0. INTRODUCTION
0.1. CONTEXTE
L'on sait depuis longtemps qu'il est bon pour la santé
des mères et des enfants d'éviter des naissances trop
rapprochées ; un espacement de deux ans au moins est
« le bon intervalle » entre les naissances. Beaucoup
d'étude1(*) ont
constaté que les enfants nés après un intervalle d'au
moins 2 ans, avaient plus de chances de survivre que les enfants nés
après un intervalle plus court. En outre, les enfants nés
après un intervalle d'au moins 2 ans risquaient moins d'être
prématurés2(*), d'avoir un faible poids à la naissance3(*) et d'être
sous-alimentés4(*).
Les chances de survie de l'avant dernier enfant s'améliorent aussi quand
les naissances sont espacées d'au moins 2 ans.
D'autres recherches montrent qu'un espacement de 3 ans entre
les naissances est encore meilleur pour les enfants qu'un espacement de deux
ans.5(*)
En effet, les enfants nés 3 à 5 ans après
leur ainé ont environ 1,5 fois plus de chance de survivre jusqu'à
5 ans que les enfants nés après un intervalle de 2 à 3 ans
et environ 2,5 fois plus de chance que les enfants nés après un
intervalle de moins de 2 ans. Non seulement les femmes qui espacent les
naissances de 3 à 5 ans ont des enfants en meilleur santé, mais
elles sont elles-mêmes en meilleure santé.
Outre l'espacement des naissances, beaucoup de facteurs
interviennent dans la survie et la santé de l'enfant, dont
l'éducation de la mère, les soins prénatals qu'elle a pu
rechercher et avec quelle fréquence elle les a obtenus.
Mais en RDC en général et à Kinshasa en
particulier, la taille moyenne d'un ménage est de 6,7 personnes avec une
répartition très importante au-delà de 7 personnes :
près de la moitié des ménages (45, 8%) compteraient 7
personnes et plus contre 37, 1% qui en compterait 4 et 6 et 17, 1% des
ménages n'en compteraient pas plus de 3 personnes.6(*) La densification des
ménages est un sérieux problème en ce qu'il en
résulte une forte promiscuité dont on peut imaginer tous les
méfaits possibles, notamment en rapport avec l'intimité des
couples sans oublier la propagation des maladies.
C'est ainsi que le taux élevé de
mortalité enfantine reste très préoccupant : un enfant sur
cinq meurt avant d'atteindre son cinquième anniversaire. La
mortalité infantile était de 108 pour 1000 naissances
vivantes en 2007. Le taux de mortalité maternelle, est l'un des plus
élevés au monde, était de 1100 femmes mourant pour
100 000 naissances vivantes en 2007. La malnutrition reste la toile
de fond de toutes ces affections.7(*) Les chiffres ci-dessus traduisent la
précarité du niveau de vie à Kinshasa qui témoigne
de la non application de la planification familiale.
C'est dans cette logique que le Fonds des Nations Unies pour
la Population (UNFPA) qui est le principal organisme à fournir une
assistance en matière de population dans le monde, aide le gouvernement
de la RDC à améliorer les services de santé en
matière de reproduction et de planification familiale, et à
élaborer des politiques et stratégies de population en appui au
développement durable.
Le Fonds a mis en place un vaste réseau de partenaires,
dont des donateurs, des fonctionnaires des départements de santé,
des ONG, des fabricants de produits contraceptifs et des chercheurs pour
réduire les besoins en matière de planification familiale, le
nombre de naissances non désirées, le nombre de
décès de femmes liés aux grossesses et l'incidence du VIH
chez les jeunes. Tous ces facteurs participent au programme mondial de
développement qui vise à réduire la pauvreté et
à améliorer la santé en matière de reproduction.
Une meilleure santé en matière de reproduction
suppose l'exercice du droit de décider de façon libre et
responsable le nombre d'enfants qu'on souhaite avoir ainsi que l'espacement de
leur naissance. Les produits, en particulier les moyens contraceptifs, sont
indispensables pour faire de ce droit une réalité. Pourtant, la
non-satisfaction des besoins, et l'insuffisance des fournitures entravent
sérieusement les programmes de planification familiale
particulièrement à Kinshasa.
L'utilisation des moyens de contraception augmente certes,
mais dans de nombreux endroits suburbains, notamment le quartier Kindele, la
situation de pauvreté est très préoccupante,
l'accès à ceux-ci est limité par les traditions sociales
et culturelles, les restrictions religieuses, les rumeurs, les tabous, les
conditions très précaires des routes, des érosions
engendrant un accès limité des donateurs à ces milieux.
C'est ainsi que le taux d'utilisation des contraceptifs est moins
élevé et cela a comme conséquence une taille très
élevée des familles. Car les pratiques des couples, s'agissant de
la santé en matière de reproduction, ne peuvent être
mesurées simplement sur la base de l'utilisation des méthodes de
planification familiale.
0.2. ETAT DE LA QUESTION
« Une investigation d'envergure débute par la
lecture de la littérature spécialisée tant sur les
conditions théoriques du thème retenu que sur les recherches
empiriques menées antérieurement ».8(*)
C'est ainsi que, nous avons exploité quelques travaux
parmi ceux réalisés antérieurement sur la planification
familiale, en vue de nous en démarquer et de nous orienter vers un point
de vue original.
Ainsi, Nkuanzaka Inzanza, dans un travail consacré
à la sexualité, note que « la fonction première
et universelle reconnue de la sexualité humaine est la
procréation réfléchie des enfants dans le cadre d'une
union socialement reconnue ».9(*) Cette conception est aux antipodes du gaspillage de la
sexualité qui conduit aux naissances inopportunes.
Deborah Maine pense, de son côté, que la
planification familiale est un facteur qui contribue à
l'amélioration de l'état sanitaire de la mère et de
l'enfant. Dans ce sens, il importe pour toute femme travailleuse, au sens
global du terme, de pouvoir planifier ses naissances, en cherchant à
concilier son ménage et son travail professionnel. Sinon, elle
s'exposerait à des lourdes charges et à des grossesses à
risques élevés. La planification familiale pourrait mieux aider
la femme à bien exercer ses fonctions professionnelles tout en
sauvegardant sa santé et le bien-être de sa famille.10(*)
Dans son travail de fin de cycle, Massinga Ndangika a
étudié la conception de la planification familiale au point de
vue sociologique. Après investigation, il aboutit aux résultats
selon lesquels la planification familiale ne serait plus posée
aujourd'hui uniquement en termes des techniques d'espacement des naissances.
Elle est devenue une motivation de régulation comportementale et des
stratégies des politiques de population au développement
durable.11(*)
Pour Laurent Toulemon et Henri Leridon, avec une
fécondité moyenne à peine supérieure à 3
enfants par femme, la population mondiale est entrée dans une phase
nouvelle qui implique une stricte régulation de la
fécondité. Cette situation est irréversible, et elle
imposera donc de disposer de méthodes contraceptives aussi sûres,
acceptables et dépourvues d'effets secondaires que possibles.
Ils parviennent à la conclusion selon laquelle,
compte-tenu des niveaux d'efficacité des méthodes contraceptives
actuelles, une fécondité de l'ordre de 2 enfants par femme
implique soit un recours massif à la stérilisation, soit la
conjonction d'une contraception efficace et du recours à l'avortement en
cas d'échec de celle-ci.12(*) Ceci, bien sûr, ne peut pas concerner la RDC
où l'avortement à des fins de planification familiale est
prohibé.
Quant à Catherine Valabregue, la contraception agit
comme un révélateur : le désir d'enfant ne va pas de
soi. Malgré les pressions qui s'exercent en faveur de la
natalité, on a bien des raisons de vouloir et de ne pas vouloir un
enfant et même de choisir de ne pas en avoir.
Elle aboutit aux résultats selon lesquels, la remise en
cause du mariage, voire du couple et de la cohabitation, ne facilite pas les
décisions à prendre et quel que soit leur milieu social, hommes
et femmes se disent : « avec la pilule on a introduit le non
hasard, on est dans l'angoisse de choisir.»13(*)
Willy Pasini, enfin, estime que le contrôle de la
fécondité est un des problèmes essentiels de la
société contemporaine. Il implique le respect d'une dimension
humaine fondée sur la liberté et le bonheur. Il propose des
réflexions sur les facteurs psychologiques qui conditionnent le
désir ou non de l'enfant, le choix des moyens contraceptifs et les
réactions masculines face à l'emploi de la pilule. Il
suggère pour cela une pédagogie moderne en vue d'améliorer
l'information sexuelle.14(*)
Notre étude s'inscrit dans la même perspective
que celle des chercheurs précités, mais nous évoquons ici
un aspect spécifique qui n'a pas été abordé par les
auteurs ci-haut présentés.
Nous cherchons à savoir comment les ménages
habitant le quartier suburbain de Kindele perçoivent la planification
familiale et comment réagissent-ils sur les méthodes
contraceptives, avant de démontrer les avantages que cela procure au
pays et aux individus.
0.3. PROBLEMATIQUE
La situation de pauvreté que traverse le quartier
Kindele est très perceptible. Etant un quartier suburbain de la ville de
Kinshasa, Kindele ne comporte presque pas d'investissements majeurs pouvant
alimenter l'économie de la ville. La plupart de personnes investissent
dans l'économie dite informelle le long des avenues. C'est un quartier
enclavé où il n'y a presque pas des routes qui peuvent faciliter
l'accès de sa population au centre ville. Le manque d'énergie
électrique et d'eau potable est monnaie courante dans ce quartier. C'est
ce qui fait que de nombreuses personnes se couchent avant 22 heures.
Les difficultés d'argent, et le manque d'emploi stable,
ne facilitent pas la scolarisation des enfants. Et comme conséquences,
nous assistons à des couples en union libre vivant de la
débrouille. Le loisir en pareille circonstance est relégué
au second plan, remplacé généralement par la jouissance
sexuelle avec des naissances inopportunes.
Donc, malgré la crise que traverse ce quartier, la
fécondité ne fléchie pas. Très peu de couples ont
moins de deux enfants. Or les couples devraient tenir compte de leur situation
de pauvreté pour pouvoir planifier leurs naissances. Les
méthodes contraceptives sont nécessaires pour le besoin de la
cause.
Eu égard à ce qui précède, nous
nous posons les questions majeures suivantes :
· Est-ce que la population de Kindele est informée
sur les méthodes de la planification familiale ?
