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Contribution à  une étude sur la jouissance des droits de l'homme à  la santé mentale en République Démocratique du Congo: une approche clinique et psychosociologique des médecins aux CUK (Cliniques Universitaires de Kinshasa) de 2005 à  2010

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par Dieudonné NGALAMULUME BAKATUMANA
Université de Kinshasa - Diplôme d'études approfondies (DEA) 2010
  

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SECTION 2 : INTERPRETATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS

Dans le contexte de la deuxième section consacrée à l'interprétation des résultats obtenus par les définitions des concepts « Droit et Santé mentale » et, les tests psychologiques administrés aux médecins des Cliniques Universitaires de Kinshasa, représentés à 23 % dans l'échantillon de la population cible, nous attribuons une signification psychosociologique aux concepts et variables en se référant à notre hypothèse du travail et aux résultats présentés et analysés dans les tableaux différents.

Cet exercice est rendu possible et intelligible en nous référant aux études antérieures sur les droits humains et, aux modèles théoriques (explicatives) en psychologie et sociologie des droits humains.

La synthèse de nos résultats obtenus dans les généralités théoriques sur le droit spécial à la santé mentale c'est que : tous les droits de l'homme définissent et protègent le « bonheur » de l'humanité, aussi les droits historiques, les droits positifs et les sciences de l'homme et ce, du point de vue théorique ou pratique pour la réelle jouissance.

De même, le droit fondamental à la santé cherche à réaliser le « bien - être total de l'humanité » c'est - à - dire la santé physique, sociale, mentale et environnementale.

A ce titre, comme l'idée (idéologie) et les réflexions sur le réel sens des libertés et dignité humaines sont conçues et développées selon les niveaux des fonctions mentales des individus dans le temps et dans l'espace social (univers des croyances) à savoir : Roi Hammourabi et le code de 2000 ans avant Jésus - Christ, les philosophes juridiques et politiques, des hommes éminents et érudits penseurs politiques, les idéaux religieux chrétiens...

Il apparait clairement que les idéaux sur la justice, l'équité, l'égalité et le respect des droits, libertés et dignité de la personne, constituent de nos jours une construction des savoirs de référence des défenseurs des droits humains et ce, dans le paradigme jouissance/exercice ; théorie/pratique ; avec leur mentalité de base (état mental) en tant que le reflet des sociétés modernes, de l'état de droit et de démocratie libérale ou socialisante.

Au regard de ces résultats sur les définitions des concepts clés, nous confirmons les qui existent entre l'état de santé mentale des médecins et la jouissance du droit spécial à la santé des patients aux Cliniques Universitaires de Kinshasa.

Dans le même ordre d'idées, René Cassin et Marc Agi (1988) ; R. Bruyer (1984) et Gerwirth (1987) pensent que les droits de l'homme se justifient au moyen des principes moraux valables pour la nature humaine et l'inconsistance des concepts Droit/Santé doit être inculquée dans la mentalité des gens. Pour ce faire, la jouissance du droit à la santé est déterminée par les idéaux et principales doctrines philosophiques, religieuses ou politiques qui engendrent et inspirent les attitudes et tendances génératrices des violations du droit d'accès aux soins et, leurs conséquences néfastes sur la santé mentale des prestataires (médecins) et des titulaires (patients).

C'est justement la mentalité qui règle le rapport entre les acteurs du droit fondamental en santé publique et /ou entre les individus dans la société. Ce faisant, le type de personnalité détermine la forme des institutions sociales et celles - ci influencent suffisamment la mentalité des personnes, des structures et infrastructures qui infèrent la jouissance du droit à la santé et des droits des patients.

Pour renchérir, la question sur l'état de santé mentale et la jouissance du droit à la santé, voire tous les droits humains, les effets des mentalités politiques, économiques et socio - culturelles contradictoires constituent pour l'Afrique en général et pour la RDC en particulier, des facteurs d'aggravation de la pauvreté, de la santé mentale comme l'obstacle frustrant la jouissance et les engagements politiques des Dirigeants dans un Etat.

