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La nature, le fonctionnement et les implications sociales, économiques et politiques de la microfinance en RDC

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par Denis Mushiya
Université de Kinshasa - Licence 2006
  

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CHAP.IV. LA POLITIQUE POUR LA REDUCTION DES
IMPERFECTIONS ET DES INEFFICACITE DE MARCHE DE
CREDIT EN RDC

Nous avons montré dans les chapitres précédents comment des défaillances de marché de crédit, dans un contexte d'inégale répartition des actifs (richesses) ; peut induire des phénomènes de trappes à pauvreté.

En effet, en réduisant les imperfections de marché par une politique globale appropriée, on fait « d'une pierre deux coûts » : l'économie fonctionne de manière plus efficace, induisant une production accrue de richesse, et les plus pauvres retrouvent des opportunités de sortir de la pauvreté.

Les coûts d'une telle politique (mesurés en termes des coûts administratifs ou bureaucratiques) doivent cependant être comparés à ses avantages (si tant est que l'on ait une idée du degré d'entraves qu'induisent les imperfections de marché au niveau microéconomique).

Mais quelle politique pour réduire des imperfections de marché ? Notons que nous avons rencontré maintes difficultés pour définir une politique « pro-pauvres qui soit efficiente.

Des programmes de crédit à destination des pauvres se sont multipliés pour remédier aux imperfections de marché en RDC. Cependant, ils se sont souvent soldé par des résultats décevants en raison des capacités de mise en oeuvre insuffisantes, notamment administratives et de phénomènes d'appropriation par des groupes moins pauvres.

Si quelques programmes ont été des réussites, la capacité des institutions de microcrédit à atteindre les pauvres est limitée et les coûts de gestion importants exigent un soutient financier externe récurrent. Par ailleurs, la tendance à augmenter la taille de programme de microcrédit porte en elle le risque d'engendrer des dispositifs dont la complexité et la lourdeur de gestion menacent leur viabilité et leur efficacité. Cela nous a amené à formuler dans le cadre cette étude les directives générales sur les interventions que l'Etat congolais peut effectuer dans domaine.

Les objectifs ultimes d'une telle intervention sont : la valorisation des revenus et la lutte contre la pauvreté. Dans ce cadre l'Etat se voit attribuer un rôle consistant à maximiser l'efficacité de marché tout en reconnaissant que :

Un développement économique accéléré exige une plus grande concurrence sur

le marché des biens et services et celui des capitaux (par exemple : par la liberté

de prix ; des taux d'intérêts...) ;

+ Les taux d'intérêts commerciaux ne font pas obstacle aux petits exploitants et les entrepreneurs ruraux ;

+ Les petits exploitants et les entrepreneurs ruraux sont capables et désireux d'épargner ;

+ L'accès à des services financiers sont favorables la croissance et à la réduction de la pauvreté.

IV.1. LES MECANISMES D'INTERVENTION DE L'ETAT

Nous avons développé dans ce travail une sorte d'arbres de décision par laquelle l'Etat doit procéder pour réduire les imperfections et les inefficacités de marché dans la perspective de réaliser les objectifs ultimes ci-haut cités. Le premier arbre explore le processus de valorisation de revenu tandis que le second arbre explique quand à lui le processus par lequel passe la réduction de la pauvreté.

IV.1.1 CADRE DE POLITIQUE ECONOMIQUE.

+ Cadre de politique économique propice à la promotion des crédit en favorisant la stabilité macroéconomique ;

+ Donner les chances égales à tous les sous secteurs économiques ;

mettre en oeuvre des mécanismes juridiques, réglementaires et d'application tenant compte des besoins de la population.

A ce sujet , nous avons tenté d'évaluer si certaines conditions nécessaires au développement de projets de microfinance rentables en République Démocratique du Congo étaient rencontrées, à savoir l'existence d'un cadre légal et réglementaire cohérent et adapté, la mise en oeuvre de moyens de supervision efficaces et l'existence d'un encadrement adéquat du secteur.

Un travail conséquent a déjà été réalisé au Congo dans la mise en place d'un cadre réglementaire propre aux institutions de microfinance. Bien que celui-ci soit encore incomplet, les bases d'une réglementation adaptée ont été établies et les lacunes propres à la supervision des intermédiaires financiers ont été identifiées.

Cependant, dans ce domaine, différents chantiers sont en cours qui permettront, à terme, d'améliorer l'efficacité des contrôles opérés par la Banque Centrale du Congo. En ce qui concerne l'encadrement du secteur, malgré les nombreux efforts de la Banque Centrale du Congo d'une part et des différents bailleurs de fonds d'autre part, l'absence de structures telles que des associations professionnelles des institutions de microfinance est à constater ;

Le schéma ci-après simplifie la démarche tout en donnant la procédure complète de cette intervention de l'Etat.

OBJECTIF N° 1
Valorisation de revenus

Renforcer l'efficacité et la
diversification de marché de crédit

Evaluer les option du programme
économique du gouvernement

Promouvoir les marchés
financiers diversifiés et efficaces

Promouvoir les marchés non
financiers (hors du propos de la
présente étude)

Le cadre de politique est-il mal adapté ?

OUI NON

Créer un environnement de politique économique favorable :

· Assurer la stabilité macroéconomique ;

· Abolir les politique
pro-urbaines ;

· Favoriser une vaste reforme du secteur financier.

Conserver les
politiques existantes

Marché est-il efficace ?

Déterminer les
causes probables

Conserver la politique existante

Améliorer le cadre juridique et réglementaire :

· Déréglementer les prêts accordés par les IMF n'acceptant pas de dépôts ;

· Réduire les coûts
de transaction

Cadre juridique et réglementaire est- il déficient ?

A la suite d'une analyse de rentabilité, choisir des interventions directes pour éliminer la défaillance du marché :

· Soutenir l'intermédiation

sociale ;

· Encourager l'innovation ;

· Diffuser l'information.

La défaillance identifiée peut- elle être éliminée rentablement

par une politique de l'Etat ?

NON OUI

Peut-on mettre le doigt sur une défaillance du marché ?

NON OUI

Schéma n°04 : arbre de décision pour la valorisation de revenu pauvre

Source : adapté de JACOB YARON et alii dans les finances rurales, problèmes,structures et pratiques optimales, BM , Washington DC 1996 p.157

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