· Si elle en est informée, comment les
perçoit-elle et quel comportement adopte-t-elle envers
celle-ci ?
0.4. HYPOTHESES
Comme le précise Pierre Rongere, l'hypothèse est
une proposition de réponse aux questions que l'on se pose à
propos de la recherche.15(*) À première vue, nous estimons que les
méthodes de la planification familiale permettent aux couples de se
préserver aux grossesses non désirables, aux mortalités
maternelles et infantiles.
En guise de réponses provisoires aux questions majeures
de notre problématique ci-dessus, nous estimons que les hommes et les
femmes de Kindele seraient informés ou auraient une certaine
connaissance sur les méthodes de planification familiale. Mais, le
problème résiderait au niveau de l'acceptabilité et de
l'usage de ces méthodes. Cela, suite aux différentes
contradictions qui règnent au sein de la société en
général et des ménages en particulier concernant la
planification familiale.
0.5. JUSTIFICATION DU CHOIX
DU SUJET ET INTERET DE L'ETUDE
O.5.1. Justification du choix du
sujet
Le choix porté sur ce sujet, n'est pas un fait du
hasard. Il réside dans le fait que la planification familiale contribue
à l'amélioration de l'état sanitaire de la mère et
de l'enfant. Elle permet aux parents de donner naissance aux enfants en
fonction de leur revenu afin que ces derniers soient élevés dans
des meilleures conditions sanitaires et sociales.
Pourtant, l'on constate que les femmes sont exposées
à des sérieux problèmes suite à des grossesses non
attendues, trop nombreuses et trop rapprochées. Cela a une influence sur
la vie sociale et familiale des ménages de Kindele.
Ainsi, nous voulons démontrer que la planification
familiale, ainsi que ses méthodes, pourraient mieux aider les hommes
comme les femmes à bien améliorer leur vie sociale dans les
ménages, tout en sauvegardant la santé de leurs familles.
0.5.2. Intérêt de
l'étude
Cette étude présente un double
intérêt, tant scientifique que pratique.
· Sur le plan scientifique
Cette étude constitue une référence dans
le cadre de la Sociologie de la Famille et de la population. Ainsi compris,
cette étude qui plonge dans ce domaine intéresse tout le monde
(jeunes et vieux, hommes et femmes, etc.) c'est dans ce contexte que nous
pensons que cette recherche demeure utile dans le problème de
planification des naissances car elle demeure un sujet d'actualité qui
intéresse au plus haut les couples.
Nous espérons contribuer à la littérature
scientifique relative à la planification familiale, afin de
démontrer les avantages que cela procure au niveau de la qualité
de vie des ménages et du pays.
· Sur le plan pratique
Cette recherche revient avec intérêt sur un
arsenal des contraceptifs, des techniques simples et pratiques qui n'attendent
que d'être connues pour une pratique au quotidien. Car, c'est dans leur
application que les Congolais arriveront à planifier leurs naissances ce
qui conduirait à l'amélioration des conditions
socio-économiques et sanitaires des populations et un vrai combat pour
l'éradication de la pauvreté chronique qui s'est installée
dans le rang des populations enclines à une procréation sans
limite.
0.6. METHODOLOGIE
La méthodologie comporte un certain nombre
d'éléments dont la méthode et les techniques.
0.6.1. METHODE
Selon Pinto et Grawitz, « la méthode est un
ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline
cherche à atteindre la vérité qu'elle poursuit, la
démontre et la vérifie ».16(*)
Pour notre travail, nous avons opté pour la
méthode dialectique. Celle-ci suppose une thèse, une
antithèse et une synthèse ; elle accepte la totalité
en niant l'isolement entre les ensembles et leurs parties, et privilégie
la recherche des contradictions au sein d'une réalité, en
mettant en relief l'apparente unité du réel, les tensions, les
oppositions, les conflits et les contraires.17(*)
Ainsi, la planification familiale étant un fait social,
elle ne saurait être étudiée d'une manière
isolée. Au contraire il faut la lier à d'autres faits afin de
saisir les interrelations et les contradictions que cela peut entrainer. Cette
méthode dialectique interprète les phénomènes selon
quatre lois :
0. La loi de la connexion universelle ou loi de la
totalité dialectique :
Selon cette loi, dans la nature comme dans la
société, les faits et phénomènes sont liés,
d'une manière ou d'une autre, les uns aux autres, agissent les uns sur
les autres.
Le comportement sexuel irresponsable des ménages de
Kindele, engendre des grossesses inopportunes, des naissances nombreuses, des
naissances trop rapprochées. Cela a des conséquences
néfastes sur la santé de la mère et de l'enfant ainsi que
sur le bien être familiale avec son lot des difficultés sur la vie
sociale et sanitaire.
1. La loi de la contradiction :
Cette loi stipule qu'au sein de tout phénomène,
il existe des forces en opposition ou en conflit. C'est les contraires.
Dans notre cas, les contraires sont les contextes
socioculturels et confessionnels qui s'opposent à l'usage des
méthodes contraceptives. Une autre contradiction apparaît entre
le niveau des connaissances des potentiels usagers des méthodes de
planification familiale et leurs attitudes face aux pratiques ou à la
mise en oeuvre. Par exemple, pour la société traditionnelle, le
fait d'avoir beaucoup d'enfants constitue une main d'oeuvre abondante. L'enfant
n'est pas une charge pour ses parents mais plutôt une richesse. Dans
cette étude, c'est la lutte des contraires qui prévaut.
2. La loi du changement dialectique.
Celle-ci part de l'affirmation selon laquelle, le tout est en
mouvement et en changement perpétuel et tout se transforme ; car
rien n'est statique. C'est-à-dire, les phénomènes sociaux
sont dynamiques.
Le recours à la planification familiale a
été pour la première fois possible avec l'utilisation des
méthodes naturelles. Aujourd'hui, avec l'évolution de la Science
ainsi que celle de la société, plusieurs méthodes
permettant l'espacement et le contrôle des naissances se sont
développées. Cette loi nous permet d'étudier le changement
qui se produit dans le cadre de santé de la reproduction avec cette
panoplie de méthodes artificielles de planification familiale qui
s'avèrent très efficaces.
3. La loi du changement de la quantité en
qualité ou loi de changement du progrès :
Cette loi pose le principe du changement de tout ce qui
existe. Et ce changement qualitatif ne peut s'obtenir qu'à travers
l'accumulation des changements quantitatifs.
Le désordre sexuel des ménages de Kindele, le
taux élevé des naissances non désirées, des
mortalités maternelles et infantiles engendrent des conséquences
sur la vie sociale et sanitaire de la mère et de l'enfant, ainsi que du
bien être familiale.
Par contre, un programme de sensibilisation et de
conscientisation efficace et efficient sur l'application des méthodes de
planification familiale par toute la population de Kindele pourra
améliorer la qualité de vie de la dite population.
0.6.2. TECHNIQUES DE RECHERCHE
Par technique, nous entendons l'ensemble de
procédés exploités par le chercheur lors de la collecte et
des données qui intéressent son étude.
En ce qui nous concerne, nous avons utilisé plusieurs
techniques, nous avons :
0.6.2.1. La technique
d'échantillonnage
Notre champ d'étude est le quartier Kindele dans la
commune de Mont-Ngafula. La population de ce quartier est estimée
à 18.944 habitants.
Pour choisir les personnes interrogées, nous avons
recouru à l'échantillon occasionnel, c'est-à-dire une fois
dans une avenue, nous distribuons notre protocole de questionnaire
d'enquête à nos différents enquêtés, selon la
volonté et la disponibilité de chacun. Nous y reviendrons en
détaille au troisième chapitre de ce travail.
0.6.2.2. Techniques d'observation et de
collecte
· Technique documentaire.
Celle-ci a permis de nous référer aux travaux
des autres auteurs en vue d'y puiser les précieuses données dont
nous avions besoin.
· Technique de questionnaire.
Cette technique nous a permis de collecter nos données
auprès de nos enquêtés. Il sied de rappeler que devant un
enquêté, nous lui expliquions l'importance de notre
présence chez lui avant de l'inviter à répondre à
notre questionnaire.
0.6.2.3. Technique de
présentation
Pour présenter nos résultats, nous avons fait
recours aux tableaux statistiques et pourcentages suivi des commentaires.
Enfin, l'interprétation des données nous a permis
d'émettre notre point de vue sur la perception de la planification
familiale chez les couples du quartier Kindele.
0.7. DELIMITATION DU
SUJET
La réalité sociale étant complexe, notre
travail se limite dans le temps et dans l'espace. Dans le temps, nous
considérons la période d'enquête qui est l'année
2010-2011 qui font la jonction de l'année académique de la fin de
notre cycle de licence. C'est au cours de cette période que nous avons
élaboré le cadre théorique, mené nos investigation
de terrain et rédigé ce travail. Quant à l'espace, la
présente étude porte sur le quartier administratif de Kindele
qui est dans la commune de Mont-Ngafula, ville de Kinshasa en République
Démocratique du Congo.
0.8. DIFFICULTES
RENCONTREES
Il s'avère invraisemblable qu'un travail scientifique
s'accomplisse sans rencontrer des obstacles divers. Il y aura toujours des
paramètres prévisibles ou imprévisibles, qui vont
gêner le processus du déroulement des investigations ou de
l'élaboration du mémoire.
De ce fait, en ce qui nous concerne, à part les
difficultés d'ordre matériel et financier, nous avons connu
d'énormes difficultés pour aborder nos enquêtés,
étant donné que le sujet abordé, touche directement la vie
intime des couples.
Car, la plupart des personnes ne préfèrent pas
aborder des sujets liés à leur vie sexuelle, car cela est
considéré comme tabou.
0.9. SUBDIVISION DU
TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail se
subdivisé en trois chapitres :
1. Le premier chapitre est consacré aux
généralités. Il est ici question de définir les
différents concepts qui nous sont utiles et de présenter notre
milieu d'enquête.
2. le deuxième chapitre est consacré aux
considérations générales sur la planification
familiale.
3. Le troisième chapitre et dernier traite de
l'analyse et de l'interprétation des données.
CHAPITRE I :
GENERALITES SUR LE CADRE CONCEPTUEL ET LE MILIEU D'ETUDE
I.1. DEFINITION DES
CONCEPTS
Dans tout domaine scientifique, la convenance exige que soient
précisés les termes utilisés. Car, comme le souligne
Emile Durkheim : « les mots de la langue usuelle comme les
concepts qu'ils expriment, sont très ambigus et le savant qui les
emploie sans leur faire subir d'autres élaborations s'exposerait aux
graves confusions »18(*)
Ainsi ci-dessous, nous définissons les concepts
suivants : santé de la reproduction, perception, planification
familiale, ménage, régulation des naissances, espacement des
naissances, naissances désirables, contraception.
I.1.1. Santé de la
reproduction
Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) a
proposé une définition de la santé de la reproduction,
dans le cadre global des droits qu'a toute personne de jouir de sa
sexualité en toute sécurité, tout en protégeant
d'autres personnes.19(*)
Pour le Fonds (UNFPA), la santé de la Reproduction est définit
comme suit : c'est l'état de bien-être physique que mental et
social de la personne humaine pour tout ce qui concerne l'appareil
génital, ses fonctions et son fonctionnement et non seulement l'absence
des maladies ou d'infirmité.
Elle comprend neuf composantes dont celle relative
à la planification familiale.
En ce qui concerne notre étude, la santé de la
reproduction se base sur la réduction des risques liés à
l'accouchement et le développement des consultations prénatales
ainsi que la prévention des maladies héréditaires.
I.1.2. Perception
La perception est une prise de connaissance d'un fait ou d'un
événement du monde extérieur qui a pris naissance dans une
série de sensations.20(*)
Ainsi, le comportement des individus dépend largement
de la façon dont ils perçoivent le monde qui les entoure. C'est
pourquoi, la plupart des psychologues s'accordent à dire que
l'étude de la perception est le premier pas dans la compréhension
de tout comportement. Étudier la perception, c'est donc étudier
comment l'individu voit, entend, sent et se sent.
Notre souci, est d'étudier la planification familiale
telle qu'elle est perçue par les couples dans leur
subjectivité.
I.1.3. Planification
familiale
La planification familiale est l'une des composantes de la
Santé de la Reproduction ; elle permet aux individus et aux couples
d'éviter les grossesses non désirées, de décider du
moment des grossesses et du nombre d'enfants voulus.21(*)
Sur ce, « hommes et femmes ont le droit d'être
informés et d'utiliser la méthode de planification familiale de
leur choix, ainsi que d'autres méthodes de leur choix de
régulation des naissances qui ne soient pas contraires à la loi,
méthodes qui doivent être sûres, efficaces, abordables et
acceptables, ainsi que le droit d'accéder à des services de
santé qui permettent aux femmes de mener à bien grossesse et
accouchement et donnent aux couples toutes les chances d'avoir un enfant en
bonne santé ».22(*)
En outre, la planification familiale permet de ralentir
l'accroissement de la population qui favorise la pauvreté et la
dégradation de l'environnement.
Dans ce travail, la planification familiale est conçue
comme pouvant favoriser l'usage des contraceptifs dans le pays, afin de
provoquer une baisse de la fécondité et une réduction de
l'accroissement naturel dans ce quartier pauvre de la ville de Kinshasa.
I.1.4. Ménage
Pour le code Congolais de la famille, le terme Ménage
désigne les époux, leurs enfants non mariés à
charge ainsi que tous ceux envers qui les époux sont tenus d'obligations
alimentaires à condition que les derniers demeurent
régulièrement dans la maison conjugale et soient inscrits, au
livret de ménage.23(*)
Quant à nous, le ménage est l'ensemble de
personnes vivant sous le même toit en prenant leur repas en commun.
Autrement dit, est un groupe de gens qui vivent dans un foyer
c'est-à-dire des personnes qui partagent la nourriture
régulièrement.
I.1.5. Régulation
des naissances
C'est l'ensemble de moyens utilisés par les individus
et les couples pour que l'arrivée d'un enfant soit attendue,
programmée, soumise à la décision humaine par opposition
au fait du hasard de la venue des enfants dans le foyer. Ce concept
s'accompagne souvent celui de l'espacement des naissances.
Pour P. Pradervand, la régulation des naissances est
l'utilisation des moyens contraceptifs soit pour limiter les naissances, soit
pour les espacer, mais également pour lutter contre la
stérilité.24(*)
Pour nous, la régulation des naissances est
conçue simplement comme faisant partie de la protection maternelle et
infantile sur le plan de la santé.
I.1.6. Espacement des
naissances
L'espacement des naissances consiste en un écart d'au
moins 24 mois entre celles-ci.
Celui-ci à un double rôle : pour la femme,
il constitue un repos pour son organisme ; pour le nouveau né, il
favorise un entretien particulier soutenu de santé par sa
mère.25(*)
I.1.7. Limitation des
naissances
Celle-ci est une opération qui comprend les efforts
déployés par le gouvernement ou la société en
général pour remédier aux conséquences
économiques et sociales d'un accroissement excessif de la population.
La limitation des naissances désigne donc une
politique gouvernementale qui décide du nombre des naissances que le
couple ne peut pas dépasser au risque de sanction. Elle est souvent
qualifiée de restrictionniste, dans la mesure où elle (par
l'Etat) s'ingère dans la vie privée des couples. Son but, dit-on,
vise le bien être général.
I.1.8. Contraception
La contraception est une infécondité volontaire
obtenue par l'usage des méthodes, techniques ou pratiques
appropriées connues sous l'appellation de méthodes
anticonceptionnelles ou méthodes contraceptives.26(*)
Tant que ces méthodes ou pratiques sont
utilisées correctement, elles rendent tout rapport sexuel non
fécondant. Cela peut être fait soit en empêchant l'oeuf de
quitter les ovaires de la femme, soit en l'empêchant de s'installer dans
la paroi de l'utérus, soit encore en empêchant le sperme d'entrer
dans la matrice.
Dans ce travail, nous voulons favoriser l'acceptabilité
de la contraception à toute la population afin de limiter le nombre de
grossesses et donc d'améliorer la santé familiale.
I.1.9. Naissance
désirable
Est l'ensemble des méthodes et des moyens basés
sur la protection de la maternité utilisable aussi bien par l'homme que
par la femme et qui vise à permettre au couple d'avoir des enfants quand
ils les désirent, de les héberger dans les meilleures conditions
sanitaires et sociales.
Quant à nous, la naissance désirable est
l'ensemble de méthodes basée sur la protection maternelle et
infantile en tenant compte des aspects sanitaire, hygiénique et social
de la maternité et de la paternité.
I.2. PRESENTATION DU MILIEU
D'ETUDE : LE QUARTIER KINDELE
Nous avons mené nos investigations dans la ville de
Kinshasa, précisément dans le quartier Kindele qui est
situé dans la commune de Mont-Ngafula. Nous sommes tenus à
présenter ce quartier du point de vue historique, géographique,
socioéconomique, politico-administratif et démographique.
I.2.1. Historique
Kindele est l'un des 23 quartiers de la commune de
Mont-Ngafula. Pour rappel, la dénomination de la commune
« Mont-Ngafula » tire son origine du nom Ngafula, un Kapita
(chef) d'un grand village qui, à l'époque, habitait les collines
actuelles de ladite commune. Ainsi la commune actuelle a hérité
son appellation.
Quant au quartier Kindele dont il est question dans ce
travail, cette appellation serait d'un Angolais, chef de la communauté
angolaise qui, à l'époque, était établie sur le
site de Kindele actuel. Ce fut un village sans aménagement urbain
quelconque. Avec l'extension de la ville de Kinshasa, un certain Mayulu aurait
commencé à vendre des lopins de terre sur des sites environnants
Kindele.
À l'époque, une certaine complicité du
commissaire de la zone (commune) de Mont-Ngafula se serait impliquée
avec Monsieur Mayulu dans la vente des terres.
En 1973, l'administration urbaine de la commune de
Mont-Ngafula, avec un nouveau commissaire urbain, proféra des menaces
à tous ceux qui achetaient des terres à Kindele sans se
référer à l'autorité étatique, d'abandonner
les espaces acquis. C'est en 1994 seulement que commença un certain
aménagement urbain dans ce quartier par les autorités
compétentes.27(*)
I.2.2. Situation
géographique
Kindele est situé au sud-ouest de la ville de Kinshasa,
en face du plateau des résidents de l'université de Kinshasa, et
tout proche de la localité Kimwenza. Son relief est aujourd'hui
très menacé à la suite d'occupation dite anarchique.
Kindele est l'un des quartiers pauvres et sans urbanisme de la ville de
Kinshasa, affectés par des graves érosions. Son site est
suffisamment couvert d'arbres, créant un microclimat favorable à
l'habitation humaine. Le climat est tropical humide. Il pleut abondamment
à l'instar de toute la ville de Kinshasa. Le sol est argilo- sablonneux,
relativement favorable à l'agriculture vivrière.
I.2.3. Situation
socio-économique
Kindele est un quartier suburbain où il n'existe
presque pas d'investissements majeurs pour l'économie de la ville. Il
n'est doté d'aucun marché considérable pour desservir la
population. Cette dernière est obligée d'aller en dehors de son
quartier pour son approvisionnement en biens de première
nécessité. De nombreuses familles vivent d'activités de
type informel.
Généralement, il s'agit de la vente d'articles
ou de produits vivriers le long des avenues, devant les entrées des
parcelles. Il n'est pas rare d'observer un petit commerce. Mais Kindele est
également le quartier urbano-rural où l'agriculture se porte
mieux. L'agriculture vivrière intéresse plusieurs familles.
Hormis les cultures maraichères, on peut signaler l'élevage de la
bassecour (poules, cochons, canards, etc.) et du petit bétail. Bref, les
activités socioéconomiques s'articulent autour de l'agriculture
et du petit commerce, relevant toutes du secteur informel.
I.2.4. Situation
politico-administrative
Le quartier Kindele est un supra-quartier qui englobe trois
sous-quartiers à savoir : Kimbondo, Ngansele et Kimwenza. Le chef
de quartier est secondé par des sous-chefs des quartiers qui font office
de Secrétaire, de chargé de l'Etat civil et de chargé de
la population.
I.2.5. Situation
démographique
Il n'est pas facile de présenter une situation
démographique d'un quartier urbain en RDC en général et
dans la ville de Kinshasa en particulier. Généralement, les
statistiques disponibles sont très peu fiables. Selon les services de la
commune de Mont-Ngafula, le quartier Kindele comprenait en 2008, 18.944
habitants, dont 8.911 masculins et 10.033 féminins. Le tableau
ci-dessous nous présente la répartition de la population de
Kindele regroupée tranche d'âge.
Tableau 1 : Répartition de la population
Kindele par tranche d'âge.
Tranche d'âge
|
Masculin
|
Féminin
|
De 0 à 18 ans
|
4.528
|
5077
|
De 19 et plus
|
4.383
|
4956
|
Total
|
8.911
|
10.033
|
Source : Bureau du quartier Kindele 2008.
CHAPITRE II. :
CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES METHODES DE PLANIFICATION FAMILIALE
II.1. HISTORIQUE DE LA
PLANIFICATION FAMILIALE DANS LE MONDE ET EN R.D.C
La politique de la planification familiale a été
évoquée pour la première fois par l'économiste
Thomas Robert Malthus pour qui, l'augmentation de la population est un danger
pour la survie de l'humanité dans la mesure où les ressources ne
suivent pas le même rythme.
Dans la société moderne, la planification
familiale trouve son origine plus ou moins formelle aux Etats-Unis en 1952
grâce à une infirmière du nom de Margaret Sanger.
Cette dernière, bouleversée par la
tragédie d'avortements qui, à l'époque emportait beaucoup
de femmes, créa une association qui est devenue aujourd'hui très
efficace dans la défense et la probation de la planification
familiale.28(*)
Il existe plusieurs types de contraceptifs largement
utilisés maintenant à des fins de planification familiale. Ces
méthodes nécessitent des explications claires de la part du
médecin, les échecs étant dus à leur mauvaise
utilisation. Le couple doit choisir en fonction de l'acceptabilité du
sentiment de sécurité et de confort. Aucune méthode de
contraception n'est en soi efficace, car l'efficacité et la
facilité d'utilisation varient grandement. Depuis lors, ce mouvement a
pris de l'ampleur, tout le monde ayant compris son importance.
En République Démocratique du Congo,
l'autorité n'est pas restée indifférente devant les
problèmes posés par les naissances incontrôlées. A
ce sujet, le Président Mobutu dans son discours de 1972 déclarait
ce qui suit : « Nous devons également avoir à
l'esprit que notre devoir est de bien élever nos enfants. Car en
effet, beaucoup d'avortements provoqués sont dus au grand nombre de
femmes qui préfèrent, au risque de leur vie, interrompre leurs
grossesses plutôt d'avoir une grossesse qu'elles ne désirent
pas. »
C'est pourquoi, dès 1973, à l'initiative du
Président Mobutu, par l'ordonnance n°73/09 était crée
le Conseil National pour la Promotion du Principe des Naissances
Désirables. Ce Conseil connaîtra plusieurs réformes pour
devenir l'actuelle Association pour le Bien-être familial/Naissances
Désirables (ABEF/ND) affiliée à l'IPPF.
A côté de cette ONG, les activités de
planification familiale sont aussi menées par une structure officielle
dépendant du Ministère de la Santé. C'est le programme
National de Santé de la Reproduction (PNSR). Aujourd'hui, les
activités de planification familiale sont menées dans le cadre
global de la santé de la reproduction. Il y a d'autres ONG qui
travaillent dans le cadre de santé de la reproduction comme
l'association de santé familiale (ASF) dont le Professeur Payanzo est le
président du conseil d'administration.
II.2. IMPORTANCE DE LA
CONTRACEPTION SUR LE PLAN SOCIAL ET SANITAIRE
II.2.1. Sur le plan social
· La planification familial améliore le
bien-être familial : Les couples qui ont moins d'enfants sont
mieux en mesure de leur donner suffisamment de nourriture et de
vêtements, de leur assurer un logement et de les scolariser;
· La planification familiale aide les pays à
assurer une meilleure existence pour sa population : Les
pays qui ont une « pression démographique » ou avec des
populations qui s'accroissent rapidement ont bien du mal à
répondre aux demandes de la population que ce soit pour
l'éducation, le travail, la santé, la nutrition, etc. ;
· La planification familiale aide à réduire
la taille de la famille, car les familles plus nombreuses ont tendance à
garder les enfants à la maison, surtout les filles, n'ayant pas les
moyens d'assurer leur éducation ;
· La planification familiale aide les femmes à mieux
jouer leurs rôles d'épouse et de mère, mais elle ne
constitue qu'un des éléments nécessaires pour obtenir une
égalité des chances vis-à-vis des hommes29(*).
· Les femmes
qui ont accès à une planification familiale de bonne
qualité peuvent faire des choix de procréation. Pour
certaines femmes, la maîtrise de leur fécondité ouvre la
voie à d'autres choix et occasions importants30(*).
· La
planification familiale aide les femmes à retarder la
procréation, ce qui leur permet de terminer leurs études. Si
les jeunes femmes sexuellement actives ne pratiquent pas la contraception,
elles courent un risque que les jeunes hommes ne connaissent pas : elles
tomberont enceintes et devront abandonner leurs études ou ne pas se
scolariser31(*).
· Un couple qui opte pour la planification familiale aura
une famille plus réduite, aura également plus de chances de
pouvoir mettre de l'argent de côté pour les cas d'urgence (par
exemple, de graves maladies comme le VIH ou le paludisme) et ainsi elles ne se
verront pas dans l'obligation de contracter des dettes ou de vendre autant de
biens qui sont essentiels à la survie de la famille.
II.2.2. Sur le plan
sanitaire
· Répondre aux besoins de la planification
familiale relève d'une intervention qui permet de diminuer la
fécondité et qui est la source d'avantages sanitaires pour la
mère et l'enfant. Les complications liées à la grossesse
et à l'accouchement (hémorragie, infection et complications
imputables à l'avortement) représentent 13 % de la charge de
mortalité mondiale chez les femmes âgées de 15 à 44
ans. La mortalité et la morbidité chez les femmes se
répercutent ensuite sur la santé et la nutrition des enfants.
L'accès aux contraceptifs permet aux femmes de remettre à plus
tard ou de limiter les naissances et ainsi, elles sont moins exposées
aux grossesses à haut risque.32(*)
· Empêche des enfants de mourir : un
espace d'au moins 2 ans entre les naissances aide les femmes à avoir des
enfants en meilleurs santé, améliorant ainsi d'environ 50% de
leurs chances de survies. Si on limite les naissances à meilleures
années fécondes des femmes, on améliore aussi les chances
de voir ces enfants survivre en meilleur santé.33(*)
· la planification familiale vaut son pesant d'or dans la
réduction de mortalité maternelle du fait qu'elle permet à
l'organisme de la femme de se reposer suffisamment avant de contracter une
autre grossesse ;
· La planification familiale favorise un entretien
particulier de l'enfant soutenu de santé par sa mère, en
évitant à l'enfant la malnutrition.34(*)
II.3. LA RESISTANCE AUX
DIFFERENTES METHODES DE PLANIFICATION FAMILIALE
II.3.1. Résistance
De par ses implications sur la population, la contraception
est un enjeu philosophique, religieux et politique majeur, sujet à
polémique.
La contraception a longtemps été
considérée comme indésirable, et parfois interdite, chaque
humain supplémentaire étant considéré comme une
richesse et les rapports sexuels en tant que plaisir étant
considérés parfois comme honteux et réprimables. Au
XXe siècle, les mouvements de libération sexuelle
occidentaux ont fait évoluer cette perception. La contraception est
maintenant souvent perçue comme un moyen de maîtrise individuelle
de la fécondité et de la reproduction permettant
l'épanouissement personnel.
Certains groupes religieux refusent l'usage de la
contraception. Les autorités musulmanes et protestantes n'ont pas
adopté de position unique.
Le catholicisme est opposé à l'usage de toute
contraception artificielle, et prône le contrôle des naissances par
les méthodes de planification familiale naturelle. En 1930, le pape Pie
XI interdit ainsi toutes méthodes artificielles qui entraveraient la
possibilité de la procréation. Vingt et un ans après, Pie
XII autorise l'abstinence sexuelle périodique, ainsi que la
régulation des naissances pour des raisons économiques,
eugéniques, sociales ou médicales.35(*)
Le 29 juillet 1968, l'encyclique Humanae Vitae de Paul VI
condamne l'utilisation de la pilule contraceptive et de toute régulation
artificielle des naissances. Elle prône en revanche une paternité
responsable qui peut avoir recours à des méthodes dites
naturelles de régulation des naissances. Le Catéchisme de
l'Église Catholique rappelle que le plaisir et la joie dans la
sexualité sont des dons de Dieu destinés aux époux. La
régulation des naissances doit cependant se faire dans un cadre de
liberté et de volonté, d'amour et de respect des époux,
via l'abstinence aux périodes fécondes.36(*)
Ce message est souvent mal compris, mal reçu (mais
aussi mal véhiculé par les moyens de communications moderne,
auxquels la forme des enseignements de l'Église ne se prête pas
toujours bien), et source de nombreuses divisions de personnes avec
l'Église catholique, qui se focalisent sur cet aspect de son
enseignement.
C'est pour cette raison qu'à travers le temps, il est
né des politiques et programmes des populations dès
l'antiquité à nos jours, en passant par la renaissance et la
révolution française. Ces politiques ont connu multiples
idées, doctrines et théories controversées.
Il s'agit des idées émanant des courants
populationniste, antinataliste et les stationnariste. C'est à travers
ces trois courants que les sociétés vont poser leurs
problèmes de population.
1. Le courant populationniste
C'est un courant qui encourage les naissances nombreuses et
l'expansion de la population, considérant celle-ci comme une richesse
nationale et un facteur de développement, de progrès. Parmi les
pionniers de ce courant, nous pouvons citer :
L'écrivain et philosophe italien Nicolas Machiavel qui,
dans son ouvrage « Le Prince » souligne que :
« multiplier les sujets, c'est fonder la puissance sur une base plus
large. Si le territoire de l'Etat ne suffit pas à nourrir la population
accrue, les colonies seront pour elle un exutoire tout indiqué. En
même temps qu'ils iront chercher ailleurs des substances qui leurs sont
nécessaires, les sujets étendront l'influence de leurs
souverains. » Pour Machiavel donc la puissance du prince est fonction
du nombre de ses sujets.37(*)
Dans le même sens, l'économiste Français
Jean Bodin estime que la surpopulation n'est pas synonyme de disette. Convaincu
que la France ne serait jamais affamée quoi qu'il en soit, pourvu que
l'étranger ne vide jamais ses deniers ; il préconise le
refus d'exporter le grain afin d'éviter la famille. Il pense que les
hommes apportent la force au pays : « il n'y a de richesse que
d'homme ».38(*)
2. Le courant anti-populationniste
Ce courant prône la limitation des naissances par la
recherche de la régulation des naissances pour réduire les effets
pervers de la surpopulation.
La régulation de la population
Elle prône la limitation des naissances ou tout au moins
leur régulation, leur planification pour réduire les effets
pervers de la surpopulation (misère, pauvreté, maladie,
sous-développement). Ce courant est défendu par un certain nombre
de penseurs qui estiment que la surpopulation aurait des conséquences
économiques néfastes, nous citerons ici les penseurs comme Thomas
Robert Malthus, Bruchner. Thomas More, etc.39(*)
3. Le courant stationnariste
Recherche de l'optimum de la population
Dans cette tendance, il est souhaité que la croissance
démographique aille de pair avec la croissance économique afin
d'éviter le chaos social avec toutes ses conséquences. Cette
pensée était soutenue par des savants grecs tels qu'Aristote et
Platon.
II.3.2. Différentes
méthodes et pratiques contraceptives
Rappelons que ces méthodes comportent deux grandes
catégories : les méthodes irréversibles ou
définitives (vasectomie et ligatures des trompes) et les méthodes
réversibles ou temporaires (pilule, préservatifs, injectable,
DIU, etc.).
Les premières occasionnent une stérilité
définitive, alors que les secondes impliquent une
infécondité temporaire, qui cesse dans les jours qui suivent
l'arrêt de la méthode ou de la pratique.
Elles constituent, en tant que demande, un excellent vecteur
sur lequel il faut surfer pour mener des actions de prévention des
cancers et des maladies sexuellement transmissibles ainsi que de grossesses non
souhaitées.
4. Méthodes de la P.F appliquées par
l'homme
4.6. Les Préservatifs
Les préservatifs aident à empêcher la
grossesse et les maladies sexuellement transmissibles (MST). Employés
correctement, ils empêchent les spermatozoïdes et tout organisme
pathogène du sperme de pénétrer dans le vagin.
Inversement, les préservatifs empêchent aussi tout organisme
pathogène du vagin de pénétrer dans le pénis.
Pour être très efficaces, ils doivent être
employés correctement durant chaque rapport. Beaucoup d'hommes
n'emploient pas correctement les préservatifs ou ne s'en servent pas
chaque fois qu'ils ont des rapports sexuels. Ils peuvent donc courir le risque
de causer une grossesse, d'attraper des IST ou de transmettre celles-ci
à leurs partenaires.
De façon générale, les études
montrent que les utilisateurs du préservatif courent environ un tiers au
moins de risques d'attraper la gonorrhée, le trichomonas ou une
infection à chlamydia que ceux qui n'en emploient jamais. Ils courent
moins de la moitié de risques d'infection par le VIH, qui conduit au
SIDA. Ces études englobent cependant des personnes qui employaient les
préservatifs de façon incorrecte ou
irrégulière.40(*)
4.7. La Vasectomie
C'est une intervention chirurgicale simple et rapide. Elle
offre un moyen de contraception permanent aux hommes qui décident de ne
plus vouloir d'enfants. On l'appelle aussi stérilisation masculine et
contraception chirurgicale masculine.
L'agent de santé pratique une petite ouverture dans le
scrotum de l'homme (sac de peau qui renferme ses testicules) et obstrue les
deux canaux qui transportent le sperme en provenance des testicules. Ce
dispositif empêche les spermatozoïdes de se mêler au sperme.
L'homme peut continuer à avoir des érections et à
éjaculer du sperme. Cependant, ce sperme ne peut plus féconder
une femme, puisqu'il ne contient pas de spermatozoïdes. Elle est efficace,
quand on l'emploi correctement.
Les hommes recourent à la vasectomie pour que leur
partenaire n'ait plus à utiliser des méthodes contraceptives. Et,
ils se font stériliser lorsque leur famille est complète, ils
considèrent que cette procédure est la meilleur forme de
contraception ; certains avancent des raisons économiques ou leur
préoccupation pour la santé de leur femme.41(*)
4.8. Le Retrait
Le retrait est l'une des méthodes temporaires les plus
largement utilisées dans le monde pour éviter les grossesses.
Les méthodes dites naturelles reposent sur l'observation minutieuse,
régulière et la bonne connaissance de son corps pour les femmes,
la parfaite maîtrise de soi pour les hommes. Ce sont des méthodes
contraceptives difficiles et pas toujours très fiables. En outre, ces
méthodes, souvent inefficaces sur le plan de la contraception ne
protège, ni des maladies sexuellement transmissibles ni du sida.
Le partenaire doit prévoir le moment de
l'éjaculation et se retirer du vagin avant l'éjaculation. C'est
une méthode difficile à appliquer correctement et elle est assez
inefficace puisque le taux de Pearl (qui est le nombre de grossesses
observées pour 100 femmes prenant cette contraception pendant un an) est
d'au moins 25 pour 100 années par femme. Ce taux d'échecs est
dû à l'impossibilité de contrôler
l'éjaculation ou, dans certains cas, à la présence de
spermatozoïdes dans les sécrétions préliminaires.
5. Méthodes de la P.F appliquées par
la femme
5.6. Contraceptifs oraux combinés à faible
dose
Ces contraceptifs sont également appelés pilules
combinées, pilules contraceptives, pilules contraceptives oraux ou
contraceptif oraux combinés. Les femmes qui emploient des contraceptifs
oraux avalent chaque jour une pilule pour empêcher la grossesse. Ils ont
comme fonction d'arrêter l'ovulation (libération des ovules des
ovaires et aussi, épaississent la glaire cervicale,) rendant difficile
le passage des spermatozoïdes. Ils sont très efficaces si
employés correctement et constamment.
5.7. Contraceptifs oraux progestatifs
Ce sont les contraceptifs oraux pour les femmes allaitantes.
Ils ne semblent pas réduire la production de lait ; les femmes qui
ne donnent pas le sein peuvent aussi employer des contraceptifs oraux
progestatifs. Ils ont comme fonction d'arrêter l'ovulation
(libération des ovules des ovaires) dans la moitié environ des
cycles menstruels et aussi épaississent la glaire cervicale, ce qui rend
difficile le passage des spermatozoïdes.
Ils sont très efficaces en pratique courante, plus
efficaces que les contraceptifs oraux combinés, car l'allaitement en
soi, fournit une protection considérable contre la grossesse.
5.8. Implants Norplant
Le système d'Implants Norplant est un ensemble de 6
petites capsules. Chaque capsule a à peu près la dimension d'une
petite allumette. Les capsules sont placées sous la peau de la partie
supérieure du bras de la femme.
Ils épaississent la glaire cervicale, rendant difficile
le passage des spermatozoïdes. Ils arrêtent l'ovulation
(libération des ovocytes des ovaires) dans la moitié environ des
cycles menstruels (après une année d'emploi). Ils n'interviennent
pas en interrompant une grossesse existante.
5.9. Stérilisation féminine
Elle est une méthode de contraception permanente pour
les femmes qui ne veulent plus avoir d'enfants. C'est une intervention simple
et sans danger. On l'appelle également contraception chirurgicale
volontaire (C.C.V.), ou ligature des trompes (L.T.).
Cela se fait par une petite incision dans l'abdomen de la
femme et bloque ou coupe les 2 trompes de Fallope. Ces trompes servent au
passage des ovocytes entre les ovaires et l'utérus. Quand les trompes
sont bloquées, l'ovocyte de la femme ne peut pas rencontrer les
spermatozoïdes de l'homme. Par ailleurs, la femme continue à avoir
ses règles.
5.10. Dispositifs intra-utérins (DIU)
Un dispositif intra-utérin est en général
une petite armature flexible souvent en plastique, un fil ou des manchons de
cuivre le recouvre partiellement. On le pose dans l'utérus d'une femme
par le médecin. Il est pratique mais provoque des menstruations plus
longues et plus abondantes, en passant par son vagin. Presque toutes les
marques de DIU ont un ou deux fils qui leur sont rattachés. Ces fils,
qui sortent par l'ouverture col, se trouvent dans le vagin.
Le DIU fonctionne surtout en empêchant les
spermatozoïdes et l'ovocyte de se rejoindre. Il empêche finalement
l'embryon de s'implanter dans la paroi de l'utérus. Il est très
efficace et peut durer au moins 10 ans.
5.11. Méthodes vaginales
Les méthodes vaginales sont des contraceptifs qu'une
femme place dans son vagin peu avant les rapports sexuels. Il existe plusieurs
méthodes vaginales :
- Les spermicides, y compris les comprimés ou
suppositoires moussants, les suppositoires fondants, la mousse, la gelée
et la crème spermicide ;
- Le diaphragme dôme en caoutchouc souple qui recouvre
le col qui doit être employé avec une gelée ou crème
spermicide ;
- Le cape cervicale qui ressemble au diaphragme, mais en plus
petit.
Les spermicides tuent les spermatozoïdes ou les
empêches de se diriger vers l'ovocyte et les diaphragmes et les capes
cervicales empêchent les spermatozoïdes de pénétrer
dans l'utérus et dans les trompes, où ils pourraient rencontrer
un ovocyte. Leur efficacité est fonction de la régularité
avec laquelle une femme emploie correctement une méthode vaginale
à l'occasion de chaque rapport sexuel et de la méthode vaginale
dont elle se sert.
5.12. Méthodes basées sur la connaissance de
la fécondité, y compris la continence périodique
Par connaissance de la fécondité, on entend
qu'une femme sait quand commence ou se termine la période de son cycle
menstruel. (La période féconde est celle durant laquelle elle
peut devenir enceinte). Une femme peut recourir à plusieurs
méthodes pour savoir quand commence et se termine sa période
féconde :
- Méthode du calendrier : une femme peut
compter le nombre de jours pour identifier le début et la fin de sa
période ; le nombre de jours dépend de la longueur des
cycles menstruels précédents ;
- Sécrétion cervicales : quand une
femme voit ou ressent des sécrétions cervicales, elle peut
être féconde. Ce peut être une sensation d'humidité
du col ;
- Température basale : la
température du corps d'une femme au repos augmente
légèrement au moment de l'ovulation (libération d'un
ovocyte), quand elle peut devenir enceinte ;
- Palpation du col : au moment où
commence la période féconde, l'orifice du col est plus souple,
s'entrouvre et est humide. Quand elle n'est pas féconde, l'orifice est
plus ferme et fermé.
De ce fait la connaissance de la fécondité aide
une femme à savoir quand elle peut devenir enceinte. Le couple
évite la grossesse en modifiant son comportement sexuel durant les jours
féconds. Il peut :
- S'abstenir d'avoir des rapports vaginaux, éviter
complètement les rapports sexuels vaginaux durant la période
féconde. C'est ce que l'on appelle également continence
périodique et planification familiale naturelle ;
- Employer des méthodes mécaniques :
préservatifs, diaphragme et spermicide ou uniquement
spermicide ;
- Recourir au retrait : sortir le pénis du vagin
avant l'éjaculation, appeler aussi coït interrompu.
5.13. Méthode d'allaitement maternel et
d'aménorrhée (MAMA)
Elle consiste à utiliser l'allaitement au sein comme
méthode temporaire de planification familiale. «
Maternelle » rappelle le rôle de la mère et
« aménorrhée » indique l'absence de
règle. Cette méthode offre une protection naturelle contre la
grossesse et encourage à commencer à utiliser une autre
méthode au moment voulu.
Une femme est naturellement protégée contre la
grossesse quand son enfant tire du sein au moins 15% de son alimentation et
elle allaite son bébé souvent, jour et nuit, et ses règles
n'ont pas repris, et son enfant a moins de 6 mois. Elle a comme fonction
d'arrêter l'ovulation (libération des ovocytes des ovaires) parce
que l'allaitement modifie la libération des hormones naturelles. Elle
est très efficace si employé correctement et constamment.
5.14. Les méthodes qui ressortent du
couple
1. Séparation et abstinence périodique,
Comme le nom l'indique, il s'agit ici que l'homme et la femme
s'abstiennent des relations sexuelles pendant la période de
fécondité ou d'ovulation.
2. L'ocre rouge
C'est une méthode traditionnelle que la femme
Congolaise utilisait, appelée aussi « Ngola ». Elle
a la forme ronde, de couleur rouge et vient de la terre argileuse. Concernant
son utilisation, les femmes le mélangeaient avec de l'eau pour obtenir
une patte et se frotter sur le corps afin d'éloigner l'homme, car ce
produit ne sent pas bon.
CHAPITRE III : ANALYSE
ET INTERPRETATION DES DONNEES
III.1. POPULATION D'ETUDE
ET ECHANTILLON
III.1.1. Population
d'étude
Toute étude sociologique implique toujours une
population d'étude, c'est-à-dire « l'ensemble humain
caractérisé dont on cherche à connaître les
opinions, les besoins, les réactions. Cette population est
caractérisée, c'est-à-dire qu'elle a en commun des
caractéristiques connues permettant l'identification psychosociale des
individus de ce groupe ».42(*)
Notre étude portant sur la perception de la
planification familiale par les ménages du quartier Kindele à
Kinshasa, considère tous les habitants congolais de ce quartier comme
population d'étude avant d'en tirer un échantillon. Il s'agit
donc de 18.944 habitants répertoriés.
III.1.2. Echantillon de
travail
Vu le nombre élevé de personnes faisant partie
de notre univers d'enquête, c'est-à-dire notre population
d'étude, nous étions incapable de les atteindre toutes. Ainsi,
nous avons procédé au prélèvement d'un
échantillon, définit par Delandsheere comme « le fait
de choisir un nombre d'individus, d'objets ou d'événements dont
l'observation permet de tirer des conclusions (inférences) applicables
à la population entière à l'intérieur de laquelle,
le choix a été fait ».43(*)
Sur ce, nous avons enquêté 90 personnes dont 32
hommes et 58 femmes.
III. 2. ADMINISTRATION DU
QUESTIONNAIRE
Nous avons élaboré un questionnaire
destiné à la population de Kindele, comprenant 19 questions. Ces
questions posées sont soit fermées soit ouvertes.
En ce qui concerne l'administration du questionnaire, nous
avons constitué 90 protocoles d'enquête dont un à chaque
sujet. Chaque sujet d'enquête y répondait individuellement, sous
notre direction. Les enquêtés avaient la liberté de
répondre par oui ou par non.
Nous avons interrogé cette population d'une
manière aléatoire. Une fois dans une maison, nous distribuons des
questionnaires d'enquête, selon ceux qui avaient bien voulu nous
répondre.
Il importe de signaler ici que les questions leurs
posées étaient de deux ordres à savoir : les
premières ont porté sur leur identification et les secondes
étaient des questions d'opinions subdivisées en deux sous
question, les questions portant sur la connaissance de la planification
familiale et la pratique de la planification familiale.
De ce fait, chaque question a obtenu une réponse
susceptible d'être analysée et interprétée dans le
cadre de nos hypothèses de recherche.
III.3. DONNEES
RECCUEILLIES
Cette opération a porté sur le décompte
des opinions exprimées par nos enquêtés, le calcul des
pourcentages des réponses par question.
Tous les tableaux repris ici ont été
élaborés par nous-mêmes.
III.3.1. Données
relatives à l'identification des enquêtés
Tableau n° 1 : Répartition de la
population d'enquête selon le sexe
Sexes
|
Fréquences
|
%
|
Masculin
|
32
|
36
|
Féminin
|
58
|
64
|
Total
|
90
|
100
|
A travers ce tableau, nous constatons que la majorité
de nos enquêtés est constitué de 58 femmes soit 64% cela
s'explique par le fait que la plupart de femmes se trouvait à la maison
pendant que nous menions nos enquêtes. Et les 32 autres sont du sexe
masculin soit 36%.
Tableau n°2 : Répartition de la
population de Kindele selon l'âge
Ages/ans
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
25-30
|
10
|
11
|
20
|
22
|
33
|
30-35
|
13
|
15
|
36
|
40
|
55
|
35 et plus
|
9
|
10
|
2
|
2
|
12
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
Il ressort de ce tableau ci-dessus 11% de nos
enquêtés ont une moyenne d'âge qui varie entre 25-30 ans,
15% ont l'âge qui varie entre 30-35 ans et enfin 10% seulement ont
l'âge qui varie entre 35 ans et plus pour les individus de sexe masculin.
Et pour les individus de sexe féminin, 22% ont l'âge qui varie
entre 25-30 ans, 40% ont l'âge qui varie entre 30-35 ans et enfin, 2% ont
l'âge de 35 ans et plus.
Tableau n°3 : Répartition de la
population d'enquête selon le niveau d'instruction
Niveau d'instruction
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
Primaire/secondaire
|
7
|
8
|
34
|
37
|
45
|
Universitaire
|
6
|
7
|
7
|
8
|
15
|
Spécialisation
|
19
|
21
|
17
|
19
|
40
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
Il ressort du tableau ci-dessus que sur 32 hommes
enquêtés, 21% ont appris un métier spécifique; 8% se
sont limités à l'école primaire/secondaire et 7%
seulement ont un niveau universitaire. Sur les 58 femmes que nous avons
interrogées, il y a 19% qui ont reçu un métier dans tel ou
tel domaine ; 37% se sont limitées à l'école
primaire/secondaire et 8% seulement ont reçu une formation
universitaire.
Tableau n°4 : Répartition de la
population d'enquête selon la religion.
Religion
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
Catholique
|
14
|
16
|
39
|
43
|
59
|
Protestante
|
3
|
3
|
7
|
8
|
11
|
Autres
|
15
|
17
|
12
|
13
|
30
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
Ce tableau nous montre que la majorité de nos
enquêtés de sexe masculin sur 32, sont de religion catholique soit
16% ; 3% sont de la religion protestante et 17% sont des autres religions.
Et sur 58 femmes enquêtées, il y a 43% qui sont
de la religion catholique ; 8% de la religion protestante et enfin 13% des
autres religions.
Tableau n°5 : Répartition de la
population interrogée selon la province d'origine
Province d'origine
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
Bas-Congo
|
10
|
11
|
18
|
20
|
31
|
Bandundu
|
17
|
19
|
25
|
28
|
47
|
Equateur
|
4
|
5
|
2
|
2
|
7
|
Katanga
|
1
|
1
|
|
|
1
|
Kasaï orientale
|
|
|
7
|
8
|
8
|
Sud-Kivu
|
|
|
4
|
4
|
4
|
Maniema
|
|
|
2
|
2
|
2
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
Il ressort de ce tableau que sur 32 hommes
enquêtés 19% sont de la province du Bandundu ; 11% sont du
Bas-Congo ; 5% sont de l'Equateur et enfin 1% seulement de la province du
Katanga.
Et sur 58 femmes enquêtées, 28% sont de la
province du Bandundu ; 20% sont du Bas-Congo ; 8% sont du Kasaï
orientale ; 4% sont du Sud-Kivu et enfin 2% provient du Maniema.
Tableau n°6 : Répartition de la
population de Kindele selon l'activité professionnelle.
Activité professionnelle
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
Salariés des entreprises privées/Etat
|
7
|
8
|
10
|
11
|
19
|
Débrouillards
|
14
|
16
|
13
|
14
|
30
|
commerçant
|
11
|
12
|
35
|
39
|
51
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
Sur les 32 hommes enquêtés de ce tableau, 16%
sont des débrouillards ; 12% ; sont des commerçants et
enfin 8% sont des salariés des entreprises privées/Etat.
Par contre, sur 58 femmes répertoriées, 39% sont
des commerçants ; 14% sont des débrouillards et enfin 11%
sont des salariés des entreprises privées/Etat.
Tableau n°7 : Répartition de la
population de Kindele selon le nombre d'enfant
Nombre d'enfant
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
1
|
4
|
4
|
6
|
7
|
11
|
2
|
2
|
2
|
30
|
33
|
35
|
3
|
8
|
9
|
10
|
11
|
20
|
4 ou plus
|
18
|
20
|
12
|
13
|
33
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
D'après le tableau ci-dessus, par rapport aux
enquêtés du sexe masculin, nous remarquons que 20% ont 4 ou plus
d'enfants ; 9% ont 3 enfants ; 2% ont 2 enfants et enfin, 4%
seulement ont 1 enfant.
Sur 58 femmes enquêtées, 13% ont 4 ou plus
d'enfant ; 11% ont 3 enfants ; 33% ont 2 enfants et enfin, 7% ont
seulement 1 enfants.
Tableau n°8 : Répartition de la
population de Kindele selon le nombre de personne au ménage.
Nombre de personne au ménage
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
12
|
4
|
2
|
2
|
30
|
33
|
35
|
4 ou plus
|
26
|
29
|
22
|
24
|
53
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
Il ressort de ce tableau que sur 32 enquêtés du
sexe masculin 5% ont 3personnes dans le ménage ; 2% ont 4 personnes
dans le ménage et enfin 29% ont 4 ou plus personnes dans le
ménage.
Par contre, sur 58 femmes enquêtées, 33% ont 4
personnes dans le ménage ; 25% ont 4 ou plus de personnes et enfin,
7% ont 3 personnes dans le ménage.
III.3.2. Données
d'opinion
III.3.2.1. Connaissances sur la planification
familiale
Tableau n°9 : Répartition de la
population d'enquête selon la connaissance de la P.F.
Opinions
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
Positives
|
14
|
16
|
58
|
64
|
80
|
Négatives
|
18
|
20
|
-
|
-
|
20
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
Il ressort du tableau ci-dessus, que 32 hommes dont 16% ont
déjà entendu parler de la planification familiale ; 20%
n'ont pas encore entendu parler. Par ailleurs. Sur 58 femmes
enquêtées, 58 soit 64% ont déjà entendu parler de la
planification familiale.
Tableau n°10 : Répartition de la
population d'enquête selon le moyen d'information sur la P.F
Moyens d'information
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
Radio/télévision
|
9
|
10
|
-
|
-
|
10
|
Centre de santé
|
-
|
-
|
58
|
64
|
64
|
Autres
|
5
|
6
|
-
|
-
|
6
|
Aucun moyen
|
18
|
20
|
-
|
-
|
20
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
Ce tableau nous montre que la majorité de nos
enquêtés du sexe masculin ont déjà entendu parler de
la planification familiale par le moyen de la télévision/radio
10% et 6% l'ont déjà entendu par les autres moyens. Par ailleurs,
20% ne sont informés par aucun moyen.
Et sur 58 femmes enquêtées, 64% ont
déjà entendu parler de la planification familiale par le moyen
d'un centre de santé.
Tableau n°11 : Répartition de la
population de Kindele selon la connaissance des méthodes
contraceptives.
Méthodes contraceptives
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
Préservatifs
|
17
|
18
|
29
|
32
|
50
|
Pilules
|
5
|
6
|
7
|
8
|
14
|
Le retrait
|
2
|
2
|
-
|
-
|
2
|
Les injectables
|
4
|
5
|
8
|
9
|
14
|
calendrier
|
4
|
5
|
14
|
15
|
20
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
Il ressort de ce tableau que la majorité de nos
enquêtés du sexe masculin connaisse le préservatifs
19% ; 6% les pilules ; 5% connaissent les injectables et la
méthode du calendrier et 2% le retrait.
Sur 58 femmes enquêtées, 32% connaissent les
préservatifs ; 16% la méthode du calendrier et 9% les
injectables et enfin 8% les pilules.
Tableau n°12 : Répartition de la
population interrogée selon la proximité d'un centre de P.F avec
leur domicile
Proximité avec un CPF
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
Avis positifs
|
-
|
-
|
58
|
64
|
64
|
Avis négatifs
|
32
|
36
|
-
|
-
|
36
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
Ce tableau nous montre que la majorité de nos
enquêtés du sexe masculin ont un avis négatif soit 36%. Et
sur 58 soit 64% des enquêtés du sexe féminin ont un avis
positif.
Tableau n°13 : Répartition de la population
de Kindele selon la fréquentation du centre de planification
familiale.
Avis
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
Positifs
|
-
|
-
|
58
|
64
|
64
|
Négatifs
|
32
|
36
|
-
|
-
|
36
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
Ce tableau nous montre que la majorité de nos
enquêtés du sexe masculin ne fréquente pas ce centre 32
soit 36%. Par ailleurs, 58 soit 64% de sexe féminin le
fréquente.
III.2.2. Pratique de la Planification
Tableau n°14 Répartition de la population de
enquêtée selon la pratique d'espacement des naissances
Réponses
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
J'utilise la méthode contraceptive
|
23
|
26
|
31
|
34
|
60
|
Rien
|
9
|
10
|
27
|
30
|
40
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
Ce tableau nous montre que la majorité de nos
enquêtés du sexe masculin utilise une méthode contraceptive
pour espacer les naissances soit 26% et 10% n'utilisent pas une méthode
contraceptive.
Et 34% de nos enquêtés du sexe féminin
utilisent la méthode contraceptive pour espacer les naissances et 30%
n'utilisent pas une méthode contraceptive.
Tableau n°15 : Répartition selon les
méthodes contraceptives utilisées par les personnes
interrogées
Méthode utilisée
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
Le retrait
|
13
|
14
|
5
|
5
|
19
|
Méthode de calendrier
|
6
|
7
|
18
|
20
|
27
|
L'abstinence périodique
|
4
|
5
|
8
|
9
|
14
|
Aucune
|
9
|
10
|
27
|
30
|
40
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
Ce tableau nous montre que sur 32 enquêtés du
sexe masculin, 23 seulement ont répondu positivement qu'ils utilisent la
méthode contraceptive et 14% utilisent le retrait ; 7% utilisent la
méthode du calendrier et enfin 5% utilisent l'abstinence
périodique, par ailleurs, 10% n'utilisent aucune méthode
contraceptive.
Il ressort de ce tableau en rapport avec les
enquêtés du sexe féminin que sur 58 enquêtés,
31 ont répondu positivement et 20% utilisent la méthode de
calendrier ; 9% l'abstinence périodique et enfin 6% seulement
utilisent le retrait et 30% n'utilisent aucune méthode contraceptive.
Tableau n°16 : vous continuez à avoir des
enfants
Avis
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
Positifs
|
22
|
25
|
35
|
38
|
63
|
Négatifs
|
10
|
11
|
23
|
26
|
37
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
Il ressort de ce tableau que la majorité des
enquêtés du sexe masculin continuent encore à avoir des
enfants 25% et enfin 11% ne veulent plus en avoir.
Et sur 58 enquêtés du sexe féminin, 38%
continuent à avoir des enfants et 26% ne veulent plus.
Tableau n°17 : Nombre d'enfants
désirés par les personnes interrogées
Réponses
|
Sexe
|
M
|
%
|
F
|
%
|
Total %
|
2
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
3
|
13
|
15
|
25
|
28
|
43
|
4 ou plus
|
19
|
21
|
33
|
36
|
57
|
Total
|
32
|
36
|
58
|
64
|
100
|
A travers ce tableau, nous remarquons que sur 32
enquêtés du sexe masculin, 15% désirent avoir 3 enfants et
21% désirent l'avoir 4 ou plus.
Et sur 58 enquêtés du sexe féminin, 28%
désirent avoir 3 enfants et 39% désirent avoir 4 ou plus.
III.4. INTERPRETATION DES RESULTATS
Les résultats de nos investigations attestent que les
couples du quartier Kindele sont informés ou ont une certaine
connaissance sur les méthodes de planification familiale. Mais le
problème réside au niveau de leur utilisation ou de leur
comportement vis-à-vis de ces méthodes en vue d'espacer ou de
limiter leurs naissances.
A ce sujet, un échantillon de 90 personnes dont 32
hommes et 58 femmes a été constitué d'une façon
aléatoire.
La majorité de nos enquêtés ont une
moyenne d'âge qui varie entre 25-35 ans, et cela s'explique par le fait
que ce sont les enquêtés de cet écart d'âge qui nous
avaient reçus et répondus chaleureusement.
Sur ce, 21% de nos enquêtés du sexe masculin
n'ont pas pu achever leurs études et ont reçu une formation
pratique dans un domaine bien déterminé et 7% seulement ont un
niveau universitaire ; 37% d'enquêtés du sexe féminin
ont un niveau primaire/secondaire et enfin, 8% sont des universitaires. Nous
comprenons que dans ce quartier, la scolarisation ou le niveau supérieur
ou inférieur d'études ne semble pas modifier de façon
significative les comportements et pratiques des hommes comme des femmes en
matière de fécondité. Tous sont confrontés au
problème des naissances nombreuses.
De ce fait, 16% des enquêtés du sexe masculin
sont du secteur informel et 8% sont des salariés des entreprises
privées ou publiques ; 39% des enquêtés du sexe
féminin sont des commerçantes et 11% sont des salariés des
entreprises privées et de l'Etat. Nous comprenons que bien au contraire,
la rationalité économique, critère de décision qui
devrait favoriser le déclin de la fécondité à
travers l'adoption de comportements favorables à une bonne pratique
contraceptive, semble être masquée, voire inhibée, par des
attitudes pronatalistes, surtout chez les hommes.
Par conséquent, 20% des enquêtés du sexe
masculin et 33% du sexe féminin ont au moins 2 enfants. Et 29% des
enquêtés du sexe masculin ainsi que 33% du sexe féminin ont
4 ou plus de personnes au ménage. Cela s'explique par le fait que ce
désir de familles nombreuses constitue une nouvelle stratégie des
populations face à la pauvreté, qui ne cesse de prendre des
proportions alarmantes dans ce quartier. Il traduit aussi, une manifestation de
l'adhésion de l'homme aux idéaux d'une famille élargie.
Ces comportements pronatalistes résultent
également des stratégies familiales pour la sauvegarde de la
tradition en ce sens que « l'enfant fait l'honneur de ses parents. C'est
par lui que l'homme devient père et la femme devient mère ; non
seulement père et mère, mais aussi et surtout père et
mère du clan». Cette situation fait que, même à des
âges élevés, on trouve des hommes avec des épouses
et des enfants très jeunes. Ajoutons à cela le manque d'une bonne
utilisation des certaines méthodes contraceptives.
Or, 16% des enquêtés du sexe masculin et 64% des
enquêtés du sexe féminin ont déjà entendu
parler de la planification familiale. Généralement les femmes en
ont entendu parler lors des consultations prénatales et
postnatales ; 16% seulement des hommes sur 36% en ont entendu parler
à la Télévision ou à la radio ou encore par
d'autres moyens. Cela s'explique par le fait que beaucoup d'hommes pensent que
la planification familiale avec ses méthodes n'est peut être
utilisée que chez les femmes ; or celles-ci est une affaire des
couples, donc, de l'homme et de la femme.
La plupart des nos enquêtés de deux sexes
confondus connaissent au moins une méthode contraceptive et l'utilisent
aussi. La plus connue est le préservatif avec 19% pour le sexe masculin
et 32% du sexe féminin. Cela s'explique par leur présence sur le
marché Congolais ; les spots publicitaires
télévisés sur ce produit semblent atteindre la population
de ce quartier.
Enfin, 26% sur 32 enquêtés du sexe masculin et
34% du sexe féminin n'utilisent que les méthodes contraceptives
dites naturelles. Nous comprenons par là pourquoi les couples de ce
quartier ont plusieurs enfants et pourquoi ils n'arrivent pas à bien
espacer leur naissance. Car, les méthodes naturelles sont moins
efficaces. Par ailleurs, les préservatifs sont utilisés chez les
hommes pour des relations clandestines et pas nécessairement pour les
besoins de planification familiale.
CONCLUSION
Notre étude s'est basée sur la perception et
pratique de la planification familiale par les ménages de Mont-Ngafula,
quartier Kindele. Le fond de notre étude était de savoir si la
population de Kindele est informée sur les méthodes de la
planification familiale et si elle les applique.
Au regard de ce qui précède, nous sommes parti
des hypothèses selon lesquelles, les hommes et les femmes de Kindele
seraient informés ou auraient une certaine connaissance sur les
méthodes de la planification familiale. Mais, le problème
résiderait au niveau de l'acceptabilité et de l'usage de ces
méthodes. Cela, suite aux différentes contradictions qui
règnent au sein de la société concernant la planification
familiale, dans une société de tradition pronataliste et
fortement christianisée.
Pour mener notre investigation, nous avons recouru à
la méthode dialectique qui nous a permis de considérer la
planification familiale comme un fait social lié à d'autres
phénomènes et faits sociaux, qui ne sont pas toujours en
harmonie.
Les techniques d'échantillonnage, d'observation et de
collecte ainsi que de présentation nous ont été d'une
importance capitale pour la collecte des données et leur diffusion.
A l'issue de notre enquête, nous confirmons que la
population de Kindele est bien informée sur les méthodes
contraceptives. Cela se remarque par leur connaissance sur certaines d'entre
elles énumérées par les enquêtés. Mais leur
utilisation pose problème. La crainte des méthodes dites
artificielles à cause de leurs effets secondaires au profit des
certaines méthodes dites naturelles, qui en soi sont moins efficaces et
encouragés par certaines institutions religieuses, sont à la base
des familles nombreuses, avec des naissances trop rapprochées.
Ainsi, pour ramener le couple à utiliser les
méthodes contraceptives il est souhaitable que:
· les prestataires de planification familiale puissent
fournir des informations et des conseils simples, adaptés à cette
population au sujet de l'emploi des méthodes et d'autres informations
qui relèvent de la santé reproductive, par la
sensibilisation ;
· l'Etat crée des centres
spécialisés où l'on fournit toutes ces informations, en
vue d'aider les hommes et les femmes à réaliser l'un des
éléments les plus fondamentaux de leurs libertés et de
leurs droits, la possibilité de planifier leurs familles en choisissant
librement le nombre et l'espacement de leurs enfants ;
· que soient valorisées les différentes
méthodes qui existent que ça soit naturelles ou artificielles,
ainsi que leurs effets secondaires, leurs indications et contre-indications.
De ce qui précède, les couples pourront faire un
choix informé sur les méthodes de planification familiale ainsi
que le centre de santé qui les intéresse pour le besoin de la
cause.
Ainsi, les couples pourront décider en toute
liberté et de façon responsable du nombre, de l'espacement et du
calendrier de naissance de leurs enfants, et d'avoir les informations et les
moyens de le faire, ainsi que le droit de parvenir au niveau le plus
élevé de santé sexuelle et reproductive ; sans
contrainte, et en toute connaissance de cause.
BIBLIOGRAPHIE
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République du Zaïre, numéro spécial, section II,
1993.
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ou nouvelle impérialisme économique, éd. du Hambayan,
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technologie de la contraception, Baltimore, Programme d'information sur
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générale, G1 psychologie, FSSE, UNIKIN, 2004.
5. Nkuanzaka Inzanza, Cours de démographie,
2ème édition, 2ème graduat
Sociologie, Kinshasa, juin 2008.
IV. AUTRES DOCUMENTS
1. Http:
www.unicef.org/french,consulté
le 15-06-2011.
2. Http : www. Le planning familial dans le
monde.org/french, consulté le 05-08-2011.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE.............................................................................................................................................................I
DEDICACE.................................................................................................................................................II
AVANT-PROPOS...................................................................................................................................................III
LISTE DES
ABREVIATIONS...................................................................................................................................IV
0. INTRODUCTION
1
0.1. CONTEXTE
1
0.2. ETAT DE LA QUESTION
4
0.3. PROBLEMATIQUE
6
0.4. HYPOTHESES
7
0.5. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET ET
INTERET DE L'ETUDE
8
O.5.1. Justification du choix du sujet
8
0.5.2. Intérêt de l'étude
8
0.6. METHODOLOGIE
9
0.6.1. METHODE
9
0.6.2. TECHNIQUES DE RECHERCHE
12
0.7. DELIMITATION DU SUJET
13
0.8. DIFFICULTES RENCONTREES
13
0.9. SUBDIVISION DU TRAVAIL
14
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE CADRE
CONCEPTUEL ET LE MILIEU D'ETUDE
15
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS
15
I.1.1. Santé de la reproduction
15
I.1.2. Perception
16
I.1.3. Planification familiale
16
I.1.4. Ménage
17
I.1.5. Régulation des naissances
17
I.1.6. Espacement des naissances
18
I.1.7. Limitation des naissances
18
I.1.8. Contraception
19
I.1.9. Naissance désirable
19
I.2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE : LE
QUARTIER KINDELE
19
I.2.1. Historique
20
I.2.2. Situation géographique
20
I.2.3. Situation socio-économique
21
I.2.4. Situation politico-administrative
21
I.2.5. Situation démographique
22
CHAPITRE II. : CONSIDERATIONS GENERALES SUR
LES METHODES DE PLANIFICATION FAMILIALE
23
II.1. HISTORIQUE DE LA PLANIFICATION FAMILIALE DANS
LE MONDE ET EN R.D.C
23
II.2. IMPORTANCE DE LA CONTRACEPTION SUR LE PLAN
SOCIAL ET SANITAIRE
24
II.2.1. Sur le plan social
24
II.2.2. Sur le plan sanitaire
25
II.3. LA RESISTANCE AUX DIFFERENTES METHODES DE
PLANIFICATION FAMILIALE
26
II.3.1. Résistance
26
II.3.2. Différentes méthodes et
pratiques contraceptives
30
CHAPITRE III : ANALYSE ET INTERPRETATION DES
DONNEES
38
III.1. POPULATION D'ETUDE ET ECHANTILLON
38
III.1.1. Population d'étude
38
III.1.2. Echantillon de travail
38
III. 2. ADMINISTRATION DU QUESTIONNAIRE
39
III.3. DONNEES RECCUEILLIES
39
III.3.1. Données relatives à
l'identification des enquêtés
40
III.3.2. Données d'opinion
47
III.4. INTERPRETATION DES RESULTATS
54
CONCLUSION
57
BIBLIOGRAPHIE
59
TABLE DES MATIERES
62
* 1 R. Forste, «The effects
of breastfeeding and birth spacing on infant and child mortality in
Bolivia » in population studies, n°48, vol.3, Novembre
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* 3 J.N. Gribble, «Birth
intervals, gestational age, and loco birth weight: are the relationships
confounded?» in population studies, n°47, vol.1, mars 1993,
pp.133-146.
* 4 J.E. Miller,
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* 9 Nkuanzaka Inzanza :
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synergiques ? » in Revue MES, n°001, octobre 2001,
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familial, son effet sur la santé de la femme et de l'enfant,
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mars 1974, 140p.
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Méthodes des Sciences Sociales, Dalloz, Paris 1971, p.18.
* 16 R. Pinto et M. Grawitz,
Méthodes des Sciences Sociales, tome I, éd. Dalloz,
Paris 1969, p.318.
* 17 Shomba, K. et
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* 18 E. Durkheim : Les
règles de la méthode sociologique, éd. Dalloz, Paris,
1984, p.20.
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Cours de démographie, 2ème édition,
2ème graduat Sociologie, Kinshasa, juin 2008, p.63.
* 20 M.N., Ngub'usim, Cours
de psychologie générale, G1 psychologie, FSSE,
UNIKIN, 2004, inédit.
* 21 FNUAP,
Eléments essentiels de la santé en matière de
reproduction, décembre 2002, p.10.
* 22 FNUAP, op.cit,
p.11.
* 23 Code de la famille,
In journal officiel de la République du Zaïre,
numéro spécial, section II, 1993, p.107.
* 24 P. Pradervand, le
programme de planning familial en Afrique, éd. OCDE, Paris 1970,
p.12.
* 25 P. Goudjo, la
santé de la reproduction humaine ou nouvelle impérialisme
économique, éd. du Hambayan, Paris, décembre 1996,
p.50.
* 26 A. Nkuanzaka Inzanza,
op.cit, p.72.
* 27 Source : Archives
de la commune de Mont-Ngafula, consultation, le 02/06/2011.
* 28 R. Mols, Introduction
à la démographie historique, Tome II, Louvain, p.
416-417.
* 29 USAID, Women's studies
project, par FHI, 1993, p.14.
* 30 Idem, p.15.
* 31 Ibidem, p.16.
* 32 USAID, Pour que la
planification familiale soit inscrite au processus du DSRP, juillet 2007,
p.30.
* 33 Idem, p.31.
* 34 Ibidem, p.32.
* 35 Http: www. Le planning
familial dans le monde.org/french, consultation le 05/08/2011.
* 36 Idem.
* 37 A. Nkuanzaka, op.
Cit. p. 86.
* 38 Idem, p.96.
* 39 Op. Cit.
p.103.
* 40 R.A. Hatcher et Alii,
Eléments de la technologie de la contraception, Baltimore,
Programme d'information sur la population, école de santé
publique, université Johns Hopkins, 2000, p.11
* 41 W.R. Finger,
« Que faire pour attirer les hommes à la
vasectomie », in Family health international, printemps,
n°3, 1998, p.20.
* 42 B. Lesel, et alii,
cité par Obey, les conversations des femmes comme source de conflits
sociaux (cas des épouses des professeurs de
L'UNIKIN), T.F.C. inédit en Sociologie, FSSAP/UNIKIN, 1998-1999,
p.28.
* 43 L. Delandsheere,
cité par Colby Ngoy, Le sous-développement du Zaïre vu
par les étudiants de la FSSAP/UNIKIS, T.F.C. inédit en
Sociologie, FSSAP/UNIKIS, 1991, p.13.
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