En plus, la publication du rapport de PNUD (1996) confirme ces inégalités qu'en Afrique centrale la pauvreté est extrême, plus de 10 millions de personnes sont infectées par le VIH/Sida, environ 23 millions d'enfants souffrent de malnutrition, 80 millions de filles et garçons en âge de scolarité n'ont pas l'accès à l'éducation primaire et secondaire, 170 millions de la population soit le tiers souffrent de faim. Paradoxalement, un autre rapport prouve que ces pays sont potentiellement riches, leurs dépenses militaires sur les dépenses sociales, pour les trois dernières décennies sont passées de 27 % en 1960 à 43 % en 1991, selon l'Union Internationale pour la défense des droits de l'homme (1996, pp.148 - 149).

Ce faisant, nous réaffirmons l'incohérence des systèmes des valeurs identitaires et des institutions contradictoires qui justifient les inégalités d'accès au soin de santé et les violations du droit spécial à la santé des patients, dans le contexte de notre étude réalisée aux CUK , comme institution de santé et auprès des médecins comme acteurs du droit à la santé.

A propos de la question relative à l'identification des variables du profil socioprofessionnel des médecins aux CUK, entre 2005 - 2010, nous pensons que la majorité des médecins aux Cliniques Universitaires de Kinshasa sont des jeunes adultes de moins de 40 ans d'âges tandis que les vieux médecins de plus de 61 ans n'ont pas fait partie de l'échantillon. Ce faisant, les vieux médecins sont cumulards des travaux, surchargés par le volume de travail et le poids de l'âge ; ainsi leur disponibilité, accessibilité et acceptabilité dans la relation thérapeutique sont rares.

Il existe aussi un creuset entre les vieux médecins et les jeunes adultes, il justifie le paradigme Expert/Novice, au sein duquel se construisent des mentalités qui inspirent les structures de santé en général et celle des CUK en particulier ; cette distanciation hypothèque l'accès aux soins et la jouissance effective du droit à la santé des patients, même des médecins en termes de l'aliénation par « discrimination ».

La majorité de médecins est masculine et constituée de mariés. Les hommes se marient facilement après les études en médecine que les femmes médecins, frappées pour la plupart par le célibat. Cela signifie une négligence au droit à l'éducation (scolarité) pour les filles en faveur des garçons. Ainsi, les conséquences des études en médecine ou à l'université qui traînent en longueur et entraînent une nouvelle mentalité aux valeurs culturelles liées au mariage hétérosexuel en Afrique, provoquent la sublimation par la transformation du désir et plaisirs sexuels du mariage en des prestiges des rôles et statuts du médecin.

Par contre, les conflits conjugaux des couples médecins ou des non médecins, influencent la pratique médicale des professionnels au travail et, à l'inverse les conflits au travail interfèrent moins avec la stabilité conjugale, pour les couples des travailleurs à risque et répondeurs aux stress psychosociaux. Dans cette perspective, la jouissance du droit à la santé des patients subit l'influence des conflits conjugaux de façon indirecte dans une certaine mesure et ceci en tant que facteurs psychosociaux qui modifient l'état mental des médecins selon cette étude.

Lorsque nous considérons les médecins selon leurs provinces et leur ancienneté aux CUK au moment de notre étude, il s'avère que la majorité de médecins ont l'ancienneté professionnelle de moins de 5 ans et, de plus de 20 ans au travail tandis que l'ancienneté de 10 à 15 ans est rare. Ceci constitue un constat des guerres des rébellions et d'agression infligée au pays entre 1995 - 2007, ces violations sanguinaires, viols et violences ont justifié la mobilité de réfugiés congolais, la fuite de cerveaux étudiants et médecins. Les CUK furent désertées par nombre de médecins et spécialistes en cette période des guerres d'agression socioéconomique.

Actuellement, les cultures des groupes ethniques qui dominent le milieu hospitalier des médecins aux CUK, proviennent de la province de Bas - Congo, ensuite celles de deux Kasaï tandis que d'autres provinces sont rares. Ces résultats influencent d'autres corporations, comme le rang des infirmiers, administratifs et autres personnels, si une étude minutieuse y est réalisée.

Nous sommes en présence des différences générationnelles, jeunes médecins contre vieux médecins, aussi, de deux groupes ethniques et culturels opposés, notamment en matière de pouvoir, pratiques traditionnels et des systèmes matrimoniaux de type patriarcal et matriarcal. Ils regroupent deux communautés des systèmes et des valeurs socio - culturels contradictoires mais, très influents sur le comportement de production efficace de l'économie hospitalière. Car le fonctionnement de système informel et de l'organisation scientifique du travail en dépendent pour jouir du droit fondamental à la santé à tous.

De même, les compétences cognitives dans la communauté de culture médicale aux CUK, subissent foncièrement les effets des schèmes et construits mentaux générés par les communautés influentes, telles que le Bas - Congo et Bandundu contre les deux Kasaï. C'est la situation contradictoire entre le formel (institution) et l'informel (pratiques intra - communautaires) que nous avons observée à l'analyse qualitative des données de l'étude mais, qui échappe totalement aux études expérimentales et statistiques pures.

Une autre question est relative aux croyances savantes en médecine et les croyances aux consentements religieux chez les médecins aux Cliniques Universitaires de Kinshasa et ce, en se référant à l'influence de l'univers des croyances et représentation symbolique sur le comportement individuel et/ou collectif. Le niveau d'instruction et les compétences cognitives des médecins sont très élevées (niveau post universitaire) tandis que la majorité de médecins ont la foi catholique et pentecôtiste mais non pratiquants.

A ce titre, N. Sillamy (1980) renseigne que la maturité intellectuelle et culturelle diminuent les croyances aux consentements religieux car, la croyance obéit aux conditions irrationnelles et affectives du réel, elle s'alimente d'anxiété (crainte) et du niveau d'aspiration (désir) aux croyances à l'utilitarisme aliénants. Par contre, l'immaturité psycho cognitive, l'inculturation ou l'acculturation et les déficits intellectuels sont favorables à la crédibilité, aux croyances magico - religieuses. Comme nous l'observons à propos de l'enthousiasme religieux de la masse populaire à Kinshasa face au foisonnement des groupes des réveils spirituels.

Somme toute, l'univers des croyances tout comme les mythes ont des fonctions psychosociales de l'adaptation sociale, de résolution des conflits psychosociaux et de la lutte ou défense contre l'angoisse existentielle. Par contre, la croyance à l'organisation scientifique ou rationnelle du travail chez les médecins aux C.U.K est entachée des effets contradictoires de leur croyance personnelle aux sentiments religieux ou à la solidarité traditionnelle de tribu, source de sécurité. Car dans ce milieu hospitalier, l'élément rationnel intervient peu ou prou pour réaliser l'exercice du droit à la santé mentale et la jouissance effective des droits des patients avec égalité de liberté, sans discrimination.

C'est pourquoi le droit des propriétés règne entre la finance publique et l'administration des hôpitaux, en termes de discrimination entre des prévisions des dépenses élevées contre les recettes structurelles publiques déficitaires selon le propos de (Kasongo Mungongo, 2010).

A propos des variables de l'état de santé mentale des médecins, les différents tests psychologiques ont décelé les éléments suivants :

a) Les facteurs de risque aux stress sont importants chez les médecins aux CUK, la majorité courent environ 50 % de risque d'être sujets à un trouble physique, social et mental. Le risque de santé est important mais, ce risque de santé est très important chez quelques cas rares qui courent environ 80 à 90 % de risque à subir un changement sérieux de leur état de santé pour lequel un accompagnement psychologique au cours de leurs prestations est urgent. Ils sont tous inconscients de cet état de bien être mental au risque de privation durable des besoins fondamentaux, telle une passivation déniable, stipulée par les instruments des droits sociaux, économiques et culturels comme droits de 2ème génération.

