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Contribution à  une étude sur la jouissance des droits de l'homme à  la santé mentale en République Démocratique du Congo: une approche clinique et psychosociologique des médecins aux CUK (Cliniques Universitaires de Kinshasa) de 2005 à  2010

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par Dieudonné NGALAMULUME BAKATUMANA
Université de Kinshasa - Diplôme d'études approfondies (DEA) 2010
  

Disponible en mode multipage

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    ²

    UNIVERSITE DE KINSHASA

    CHAIRE UNESCO POUR L'AFRIQUE ET LA SADC

    DEPARTEMENT DES DROITS HUMAINS ET SANTE PUBLIQUE

    DEA

    JOUISSANCE DU

    DROIT DE L'HOMME A LA SANTE MENTALE EN RDC.

    Approche clinique et psychosociologique des Médecins aux CUK,

    entre 2005 -2010

    Par

    NGALAMULUME BAKATUMANA Dieudonné

    Psychologue Clinicien

    Directeur : Prof. Dr. SONA BA'BASAWON IGNACE

    Co-directeurs : Prof. DrMputu Lobota Arsène

    Prof. Dr Kamanga Mbuyi Timothée

     

    PROMOTION : 2007-2009

    EPIGRAPHE

    L'on peut jouir du droit sans en être propriétaire ou titulaire et, la capacité de jouissance du droit opposé à la capacité d'exercice du droit de l'homme. Pour ce : « ... l'indépendance ne se réalise pas par la satisfaction immédiate des jouissances faciles... ».

    Roi Baudouin, discours du (30 juin 1960)

    DEDICACE

    A mon père céleste, Dieu créateur de toute chose pour mon besoin d'éternité ;

    A mon feu père Placide Katumba Lukadi Wa Muanza pour sa paternité singulière ;

    A ma feue mère Francisca Béatrice Odia Mishika Wa Muanza pour sa maternité sensible ;

    A ma chère épouse Bienvenue Charlotte Malaka et à tous mes enfants, pour avoir accepté les jouissances à travers les sacrifices du chercheur.

    A tous mes frères et soeurs, amis et collègues.

    Dieudonné Ngalamulume Bakatumana

    REMERCIEMENTS

    A l'échéance heureuse de notre formation en droits humains et santé publique, il est utile de remercier le titulaire de la Chaire - Unesco de l'UNIKIN, le professeur ordinaire Anicet S. Mungala pour ses multiples initiatives patriotiques et nobles.

    Beaucoup d'éminents hommes et personnalités distinguées ont contribué à la réalisation de cette oeuvre et, nous leur en sommes très reconnaissant à savoir :

    Premièrement, nous remercions pour l'aboutissement de ce travail le professeur Ignace Sona Ba' Basawon pour sa scientificité dans la direction et, son empathie particulière envers les personnes ; Professeur Mputu Lobota Arsene pour sa rigueur scientifique dans l'encadrement et sa disponibilité au travail ; aussi Professeur Kamanga Mbuyi Timothée et Docteur Okitundu Daniel pour leur attachement scientifique à la psychologie clinique en milieu hospitalier.

    Nous devons notre reconnaissance au corps d'enseignants de l'UNIKIN et de l'UPN ; nous remercions aussi les autorités militaires, les amis et tous les médecins qui ont participé à cette recherche aux CUK, au CNPP/M.A. et à l' HMR/Kokolo ; notre gratitude aux techniciens Didier, Yves et à tous les lecteurs des brouillons de ce présent travail, pour leurs apports scientifiques et humains.

    LISTE DES ABREVIATIONS

    APA  : Association des Psychiatres Américains.

    CUK  : Cliniques Universitaires de Kinshasa.

    CNPP/MA : Centre Neuro-Psychopathologique de Mont Amba à Kinshasa

    OMS  : Organisation Mondiale de la Santé

    OUA (UA)  : Organisation de l'Unité Africaine (Union africaine).

    ONU  : Organisation des Nations Unies.

    RDC  : République Démocratique du Congo.

    UNESCO  : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et

    la Culture.

    HMR/KKL  : Hôpital Militaire Régional de camp Kokolo.

    HGPRK  : Hôpital Général Provincial de Référence de Kinshasa.

    DUDH  : Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.

    CADICEC  : Bulletin du Centre d'Action pour Dirigeants et Cadres

    d'Entreprise Chrétiens

    UIDH  : Union Internationale pour la Défense des Droits de l'Homme.

    PNUD  : Programme des Nations Unies pour le Développement.

    ONG  : Organisation Non Gouvernementale

    PIDESC  : Pacte International des Droits Economiques, Sociaux et

    Culturels.

    PIDCP  : Pacte International sur les Droits Civils et Politiques.

    CIJ  : Cour Internationale de Justice.

    HCDH  : Haut Commissariat aux Droits Humains.

    PREFED  : Programme Régional d'Evaluation et Formation en Ethique

    pour le Développement.

    VIH/SIDA  : Virus d'Immuno -Déficience Humaine / Syndrome d'Immuno

    Déficience Acquise.

    CIM  : Classification Internationale des maladies Mentales.

    DSM  : Diagnostics et Statistiques des maladies Mentales.

    OCDH : Observatoire congolais des droits de l'homme/ONG, asbl.

    P.H.NET.TPO: public health net. Transcultural psychosocial organisation/ ONG/asbl

    LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

    Tableaux  N° 1 : Répartition de la population de l'étude

    N° 2 : Répartition de la taille d'échantillon d'étude

    N° 3 : Répartition des médecins par tranche d'âge

    N° 4 : Répartition des médecins par sexe et état civil

    N°5 : Répartition des médecins par province d'origine et par ancienneté.

    N°6 : Répartition des médecins par niveau d'étude et par confession religieuse.

    N° 7 : Présentation des résultats au test d'évaluation des facteurs de risque aux stress chez les médecins.

    N°8 : Présentation des résultats au test de stress post traumatique

    N° 9 : Présentation des résultats au test d'anxiété/dépression

    N°10 : Présentation des résultats au test de sensibilité à la frustration.

    No 11 : Présentation du modèle conceptuel du travail

    No 12 : Présentation de la carte de la RDC et ses provinces

    No 13 : Présentation de la carte de Kinshasa et sites choisis

    No 14 : Présentation de l'infrastructure sanitaire des CUK

    0. Introduction Générale

    Dans ce travail de troisième cycle en droits humains et santé publique, nous abordons un sujet déjà exploré par nombre d'auteurs, pour lequel se pose encore la question de la protection et de la réalisation de jouissance effective, les enjeux et les défis liés aux désordres psychologiques des individus face aux structures de santé contradictoires mais, qui sont sensées assurer la protection réelle du droit spécial à la santé et les droits des patients.

    La présente étude est intitulée : « Jouissance du droit de l'homme à la santé des patients en RDC. Une approche psychosociologique des médecins aux CUK, entre 2005-2010 ». Nous analysons le contenu de deux principaux concepts favorables à la protection des droits, à savoir : la santé mentale des médecins et la jouissance du droit de l'homme à la santé des patients aux CUK. C'est dans le but d'expliquer et de vérifier la qualité de corrélation entre les concepts de base au regard de la capacité de jouissance de ce droit de propriété opposé à la capacité d'exercice, aussi pour revendiquer et défendre le droit spécial à la santé des patients, en tant que titulaires des droits humains.

    A l'instar de l'introduction et la conclusion, le travail est divisé en trois principaux chapitres, notamment nous abordonss les généralités sur les droits de l'homme et le droit spécial à la santé au premier chapitre. Au deuxième chapitre sera présentée la méthodologie et le troisième chapitre traitera de la présentation, analyse et interprétation des résultats obtenus auprès des médecins des CUK, au cours de la même période de recherche.

    0.1. Problématique

    Alors que commence un nouveau millénaire, la fluctuation des mouvements des personnes devient de plus en plus prononcée sur tous les plans de la vie humaine ; la mobilité des personnes pendant des périodes variables est observée à travers le monde à la suite des choix politiques, crise économique, conflits armés, catastrophes naturelles et organisées.

    La crise financière des banques est généralisée actuellement ; l'instabilité politique et sociale croissantes, associée au fait que la croissance économique stagne dans divers pays de manière considérable. Ceci, porte de multiples significations sociopolitique, économique et environnementale que représente un défi majeur de la santé publique au monde et, fortement décrié en RDC, (OMS, 2003).

    De même, la fascination plus grande pour l'énigme « santé » que suscite la possession du meilleur état de santé humaine, qu'il est capable d'atteindre en tout moment, constitue l'un de droits fondamentaux de tout être humain, quelle que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition sociale ou économique. Et ce, dans le contexte de la mondialisation, en tant qu'espace commun d'économie du marché libéral ; patrimoine d'une culture constitutionnelle commune des sociétés des droits politiques et sociaux, entre les peuples (populations globales) et des rapports des Etats au monde (Luc Sindjoun, 1997).

    Quant à la constitution de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 1946), le débat en la matière était axé sur les marchandises et les échanges avec une attention particulière portée aux personnes dans la mesure où elles fournissent des services. En l'occurrence les médecins des CUK, dans le cadre de ce travail mené en RDC.

    Ces efforts continus, fournis par l'OMS, doivent être déployés pour préserver la santé publique et la cohésion sociale dans un monde toujours en mutation ; l'absence de tels efforts entrave les capacités des individus à contribuer suffisamment au développement intégral de leurs sociétés dans une perspective des droits humains et du droit spécifique à la santé.

    C'est pourquoi, le défi que représente cette question concernant les inégalités d' accès aux soins de santé pour les défenseurs des droits de l'homme, les responsables politiques, les professionnels médecins et les patients, spécialement du secteur de santé publique en République Démocratique du Congo (RDC), doit inférer de nouvelles perspectives pour la conception de la politique de santé publique et, entrevoir une vision nouvelle de la philosophie des droits humains en temps réel.

    Nul n'est sensé ignorer la crise et l'asservissement actuels qui sévissent la trame fondamentale du tissu social congolais : les maltraitances bidirectionnelles liées aux services offerts par les systèmes de santé publique, les institutions et les personnes qui les animent ; aussi le désir des citoyens congolais à relever ce défi doit être ancré dans la perspective des droits de l'homme et des citoyens en vue de jouir des droits des patients.

    En milieu hospitalier congolais, les professionnels médecins, en dépit de leur formation théorique et de leur capacité de communication, sont pour la majorité dépourvus de motivations (volonté) réelles d'agir avec responsabilité éthique pour la protection et la promotion des droits humains. Ceci fait suite à l'absence de politiques socioéconomiques réelles et de programmes sanitaires disponibles en solutions alternatives et/ou autres satisfactions des besoins fondamentaux des travailleurs, pour une culture des droits humains en temps réel. (Emile Francis Short, 2007).

    Pour Kadima Sendula (2004), les institutions hospitalières de Kinshasa relèvent d'une problématique de non intégration des droits humains dans la politique des systèmes sanitaires. De ce fait, la protection et les garanties aux droits humains restent hypothétiques et mythiques sur le terrain d'actions. Les violations de ces droits sont généralisées à savoir : la perte du sens de l'éthique professionnelle, l'absence d'une commune culture de droits de l'homme tels que définis dans la Déclaration universelle du 10 décembre 1948 par l'Organisation des Nations Unies (ONU).

    Dans le contexte de la mondialisation, le respect de la personne comme sujet des droits à l'égalité des libertés dépend des intérêts commerciaux et de rapports de force du travail en production économique des Etats. Le faible investissement en faveur de la politique de l'amélioration des systèmes sanitaires publics, les conditions de vie de travailleurs en général et, professionnels du secteur de santé en particulier, constituent des facteurs psychosociologiques de risques au stress, frustration, anxiété et dépression ; ils sont des indicateurs des inégalités et accessibilité médiocres aux soins de santé dans le monde et en milieu hospitalier congolais.

    Cette question soulève une problématique d'intérêt à long terme et non seulement à court terme, quant à l'obligation de l'Etat dans son pouvoir politique de disposer et d'installer les infrastructures sanitaires de base, accessibles et acceptables par la population titulaire. Les Dirigeants (Etat) doivent s'abstenir d'astreindre les droits humains des citoyens sous réserve de la raison d'Etat ou les nécessités du pouvoir politique inéluctable de mal gouvernance.

    C'est ainsi que, les services publics de santé en RDC sont profondément atteints de la vulnérabilité des pouvoirs économiques de l'Etat. Le système éducatif national congolais en est sensiblement affecté et affaibli ; il suffit d'analyser la balance annuelle du budget du gouvernement, alloué au secteur du droit élémentaire à la santé, pour vérifier cette allégation et, se rendre compte du niveau d'accessibilité et de discrimination réservé à la population et aux communautés, au regard de la jouissance du droit aux soins de santé de qualité meilleure possible.

    En outre, la disponibilité responsable du personnel de santé devant les souffrances de l'autre est en voie d'une réelle perdition en milieu hospitalier et dans nos sociétés modernes, par voie de conséquence elle entrave la capacité d'exercice chez les patients titulaires du droit à la santé.

    Par ailleurs, l'évidence montre que la guérison et/ ou la jouissance totale de l'être humain de son bien être, comme un droit ou, encore moins de ses malaises psychiques est un idéal. Car la représentation de chaque individu est façonnée par les expériences existentielles : l'angoisse de la mort, les pensées pénibles, la sexualité (libido), la folie, les facteurs de l'inconscient et surtout la conscience de la relation à autrui. Mais, force est de constater sur l'arène internationale que les sociétés modernes occidentales perdent une certaine conscience de l'égalité de liberté humaine ; même la notion de sujet de liberté s'abaisse au profit de l'individualité ou les droits de propriété. Ce faisant, elle représente un indice d'une société moderne aliénée en plus aliénante et dépressive. (Elisabeth Roudinesco et al. 1999).

    Pour Kofi Annan, cité par le rapport de l' OMS (2001), une dialectique de l'espace mondial commun s'affirme dans cette déclaration, qu'aujourd'hui à l'ère de la mondialisation, les véritables frontières ne séparent plus les territoires géographiques nationaux, mais les forts et faibles par le rapport de force, les privilégiés et les humiliés, les hommes libres et les non libres. Les catastrophes humanitaires ou les violations systématiques des droits de l'homme dans un pays ne peuvent s'empêcher de mettre en péril la sécurité nationale d'autres pays, même situés aux antipodes. Par contre, les ambiguïtés de l'humanitaire caractérisent souvent certaines options politiques dans cette mondialisation. (Tsikounas M., et al. 1996).

    De même, Marc AGI (1998) pense que tout point de rencontre de civilisations et cultures est un centre du monde. Pour cette raison précisément en RDC, la conception de l'égalité des libertés humaines, le règne de l'homme machine, la politique des systèmes sanitaires et, de la défense des droits du sujet sous les différentes mutagenèses socioculturelles sont liés aux défis de la modernité et la mondialisation. Ce constat global exige que toute approche universellement essentielle et, réellement prouvée soit réaffirmée face aux réalités de la RDC, qu'elle soit en mesure de réduire la barbarie qui guette notre civilisation et d'instaurer une véritable humanisation des choses, au niveau des instruments juridiques et des infrastructures locales de base relatives à la santé individuelle et collective. Les institutions sociales et politiques doivent structurer la somme de réponses aux besoins réels de la population en matière de santé.

    A ce titre, la population congolaise en général et les professionnels médecins en particulier rencontrent les obstacles majeurs pour jouir suffisamment de leurs droits fondamentaux, de l'irréductible humain, à cause du conditionnement de leurs systèmes psychosociologiques, de leurs structures économique et politique défavorables à l'accès aux soins de qualité et disponibles.

    A cet effet, le vécu quotidien du congolais représente une catastrophe physique, mentale et sociale qui constitue une atteinte à l'intégrité physique et mentale, à la dignité de la personne humaine et de surcroît les violations flagrantes des droits de l'homme et, du droit à la santé dans une certaine mesure.

    En effet, il est ambigu de constater que les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme reconnaissent explicitement ces droits de nature humaine à toute personne, y compris le droit spécifique à la santé. Ils s'appliquent à toute personne quel que soit son statut juridique en tant qu'être humain. En RDC précisément, le refus d'octroyer ces droits signifie que le peuple risque fort d'être socialement discriminé, marginalisé et aliéné de la solidarité internationale, de ne pouvoir accéder aux services offerts en soins de santé et bénéficier de ces droits.

    Ce stigmatisme entraîne le non participation populaire au développement réel, psychosociologique, économique et des systèmes éducatifs , notamment par manque de satisfactions des besoins essentiels ou primaires qui constituent les fondements sécuritaires des relations sociales supérieures, selon l' échelle des besoins de l' homme, élaborés par Abraham Maslow (1908-1970).

    Par ailleurs, le fait que les droits humains ne sont pas intégrés dans le rapport des droits politiques de l'Etat et des droits sociaux des citoyens, infère dans toute conception en outrance, un humiliant traitement humain à travers toutes les structures, tel le système sanitaire congolais : de par leur mise en oeuvre, subvention financière, suivi et évaluation des programmes de santé. Nous observons une forme subtile de traitements inhumains dans tous les secteurs de travail formel et non formel que nous regrettons en RDC. Le paradoxe hospitalier de médecine avec comptabilité financière en charge des patients en est un exemple en milieux des CUK.

    C'est pourquoi, les implications du comportement psychosocial anormal chez les médecins de santé publique en général, et des CUK en particulier, relève d'une question actuelle de la compréhension psychologique de l'environnement global pour la santé au regard de la jouissance des droits humains inaliénables, parmi lesquels les garanties du droit spécial à la santé.

    Pour renchérir, Mukongo-Kapita (2002-2004) démontre que les réalités du vécu socioéconomique congolais posent un sérieux problème de protection et garantie du droit à la santé des patients dans une perspective des droits de l'homme réels ; selon l'étude menée en milieu hospitalier de l'Hôpital Général de Kinshasa.

    Kalemba Bahane (2006) en revanche, confirme que la protection des droits humains des personnes malades vivant avec le VIH/SIDA en RDC est une problématique, car ces droits sont délibérément violés sous la discrimination infligée par les professionnels de santé, l'entourage familial des patients et l'absence des instruments juridiques précis en la matière.

    Il apparait clairement que, la jouissance du droit à la santé aux Cliniques Universitaires de Kinshasa en RDC et le comportement énigmatique des professionnels de santé au regard du respect des principes fondateurs d'un « standard de vie humaine » au monde, ne s'explique, ni par l'orientation psycho historique de la prime enfance et du complexe d'OEdipe selon Freud S. (1966), ni par une orientation transversale de l'autonomie fonctionnelle de l'individu selon G. Allport, (1937), ni en fonction de ce qui est donné et vécu dans le « champ situationnel.

    Tel est le « Field theory » psychologique qui établit les liens entre les besoins actuels et le dynamisme fondamental du développement humain selon Kurt Lewin (1946 ; cités par JC Filloux, 1980). Mais aussi, cette réalisation effective de la jouissance s'appuie explicitement sur les instruments juridiques internationaux et leurs structures idéologiques inhérentes.

    C' est pourquoi, J. Nuttin (1960, P.292) renseigne que toute activité humaine est une unité psychologique liée aux motivations humaines complexes : les besoins réels actifs et les besoins réels dynamiques.

    Aussi, la problématique du comportement social de l'homme dans le monde du travail des soins de santé est complexe. Il a des implications sur les actions politiques, économiques et idéologiques ; voire les motivations personnelles aux droits humains.

    Outre, les violations des droits humains sont flagrantes dans les hôpitaux en RDC ; quant au droit de personne à la santé et du droit des professionnels à un emploi décent et un travail rémunérateur. Il constitue une source des conflits intrapsychiques et psychosociaux, un véritable frein à la jouissance des droits des patients et du droit des professionnels au travail dans les établissements de santé publique.

    Dans le même ordre d'idées, R. Bruyer (1984) renseigne que les droits internes, régionaux et la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme ont évolué progressivement en passant par des droits théoriques (spéculatifs) établis, vers l'élaboration des lois cadres, comme conditions concrètes d'exercice et de réalisation pratique de ces droits de l'homme. La nouvelle conception vise la réalisation effective de ces droits passifs en droits actifs, concrets, favorisant l'individu à l'exercice réel de ces droits théoriques.

    Et ce, demande de modifications profondes des idéaux et contenus des textes juridiques et des devoirs des sujets des droits.

    Eu égard à ce qui précède, l'Etat doit assurer la garantie à la jouissance concrète des droits de l'homme et du droit à la santé comme les bénéfices auxquels le citoyen (individu) doit pouvoir accéder, du fait de son appartenance à un système social, membre de la famille humaine. Il se pose de nos jours des problèmes dans notre pays parmi lesquels, celui de veiller au développement des droits sociaux dans le régime de gouvernance libérale adoptée par notre constitution, de manière à voter des lois organiques de l'encadrement juridique de nos systèmes de santé publique.

    Cette situation met en veilleuse les droits des patients sous la restriction du droit élémentaire à la santé des congolais, pour lequel la léthargie du comportement sanitaire nécessite actuellement une étude approfondie.

    Par ailleurs, la jouissance réelle des droits de l'homme constitue le bien - être de l'humanité, un bonheur de tous les membres de la famille humaine que les patients doivent conquérir comme droit de l'homme inaliénable et naturel. Pour ce, les médecins doivent bénéficier du droit aux droits de l'homme pour protéger leurs prestations des soins de santé, comme droit spécifique au bien - être physique, mental et social.

    Par contre, l'insatisfaction aux besoins essentiels caractérise le type d'emploi et du travail aux CUK ; ce qui entraîne des attitudes particulières de frustration, stress , dépression et de traumatisme psychologique qui maintiennent la population des professionnels et les patients dans un état de pauvreté, de violations flagrantes des droits humains et du droit à la santé mentale. Aussi, cette insatisfaction suscite l'émergence de l'imaginaire pathologique (inconscient), contradictoire à l'idée de l'universalité, de l'égalité de libertés humaines comme principes fondateurs des droits naturels et universels.

    Les diverses insuffisances psychosociales en milieu des CUK sont liées notamment à la disponibilité, à l'accessibilité et à l'acceptabilité des soins de santé publique. La couverture médicale des besoins de santé pour toute la population congolaise, les inégalités d'accès aux soins sont aggravées par la pauvreté sociale extrême, les structures de base inadaptées aux mentalités et les réalités nationales changeantes. Les violations du droit à la santé et de tous les droits des patients sont aussi liées aux divers facteurs psychosociologiques d'insuffisance et d'imperfection qu'il est nécessaire et utile d'améliorer, ne fut-ce que par l'autodétermination des acteurs en santé publique ; malgré leurs propres conflits psychosociaux.

    Il apparait clairement que, la garantie des droits de l'homme exige des conditions qui relèvent d'une perspective de la gestion de l'environnement pour la santé et du droit inhérent. La RDC connaît conséquemment des périodes des crises et mutations multiformes, du point de vue politique, socioéconomique, financière et culturelle, qui concourent toutes au non jouissance du droit à la santé par la population, les patients et les médecins, c'est un réel obstacle au développement intégral de la nation congolaise.

    C'est pourquoi, le problème fondamental posé dans cette étude consiste à l'analyse psychosociologique des facteurs de risque au stress, à la frustration, à l'anxiété, à l'angoisse, à la détresse et à la dépression observés chez les professionnels médecins oeuvrant aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, au cours de la période allant de 2005 à 2010.

    L'Etat congolais, de par son obligation de garantir le droit à la santé publique, offre l'emploi aux professionnels médecins pour réaliser ce droit à la santé au bénéfice des patients, et cependant, l'état de santé mentale des prestataires ou acteurs ne fait pas l'objet de leur préoccupation politique, en tant qu' un facteur majeur déterminant la jouissance et l'effectivité du droit de l'homme à la santé et, des droits des patients hospitalisés.

    En effet, les prestataires de soin de santé publique, notamment médecins et autres personnels, ne trouvent pas la satisfaction aux droits fondamentaux liés au travail rémunérateur et à l'emploi décent, droit à la sécurité sociale et à la formation... Cette situation de privation des désirs et besoins élémentaires détériore les relations entre les principaux acteurs du droit à la santé et entraine la perdition du cadre de référence éthique, morale et juridique dans les établissements publics de santé. L'illustration des violations des droits des patients se traduit par des réactions psychosociales des travailleurs des hôpitaux publics et le dysfonctionnement de la relation d'aide, tels que :

    ü Les grèves du personnel, la recherche des intérêts commerciaux au soin de santé, les inégalités et discrimination aux soins de qualité, logement et alimentation insuffisants, l'accès aux médicaments de première nécessité et l'absence des soins de santé de réadaptation médico-sociale et psychologique.

    Il se pose, actuellement de façon récurrente, les problèmes liés aux violations et/ou au non respect des droits humains en République Démocratique du Congo. Aussi, les droits des patients sont spécialement méconnus à l'endroit des malades, comme le droit fondamental à la santé. C'est précisément dans cette perspective d'élaboration des stratégies et du travail efficace pour faire bénéficier réellement le bien être à la population en général, et aux patients des Cliniques Universitaires de Kinshasa en particulier, que nous entreprenons cette étude.

    De même, il est important pour les professionnels de santé publique comme tout être humain qui veut progresser dans son domaine professionnel, de chercher à savoir : quelle est la perception ou l'image de soi même qu'il donne à ceux qui le voient agir au travail, tel qu'il est organisé ou à savoir : comment les autres le perçoivent et se font l'image positive et davantage, pour refonder l'image négative par un changement profond en pensée, l'agir, le comportement et le type d'organisation du travail, en vue de remplir au mieux sa mission dans une démarche qualité des prestations de soin de santé.

    Il est évident qu'une analyse psychosociologique des professionnels de santé, à l'occurrence les médecins des établissements publics en RDC, s'avère nécessaire en vue de faire jouir le grand public du droit à la santé de manière concrète.

    Par voie de conséquence, PREFED (2004) démontre par une étude sur terrain que le non respect des droits de l'homme et droits des patients dans les hôpitaux publics, constitue un constat des principes globaux qui se dégagent de l'exercice même de la société civile congolaise où, la corruption, les abus des pouvoirs publics et individuels sont courants. Et ce, constitue un diagnostic d'une crise de leadership identitaire, structural et de dysfonctionnement de relation entre des différents et principaux acteurs en santé publique.

    Au regard des perspectives ci - dessus relevées en matière de la jouissance réelle du droit à la santé des patients aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, face à l'état psychologique des médecins prestataires des soins de santé, le but de notre recherche est d'expliquer et de vérifier l'étendue de la corrélation qualitative entre la santé mentale et la jouissance du droit à la santé. En effet, notre question de recherche tourne au tour de l'interrogation suivante :

    Quelle est l'influence de l'état de santé mentale des médecins sur la jouissance du droit spécifique à la santé des patients aux CUK, entre 2005 et 2010 ?

    02. Hypothèses du travail

    A ce titre, Philippe Lecorps et al.(2005,p.42) ,Michel Foucault et Hannah Arendt confirment que l'Etat- gouvernement a l'obligation par la bonne gouvernance de garantir la jouissance des droits humains et du droit à la santé des citoyens, selon son rôle de gestion de la « Vie nue» vie publique ; en vue d'établir son « pouvoir biopolitique» des sujets ; aux exigences d'un « monde commun » d'exercice de responsabilité éthique de chacun en santé publique.

    Pour E. Kabengele Mpinga (2003), il est une évidence que toute condition de l'état de bien - être mental ou santé mentale favorise et soutient les garanties aux droits humains. A l'inverse, un état médiocre des droits de l'homme est un facteur majeur de risque à la base de la survenue et, du développement des troubles mentaux et de comportement.

    Dans le même ordre d'idées, Marc AGI , HCDH (2002) et John Kaufmann (ONU), soutiennent que la totale jouissance des droits de l'homme et du droit à la santé ne peut avoir lieu de réalisation qu'à l'intérieur d'un cadre juridique et judiciaire de structures économique, sociale, culturelle et pédagogique qui satisfassent les besoins fondamentaux ou essentiels de l'homme car : « Avoir le droit aux droits de l'homme ne signifie pas pour autant en jouir totalement ».

    En effet, il existe une corrélation entre l'état de santé mentale des médecins et l'état de la jouissance effective du droit de l'homme à la santé des patients aux CUK, entre 2005 et 2010. Cet état psychologique des médecins prestataires succède à la privation durable de satisfactions vitales des besoins fondamentaux qui déterminent les attitudes et influencent les conduites d'agressivité et de violation flagrante des droits des patients.

    Nous pensons que si les patients ne jouissent pas de leurs droits à la santé, c'est parce que les médecins exercent leur profession dans un cadre de structures contradictoires, de l'incohérence des systèmes des valeurs socioculturelles et de l'émergence des désordres psycho-émotionnels individuels ou collectifs qui rappellent une aliénation psychosociologique.

