu'il fait, quelle qu'en soit la nature, à donner la pleine mesure de ses potentialités, sans perdre de vue le contexte actuel, qui fait de la compétence un préalable pour accéder à un emploi, et s'y maintenir.

Au terme de ce travail, nous pensons que la recherche des solutions aux défis multiformes qu'entraîne le chômage, préoccupe en ce moment tous les pays. En réalité, le chômage est le résultat d'une certaine vision du monde. Il s'agit de faire en sorte que le travail soit l'expression de la dignité de toute personne ; le travail choisi librement, et exécuté efficacement doit permettre à chacun de s'épanouir, et de contribuer au bien commun de la société dans laquelle il vit. Compris ainsi, la doctrine sociale de l'Église est un trésor insuffisamment exploité, dans notre contexte. Les principes de cette doctrine visent à orienter les comportements des agents économiques et à leur suggérer des normes de conduite. Aussi, nous proposons, comme perspectives :

Ø de "vulgariser" la Doctrine Sociale de l'Église, en la rendant accessible au public ;

Ø d'approfondir, dans notre contexte, le concept de l'entreprenariat social ; c'est l'occasion pour les laïcs d'être créatifs, et de mettre en pratique les principes de la Doctrine Sociale de l'Église. L'expérience confirme que quand l'être humain est considéré dans le travail, son potentiel de créativité s'accroît considérablement.

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* 1 La révolte du « jasmin » en Tunisie, a trouvé des échos favorables d'abord en Afrique du Nord, mais se propage dans le monde musulman en général, et il est trop tôt pour en mesurer toutes les conséquences, sur la stabilité des Etats, même non musulmans.

* 2 L'organisation Internationale du Travail est créée, dès la fin de la deuxième guerre mondiale ; certains Etats (France) ont inscrit le droit de travail dans leur constitution. Depuis l'Encyclique Rerum novarum du Pape Léon XIII, en 1891, la question du travail de l'homme occupe une place centrale dans la doctrine sociale de l'Eglise.

* 3 DSCE, p. 8.

* 4 Jean-Paul II, Encyclique Centésinus Annus, 43.

* 5 Cf. Minepat, Stratégie Nationale de Développement de la Statistique, 2009-2013.

* 6 Ibid., p. 64.

* 7 Institut National de la Statistique, Manuel des Concepts et Définitions. Utilisé dans les publications statistiques officielles au Cameroun, Yaoundé, 2009, p. 82.

* 8 Ce terme désigne des personnes aptes à travailler mais sans emploi, qui, découragées, ne font plus des démarches pour en trouver.

* 9 Institut National des Statistiques, Op. cit, p. 88.

* 10 Ibid., p. 89.

* 11 http:/www. Memoireonline.com/02/08/894.

* 12 Il s'agit d'un nouveau concept introduit par les bailleurs de fonds (FMI ET Banque Mondiale), visant à assainir les économies des pays concernés, pour leur permettre de rembourser leurs dettes vis-à-vis des bailleurs internationaux, publics ou privés ; cet ajustement se traduit au plan social, par des tensions de toutes natures, avec comme victimes naturelles les plus démunis.

* 13 SERRA P., Le Cameroun un raccourci, 2010, p. 9.

* 14 Pour combattre la mauvaise gouvernance, qui désigne en fait le phénomène de corruption généralisée, l'Etat a mis en place des structures dissuasives et préventives : Agence d'Investigation Financière `ANIF), Commission Nationale de Lutte contre la Corruption (CONAC).

* 15 Il s'agit en particulier de l'Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (ACDIC), l'Association pour la Défense des Droits des Etudiants du Cameroun (ADDEC), de l'Association de lutte contre l'Emigration Clandestine (ALCEC).

Le concept de société civile est récent ; il est né au début du XXe siècle, et désigne actuellement toutes les « organisations non gouvernementales », qui oeuvrent comme contre-pouvoir aux autorités légitimes, en vue d'instaurer les états de droit.

* 16 Lettre pastorale des Évêques du Cameroun sur la crise économique, Yaoundé, 1990.

* 17 NDONGMO M., Église et Démocratie au Cameroun, Les publications du Conseil scientifique 26, 1999.

* 18 SERRA P., « Le Cameroun, un raccourci d'Afrique », Yaoundé, 2010, p. 7.

