UNIVERSITÉ CATHOLIQUE D'AFRIQUE
CENTRALE
INSTITUT CATHOLIQUE DE YAOUNDE
FACULTÉ DE THÉOLOGIE
FORMATION THÉOLOGIQUE DES LAÏCS
Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention
du Baccalauréat Canonique en Sciences Religieuses
Par :
Richard Maga
Sous la direction de :
Pr. Abbé Jean Bertrand SALLA
Année 2010 - 2011
CONTRIBUTION DE L'ENCYCLIQUE
LABOREM EXERCENS DE JEAN-PAUL II,
AU VOLET "EMPLOI" DU DOCUMENT
DE STRATEGIE DE CROISSANCE
DU CAMEROUN
REMERCIEMENTS
Avec le présent mémoire, j'arrive avec une
grande joie au terme de quatre laborieuses et riches années
d'études en théologie.
Qu'il me soit permis ici de manifester ma gratitude envers
tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à ma
formation humaine, y compris mes camarades.
Je tiens spécialement à remercier ces oreilles
attentives à mon désir de concilier foi et raison, qui m'ont
convaincu de saisir cette opportunité offerte aux Laïcs ;
elles se reconnaîtront.
J'exprime ma reconnaissance admirative envers tous les membres
du corps professoral de la formation théologique des laïcs à
l'UCAC pour leur dévouement et leur exemplarité dans la rigueur
et l'amour du travail bien fait.
Je gratifie de mon profond respect mon encadreur, Pr. Jean
Bertrand SALLA. Qu'il soit sincèrement remercié pour sa
disponibilité et les conseils judicieux qu'il m'a prodigués.
LISTE DES SIGLES EMPLOYES
BIT Bureau International du Travail
BM Banque Mondiale
CTSE Comité Technique de Suivi et d'Evaluation des
activités de mise en oeuvre du DSCE
DSCE Document de Stratégie pour la Croissance et
l'Emploi
DSRP Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
FAASI Fonds d'Appui aux Activités du Secteur
Informel
FMI Fonds Monétaire International
FNE Fonds National de l'Emploi
FONIJ Fonds National d'Insertion des Jeunes
INS Institut National de la Statistique
MINEPAT : Ministère de l'Economie, de la
Planification et de l'Aménagement du Territoire
MINFOP Ministère de l'Emploi et de la Formation
Professionnelle
MINJEU Ministère de la Jeunesse
MINTSS Ministère du Travail et de la
Sécurité Sociale
OMC Organisation Mondiale du Commerce
OMD Objectif du Millénaire pour le
Développement
ONU Organisation des Nations Unies
ORD Organe de Règlement des Différends
SCNP Service Civique National de Participation au
Développement.
SOMMAIRE
|
Pages
|
|
|
Remerciements.............................................................................................
|
1
|
|
|
Liste des sigles
employés.................................................................................
|
2
|
|
|
Sommaire...................................................................................................
|
3
|
|
|
Introduction................................................................................................
|
4
|
|
|
|
|
Chapitre 1 : Le DSCE et la problématique de
l'emploi au Cameroun.........................
|
6
|
1.1. Définitions des termes employés et
contexte d'élaboration du DSCE ....................
|
7
|
1.2. Mesures préexistantes de résorption du
chômage............................................
|
11
|
1.3. DSCE et problème de
l'Emploi..................................................................
|
12
|
|
|
|
|
Chapitre 2 : Encyclique Laborem exercens de
Jean-Paul II......................................
|
16
|
2.1. L'Auteur de l'Encyclique
........................................................................
|
17
|
2.2. L'arrière-plan de l'Encyclique
.................................................................
|
18
|
2.3. Les idées forces de l'Encyclique Laborem
exercens..........................................
|
21
|
|
|
|
|
Chapitre 3 : Contribution de l'Encyclique
à la réussite du volet Emploi du DSCE.........
|
25
|
3.1. Juste exploitation du concept de l'employeur
indirect .......................................
|
26
|
3.2. Meilleure exploitation de la dimension subjective
du travail humain ....................
|
29
|
3.3. Meilleure exploitation de la dimension spirituelle
du travail humain ......................
|
31
|
|
|
|
|
Conclusion..................................................................................................
|
34
|
|
|
|
|
Bibliographie...............................................................................................
|
36
|
INTRODUCTION
L'accès à l'emploi est devenu un des
défis majeurs auxquels sont confrontés tous les pays du monde.
L'actualité1(*) est
dominée par des événements qui menacent la paix et la
stabilité du monde. A l'origine de ces événements, se
trouve le problème de l'emploi, notamment des jeunes. Certes, le travail
a toujours été une préoccupation constante de la
société humaine2(*), mais la mondialisation des économies,
favorisée par les progrès technologiques, les problèmes
écologiques consécutifs à une surexploitation des
ressources naturelles, contribuent à faire du problème de
l'emploi un critère fondamental d'appréciation des politiques
nationales. En ce qui concerne le Cameroun, depuis 1960, plusieurs plans de
développement socio-économique ont été
élaborés. Ces plans connus sous l'appellation plan quinquennal,
car ayant une durée de vie de cinq ans, mettaient plus d'accent sur le
volet infrastructures. Mais, dès 1988, le Cameroun doit suivre un
programme d'ajustement structurel, sous le contrôle du Fonds
Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale (BM). Ce plan
comporte néanmoins une dimension sociale pour atténuer les effets
néfastes de sa mise en oeuvre. A l'issue de ce plan d'ajustement
structurel, les autorités camerounaises ont préparé,
suivant une démarche participative, le premier document de
Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), en Avril
2003.
« La mise en oeuvre du DSRP, a permis au
Gouvernement de maintenir la stabilité du cadre macroéconomique
et de soutenir les taux de croissance positifs jusqu'en 2008. Toutefois, le
profil général de croissance est resté en retrait du
niveau espéré pour résorber substantiellement la
pauvreté, et le chômage3(*) ». Face à cette situation, et compte
tenu de l'importance de l'emploi dans un environnement en pleine mutation, les
autorités camerounaises ont reformulé la vision de
développement à long terme dans un document
intitulé : « Document de Stratégie de Croissance
et de l'Emploi » (DSCE). En ce qui concerne la création des
emplois, le DSCE vient compléter une série de mesures
préexistantes, visant le même objectif, mais jamais atteint de
manière satisfaisante.
La question à laquelle le présent mémoire
tente d'apporter des éléments de réponse, est de savoir
comment l'Encyclique Laborem exercens du Pape Jean-Paul II, peut
contribuer à l'optimisation du volet "Emploi" du DSCE ?
Cette Encyclique, bien que promulguée il y a environ 30
ans, reste encore actuelle et pertinente en certaines de ses
dispositions ; en particulier, trois idées forces de cette
Encyclique retiennent notre attention :
· La notion "d'Entrepreneur indirect", qui pouvait
paraître abstraite à l'époque de la rédaction de
l'Encyclique en 1981, devient aujourd'hui une donnée importante à
l'élaboration et à la mise en oeuvre de toute stratégie
visant à résoudre le problème de chômage. En effet,
la mondialisation a eu pour conséquence immédiate,
l'accroissement du rôle des multinationales dans l'économie et les
finances au niveau des états, collectivement et individuellement.
· La nécessité de ne pas fonder le
développement économique sur les idéologies dont
l'histoire a montré le caractère éphémère et
illusoire, eu égard au besoin fondamental de l'homme. Selon l'Encyclique
Laborem exercens, le travail est le fondement de toute
société humaine digne. Par sa double dimension objective
et subjective, le travail a pour sujet la personne humaine. Cette
vision du travail interpelle tous les acteurs impliqués dans la
recherche de solutions au problème de l'emploi.
· La spiritualité du travail fait de celui-ci une
participation à l'oeuvre du créateur.
L'organisation de la présente étude se
déploiera en trois chapitres. Nous examinerons le volet "Emploi" du
DSCE, en indiquant son contexte d'élaboration.
Nous présenterons ensuite les idées forces de
l'Encyclique Laborem exercens, en rapport avec notre
problématique, pour enfin analyser dans quelle mesure cette Encyclique
peut contribuer à la réussite du volet Emploi du DSCE.
Le choix du thème du présent mémoire est
antérieur à l'actualité du sujet traité ; il
est motivé par notre expérience personnelle et vise surtout
à faire connaître l'importance de la Doctrine Sociale de
l'Église. Celle-ci est riche d'enseignements, et sa prise en
considération dans la gestion des problèmes de notre
société serait un puissant facteur de développement,
même si celui-ci devrait être réduit à sa seule
dimension sociale et économique. Il reste entendu que
« l'Église n'a pas de modèle à proposer4(*) ».
CHAPITRE 1 :
DOCUMENT DE STRATEGIE POUR LA CROISSANCE
ET PROBLEMATIQUE DE L'EMPLOI AU CAMEROUN
Ce chapitre est relatif aux informations pertinentes sur le
DSCE, en rapport avec le problème de l'Emploi qui, selon les
autorités compétentes, trouvera une solution satisfaisante
à l'issue de l'exécution des projets structurants prévus
dans le DSCE. Auparavant, nous donnerons les définitions de certains
termes utilisés, et indiquerons le contexte d'élaboration du
DSCE.
1.1. Définitions des termes employés et
contexte d'élaboration du DSCE
Les données statistiques utilisées sont fournies
par l'Institut National Supérieur de la Statistique, qui travaille selon
certains principes fondamentaux de la statistique officielle5(*) dont le principe de pertinence,
impartialité et égalité d'accès à
l'information qui stipule que : « La statistique officielle
constitue un élément indispensable du système
d'information d'une société démocratique, fournissant aux
administrations publiques, au secteur économique et au public des
données concernant la situation économique, démographique
et sociale et la situation de l'environnement6(*) ».
Chômeur :
« Est considéré comme chômeur toute personne
ayant l'âge de travailler et qui au cours de la période de
référence était à la fois :
· "sans travail" c'est-à-dire n'était
pourvu ni d'un emploi salarié ni d'un emploi non salarié au cours
de la période de référence ;
· disponible pour travailler dans un emploi
salarié ou non durant cette période ;
· à la recherche d'un emploi7(*) ».
Néanmoins, dans la pratique, il est tenu compte, sous
forme d'approximation, des "chômeurs invisibles"8(*).