b) La variable état de stress post traumatique est un cas très rare chez les médecins à cause de leur capacité cognitive d'élaboration mentale, du travail en équipe de tous les jours, qui facilite la résolution et la liquidation du psycho-traumatisme chez les médecins. Aussi, la rationalisation fut élevée pendant l'exécution des tests psychologiques.

c) Quant à la variable de l'état d'anxiété/dépression chez les médecins aux C.U.K, la probabilité est augmentée pour les troubles importants et suffisamment durables. La moitié environ de ce personnel manifeste un état d'anxiété/dépression important, une crainte réelle ou imaginaire de l'existence authentique, alimentée par l'insécurité socio - économique et le manque d'assurance sociale au travail ou une couverture médicosociale dont le stigmate est l'agitation en milieu professionnel congolais.

d) La variable frustration montre que dans le rang des médecins, la sensibilité ou la tolérance à la frustration est rare surtout parce qu'ils jouissent du prestige social, des rôles et statuts professionnels supérieurs. Ils bénéficient directement des indices normaux de leurs prestations médicales car, à l'hôpital les médecins occupent la classe d'excellence et d'élite intellectuelle. En effet, tout comportement social de frustration, humiliation et exclusion possède une fonction de satisfaire les besoins fondamentaux réprimés par la société ou le monde du travail, qui sous tendent les réactions anxieuses comme réponse à l'environnement social.

Ce faisant, l'ensemble de résultats aux tests psychologiques renseigne combien le problème de santé mentale est important parmi les médecins qui offrent leurs soins médicaux de santé chez les patients. Et ceci, justifie la relation entre l'état de santé mentale et l'état de droit à la santé réservé aux patients.

Les variables socioculturelles alimentent négativement l'informel, dans le fonctionnement contradictoire du système sanitaire formel des CUK, ce qui compromet le développement des structures de santé.

Au regard de ces résultats, nous affirmons la corrélation forte entre la santé mentale des médecins et la jouissance effective du droit fondamental à la santé des patients aux Cliniques universitaires de Kinshasa, entre 2005 - 2010.

Partant de cette vérification des variables et de l'identification du profil socioprofessionnel des médecins qui ont contribué à notre échantillon, nous confirmons alors notre hypothèse émise dans ce travail.

Par ailleurs, les responsabilités sont partagées entre les principaux acteurs en santé publique, sur la question de jouissance effective du droit à la santé des patients, à savoir : l'Etat, les fonctionnaires d'Etat et les individus ou sociétés bénéficiaires des soins.

Pour l'Etat congolais, l'ordre constitutionnel de la RDC du 18 Février 2006, en ses articles 202 point 22 et 203 point 10 prévoit la création, l'organisation et le fonctionnement en matière de santé. Mais, l'organe compétent pour définir concrètement l'organisation et le fonctionnement d'un établissement public sous une loi cadre ou loi organique comme mesures concrètes de l'encadrement juridique, est le Gouvernement à travers le ministère de tutelle. Celui-ci émet des arrêtés et décrets qui protègent la jouissance du droit de l'homme à la santé pour les patients et les professionnels médecins. Et ce, pour garantir le droit fondamental en système et services de santé disponibles, accessibles, acceptables et intégratifs des communautés et population servies.

Autrement, les efforts des médecins feront payer leurs services médicaux pour survivre et gérer la frustration externe. La sensibilité à la frustration chez les médecins est insignifiante et rare à cause de ce mécanisme des soins de santé de qualité onéreux et inaccessibles pour tous aux CUK. La relation entre l'état mental des médecins et le droit de l'homme à la santé des patients est confirmée par Eric Depreeuw (2009), dans son étude sur l'anxiété - motivation et angoisse des élèves. Ainsi, le processus de motivation individuelle s'organise sur un modèle allant des situations sociales objectives vers la valorisation des motifs qui donne lieu au succès et/ou échec.

Les motivations positives ou négatives engendrent l'anxiété ; celle - ci devenant importante entraîne le niveau de but ou d'aspiration qui dépendent lui aussi de valorisation intrinsèque (estime de soi, estime de l'autre, maîtrise) et, de la valorisation extrinsèque liée à la tâche étrangère, mettant en relation la tâche à exécuter et le moi profond.

Ce faisant, les conséquences néfastes relèvent de l'effort intense comme réponse aux stress, de l'agitation à la vie sociale qui caractérise un état de l'anxiété (trouble anxieux). Ainsi, l'on observe objectivement le doute et l'hésitation dans les situations qui accompagnent le complexe anxio-dépressif. Celui - ci va nuancer ou modifier le jugement, le réalisme et la compétence. L'ensemble de ce processus détermine un état de santé mentale qui part de stress - frustration - anxiété - dépression - angoisse, stress traumatique et détresse, vers les violations des droits humains.

La stratégie consiste à contrôler et gérer les facteurs des stress et les stress par l'apprentissage des propres valeurs intrinsèques (personnalité profonde) et des valeurs extrinsèques (conscience sociale), en vue d'une mesure sur le plan de la santé publique et du droit de l'homme à la santé.

A ce titre, les présents résultats corroborent avec les différents travaux réalisés dans les hôpitaux à Kinshasa, telles que les études sur l'état d'anxiété/dépression en milieu hospitalier, chez les patients et les élèves ; ces états mentaux constituent une réalité vivante dans notre société en fonction des mécanismes mis en place : coping positif et/ou négatif selon les propos de Lelo Mananga ; Lukeba ; Nengi ; Eric Depreeuw, (2009).

Pour ce faire, le monde du travail des cadres des entreprises hospitalières, tels les médecins des Hôpitaux, devenus des entreprises publiques, le succès et l'échec de cette organisation (hôpital) de production des biens et services de santé dépendent de la « logique d'équilibre» entre les besoins en objectifs de l'hôpital et les besoins fondamentaux, des attentes des travailleurs. Car la nature même du travail est un droit fondamental en tant qu' activité humaine. C'est à l'Etat de pouvoir ajuster sa politique du travail pour l'accès et la jouissance dans la dignité et liberté, favorables à un développement humain intégral et durable, comme droit humain (Brundt Land, 1987 ; Kazadi Nduba, 2000 ; et l'O.N.U, (1979 ; cités par Bulletin de CADICEC-information, 2000).

Pour J. Delay et P. Pichot (1969), les troubles de l'état mental et de comportement qu'ils soient mineurs ou majeurs astreignent considérablement et insidieusement le potentiel humain et le droit élémentaire à la santé, en modifiant la perception et la communication dans la relation d'aide dite Médecin/Malade. Aussi, l'existence de conflit est possible là où les rapports réciproques d'antagonisme entre deux ou plusieurs sujets jugés être porteurs d'intérêts, besoins, motivations aux objectifs opposés avec des idéologies et systèmes des valeurs incompatibles et contradictoires. A cet effet, le conflit est lié à l'obstacle à la satisfaction des besoins internes ou externes entre les personnes ou les structures socioéconomiques. (Labana Lasay Abar, 2007).

La problématique de la jouissance du droit de l'homme à la santé telle que abordée en RDC et aux CUK reflète les mentalités et les systèmes des valeurs qui inspirent l'ensemble des institutions du pays. Il faut une reconversion des structures mentales si l'on veut promouvoir et sortir le peuple de la grande nuit qui le retient car, tout part de l'homme et retourne à l'homme. (Ntumba Luaba.1990 ; Vanhaeverbeke A.1976 ; Olivier Tshende ,2008).

C'est pourquoi, ces nouvelles violations structurales et cognitives de la mondialisation rappellent des « logiques d'anomie et des déviances», sans sens humanitaire mais ayant le contour de frustration, humiliation et exclusion. Telle est une discrimination aliénant l'accès au soin de santé des patients aux Cliniques universitaires de Kinshasa. Durkheim E., 1966 et Merton (1965 ; cités par R. Bastide, 1970).