* 19 Parmi ces écrits, on peut noter, en particulier le rapport n° 161 du 24 juin 2010, de Afrique Cris Group, intitulé « Cameroun, les dangers d'un régime en pleine fracture » de même, EDJANGUE Jean-Célestin, publie, en Avril 2010, chez l'Harmattan, le livre : « Cameroun, Un Volcan en Sommeil  ».

* 20 SERRA P., Op. cit., p. 11.

* 21 Cette crise a pout point de départ les Etats-Unis, où les Institutions qui gèrent les fonds des particuliers (compagnies d'assurances, fonds des pensions, etc...), ont fait des placements hasardeux sur le marché financier, dominé par des spéculations de toutes sortes.

* 22 ROCHE M., La Banque, Comment Goldman Sachs dirige le monde, Paris, Albin Michel, 2010, p. 285.

* 23 Selon les analyses faites dans le journal Les Echos, du Lundi 18 avril 2011, en page 2, « la faillite d'un état n'est plus une question tabou ». Les pronostics sur l'endettement des Etats-Unis, inquiètent les marchés financiers du monde entier.

* 24 A travers le mécanisme d'emprunt sur le marché financier national, le Ministère des Finances a levé des fonds, pour 200 milliards de francs, qui vont servir aux premières dépenses engagées dans le cadre du DSCE ;

* 25 C'est le résumé du livre de Vassal Olivier, Travailler et ménager à l'ère de la globalisation, publié à Paris, Ed. Person, 2011. Ces propos confirment d'une certaine façon, la dimension « subjective » du travail, telle que développée dans l'Encyclique Laborem exercens.

* 26 SEVERINO J.-M., RAY O., Le Temps de l'Afrique, Paris, Odile Jacop, 2010, p. 211.

* 27 Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique, Les Economies de l'Afrique Centrale, Dijon, Je Publie, 2010, p. 6.

* 28 MINTSS, veille particulièrement au dialogue social entre employés et employeur, y compris l'Etat et s'assure que le consensus soit le moteur de la résolution des conflits susceptibles d'opposer employeurs et employé. MINFOP, ce Ministère a pour mission essentielle d'identifier les handicaps et opportunités, en vue de proposer une « thérapie » de choc contre le chômage des jeunes, à travers une formation professionnelle adaptée aux besoins du marché de l'Emploi.

* 29 MINJEU a pour objectif général de promouvoir l'insertion socio-économique des jeunes camerounais non scolarisés et déscolarisés (diplômes ou non) par le biais d'une mobilisation sociale et d'un encadrement technique et financier en vue d'en faire le moteur véritable du développement.

* 30 Ce sont en particulier la BM, le FMI, et les partenaires bilatéraux (France, Chine, Allemagne, etc...).

* 31 Le FAASI, est une structure de financement du secteur informel, doté d'un budget pluri annuel. Le premier programme couvrait la période 2005 à 2007, le second couvre la période de 2009 à 2012.

* 32 Parmi les programmes et projets, on peut citer :

- le Programme d'Appui à la Jeunesse Rurale et Urbaine (PAJER-U) ;

- le Projet d'Insertion socio-économique des jeunes par la création des micro-entreprises de Fabrication du Matériel Sportif (PIFMAS) ;

- le Fonds National d'Insertion de Jeunes (FONIJ)

- les Centres Multifonctionnels de Promotion des Jeunes (CMPJ).

* 33 Cf. Loi n° 2007/003 du 13 juillet 2007.

* 34 Cf. Rapport National de Progrès des Objectifs du Millénaire pour le Développement, 2008, p. 23.

* 35 Cf. http://cameroonblog.info./2011/05/05.chômage-des-jeunes.

* 36 L'opération de recrutement spécial de 25.000 jeunes dans la Fonction Publique, témoigne du phénomène.

* 37 Il s'agit en particulier des différents plans quinquennaux, antérieurs à 1985, du programme PPTE (Pays Pauvres Très-Endettés), des Plans d'Ajustements Structurels, du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), de l'Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD), etc...

* 38 DSCE, p. 50

* 39 Les pays émergents sont des pays dont le niveau de vie des habitants est inférieur à celui des habitants des pays développés, mais qui vivent une croissance rapide, et dont le niveau de vie ainsi que les structures économiques convergent vers ceux des pays développés

(http://fr.wikipedia.org/wiki/pays).

* 40 DSCE, p. 50.