Personnes "pourvues d'un
emploi"
« Ce sont les personnes au travail qui se
trouvent, durant une période de référence d'une semaine ou
d'un jour (pour notre cas, nous retiendrons la semaine), dans les
catégories suivantes :
- Emploi salarié : personnes qui ont
effectué un travail moyennant un salaire ou un traitement en
espèces ou en nature ;
- Emploi non salarié : personnes qui ont
effectué un travail en vue d'un bénéfice ou du gain
familial, en espèces ou nature9(*) ».
Population active
Elle comprend toutes les personnes qui fournissent durant une
période de référence spécifiée, la main
d'oeuvre disponible pour la production des biens et services. La production des
biens et services ici comprend toute la production et la transformation des
biens et services marchands ou non, moyennant un salaire ou un traitement en
espèces ou en nature, en vue d'un bénéfice ou d'un gain
familial.
A partir de là, la population active
comprend les personnes ayant dépassé un âge
spécifié et qui sont « pourvues d'un
emploi » ou
« chômeurs ».
Population active occupée
« Elle inclut, outre les personnes qui ont un
emploi permanent (même si elles sont en vacances, malades, en
grève ou en arrêt provisoire de travail, etc...), celles qui n'ont
pas un emploi permanent mais qui ont travaillé au moins une heure au
cours de la semaine précédant l'enquête10(*) ».
Concept de l'auto-emploi
Ce concept est en rapport avec l'économie de
l'informel. Il recouvre un ensemble de pratiques sociales, dans lesquelles
l'individu crée lui-même son activité, qui lui procure un
emploi ; d'où la notion de « travailleur
indépendant ». Selon la définition internationale,
« un emploi indépendant est un emploi dont la
rémunération est directement liée aux
bénéfices et dont le titulaire prend les décisions de
gestion affectant l'entreprise ou est tenu pour responsable de la bonne
santé de l'entreprise (OCDE, 2000, p. 166)11(*) ».
Le DSCE est élaboré sous le double contexte
national et international.
Contexte national
Depuis 1985, le Cameroun, à l'instar de la plupart des
pays africains, vit sous le régime de l'ajustement structurel12(*). En substance, cette
contrainte oblige les états concernés à se
désengager des secteurs productifs de l'économie, au profit du
secteur privé, national ou étranger. L'ampleur des effets sociaux
néfastes de ce plan, a conduit les parties concernées (Etats et
bailleurs de fonds) à élaborer un nouveau programme d'actions
intitulé : Document de Stratégie pour la
réduction de la Pauvreté (DSRP). Le DSCE, objet de notre
travail, est la suite logique du DSRP, dont la mise en oeuvre est
achevée, depuis 2006.
Comme l'indique Serra P., « au début des
années 90, les salaires de la fonction publique ont
été diminués de 75 %, diminution immédiatement
suivie d'une dévaluation de 50 % de franc CFA13(*) ». Tous les experts
s'accordent pour dire que cette baisse de salaire, est un tournant
décisif dans l'avènement de la mal-gouvernance,
décriée par tous les observateurs14(*). C'est dans ce contexte que sont nés certains
mouvements de la société civile15(*).
Même l'Église, généralement
prudente sur les questions sociales, prend ouvertement position. En effet, le 3
juin 1990, la Conférence des Évêques du Cameroun publie une
lettre pastorale16(*) sur
la situation politique, économique et sociale du pays. Cette lettre
suscita à l'époque, une publication17(*) du Conseil Scientifique de la
Faculté de Théologie, dans laquelle, l'auteur s'interroge sur la
notion du pouvoir dans l'Église. Face à l'ampleur des remous
sociaux, Mgr Jean Zoa, résuma le mieux la situation, dans une
homélie prononcée le 23 novembre 1997 :
« Chers politiques, ministres, hauts responsables, n'ayez pas
peur, dit le Pape, nous ne venons pas discuter vos places, vos
responsabilités, nous sommes là pour vous dire que vos places
sont des services »18(*).
Les travaux préparatoires à l'élaboration
du DSCE ont été menés dans une période de tension
sociale extrême. Ce qui suscita une abondante littérature
pessimiste19(*) sur
l'avenir du pays. Cependant d'autres données plus optimistes montrent
qu'au Cameroun émerge un modèle de citoyenneté militante
construite sur les solidarités20(*).
Contexte international
Dans un monde où les barrières s'estompent
progressivement, l'interdépendance entre les états, les
économies nationales, sont une donnée permanente, qu'il convient
de prendre en considération.
En effet, dès le mois de Février 2007, le
premier signal d'une crise21(*) financière mondiale est apparu aux Etats-Unis
d'Amérique. Cette crise éclate en 2008, et se propage comme une
onde de choc à travers le monde entier. Les pertes financières
qui en résultent sont évaluées « à des
milliards de milliards... de dollars »22(*). Les effets de cette crise
atténués grâce aux interventions des états,
persistent. Le niveau d'endettement des pays atteint des proportions
inquiétantes23(*).
Pour faire face au problème de financement du DSCE, le Cameroun doit
recourir à l'épargne nationale24(*).
Le relativisme éthique induit des comportements au
travail qui interpellent les entreprises. De plus en plus, certains experts
pensent que : « C'est à une révolution des
comportements et des façons de faire qu'appelle la période
actuelle. Redonner son sens au travail, retrouver la voie d'un projet
véritable, s'intéresser aux personnes, remettre les questions de
l'éthique, du mérite, de la confiance à leur juste place
au-delà de la phraséologie et des lieux communs de surface, ne
faire aucune concession à l'air du temps ni tomber dans la
facilité25(*) ».
Par ailleurs, les problèmes écologiques ne sont
pas sans incidence sur la mise en oeuvre et la réussite du
DSCE. Jean-Michel SEVERINO, Directeur Général de l'Agence
Française de Développement, note à ce propos :
« L'Afrique entreprend son décollage à l'heure
où l'humanité découvre la finitude de la planète.
Cela représente l'un des enjeux les plus structurants pour ce continent
à mi-chemin de son peuplement ; il tarde pourtant à
pénétrer les consciences26(*) ».
Le DSCE a été élaboré dans un
contexte moins favorable à la création des emplois et au maintien
de ceux existants. Mais une étude des Nations Unies27(*) sur les économies
de l'Afrique Centrale encourage les pays de cette zone, dont le Cameroun,
à relancer la croissance en se basant sur les stratégies "OMD" et
en mobilisant également les ressources internes.
Les autorités camerounaises font de l'Emploi une
priorité majeure. En la matière le DSCE met en place une
stratégie nouvelle qui vient en complément des mesures prises
depuis la décennie 90. Nous donnons ci-après quelques unes de ces
mesures.
1.2. Mesures préexistantes de résorption
du chômage
Les mesures structurelles et pratiques ont été
prises dès avant la conception du DSCE.
Les mesures structurelles
Elles sont relatives à l'encadrement et à la
coordination des initiatives publiques28(*) et privées, visant à maintenir les
emplois existants, à favoriser les créations d'emplois, et
à assurer une meilleure insertion29(*) de la jeunesse dans la société. Pour le
même objectif l'état a conclu des accords avec certains
partenaires30(*) au
développement du pays.
Les mesures pratiques
Ce sont les organismes31(*) et les programmes32(*) ayant des mécanismes de gestion et d'action
plus souples adaptés à l'environnement du travail. C'est dans le
même ordre d'idées que le Service Civique National de
Participation au Développement (SCNP), en berne depuis 1980, vient
d'être relancé33(*). L'ensemble des mesures ainsi prises avant l'adoption
du DSCE, ont donné les résultats reproduits ci-dessous sous
forme de données statistiques 34(*).
a) Taux de chômage des jeunes de 15-24
ans
|
|
b) Taux de sous-emploi global des jeunes de 15-24
ans
|
|
2005
|
2007
|
|
|
2005
|
2007
|
Yaoundé
|
25,3
|
27,1
|
|
Yaoundé
|
53,4
|
81,6
|
Douala
|
15,9
|
26,1
|
|
Douala
|
52,8
|
68,9
|
Adamaoua
|
4,1
|
2,5
|
|
Adamaoua
|
78,1
|
78,1
|
Centre
|
11,7
|
10,0
|
|
Centre
|
62,1
|
71,9
|
Est
|
7,1
|
2,9
|
|
Est
|
82,5
|
82,1
|
Extrême-Nord
|
0,7
|
3,5
|
|
Extrême-Nord
|
89,0
|
93,4
|
Littoral
|
10,6
|
5,5
|
|
Littoral
|
63,9
|
78,2
|
Nord
|
0,7
|
3,7
|
|
Nord
|
82,6
|
93,7
|
Nord-Ouest
|
6,2
|
3,0
|
|
Nord-Ouest
|
82,1
|
93,7
|
Ouest
|
3,6
|
4,1
|
|
Ouest
|
79,0
|
83,5
|
Sud
|
11,7
|
10,8
|
|
Sud
|
61,2
|
75,3
|
Sud-Ouest
|
13,9
|
4,1
|
|
Sud-Ouest
|
66,2
|
83,4
|
Ensemble
|
7,6
|
8,2
|
|
Ensemble
|
73,3
|
84,3
|
Selon une étude faite en 2007 par l'Institut National
de la Statistique, « 30 % des Camerounais au chômage ont
moins de 30 ans, dont 22 % d'entre eux résident à Yaoundé
et à Douala, les deux principales villes du pays qui couvrent à
elles seules près de 30 % de la population. Et parmi ces jeunes
chômeurs, 36 % sont titulaires de diplômes universitaires.
Après une longue période au chômage, beaucoup de ces jeunes
adoptent une attitude de survie en se lançant dans l'auto-emploi du
secteur informel où la productivité et la
rémunération sont faibles. Tandis que d'autres décident de
suivre une autre formation plus professionnelle comme la plomberie,
l'informatique, la couture, etc...35(*) »
Les informations statistiques sur l'emploi confirment les
appréhensions des autorités publiques36(*) ; d'où l'insertion
d'un volet spécialement consacré à l'emploi dans le
DSCE.
1.3. DSCE et problème de l'Emploi
Le DSCE a été conçu sur la base des
leçons tirées de l'exécution des différents plans
de développement socio-économique antérieurs37(*). Il vise à
« promouvoir la reprise économique amorcée depuis
une décennie et l'asseoir durablement38(*) pour faire du
Cameroun un pays émergent39(*), démocratique et uni dans sa
diversité40(*) ». Les objectifs globaux du DSCE concernent
essentiellement l'accélération de la croissance, la promotion et
la création d'emplois décents et la réduction de la
pauvreté41(*),
résultant de la mise en oeuvre des projets structurants42(*). Ces projets sont
principalement localisés dans sept régions43(*) du pays.
Pour la confection de cet important document qui engage
l'avenir du pays, l'Eglise n'y a pas été spécialement
conviée peut-être parce que les décideurs concernés
ignorent quelle pourrait être la contribution de l'Eglise à ce
sujet.
Adopté le 26 août 2009, le DSCE en son chapitre
quatre44(*), expose la
stratégie de création des emplois. Cette stratégie
s'appuie sur les enquêtes menées par les états
généraux de l'emploi et les données pertinentes du Bureau
International du Travail (BIT).
Concrètement, il s'agira, d'une part, de promouvoir les
emplois décents, en faisant passer le pourcentage du sous-emploi de 75 %
à 50 % de la population active45(*), et d'autre part, de créer plus de 465.000
nouveaux emplois. A l'analyse, la stratégie de création des
emplois dans le cadre du DSCE présente des avantages et
opportunités certains, mais aussi quelques déficiences.
Les avantages et opportunités du DSCE
Ø le mécanisme d'élaboration du
document : le recours à des équipes pluridisciplinaires,
l'association de la société civile, et l'aval apporté par
les partenaires au développement, rendent ce document
crédible ;
Ø la prise en compte des leçons tirées de
la mise en oeuvre du DSRP, en ce qui concerne la prédominance de
l'emploi dans le secteur informel, et l'utilisation des statistiques fiables
relatives au marché du travail46(*) ;
Ø la mise en place d'un Comité Technique de
Suivi et d'Evaluation (CTSE) des activités de mise en oeuvre du
DSCE ;
Ø la décentralisation de certaines
activités gouvernementales au niveau des régions47(*).
Quelques déficiences constatées
Ø les jeunes qui sont davantage concernés par le
problème de l'emploi, posent celui-ci en des termes qui font ressortir
d'autres types de préoccupation. La déclaration48(*) des jeunes
énumère explicitement les conséquences néfastes du
chômage. Celui-ci, selon cette déclaration peut mettre en
péril les fondements de toute la société ;
Ø La mise en oeuvre du DSCE, donc la création
des emplois, est fortement dépendante des facteurs endogènes
handicapants49(*) et
des facteurs externes sur lesquels l'état n'a pas de prise.
Face à ce qui précède, nous examinerons
aux chapitres deux et trois ci-après, quelle peut être la
contribution de l'Encyclique Laborem exercens de Jean Paul II. Il ne
fait plus aucun doute aujourd'hui que l'intervention de l'Église dans le
domaine social et économique est salutaire. A ce propos, le Père
Jacques Turk, répondant à une question sur la crise
financière, déclarait le 19 juillet 2008 :
« Il importe pour nous de nous situer au niveau du sens et de la
finalité, là où se rejoignent l'Eglise et la
société, le bien commun et l'unicité du genre
humain50(*) ». Dans le même registre,
Théodore W. Schultz, prix Nobel de l'Economie déclare :
« les économistes ont critiqué historiquement les
doctrines économiques de l'Eglise. Depuis Viner, on connaît
également un essai sur le rôle de la providence dans l'ordre
social. Les contradictions entre la pensée religieuse et la
pensée économique se sont désormais
estompées51(*) ».
De plus en plus, les experts qui travaillent sur les
problèmes de développement socio-économique de l'Afrique
pensent que « l'histoire européenne d'engagement social
chrétien doit pouvoir faire réfléchir les chrétiens
des pays sous-développées sur leur devoir et action52(*) ».
Faisant nôtre les points de vue mentionnés
ci-dessus, dans ce qui suit nous envisageons de montrer comment l'Eglise,
à travers sa Doctrine Sociale, peut contribuer à la
réussite du volet emploi du DSCE. A cette fin, nous examinerons
l'Encyclique de Jean-Paul II, Laborem exercens, en mettant en relief
certaines idées forces, en rapport avec notre préoccupation.
CHAPITRE 2 :
PRESENTATION DE L'ENCYCLIQUE LABOREM EXERCENS DE
JEAN-PAUL II
2.1. L'Auteur de l'Encyclique
Il est superflu de faire une note biographique sur l'auteur.
Premier Pape slave de l'histoire de l'Eglise, il aura marqué durablement
le monde, et les documents sur sa vie abondent. 53(*),54(*).
Le 16 octobre 1978, Jean-Paul II est élu
Évêque de Rome et Pontife Romain. Son pontificat aura
été exceptionnellement long et d'une grande
fécondité aux plans théologique et pastoral et surtout par
l'ouverture de l'Eglise au monde. Pour l'Église et le monde entier,
Jean-Paul II aura abordé dans ses écrits55(*), les problèmes
variés touchant l'homme et les grands défis de la
société contemporaine. Certaines de ses prises de position ont
aujourd'hui une valeur prophétique, notamment en ce qui concerne les
enjeux de la mondialisation. La personnalité de Jean-Paul II, son
témoignage de vie, y compris durant sa longue maladie, ont amené
certains éminents responsables de l'Église, à le qualifier
de « don de Dieu56(*) ».
A peine trois années séparent l'élection
de Jean-Paul II, de la date de parution de l'Encyclique Laborem
exercens. Mais il avait déjà effectué des voyages
à Paris, au Peace Mémorial, au Japon, où il prononce une
allocution à Hiroshima, dont le thème principal est centré
sur les conséquences des idéologies57(*). De même, à
l'Unesco le 2 juin 1980, il rappelle à ses auditeurs que
« L'homme est le fait primordial de la culture58(*) ». En France en Juin
1980, il est déjà en contact avec le monde de la jeunesse, avec
lequel il échange sur la nature de la personne humaine. En 1979, il
participe à deux reprises aux travaux de l'Assemblée
Générale des Nations-Unies59(*).
Dans sa jeunesse, Jean-Paul II a travaillé dans les
usines où il a été en contact direct d'une part, avec le
monde ouvrier, et d'autre part, avec la dureté du travail dans les
carrières de pierres, des usines chimiques et des aciéries. De
cette expérience en usine, il a rédigé des poèmes
rassemblés dans le livre intitulé :
Carrière60(*).
Jean-Paul II publie l'Encyclique Laborem exercens le
14 septembre 1981.
2.2. L'arrière-plan de l'Encyclique
L'élaboration de l'Encyclique sur le travail humain a
été conditionnée par les mutations intervenues dans la
société autour de la décennie quatre vingt et la relecture
de certaines Encycliques antérieures, portant sur la doctrine sociale de
l'Église.
Les mutations dans la
Société
Autour de la décennie 80, la mondialisation des
économies se précise davantage. Les frontières des
états sont de plus en plus transparentes aux échanges des flux de
biens matériels et immatériels. Le phénomène de
délocalisation61(*)
des entreprises s'accompagne de la mondialisation des capitaux, avec la
naissance des spéculations financières62(*). Les entreprises
multinationales63(*)
acquièrent de plus en plus de l'influence dans l'économie, au
détriment des états. Cette situation se manifeste
concrètement par la mondialisation des problèmes et des
défis, au rang desquels, la rareté des ressources naturelles et
les problèmes écologiques.
Les jeunes états indépendants depuis les
années 60, se trouvent confrontés à de grandes
difficultés. Les chocs pétroliers de 1973 et 197964(*) et le ralentissement de la
croissance économique ont davantage touché les pays les plus
pauvres et l'écart de développement s'est encore accru65(*) tandis que l'aide au
développement stagne66(*).
Au plan technologique, la mutation est plus marquante, avec
l'introduction, à grandes échelles de l'ordinateur et de nouveaux
services liés à la combinaison de l'informatique et des
télécommunications. L'usage de ces nouveaux moyens de production,
modifie les conditions de travail, fait apparaître de nouvelles relations
dans les entreprises, tout en modifiant les structures organisationnelles de
production. La combinaison du phénomène de mondialisation et les
nouvelles technologies, transpose au plan international, les problèmes
qui, jusqu'ici, dépendaient des états, notamment ceux liés
au travail. « Face à ces changements, l'Église
estime de son devoir de rappeler toujours la dignité et les droits des
travailleurs, de stigmatiser les conditions dans lesquelles ils sont
violés, et de contribuer pour sa part à orienter ces changements
vers un authentique progrès de l'homme et de la
société67(*) ».
Relecture des Encycliques antérieures à
Laborem exercens
L'Encyclique Laborem exercens est publiée
à l'occasion du quatre vingt dixième anniversaire de la
première Encyclique Sociale de l'Eglise : Rerum novarum,
du Pape Léon XIII, en 1891. Jean-Paul II fait aussi une relecture des
Encycliques :
- Quadragesimo anno, de Pie XI, 1931
- Mater et Magistra, de Jean XXIII, en 1961
- Pacem in Terris, de Jean XXIII, en 1963
- Populorum Progressio, de Paul VI, en 1967.
Dans l'Encyclique Laborem exercens, Jean-Paul II
s'inspire également de l'anthropologie théologique de la
Constitution Gaudium et Spes du Concile VATICAN II, qui souligne
notamment la nécessité d'un développement intégral
de l'homme. Il veut créer « un lien organique avec la
Tradition de l'enseignement et les institutions de l'Église68(*) ». En outre, en
dehors de l'Évangile et des documents sus-cités, Jean-Paul II
s'est appuyé sur les travaux des divers épiscopats et de la
commission pontificale « Justice et Paix avec des
organismes correspondants dans le cadre des conférences
épiscopales69(*) ».
Fort de ces outils, Jean-Paul II a élaboré
l'Encyclique Laborem exercens qui comporte cinq parties
articulées comme suit :
Introduction
Jean-Paul II passe en revue les différents documents du
magistère traitant du travail, depuis l'Encyclique Rerum
novarum de Léon XIII. Il souligne la spécificité de
Laborem exercens qui traite du travail humain, en mettant l'homme au
centre de toutes choses. Il est le sujet du travail.
Le travail et l'homme
Le travail de l'homme a un fondement scripturaire. Il
constitue le fondement de la famille et de ce fait, participe à l'ordre
social. Le travail a une dimension objective et une
subjective. La première procure à l'homme les moyens de
subsistance, tandis que la dimension subjective confère
à l'homme sa vraie dignité d'être créé
à l'image et à la ressemblance de Dieu.
Le conflit entre le travail et le capital dans la
phase actuelle de l'histoire
Dans l'histoire, et sous des formulations variées, le
capital a souvent été considéré comme
supérieur au travail. En conséquence, capital et travail ont
souvent été opposés. Ce conflit est à l'origine de
l'idéologie du socialisme scientifique et du communisme, qui aborde le
problème sous forme de lutte de classes. L'idéologie
libérale ou néo-libérale suggère quant à
elle la supériorité du capital au travail. Jean-Paul II
considère au contraire que le travail et le capital doivent être
complémentaires pour la production du bien commun. La reconnaissance de
la valeur du travail implique « d'associer le travail, dans la mesure
du possible, à la propriété du capital, et de donner vie
à des corps intermédiaires à finalité
économique, sociale et culturelle70(*) ».
Droits des travailleurs
Selon Jean-Paul II, le droit au travail doit être
examiné dans le cadre global des droits fondamentaux de l'homme. Le
handicap ne doit pas être un frein à l'accès au travail.
L'Employeur direct et l'Employeur indirect, sont interpellés,
en ce qui concerne les droits des travailleurs. Il place le problème de
l'emploi au centre des préoccupations de toute société
humaine, et souligne l'importance des syndicats pour préserver les
droits des travailleurs.
Eléments pour une spiritualité du
travail
Selon Jean-Paul II, le travail dans sa dimension subjective,
engage tout l'homme : corps et esprit. L'homme au travail participe
à l'oeuvre de création. Le Christ Lui-même a
travaillé de ses mains au point que certains l'assimilaient au
"charpentier".
En travaillant, l'homme assume son plein épanouissement
et valorise ses potentialités au bénéfice de toute la
société.
2.3. Les idées forces de l'Encyclique Laborem
exercens
Le concept de l'Employeur indirect, la dimension subjective
du travail humain et la spiritualité du travail constituent les trois
idées forces que nous développons successivement.
Employeur indirect
Au chapitre quatrième de l'Encyclique, Jean-Paul II
définit ainsi ce nouveau terme : « Dans le concept
d'Employeur indirect entrent les personnes, les institutions de divers types,
comme aussi les conventions collectives de travail et les principes de
comportement qui, établis par les personnes et institutions,
déterminent tout système socio-économique ou en
découlent. Le concept d'Entrepreneur indirect se réfère
aussi à des éléments nombreux et
variés71(*) ». Il n'est pas exagéré de
penser que dans le contexte présent, c'est l'Entrepreneur
indirect qui est la cause efficiente des réalités de la
société en ce qui concerne la résolution des
problèmes socio-économiques, Jean-Paul II prend soin de
préciser que même si « la responsabilité de
l'Employeur indirect est différente de celle de l'Employeur
direct72(*) »,
elle demeure une véritable responsabilité.
De la définition que Jean-Paul II donne de l'Employeur
indirect, l'on peut mesurer l'étendue de ce concept, qui implique non
seulement les hommes et les institutions diverses, mais également les
éléments de la nature. En effet, il ne fait aucun doute que
l'homme appartient à un écosystème73(*), dans lequel tous les
éléments interagissent74(*) entre eux.
Dans le concept d'Employeur indirect interviennent
les grands principes économiques, les législations des
états, les interdépendances entre états et leurs
conséquences préjudiciables aux pays pauvres, les entreprises
multinationales75(*). Jean
Paul II dans son Encyclique fait apparaître son impact dans divers
domaines dont la création et le maintien des emplois, la formation du
capital et le lien avec le travail, ainsi que la résolution des conflits
inhérents au monde du travail.
Ainsi, l'Employeur indirect conditionne la dignité du
travail, peut créer ou supprimer celui-ci, influence la mise en oeuvre
réussie de toute stratégie relative à la
problématique de l'emploi. Les faits contemporains mettent en relief la
pertinence de ce concept conçu dans le cadre de la doctrine sociale de
l'Église, mais à portée universelle. Les
conséquences de ce concept vont au-delà des considérations
purement économiques ; elles s'apprécient davantage,
lorsqu'on analyse la dimension subjective du travail humain.
La dimension subjective du travail humain
Jean-Paul II commence par rappeler la source du travail
humain, depuis la Genèse. Il met en relief deux dimensions du travail
humain : la dimension objective et la dimension subjective. Le travail au
sens subjectif est l'agir de l'homme en tant qu'être dynamique, capable
d'accomplir différentes actions qui appartiennent au processus du
travail et qui correspondent à sa vocation personnelle :
« L'homme doit soumettre la terre, il doit la dominer, parce que
comme " image de Dieu ", il est une personne, c'est-à-dire un
sujet, un sujet capable d'agir d'une manière programmée et
rationnelle, capable de décider de lui-même et tendant à se
réaliser lui-même. C'est en tant que personne que l'homme est
sujet du travail76(*) ».
Le travail au sens objectif constitue l'aspect visible de
l'activité de l'homme dont les modalités d'exécution
varient sans cesse avec l'évolution des conditions techniques,
culturelles, sociales et politiques. Dans le sens subjectif, il se
présente, au contraire comme sa dimension stable, car il ne
dépend pas de ce que l'homme réalise concrètement ni du
genre d'activité qu'il exerce, mais seulement et exclusivement de sa
dignité. La distinction est décisive, pour comprendre quel est le
fondement ultime de la valeur et de la dignité du travail dans les
organisations des systèmes économiques et sociaux respectueuses
des droits de l'homme.
Selon Jean-Paul II, le sens subjectif du travail permet
d'affirmer la primauté de la personne au travail sur les moyens et
techniques utilisés. Le capital n'est que le résultat du travail
humain effectué par des générations antérieures.
Cette vision du travail humain a d'autres implications :
- l'inversion de la primauté du sens subjectif du
travail sur le sens objectif a conduit à des erreurs dans le
passé, erreurs qui ont donné naissances à des
idéologies extrêmes ("communisme" et "capitalisme") ;
- Le droit à la propriété privée
n'est pas à proscrire ; mais doit être subordonné
à « l'usage universel des biens77(*) » ;
- Le travail est un moyen d'intégration à la
communauté à laquelle la personne participe par son
activité, d'abord au niveau familial, ensuite dans toute la
société, permettant ainsi à la personne de contribuer au
bien commun ;
- Les droits des travailleurs ne sont pas des droits
subjectifs, mais dérivent en premier du fait que le travail est une
obligation78(*) ;
Jean-Paul II insiste sur la nécessité d'une juste
rémunération du travail, et surtout les dangers du chômage,
notamment des jeunes diplômés79(*).
Par ailleurs, Jean-Paul II met en exergue le travail agricole,
qui selon lui, a une importance fondamentale, et auquel s'applique tout ce qui
a été dit sur la dignité du travail, sa dimension
objective et subjective.
Le travail est un moyen de perfectionnement de l'homme, quelle
que soit sa nature et le degré de sa pénibilité. L'homme
au travail contribue à l'oeuvre du Créateur et de ce fait, donne
un sens à sa vie. On peut donc parler de la spiritualité du
travail.
La spiritualité du travail
Jean-Paul II termine l'Encyclique en donnant les
éléments d'une spiritualité du travail. Cette conception
du travail doit sous-tendre toutes les activités de l'homme. Le Christ,
en annonçant la Bonne Nouvelle du Salut, et en mettant en pratique ce
qu'il dit, fait du travail une voie de sanctification. L'amour du travail
devient ainsi une source de développement intégral de l'homme. Le
travail humain permet de retrouver le sens des valeurs personnelles, qui, dans
les situations de chômage ou de sous-emploi, restent inexploitées.
Le lien profond entre le développement spirituel de
l'homme et le travail humain, confirme la prééminence de la
signification subjective du travail par rapport à sa signification
objective. Pour Jean-Paul II, pour apprécier le développement ou
le progrès de manière générale, il faut
répondre à la question suivante : « le travail
ainsi fait sert-il réellement l'homme ? Correspond-il à sa
dignité ?80(*) ».
En quoi le concept d'entrepreneur indirect, la dimension
subjective du travail humain, et la spiritualité du travail, peuvent
contribuer à améliorer le volet emploi du DSCE ? La
réponse à cette question fait l'objet du chapitre suivant.
CHAPITRE 3 :
CONTRIBUTION DE L'ENCYCLIQUE A LA REUSSITE
DU VOLET EMPLOI DU DSCE
Laborem exercens s'inscrit sur la longue liste des
documents et textes qui constituent la Doctrine Sociale de l'Église. La
première question qui vient à l'esprit est de savoir si cette
doctrine est applicable. Avant tout, examinons les points de vue de quelques
spécialistes en la matière.
C'est une doctrine qui ne vieillit pas, « mais
il y a un cheminement de l'intelligence qui doit, entre autres, prendre la
mesure des évolutions, selon les pays, les situations concrètes
et les contingences81(*) ». Pour sa mise en oeuvre, les
laïcs ont un rôle à jouer : « ils doivent
assumer, comme leur tâche propre, le renouvellement de l'ordre temporel
(ordinis temporalis instaurationem assumere). Membres de la cité, ils
ont à coopérer avec les autres citoyens suivant leur
compétence particulière en assumant leur propre
responsabilité et à chercher partout et en tout la justice du
Royaume de Dieu82(*) ». Pour ce faire, la Doctrine Sociale de
l'Église est l'instrument de travail par excellence, qui leur permet de
« sortir de la culture de silence83(*) ».
S'agissant particulièrement de notre propos, nous
appliquerons au DSCE les trois idées forces de l'Encyclique Laborem
exercens :
- le concept de l'employeur indirect
- la valeur du travail humain
- l'importance de la spiritualité du travail.
3.1. Juste exploitation du concept de l'employeur
indirect
En vue de répondre adéquatement à notre
problématique, il importe de savoir qui peut être assimilé
à un Employeur indirect, comment impacte-t-il sur la création des
emplois, et quelles leçons en tirer pour résoudre le
problème de l'emploi ?
La liste des employeurs indirects est longue, mais nous n'en
retenons que quatre catégories, dont les manifestations sont les plus
connues.
§ Dans la catégorie de bailleurs de fonds, il y a
les pays qui agissent dans le cadre des relations bilatérales et deux
institutions internationales que sont le Fonds Monétaire International
(FMI) et la Banque Mondiale (BM) qui sont des institutions du système
des Nations Unies. Elles poursuivent un même but qui est de relever le
niveau de vie des populations des pays membres. Leurs approches à cet
égard sont complémentaires : l'action du FMI est
centrée sur les questions macroéconomiques tandis que la Banque
Mondiale se consacre au développement économique à long
terme et à la lutte contre la pauvreté84(*). Les capitaux financiers
provenant des relations bilatérales sont souvent une composante d'un
ensemble d'accords entre pays, qui forment un tout cohérent.
§ Les multinationales ont vu leurs rôles et
activités accrues par la mondialisation des économies et des
échanges. Depuis la crise financière de 2008, les Etats cherchent
en vain, à encadrer leurs activités financières, à
travers les banques.
§ L'Organisation Mondiale du Commerce (OMC85(*)) qui régit les
règles du commerce international. L'OMC ne fait pas partie des agences
spécialisées de l'ONU. Elle représente avant tout un cadre
de négociation où les gouvernements interagissent afin de
résoudre les différends commerciaux qui les opposent. Dans ces
négociations, chaque état représente une voix. L'OMC s'est
aussi dotée d'un pouvoir judiciaire, l'Organe de Règlement des
Différends (ORD), auprès duquel les pays peuvent porter
plainte.
§ Il y a aussi les problèmes de l'environnement
qui concernent ici l'ensemble des conditions naturelles (climats,
échauffements de la terre, pollution, etc...) susceptibles d'agir sur
les organismes vivants et les activités humaines. Le continent africain
bien que non pollueur, est la première victime de la crise
environnementale planétaire86(*).
Impact de l'employeur indirect sur la création
des emplois dans le cadre du DSCE
La création des emplois étant
conditionnée par la réalisation et l'exploitation durable et
optimale des projets structurants, tout facteur qui retarde ou empêche
que ces conditions soient remplies, impacte négativement sur la
création et le maintien des emplois attendus. Ainsi en est-il :
- de la baisse de l'aide publique au
développement87(*) ;
- des exigences des bailleurs de fonds en matière de
respect de l'environnement, respect qui alourdit le coût des
projets ;
- des conditionnalités imposées par le FMI et la
BM, préalablement à leurs interventions, et qui conduisent
souvent à des pertes d'emplois ou à la privatisation des
entreprises publiques productrices, et sources d'emplois durables ;
- des règles du commerce international, qui semblent
« plus favoriser les entreprises des pays riches que les
salariés ou les pays pauvres88(*) » ;
- de la mondialisation, qui non seulement influence aux
niveaux politique, économique et social, mais impose, pour les
exportations des produits des pays pauvres, des normes rigoureuses de
qualité, incompatibles avec leur niveau de développement
technologique, et de savoir-faire.
De ce qui précède, il devient aisé de
comprendre que l'entrepreneur indirect peut influencer négativement la
création des emplois préconisés dans le cadre du DSCE.
Dans l'Encyclique Laborem exercens, Jean-Paul II
admet que le cadre de dépendances liées au concept d'employeur
indirect, est extrêmement étendu et complexe89(*).
Ces interdépendances réciproques interviennent
aux dépens de pays pauvres. Malgré ce constat, Jean-Paul II fait
des suggestions pertinentes :
- la prise en compte des droits du travailleur, tant au niveau
national, qu'au niveau international ; droits découlant de la
dignité de la personne humaine ;
- le danger du chômage et ses conséquences font
de ce problème un enjeu mondial qui interpelle tous les états et
devrait obliger ceux-ci à collaborer, tout en ayant soin d'aplanir les
différences choquantes90(*) » ;
- suggère de faire de l'agriculture une nouvelle source
d'emploi. Non seulement les terres cultivables existent, mais c'est un secteur
où l'influence de l'Employeur indirect est moins sensible (même si
actuellement les pays développés achètent les terres en
Afrique et emploient leurs ressortissants pour leur mise en valeur) et
« qui ne nécessite pas qu'on soit parvenu à un
certain niveau de développement et de progrès91(*) » ;
- l'Etat ne peut relever tout seul les défis multiples
liés aux besoins92(*) de l'emploi ; il se doit de créer un
environnement93(*)
réglementaire et juridique, qui favorise l'implication des
« corps intermédiaires à finalités
économiques, sociales et culturelles : corps jouissant d'une
autonomie effective vis-à-vis des pouvoirs publics94(*) » ;
L'existence de l'employeur indirect est une
réalité incontournable dont il convient de tenir compte dans la
recherche des solutions au problème de chômage. Jean-Paul II dans
l'Encyclique, suggère des solutions qui prennent en considération
la dignité de l'homme.
3.2. Meilleure exploitation de la dimension subjective
du travail humain
A partir des expériences concrètes, nous
examinerons la pertinence du sens subjectif du travail tel que expliqué
dans l'Encyclique Laborem exercens, et choisirons quelques pistes
permettant d'utiliser ce concept pour améliorer l'offre des emplois dans
le DSCE.
Pertinence du sens subjectif du travail
humain
Les dirigeants d'entreprises se basant sur les
résultats des recherches en sciences humaines, ont toujours
cherché à trouver les moyens pour motiver l'homme au travail, et
partant, obtenir de lui plus de rendement. A présent, avec la
complexité des situations de travail et l'accroissement de la
concurrence entre entreprises, les responsables des ressources humaines
constatent que la motivation matérielle ne suffit pas à rendre
l'homme créatif, afin de mettre ses potentialités personnelles au
service de son entreprise. Le constat global est que depuis plusieurs
années, les managers ont du mal à impulser l'adhésion
autour d'un projet et à impulser une véritable dynamique
collective, malgré les méthodes et les outils
employés ; l'homme moderne au travail a besoin de trouver du sens
à ce qu'il fait95(*) ;
La préoccupation des entreprises aujourd'hui est de
concilier deux rationalités : celle de l'individu, qui veut se
réaliser dans le travail et celle de l'investisseur qui veut
rentabiliser le capital investi. L'absence de réponse optimale est
souvent à la base des suppressions des emplois, et des
délocalisations des multinationales.
A contrario, dans les entreprises, créées par
les chrétiens96(*),
et qui y appliquent la doctrine sociale de l'Église, notamment la vision
chrétienne du travail, les résultats sont autres. L'un des
dirigeants97(*) de cette
catégorie d'entreprises, résume ainsi son expérience
personnelle : « l'entreprise a une exigence de performance
et de profit, mais cette réussite économique doit se traduire par
un progrès social, en faisant bénéficier les
collaborateurs de la richesse créée, au travers des
modalités diverses : actionnariat, meilleures conditions de
travail, avantages sociaux98(*) ».
Toute solution au problème de chômage doit
permettre la création et le maintien des emplois. Ceux-ci
n'acquièrent la valeur du travail humain, au sens de l'Encyclique
Laborem exercens, que lorsqu'ils favorisent le développement
intégral de l'homme. Il est possible de s'inspirer des exemples
ci-dessus pour créer des emplois, autrement que dans les entreprises
commerciales.
Dimension subjective du travail humain et
création des emplois
L'Entreprenariat social, et la coopération
formelle avec les Eglises, peuvent constituer des plates-formes idoines de
création des emplois dans le cadre du DSCE.
L'entreprenariat social99(*) est une notion nouvelle. Elle est apparue dans la
décennie 1980 et vise à concilier la finalité
économique des entreprises et la dimension sociale de celles-ci.
L'état interviendrait surtout par la création d'un environnement
réglementaire propice à la création et au fonctionnement
de l'entreprenariat social.
Le tableau ci-dessous permet d'apprécier les deux
catégories d'entreprises sur la base d'un certain nombre de
critères.
|
Entrepreneurs sociaux
|
Entrepreneurs économiques
|
Forces
|
Expérience collective
|
Habilité et énergie personnelle
|
Focus
|
Développement de capacités
|
Gain financier
|
Perspectives
|
Long terme
|
Court terme
|
Etendue
|
Limitée par vision
|
Aucune limite
|
Bénéfices
|
Moyen
|
Fin
|
Utilisation des bénéfices
|
Réinvestissement
|
Distribution aux actionnaires
|
Risques
|
Actifs de l'organisation, image et confiance
|
Actifs personnels et des investisseurs
|
Autonomie
|
Face à des donateurs
|
Face à un employeur
|
Source : National Center for Social Entrepreneurs (2001,
p. 5).
La contribution des Églises, notamment l'Église
Catholique, à la résorption du chômage, en ce moment
critique, est nécessaire. Elle n'innove pas mais continue une oeuvre
entreprise depuis longtemps100(*),101(*).
L'Europe doit son rayonnement, ses avancées technologiques, les
fondements de la vie sociale, etc... à l'action de
l'Église102(*).
De fait, l'Église qui est au Cameroun, est
déjà un important employeur. Il s'agit ici d'une contribution
spéciale à la résolution du problème de
chômage dans le pays ; chômage qui peut menacer la paix
sociale. A cette fin, il importe de définir un cadre de collaboration
formelle avec l'état. A travers ce cadre de coopération,
l'état peut contribuer à créer des emplois, à
moindre coût. De surcroît, l'intervention de l'Église dans
le processus de création des emplois, permet d'insuffler le sens
chrétien du travail à un plus grand nombre.
3.3. Meilleure exploitation de la dimension
spirituelle du travail humain
Jean-Paul II dans le dernier chapitre de l'Encyclique
Laborem exercens développe et met en exergue le sens spirituel
du travail humain. En imitant le Christ, l'homme au travail collabore aussi
à son oeuvre de rédemption. La dimension spirituelle du travail
nous interpelle sur trois aspects qui concernent particulièrement
l'homme à la recherche du travail et conditionnent dans une certaine
mesure l'accès à un emploi durable. Il s'agit :
- de la culture du travail
- de la protection contre les fausses valeurs
- de la compétence au travail.
Culture103(*) du travail
Il est indispensable de valoriser le travail.
Déjà, dans le Nouveau Testament, St-Paul est fier de travailler
de ses mains, et va jusqu'à dire que « si quelqu'un ne va
pas au travail, qu'il ne mange pas non plus104(*) ». C'est dire
qu'il n'y a pas de société humaine sans travail. Sur le
même registre, l'Abbé Jean Zoa, en 1960, mettait l'accent sur
l'effort qu'il convenait de faire pour conquérir le monde, et mettre en
valeur la personne humaine105(*).
Par contre, aucune étude n'est nécessaire pour
constater que la tendance générale est au gain facile106(*), tandis qu'au même
niveau de développement que le nôtre, dans certains pays107(*), l'horaire hebdomadaire de
travail était de 84 heures. Les délocalisations en cours dans les
multinationales se font au profit des pays dans lesquels il existe une
réelle culture de travail. Mais il ne s'agit pas ici d'exalter une
ardeur au travail qui ne serait pas au service de l'homme.
Une des causes de ce manque d'ardeur au travail, dans notre
contexte, c'est la propagation des fausses valeurs.
Lutter contre les fausses valeurs
ambiantes
La mondialisation ne se réduit pas seulement aux
échanges des flux des marchandises et services. Elle produit une sorte
de chocs culturels. Dans ce mouvement d'ensemble, la culture dominante est
celle des pays développés, qui véhicule la consommation de
masse et le relativisme éthique. Cette influence est davantage
néfaste pour les pays d'Afrique noire, antérieurement soumis
à l'esclavage et à la colonisation, et dont les séquelles
ne sont pas encore totalement effacées. La conséquence frappante
de cette situation, c'est la désagrégation des repères
culturels et religieux.
La présence de nouvelles sectes chrétiennes qui
brisent le tissu ecclésial traditionnel est préoccupante.
Certains n'hésitent pas à parler de « l'encerclement du
Cameroun108(*) » par les sectes. Cette situation provoque
l'abandon des valeurs culturelles traditionnelles comme la famille, le respect
de la vie, le respect des anciens, la gratuite, la solidarité109(*) ».
L'influence néfaste des sectes, la
déstructuration culturelle sous l'effet de la mondialisation, sont
autant de facteurs qui provoquent la crise des valeurs, elle-même source
de désespérance pour les jeunes, notamment ceux qui sont à
la recherche d'un emploi.
En matière d'emploi, il faut également prendre
en considération le niveau de complexité110(*) de la société,
en ce début du XXIe siècle. L'accès à un
emploi décent et épanouissant pour la personne, exige non
seulement d'aimer son travail, et être moralement et spirituellement
solide, mais encore d'être en plus compétent.
La compétence au travail
La compétence au travail est liée à la
fois à l'adéquation formation-emploi, à la capacité
à travailler en équipe ainsi qu'à l'existence d'un cadre
de travail favorable à l'expression de la
créativité ; et à l'épanouissement de la
personne au travail.
L'adéquation entre la formation et l'emploi est un
sujet d'actualité. Elle fait l'objet de multiples séminaires
organisés, à différents niveaux. Il y a même un
risque à assimiler la formation uniquement à l'apprentissage des
métiers. Même quand la formation se veut professionnelle,
l'insertion des jeunes diplômés dans les entreprises reste une
gageure ; car dans leurs cursus scolaires, les besoins réels des
entreprises ne sont pas pris en compte111(*).
La concurrence accrue entre les entreprises du même
secteur d'activités les oblige à revoir constamment leurs
organigrammes, afin de faciliter la mutualisation des compétences, pour
constituer une intelligence collective112(*).
La fuite des compétences113(*) est une menace pour la
création des emplois. Ce phénomène est
général en Afrique. Pour le Cameroun, il n'existe pas de
statistique sur la fuite des « cerveaux », mais le risque
migratoire est élevé : environ 50 %, pour les jeunes de 15
à 24 ans114(*).
Selon les prévisions du DSCE, la mise en oeuvre des
projets structurants, produira la croissance économique ; cette
croissance induira des emplois nouveaux. Cette approche rationnelle du
problème de l'emploi, ne prend pas en compte certaines dimensions
essentielles du travail humain, telles que examinées dans l'Encyclique
Laborem exercens.
Il nous semble qu'une meilleure exploitation de cette
Encyclique, serait une contribution importante à la résorption du
chômage, et permettrait de diminuer le nombre d'auto-emplois dans le
pays.
Conclusion
Le Document de Stratégie de Croissance et de l'Emploi
vise à faire du Cameroun un pays émergent à l'horizon
2035. Il prévoit la réalisation de grands projets structurants,
porteurs de croissance économique, source de création et de
maintien des emplois. S'agissant particulièrement des emplois, le DSCE
vient en complément d'autres mesures structurelles et pratiques
existantes ; mais l'ampleur du problème nous a amené
à explorer d'autres approches possibles. A cette fin, nous avons
examiné l'Encyclique Laborem exercens, de Jean-Paul II. De cet
examen, nous avons tiré trois idées forces, pouvant contribuer
à la réussite du volet emploi du DSCE.
Premièrement, le concept
d'entrepreneur indirect, nous a permis non seulement d'identifier quels sont
les principaux employeurs indirects susceptibles d'impacter sur l'atteinte de
l'objectif visé, mais aussi d'émettre quelques suggestions dont
la mise en oeuvre, permettrait, s'agissant de notre problématique, de
s'appuyer davantage sur les ressources nationales :
Ø il faudrait faire de l'agriculture, la principale
source d'emplois, en revalorisant l'activité agricole, pour que les
agriculteurs travaillent en toute dignité ; corrélativement,
des dispositions juridiques devraient être prises pour faire de la
propriété foncière un véritable capital, au sens
économique du terme ;
Ø L'Etat devrait décentraliser la
création des emplois au niveau des collectivités locales, avec
les ressources nécessaires et assurerait surtout, la coordination
et l'encadrement réglementaire, indispensables à la
cohésion globale.
Deuxièmement, la dimension objective
du travail humain est subordonnée à sa dimension subjective.
Celle-ci permet le développement intégral de l'homme, fait
à l'image et à la ressemblance de son Créateur. Aussi,
nous suggérons :
§ d'étudier les voies et moyens pour mettre en
oeuvre le concept d'entreprenariat social, qui ailleurs a montré son
efficacité et sa capacité à concilier les deux dimensions
du travail humain ;
§ D'associer de manière formelle,
les Églises qui oeuvrent déjà dans la sphère
sociale, mais avec des ressources propres limitées.
Troisièmement, la dimension
spirituelle du travail humain, interpelle l'homme lui-même, et l'oblige
à aimer le travail qu'il fait, quelle qu'en soit la nature, à
donner la pleine mesure de ses potentialités, sans perdre de vue le
contexte actuel, qui fait de la compétence un préalable pour
accéder à un emploi, et s'y maintenir.
Au terme de ce travail, nous pensons que la recherche des
solutions aux défis multiformes qu'entraîne le chômage,
préoccupe en ce moment tous les pays. En réalité, le
chômage est le résultat d'une certaine vision du monde. Il s'agit
de faire en sorte que le travail soit l'expression de la dignité de
toute personne ; le travail choisi librement, et exécuté
efficacement doit permettre à chacun de s'épanouir, et de
contribuer au bien commun de la société dans laquelle il vit.
Compris ainsi, la doctrine sociale de l'Église est un trésor
insuffisamment exploité, dans notre contexte. Les principes de cette
doctrine visent à orienter les comportements des agents
économiques et à leur suggérer des normes de conduite.
Aussi, nous proposons, comme perspectives :
Ø de "vulgariser" la Doctrine Sociale de
l'Église, en la rendant accessible au public ;
Ø d'approfondir, dans notre contexte, le concept de
l'entreprenariat social ; c'est l'occasion pour les laïcs
d'être créatifs, et de mettre en pratique les principes de la
Doctrine Sociale de l'Église. L'expérience confirme que quand
l'être humain est considéré dans le travail, son potentiel
de créativité s'accroît considérablement.
BIBLIOGRAPHIE
1. Source
La Bible de Jérusalem, Paris, Cerf, 1998.
2. Documents pontificaux
Jean-Paul II, Encyclique Laborem exercens, du 14
septembre 1981.
Jean-Paul II, Encyclique Centésimus annus, du
1er mai 1991.
3. Documents de travail
DOM P.-M., Jean-Paul II. Les grands textes du
pontificat, Paris, Sarment/jubilé, 2005.
Conseil Pontifical Justice et Paix, Compendium de la
Doctrine Sociale de l'Église, Paris, Cerf, 2005.
Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi,
Yaoundé, 2009.
Document de Stratégie et programme indicatif national
pour la période 2008-2013.
4. Monographies
CALVEZ J.-V. et al., Le Discours social de
l'Église Catholique. De Léon XIII à Benoît XVI,
Montrouge, Bayard, 2009.
CLEMENT M., La doctrine sociale de l'Église
est-elle applicable ? Paris, l'Escade, 1985.
GMÜNDER R., Évangile et développement.
Pour bâtir l'Afrique, Douala, CLE/CIPCRE, 2004.
HENNIG C., Petite vie de Jean-Paul II, Paris,
Desclée de Brouwer, 2005, quatrième de couverture.
KAROL WOJTYLA, Carrière, Paris, Cana-Cerf,
1979.
MESSINA J.-P., L'Église Catholique face à
l'indépendance du Cameroun sous administration française
(1949-1960), Yaoundé, CLE, 2010.
OSSAMA N., Sj, Monseigneur Jean Zoa. Christianisme
africain et destin de l'Afrique, Mbalmayo, (Imprimerie CPS/Paul ETOGA),
2006.
POUPARD D.P., Ce Pape est un don de Dieu, Paris,
PLON-Mame, 2001.
ROCHE M., La Banque, Comment Goldman Sachs dirige le
monde, Paris, Albin Michel, 2010.
SEVERINO J.-M., RAY O., Le Temps de l'Afrique,
Paris, Odile JACOP, 2010.
TUMI C., Ma foi : Un Cameroun à remettre
à neuf, Douala, Veritas, 2011.
VASSAL O., Quand le don de soi ne va plus de soi...
Travailler et Manager à l'ère de la globalisation, Paris,
PEARSON, 2011.
WOLFGANG F., OCKENFELS R., Doctrine Sociale Catholique.
Une piste éthique pour l`Afrique, Cologne, Flamboyant, 2000.
5. Autres documents
Institut National de la Statistique, Manuel des Concepts
et Définitions. Utilisé dans les publications statistiques
officielles au Cameroun, Yaoundé, 2009.
Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique,
Les Economies de l'Afrique Centrale, Dijon, Je Publie, 2010.
Discours du Cardinal Vallini Agostino, Vicaire de Benoît
XVI, lors de la messe de Béatification de Jean-Paul II à Rome, le
1er mai 2011.
Journal Officiel de la République du Cameroun, Loi
n° 2004/17 du 22 juillet, n° spécial, 2004.
Journal Officiel de la République du Cameroun, Loi
n° 2007/3 du 13 juillet, 2007.
Rapport National de Progrès des Objectifs du
Millénaire pour le Développement, 2008.
6. Articles des journaux
Cameroon Tribune, Yaoundé, 2011.
Les échos, du Lundi 18 avril 2011.
SERRA P., « Le Cameroun, un raccourci
d'Afrique », Yaoundé, 2010.
7. Sites Internet consultés
http:/www. Memoireonline.com
htt://french.news.cn/afrique.
ttp://cameroonblog.info.
http://fr.wikipedia.org/wiki/pays.
http://dsrpjeunessecm.afrikblog.com/.
http://www.penseesociale.catholique.fr/spip.
http://www.toupie.org/Dictionnaire.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Multinationale.
http:/fr.wikipedia.org/wiki/organisation-mondiale-du-commerce.
http://aes-france.org/Doctrine-sociale-vision
Chrétien.html.
http://www.ccmm.asso.fr.
* 1 La révolte du
« jasmin » en Tunisie, a trouvé des échos
favorables d'abord en Afrique du Nord, mais se propage dans le monde musulman
en général, et il est trop tôt pour en mesurer toutes les
conséquences, sur la stabilité des Etats, même non
musulmans.
* 2 L'organisation
Internationale du Travail est créée, dès la fin de la
deuxième guerre mondiale ; certains Etats (France) ont inscrit le
droit de travail dans leur constitution. Depuis l'Encyclique Rerum
novarum du Pape Léon XIII, en 1891, la question du travail de
l'homme occupe une place centrale dans la doctrine sociale de l'Eglise.
* 3 DSCE, p. 8.
* 4 Jean-Paul II,
Encyclique Centésinus Annus, 43.
* 5 Cf. Minepat,
Stratégie Nationale de Développement de la Statistique,
2009-2013.
* 6 Ibid., p. 64.
* 7 Institut National de la
Statistique, Manuel des Concepts et Définitions. Utilisé dans
les publications statistiques officielles au Cameroun, Yaoundé,
2009, p. 82.
* 8 Ce terme désigne
des personnes aptes à travailler mais sans emploi, qui,
découragées, ne font plus des démarches pour en
trouver.
* 9 Institut National des
Statistiques, Op. cit, p. 88.
* 10 Ibid., p. 89.
* 11 http:/www.
Memoireonline.com/02/08/894.
* 12 Il s'agit d'un nouveau
concept introduit par les bailleurs de fonds (FMI ET Banque Mondiale), visant
à assainir les économies des pays concernés, pour leur
permettre de rembourser leurs dettes vis-à-vis des bailleurs
internationaux, publics ou privés ; cet ajustement se traduit au
plan social, par des tensions de toutes natures, avec comme victimes naturelles
les plus démunis.
* 13 SERRA P., Le
Cameroun un raccourci, 2010, p. 9.
* 14 Pour combattre la
mauvaise gouvernance, qui désigne en fait le phénomène de
corruption généralisée, l'Etat a mis en place des
structures dissuasives et préventives : Agence d'Investigation
Financière `ANIF), Commission Nationale de Lutte contre la Corruption
(CONAC).
* 15 Il s'agit en
particulier de l'Association citoyenne de défense des
intérêts collectifs (ACDIC), l'Association pour la Défense
des Droits des Etudiants du Cameroun (ADDEC), de l'Association de lutte contre
l'Emigration Clandestine (ALCEC).
Le concept de société civile est
récent ; il est né au début du XXe siècle, et
désigne actuellement toutes les « organisations non
gouvernementales », qui oeuvrent comme contre-pouvoir aux
autorités légitimes, en vue d'instaurer les états de
droit.
* 16 Lettre pastorale des
Évêques du Cameroun sur la crise économique,
Yaoundé, 1990.
* 17 NDONGMO M.,
Église et Démocratie au Cameroun, Les publications
du Conseil scientifique 26, 1999.
* 18 SERRA P.,
« Le Cameroun, un raccourci d'Afrique », Yaoundé,
2010, p. 7.
* 19 Parmi ces
écrits, on peut noter, en particulier le rapport n° 161 du 24 juin
2010, de Afrique Cris Group, intitulé « Cameroun, les
dangers d'un régime en pleine fracture » de même,
EDJANGUE Jean-Célestin, publie, en Avril 2010, chez l'Harmattan, le
livre : « Cameroun, Un Volcan en Sommeil
».
* 20 SERRA P., Op.
cit., p. 11.
* 21 Cette crise a pout
point de départ les Etats-Unis, où les Institutions qui
gèrent les fonds des particuliers (compagnies d'assurances, fonds des
pensions, etc...), ont fait des placements hasardeux sur le marché
financier, dominé par des spéculations de toutes sortes.
* 22 ROCHE M., La
Banque, Comment Goldman Sachs dirige le monde, Paris, Albin Michel,
2010, p. 285.
* 23 Selon les analyses
faites dans le journal Les Echos, du Lundi 18 avril 2011, en page 2,
« la faillite d'un état n'est plus une question
tabou ». Les pronostics sur l'endettement des Etats-Unis,
inquiètent les marchés financiers du monde entier.
* 24 A travers le
mécanisme d'emprunt sur le marché financier national, le
Ministère des Finances a levé des fonds, pour 200 milliards de
francs, qui vont servir aux premières dépenses engagées
dans le cadre du DSCE ;
* 25 C'est le
résumé du livre de Vassal Olivier, Travailler et
ménager à l'ère de la globalisation, publié
à Paris, Ed. Person, 2011. Ces propos confirment d'une certaine
façon, la dimension « subjective » du travail, telle
que développée dans l'Encyclique Laborem exercens.
* 26 SEVERINO J.-M., RAY
O., Le Temps de l'Afrique, Paris, Odile Jacop, 2010, p. 211.
* 27 Commission Economique
des Nations Unies pour l'Afrique, Les Economies de l'Afrique Centrale,
Dijon, Je Publie, 2010, p. 6.
* 28 MINTSS, veille
particulièrement au dialogue social entre employés et employeur,
y compris l'Etat et s'assure que le consensus soit le moteur de la
résolution des conflits susceptibles d'opposer employeurs et
employé. MINFOP, ce Ministère a pour mission essentielle
d'identifier les handicaps et opportunités, en vue de proposer une
« thérapie » de choc contre le chômage des
jeunes, à travers une formation professionnelle adaptée aux
besoins du marché de l'Emploi.
* 29 MINJEU a pour objectif
général de promouvoir l'insertion socio-économique des
jeunes camerounais non scolarisés et déscolarisés
(diplômes ou non) par le biais d'une mobilisation sociale et d'un
encadrement technique et financier en vue d'en faire le moteur véritable
du développement.
* 30 Ce sont en particulier la
BM, le FMI, et les partenaires bilatéraux (France, Chine, Allemagne,
etc...).
* 31 Le FAASI, est une
structure de financement du secteur informel, doté d'un budget pluri
annuel. Le premier programme couvrait la période 2005 à 2007, le
second couvre la période de 2009 à 2012.
* 32 Parmi les programmes
et projets, on peut citer :
- le Programme d'Appui à la Jeunesse Rurale et Urbaine
(PAJER-U) ;
- le Projet d'Insertion socio-économique des jeunes par
la création des micro-entreprises de Fabrication du Matériel
Sportif (PIFMAS) ;
- le Fonds National d'Insertion de Jeunes (FONIJ)
- les Centres Multifonctionnels de Promotion des Jeunes
(CMPJ).
* 33 Cf. Loi n°
2007/003 du 13 juillet 2007.
* 34 Cf. Rapport
National de Progrès des Objectifs du Millénaire pour le
Développement, 2008, p. 23.
* 35 Cf.
http://cameroonblog.info./2011/05/05.chômage-des-jeunes.
* 36 L'opération de
recrutement spécial de 25.000 jeunes dans la Fonction Publique,
témoigne du phénomène.
* 37 Il s'agit en
particulier des différents plans quinquennaux, antérieurs
à 1985, du programme PPTE (Pays Pauvres Très-Endettés),
des Plans d'Ajustements Structurels, du Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté (DSRP), de l'Objectif du
Millénaire pour le Développement (OMD), etc...
* 38 DSCE, p. 50
* 39 Les pays
émergents sont des pays dont le niveau de vie des habitants est
inférieur à celui des habitants des pays
développés, mais qui vivent une croissance rapide, et dont le
niveau de vie ainsi que les structures économiques convergent vers ceux
des pays développés
(http://fr.wikipedia.org/wiki/pays).
* 40 DSCE, p. 50.
* 41 Cf. Cameroun
Tribune, Mercredi, 06 avril 2011, p. 6.
* 42 Un projet structurant
désigne tout projet de grandes tailles, susceptible de
générer d'autres projets de moindre dimension.
* 43 Ce sont :
Adamaoua, Centre, Est, Littoral, Nord, Nord-Ouest et Sud (in Cameroun
Tribune n° 0101-Avril-Mai 2011, consacré au chômage des
jeunes).
* 44 Op. cit., pp.
84-90.
* 45 Cameroun
Tribune, du 06 avril 2011, p. 6.
* 46 DSCE, p. 84.
* 47 République du
Cameroun, Loi n° 2004/017, 22 juillet 2004.
* 48 Déclaration
faite par l'association des jeunes.
« Le chômage comme le sous-emploi donne
naissance à une maladie nationale qui a pour nom la pauvreté. La
pauvreté entraîne un genre de vie que l'on appelle la subsistance
et celle-ci, lorsqu'elle donne naissance à l'esprit qui porte son nom,
l'esprit de subsistance, elle devient le stimulus pour un ensemble de
comportements auto destructeurs dont les plus dangereux pour la survie de
l'individu en quête de survie, sont la tendance à consommer ses
semences et à s'accaparer de tout, y compris des biens communs, de peur
de périr de manque ou de l'insuffisance qu'il créé
lui-même inconsciemment. Détruire pour empêcher d'autres
personnes de jouir d'un bien qu'il convoite et chercher à s'en
accaparer, se substituer à une action initiée par autrui afin
d'obtenir le bénéfice même hypothétique, faire
obstacle à toute action non organisée autour des
bénéfices propres, entraîne ce que le Chef de
l'État a appelé l'inertie ».
(cf. http://dsrpjeunessecm.afrikblog.com/.)
* 49 Dans un document
relatif à la première étude sur le marché de
l'emploi au Cameroun, Louise Simondet
www.Afrik.com, relève les
différents facteurs qui handicapent le marché de l'emploi. Dans
le même ordre d'idées, Christian Cardinal TUMI, dans un
livre récent (Ma Foi : Un Cameroun à remettre à
neuf), identifie dans les chapitres trois et quatre une série de maux
qui minent le développement du pays.
* 50
http://www.penseesociale.catholique.fr/spip.
* 51 SCHULTZ W.-T.,
« il n'est de richesse, que d'hommes »,
Paris, Coll. Economie Sans Rivage, Ed. Bonnel, 1983, p. 145.
* 52 WOLFGANG F., OCKENFELS
R., Doctrine Sociale Catholique une piste éthique pour l`Afrique,
Cologne, Flamboyant, 2000, p. 56.
* 53 Cf. Discours du
Cardinal VALLINI Agostino, Vicaire de Benoît XVI, lors de la messe de
Béatification de Jean-Paul II à Rome, le 1er mai 2011,
www.biographie.net/jean-paul
II.
* 54 HENNIG C., Petite
vie de Jean-Paul II, Paris, Desclée de Brouwer, 2005,
quatrième de couverture.
* 55 DOM P.-M.,
Jean-Paul II. Les grands textes du pontificat, Paris,
Sament/jubilé, 2005.
* 56 POUPARD D.P., Ce
Pape est un don de Dieu, Paris, PLON-Mame, 2001.
* 57 DOM P.-M., Op.
cit. p. 417.
* 58 Ibid., p. 17.
* 59 Idem, p. 441.
* 60 KAROL WOLTYLA,
Carrière, Paris, Cana-Cerf, 1979.
* 61 En économie, la
délocalisation désigne le transfert d'activités, de
capitaux et d'emplois d'une entreprise dans un autre lieu afin de
bénéficier d'avantages compétitifs, c'est-à-dire de
conditions économiques plus favorables.
(Cf. http://www.toupie.org/Dictionnaire).
* 62 La spéculation
financière consiste à créer une économie
parallèle liée seulement aux transactions financières,
sans que ces dernières correspondent à l'économie
réelle.
* 63 Une entreprise
multinationale est une société qui produit des effets
économiques dans plusieurs pays. Ses actionnaires ne viennent pas du
même pays. Elle implante ses sièges dans deux ou plusieurs
pays. Selon
Charles-Albert Michalet, la multinationalisation d'une
entreprise répond à des déterminants principaux :
§ la recherche d'un accès direct aux
matières premières, notamment durant la colonisation,
§ le besoin de contourner certaines entraves à
l'échange. Il s'agit par exemple de produire sur le marché
où le produit sera consommé afin de ne pas être
affecté par les tarifs douaniers à l'importation,
§ la recherche de débouchés
extérieurs suite à l'intensification de la concurrence sur le
marché intérieur.
§ La perte d'un avantage technologique sur le
marché national.
§ La recherche de coûts du travail plus faibles.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Multinationale).
* 64 Le prix du baril de
pétrole léger est passé de 2,59 $ en 1972 à 11,65
en 1974 et à 35,5 $ en Janvier 1981.
* 65 En 1980, le produit
national brut (ensemble des richesses produites dans un pays) par habitant des
pays riches est d'environ 10000 $ /an, alors que celui des pays pauvres varie
entre 200 et 80 $ par habitant.
* 66 Cette aide est de 26,7
milliards de dollars US en 1980, mais représente seulement 5 % des
dépenses d'armement dans le monde.
* 67 Jean-Paul II, Laborem
exercens, n° 14.
* 68 Ibid., n°
2, § 1.
* 69 Ibid., n° 2, §
2.
* 70 Ibid., n° 7.
* 71 Jean-Paul II, Encyclique
Laborem exercens, n° 17, § 1.
* 72 Ibid., n° 17,3.
* 73 C'est un mot
emprunté à l'écologie, et qui désigne l'ensemble
formé par une association ou communauté d'êtres vivants et
son environnement biologique, géologique, hydrologique, climatique,
etc...
* 74 Toutes les entreprises
fonctionnent aujourd'hui suivant le principe de gain maximum pour un
investissement minimum. Il s'en suit une délocalisation des
activités accompagnée des sous-traitances multiples. De
même, à cause des problèmes de l'environnement, la
réalisation des ouvrages est conditionnée par le respect des
normes environnementales édictées par des organismes
compétents.
* 75 Dans la
réalité économique d'aujourd'hui, les multinationales
jouissent de fait, un droit non écrit, qui les soustrait de certaines
obligations dans les pays où elles ont leurs filiales, et surtout leurs
sièges sont implantés dans les « paradis
fiscaux ».
* 76 Jean-Paul II, Op.
cit., n° 6.
* 77 Ibid., n° 14.
* 78 « Si le
travail, au sens divers du terme, est une obligation, c'est-à-dire un
devoir, il est aussi en même temps une source de droits pour le
travailleur » (16, § 1).
* 79 « Le
rôle des instances dont on parle ici sous le nom d'Employeur indirect est
d'agir contre le chômage, qui est toujours un mal et, lorsqu'il en arrive
à certaines dimensions, peut devenir une véritable
calamité sociale. Il devient un problème particulièrement
douloureux lorsque sont frappés principalement les jeunes qui,
après s'être préparés par une formation culturelle,
technique et professionnelle appropriée, ne réussissent pas
à trouver un emploi et, avec une grande peine, voient frustrées
leur volonté sincère de travailler et leur disponibilité
à assumer leur propre responsabilité dans le développement
économique et sociale de la communauté » (18, §
1).
* 80 DOM P.-M.,
Jean-Paul II. Les grands textes du pontificat, Paris,
Sarment/Jubilé, 2005, p. 291.
* 81 CLEMENT M., La
doctrine sociale de l'Église est-elle applicable ?, Paris,
l'Escade, 1985, p. 13.
* 82 Ibid., p. 23.
* 83 GMÜNDER R.,
Évangile et développement. Pour bâtir l'Afrique,
Douala, CLE/CIPCRE, 2004, p. 112.
* 84 Le FMI et la BM ont
été créés lors de la Conférence
Internationale réunie à Bretton Woods, Etats-Unis, en Juillet
1944.
* 85 L'OMC est née
en 1995. Son siège se trouve à Genève ; 153
états en sont membres. Sa tâche principale est de favoriser
l'ouverture commerciale et réduire les obstacles au
libre-échange, d'aider les Gouvernements à régler leurs
différends commerciaux.
* 86 SEVERI J.-M., RAY O.,
Op. cit, p. 239.
* 87 L'aide publique au
développement concerne des contributions financières, faites par
les pays développés, aux pays en développement. Le volume
de cette aide baisse constamment depuis 1990
(cf. Http://www.la documentation française.fr).
* 88
Cf.http:/fr.wikipedia.org/wiki/organisation-mondiale-du-commerce.
* 89 Jean-Paul II, Encyclique
Laborem exercens, n° 17 § 2.
* 90 Ibid., n° 18 §
3.
* 91 Ibid., n° 21 §
1.
* 92 Selon les statistiques
de 2009, il existe moins de 600.000 emplois permanents au Cameroun, pour une
population active estimée à 10 millions de personnes ;
même si le DSCE permettra de créer environ 400.000 emplois, le
déficit reste important.
* 93 Pour résoudre
le problème de l'emploi, un pays voisin est en train de créer un
environnement réglementaire attrayant, pour amener certaines entreprises
installées au Cameroun, à délocaliser sur son territoire
(Journal Mutations n° 2984 du 25 mai 2011, p. 10).
* 94 Jean-Paul II, Op.
cit., n° 14 § 7.
* 95 Cf. VASSAL O.,
Quand le don de soi ne va plus de soi... Travailler et Manager à
l'ère de la globalisation, Paris, PEARSON, 2011, p. 65.
* 96 Les entrepreneurs et
dirigeants chrétiens s'affirment de plus en plus dans le monde des
affaires, où ils témoignent de leur foi, soit comme dirigeant,
soit à titre d'entrepreneur. Un certain nombre se regroupe au sein des
associations, pour défendre leur identité, ainsi par exemple
l'Association EDC (Entreprises et Dirigeants Chrétiens).
* 97 SCHMITZ Jean-Marie,
Directeur Général de Lafarge-Maroc. LAFARGE, est une
multinationale, implantée dans 75 pays, et emploie plus de 78.000
personnes.
* 98 Cf. interview de
Jean-Marie SCHMITZ, du 06 juin 2010.
(
http://aes-france.org/Doctrine-sociale-vision
Chrétien.html).
* 99 Il n'existe pas encore
de définition théorique de cette notion, mais dans la pratique,
ce sont des entreprises destinées à trouver des solutions
innovantes à des grands problèmes de société, en
tenant compte de ce qui motive le plus l'homme au travail. Ces entreprises
s'inspirent de la Doctrine Sociale de l'Église. Les premières
sont apparues aux Etats-Unis à la fin des années 1980 ; puis
elles se répandent actuellement en Europe.
* 100 MESSINA J.-P.,
L'Église Catholique face à l'indépendance du Cameroun
sous administration française (1949-1960), Yaoundé,
Clé, 2010.
* 101 OSSAMA N., Sj,
Monseigneur Jean ZOA, Christianisme africain et destin de l'Afrique,
Mbalmayo, CPS, 2006, pp. 79-84.
* 102 Cf. TUMI C., Ma
foi : Un Cameroun à remettre à neuf, Douala, Veritas,
2011, pp. 171-172.
* 103 Par culture du
travail, nous désignons ici l'effort individuel ou collectif qu'il
convient de faire pour se développer économiquement.
* 104 2Th 3, 10.
* 105 MESSINA J.-P.,
Op. cit, p. 93.
* 106 Il n'y a pas
longtemps que le phénomène de Feymania, était sur toutes
les lèvres, et comme nos compatriotes le pratiquent souvent à
l'étranger, des parents s'endettaient pour les y envoyer, croyant que
c'était un métier qui rapportait beaucoup d'argent, et en peu de
temps.
* 107 Cf. Article
«Face au chômage», publié par la Conférence
Episcopale Française, dans DC 1993, 1998, p. 29.
* 108
http://www.ccmm.asso.fr.
* 109 Cf. Discours de Mgr
Eliseo Ariotti, dans L'Observatore du 17 mars 2009.
* 110 Les contrats de
travail, à durée déterminée, sont
prépondérants dans les entreprises ; car ils permettent
à l'employeur de se séparer de son employé plus
facilement. Aussi, la tendance générale, notamment chez les
Ingénieurs, consiste à avoir une « double
compétence », c'est-à-dire, avoir un minimum de deux
diplômes.
* 111 Lors de la
réalisation du Pipe-line Cameroun-Tchad, il fallait plus de 1000
soudeurs ; faute de compétences locales, les employés sont
venus en majorité de l'Amérique Latine.
* 112 L'intelligence
collective, désigne la capacité, pour la personne à
travailler en équipe pluridisciplinaire, sans chercher à imposer
son point de vue.
* 113 Selon les
dernières statistiques, plus de 20.000 africains hautement
qualifiés quittent le continent chaque année vers les pays du
Nord ; le coût de cette fuite de cerveaux est évalué
à 4 milliards de dollars par an.
* 114 Cf. interview de Mr
Yves TSALA, Président de l'ONG SMIC, en date du 02 décembre
2009.
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