CHAP.IV. LA POLITIQUE POUR
LA REDUCTION DES IMPERFECTIONS ET DES INEFFICACITE DE MARCHE DE CREDIT EN
RDC
Nous avons montré dans les chapitres
précédents comment des défaillances de marché de
crédit, dans un contexte d'inégale répartition des actifs
(richesses) ; peut induire des phénomènes de trappes à
pauvreté.
En effet, en réduisant les imperfections de
marché par une politique globale appropriée, on fait « d'une
pierre deux coûts » : l'économie fonctionne de manière
plus efficace, induisant une production accrue de richesse, et les plus pauvres
retrouvent des opportunités de sortir de la pauvreté.
Les coûts d'une telle politique (mesurés en
termes des coûts administratifs ou bureaucratiques) doivent cependant
être comparés à ses avantages (si tant est que l'on ait une
idée du degré d'entraves qu'induisent les imperfections de
marché au niveau microéconomique).
Mais quelle politique pour réduire des imperfections de
marché ? Notons que nous avons rencontré maintes
difficultés pour définir une politique « pro-pauvres qui
soit efficiente.
Des programmes de crédit à destination des
pauvres se sont multipliés pour remédier aux imperfections de
marché en RDC. Cependant, ils se sont souvent soldé par des
résultats décevants en raison des capacités de mise en
oeuvre insuffisantes, notamment administratives et de phénomènes
d'appropriation par des groupes moins pauvres.
Si quelques programmes ont été des
réussites, la capacité des institutions de microcrédit
à atteindre les pauvres est limitée et les coûts de gestion
importants exigent un soutient financier externe récurrent. Par
ailleurs, la tendance à augmenter la taille de programme de
microcrédit porte en elle le risque d'engendrer des dispositifs dont la
complexité et la lourdeur de gestion menacent leur viabilité et
leur efficacité. Cela nous a amené à formuler dans le
cadre cette étude les directives générales sur les
interventions que l'Etat congolais peut effectuer dans domaine.
Les objectifs ultimes d'une telle intervention sont : la
valorisation des revenus et la lutte contre la pauvreté. Dans ce cadre
l'Etat se voit attribuer un rôle consistant à maximiser
l'efficacité de marché tout en reconnaissant que :
Un développement économique
accéléré exige une plus grande concurrence sur
le marché des biens et services et celui des capitaux (par
exemple : par la liberté
de prix ; des taux d'intérêts...) ;
+ Les taux d'intérêts commerciaux ne font pas
obstacle aux petits exploitants et les entrepreneurs ruraux ;
+ Les petits exploitants et les entrepreneurs ruraux sont
capables et désireux d'épargner ;
+ L'accès à des services financiers sont favorables
la croissance et à la réduction de la pauvreté.
IV.1. LES MECANISMES D'INTERVENTION DE L'ETAT
Nous avons développé dans ce travail une sorte
d'arbres de décision par laquelle l'Etat doit procéder pour
réduire les imperfections et les inefficacités de marché
dans la perspective de réaliser les objectifs ultimes ci-haut
cités. Le premier arbre explore le processus de valorisation de revenu
tandis que le second arbre explique quand à lui le processus par lequel
passe la réduction de la pauvreté.
IV.1.1 CADRE DE POLITIQUE ECONOMIQUE.
+ Cadre de politique économique propice à la
promotion des crédit en favorisant la stabilité
macroéconomique ;
+ Donner les chances égales à tous les sous
secteurs économiques ;
mettre en oeuvre des mécanismes juridiques,
réglementaires et d'application tenant compte des besoins de la
population.
A ce sujet , nous avons tenté d'évaluer si
certaines conditions nécessaires au développement de projets de
microfinance rentables en République Démocratique du Congo
étaient rencontrées, à savoir l'existence d'un cadre
légal et réglementaire cohérent et adapté, la mise
en oeuvre de moyens de supervision efficaces et l'existence d'un encadrement
adéquat du secteur.
Un travail conséquent a déjà
été réalisé au Congo dans la mise en place d'un
cadre réglementaire propre aux institutions de microfinance. Bien que
celui-ci soit encore incomplet, les bases d'une réglementation
adaptée ont été établies et les lacunes propres
à la supervision des intermédiaires financiers ont
été identifiées.
Cependant, dans ce domaine, différents chantiers sont
en cours qui permettront, à terme, d'améliorer
l'efficacité des contrôles opérés par la Banque
Centrale du Congo. En ce qui concerne l'encadrement du secteur, malgré
les nombreux efforts de la Banque Centrale du Congo d'une part et des
différents bailleurs de fonds d'autre part, l'absence de structures
telles que des associations professionnelles des institutions de microfinance
est à constater ;
Le schéma ci-après simplifie la démarche
tout en donnant la procédure complète de cette intervention de
l'Etat.
OBJECTIF N° 1 Valorisation de
revenus
Renforcer l'efficacité et la diversification
de marché de crédit
Evaluer les option du programme économique du
gouvernement
Promouvoir les marchés financiers
diversifiés et efficaces
Promouvoir les marchés non financiers (hors
du propos de la présente étude)
Le cadre de politique est-il mal adapté ?
OUI NON
Créer un environnement de politique
économique favorable :
· Assurer la stabilité
macroéconomique ;
· Abolir les politique pro-urbaines
;
· Favoriser une vaste reforme du secteur
financier.
Conserver les politiques existantes
Marché est-il efficace ?
Déterminer les causes probables
Conserver la politique existante
Améliorer le cadre juridique et
réglementaire :
· Déréglementer les prêts
accordés par les IMF n'acceptant pas de dépôts
;
· Réduire les coûts de
transaction
Cadre juridique et réglementaire est- il
déficient ?
A la suite d'une analyse de rentabilité, choisir
des interventions directes pour éliminer la défaillance du
marché :
· Soutenir l'intermédiation
sociale ;
· Encourager l'innovation ;
· Diffuser l'information.
La défaillance identifiée peut- elle être
éliminée rentablement
par une politique de l'Etat ?
NON OUI
Peut-on mettre le doigt sur une défaillance du
marché ?
NON OUI
Schéma n°04 : arbre de décision pour
la valorisation de revenu pauvre
Source : adapté de JACOB YARON et alii
dans les finances rurales, problèmes,structures et pratiques optimales,
BM , Washington DC 1996 p.157
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