* 41 Cf. Cameroun Tribune, Mercredi, 06 avril 2011, p. 6.

* 42 Un projet structurant désigne tout projet de grandes tailles, susceptible de générer d'autres projets de moindre dimension.

* 43 Ce sont : Adamaoua, Centre, Est, Littoral, Nord, Nord-Ouest et Sud (in Cameroun Tribune n° 0101-Avril-Mai 2011, consacré au chômage des jeunes).

* 44 Op. cit., pp. 84-90.

* 45 Cameroun Tribune, du 06 avril 2011, p. 6.

* 46 DSCE, p. 84.

* 47 République du Cameroun, Loi n° 2004/017, 22 juillet 2004.

* 48 Déclaration faite par l'association des jeunes.

« Le chômage comme le sous-emploi donne naissance à une maladie nationale qui a pour nom la pauvreté. La pauvreté entraîne un genre de vie que l'on appelle la subsistance et celle-ci, lorsqu'elle donne naissance à l'esprit qui porte son nom, l'esprit de subsistance, elle devient le stimulus pour un ensemble de comportements auto destructeurs dont les plus dangereux pour la survie de l'individu en quête de survie, sont la tendance à consommer ses semences et à s'accaparer de tout, y compris des biens communs, de peur de périr de manque ou de l'insuffisance qu'il créé lui-même inconsciemment. Détruire pour empêcher d'autres personnes de jouir d'un bien qu'il convoite et chercher à s'en accaparer, se substituer à une action initiée par autrui afin d'obtenir le bénéfice même hypothétique, faire obstacle à toute action non organisée autour des bénéfices propres, entraîne ce que le Chef de l'État a appelé l'inertie ».

(cf. http://dsrpjeunessecm.afrikblog.com/.)

* 49 Dans un document relatif à la première étude sur le marché de l'emploi au Cameroun, Louise Simondet www.Afrik.com, relève les différents facteurs qui handicapent le marché de l'emploi. Dans le même ordre d'idées, Christian Cardinal TUMI, dans un livre récent (Ma Foi : Un Cameroun à remettre à neuf), identifie dans les chapitres trois et quatre une série de maux qui minent le développement du pays.

* 50 http://www.penseesociale.catholique.fr/spip.

* 51 SCHULTZ W.-T., « il n'est de richesse, que d'hommes », Paris, Coll. Economie Sans Rivage, Ed. Bonnel, 1983, p. 145.

* 52 WOLFGANG F., OCKENFELS R., Doctrine Sociale Catholique une piste éthique pour l`Afrique, Cologne, Flamboyant, 2000, p. 56.

* 53 Cf. Discours du Cardinal VALLINI Agostino, Vicaire de Benoît XVI, lors de la messe de Béatification de Jean-Paul II à Rome, le 1er mai 2011, www.biographie.net/jean-paul II.

* 54 HENNIG C., Petite vie de Jean-Paul II, Paris, Desclée de Brouwer, 2005, quatrième de couverture.

* 55 DOM P.-M., Jean-Paul II. Les grands textes du pontificat, Paris, Sament/jubilé, 2005.

* 56 POUPARD D.P., Ce Pape est un don de Dieu, Paris, PLON-Mame, 2001.

* 57 DOM P.-M., Op. cit. p. 417.

* 58 Ibid., p. 17.

* 59 Idem, p. 441.

* 60 KAROL WOLTYLA, Carrière, Paris, Cana-Cerf, 1979.

* 61 En économie, la délocalisation désigne le transfert d'activités, de capitaux et d'emplois d'une entreprise dans un autre lieu afin de bénéficier d'avantages compétitifs, c'est-à-dire de conditions économiques plus favorables.

(Cf. http://www.toupie.org/Dictionnaire).

* 62 La spéculation financière consiste à créer une économie parallèle liée seulement aux transactions financières, sans que ces dernières correspondent à l'économie réelle.

* 63 Une entreprise multinationale est une société qui produit des effets économiques dans plusieurs pays. Ses actionnaires ne viennent pas du même pays. Elle implante ses sièges dans deux ou plusieurs pays. Selon

Charles-Albert Michalet, la multinationalisation d'une entreprise répond à des déterminants principaux :

§ la recherche d'un accès direct aux matières premières, notamment durant la colonisation,

§ le besoin de contourner certaines entraves à l'échange. Il s'agit par exemple de produire sur le marché où le produit sera consommé afin de ne pas être affecté par les tarifs douaniers à l'importation,

§ la recherche de débouchés extérieurs suite à l'intensification de la concurrence sur le marché intérieur.