    03. Objectifs du travail

    3.1. Objectif général

    L'étude se veut de contribuer à la protection et à la promotion des droits de l'homme en général et, de la jouissance du droit à la santé en particulier dans les formations de santé publique en RDC.

    3.2. Objectifs spécifiques

    Nous avons fixé les objectifs opérationnels afin d'examiner les liens qui existent entre l'état de bien - être mental des médecins aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, leurs prestations des soins et la jouissance réelle du droit à la santé des patients. Il s'agit de :

    · Identifier les facteurs psychosociaux de non jouissance du droit à la santé des patients et formuler des solutions appropriées pour leur promotion et leur protection, en vue d'assurer la réalisation de la jouissance effective du droit élémentaire à la santé aux CUK.

    04. Méthodes et Techniques du travail

    L'adéquation qui existe entre la nature des données à recueillir auprès des professionnels médecins et les méthodes permet l'usage de la méthode systémique associée aux approches dialectiques et descriptives, en plus de la méthode clinique en psychologie.

    Les techniques suivantes ont servi comme des instruments de recueil d'informations recherchées auprès de médecins des CUK :

    - les tests et échelles d'évaluation psychologique ;

    - interview sur un guide d'entretien ;

    - observation participative ;

    - documentaire.

    - Analyse de contenu et statistique

    05. Population et Echantillon

    5.1. La population

    La population cible de notre étude est constituée de tous les professionnels médecins oeuvrant aux Cliniques universitaires de Kinshasa., à la période allant de 2005 à 2010. Au total, nous avons un effectif de 519 médecins entre 2008 et 2009.

    5.2. Technique d'échantillonnage 

    Pour éviter les biais de sélection de l'échantillon, le biais d'informations à recueillir chez les sujets et le biais de confusion des variables, notre technique d'échantillonnage est un échantillon de convenance, de type non probabiliste et occasionnel ; c'est - à - dire basé sur l'acceptabilité et le consentement éclairé des médecins. Le groupe représentatif de notre population est composé de 120 médecins, sélectionnés en fonction des nos critères d'inclusion et d'exclusion. Aussi, selon la volonté des médecins à subir les tests psychologiques qui ne revêtent pas un caractère obligatoire ni un jugement des valeurs personnelles à l'administration.

    06. Intérêt du travail

    Dans le souci de promouvoir des motivations réelles aux droits humains chez les prestataires, nous tenons à sensibiliser d' une part, à informer et former les médecins à la responsabilité éthique, la défense des réels droits de l'homme à la santé, en vue de jouir du droit à la santé et de protéger le bien - être mental, ressource humaine de jouissance du droit à la santé des patients ; et d'autre part à valoriser dans les hôpitaux la gestion radicale des ressources et capital humains, les relations humaines et l'hygiène mentale des médecins et/ou malades.

    07. Délimitation et Division du travail

    L'étude porte sur : « La jouissance du droit de l'homme à la santé des patients en RDC : Approche psychosociologique des médecins aux CUK, entre 2005 et 2010 » Les Cliniques Universitaires de Kinshasa étant le champ de notre investigation dans le temps et dans l'espace, la population cible est constituée des médecins oeuvrant aux CUK, à cette période de notre investigation dont l'échantillon est de 120 sujets.

    Pour mener correctement nos recherches, nous avons divisé le travail en trois chapitres, à l'instar de l'introduction générale, la conclusion et la bibliographie, à savoir :

    · Chapitre premier : nous exposons les généralités sur les droits de l'homme et le droit spécifique à la santé ; il est subdivisé en trois sections.

    · Chapitre deuxième : nous parlons de la méthodologie du travail ; il est subdivisé en deux sections.

    · Chapitre troisième : nous traitons de la présentation, de l'analyse et de l'interprétation des résultats ; il est subdivisé en deux sections.

    CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES DROITS DE L'HOMME ET DROIT ELEMENTAIRE A LA SANTE

    La notion qui considère tous les êtres humains aux mêmes droits inaliénables, à un standard d'homme universel, était pauvre et étrange à toutes les sociétés occidentales et d'outre mer, avant les temps modernes. Nous aborderons, dans ce contexte, les droits de l'homme et le droit spécifique selon le cadre juridique international du droit à la santé, inscrit dans les différents traités et chartes internationaux, régionaux des systèmes qui exercent une pression et contrainte légitimes relatives aux droits de l'homme.

    Nous présentons, dans ce chapitre à la section I, un essai de compréhension du concept des droits de l'homme et quelques applications de ceux - ci sur le droit spécifique à la santé publique, notamment le droit à la santé mentale des prestataires en santé, à savoir : les médecins aux CUK , entre 2005 et 2010.

    En général la compréhension du comportement de jouissance et de l' exercice du droit, relatif à la protection des droits de l'homme et du droit à la santé dans une société donnée, relève de la sociogenèse en plus de la phylogenèse et de la source ontologique. Car, l'observation montre qu'à certain moment du vécu existentiel le « socius » est plus important que l'homme (individu) selon les cultures et dans ce cas, l'acte d'hospitalisation du sujet de droit de propriété peut être perçu comme une chosification de la personne malade, à cause de la rupture ontologique du lien social entre des membres de la communauté. Telle la psychiatrie institutionnelle en Afrique selon Frantz Fanon cité par Cherki A., (2002) et Charles Nicolas A., (2006).

    SECTION I : Droits de l'homme

    1.1.1 Définition des concepts clés

    La révolution du concept des droits de l'homme et l'aspiration (engouement) des peuples à travers le monde au regard des droits fondamentaux est effrénée et incontournable. Actuellement, parler de droits de l'homme suppose le discours sur la dignité humaine, de manière individuelle ou collective. Ces droits sont inaliénables car, il s'agit des droits inhérents à la nature même de la personne humaine. Les droits humains sont diversifiés, universels, identiques pour tous et, bien entendu inaliénables et, ne peuvent souffrir d'aucune restriction.

    Les droits de l'homme sont littéralement les droits que chacun des humains détient en tant qu'être humain. Cette idéologie simple en apparence, a produit des effets politiques, socioculturels, civils et économiques considérables à l'égard de la qualité de vie des personnes, à travers le monde entier. La seule raison est le lien entre le droit et l'inhérence à la nature humaine et, l'appartenance à l'espèce humaine. Aussi, l'exercice des droits de l'homme doit être universel. De nos jours, les droits humains constituent la pierre angulaire sur laquelle repose l'Etat de droit et la démocratie pour la plupart des Etats, voire certaines recherches scientifiques (Bio droits).

    Autrement, la pression internationale sur le respect des droits humains par les Etats au monde se conçoit comme étant de nature à mettre en doute la légitimité d'un régime sur l'échiquier régional ou international et ce, en termes des violations des droits de l'homme. Cependant, le cas des actes de barbarie et des atrocités révolutionnaires de la part des dirigeants politiques ou des gouvernants, méritent des mesures contraignantes légitimes et internationales.

    Les droits de l'homme sont une force morale, philosophique et un pouvoir de mobilisation de masse incontestable, car les citoyens détenteurs de ces droits humains les opposent aux systèmes des gouvernements despotiques, par la valeur inaliénable que contiennent les droits de l'homme.

    1.1.2. Genèse et évolution des droits de l'homme

    Les droits de l'homme sont inhérents à la nature humaine, ils coexistent partout dans le monde dès lors que l'homme existe dans son écosystème. Cependant, l'histoire montre que l'idée des droits de l'homme est conçue et développée par des philosophes dans la réflexion sur le sens réel et la dignité de l'homme en tant que personne. A la suite, cette idée a accompagné le chef des révolutions de l'esclavage au nom de l'égalité et la promotion de liberté, justice sociale et droit de propriété (Kalindye - Byanjira, 2004, p.31).

    Parmi les sources historiques des droits de l'homme, nous retiendrons :

    Ø Le code d'Hammourabi, 2000 ans avant Jésus - Christ. Ce code relève quelques principes fondamentaux attachés aux droits intrinsèques de la personne humaine, en tant que droits naturels que le Roi de Babylone a accordés à ses concitoyens ; voir les textes de la responsabilité médicale.

    Ø Les philosophes juridiques et politiques du siècle des lumières, vers 17ème et 18ème siècle. Le rôle fondamental joué par les réflexions en philosophie politique des éminents et érudits penseurs politiques, à savoir :

    § Hugo Crottus (1583 - 1645),

    § Thomas Hobbes (1588 - 1679),

    § Samuel Pufendorf (1632 - 1694),

    § John Locke (1632 - 1704),

    § Charles Louis de Montesquieu (1712 - 1778),

    § Emmanuel Kant (1724 - 1804), furent des personnes source du libéralisme des droits de l'homme et de démocratie (Ngoma Binda, 2005, pp. 216 - 217). Pour John Rawls (op. cit, pp. 5 - 15), la justice devrait être une « solution de rechange » à l'utilitarisme. Il cite John Locke (1632 - 1704) comme étant la source des droits de l'homme, car il a pu établir la liberté de l'homme, spécialement face aux Rois auxquels Dieu aurait attribué le droit de gouverner et d'asservir les citoyens. Et ce, indique - t - il, est non - conforme aux idéaux religieux chrétiens qui considèrent tous les êtres humains égaux, du fait d'appartenir à l'espèce humaine.

    C'est pourquoi, Ngoma Binda (op. cit), pense que la notion de justice, d'équité, d'égalité et de respect des droits humains, constitue de nos jours le reflet des sociétés modernes de démocratie libérale ou socialisante.

    1.1.3. Catégories des droits de l'homme

    Malgré la diversité et l'universalité des droits humains, ils sont tous importants, interdépendants et contribuent tous à la protection et à la promotion de la dignité de personne humaine. Ils sont regroupés selon des aspects divers qui se ressemblent et se complètent. Ces catégories sont nommées des « générations ». Pour Kalindye Byanjira (op. cit, pp.11, 106, 111). Certains auteurs ont regroupé les droits de l'homme en quatre générations, à savoir :

    - Première génération, comprend les droits civils et politiques qui stipulent les droits suivants : droit à l'égalité, à la liberté, à la vie, à l'intégrité physique, à la sécurité de personne et des biens, à la liberté d'opinion, de conscience, d'expression, d'association, de libre circulation, droit à la citoyenneté et les droits de vote, d'égalité à la participation et gestion des affaires de sa nation.

    - Deuxième génération, comprend les droits sociaux, économiques et culturels, c'est - à - dire les droits à la propriété privée, au travail, au logement, à une rémunération convenable et équitable, droit à la santé, à l'éducation, à la protection de la famille, droit à une vie culturelle épanouie.

    - Troisième génération, concerne le droit à la paix, au développement, à la solidarité, au patrimoine commun de l'humanité.

    - Quatrième génération  est constituée de droits de minorité et des peuples.

    D'autres auteurs, comme Gerwirth A. (1987 ; cité par OCDH, 2006), considère que les droits de l'homme sont de deux natures complémentaires, à savoir :

    o Les droits civils et politiques,

    o Les droits économiques, sociaux et culturels.

    (Kalindye Byanjira, idem, pp.106 - 111).

    1.1.3.1 Les caractères principaux des droits humains

    Les caractéristiques générales des droits humains sont :

    o Diversité en nombre,

    o Indissociabilité et indivisibilité,

    o Universalité (sans discrimination aucune pour l'espèce humaine au monde).

    1.1.4. Sources juridiques des droits de l'homme

    1.1.4.1 Instruments internationaux

    La dimension internationale des droits de l'homme obtient son ampleur à la fin de la deuxième guerre mondiale. « Les faits précédent le droit » dît-on, et c'est à l'issue de la conférence de San Francisco, en 1945 que l'adoption de la Charte de l'Organisation des Nations - Unies sur quelques droits de l'homme furent également affirmés. Les idéaux des penseurs et la lutte internationale pour la protection et la promotion des droits de l'homme, pour la dignité, l'égalité, l'équité et la liberté de l'homme sera protégée par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, adoptée le 10 Décembre 1948, à Paris par l'Assemblée Générale des Nations - Unies (O.N.U). A la suite de cet événement solennel du cadre juridique universel des droits humains, des nombreux Pactes, Conventions, protocoles, résolutions et Déclarations furent réalisés, notamment : toutes les structures internationales relatives aux droits de l'homme :

    - Pacte international relatif aux droits civils et politiques,

    - Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels,

    - Protocole facultatif se rapportant au pacte international relatif aux droits civiques et politiques visant à abolir la peine de mort,

    - Convention relative au statut des réfugiés,

    - Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes,

    - Convention contre la torture et autres peines ou traitement cruels, inhumains ou dégradants,

    - Convention relative aux droits de l'enfant,

    - Conventions internationales différentes, relatives aux droits des réfugiés et personnes âgées,

    - Textes de base appliqués par la Cour Internationale de Justice (CIJ) siégeant à la Haye (Pays Bas).

    1.1.4.2 Instruments régionaux

    Après les structures et systèmes internationaux de l'ONU, il existe des systèmes régionaux de protection des droits de l'homme :

    - La Cour Européenne des Droits de l'Homme dont le siège se trouve à Strasbourg en France (continent d'Europe considéré comme une région du système de l'ONU),

    - La Commission Internationale de la Cour Internationale des Droits de l'Homme,

    - La Commission africaine des Droits de l'Homme et des Peuples dont la Charte a été adoptée à Nairobi, le 27 Juin 1981 et, entrée en vigueur le 21 Octobre 1986. Cette Charte constitue le substrat juridique du système africain de protection des droits de l'homme et, a été supplée par le protocole de Ouagadougou, créant alors, la Commission africaine des Droits de l'Homme et des Peuples.

    Les instruments nationaux s'inspirent de deux instruments précédents pour élaborer leurs constitutions respectives.

    Nous pouvons remarquer que les droits de l'homme tels que publiés par la Déclaration universelle de l'ONU le 10 Décembre 1948, ne sont pas des droits réellement observables à toute personne et par différentes nations du monde, spécialement la République Démocratique du Congo. Pour le simple motif que souligne, en ces termes, John Kaufman (ONU) : « Avoir le droit aux droits de l'homme ne signifie pas pour autant en jouir totalement ». La totale jouissance des droits de l'homme ne peut avoir lieu de réalisation qu'à l'intérieur d'un cadre juridique de structures économiques, sociales et culturelles qui satisfassent les besoins fondamentaux et essentiels de l'homme, même là où ils ne peuvent être assurés à cause de l'alimentation, de logement, des soins de santé et d'habillement, ils méritent d'être respectés obligatoirement par les gouvernements responsables et garants.

    1.1.5. Droits de l'homme et sciences humaines

    Dans le même ordre d'idées, R. Bruyer (1984), espère susciter chez les scientifiques et le grand public, par les informations publiées sur les droits de l'homme, une remise en question, une inquiétude critique et cruciale en cette période où les difficultés économiques, financières et l'insécurité sont énormes. Elles pourraient constituer, comme tant de fois jadis, le détonateur pour la construction de sociétés sans individu connu en tant que personne. Et de ce fait, Guillaumin cité par R. Bruyer (idem) démontre que « le concept » peut basculer de sciences humaines aux sciences biologiques. Il s'agit par exemple, du concept de race et de crime de génocide du régime Nazi en droit international ; et pour cela que l'inconsistance du concept ou vocable est difficile à évacuer de la représentation mentale des gens. De même, le concept de droits de l'homme est très ancien et on en trouve des traces dès les premiers textes de l'antiquité et tout au long de l'époque médiévale. Il s'agit d'abord de notion du « sens commun » dite dans la littérature générale et véhiculée dans la vie concrète au départ ; ensuite de l'inscription de la notion en textes officiels codifiés.

    Par conséquent, une nouvelle conception vise la réalisation effective de ces droits : de droits passifs aux droits « actifs », c'est - à - dire les actions concrètes favorisant l'individu à l'exercice réel de ces droits « théoriques ». Les modifications profondes concernent les conceptions idéologiques du contenu des textes et des devoirs du sujet des droits : il ne s'agira plus de la « nature humaine » de l'homme « en soi » et éternel, mais bien plutôt de l'individu concret, vivant dans un contexte socio - culturel pleinement existant. On passe alors du « droit de ... » au « droit au... » ; de l'essence à l'existence, ici le rôle de l'intervention de l'Etat est dévolue, et consiste à assurer et à garantir la réalisation concrète des droits de l'homme. Tels sont ce qu'il est convenu d'appeler :

    · Les droits politiques et sociaux. Les droits politiques représentent l'ensemble des droits qui permettent aux citoyens de participer effectivement à l'exercice du pouvoir démocratique ou de s'opposer au régime en place. Par exemple l'élection, le vote, la liberté ;

    · Les droits sociaux constituent les bénéfices auxquels le citoyen doit pouvoir accéder, du fait de son appartenance à un système social ; parmi lesquels le droit de jouissance à la santé et aux bienfaits de la science médicale.

    Pour R. Bruyer (op. cit, p.19), quoi qu'il en soit, la part de la perspective des droits politiques et sociaux est actuellement liée au type de démocratie en vigueur. Il est clair que les régimes à démocratie libérale mettent l'accent sur les droits politiques et laissent en veilleuse les droits sociaux ; inversement, les démocraties socialistes accentuent les droits sociaux au détriment des droits politiques. La question est donc de veiller au développement des droits sociaux dans les régimes libéraux et, de droits politiques dans les systèmes de démocraties socialisantes. Dans notre contexte de recherche, il relève d'une perspective de développement et de promotion des droits sociaux des citoyens congolais, car les gouvernants mettent l'accent sur les droits politiques au détriment des droits sociaux, à savoir : le droit à la santé des patients.

    En RDC et dans le rapport annuel de l'Observatoire Congolais des Droits Humains (OCDH), rendu public en Janvier 2002 sur la question de torture, il a été démontré, après une enquête minutieuse sur terrain et de nombreux témoignages vivants, que la torture y est pratiquée de façon systématique et permanente depuis la colonisation du Congo -Belge jusqu'à nos jours.

    Cette problématique relève des insuffisances en connaissances requises sur les droits de l'homme sur la question de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains mais surtout sur les exigences juridiques de protection des droits des personnes contre les traitements inhumains et humiliants.

    Pour Kayembe N'kolesha, S. et al. (OCDH, 2006), les atrocités constituent les violations des droits de l'homme ; ce qui exige la compréhension et l'explication de la notion même des droits humains en vue de saisir ses rouages, des maillons de toute la chaîne de droits de l'homme, ne fut - ce que sommaire. Ainsi, les principes des droits humains ne sont pas intégrés dans le traitement au travail des professionnels de santé en RDC, de manière à les réaliser au profit du citoyen congolais.

    1.1.6. Naissance de l'idée de l'égalité et de la protection de tous les hommes

    D'après la vie et l'oeuvre de René Cassin, c'est de l'idée de l'homme sur l'universalité comme fondatrice du concept des droits de l'homme qu'a pris naissance l'idée de l'égalité pour la protection des libertés pour tous les hommes, affirme Marc AGI (1988).

    Tout au long de l'histoire des hommes, plusieurs idéaux et doctrines ont été employées par l'homme pour porter atteinte à la vie et à la dignité de l'être humain. Ces doctrines ont justifié le recours à l'esclavage, l'ascendance, la royauté, la religion, la classe sociale, la discrimination fondée sur le sexe, la tribu, la race, l'origine nationale et à toutes sortes d'injustices commises contre les individus. Cela est encore vrai aujourd'hui après bien de siècles qu'est née l'idée d'un « droit naturel» qui implique un ensemble de préceptes appelés à régir la vie en communauté et, basés sur l'égalité en droits de tous les membres de la famille humaine. Cette idée a progressivement fini par se concrétiser dans l'élaboration de normes écrites, précisant et protégeant les droits de l'homme.

    C'est au 18ème siècle que les « droits naturels » seront consacrés comme des droits légaux, et feront partie des constitutions des pays (Etats), créant du coup un lien contractuel entre l'Etat et l'individu (droit individuel, civil et politique). En 1789, la Déclaration française des droits de l'homme et des citoyens et, en 1791, le Bill of right American ; tous les deux reposent sur le même postulat, tel que le présent préambule français : « l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements ». Un autre préambule du 10 Décembre 1948, est de l'Assemblée générale des Nations Unies lors de son adoption ; selon (Marc AGI, 1988).

    La Déclaration universelle des droits de l'homme définit clairement le concept de droit et mentalité des peuples en ce termes : « l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent par l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et l'application universelle et effective... ».

    De même : « la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables, constitue le fondement de la liberté, de la paix et de la justice dans le monde  et, qu'il était donc essentiel que les droits de l'homme soient protégés par un régime de droit pour que l'homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression ». En réalité, la première partie des droits de l'homme concerne la Déclaration des droits de l'homme et, les deux autres parties concernent les pactes et conventions relatifs aux droits civils et politiques, ensuite les droits sociaux, économiques et culturels. En plus, des traités juridiques internationaux de pression et de contrainte sur les Etats partisans de s'y soumettre, faire rapport et s'acquitter des obligations, ils sont entrés en vigueur en 1976.

    Pour Gerwirth A. (op. cit.), les droits de l'homme peuvent être entendus comme des droits moraux inaliénables que tous les individus possèdent à égalité du simple fait de leur « nature humaine » (ONU, PIDESC, 1996). On les qualifie des « droits moraux » parce qu'ils se fondent sur un principe moral valable, ou qu'ils peuvent se justifier au moyen de ce principe. Il implique nécessairement que les intérêts promus par ces droits soient ceux de tous les individus universellement, sur un pied égalitaire.

    Ainsi, qu'on l'a largement évoqué ci - dessus, ces droits moraux ont été progressivement traduits en droits légaux, institués conformément aux règles juridiques en vigueur au sein des Etats et de la communauté internationale. Ils font aujourd'hui partie intégrante de la plupart des législations des Etats du monde. Il classifie les droits de l'homme en trois catégories au regard de trois principaux instruments internationaux à savoir :

    - Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) ;

    - Pacte international sur les droits politiques et civils (PIDCP) ;

    - Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC).

    1) Première catégorie : les droits civils et politiques (correspondent à la première génération des droits de l'homme), tel le droit à la vie, (DUDH, art.3 ; PIDESC, art.6)

    2) Deuxième catégorie : les droits économiques, sociaux et culturels (correspondent à la 2ème génération des droits humains), généralement ce sont des droits qui visent à jouir ou à satisfaire les besoins matériels, intellectuels et moraux de la personne humaine, afin de pouvoir réaliser son développement vers le plein épanouissement, ils sont comme la toile de fond de la démocratie, paix et développement durables. Il s'agit du droit :

    - au travail, à des conditions de travail équitables et satisfaisantes ; 

    - droit à un niveau de vie suffisant. Cela entend la possibilité de satisfaire un certain nombre de besoins essentiels : alimentation, logement décent, habillement digne, accès aux services de santé, approvisionnement en eau potable ; droit à la santé et à la protection sociale.

    A ce titre, l'article 12 du PIDESC entend le droit qu' a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique, mental et social.

    Le droit à l'assistance sociale et médicale, doit être garanti spécialement à l'égard des personnes les plus vulnérables (les plus démunies de tous moyens de survie) ; en l'occurrence, les patients en tant que personnes affaiblies par la maladie et le trouble de santé et ce, méritant le regard particulier de l'Etat, familles, professionnels de santé, médecins...

    - Les droits syndicaux, le droit de grève

    - Le droit à l'éducation

    - Le droit aux bienfaits de la culture (protection et bénéfice découlant de la science, culture et art).

    3) Troisième catégorie concerne les droits collectifs qui correspondent à la troisième et quatrième génération des droits de l'homme : droit de minorité et de la solidarité internationale, droit à la paix et au développement, droit de peuple et droit à l'environnement sain.

    1.1.7. Idéologies et violations des droits de l'homme au monde

    a) Idéologies sur les droits humains

    Pour Marc AGI (1998), les questions concernant le respect ou le non respect de la dignité de l'homme, collective ou individuelle, sont déterminées par les principales doctrines philosophiques, politiques ou religieuses qui engendrent les tendances et attitudes qu'elles inspirent. Les violations des droits de l'homme en tant que comportements humains sont décrites en termes d'agressivités sociales.

    En effet, nous allons présenter dans le contexte de notre étude les principaux types de situations génératrices de violation de droits humains et leurs effets psychologiques et/ou sociaux sur des individus, notamment les patients, prestataires ou bénéficiaires des soins aux CUK. 

    b) Situations génératrices des violations des droits de l'homme au monde

    De manière générale, certaines situations prédisposent aux atteintes des droits humains, à savoir :

    - Anarchie - arbitraire - autarcie - barbarie ;

    - Catastrophe naturelle - colonisation - confusion des pouvoirs ;

    - Corporatisme - crise économique - croisade ;

    - Emigration - guerre civile - guerre de conquête ;

    - Guerre étrangère - guerre de libération - guerre de religion ;

    - Immigration - isolationnisme - mondialisation ;

    - Occupation étrangère - oppression politique ;

    - Sous - développement - système des castes - technocratie ;

    - Tension sociale - terrorisme d'Etat - violence sociale ...

    C) Principaux effets des violations des droits de l'homme au monde

    Les conséquences générales engendrées par les violations des droits de l'homme sont :

    - Abjuration - acculturation - aliénation - analphabétisme ;

    - Angoisse - chômage - crédulité - crime ;

    - Déficience mentale - démographie galopante - dénatalité ;

    - Déviation sexuelle - douleur - drogue - égoïsme social ;

    - Emigration - immigration - endoctrinement - exode ;

    - Fanatisation - ignorance - malnutrition - marginalité ;

    - Meurtre - misère - pauvreté - peur - prostitution ;

    - Solitude - souffrance - soumission - suicide - terreur ;

    - Uniformité sociale. (Marc AGI, op. cit.).

    1.1.8 Pratiques traditionnelles et Jouissance du droit à la santé des peuples africains

    La question de la protection et de la jouissance effective des droits de l'homme des patients et du droit à la santé en Afrique, au regard de la pratique médico - sanitaire en milieu hospitalier est également entachée d'une mentalité socioculturelle de chaque peuple, malgré l'idée de l'universalité qui en sous tend. Aussi, la métaphysique négro - africaine avec leur croyance magico - religieuse, animiste ; qui est fondée sur le culte mystique des ancêtres par les vivants « terrestres ». Elle est sans pensée scientifique, ni conscience réfléchissante et autonome de la réalité cosmique : plaisir-douleur. Elle est toujours à la recherche d'une force vitale qui garantit le plaisir.

    Dans ce contexte, l'être vivant perd son autodétermination, son autonomie ; les droits et libertés sont y subordonnés à la volonté mystique de l'ancêtre qui détermine le cours de l'histoire et des phénomènes psychosociaux.

    Cependant, l'homme est le seul être vivant qui, en cas des souffrances psychiques ou physiques, recourt à autrui pour bénéficier des soins. La mentalité primitive ou la représentation collective aux croyances magico - religieuses domine les mentalités professionnelles dans l'art de l'offre et de la demande des soins de santé et ce, expliquerait le défaitisme et le recours des patients aux soins traditionnels, au charlatanisme du Chaman, des guérisseurs et autres tradi-praticiens, avec tout risque d'aliénation de jouissance des droits humains liés à la santé de personne. (W.J. Schraml, op. cit,).

    C'est pourquoi, le débat autour de métaphysique négro - africaine, des droits de l'homme et le développement intégral, ouvre certaines perspectives de recherche pour assurer la jouissance et l'exercice réels des droits des patients en milieu hospitalier congolais. Selon Dialembonkembi Diebo (1988), un problème de l'Afrique noire auquel on ne peut plus se passer comme problématique rationnelle, c'est celui posé par le droit de l'homme à l'existence authentique face à la métaphysique négro africaine, fondée sur la magie, la sorcellerie et le culte des ancêtres, qui prétendent souvent à légitimer dans une certaine mesure, la cruauté, l'atrocité, la maltraitance et le psycho-traumatisme, comme tortures observables à travers toutes les couches sociales en termes de violations des droits de l'homme sociaux, économiques et culturels. C'est un frein à la coopération pour le développement des structures de santé.

    En effet, le droit de l' homme aux soins de santé devrait construire pour le patient et le soignant, un univers comme structure d' accueil et, lieu de vécu existentiel authentique, dégagé de préjugés courants comme illusion de «toute puissance» à la recherche du «plaisir» humain, soustrait de toute souffrance ou douleur qui incarne l'idéologie du psychologisme du culte ancestral ; celui - ci échappe au champ de notre état de conscience perceptive , en tant qu'un état de vie de relation auquel dépendent les valeurs universelles des droits humains.

    Le droit des patients répond à l'ordre des mots et non au mot d'ordre de choses dont les conséquences pèsent fortement sur les droits humains de plus de trois générations futures. Ces droits sous entendent le moyen d'être homme libre, autonome, d'être une conscience réfléchissante et un peuple autodéterminé.

    De ce fait, l'Africain est un être humain débarrassé de toute intelligence, indûment intuitive sur la compréhension naturelle de la vie selon l'intuition de Bergson(1946). Ceci suppose une régression intellectuelle au stade intuitif de 4 à 7 ans d'âge du développement de l'intelligence pour H. Wallon et J. Piaget (1966). De même, Husserl (1964) pense qu'il s'agit d'une conscience qui est en droit transparente à elle - même et se réalise au prix infini de clarification. Pour restituer cet état de conscience de droit de l'homme à la vie et à l'existence sociale authentique, il doit être vécu en fonction d'une « conscience » réfléchissante à travers nos relations avec le monde environnant et en tenant compte de mutation culturelle qui subit les pressions de l'avenir des droits de l'homme universel, riches de signification en sens commun et valeurs supérieures.

    Par ailleurs, la métaphysique négro - africaine dont le fondement est la culture traditionnelle africaine se présente comme un imposant et légitime « édifice psychique », construit de mythe magico - religieux dont la pierre angulaire est le culte des ancêtres dans lequel, toute vie et existence humaine d'un homme de droit et liberté est terrorisée, insécurisée, asservie et banalisée. Elle est fixée dans un cycle infernal, une sorte d'impasse relationnelle. Ce faisant, le besoin de force vitale et la recherche du plaisir ou l'hédonisme renforce et nourrit les idées forces pour la survie du culte des ancêtres à travers les générations.

    En revanche, cette dernière pratique traditionnelle exige le conformisme absolu et le non conformisme est discriminatoire, comme la conséquence de cette prélogique. Par contre, le culte des ancêtres représente le socle de sécurité personnelle et une dynamique de la solidarité traditionnelle africaine selon Pasi N M., (1976). C' est pourquoi, la croyance à la survie des morts, aux deux univers des vivants et des morts explique bien des mentalités : attitudes, actes sociaux, les formations réactionnelles incompréhensibles que l'on observe et qui oblige les patients à recourir, non sans risque de violation des droits de l'homme authentiques, aux prêtres et tradi-thérapeutes sans statut consultatif légal.

    Dans cette étude, notre étonnement est de constater que ce même droit des patients souffre de non respect et non protection chez les professionnels de la médecine occidentale scientifique, appelée médecine moderne de la prescription médicale codifiée et objective.

    Somme toute, le tradi-praticien ou prêtre et le médecin organiciste établissent des rapports redoutables et concurrentiels entre la prescription biomédicale et la pratique de vieilles traditions soignantes au regard du sujet des droits qu'on nomme «patient».

    En effet, la culture et les croyances traditionnelles des peuples sont des déterminants majeurs de nos pensées représentatives et nos significations sur les droits fondamentaux inaliénables en Afrique noire.

    Freud S. (1970), dans son ouvrage « Totem et tabou» démontre que la magie est un « mode de pensée animiste primitif» et de la sexualisation de la pensée narcissique au cours du développement individuel et collectif. Dans ce monde de pensée magique, toute réalité est susceptible de changer en plaisir spirituel, même la réalité la plus triviale (fondamentale) car, la vie et l'existence des hommes terrestres se subordonnent aux ancêtres. Ceci semble être la fuite de la condition temporelle sensible (dialectique de la réalité) de l'homme dans la satisfaction de l'immédiateté du moment, le plaisir ou les jouissances faciles, de l'imaginaire. C'est l'infantilisme psychologique qui se manifeste par la recherche du plaisir et l'évitement de la douleur.

    De même, cette thèse a été défendue par les anglais, notamment John Stuart Mill (1946), auteur de l'utilitarisme et Bentham (1948) qui établissent la formule suivante : « Le bonheur est la plus grande somme de plaisirs diminuée de la plus petite somme de douleurs dans une existence complète ». Ils affirment la pensée de Freud S. (1962), telle que tout psychisme humain dès l'enfance est explicable par la recherche de la jouissance (plaisir), comme un principe de plaisir et une équation Moi - Plaisir et l'évitement de la douleur (traumatisme). Il reste le principe de réalité cosmique pour l'Africain.

    Nous allons examiner dans la partie suivante, les implications de traumatisme psychique au regard de droits de l'homme des patients, toutefois, nous notons que le traumatisme répond au principe de la réalité (douleur ou souffrance) pour l'être humain, naturellement voué à la tendance abyssale de rechercher le plaisir et la force - vitale par les « idées forces », ou l'illusion de toute puissance, selon les termes de (Freud S. op. cit.).

    1.1.9 Triomphe des droits de l'homme en Afrique noire

    L'émotion (passion) détruit tout espoir de devoir triompher les droits de l'homme, surtout le droit à la santé dans un contexte communautaire à dépendance socio-économique (consommateur).

    Selon les points de vue de défenseurs des droits humains à travers le monde, les violations des droits de l'homme ne sont pas du seul fait de l'Etat mais aussi de la société qui maintient et légitime à travers des pratiques traditionnelles, des préjugés, les inégalités et les discriminations fondées sur le sexe, la race et les croyances magico - religieuses. Pour cela, la promotion des droits de l'homme oblige un sursaut collectif des sociétés au monde.

    Par contre, c'est dans le contexte des fléaux et calamités, conflits armés, de programme d'ajustement structurel politique, économique, démographique, surendettement bref, le contexte de violation des droits des peuples qu'il est demandé à l'Afrique de réaliser la démocratie et le développement, et de promouvoir les droits de l'homme dans le même contexte socio - économique spécifiquement défavorable.

    En plus, les rôles sont partagés, il s'agit de la responsabilité première et de l'obligation de promouvoir et de protéger les droits de l'homme qui reviennent à la garantie étatique. La responsabilité secondaire revient aux défenseurs des droits de l'homme, les associations de défense des droits de l'homme, des associations et ONG dotées d'un statut consultatif au plan local et sous - régional pour la réalisation des objectifs de protection et de promotion des droits humains.

    Notons à ce sujet que la situation des droits de l'homme en Afrique paraît quasi semblable sur tout le continent, en matière de violation des droits humains à savoir :

    · La fragilité des droits civils et politiques due à des mauvaises réformes juridiques et institutionnelles qui sont difficiles à mettre en oeuvre, l'incapacité de l'administration judiciaire à accomplir la mission qui lui est dévolue, d'édifier un état de droit et de démocratie dans lequel les droits et libertés publiques sont respectés. De même, des services publics d'inspiration étrangère, avec une langue officielle mimée et inaccessible au grand public qui, du reste est pauvre et analphabète.

    · Les violations des droits économiques, sociaux et culturels sous les conflits armés, les ajustements structurels, la pauvreté, la misère et l'exclusion, constituent une situation globale pour le continent africain, se trouvant sous le joug des effets de la mondialisation, en tant qu'espace commun des consommateurs et des producteurs en position inégale, par le rapport des forces.

    SECTION II : Droit de l'homme à la santé

    Le droit à la santé est un droit humain fondamental qui relève de l'ensemble de droits de l'homme, relatifs aux droits économiques, sociaux et culturels. C'est l'un des droits spéciaux de l'être humain lié à la santé. Nous l'abordons selon l'approche de l'Organisation Mondiale de la Santé(OMS), en tant qu'institution spécialisée adoptée en 1946 par le système de l'ONU ; ce dernier fut créé en 1945, en remplacement de la Société des Nations de 1920.

    1.2.1. Définition du concept « santé » et les objectifs selon l'OMS

    Selon la constitution de l'OMS, la santé « ne consiste pas seulement en l'absence de maladie ou d'infirmité », elle est « un état de complet bien - être physique, mental et social ». La santé reflète le développement harmonieux de la personne sur tous les plans : biologique, psychologique et social. Elle dépend de la manière dont chacun s'adapte à un environnement qui se modifie sans cesse, en raison des agressions microbiennes, physiques et chimiques, et des tensions de toutes sortes auxquelles l'organisme est soumis en permanence. Ceci implique une complète prise en charge et une conscience des diverses influences que le milieu peut avoir sur la santé.

    De même, la mission des personnels de santé ne peut plus se limiter à son objectif traditionnel (lutte contre les maladies et la mort) plutôt de viser à l'épanouissement complet des hommes dans leur milieu individuel et collectif comme membre d'une famille et d'une communauté (OMS, 1979).

    Pour ce faire six facteurs du milieu sont particulièrement importants pour influencer la santé, à savoir :

    - Le facteur biologique et sanitaire ;

    - Le facteur géographique ;

    - Le facteur culturel ;

    - Le facteur politique ;

    - Le facteur démographique.

    Aussi, les atteintes à la santé des individus, des familles et des communautés sont rarement dues à des causes isolées. Ce faisant, elles exigent des codifications des principes moraux en droits qui protègent et garantissent la santé des personnes dans la société.

    La santé est l'un des droits fondamentaux de l'être humain, en plus des droits à l'alimentation, au logement, à l'habillement, au travail, à l'éducation, à la vie, à la dignité humaine, à la non discrimination et à l'égalité, le droit d'accès à l'information, le droit de ne pas être soumis à la torture, le droit au respect de la vie privée, le droit à la liberté d'association, de réunion et de mouvement.

    Le droit à la santé est assorti de droits de l'homme de deuxième génération, tels les droits économiques, sociaux et culturels. C'est un droit séculaire et inhérent à la nature même de l'homme en vue de sa survie.

    La redistribution inadéquate et l'insuffisance dans la justice distributive de ces droits sociaux, économiques et culturels engendrent des motivations de révolte et des comportements antisociaux ou asociaux ; ce qui relève et réaffirme les perspectives d'approches nouvelles pour assurer la protection et la promotion des droits fondamentaux de l'homme.

    De même, l'OMS recommande la protection et le respect des droits humains de toute personne, le droit de jouir réellement du meilleur état de santé susceptible d'être atteint, permettant de vivre dans la dignité. Par contre, le droit à la santé à ne pas confondre avec le droit d'être en bonne santé, c'est plutôt un droit de jouir réellement de la santé différent du droit théorique et fondamental à l'accès aux services de santé. Ceci exige des conditions de sa réalisation qui englobent plusieurs facteurs, notamment :

    a) Les facteurs majeurs ou déterminants fondamentaux pour la santé :

    - Alimentation et nutrition - logement - accès à l'eau salubre et potable - un système adéquat d'assainissement du milieu, un travail sûr et des conditions hygiéniques - un environnement sain ;

    b) Les facteurs sociologiques de la vie saine :

    - Une politique drastique en matière de santé ;

    - Un programme de santé cohérent et conforme aux recommandations de l'OMS ;

    - Légitimité sous preuve des instruments juridiques spécifiques adoptés et ratifiés.

    C) Les facteurs de la gestion de l'environnement global sain pour la santé.

    Nous pensons que tous ces facteurs sont globaux et interdépendants les uns des autres. Nous les regroupons en trois volets des facteurs, selon Saint Marc (1973), in Duvignaud, notamment :

    - niveau de vie,

    - conditions de vie,

    - milieu de vie. cité par (OMS, 1988).

    Il est évident malgré ces nombreuses règles que, la problématique de la réalisation du droit à la santé pour sa pleine jouissance des titulaires, selon la vision de l'OMS, demeure entièrement théorique pour la plupart des pays émergeants et, particulièrement les pays non développés. Ce droit à la santé constitue un non lieu pour l'Afrique subsaharienne et la RDC, à cause des crises multisectorielles qui sévissent dans ces pays. Ce sont ces règles que nous définissons et présentons leur voie d'applications à la partie suivante de notre travail.

    1.2.2. Cadre juridique du droit élémentaire à la santé

    Dans ce contexte, nous nous référons au rapport de mars 2003, présenté par le rapporteur délégué, Paul Hunt (OMS, Août, 2002), dans lequel il a présenté devant la commission des droits de l'homme réunie à Genève, les sources juridiques, les contours et le contenu du droit à la santé. Il a souligné que ces sources sont variées, à savoir : les sources internationales, les sources régionales et les sources internes.

    1.2.2.1. Sources internationales du droit à la santé

    L'OMS est une institution spécialisée de l'ONU en matière de la santé dont la constitution fut adoptée en 1946. Dès lors, l'OMS stipule que : « la possession du meilleur état de santé qu'il est capable d'atteindre, constitue l'un des droits fondamentaux de tout être humain, quelque que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique et sociale ».

    Vers le 10 décembre 1948, dans son article 25, paragraphe I, la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme a jeté les bases du cadre juridique international, et de référence du droit à la santé. Tel est le libellé :

    « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien - être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation et nutrition, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que les services sociaux. Elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de substance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté ».

    Dès lors, nombreux traités, pactes et conventions internationaux ont inscrit le droit à la santé comme mesure juridiquement contraignante et de pression relatives aux droits de l'homme sur les Etats.

    A ce titre illustratif, nous citons quelques paragraphes comme sommaire aux sources juridiques du droit à la santé, à savoir :

    · Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, dans son article 12, il jette la pierre angulaire à la protection du droit à la santé dans le droit international. Ses dispositifs concernent les 146 Etats sur 193 qui l'ont ratifié. Voire des garanties supplémentaires liées à la protection du droit à la santé des groupes marginalisés.

    · La convention internationale sur l'élimination de discrimination à l'égard des femmes. Elle garantit les droits des femmes à la santé dans l'article 111 F, article 12 et 14 b.

    · La convention relative aux droits internationaux de l'enfant stipule des dispositions détaillées sur le droit de l'enfant à la santé, tels l'article 24 consacré au droit à la santé de l'enfant. Le paragraphe de l'article 3, les articles 17, 23, 25, 32 et 28 qu'énoncent les garanties spéciales des groupes d'enfants vulnérables.

    · D'autres instruments internationaux énoncent des normes et principes relatifs à la protection des personnes atteintes des maladies mentales et l'amélioration des soins de santé mentale, l'élimination des violences à l'égard des femmes.

    · D'autres instruments énoncent les droits de l'homme garantissant le droit à la santé dans divers contextes particuliers : conflits armés, lieux de travail et de détention, environnement et processus différents.

    C' est pourquoi, les récentes résolutions de la commission des droits de l'homme ont consacré le droit à la santé en tant qu'un droit fondamental, y compris l'accès aux médicaments de qualité (2002/32) et, droit des handicapés à la santé (2002/61). Les conférences mondiales des Nations Unies énoncent des engagements considérables relatifs au droit à la santé inscrit dans les documents finaux en plaçant les problèmes internationaux, y compris les problèmes de santé relatifs à l'infection au VIH/SIDA, en tête des priorités d'actions mondiales.

    En définitive, le droit à la santé sur l'échiquier international tire ses bases du cadre juridique de la D.U.D.H ainsi que du P.I.D.E.S.C qui, constituent la pierre angulaire des garanties et de la protection du droit à la santé. Ils représentent la clé de voûte de toutes les sources juridiques du droit à la santé, pour leur défense et leur revendication à travers le monde.

    1.2.2.2. Sources régionales du droit à la santé

    Outre des instruments internationaux inscrits et relatifs au droit à la santé, celui - ci est reconnu dans les traités, chartes, pactes et protocoles régionaux relatifs aux droits de l'homme, tel que la charte africaine de droits de l'homme et des peuples (art.14),le protocole additionnel à la convention américaine relative aux droits de l'homme, traitant des droits économiques, sociaux et culturels (protocole de San Salvador) et la charte sociale européenne (art.11). Les mécanismes des systèmes régionaux de défense des droits de l'homme sont engagés à statuer dans les affaires portant sur le droit à la santé à travers différents continents au monde. Par exemple :

    · les dispositions des articles 10 ; 26 et 29 de la convention américaine ;

    · comité européen des droits sociaux et charte sociale européenne sur le travail des enfants et la santé, le développement.

    1.2.2.3. Sources internes (nationales) du droit à la santé

    Un grand nombre de pays membres effectifs de l'ONU, ont des constitutions nationales qui énoncent les obligations de l'Etat dans le domaine de la santé.

    Telle l'obligation de l'Etat à la disponibilité en lieu et place des services de santé (disponibles, accessibles et acceptables) ; ce qui permet d'inférer l'existence et l'exercice du réel droit aux prestations des soins de santé.

    Selon l'inventaire de la commission internationale des juristes, chargée par l'OMS en vue d'évaluer les pays (Etats) qui disposent dans leurs constitutions des dispositions relatives au droit à la santé, les conclusions de l'étude sont significatives, notamment : plus de 60 dispositions constitutionnelles relatives au droit à la santé et, plus de 40 dispositions constitutionnelles énoncent des droits liés à la santé, tels que le droit à des soins de santé génésiques, le droit des handicapés à une aide matérielle et le droit à un environnement sain.

    D'autres Etats possèdent des dispositions constitutionnelles sur le droit à la santé faisant l'objet d'une importante jurisprudence, telle la cour constitutionnelle de l'Afrique du Sud, face à l'affaire des antirétroviraux au traitement du VIH/Sida. Ce principe acquis du droit international à la santé est justiciable au droit à la santé national et intergouvernemental.

    Néanmoins, les sources juridiques du droit à la santé international, régional et national se ressourcent de tous les principes d'équité, de légalité et d'égalité en matière du droit spécial à la santé, par l'accès aux services des soins de santé de qualité meilleure possible.

    La RDC ne répond presque pas à toutes les conditions définies dans les recommandations de l'OMS, en matière du droit de toute personne, de jouir du meilleur état de santé physique, mentale et sociale, susceptible d'être atteint. Et ceci dépend des conditions infrastructurelles et des services de santé existant dans notre pays. Il s'agit notamment des insuffisances liées aux problèmes suivants :

    · la disponibilité des installations, des biens et des services de santé publique ;

    · l'accessibilité aux installations, biens et services en matière de santé. Ce qui relève trois dimensions : droit au non - discrimination, droit à l'accessibilité physique, économique (coût) et l'accès à l'information ;

    · l'acceptabilité des installations, des biens et des services de santé par rapport à la qualité, à l'éthique médicale, à la qualification du personnel médical et/ou aux normes internationales de l'équipement médico - sanitaire et des infrastructures inhérentes.

    En effet, le droit à la santé en RDC pose divers problèmes de réalisation de la jouissance effective chez les individus, en tant que bénéficiaires et titulaires. L'Etat de sa part, possède l'obligation légitime de garantir les conditions de l'effectivité du droit à la santé, à travers les prestataires et les infrastructures installées selon les normes en vigueur de l'OMS :

    · les problèmes de l'environnement sanitaire est une question de sa gestion et de l'hygiène mentale de la population, des communautés et des familles des usagers ;

    · les problèmes de politique et d'organisation du système de santé relève de la question de l'orthodoxie financière, d'insuffisance de la dynamique relative entre les structures sociopolitiques de l'Etat et les cadres autochtones capables, disponibles et autodéterminés en coopération et relation internationale au regard des intérêts nationaux et locaux.

    Par ailleurs, la RDC tenait à résoudre le problème lié à l'inégalité ou l'inaccessibilité aux soins de santé de la population, par le fait de s'engager à la stratégie internationale des soins de santé primaire, définie par l'OMS, à la suite de la conférence d'ALMA ATA Russie (1978). Elle traduit comme objectif de santé suivant : « Santé pour tous en l'an 2000 ». Cette stratégie de la jouissance du droit de l'homme à la santé nécessitait un niveau accru de financement de l'action sanitaire, spécialement en milieu rural défavorisé (pauvre).

    La RDC avait adopté, à cet effet, une politique de l'accessibilité aux soins de santé, comme tous les Etats membres de l'ONU avec quasi - unanimité. Hélas, la question de rendre le système de santé accessible à l'ensemble de la population congolaise demeure utopique au regard du droit à la santé liée à l'éducation pour la santé populaire, la promotion de la nutrition et la prévention des maladies par la vaccination, l'approvisionnement en eau potable, la santé mère - enfant, le traitement et les médicaments essentiels ou les génériques.

    En effet, les principes d'intérêts sociaux se résumaient notamment en termes des soins de santé primaires :

    · globalisation et intégration des soins complets ;

    · soins continus et pérennisation des services sanitaires;

    · rationalisation et décentralisation des services équitablement ;

    · participation communautaire et décentralisation des services vers la proximité des communautés ;

    · population définie par le recensement scientifique régulier de la population.

    1.2.3. Organisation actuelle du système sanitaire congolais

    Un système sanitaire est défini par l'OMS, (2000), comme un ensemble d'activités ayant pour but essentiel de promouvoir, restaurer ou entretenir la santé. Les services de santé du secteur public ou privé sont inclus à l'intérieur du système de santé. La pyramide du système de santé comprend trois niveaux :

    · nation : niveau central (concept et planification) ;

    · district : niveau intermédiaire (coordination et encadrement) ;

    · zone : niveau périphérique : socle d'opération et exécution de stratégies sanitaires.

    Nous constatons le dysfonctionnement dans la pyramide de système de santé en RDC car le financement des soins de santé en RDC, provient de l'Etat congolais, du secteur privé, de l'aide internationale (humanitaire), de communautés. Toutefois, le rôle principal de l'Etat est en perdition, en ce qui concerne l'obligation de garantir le droit à la santé de population.

    À l'instar de ce sommaire sur le droit à la santé, nous pouvons dire que la santé ne concerne pas le seul aspect physique, mais aussi elle devrait inclure l'esprit, la mentalité culturelle et le comportement des personnes. Dans les paragraphes suivants nous traitons de la santé mentale et du comportement au regard du droit à la santé et aux garanties des droits des patients.

    1.2.4. Santé mentale et droits de l'homme

    Dans le contexte de notre travail, nous allons parler de la santé mentale en tant qu'un des aspects importants et essentiels du concept « santé » et du droit à la santé des patients. Nous traiterons du droit à la santé mentale des professionnels de santé, comme acteurs des droits de l'homme et fournisseurs des services des soins de santé ; par l'entremise de l'obligation de l'Etat à la santé publique.

    A ce titre, O. Tshende Njimbi (2009) pense que l'exercice de la profession médicale et soignante constitue une pratique moralement éthique du fait de leur agir sur les personnes humaines. Tout compte fait, la pratique médicale est attachée aux valeurs de la vie telles que la vérité, la justice, la paix, la santé, l'honnêteté, l'ordre, en plus de la dignité humaine.

    1.2.4.1 Santé mentale vue sous l'angle de la santé publique

    L'OMS pour sa part, fournit un cadre de référence pour la compréhension du concept « santé ». En reprenant la même définition de l'OMS (1946) la « santé est un état complet de bien- être physique, mental et social, ne consiste pas en l'absence de la maladie ou de l'infirmité ». C'est pourquoi, pour mieux comprendre la santé mentale comme un des aspects majeurs de la santé, elle a été définie par des auteurs issus de cultures différentes. Parmi les concepts de la santé mentale figurent : le bien être subjectif, l'auto-perception de l'efficacité personnelle, l'autonomie, la compétence, la dépendance intergénérationnelle, l'auto - actualisation du potentiel intellectuel et affectif.

    Selon E. Kabengele Mpinga (Forum, 2003), la santé mentale est définie comme un état de bien- être indissociable de la santé physique et sociale et, dont la détérioration de la perception et de communication possède un impact sérieux sur l'état des droits de l'homme et du droit élémentaire à la santé.

    Aussi, la santé individuelle et/ou collective dépend de la définition donnée au concept « santé". Et ce, dans le pays où coexistent un secteur public et un secteur privé, la santé publique (public Health) est un ensemble de services et d'efforts organisés de la collectivité dans le domaine de la santé et de la maladie ; la thérapeutique individuelle en est plus ou moins exclue.

    Autrement, dans les pays où tous les services de santé sont publics, l'expression du concept de santé publique prend une signification générale et s'étend pratiquement à tous les domaines, concernant de près ou de loin la santé de l'individu, conçu essentiellement comme membre de la collectivité (L. Manuila et al. 2001). La santé publique est une synthèse de toutes les activités spécifiques qui ont pour but de rétablir, maintenir et promouvoir la santé d'une population.

    Nous pensons que la santé mentale des prestataires des soins de santé relève d'une problématique de l'organisation des services ainsi que des efforts en santé publique, de l'Etat et de la collectivité concernée.

    Par ailleurs, si l'on se place dans une optique transculturelle, il est pratiquement impossible de donner une définition complète de la santé mentale.

    Toutefois, elle va au - delà de la simple absence de troubles mentaux. Il importe mieux de comprendre la santé mentale et les fonctions mentales, car elles constituent la base d'une connaissance plus complète de la survenue et de l'évolution des troubles mentaux et de comportement.

    A propos du bien être mental, ces dernières années, les informations nouvelles en provenance des neurosciences et de la médecine de comportement ont fait progresser la compréhension des fonctions mentales. Il devient manifeste que des fonctions mentales, ont une base neurobiologique, psychologique et sont indissociables de fonction physique, sociale, culturelle et des issus sanitaires.

    Il est évident que les pensées, les sentiments et les comportements ont une incidence majeure sur la santé physique ; inversement, la santé physique possède une incidence sur la santé mentale ou le bien- être mental (OMS, 2001).

    Pour Philippe Lecorps et al. (Cités par le Collectif, op. cit, p .42), l'Etat a un rôle dans la gestion de la « vie nue » en vue d'établir son pouvoir « biopolitique ».

    Les textes juridiques de santé publique ont nuancé actuellement l'axe central, dans la construction des systèmes de la santé collective ou individuelle ; la dimension biomédicale est devenue un élément d'un tout, comprenant les dimensions psychiques, sociales, culturelles et plus généralement politiques.

    Pour ce faire, une éthique du sujet en santé publique (Bioéthique), relève le paradoxe de reconnaître d'une part, l'humain singulier et d'autre part, de respecter sa capacité de choix tout en l'appelant (invitant), à construire les modalités du vivre ensemble qui, nécessite souvent un remaniement des positions psychiques. La pensée opératoire possède un sens du vécu singulier, c'est - à - dire d'exercer sa responsabilité aux prise dans son addiction aux exigences d'un « monde commun », selon l'expression de Hannah Arendt.

    En effet, quand on parle de santé publique, de santé ou mesure de santé, chacun a sa propre vision qui interfère avec les autres valeurs qui lui paraissent importantes et, on ne se donne pas de moyens collectifs pour aller au - delà de ces contradictions. La liberté individuelle viendrait faire obstacle à la liberté publique ou à la démarche de santé publique (bio droit).

    Pour Donnet Descartes E. et al. (Cités par le Collectif, op. cit, pp.11 - 12), le concept de santé publique est un ensemble de mots, santé et publique... Dans le mot santé, il y a bien entendu la définition de l'OMS, très large : « état de complet bien - être physique, mental et social et non simple absence de maladie ».

    Or, le bien- être social des individus dépasse largement le cadre de la santé et relève de la politique dans la cité. Si l'on adjoint au terme santé, l'adjectif public, on doit en premier lieu se référer aux institutions onusiennes, et à la constitution congolaise, aussi au préambule de la constitution française, à la charte de l'OMS de 1945, toutefois d'un point de vue théorique important. En effet, la santé publique peut être abordée de mille façon et chacun selon sa propre représentation à priori.

    Selon une approche sanitaire, sociologique et anthropologique de systèmes de santé, elle montre que la société est composée des individus et leurs valeurs culturelles ou civilisation, dont les professionnels de santé et les usagers avec leurs familles ; par là, la santé est considérée comme état de bien - être de la population. Ceci, suppose des comportements normalisés et une organisation sociale que les gens ne souhaitent pas, parce que contraignant la liberté individuelle. (Le Collectif, op. cit, pp.11 - 15). En effet, « ce n'est pas sa cause qui fait qu'une maladie est mentale, c'est la manifestation au niveau de la personnalité et de relations sociales ou des communautés inter - humaines ».

    Autrement, « la maladie du cerveau dont les symptômes prédominants sont comportementaux ne serait une maladie mentale. Elle regroupe les maladies de la pensée ou de la personnalité, trouble du comportement social. Elle regroupe des maladies psychiques diverses qui déterminent la perception et la communication ». A ce titre, nous pensons que :

    · aucune définition n'est généralement acceptée, ni aucun standard objectif ne peut pas être donné, d'après de nombreux spécialistes. Un concept de base de la maladie mentale universellement applicable est impossible, car les comportements différent selon les valeurs culturelles et selon les mesures strictement médicales, ce qui exige une interdisciplinarité aux applications de ce concept, santé mentale.

    · Les problèmes de santé mentale se rencontrent dans le domaine de l'éducation, de l'emploi, des relations personnelles, de juridiction. Aussi le rejet social, l'intégration, la discrimination y sont associés. La peur liée à la méconnaissance de la santé mentale entraîne également des abus ou des violations dans le domaine des droits humains, tels que la privation de liberté pour motif médical, privation des droits de propriété, droits civils et des attitudes des professionnels qui sapent l'accès aux soins offerts par des structures de santé en place, surtout dans le tiers monde. C'est dans un tel contexte que l'ONU adopte les principes en 1991 pour la protection des groupes des personnes vulnérables.

    En outre, une définition de la « maladie mentale » selon un compendium pédagogique de l'Université de Genève (2008), il est stipulé que le terme de maladie mentale englobe plusieurs catégories des symptômes ou des pathologies qu'il n'est possible de les résumer en une définition.

    L'OMS dans son rapport (2001) sur la santé mentale propose cette définition : « que par troubles mentaux et du comportement, on entend des affections cliniquement significatives qui se caractérisent par un changement du mode de pensée, de l'humeur (affect) ou de comportement associé à une détresse psychique et/ou une altération des fonctions mentales ». Les troubles mentaux et du comportement ne sont pas de simples variations à l'intérieur des limites de la « normalité », mais des phénomènes manifestement anormaux ou pathologiques » C.I.M - 10 (OMS, 1992).

    La maladie mentale est une affection dont les symptômes les plus apparents se situent au niveau des fonctions mentales mais également au niveau corporel, par exemple : l'anorexie. Il peut s'agir d'une maladie liée à une atteinte organique du cerveau, par exemple : la démence, que d'un trouble du comportement lié à une anomalie fonctionnelle plus ou moins subtile, telle qu'une perversion. Enfin, elle peut être liée à des troubles de l'intelligence, de mémoire...

    1.2.4.2. Impacts des troubles mentaux et du comportement sur le droit à la santé de la population

    Les troubles mentaux et de comportement ont des répercussions importantes sur la santé des prestataires, des individus, leurs familles et leur communauté respective. L'individu peut souffrir non seulement des symptômes inquiétants de sa maladie, mais aussi de ne pas pouvoir participer à des activités professionnelles ou récréatives, souvent du fait d'une discrimination et stigmatisme à son égard. L'inquiétude de ne pouvoir assumer ses responsabilités envers sa famille et ses amis et, craint d'être un poids pour les autres :

    On estime que dans une famille au monde sur quatre, une personne au moins est atteinte d'un trouble mental ou du comportement. Ces familles touchées subissent aussi de l'ostracisme et la discrimination. La charge liée aux désordres mentaux est importante mais non évaluée selon Kapur (1982) ; Fadden et al. (1987). Aux difficultés financières s'ajoutent la charge émotionnelle de la maladie, le stress dû au comportement perturbé du malade, le dérèglement de la vie quotidienne, les entraves à la vie sociale... (OMS, 1997).

    A ce titre, renseignent Murray et Lopez (1996) les troubles mentaux constituent la première cause d'incapacité au monde et, que les prévisions donnent la proportion de 15 % en 2020 ;(cités par OMS, 2001).

    A propos de la RDC, le rapport des équipes multidisciplinaires de l'OMS cité par Muteba M. (2009), indique que 600.000 personnes soit 1 % de la population congolaise souffrent de la maladie mentale et, la psycho morbidité est de 20.000 soit 33 %. Ainsi la santé mentale en RDC constitue un véritable problème de santé publique qu'il faut prévenir par la participation communautaire en vue de promouvoir la santé mentale et de l'intégrer dans les programmes de recherche et des soins de santé primaire.

    Les impacts économiques et sociaux des troubles mentaux sont profonds, multiples et durables. Ils ont une incidence sur la qualité de vie en perturbant profondément la vie des personnes touchées et leurs familles ; selon les mesures des instruments (échelles) servant à apprécier la qualité de vie. Ce préjudice est non seulement considérable mais durable et, la qualité de vie reste médiocre pour les victimes même après la guérison sous l'effet des facteurs sociaux tels que le préjugé et la discrimination ; le non satisfaction des besoins sociaux fondamentaux et fonctionnels de base était le premier facteur prédictif d'une mauvaise qualité de vie chez les sujets atteints des troubles sévères.

    De même, les troubles mineurs : anxiété, trouble panique, détresse, angoisse, stress, traumatisme, frustration, dépression ont aussi cependant, des répercussions sur les fonctions psychiques, la communication sociale, la garantie et la promotion du droit de l'homme et du droit spécial à la santé des usagers et leur famille.

    Dans notre étude, nous avons considéré que la mauvaise qualité de vie et de conditions de vie ou milieu de vie chez les professionnels de santé possèdent de forte incidence avec les troubles mentaux et de comportement. Et ceci possède des répercussions psychosociales, comme complications socio - professionnelles et identitaires. De surcroît, elle expliquerait autant plus le non jouissance du droit de l'homme à la santé des patients.

    1.2.4.3. Santé mentale et la jouissance du droit à la santé

    a) Santé mentale

    Dans ce travail, nous nous référons à la définition classique de l'OMS. Selon cette institution spécialisée du système de l'ONU, la « santé » est un état de complet bien - être physique, mental et social et pas simplement l'absence de maladie ou d'infirmité. Cependant, la santé définie de cette manière relève de questionnement à savoir : qu'est - ce qu'est la santé mentale qui nécessite d'être relative au corps biologique et aux corps social dans l'ensemble du comportement d'une personne ?

    La santé mentale se définit donc comme « l'état de bien - être mental sain ».

    Pour Health net TPO (2007), la santé mentale est donc une composante de la santé en général, qui est principalement centrée sur les fonctions mentales d'une personne.

    C'est la façon dont une personne :

    Pense (pensée) cognition

    Sent (sentiment) affection

    Agit (comportement) praxis

    Se perçoit et perçoit le monde autour d'elle (sensation psychosociale du réel).

    La santé mentale n'est pas synonyme de l'absence de folie. En effet, la santé mentale est une partie importante de la santé. Beaucoup de gens, à un certain moment de leur vie, souffriront d'un problème mental. La santé mentale est un état de bien - être d'une personne caractérisée par :

    L'intégrité : avoir une position par rapport à soi - même et par rapport à son environnement social et physique ;

    L'adaptabilité : surmonter les tensions normales de la vie ;

    La sociabilité : contribuer à la vie de sa communauté et avoir des relations sociales adaptées.

    Pour ce, une maladie mentale est une affection qui perturbe la personne sur plusieurs plans, notamment :

    · la pensée (plan cognitif) ;

    · le sentiment (plan émotionnel) ;

    · le comportement (verbal ou non verbal) ;

    · la perception (imagination et représentation).

    A ce titre, une maladie mentale n'est pas caractérisée seulement par des symptômes psychologiques, psychiatriques ou physiques mais aussi, par une altération des facultés adaptatives sur les plans social, professionnel ou scolaire (perception-communication), qui rendent problématique son intégration sociale, personnelle et interpersonnelle, tel est le cas des professionnels de santé des CUK.

    La notion de santé mentale n'est pas univoque, elle soulève l'équivoque. Elle est fonction de la culture, de la tranche d'âge, de la catégorie sociale, de la religion, de la croyance ...

    L'on note une forte association et de relation de cause à effet entre la pauvreté et les troubles mentaux et de comportement.

    Dans notre recherche, nous avons observé un cercle vicieux qui part de la pauvreté sociale aux troubles mentaux et de comportement vers les violations des droits de l'homme, celles-ci sont entretenues par ces troubles et la pauvreté sociale même. Il caractérise notre société congolaise qui n'a ni structures d'accueil et/ou de déconditionnement psychosociologique suffisamment intégrées.

    b) Ampleur du problème de santé mentale sur la jouissance du droit à la santé

    La pauvreté, les violations des droits et les troubles mentaux constituent un système incohérent et un cercle vicieux qui représente une impasse relationnelle et institutionnelle et, possède de nombreuses répercussions dans l'organisation des établissements de santé publique en RDC.

    Les soins de santé mentale (psychiatriques) et les soins des troubles de comportement (psychothérapiques) sont coûteux, d'une lourde charge puisqu'ils exigent de longs traitements et entraînent de perte de productivité par l'invalidation psychosociale selon l'OMS et Health.net TPO, (2007). Ces troubles appauvrissent les patients et leurs familles. Les facteurs tels que l'insécurité, un niveau bas d'éducation, de mauvaises conditions de logement et de nutrition favorisent l'apparition des troubles mentaux et de comportement courants.

    Dans une population, la prévalence de la dépression est d'une fois et demie à deux fois plus élevée parmi les groupes à bas revenu. Chez les groupes humains vivant dans la pauvreté, la violence et les mauvais traitements sont fréquents, en termes de psycho traumatisme et maltraitance physique ou morale. L'insuffisance des investissements bien ciblés dans la politique de santé publique, spécialement dans le domaine de santé mentale, ne permettent pas de briser le cercle vicieux de la pauvreté au trouble mental afin de faire reculer leurs effets sur le développement harmonieux et le respect des droits humains.

    En ce qui concerne tous les systèmes des soins, il y a plusieurs raisons de faire de la santé mentale et du comportement humain une des priorités, à savoir :

    - Dans tous les pays du monde, beaucoup de gens ont des problèmes de santé mentale qui vont de troubles sévères comme les psychoses, aux moins sévères, comme les troubles anxieux (névroses réactionnelles). Selon les estimations de l'OMS, 450 millions de personnes dans le monde souffrent de troubles mentaux. Pour les pays en voie de développement spécialement, on estime les valeurs suivantes :

    schizophrénie : 0,5 - 1 % ;

    épilepsie : 1 - 1,5 % ;

    dépression/anxiété grave : 2 - 5 % ;

    déficience mentale : 1 %.

    - Dans les pays ayant les problèmes sécuritaires, ravagés par la guerre, les conflits, l'instabilité politique et socioprofessionnelle, l'ampleur des problèmes mentaux peut être élevée ; tel est le cas de la DRC.

    - Beaucoup de patients qui consultent les hôpitaux et les centres de santé ont souvent des problèmes de santé mentale et de comportement ayant une forte association à des désordres physiques. D'après les recherches effectuées en cette matière en occident et dans les pays d'outre - mer, elles ont montré qu'environ 30 % des malades qui consultent en médecine générale ont des problèmes de santé mentale. Beaucoup présentent les plaintes physiques, alors qu'ils ont les problèmes de santé mentale tels que : sommeil, fatigue, douleurs, maux de tête ou maux d'estomac, liés à la somatisation.

    - D'autres facteurs sont liés à la stigmatisation et attitudes négatives associées aux troubles mentaux qui entraînent la discrimination aux soins de qualité, à l'adaptation socioprofessionnelle et scolaire qui limitent les libertés individuelles.

    - Le lourd fardeau lié aux troubles mentaux : improductivité, invalidation, problèmes d'intégration familiale et financière liée à sa longue prise en charge et / ou son ignorance.

    C' est pourquoi, l'OMS renseigne que la schizophrénie, la dépression et l'alcoolisme sont les troubles les plus invalidants. Près d'un million de personnes se suicident chaque année, sous la dépression.

    Les problèmes de santé mentale représentent 11 % du fardeau global des maladies en recrudescence. Les projections de l'OMS en 2020 prédisent que les problèmes de santé mentale représenteront 15 % du coût global des maladies. Globalement, une famille sur quatre a au moins un membre qui souffre de troubles de santé mentale. Il sied de signaler que les membres de la famille sont souvent les plus concernés dans la prise en charge des personnes atteintes de troubles de santé mentale. Une maladie mentale dans une famille a de profondes répercussions sur la qualité de vie de toute la famille.

    Pour notre travail, nous considérons qu'une maladie mentale et trouble de comportement ou troubles physiques ont des répercussions sévères sur la qualité de vie et de l'existence authentique des intervenants à savoir : les professionnels médecins, en l'absence de leur prise en charge adéquate ; ce qui expliquerait les violations flagrantes des droits des patients dans les hôpitaux. En effet, les gens pensent que les problèmes de santé mentale ne peuvent pas être traités ; au contraire, des options thérapeutiques efficaces existent, notamment :

    - La sensibilisation au sujet de la santé mentale et du comportement dans la communauté ;

    - Le counslling et la psychothérapie ;

    - Les conseils et l'éducation aux malades et à leur famille ;

    - Les médicaments accessibles, efficaces, disponibles et les génériques existent.

    A ce titre, Frédéric Dubas (2004), en abordant la question du sujet, enjeux éthiques et économiques en pratique médicale, s'interroge sur la santé individuelle. Il affirme que la santé est bien une curieuse notion.

    Son caractère à la fois individuel et collectif s'atteste quotidiennement ; la santé est liée au bien suprême en valeur :« la vie ». Comme « l'être malade », « l'être en bonne santé » dépend de références aux normes sociales.

    La santé prend le sens plus qu'une valeur éthique, bonne ou mauvaise. Elle est une capacité, une marge d'adaptation disponible quand une maladie survient, selon Georges Canguilhem (1966) cité par J. Bergeret et al. (op. cit.). Finalement, il en va de la santé comme de la maladie ; et les définitions différent : il y a celles conçues par les médecins comme absence de maladie clinique, prévention et celles vécues par des malades. Les deux ne se recouvrent ni s'accordent que très partiellement quant aux échelles de qualité de vie.

    Pour Hyman (2000), au cours de la vie de personne, toute expérience traumatique peut, en dehors d'une communication correcte, modifier la structure de la connexion synaptique et remodeler le processus moléculaire (neurochimique) qui déterminerait le remaniement dans l'édifice psychique et, peut inférer les troubles mentaux et du comportement aux victimes. D'autre part, l'OMS (2001), définit le comportement sanitaire, selon les indicateurs ou variables, à contrôler ci - dessous :

    · état de sommeil ;

    · état d'alimentation (nutrition) ;

    · utilisation des services de santé par habitant ;

    · consommation des drogues ;

    · loisir et sport ;

    · sexualité et le contenu sexuel.

    En RDC, l'utilisation des services de santé a un taux d' indice de 0,15 consultation par habitant et par an, pour une population générale de 54 % ; c'est - à - dire une Consultation au moins par personne tous les 6 ans. Aussi, 35% en 1980 de consultation par habitant et 15% en 2001 par habitant pour les usagers des services de santé publique.

    Ceci signifie que 2/3 des patients en RDC ne consultent pas les services publics de santé, et leurs systèmes pour bénéficier de soins et en jouir en tant que titulaires, ni la capacité d'exercer en le revendiquant et en le défendant, à cause de leur insuffisance ou manque de disponibilité, accessibilité et acceptabilité. En plus, l'impact socio - économique (pauvreté extrème) et culturel, entrave la jouissance du droit et l'accès aux soins de santé ; selon le « Diagnostic de la pauvreté en RDC », dans un rapport de l'analyse participative de la pauvreté nationale (Juillet, 2005), cité par Katima Kipulu (2008).

    1.2.4.4 Définitions des quelques concepts de santé mentale et de comportement

    La santé mentale étant un état de bien - être psychique susceptible d'être modifié par certaines expériences bio psychosociologiques et par des facteurs de milieu de vie, la description sommaire de certains états mentaux est actuellement nécessaire et utile.

    Selon Public Health. Net TPO et OMS (2007, pp. 10, 35, 45, 54), nous présentons succinctement quelques états de santé mentale mineurs et de comportement qui passent inaperçus chez les prestataires de soins de santé, mais laissent un impact important sur le mode de perception et de communication. Les états de santé mentale ont la particularité de diminuer la capacité de jouissance du droit à la santé, des droits des patients et leur exercice, à savoir : stress, dépression, anxiété, traumatisme psychique, angoisse, frustration et détresse.

    a) STRESS

    Le mot « stress » provient de la langue anglaise, qui signifie « force, effort intense, pression ». En 1936, H. Selye utilisait ce concept en biologie cellulaire pour exprimer la réaction de l'organe à un excitant stresseur, qui peut être vivant, physique, chimique ou un événement troublant.

    Actuellement, le stress est une réponse non spécifique de l'organisme à n'importe quelle demande à laquelle il doit faire face (coping, to cope).

    Une infection, une intoxication mais aussi un grand plaisir, tout comme une grande douleur, constituent des agents stressants qui exigent à l'organisme un certain travail d'adaptation dont les manifestations non spécifiques viennent s'ajouter à l'action. La réaction est spécifique de chacun de ces agents stresseurs. Le stress est constamment présent au cours de toutes les circonstances de la vie, à des intensités qui sont variables. Si l'intensité est minime chez l'homme qui dort ou se repose, elle est alors très intense après un grave accident humain ou technique.

    Adaptation au stress et le stress

    Le stress est un état de tension qui perturbe la vie d'une personne avec des effets négatifs sur la santé mentale, physique et sociale. C'est une condition émotionnelle irritante qui se produit comme réponse à des stimulations (influence) extérieures diverses. Et le corps humain répond instinctivement à un danger immédiat (imminent) en nous préparant à une réaction mentale et physique au danger. La menace d'un danger appelle la défense, la protection et la fuite (évitement). La perception du danger donne des messages chimique, hormonal, vigilance augmentée et économie d'énergie psychosomatique et neurovégétative. Si le danger passe, le calme revient. Le stress est alors existentiel normalement, quand il dure trop longtemps, il devient pathologique et impose un sérieux impact sur la santé appelé « état de stress physique, psychologique et comportemental » (inadaptation sociale) 

    b) Frustration

    Selon L. Manuila et al. (op. cit.), le mot « frustration » est d'origine anglaise, c'est un état qui succède au refus conscient ou inconscient, actif ou passif d'un besoin. Il s'agit de mécanisme de défense dans le fonctionnement de l'appareil psychique. Le concept suggère un état de souffrance psychique créé par une situation ou un événement qui prive l'individu d'une satisfaction vitale à laquelle il pense avoir droit positif ou naturel. Ainsi, la frustration peut s'extérioriser par un comportement agressif ou être refoulée et latente, elle conduit à de divers troubles mentaux et de comportement.

    Pour cette raison, la frustration procède par un état mental, de manque ou de privation des besoins fondamentaux ; cette menace vitale fait appel à une force ou efforts intenses de l'organisme humain, en vue de faire face aux besoins pressants, c'est l'état de stress qui peut être passager ou permanent.

    Si le stress et la frustration sont intenses et durables, ils constituent un trouble mental et de comportement.

    Pour les professionnels de santé en RDC, cet état mental est permanent en milieu du travail (hôpitaux publics).

    En effet, la « frustration » selon Larousse (1978), provient du verbe « frustrer », priver de ce qui est dû, par exemple frustrer ses créanciers, ou les prestataires des soins de santé publique.

    Elle est une situation où un état du sujet dont la conduite est modifiée par un obstacle ou un événement frustrant ; privation d'une satisfaction donnée selon les catégories.

    Catégories d'événements frustrants :

    · Frustration primaire : absence d'objet nécessaire à la satisfaction du comportement motivé (besoins) ;

    · Frustration secondaire : absence de l'objet nécessaire avec obstacle passif externe (grille de séparation, nourriture, cachot) ;

    · Frustration secondaire avec obstacle passif interne (complexe d'infériorité d'Adler A.)

    · Frustration secondaire avec obstacle actif interne (conflit opposé + pulsions) ;

    · Frustration secondaire avec obstacle actif externe (conflit d'interdits parentaux).

    Les réactions à la frustration :

    · Agression directe ou déplacée (décharge indirecte) ;

    · Agression - isolement - hypersensibilité - « l'égoïsme » ;

    · Culpabilité (voir psychologie de l'enfant) ;

    · Agression déplacée à de formes complexes. Par exemple, l'ironie du sort ;

    · Auto - agression pathologique.

    c) Dépression

    Pour Estelle Betvinik et al, (2000, p.50), la dépression est caractérisée par une humeur dépressive durable (plus ou moins deux semaines), associée à une perte d'intérêt social et de plaisir, sur le fond d'un sentiment de culpabilité et de désespoir. Elle peut être majeure ou mineure. Pour L. Manuila et al. (op. cit.), la dépression est un état mental caractérisée par un fléchissement du tonus neuropsychologique, accompagné de désespoir, fatigue, culpabilité et une détresse anxieuse.

    La tendance à la suicidarité sous le « raptus dépressif » est une complication à crainte, en vue de protéger et de promouvoir le droit à la santé des victimes.

    La dépression diminue suffisamment la capacité de jouir du droit dont on est titulaire et, engendre l'incapacité à le revendiquer ou à le défendre en termes des garanties.

    Causes : souffrance morale, pathologie organique, traitement au psychotrope qui entraînent un ralentissement psychomoteur. Le non jouissance du droit à la santé est lié aux complications de la dépression : Conduite d'addiction, désinsertion socio - professionnelle, dépendance à l'hôpital et actes suicidaires (Raptus de dépression), perte de liberté et d'autonomie.

    d) Névroses d'angoisse ou troubles anxieux

    Définition : c'est une névrose d'angoisse associe à une anxiété chronique à des crises d'angoisse aigue, sans facteur déclenchant spécifique.

    Actuellement, le DSM- IV (APA, 1992 ; 1994) structure celle-ci en troubles anxieux et la névrose d'angoisse associe selon les critères, l'attaque de panique, le trouble panique et les troubles anxieux généralisés. Le rapport avec le droit de l'homme à la santé se situe dans les complications vers la dépression, les conduites addictives, les anxiolytiques et la dépendance médicamenteuse, l'absence d'autonomie et de liberté individuelle, la conduite suicidaire (raptus anxieux).

    En effet, le concept d'angoisse pour Yves Poinso et al. (1972, pp.17), S. Kierkegaard, est une possibilité d'une réalité de la liberté car, le passé semble anticiper l'avenir.

    Le mot anglais « Anguish », distress, c'est un état de malaise général psychique et physique ; il s'accompagne de troubles neurovégétatifs ;

    avec comme manifestation : insomnie, tachycardie, transpiration, pâleur, rougeur, asthénie ... Actuellement, l'angoisse est connue comme troubles anxieux (DSM - IV).

    De même, l'angoisse est simultanément l'anticipation d'un danger et réaction à ce danger. Elle est à la fois signalée, symptôme et défense.

    C'est une peur sans objet déterminé, signalée au Moi comme affects déplaisants.

    Elle est une réaction directe de l'organisme à la coexistence de pulsion de vie (héros) et pulsion de mort (thanatos) dans la structure même du Moi (M. Klein). On distingue l'angoisse libre ou diffuse, l'angoisse normale (existentielle) et l'angoisse pathologique lorsque les modalités de résolution des conflits sont rigides ou déficients, faibles. L'émergence dans la conscience d'un désir réel amène à l'angoisse ambiguë. L'angoisse se rapporte aux manifestations physiques alors que l'anxiété est psychologique.

    e) Détresse

    De l'anglais « distress », la détresse c'est un état mental pathologique caractérisé par une défaillance grave d'une ou plusieurs fonctions qui menacent la vie d'un individu dans un délai rapide, en l'absence du traitement. C'est un état de désespoir, désarroi, embarras, abandon, péril et misère. Il constitue un état de violation des droits de l'homme et de manque de jouissance réelle du droit à la santé.

    f) Anxiété

    Le mot vient de l'anglais « anxiety », il est défini dans le DSM -IV comme une sensation psychique caractérisée par une crainte d'un danger imminent réel ou imaginaire, fondée sur les manifestations psychologiques.

    g) Traumatisme psychologique

    Les violations des droits de l'homme engendrent de traumatisme physique et psychique importants dans la société.

    Selon le DSM-IV (APA, 1994), il s'agit d'une menace sérieuse à la vie et à l'intégrité psychique ou physique du sujet, sa famille ou l'entourage social. C'est un événement de confrontation dans le réel qui déborde les possibilités singulières des réactions du sujet, laissant l'impact de revécu, pour une durée de 0 à 3 mois. Les causes sont biopsychosociales selon le degré. Sans traitement, les complications sont des troubles de relation sociale, d'activités quotidiennes, d'inadaptation par peurs, pharmacodépendance...

    . L'homme étant à la recherche du plaisir vital, le psycho traumatisme a un rôle désintégrateur de la personnalité chez l'individu victime ; alors le Moi profond (Conscient et inconscient) recherche sans cesse l'intégrité de la personnalité. Toutes nos conduites conscientes ou inconscientes sont déterminées par cette personnalité en perpétuel remaniement dynamique devant des situations singulières, conflictuelles. L'homme est appelé aux interactions sociales les plus élevées telles que la protection et la promotion des droits humains pour autrui et pour soi - même, en vue de l'accomplissement de l'équilibre personnel.

    1.2.5. Etudes antérieures sur santé mentale et droits de l'homme

    Dans la même perspective, un compendium pédagogique de la Faculté de Médecine de l'Université de Genève était focalisé sur la santé mentale et les droits humains ; il fut réalisé par E. Kabengele Mpinga à l'Institut de Médecine Sociale et Préventive (IMSP, 2009) et à l'Institut Universitaire de Kurt Bosch-Sion (2009). L'étendue de la problématique a été circonscrite autour des questionnements suivants :

    L'état des droits de l'homme comme facteur de risque de santé mentale et quelles actions entreprendre pour y faire face ?

    Situées hors de bases biologiques mais en interaction avec elles, les conditions sociales et économiques, politiques et environnementales dans lesquelles naissent, vivent, travaillent et meurent des personnes atteintes des maladies mentales, constituent des obstacles majeurs à la prévention, à l'organisation et à l'accès aux soins, au financement et à la recherche sur la santé mentale. La question fondamentale relève de l'état des droits de l'homme au niveau individuel et communautaire et, au niveau des actions réelles à entreprendre en vue de la reconquête des droits humains et de la préservation (épargne) de santé mentale comme capital - ressource.

    Les travaux actuels sont orientés vers la formation pédagogique et recherche scientifique dans le cadre du projet santé mentale et droits humains. Les résultats de l'étude démontrent que les troubles mentaux et de comportement constituent une charge énorme et une source de préoccupation pour les individus, les familles, les communautés et les Etats. De ce fait, l'état des droits humains est un déterminant de la santé mentale d'une part, et de l'autre, les violations des droits de personnes souffrant de maladies mentales aggravent leur état de santé, déclenchent des troubles chez des proches et alimentent le poids énorme de ces affections au sein de nos sociétés. Elles s'appuient sur deux de recommandation de l'OMS relatives à la santé mentale, à savoir : l'éducation du grand public et le développement de la recherche en vue de l'amélioration de la santé mentale dans le monde.

    En effet, considérée comme le fondement du « bien - être » individuel et collectif qui suppose les droits individuels et collectifs, la santé mentale est actuellement, plus qu'hier, sujet des préoccupations pour des raisons probantes à savoir :

    · Son indissociable lien avec la santé physique qui limite les possibilités de réalisation d'un bien être complet. Les troubles mentaux altèrent la perception de la personne, bloquent toute communication avec son environnement, constitue un handicap à une vie sociale pleine ;

    · Les niveaux de morbidité et de mortalité des troubles mentaux et de comportement, en terme de prévalence et incidence au niveau mondial ; on estime qu'environ 450 millions de personnes souffrent des troubles mentaux et de comportement et que les problèmes de santé mentale constituent 5 à 10 principales causes d'incapacité, et représentent environ 12 % de la charge mondiale de morbidité totale. A l'intérieur des nations, leurs prévalences varient en fonction d'affection, de population concernée, et des contextes socio - culturels, économiques et politiques (OMS, 2001) ;

    · L'inexistence et les faiblesses des politiques nationales de santé mentale, de la législation ou politiques de santé inopérationnelle ;

    · Les coûts économiques et sociaux des soins énormes et inaccessibles pour les familles et proches, face aux coûts alimentaires et des soins du patient ;

    · La discrimination négative et la stigmatisation dont souffrent les malades et les familles dans tous les secteurs de la vie sociale et aux soins ;

    · Les violations des droits humains civils et politiques, socio - culturels et économiques, de même que les discriminations dont les malades et leurs familles sont victimes en appellent aux préoccupations des systèmes de l'ONU ; tel l'OMS au niveau international et régional de protection de ces droits.

    Une autre étude montre que la récession économique avec la suppression de postes de travail et compression continue des effectifs altèrent l'état de santé mentale et de comportement des populations.

    Une abondante littérature établit que la pauvreté, le chômage sont des indicateurs de l'altération et de l'aggravation de la santé, parce qu'ils entraînent la perte de revenus, limitent les moyens de survie, la satisfaction des besoins primaires et les inégalités d'accès aux soins qui entraînent la perte de l'estime de soi (autonomie) et conduisent à des perceptions négatives, tel un obstacle à l'accomplissement personnel et aux responsabilités sociales selon Artazcoz L, Banach J. et al.( 2004 ;cités par Haelth.net TPO ).

    Aussi, les droits des personnes souffrant de maladies mentales sont constamment et systématiquement violés dans un cadre de famille, école, entreprise, les structures de vie sociale et surtout dans les hôpitaux et d'autres lieux des soins : psychiatrisations forcées, actes délibérés de mauvais traitement, négligences manifestes, atteintes à la sphère privée, les rançoonnements et/ou les refus de soins, les isolements, les incarcérations à vie. Les auteurs de ces actes agissent soit de manière individuelle, soit au nom et pour le compte d'un Etat policier et/ou de l'Etat de police.

    Actuellement, aucun Etat au monde n'est à l'abri de ces pratiques inhumaines et dégradantes. D'autres études réalisées par l'OMS, santé mentale : nouvelle conception, nouveaux espoirs, un rapport sur la santé dans le monde,  Genève (2001). Elle a formulé dix recommandations destinées à briser le cercle vicieux et infernal entre droits et santé -pauvreté, au moyen duquel, l'amélioration de la situation passe par l'éducation publique, l'information de statistique épidémiologique des troubles mentaux, de moyens de traitements, de chances de guérison et surtout des droits des patients.

    En plus, la nécessité urgente est de mener des recherches dans un contexte vaste, international et diversifié, en vue de comprendre les variations de cette problématique entre les différentes communautés et, d'appréhender avec précision les facteurs qui influencent sur l'apparition, l'évolution et l'issue des troubles mentaux et de comportement qui, constitueraient un obstacle réel au comportement de jouissance du droit de l'homme à la santé.

    SECTION III : Jouissance du droit à la santé mentale et des droits des patients

    1.3.1. Cadre conceptuel de jouissance des droits des patients

    Il sied de rappeler à ceux qui sont indifférents, que tout patient (malade) reste avant tout une personne.

    En effet, l'arsenal législatif et réglementaire qui affirme la protection des droits des patients est vaste et complexe. En France par exemple, la Loi Kouchner du 4 mars 2002, donne un aperçu sur les droits qui doivent être garantis dans le cadre de la prise en charge médicale.

    Pourtant, 25 % sur 31 % de la population mondiale n'ont toujours aucune législation précise sur la santé, quant aux lois protégeant les malades atteints mentalement ou physiquement.

    Le concept de « jouissance » provient du verbe « jouir ». C'est un plaisir que l'on goûte pleinement avec satisfaction ; c'est le `` bien-être''. On parle de la jouissance des sens physiologiques, jouissance sexuelle (libido). En droit positif, la jouissance est l'action d'user, de se servir d'une chose et d'en tirer les satisfactions qu'elle est capable de procurer. C'est le fait d'user d'une chose et d'en percevoir les fruits. On peut avoir la jouissance d'un bien sans en avoir la propriété, usufruit. (Le Petit Robert 2002). La jouissance du droit à la santé et des droits des patients suppose le droit de disposer de ce que rapportent les services de santé. C'est le fait d'être titulaire du droit à la santé.

    Par ailleurs, avoir la jouissance de ses droits sans en avoir l'exercice est la capacité de jouissance de droit qui est l'opposé de la capacité d'exercice. La privation de droit de percevoir les fruits d'un bien- être mental constitue des abus de jouissance, c'est-à-dire l'obstacle à la capacité de jouissance et à celle de l'exercice du droit fondamental à la santé. L'état de santé mentale influe sur la capacité de jouissance du droit et sur l'exercice du droit dont on est titulaire ; tel le droit à la santé.

    C'est justement, dans ce contexte qu'en décembre 1991, les Nations Unies ont adopté les « principes pour la protection des personnes atteintes des maladies, surtout la maladie mentale, et pour l'amélioration des soins de santé mentale ». Ces principes ont pour objectif, la protection de l'être humain diagnostiqué comme malade mental et, reconnu particulièrement vulnérable.

    Tout patient est reconnu comme personne humaine malade appartenant au groupe vulnérable et, il mérite la protection et la défense de ses droits humains par les professionnels de santé, fournisseurs des services de soin de santé par les membres de famille et, surtout par l'Etat.

    Pour ce faire, la fonction médicale exige une disponibilité de « soi » et une formation en droits humains des patients, en vue de l'exercice de ces fonctions soignantes des valeurs moralement éthiques, liées à la vie.

    1.3.2. Droits des patients ou malades

    Le fait de connaître les droits permet d'établir un dialogue responsable et adulte avec le professionnel médical et soignant dans les interactions « soignant - soigné ». Au-delà des règles juridiques, il est important de mettre en place une relation basée sur la confiance mutuelle et la collaboration ainsi dissiper la peur. Les textes qui réglementent ces droits sont les suivants :

    · Déclaration universelle des droits de l'homme ;

    · Charte et convention relatives aux droits civils et politiques ; droits économiques, sociaux et culturels, plus le droit au développement ;

    · Textes régionaux et internes.

    En RDC, le laxisme juridique ou l'insuffisance des précisions des lois sur la santé et les voies possibles de recours en cas de violation, exigent une conquête et reconquête des droits humains du patient. Le modèle français peut nous inspirer en cette matière, les textes réglementaires français tels que :

    · Le code de déontologie médicale ; la charte du patient hospitalisé (Art. 31, 32 de la loi du 4 février, 1995) ;

    · Le plan douleur de décembre 1998 ; le plan quadriennal de lutte contre la douleur (2002 - 2005) ;

    · Le plan d'engagement du programme national français de lutte contre la douleur (Journal officiel du 5 février 1995).

    1. 3.2.1. Droits fondamentaux des patients

    Il s'agit des droits naturels ci- après :

    - Droit au soulagement de la douleur ;

    - Droit à l'information et consentement libre et éclairé ;

    - Droit d'accès à votre dossier médical ;

    - Droit de l'aide aux victimes d'accident médicaux et d'aléas thérapeutiques ;

    - Droit de participation à la recherche biomédicale ;

    - Droit au respect de la dignité ;

    - Droit de non - discrimination dans l'accès aux soins ;

    - Droit au respect de la vie privée ;

    - Droit au secret des informations ;

    - Droit au travail, à l'assurance maladie, à la carte d'invalidité et droit au quotidien,...

    En cas des violations de ces droits humains, ce sont les règles de « droit commun » qui s'appliquent. Le tribunal compétent est le tribunal de grande instance (TGI), s'il s'agit des violations des droits par les établissements privés, et le tribunal administratif, si la faute émane des établissements publics.

    L'application de cet arsenal des droits du patient en RDC, soulève une problématique de l'amélioration des institutions ou infrastructures de service de soin de santé, en vue d'espérer le « soin de qualité ». Une perspective de la redéfinition des principes de la responsabilité médicale et de soin de santé, pour statuer sur les dommages imputables et non imputables à une faute et, prévoir l'indemnisation sur les droits de pénalité ou de solidarité.

    1.3.2.2. Droits des patients et santé mentale : Recommandations de l'OMS, 1991

    Principes des libertés fondamentales et droits de base

    1. Toute personne a le droit aux meilleurs soins de santé mentale disponible, dans le cadre du système de santé et de protection sociale ;

    2. Toute personne atteinte de maladie mentale ou soignée comme telle, doit être traitée avec humanité et dans le respect de la dignité inhérente à la personne humaine ;

    3. Toute personne atteinte de maladie mentale ou soignée comme telle a le droit d'être protégée contre toute forme d'exploitation économique, sexuelle ou autre, contre les mauvais traitements physiques ou autres et contre les traitements dégradants ;

    4. Aucune discrimination fondée sur la maladie n'est admise, le mot «discrimination » s'entend de tout traitement différent, exclusif ou préférentiel ayant pour effet de supprimer l'égalité de droits ou d'y faire obstacle.

    L'intérêt de ces principes de l'OMS est de servir de « guide » pour les gouvernements, les agences spécialisées et les organisations non - gouvernementales. Ils présentent alors, un standard minimum pour la protection des droits fondamentaux des personnes ayant une maladie mentale. Ces principes n'ont pas le statut de traité international, leur importance symbolique présente des textes de référence permettant un cadre de référence pour l'élaboration de législation de santé mentale des différents Etats - gouvernements. Malgré ces textes théoriques, les droits humains sont encore trop peu respectés.

    Concernant la protection des droits des patients souffrant de maladie mentale, ils sont encore victimes d'exclusion, de discrimination, d'abus divers, de négligence, d'instrumentalisation à des conditions humiliantes et dégradantes, avec comme corollaire, la désocialisation et l'abandon.

    Les plaidoyers pour le respect réel des principes basés sur les droits humains, exigent une pression internationale sur les Etats, par le contrôle de leur législation et par la poursuite judiciaire régulière sur des plaintes des sujets, ONG et autres Etats et ce, en contre performance ou contre tutelle.

    Les personnes atteintes mentalement composent un groupe de personnes vulnérables qui nécessitent une protection et de soin mental qui respecte l'autonomie, une meilleure législation nationale avec l'intégration respectueuse des principes édictés par l'ONU.

    Nous essayons d'énumérer certains principes généraux aux suivants.

    1.3.2.3. Quelques principes généraux de protection réelle des droits humains des patients.

    v La législation et la santé mentale : Les instruments juridiques définissent le degré de responsabilité, d'intervention et des services corrects en vue d'une meilleure qualité de soin pour les usagers et leurs familles.

    v Respect de personne (individu), de ses valeurs sociales, culturelles, ethniques, religieuses et philosophiques.

    v Prise en compte de tous les besoins de l'individu : sociaux, opinions, logement, santé.

    Dans ce cadre, leurs motivations doivent être comprises car, pour changer une pratique, il faut apporter une méthode alternative correspondant aux causes sous - jacentes, autrement, il est possible que la pratique renaisse, même après une campagne réussie. Il s'agit des besoins importants, des peurs, des coutumes, des croyances et idées auxquels de nouvelles perspectives de la protection des droits humains et de dignité de personne constituent des exigences de nos jours dans nos responsabilités communes.

    v Assurer les soins et traitement dans le milieu le moins restrictif (formation médico - sanitaire humanisée).

    v Renforcer l'autodétermination et la responsabilité de chaque individu par la prestation des soins et traitements adéquats.

    v Prestation de soins et traitements destinés à obtenir le plus haut niveau de santé et du bien - être que l'individu peut atteindre.

    v Le secret professionnel exige que le patient ait le droit au respect de la confidentialité pour tout ce qui touche à son état de santé, en vue de protéger le patient et ses intérêts, créer une relation de confiance entre professionnel de santé et son patient. Il peut délier le professionnel de l'obligation de garder le secret. L'accès au traitement, le consentement éclairé et le droit à l'information, la privation de libertés à des fins d'assistance ne doivent souffrir d'aucune contrainte à l'égard du patient.

    Les références du « code civil Suisse » sont illustrées dans son chapitre VI, articles 379aA, 379bB, 379c, 379dD, 379eE. Les traités internationaux sur le respect des droits de l'homme, le pacte international relatif aux droits civils et politiques et le pacte relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, comportent la décision importante et la plus sérieuse pour protéger ces droits, dans la résolution 46/119 sur la protection des personnes atteintes de maladie mentale et pour l'amélioration des soins de santé mentale. Elle est adoptée en 1991 par l'Assemblée Générale des Nations Unies (ONU, 1991). Non contraignante, elle annonce les droits humains inviolables et indescriptibles. Autre instrument de guide d'élaboration d'une politique de santé spécialement axée sur les droits des enfants et adolescents : convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant (1989).

    De même, les instruments régionaux tels que la convention européenne pour la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales, est avalisée par la Cour européenne de droits de l'homme dans sa recommandation 1235 (1994), relative à la psychiatrie et aux droits de l'homme et adoptée par le parlement européen.

    Aussi, la convention américaine sur les droits de l'homme (1978), la Déclaration de Caracas adoptée en 1990 par la conférence régionale sur la restructuration des soins psychiatriques en Amérique latine ; elle concerne la prise de conscience des gouvernements de leurs responsabilités à la santé mentale et d'élaborer un droit international relatif à la santé mentale.

    A ce titre, les professionnels médecins doivent utiliser ces mécanismes et instruments pour pousser leurs gouvernements à ressourcer le traitement des personnes atteintes des troubles mentaux et de comportement, en vue de la défense de tous les droits et libertés fondamentaux au sein de la société, notamment dans les structures sociales des hôpitaux.

    1.3.3. Psychologie du Médecin

    Parmi les groupes hospitaliers, le corps médical apparaît comme le groupe le plus homogène, du point de vue de la formation des médecins et surtout de leur conscience de groupe ou de classe sociale, réservée et séparée du reste du personnel soignant, administratif et du personnel spécialisé, voire les auxiliaires.

    Il existe, naturellement, un ordre hiérarchique strict au sein du groupe de médecins, du professeur, le chef de service, le chef de clinique, le chef de staff et la série des stagiaires en médecine.

    Les conduites du médecin sont définies par les rôles et les statuts de sa profession et, ses propres tendances personnelles profondes, sans oublier la situation du cadre de structure médicale du travail (institution).

    Par ailleurs, les progrès des sciences médicales, avec ces nouveaux pouvoirs biomédicaux, s'est modifiée l'attitude de la société envers les médecins : à la fatalité des douleurs et risque accru des maladies s'est substituée une exigence de la qualité des soins à la qualité totale du bien être, du confort et de la sécurité.

    Actuellement les rôles et les responsabilités des médecins se sont accrus d'obligations nouvelles à savoir, offrir des soins conformes aux données des progrès scientifiques et juridiques en actualité et imposent une formation médicale continue pendant la profession. Aussi, de justifier devant la société non seulement les moyens utilisés en médecine mais aussi les résultats obtenus, l'évaluation de coût, les dangers des traitements et les causes ou les facteurs globaux pathogènes, encore mal maitrisés malgré la définition de l'OMS pour la santé, de ce fait le mode de vie rappelle souvent le mode des pensées de la personne.

    1.3.4. Psychologie du patient

    Au centre de relation médecin - malade, se trouve, le corps du patient et sa personnalité.

    Habituellement, la structure sociologique de l'hôpital se compose de deux groupes de personnes : les professionnels de santé et les malades.

    En effet, la réalité hospitalière montre que tout le monde à l'hôpital travaille pour le malade (patient) mais aussi, chacun y travaille pour gagner de l'argent, la formation et obtenir l'avancement professionnel, satisfaire son ambition et prestige personnels. Ce qui suppose le respect de la loi de l'offre des soins et de la demande du patient sous forme d'une « démarche qualité » de soin dans une entreprise des soins médico - sanitaires.

    - Le patient est un malade dont l'état de maladie désigne l'absence de la santé ; et l'absence de la santé suppose la maladie. Dans l'univers hospitalier, on trouve le groupe des patients idéals, sans résistance aucune à toute manipulation diagnostique ou thérapeutique. On peut assister au refus de coopérer de la part du patient, peu agréable au vu des médecins traitants.

    - Le patient peut être actif (convalescent), ou passif (comateux) ;

    - Le patient peut être chronique et le patient peut appartenir aux groupes spécifiques suivants : Les patients privés, assurés sociaux (l'économie peut modifier tout rapport du malade aux médecins). Les motivations et les intérêts conscients ou inconscients dus à la frustration altèrent le comportement du malade, en plus de la psychologie du malade.

    La situation de malade et sa maladie et l'hôpital, que nous essayons de relever certains traits saillants détermine un certain type de comportement ou réaction des patients, à leur situation de maladie dans l'univers hospitalier notamment la réaction de :

    - régression (infantilisme morbide) ;

    - égocentrisme (tout est rapporté à soi, son comportement et le bien - être de soi même) ;

    - association d'idées ou idée spontanée (stéréotypée), pensée magique ou prélogique ;

    - pensée magique (imaginative et logique médicale) ;

    - sociabilité (expérience de la vie sociale et besoin de contact) ;

    - angoisse, la peur, l'anxiété ;

    - vécu de la maladie (par sexe, âge, qualité de vie et d'existence).

    Au total, toute situation de maladie, d'accident et d'hospitalisation, représente pour l'individu touché, une valeur d'expérience personnelle et singulière. Cette expérience vécue diffère du tout au tout selon qu'il s'agit d'une maladie légère laissant entrevoir une guérison complète, d'une affection aigue laissant prévoir l'éventualité de certaines séquelles, d'une maladie chronique ou encore d'un trouble mettant la vie en danger.

    Chaque patient réagit individuellement à la maladie, en fonction de son sexe, son âge, sa personnalité, sa situation socio - économique et professionnelle, son diagnostic analogue, biographie et ses conditions existentielles prémorbides (W.J. Schraml, op. cit, pp.42 - 112).

    .

    1.3.5. Contribution de la psychosociologie à la jouissance du droit à la santé

    Lorsque la psychologie aide à la compréhension de la personne (individu) en le replaçant dans son milieu familial et sociétaire, la sociologie à son tour rend compte des faits sociaux en les faisant sortir du jeu de « libido » (énergie psychique) des instincts, besoin et des désirs de la personnalité.

    L'homme possède deux tendances ou instincts de mort (thanatos) et de vie (éros), l'une est antisociale et destructive tandis que l'autre sociale et vitale. De ce fait, la perspective psychanalytique montre qu'au moment où le peuple perd son autodétermination ou la « connaissance de soi», la censure et la conscience réfléchissante lassent et les pressions inconscientes du tréfonds émergent et commandent les conduites de violations et de corruption, en tant que l'abus des pouvoirs et profits des avantages indus de manière narcissique.

    Pour S. Freud (1966), la psychologie sociale est la constellation familiale dans laquelle se développent et se forment des expériences de vie relationnelle, où autrui exerce l'influence sur l'enfant. Ainsi, la dialectique entre les disciplines sociales, biologiques et psychologiques est très féconde, pour la compréhension du comportement humain en situation personnelle et en interaction sociale.

    Selon Roger Bastide (1970), la sociologie de Durkheim, de M. Mauss et de G. Gurvitch englobe l'anthropologie culturelle et l'ethnologie, dans une perspective phylogénétique et ontologique de l'anthropologie psychanalytique. Cette sociologie fut encore, disait Georges Devereux :

    « La forêt qui cache les arbres » quant à la recherche d'un langage commun par la structurologie.

    Toutefois, les faits sociaux peuvent s'expliquer par les faits d'ordre psychologique tels qu'instincts, désirs, besoins, intérêts individuels. Les sentiments et intérêts sociaux sont conscients tandis que les tréfonds psychologiques de l'individu sont inconscients. Par sa conscience collective, la société joue le rôle de censure, c'est le Surmoi ou la conscience morale des lois et des interdits sociaux (sentiment, intérêts, raison) tandis que l'individu à son tour, par sa nature biologique d'instincts et des pulsions inconscientes (besoins, instincts, désirs), réagit aux situations sociales.

    La perception permet la prise de conscience de soi par le sujet et de son milieu social ou physique.

    Ce faisant, l'approche psychosociologique permet de comprendre l'individu à travers la société et d'expliquer les phénomènes collectifs à travers les personnalités et leurs jeux pulsionnels (sentiments, émotion, passion). Ce sont les attitudes conscientes et inconscientes des individus qui déterminent leur comportement de communication sociale favorable ou non et, que les droits humains doivent protéger et promouvoir.

    Lorsque S. Freud pense que la « censure » du « moi » est créatrice que de façon indirecte, à travers la sublimation, le déplacement et la déformation du circuit naturel des énergies psychiques (pulsions sexuelles) ; par contre, E. Durkheim démontre que la « contrainte sociale » est créatrice car, l'homme social est l'ensemble de représentations collectives imposées par le groupe comme « l'âme sociale ». Au total, nous pensons que l'individualité (personnalité) existe par une lutte des instances dynamiques psychiques tandis que la société existe par la coopération psychosociale et/ou la communication des individus dans leur groupe.

    C' est pourquoi, la dialectique matérielle selon Marx ou celle dite rationnelle selon Hegel, s'appuient sur le primat psychologique subjectivant et sur le primat sociologique objectivant dont leur produit commun est le complexe de « plaisir - réalité » ou « pulsion psychique - institution sociale ». Il est un espace déterminant pour la jouissance effective et l'exercice du droit à la santé des personnes humaines.

    Selon Jones (1925, p .13 ; cité par R. Bastide, op. cit.), le principe de plaisir exprime toujours le principe de la réalité, sous forme de l'humeur ou énergie psychique alors que la sublimation de transformation est la perception du sens de la réalité sociale et physique extérieure, elle s'effectue en accord avec les exigences sociales et des idéaux conscients. Elle représente un gain important pour le progrès de la civilisation et de la culture, elle se traduit par la mise en liberté d'une certaine quantité d'énergie utilisable pour le travail social et, la satisfaction des besoins de la société en créant un monde ou « espace des valeurs ». La société a un rôle de censure, d'inhibition, de contrôle et de contrainte sociale.

    C' est pourquoi la sublimation, comme mécanisme, permet d'écouler, canaliser les forces psychiques vers les buts sociaux (socialisation) et ce, au moyen de l'éducation (formation - information). Autrement dit, le conditionnement social des pulsions individuelles ou collectives serait voué à la barbarie des civilisations humaines.

    Pour Sona Ba' Basawon Ignace (2006), la compréhension de l'autre s'appuie sur la compréhension et la conscience de « soi». C'est pourquoi, la psychologie du professionnel de santé, ainsi que ses motivations conscientes et inconscientes de l' activité médicale exigent une investigation scientifique, en vue de la défense réelle des droits humains des patients en milieu hospitalier ; surtout que les médecins ont pour métier les contacts humains d' une valeur éthique et personnelle importante, du fait que le psychologique et le somatique s'y trouvent étroitement interdépendants.

    1.3.6. La question de l'accompagnement psychologique des professionnels de santé à l'hôpital.

    L'apprentissage du domaine de relation humaine est une nécessité urgente chez les personnels médecins et, préconise une demande de soin de l'accompagnement psychologique individuel ou en groupe des pairs, en lieu et place de travail.

    Pour Maryse Stern (2008), ces personnels vivent des confrontations psychiques et des situations psycho professionnelles et ergonomiques difficiles, surtout dans les unités des soins palliatifs ; tant dans la relation à eux - mêmes qu'avec leurs patients, leurs familles et d'autres coéquipiers des soins. C'est le cas de frustration, psycho traumatisme, stress, anxiété...

    Ce faisant, un encadrement par un psychologue clinicien dans cet espace peut prévenir l'épuisement émotionnel, les crises identitaires et les conflits socioprofessionnels. Ce travail d'élaboration mentale consistera à :

    · soutenir le travail au niveau des représentations idéales et de la conscience de leurs potentialités et/ou limite des ressources humaines ;

    · leur offrir les possibilités de créer la proximité distante avec les patients, leurs familles ;

    · les sensibiliser à la dynamique groupale, à la complexité des dynamiques familiales en vue de rester efficients et efficacement équilibrés ;

    · permettre une interdisciplinarité bien comprise ;

    · créer l'espace psychologique pour redonner la sécurité sans enjeu, faciliter l'expression libre et la réflexion pour une formation meilleure. Il est primordial de créer et développer de tels espaces de libertés comme conditions de jouissance et de l'exercice du droit fondamental à la santé en relation médecin-malade.

    RESUME DU PREMIER CHAPITRE

    Le chapitre premier expose les généralités sur le paradigme droits humains et droit à la santé, notamment la relation entre les concepts droit et santé mentale qui constitue notre préoccupation essentielle. A la première section nous parlons des droits de l'homme, à la deuxième section nous traitons du droit à la santé et à la troisième section nous abordons la question de jouissance des droits des patients.

    En effet, les droits humains sont une protection garantie par la loi aux individus et aux groupes vulnérables (patients), contre les actes qui vont à l'encontre des libertés fondamentales et de dignité de l'homme. Ces droits comprennent tout un ensemble de droits civils, politiques, sociaux, économiques, culturels et, s'appliquent de manière universelle, selon les sources des instruments internationaux, régionaux et nationaux. Ce sont des structures idéologiques et institutionnelles qui infèrent des réponses pratiques et spécifiques bien établies, aux besoins fondamentaux de l'homme ; tel est le cas de la jouissance du droit élémentaire à la santé.

    Notre approche dialectique repose sur la question vive des contradictions à la réalisation effective des droits humains, à savoir : l'absence de satisfactions des droits dénie l'homme de sa capacité mentale de jouir et d'exercer son droit à la santé. Et ceci explique la mentalité liée aux inégalités d'accès à la santé, des violations et le frein au développement humain.

    Si le droit détermine et soutient la santé, alors la santé mentale est un facteur majeur qui élabore et établit le concept du droit et d'égalité parmi les membres de l'humanité au monde.

    C'est pourquoi, le cercle vicieux fait des contradictions et d'aliénation psychosociologique est observé entre les acteurs et les structures de santé ou les institutions d'accueil de la santé publique en RDC, spécialement aux CUK, entre 2005-2010.

    MODELE CONCEPTUEL

    Jouissance du droit à la santé des patients : approche psychosociologique des médecins aux CUK

    Conflits identitaires inst.

    Crises identitaires indiv. iiiindivid

    Cadre de structure juridique

    Cadre de structure médico-sanitaire

    Cadre de structure politique

    Cadre de structure économique

    Cadre de structure de système éducatif, religieux et médiatique

    Cadre des structures socioculturelles

    Anxiété

    Dépression

    Frustration

    Angoisse

    Stress

    Détresse

    Etat de stress post traumatique

    Conduite antisociale

    Addictions (alcoolisme, toxicomanie)

    Aliénation psychosociologique

    Anomie ;

    Mort socio-somatique

    Violation du droit de l'homme à la santé

    Structures contradictoires

    Désordres psychoémotionnels

    CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE RECHERCHE

    SECTION I : METHODES ET TECHNIQUES

    Le choix d'une méthode ou des techniques de recherche est fonction de la configuration de l'univers d'étude, de l'orientation du travail, de l'étendue et de l'ampleur de l'investigation.

    Aussi, il dépend de préférences du chercheur dans une certaine mesure (Shomba K. et Tshund' Olela, 2003, p.41). De même, Madeleine Grawitz (1994, p.317) renseigne que la méthode dicte surtout les façons concrètes d'envisager ou d'organiser la recherche et ce, de manière plus ou moins précise, complète et systématique. C'est une démarche systématiquement rigoureuse d'organiser la recherche.

    En effet, pour bien cerner le cadre de notre étude sur la jouissance du droit de l'homme à la santé des patients en RDC, nous avons utilisé la méthode systémique avec comme approche descriptive, approche dialectique et des tests psychologiques.

    2.1.1 METHODES

    Dans le contexte de notre étude, nous avons utilisé la méthode qualitative de type inductif, car il était question d'étudier les liens phénoménologiques, ethnographiques en rapport avec la théorie de la santé mentale et droits humains. Et ce, dans une approche dialectique et descriptive. Pour Mputu Lobota Arcene (2009), il existe deux types des méthodes : la méthode quantitative qui procède par la déduction et la méthode qualitative dont l'induction est la démarche.

    2.1.1.1 Méthode systémique

    Etant donné que tout phénomène constitue une totalité et que les faits sont saisis par contingence des liens de différents systèmes interdépendants, elle procède de l'état initial à l'ensemble, après perturbation due aux facteurs internes et externes (Muluma Munanga, 2003).

    En effet, la méthode systémique permet les contingences et interdépendance des différentes approches utilisées pour l'étude des phénomènes, faits psychosociaux.

    2.1.1.2. Approche descriptive

    Elle nous a permis de décrire et de comprendre le cadre structurel des droits de l'homme et du droit élémentaire à la santé, en tant que le bien - être psychologique et social des patients et des prestataires médecins aux Cliniques Universitaires de Kinshasa. On ne peut mesurer ni analyser un phénomène sans l'avoir décrit au préalable systématiquement.

    2.1.1.3. Approche dialectique

    Selon Karl Marx, F. Engel, Hegel et Georges Gurvitch cités par Muluma Munanga (2003, p.105), l'approche méthodologique dite dialectique permet d'observer les systèmes sanitaires et services publics de santé, les comportements des prestataires en vue de dégager la thèse, l'antithèse et enfin la synthèse au sujet de la jouissance du droit à la santé des patients aux CUK. Elle essaie ensuite, d'expliquer les faits psychosociologiques en analysant les services offerts contradictoires des médecins, à partir d'une analyse critique de ce personnel médecin comme sujet de droit à la santé et du droit à un travail rémunérateur et à un emploi décent.

    A ce titre, les faits humains étant dynamiques et soumis au changement qualitatif et quantitatif, la méthode dialectique procède par l'opposition ou des contradictions et s'efforce ensuite à résoudre les oppositions dans une réponse dite de synthèse, car la réalité psychosociale est une totalité dynamique.

    Ainsi, nous essayons de démolir tous les concepts acquis et cristallisés en vue d'empêcher leur momification qui vient de leur incapacité à saisir les totalités réelles en marche, et à tenir compte des ensembles et des parties ; c'est une expérience scientifique renouvelée toujours et non renfermée, ni immobile. Elle combat les obstacles que les totalités réelles rencontrent, d'après Georges Gurvitch (1962, p.20).

    2.1.1.4 Méthode clinique

    Pour Fernandez L. et al. (op.cit, pp.47-65), la méthode clinique consiste en une observation naturaliste ou nue du sujet dans sa singularité et sa totalité à l'observation, la recherche des significations et de l'origine des actes, conflits ; ainsi que des modes de résolution des conflits identitaires, selon Didier Anzieu (1974) cité par J.L. Pedinielli (1994, p.30).

    En médecine tout comme en sciences sociales et en psychologie, la méthode clinique consiste à pratiquer l'observation d'un sujet sans s'entourer des procédés instrumentaux. C'est ainsi qu'on distingue deux types de méthodes cliniques, celle qui étudie un cas et celle qui fait l'étude sur plusieurs cas de manière approfondie, longitudinale ou transversale.

    Dans notre travail, cette dernière méthode est complétée par les techniques d'interview sur base d'un guide thématique, des tests psychologiques et échelles d'évaluation des construits mentaux, non observables directement.

    2.1.2 Techniques de recherche

    a. la technique d'interview

    C'est un entretien psychologique, il est au centre de la méthode clinique et l'outil privilégié pour accéder aux données subjectives (motivations), car la subjectivité du sujet s'actualise par les faits de la parole à l'adresse du psychologue.

    De part ses caractéristiques et la relation asymétrique, non directivité, centration sur le sujet, la neutralité bienveillante avec empathie et attention librement flottante, la technique d'entretien ou interview répond aux différents objectifs d'ordre de diagnostic, de thérapeutique et de recherche. Comme outil de recherche, c'est l'entretien entre l'interviewer et l'interviewé selon A. Blanchet (1987 ; cité par Fernandez L. et al. (op. cit.). Cette technique visait à obtenir les données liées aux facteurs psychosociologiques, des motivations profondes des médecins.

    b. La technique d'observation participative

    Cette technique a permis d'obtenir les données observables de conduite des médecins par rapport à leur devoir de soigner et de guérir. Cette technique accompagne et complète d'autres techniques utilisées. Nous avons dix ans de vécu expérientiel en milieu professionnel des CUK.

    c. La technique d'analyse de contenu

    Cet instrument a permis de mener une analyse psychologique des résultats issus des échelles, tests psychologiques et des données issues des différentes techniques utilisées au cours de la recherche en vue de leur attribuer une signification compréhensible.

    d. Technique documentaire

    Cet outil repose d'une part sur la fouille des documents existants afin d'y récolter les renseignements nécessaires concernant la question soumise à l'étude. Pinto R. et Grawitz M., (op. cit.). D'autre part, elle est la documentation écrite qui a paru sur le problème ou sur les problèmes connexes. (Mucchielli R., op. cit.)

    Ce faisant, George Gurvitch cité par A.S. Mungala (2003) et G.Masimango (2008), montre que dans toute société à écriture comme la nôtre, les données documentaires constituent le point de départ le plus sûr et le plus commode d'une recherche en sciences sociales. Aussi, la radio, la télévision et l'internet constituent les sources remarquables des documentations diverses à ne pas négliger. (Shomba et Tshund'Olela, op. cit.).

    Dans notre étude nous avons utilisé les documents écrits et oraux concernant les concepts des droits de l'homme et de la santé mentale. Pour cerner le problème posé par la jouissance du droit à la santé, nous avons eu recours aux différentes données : les séminaires, conférences, la radiotélévision, archives et statistiques des CUK.

    e. Technique des tests psychologiques

    On appelle test psychologique, une situation expérimentale standardisée servant de stimulus à un comportement. Ce comportement évalué par un comportement statistique avec celui d'autres sujets placés dans la même situation en vue de classer l'individu examiné, quantitativement ou qualitativement. Il existe plusieurs catégories et critères des tests.

    Dans notre étude, nous avons utilisé deux tests et deux échelles d'évaluation psychologique sur un questionnaire à savoir :

    1. Test de tolérance à la frustration

    Définition : c'est un test de personnalité qui évalue le seuil de la tolérance du sujet à la frustration.

    But : Tester la personnalité du sujet en situation sociale frustrante, soins divers, tel le cas du milieu professionnel des Cliniques Universitaires de Kinshasa.

    Consigne : On présente le protocole de test en six (6) situations sociales différentes dans lesquelles un interlocuteur agit et l'enquêté doit imaginer la réponse possible parmi les énoncées en 4 propositions et, chaque proposition possède une note de mesure.

    Interprétation : On notera que la réponse b = 3 points, la réponse a = 4 points ; c = 2 points et d = 1 points. Au total, la frustration faible est de 6 - 12 points, soit rare ; la frustration moyenne est de 13 - 18 points, soit importante et la frustration plus marquée est de 19 - 26 points, soit très importante.

    Comme des situations psychosociales et des vécus socioprofessionnels provoquent des frustrations des besoins psychosociaux qui déclenchent des comportements d'agressivité et discrimination ; ainsi, tout comportement social a la fonction de rechercher la satisfaction ou plaisir d'un besoin réprimé. La frustration mal tolérée entraîne les violations du droit à la santé, invalidité professionnelle et agressivité.

    2. TEST DE STRESS POST TRAUMATIQUE DE CROCQ (1999)

    But : Diagnostiquer l'état mental de stress post traumatique ou psycho traumatique. Il est adapté par Daniel Smaga (2000).

    Consigne : Test en 6 questions à répondre par (0) si rarement ; (1) si souvent ; (2) si très souvent.

    Interprétation : De 0 - 10 est situation normale, soit rare ; de 11 - 15 la situation de stress est importante ; 16 - 22 la situation de stress post traumatique est très importante (sujet doit consulter).

    Echelles d'évaluation : Les échelles sont des instruments qui permettent d'évaluer des construits mentaux non directement observables. Les échelles sont constituées d'un ensemble d'énoncés ou les items qui sont les indicateurs ou variables observables de la dimension psychologique que l'on souhaite mesurer. Par exemple, les indicateurs de risque au stress chez les médecins des CUK, entre 2005 - 2010.

    Nos instruments sont des échelles construites de 43 items pour évaluation de risque au stress couru et, de 18 items dont 9 items pour l'anxiété et, 9 items encore pour la dépression.

    3. ECHELLE D'ANXIETE /DEPRESSION DE GOLDBERG

    But : Evaluation des symptômes d'anxiété et dépression éprouvés au cours du mois précédent l'examen clinique.

    Consignes : Administrer par auto - hétéro évaluation, le sujet répond par « Oui » ou « Non » et, chaque réponse positive compte 1 point et négative 0 point.

    Interprétation : Les sujets ayant un score d'anxiété de 5 et un score de dépression de 2, ont une chance sur deux d'avoir des troubles déjà importants et, au dessus de ce score, cette probabilité augmente rapidement en troubles très importants. En dessous du même score, c'est rare (normal).

    4. ECHELLE D'EVALUATION DES FACTEURS DE STRESS DE HOLMES - RAHE (1973)

    But : Pour l'association canadienne de la santé mentale (avril 1994, pp.61 - 62), cette échelle est adaptée par Pierrette Desrosiers dans le but de mesurer les répercussions des changements survenant dans l'existence au cours de l'année précédente (année écoulée), sur le bien - être mental en milieu de travail. Nous l'avons adaptée chez les médecins praticiens en milieu de travail professionnel des Cliniques Universitaires de Kinshasa, entre 2005 - 2010.

    Nature et consigne : L'échelle est construite des énoncées sous forme d'un questionnaire à encercler pour le sujet intéressé. Elle comprend au total 43 énoncées. On demande au sujet d'encercler les événements qui ont perturbé la cour normale de son existence, il y a un an.

    Interprétation : Faire le total des points obtenus pour tous les événements qui sont survenus dans la vie du sujet, pendant l'année écoulée (1 an), si le total des points obtenus est à 150, le risque au stress est d'environ 30 % (0 - 30 %), soit rare ; si le total est entre 150 - 300, le risque est de 50 %, soit important ; si le total dépasse 300 points, le risque au stress est de 80 à 90 %, soit très important. Ces risques sont en rapport avec le changement du bien - être mental ou l'état de santé mentale, l'atteinte de la qualité de vie psychosociologique ou la détérioration de la santé globale.

    2.1.4. Population et échantillon

    Nous allons dans ce cadre, traiter de la population concernée par notre étude et de techniques de l'échantillonnage.

    2.1.4.1 Population

    La population d'étude est l'ensemble de groupes humains concernés par les objectifs de l'enquête (Mucchelli R., 1968, p.16).

    Pour De Landsheere G., (1982, p.9), la population cible est cette population particulière à laquelle on destine un échantillon.

    Dans le contexte de notre recherche, la population est constituée de l'ensemble de médecins oeuvrant aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, entre 2005 - 2010. Nous avons obtenu, selon les statistiques des médecins repartis par service et catégorie en 2008, au total 519 médecins (référence, bureau du personnel (CUK, 2009).

    Tableau n° 1 : Répartition de la population de médecins par spécialité de service et par catégorie académique en 2008

    Spécialité de Service

    Cat. académique

    Prof. ord.

    Prof

    P.h.D

    CT

    Spéc..

    Assistant Senior

    Assistant

    Junior

    Total

    %

    Méd. Anes. Réa

    00

    01

    01

    01

    09

    06

    20

    38

    7,32

    Méd. Biologie

    03

    01

    01

    01

    15

    27

    30

    79

    15,22

    Méd. Chirurgie

    02

    07

    01

    11

    17

    16

    25

    79

    15,22

    Méd. Pédiatrie

    03

    03

    03

    08

    08

    07

    18

    50

    9,63

    Méd. Gynécologie

    02

    07

    04

    11

    02

    17

    10

    53

    10,21

    Méd. Odonto. Stom.

    01

    01

    02

    11

    -

    01

    12

    28

    5,39

    Méd. Spécialités

    02

    02

    01

    06

    01

    21

    10

    43

    8,29

    Méd. Internistes

    05

    05

    07

    15

    19

    21

    46

    118

    22,74

    Méd. Physique

    01

    02

    01

    04

    -

    -

    04

    12

    2,31

    Méd. Tropicale

    01

    01

    -

    -

    01

    -

    16

    19

    3,66

    Total

    20

    30

    22

    68

    72

    116

    191

    519

    -

    Pourcentage

    3,85

    5,78

    4,24

    13,10

    13,87

    22,35

    36,80

     

    100

    Source : Bureau du personnel des CUK, 2008.

    2.1.4.2 ECHANTILLON DE L'ETUDE

    Au cours de notre recherche, nous avons utilisé une approche psychosociologique avec comme type d'étude subjectivant et/ou qualitatif, non expérimentale. A ce titre, nous avons eu recours à un échantillon de convenance ou non probabiliste et occasionnel ; au total 120 médecins ont constitué notre groupe représentatif. Et l'échantillonnage est basé sur le critère d'acceptabilité au travail de recherche par les médecins praticiens des Cliniques Universitaires de Kinshasa. Cet échantillon représente notre population cible à 23%

    Notre technique d'échantillonnage se réfère à certains auteurs, Pour Chevry G., (1962, p.8), l'échantillon sur lequel mené les investigations est défini comme une partie de l'univers, un sous - ensemble auquel on se limitera essentiellement, soit pour réduire le coût de l'enquête et rendre plus rapide son exécution et son exploitation, soit parce que la population toute entière est inaccessible. L'échantillon peut - être probabiliste et tiré de façon aléatoire, ou non probabiliste sélectionné occasionnellement. Nous avons choisi un échantillon de convenance, non probabiliste qui est en rapport avec l'approche non expérimentale et, ce faisant fondé sur le critère d'acceptabilité individuelle.

    Tableau n° 2 : Présentation de la taille de l'échantillon selon les Départements aux Cliniques Universitaires de Kinshasa

    Fréquence (f)

    Département

    (f)

    %

    Médecine Interne

    Chirurgie

    Gynécologie

    Pédiatrie

    Biologie

    Anesthésie - Réanimation

    O.R.L.

    30

    20

    20

    15

    15

    15

    5

    25

    16,6

    16,6

    12,5

    12,5

    12,5

    4,1

    TOTAL

    120

    -

    Pourcentage

    -

    100

    Le tableau n° 2 nous présente la taille de l'échantillon de l'étude ; 30 sujets soit 25 % sont en Médecine Interne ; 20 sujets soit 16,6 % sont en Chirurgie, et 16,6% en Gynécologie ; 15 médecins soit 12,5 % sont en Pédiatrie, 15 en Biologie et 15 en Anesthésie - Réanimation ; tandis que 5 sujets soit 4,1 % sont en ORL (Oto- Rhino- laryngologie). Cet échantillon représente 23 % de la population cible de l'étude aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, soit 120 médecins sur l'effectif de 519.

    CARACTERISTIQUES DE L'ECHANTILLON

    Notre échantillon est composé par 120 professionnels médecins travaillant aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, à la période allant de 2005 - 2010, qui ont manifesté leur volonté à coopérer pour l'accès à l'investigation. Les variables sociales suivantes caractérisent notre échantillon : âge, sexe, catégorie des médecins, service de spécialisation, état civil, ethnie d'origine, ancienneté de prestation, niveau d'étude et confession religieuse.

    Elles constituent un ensemble des variables intermédiaires à contrôler pour éviter le biais de confusion lié à la forte association des variables d'étude ou le biais de sélection et informations recueillies sur terrain.

    SECTION II : CHAMP D'INVESTIGATION ET LA PRESENTATION SOMMAIRE DE LA VILLE DE KINSHASA ET LES CUK

    2.2.1. Du champ d'investigation

    Cette section présente deux sous - sections qui se complètent : la première expose la situation géo - administrative de la ville de Kinshasa/République Démocratique du Congo et, la deuxième présente les Cliniques Universitaires de Kinshasa (CUK), notre terrain d'étude.

    Avant d'aborder notre univers d'étude, nous avons trouvé indispensable de présenter sommairement le milieu dans lequel sont implantées les Cliniques Universitaires de Kinshasa, l'institution hospitalière choisie pour la recherche.

    En effet, l'identification et la situation du milieu sont indispensables dans la suite de l'étude, car elles permettent la compréhension des comportements des personnes interrogées. Ainsi, mener une étude psychosociologique en omettant de décrire les conditions existentielles du milieu dans lequel se déroule la recherche, équivaudrait à procéder à contre courant dans la démarche scientifique (Inswan Bidum, 2002, p.58).

    2.2.1.1. Présentation sommaire de la ville de Kinshasa

    Les difficultés énormes qu'éprouve l'Institut géographique de la RDC pour redéfinir la carte géographique et administrative de la ville de Kinshasa, nous permettent de recourir aux sources étrangères sur ce sujet. Nous nous limitons essentiellement à donner un contour sur le cadre géographique, les données démographiques, la situation socio - économique et sanitaire de la ville de Kinshasa où se localisent les Cliniques Universitaires de Kinshasa, notre cible d'étude.

    a) Cadre de structure géographique de la ville de Kinshasa

    La ville province de Kinshasa forme cette partie de la RDC qui s'étend au Nord - Ouest sur la rive gauche du fleuve Congo. Elle est limitée au Nord par le fleuve Congo formant ainsi une frontière naturelle entre la RDC et la République du Congo/Brazzaville ; à l'Est par la province du Bandundu ; au Sud par celle de Bas - Congo et à l'Ouest par le fleuve Congo.

    Les cordonnées géographiques sont les suivantes :

    4°19' de latitude Sud et 15°14' de longitude Est. Ville cosmopolite, sa superficie s'étend sur 9.965 km2, le relief est composé d'une plaine marécageuse et alluviale dont l'attitude varie entre 275 et 300 m, et d'une région de collines, d'une altitude allant de 310 à 370 m. Comme capitale politique de la RDC, elle est composée de 24 communes ; ce sont des communes urbaines et des communes urbano - rurales. Les Cliniques Universitaires de Kinshasa sont placées sur une des collines à l'extrême Sud - Ouest de la ville de Kinshasa appelées « colline de Mont - Amba ».

    b) Cadre de structure démographique

    Kinshasa est la ville province de ce pays où existent encore les données démographiques coloniales, d'avant l'accession de la RDC à l'indépendance, malgré l'Ordonnance Loi n° 80/013 du septembre 1980, relative à la matière de recensement scientifique de la population. Les données démographiques demeurent hypothétiques car issues des informations d'une évaluation approximative et probabiliste des statistiques réalisées sur la population congolaise, en l'occurrence celle de Kinshasa (Kinoise).

    Et ce, l'Institut National de Statistique l'estime à 6 millions d'habitants, soumis aux mouvements migratoires incontrôlés (Delbart Virginie, 1999 - 2000). La population de Kinshasa est constituée en majorité des personnes jeunes, les hommes sont plus nombreux que les femmes, entre la tranche d'âge de 0 - 19 ans et entre 20 - 39 ans les femmes y sont nombreuses.

    c) Cadre de structure économique

    Les activités économiques à Kinshasa sont en majorité concentrées dans la commune de la Gombe et celle de Limete où se trouvent quelques industries.

    Les entreprises et le tissu économique sont en démantèlement permanent depuis l'accession du pays à la souveraineté nationale. C'est le secteur informel et le micro commerce qui permettent la survie à la population.

    Le chômage et la pauvreté extrême battent leur plein dans la ville de Kinshasa et ceci renforcé par les conflits armés et politiques, la carence de l'orthodoxie financière ; la corruption et l'instabilité monétaire laissent l'économie non maîtrisable.

    Pour ce faire, un programme et une stratégie politique drastique sur des décisions structurelles de l'économie en RDC sont nécessaires car, la maîtrise de l'économie sociale du marché est la base de la protection sociale, spécialement en ce qui concerne la jouissance du droit de l'homme à la santé à Kinshasa.

    Selon le propos tenu par le professeur Kabeya Tshikuku, dans la conférence débat (2009), la RDC dans le système capitaliste mondial, sa géostratégie représente une superficie de 2.345.000 Km2 avec 68.000.000 habitants, pour un budget de 5.000.000 US en 2009. Le premier maillon fonctionnel de l'économie du pays comporte la grande entreprise orientée vers la production pour le marché extérieur strictement. L'Etat congolais est positionné à l'état de douane entre le circuit d'exploitation de la grande entreprise au marché économique mondial.

    De ce fait, la population de Kinshasa et d'ailleurs, vivent au dépend du circuit traditionnel et informel de survie sur les propriétés du lignage, telles que la reproduction des hommes, la production des vivres et de la terre, ceci dans une pauvreté dégradante et un chômage aliénant.

    De même, le caractère de l'économie congolaise est paradoxale entre misère et opulence, à partir de la logique du fonctionnement du système économique national où le secteur import - export est le plus développé, estimé à un produit intérieur brut (P.I.B) de 70 % d'économie ; 0,2 % pour la production des biens capitaux ; 12 % pour les biens de consommation ; 18 % pour les biens de luxe.

    La conséquence du système économique paradoxal en RDC se rapporte aux taux de sans emploi décent, pauvreté structurelle. L'articulation structurelle du système économique congolais demeure virtuelle et curieuse.

    C'est justement le type de cadre structurel du travail des médecins des Cliniques Universitaires de Kinshasa. (Kabeya Tshikuku, op. cit,).

    d) Cadre de structure ou conditions sociales de la population

    Les conditions sociales de la population de la ville de Kinshasa sont dégradantes et les infrastructures sociales coloniales préexistantes sont vieillissantes. L'Etat est affaibli pour leur reconstruction. Les secteurs sanitaire, culturel, économique et social de la vie nationale en subissent les conséquences néfastes, du mauvais traitement des personnes humaines et, un obstacle à la santé comme droit élémentaire et, droit de la jouissance réelle.

    e) CADRE DE STRUCTURE DU SYSTEME EDUCATIF ET DE SCOLARITE A KINSHASA

    Le domaine de l'éducation et de la scolarité connaît des problèmes sérieux et complexes dont les fondements sont des difficultés économiques, chômage, misère, insuffisance des infrastructures inhérentes à l'éducation nationale et, à la mission de l'Etat à l'obligation d'assurer les garanties à l'éducation et à la scolarité des personnes.

    Les enfants orphelins, enfants abandonnés dans la rue et les enfants et vieillards dits « sorciers » ne peuvent jouir du droit ni à la santé ni à l'éducation, ainsi qu'à d'autres droits fondamentaux. L'Etat doit jouer son rôle de gestion de la chose publique comme acteur principal légitime. Ainsi les parents, la société et les prestataires se retrouveront dans un cadre qui infère tous les droits de l'homme pour l'exercice de la responsabilité de chacun. En dehors de l'éducation et la scolarité, plusieurs domaines du droit spécifique éprouvent d'énormes difficultés, à savoir :

    · Domaine du logement décent à Kinshasa ;

    · Domaine de l'alimentation équilibrée, complète et saine ;

    · Domaine du travail rémunérateur et d'un emploi décent à Kinshasa ;

    · Domaine médico - sanitaire (santé).

    Dans ce secteur spécifique de la santé à Kinshasa, la jouissance des soins médicaux adéquats est un sérieux problème pour la population de la ville de Kinshasa et, chose plus grave encore pour les populations rurales en RDC. Les infrastructures sanitaires existantes à Kinshasa sont mal réparties sur la géographie urbaine car les communes de Gombe, Kintambo et Kinshasa abritent l'essentiel de l'équipement sanitaire de la ville, avec les cliniques Ngaliema, l'hôpital provincial général de référence de Kinshasa (ex Mama Yemo), l'hôpital de Kintambo et les cliniques kinoises.

    Les cliniques universitaires de Kinshasa se situent à l'extrême Sud avec l'hôpital Mont - Amba, C.N.P.P/M.A, qui ont tous une position excentrique par rapport aux autres communes les plus populaires, servis par d'autres hôpitaux et dispensaires moins équipés et mal contrôlés.

    Kinshasa, la ville province bénéficie d'une majorité de médecins de la RDC, où ils ont des installations privées, des structures des soins de santé à des consultations au montant exorbitant pour le citoyen moyen, les soins de santé y constituent un produit de consommation le plus cher et non accessible. La pratique des extra muros pour suppléer aux besoins fondamentaux perturbés est la norme ; plus les médecins sont surchargés, plus ils courent le risque important sur le bien - être mental et de surcroit une détérioration de leur perception sur le service de santé publique et la qualité de l'offre thérapeutique comme un droit humain.

    Ce cercle vicieux est devenu infernal pour les médecins à Kinshasa et, en constitue un obstacle pour la jouissance du droit de l'homme à la santé des patients, précisément aux cliniques universitaires de Kinshasa, comme nous l'avons analysé entre la période allant de 2005 - 2010.

    2.2.1.2. Présentation des Cliniques universitaires de Kinshasa

    (Bureau de statistique, CUK, 2007)

    2.2.1.2.1 HISTORIQUE

    C'est en 1957 que furent inaugurées les Cliniques Universitaires de Kinshasa, pour les services curatifs médicaux du personnel de l'Office de Transport du Congo (OTRACO, alors ONATRA).

    Vers 1958, une convention du Conseil d'administration confie l'Institution à l'Université de Louvanium, actuellement Université de Kinshasa (UNIKIN), spécialement gérée par la Faculté de Médecine.

    2.2.1.2.2 SITUATION GEOGRAPHIQUE

    Situées sur le Mont - Amba, site universitaire, dans la Commune de Lemba, les Cliniques Universitaires de Kinshasa occupent une superficie de 27.110 m2. Deux voies d'accès y sont possibles : l'avenue de l'Université et l'avenue de la Foire, au niveau du Rond- Point Ngaba.

    2.2.1.2.3 STRUCTURE ET ORGANISATION DES C.U.K

    a. Structure

    Actuellement, les Cliniques Universitaires de Kinshasa sont dirigées par un Comité directeur : pour orientation et coordination dans toutes les activités médico - administratives.

    Ce Comité est composé de :

    - Médecin Directeur ;

    - Médecin Directeur Adjoint ;

    - Directeur Financier ;

    - Directeur Administratif ;

    - Directeur de Nursing ;

    - Directeur de Pharmacie ;

    - Directeur Technique.

    b. Organisation

    Les membres du Comité Directeur qui dirigent les Cliniques Universitaires de Kinshasa sont nommés par le Recteur de l'Université de Kinshasa.

    Le Médecin Directeur qui préside le Comité Directeur est aussi Vice - Doyen de la Faculté de Médecine chargé des CUK. La gestion y est collégiale, sans interférence sur l'autonomie de chaque Département médico - technique.

    c. MISSION ASSIGNEE AUX C.U.K

    C'est une Institution médicale à caractère social et éducatif.

    Les Cliniques Universitaires de Kinshasa sont une entreprise, elles ont une mission bien définie :

    -dispenser les soins dans le cadre de la santé publique ;

    -les enseignements universitaires, supérieurs et professionnels ;

    -cadre professionnel et de recyclage des stagiaires en médecine ou autres professions de santé publique.

    2.2.1.2.4 LES DEPARTEMENTS MEDICO - CHIRURGICAUX ORGANISES AUX CUK

    Il s'agit de :

    - Département de Chirurgie (Dpt. Chir.) ;

    - Département de Médecine Interne (Dpt. M.I.) et Nucléaire ;

    - Département de Pédiatrie (Dpt. Péd.) ;

    - Département de Gynéco - Obstétrique (Dpt G.O.) ;

    - Département d'Anesthésie et Réanimation (Dpt. Anes.Réa) ;

    - Département de Biologie Clinique, médicale (Dpt. Bioméd) ;

    - Département des Spécialités (Odontologie, Maxillo. - Faciale, Dermatologie, Ophtalmologie, ORL : oto-rhino- laryngologie) ;

    - Département de Pharmacie (Dpt, Phar) ;

    - Département de Kinésithérapie (Dpt. Kiné).

    a)LES SERVICES ORGANISES

    - Service de Radiologie ;

    - Service des Appareillages Orthopédiques ;

    - Service Technique ;

    - Service de la garde universitaire (Police) ;

    - Service de la morgue.

    2.2.1.3 problèmes cruciaux des CUK

    Selon le rapport du Médecin Directeur Aloïs Nguma Monganza (2005), les problèmes des Cliniques Universitaires de Kinshasa se situent à 4 niveaux, à savoir :

    · Les infrastructures ;

    · Les équipements ;

    · Le personnel ;

    · La gestion.

    Cette question a été abordée du point de vue de : 

    - La vision de l'Institution comme entreprise ;

    - Les problèmes ciblés ;

    - Les objectifs à atteindre.

    b) Tutelle ministérielle

    Les Cliniques Universitaires de Kinshasa dépendent administrativement du Comité de gestion de l'Université de Kinshasa, elles fonctionnent sous l'autorité scientifique de la Faculté de Médecine et sous la tutelle du ministère de l'enseignement supérieur et universitaire. Quant à la politique des systèmes sanitaires, elles dépendent du ministère de santé publique. Son budget émane du budget annexe du Ministère de l'enseignement supérieur et universitaire jusqu'aux années 2005 - 2006.

    Le constat est que les insuffisances des cadres structurels et des cadres identitaires sont énormes et souffrent des désarticulations fonctionnelles. C'est ainsi que la question de jouissance du droit à la santé est loin d'être posée ni visionnée. Les conditions extérieures économiques, politiques et médicolégales sont aussi bloquées dans une structure aliénante.

    N.B. : Chaque Département médical organise deux fois par semaine des réunions et des séminaires scientifiques dans le cadre des enseignements, recherches et évaluation thérapeutiques des cas cliniques.

    Les Cliniques Universitaires de Kinshasa ont une capacité d'accueil par an estimée à 460 la moyenne, avec un mouvement des malades par entrée de 300 la moyenne annuelle (Bureau statistique, CUK, 2007).

    c) De l'effectif du personnel en activité aux CUK

    L'effectif global du personnel actuellement en activité aux Cliniques Universitaires de Kinshasa (2005), est estimé à 1827, notamment :

    - Médecins et chirurgiens dentistes : 351 dont 57 Professeurs ; 68 Chef de travaux ; 57 Spécialistes ; 169 Assistants.

    - Pharmaciens : 6.

    - Paramédicaux : 755.

    - Personnel administratif et technique : 715.

    - En somme, les Cliniques Universitaires de Kinshasa ont certes des problèmes auxquels elles doivent faire face, mais des problèmes qui solubles. Les solutions viendront avec l'implication de chacun des acteurs responsables ; en réfléchissant plus en termes de savoir faire, de l'amélioration par l'intégration des droits de l'homme liés à la santé aux des Cliniques Universitaires de Kinshasa et non les intérêts contradictoires sectaires.

    2.2.1.4 Difficultés rencontrées

    En dehors de difficultés communes d'ordre infrastructurel, socioculturel et économique propres aux congolais, nous avons relevé la difficulté liée à des données de notre étude qui sont qualitativement subjectives, mais d'une utilité extraordinaire, exigeant une éthique ontologique particulière dans la recherche.

    . D'autres difficultés additives sont multiples, à savoir :

    - le sous - équipement du milieu hospitalier ne garantissant pas les données statistiques régulières et fiables ;

    - Absence du cadre de recherche dans le domaine traité aux CUK, le financement et le temps seraient difficiles sans le concours d'autrui.

    CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES

    Dans le cadre du troisième et dernier chapitre, nous présentons les résultats du travail en deux sections ; à la première section nous présentons et analysons les données de l'étude ; à la deuxième section nous interpréterons les résultats et formulons des réponses appropriées au problème posé, concernant la question de notre recherche sur la jouissance du droit de l'homme à la santé des patients à savoir : la relation d' influence entre la santé mentale des médecins et la jouissance du droit à la santé des patients aux CUK.

    Au cours de la première section, nous présentons les données obtenues au moyen des différents tableaux des fréquences (f), exprimées en pourcentage(%) : la fréquence observée sur la fréquence attendue à multiplier par cent. Et ce, dans le but d'explorer l'importance de cinq variables soumises à la vérification par cette étude, à savoir :

    - l'identification du profil socioprofessionnel des médecins ;

    - la vérification par les tests psychologiques des états mentaux tels que :

    a) les facteurs de risque aux stress chez les médecins ;

    b) l'anxiété/ dépression ;

    c) l'état de stress post - traumatique ;

    d) la sensibilité à la frustration ;

    e)l'analyse de vécu chez les médecins aux CUK.

    A la deuxième section, nous présentons l'interprétation des résultats et formulons des réponses alternatives au problème de l'étude sur la jouissance et ce, dans le paradigme droit/santé mentale des médecins aux Cliniques Universitaires de Kinshasa. Tels sont les deux concepts que nous avons essayé de décrire et d'expliquer la notion de la jouissance dans le premier chapitre sur les généralités.

    SECTION 1 : Présentation et analyse des résultats

    3.1.1. Identification des variables du profil socioprofessionnel des médecins aux CUK, entre 2005 - 2010

    a) Variables du profil socioprofessionnel des médecins aux CUK

    Tableau n° 3 : Répartition des médecins par tranche d'âges chronologiques

    Fréquence

    Tranche d'âge

    (f)

    %

    20 - 40

    41 - 60

    61 ou plus

    90

    30

    0

    75

    25

    0

    Total

    120

    100

    Nous constatons à partir du tableau n° 3, que la majorité de médecins sont jeunes adultes, 90 sujets soit 75 % se trouvent dans la fourchette de 20 à 40 ans d'âge ; 30 sujets soit 25 % se situent entre 41 à 60 ans d'âge et les médecins de plus de 61 ans d'âge n'ont pas voulu participer à l'étude soit 0 %.

    Tableau n° 4 : Répartition des médecins par sexe et par état civil

    Etat civil

    sexe

    Marié

    Célibataire

    Total

    %

    Homme

    Femme

    60

    30

    10

    20

    70

    50

    58,3

    41,6

    Total

    90

    30

    120

    -

    Pourcentage

    75

    25

    -

    100

    Le tableau n°4 montre que notre échantillon est composé de 70 sujets soit 58,3 % des hommes, contre 50 femmes médecins soit 41,6 %. Aussi, 90 sujets sont mariés soit 75 % contre 30 sujets célibataires soit 25 %. 60 sujets hommes sont mariés et 30 femmes mariées ; 10 hommes célibataires contre 20 femmes médecins célibataires.

    Tableau n° 5 : Répartition des médecins par province d'origine et par ancienneté aux Cliniques Universitaires de Kinshasa

    Province

    Ancienneté

    Bandundu

    Bas Congo

    Katanga

    Kasaï

    Kivu

    Equateur

    Total

    %

    0- 5 ans

    6- 10 ans

    11- 15 ans

    16-20 ans et plus

    10

    5

    -

    5

    20

    -

    5

    20

    5

    -

    -

    -

    10

    15

    -

    10

    -

    -

    -

    5

    5

    5

    -

    -

    50

    25

    5

    40

    41,6

    20,8

    4,1

    33,3

    Total

    20

    45

    5

    35

    5

    10

    120

    -

    Pourcentage

    16,6

    37,5

    4,1

    29,1

    4,1

    8,3

    -

    100

    Au regard du tableau n° 5 ci - dessus, nous constatons que 50 sujets soit 41,6 % ont l'ancienneté professionnelle aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, située entre zéro à 5 ans ; 40 sujets soit 33,3 % ont une ancienneté de plus ou moins 20 ans, tandis que 25 sujets soit 20,8 % se situent à plus ou moins 10 ans contre 5 sujets soit 4,1 % pour l'ancienneté de plus ou moins 15 ans. Aussi, 45 sujets soit 37,5 % sont des ressortissants de la province de Bas - Congo ; 35 sujets soit 29,1 % sont du Kasaï ; 20 sujets soit 16,6 % sont de Bandundu ; 10 sujets soit 8,3 % sont de l'Equateur ; 5 sujets soit 4,1 % pour le Katanga, de même 5 sujets soit 4,1% pour le Kivu.

    Tableau n° 6 : Répartition des médecins selon le niveau d'études et par leur confession religieuse

    Niveau d'étude

    Confession religieuse

    Médecins

    Spécialistes

    Chef de travaux

    Professeurs

    Total

    %

    Catholique

    Protestante

    Pentecôtiste

    Sans confession religieuse

    35

    5

    25

    -

    5

    5

    10

    -

    10

    5

    10

    -

    5

    -

    -

    5

    55

    15

    45

    5

    45,8

    12,5

    37,5

    4,1

    Total

    65

    20

    25

    10

    120

    -

    Pourcentage

    54,1

    16,6

    20,8

    8,3

    -

    100

    Le tableau n° 6, présente 65 Médecins Généralistes soit 54,1 % ; 25 Chef de travaux soit 20,8 % ; 20 Spécialistes soit 16,6 % ; 10 Professeurs soit 8,3 % selon le niveau d'études des médecins. En rapport avec la confession religieuse, 55 sujets soit 45,8 % sont des médecins à foi catholique et 45 sujets soit 37,5 % sont des fidèles pentecôtistes ; 15 sujets soit 12,5 % sont des médecins fidèles à la foi protestante tandis que 5 sujets parmi les médecins soit 4,1 % se déclarent sans confession religieuse pratiquée.

    3.1.2. VERIFICATION DES VARIABLES PAR LES TESTS PSYCHOLOGIQUES

    a) Variable concernant les facteurs de risque aux stress chez les médecins aux Cliniques Universitaires de Kinshasa

    Tableau n° 7 : Présentation des résultats au test d'évaluation des facteurs de risque aux stress chez les médecins

    Fréquence

    Facteurs

    (f)

    Pourcentage

    Rares

    Importants

    Très importants

    53

    59

    8

    44,1

    49,1

    6,6

    Total

    120

    100

    Le tableau n° 7 montre que 59 médecins ont des facteurs importants soit 49,1 % et 8 sujets soit 6,6 % ont des facteurs de risque aux stress très importants ; par contre chez 53 médecins soit 44,1 % ces facteurs de risque sont rares.

    b) Variable se rapportant à l'état de stress post traumatique (ESPT) chez les médecins

    Tableau n° 8 : Présentation des résultats du test d'état de stress post traumatique (ESPT)

    Fréquence

    E.S.P.T

    (f)

    Pourcentage

    Rare

    Important

    Très important

    100

    20

    -

    83,3

    16,6

    0

    Total

    120

    100

    Au regard du tableau n° 8, nous constatons auprès de 100 médecins, soit 83,3 % le rare psychotraumatisme ; 20 sujets soit 16,6 % de traumatismes psychiques importants tandis que le cas des psychotraumatisme très importants sont absents dans le rang des médecins aux Cliniques Universitaires de Kinshasa.

    c) Variable se rapportant à l'anxiété/dépression chez les médecins aux C.U.K.

    Tableau n° 9 : Présentation des résultats au test d'anxiété/ dépression

    Fréquence

    Anxiété/Dépression

    (f)

    Pourcentage

    Rares

    Importantes

    Très importantes

    50

    54

    16

    41,7

    45

    13,3

    Total

    120

    100

    Au tableau n° 9 nous constatons les résultats suivants : 41,6 % soit 50 médecins avec l'anxiété/ dépression rare par contre, 54 médecins soit 45 % présentent l'anxiété/dépression importante et  16 sujets soit 13,3 % des médecins ont manifesté l'anxiété/dépression très importante.

    d) Variable se rapportant à la sensibilité ou la tolérance à la frustration chez les médecins.

    Tableau n° 10 : Présentation des résultats du test de sensibilité à la frustration

    Fréquence frustration

    (f)

    Pourcentage

    Rare

    Important

    Très important

    90

    30

    -

    75

    25

    0

    Total

    120

    100

    Le tableau n° 10 présente une rareté de sensibilité à la frustration chez les médecins évaluée à 90 sujets soit 75 % et, 30 sujets soit 25 % de cas singuliers de sensibilité à la frustration. La sensibilité à la frustration très importante est nulle chez les médecins aux Cliniques Universitaires de Kinshasa soit 0%.

    3.1.3. Vérification de contenu du vécu subjectif chez les médecins

    La majorité des médecins aux CUK, expriment les malaises dans le monde du travail, certains se confient en Dieu et d'autres les rationnalisent. Parfois les stigmates de la dépression sont visibles sur certains visages. L'ensemble de variables du cadre de profil professionnel et socio- démographique réaffirment les liens qui existent avec la santé mentale : âge, ancienneté, culture ethnique, religion et le contenu sexuel.

    Quant au contenu des généralités sur les thèmes principaux de notre étude, nous présentons les observations suivantes :

    · la description phénoménologique de deux concepts, santé mentale et jouissance du droit à la santé, les généralités théoriques nous présentent les droits historiques et les droits naturels qui sont soumis étroitement à une évolution dans le temps et dans l'espace, ils dépendent du développement humain, de mentalités des institutions sociales. Les droits humains possèdent leur genèse, le contour et le contenu qui définissent et constituent en exprimant le bonheur de l'homme ou le propre bien - être total : mental, physique, social et écologique, voire spirituel. Ces droits sont protégés à trois niveaux différents.

    · l'analyse dialectique du droit spécial à la santé aux C.U.K, au niveau national, régional et international montre que l'idée même de l'égalité d'accès aux soins de santé est passée des droits théoriques aux textes juridiques écrits. Actuellement l'objet de l'orientation des efforts est tourné vers leur réalisation pratique ou concrète, pour la jouissance de tous les membres de la famille humaine, sans discrimination. Ceci part des émergences aux divergences vers la convergence des efforts en santé, dont l'organe le plus perfectionné en la matière au sein des systèmes de l'O.N.U est l'O.M.S (Organisation Mondiale de la Santé).

    Pour ainsi dire, la santé mentale est une ressource humaine et un capital humain incontestables pour la jouissance du droit à la santé des patients et leur promotion pour tous et par tous ; selon nos observations.

    Nous allons dans la section suivante, interpréter les résultats et formuler des solutions alternatives, après l'attribution des significations aux résultats obtenus par la vérification des différentes variables de notre étude.

    SECTION 2 : INTERPRETATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS

    Dans le contexte de la deuxième section consacrée à l'interprétation des résultats obtenus par les définitions des concepts « Droit et Santé mentale » et, les tests psychologiques administrés aux médecins des Cliniques Universitaires de Kinshasa, représentés à 23 % dans l'échantillon de la population cible, nous attribuons une signification psychosociologique aux concepts et variables en se référant à notre hypothèse du travail et aux résultats présentés et analysés dans les tableaux différents.

    Cet exercice est rendu possible et intelligible en nous référant aux études antérieures sur les droits humains et, aux modèles théoriques (explicatives) en psychologie et sociologie des droits humains.

    La synthèse de nos résultats obtenus dans les généralités théoriques sur le droit spécial à la santé mentale c'est que : tous les droits de l'homme définissent et protègent le « bonheur » de l'humanité, aussi les droits historiques, les droits positifs et les sciences de l'homme et ce, du point de vue théorique ou pratique pour la réelle jouissance.

    De même, le droit fondamental à la santé cherche à réaliser le « bien - être total de l'humanité » c'est - à - dire la santé physique, sociale, mentale et environnementale.

    A ce titre, comme l'idée (idéologie) et les réflexions sur le réel sens des libertés et dignité humaines sont conçues et développées selon les niveaux des fonctions mentales des individus dans le temps et dans l'espace social (univers des croyances) à savoir : Roi Hammourabi et le code de 2000 ans avant Jésus - Christ, les philosophes juridiques et politiques, des hommes éminents et érudits penseurs politiques, les idéaux religieux chrétiens...

    Il apparait clairement que les idéaux sur la justice, l'équité, l'égalité et le respect des droits, libertés et dignité de la personne, constituent de nos jours une construction des savoirs de référence des défenseurs des droits humains et ce, dans le paradigme jouissance/exercice ; théorie/pratique ; avec leur mentalité de base (état mental) en tant que le reflet des sociétés modernes, de l'état de droit et de démocratie libérale ou socialisante.

    Au regard de ces résultats sur les définitions des concepts clés, nous confirmons les qui existent entre l'état de santé mentale des médecins et la jouissance du droit spécial à la santé des patients aux Cliniques Universitaires de Kinshasa.

    Dans le même ordre d'idées, René Cassin et Marc Agi (1988) ; R. Bruyer (1984) et Gerwirth (1987) pensent que les droits de l'homme se justifient au moyen des principes moraux valables pour la nature humaine et l'inconsistance des concepts Droit/Santé doit être inculquée dans la mentalité des gens. Pour ce faire, la jouissance du droit à la santé est déterminée par les idéaux et principales doctrines philosophiques, religieuses ou politiques qui engendrent et inspirent les attitudes et tendances génératrices des violations du droit d'accès aux soins et, leurs conséquences néfastes sur la santé mentale des prestataires (médecins) et des titulaires (patients).

    C'est justement la mentalité qui règle le rapport entre les acteurs du droit fondamental en santé publique et /ou entre les individus dans la société. Ce faisant, le type de personnalité détermine la forme des institutions sociales et celles - ci influencent suffisamment la mentalité des personnes, des structures et infrastructures qui infèrent la jouissance du droit à la santé et des droits des patients.

    Pour renchérir, la question sur l'état de santé mentale et la jouissance du droit à la santé, voire tous les droits humains, les effets des mentalités politiques, économiques et socio - culturelles contradictoires constituent pour l'Afrique en général et pour la RDC en particulier, des facteurs d'aggravation de la pauvreté, de la santé mentale comme l'obstacle frustrant la jouissance et les engagements politiques des Dirigeants dans un Etat.

    En plus, la publication du rapport de PNUD (1996) confirme ces inégalités qu'en Afrique centrale la pauvreté est extrême, plus de 10 millions de personnes sont infectées par le VIH/Sida, environ 23 millions d'enfants souffrent de malnutrition, 80 millions de filles et garçons en âge de scolarité n'ont pas l'accès à l'éducation primaire et secondaire, 170 millions de la population soit le tiers souffrent de faim. Paradoxalement, un autre rapport prouve que ces pays sont potentiellement riches, leurs dépenses militaires sur les dépenses sociales, pour les trois dernières décennies sont passées de 27 % en 1960 à 43 % en 1991, selon l'Union Internationale pour la défense des droits de l'homme (1996, pp.148 - 149).

    Ce faisant, nous réaffirmons l'incohérence des systèmes des valeurs identitaires et des institutions contradictoires qui justifient les inégalités d'accès au soin de santé et les violations du droit spécial à la santé des patients, dans le contexte de notre étude réalisée aux CUK , comme institution de santé et auprès des médecins comme acteurs du droit à la santé.

    A propos de la question relative à l'identification des variables du profil socioprofessionnel des médecins aux CUK, entre 2005 - 2010, nous pensons que la majorité des médecins aux Cliniques Universitaires de Kinshasa sont des jeunes adultes de moins de 40 ans d'âges tandis que les vieux médecins de plus de 61 ans n'ont pas fait partie de l'échantillon. Ce faisant, les vieux médecins sont cumulards des travaux, surchargés par le volume de travail et le poids de l'âge ; ainsi leur disponibilité, accessibilité et acceptabilité dans la relation thérapeutique sont rares.

    Il existe aussi un creuset entre les vieux médecins et les jeunes adultes, il justifie le paradigme Expert/Novice, au sein duquel se construisent des mentalités qui inspirent les structures de santé en général et celle des CUK en particulier ; cette distanciation hypothèque l'accès aux soins et la jouissance effective du droit à la santé des patients, même des médecins en termes de l'aliénation par « discrimination ».

    La majorité de médecins est masculine et constituée de mariés. Les hommes se marient facilement après les études en médecine que les femmes médecins, frappées pour la plupart par le célibat. Cela signifie une négligence au droit à l'éducation (scolarité) pour les filles en faveur des garçons. Ainsi, les conséquences des études en médecine ou à l'université qui traînent en longueur et entraînent une nouvelle mentalité aux valeurs culturelles liées au mariage hétérosexuel en Afrique, provoquent la sublimation par la transformation du désir et plaisirs sexuels du mariage en des prestiges des rôles et statuts du médecin.

    Par contre, les conflits conjugaux des couples médecins ou des non médecins, influencent la pratique médicale des professionnels au travail et, à l'inverse les conflits au travail interfèrent moins avec la stabilité conjugale, pour les couples des travailleurs à risque et répondeurs aux stress psychosociaux. Dans cette perspective, la jouissance du droit à la santé des patients subit l'influence des conflits conjugaux de façon indirecte dans une certaine mesure et ceci en tant que facteurs psychosociaux qui modifient l'état mental des médecins selon cette étude.

    Lorsque nous considérons les médecins selon leurs provinces et leur ancienneté aux CUK au moment de notre étude, il s'avère que la majorité de médecins ont l'ancienneté professionnelle de moins de 5 ans et, de plus de 20 ans au travail tandis que l'ancienneté de 10 à 15 ans est rare. Ceci constitue un constat des guerres des rébellions et d'agression infligée au pays entre 1995 - 2007, ces violations sanguinaires, viols et violences ont justifié la mobilité de réfugiés congolais, la fuite de cerveaux étudiants et médecins. Les CUK furent désertées par nombre de médecins et spécialistes en cette période des guerres d'agression socioéconomique.

    Actuellement, les cultures des groupes ethniques qui dominent le milieu hospitalier des médecins aux CUK, proviennent de la province de Bas - Congo, ensuite celles de deux Kasaï tandis que d'autres provinces sont rares. Ces résultats influencent d'autres corporations, comme le rang des infirmiers, administratifs et autres personnels, si une étude minutieuse y est réalisée.

    Nous sommes en présence des différences générationnelles, jeunes médecins contre vieux médecins, aussi, de deux groupes ethniques et culturels opposés, notamment en matière de pouvoir, pratiques traditionnels et des systèmes matrimoniaux de type patriarcal et matriarcal. Ils regroupent deux communautés des systèmes et des valeurs socio - culturels contradictoires mais, très influents sur le comportement de production efficace de l'économie hospitalière. Car le fonctionnement de système informel et de l'organisation scientifique du travail en dépendent pour jouir du droit fondamental à la santé à tous.

    De même, les compétences cognitives dans la communauté de culture médicale aux CUK, subissent foncièrement les effets des schèmes et construits mentaux générés par les communautés influentes, telles que le Bas - Congo et Bandundu contre les deux Kasaï. C'est la situation contradictoire entre le formel (institution) et l'informel (pratiques intra - communautaires) que nous avons observée à l'analyse qualitative des données de l'étude mais, qui échappe totalement aux études expérimentales et statistiques pures.

    Une autre question est relative aux croyances savantes en médecine et les croyances aux consentements religieux chez les médecins aux Cliniques Universitaires de Kinshasa et ce, en se référant à l'influence de l'univers des croyances et représentation symbolique sur le comportement individuel et/ou collectif. Le niveau d'instruction et les compétences cognitives des médecins sont très élevées (niveau post universitaire) tandis que la majorité de médecins ont la foi catholique et pentecôtiste mais non pratiquants.

    A ce titre, N. Sillamy (1980) renseigne que la maturité intellectuelle et culturelle diminuent les croyances aux consentements religieux car, la croyance obéit aux conditions irrationnelles et affectives du réel, elle s'alimente d'anxiété (crainte) et du niveau d'aspiration (désir) aux croyances à l'utilitarisme aliénants. Par contre, l'immaturité psycho cognitive, l'inculturation ou l'acculturation et les déficits intellectuels sont favorables à la crédibilité, aux croyances magico - religieuses. Comme nous l'observons à propos de l'enthousiasme religieux de la masse populaire à Kinshasa face au foisonnement des groupes des réveils spirituels.

    Somme toute, l'univers des croyances tout comme les mythes ont des fonctions psychosociales de l'adaptation sociale, de résolution des conflits psychosociaux et de la lutte ou défense contre l'angoisse existentielle. Par contre, la croyance à l'organisation scientifique ou rationnelle du travail chez les médecins aux C.U.K est entachée des effets contradictoires de leur croyance personnelle aux sentiments religieux ou à la solidarité traditionnelle de tribu, source de sécurité. Car dans ce milieu hospitalier, l'élément rationnel intervient peu ou prou pour réaliser l'exercice du droit à la santé mentale et la jouissance effective des droits des patients avec égalité de liberté, sans discrimination.

    C'est pourquoi le droit des propriétés règne entre la finance publique et l'administration des hôpitaux, en termes de discrimination entre des prévisions des dépenses élevées contre les recettes structurelles publiques déficitaires selon le propos de (Kasongo Mungongo, 2010).

    A propos des variables de l'état de santé mentale des médecins, les différents tests psychologiques ont décelé les éléments suivants :

    a) Les facteurs de risque aux stress sont importants chez les médecins aux CUK, la majorité courent environ 50 % de risque d'être sujets à un trouble physique, social et mental. Le risque de santé est important mais, ce risque de santé est très important chez quelques cas rares qui courent environ 80 à 90 % de risque à subir un changement sérieux de leur état de santé pour lequel un accompagnement psychologique au cours de leurs prestations est urgent. Ils sont tous inconscients de cet état de bien être mental au risque de privation durable des besoins fondamentaux, telle une passivation déniable, stipulée par les instruments des droits sociaux, économiques et culturels comme droits de 2ème génération.

    b) La variable état de stress post traumatique est un cas très rare chez les médecins à cause de leur capacité cognitive d'élaboration mentale, du travail en équipe de tous les jours, qui facilite la résolution et la liquidation du psycho-traumatisme chez les médecins. Aussi, la rationalisation fut élevée pendant l'exécution des tests psychologiques.

    c) Quant à la variable de l'état d'anxiété/dépression chez les médecins aux C.U.K, la probabilité est augmentée pour les troubles importants et suffisamment durables. La moitié environ de ce personnel manifeste un état d'anxiété/dépression important, une crainte réelle ou imaginaire de l'existence authentique, alimentée par l'insécurité socio - économique et le manque d'assurance sociale au travail ou une couverture médicosociale dont le stigmate est l'agitation en milieu professionnel congolais.

    d) La variable frustration montre que dans le rang des médecins, la sensibilité ou la tolérance à la frustration est rare surtout parce qu'ils jouissent du prestige social, des rôles et statuts professionnels supérieurs. Ils bénéficient directement des indices normaux de leurs prestations médicales car, à l'hôpital les médecins occupent la classe d'excellence et d'élite intellectuelle. En effet, tout comportement social de frustration, humiliation et exclusion possède une fonction de satisfaire les besoins fondamentaux réprimés par la société ou le monde du travail, qui sous tendent les réactions anxieuses comme réponse à l'environnement social.

    Ce faisant, l'ensemble de résultats aux tests psychologiques renseigne combien le problème de santé mentale est important parmi les médecins qui offrent leurs soins médicaux de santé chez les patients. Et ceci, justifie la relation entre l'état de santé mentale et l'état de droit à la santé réservé aux patients.

    Les variables socioculturelles alimentent négativement l'informel, dans le fonctionnement contradictoire du système sanitaire formel des CUK, ce qui compromet le développement des structures de santé.

    Au regard de ces résultats, nous affirmons la corrélation forte entre la santé mentale des médecins et la jouissance effective du droit fondamental à la santé des patients aux Cliniques universitaires de Kinshasa, entre 2005 - 2010.

    Partant de cette vérification des variables et de l'identification du profil socioprofessionnel des médecins qui ont contribué à notre échantillon, nous confirmons alors notre hypothèse émise dans ce travail.

    Par ailleurs, les responsabilités sont partagées entre les principaux acteurs en santé publique, sur la question de jouissance effective du droit à la santé des patients, à savoir : l'Etat, les fonctionnaires d'Etat et les individus ou sociétés bénéficiaires des soins.

    Pour l'Etat congolais, l'ordre constitutionnel de la RDC du 18 Février 2006, en ses articles 202 point 22 et 203 point 10 prévoit la création, l'organisation et le fonctionnement en matière de santé. Mais, l'organe compétent pour définir concrètement l'organisation et le fonctionnement d'un établissement public sous une loi cadre ou loi organique comme mesures concrètes de l'encadrement juridique, est le Gouvernement à travers le ministère de tutelle. Celui-ci émet des arrêtés et décrets qui protègent la jouissance du droit de l'homme à la santé pour les patients et les professionnels médecins. Et ce, pour garantir le droit fondamental en système et services de santé disponibles, accessibles, acceptables et intégratifs des communautés et population servies.

    Autrement, les efforts des médecins feront payer leurs services médicaux pour survivre et gérer la frustration externe. La sensibilité à la frustration chez les médecins est insignifiante et rare à cause de ce mécanisme des soins de santé de qualité onéreux et inaccessibles pour tous aux CUK. La relation entre l'état mental des médecins et le droit de l'homme à la santé des patients est confirmée par Eric Depreeuw (2009), dans son étude sur l'anxiété - motivation et angoisse des élèves. Ainsi, le processus de motivation individuelle s'organise sur un modèle allant des situations sociales objectives vers la valorisation des motifs qui donne lieu au succès et/ou échec.

    Les motivations positives ou négatives engendrent l'anxiété ; celle - ci devenant importante entraîne le niveau de but ou d'aspiration qui dépendent lui aussi de valorisation intrinsèque (estime de soi, estime de l'autre, maîtrise) et, de la valorisation extrinsèque liée à la tâche étrangère, mettant en relation la tâche à exécuter et le moi profond.

    Ce faisant, les conséquences néfastes relèvent de l'effort intense comme réponse aux stress, de l'agitation à la vie sociale qui caractérise un état de l'anxiété (trouble anxieux). Ainsi, l'on observe objectivement le doute et l'hésitation dans les situations qui accompagnent le complexe anxio-dépressif. Celui - ci va nuancer ou modifier le jugement, le réalisme et la compétence. L'ensemble de ce processus détermine un état de santé mentale qui part de stress - frustration - anxiété - dépression - angoisse, stress traumatique et détresse, vers les violations des droits humains.

    La stratégie consiste à contrôler et gérer les facteurs des stress et les stress par l'apprentissage des propres valeurs intrinsèques (personnalité profonde) et des valeurs extrinsèques (conscience sociale), en vue d'une mesure sur le plan de la santé publique et du droit de l'homme à la santé.

    A ce titre, les présents résultats corroborent avec les différents travaux réalisés dans les hôpitaux à Kinshasa, telles que les études sur l'état d'anxiété/dépression en milieu hospitalier, chez les patients et les élèves ; ces états mentaux constituent une réalité vivante dans notre société en fonction des mécanismes mis en place : coping positif et/ou négatif selon les propos de Lelo Mananga ; Lukeba ; Nengi ; Eric Depreeuw, (2009).

    Pour ce faire, le monde du travail des cadres des entreprises hospitalières, tels les médecins des Hôpitaux, devenus des entreprises publiques, le succès et l'échec de cette organisation (hôpital) de production des biens et services de santé dépendent de la « logique d'équilibre» entre les besoins en objectifs de l'hôpital et les besoins fondamentaux, des attentes des travailleurs. Car la nature même du travail est un droit fondamental en tant qu' activité humaine. C'est à l'Etat de pouvoir ajuster sa politique du travail pour l'accès et la jouissance dans la dignité et liberté, favorables à un développement humain intégral et durable, comme droit humain (Brundt Land, 1987 ; Kazadi Nduba, 2000 ; et l'O.N.U, (1979 ; cités par Bulletin de CADICEC-information, 2000).

    Pour J. Delay et P. Pichot (1969), les troubles de l'état mental et de comportement qu'ils soient mineurs ou majeurs astreignent considérablement et insidieusement le potentiel humain et le droit élémentaire à la santé, en modifiant la perception et la communication dans la relation d'aide dite Médecin/Malade. Aussi, l'existence de conflit est possible là où les rapports réciproques d'antagonisme entre deux ou plusieurs sujets jugés être porteurs d'intérêts, besoins, motivations aux objectifs opposés avec des idéologies et systèmes des valeurs incompatibles et contradictoires. A cet effet, le conflit est lié à l'obstacle à la satisfaction des besoins internes ou externes entre les personnes ou les structures socioéconomiques. (Labana Lasay Abar, 2007).

    La problématique de la jouissance du droit de l'homme à la santé telle que abordée en RDC et aux CUK reflète les mentalités et les systèmes des valeurs qui inspirent l'ensemble des institutions du pays. Il faut une reconversion des structures mentales si l'on veut promouvoir et sortir le peuple de la grande nuit qui le retient car, tout part de l'homme et retourne à l'homme. (Ntumba Luaba.1990 ; Vanhaeverbeke A.1976 ; Olivier Tshende ,2008).

    C'est pourquoi, ces nouvelles violations structurales et cognitives de la mondialisation rappellent des « logiques d'anomie et des déviances», sans sens humanitaire mais ayant le contour de frustration, humiliation et exclusion. Telle est une discrimination aliénant l'accès au soin de santé des patients aux Cliniques universitaires de Kinshasa. Durkheim E., 1966 et Merton (1965 ; cités par R. Bastide, 1970).

    A ce titre, le conflit identitaire relève des structures de santé contradictoires et peut trouver la solution par la force ou par la négociation tandis que la crise identitaire, de l'état mental, ou l'atteinte de la personnalité profonde relève de désordre psycho émotionnel individuel et communautaire, difficile malgré les techniques médicales de traitement et ceci, sous tend le conflit identitaire et l'alimente souvent. En effet, ce sont des troubles anxieux précisément qui alimentent et compliquent la corrélation entre un état de santé mentale et l'état des droits humains pour la jouissance du droit à la santé des médecins et des patients. (Thual François, 1995 ; L. Reychler et Touraine A, (1990 ; cités par Labana Lasay Abar, op. cit.).

    Les comportements motivés des médecins se justifient par le niveau de jouissance effective ou la satisfaction des besoins réels fondamentaux, selon l'échelle ou la pyramide des besoins fondamentaux de Abraham Maslow (1908 - 1970) ; les 14 capacités de la personne pour vivre de façon autonome selon Virginia Henderson (1897 - 1996) et bien aussi les besoins d'être utile et le besoin de l'éternité proposés par Jean - Marc Damien (2009), pour lesquels l'insécurité inquiétante présente une menace sérieuse à la vie et à l'existence authentique.

    Egalement, les structures institutionnelles sociales et mentales se sont désagrégées sous l'influence de contacts des civilisations extérieures ; cette désagrégation réclame une restructuration pour adapter les mentalités des populations aux exigences du monde moderne globalisant et affecte nombre d'institutions juridique, politique, socioéconomique, religieuse et sanitaire surtout. Elles paralysent le progrès économique, qui est le support de la jouissance effective du droit humain à la santé des citoyens.

    Aussi, la jouissance du droit à la santé est liée à la problématique de l'éthique du professionnel de santé en RDC, qui découle de l'incohérence des systèmes ou hiérarchies des valeurs personnelles, intrinsèques ou extrinsèques. Ainsi, il faut connaitre ces droits naturels pour bien les exercer. Cambelle, 1994 ; Bongo Pasi W., (2001-2002 ; cités par G. Kadima Sendula, op. cit).

    3.2.1. A PROPOS DU MODELE CONCEPTUEL DE L'ETUDE

    Notre modèle conceptuel sur la problématique de jouissance du droit de l'homme à la santé, tente d'expliquer les mécanismes psychosociaux de violation du droit spécial à la santé dans la réalisation pratique médicale des droits théoriques. Ce défi dépend largement du niveau des progrès social, culturel et économique de chaque nation. Car les actions en santé sont définies dans le temps et dans l'espace comme milieu d'exercice du droit fondamental. Les contradictions des structures (institutions hospitalières comprises) et, les incohérences des systèmes de valeurs socio - culturelles (système éducatif) engendrent l'aliénation sociale, l'acculturation, des déviances et des violations flagrantes, spécialement du droit à la santé des patients, comme observé par l'étude aux CUK ; à cause de l'insatisfaction en temps réel aux besoins fondamentaux de l'homme.

    A ce titre, certains auteurs comme Crubelle (1979) et Sauvy (1970), cités par Michel Claes (1986, p.14) renseignent qu'à la jeune génération s'oppose désormais celle de parents, grands parents, experts/novices, moins pesante et moins disposée à partager les postes de travail.

    Les Etats ayant des populations à phénomène démographique jeune très poussé, comme la RDC , influence la mentalité des jeunes et des adultes, dans un système politique et social ne disposant ni de structures, ni de mentalités d'accueil favorables aux infrastructures et ce, créant aussi une situation explosive et implosive au sein des communautés et, de la société congolaise que nous avons appelée : « conflit identitaire et crise identitaire » ; pour lesquels le résultat présent est une conséquence de l'aliénation psychosociologique qui fait l'obstacle à la réalisation d'un « destin commun » ; à l'égalité de liberté enfin, à la « jouissance effective du droit spécial à la santé des patients aux CUK. Voire l'ensemble de la population congolaise.

    3.2.2. FORMULATION DES SOLUTIONS APPROPRIEES

    Pour réaliser la jouissance du droit spécial à la santé des patients aux CUK, les alternatives suivantes sont possibles, à savoir :

    ü L'apprentissage de mentalité institutionnelle au moyen de l'analyse des besoins fondamentaux de l'homme et entrevoir le moyen de les satisfaire en assurent la sécurité psychologique et physique des médecins et des patients ;

    ü L'ajustage des objectifs immédiats et médiats de l'hôpital et des travailleurs pour assurer la stabilité du cadre de structure d'accueil aux CUK ;

    ü L'établissement de l'équilibre logique entre la structure des CUK et la consommation des services de santé par la population ;

    ü L'analyse foncière des besoins politiques et sociaux, des peurs, des croyances, des interdits sociaux d'ordre historique ou actuel qui déterminent le comportement du personnel selon leur communauté et, y répondre par l'approche d'éducation, de modification de comportement ; en articulant le rapprochement des représentations communautaires aux réalités des institutions sociales, (inconscient collectif- conscience collective) ;

    ü L'organisation scientifique du travail aux CUK, en intégrant un dispositif d'accompagnement psychologique des cadres, dirigeants et l'ensemble du personnel. Dans une démarche qualité des mesures strictement sanitaires vers la qualité totale des valeurs humaines (le bien - être pour vivre et exister) ;

    ü La définition de politique efficace de gestion et d'un style de commandement à la Direction des CUK, fondés sur un plan social et une direction par les objectifs, respectant la liberté et la compétence de chacun : la stratégie locale de productivité, efficacité, rationalité et développement des structures médico-sanitaires.

    ü Favoriser l'autodétermination des patients pour éviter la dépendance morbide qui menace la jouissance aux libertés fondamentales. Etablir un état de droit et de démocratie dans le but d'entretenir et développer les facultés intrinsèques de chaque citoyen vers un véritable adulte. Innover pour menacer et écouler le statu quo des crises des systèmes des valeurs internes, car les structures institutionnelles ne créent pas des richesses, et ne sont ni moyens d'innovations en elles mêmes mais, infèrent la liberté aux hommes, telles des conditions psychosociologiques favorables, pour être des sources inépuisables de création, de la jouissance du droit à la santé.

    ü En définitive, la situation des CUK s'insère dans une société globale complexe, caractérisée par des affinités et des allégeances interactionnelles. Il importe selon Kazadi Nduba (op. cit.) de développer les ressources humaines pour un développement économique et ce, en créant l'emploi salarié plus productif. Tel le modèle des pays développés avec 80 à 90% des salariés de leur population active, contre 10 à 14% des salariés en Afrique, où la majorité flâne dans le système de travail traditionnel et informel et, inaccessible aux soins de santé de qualité. Alors, comme le changement quantitatif produit le changement qualitatif, les efforts mobilisables en qualité et culture de santé mentale sont énormes aux CUK et pour la nation.

    CONCLUSION GENERALE

    Au terme de notre travail intitulé : « la jouissance du droit de l'homme à la santé des patients : approche psychosociologique des médecins des Cliniques Universitaires de Kinshasa, entre 2005 - 2010 », le problème crucial soulevé dans cette étude tourne autour d'un constat actuel des inégalités d'accès aux traitements médicaux à travers le monde et, en Afrique spécialement en RDC particulièrement. A ce titre, il constitue un véritable fléau socio - économique et culturel pour les CUK à l'aune de la mondialisation.

    De même, une telle problématique ouvre des perspectives de recherche et des approches nouvelles en vue de mieux comprendre le phénomène et en assurer la réalisation effective par l' intégration des droits de l'homme à la santé.

    Notre question de recherche était de savoir quelle est l'influence de l'état de santé mentale des médecins sur la jouissance du droit fondamental à la santé des patients aux CUK, entre 2005 - 2010 ?

    Cette interrogation était formulée dans le but d'expliquer les concepts en corrélation et de vérifier qualitativement l'étendue de celle - ci.

    A cette question principale, nous avons émis l'hypothèse fondamentale selon laquelle, il existe une corrélation entre l'état de santé mentale des médecins et l'état de jouissance du droit de l'homme à la santé des patients aux CUK, entre 2005 - 2010.

    En effet, nous pensons que l'état psychologique (mentale) des médecins dans cette institution hospitalière, succède à une situation de privation durable de satisfaction des besoins fondamentaux qui déterminent des attitudes agressives et de violations flagrantes des droits des patients.

    Aussi, si les patients ne jouissent pas suffisamment du droit spécial à la santé, c'est parce que :

    ü Le travail des médecins se déroule dans un cadre des structures contradictoires et/ou des conflits identitaires ;

    ü Les facteurs importants de risque aux stress et des désordres psycho émotionnels génèrent des crises identitaires ; celles - ci possèdent un impact sur la santé mentale, à savoir : la perception, la communication et la jouissance des droits de l'homme comme droit inaliénable.

    Notre objectif général était de contribuer à la protection, la promotion des droits de l'homme et ceci pour la jouissance effective du droit fondamental à la santé dans les formations de santé publique en RDC.

    Sur le terrain de recherche aux CUK, nous avons ciblé les objectifs spécifiques visant d'abord à examiner l'étendue de la corrélation entre l'état de bien - être mental des médecins aux CUK et l'état de jouissance du droit élémentaire à la santé des patients ;

    ensuite, à identifier les facteurs psychosociaux faisant obstacle à la jouissance du droit spécial à la santé des patients ; enfin à formuler des solutions appropriées pour la promotion et la protection de la jouissance du droit élémentaire à la santé aux CUK.

    Pour atteindre ces objectifs visant à assurer la réalisation effective du droit à la santé et, prétendre répondre à notre questionnement de recherche, nous avons utilisé la méthode systémique dans une approche dialectique et descriptive ; en plus nous avons eu recours à la méthode clinique en psychologie. Ces méthodes ont permis d'appréhender les contingences, des liens des différents systèmes en interactions et ce, à partir d'une description des concepts « santé mentale » et « jouissance du droit à la santé » en tant que phénomènes psychosociaux.

    Aussi, par l'observation naturaliste des systèmes, nous avons dégagé suffisamment des contradictions, à savoir : la thèse concernant la protection du droit à la santé, l'antithèse des inégalités d'accès aux soins comme violation et, enfin la synthèse comme l'émergence de la jouissance du droit de l'homme à la santé des patients, du respect des principes des droits et libertés fondamentaux, telle une base de cette corrélation, en vue de la jouissance réelle du droit à la santé des patients.

    La deuxième démarche clinique a permis une observation naturaliste des sujets (médecins) dans leur singularité en vue d'émettre les significations de leurs actes de violations du droit à la santé des patients.

    Nous avons utilisé les techniques suivantes pour procéder à la récolte des informations qualitatives recherchées auprès des médecins aux CUK, à savoir :

    ü Entretien semi directif avec un guide d'entretien ;

    ü Observation participative ;

    ü Analyse de contenu des résultats et données statistiques ;

    ü Documentaire (documents écrits et oraux, le verbal et le non verbal).

    Il est évident que le recours à la technique des tests psychologiques a été bénéfique en vue de compléter les données issues de l'observation et de l'entretien clinique auprès des médecins.

    Après la présentation, l'analyse et l'interprétation des résultats qui sont issus des données qualitatives et, recueillies auprès des 120 médecins représentant notre échantillon de convenance (occasionnel), tiré de la population de 519 médecins des CUK. Notre échantillon représente cette population cible à 23 %. L'étude montre qu'il existe une relation entre l'état de santé mentale des médecins et l'état de jouissance du droit élémentaire à la santé des patients aux CUK, entre 2005 - 2010.

    Il convient de noter que, les facteurs psychosociaux de risque aux stress sont importants chez les médecins qui courent le risque supérieur à 50 % d'attraper un trouble mental ou physique. L'anxiété et la dépression sont évaluées à plus de 50 % d'importance et, une chance sur deux d'avoir des troubles déjà importants et en évolution. La réaction à la frustration et le psycho traumatisme sont deux cas rares chez les médecins aux CUK, entre 2005 - 2010.

    L'étude montre enfin qu'il existe un creuset entre les deux concepts (droit et santé mentale) et la jouissance du droit à la santé des patients comme une réalisation pratique de l'accès aux soins médicaux, sans discrimination ni inégalité ; ce qui soulève le paradoxe de capacité de jouissance/ capacité d'exercice du droit fondamental, dans un contexte des conditions aliénantes et aliénées.

    A ce titre, nous pensons que pour pouvoir accéder pleinement avec égalité des libertés au droit à la santé, la satisfaction aux besoins fondamentaux est essentielle. Et ce, à travers une approche sociologique et psychologique de motivation des besoins de l'homme selon Abraham Maslow (1908 - 1970) ; de même, une approche médicale de 14 besoins fondamentaux de l'être humain selon Virginia Henderson (1897 - 1996) et/ou une approche philosophique pragmatique des besoins de l'homme d'être utile, besoins de l'éternité selon Jean Marc Damien (2009).

    Dans le même ordre d' idées, c'est justement de l'idée de l'universalité comme fondatrice des droits humains, ou de la pensée de l'homme que prend naissance le concept d'égalité et de protection des libertés de toute l'humanité au monde (R. Bruyer, René Cassin, Marc Agi, op. cit). Lorsque les besoins fondamentaux sont perturbés, il apparaît un trouble de l'état de santé mentale et du comportement de la défense des droits de l'homme et du droit spécial à la santé des patients. L'inconséquence de cette corrélation dans les institutions en générale et aux CUK en particulier constitue l'obstacle à la jouissance des droits des patients aux CUK. C'est ainsi que, Murray et Lopez (op. cit.) confirment que l'état de santé mentale actuellement constitue la première cause d'incapacité au monde et que les prévisions donnent la proportion de 15 % en 2020, selon l'OMS (2001).

    En dehors des droits et libertés fondamentaux comme base de référence selon l'OMS (1991), les droits fondamentaux des patients entre autres, le droit au soulagement de douleur, à l'information et consentement libre et éclairé, droit à l'accès à son dossier médical, à l'aide pour victime d'accidents médicaux et aléas thérapeutiques des médecins, droit de participation à la recherche biomédicale (bioéthique), à la dignité, au non discrimination dans l'accès aux soins, au respect de la vie privée, droit au secret médical des informations le concernant, droit au travail, à l'assurance maladie à l'invalidité et droit au quotidien méritent tous la protection et la promotion sans inégalité ; tout ceci partir d'une approche nouvelle bien élaborée.

    En cas des violations de ces droits humains des patients, les règles de droit commun doivent s'appliquer et ce, sous forme des contraintes légitimes en vue d'assurer la jouissance effective des droits des personnes vulnérables (patients).

    C' est pourquoi, l'ONU (1978) recommande une recherche d'approches nouvelles par une analyse globale des méthodes et moyens qui s'offrent au sein du système de l'ONU, pour mieux assurer et réaliser la jouissance effective. Le développement socioéconomique et culturel assure les progrès durables dans la voie d'application de tous les droits de l'homme et du droit spécial à la santé pour tous.

    SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS

    - Suggestions

    Nous proposons dans cette étude une approche éducative par le déconditionnement des médecins, avec l'intention de sublimation et de socialisation aux droits humains, à savoir :

    · Redéfinition de l'administration financière et l'organisation scientifique du travail en vue d'équilibrer les prévisions des dépenses avec les recettes financières aux Cliniques Universitaires de Kinshasa et les infrastructures avec les objectifs (sociaux et techniques) ;

    · Mécanisme d'exploitation rationnelle du capital humain et ressources humaines ;

    · Refondation de l'éthique du cadre (élites) de direction des CUK par le comité directeur ;

    · Conquête pour obtenir une loi cadre de l'organisation administrative et gestion financière et du personnel, en vue de lutter contre l'évasion des recettes financières et du potentiel humain.

    · Ouverture de la direction des assurances (maladie, travail, droits judiciaires et humains) ;

    · Restructuration de Département du personnel et des ressources humaines ;

    · Création d'une caisse sociale aux CUK, des loisirs, sport et activités productives.

    - Recommandations

    Pour les Cliniques Universitaires de Kinshasa 

    · Une gestion des ressources humaines, selon l'objectif de quatre grands types de ressources humaines au sein de cette organisation, en vue de l'analyse des besoins fondamentaux des travailleurs et des objectifs des CUK ;

    · Relation de l'homme avec son travail à l'hôpital ;

    · Relation de force de travail entre différents groupes humains internes et à l'extérieur de l'hôpital ;

    · Relation hiérarchique qui respecte l'éthique, la valeur humaine et économique de chacun à tout niveau du travail ;

    · Relation interpersonnelle digne entre le personnel ;

    · Respect des principes managériaux, rémunération équitable et incitative ; productivité, efficacité, rationalité et développement

    · Recrutement interne et externe sans discrimination, sélection des candidats (tests mentaux) : description de poste et définition du profil requis ;

    · Protection des droits humains par une politique de développement humain, de conditions du travail, formation au moins 10 % de la masse salariale de l'hôpital chaque année ;

    · Gestion de l'environnement du travail pour la santé à l'hôpital

    Pour les médecins

    · Identifier les facteurs de risque aux stress, anxiété/dépression et le gérer subtilement par un travail d'élaboration psychologique ;

    · L'Ordre des médecins devra établir l'Arbre des besoins fondamentaux pour protéger l'éthique et la santé mentale dans la profession ;

    · Comprendre et gérer les mécanismes d'adaptation aux problèmes de santé mentale et d'hygiène mentale au travail;

    · Promouvoir les comportements sains des droits humains par l'apprentissage des règles de santé mentale au travail ;

    · Influencer la culture des droits humains des patients aux CUK ;

    · Gérer les comportements verbaux et non verbaux de violations des droits des patients par la motivation, formation et communication

    · Réajuster les rapports médecin-malade, définition des honoraires et le, droit au travail décent ;

    · Respect du comportement sanitaire et culture de consultation psychologique au besoin.

    Pour l'Etat- Gouvernement

    L'Etat gouvernement de la RDC a l'obligation de protéger le droit à la santé de la population pour la jouissance des droits des patients et l'exercice de leur droit à la santé, notamment en la disponibilité :

    · Droit et justice distributive en RDC

    · Assurance de sa responsabilité légale en matière de santé ;

    · Décrets et arrêtés spécifiques pour l'organisation des hôpitaux ;

    · Assurance de la sécurité médicale et sociale pour la santé.

    · Organiser l'administration financière par l'orthodoxie institutionnelle dans les Hôpitaux, prise en charge des frais médicaux et démocratisation des pouvoirs publics sanitaires.

    · Education de masse par les médias, aux droits humains et droit fondamental à la santé, sans oublier la dimension santé mentale dans ses rouages

    · Résoudre les conflits des structures institutionnelles par éducation et culture de la paix, la négociation et jamais par la force de pression.

    · Mettre en place un dispositif de prise en charge adéquate des crises des systèmes et valeurs incohérents, sur le modèle holistique : biopsychosocial dans les institutions médico-sociales

    · L'Etat doit opter pour la bonne gouvernance et l'état de droit, doit être favorable à l'esprit créatif, de gestion, de compétence, de l'exercice judiciaire et législatif.

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    2. OMS, Forum mondial de la santé, Vol. 3, n°1, 1982

    3. OMS, Manuel de l'équipe de Santé, Ed. Saint Paul, Paris, 1979

    4. OMS, Migrations Internationales, Santé et droits humains, n°4, Décembre, 2003

    5. OMS, Pour un système de Santé performant,rapport sur la santé dans le Monde, 2000

    6. OMS, Projet politique de santé mentale, Genève, 2001

    7. OMS, Rapport de santé, 1997 ; 1998 ; 2002

    8. Paul HUNT, Rapport de Mars, OMS, Genève, 2002

    IV. THESES, MEMOIRES, CONFERENCES, COURS, SITES INTERNET

    1. A.S. MUNGALA, Sociologie hospitalière, Chaire Unesco, Unikin, 2002

    2. ABRAHAM MASLOW, La pyramide des besoins fondamentaux, 1970, URL : http://www. wikipekia. Org

    3. Association Canadienne de santé mentale, 1994, URL : http://www. erudit.org. ht ml, 2002

    4. Charles Nicolas A., (2002). URL : http : //www. Cspr p. Univ. Paris diderot. Fr/information, html

    5. Cherki A., (2002). URL : http://www. Csprl. univer. Paris, 2006

    6. DELBART VIRGINIE, Evaluation de l'emprise spatiale de la Ville de Kinshasa, 1995-2000, Mémoire en Géographie, ULB, Bruxelles, 2000

    7. Emille Francis Short (2007). URL : http. : //www.

    8. Emmanuel Kabengele Mpinga, Santé mentale et droits de l'homme, in compendium pédagogique, Unige, Genève, 2008. URL : http://www. dhsanté mentale. Net, 2003

    9. ERIC DEPREEW, Conférence sur la psychologie de motivation, anxiété et échec, FPSE, UNIKIN, Kinshasa, 2009

    10. Forum sur les droits de l'homme, Engagement à risque, Genève, 1998

    11. G. LELO MANANGA, Stress Psychosocial et Infection au VIH/SIDA à Kinshasa/RDC, thèse de Médecine, UNIKIN, Kinshasa, 2009

    12. Health Net, TPO, Santé mentale dans les soins de santé primaire, Burundi, Bujumbura, 2007

    13. INSWAN BIDUM, Promotion socioéconomique de l'épouse et tension familiale, Mémoire, DES, Sociologie, Unikin, Kinshasa, 2002

    14. Jean Marc Damien, Besoin d'être utile et besoin d'éternité, 2009. URL : http://www. wikipekia.org

    15. KABEYA-TSHIKUKU, Conférence sur la structure de l'économie de Marché de la RDC dans la mondialisation, Kinshasa, 2009

    16. Kadima Sendula, La problématique des droits humains dans les institutions hospitalières de Kinshasa, Mémoire, DEA, inédit, CHAIRE Unesco, Unikin, 2004

    17. Kalemba Bahane, Protection des droits des personnes vivant avec VIH/SIDA en RDC, Mémoire, DEA, inédit, Chaire Unesco, Unikin, 2006

    18. KATIMA-KIPULU, Contribution de la polyclinique AKHENATON à la promotion du droit à la santé dans la ville de Kinshasa, Mémoire, DEA, inédit, Chaire Unesco, Unikin, Kinshasa, 2008

    19. Maryse Stern, Accompagnement psychologique des Médecins traitants, 2008.URL : http://www. wikipedia. Net

    20. MPUTU LOBOTA, VIH/SIDA et droits humains des personnes, cours, inédit, Chaires Unesco, UNIKIN, 2007-2009

    21. MUKONGO-KAPITA, Problématique des droits à la santé des patients au regard des réalités Congolaises, Cas de HPGK, Mémoire, DEA, inédit, chaire Unesco, Unikin, 2002-2004

    22. MUTEBA M., Journée mondiale de santé mentale, Kinshasa, RDC, 2009

    23. OMS, Conférence sur les soins de santé primaire, ALMAATA, Russie, 1978

    24. PNUD, Rapport du sommet, 1996

    25. Union internationale pour les droits de l'homme, rapport, 1996

    26. VIRGINIA HENDERSON, 14 besoins fondamentaux de l' être humain, 1946, URL : http://www. wikipekia. Org

    URL : http://www. Csprp.fr/grappe.ht ml 2006

    URL : http://www. Whso. Into. ht ml, 2009

    URL : http://www. Aid h.org/Santé/ONU-droit santé ht ml, 2009

    URL : http://www. Psychanalyse en movement.net, 2008

    URL : http://www. Information hospitalière. Com/php. 2009

    TABLE DES MATIERES

    EPIGRAPHE i

    DEDICACE ii

    REMERCIEMENTS iii

    LISTE DES ABREVIATIONS iv

    LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES v

    0. Introduction Générale 1

    0.1. Problématique 1

    02. Hypothèses du travail 12

    03. Objectifs du travail 13

    3.1. Objectif général 13

    3.2. Objectifs spécifiques 13

    04. Méthodes et Techniques du travail 14

    05. Population et Echantillon 14

    5.1. La population 14

    5.2. Technique d'échantillonnage 14

    06. Intérêt du travail 15

    07. Délimitation et Division du travail 15

    CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES DROITS DE L'HOMME ET DROIT ELEMENTAIRE A LA SANTE 16

    SECTION I : Droits de l'homme 17

    1.1.1 Définition des concepts clés 17

    1.1.2. Genèse et évolution des droits de l'homme 18

    1.1.3. Catégories des droits de l'homme 19

    1.1.4. Sources juridiques des droits de l'homme 20

    1.1.4.1 Instruments internationaux 20

    1.1.4.2 Instruments régionaux 21

    1.1.5. Droits de l'homme et sciences humaines 22

    1.1.6. Naissance de l'idée de l'égalité et de la protection de tous les hommes 24

    1.1.7. Idéologies et violations des droits de l'homme au monde 27

    1.1.8 Pratiques traditionnelles et Jouissance du droit à la santé des peuples africains 29

    1.1.9 Triomphe des droits de l'homme en Afrique noire 33

    SECTION II : Droit de l'homme à la santé 34

    1.2.1. Définition du concept « santé » et les objectifs selon l'OMS 34

    1.2.2. Cadre juridique du droit élémentaire à la santé 37

    1.2.2.1. Sources internationales du droit à la santé 37

    1.2.2.2. Sources régionales du droit à la santé 39

    1.2.2.3. Sources internes (nationales) du droit à la santé 39

    1.2.3. Organisation actuelle du système sanitaire congolais 42

    1.2.4. Santé mentale et droits de l'homme 43

    1.2.4.1 Santé mentale vue sous l'angle de la santé publique 43

    1.2.4.2. Impacts des troubles mentaux et du comportement sur le droit à la santé de la population 47

    1.2.4.3 Santé mentale et la jouissance du droit à la santé 49

    1.2.4.4 Définitions des quelques concepts de santé mentale et de comportement 55

    1.2.5. Etudes antérieures sur santé mentale et droits de l'homme 61

    SECTION III : Jouissance du droit à la santé mentale et des droits des patients 64

    1.3.1. Cadre conceptuel de jouissance des droits des patients 64

    1.3.2. Droits des patients ou malades 65

    1. 3.2.1. Droits fondamentaux des patients 66

    1.3.2.2. Droits des patients et santé mentale : Recommandations de l'OMS, 1991 67

    1.3.2.3. Quelques principes généraux de protection réelle des droits humains des patients. 68

    1.3.3. Psychologie du Médecin 70

    1.3.4. Psychologie du patient 71

    1.3.5. Contribution de la psychosociologie à la jouissance du droit à la santé 73

    1.3.6. La question de l'accompagnement psychologique des professionnels de santé à l'hôpital. 75

    CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE RECHERCHE 79

    SECTION I : METHODES ET TECHNIQUES 79

    2.1.1 METHODES 79

    2.1.1.1 Méthode systémique 79

    2.1.1.2. Approche descriptive 80

    2.1.1.3. Approche dialectique 80

    2.1.1.4 Méthode clinique 81

    2.1.2 Techniques de recherche 81

    2.1.4. Population et échantillon 86

    2.1.4.1 Population 86

    2.1.4.2 ECHANTILLON DE L'ETUDE 87

    SECTION II : CHAMP D'INVESTIGATION ET LA PRESENTATION SOMMAIRE DE LA VILLE DE KINSHASA ET LES CUK 89

    2.2.1. Du champ d'investigation 89

    2.2.1.1. Présentation sommaire de la ville de Kinshasa 89

    2.2.1.2. Présentation des Cliniques universitaires de Kinshasa 94

    2.2.1.3 problèmes cruciaux des CUK 96

    2.2.1.4 Difficultés rencontrées 98

    CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES 99

    SECTION 1 : Présentation et analyse des résultats 100

    3.1.1. Identification des variables du profil socioprofessionnel des médecins aux CUK, entre 2005 - 2010 100

    a) Variables du profil socioprofessionnel des médecins aux CUK 100

    3.1.2. VERIFICATION DES VARIABLES PAR LES TESTS PSYCHOLOGIQUES 103

    SECTION 2 : INTERPRETATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS 106

    CONCLUSION GENERALE 119

    SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS 123

    - Suggestions 123

    - Recommandations 123

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 126

    I. OUVRAGES 126

    II. OUVRAGES LEXICOGRAPHIQUES 128

    III. REVUES ET ARTICLES 129

    IV. THESES, MEMOIRES, CONFERENCES, COURS, SITES INTERNET 130

    TABLE DES MATIERES 134






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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci