SECTION 2 :
INTERPRETATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS
Dans le contexte de la deuxième section
consacrée à l'interprétation des résultats obtenus
par les définitions des concepts « Droit et Santé
mentale » et, les tests psychologiques administrés aux
médecins des Cliniques Universitaires de Kinshasa,
représentés à 23 % dans l'échantillon de la
population cible, nous attribuons une signification psychosociologique aux
concepts et variables en se référant à notre
hypothèse du travail et aux résultats présentés
et analysés dans les tableaux différents.
Cet exercice est rendu possible et intelligible en nous
référant aux études antérieures sur les droits
humains et, aux modèles théoriques (explicatives) en psychologie
et sociologie des droits humains.
La synthèse de nos résultats obtenus dans les
généralités théoriques sur le droit spécial
à la santé mentale c'est que : tous les droits de l'homme
définissent et protègent le « bonheur » de
l'humanité, aussi les droits historiques, les droits positifs et les
sciences de l'homme et ce, du point de vue théorique ou pratique pour
la réelle jouissance.
De même, le droit fondamental à la santé
cherche à réaliser le « bien - être total de
l'humanité » c'est - à - dire la santé physique,
sociale, mentale et environnementale.
A ce titre, comme l'idée (idéologie) et les
réflexions sur le réel sens des libertés et dignité
humaines sont conçues et développées selon les niveaux des
fonctions mentales des individus dans le temps et dans l'espace social (univers
des croyances) à savoir : Roi Hammourabi et le code de 2000 ans
avant Jésus - Christ, les philosophes juridiques et politiques, des
hommes éminents et érudits penseurs politiques, les idéaux
religieux chrétiens...
Il apparait clairement que les idéaux
sur la justice, l'équité, l'égalité et le respect
des droits, libertés et dignité de la personne, constituent de
nos jours une construction des savoirs de référence des
défenseurs des droits humains et ce, dans le paradigme
jouissance/exercice ; théorie/pratique ; avec leur
mentalité de base (état mental) en tant que le reflet des
sociétés modernes, de l'état de droit et de
démocratie libérale ou socialisante.
Au regard de ces résultats sur les définitions
des concepts clés, nous confirmons les qui existent entre l'état
de santé mentale des médecins et la jouissance du droit
spécial à la santé des patients aux Cliniques
Universitaires de Kinshasa.
Dans le même ordre d'idées, René Cassin et
Marc Agi (1988) ; R. Bruyer (1984) et Gerwirth (1987) pensent que les
droits de l'homme se justifient au moyen des principes moraux valables pour la
nature humaine et l'inconsistance des concepts Droit/Santé doit
être inculquée dans la mentalité des gens. Pour ce faire,
la jouissance du droit à la santé est déterminée
par les idéaux et principales doctrines philosophiques, religieuses ou
politiques qui engendrent et inspirent les attitudes et tendances
génératrices des violations du droit d'accès aux soins et,
leurs conséquences néfastes sur la santé mentale des
prestataires (médecins) et des titulaires (patients).
C'est justement la mentalité qui règle le
rapport entre les acteurs du droit fondamental en santé publique
et /ou entre les individus dans la société. Ce faisant, le
type de personnalité détermine la forme des institutions sociales
et celles - ci influencent suffisamment la mentalité des personnes, des
structures et infrastructures qui infèrent la jouissance du droit
à la santé et des droits des patients.
Pour renchérir, la question sur l'état de
santé mentale et la jouissance du droit à la santé, voire
tous les droits humains, les effets des mentalités politiques,
économiques et socio - culturelles contradictoires constituent pour
l'Afrique en général et pour la RDC en particulier, des facteurs
d'aggravation de la pauvreté, de la santé mentale comme
l'obstacle frustrant la jouissance et les engagements politiques des Dirigeants
dans un Etat.
En plus, la publication du rapport de PNUD (1996) confirme ces
inégalités qu'en Afrique centrale la pauvreté est
extrême, plus de 10 millions de personnes sont infectées par le
VIH/Sida, environ 23 millions d'enfants souffrent de malnutrition, 80 millions
de filles et garçons en âge de scolarité n'ont pas
l'accès à l'éducation primaire et secondaire, 170 millions
de la population soit le tiers souffrent de faim. Paradoxalement, un autre
rapport prouve que ces pays sont potentiellement riches, leurs dépenses
militaires sur les dépenses sociales, pour les trois dernières
décennies sont passées de 27 % en 1960 à 43 % en 1991,
selon l'Union Internationale pour la défense des droits de l'homme
(1996, pp.148 - 149).
Ce faisant, nous réaffirmons l'incohérence des
systèmes des valeurs identitaires et des institutions contradictoires
qui justifient les inégalités d'accès au soin de
santé et les violations du droit spécial à la santé
des patients, dans le contexte de notre étude réalisée aux
CUK , comme institution de santé et auprès des
médecins comme acteurs du droit à la santé.
A propos de la question relative à l'identification des
variables du profil socioprofessionnel des médecins aux CUK, entre 2005
- 2010, nous pensons que la majorité des médecins aux Cliniques
Universitaires de Kinshasa sont des jeunes adultes de moins de 40 ans
d'âges tandis que les vieux médecins de plus de 61 ans n'ont pas
fait partie de l'échantillon. Ce faisant, les vieux médecins sont
cumulards des travaux, surchargés par le volume de travail et le poids
de l'âge ; ainsi leur disponibilité, accessibilité et
acceptabilité dans la relation thérapeutique sont rares.
Il existe aussi un creuset entre les vieux médecins et
les jeunes adultes, il justifie le paradigme Expert/Novice, au sein duquel se
construisent des mentalités qui inspirent les structures de santé
en général et celle des CUK en particulier ; cette
distanciation hypothèque l'accès aux soins et la jouissance
effective du droit à la santé des patients, même des
médecins en termes de l'aliénation par
« discrimination ».
La majorité de médecins est masculine et
constituée de mariés. Les hommes se marient facilement
après les études en médecine que les femmes
médecins, frappées pour la plupart par le célibat. Cela
signifie une négligence au droit à l'éducation
(scolarité) pour les filles en faveur des garçons. Ainsi, les
conséquences des études en médecine ou à
l'université qui traînent en longueur et entraînent une
nouvelle mentalité aux valeurs culturelles liées au mariage
hétérosexuel en Afrique, provoquent la sublimation par la
transformation du désir et plaisirs sexuels du mariage en des prestiges
des rôles et statuts du médecin.
Par contre, les conflits conjugaux des couples médecins
ou des non médecins, influencent la pratique médicale des
professionnels au travail et, à l'inverse les conflits au travail
interfèrent moins avec la stabilité conjugale, pour les couples
des travailleurs à risque et répondeurs aux stress psychosociaux.
Dans cette perspective, la jouissance du droit à la santé des
patients subit l'influence des conflits conjugaux de façon indirecte
dans une certaine mesure et ceci en tant que facteurs psychosociaux qui
modifient l'état mental des médecins selon cette étude.
Lorsque nous considérons les médecins selon
leurs provinces et leur ancienneté aux CUK au moment de notre
étude, il s'avère que la majorité de médecins ont
l'ancienneté professionnelle de moins de 5 ans et, de plus de 20 ans au
travail tandis que l'ancienneté de 10 à 15 ans est rare. Ceci
constitue un constat des guerres des rébellions et d'agression
infligée au pays entre 1995 - 2007, ces violations sanguinaires, viols
et violences ont justifié la mobilité de réfugiés
congolais, la fuite de cerveaux étudiants et médecins. Les CUK
furent désertées par nombre de médecins et
spécialistes en cette période des guerres d'agression
socioéconomique.
Actuellement, les cultures des groupes ethniques qui dominent
le milieu hospitalier des médecins aux CUK, proviennent de la province
de Bas - Congo, ensuite celles de deux Kasaï tandis que d'autres provinces
sont rares. Ces résultats influencent d'autres corporations, comme le
rang des infirmiers, administratifs et autres personnels, si une étude
minutieuse y est réalisée.
Nous sommes en présence des différences
générationnelles, jeunes médecins contre vieux
médecins, aussi, de deux groupes ethniques et culturels opposés,
notamment en matière de pouvoir, pratiques traditionnels et des
systèmes matrimoniaux de type patriarcal et matriarcal. Ils regroupent
deux communautés des systèmes et des valeurs socio - culturels
contradictoires mais, très influents sur le comportement de production
efficace de l'économie hospitalière. Car le fonctionnement de
système informel et de l'organisation scientifique du travail en
dépendent pour jouir du droit fondamental à la santé
à tous.
De même, les compétences cognitives dans la
communauté de culture médicale aux CUK, subissent
foncièrement les effets des schèmes et construits mentaux
générés par les communautés influentes, telles que
le Bas - Congo et Bandundu contre les deux Kasaï. C'est la situation
contradictoire entre le formel (institution) et l'informel (pratiques intra -
communautaires) que nous avons observée à l'analyse qualitative
des données de l'étude mais, qui échappe totalement aux
études expérimentales et statistiques pures.
Une autre question est relative aux croyances savantes en
médecine et les croyances aux consentements religieux chez les
médecins aux Cliniques Universitaires de Kinshasa et ce, en se
référant à l'influence de l'univers des croyances et
représentation symbolique sur le comportement individuel et/ou
collectif. Le niveau d'instruction et les compétences cognitives des
médecins sont très élevées (niveau post
universitaire) tandis que la majorité de médecins ont la foi
catholique et pentecôtiste mais non pratiquants.
A ce titre, N. Sillamy (1980) renseigne que la maturité
intellectuelle et culturelle diminuent les croyances aux consentements
religieux car, la croyance obéit aux conditions irrationnelles et
affectives du réel, elle s'alimente d'anxiété (crainte) et
du niveau d'aspiration (désir) aux croyances à l'utilitarisme
aliénants. Par contre, l'immaturité psycho cognitive,
l'inculturation ou l'acculturation et les déficits intellectuels sont
favorables à la crédibilité, aux croyances magico -
religieuses. Comme nous l'observons à propos de l'enthousiasme
religieux de la masse populaire à Kinshasa face au foisonnement des
groupes des réveils spirituels.
Somme toute, l'univers des croyances tout comme les mythes ont
des fonctions psychosociales de l'adaptation sociale, de résolution des
conflits psychosociaux et de la lutte ou défense contre l'angoisse
existentielle. Par contre, la croyance à l'organisation scientifique ou
rationnelle du travail chez les médecins aux C.U.K est entachée
des effets contradictoires de leur croyance personnelle aux sentiments
religieux ou à la solidarité traditionnelle de tribu, source de
sécurité. Car dans ce milieu hospitalier, l'élément
rationnel intervient peu ou prou pour réaliser l'exercice du droit
à la santé mentale et la jouissance effective des droits des
patients avec égalité de liberté, sans discrimination.
C'est pourquoi le droit des propriétés
règne entre la finance publique et l'administration des hôpitaux,
en termes de discrimination entre des prévisions des dépenses
élevées contre les recettes structurelles publiques
déficitaires selon le propos de (Kasongo Mungongo, 2010).
A propos des variables de l'état de santé
mentale des médecins, les différents tests psychologiques ont
décelé les éléments suivants :
a) Les facteurs de risque aux stress sont importants chez les
médecins aux CUK, la majorité courent environ 50 % de risque
d'être sujets à un trouble physique, social et mental. Le risque
de santé est important mais, ce risque de santé est très
important chez quelques cas rares qui courent environ 80 à 90 % de
risque à subir un changement sérieux de leur état de
santé pour lequel un accompagnement psychologique au cours de leurs
prestations est urgent. Ils sont tous inconscients de cet état de bien
être mental au risque de privation durable des besoins fondamentaux,
telle une passivation déniable, stipulée par les instruments des
droits sociaux, économiques et culturels comme droits de
2ème génération.
b) La variable état de stress post traumatique est un
cas très rare chez les médecins à cause de leur
capacité cognitive d'élaboration mentale, du travail en
équipe de tous les jours, qui facilite la résolution et la
liquidation du psycho-traumatisme chez les médecins. Aussi, la
rationalisation fut élevée pendant l'exécution des tests
psychologiques.
c) Quant à la variable de l'état
d'anxiété/dépression chez les médecins aux
C.U.K, la probabilité est augmentée pour les troubles
importants et suffisamment durables. La moitié environ de ce personnel
manifeste un état d'anxiété/dépression important,
une crainte réelle ou imaginaire de l'existence authentique,
alimentée par l'insécurité socio - économique et le
manque d'assurance sociale au travail ou une couverture médicosociale
dont le stigmate est l'agitation en milieu professionnel congolais.
d) La variable frustration montre que dans le rang des
médecins, la sensibilité ou la tolérance à la
frustration est rare surtout parce qu'ils jouissent du prestige social, des
rôles et statuts professionnels supérieurs. Ils
bénéficient directement des indices normaux de leurs prestations
médicales car, à l'hôpital les médecins occupent la
classe d'excellence et d'élite intellectuelle. En effet, tout
comportement social de frustration, humiliation et exclusion possède
une fonction de satisfaire les besoins fondamentaux réprimés par
la société ou le monde du travail, qui sous tendent les
réactions anxieuses comme réponse à l'environnement
social.
Ce faisant, l'ensemble de résultats aux tests
psychologiques renseigne combien le problème de santé mentale est
important parmi les médecins qui offrent leurs soins médicaux de
santé chez les patients. Et ceci, justifie la relation entre
l'état de santé mentale et l'état de droit à la
santé réservé aux patients.
Les variables socioculturelles alimentent négativement
l'informel, dans le fonctionnement contradictoire du système sanitaire
formel des CUK, ce qui compromet le développement des structures de
santé.
Au regard de ces résultats, nous affirmons la
corrélation forte entre la santé mentale des médecins et
la jouissance effective du droit fondamental à la santé des
patients aux Cliniques universitaires de Kinshasa, entre 2005 - 2010.
Partant de cette vérification des variables et de
l'identification du profil socioprofessionnel des médecins qui ont
contribué à notre échantillon, nous confirmons alors notre
hypothèse émise dans ce travail.
Par ailleurs, les responsabilités sont partagées
entre les principaux acteurs en santé publique, sur la question de
jouissance effective du droit à la santé des patients, à
savoir : l'Etat, les fonctionnaires d'Etat et les individus ou
sociétés bénéficiaires des soins.
Pour l'Etat congolais, l'ordre constitutionnel de la RDC du 18
Février 2006, en ses articles 202 point 22 et 203 point 10
prévoit la création, l'organisation et le fonctionnement en
matière de santé. Mais, l'organe compétent pour
définir concrètement l'organisation et le fonctionnement d'un
établissement public sous une loi cadre ou loi organique comme mesures
concrètes de l'encadrement juridique, est le Gouvernement à
travers le ministère de tutelle. Celui-ci émet des
arrêtés et décrets qui protègent la jouissance du
droit de l'homme à la santé pour les patients et les
professionnels médecins. Et ce, pour garantir le droit fondamental en
système et services de santé disponibles, accessibles,
acceptables et intégratifs des communautés et population servies.
Autrement, les efforts des médecins
feront payer leurs services médicaux pour survivre et gérer la
frustration externe. La sensibilité à la frustration chez les
médecins est insignifiante et rare à cause de ce mécanisme
des soins de santé de qualité onéreux et inaccessibles
pour tous aux CUK. La relation entre l'état mental des médecins
et le droit de l'homme à la santé des patients est
confirmée par Eric Depreeuw (2009), dans son étude sur
l'anxiété - motivation et angoisse des élèves.
Ainsi, le processus de motivation individuelle s'organise sur un modèle
allant des situations sociales objectives vers la valorisation des motifs qui
donne lieu au succès et/ou échec.
Les motivations positives ou négatives engendrent
l'anxiété ; celle - ci devenant importante entraîne le
niveau de but ou d'aspiration qui dépendent lui aussi de valorisation
intrinsèque (estime de soi, estime de l'autre, maîtrise) et, de
la valorisation extrinsèque liée à la tâche
étrangère, mettant en relation la tâche à
exécuter et le moi profond.
Ce faisant, les conséquences néfastes
relèvent de l'effort intense comme réponse aux stress, de
l'agitation à la vie sociale qui caractérise un état de
l'anxiété (trouble anxieux). Ainsi, l'on observe objectivement
le doute et l'hésitation dans les situations qui accompagnent le
complexe anxio-dépressif. Celui - ci va nuancer ou modifier le
jugement, le réalisme et la compétence. L'ensemble de ce
processus détermine un état de santé mentale qui part de
stress - frustration - anxiété - dépression - angoisse,
stress traumatique et détresse, vers les violations des droits humains.
La stratégie consiste à contrôler et
gérer les facteurs des stress et les stress par l'apprentissage des
propres valeurs intrinsèques (personnalité profonde) et des
valeurs extrinsèques (conscience sociale), en vue d'une mesure sur le
plan de la santé publique et du droit de l'homme à la
santé.
A ce titre, les présents résultats corroborent
avec les différents travaux réalisés dans les
hôpitaux à Kinshasa, telles que les études sur
l'état d'anxiété/dépression en milieu hospitalier,
chez les patients et les élèves ; ces états mentaux
constituent une réalité vivante dans notre société
en fonction des mécanismes mis en place : coping positif et/ou
négatif selon les propos de Lelo Mananga ; Lukeba ;
Nengi ; Eric Depreeuw, (2009).
Pour ce faire, le monde du travail des cadres des entreprises
hospitalières, tels les médecins des Hôpitaux, devenus des
entreprises publiques, le succès et l'échec de cette organisation
(hôpital) de production des biens et services de santé
dépendent de la « logique d'équilibre» entre
les besoins en objectifs de l'hôpital et les besoins fondamentaux, des
attentes des travailleurs. Car la nature même du travail est un droit
fondamental en tant qu' activité humaine. C'est à l'Etat de
pouvoir ajuster sa politique du travail pour l'accès et la jouissance
dans la dignité et liberté, favorables à un
développement humain intégral et durable, comme droit
humain (Brundt Land, 1987 ; Kazadi Nduba, 2000 ; et l'O.N.U,
(1979 ; cités par Bulletin de CADICEC-information, 2000).
Pour J. Delay et P. Pichot (1969), les troubles de
l'état mental et de comportement qu'ils soient mineurs ou majeurs
astreignent considérablement et insidieusement le potentiel humain et le
droit élémentaire à la santé, en modifiant la
perception et la communication dans la relation d'aide dite
Médecin/Malade. Aussi, l'existence de conflit est possible là
où les rapports réciproques d'antagonisme entre deux ou plusieurs
sujets jugés être porteurs d'intérêts, besoins,
motivations aux objectifs opposés avec des idéologies et
systèmes des valeurs incompatibles et contradictoires. A cet effet, le
conflit est lié à l'obstacle à la satisfaction des besoins
internes ou externes entre les personnes ou les structures
socioéconomiques. (Labana Lasay Abar, 2007).
La problématique de la jouissance du droit de l'homme
à la santé telle que abordée en RDC et aux CUK
reflète les mentalités et les systèmes des valeurs qui
inspirent l'ensemble des institutions du pays. Il faut une reconversion des
structures mentales si l'on veut promouvoir et sortir le peuple de la grande
nuit qui le retient car, tout part de l'homme et retourne à l'homme.
(Ntumba Luaba.1990 ; Vanhaeverbeke A.1976 ; Olivier Tshende
,2008).
C'est pourquoi, ces nouvelles violations structurales et
cognitives de la mondialisation rappellent des
« logiques d'anomie et des déviances», sans sens
humanitaire mais ayant le contour de frustration, humiliation et exclusion.
Telle est une discrimination aliénant l'accès au soin de
santé des patients aux Cliniques universitaires de Kinshasa. Durkheim
E., 1966 et Merton (1965 ; cités par R. Bastide, 1970).
A ce titre, le conflit identitaire
relève des structures de santé contradictoires et peut trouver la
solution par la force ou par la négociation tandis que la crise
identitaire, de l'état mental, ou l'atteinte de la personnalité
profonde relève de désordre psycho émotionnel individuel
et communautaire, difficile malgré les techniques médicales de
traitement et ceci, sous tend le conflit identitaire et l'alimente souvent. En
effet, ce sont des troubles anxieux précisément qui alimentent et
compliquent la corrélation entre un état de santé mentale
et l'état des droits humains pour la jouissance du droit à la
santé des médecins et des patients. (Thual François,
1995 ; L. Reychler et Touraine A, (1990 ; cités par Labana
Lasay Abar, op. cit.).
Les comportements motivés des médecins se
justifient par le niveau de jouissance effective ou la satisfaction des besoins
réels fondamentaux, selon l'échelle ou la pyramide des besoins
fondamentaux de Abraham Maslow (1908 - 1970) ; les 14 capacités de
la personne pour vivre de façon autonome selon Virginia Henderson (1897
- 1996) et bien aussi les besoins d'être utile et le besoin de
l'éternité proposés par Jean - Marc Damien (2009), pour
lesquels l'insécurité inquiétante présente une
menace sérieuse à la vie et à l'existence authentique.
Egalement, les structures institutionnelles sociales et
mentales se sont désagrégées sous l'influence de contacts
des civilisations extérieures ; cette désagrégation
réclame une restructuration pour adapter les mentalités des
populations aux exigences du monde moderne globalisant et affecte nombre
d'institutions juridique, politique, socioéconomique, religieuse et
sanitaire surtout. Elles paralysent le progrès économique, qui
est le support de la jouissance effective du droit humain à la
santé des citoyens.
Aussi, la jouissance du droit à la santé est
liée à la problématique de l'éthique du
professionnel de santé en RDC, qui découle de
l'incohérence des systèmes ou hiérarchies des valeurs
personnelles, intrinsèques ou extrinsèques. Ainsi, il faut
connaitre ces droits naturels pour bien les exercer. Cambelle, 1994 ;
Bongo Pasi W., (2001-2002 ; cités par G. Kadima Sendula, op.
cit).
3.2.1. A PROPOS DU MODELE CONCEPTUEL DE L'ETUDE
Notre modèle conceptuel sur la problématique de
jouissance du droit de l'homme à la santé, tente d'expliquer les
mécanismes psychosociaux de violation du droit spécial à
la santé dans la réalisation pratique médicale des droits
théoriques. Ce défi dépend largement du niveau des
progrès social, culturel et économique de chaque nation. Car les
actions en santé sont définies dans le temps et dans l'espace
comme milieu d'exercice du droit fondamental. Les contradictions des structures
(institutions hospitalières comprises) et, les incohérences des
systèmes de valeurs socio - culturelles (système éducatif)
engendrent l'aliénation sociale, l'acculturation, des déviances
et des violations flagrantes, spécialement du droit à la
santé des patients, comme observé par l'étude aux
CUK ; à cause de l'insatisfaction en temps réel aux besoins
fondamentaux de l'homme.
A ce titre, certains auteurs comme Crubelle (1979) et Sauvy
(1970), cités par Michel Claes (1986, p.14) renseignent qu'à la
jeune génération s'oppose désormais celle de parents,
grands parents, experts/novices, moins pesante et moins disposée
à partager les postes de travail.
Les Etats ayant des populations à
phénomène démographique jeune très poussé,
comme la RDC , influence la mentalité des jeunes et des adultes,
dans un système politique et social ne disposant ni de structures, ni
de mentalités d'accueil favorables aux infrastructures et ce,
créant aussi une situation explosive et implosive au sein des
communautés et, de la société congolaise que nous avons
appelée : « conflit identitaire et crise
identitaire » ; pour lesquels le résultat présent
est une conséquence de l'aliénation psychosociologique qui fait
l'obstacle à la réalisation d'un « destin
commun » ; à l'égalité de liberté
enfin, à la « jouissance effective du droit spécial
à la santé des patients aux CUK. Voire l'ensemble de la
population congolaise.
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