§ La perte d'un avantage technologique sur le marché national.

§ La recherche de coûts du travail plus faibles.

(http://fr.wikipedia.org/wiki/Multinationale).

* 64 Le prix du baril de pétrole léger est passé de 2,59 $ en 1972 à 11,65 en 1974 et à 35,5 $ en Janvier 1981.

* 65 En 1980, le produit national brut (ensemble des richesses produites dans un pays) par habitant des pays riches est d'environ 10000 $ /an, alors que celui des pays pauvres varie entre 200 et 80 $ par habitant.

* 66 Cette aide est de 26,7 milliards de dollars US en 1980, mais représente seulement 5 % des dépenses d'armement dans le monde.

* 67 Jean-Paul II, Laborem exercens, n° 14.

* 68 Ibid., n° 2, § 1.

* 69 Ibid., n° 2, § 2.

* 70 Ibid., n° 7.

* 71 Jean-Paul II, Encyclique Laborem exercens, n° 17, § 1.

* 72 Ibid., n° 17,3.

* 73 C'est un mot emprunté à l'écologie, et qui désigne l'ensemble formé par une association ou communauté d'êtres vivants et son environnement biologique, géologique, hydrologique, climatique, etc...

* 74 Toutes les entreprises fonctionnent aujourd'hui suivant le principe de gain maximum pour un investissement minimum. Il s'en suit une délocalisation des activités accompagnée des sous-traitances multiples. De même, à cause des problèmes de l'environnement, la réalisation des ouvrages est conditionnée par le respect des normes environnementales édictées par des organismes compétents.

* 75 Dans la réalité économique d'aujourd'hui, les multinationales jouissent de fait, un droit non écrit, qui les soustrait de certaines obligations dans les pays où elles ont leurs filiales, et surtout leurs sièges sont implantés dans les « paradis fiscaux ».

* 76 Jean-Paul II, Op. cit., n° 6.

* 77 Ibid., n° 14.

* 78 « Si le travail, au sens divers du terme, est une obligation, c'est-à-dire un devoir, il est aussi en même temps une source de droits pour le travailleur » (16, § 1).

* 79 « Le rôle des instances dont on parle ici sous le nom d'Employeur indirect est d'agir contre le chômage, qui est toujours un mal et, lorsqu'il en arrive à certaines dimensions, peut devenir une véritable calamité sociale. Il devient un problème particulièrement douloureux lorsque sont frappés principalement les jeunes qui, après s'être préparés par une formation culturelle, technique et professionnelle appropriée, ne réussissent pas à trouver un emploi et, avec une grande peine, voient frustrées leur volonté sincère de travailler et leur disponibilité à assumer leur propre responsabilité dans le développement économique et sociale de la communauté » (18, § 1).

* 80 DOM P.-M., Jean-Paul II. Les grands textes du pontificat, Paris, Sarment/Jubilé, 2005, p. 291.

* 81 CLEMENT M., La doctrine sociale de l'Église est-elle applicable ?, Paris, l'Escade, 1985, p. 13.

* 82 Ibid., p. 23.

* 83 GMÜNDER R., Évangile et développement. Pour bâtir l'Afrique, Douala, CLE/CIPCRE, 2004, p. 112.

* 84 Le FMI et la BM ont été créés lors de la Conférence Internationale réunie à Bretton Woods, Etats-Unis, en Juillet 1944.

* 85 L'OMC est née en 1995. Son siège se trouve à Genève ; 153 états en sont membres. Sa tâche principale est de favoriser l'ouverture commerciale et réduire les obstacles au libre-échange, d'aider les Gouvernements à régler leurs différends commerciaux.

* 86 SEVERI J.-M., RAY O., Op. cit, p. 239.

* 87 L'aide publique au développement concerne des contributions financières, faites par les pays développés, aux pays en développement. Le volume de cette aide baisse constamment depuis 1990

(cf. Http://www.la documentation française.fr).

* 88 Cf.http:/fr.wikipedia.org/wiki/organisation-mondiale-du-commerce.

* 89 Jean-Paul II, Encyclique Laborem exercens, n° 17 § 2.

* 90 Ibid., n° 18 § 3.

* 91 Ibid., n° 21 § 1.

* 92 Selon les statistiques de 2009, il existe moins de 600.000 emplois permanents au Cameroun, pour une population active estimée à 10 millions de personnes ; même si le DSCE permettra de créer environ 400.000 emplois, le déficit reste important.

* 93 Pour résoudre le problème de l'emploi, un pays voisin est en train de créer un environnement réglementaire attrayant, pour amener certaines entreprises installées au Cameroun, à délocaliser sur son territoire (Journal Mutations n° 2984 du 25 mai 2011, p. 10).

* 94 Jean-Paul II, Op. cit., n° 14 § 7.

* 95 Cf. VASSAL O., Quand le don de soi ne va plus de soi... Travailler et Manager à l'ère de la globalisation, Paris, PEARSON, 2011, p. 65.

* 96 Les entrepreneurs et dirigeants chrétiens s'affirment de plus en plus dans le monde des affaires, où ils témoignent de leur foi, soit comme dirigeant, soit à titre d'entrepreneur. Un certain nombre se regroupe au sein des associations, pour défendre leur identité, ainsi par exemple l'Association EDC (Entreprises et Dirigeants Chrétiens).

* 97 SCHMITZ Jean-Marie, Directeur Général de Lafarge-Maroc. LAFARGE, est une multinationale, implantée dans 75 pays, et emploie plus de 78.000 personnes.

* 98 Cf. interview de Jean-Marie SCHMITZ, du 06 juin 2010.

( http://aes-france.org/Doctrine-sociale-vision Chrétien.html).

* 99 Il n'existe pas encore de définition théorique de cette notion, mais dans la pratique, ce sont des entreprises destinées à trouver des solutions innovantes à des grands problèmes de société, en tenant compte de ce qui motive le plus l'homme au travail. Ces entreprises s'inspirent de la Doctrine Sociale de l'Église. Les premières sont apparues aux Etats-Unis à la fin des années 1980 ; puis elles se répandent actuellement en Europe.

* 100 MESSINA J.-P., L'Église Catholique face à l'indépendance du Cameroun sous administration française (1949-1960), Yaoundé, Clé, 2010.

* 101 OSSAMA N., Sj, Monseigneur Jean ZOA, Christianisme africain et destin de l'Afrique, Mbalmayo, CPS, 2006, pp. 79-84.

* 102 Cf. TUMI C., Ma foi : Un Cameroun à remettre à neuf, Douala, Veritas, 2011, pp. 171-172.

* 103 Par culture du travail, nous désignons ici l'effort individuel ou collectif qu'il convient de faire pour se développer économiquement.

* 104 2Th 3, 10.

* 105 MESSINA J.-P., Op. cit, p. 93.

* 106 Il n'y a pas longtemps que le phénomène de Feymania, était sur toutes les lèvres, et comme nos compatriotes le pratiquent souvent à l'étranger, des parents s'endettaient pour les y envoyer, croyant que c'était un métier qui rapportait beaucoup d'argent, et en peu de temps.

* 107 Cf. Article «Face au chômage», publié par la Conférence Episcopale Française, dans DC 1993, 1998, p. 29.

* 108 http://www.ccmm.asso.fr.

* 109 Cf. Discours de Mgr Eliseo Ariotti, dans L'Observatore du 17 mars 2009.

* 110 Les contrats de travail, à durée déterminée, sont prépondérants dans les entreprises ; car ils permettent à l'employeur de se séparer de son employé plus facilement. Aussi, la tendance générale, notamment chez les Ingénieurs, consiste à avoir une « double compétence », c'est-à-dire, avoir un minimum de deux diplômes.

* 111 Lors de la réalisation du Pipe-line Cameroun-Tchad, il fallait plus de 1000 soudeurs ; faute de compétences locales, les employés sont venus en majorité de l'Amérique Latine.

* 112 L'intelligence collective, désigne la capacité, pour la personne à travailler en équipe pluridisciplinaire, sans chercher à imposer son point de vue.

* 113 Selon les dernières statistiques, plus de 20.000 africains hautement qualifiés quittent le continent chaque année vers les pays du Nord ; le coût de cette fuite de cerveaux est évalué à 4 milliards de dollars par an.

* 114 Cf. interview de Mr Yves TSALA, Président de l'ONG SMIC, en date du 02 décembre 2009.






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