A ce titre, le conflit identitaire relève des structures de santé contradictoires et peut trouver la solution par la force ou par la négociation tandis que la crise identitaire, de l'état mental, ou l'atteinte de la personnalité profonde relève de désordre psycho émotionnel individuel et communautaire, difficile malgré les techniques médicales de traitement et ceci, sous tend le conflit identitaire et l'alimente souvent. En effet, ce sont des troubles anxieux précisément qui alimentent et compliquent la corrélation entre un état de santé mentale et l'état des droits humains pour la jouissance du droit à la santé des médecins et des patients. (Thual François, 1995 ; L. Reychler et Touraine A, (1990 ; cités par Labana Lasay Abar, op. cit.).

Les comportements motivés des médecins se justifient par le niveau de jouissance effective ou la satisfaction des besoins réels fondamentaux, selon l'échelle ou la pyramide des besoins fondamentaux de Abraham Maslow (1908 - 1970) ; les 14 capacités de la personne pour vivre de façon autonome selon Virginia Henderson (1897 - 1996) et bien aussi les besoins d'être utile et le besoin de l'éternité proposés par Jean - Marc Damien (2009), pour lesquels l'insécurité inquiétante présente une menace sérieuse à la vie et à l'existence authentique.

Egalement, les structures institutionnelles sociales et mentales se sont désagrégées sous l'influence de contacts des civilisations extérieures ; cette désagrégation réclame une restructuration pour adapter les mentalités des populations aux exigences du monde moderne globalisant et affecte nombre d'institutions juridique, politique, socioéconomique, religieuse et sanitaire surtout. Elles paralysent le progrès économique, qui est le support de la jouissance effective du droit humain à la santé des citoyens.

Aussi, la jouissance du droit à la santé est liée à la problématique de l'éthique du professionnel de santé en RDC, qui découle de l'incohérence des systèmes ou hiérarchies des valeurs personnelles, intrinsèques ou extrinsèques. Ainsi, il faut connaitre ces droits naturels pour bien les exercer. Cambelle, 1994 ; Bongo Pasi W., (2001-2002 ; cités par G. Kadima Sendula, op. cit).

3.2.1. A PROPOS DU MODELE CONCEPTUEL DE L'ETUDE

Notre modèle conceptuel sur la problématique de jouissance du droit de l'homme à la santé, tente d'expliquer les mécanismes psychosociaux de violation du droit spécial à la santé dans la réalisation pratique médicale des droits théoriques. Ce défi dépend largement du niveau des progrès social, culturel et économique de chaque nation. Car les actions en santé sont définies dans le temps et dans l'espace comme milieu d'exercice du droit fondamental. Les contradictions des structures (institutions hospitalières comprises) et, les incohérences des systèmes de valeurs socio - culturelles (système éducatif) engendrent l'aliénation sociale, l'acculturation, des déviances et des violations flagrantes, spécialement du droit à la santé des patients, comme observé par l'étude aux CUK ; à cause de l'insatisfaction en temps réel aux besoins fondamentaux de l'homme.

A ce titre, certains auteurs comme Crubelle (1979) et Sauvy (1970), cités par Michel Claes (1986, p.14) renseignent qu'à la jeune génération s'oppose désormais celle de parents, grands parents, experts/novices, moins pesante et moins disposée à partager les postes de travail.

Les Etats ayant des populations à phénomène démographique jeune très poussé, comme la RDC , influence la mentalité des jeunes et des adultes, dans un système politique et social ne disposant ni de structures, ni de mentalités d'accueil favorables aux infrastructures et ce, créant aussi une situation explosive et implosive au sein des communautés et, de la société congolaise que nous avons appelée : « conflit identitaire et crise identitaire » ; pour lesquels le résultat présent est une conséquence de l'aliénation psychosociologique qui fait l'obstacle à la réalisation d'un « destin commun » ; à l'égalité de liberté enfin, à la « jouissance effective du droit spécial à la santé des patients aux CUK. Voire l'ensemble de la population congolaise.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus