CONCLUSION GENERALE
Rechercher les différentes voies de
développement de la RDC par le truchement de la microfinance telle a
été la problématique majeure qui nous
préoccupée tout au long de ce travail.
A ce effet, nous avons placé au centre de nos
investigations la politique que pourrait adopter le gouvernement en ce qui
concerne la microfinance en tant qu'un des instruments de la lutte contre la
pauvreté en RDC. Cette étude a été
subdivisée en deux grandes parties dont chacune des ces parties
comprenait deux chapitres subdivisés en sections et sous sections.
La première partie intitulée les enjeux de
l'offre de microfinance, a consisté à montrer que l'offre de
celle-ci est influencée par le contexte théorique, politique,
social et économique de la RDC. Les politiques gouvernementales en
matières économiques et sociales, ainsi que le niveau de
développement du secteur financier conditionnent la manière dont
les IMF proposent leur offre de services financiers aux pauvres.
Le premier chapitre s'est penché sur les
définitions de concepts de base dont la microfinance en tant qu'approche
de développement économique qui s'intéresse
spécifiquement aux hommes et femmes à faible revenu. Ce terme
désigne l'offre des services financiers comprenant
généralement l'épargne et le crédit à une
clientèle pauvre composée notamment des petits travailleurs
indépendants.
Ensuite nous avons fait au cours de ce même chapitre un
examen de données de base actuelles de la RDC étayé par
des exemples tirés de l'analyse microéconomique empirique pour
montrer qu'il existe trois facteurs c'est à dire trois types de
défaillances du marché qui favorisent ou qui font qu'il soit
nécessaire de parler de microfinancement en RDC :
~ Les imperfections de marché du crédit ;
~ Les externalités géographiques et autres ;
~ Les imperfections qui tiennent au marché des
assurances.
La microfinance apparaît comme un moyen ou un outil que
les institutions financières congolaises peuvent user pour
réduire les défaillances du marché de crédit et
faire sortir ainsi les populations de situation de trappe à
pauvreté.
Dans le deuxième chapitre nous avons
présenté le visage de la microfinance dans le contexte
macroéconomique congolais, cela nous a conduit à faire un
état de lieu du secteur de la microfinance en RDC en montrant les
implications et les interrelations entre d'une part les structures (telles que
structure de formation, association professionnelle, structure de services...)
et les autorités (BCC et IPMEA) ;les prestataires des services (offre)
et les clients (la demande) ont été également
présentés.
L'intermédiation financière qui en
découle ne doit pas être comprise en dehors du contexte
macroéconomique général de la RDC, ce qui nous a conduit
au de notre analyse de mettre en exergue celui du programme économique
du gouvernement.
Le rôle des partenaires au développement s'est
révélé au cours de notre analyse d'une grande importance
dans le secteur de microfinance en RDC dans le sens où ces partenaires
au développement apportent aux uns et aux autres le soutien financier,
la formation et l'assistance technique pour le développement de la
microfinance en RDC.
La deuxième partie de notre travail s'intitulait la
microfinance et le développement. Cette partie avait pour rôle de
montrer si la microfinance a un impact social, économique ou politique
en RDC pour que les mesures susceptibles soient prises par le gouvernement
à la fois non seulement pour réduire les imperfections et les
inefficacités de marché de crédit en RDC afin de
contribuer à l'augmentation de revenu de la population pauvre, mais
également pour stimuler la croissance pour réduire la
pauvreté.
Le chapitre 3ème a analysé l'impact
de la microfinance en RDC. Ce qui était au centre d'intérêt
était de savoir si le microcrédit lorsqu'il est accordé
aide vraiment les bénéficiaires à se dégager d'une
situation de pauvreté.
Il n'existe pas de données fiables permettant de suivre
ceux qui après avoir reçus un microcrédit n'en
bénéficient plus. Cette interruption d'un crédit peut
avoir plusieurs explications :
~ Les bénéficiaires peuvent y avoir mis fin par ce
qu'ils ne
parvenaient pas à respecter l'échéancier de
remboursement ;
~ Ils peuvent aussi ne pas avoir demandé le second
crédit une
fois le premier remboursé par ce qu'ils ne voyaient pas
d'intérêt ;
~ La version positive de chose, le microcrédit leur a
permis
réellement de développer leurs activités au
point de pouvoir accéder au marché formel de crédit (ils
ont été en mesure de présenter des garanties).
Le microcrédit ne pourra éventuellement briser
le cercle vicieux de la pauvreté que dans dernier cas de figure, c'est
à dire lorsqu'il conduit à une utilisation plus efficace de
ressources de ménages.
Le manque de données fiables nous a conduit à
une analyse faisant appel à deux critères indicatifs d'impacts,
l'un orienté vers le clients (la volonté de payer) et l'autre
orienté vers les institutions (les ratios de gestion ou the Key of
management.
La volonté de payer se fonde sur un paradigme de
l'économie du marché selon lequel lorsqu'un bien ou un service
(microfinance) est proposé au public et que ce dernier l'achète
ce qu'il a de la valeur pour lui, comparativement aux coûts
engagés pour l'obtenir. En microfinance le fort taux de remboursement
couplé avec un faible taux d'impayé a témoigné de
la volonté de payer dans les IMF congolaises.
Les ratios de gestion retenus au cours de cette étude pour
la période 2004, 2005,2006 pour l'ensemble de systèmes financiers
décentralisés (COOPEC et IMF) sont :
· Rendement moyen de fonds propres équivalent du
ratio de retour sur investissement indique à un investisseur potentiel
le rendement que ce dernier aurait obtenu s'il avait été
partenaire financier d'une institution de microfinance ;
· Autosuffisance opérationnelle qui montre que
l'institution est capable de couvrir ses charges d'exploitation.
L'objectif était de comparer ces ratios d'une part
à d'autres systèmes
financiers décentralisés africains et d'autre part
de les comparer aux ratios obtenus par les institutions les plus performantes
à l'échelle mondiale.
L'objectif à long terme de toute institution est
d'atteindre la pérennité c'est à dire la couverture par
les produits d'exploitation non seulement des charges d'exploitation mais
également d'autres charges telles que les pertes sur créances,
les coûts des ressources ou de l'inflation, tout en capitalisant pour sa
croissance. Notre analyse à démontré que la
majorité des IMF ne présente pas encore une rentabilité
suffisante leur permettant d'être pérennes.
En ce qui concerne l'impact sociopolitique de la microfinance,
nous avons noté que celle-ci peut modifier le statut
politico-économique d'un secteur. La microfinance recherche comme impact
direct les transfert des avoirs (mais aussi de l'autorité et du pouvoir
de décision au sein de ménage par exemple le transfert partiel du
pouvoir de décision économique de l'homme à la femme).
L'analyse a montré également que le
microcrédit que l'individu reçoit permet la modification de la
vision qu'il peut avoir de lui même, lorsqu'elle est positive, cette
modification peut ouvrir la voie à d'autres changements. Ainsi, une
personne qui a confiance en elle même sera prête à prendre
les risques nouveaux que suppose la création ou le développement
d'une entreprise.
Pour permettre aux pauvres d'accéder au marché
de crédit et les institutions de devenir à long terme
pérennes, il faut une politique de la part du gouvernement (chapitre
4ème) que nous avons présentée
schématiquement qui consiste à réduire les imperfections
et les inefficacités de marché afin de permettre à la
microfinance d'atteindre son objectif primordial qui est la valorisation de
revenu des pauvres et la contribution à la réduction de la
pauvreté en République Démocratique du Congo.
|