²
UNIVERSITE DE KINSHASA
CHAIRE UNESCO POUR L'AFRIQUE ET LA
SADC
DEPARTEMENT DES DROITS HUMAINS ET SANTE PUBLIQUE
DEA
JOUISSANCE DU
DROIT DE L'HOMME A LA SANTE MENTALE EN RDC.
Approche clinique et psychosociologique des Médecins
aux CUK,
entre 2005 -2010
Par
NGALAMULUME BAKATUMANA Dieudonné
Psychologue Clinicien
Directeur : Prof. Dr. SONA BA'BASAWON IGNACE
Co-directeurs : Prof. DrMputu Lobota Arsène
Prof. Dr Kamanga Mbuyi Timothée
PROMOTION : 2007-2009
EPIGRAPHE
L'on peut jouir du droit sans en être
propriétaire ou titulaire et, la capacité de jouissance du
droit opposé à la capacité d'exercice du droit de
l'homme. Pour ce : « ... l'indépendance ne se
réalise pas par la satisfaction immédiate des jouissances
faciles... ».
Roi Baudouin, discours du (30 juin 1960)
DEDICACE
A mon père céleste, Dieu créateur de
toute chose pour mon besoin d'éternité ;
A mon feu père Placide Katumba Lukadi Wa Muanza pour
sa paternité singulière ;
A ma feue mère Francisca Béatrice Odia Mishika
Wa Muanza pour sa maternité sensible ;
A ma chère épouse Bienvenue Charlotte Malaka
et à tous mes enfants, pour avoir accepté les jouissances
à travers les sacrifices du chercheur.
A tous mes frères et soeurs, amis et
collègues.
Dieudonné Ngalamulume Bakatumana
REMERCIEMENTS
A l'échéance heureuse de notre formation en
droits humains et santé publique, il est utile de remercier le
titulaire de la Chaire - Unesco de l'UNIKIN, le professeur ordinaire Anicet
S. Mungala pour ses multiples initiatives patriotiques et nobles.
Beaucoup d'éminents hommes et personnalités
distinguées ont contribué à la réalisation de
cette oeuvre et, nous leur en sommes très reconnaissant à
savoir :
Premièrement, nous remercions pour l'aboutissement de
ce travail le professeur Ignace Sona Ba' Basawon pour sa
scientificité dans la direction et, son empathie
particulière envers les personnes ; Professeur Mputu Lobota
Arsene pour sa rigueur scientifique dans l'encadrement et sa
disponibilité au travail ; aussi Professeur Kamanga Mbuyi
Timothée et Docteur Okitundu Daniel pour leur attachement scientifique
à la psychologie clinique en milieu hospitalier.
Nous devons notre reconnaissance au corps d'enseignants de
l'UNIKIN et de l'UPN ; nous remercions aussi les autorités
militaires, les amis et tous les médecins qui ont participé
à cette recherche aux CUK, au CNPP/M.A. et à l'
HMR/Kokolo ; notre gratitude aux techniciens Didier, Yves et à tous
les lecteurs des brouillons de ce présent travail, pour leurs
apports scientifiques et humains.
LISTE DES ABREVIATIONS
APA : Association des Psychiatres
Américains.
CUK : Cliniques Universitaires de
Kinshasa.
CNPP/MA : Centre
Neuro-Psychopathologique de Mont Amba à Kinshasa
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
OUA (UA) : Organisation de
l'Unité Africaine (Union africaine).
ONU : Organisation des Nations
Unies.
RDC : République
Démocratique du Congo.
UNESCO : Organisation des Nations Unies
pour l'Education, la Science et
la Culture.
HMR/KKL : Hôpital Militaire
Régional de camp Kokolo.
HGPRK : Hôpital
Général Provincial de Référence de Kinshasa.
DUDH : Déclaration Universelle
des Droits de l'Homme.
CADICEC : Bulletin du Centre d'Action
pour Dirigeants et Cadres
d'Entreprise Chrétiens
UIDH : Union Internationale pour la
Défense des Droits de l'Homme.
PNUD : Programme des Nations Unies
pour le Développement.
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
PIDESC : Pacte International des
Droits Economiques, Sociaux et
Culturels.
PIDCP : Pacte International sur les
Droits Civils et Politiques.
CIJ : Cour Internationale de
Justice.
HCDH : Haut Commissariat aux Droits
Humains.
PREFED : Programme Régional
d'Evaluation et Formation en Ethique
pour le Développement.
VIH/SIDA : Virus d'Immuno
-Déficience Humaine / Syndrome d'Immuno
Déficience Acquise.
CIM : Classification Internationale
des maladies Mentales.
DSM : Diagnostics et Statistiques des
maladies Mentales.
OCDH : Observatoire congolais des
droits de l'homme/ONG, asbl.
P.H.NET.TPO: public health net. Transcultural psychosocial
organisation/ ONG/asbl
LISTE DES TABLEAUX ET
FIGURES
Tableaux N° 1 : Répartition de la
population de l'étude
N° 2 : Répartition de la taille
d'échantillon d'étude
N° 3 : Répartition des médecins par
tranche d'âge
N° 4 : Répartition des médecins par
sexe et état civil
N°5 : Répartition des médecins par
province d'origine et par ancienneté.
N°6 : Répartition des médecins par
niveau d'étude et par confession religieuse.
N° 7 : Présentation des résultats au
test d'évaluation des facteurs de risque aux stress chez les
médecins.
N°8 : Présentation des résultats au
test de stress post traumatique
N° 9 : Présentation des résultats au
test d'anxiété/dépression
N°10 : Présentation des résultats au
test de sensibilité à la frustration.
No 11 : Présentation du modèle conceptuel
du travail
No 12 : Présentation de la carte de la RDC et ses
provinces
No 13 : Présentation de la carte de Kinshasa et
sites choisis
No 14 : Présentation de l'infrastructure sanitaire
des CUK
0. Introduction
Générale
Dans ce travail de troisième cycle en droits humains
et santé publique, nous abordons un sujet déjà
exploré par nombre d'auteurs, pour lequel se pose encore la question
de la protection et de la réalisation de jouissance effective, les
enjeux et les défis liés aux désordres psychologiques
des individus face aux structures de santé contradictoires mais, qui
sont sensées assurer la protection réelle du droit
spécial à la santé et les droits des patients.
La présente étude est intitulée :
« Jouissance du droit de l'homme à la santé des
patients en RDC. Une approche psychosociologique des médecins aux CUK,
entre 2005-2010 ». Nous analysons le contenu de deux principaux
concepts favorables à la protection des droits, à savoir :
la santé mentale des médecins et la jouissance du droit
de l'homme à la santé des patients aux CUK. C'est dans le
but d'expliquer et de vérifier la qualité de
corrélation entre les concepts de base au regard de la
capacité de jouissance de ce droit de propriété
opposé à la capacité d'exercice, aussi pour
revendiquer et défendre le droit spécial à la
santé des patients, en tant que titulaires des droits humains.
A l'instar de l'introduction et la conclusion, le
travail est divisé en trois principaux chapitres, notamment nous
abordonss les généralités sur les droits de l'homme et le
droit spécial à la santé au premier chapitre. Au
deuxième chapitre sera présentée la méthodologie et
le troisième chapitre traitera de la présentation, analyse et
interprétation des résultats obtenus auprès des
médecins des CUK, au cours de la même période de
recherche.
0.1. Problématique
Alors que commence un nouveau millénaire, la
fluctuation des mouvements des personnes devient de plus en plus
prononcée sur tous les plans de la vie humaine ; la mobilité
des personnes pendant des périodes variables est observée
à travers le monde à la suite des choix politiques, crise
économique, conflits armés, catastrophes naturelles et
organisées.
La crise financière des banques est
généralisée actuellement ; l'instabilité
politique et sociale croissantes, associée au fait que la croissance
économique stagne dans divers pays de manière
considérable. Ceci, porte de multiples significations sociopolitique,
économique et environnementale que représente un défi
majeur de la santé publique au monde et, fortement décrié
en RDC, (OMS, 2003).
De même, la fascination plus grande pour l'énigme
« santé » que suscite la possession du meilleur
état de santé humaine, qu'il est capable d'atteindre en tout
moment, constitue l'un de droits fondamentaux de tout être humain,
quelle que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition
sociale ou économique. Et ce, dans le contexte de la mondialisation, en
tant qu'espace commun d'économie du marché libéral ;
patrimoine d'une culture constitutionnelle commune des sociétés
des droits politiques et sociaux, entre les peuples (populations globales) et
des rapports des Etats au monde (Luc Sindjoun, 1997).
Quant à la constitution de l'Organisation Mondiale de
la Santé (OMS, 1946), le débat en la matière était
axé sur les marchandises et les échanges avec une attention
particulière portée aux personnes dans la mesure où elles
fournissent des services. En l'occurrence les médecins des CUK, dans le
cadre de ce travail mené en RDC.
Ces efforts continus, fournis par l'OMS, doivent être
déployés pour préserver la santé publique et la
cohésion sociale dans un monde toujours en mutation ; l'absence de
tels efforts entrave les capacités des individus à contribuer
suffisamment au développement intégral de leurs
sociétés dans une perspective des droits humains et du droit
spécifique à la santé.
C'est pourquoi, le défi que représente cette
question concernant les inégalités d' accès aux soins de
santé pour les défenseurs des droits de l'homme, les responsables
politiques, les professionnels médecins et les patients,
spécialement du secteur de santé publique en République
Démocratique du Congo (RDC), doit inférer de nouvelles
perspectives pour la conception de la politique de santé publique et,
entrevoir une vision nouvelle de la philosophie des droits humains en temps
réel.
Nul n'est sensé ignorer la crise et l'asservissement
actuels qui sévissent la trame fondamentale du tissu social
congolais : les maltraitances bidirectionnelles liées aux services
offerts par les systèmes de santé publique, les institutions et
les personnes qui les animent ; aussi le désir des citoyens
congolais à relever ce défi doit être ancré dans la
perspective des droits de l'homme et des citoyens en vue de jouir des droits
des patients.
En milieu hospitalier congolais, les professionnels
médecins, en dépit de leur formation théorique et de leur
capacité de communication, sont pour la majorité dépourvus
de motivations (volonté) réelles d'agir avec
responsabilité éthique pour la protection et la promotion des
droits humains. Ceci fait suite à l'absence de politiques
socioéconomiques réelles et de programmes sanitaires disponibles
en solutions alternatives et/ou autres satisfactions des besoins fondamentaux
des travailleurs, pour une culture des droits humains en temps réel.
(Emile Francis Short, 2007).
Pour Kadima Sendula (2004), les institutions
hospitalières de Kinshasa relèvent d'une problématique de
non intégration des droits humains dans la politique des systèmes
sanitaires. De ce fait, la protection et les garanties aux droits humains
restent hypothétiques et mythiques sur le terrain d'actions. Les
violations de ces droits sont généralisées à
savoir : la perte du sens de l'éthique professionnelle, l'absence
d'une commune culture de droits de l'homme tels que définis dans la
Déclaration universelle du 10 décembre 1948 par l'Organisation
des Nations Unies (ONU).
Dans le contexte de la mondialisation, le
respect de la personne comme sujet des droits à l'égalité
des libertés dépend des intérêts commerciaux et de
rapports de force du travail en production économique des Etats. Le
faible investissement en faveur de la politique de l'amélioration des
systèmes sanitaires publics, les conditions de vie de travailleurs en
général et, professionnels du secteur de santé en
particulier, constituent des facteurs psychosociologiques de risques au
stress, frustration, anxiété et dépression ; ils sont
des indicateurs des inégalités et accessibilité
médiocres aux soins de santé dans le monde et en milieu
hospitalier congolais.
Cette question soulève une
problématique d'intérêt à long terme et non
seulement à court terme, quant à l'obligation de l'Etat dans son
pouvoir politique de disposer et d'installer les infrastructures sanitaires de
base, accessibles et acceptables par la population titulaire. Les Dirigeants
(Etat) doivent s'abstenir d'astreindre les droits humains des citoyens sous
réserve de la raison d'Etat ou les nécessités du pouvoir
politique inéluctable de mal gouvernance.
C'est ainsi que, les services publics de santé en RDC
sont profondément atteints de la vulnérabilité des
pouvoirs économiques de l'Etat. Le système éducatif
national congolais en est sensiblement affecté et affaibli ; il
suffit d'analyser la balance annuelle du budget du gouvernement, alloué
au secteur du droit élémentaire à la santé, pour
vérifier cette allégation et, se rendre compte du niveau
d'accessibilité et de discrimination réservé à la
population et aux communautés, au regard de la jouissance du droit aux
soins de santé de qualité meilleure possible.
En outre, la disponibilité responsable du personnel de
santé devant les souffrances de l'autre est en voie d'une réelle
perdition en milieu hospitalier et dans nos sociétés modernes,
par voie de conséquence elle entrave la capacité d'exercice chez
les patients titulaires du droit à la santé.
Par ailleurs, l'évidence montre que la guérison
et/ ou la jouissance totale de l'être humain de son bien être,
comme un droit ou, encore moins de ses malaises psychiques est un
idéal. Car la représentation de chaque individu est
façonnée par les expériences existentielles :
l'angoisse de la mort, les pensées pénibles, la sexualité
(libido), la folie, les facteurs de l'inconscient et surtout la conscience de
la relation à autrui. Mais, force est de constater sur l'arène
internationale que les sociétés modernes occidentales perdent une
certaine conscience de l'égalité de liberté humaine ;
même la notion de sujet de liberté s'abaisse au profit de
l'individualité ou les droits de propriété. Ce faisant,
elle représente un indice d'une société moderne
aliénée en plus aliénante et dépressive. (Elisabeth
Roudinesco et al. 1999).
Pour Kofi Annan, cité par le rapport de l' OMS (2001),
une dialectique de l'espace mondial commun s'affirme dans cette
déclaration, qu'aujourd'hui à l'ère de la mondialisation,
les véritables frontières ne séparent plus les territoires
géographiques nationaux, mais les forts et faibles par le rapport de
force, les privilégiés et les humiliés, les hommes libres
et les non libres. Les catastrophes humanitaires ou les violations
systématiques des droits de l'homme dans un pays ne peuvent
s'empêcher de mettre en péril la sécurité nationale
d'autres pays, même situés aux antipodes. Par contre, les
ambiguïtés de l'humanitaire caractérisent souvent certaines
options politiques dans cette mondialisation. (Tsikounas M., et al. 1996).
De même, Marc AGI (1998) pense que tout point de
rencontre de civilisations et cultures est un centre du monde. Pour cette
raison précisément en RDC, la conception de
l'égalité des libertés humaines, le règne de
l'homme machine, la politique des systèmes sanitaires et, de la
défense des droits du sujet sous les différentes
mutagenèses socioculturelles sont liés aux défis de la
modernité et la mondialisation. Ce constat global exige que toute
approche universellement essentielle et, réellement prouvée soit
réaffirmée face aux réalités de la RDC, qu'elle
soit en mesure de réduire la barbarie qui guette notre civilisation et
d'instaurer une véritable humanisation des choses, au niveau des
instruments juridiques et des infrastructures locales de base relatives
à la santé individuelle et collective. Les institutions sociales
et politiques doivent structurer la somme de réponses aux besoins
réels de la population en matière de santé.
A ce titre, la population congolaise en général
et les professionnels médecins en particulier rencontrent les obstacles
majeurs pour jouir suffisamment de leurs droits fondamentaux, de
l'irréductible humain, à cause du conditionnement de leurs
systèmes psychosociologiques, de leurs structures économique et
politique défavorables à l'accès aux soins de
qualité et disponibles.
A cet effet, le vécu quotidien du congolais
représente une catastrophe physique, mentale et sociale qui constitue
une atteinte à l'intégrité physique et mentale, à
la dignité de la personne humaine et de surcroît les violations
flagrantes des droits de l'homme et, du droit à la santé dans une
certaine mesure.
En effet, il est ambigu de constater que les instruments
internationaux relatifs aux droits de l'homme reconnaissent explicitement ces
droits de nature humaine à toute personne, y compris le droit
spécifique à la santé. Ils s'appliquent à toute
personne quel que soit son statut juridique en tant qu'être humain. En
RDC précisément, le refus d'octroyer ces droits signifie
que le peuple risque fort d'être socialement discriminé,
marginalisé et aliéné de la solidarité
internationale, de ne pouvoir accéder aux services offerts en soins de
santé et bénéficier de ces droits.
Ce stigmatisme entraîne le non participation populaire
au développement réel, psychosociologique, économique et
des systèmes éducatifs , notamment par manque de satisfactions
des besoins essentiels ou primaires qui constituent les fondements
sécuritaires des relations sociales supérieures, selon l'
échelle des besoins de l' homme, élaborés par Abraham
Maslow (1908-1970).
Par ailleurs, le fait que les droits humains ne sont pas
intégrés dans le rapport des droits politiques de l'Etat et des
droits sociaux des citoyens, infère dans toute conception en outrance,
un humiliant traitement humain à travers toutes les structures, tel le
système sanitaire congolais : de par leur mise en oeuvre,
subvention financière, suivi et évaluation des programmes de
santé. Nous observons une forme subtile de traitements inhumains dans
tous les secteurs de travail formel et non formel que nous regrettons en RDC.
Le paradoxe hospitalier de médecine avec comptabilité
financière en charge des patients en est un exemple en milieux des CUK.
C'est pourquoi, les implications du comportement psychosocial
anormal chez les médecins de santé publique en
général, et des CUK en particulier, relève d'une question
actuelle de la compréhension psychologique de l'environnement global
pour la santé au regard de la jouissance des droits humains
inaliénables, parmi lesquels les garanties du droit spécial
à la santé.
Pour renchérir, Mukongo-Kapita (2002-2004)
démontre que les réalités du vécu
socioéconomique congolais posent un sérieux problème de
protection et garantie du droit à la santé des patients dans une
perspective des droits de l'homme réels ; selon l'étude
menée en milieu hospitalier de l'Hôpital Général de
Kinshasa.
Kalemba Bahane (2006) en revanche, confirme
que la protection des droits humains des personnes malades vivant avec le
VIH/SIDA en RDC est une problématique, car ces droits sont
délibérément violés sous la discrimination
infligée par les professionnels de santé, l'entourage familial
des patients et l'absence des instruments juridiques précis en la
matière.
Il apparait clairement que, la jouissance du droit à
la santé aux Cliniques Universitaires de Kinshasa en RDC et le
comportement énigmatique des professionnels de santé au regard du
respect des principes fondateurs d'un « standard de vie
humaine » au monde, ne s'explique, ni par l'orientation psycho
historique de la prime enfance et du complexe d'OEdipe selon Freud S. (1966),
ni par une orientation transversale de l'autonomie fonctionnelle de l'individu
selon G. Allport, (1937), ni en fonction de ce qui est donné et
vécu dans le « champ situationnel.
Tel est le « Field theory » psychologique
qui établit les liens entre les besoins actuels et le dynamisme
fondamental du développement humain selon Kurt Lewin (1946 ;
cités par JC Filloux, 1980). Mais aussi, cette réalisation
effective de la jouissance s'appuie explicitement sur les instruments
juridiques internationaux et leurs structures idéologiques
inhérentes.
C' est pourquoi, J. Nuttin (1960, P.292)
renseigne que toute activité humaine est une unité psychologique
liée aux motivations humaines complexes : les besoins réels
actifs et les besoins réels dynamiques.
Aussi, la problématique du comportement social de
l'homme dans le monde du travail des soins de santé est complexe. Il a
des implications sur les actions politiques, économiques et
idéologiques ; voire les motivations personnelles aux droits
humains.
Outre, les violations des droits humains sont flagrantes dans
les hôpitaux en RDC ; quant au droit de personne à la
santé et du droit des professionnels à un emploi décent et
un travail rémunérateur. Il constitue une source des conflits
intrapsychiques et psychosociaux, un véritable frein à la
jouissance des droits des patients et du droit des professionnels au travail
dans les établissements de santé publique.
Dans le même ordre d'idées, R. Bruyer (1984)
renseigne que les droits internes, régionaux et la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme ont évolué progressivement en
passant par des droits théoriques (spéculatifs) établis,
vers l'élaboration des lois cadres, comme conditions concrètes
d'exercice et de réalisation pratique de ces droits de l'homme. La
nouvelle conception vise la réalisation effective de ces droits passifs
en droits actifs, concrets, favorisant l'individu à l'exercice
réel de ces droits théoriques.
Et ce, demande de modifications profondes des idéaux et
contenus des textes juridiques et des devoirs des sujets des droits.
Eu égard à ce qui précède, l'Etat
doit assurer la garantie à la jouissance concrète des droits de
l'homme et du droit à la santé comme les bénéfices
auxquels le citoyen (individu) doit pouvoir accéder, du fait de son
appartenance à un système social, membre de la famille humaine.
Il se pose de nos jours des problèmes dans notre pays parmi lesquels,
celui de veiller au développement des droits sociaux dans le
régime de gouvernance libérale adoptée par notre
constitution, de manière à voter des lois organiques de
l'encadrement juridique de nos systèmes de santé publique.
Cette situation met en veilleuse les droits des patients sous
la restriction du droit élémentaire à la santé des
congolais, pour lequel la léthargie du comportement sanitaire
nécessite actuellement une étude approfondie.
Par ailleurs, la jouissance réelle
des droits de l'homme constitue le bien - être de l'humanité, un
bonheur de tous les membres de la famille humaine que les patients doivent
conquérir comme droit de l'homme inaliénable et naturel. Pour
ce, les médecins doivent bénéficier du droit aux droits
de l'homme pour protéger leurs prestations des soins de santé,
comme droit spécifique au bien - être physique, mental et social.
Par contre, l'insatisfaction aux besoins
essentiels caractérise le type d'emploi et du travail aux CUK ; ce
qui entraîne des attitudes particulières de frustration, stress ,
dépression et de traumatisme psychologique qui maintiennent la
population des professionnels et les patients dans un état de
pauvreté, de violations flagrantes des droits humains et du droit
à la santé mentale. Aussi, cette insatisfaction suscite
l'émergence de l'imaginaire pathologique (inconscient), contradictoire
à l'idée de l'universalité, de l'égalité de
libertés humaines comme principes fondateurs des droits naturels et
universels.
Les diverses insuffisances psychosociales en milieu des CUK
sont liées notamment à la disponibilité, à
l'accessibilité et à l'acceptabilité des soins de
santé publique. La couverture médicale des besoins de
santé pour toute la population congolaise, les inégalités
d'accès aux soins sont aggravées par la pauvreté sociale
extrême, les structures de base inadaptées aux mentalités
et les réalités nationales changeantes. Les violations du droit
à la santé et de tous les droits des patients sont aussi
liées aux divers facteurs psychosociologiques d'insuffisance et
d'imperfection qu'il est nécessaire et utile d'améliorer, ne
fut-ce que par l'autodétermination des acteurs en santé
publique ; malgré leurs propres conflits psychosociaux.
Il apparait clairement que, la garantie des droits de l'homme
exige des conditions qui relèvent d'une perspective de la gestion de
l'environnement pour la santé et du droit inhérent. La RDC
connaît conséquemment des périodes des crises et mutations
multiformes, du point de vue politique, socioéconomique,
financière et culturelle, qui concourent toutes au non jouissance du
droit à la santé par la population, les patients et les
médecins, c'est un réel obstacle au développement
intégral de la nation congolaise.
C'est pourquoi, le problème fondamental posé
dans cette étude consiste à l'analyse psychosociologique des
facteurs de risque au stress, à la frustration, à
l'anxiété, à l'angoisse, à la détresse et
à la dépression observés chez les professionnels
médecins oeuvrant aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, au cours de
la période allant de 2005 à 2010.
L'Etat congolais, de par son obligation de garantir le droit
à la santé publique, offre l'emploi aux professionnels
médecins pour réaliser ce droit à la santé au
bénéfice des patients, et cependant, l'état de
santé mentale des prestataires ou acteurs ne fait pas l'objet de leur
préoccupation politique, en tant qu' un facteur majeur
déterminant la jouissance et l'effectivité du droit de l'homme
à la santé et, des droits des patients hospitalisés.
En effet, les prestataires de soin de
santé publique, notamment médecins et autres personnels, ne
trouvent pas la satisfaction aux droits fondamentaux liés au travail
rémunérateur et à l'emploi décent, droit à
la sécurité sociale et à la formation... Cette situation
de privation des désirs et besoins élémentaires
détériore les relations entre les principaux acteurs du droit
à la santé et entraine la perdition du cadre de
référence éthique, morale et juridique dans les
établissements publics de santé. L'illustration des violations
des droits des patients se traduit par des réactions psychosociales des
travailleurs des hôpitaux publics et le dysfonctionnement de la relation
d'aide, tels que :
ü Les grèves du personnel, la recherche des
intérêts commerciaux au soin de santé, les
inégalités et discrimination aux soins de qualité,
logement et alimentation insuffisants, l'accès aux médicaments de
première nécessité et l'absence des soins de santé
de réadaptation médico-sociale et psychologique.
Il se pose, actuellement de façon récurrente,
les problèmes liés aux violations et/ou au non respect des droits
humains en République Démocratique du Congo. Aussi, les droits
des patients sont spécialement méconnus à l'endroit des
malades, comme le droit fondamental à la santé. C'est
précisément dans cette perspective d'élaboration des
stratégies et du travail efficace pour faire bénéficier
réellement le bien être à la population en
général, et aux patients des Cliniques Universitaires de Kinshasa
en particulier, que nous entreprenons cette étude.
De même, il est important pour les professionnels de
santé publique comme tout être humain qui veut progresser dans son
domaine professionnel, de chercher à savoir : quelle est la
perception ou l'image de soi même qu'il donne à ceux qui le
voient agir au travail, tel qu'il est organisé ou à savoir :
comment les autres le perçoivent et se font l'image positive et
davantage, pour refonder l'image négative par un changement profond en
pensée, l'agir, le comportement et le type d'organisation du travail,
en vue de remplir au mieux sa mission dans une démarche qualité
des prestations de soin de santé.
Il est évident qu'une analyse psychosociologique des
professionnels de santé, à l'occurrence les médecins des
établissements publics en RDC, s'avère nécessaire en vue
de faire jouir le grand public du droit à la santé de
manière concrète.
Par voie de conséquence, PREFED (2004) démontre
par une étude sur terrain que le non respect des droits de l'homme et
droits des patients dans les hôpitaux publics, constitue un constat des
principes globaux qui se dégagent de l'exercice même de la
société civile congolaise où, la corruption, les abus
des pouvoirs publics et individuels sont courants. Et ce, constitue un
diagnostic d'une crise de leadership identitaire, structural et de
dysfonctionnement de relation entre des différents et principaux acteurs
en santé publique.
Au regard des perspectives ci - dessus relevées en
matière de la jouissance réelle du droit à la santé
des patients aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, face à
l'état psychologique des médecins prestataires des soins de
santé, le but de notre recherche est d'expliquer et de vérifier
l'étendue de la corrélation qualitative entre la santé
mentale et la jouissance du droit à la santé. En effet, notre
question de recherche tourne au tour de l'interrogation suivante :
Quelle est l'influence de l'état de santé
mentale des médecins sur la jouissance du droit spécifique
à la santé des patients aux CUK, entre 2005 et 2010 ?
02. Hypothèses du
travail
A ce titre, Philippe Lecorps et al.(2005,p.42) ,Michel
Foucault et Hannah Arendt confirment que l'Etat- gouvernement a l'obligation
par la bonne gouvernance de garantir la jouissance des droits humains et du
droit à la santé des citoyens, selon son rôle de gestion
de la « Vie nue» vie publique ; en
vue d'établir son « pouvoir biopolitique» des
sujets ; aux exigences d'un « monde commun »
d'exercice de responsabilité éthique de chacun en santé
publique.
Pour E. Kabengele Mpinga (2003), il est une évidence
que toute condition de l'état de bien - être mental ou
santé mentale favorise et soutient les garanties aux droits humains. A
l'inverse, un état médiocre des droits de l'homme est un facteur
majeur de risque à la base de la survenue et, du développement
des troubles mentaux et de comportement.
Dans le même ordre d'idées, Marc AGI , HCDH
(2002) et John Kaufmann (ONU), soutiennent que la totale jouissance des droits
de l'homme et du droit à la santé ne peut avoir lieu de
réalisation qu'à l'intérieur d'un cadre juridique et
judiciaire de structures économique, sociale, culturelle et
pédagogique qui satisfassent les besoins fondamentaux ou essentiels de
l'homme car : « Avoir le droit aux droits de l'homme ne
signifie pas pour autant en jouir totalement ».
En effet, il existe une corrélation entre l'état
de santé mentale des médecins et l'état de la jouissance
effective du droit de l'homme à la santé des patients aux CUK,
entre 2005 et 2010. Cet état psychologique des médecins
prestataires succède à la privation durable de satisfactions
vitales des besoins fondamentaux qui déterminent les attitudes et
influencent les conduites d'agressivité et de violation flagrante des
droits des patients.
Nous pensons que si les patients ne jouissent pas de leurs
droits à la santé, c'est parce que les médecins exercent
leur profession dans un cadre de structures contradictoires, de
l'incohérence des systèmes des valeurs socioculturelles et de
l'émergence des désordres psycho-émotionnels individuels
ou collectifs qui rappellent une aliénation psychosociologique.
03. Objectifs du travail
3.1. Objectif
général
L'étude se veut de contribuer à la protection et
à la promotion des droits de l'homme en général et, de la
jouissance du droit à la santé en particulier dans les formations
de santé publique en RDC.
3.2. Objectifs
spécifiques
Nous avons fixé les objectifs opérationnels
afin d'examiner les liens qui existent entre l'état de bien - être
mental des médecins aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, leurs
prestations des soins et la jouissance réelle du droit à la
santé des patients. Il s'agit de :
· Identifier les facteurs psychosociaux de non jouissance
du droit à la santé des patients et formuler des solutions
appropriées pour leur promotion et leur protection, en vue d'assurer la
réalisation de la jouissance effective du droit
élémentaire à la santé aux CUK.
04. Méthodes et
Techniques du travail
L'adéquation qui existe entre la nature des
données à recueillir auprès des professionnels
médecins et les méthodes permet l'usage de la méthode
systémique associée aux approches dialectiques et descriptives,
en plus de la méthode clinique en psychologie.
Les techniques suivantes ont servi comme des instruments de
recueil d'informations recherchées auprès de médecins des
CUK :
- les tests et échelles d'évaluation
psychologique ;
- interview sur un guide d'entretien ;
- observation participative ;
- documentaire.
- Analyse de contenu et statistique
05. Population et
Echantillon
5.1. La population
La population cible de notre étude est
constituée de tous les professionnels médecins oeuvrant aux
Cliniques universitaires de Kinshasa., à la période allant de
2005 à 2010. Au total, nous avons un effectif de 519 médecins
entre 2008 et 2009.
5.2. Technique
d'échantillonnage
Pour éviter les biais de sélection de
l'échantillon, le biais d'informations à recueillir chez les
sujets et le biais de confusion des variables, notre technique
d'échantillonnage est un échantillon de convenance, de type non
probabiliste et occasionnel ; c'est - à - dire basé sur
l'acceptabilité et le consentement éclairé des
médecins. Le groupe représentatif de notre population est
composé de 120 médecins, sélectionnés en fonction
des nos critères d'inclusion et d'exclusion. Aussi, selon la
volonté des médecins à subir les tests psychologiques qui
ne revêtent pas un caractère obligatoire ni un jugement des
valeurs personnelles à l'administration.
06. Intérêt du
travail
Dans le souci de promouvoir des motivations réelles aux
droits humains chez les prestataires, nous tenons à sensibiliser d' une
part, à informer et former les médecins à la
responsabilité éthique, la défense des réels droits
de l'homme à la santé, en vue de jouir du droit à la
santé et de protéger le bien - être mental, ressource
humaine de jouissance du droit à la santé des patients ; et
d'autre part à valoriser dans les hôpitaux la gestion radicale des
ressources et capital humains, les relations humaines et l'hygiène
mentale des médecins et/ou malades.
07. Délimitation et
Division du travail
L'étude porte sur : « La jouissance
du droit de l'homme à la santé des patients en RDC :
Approche psychosociologique des médecins aux CUK, entre 2005 et
2010 » Les Cliniques Universitaires de Kinshasa étant le
champ de notre investigation dans le temps et dans l'espace, la population
cible est constituée des médecins oeuvrant aux CUK, à
cette période de notre investigation dont l'échantillon est de
120 sujets.
Pour mener correctement nos recherches, nous avons
divisé le travail en trois chapitres, à l'instar de
l'introduction générale, la conclusion et la bibliographie,
à savoir :
· Chapitre premier : nous exposons les
généralités sur les droits de l'homme et le droit
spécifique à la santé ; il est subdivisé en
trois sections.
· Chapitre deuxième : nous parlons de la
méthodologie du travail ; il est subdivisé en deux
sections.
· Chapitre troisième : nous traitons de la
présentation, de l'analyse et de l'interprétation des
résultats ; il est subdivisé en deux sections.
CHAPITRE I :
GENERALITES SUR LES DROITS DE L'HOMME ET DROIT ELEMENTAIRE A LA SANTE
La notion qui considère tous les êtres humains
aux mêmes droits inaliénables, à un standard d'homme
universel, était pauvre et étrange à toutes les
sociétés occidentales et d'outre mer, avant les temps modernes.
Nous aborderons, dans ce contexte, les droits de l'homme et le droit
spécifique selon le cadre juridique international du droit à la
santé, inscrit dans les différents traités et chartes
internationaux, régionaux des systèmes qui exercent une pression
et contrainte légitimes relatives aux droits de l'homme.
Nous présentons, dans ce chapitre à la section
I, un essai de compréhension du concept des droits de l'homme et
quelques applications de ceux - ci sur le droit spécifique à la
santé publique, notamment le droit à la santé mentale des
prestataires en santé, à savoir : les médecins aux
CUK , entre 2005 et 2010.
En général la compréhension du
comportement de jouissance et de l' exercice du droit, relatif à la
protection des droits de l'homme et du droit à la santé dans une
société donnée, relève de la sociogenèse en
plus de la phylogenèse et de la source ontologique. Car, l'observation
montre qu'à certain moment du vécu existentiel le
« socius » est plus important que l'homme
(individu) selon les cultures et dans ce cas, l'acte d'hospitalisation du sujet
de droit de propriété peut être perçu comme une
chosification de la personne malade, à cause de la rupture ontologique
du lien social entre des membres de la communauté. Telle la psychiatrie
institutionnelle en Afrique selon Frantz Fanon cité par Cherki A.,
(2002) et Charles Nicolas A., (2006).
SECTION I : Droits
de l'homme
1.1.1
Définition des concepts clés
La révolution du concept des droits de l'homme et
l'aspiration (engouement) des peuples à travers le monde au regard des
droits fondamentaux est effrénée et incontournable. Actuellement,
parler de droits de l'homme suppose le discours sur la dignité humaine,
de manière individuelle ou collective. Ces droits sont
inaliénables car, il s'agit des droits inhérents à la
nature même de la personne humaine. Les droits humains sont
diversifiés, universels, identiques pour tous et, bien entendu
inaliénables et, ne peuvent souffrir d'aucune restriction.
Les droits de l'homme sont littéralement les droits que
chacun des humains détient en tant qu'être humain. Cette
idéologie simple en apparence, a produit des effets politiques,
socioculturels, civils et économiques considérables à
l'égard de la qualité de vie des personnes, à travers le
monde entier. La seule raison est le lien entre le droit et l'inhérence
à la nature humaine et, l'appartenance à l'espèce
humaine. Aussi, l'exercice des droits de l'homme doit être universel. De
nos jours, les droits humains constituent la pierre angulaire sur laquelle
repose l'Etat de droit et la démocratie pour la plupart des Etats, voire
certaines recherches scientifiques (Bio droits).
Autrement, la pression internationale sur le respect des
droits humains par les Etats au monde se conçoit comme étant de
nature à mettre en doute la légitimité d'un régime
sur l'échiquier régional ou international et ce, en termes des
violations des droits de l'homme. Cependant, le cas des actes de barbarie et
des atrocités révolutionnaires de la part des dirigeants
politiques ou des gouvernants, méritent des mesures contraignantes
légitimes et internationales.
Les droits de l'homme sont une force morale, philosophique et
un pouvoir de mobilisation de masse incontestable, car les citoyens
détenteurs de ces droits humains les opposent aux systèmes des
gouvernements despotiques, par la valeur inaliénable que contiennent les
droits de l'homme.
1.1.2. Genèse et
évolution des droits de l'homme
Les droits de l'homme sont inhérents à la nature
humaine, ils coexistent partout dans le monde dès lors que l'homme
existe dans son écosystème. Cependant, l'histoire montre que
l'idée des droits de l'homme est conçue et
développée par des philosophes dans la réflexion sur le
sens réel et la dignité de l'homme en tant que personne. A la
suite, cette idée a accompagné le chef des révolutions de
l'esclavage au nom de l'égalité et la promotion de
liberté, justice sociale et droit de propriété (Kalindye -
Byanjira, 2004, p.31).
Parmi les sources historiques des droits de l'homme, nous
retiendrons :
Ø Le code d'Hammourabi, 2000 ans avant Jésus -
Christ. Ce code relève quelques principes fondamentaux attachés
aux droits intrinsèques de la personne humaine, en tant que droits
naturels que le Roi de Babylone a accordés à ses
concitoyens ; voir les textes de la responsabilité
médicale.
Ø Les philosophes juridiques et politiques du
siècle des lumières, vers 17ème et
18ème siècle. Le rôle fondamental joué
par les réflexions en philosophie politique des éminents et
érudits penseurs politiques, à savoir :
§ Hugo Crottus (1583 - 1645),
§ Thomas Hobbes (1588 - 1679),
§ Samuel Pufendorf (1632 - 1694),
§ John Locke (1632 - 1704),
§ Charles Louis de Montesquieu (1712 - 1778),
§ Emmanuel Kant (1724 - 1804), furent des personnes
source du libéralisme des droits de l'homme et de démocratie
(Ngoma Binda, 2005, pp. 216 - 217). Pour John Rawls (op. cit, pp. 5 - 15), la
justice devrait être une « solution de
rechange » à l'utilitarisme. Il cite John Locke (1632 -
1704) comme étant la source des droits de l'homme, car il a pu
établir la liberté de l'homme, spécialement face aux Rois
auxquels Dieu aurait attribué le droit de gouverner et d'asservir les
citoyens. Et ce, indique - t - il, est non - conforme aux idéaux
religieux chrétiens qui considèrent tous les êtres humains
égaux, du fait d'appartenir à l'espèce humaine.
C'est pourquoi, Ngoma Binda (op. cit), pense que la notion de
justice, d'équité, d'égalité et de respect des
droits humains, constitue de nos jours le reflet des sociétés
modernes de démocratie libérale ou socialisante.
1.1.3. Catégories des
droits de l'homme
Malgré la diversité et l'universalité des
droits humains, ils sont tous importants, interdépendants et contribuent
tous à la protection et à la promotion de la dignité de
personne humaine. Ils sont regroupés selon des aspects divers qui se
ressemblent et se complètent. Ces catégories sont nommées
des « générations ». Pour Kalindye
Byanjira (op. cit, pp.11, 106, 111). Certains auteurs ont regroupé les
droits de l'homme en quatre générations, à savoir :
- Première génération, comprend les
droits civils et politiques qui stipulent les droits suivants : droit
à l'égalité, à la liberté, à la vie,
à l'intégrité physique, à la sécurité
de personne et des biens, à la liberté d'opinion, de conscience,
d'expression, d'association, de libre circulation, droit à la
citoyenneté et les droits de vote, d'égalité à la
participation et gestion des affaires de sa nation.
- Deuxième génération, comprend les
droits sociaux, économiques et culturels, c'est - à - dire les
droits à la propriété privée, au travail, au
logement, à une rémunération convenable et
équitable, droit à la santé, à l'éducation,
à la protection de la famille, droit à une vie culturelle
épanouie.
- Troisième génération, concerne le droit
à la paix, au développement, à la solidarité, au
patrimoine commun de l'humanité.
- Quatrième génération est
constituée de droits de minorité et des peuples.
D'autres auteurs, comme Gerwirth A. (1987 ; cité
par OCDH, 2006), considère que les droits de l'homme sont de deux
natures complémentaires, à savoir :
o Les droits civils et politiques,
o Les droits économiques, sociaux et culturels.
(Kalindye Byanjira, idem, pp.106 - 111).
1.1.3.1 Les caractères principaux des droits humains
Les caractéristiques générales des droits
humains sont :
o Diversité en nombre,
o Indissociabilité et indivisibilité,
o Universalité (sans discrimination aucune pour
l'espèce humaine au monde).
1.1.4. Sources juridiques des
droits de l'homme
1.1.4.1 Instruments
internationaux
La dimension internationale des droits de l'homme obtient son
ampleur à la fin de la deuxième guerre mondiale.
« Les faits précédent le droit »
dît-on, et c'est à l'issue de la conférence de San
Francisco, en 1945 que l'adoption de la Charte de l'Organisation des Nations -
Unies sur quelques droits de l'homme furent également affirmés.
Les idéaux des penseurs et la lutte internationale pour la protection et
la promotion des droits de l'homme, pour la dignité,
l'égalité, l'équité et la liberté de l'homme
sera protégée par la Déclaration Universelle des Droits de
l'Homme, adoptée le 10 Décembre 1948, à Paris par
l'Assemblée Générale des Nations - Unies (O.N.U). A la
suite de cet événement solennel du cadre juridique universel des
droits humains, des nombreux Pactes, Conventions, protocoles,
résolutions et Déclarations furent réalisés,
notamment : toutes les structures internationales relatives aux droits de
l'homme :
- Pacte international relatif aux droits civils et
politiques,
- Pacte international relatif aux droits économiques,
sociaux et culturels,
- Protocole facultatif se rapportant au pacte international
relatif aux droits civiques et politiques visant à abolir la peine de
mort,
- Convention relative au statut des réfugiés,
- Convention sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l'égard des femmes,
- Convention contre la torture et autres peines ou traitement
cruels, inhumains ou dégradants,
- Convention relative aux droits de l'enfant,
- Conventions internationales différentes, relatives
aux droits des réfugiés et personnes âgées,
- Textes de base appliqués par la Cour Internationale
de Justice (CIJ) siégeant à la Haye (Pays Bas).
1.1.4.2 Instruments
régionaux
Après les structures et systèmes internationaux
de l'ONU, il existe des systèmes régionaux de protection des
droits de l'homme :
- La Cour Européenne des Droits de l'Homme dont le
siège se trouve à Strasbourg en France (continent d'Europe
considéré comme une région du système de l'ONU),
- La Commission Internationale de la Cour Internationale des
Droits de l'Homme,
- La Commission africaine des Droits de l'Homme et des Peuples
dont la Charte a été adoptée à Nairobi, le 27 Juin
1981 et, entrée en vigueur le 21 Octobre 1986. Cette Charte constitue le
substrat juridique du système africain de protection des droits de
l'homme et, a été supplée par le protocole de Ouagadougou,
créant alors, la Commission africaine des Droits de l'Homme et des
Peuples.
Les instruments nationaux s'inspirent de deux instruments
précédents pour élaborer leurs constitutions respectives.
Nous pouvons remarquer que les droits de l'homme tels que
publiés par la Déclaration universelle de l'ONU le 10
Décembre 1948, ne sont pas des droits réellement observables
à toute personne et par différentes nations du monde,
spécialement la République Démocratique du Congo. Pour le
simple motif que souligne, en ces termes, John Kaufman (ONU) :
« Avoir le droit aux droits de l'homme ne signifie pas pour
autant en jouir totalement ». La totale jouissance des droits de
l'homme ne peut avoir lieu de réalisation qu'à l'intérieur
d'un cadre juridique de structures économiques, sociales et culturelles
qui satisfassent les besoins fondamentaux et essentiels de l'homme, même
là où ils ne peuvent être assurés à cause de
l'alimentation, de logement, des soins de santé et d'habillement, ils
méritent d'être respectés obligatoirement par les
gouvernements responsables et garants.
1.1.5. Droits de l'homme et
sciences humaines
Dans le même ordre d'idées, R. Bruyer (1984),
espère susciter chez les scientifiques et le grand public, par les
informations publiées sur les droits de l'homme, une remise en question,
une inquiétude critique et cruciale en cette période où
les difficultés économiques, financières et
l'insécurité sont énormes. Elles pourraient constituer,
comme tant de fois jadis, le détonateur pour la construction de
sociétés sans individu connu en tant que personne. Et de ce fait,
Guillaumin cité par R. Bruyer (idem) démontre que
« le concept » peut basculer de sciences humaines
aux sciences biologiques. Il s'agit par exemple, du concept de race et de crime
de génocide du régime Nazi en droit international ; et pour
cela que l'inconsistance du concept ou vocable est difficile à
évacuer de la représentation mentale des gens. De même, le
concept de droits de l'homme est très ancien et on en trouve des traces
dès les premiers textes de l'antiquité et tout au long de
l'époque médiévale. Il s'agit d'abord de notion du
« sens commun » dite dans la littérature
générale et véhiculée dans la vie concrète
au départ ; ensuite de l'inscription de la notion en textes
officiels codifiés.
Par conséquent, une nouvelle conception vise la
réalisation effective de ces droits : de droits passifs aux droits
« actifs », c'est - à - dire les actions
concrètes favorisant l'individu à l'exercice réel de ces
droits « théoriques ». Les modifications
profondes concernent les conceptions idéologiques du contenu des textes
et des devoirs du sujet des droits : il ne s'agira plus de la
« nature humaine » de l'homme « en
soi » et éternel, mais bien plutôt de l'individu
concret, vivant dans un contexte socio - culturel pleinement existant. On
passe alors du « droit de ... » au
« droit au... » ; de l'essence à
l'existence, ici le rôle de l'intervention de l'Etat est dévolue,
et consiste à assurer et à garantir la réalisation
concrète des droits de l'homme. Tels sont ce qu'il est convenu
d'appeler :
· Les droits politiques et sociaux. Les droits politiques
représentent l'ensemble des droits qui permettent aux citoyens de
participer effectivement à l'exercice du pouvoir démocratique ou
de s'opposer au régime en place. Par exemple l'élection, le vote,
la liberté ;
· Les droits sociaux constituent les
bénéfices auxquels le citoyen doit pouvoir accéder, du
fait de son appartenance à un système social ; parmi
lesquels le droit de jouissance à la santé et aux bienfaits de la
science médicale.
Pour R. Bruyer (op. cit, p.19), quoi qu'il en soit, la part de
la perspective des droits politiques et sociaux est actuellement liée au
type de démocratie en vigueur. Il est clair que les régimes
à démocratie libérale mettent l'accent sur les droits
politiques et laissent en veilleuse les droits sociaux ; inversement, les
démocraties socialistes accentuent les droits sociaux au
détriment des droits politiques. La question est donc de veiller au
développement des droits sociaux dans les régimes libéraux
et, de droits politiques dans les systèmes de démocraties
socialisantes. Dans notre contexte de recherche, il relève d'une
perspective de développement et de promotion des droits sociaux des
citoyens congolais, car les gouvernants mettent l'accent sur les droits
politiques au détriment des droits sociaux, à savoir : le
droit à la santé des patients.
En RDC et dans le rapport annuel de l'Observatoire Congolais
des Droits Humains (OCDH), rendu public en Janvier 2002 sur la question de
torture, il a été démontré, après une
enquête minutieuse sur terrain et de nombreux témoignages vivants,
que la torture y est pratiquée de façon systématique et
permanente depuis la colonisation du Congo -Belge jusqu'à nos jours.
Cette problématique relève des insuffisances en
connaissances requises sur les droits de l'homme sur la question de torture et
autres peines ou traitements cruels, inhumains mais surtout sur les exigences
juridiques de protection des droits des personnes contre les traitements
inhumains et humiliants.
Pour Kayembe N'kolesha, S. et al. (OCDH,
2006), les atrocités constituent les violations des droits de
l'homme ; ce qui exige la compréhension et l'explication de la
notion même des droits humains en vue de saisir ses rouages, des maillons
de toute la chaîne de droits de l'homme, ne fut - ce que sommaire. Ainsi,
les principes des droits humains ne sont pas intégrés dans le
traitement au travail des professionnels de santé en RDC, de
manière à les réaliser au profit du citoyen congolais.
1.1.6. Naissance de
l'idée de l'égalité et de la protection de tous les
hommes
D'après la vie et l'oeuvre de René Cassin, c'est
de l'idée de l'homme sur l'universalité comme fondatrice du
concept des droits de l'homme qu'a pris naissance l'idée de
l'égalité pour la protection des libertés pour tous les
hommes, affirme Marc AGI (1988).
Tout au long de l'histoire des hommes, plusieurs idéaux
et doctrines ont été employées par l'homme pour porter
atteinte à la vie et à la dignité de l'être humain.
Ces doctrines ont justifié le recours à l'esclavage,
l'ascendance, la royauté, la religion, la classe sociale, la
discrimination fondée sur le sexe, la tribu, la race, l'origine
nationale et à toutes sortes d'injustices commises contre les individus.
Cela est encore vrai aujourd'hui après bien de siècles qu'est
née l'idée d'un
« droit naturel» qui implique un ensemble
de préceptes appelés à régir la vie en
communauté et, basés sur l'égalité en droits de
tous les membres de la famille humaine. Cette idée a progressivement
fini par se concrétiser dans l'élaboration de normes
écrites, précisant et protégeant les droits de l'homme.
C'est au 18ème siècle que les
« droits naturels » seront consacrés comme
des droits légaux, et feront partie des constitutions des pays (Etats),
créant du coup un lien contractuel entre l'Etat et l'individu (droit
individuel, civil et politique). En 1789, la Déclaration
française des droits de l'homme et des citoyens et, en 1791, le Bill of
right American ; tous les deux reposent sur le même postulat, tel
que le présent préambule français :
« l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme
sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des
gouvernements ». Un autre préambule du 10 Décembre
1948, est de l'Assemblée générale des Nations Unies lors
de son adoption ; selon (Marc AGI, 1988).
La Déclaration universelle des droits de l'homme
définit clairement le concept de droit et mentalité des peuples
en ce termes : « l'idéal commun à atteindre
par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous
les organes de la société, ayant cette Déclaration
constamment à l'esprit, s'efforcent par l'enseignement et
l'éducation, de développer le respect de ces droits et
libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national
et international, la reconnaissance et l'application universelle et
effective... ».
De même : « la
reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres
de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables,
constitue le fondement de la liberté, de la paix et de la justice dans
le monde et, qu'il était donc essentiel que les
droits de l'homme soient protégés par un régime de droit
pour que l'homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la
révolte contre la tyrannie et l'oppression ». En
réalité, la première partie des droits de l'homme concerne
la Déclaration des droits de l'homme et, les deux autres parties
concernent les pactes et conventions relatifs aux droits civils et politiques,
ensuite les droits sociaux, économiques et culturels. En plus, des
traités juridiques internationaux de pression et de contrainte sur les
Etats partisans de s'y soumettre, faire rapport et s'acquitter des obligations,
ils sont entrés en vigueur en 1976.
Pour Gerwirth A. (op. cit.), les droits de l'homme peuvent
être entendus comme des droits moraux inaliénables que tous les
individus possèdent à égalité du simple fait de
leur « nature humaine » (ONU, PIDESC, 1996). On
les qualifie des « droits moraux » parce qu'ils se
fondent sur un principe moral valable, ou qu'ils peuvent se justifier au moyen
de ce principe. Il implique nécessairement que les
intérêts promus par ces droits soient ceux de tous les individus
universellement, sur un pied égalitaire.
Ainsi, qu'on l'a largement évoqué ci - dessus,
ces droits moraux ont été progressivement traduits en droits
légaux, institués conformément aux règles
juridiques en vigueur au sein des Etats et de la communauté
internationale. Ils font aujourd'hui partie intégrante de la plupart des
législations des Etats du monde. Il classifie les droits de l'homme en
trois catégories au regard de trois principaux instruments
internationaux à savoir :
- Déclaration universelle des droits de l'homme
(DUDH) ;
- Pacte international sur les droits politiques et civils
(PIDCP) ;
- Pacte international sur les droits économiques,
sociaux et culturels (PIDESC).
1) Première catégorie : les droits civils
et politiques (correspondent à la première
génération des droits de l'homme), tel le droit à la vie,
(DUDH, art.3 ; PIDESC, art.6)
2) Deuxième catégorie : les droits
économiques, sociaux et culturels (correspondent à la
2ème génération des droits humains),
généralement ce sont des droits qui visent à jouir ou
à satisfaire les besoins matériels, intellectuels et moraux de la
personne humaine, afin de pouvoir réaliser son développement vers
le plein épanouissement, ils sont comme la toile de fond de la
démocratie, paix et développement durables. Il s'agit du
droit :
- au travail, à des conditions de travail
équitables et satisfaisantes ;
- droit à un niveau de vie suffisant.
Cela entend la possibilité de satisfaire un certain nombre de besoins
essentiels : alimentation, logement décent, habillement digne,
accès aux services de santé, approvisionnement en eau
potable ; droit à la santé et à la protection
sociale.
A ce titre, l'article 12 du PIDESC entend le droit qu' a toute
personne de jouir du meilleur état de santé physique, mental et
social.
Le droit à l'assistance sociale et médicale,
doit être garanti spécialement à l'égard des
personnes les plus vulnérables (les plus démunies de tous moyens
de survie) ; en l'occurrence, les patients en tant que personnes
affaiblies par la maladie et le trouble de santé et ce, méritant
le regard particulier de l'Etat, familles, professionnels de santé,
médecins...
- Les droits syndicaux, le droit de grève
- Le droit à l'éducation
- Le droit aux bienfaits de la culture (protection et
bénéfice découlant de la science, culture et art).
3) Troisième catégorie concerne les droits
collectifs qui correspondent à la troisième et quatrième
génération des droits de l'homme : droit de minorité
et de la solidarité internationale, droit à la paix et au
développement, droit de peuple et droit à l'environnement sain.
1.1.7. Idéologies et
violations des droits de l'homme au monde
a) Idéologies sur
les droits humains
Pour Marc AGI (1998), les questions concernant le respect ou
le non respect de la dignité de l'homme, collective ou individuelle,
sont déterminées par les principales doctrines philosophiques,
politiques ou religieuses qui engendrent les tendances et attitudes qu'elles
inspirent. Les violations des droits de l'homme en tant que comportements
humains sont décrites en termes d'agressivités sociales.
En effet, nous allons présenter dans le contexte de
notre étude les principaux types de situations
génératrices de violation de droits humains et leurs effets
psychologiques et/ou sociaux sur des individus, notamment les patients,
prestataires ou bénéficiaires des soins aux CUK.
b) Situations
génératrices des violations des droits de l'homme au monde
De manière générale, certaines situations
prédisposent aux atteintes des droits humains, à savoir :
- Anarchie - arbitraire - autarcie - barbarie ;
- Catastrophe naturelle - colonisation - confusion des
pouvoirs ;
- Corporatisme - crise économique - croisade ;
- Emigration - guerre civile - guerre de
conquête ;
- Guerre étrangère - guerre de libération
- guerre de religion ;
- Immigration - isolationnisme - mondialisation ;
- Occupation étrangère - oppression
politique ;
- Sous - développement - système des castes -
technocratie ;
- Tension sociale - terrorisme d'Etat - violence sociale
...
C) Principaux effets des
violations des droits de l'homme au monde
Les conséquences générales
engendrées par les violations des droits de l'homme sont :
- Abjuration - acculturation - aliénation -
analphabétisme ;
- Angoisse - chômage - crédulité -
crime ;
- Déficience mentale - démographie galopante -
dénatalité ;
- Déviation sexuelle - douleur - drogue -
égoïsme social ;
- Emigration - immigration - endoctrinement - exode ;
- Fanatisation - ignorance - malnutrition -
marginalité ;
- Meurtre - misère - pauvreté - peur -
prostitution ;
- Solitude - souffrance - soumission - suicide -
terreur ;
- Uniformité sociale. (Marc AGI, op. cit.).
1.1.8 Pratiques
traditionnelles et Jouissance du droit à la santé des peuples
africains
La question de la protection et de la jouissance effective des
droits de l'homme des patients et du droit à la santé en Afrique,
au regard de la pratique médico - sanitaire en milieu hospitalier est
également entachée d'une mentalité socioculturelle de
chaque peuple, malgré l'idée de l'universalité qui en sous
tend. Aussi, la métaphysique négro - africaine avec leur
croyance magico - religieuse, animiste ; qui est fondée sur le
culte mystique des ancêtres par les vivants
« terrestres ». Elle est sans pensée
scientifique, ni conscience réfléchissante et autonome de la
réalité cosmique : plaisir-douleur. Elle est toujours
à la recherche d'une force vitale qui garantit le plaisir.
Dans ce contexte, l'être vivant perd son
autodétermination, son autonomie ; les droits et libertés
sont y subordonnés à la volonté mystique de
l'ancêtre qui détermine le cours de l'histoire et des
phénomènes psychosociaux.
Cependant, l'homme est le seul être
vivant qui, en cas des souffrances psychiques ou physiques, recourt à
autrui pour bénéficier des soins. La mentalité primitive
ou la représentation collective aux croyances magico - religieuses
domine les mentalités professionnelles dans l'art de l'offre et de la
demande des soins de santé et ce, expliquerait le défaitisme et
le recours des patients aux soins traditionnels, au charlatanisme du Chaman,
des guérisseurs et autres tradi-praticiens, avec tout risque
d'aliénation de jouissance des droits humains liés à la
santé de personne. (W.J. Schraml, op. cit,).
C'est pourquoi, le débat autour de métaphysique
négro - africaine, des droits de l'homme et le développement
intégral, ouvre certaines perspectives de recherche pour assurer la
jouissance et l'exercice réels des droits des patients en milieu
hospitalier congolais. Selon Dialembonkembi Diebo (1988), un problème
de l'Afrique noire auquel on ne peut plus se passer comme problématique
rationnelle, c'est celui posé par le droit de l'homme à
l'existence authentique face à la métaphysique négro
africaine, fondée sur la magie, la sorcellerie et le culte des
ancêtres, qui prétendent souvent à légitimer dans
une certaine mesure, la cruauté, l'atrocité, la maltraitance et
le psycho-traumatisme, comme tortures observables à travers toutes les
couches sociales en termes de violations des droits de l'homme sociaux,
économiques et culturels. C'est un frein à la coopération
pour le développement des structures de santé.
En effet, le droit de l' homme aux soins de
santé devrait construire pour le patient et le soignant, un univers
comme structure d' accueil et, lieu de vécu existentiel authentique,
dégagé de préjugés courants comme illusion de
«toute puissance» à la recherche du
«plaisir» humain, soustrait de toute souffrance ou douleur
qui incarne l'idéologie du psychologisme du culte ancestral ; celui
- ci échappe au champ de notre état de conscience
perceptive , en tant qu'un état de vie de relation auquel
dépendent les valeurs universelles des droits humains.
Le droit des patients répond à l'ordre des mots
et non au mot d'ordre de choses dont les conséquences pèsent
fortement sur les droits humains de plus de trois générations
futures. Ces droits sous entendent le moyen d'être homme libre, autonome,
d'être une conscience réfléchissante et un peuple
autodéterminé.
De ce fait, l'Africain est un être humain
débarrassé de toute intelligence, indûment intuitive sur la
compréhension naturelle de la vie selon l'intuition de Bergson(1946).
Ceci suppose une régression intellectuelle au stade intuitif de 4
à 7 ans d'âge du développement de l'intelligence pour H.
Wallon et J. Piaget (1966). De même, Husserl (1964) pense qu'il s'agit
d'une conscience qui est en droit transparente à elle - même et se
réalise au prix infini de clarification. Pour restituer cet état
de conscience de droit de l'homme à la vie et à l'existence
sociale authentique, il doit être vécu en fonction d'une
« conscience » réfléchissante
à travers nos relations avec le monde environnant et en tenant compte de
mutation culturelle qui subit les pressions de l'avenir des droits de l'homme
universel, riches de signification en sens commun et valeurs
supérieures.
Par ailleurs, la métaphysique négro - africaine
dont le fondement est la culture traditionnelle africaine se présente
comme un imposant et légitime « édifice
psychique », construit de mythe magico - religieux dont la
pierre angulaire est le culte des ancêtres dans lequel, toute vie et
existence humaine d'un homme de droit et liberté est terrorisée,
insécurisée, asservie et banalisée. Elle est fixée
dans un cycle infernal, une sorte d'impasse relationnelle. Ce faisant, le
besoin de force vitale et la recherche du plaisir ou l'hédonisme
renforce et nourrit les idées forces pour la survie du culte des
ancêtres à travers les générations.
En revanche, cette dernière pratique traditionnelle
exige le conformisme absolu et le non conformisme est discriminatoire, comme
la conséquence de cette prélogique. Par contre, le culte des
ancêtres représente le socle de sécurité personnelle
et une dynamique de la solidarité traditionnelle africaine selon Pasi N
M., (1976). C' est pourquoi, la croyance à la survie des morts, aux
deux univers des vivants et des morts explique bien des
mentalités : attitudes, actes sociaux, les formations
réactionnelles incompréhensibles que l'on observe et qui oblige
les patients à recourir, non sans risque de violation des droits de
l'homme authentiques, aux prêtres et tradi-thérapeutes sans statut
consultatif légal.
Dans cette étude, notre
étonnement est de constater que ce même droit des patients souffre
de non respect et non protection chez les professionnels de la médecine
occidentale scientifique, appelée médecine moderne de la
prescription médicale codifiée et objective.
Somme toute, le tradi-praticien ou prêtre et le
médecin organiciste établissent des rapports redoutables et
concurrentiels entre la prescription biomédicale et la pratique de
vieilles traditions soignantes au regard du sujet des droits qu'on nomme
«patient».
En effet, la culture et les croyances traditionnelles des
peuples sont des déterminants majeurs de nos pensées
représentatives et nos significations sur les droits fondamentaux
inaliénables en Afrique noire.
Freud S. (1970), dans son ouvrage « Totem et
tabou» démontre que la magie est un « mode
de pensée animiste primitif» et de la sexualisation de la
pensée narcissique au cours du développement individuel et
collectif. Dans ce monde de pensée magique, toute réalité
est susceptible de changer en plaisir spirituel, même la
réalité la plus triviale (fondamentale) car, la vie et
l'existence des hommes terrestres se subordonnent aux ancêtres. Ceci
semble être la fuite de la condition temporelle sensible (dialectique de
la réalité) de l'homme dans la satisfaction de
l'immédiateté du moment, le plaisir ou les jouissances faciles,
de l'imaginaire. C'est l'infantilisme psychologique qui se manifeste par la
recherche du plaisir et l'évitement de la douleur.
De même, cette thèse a été
défendue par les anglais, notamment John Stuart Mill (1946), auteur de
l'utilitarisme et Bentham (1948) qui établissent la formule
suivante : « Le bonheur est la plus grande somme de plaisirs
diminuée de la plus petite somme de douleurs dans une existence
complète ». Ils affirment la pensée de Freud S.
(1962), telle que tout psychisme humain dès l'enfance est explicable par
la recherche de la jouissance (plaisir), comme un principe de plaisir et une
équation Moi - Plaisir et l'évitement de la douleur
(traumatisme). Il reste le principe de réalité cosmique pour
l'Africain.
Nous allons examiner dans la partie suivante, les implications
de traumatisme psychique au regard de droits de l'homme des patients,
toutefois, nous notons que le traumatisme répond au principe de la
réalité (douleur ou souffrance) pour l'être humain,
naturellement voué à la tendance abyssale de rechercher le
plaisir et la force - vitale par les « idées
forces », ou l'illusion de toute puissance, selon les termes de
(Freud S. op. cit.).
1.1.9 Triomphe des droits
de l'homme en Afrique noire
L'émotion (passion) détruit tout espoir de
devoir triompher les droits de l'homme, surtout le droit à la
santé dans un contexte communautaire à dépendance
socio-économique (consommateur).
Selon les points de vue de défenseurs des droits
humains à travers le monde, les violations des droits de l'homme ne sont
pas du seul fait de l'Etat mais aussi de la société qui maintient
et légitime à travers des pratiques traditionnelles, des
préjugés, les inégalités et les discriminations
fondées sur le sexe, la race et les croyances magico - religieuses. Pour
cela, la promotion des droits de l'homme oblige un sursaut collectif des
sociétés au monde.
Par contre, c'est dans le contexte des fléaux et
calamités, conflits armés, de programme d'ajustement structurel
politique, économique, démographique, surendettement bref, le
contexte de violation des droits des peuples qu'il est demandé à
l'Afrique de réaliser la démocratie et le développement,
et de promouvoir les droits de l'homme dans le même contexte socio -
économique spécifiquement défavorable.
En plus, les rôles sont partagés,
il s'agit de la responsabilité première et de l'obligation de
promouvoir et de protéger les droits de l'homme qui reviennent à
la garantie étatique. La responsabilité secondaire revient aux
défenseurs des droits de l'homme, les associations de défense des
droits de l'homme, des associations et ONG dotées d'un statut
consultatif au plan local et sous - régional pour la réalisation
des objectifs de protection et de promotion des droits humains.
Notons à ce sujet que la situation des droits de
l'homme en Afrique paraît quasi semblable sur tout le continent, en
matière de violation des droits humains à savoir :
· La fragilité des droits civils et politiques due
à des mauvaises réformes juridiques et institutionnelles qui sont
difficiles à mettre en oeuvre, l'incapacité de l'administration
judiciaire à accomplir la mission qui lui est dévolue,
d'édifier un état de droit et de démocratie dans lequel
les droits et libertés publiques sont respectés. De même,
des services publics d'inspiration étrangère, avec une langue
officielle mimée et inaccessible au grand public qui, du reste est
pauvre et analphabète.
· Les violations des droits économiques, sociaux
et culturels sous les conflits armés, les ajustements structurels, la
pauvreté, la misère et l'exclusion, constituent une situation
globale pour le continent africain, se trouvant sous le joug des effets de la
mondialisation, en tant qu'espace commun des consommateurs et des producteurs
en position inégale, par le rapport des forces.
SECTION II : Droit
de l'homme à la santé
Le droit à la santé est un droit humain
fondamental qui relève de l'ensemble de droits de l'homme, relatifs aux
droits économiques, sociaux et culturels. C'est l'un des droits
spéciaux de l'être humain lié à la santé.
Nous l'abordons selon l'approche de l'Organisation Mondiale de la
Santé(OMS), en tant qu'institution spécialisée
adoptée en 1946 par le système de l'ONU ; ce dernier fut
créé en 1945, en remplacement de la Société des
Nations de 1920.
1.2.1. Définition du
concept « santé » et les objectifs selon l'OMS
Selon la constitution de l'OMS, la santé « ne
consiste pas seulement en l'absence de maladie ou
d'infirmité », elle est « un état de complet
bien - être physique, mental et social ». La santé
reflète le développement harmonieux de la personne sur tous les
plans : biologique, psychologique et social. Elle dépend de la
manière dont chacun s'adapte à un environnement qui se modifie
sans cesse, en raison des agressions microbiennes, physiques et chimiques, et
des tensions de toutes sortes auxquelles l'organisme est soumis en permanence.
Ceci implique une complète prise en charge et une conscience des
diverses influences que le milieu peut avoir sur la santé.
De même, la mission des personnels de santé ne
peut plus se limiter à son objectif traditionnel (lutte contre les
maladies et la mort) plutôt de viser à l'épanouissement
complet des hommes dans leur milieu individuel et collectif comme membre d'une
famille et d'une communauté (OMS, 1979).
Pour ce faire six facteurs du milieu sont
particulièrement importants pour influencer la santé, à
savoir :
- Le facteur biologique et sanitaire ;
- Le facteur géographique ;
- Le facteur culturel ;
- Le facteur politique ;
- Le facteur démographique.
Aussi, les atteintes à la santé des individus,
des familles et des communautés sont rarement dues à des causes
isolées. Ce faisant, elles exigent des codifications des principes
moraux en droits qui protègent et garantissent la santé des
personnes dans la société.
La santé est l'un des droits fondamentaux de
l'être humain, en plus des droits à l'alimentation, au logement,
à l'habillement, au travail, à l'éducation, à la
vie, à la dignité humaine, à la non discrimination et
à l'égalité, le droit d'accès à
l'information, le droit de ne pas être soumis à la torture, le
droit au respect de la vie privée, le droit à la liberté
d'association, de réunion et de mouvement.
Le droit à la santé est assorti
de droits de l'homme de deuxième génération, tels les
droits économiques, sociaux et culturels. C'est un droit
séculaire et inhérent à la nature même de l'homme en
vue de sa survie.
La redistribution inadéquate et l'insuffisance dans la
justice distributive de ces droits sociaux, économiques et culturels
engendrent des motivations de révolte et des comportements antisociaux
ou asociaux ; ce qui relève et réaffirme les perspectives
d'approches nouvelles pour assurer la protection et la promotion des droits
fondamentaux de l'homme.
De même, l'OMS recommande la protection et le respect
des droits humains de toute personne, le droit de jouir réellement du
meilleur état de santé susceptible d'être atteint,
permettant de vivre dans la dignité. Par contre, le droit à la
santé à ne pas confondre avec le droit d'être en bonne
santé, c'est plutôt un droit de jouir réellement de la
santé différent du droit théorique et fondamental à
l'accès aux services de santé. Ceci exige des conditions de sa
réalisation qui englobent plusieurs facteurs, notamment :
a) Les facteurs majeurs ou déterminants fondamentaux
pour la santé :
- Alimentation et nutrition - logement - accès à
l'eau salubre et potable - un système adéquat d'assainissement du
milieu, un travail sûr et des conditions hygiéniques - un
environnement sain ;
b) Les facteurs sociologiques de la vie saine :
- Une politique drastique en matière de
santé ;
- Un programme de santé cohérent et conforme aux
recommandations de l'OMS ;
- Légitimité sous preuve des instruments
juridiques spécifiques adoptés et ratifiés.
C) Les facteurs de la gestion de l'environnement global sain
pour la santé.
Nous pensons que tous ces facteurs sont globaux et
interdépendants les uns des autres. Nous les regroupons en trois volets
des facteurs, selon Saint Marc (1973), in Duvignaud, notamment :
- niveau de vie,
- conditions de vie,
- milieu de vie. cité par (OMS, 1988).
Il est évident malgré ces nombreuses
règles que, la problématique de la réalisation du droit
à la santé pour sa pleine jouissance des titulaires, selon la
vision de l'OMS, demeure entièrement théorique pour la plupart
des pays émergeants et, particulièrement les pays non
développés. Ce droit à la santé constitue un non
lieu pour l'Afrique subsaharienne et la RDC, à cause des crises
multisectorielles qui sévissent dans ces pays. Ce sont ces
règles que nous définissons et présentons leur voie
d'applications à la partie suivante de notre travail.
1.2.2. Cadre juridique du droit
élémentaire à la santé
Dans ce contexte, nous nous référons au rapport
de mars 2003, présenté par le rapporteur
délégué, Paul Hunt (OMS, Août, 2002), dans lequel
il a présenté devant la commission des droits de l'homme
réunie à Genève, les sources juridiques, les contours et
le contenu du droit à la santé. Il a souligné que ces
sources sont variées, à savoir : les sources
internationales, les sources régionales et les sources internes.
1.2.2.1. Sources
internationales du droit à la santé
L'OMS est une institution spécialisée de l'ONU
en matière de la santé dont la constitution fut adoptée en
1946. Dès lors, l'OMS stipule que : « la possession
du meilleur état de santé qu'il est capable d'atteindre,
constitue l'un des droits fondamentaux de tout être humain, quelque que
soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition
économique et sociale ».
Vers le 10 décembre 1948, dans son article 25,
paragraphe I, la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme a
jeté les bases du cadre juridique international, et de
référence du droit à la santé. Tel est le
libellé :
« Toute personne a droit à un niveau de
vie suffisant pour assurer sa santé, son bien - être et ceux de sa
famille, notamment pour l'alimentation et nutrition, l'habillement, le
logement, les soins médicaux ainsi que les services sociaux. Elle a
droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie,
d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte
de ses moyens de substance par suite de circonstances indépendantes de
sa volonté ».
Dès lors, nombreux traités, pactes et
conventions internationaux ont inscrit le droit à la santé comme
mesure juridiquement contraignante et de pression relatives aux droits de
l'homme sur les Etats.
A ce titre illustratif, nous citons quelques
paragraphes comme sommaire aux sources juridiques du droit à la
santé, à savoir :
· Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels, dans son article 12, il jette la
pierre angulaire à la protection du droit à la santé dans
le droit international. Ses dispositifs concernent les 146 Etats sur 193 qui
l'ont ratifié. Voire des garanties supplémentaires liées
à la protection du droit à la santé des groupes
marginalisés.
· La convention internationale sur l'élimination
de discrimination à l'égard des femmes. Elle garantit les droits
des femmes à la santé dans l'article 111 F, article 12 et 14
b.
· La convention relative aux droits internationaux de
l'enfant stipule des dispositions détaillées sur le droit de
l'enfant à la santé, tels l'article 24 consacré au droit
à la santé de l'enfant. Le paragraphe de l'article 3, les
articles 17, 23, 25, 32 et 28 qu'énoncent les garanties spéciales
des groupes d'enfants vulnérables.
· D'autres instruments internationaux énoncent des
normes et principes relatifs à la protection des personnes atteintes des
maladies mentales et l'amélioration des soins de santé mentale,
l'élimination des violences à l'égard des femmes.
· D'autres instruments énoncent les droits de
l'homme garantissant le droit à la santé dans divers contextes
particuliers : conflits armés, lieux de travail et de
détention, environnement et processus différents.
C' est pourquoi, les récentes résolutions de la
commission des droits de l'homme ont consacré le droit à la
santé en tant qu'un droit fondamental, y compris l'accès aux
médicaments de qualité (2002/32) et, droit des handicapés
à la santé (2002/61). Les conférences mondiales des
Nations Unies énoncent des engagements considérables relatifs au
droit à la santé inscrit dans les documents finaux en
plaçant les problèmes internationaux, y compris les
problèmes de santé relatifs à l'infection au VIH/SIDA, en
tête des priorités d'actions mondiales.
En définitive, le droit à la santé sur
l'échiquier international tire ses bases du cadre juridique de la
D.U.D.H ainsi que du P.I.D.E.S.C qui, constituent la pierre angulaire des
garanties et de la protection du droit à la santé. Ils
représentent la clé de voûte de toutes les sources
juridiques du droit à la santé, pour leur défense et leur
revendication à travers le monde.
1.2.2.2. Sources
régionales du droit à la santé
Outre des instruments internationaux inscrits et relatifs au
droit à la santé, celui - ci est reconnu dans les traités,
chartes, pactes et protocoles régionaux relatifs aux droits de l'homme,
tel que la charte africaine de droits de l'homme et des peuples (art.14),le
protocole additionnel à la convention américaine relative aux
droits de l'homme, traitant des droits économiques, sociaux et culturels
(protocole de San Salvador) et la charte sociale européenne (art.11).
Les mécanismes des systèmes régionaux de défense
des droits de l'homme sont engagés à statuer dans les affaires
portant sur le droit à la santé à travers
différents continents au monde. Par exemple :
· les dispositions des articles 10 ; 26 et 29 de la
convention américaine ;
· comité européen des droits sociaux et
charte sociale européenne sur le travail des enfants et la santé,
le développement.
1.2.2.3. Sources internes
(nationales) du droit à la santé
Un grand nombre de pays membres effectifs de l'ONU, ont des
constitutions nationales qui énoncent les obligations de l'Etat dans le
domaine de la santé.
Telle l'obligation de l'Etat à la disponibilité
en lieu et place des services de santé (disponibles, accessibles et
acceptables) ; ce qui permet d'inférer l'existence et l'exercice du
réel droit aux prestations des soins de santé.
Selon l'inventaire de la commission internationale des
juristes, chargée par l'OMS en vue d'évaluer les pays (Etats) qui
disposent dans leurs constitutions des dispositions relatives au droit à
la santé, les conclusions de l'étude sont significatives,
notamment : plus de 60 dispositions constitutionnelles relatives au droit
à la santé et, plus de 40 dispositions constitutionnelles
énoncent des droits liés à la santé, tels que le
droit à des soins de santé génésiques, le droit des
handicapés à une aide matérielle et le droit à un
environnement sain.
D'autres Etats possèdent des dispositions
constitutionnelles sur le droit à la santé faisant l'objet d'une
importante jurisprudence, telle la cour constitutionnelle de l'Afrique du Sud,
face à l'affaire des antirétroviraux au traitement du VIH/Sida.
Ce principe acquis du droit international à la santé est
justiciable au droit à la santé national et
intergouvernemental.
Néanmoins, les sources juridiques du
droit à la santé international, régional et national se
ressourcent de tous les principes d'équité, de
légalité et d'égalité en matière du droit
spécial à la santé, par l'accès aux services des
soins de santé de qualité meilleure possible.
La RDC ne répond presque pas à toutes les
conditions définies dans les recommandations de l'OMS, en matière
du droit de toute personne, de jouir du meilleur état de santé
physique, mentale et sociale, susceptible d'être atteint. Et ceci
dépend des conditions infrastructurelles et des services de santé
existant dans notre pays. Il s'agit notamment des insuffisances liées
aux problèmes suivants :
· la disponibilité des installations, des biens et
des services de santé publique ;
· l'accessibilité aux installations, biens et
services en matière de santé. Ce qui relève trois
dimensions : droit au non - discrimination, droit à
l'accessibilité physique, économique (coût) et
l'accès à l'information ;
· l'acceptabilité des installations, des biens et
des services de santé par rapport à la qualité, à
l'éthique médicale, à la qualification du personnel
médical et/ou aux normes internationales de l'équipement
médico - sanitaire et des infrastructures inhérentes.
En effet, le droit à la santé en RDC pose divers
problèmes de réalisation de la jouissance effective chez les
individus, en tant que bénéficiaires et titulaires. L'Etat de sa
part, possède l'obligation légitime de garantir les conditions de
l'effectivité du droit à la santé, à travers les
prestataires et les infrastructures installées selon les normes en
vigueur de l'OMS :
· les problèmes de l'environnement sanitaire est
une question de sa gestion et de l'hygiène mentale de la population, des
communautés et des familles des usagers ;
· les problèmes de politique et d'organisation du
système de santé relève de la question de l'orthodoxie
financière, d'insuffisance de la dynamique relative entre les structures
sociopolitiques de l'Etat et les cadres autochtones capables, disponibles et
autodéterminés en coopération et relation internationale
au regard des intérêts nationaux et locaux.
Par ailleurs, la RDC tenait à résoudre le
problème lié à l'inégalité ou
l'inaccessibilité aux soins de santé de la population, par le
fait de s'engager à la stratégie internationale des soins de
santé primaire, définie par l'OMS, à la suite de la
conférence d'ALMA ATA Russie (1978). Elle traduit comme objectif de
santé suivant : « Santé pour tous en l'an
2000 ». Cette stratégie de la jouissance du droit de
l'homme à la santé nécessitait un niveau accru de
financement de l'action sanitaire, spécialement en milieu rural
défavorisé (pauvre).
La RDC avait adopté, à cet effet, une
politique de l'accessibilité aux soins de santé, comme tous les
Etats membres de l'ONU avec quasi - unanimité. Hélas, la question
de rendre le système de santé accessible à l'ensemble de
la population congolaise demeure utopique au regard du droit à la
santé liée à l'éducation pour la santé
populaire, la promotion de la nutrition et la prévention des maladies
par la vaccination, l'approvisionnement en eau potable, la santé
mère - enfant, le traitement et les médicaments essentiels ou
les génériques.
En effet, les principes d'intérêts sociaux se
résumaient notamment en termes des soins de santé
primaires :
· globalisation et intégration des soins
complets ;
· soins continus et pérennisation des
services sanitaires;
· rationalisation et décentralisation des services
équitablement ;
· participation communautaire et décentralisation
des services vers la proximité des communautés ;
· population définie par le recensement
scientifique régulier de la population.
1.2.3. Organisation actuelle du
système sanitaire congolais
Un système sanitaire est défini par l'OMS,
(2000), comme un ensemble d'activités ayant pour but essentiel de
promouvoir, restaurer ou entretenir la santé. Les services de
santé du secteur public ou privé sont inclus à
l'intérieur du système de santé. La pyramide du
système de santé comprend trois niveaux :
· nation : niveau central (concept et
planification) ;
· district : niveau intermédiaire
(coordination et encadrement) ;
· zone : niveau périphérique :
socle d'opération et exécution de stratégies
sanitaires.
Nous constatons le dysfonctionnement dans la pyramide de
système de santé en RDC car le financement des soins de
santé en RDC, provient de l'Etat congolais, du secteur privé, de
l'aide internationale (humanitaire), de communautés. Toutefois, le
rôle principal de l'Etat est en perdition, en ce qui concerne
l'obligation de garantir le droit à la santé de population.
À l'instar de ce sommaire sur le droit à la
santé, nous pouvons dire que la santé ne concerne pas le seul
aspect physique, mais aussi elle devrait inclure l'esprit, la mentalité
culturelle et le comportement des personnes. Dans les paragraphes suivants
nous traitons de la santé mentale et du comportement au regard du droit
à la santé et aux garanties des droits des patients.
1.2.4. Santé mentale et
droits de l'homme
Dans le contexte de notre travail, nous allons parler de la
santé mentale en tant qu'un des aspects importants et essentiels du
concept « santé » et du droit à la
santé des patients. Nous traiterons du droit à la santé
mentale des professionnels de santé, comme acteurs des droits de l'homme
et fournisseurs des services des soins de santé ; par l'entremise
de l'obligation de l'Etat à la santé publique.
A ce titre, O. Tshende Njimbi (2009) pense
que l'exercice de la profession médicale et soignante constitue une
pratique moralement éthique du fait de leur agir sur les personnes
humaines. Tout compte fait, la pratique médicale est attachée aux
valeurs de la vie telles que la vérité, la justice, la paix, la
santé, l'honnêteté, l'ordre, en plus de la dignité
humaine.
1.2.4.1 Santé
mentale vue sous l'angle de la santé publique
L'OMS pour sa part, fournit un cadre de
référence pour la compréhension du concept
« santé ». En reprenant la même
définition de l'OMS (1946) la « santé est un
état complet de bien- être physique, mental et social, ne consiste
pas en l'absence de la maladie ou de l'infirmité ».
C'est pourquoi, pour mieux comprendre la santé mentale comme un des
aspects majeurs de la santé, elle a été définie
par des auteurs issus de cultures différentes. Parmi les concepts de la
santé mentale figurent : le bien être subjectif,
l'auto-perception de l'efficacité personnelle, l'autonomie, la
compétence, la dépendance intergénérationnelle,
l'auto - actualisation du potentiel intellectuel et affectif.
Selon E. Kabengele Mpinga (Forum, 2003), la santé
mentale est définie comme un état de bien- être
indissociable de la santé physique et sociale et, dont la
détérioration de la perception et de communication possède
un impact sérieux sur l'état des droits de l'homme et du droit
élémentaire à la santé.
Aussi, la santé individuelle et/ou
collective dépend de la définition donnée au concept
« santé". Et ce, dans le pays où coexistent un
secteur public et un secteur privé, la santé publique (public
Health) est un ensemble de services et d'efforts organisés de la
collectivité dans le domaine de la santé et de la maladie ;
la thérapeutique individuelle en est plus ou moins exclue.
Autrement, dans les pays où tous les services de
santé sont publics, l'expression du concept de santé publique
prend une signification générale et s'étend pratiquement
à tous les domaines, concernant de près ou de loin la
santé de l'individu, conçu essentiellement comme membre de la
collectivité (L. Manuila et al. 2001). La santé publique est une
synthèse de toutes les activités spécifiques qui ont pour
but de rétablir, maintenir et promouvoir la santé d'une
population.
Nous pensons que la santé mentale
des prestataires des soins de santé relève d'une
problématique de l'organisation des services ainsi que des efforts en
santé publique, de l'Etat et de la collectivité
concernée.
Par ailleurs, si l'on se place dans une optique
transculturelle, il est pratiquement impossible de donner une définition
complète de la santé mentale.
Toutefois, elle va au - delà de la
simple absence de troubles mentaux. Il importe mieux de comprendre la
santé mentale et les fonctions mentales, car elles constituent la base
d'une connaissance plus complète de la survenue et de l'évolution
des troubles mentaux et de comportement.
A propos du bien être mental, ces
dernières années, les informations nouvelles en provenance des
neurosciences et de la médecine de comportement ont fait progresser la
compréhension des fonctions mentales. Il devient manifeste que des
fonctions mentales, ont une base neurobiologique, psychologique et sont
indissociables de fonction physique, sociale, culturelle et des issus
sanitaires.
Il est évident que les pensées, les sentiments
et les comportements ont une incidence majeure sur la santé
physique ; inversement, la santé physique possède une
incidence sur la santé mentale ou le bien- être mental (OMS,
2001).
Pour Philippe Lecorps et al. (Cités par le Collectif,
op. cit, p .42), l'Etat a un rôle dans la gestion de la
« vie nue » en vue d'établir son pouvoir
« biopolitique ».
Les textes juridiques de santé publique ont
nuancé actuellement l'axe central, dans la construction des
systèmes de la santé collective ou individuelle ; la
dimension biomédicale est devenue un élément d'un tout,
comprenant les dimensions psychiques, sociales, culturelles et plus
généralement politiques.
Pour ce faire, une éthique du sujet
en santé publique (Bioéthique), relève le paradoxe de
reconnaître d'une part, l'humain singulier et d'autre part, de respecter
sa capacité de choix tout en l'appelant (invitant), à construire
les modalités du vivre ensemble qui, nécessite souvent un
remaniement des positions psychiques. La pensée opératoire
possède un sens du vécu singulier, c'est - à - dire
d'exercer sa responsabilité aux prise dans son addiction aux exigences
d'un « monde commun », selon l'expression de
Hannah Arendt.
En effet, quand on parle de santé
publique, de santé ou mesure de santé, chacun a sa propre vision
qui interfère avec les autres valeurs qui lui paraissent importantes et,
on ne se donne pas de moyens collectifs pour aller au - delà de ces
contradictions. La liberté individuelle viendrait faire obstacle
à la liberté publique ou à la démarche de
santé publique (bio droit).
Pour Donnet Descartes E. et al. (Cités par le
Collectif, op. cit, pp.11 - 12), le concept de santé publique est un
ensemble de mots, santé et publique... Dans le mot santé, il y a
bien entendu la définition de l'OMS, très large :
« état de complet bien - être physique, mental et
social et non simple absence de maladie ».
Or, le bien- être social des individus dépasse
largement le cadre de la santé et relève de la politique dans la
cité. Si l'on adjoint au terme santé, l'adjectif public, on doit
en premier lieu se référer aux institutions onusiennes, et
à la constitution congolaise, aussi au préambule de la
constitution française, à la charte de l'OMS de 1945, toutefois
d'un point de vue théorique important. En effet, la santé
publique peut être abordée de mille façon et chacun selon
sa propre représentation à priori.
Selon une approche sanitaire, sociologique
et anthropologique de systèmes de santé, elle montre que la
société est composée des individus et leurs valeurs
culturelles ou civilisation, dont les professionnels de santé et les
usagers avec leurs familles ; par là, la santé est
considérée comme état de bien - être de la
population. Ceci, suppose des comportements normalisés et une
organisation sociale que les gens ne souhaitent pas, parce que contraignant la
liberté individuelle. (Le Collectif, op. cit, pp.11 - 15). En effet,
« ce n'est pas sa cause qui fait qu'une maladie est mentale,
c'est la manifestation au niveau de la personnalité et de relations
sociales ou des communautés inter - humaines ».
Autrement, « la maladie du cerveau dont les
symptômes prédominants sont comportementaux ne serait une maladie
mentale. Elle regroupe les maladies de la pensée ou de la
personnalité, trouble du comportement social. Elle regroupe des maladies
psychiques diverses qui déterminent la perception et la
communication ». A ce titre, nous pensons que :
· aucune définition n'est
généralement acceptée, ni aucun standard objectif ne peut
pas être donné, d'après de nombreux spécialistes. Un
concept de base de la maladie mentale universellement applicable est
impossible, car les comportements différent selon les valeurs
culturelles et selon les mesures strictement médicales, ce qui exige une
interdisciplinarité aux applications de ce concept, santé
mentale.
· Les problèmes de santé mentale se
rencontrent dans le domaine de l'éducation, de l'emploi, des relations
personnelles, de juridiction. Aussi le rejet social, l'intégration, la
discrimination y sont associés. La peur liée à la
méconnaissance de la santé mentale entraîne
également des abus ou des violations dans le domaine des droits
humains, tels que la privation de liberté pour motif médical,
privation des droits de propriété, droits civils et des
attitudes des professionnels qui sapent l'accès aux soins offerts par
des structures de santé en place, surtout dans le tiers monde. C'est
dans un tel contexte que l'ONU adopte les principes en 1991 pour la protection
des groupes des personnes vulnérables.
En outre, une définition de la « maladie
mentale » selon un compendium pédagogique de
l'Université de Genève (2008), il est stipulé que le terme
de maladie mentale englobe plusieurs catégories des symptômes ou
des pathologies qu'il n'est possible de les résumer en une
définition.
L'OMS dans son rapport (2001) sur la santé mentale
propose cette définition : « que par troubles mentaux
et du comportement, on entend des affections cliniquement significatives qui se
caractérisent par un changement du mode de pensée, de l'humeur
(affect) ou de comportement associé à une
détresse psychique et/ou une altération des fonctions
mentales ». Les troubles mentaux et du comportement ne
sont pas de simples variations à l'intérieur des limites de la
« normalité », mais des
phénomènes manifestement anormaux ou pathologiques »
C.I.M - 10 (OMS, 1992).
La maladie mentale est une affection dont les
symptômes les plus apparents se situent au niveau des fonctions mentales
mais également au niveau corporel, par exemple : l'anorexie.
Il peut s'agir d'une maladie liée à une atteinte organique du
cerveau, par exemple : la démence, que d'un trouble du comportement
lié à une anomalie fonctionnelle plus ou moins subtile, telle
qu'une perversion. Enfin, elle peut être liée à des
troubles de l'intelligence, de mémoire...
1.2.4.2. Impacts des
troubles mentaux et du comportement sur le droit à la santé de la
population
Les troubles mentaux et de comportement ont des
répercussions importantes sur la santé des prestataires, des
individus, leurs familles et leur communauté respective. L'individu peut
souffrir non seulement des symptômes inquiétants de sa maladie,
mais aussi de ne pas pouvoir participer à des activités
professionnelles ou récréatives, souvent du fait d'une
discrimination et stigmatisme à son égard. L'inquiétude de
ne pouvoir assumer ses responsabilités envers sa famille et ses amis et,
craint d'être un poids pour les autres :
On estime que dans une famille au monde sur quatre, une
personne au moins est atteinte d'un trouble mental ou du comportement. Ces
familles touchées subissent aussi de l'ostracisme et la discrimination.
La charge liée aux désordres mentaux est importante mais non
évaluée selon Kapur (1982) ; Fadden et al. (1987). Aux
difficultés financières s'ajoutent la charge émotionnelle
de la maladie, le stress dû au comportement perturbé du malade, le
dérèglement de la vie quotidienne, les entraves à la vie
sociale... (OMS, 1997).
A ce titre, renseignent Murray et Lopez
(1996) les troubles mentaux constituent la première cause
d'incapacité au monde et, que les prévisions donnent la
proportion de 15 % en 2020 ;(cités par OMS, 2001).
A propos de la RDC, le rapport des
équipes multidisciplinaires de l'OMS cité par Muteba M. (2009),
indique que 600.000 personnes soit 1 % de la population congolaise souffrent de
la maladie mentale et, la psycho morbidité est de 20.000 soit 33 %.
Ainsi la santé mentale en RDC constitue un véritable
problème de santé publique qu'il faut prévenir par la
participation communautaire en vue de promouvoir la santé mentale et de
l'intégrer dans les programmes de recherche et des soins de santé
primaire.
Les impacts économiques et sociaux des
troubles mentaux sont profonds, multiples et durables. Ils ont une incidence
sur la qualité de vie en perturbant profondément la vie des
personnes touchées et leurs familles ; selon les mesures des
instruments (échelles) servant à apprécier la
qualité de vie. Ce préjudice est non seulement
considérable mais durable et, la qualité de vie reste
médiocre pour les victimes même après la guérison
sous l'effet des facteurs sociaux tels que le préjugé et la
discrimination ; le non satisfaction des besoins sociaux fondamentaux et
fonctionnels de base était le premier facteur prédictif d'une
mauvaise qualité de vie chez les sujets atteints des troubles
sévères.
De même, les troubles mineurs :
anxiété, trouble panique, détresse, angoisse, stress,
traumatisme, frustration, dépression ont aussi cependant, des
répercussions sur les fonctions psychiques, la communication sociale, la
garantie et la promotion du droit de l'homme et du droit spécial
à la santé des usagers et leur famille.
Dans notre étude, nous avons
considéré que la mauvaise qualité de vie et de conditions
de vie ou milieu de vie chez les professionnels de santé
possèdent de forte incidence avec les troubles mentaux et de
comportement. Et ceci possède des répercussions psychosociales,
comme complications socio - professionnelles et identitaires. De
surcroît, elle expliquerait autant plus le non jouissance du droit de
l'homme à la santé des patients.
1.2.4.3. Santé
mentale et la jouissance du droit à la santé
a) Santé mentale
Dans ce travail, nous nous référons à la
définition classique de l'OMS. Selon cette institution
spécialisée du système de l'ONU, la
« santé » est un état de complet
bien - être physique, mental et social et pas simplement l'absence de
maladie ou d'infirmité. Cependant, la santé définie de
cette manière relève de questionnement à savoir :
qu'est - ce qu'est la santé mentale qui nécessite
d'être relative au corps biologique et aux corps social dans l'ensemble
du comportement d'une personne ?
La santé mentale se définit donc comme
« l'état de bien - être mental
sain ».
Pour Health net TPO (2007), la santé mentale est donc
une composante de la santé en général, qui est
principalement centrée sur les fonctions mentales d'une personne.
C'est la façon dont une personne :
Pense (pensée) cognition
Sent (sentiment) affection
Agit (comportement) praxis
Se perçoit et perçoit le monde autour d'elle
(sensation psychosociale du réel).
La santé mentale n'est pas synonyme de l'absence de
folie. En effet, la santé mentale est une partie importante de la
santé. Beaucoup de gens, à un certain moment de leur vie,
souffriront d'un problème mental. La santé mentale est un
état de bien - être d'une personne caractérisée
par :
L'intégrité : avoir une position
par rapport à soi - même et par rapport à son environnement
social et physique ;
L'adaptabilité : surmonter les tensions
normales de la vie ;
La sociabilité : contribuer à la
vie de sa communauté et avoir des relations sociales adaptées.
Pour ce, une maladie mentale est une affection qui perturbe la
personne sur plusieurs plans, notamment :
· la pensée (plan cognitif) ;
· le sentiment (plan émotionnel) ;
· le comportement (verbal ou non verbal) ;
· la perception (imagination et
représentation).
A ce titre, une maladie mentale n'est pas
caractérisée seulement par des symptômes psychologiques,
psychiatriques ou physiques mais aussi, par une altération des
facultés adaptatives sur les plans social, professionnel ou scolaire
(perception-communication), qui rendent problématique son
intégration sociale, personnelle et interpersonnelle, tel est le cas des
professionnels de santé des CUK.
La notion de santé mentale n'est pas univoque, elle
soulève l'équivoque. Elle est fonction de la culture, de la
tranche d'âge, de la catégorie sociale, de la religion, de la
croyance ...
L'on note une forte association et de relation de cause
à effet entre la pauvreté et les troubles mentaux et de
comportement.
Dans notre recherche, nous avons observé
un cercle vicieux qui part de la pauvreté sociale aux troubles mentaux
et de comportement vers les violations des droits de l'homme, celles-ci sont
entretenues par ces troubles et la pauvreté sociale même. Il
caractérise notre société congolaise qui n'a ni structures
d'accueil et/ou de déconditionnement psychosociologique suffisamment
intégrées.
b) Ampleur du problème de santé mentale sur la
jouissance du droit à la santé
La pauvreté, les violations des droits et les troubles
mentaux constituent un système incohérent et un cercle vicieux
qui représente une impasse relationnelle et institutionnelle et,
possède de nombreuses répercussions dans l'organisation des
établissements de santé publique en RDC.
Les soins de santé mentale (psychiatriques) et les
soins des troubles de comportement (psychothérapiques) sont
coûteux, d'une lourde charge puisqu'ils exigent de longs traitements et
entraînent de perte de productivité par l'invalidation
psychosociale selon l'OMS et Health.net TPO, (2007). Ces troubles appauvrissent
les patients et leurs familles. Les facteurs tels que
l'insécurité, un niveau bas d'éducation, de mauvaises
conditions de logement et de nutrition favorisent l'apparition des troubles
mentaux et de comportement courants.
Dans une population, la prévalence de la
dépression est d'une fois et demie à deux fois plus
élevée parmi les groupes à bas revenu. Chez les groupes
humains vivant dans la pauvreté, la violence et les mauvais traitements
sont fréquents, en termes de psycho traumatisme et maltraitance physique
ou morale. L'insuffisance des investissements bien ciblés dans la
politique de santé publique, spécialement dans le domaine de
santé mentale, ne permettent pas de briser le cercle vicieux de la
pauvreté au trouble mental afin de faire reculer leurs effets sur le
développement harmonieux et le respect des droits humains.
En ce qui concerne tous les systèmes des soins, il y a
plusieurs raisons de faire de la santé mentale et du comportement humain
une des priorités, à savoir :
- Dans tous les pays du monde, beaucoup de gens ont des
problèmes de santé mentale qui vont de troubles
sévères comme les psychoses, aux moins sévères,
comme les troubles anxieux (névroses réactionnelles). Selon les
estimations de l'OMS, 450 millions de personnes dans le monde souffrent de
troubles mentaux. Pour les pays en voie de développement
spécialement, on estime les valeurs suivantes :
schizophrénie : 0,5 - 1 % ;
épilepsie : 1 - 1,5 % ;
dépression/anxiété grave : 2 - 5
% ;
déficience mentale : 1 %.
- Dans les pays ayant les problèmes
sécuritaires, ravagés par la guerre, les conflits,
l'instabilité politique et socioprofessionnelle, l'ampleur des
problèmes mentaux peut être élevée ; tel est le
cas de la DRC.
- Beaucoup de patients qui consultent les hôpitaux et
les centres de santé ont souvent des problèmes de santé
mentale et de comportement ayant une forte association à des
désordres physiques. D'après les recherches effectuées en
cette matière en occident et dans les pays d'outre - mer, elles ont
montré qu'environ 30 % des malades qui consultent en médecine
générale ont des problèmes de santé mentale.
Beaucoup présentent les plaintes physiques, alors qu'ils ont les
problèmes de santé mentale tels que : sommeil, fatigue,
douleurs, maux de tête ou maux d'estomac, liés à la
somatisation.
- D'autres facteurs sont liés à la
stigmatisation et attitudes négatives associées aux troubles
mentaux qui entraînent la discrimination aux soins de qualité,
à l'adaptation socioprofessionnelle et scolaire qui limitent les
libertés individuelles.
- Le lourd fardeau lié aux troubles mentaux :
improductivité, invalidation, problèmes d'intégration
familiale et financière liée à sa longue prise en charge
et / ou son ignorance.
C' est pourquoi, l'OMS renseigne que la schizophrénie,
la dépression et l'alcoolisme sont les troubles les plus invalidants.
Près d'un million de personnes se suicident chaque année, sous la
dépression.
Les problèmes de santé mentale
représentent 11 % du fardeau global des maladies en recrudescence. Les
projections de l'OMS en 2020 prédisent que les problèmes de
santé mentale représenteront 15 % du coût global des
maladies. Globalement, une famille sur quatre a au moins un membre qui
souffre de troubles de santé mentale. Il sied de signaler que les
membres de la famille sont souvent les plus concernés dans la prise en
charge des personnes atteintes de troubles de santé mentale. Une maladie
mentale dans une famille a de profondes répercussions sur la
qualité de vie de toute la famille.
Pour notre travail, nous considérons qu'une maladie
mentale et trouble de comportement ou troubles physiques ont des
répercussions sévères sur la qualité de vie et de
l'existence authentique des intervenants à savoir : les
professionnels médecins, en l'absence de leur prise en charge
adéquate ; ce qui expliquerait les violations flagrantes des droits
des patients dans les hôpitaux. En effet, les gens pensent que les
problèmes de santé mentale ne peuvent pas être
traités ; au contraire, des options thérapeutiques efficaces
existent, notamment :
- La sensibilisation au sujet de la santé mentale et du
comportement dans la communauté ;
- Le counslling et la psychothérapie ;
- Les conseils et l'éducation aux malades et à
leur famille ;
- Les médicaments accessibles, efficaces, disponibles
et les génériques existent.
A ce titre, Frédéric Dubas (2004), en abordant
la question du sujet, enjeux éthiques et économiques en pratique
médicale, s'interroge sur la santé individuelle. Il affirme que
la santé est bien une curieuse notion.
Son caractère à la fois individuel et collectif
s'atteste quotidiennement ; la santé est liée au bien
suprême en valeur :« la vie ». Comme
« l'être malade »,
« l'être en bonne santé »
dépend de références aux normes sociales.
La santé prend le sens plus qu'une
valeur éthique, bonne ou mauvaise. Elle est une capacité, une
marge d'adaptation disponible quand une maladie survient, selon Georges
Canguilhem (1966) cité par J. Bergeret et al. (op. cit.). Finalement, il
en va de la santé comme de la maladie ; et les définitions
différent : il y a celles conçues par les médecins
comme absence de maladie clinique, prévention et celles vécues
par des malades. Les deux ne se recouvrent ni s'accordent que très
partiellement quant aux échelles de qualité de vie.
Pour Hyman (2000), au cours de la vie de personne, toute
expérience traumatique peut, en dehors d'une communication correcte,
modifier la structure de la connexion synaptique et remodeler le processus
moléculaire (neurochimique) qui déterminerait le remaniement dans
l'édifice psychique et, peut inférer les troubles mentaux et du
comportement aux victimes. D'autre part, l'OMS (2001), définit le
comportement sanitaire, selon les indicateurs ou variables, à
contrôler ci - dessous :
· état de sommeil ;
· état d'alimentation (nutrition) ;
· utilisation des services de santé par
habitant ;
· consommation des drogues ;
· loisir et sport ;
· sexualité et le contenu sexuel.
En RDC, l'utilisation des services de santé a un taux
d' indice de 0,15 consultation par habitant et par an, pour une population
générale de 54 % ; c'est - à - dire une Consultation
au moins par personne tous les 6 ans. Aussi, 35% en 1980 de consultation par
habitant et 15% en 2001 par habitant pour les usagers des services de
santé publique.
Ceci signifie que 2/3 des patients en RDC ne consultent pas
les services publics de santé, et leurs systèmes pour
bénéficier de soins et en jouir en tant que titulaires, ni la
capacité d'exercer en le revendiquant et en le défendant,
à cause de leur insuffisance ou manque de disponibilité,
accessibilité et acceptabilité. En plus, l'impact socio -
économique (pauvreté extrème) et culturel, entrave la
jouissance du droit et l'accès aux soins de santé ; selon le
« Diagnostic de la pauvreté en RDC », dans un
rapport de l'analyse participative de la pauvreté nationale (Juillet,
2005), cité par Katima Kipulu (2008).
1.2.4.4 Définitions
des quelques concepts de santé mentale et de comportement
La santé mentale étant un état de bien -
être psychique susceptible d'être modifié par certaines
expériences bio psychosociologiques et par des facteurs de milieu de
vie, la description sommaire de certains états mentaux est actuellement
nécessaire et utile.
Selon Public Health. Net TPO et OMS (2007, pp. 10, 35, 45,
54), nous présentons succinctement quelques états de santé
mentale mineurs et de comportement qui passent inaperçus chez les
prestataires de soins de santé, mais laissent un impact important sur le
mode de perception et de communication. Les états de santé
mentale ont la particularité de diminuer la capacité de
jouissance du droit à la santé, des droits des patients et leur
exercice, à savoir : stress, dépression,
anxiété, traumatisme psychique, angoisse, frustration et
détresse.
a) STRESS
Le mot « stress » provient de la langue
anglaise, qui signifie « force, effort intense, pression ».
En 1936, H. Selye utilisait ce concept en biologie cellulaire pour exprimer la
réaction de l'organe à un excitant stresseur, qui peut être
vivant, physique, chimique ou un événement troublant.
Actuellement, le stress est une réponse non
spécifique de l'organisme à n'importe quelle demande à
laquelle il doit faire face (coping, to cope).
Une infection, une intoxication mais aussi un grand plaisir,
tout comme une grande douleur, constituent des agents stressants qui exigent
à l'organisme un certain travail d'adaptation dont les manifestations
non spécifiques viennent s'ajouter à l'action. La réaction
est spécifique de chacun de ces agents stresseurs. Le stress est
constamment présent au cours de toutes les circonstances de la vie,
à des intensités qui sont variables. Si l'intensité est
minime chez l'homme qui dort ou se repose, elle est alors très intense
après un grave accident humain ou technique.
Adaptation au stress et le stress
Le stress est un état de tension qui perturbe la vie
d'une personne avec des effets négatifs sur la santé mentale,
physique et sociale. C'est une condition émotionnelle irritante qui se
produit comme réponse à des stimulations (influence)
extérieures diverses. Et le corps humain répond instinctivement
à un danger immédiat (imminent) en nous préparant à
une réaction mentale et physique au danger. La menace d'un danger
appelle la défense, la protection et la fuite (évitement). La
perception du danger donne des messages chimique, hormonal, vigilance
augmentée et économie d'énergie psychosomatique et
neurovégétative. Si le danger passe, le calme revient. Le stress
est alors existentiel normalement, quand il dure trop longtemps, il devient
pathologique et impose un sérieux impact sur la santé
appelé « état de stress physique, psychologique et
comportemental » (inadaptation sociale)
b) Frustration
Selon L. Manuila et al. (op. cit.), le mot
« frustration » est d'origine anglaise, c'est un
état qui succède au refus conscient ou inconscient, actif ou
passif d'un besoin. Il s'agit de mécanisme de défense dans le
fonctionnement de l'appareil psychique. Le concept suggère un
état de souffrance psychique créé par une situation ou un
événement qui prive l'individu d'une satisfaction vitale à
laquelle il pense avoir droit positif ou naturel. Ainsi, la frustration peut
s'extérioriser par un comportement agressif ou être
refoulée et latente, elle conduit à de divers troubles mentaux et
de comportement.
Pour cette raison, la frustration
procède par un état mental, de manque ou de privation des besoins
fondamentaux ; cette menace vitale fait appel à une force ou
efforts intenses de l'organisme humain, en vue de faire face aux besoins
pressants, c'est l'état de stress qui peut être passager ou
permanent.
Si le stress et la frustration sont intenses et durables, ils
constituent un trouble mental et de comportement.
Pour les professionnels de santé en RDC, cet
état mental est permanent en milieu du travail (hôpitaux
publics).
En effet, la « frustration » selon
Larousse (1978), provient du verbe « frustrer », priver de
ce qui est dû, par exemple frustrer ses créanciers, ou les
prestataires des soins de santé publique.
Elle est une situation où un état du sujet dont
la conduite est modifiée par un obstacle ou un événement
frustrant ; privation d'une satisfaction donnée selon les
catégories.
Catégories d'événements frustrants :
· Frustration primaire : absence d'objet
nécessaire à la satisfaction du comportement motivé
(besoins) ;
· Frustration secondaire : absence de l'objet
nécessaire avec obstacle passif externe (grille de séparation,
nourriture, cachot) ;
· Frustration secondaire avec obstacle passif interne
(complexe d'infériorité d'Adler A.)
· Frustration secondaire avec obstacle actif interne
(conflit opposé + pulsions) ;
· Frustration secondaire avec obstacle actif externe
(conflit d'interdits parentaux).
Les réactions à la frustration :
· Agression directe ou déplacée
(décharge indirecte) ;
· Agression - isolement - hypersensibilité -
« l'égoïsme » ;
· Culpabilité (voir psychologie de
l'enfant) ;
· Agression déplacée à de formes
complexes. Par exemple, l'ironie du sort ;
· Auto - agression pathologique.
c) Dépression
Pour Estelle Betvinik et al, (2000, p.50), la
dépression est caractérisée par une humeur
dépressive durable (plus ou moins deux semaines), associée
à une perte d'intérêt social et de plaisir, sur le fond
d'un sentiment de culpabilité et de désespoir. Elle peut
être majeure ou mineure. Pour L. Manuila et al. (op. cit.), la
dépression est un état mental caractérisée par un
fléchissement du tonus neuropsychologique, accompagné de
désespoir, fatigue, culpabilité et une détresse anxieuse.
La tendance à la suicidarité sous le
« raptus dépressif » est une complication
à crainte, en vue de protéger et de promouvoir le droit à
la santé des victimes.
La dépression diminue suffisamment la capacité
de jouir du droit dont on est titulaire et, engendre l'incapacité
à le revendiquer ou à le défendre en termes des
garanties.
Causes : souffrance morale, pathologie
organique, traitement au psychotrope qui entraînent un ralentissement
psychomoteur. Le non jouissance du droit à la santé est
lié aux complications de la dépression : Conduite
d'addiction, désinsertion socio - professionnelle, dépendance
à l'hôpital et actes suicidaires (Raptus de dépression),
perte de liberté et d'autonomie.
d) Névroses d'angoisse ou troubles anxieux
Définition : c'est une névrose
d'angoisse associe à une anxiété chronique à des
crises d'angoisse aigue, sans facteur déclenchant spécifique.
Actuellement, le DSM- IV (APA, 1992 ; 1994) structure
celle-ci en troubles anxieux et la névrose d'angoisse associe selon les
critères, l'attaque de panique, le trouble panique et les troubles
anxieux généralisés. Le rapport avec le droit de l'homme
à la santé se situe dans les complications vers la
dépression, les conduites addictives, les anxiolytiques et la
dépendance médicamenteuse, l'absence d'autonomie et de
liberté individuelle, la conduite suicidaire (raptus anxieux).
En effet, le concept d'angoisse pour Yves Poinso et al.
(1972, pp.17), S. Kierkegaard, est une possibilité d'une
réalité de la liberté car, le passé semble
anticiper l'avenir.
Le mot anglais « Anguish », distress,
c'est un état de malaise général psychique et
physique ; il s'accompagne de troubles
neurovégétatifs ;
avec comme manifestation : insomnie, tachycardie,
transpiration, pâleur, rougeur, asthénie ... Actuellement,
l'angoisse est connue comme troubles anxieux (DSM - IV).
De même, l'angoisse est
simultanément l'anticipation d'un danger et réaction à ce
danger. Elle est à la fois signalée, symptôme et
défense.
C'est une peur sans objet déterminé,
signalée au Moi comme affects déplaisants.
Elle est une réaction directe de l'organisme à
la coexistence de pulsion de vie (héros) et pulsion de mort (thanatos)
dans la structure même du Moi (M. Klein). On distingue l'angoisse libre
ou diffuse, l'angoisse normale (existentielle) et l'angoisse pathologique
lorsque les modalités de résolution des conflits sont rigides ou
déficients, faibles. L'émergence dans la conscience d'un
désir réel amène à l'angoisse ambiguë.
L'angoisse se rapporte aux manifestations physiques alors que
l'anxiété est psychologique.
e) Détresse
De l'anglais « distress », la
détresse c'est un état mental pathologique
caractérisé par une défaillance grave d'une ou plusieurs
fonctions qui menacent la vie d'un individu dans un délai rapide, en
l'absence du traitement. C'est un état de désespoir,
désarroi, embarras, abandon, péril et misère. Il constitue
un état de violation des droits de l'homme et de manque de jouissance
réelle du droit à la santé.
f) Anxiété
Le mot vient de l'anglais « anxiety », il
est défini dans le DSM -IV comme une sensation psychique
caractérisée par une crainte d'un danger imminent réel ou
imaginaire, fondée sur les manifestations psychologiques.
g) Traumatisme psychologique
Les violations des droits de l'homme engendrent de traumatisme
physique et psychique importants dans la société.
Selon le DSM-IV (APA, 1994), il s'agit d'une
menace sérieuse à la vie et à l'intégrité
psychique ou physique du sujet, sa famille ou l'entourage social. C'est un
événement de confrontation dans le réel qui déborde
les possibilités singulières des réactions du sujet,
laissant l'impact de revécu, pour une durée de 0 à 3 mois.
Les causes sont biopsychosociales selon le degré. Sans traitement, les
complications sont des troubles de relation sociale, d'activités
quotidiennes, d'inadaptation par peurs, pharmacodépendance...
. L'homme étant à la recherche du plaisir vital,
le psycho traumatisme a un rôle désintégrateur de la
personnalité chez l'individu victime ; alors le Moi profond
(Conscient et inconscient) recherche sans cesse l'intégrité de la
personnalité. Toutes nos conduites conscientes ou inconscientes sont
déterminées par cette personnalité en perpétuel
remaniement dynamique devant des situations singulières, conflictuelles.
L'homme est appelé aux interactions sociales les plus
élevées telles que la protection et la promotion des droits
humains pour autrui et pour soi - même, en vue de l'accomplissement de
l'équilibre personnel.
1.2.5. Etudes
antérieures sur santé mentale et droits de l'homme
Dans la même perspective, un compendium
pédagogique de la Faculté de Médecine de
l'Université de Genève était focalisé sur la
santé mentale et les droits humains ; il fut réalisé
par E. Kabengele Mpinga à l'Institut de Médecine Sociale et
Préventive (IMSP, 2009) et à l'Institut Universitaire de Kurt
Bosch-Sion (2009). L'étendue de la problématique a
été circonscrite autour des questionnements suivants :
L'état des droits de l'homme comme facteur de risque de
santé mentale et quelles actions entreprendre pour y faire
face ?
Situées hors de bases biologiques mais en interaction
avec elles, les conditions sociales et économiques, politiques et
environnementales dans lesquelles naissent, vivent, travaillent et meurent des
personnes atteintes des maladies mentales, constituent des obstacles majeurs
à la prévention, à l'organisation et à
l'accès aux soins, au financement et à la recherche sur la
santé mentale. La question fondamentale relève de l'état
des droits de l'homme au niveau individuel et communautaire et, au niveau des
actions réelles à entreprendre en vue de la reconquête des
droits humains et de la préservation (épargne) de santé
mentale comme capital - ressource.
Les travaux actuels sont orientés vers la formation
pédagogique et recherche scientifique dans le cadre du projet
santé mentale et droits humains. Les résultats de l'étude
démontrent que les troubles mentaux et de comportement constituent une
charge énorme et une source de préoccupation pour les individus,
les familles, les communautés et les Etats. De ce fait, l'état
des droits humains est un déterminant de la santé mentale d'une
part, et de l'autre, les violations des droits de personnes souffrant de
maladies mentales aggravent leur état de santé,
déclenchent des troubles chez des proches et alimentent le poids
énorme de ces affections au sein de nos sociétés. Elles
s'appuient sur deux de recommandation de l'OMS relatives à la
santé mentale, à savoir : l'éducation du grand
public et le développement de la recherche en vue de
l'amélioration de la santé mentale dans le monde.
En effet, considérée comme le fondement du
« bien - être » individuel et collectif qui
suppose les droits individuels et collectifs, la santé mentale est
actuellement, plus qu'hier, sujet des préoccupations pour des raisons
probantes à savoir :
· Son indissociable lien avec la santé physique
qui limite les possibilités de réalisation d'un bien être
complet. Les troubles mentaux altèrent la perception de la personne,
bloquent toute communication avec son environnement, constitue un handicap
à une vie sociale pleine ;
· Les niveaux de morbidité et de mortalité
des troubles mentaux et de comportement, en terme de prévalence et
incidence au niveau mondial ; on estime qu'environ 450 millions de
personnes souffrent des troubles mentaux et de comportement et que les
problèmes de santé mentale constituent 5 à 10 principales
causes d'incapacité, et représentent environ 12 % de la charge
mondiale de morbidité totale. A l'intérieur des nations, leurs
prévalences varient en fonction d'affection, de population
concernée, et des contextes socio - culturels, économiques et
politiques (OMS, 2001) ;
· L'inexistence et les faiblesses des politiques
nationales de santé mentale, de la législation ou politiques de
santé inopérationnelle ;
· Les coûts économiques et sociaux des soins
énormes et inaccessibles pour les familles et proches, face aux
coûts alimentaires et des soins du patient ;
· La discrimination négative et la stigmatisation
dont souffrent les malades et les familles dans tous les secteurs de la vie
sociale et aux soins ;
· Les violations des droits humains civils et politiques,
socio - culturels et économiques, de même que les discriminations
dont les malades et leurs familles sont victimes en appellent aux
préoccupations des systèmes de l'ONU ; tel l'OMS au niveau
international et régional de protection de ces droits.
Une autre étude montre que la récession
économique avec la suppression de postes de travail et compression
continue des effectifs altèrent l'état de santé mentale et
de comportement des populations.
Une abondante littérature établit que la
pauvreté, le chômage sont des indicateurs de l'altération
et de l'aggravation de la santé, parce qu'ils entraînent la perte
de revenus, limitent les moyens de survie, la satisfaction des besoins
primaires et les inégalités d'accès aux soins qui
entraînent la perte de l'estime de soi (autonomie) et conduisent à
des perceptions négatives, tel un obstacle à l'accomplissement
personnel et aux responsabilités sociales selon Artazcoz L, Banach J.
et al.( 2004 ;cités par Haelth.net TPO ).
Aussi, les droits des personnes souffrant de maladies
mentales sont constamment et systématiquement violés dans un
cadre de famille, école, entreprise, les structures de vie sociale et
surtout dans les hôpitaux et d'autres lieux des soins :
psychiatrisations forcées, actes délibérés de
mauvais traitement, négligences manifestes, atteintes à la
sphère privée, les rançoonnements et/ou les refus de
soins, les isolements, les incarcérations à vie. Les auteurs de
ces actes agissent soit de manière individuelle, soit au nom et pour le
compte d'un Etat policier et/ou de l'Etat de police.
Actuellement, aucun Etat au monde n'est à l'abri de
ces pratiques inhumaines et dégradantes. D'autres études
réalisées par l'OMS, santé mentale : nouvelle
conception, nouveaux espoirs, un rapport sur la santé dans le
monde, Genève (2001). Elle a formulé dix recommandations
destinées à briser le cercle vicieux et infernal entre droits et
santé -pauvreté, au moyen duquel, l'amélioration de la
situation passe par l'éducation publique, l'information de statistique
épidémiologique des troubles mentaux, de moyens de traitements,
de chances de guérison et surtout des droits des patients.
En plus, la nécessité urgente est de mener des
recherches dans un contexte vaste, international et diversifié, en vue
de comprendre les variations de cette problématique entre les
différentes communautés et, d'appréhender avec
précision les facteurs qui influencent sur l'apparition,
l'évolution et l'issue des troubles mentaux et de comportement qui,
constitueraient un obstacle réel au comportement de jouissance du droit
de l'homme à la santé.
SECTION III :
Jouissance du droit à la santé mentale et des droits des
patients
1.3.1. Cadre conceptuel de
jouissance des droits des patients
Il sied de rappeler à ceux qui sont
indifférents, que tout patient (malade) reste avant tout une
personne.
En effet, l'arsenal législatif et réglementaire
qui affirme la protection des droits des patients est vaste et complexe. En
France par exemple, la Loi Kouchner du 4 mars 2002, donne un aperçu sur
les droits qui doivent être garantis dans le cadre de la prise en charge
médicale.
Pourtant, 25 % sur 31 % de la population mondiale n'ont
toujours aucune législation précise sur la santé, quant
aux lois protégeant les malades atteints mentalement ou physiquement.
Le concept de « jouissance » provient du
verbe « jouir ». C'est un plaisir que l'on goûte
pleinement avec satisfaction ; c'est le `` bien-être''. On parle
de la jouissance des sens physiologiques, jouissance sexuelle (libido). En
droit positif, la jouissance est l'action d'user, de se servir d'une chose et
d'en tirer les satisfactions qu'elle est capable de procurer. C'est le fait
d'user d'une chose et d'en percevoir les fruits. On peut avoir la
jouissance d'un bien sans en avoir la propriété, usufruit. (Le
Petit Robert 2002). La jouissance du droit à la santé et des
droits des patients suppose le droit de disposer de ce que rapportent
les services de santé. C'est le fait d'être titulaire du
droit à la santé.
Par ailleurs, avoir la jouissance de ses droits sans en avoir
l'exercice est la capacité de jouissance de droit qui est
l'opposé de la capacité d'exercice. La privation de droit de
percevoir les fruits d'un bien- être mental constitue des abus de
jouissance, c'est-à-dire l'obstacle à la capacité de
jouissance et à celle de l'exercice du droit fondamental à la
santé. L'état de santé mentale influe sur la
capacité de jouissance du droit et sur l'exercice du droit dont on est
titulaire ; tel le droit à la santé.
C'est justement, dans ce contexte qu'en décembre 1991,
les Nations Unies ont adopté les « principes pour la
protection des personnes atteintes des maladies, surtout la maladie mentale, et
pour l'amélioration des soins de santé mentale ».
Ces principes ont pour objectif, la protection de l'être humain
diagnostiqué comme malade mental et, reconnu particulièrement
vulnérable.
Tout patient est reconnu comme personne humaine malade
appartenant au groupe vulnérable et, il mérite la protection et
la défense de ses droits humains par les professionnels de santé,
fournisseurs des services de soin de santé par les membres de famille
et, surtout par l'Etat.
Pour ce faire, la fonction médicale exige une
disponibilité de « soi » et une formation
en droits humains des patients, en vue de l'exercice de ces fonctions
soignantes des valeurs moralement éthiques, liées à la
vie.
1.3.2. Droits des patients ou
malades
Le fait de connaître les droits permet d'établir
un dialogue responsable et adulte avec le professionnel médical et
soignant dans les interactions « soignant -
soigné ». Au-delà des règles juridiques, il
est important de mettre en place une relation basée sur la confiance
mutuelle et la collaboration ainsi dissiper la peur. Les textes qui
réglementent ces droits sont les suivants :
· Déclaration universelle des droits de
l'homme ;
· Charte et convention relatives aux droits civils et
politiques ; droits économiques, sociaux et culturels, plus le
droit au développement ;
· Textes régionaux et internes.
En RDC, le laxisme juridique ou l'insuffisance des
précisions des lois sur la santé et les voies possibles de
recours en cas de violation, exigent une conquête et reconquête des
droits humains du patient. Le modèle français peut nous inspirer
en cette matière, les textes réglementaires français tels
que :
· Le code de déontologie médicale ; la
charte du patient hospitalisé (Art. 31, 32 de la loi du 4
février, 1995) ;
· Le plan douleur de décembre 1998 ; le plan
quadriennal de lutte contre la douleur (2002 - 2005) ;
· Le plan d'engagement du programme national
français de lutte contre la douleur (Journal officiel du 5
février 1995).
1. 3.2.1. Droits
fondamentaux des patients
Il s'agit des droits naturels ci- après :
- Droit au soulagement de la douleur ;
- Droit à l'information et consentement libre et
éclairé ;
- Droit d'accès à votre dossier
médical ;
- Droit de l'aide aux victimes d'accident médicaux et
d'aléas thérapeutiques ;
- Droit de participation à la recherche
biomédicale ;
- Droit au respect de la dignité ;
- Droit de non - discrimination dans l'accès aux
soins ;
- Droit au respect de la vie privée ;
- Droit au secret des informations ;
- Droit au travail, à l'assurance maladie, à la
carte d'invalidité et droit au quotidien,...
En cas des violations de ces droits humains, ce sont les
règles de « droit commun » qui s'appliquent. Le
tribunal compétent est le tribunal de grande instance (TGI), s'il s'agit
des violations des droits par les établissements privés, et le
tribunal administratif, si la faute émane des établissements
publics.
L'application de cet arsenal des droits du patient en RDC,
soulève une problématique de l'amélioration des
institutions ou infrastructures de service de soin de santé, en vue
d'espérer le « soin de qualité ».
Une perspective de la redéfinition des principes de la
responsabilité médicale et de soin de santé, pour statuer
sur les dommages imputables et non imputables à une faute et,
prévoir l'indemnisation sur les droits de pénalité ou de
solidarité.
1.3.2.2. Droits des
patients et santé mentale : Recommandations de l'OMS, 1991
Principes des libertés
fondamentales et droits de base
1. Toute personne a le droit aux meilleurs soins de
santé mentale disponible, dans le cadre du système de
santé et de protection sociale ;
2. Toute personne atteinte de maladie mentale ou
soignée comme telle, doit être traitée avec humanité
et dans le respect de la dignité inhérente à la personne
humaine ;
3. Toute personne atteinte de maladie mentale ou
soignée comme telle a le droit d'être protégée
contre toute forme d'exploitation économique, sexuelle ou autre, contre
les mauvais traitements physiques ou autres et contre les traitements
dégradants ;
4. Aucune discrimination fondée sur la maladie n'est
admise, le mot «discrimination » s'entend de tout traitement
différent, exclusif ou préférentiel ayant pour effet de
supprimer l'égalité de droits ou d'y faire obstacle.
L'intérêt de ces principes de l'OMS est de servir
de « guide » pour les gouvernements, les agences
spécialisées et les organisations non - gouvernementales. Ils
présentent alors, un standard minimum pour la protection des droits
fondamentaux des personnes ayant une maladie mentale. Ces principes n'ont pas
le statut de traité international, leur importance symbolique
présente des textes de référence permettant un cadre de
référence pour l'élaboration de législation de
santé mentale des différents Etats - gouvernements. Malgré
ces textes théoriques, les droits humains sont encore trop peu
respectés.
Concernant la protection des droits des patients souffrant de
maladie mentale, ils sont encore victimes d'exclusion, de discrimination,
d'abus divers, de négligence, d'instrumentalisation à des
conditions humiliantes et dégradantes, avec comme corollaire, la
désocialisation et l'abandon.
Les plaidoyers pour le respect réel des principes
basés sur les droits humains, exigent une pression internationale sur
les Etats, par le contrôle de leur législation et par la poursuite
judiciaire régulière sur des plaintes des sujets, ONG et autres
Etats et ce, en contre performance ou contre tutelle.
Les personnes atteintes mentalement composent un
groupe de personnes vulnérables qui nécessitent une protection et
de soin mental qui respecte l'autonomie, une meilleure législation
nationale avec l'intégration respectueuse des principes
édictés par l'ONU.
Nous essayons d'énumérer certains principes
généraux aux suivants.
1.3.2.3. Quelques principes
généraux de protection réelle des droits humains des
patients.
v La législation et la santé mentale : Les
instruments juridiques définissent le degré de
responsabilité, d'intervention et des services corrects en vue d'une
meilleure qualité de soin pour les usagers et leurs familles.
v Respect de personne (individu), de ses valeurs sociales,
culturelles, ethniques, religieuses et philosophiques.
v Prise en compte de tous les besoins de l'individu :
sociaux, opinions, logement, santé.
Dans ce cadre, leurs motivations doivent
être comprises car, pour changer une pratique, il faut apporter une
méthode alternative correspondant aux causes sous - jacentes, autrement,
il est possible que la pratique renaisse, même après une campagne
réussie. Il s'agit des besoins importants, des peurs, des coutumes, des
croyances et idées auxquels de nouvelles perspectives de la protection
des droits humains et de dignité de personne constituent des exigences
de nos jours dans nos responsabilités communes.
v Assurer les soins et traitement dans le milieu le moins
restrictif (formation médico - sanitaire humanisée).
v Renforcer l'autodétermination et la
responsabilité de chaque individu par la prestation des soins et
traitements adéquats.
v Prestation de soins et traitements destinés à
obtenir le plus haut niveau de santé et du bien - être que
l'individu peut atteindre.
v Le secret professionnel exige que le patient ait le droit au
respect de la confidentialité pour tout ce qui touche à son
état de santé, en vue de protéger le patient et ses
intérêts, créer une relation de confiance entre
professionnel de santé et son patient. Il peut délier le
professionnel de l'obligation de garder le secret. L'accès au
traitement, le consentement éclairé et le droit à
l'information, la privation de libertés à des fins d'assistance
ne doivent souffrir d'aucune contrainte à l'égard du patient.
Les références du « code civil
Suisse » sont illustrées dans son chapitre VI, articles 379aA,
379bB, 379c, 379dD, 379eE. Les traités internationaux sur le respect des
droits de l'homme, le pacte international relatif aux droits civils et
politiques et le pacte relatif aux droits économiques, sociaux et
culturels, comportent la décision importante et la plus sérieuse
pour protéger ces droits, dans la résolution 46/119 sur la
protection des personnes atteintes de maladie mentale et pour
l'amélioration des soins de santé mentale. Elle est
adoptée en 1991 par l'Assemblée Générale des
Nations Unies (ONU, 1991). Non contraignante, elle annonce les droits humains
inviolables et indescriptibles. Autre instrument de guide d'élaboration
d'une politique de santé spécialement axée sur les droits
des enfants et adolescents : convention des Nations Unies relative aux
droits de l'enfant (1989).
De même, les instruments régionaux tels que la
convention européenne pour la protection des droits de l'homme et des
libertés fondamentales, est avalisée par la Cour
européenne de droits de l'homme dans sa recommandation 1235 (1994),
relative à la psychiatrie et aux droits de l'homme et adoptée par
le parlement européen.
Aussi, la convention américaine sur les droits de
l'homme (1978), la Déclaration de Caracas adoptée en 1990 par la
conférence régionale sur la restructuration des soins
psychiatriques en Amérique latine ; elle concerne la prise de
conscience des gouvernements de leurs responsabilités à la
santé mentale et d'élaborer un droit international relatif
à la santé mentale.
A ce titre, les professionnels médecins
doivent utiliser ces mécanismes et instruments pour pousser leurs
gouvernements à ressourcer le traitement des personnes atteintes des
troubles mentaux et de comportement, en vue de la défense de tous les
droits et libertés fondamentaux au sein de la société,
notamment dans les structures sociales des hôpitaux.
1.3.3. Psychologie du
Médecin
Parmi les groupes hospitaliers, le corps médical
apparaît comme le groupe le plus homogène, du point de vue de la
formation des médecins et surtout de leur conscience de groupe ou de
classe sociale, réservée et séparée du reste du
personnel soignant, administratif et du personnel spécialisé,
voire les auxiliaires.
Il existe, naturellement, un ordre
hiérarchique strict au sein du groupe de médecins, du professeur,
le chef de service, le chef de clinique, le chef de staff et la série
des stagiaires en médecine.
Les conduites du médecin sont définies par les
rôles et les statuts de sa profession et, ses propres tendances
personnelles profondes, sans oublier la situation du cadre de structure
médicale du travail (institution).
Par ailleurs, les progrès des sciences
médicales, avec ces nouveaux pouvoirs biomédicaux, s'est
modifiée l'attitude de la société envers les
médecins : à la fatalité des douleurs et risque accru
des maladies s'est substituée une exigence de la qualité des
soins à la qualité totale du bien être, du confort et de la
sécurité.
Actuellement les rôles et les responsabilités des
médecins se sont accrus d'obligations nouvelles à savoir, offrir
des soins conformes aux données des progrès scientifiques et
juridiques en actualité et imposent une formation médicale
continue pendant la profession. Aussi, de justifier devant la
société non seulement les moyens utilisés en
médecine mais aussi les résultats obtenus, l'évaluation de
coût, les dangers des traitements et les causes ou les facteurs globaux
pathogènes, encore mal maitrisés malgré la
définition de l'OMS pour la santé, de ce fait le mode de vie
rappelle souvent le mode des pensées de la personne.
1.3.4. Psychologie du
patient
Au centre de relation médecin - malade, se trouve, le
corps du patient et sa personnalité.
Habituellement, la structure sociologique de l'hôpital
se compose de deux groupes de personnes : les professionnels de
santé et les malades.
En effet, la réalité
hospitalière montre que tout le monde à l'hôpital travaille
pour le malade (patient) mais aussi, chacun y travaille pour gagner de
l'argent, la formation et obtenir l'avancement professionnel, satisfaire son
ambition et prestige personnels. Ce qui suppose le respect de la loi de l'offre
des soins et de la demande du patient sous forme d'une
« démarche qualité » de soin
dans une entreprise des soins médico - sanitaires.
- Le patient est un malade dont l'état de maladie
désigne l'absence de la santé ; et l'absence de la
santé suppose la maladie. Dans l'univers hospitalier, on trouve le
groupe des patients idéals, sans résistance aucune à toute
manipulation diagnostique ou thérapeutique. On peut assister au refus de
coopérer de la part du patient, peu agréable au vu des
médecins traitants.
- Le patient peut être actif (convalescent), ou passif
(comateux) ;
- Le patient peut être chronique et le patient peut
appartenir aux groupes spécifiques suivants : Les patients
privés, assurés sociaux (l'économie peut modifier tout
rapport du malade aux médecins). Les motivations et les
intérêts conscients ou inconscients dus à la frustration
altèrent le comportement du malade, en plus de la psychologie du
malade.
La situation de malade et sa maladie et l'hôpital, que
nous essayons de relever certains traits saillants détermine un certain
type de comportement ou réaction des patients, à leur situation
de maladie dans l'univers hospitalier notamment la réaction de :
- régression (infantilisme morbide) ;
- égocentrisme (tout est rapporté à soi,
son comportement et le bien - être de soi même) ;
- association d'idées ou idée spontanée
(stéréotypée), pensée magique ou
prélogique ;
- pensée magique (imaginative et logique
médicale) ;
- sociabilité (expérience de la vie sociale et
besoin de contact) ;
- angoisse, la peur, l'anxiété ;
- vécu de la maladie (par sexe, âge,
qualité de vie et d'existence).
Au total, toute situation de maladie, d'accident et
d'hospitalisation, représente pour l'individu touché, une valeur
d'expérience personnelle et singulière. Cette expérience
vécue diffère du tout au tout selon qu'il s'agit d'une maladie
légère laissant entrevoir une guérison complète,
d'une affection aigue laissant prévoir l'éventualité de
certaines séquelles, d'une maladie chronique ou encore d'un trouble
mettant la vie en danger.
Chaque patient réagit individuellement à la
maladie, en fonction de son sexe, son âge, sa personnalité, sa
situation socio - économique et professionnelle, son diagnostic
analogue, biographie et ses conditions existentielles prémorbides (W.J.
Schraml, op. cit, pp.42 - 112).
.
1.3.5. Contribution de la
psychosociologie à la jouissance du droit à la santé
Lorsque la psychologie aide à la compréhension
de la personne (individu) en le replaçant dans son milieu familial et
sociétaire, la sociologie à son tour rend compte des faits
sociaux en les faisant sortir du jeu de « libido »
(énergie psychique) des instincts, besoin et des désirs de la
personnalité.
L'homme possède deux tendances ou
instincts de mort (thanatos) et de vie (éros), l'une est antisociale et
destructive tandis que l'autre sociale et vitale. De ce fait, la perspective
psychanalytique montre qu'au moment où le peuple perd son
autodétermination ou la « connaissance de
soi», la censure et la conscience réfléchissante
lassent et les pressions inconscientes du tréfonds émergent et
commandent les conduites de violations et de corruption, en tant que l'abus des
pouvoirs et profits des avantages indus de manière narcissique.
Pour S. Freud (1966), la psychologie sociale est la
constellation familiale dans laquelle se développent et se forment des
expériences de vie relationnelle, où autrui exerce l'influence
sur l'enfant. Ainsi, la dialectique entre les disciplines sociales, biologiques
et psychologiques est très féconde, pour la compréhension
du comportement humain en situation personnelle et en interaction sociale.
Selon Roger Bastide (1970), la sociologie de Durkheim, de M.
Mauss et de G. Gurvitch englobe l'anthropologie culturelle et l'ethnologie,
dans une perspective phylogénétique et ontologique de
l'anthropologie psychanalytique. Cette sociologie fut encore, disait Georges
Devereux :
« La forêt qui cache les
arbres » quant à la recherche d'un langage commun par la
structurologie.
Toutefois, les faits sociaux peuvent s'expliquer par les faits
d'ordre psychologique tels qu'instincts, désirs, besoins,
intérêts individuels. Les sentiments et intérêts
sociaux sont conscients tandis que les tréfonds psychologiques de
l'individu sont inconscients. Par sa conscience collective, la
société joue le rôle de censure, c'est le Surmoi ou la
conscience morale des lois et des interdits sociaux (sentiment,
intérêts, raison) tandis que l'individu à son tour, par sa
nature biologique d'instincts et des pulsions inconscientes (besoins,
instincts, désirs), réagit aux situations sociales.
La perception permet la prise de conscience de soi par le
sujet et de son milieu social ou physique.
Ce faisant, l'approche psychosociologique
permet de comprendre l'individu à travers la société et
d'expliquer les phénomènes collectifs à travers les
personnalités et leurs jeux pulsionnels (sentiments, émotion,
passion). Ce sont les attitudes conscientes et inconscientes des individus qui
déterminent leur comportement de communication sociale favorable ou non
et, que les droits humains doivent protéger et promouvoir.
Lorsque S. Freud pense que la
« censure » du
« moi » est créatrice que de façon
indirecte, à travers la sublimation, le déplacement et la
déformation du circuit naturel des énergies psychiques (pulsions
sexuelles) ; par contre, E. Durkheim démontre que la
« contrainte sociale » est créatrice car,
l'homme social est l'ensemble de représentations collectives
imposées par le groupe comme « l'âme
sociale ». Au total, nous pensons que l'individualité
(personnalité) existe par une lutte des instances dynamiques psychiques
tandis que la société existe par la coopération
psychosociale et/ou la communication des individus dans leur groupe.
C' est pourquoi, la dialectique matérielle selon Marx
ou celle dite rationnelle selon Hegel, s'appuient sur le primat psychologique
subjectivant et sur le primat sociologique objectivant dont leur produit
commun est le complexe de « plaisir -
réalité » ou « pulsion psychique -
institution sociale ». Il est un espace déterminant pour
la jouissance effective et l'exercice du droit à la santé des
personnes humaines.
Selon Jones (1925, p .13 ; cité par R.
Bastide, op. cit.), le principe de plaisir exprime toujours le principe de la
réalité, sous forme de l'humeur ou énergie psychique alors
que la sublimation de transformation est la perception du sens de la
réalité sociale et physique extérieure, elle s'effectue en
accord avec les exigences sociales et des idéaux conscients. Elle
représente un gain important pour le progrès de la civilisation
et de la culture, elle se traduit par la mise en liberté d'une certaine
quantité d'énergie utilisable pour le travail social et, la
satisfaction des besoins de la société en créant un monde
ou « espace des valeurs ». La
société a un rôle de censure, d'inhibition, de
contrôle et de contrainte sociale.
C' est pourquoi la sublimation, comme mécanisme, permet
d'écouler, canaliser les forces psychiques vers les buts sociaux
(socialisation) et ce, au moyen de l'éducation (formation -
information). Autrement dit, le conditionnement social des pulsions
individuelles ou collectives serait voué à la barbarie des
civilisations humaines.
Pour Sona Ba' Basawon Ignace (2006), la
compréhension de l'autre s'appuie sur la compréhension et la
conscience de « soi». C'est pourquoi, la psychologie du
professionnel de santé, ainsi que ses motivations conscientes et
inconscientes de l' activité médicale exigent une investigation
scientifique, en vue de la défense réelle des droits humains des
patients en milieu hospitalier ; surtout que les médecins ont pour
métier les contacts humains d' une valeur éthique et personnelle
importante, du fait que le psychologique et le somatique s'y trouvent
étroitement interdépendants.
1.3.6. La question de
l'accompagnement psychologique des professionnels de santé à
l'hôpital.
L'apprentissage du domaine de relation humaine est une
nécessité urgente chez les personnels médecins et,
préconise une demande de soin de l'accompagnement psychologique
individuel ou en groupe des pairs, en lieu et place de travail.
Pour Maryse Stern (2008), ces personnels
vivent des confrontations psychiques et des situations psycho professionnelles
et ergonomiques difficiles, surtout dans les unités des soins
palliatifs ; tant dans la relation à eux - mêmes qu'avec
leurs patients, leurs familles et d'autres coéquipiers des soins. C'est
le cas de frustration, psycho traumatisme, stress, anxiété...
Ce faisant, un encadrement par un psychologue
clinicien dans cet espace peut prévenir l'épuisement
émotionnel, les crises identitaires et les conflits socioprofessionnels.
Ce travail d'élaboration mentale consistera à :
· soutenir le travail au niveau des
représentations idéales et de la conscience de leurs
potentialités et/ou limite des ressources humaines ;
· leur offrir les possibilités de créer la
proximité distante avec les patients, leurs familles ;
· les sensibiliser à la dynamique groupale,
à la complexité des dynamiques familiales en vue de rester
efficients et efficacement équilibrés ;
· permettre une interdisciplinarité bien
comprise ;
· créer l'espace psychologique pour redonner la
sécurité sans enjeu, faciliter l'expression libre et la
réflexion pour une formation meilleure. Il est primordial de
créer et développer de tels espaces de libertés comme
conditions de jouissance et de l'exercice du droit fondamental à la
santé en relation médecin-malade.
RESUME DU PREMIER CHAPITRE
Le chapitre premier expose les
généralités sur le paradigme droits humains et
droit à la santé, notamment la relation entre les concepts droit
et santé mentale qui constitue notre préoccupation
essentielle. A la première section nous parlons des droits de l'homme,
à la deuxième section nous traitons du droit à la
santé et à la troisième section nous abordons la
question de jouissance des droits des patients.
En effet, les droits humains sont une
protection garantie par la loi aux individus et aux groupes vulnérables
(patients), contre les actes qui vont à l'encontre des
libertés fondamentales et de dignité de l'homme. Ces droits
comprennent tout un ensemble de droits civils, politiques, sociaux,
économiques, culturels et, s'appliquent de manière universelle,
selon les sources des instruments internationaux, régionaux et
nationaux. Ce sont des structures idéologiques et institutionnelles
qui infèrent des réponses pratiques et spécifiques bien
établies, aux besoins fondamentaux de l'homme ; tel est le cas de
la jouissance du droit élémentaire à la santé.
Notre approche dialectique repose sur la
question vive des contradictions à la réalisation effective des
droits humains, à savoir : l'absence de satisfactions des droits
dénie l'homme de sa capacité mentale de jouir et
d'exercer son droit à la santé. Et ceci explique la
mentalité liée aux inégalités d'accès
à la santé, des violations et le frein au
développement humain.
Si le droit détermine et soutient
la santé, alors la santé mentale est un facteur majeur qui
élabore et établit le concept du droit et d'égalité
parmi les membres de l'humanité au monde.
C'est pourquoi, le cercle vicieux fait
des contradictions et d'aliénation psychosociologique est
observé entre les acteurs et les structures de santé ou les
institutions d'accueil de la santé publique en RDC, spécialement
aux CUK, entre 2005-2010.
MODELE CONCEPTUEL
Jouissance du droit à la santé des
patients : approche psychosociologique des médecins aux CUK
Conflits identitaires inst.
Crises identitaires indiv. iiiindivid
Cadre de structure juridique
Cadre de structure médico-sanitaire
Cadre de structure politique
Cadre de structure économique
Cadre de structure de système éducatif,
religieux et médiatique
Cadre des structures socioculturelles
Anxiété
Dépression
Frustration
Angoisse
Stress
Détresse
Etat de stress post traumatique
Conduite antisociale
Addictions (alcoolisme, toxicomanie)
Aliénation psychosociologique
Anomie ;
Mort socio-somatique
Violation du droit de l'homme à la
santé
Structures contradictoires
Désordres psychoémotionnels
CHAPITRE II :
METHODOLOGIE DE RECHERCHE
SECTION I : METHODES
ET TECHNIQUES
Le choix d'une méthode ou des techniques de recherche
est fonction de la configuration de l'univers d'étude, de l'orientation
du travail, de l'étendue et de l'ampleur de l'investigation.
Aussi, il dépend de préférences du
chercheur dans une certaine mesure (Shomba K. et Tshund' Olela, 2003, p.41). De
même, Madeleine Grawitz (1994, p.317) renseigne que la méthode
dicte surtout les façons concrètes d'envisager ou d'organiser la
recherche et ce, de manière plus ou moins précise,
complète et systématique. C'est une démarche
systématiquement rigoureuse d'organiser la recherche.
En effet, pour bien cerner le cadre de notre
étude sur la jouissance du droit de l'homme à la santé des
patients en RDC, nous avons utilisé la méthode systémique
avec comme approche descriptive, approche dialectique et des tests
psychologiques.
2.1.1 METHODES
Dans le contexte de notre étude, nous avons
utilisé la méthode qualitative de type inductif, car il
était question d'étudier les liens
phénoménologiques, ethnographiques en rapport avec la
théorie de la santé mentale et droits humains. Et ce, dans une
approche dialectique et descriptive. Pour Mputu Lobota Arcene (2009), il
existe deux types des méthodes : la méthode quantitative qui
procède par la déduction et la méthode qualitative dont
l'induction est la démarche.
2.1.1.1 Méthode
systémique
Etant donné que tout phénomène constitue
une totalité et que les faits sont saisis par contingence des liens de
différents systèmes interdépendants, elle procède
de l'état initial à l'ensemble, après perturbation due aux
facteurs internes et externes (Muluma Munanga, 2003).
En effet, la méthode systémique permet les
contingences et interdépendance des différentes approches
utilisées pour l'étude des phénomènes, faits
psychosociaux.
2.1.1.2. Approche
descriptive
Elle nous a permis de décrire et de comprendre le cadre
structurel des droits de l'homme et du droit élémentaire à
la santé, en tant que le bien - être psychologique et social des
patients et des prestataires médecins aux Cliniques Universitaires de
Kinshasa. On ne peut mesurer ni analyser un phénomène sans
l'avoir décrit au préalable systématiquement.
2.1.1.3. Approche
dialectique
Selon Karl Marx, F. Engel, Hegel et Georges Gurvitch
cités par Muluma Munanga (2003, p.105), l'approche méthodologique
dite dialectique permet d'observer les systèmes sanitaires et services
publics de santé, les comportements des prestataires en vue de
dégager la thèse, l'antithèse et enfin la synthèse
au sujet de la jouissance du droit à la santé des patients aux
CUK. Elle essaie ensuite, d'expliquer les faits psychosociologiques en
analysant les services offerts contradictoires des médecins, à
partir d'une analyse critique de ce personnel médecin comme sujet de
droit à la santé et du droit à un travail
rémunérateur et à un emploi décent.
A ce titre, les faits humains étant dynamiques et
soumis au changement qualitatif et quantitatif, la méthode dialectique
procède par l'opposition ou des contradictions et s'efforce ensuite
à résoudre les oppositions dans une réponse dite de
synthèse, car la réalité psychosociale est une
totalité dynamique.
Ainsi, nous essayons de démolir tous les concepts
acquis et cristallisés en vue d'empêcher leur momification qui
vient de leur incapacité à saisir les totalités
réelles en marche, et à tenir compte des ensembles et des
parties ; c'est une expérience scientifique renouvelée
toujours et non renfermée, ni immobile. Elle combat les obstacles que
les totalités réelles rencontrent, d'après Georges
Gurvitch (1962, p.20).
2.1.1.4 Méthode
clinique
Pour Fernandez L. et al. (op.cit, pp.47-65), la méthode
clinique consiste en une observation naturaliste ou nue du sujet dans sa
singularité et sa totalité à l'observation, la recherche
des significations et de l'origine des actes, conflits ; ainsi que des
modes de résolution des conflits identitaires, selon Didier Anzieu
(1974) cité par J.L. Pedinielli (1994, p.30).
En médecine tout comme en sciences sociales et en
psychologie, la méthode clinique consiste à pratiquer
l'observation d'un sujet sans s'entourer des procédés
instrumentaux. C'est ainsi qu'on distingue deux types de méthodes
cliniques, celle qui étudie un cas et celle qui fait l'étude sur
plusieurs cas de manière approfondie, longitudinale ou transversale.
Dans notre travail, cette dernière méthode est
complétée par les techniques d'interview sur base d'un guide
thématique, des tests psychologiques et échelles
d'évaluation des construits mentaux, non observables directement.
2.1.2 Techniques de
recherche
a. la technique d'interview
C'est un entretien psychologique, il est au centre de la
méthode clinique et l'outil privilégié pour accéder
aux données subjectives (motivations), car la subjectivité du
sujet s'actualise par les faits de la parole à l'adresse du
psychologue.
De part ses caractéristiques et la relation
asymétrique, non directivité, centration sur le sujet, la
neutralité bienveillante avec empathie et attention librement flottante,
la technique d'entretien ou interview répond aux différents
objectifs d'ordre de diagnostic, de thérapeutique et de recherche.
Comme outil de recherche, c'est l'entretien entre l'interviewer et
l'interviewé selon A. Blanchet (1987 ; cité par Fernandez
L. et al. (op. cit.). Cette technique visait à obtenir les
données liées aux facteurs psychosociologiques, des motivations
profondes des médecins.
b. La technique d'observation participative
Cette technique a permis d'obtenir les données
observables de conduite des médecins par rapport à leur devoir de
soigner et de guérir. Cette technique accompagne et complète
d'autres techniques utilisées. Nous avons dix ans de vécu
expérientiel en milieu professionnel des CUK.
c. La technique d'analyse de contenu
Cet instrument a permis de mener une analyse psychologique des
résultats issus des échelles, tests psychologiques et des
données issues des différentes techniques utilisées au
cours de la recherche en vue de leur attribuer une signification
compréhensible.
d. Technique documentaire
Cet outil repose d'une part sur la fouille des documents
existants afin d'y récolter les renseignements nécessaires
concernant la question soumise à l'étude. Pinto R. et Grawitz M.,
(op. cit.). D'autre part, elle est la documentation écrite qui a paru
sur le problème ou sur les problèmes connexes. (Mucchielli R.,
op. cit.)
Ce faisant, George Gurvitch cité par A.S. Mungala
(2003) et G.Masimango (2008), montre que dans toute société
à écriture comme la nôtre, les données documentaires
constituent le point de départ le plus sûr et le plus commode
d'une recherche en sciences sociales. Aussi, la radio, la
télévision et l'internet constituent les sources remarquables
des documentations diverses à ne pas négliger. (Shomba et
Tshund'Olela, op. cit.).
Dans notre étude nous avons
utilisé les documents écrits et oraux concernant les concepts des
droits de l'homme et de la santé mentale. Pour cerner le problème
posé par la jouissance du droit à la santé, nous avons eu
recours aux différentes données : les séminaires,
conférences, la radiotélévision, archives et
statistiques des CUK.
e. Technique des tests psychologiques
On appelle test psychologique, une situation
expérimentale standardisée servant de stimulus à un
comportement. Ce comportement évalué par un comportement
statistique avec celui d'autres sujets placés dans la même
situation en vue de classer l'individu examiné, quantitativement ou
qualitativement. Il existe plusieurs catégories et critères des
tests.
Dans notre étude, nous avons utilisé deux tests
et deux échelles d'évaluation psychologique sur un questionnaire
à savoir :
1. Test de tolérance à la frustration
Définition : c'est un test de
personnalité qui évalue le seuil de la tolérance du sujet
à la frustration.
But : Tester la personnalité du sujet en
situation sociale frustrante, soins divers, tel le cas du milieu professionnel
des Cliniques Universitaires de Kinshasa.
Consigne : On présente le protocole de
test en six (6) situations sociales différentes dans lesquelles un
interlocuteur agit et l'enquêté doit imaginer la réponse
possible parmi les énoncées en 4 propositions et, chaque
proposition possède une note de mesure.
Interprétation : On notera que la
réponse b = 3 points, la réponse a = 4 points ; c = 2 points
et d = 1 points. Au total, la frustration faible est de 6 - 12 points, soit
rare ; la frustration moyenne est de 13 - 18 points, soit importante et la
frustration plus marquée est de 19 - 26 points, soit très
importante.
Comme des situations psychosociales et des vécus
socioprofessionnels provoquent des frustrations des besoins psychosociaux qui
déclenchent des comportements d'agressivité et
discrimination ; ainsi, tout comportement social a la fonction de
rechercher la satisfaction ou plaisir d'un besoin réprimé. La
frustration mal tolérée entraîne les violations du droit
à la santé, invalidité professionnelle et
agressivité.
2. TEST DE STRESS POST TRAUMATIQUE DE CROCQ (1999)
But : Diagnostiquer l'état mental de
stress post traumatique ou psycho traumatique. Il est adapté par Daniel
Smaga (2000).
Consigne : Test en 6 questions à
répondre par (0) si rarement ; (1) si souvent ; (2) si
très souvent.
Interprétation : De 0 - 10 est situation
normale, soit rare ; de 11 - 15 la situation de stress est
importante ; 16 - 22 la situation de stress post traumatique est
très importante (sujet doit consulter).
Echelles d'évaluation : Les
échelles sont des instruments qui permettent d'évaluer des
construits mentaux non directement observables. Les échelles sont
constituées d'un ensemble d'énoncés ou les items qui sont
les indicateurs ou variables observables de la dimension psychologique que l'on
souhaite mesurer. Par exemple, les indicateurs de risque au stress chez les
médecins des CUK, entre 2005 - 2010.
Nos instruments sont des échelles construites de 43
items pour évaluation de risque au stress couru et, de 18 items dont 9
items pour l'anxiété et, 9 items encore pour la
dépression.
3. ECHELLE D'ANXIETE /DEPRESSION DE GOLDBERG
But : Evaluation des symptômes
d'anxiété et dépression éprouvés au cours du
mois précédent l'examen clinique.
Consignes : Administrer par auto -
hétéro évaluation, le sujet répond par
« Oui » ou « Non » et, chaque
réponse positive compte 1 point et négative 0 point.
Interprétation : Les sujets ayant un
score d'anxiété de 5 et un score de dépression de 2, ont
une chance sur deux d'avoir des troubles déjà importants et, au
dessus de ce score, cette probabilité augmente rapidement en troubles
très importants. En dessous du même score, c'est rare (normal).
4. ECHELLE D'EVALUATION DES FACTEURS DE STRESS DE HOLMES -
RAHE (1973)
But : Pour l'association canadienne de la
santé mentale (avril 1994, pp.61 - 62), cette échelle est
adaptée par Pierrette Desrosiers dans le but de mesurer les
répercussions des changements survenant dans l'existence au cours de
l'année précédente (année écoulée),
sur le bien - être mental en milieu de travail. Nous l'avons
adaptée chez les médecins praticiens en milieu de travail
professionnel des Cliniques Universitaires de Kinshasa, entre 2005 - 2010.
Nature et consigne : L'échelle est
construite des énoncées sous forme d'un questionnaire à
encercler pour le sujet intéressé. Elle comprend au total 43
énoncées. On demande au sujet d'encercler les
événements qui ont perturbé la cour normale de son
existence, il y a un an.
Interprétation : Faire le total des
points obtenus pour tous les événements qui sont survenus dans la
vie du sujet, pendant l'année écoulée (1 an), si le total
des points obtenus est à 150, le risque au stress est d'environ 30 % (0
- 30 %), soit rare ; si le total est entre 150 - 300, le risque est de 50
%, soit important ; si le total dépasse 300 points, le risque au
stress est de 80 à 90 %, soit très important. Ces risques sont en
rapport avec le changement du bien - être mental ou l'état de
santé mentale, l'atteinte de la qualité de vie psychosociologique
ou la détérioration de la santé globale.
2.1.4. Population et
échantillon
Nous allons dans ce cadre, traiter de la population
concernée par notre étude et de techniques de
l'échantillonnage.
2.1.4.1 Population
La population d'étude est l'ensemble de groupes
humains concernés par les objectifs de l'enquête (Mucchelli
R., 1968, p.16).
Pour De Landsheere G., (1982, p.9), la population cible est
cette population particulière à laquelle on destine un
échantillon.
Dans le contexte de notre recherche, la population est
constituée de l'ensemble de médecins oeuvrant aux Cliniques
Universitaires de Kinshasa, entre 2005 - 2010. Nous avons obtenu, selon les
statistiques des médecins repartis par service et catégorie en
2008, au total 519 médecins (référence, bureau du
personnel (CUK, 2009).
Tableau n° 1 : Répartition de la
population de médecins par spécialité de service et par
catégorie académique en 2008
Spécialité de Service
Cat. académique
|
Prof. ord.
|
Prof
|
P.h.D
|
CT
|
Spéc..
|
Assistant Senior
|
Assistant
Junior
|
Total
|
%
|
Méd. Anes. Réa
|
00
|
01
|
01
|
01
|
09
|
06
|
20
|
38
|
7,32
|
Méd. Biologie
|
03
|
01
|
01
|
01
|
15
|
27
|
30
|
79
|
15,22
|
Méd. Chirurgie
|
02
|
07
|
01
|
11
|
17
|
16
|
25
|
79
|
15,22
|
Méd. Pédiatrie
|
03
|
03
|
03
|
08
|
08
|
07
|
18
|
50
|
9,63
|
Méd. Gynécologie
|
02
|
07
|
04
|
11
|
02
|
17
|
10
|
53
|
10,21
|
Méd. Odonto. Stom.
|
01
|
01
|
02
|
11
|
-
|
01
|
12
|
28
|
5,39
|
Méd. Spécialités
|
02
|
02
|
01
|
06
|
01
|
21
|
10
|
43
|
8,29
|
Méd. Internistes
|
05
|
05
|
07
|
15
|
19
|
21
|
46
|
118
|
22,74
|
Méd. Physique
|
01
|
02
|
01
|
04
|
-
|
-
|
04
|
12
|
2,31
|
Méd. Tropicale
|
01
|
01
|
-
|
-
|
01
|
-
|
16
|
19
|
3,66
|
Total
|
20
|
30
|
22
|
68
|
72
|
116
|
191
|
519
|
-
|
Pourcentage
|
3,85
|
5,78
|
4,24
|
13,10
|
13,87
|
22,35
|
36,80
|
|
100
|
Source : Bureau du personnel des CUK, 2008.
2.1.4.2 ECHANTILLON DE
L'ETUDE
Au cours de notre recherche, nous avons utilisé une
approche psychosociologique avec comme type d'étude subjectivant et/ou
qualitatif, non expérimentale. A ce titre, nous avons eu recours
à un échantillon de convenance ou non probabiliste et
occasionnel ; au total 120 médecins ont constitué notre
groupe représentatif. Et l'échantillonnage est basé sur le
critère d'acceptabilité au travail de recherche par les
médecins praticiens des Cliniques Universitaires de Kinshasa. Cet
échantillon représente notre population cible à 23%
Notre technique d'échantillonnage se
réfère à certains auteurs, Pour Chevry G., (1962, p.8),
l'échantillon sur lequel mené les investigations est
défini comme une partie de l'univers, un sous - ensemble auquel on se
limitera essentiellement, soit pour réduire le coût de
l'enquête et rendre plus rapide son exécution et son exploitation,
soit parce que la population toute entière est inaccessible.
L'échantillon peut - être probabiliste et tiré de
façon aléatoire, ou non probabiliste sélectionné
occasionnellement. Nous avons choisi un échantillon de convenance, non
probabiliste qui est en rapport avec l'approche non expérimentale et, ce
faisant fondé sur le critère d'acceptabilité
individuelle.
Tableau n° 2 : Présentation de la taille de
l'échantillon selon les Départements aux Cliniques Universitaires
de Kinshasa
Fréquence (f)
Département
|
(f)
|
%
|
Médecine Interne
Chirurgie
Gynécologie
Pédiatrie
Biologie
Anesthésie - Réanimation
O.R.L.
|
30
20
20
15
15
15
5
|
25
16,6
16,6
12,5
12,5
12,5
4,1
|
TOTAL
|
120
|
-
|
Pourcentage
|
-
|
100
|
Le tableau n° 2 nous présente la taille de
l'échantillon de l'étude ; 30 sujets soit 25 % sont en
Médecine Interne ; 20 sujets soit 16,6 % sont en Chirurgie, et
16,6% en Gynécologie ; 15 médecins soit 12,5 % sont en
Pédiatrie, 15 en Biologie et 15 en Anesthésie -
Réanimation ; tandis que 5 sujets soit 4,1 % sont en ORL (Oto-
Rhino- laryngologie). Cet échantillon représente 23 % de la
population cible de l'étude aux Cliniques Universitaires de Kinshasa,
soit 120 médecins sur l'effectif de 519.
CARACTERISTIQUES DE L'ECHANTILLON
Notre échantillon est composé par 120
professionnels médecins travaillant aux Cliniques Universitaires de
Kinshasa, à la période allant de 2005 - 2010, qui ont
manifesté leur volonté à coopérer pour
l'accès à l'investigation. Les variables sociales
suivantes caractérisent notre échantillon : âge, sexe,
catégorie des médecins, service de spécialisation,
état civil, ethnie d'origine, ancienneté de prestation, niveau
d'étude et confession religieuse.
Elles constituent un ensemble des variables
intermédiaires à contrôler pour éviter le biais de
confusion lié à la forte association des variables d'étude
ou le biais de sélection et informations recueillies sur terrain.
SECTION II : CHAMP
D'INVESTIGATION ET LA PRESENTATION SOMMAIRE DE LA VILLE DE KINSHASA ET LES
CUK
2.2.1. Du champ
d'investigation
Cette section présente deux sous - sections qui se
complètent : la première expose la situation géo -
administrative de la ville de Kinshasa/République Démocratique du
Congo et, la deuxième présente les Cliniques Universitaires de
Kinshasa (CUK), notre terrain d'étude.
Avant d'aborder notre univers d'étude, nous avons
trouvé indispensable de présenter sommairement le milieu dans
lequel sont implantées les Cliniques Universitaires de Kinshasa,
l'institution hospitalière choisie pour la recherche.
En effet, l'identification et la situation du
milieu sont indispensables dans la suite de l'étude, car elles
permettent la compréhension des comportements des personnes
interrogées. Ainsi, mener une étude psychosociologique en
omettant de décrire les conditions existentielles du milieu dans lequel
se déroule la recherche, équivaudrait à procéder
à contre courant dans la démarche scientifique (Inswan Bidum,
2002, p.58).
2.2.1.1.
Présentation sommaire de la ville de Kinshasa
Les difficultés énormes qu'éprouve
l'Institut géographique de la RDC pour redéfinir la carte
géographique et administrative de la ville de Kinshasa, nous permettent
de recourir aux sources étrangères sur ce sujet. Nous nous
limitons essentiellement à donner un contour sur le cadre
géographique, les données démographiques, la situation
socio - économique et sanitaire de la ville de Kinshasa où se
localisent les Cliniques Universitaires de Kinshasa, notre cible
d'étude.
a) Cadre de structure géographique de la ville de
Kinshasa
La ville province de Kinshasa forme cette partie de la RDC qui
s'étend au Nord - Ouest sur la rive gauche du fleuve Congo. Elle est
limitée au Nord par le fleuve Congo formant ainsi une frontière
naturelle entre la RDC et la République du Congo/Brazzaville ;
à l'Est par la province du Bandundu ; au Sud par celle de Bas -
Congo et à l'Ouest par le fleuve Congo.
Les cordonnées géographiques sont les
suivantes :
4°19' de latitude Sud et 15°14' de longitude Est.
Ville cosmopolite, sa superficie s'étend sur 9.965 km2, le
relief est composé d'une plaine marécageuse et alluviale dont
l'attitude varie entre 275 et 300 m, et d'une région de collines, d'une
altitude allant de 310 à 370 m. Comme capitale politique de la RDC, elle
est composée de 24 communes ; ce sont des communes urbaines et des
communes urbano - rurales. Les Cliniques Universitaires de Kinshasa sont
placées sur une des collines à l'extrême Sud - Ouest de la
ville de Kinshasa appelées « colline de Mont -
Amba ».
b) Cadre de structure démographique
Kinshasa est la ville province de ce pays où existent
encore les données démographiques coloniales, d'avant l'accession
de la RDC à l'indépendance, malgré l'Ordonnance Loi
n° 80/013 du septembre 1980, relative à la matière de
recensement scientifique de la population. Les données
démographiques demeurent hypothétiques car issues des
informations d'une évaluation approximative et probabiliste des
statistiques réalisées sur la population congolaise, en
l'occurrence celle de Kinshasa (Kinoise).
Et ce, l'Institut National de Statistique l'estime à 6
millions d'habitants, soumis aux mouvements migratoires
incontrôlés (Delbart Virginie, 1999 - 2000). La population de
Kinshasa est constituée en majorité des personnes jeunes, les
hommes sont plus nombreux que les femmes, entre la tranche d'âge de 0 -
19 ans et entre 20 - 39 ans les femmes y sont nombreuses.
c) Cadre de structure économique
Les activités économiques à Kinshasa sont
en majorité concentrées dans la commune de la Gombe et celle de
Limete où se trouvent quelques industries.
Les entreprises et le tissu économique sont en
démantèlement permanent depuis l'accession du pays à la
souveraineté nationale. C'est le secteur informel et le micro commerce
qui permettent la survie à la population.
Le chômage et la pauvreté extrême battent
leur plein dans la ville de Kinshasa et ceci renforcé par les conflits
armés et politiques, la carence de l'orthodoxie financière ;
la corruption et l'instabilité monétaire laissent
l'économie non maîtrisable.
Pour ce faire, un programme et une
stratégie politique drastique sur des décisions structurelles de
l'économie en RDC sont nécessaires car, la maîtrise de
l'économie sociale du marché est la base de la protection
sociale, spécialement en ce qui concerne la jouissance du droit de
l'homme à la santé à Kinshasa.
Selon le propos tenu par le professeur
Kabeya Tshikuku, dans la conférence débat (2009), la RDC dans
le système capitaliste mondial, sa géostratégie
représente une superficie de 2.345.000 Km2 avec 68.000.000
habitants, pour un budget de 5.000.000 US en 2009. Le premier maillon
fonctionnel de l'économie du pays comporte la grande entreprise
orientée vers la production pour le marché extérieur
strictement. L'Etat congolais est positionné à l'état de
douane entre le circuit d'exploitation de la grande entreprise au marché
économique mondial.
De ce fait, la population de Kinshasa et d'ailleurs, vivent au
dépend du circuit traditionnel et informel de survie sur les
propriétés du lignage, telles que la reproduction des hommes, la
production des vivres et de la terre, ceci dans une pauvreté
dégradante et un chômage aliénant.
De même, le caractère de
l'économie congolaise est paradoxale entre misère et opulence,
à partir de la logique du fonctionnement du système
économique national où le secteur import - export est le plus
développé, estimé à un produit intérieur
brut (P.I.B) de 70 % d'économie ; 0,2 % pour la production des
biens capitaux ; 12 % pour les biens de consommation ; 18 % pour les
biens de luxe.
La conséquence du système économique
paradoxal en RDC se rapporte aux taux de sans emploi décent,
pauvreté structurelle. L'articulation structurelle du système
économique congolais demeure virtuelle et curieuse.
C'est justement le type de cadre structurel du travail des
médecins des Cliniques Universitaires de Kinshasa. (Kabeya Tshikuku, op.
cit,).
d) Cadre de structure ou conditions sociales de la
population
Les conditions sociales de la population de la ville de
Kinshasa sont dégradantes et les infrastructures sociales coloniales
préexistantes sont vieillissantes. L'Etat est affaibli pour leur
reconstruction. Les secteurs sanitaire, culturel, économique et social
de la vie nationale en subissent les conséquences néfastes, du
mauvais traitement des personnes humaines et, un obstacle à la
santé comme droit élémentaire et, droit de la jouissance
réelle.
e) CADRE DE STRUCTURE DU SYSTEME EDUCATIF ET DE SCOLARITE A
KINSHASA
Le domaine de l'éducation et de la scolarité
connaît des problèmes sérieux et complexes dont les
fondements sont des difficultés économiques, chômage,
misère, insuffisance des infrastructures inhérentes à
l'éducation nationale et, à la mission de l'Etat à
l'obligation d'assurer les garanties à l'éducation et à la
scolarité des personnes.
Les enfants orphelins, enfants abandonnés dans la rue
et les enfants et vieillards dits « sorciers » ne
peuvent jouir du droit ni à la santé ni à
l'éducation, ainsi qu'à d'autres droits fondamentaux. L'Etat doit
jouer son rôle de gestion de la chose publique comme acteur principal
légitime. Ainsi les parents, la société et les
prestataires se retrouveront dans un cadre qui infère tous les droits de
l'homme pour l'exercice de la responsabilité de chacun. En dehors de
l'éducation et la scolarité, plusieurs domaines du droit
spécifique éprouvent d'énormes difficultés,
à savoir :
· Domaine du logement décent à
Kinshasa ;
· Domaine de l'alimentation équilibrée,
complète et saine ;
· Domaine du travail rémunérateur et d'un
emploi décent à Kinshasa ;
· Domaine médico - sanitaire (santé).
Dans ce secteur spécifique de la santé à
Kinshasa, la jouissance des soins médicaux adéquats est un
sérieux problème pour la population de la ville de Kinshasa et,
chose plus grave encore pour les populations rurales en RDC. Les
infrastructures sanitaires existantes à Kinshasa sont mal
réparties sur la géographie urbaine car les communes de Gombe,
Kintambo et Kinshasa abritent l'essentiel de l'équipement sanitaire de
la ville, avec les cliniques Ngaliema, l'hôpital provincial
général de référence de Kinshasa (ex Mama Yemo),
l'hôpital de Kintambo et les cliniques kinoises.
Les cliniques universitaires de Kinshasa se situent à
l'extrême Sud avec l'hôpital Mont - Amba, C.N.P.P/M.A, qui ont tous
une position excentrique par rapport aux autres communes les plus populaires,
servis par d'autres hôpitaux et dispensaires moins équipés
et mal contrôlés.
Kinshasa, la ville province bénéficie d'une
majorité de médecins de la RDC, où ils ont des
installations privées, des structures des soins de santé
à des consultations au montant exorbitant pour le citoyen moyen, les
soins de santé y constituent un produit de consommation le plus cher et
non accessible. La pratique des extra muros pour suppléer aux besoins
fondamentaux perturbés est la norme ; plus les médecins
sont surchargés, plus ils courent le risque important sur le bien -
être mental et de surcroit une détérioration de leur
perception sur le service de santé publique et la qualité de
l'offre thérapeutique comme un droit humain.
Ce cercle vicieux est devenu infernal pour les médecins
à Kinshasa et, en constitue un obstacle pour la jouissance du droit de
l'homme à la santé des patients, précisément aux
cliniques universitaires de Kinshasa, comme nous l'avons analysé entre
la période allant de 2005 - 2010.
2.2.1.2.
Présentation des Cliniques universitaires de Kinshasa
(Bureau de statistique, CUK, 2007)
2.2.1.2.1 HISTORIQUE
C'est en 1957 que furent inaugurées les Cliniques
Universitaires de Kinshasa, pour les services curatifs médicaux du
personnel de l'Office de Transport du Congo (OTRACO, alors ONATRA).
Vers 1958, une convention du Conseil d'administration confie
l'Institution à l'Université de Louvanium, actuellement
Université de Kinshasa (UNIKIN), spécialement gérée
par la Faculté de Médecine.
2.2.1.2.2 SITUATION GEOGRAPHIQUE
Situées sur le Mont - Amba, site universitaire, dans la
Commune de Lemba, les Cliniques Universitaires de Kinshasa occupent une
superficie de 27.110 m2. Deux voies d'accès y sont
possibles : l'avenue de l'Université et l'avenue de la Foire, au
niveau du Rond- Point Ngaba.
2.2.1.2.3 STRUCTURE ET ORGANISATION DES C.U.K
a. Structure
Actuellement, les Cliniques Universitaires de Kinshasa sont
dirigées par un Comité directeur : pour orientation et
coordination dans toutes les activités médico -
administratives.
Ce Comité est composé de :
- Médecin Directeur ;
- Médecin Directeur Adjoint ;
- Directeur Financier ;
- Directeur Administratif ;
- Directeur de Nursing ;
- Directeur de Pharmacie ;
- Directeur Technique.
b. Organisation
Les membres du Comité Directeur qui dirigent les
Cliniques Universitaires de Kinshasa sont nommés par le Recteur de
l'Université de Kinshasa.
Le Médecin Directeur qui préside le
Comité Directeur est aussi Vice - Doyen de la Faculté de
Médecine chargé des CUK. La gestion y est collégiale, sans
interférence sur l'autonomie de chaque Département médico
- technique.
c. MISSION ASSIGNEE AUX C.U.K
C'est une Institution médicale à
caractère social et éducatif.
Les Cliniques Universitaires de Kinshasa sont une entreprise,
elles ont une mission bien définie :
-dispenser les soins dans le cadre de la santé
publique ;
-les enseignements universitaires, supérieurs et
professionnels ;
-cadre professionnel et de recyclage des stagiaires en
médecine ou autres professions de santé publique.
2.2.1.2.4 LES DEPARTEMENTS MEDICO - CHIRURGICAUX ORGANISES
AUX CUK
Il s'agit de :
- Département de Chirurgie (Dpt. Chir.) ;
- Département de Médecine Interne (Dpt. M.I.) et
Nucléaire ;
- Département de Pédiatrie (Dpt.
Péd.) ;
- Département de Gynéco - Obstétrique
(Dpt G.O.) ;
- Département d'Anesthésie et Réanimation
(Dpt. Anes.Réa) ;
- Département de Biologie Clinique, médicale
(Dpt. Bioméd) ;
- Département des Spécialités
(Odontologie, Maxillo. - Faciale, Dermatologie, Ophtalmologie, ORL :
oto-rhino- laryngologie) ;
- Département de Pharmacie (Dpt, Phar) ;
- Département de Kinésithérapie (Dpt.
Kiné).
a)LES SERVICES ORGANISES
- Service de Radiologie ;
- Service des Appareillages Orthopédiques ;
- Service Technique ;
- Service de la garde universitaire (Police) ;
- Service de la morgue.
2.2.1.3 problèmes
cruciaux des CUK
Selon le rapport du Médecin Directeur Aloïs Nguma
Monganza (2005), les problèmes des Cliniques Universitaires de Kinshasa
se situent à 4 niveaux, à savoir :
· Les infrastructures ;
· Les équipements ;
· Le personnel ;
· La gestion.
Cette question a été abordée du point de
vue de :
- La vision de l'Institution comme entreprise ;
- Les problèmes ciblés ;
- Les objectifs à atteindre.
b) Tutelle ministérielle
Les Cliniques Universitaires de Kinshasa
dépendent administrativement du Comité de gestion de
l'Université de Kinshasa, elles fonctionnent sous l'autorité
scientifique de la Faculté de Médecine et sous la tutelle du
ministère de l'enseignement supérieur et universitaire. Quant
à la politique des systèmes sanitaires, elles dépendent du
ministère de santé publique. Son budget émane du budget
annexe du Ministère de l'enseignement supérieur et universitaire
jusqu'aux années 2005 - 2006.
Le constat est que les insuffisances des cadres structurels et
des cadres identitaires sont énormes et souffrent des
désarticulations fonctionnelles. C'est ainsi que la question de
jouissance du droit à la santé est loin d'être posée
ni visionnée. Les conditions extérieures économiques,
politiques et médicolégales sont aussi bloquées dans une
structure aliénante.
N.B. : Chaque Département médical organise
deux fois par semaine des réunions et des séminaires
scientifiques dans le cadre des enseignements, recherches et évaluation
thérapeutiques des cas cliniques.
Les Cliniques Universitaires de Kinshasa ont une
capacité d'accueil par an estimée à 460 la moyenne, avec
un mouvement des malades par entrée de 300 la moyenne annuelle (Bureau
statistique, CUK, 2007).
c) De l'effectif du personnel en activité aux CUK
L'effectif global du personnel actuellement en activité
aux Cliniques Universitaires de Kinshasa (2005), est estimé à
1827, notamment :
- Médecins et chirurgiens dentistes : 351 dont 57
Professeurs ; 68 Chef de travaux ; 57 Spécialistes ; 169
Assistants.
- Pharmaciens : 6.
- Paramédicaux : 755.
- Personnel administratif et technique : 715.
- En somme, les Cliniques Universitaires de Kinshasa ont
certes des problèmes auxquels elles doivent faire face, mais des
problèmes qui solubles. Les solutions viendront avec l'implication de
chacun des acteurs responsables ; en réfléchissant plus en
termes de savoir faire, de l'amélioration par l'intégration des
droits de l'homme liés à la santé aux des Cliniques
Universitaires de Kinshasa et non les intérêts contradictoires
sectaires.
2.2.1.4
Difficultés rencontrées
En dehors de difficultés communes d'ordre
infrastructurel, socioculturel et économique propres aux congolais, nous
avons relevé la difficulté liée à des
données de notre étude qui sont qualitativement subjectives, mais
d'une utilité extraordinaire, exigeant une éthique ontologique
particulière dans la recherche.
. D'autres difficultés additives sont multiples,
à savoir :
- le sous - équipement du milieu hospitalier ne
garantissant pas les données statistiques régulières et
fiables ;
- Absence du cadre de recherche dans le domaine traité
aux CUK, le financement et le temps seraient difficiles sans le concours
d'autrui.
CHAPITRE III :
PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES
Dans le cadre du troisième et dernier chapitre, nous
présentons les résultats du travail en deux sections ;
à la première section nous présentons et analysons les
données de l'étude ; à la deuxième section
nous interpréterons les résultats et formulons des
réponses appropriées au problème posé, concernant
la question de notre recherche sur la jouissance du droit de l'homme à
la santé des patients à savoir : la relation d' influence
entre la santé mentale des médecins et la jouissance du droit
à la santé des patients aux CUK.
Au cours de la première section, nous présentons
les données obtenues au moyen des différents tableaux des
fréquences (f), exprimées en pourcentage(%) : la
fréquence observée sur la fréquence attendue à
multiplier par cent. Et ce, dans le but d'explorer l'importance de cinq
variables soumises à la vérification par cette étude,
à savoir :
- l'identification du profil socioprofessionnel des
médecins ;
- la vérification par les tests psychologiques des
états mentaux tels que :
a) les facteurs de risque aux stress chez les
médecins ;
b) l'anxiété/ dépression ;
c) l'état de stress post - traumatique ;
d) la sensibilité à la frustration ;
e)l'analyse de vécu chez les médecins aux
CUK.
A la deuxième section, nous présentons
l'interprétation des résultats et formulons des réponses
alternatives au problème de l'étude sur la jouissance et ce, dans
le paradigme droit/santé mentale des médecins aux Cliniques
Universitaires de Kinshasa. Tels sont les deux concepts que nous avons
essayé de décrire et d'expliquer la notion de la jouissance dans
le premier chapitre sur les généralités.
SECTION 1 :
Présentation et analyse des résultats
3.1.1. Identification des
variables du profil socioprofessionnel des médecins aux CUK, entre 2005
- 2010
a) Variables du profil
socioprofessionnel des médecins aux CUK
Tableau n° 3 : Répartition des
médecins par tranche d'âges chronologiques
Fréquence
Tranche d'âge
|
(f)
|
%
|
20 - 40
41 - 60
61 ou plus
|
90
30
0
|
75
25
0
|
Total
|
120
|
100
|
Nous constatons à partir du tableau n° 3, que la
majorité de médecins sont jeunes adultes, 90 sujets soit 75 % se
trouvent dans la fourchette de 20 à 40 ans d'âge ; 30 sujets
soit 25 % se situent entre 41 à 60 ans d'âge et les
médecins de plus de 61 ans d'âge n'ont pas voulu participer
à l'étude soit 0 %.
Tableau n° 4 : Répartition des
médecins par sexe et par état civil
Etat civil
sexe
|
Marié
|
Célibataire
|
Total
|
%
|
Homme
Femme
|
60
30
|
10
20
|
70
50
|
58,3
41,6
|
Total
|
90
|
30
|
120
|
-
|
Pourcentage
|
75
|
25
|
-
|
100
|
Le tableau n°4 montre que notre échantillon est
composé de 70 sujets soit 58,3 % des hommes, contre 50 femmes
médecins soit 41,6 %. Aussi, 90 sujets sont mariés soit 75 %
contre 30 sujets célibataires soit 25 %. 60 sujets hommes sont
mariés et 30 femmes mariées ; 10 hommes célibataires
contre 20 femmes médecins célibataires.
Tableau n° 5 : Répartition des
médecins par province d'origine et par ancienneté aux Cliniques
Universitaires de Kinshasa
Province
Ancienneté
|
Bandundu
|
Bas Congo
|
Katanga
|
Kasaï
|
Kivu
|
Equateur
|
Total
|
%
|
0- 5 ans
6- 10 ans
11- 15 ans
16-20 ans et plus
|
10
5
-
5
|
20
-
5
20
|
5
-
-
-
|
10
15
-
10
|
-
-
-
5
|
5
5
-
-
|
50
25
5
40
|
41,6
20,8
4,1
33,3
|
Total
|
20
|
45
|
5
|
35
|
5
|
10
|
120
|
-
|
Pourcentage
|
16,6
|
37,5
|
4,1
|
29,1
|
4,1
|
8,3
|
-
|
100
|
Au regard du tableau n° 5 ci - dessus, nous constatons
que 50 sujets soit 41,6 % ont l'ancienneté professionnelle aux Cliniques
Universitaires de Kinshasa, située entre zéro à 5
ans ; 40 sujets soit 33,3 % ont une ancienneté de plus ou moins 20
ans, tandis que 25 sujets soit 20,8 % se situent à plus ou moins 10 ans
contre 5 sujets soit 4,1 % pour l'ancienneté de plus ou moins 15 ans.
Aussi, 45 sujets soit 37,5 % sont des ressortissants de la province de Bas -
Congo ; 35 sujets soit 29,1 % sont du Kasaï ; 20 sujets soit
16,6 % sont de Bandundu ; 10 sujets soit 8,3 % sont de l'Equateur ; 5
sujets soit 4,1 % pour le Katanga, de même 5 sujets soit 4,1% pour le
Kivu.
Tableau n° 6 : Répartition des
médecins selon le niveau d'études et par leur confession
religieuse
Niveau d'étude
Confession religieuse
|
Médecins
|
Spécialistes
|
Chef de travaux
|
Professeurs
|
Total
|
%
|
Catholique
Protestante
Pentecôtiste
Sans confession religieuse
|
35
5
25
-
|
5
5
10
-
|
10
5
10
-
|
5
-
-
5
|
55
15
45
5
|
45,8
12,5
37,5
4,1
|
Total
|
65
|
20
|
25
|
10
|
120
|
-
|
Pourcentage
|
54,1
|
16,6
|
20,8
|
8,3
|
-
|
100
|
Le tableau n° 6, présente 65 Médecins
Généralistes soit 54,1 % ; 25 Chef de travaux soit 20,8
% ; 20 Spécialistes soit 16,6 % ; 10 Professeurs soit 8,3 %
selon le niveau d'études des médecins. En rapport avec la
confession religieuse, 55 sujets soit 45,8 % sont des médecins à
foi catholique et 45 sujets soit 37,5 % sont des fidèles
pentecôtistes ; 15 sujets soit 12,5 % sont des médecins
fidèles à la foi protestante tandis que 5 sujets parmi les
médecins soit 4,1 % se déclarent sans confession religieuse
pratiquée.
3.1.2. VERIFICATION DES
VARIABLES PAR LES TESTS PSYCHOLOGIQUES
a) Variable concernant les facteurs de risque aux
stress chez les médecins aux Cliniques Universitaires de
Kinshasa
Tableau n° 7 : Présentation des
résultats au test d'évaluation des facteurs de risque aux stress
chez les médecins
Fréquence
Facteurs
|
(f)
|
Pourcentage
|
Rares
Importants
Très importants
|
53
59
8
|
44,1
49,1
6,6
|
Total
|
120
|
100
|
Le tableau n° 7 montre que 59 médecins ont des
facteurs importants soit 49,1 % et 8 sujets soit 6,6 % ont des facteurs de
risque aux stress très importants ; par contre chez 53
médecins soit 44,1 % ces facteurs de risque sont rares.
b) Variable se rapportant à l'état de stress
post traumatique (ESPT) chez les médecins
Tableau n° 8 : Présentation des
résultats du test d'état de stress post traumatique (ESPT)
Fréquence
E.S.P.T
|
(f)
|
Pourcentage
|
Rare
Important
Très important
|
100
20
-
|
83,3
16,6
0
|
Total
|
120
|
100
|
Au regard du tableau n° 8, nous constatons auprès
de 100 médecins, soit 83,3 % le rare psychotraumatisme ; 20 sujets
soit 16,6 % de traumatismes psychiques importants tandis que le cas des
psychotraumatisme très importants sont absents dans le rang des
médecins aux Cliniques Universitaires de Kinshasa.
c) Variable se rapportant à
l'anxiété/dépression chez les médecins aux
C.U.K.
Tableau n° 9 : Présentation des
résultats au test d'anxiété/ dépression
Fréquence
Anxiété/Dépression
|
(f)
|
Pourcentage
|
Rares
Importantes
Très importantes
|
50
54
16
|
41,7
45
13,3
|
Total
|
120
|
100
|
Au tableau n° 9 nous constatons les résultats
suivants : 41,6 % soit 50 médecins avec l'anxiété/
dépression rare par contre, 54 médecins soit 45 %
présentent l'anxiété/dépression importante et
16 sujets soit 13,3 % des médecins ont manifesté
l'anxiété/dépression très importante.
d) Variable se rapportant à la sensibilité ou
la tolérance à la frustration chez les médecins.
Tableau n° 10 : Présentation des
résultats du test de sensibilité à la frustration
Fréquence frustration
|
(f)
|
Pourcentage
|
Rare
Important
Très important
|
90
30
-
|
75
25
0
|
Total
|
120
|
100
|
Le tableau n° 10 présente une rareté de
sensibilité à la frustration chez les médecins
évaluée à 90 sujets soit 75 % et, 30 sujets soit 25 % de
cas singuliers de sensibilité à la frustration. La
sensibilité à la frustration très importante est nulle
chez les médecins aux Cliniques Universitaires de Kinshasa soit 0%.
3.1.3. Vérification de contenu du vécu
subjectif chez les médecins
La majorité des médecins aux CUK, expriment les
malaises dans le monde du travail, certains se confient en Dieu et d'autres
les rationnalisent. Parfois les stigmates de la dépression sont visibles
sur certains visages. L'ensemble de variables du cadre de profil professionnel
et socio- démographique réaffirment les liens qui existent avec
la santé mentale : âge, ancienneté, culture ethnique,
religion et le contenu sexuel.
Quant au contenu des généralités sur les
thèmes principaux de notre étude, nous présentons les
observations suivantes :
· la description phénoménologique de deux
concepts, santé mentale et jouissance du droit à la santé,
les généralités théoriques nous présentent
les droits historiques et les droits naturels qui sont soumis
étroitement à une évolution dans le temps et dans
l'espace, ils dépendent du développement humain, de
mentalités des institutions sociales. Les droits humains
possèdent leur genèse, le contour et le contenu qui
définissent et constituent en exprimant le bonheur de l'homme ou le
propre bien - être total : mental, physique, social et
écologique, voire spirituel. Ces droits sont protégés
à trois niveaux différents.
· l'analyse dialectique du droit spécial à
la santé aux C.U.K, au niveau national, régional et international
montre que l'idée même de l'égalité d'accès
aux soins de santé est passée des droits théoriques aux
textes juridiques écrits. Actuellement l'objet de l'orientation des
efforts est tourné vers leur réalisation pratique ou
concrète, pour la jouissance de tous les membres de la famille humaine,
sans discrimination. Ceci part des émergences aux divergences vers la
convergence des efforts en santé, dont l'organe le plus
perfectionné en la matière au sein des systèmes de l'O.N.U
est l'O.M.S (Organisation Mondiale de la Santé).
Pour ainsi dire, la santé mentale est une ressource
humaine et un capital humain incontestables pour la jouissance du droit
à la santé des patients et leur promotion pour tous et par
tous ; selon nos observations.
Nous allons dans la section suivante, interpréter les
résultats et formuler des solutions alternatives, après
l'attribution des significations aux résultats obtenus par la
vérification des différentes variables de notre étude.
SECTION 2 :
INTERPRETATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS
Dans le contexte de la deuxième section
consacrée à l'interprétation des résultats obtenus
par les définitions des concepts « Droit et Santé
mentale » et, les tests psychologiques administrés aux
médecins des Cliniques Universitaires de Kinshasa,
représentés à 23 % dans l'échantillon de la
population cible, nous attribuons une signification psychosociologique aux
concepts et variables en se référant à notre
hypothèse du travail et aux résultats présentés
et analysés dans les tableaux différents.
Cet exercice est rendu possible et intelligible en nous
référant aux études antérieures sur les droits
humains et, aux modèles théoriques (explicatives) en psychologie
et sociologie des droits humains.
La synthèse de nos résultats obtenus dans les
généralités théoriques sur le droit spécial
à la santé mentale c'est que : tous les droits de l'homme
définissent et protègent le « bonheur » de
l'humanité, aussi les droits historiques, les droits positifs et les
sciences de l'homme et ce, du point de vue théorique ou pratique pour
la réelle jouissance.
De même, le droit fondamental à la santé
cherche à réaliser le « bien - être total de
l'humanité » c'est - à - dire la santé physique,
sociale, mentale et environnementale.
A ce titre, comme l'idée (idéologie) et les
réflexions sur le réel sens des libertés et dignité
humaines sont conçues et développées selon les niveaux des
fonctions mentales des individus dans le temps et dans l'espace social (univers
des croyances) à savoir : Roi Hammourabi et le code de 2000 ans
avant Jésus - Christ, les philosophes juridiques et politiques, des
hommes éminents et érudits penseurs politiques, les idéaux
religieux chrétiens...
Il apparait clairement que les idéaux
sur la justice, l'équité, l'égalité et le respect
des droits, libertés et dignité de la personne, constituent de
nos jours une construction des savoirs de référence des
défenseurs des droits humains et ce, dans le paradigme
jouissance/exercice ; théorie/pratique ; avec leur
mentalité de base (état mental) en tant que le reflet des
sociétés modernes, de l'état de droit et de
démocratie libérale ou socialisante.
Au regard de ces résultats sur les définitions
des concepts clés, nous confirmons les qui existent entre l'état
de santé mentale des médecins et la jouissance du droit
spécial à la santé des patients aux Cliniques
Universitaires de Kinshasa.
Dans le même ordre d'idées, René Cassin et
Marc Agi (1988) ; R. Bruyer (1984) et Gerwirth (1987) pensent que les
droits de l'homme se justifient au moyen des principes moraux valables pour la
nature humaine et l'inconsistance des concepts Droit/Santé doit
être inculquée dans la mentalité des gens. Pour ce faire,
la jouissance du droit à la santé est déterminée
par les idéaux et principales doctrines philosophiques, religieuses ou
politiques qui engendrent et inspirent les attitudes et tendances
génératrices des violations du droit d'accès aux soins et,
leurs conséquences néfastes sur la santé mentale des
prestataires (médecins) et des titulaires (patients).
C'est justement la mentalité qui règle le
rapport entre les acteurs du droit fondamental en santé publique
et /ou entre les individus dans la société. Ce faisant, le
type de personnalité détermine la forme des institutions sociales
et celles - ci influencent suffisamment la mentalité des personnes, des
structures et infrastructures qui infèrent la jouissance du droit
à la santé et des droits des patients.
Pour renchérir, la question sur l'état de
santé mentale et la jouissance du droit à la santé, voire
tous les droits humains, les effets des mentalités politiques,
économiques et socio - culturelles contradictoires constituent pour
l'Afrique en général et pour la RDC en particulier, des facteurs
d'aggravation de la pauvreté, de la santé mentale comme
l'obstacle frustrant la jouissance et les engagements politiques des Dirigeants
dans un Etat.
En plus, la publication du rapport de PNUD (1996) confirme ces
inégalités qu'en Afrique centrale la pauvreté est
extrême, plus de 10 millions de personnes sont infectées par le
VIH/Sida, environ 23 millions d'enfants souffrent de malnutrition, 80 millions
de filles et garçons en âge de scolarité n'ont pas
l'accès à l'éducation primaire et secondaire, 170 millions
de la population soit le tiers souffrent de faim. Paradoxalement, un autre
rapport prouve que ces pays sont potentiellement riches, leurs dépenses
militaires sur les dépenses sociales, pour les trois dernières
décennies sont passées de 27 % en 1960 à 43 % en 1991,
selon l'Union Internationale pour la défense des droits de l'homme
(1996, pp.148 - 149).
Ce faisant, nous réaffirmons l'incohérence des
systèmes des valeurs identitaires et des institutions contradictoires
qui justifient les inégalités d'accès au soin de
santé et les violations du droit spécial à la santé
des patients, dans le contexte de notre étude réalisée aux
CUK , comme institution de santé et auprès des
médecins comme acteurs du droit à la santé.
A propos de la question relative à l'identification des
variables du profil socioprofessionnel des médecins aux CUK, entre 2005
- 2010, nous pensons que la majorité des médecins aux Cliniques
Universitaires de Kinshasa sont des jeunes adultes de moins de 40 ans
d'âges tandis que les vieux médecins de plus de 61 ans n'ont pas
fait partie de l'échantillon. Ce faisant, les vieux médecins sont
cumulards des travaux, surchargés par le volume de travail et le poids
de l'âge ; ainsi leur disponibilité, accessibilité et
acceptabilité dans la relation thérapeutique sont rares.
Il existe aussi un creuset entre les vieux médecins et
les jeunes adultes, il justifie le paradigme Expert/Novice, au sein duquel se
construisent des mentalités qui inspirent les structures de santé
en général et celle des CUK en particulier ; cette
distanciation hypothèque l'accès aux soins et la jouissance
effective du droit à la santé des patients, même des
médecins en termes de l'aliénation par
« discrimination ».
La majorité de médecins est masculine et
constituée de mariés. Les hommes se marient facilement
après les études en médecine que les femmes
médecins, frappées pour la plupart par le célibat. Cela
signifie une négligence au droit à l'éducation
(scolarité) pour les filles en faveur des garçons. Ainsi, les
conséquences des études en médecine ou à
l'université qui traînent en longueur et entraînent une
nouvelle mentalité aux valeurs culturelles liées au mariage
hétérosexuel en Afrique, provoquent la sublimation par la
transformation du désir et plaisirs sexuels du mariage en des prestiges
des rôles et statuts du médecin.
Par contre, les conflits conjugaux des couples médecins
ou des non médecins, influencent la pratique médicale des
professionnels au travail et, à l'inverse les conflits au travail
interfèrent moins avec la stabilité conjugale, pour les couples
des travailleurs à risque et répondeurs aux stress psychosociaux.
Dans cette perspective, la jouissance du droit à la santé des
patients subit l'influence des conflits conjugaux de façon indirecte
dans une certaine mesure et ceci en tant que facteurs psychosociaux qui
modifient l'état mental des médecins selon cette étude.
Lorsque nous considérons les médecins selon
leurs provinces et leur ancienneté aux CUK au moment de notre
étude, il s'avère que la majorité de médecins ont
l'ancienneté professionnelle de moins de 5 ans et, de plus de 20 ans au
travail tandis que l'ancienneté de 10 à 15 ans est rare. Ceci
constitue un constat des guerres des rébellions et d'agression
infligée au pays entre 1995 - 2007, ces violations sanguinaires, viols
et violences ont justifié la mobilité de réfugiés
congolais, la fuite de cerveaux étudiants et médecins. Les CUK
furent désertées par nombre de médecins et
spécialistes en cette période des guerres d'agression
socioéconomique.
Actuellement, les cultures des groupes ethniques qui dominent
le milieu hospitalier des médecins aux CUK, proviennent de la province
de Bas - Congo, ensuite celles de deux Kasaï tandis que d'autres provinces
sont rares. Ces résultats influencent d'autres corporations, comme le
rang des infirmiers, administratifs et autres personnels, si une étude
minutieuse y est réalisée.
Nous sommes en présence des différences
générationnelles, jeunes médecins contre vieux
médecins, aussi, de deux groupes ethniques et culturels opposés,
notamment en matière de pouvoir, pratiques traditionnels et des
systèmes matrimoniaux de type patriarcal et matriarcal. Ils regroupent
deux communautés des systèmes et des valeurs socio - culturels
contradictoires mais, très influents sur le comportement de production
efficace de l'économie hospitalière. Car le fonctionnement de
système informel et de l'organisation scientifique du travail en
dépendent pour jouir du droit fondamental à la santé
à tous.
De même, les compétences cognitives dans la
communauté de culture médicale aux CUK, subissent
foncièrement les effets des schèmes et construits mentaux
générés par les communautés influentes, telles que
le Bas - Congo et Bandundu contre les deux Kasaï. C'est la situation
contradictoire entre le formel (institution) et l'informel (pratiques intra -
communautaires) que nous avons observée à l'analyse qualitative
des données de l'étude mais, qui échappe totalement aux
études expérimentales et statistiques pures.
Une autre question est relative aux croyances savantes en
médecine et les croyances aux consentements religieux chez les
médecins aux Cliniques Universitaires de Kinshasa et ce, en se
référant à l'influence de l'univers des croyances et
représentation symbolique sur le comportement individuel et/ou
collectif. Le niveau d'instruction et les compétences cognitives des
médecins sont très élevées (niveau post
universitaire) tandis que la majorité de médecins ont la foi
catholique et pentecôtiste mais non pratiquants.
A ce titre, N. Sillamy (1980) renseigne que la maturité
intellectuelle et culturelle diminuent les croyances aux consentements
religieux car, la croyance obéit aux conditions irrationnelles et
affectives du réel, elle s'alimente d'anxiété (crainte) et
du niveau d'aspiration (désir) aux croyances à l'utilitarisme
aliénants. Par contre, l'immaturité psycho cognitive,
l'inculturation ou l'acculturation et les déficits intellectuels sont
favorables à la crédibilité, aux croyances magico -
religieuses. Comme nous l'observons à propos de l'enthousiasme
religieux de la masse populaire à Kinshasa face au foisonnement des
groupes des réveils spirituels.
Somme toute, l'univers des croyances tout comme les mythes ont
des fonctions psychosociales de l'adaptation sociale, de résolution des
conflits psychosociaux et de la lutte ou défense contre l'angoisse
existentielle. Par contre, la croyance à l'organisation scientifique ou
rationnelle du travail chez les médecins aux C.U.K est entachée
des effets contradictoires de leur croyance personnelle aux sentiments
religieux ou à la solidarité traditionnelle de tribu, source de
sécurité. Car dans ce milieu hospitalier, l'élément
rationnel intervient peu ou prou pour réaliser l'exercice du droit
à la santé mentale et la jouissance effective des droits des
patients avec égalité de liberté, sans discrimination.
C'est pourquoi le droit des propriétés
règne entre la finance publique et l'administration des hôpitaux,
en termes de discrimination entre des prévisions des dépenses
élevées contre les recettes structurelles publiques
déficitaires selon le propos de (Kasongo Mungongo, 2010).
A propos des variables de l'état de santé
mentale des médecins, les différents tests psychologiques ont
décelé les éléments suivants :
a) Les facteurs de risque aux stress sont importants chez les
médecins aux CUK, la majorité courent environ 50 % de risque
d'être sujets à un trouble physique, social et mental. Le risque
de santé est important mais, ce risque de santé est très
important chez quelques cas rares qui courent environ 80 à 90 % de
risque à subir un changement sérieux de leur état de
santé pour lequel un accompagnement psychologique au cours de leurs
prestations est urgent. Ils sont tous inconscients de cet état de bien
être mental au risque de privation durable des besoins fondamentaux,
telle une passivation déniable, stipulée par les instruments des
droits sociaux, économiques et culturels comme droits de
2ème génération.
b) La variable état de stress post traumatique est un
cas très rare chez les médecins à cause de leur
capacité cognitive d'élaboration mentale, du travail en
équipe de tous les jours, qui facilite la résolution et la
liquidation du psycho-traumatisme chez les médecins. Aussi, la
rationalisation fut élevée pendant l'exécution des tests
psychologiques.
c) Quant à la variable de l'état
d'anxiété/dépression chez les médecins aux
C.U.K, la probabilité est augmentée pour les troubles
importants et suffisamment durables. La moitié environ de ce personnel
manifeste un état d'anxiété/dépression important,
une crainte réelle ou imaginaire de l'existence authentique,
alimentée par l'insécurité socio - économique et le
manque d'assurance sociale au travail ou une couverture médicosociale
dont le stigmate est l'agitation en milieu professionnel congolais.
d) La variable frustration montre que dans le rang des
médecins, la sensibilité ou la tolérance à la
frustration est rare surtout parce qu'ils jouissent du prestige social, des
rôles et statuts professionnels supérieurs. Ils
bénéficient directement des indices normaux de leurs prestations
médicales car, à l'hôpital les médecins occupent la
classe d'excellence et d'élite intellectuelle. En effet, tout
comportement social de frustration, humiliation et exclusion possède
une fonction de satisfaire les besoins fondamentaux réprimés par
la société ou le monde du travail, qui sous tendent les
réactions anxieuses comme réponse à l'environnement
social.
Ce faisant, l'ensemble de résultats aux tests
psychologiques renseigne combien le problème de santé mentale est
important parmi les médecins qui offrent leurs soins médicaux de
santé chez les patients. Et ceci, justifie la relation entre
l'état de santé mentale et l'état de droit à la
santé réservé aux patients.
Les variables socioculturelles alimentent négativement
l'informel, dans le fonctionnement contradictoire du système sanitaire
formel des CUK, ce qui compromet le développement des structures de
santé.
Au regard de ces résultats, nous affirmons la
corrélation forte entre la santé mentale des médecins et
la jouissance effective du droit fondamental à la santé des
patients aux Cliniques universitaires de Kinshasa, entre 2005 - 2010.
Partant de cette vérification des variables et de
l'identification du profil socioprofessionnel des médecins qui ont
contribué à notre échantillon, nous confirmons alors notre
hypothèse émise dans ce travail.
Par ailleurs, les responsabilités sont partagées
entre les principaux acteurs en santé publique, sur la question de
jouissance effective du droit à la santé des patients, à
savoir : l'Etat, les fonctionnaires d'Etat et les individus ou
sociétés bénéficiaires des soins.
Pour l'Etat congolais, l'ordre constitutionnel de la RDC du 18
Février 2006, en ses articles 202 point 22 et 203 point 10
prévoit la création, l'organisation et le fonctionnement en
matière de santé. Mais, l'organe compétent pour
définir concrètement l'organisation et le fonctionnement d'un
établissement public sous une loi cadre ou loi organique comme mesures
concrètes de l'encadrement juridique, est le Gouvernement à
travers le ministère de tutelle. Celui-ci émet des
arrêtés et décrets qui protègent la jouissance du
droit de l'homme à la santé pour les patients et les
professionnels médecins. Et ce, pour garantir le droit fondamental en
système et services de santé disponibles, accessibles,
acceptables et intégratifs des communautés et population servies.
Autrement, les efforts des médecins
feront payer leurs services médicaux pour survivre et gérer la
frustration externe. La sensibilité à la frustration chez les
médecins est insignifiante et rare à cause de ce mécanisme
des soins de santé de qualité onéreux et inaccessibles
pour tous aux CUK. La relation entre l'état mental des médecins
et le droit de l'homme à la santé des patients est
confirmée par Eric Depreeuw (2009), dans son étude sur
l'anxiété - motivation et angoisse des élèves.
Ainsi, le processus de motivation individuelle s'organise sur un modèle
allant des situations sociales objectives vers la valorisation des motifs qui
donne lieu au succès et/ou échec.
Les motivations positives ou négatives engendrent
l'anxiété ; celle - ci devenant importante entraîne le
niveau de but ou d'aspiration qui dépendent lui aussi de valorisation
intrinsèque (estime de soi, estime de l'autre, maîtrise) et, de
la valorisation extrinsèque liée à la tâche
étrangère, mettant en relation la tâche à
exécuter et le moi profond.
Ce faisant, les conséquences néfastes
relèvent de l'effort intense comme réponse aux stress, de
l'agitation à la vie sociale qui caractérise un état de
l'anxiété (trouble anxieux). Ainsi, l'on observe objectivement
le doute et l'hésitation dans les situations qui accompagnent le
complexe anxio-dépressif. Celui - ci va nuancer ou modifier le
jugement, le réalisme et la compétence. L'ensemble de ce
processus détermine un état de santé mentale qui part de
stress - frustration - anxiété - dépression - angoisse,
stress traumatique et détresse, vers les violations des droits humains.
La stratégie consiste à contrôler et
gérer les facteurs des stress et les stress par l'apprentissage des
propres valeurs intrinsèques (personnalité profonde) et des
valeurs extrinsèques (conscience sociale), en vue d'une mesure sur le
plan de la santé publique et du droit de l'homme à la
santé.
A ce titre, les présents résultats corroborent
avec les différents travaux réalisés dans les
hôpitaux à Kinshasa, telles que les études sur
l'état d'anxiété/dépression en milieu hospitalier,
chez les patients et les élèves ; ces états mentaux
constituent une réalité vivante dans notre société
en fonction des mécanismes mis en place : coping positif et/ou
négatif selon les propos de Lelo Mananga ; Lukeba ;
Nengi ; Eric Depreeuw, (2009).
Pour ce faire, le monde du travail des cadres des entreprises
hospitalières, tels les médecins des Hôpitaux, devenus des
entreprises publiques, le succès et l'échec de cette organisation
(hôpital) de production des biens et services de santé
dépendent de la « logique d'équilibre» entre
les besoins en objectifs de l'hôpital et les besoins fondamentaux, des
attentes des travailleurs. Car la nature même du travail est un droit
fondamental en tant qu' activité humaine. C'est à l'Etat de
pouvoir ajuster sa politique du travail pour l'accès et la jouissance
dans la dignité et liberté, favorables à un
développement humain intégral et durable, comme droit
humain (Brundt Land, 1987 ; Kazadi Nduba, 2000 ; et l'O.N.U,
(1979 ; cités par Bulletin de CADICEC-information, 2000).
Pour J. Delay et P. Pichot (1969), les troubles de
l'état mental et de comportement qu'ils soient mineurs ou majeurs
astreignent considérablement et insidieusement le potentiel humain et le
droit élémentaire à la santé, en modifiant la
perception et la communication dans la relation d'aide dite
Médecin/Malade. Aussi, l'existence de conflit est possible là
où les rapports réciproques d'antagonisme entre deux ou plusieurs
sujets jugés être porteurs d'intérêts, besoins,
motivations aux objectifs opposés avec des idéologies et
systèmes des valeurs incompatibles et contradictoires. A cet effet, le
conflit est lié à l'obstacle à la satisfaction des besoins
internes ou externes entre les personnes ou les structures
socioéconomiques. (Labana Lasay Abar, 2007).
La problématique de la jouissance du droit de l'homme
à la santé telle que abordée en RDC et aux CUK
reflète les mentalités et les systèmes des valeurs qui
inspirent l'ensemble des institutions du pays. Il faut une reconversion des
structures mentales si l'on veut promouvoir et sortir le peuple de la grande
nuit qui le retient car, tout part de l'homme et retourne à l'homme.
(Ntumba Luaba.1990 ; Vanhaeverbeke A.1976 ; Olivier Tshende
,2008).
C'est pourquoi, ces nouvelles violations structurales et
cognitives de la mondialisation rappellent des
« logiques d'anomie et des déviances», sans sens
humanitaire mais ayant le contour de frustration, humiliation et exclusion.
Telle est une discrimination aliénant l'accès au soin de
santé des patients aux Cliniques universitaires de Kinshasa. Durkheim
E., 1966 et Merton (1965 ; cités par R. Bastide, 1970).
A ce titre, le conflit identitaire
relève des structures de santé contradictoires et peut trouver la
solution par la force ou par la négociation tandis que la crise
identitaire, de l'état mental, ou l'atteinte de la personnalité
profonde relève de désordre psycho émotionnel individuel
et communautaire, difficile malgré les techniques médicales de
traitement et ceci, sous tend le conflit identitaire et l'alimente souvent. En
effet, ce sont des troubles anxieux précisément qui alimentent et
compliquent la corrélation entre un état de santé mentale
et l'état des droits humains pour la jouissance du droit à la
santé des médecins et des patients. (Thual François,
1995 ; L. Reychler et Touraine A, (1990 ; cités par Labana
Lasay Abar, op. cit.).
Les comportements motivés des médecins se
justifient par le niveau de jouissance effective ou la satisfaction des besoins
réels fondamentaux, selon l'échelle ou la pyramide des besoins
fondamentaux de Abraham Maslow (1908 - 1970) ; les 14 capacités de
la personne pour vivre de façon autonome selon Virginia Henderson (1897
- 1996) et bien aussi les besoins d'être utile et le besoin de
l'éternité proposés par Jean - Marc Damien (2009), pour
lesquels l'insécurité inquiétante présente une
menace sérieuse à la vie et à l'existence authentique.
Egalement, les structures institutionnelles sociales et
mentales se sont désagrégées sous l'influence de contacts
des civilisations extérieures ; cette désagrégation
réclame une restructuration pour adapter les mentalités des
populations aux exigences du monde moderne globalisant et affecte nombre
d'institutions juridique, politique, socioéconomique, religieuse et
sanitaire surtout. Elles paralysent le progrès économique, qui
est le support de la jouissance effective du droit humain à la
santé des citoyens.
Aussi, la jouissance du droit à la santé est
liée à la problématique de l'éthique du
professionnel de santé en RDC, qui découle de
l'incohérence des systèmes ou hiérarchies des valeurs
personnelles, intrinsèques ou extrinsèques. Ainsi, il faut
connaitre ces droits naturels pour bien les exercer. Cambelle, 1994 ;
Bongo Pasi W., (2001-2002 ; cités par G. Kadima Sendula, op.
cit).
3.2.1. A PROPOS DU MODELE CONCEPTUEL DE L'ETUDE
Notre modèle conceptuel sur la problématique de
jouissance du droit de l'homme à la santé, tente d'expliquer les
mécanismes psychosociaux de violation du droit spécial à
la santé dans la réalisation pratique médicale des droits
théoriques. Ce défi dépend largement du niveau des
progrès social, culturel et économique de chaque nation. Car les
actions en santé sont définies dans le temps et dans l'espace
comme milieu d'exercice du droit fondamental. Les contradictions des structures
(institutions hospitalières comprises) et, les incohérences des
systèmes de valeurs socio - culturelles (système éducatif)
engendrent l'aliénation sociale, l'acculturation, des déviances
et des violations flagrantes, spécialement du droit à la
santé des patients, comme observé par l'étude aux
CUK ; à cause de l'insatisfaction en temps réel aux besoins
fondamentaux de l'homme.
A ce titre, certains auteurs comme Crubelle (1979) et Sauvy
(1970), cités par Michel Claes (1986, p.14) renseignent qu'à la
jeune génération s'oppose désormais celle de parents,
grands parents, experts/novices, moins pesante et moins disposée
à partager les postes de travail.
Les Etats ayant des populations à
phénomène démographique jeune très poussé,
comme la RDC , influence la mentalité des jeunes et des adultes,
dans un système politique et social ne disposant ni de structures, ni
de mentalités d'accueil favorables aux infrastructures et ce,
créant aussi une situation explosive et implosive au sein des
communautés et, de la société congolaise que nous avons
appelée : « conflit identitaire et crise
identitaire » ; pour lesquels le résultat présent
est une conséquence de l'aliénation psychosociologique qui fait
l'obstacle à la réalisation d'un « destin
commun » ; à l'égalité de liberté
enfin, à la « jouissance effective du droit spécial
à la santé des patients aux CUK. Voire l'ensemble de la
population congolaise.
3.2.2. FORMULATION DES SOLUTIONS APPROPRIEES
Pour réaliser la jouissance du droit spécial
à la santé des patients aux CUK, les alternatives suivantes sont
possibles, à savoir :
ü L'apprentissage de mentalité institutionnelle au
moyen de l'analyse des besoins fondamentaux de l'homme et entrevoir le moyen de
les satisfaire en assurent la sécurité psychologique et physique
des médecins et des patients ;
ü L'ajustage des objectifs immédiats et
médiats de l'hôpital et des travailleurs pour assurer la
stabilité du cadre de structure d'accueil aux CUK ;
ü L'établissement de l'équilibre logique
entre la structure des CUK et la consommation des services de santé par
la population ;
ü L'analyse foncière des besoins politiques et
sociaux, des peurs, des croyances, des interdits sociaux d'ordre historique ou
actuel qui déterminent le comportement du personnel selon leur
communauté et, y répondre par l'approche d'éducation, de
modification de comportement ; en articulant le rapprochement des
représentations communautaires aux réalités des
institutions sociales, (inconscient collectif- conscience collective) ;
ü L'organisation scientifique du travail aux CUK, en
intégrant un dispositif d'accompagnement psychologique des cadres,
dirigeants et l'ensemble du personnel. Dans une démarche qualité
des mesures strictement sanitaires vers la qualité totale des valeurs
humaines (le bien - être pour vivre et exister) ;
ü La définition de politique efficace de gestion
et d'un style de commandement à la Direction des CUK, fondés sur
un plan social et une direction par les objectifs, respectant la
liberté et la compétence de chacun : la stratégie
locale de productivité, efficacité, rationalité et
développement des structures médico-sanitaires.
ü Favoriser l'autodétermination des patients pour
éviter la dépendance morbide qui menace la jouissance aux
libertés fondamentales. Etablir un état de droit et de
démocratie dans le but d'entretenir et développer les
facultés intrinsèques de chaque citoyen vers un véritable
adulte. Innover pour menacer et écouler le statu quo des crises des
systèmes des valeurs internes, car les structures institutionnelles ne
créent pas des richesses, et ne sont ni moyens d'innovations en elles
mêmes mais, infèrent la liberté aux hommes, telles des
conditions psychosociologiques favorables, pour être des sources
inépuisables de création, de la jouissance du droit à la
santé.
ü En définitive, la situation des CUK
s'insère dans une société globale complexe,
caractérisée par des affinités et des allégeances
interactionnelles. Il importe selon Kazadi Nduba (op. cit.) de
développer les ressources humaines pour un développement
économique et ce, en créant l'emploi salarié plus
productif. Tel le modèle des pays développés avec 80
à 90% des salariés de leur population active, contre 10 à
14% des salariés en Afrique, où la majorité flâne
dans le système de travail traditionnel et informel et, inaccessible aux
soins de santé de qualité. Alors, comme le changement quantitatif
produit le changement qualitatif, les efforts mobilisables en qualité et
culture de santé mentale sont énormes aux CUK et pour la nation.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre travail intitulé :
« la jouissance du droit de l'homme à la santé des
patients : approche psychosociologique des médecins des Cliniques
Universitaires de Kinshasa, entre 2005 - 2010 », le problème
crucial soulevé dans cette étude tourne autour d'un constat
actuel des inégalités d'accès aux traitements
médicaux à travers le monde et, en Afrique spécialement en
RDC particulièrement. A ce titre, il constitue un véritable
fléau socio - économique et culturel pour les CUK à l'aune
de la mondialisation.
De même, une telle problématique ouvre des
perspectives de recherche et des approches nouvelles en vue de mieux comprendre
le phénomène et en assurer la réalisation effective par l'
intégration des droits de l'homme à la santé.
Notre question de recherche était de savoir quelle est
l'influence de l'état de santé mentale des médecins sur la
jouissance du droit fondamental à la santé des patients aux CUK,
entre 2005 - 2010 ?
Cette interrogation était formulée dans le but
d'expliquer les concepts en corrélation et de vérifier
qualitativement l'étendue de celle - ci.
A cette question principale, nous avons émis
l'hypothèse fondamentale selon laquelle, il existe une
corrélation entre l'état de santé mentale des
médecins et l'état de jouissance du droit de l'homme à la
santé des patients aux CUK, entre 2005 - 2010.
En effet, nous pensons que l'état
psychologique (mentale) des médecins dans cette institution
hospitalière, succède à une situation de privation durable
de satisfaction des besoins fondamentaux qui déterminent des attitudes
agressives et de violations flagrantes des droits des patients.
Aussi, si les patients ne jouissent pas suffisamment du droit
spécial à la santé, c'est parce que :
ü Le travail des médecins se déroule dans
un cadre des structures contradictoires et/ou des conflits
identitaires ;
ü Les facteurs importants de risque aux stress et des
désordres psycho émotionnels génèrent des crises
identitaires ; celles - ci possèdent un impact sur la santé
mentale, à savoir : la perception, la communication et la
jouissance des droits de l'homme comme droit inaliénable.
Notre objectif général était de
contribuer à la protection, la promotion des droits de l'homme et ceci
pour la jouissance effective du droit fondamental à la santé dans
les formations de santé publique en RDC.
Sur le terrain de recherche aux CUK, nous avons ciblé
les objectifs spécifiques visant d'abord à examiner
l'étendue de la corrélation entre l'état de bien -
être mental des médecins aux CUK et l'état de jouissance du
droit élémentaire à la santé des patients ;
ensuite, à identifier les facteurs psychosociaux
faisant obstacle à la jouissance du droit spécial à la
santé des patients ; enfin à formuler des solutions
appropriées pour la promotion et la protection de la jouissance du droit
élémentaire à la santé aux CUK.
Pour atteindre ces objectifs visant à assurer la
réalisation effective du droit à la santé et,
prétendre répondre à notre questionnement de recherche,
nous avons utilisé la méthode systémique dans une approche
dialectique et descriptive ; en plus nous avons eu recours à la
méthode clinique en psychologie. Ces méthodes ont permis
d'appréhender les contingences, des liens des différents
systèmes en interactions et ce, à partir d'une description des
concepts « santé mentale » et
« jouissance du droit à la santé » en tant
que phénomènes psychosociaux.
Aussi, par l'observation naturaliste des systèmes, nous
avons dégagé suffisamment des contradictions, à
savoir : la thèse concernant la protection du droit à la
santé, l'antithèse des inégalités d'accès
aux soins comme violation et, enfin la synthèse comme l'émergence
de la jouissance du droit de l'homme à la santé des patients, du
respect des principes des droits et libertés fondamentaux, telle une
base de cette corrélation, en vue de la jouissance réelle du
droit à la santé des patients.
La deuxième démarche clinique a permis une
observation naturaliste des sujets (médecins) dans leur
singularité en vue d'émettre les significations de leurs actes de
violations du droit à la santé des patients.
Nous avons utilisé les techniques suivantes pour
procéder à la récolte des informations qualitatives
recherchées auprès des médecins aux CUK, à
savoir :
ü Entretien semi directif avec un guide
d'entretien ;
ü Observation participative ;
ü Analyse de contenu des résultats et
données statistiques ;
ü Documentaire (documents écrits et oraux, le
verbal et le non verbal).
Il est évident que le recours à la technique des
tests psychologiques a été bénéfique en vue de
compléter les données issues de l'observation et de l'entretien
clinique auprès des médecins.
Après la présentation,
l'analyse et l'interprétation des résultats qui sont issus des
données qualitatives et, recueillies auprès des 120
médecins représentant notre échantillon de convenance
(occasionnel), tiré de la population de 519 médecins des CUK.
Notre échantillon représente cette population cible à 23
%. L'étude montre qu'il existe une relation entre l'état de
santé mentale des médecins et l'état de jouissance du
droit élémentaire à la santé des patients aux CUK,
entre 2005 - 2010.
Il convient de noter que, les facteurs
psychosociaux de risque aux stress sont importants chez les médecins qui
courent le risque supérieur à 50 % d'attraper un trouble mental
ou physique. L'anxiété et la dépression sont
évaluées à plus de 50 % d'importance et, une chance sur
deux d'avoir des troubles déjà importants et en évolution.
La réaction à la frustration et le psycho traumatisme sont deux
cas rares chez les médecins aux CUK, entre 2005 - 2010.
L'étude montre enfin qu'il existe un creuset entre les
deux concepts (droit et santé mentale) et la jouissance du droit
à la santé des patients comme une réalisation pratique de
l'accès aux soins médicaux, sans discrimination ni
inégalité ; ce qui soulève le paradoxe de
capacité de jouissance/ capacité d'exercice du droit fondamental,
dans un contexte des conditions aliénantes et aliénées.
A ce titre, nous pensons que pour pouvoir accéder
pleinement avec égalité des libertés au droit à la
santé, la satisfaction aux besoins fondamentaux est essentielle. Et ce,
à travers une approche sociologique et psychologique de motivation des
besoins de l'homme selon Abraham Maslow (1908 - 1970) ; de même, une
approche médicale de 14 besoins fondamentaux de l'être humain
selon Virginia Henderson (1897 - 1996) et/ou une approche philosophique
pragmatique des besoins de l'homme d'être utile, besoins de
l'éternité selon Jean Marc Damien (2009).
Dans le même ordre d' idées, c'est justement de
l'idée de l'universalité comme fondatrice des droits humains, ou
de la pensée de l'homme que prend naissance le concept
d'égalité et de protection des libertés de toute
l'humanité au monde (R. Bruyer, René Cassin, Marc Agi, op. cit).
Lorsque les besoins fondamentaux sont perturbés, il apparaît un
trouble de l'état de santé mentale et du comportement de la
défense des droits de l'homme et du droit spécial à la
santé des patients. L'inconséquence de cette corrélation
dans les institutions en générale et aux CUK en particulier
constitue l'obstacle à la jouissance des droits des patients aux CUK.
C'est ainsi que, Murray et Lopez (op. cit.) confirment que l'état de
santé mentale actuellement constitue la première cause
d'incapacité au monde et que les prévisions donnent la proportion
de 15 % en 2020, selon l'OMS (2001).
En dehors des droits et libertés fondamentaux comme
base de référence selon l'OMS (1991), les droits fondamentaux des
patients entre autres, le droit au soulagement de douleur, à
l'information et consentement libre et éclairé, droit à
l'accès à son dossier médical, à l'aide pour
victime d'accidents médicaux et aléas thérapeutiques des
médecins, droit de participation à la recherche
biomédicale (bioéthique), à la dignité, au non
discrimination dans l'accès aux soins, au respect de la vie
privée, droit au secret médical des informations le concernant,
droit au travail, à l'assurance maladie à l'invalidité et
droit au quotidien méritent tous la protection et la promotion sans
inégalité ; tout ceci partir d'une approche nouvelle bien
élaborée.
En cas des violations de ces droits humains des patients, les
règles de droit commun doivent s'appliquer et ce, sous forme des
contraintes légitimes en vue d'assurer la jouissance effective des
droits des personnes vulnérables (patients).
C' est pourquoi, l'ONU (1978) recommande une
recherche d'approches nouvelles par une analyse globale des méthodes et
moyens qui s'offrent au sein du système de l'ONU, pour mieux assurer et
réaliser la jouissance effective. Le développement
socioéconomique et culturel assure les progrès durables dans la
voie d'application de tous les droits de l'homme et du droit spécial
à la santé pour tous.
SUGGESTIONS ET
RECOMMANDATIONS
- Suggestions
Nous proposons dans cette étude une approche
éducative par le déconditionnement des médecins, avec
l'intention de sublimation et de socialisation aux droits humains, à
savoir :
· Redéfinition de l'administration
financière et l'organisation scientifique du travail en vue
d'équilibrer les prévisions des dépenses avec les recettes
financières aux Cliniques Universitaires de Kinshasa et les
infrastructures avec les objectifs (sociaux et techniques) ;
· Mécanisme d'exploitation rationnelle du capital
humain et ressources humaines ;
· Refondation de l'éthique du cadre
(élites) de direction des CUK par le comité directeur ;
· Conquête pour obtenir une loi cadre de
l'organisation administrative et gestion financière et du personnel, en
vue de lutter contre l'évasion des recettes financières et du
potentiel humain.
· Ouverture de la direction des assurances (maladie,
travail, droits judiciaires et humains) ;
· Restructuration de Département du personnel et
des ressources humaines ;
· Création d'une caisse sociale aux CUK, des
loisirs, sport et activités productives.
- Recommandations
Pour les Cliniques Universitaires de Kinshasa
· Une gestion des ressources humaines, selon l'objectif
de quatre grands types de ressources humaines au sein de cette organisation, en
vue de l'analyse des besoins fondamentaux des travailleurs et des objectifs des
CUK ;
· Relation de l'homme avec son travail à
l'hôpital ;
· Relation de force de travail entre différents
groupes humains internes et à l'extérieur de
l'hôpital ;
· Relation hiérarchique qui respecte
l'éthique, la valeur humaine et économique de chacun à
tout niveau du travail ;
· Relation interpersonnelle digne entre le
personnel ;
· Respect des principes managériaux,
rémunération équitable et incitative ;
productivité, efficacité, rationalité et
développement
· Recrutement interne et externe sans discrimination,
sélection des candidats (tests mentaux) : description de poste et
définition du profil requis ;
· Protection des droits humains par une politique de
développement humain, de conditions du travail, formation au moins 10 %
de la masse salariale de l'hôpital chaque année ;
· Gestion de l'environnement du travail pour la
santé à l'hôpital
Pour les médecins
· Identifier les facteurs de risque aux stress,
anxiété/dépression et le gérer subtilement par un
travail d'élaboration psychologique ;
· L'Ordre des médecins devra établir
l'Arbre des besoins fondamentaux pour protéger l'éthique et la
santé mentale dans la profession ;
· Comprendre et gérer les mécanismes
d'adaptation aux problèmes de santé mentale et
d'hygiène mentale au travail;
· Promouvoir les comportements sains des droits humains
par l'apprentissage des règles de santé mentale au
travail ;
· Influencer la culture des droits humains des patients
aux CUK ;
· Gérer les comportements verbaux et non verbaux
de violations des droits des patients par la motivation, formation et
communication
· Réajuster les rapports médecin-malade,
définition des honoraires et le, droit au travail
décent ;
· Respect du comportement sanitaire et culture de
consultation psychologique au besoin.
Pour l'Etat- Gouvernement
L'Etat gouvernement de la RDC a l'obligation de
protéger le droit à la santé de la population pour
la jouissance des droits des patients et l'exercice de leur droit à la
santé, notamment en la disponibilité :
· Droit et justice distributive en RDC
· Assurance de sa responsabilité légale
en matière de santé ;
· Décrets et arrêtés
spécifiques pour l'organisation des hôpitaux ;
· Assurance de la sécurité médicale
et sociale pour la santé.
· Organiser l'administration financière par
l'orthodoxie institutionnelle dans les Hôpitaux, prise en charge des
frais médicaux et démocratisation des pouvoirs publics
sanitaires.
· Education de masse par les médias, aux droits
humains et droit fondamental à la santé, sans oublier la
dimension santé mentale dans ses rouages
· Résoudre les conflits des structures
institutionnelles par éducation et culture de la paix, la
négociation et jamais par la force de pression.
· Mettre en place un dispositif de prise en charge
adéquate des crises des systèmes et valeurs incohérents,
sur le modèle holistique : biopsychosocial dans les institutions
médico-sociales
· L'Etat doit opter pour la bonne gouvernance et
l'état de droit, doit être favorable à l'esprit
créatif, de gestion, de compétence, de l'exercice judiciaire et
législatif.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
I. OUVRAGES
1. A. TOURAINE, Les conflits sociaux, In Encyclopedia
Universalis, Paris, Larousse, 1990
2. A.VANHA EVER BEKE, Problèmes économiques
des pays en voie de développement, Ed. AG CD, Bruxelles, 1976
3. Elisabeth Roudinesco et al, Histoire de la
pensée, Ed. FAYARD, Paris, 1999.http:/www.diplomatie.gouv.fr
4. FERNANDEZ LYDIA et al., La Recherche en Psychologie
clinique, Ed. NATHAN Université, Paris, 2001
5. François THUAL, Les conflits identitaires,
Ed. Paris Marketing collection, ELLIPSE, 1995
6. FREDERIC Dubas, La médecine et la question du
sujet, enjeux éthiques et économiques, Ed. les Belles
Lettres, Paris, 2004.
7. G. MULUMA MUNANGA, LE GUIDE de recherche en sciences
sociales et humaines, Ed. SOGEDES, Kinshasa, 2003
8. G.CHEVRY, Pratique des enquêtes statistiques,
PUF, Paris, 1962
9. G.DE LANDSHEERE, Introduction à la recherche en
Education, Ed. ARMAND Colin, Paris, 1972
10. GEORGES GURVITCH, Dialectique et Sociologie, Ed.
Flammarion, Paris, 1962
11. IGNACE SONA Ba' Basawon, Le concept de connaissance de
soi, illustrations dans la société Congolaise, PUC, Kinshasa,
2006.
12. Jean Bergeret et al. Psychologie pathologique,
Théorie et Clinique, Ed. MASSON III, Paris, 1982
13. Jean Claude FILLOUX, La personnalité, PUF,
Paris, 1980
14. Jean DELAY et Pierre Pichot, Abrégé de
psychologie, MASSON et Cie, Paris, 1969
15. Jean Louis Pedinielli, Introduction à la
Psychologie clinique, Ed. NATHAN, Paris, 1994
16. John RAWLS, Théorie de la justice, Ed. Du
Seuil, Paris, 1987.
17. John W. GARDNER, Homme Neuf, Monde Nouveau, Ed.
Internationales, Paris, 1966
18. Joseph NUTTIN, Psychanalyse et conception spiritualiste
de l'homme, PUL, Paris, 1960
19. Kalindye Byanyra, Traité d'éducation aux
droits de l'homme en RDC : Introduction aux droits de l'homme, typologie
et systèmes de promotion et de protection, Tome II, Ed. (IADHD)
Institut Africain des droits de l'homme et de la démocratie, Kinshasa,
2004.
20. L.REYCHLER, Les Crises et leurs fondements,
Prévention des conflits, Violence, un conflit en Afrique, analyse de
crise et piste de prévention, 1990
21. LABANA LASAY ABAR, Le Conflit, stratégie,
Prévention, gestion et mode de résolution, Ed. Chaire Unesco,
Kinshasa, 2007
22. MARC AGI, Encyclopédie des droits de l'homme,
sommaire, Ed. VIARMES, Paris, 1998.
23. Michel CLAES, L'Expérience adolescente, Ed.
Pierre Mardaga, Bruxelles, 1986
24. NGOMA-Binda, Participation politique :
éthique civique et politique pour une culture de paix, de
démocratie et de bonne gouvernance, SOGEDES, Kinshasa, 2005.
25. OUGUERGURF, La charte africaine des droits de l'homme
et des peuples, PUF, Paris, 1993
26. Pierre de Quirini S.J., La Charte Africaine des droits
de l'homme et des peuples, CEPAS, Kinshasa, RDC
27. R. PINTO et Madeleine GRAWITZ, Méthodes des
sciences sociales, 10ème Ed. DALLOZ, Paris, 1967
28. RAYMOND BRUYER, Les Sciences humaines et les droits de
l'homme, Ed. PIERRE MARDAGA, Bruxelles, 1984.
29. Roger Bastide, Sociologie des maladies mentales,
Ed. FLAMAMARON, Paris, 1965
30. Roger Bastide, Sociologie et psychanalyse, PUF,
Paris 1970
31. Roger Mucchielli, Questionnaire dans l'Enquête
psychosociale, Ed. GERARD, Paris, 1968
32. S. SHOMBA et TSHUND'Olela E.S.G, Méthodologie de
la Recherche Scientifique, MES, Kinshasa, RDC, 2003
33. SIGMUND FREUD, Cinq leçons sur la
psychanalyse, Ed. Payot, Paris, 1966.
34. W.J. SCHRAML, Pour un Hôpital plus humain, guide
à l'usage des infirmiers et des personnels médical et
paramédical, Ed. SALVATOR MULHOUSE, Paris, 1974.
35. WESTERN DREW, Psychologie, pensée, cerveau et
culture, DEBOECK Université, Paris, 2000
II. OUVRAGES
LEXICOGRAPHIQUES
1. L. MANUILA et al., Dictionnaire médical, Ed.
2ème, III MASSON, Paris, 2001
2. Larousse, 1978
3. Norbert SILLAMY, Dictionnaire Usuel de psychologie,
Ed. BORDAS. Paris, 1980
4. PAUL Robert, Le petit Robert, Ed. LAROUSSE, Paris, 1978
5. YVES POINSO et al., Dictionnaire de psychanalyse,
Ed. Université, 1972
III. REVUES ET ARTICLES
10. Bulletin du CADICEC-Information, Gérer les
ressources humaines, n°77/78, 2e et 3e
Trimestre, Kinshasa, 2000
11. MYRIAM TSIKOUNAS et al., Les Ambiguités de
l'humanitaire, De Saint Vincent de Paul aux French doctors, Ed.
arlea-Corlet, in panoramiques n°24, Paris, 1996
12. Collectif, Psychologue en Santé publique,
Ed. E.N.S.P n°24, Paris, 2005. URL :
http://www. edition e n s
p.fr
13. Conférence Mondiale sur les droits de l'homme, ONU,
VIENNE, Juin, 1993
14. Dialembo NKembi Diebo, Le droit de l'homme à
l'existence au regard de la métaphysique négro africaine,
Ed. LOKOLE, Kinshasa, 1988
15. S. Kayembe N'Kolesha et al., VAde Mecum de
prévention de la torture, Ed. L'Observatoire, Kinshasa, 2006
16. Programme Régional d'évaluation et de
formation en éthique du développement, (PREFED), 2004
17. Association des psychiatres américains (APA),
1992
18. Luc SINDJOUN, La formation du patrimoine
constitutionnel commun des sociétés politiques,
éléments pour une théorie de civilisation politique
internationale, n°2/97, CODESRIA, Cameroun, 1997
19. Constitution du 18/Fév. 2006, RDC
20. Code de déontologie médicale, Ord.
n°70/158, du 30 Avril, 1970, RDC
21. ONU, Déclaration Universelle des droits de l'homme,
résolution 217 A. (III), du 10 Décembre, 1948
22. ONU, Pacte international sur les droits économiques,
sociaux et culturels, résolution, 2200. Du 16
Décembre, 1996
9. ESTELLE BOTVINIK ET al., Psychiatrie, in
édition ESTEM, Paris, 2000
1. OMS, Classification Internationale des maladies
mentales, CIM-10, 1992
2. OMS, Forum mondial de la santé, Vol. 3,
n°1, 1982
3. OMS, Manuel de l'équipe de Santé, Ed.
Saint Paul, Paris, 1979
4. OMS, Migrations Internationales, Santé et droits
humains, n°4, Décembre, 2003
5. OMS, Pour un système de Santé
performant,rapport sur la santé dans le Monde, 2000
6. OMS, Projet politique de santé mentale,
Genève, 2001
7. OMS, Rapport de santé, 1997 ; 1998 ;
2002
8. Paul HUNT, Rapport de Mars, OMS, Genève, 2002
IV. THESES, MEMOIRES,
CONFERENCES, COURS, SITES INTERNET
1. A.S. MUNGALA, Sociologie hospitalière, Chaire
Unesco, Unikin, 2002
2. ABRAHAM MASLOW, La pyramide des besoins
fondamentaux, 1970, URL :
http://www. wikipekia. Org
3. Association Canadienne de santé mentale, 1994,
URL :
http://www. erudit.org. ht ml,
2002
4. Charles Nicolas A., (2002). URL : http : //www.
Cspr p. Univ. Paris diderot. Fr/information, html
5. Cherki A., (2002). URL :
http://www. Csprl. univer.
Paris, 2006
6. DELBART VIRGINIE, Evaluation de l'emprise spatiale de la
Ville de Kinshasa, 1995-2000, Mémoire en Géographie, ULB,
Bruxelles, 2000
7. Emille Francis Short (2007). URL : http. : //www.
8. Emmanuel Kabengele Mpinga, Santé mentale et
droits de l'homme, in compendium pédagogique, Unige, Genève,
2008. URL :
http://www. dhsanté
mentale. Net, 2003
9. ERIC DEPREEW, Conférence sur la psychologie de
motivation, anxiété et échec, FPSE, UNIKIN, Kinshasa,
2009
10. Forum sur les droits de l'homme, Engagement à
risque, Genève, 1998
11. G. LELO MANANGA, Stress Psychosocial et Infection au
VIH/SIDA à Kinshasa/RDC, thèse de Médecine, UNIKIN,
Kinshasa, 2009
12. Health Net, TPO, Santé mentale dans les soins de
santé primaire, Burundi, Bujumbura, 2007
13. INSWAN BIDUM, Promotion socioéconomique de
l'épouse et tension familiale, Mémoire, DES, Sociologie,
Unikin, Kinshasa, 2002
14. Jean Marc Damien, Besoin d'être utile et besoin
d'éternité, 2009. URL :
http://www. wikipekia.org
15. KABEYA-TSHIKUKU, Conférence sur la structure de
l'économie de Marché de la RDC dans la mondialisation,
Kinshasa, 2009
16. Kadima Sendula, La problématique des droits
humains dans les institutions hospitalières de Kinshasa,
Mémoire, DEA, inédit, CHAIRE Unesco, Unikin, 2004
17. Kalemba Bahane, Protection des droits des personnes
vivant avec VIH/SIDA en RDC, Mémoire, DEA, inédit, Chaire
Unesco, Unikin, 2006
18. KATIMA-KIPULU, Contribution de la polyclinique
AKHENATON à la promotion du droit à la santé dans la ville
de Kinshasa, Mémoire, DEA, inédit, Chaire Unesco, Unikin,
Kinshasa, 2008
19. Maryse Stern, Accompagnement psychologique des
Médecins traitants, 2008.URL :
http://www. wikipedia. Net
20. MPUTU LOBOTA, VIH/SIDA et droits humains des personnes,
cours, inédit, Chaires Unesco, UNIKIN, 2007-2009
21. MUKONGO-KAPITA, Problématique des droits
à la santé des patients au regard des réalités
Congolaises, Cas de HPGK, Mémoire, DEA, inédit, chaire
Unesco, Unikin, 2002-2004
22. MUTEBA M., Journée mondiale de santé
mentale, Kinshasa, RDC, 2009
23. OMS, Conférence sur les soins de santé
primaire, ALMAATA, Russie, 1978
24. PNUD, Rapport du sommet, 1996
25. Union internationale pour les droits de l'homme, rapport,
1996
26. VIRGINIA HENDERSON, 14 besoins fondamentaux de l'
être humain, 1946, URL :
http://www. wikipekia. Org
URL :
http://www. Csprp.fr/grappe.ht
ml 2006
URL :
http://www. Whso. Into. ht ml,
2009
URL :
http://www. Aid
h.org/Santé/ONU-droit santé ht ml, 2009
URL :
http://www. Psychanalyse en
movement.net, 2008
URL :
http://www. Information
hospitalière. Com/php. 2009
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE DES ABREVIATIONS
iv
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
v
0. Introduction Générale
1
0.1. Problématique
1
02. Hypothèses du travail
12
03. Objectifs du travail
13
3.1. Objectif général
13
3.2. Objectifs spécifiques
13
04. Méthodes et Techniques du
travail
14
05. Population et Echantillon
14
5.1. La population
14
5.2. Technique d'échantillonnage
14
06. Intérêt du travail
15
07. Délimitation et Division du
travail
15
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES
DROITS DE L'HOMME ET DROIT ELEMENTAIRE A LA SANTE
16
SECTION I : Droits de l'homme
17
1.1.1 Définition des concepts
clés
17
1.1.2. Genèse et évolution
des droits de l'homme
18
1.1.3. Catégories des droits de
l'homme
19
1.1.4. Sources juridiques des droits de
l'homme
20
1.1.4.1 Instruments internationaux
20
1.1.4.2 Instruments régionaux
21
1.1.5. Droits de l'homme et sciences
humaines
22
1.1.6. Naissance de l'idée de
l'égalité et de la protection de tous les hommes
24
1.1.7. Idéologies et violations des
droits de l'homme au monde
27
1.1.8 Pratiques traditionnelles et
Jouissance du droit à la santé des peuples africains
29
1.1.9 Triomphe des droits de l'homme
en Afrique noire
33
SECTION II : Droit de l'homme
à la santé
34
1.2.1. Définition du concept
« santé » et les objectifs selon l'OMS
34
1.2.2. Cadre juridique du droit
élémentaire à la santé
37
1.2.2.1. Sources internationales du droit
à la santé
37
1.2.2.2. Sources régionales du droit
à la santé
39
1.2.2.3. Sources internes (nationales) du
droit à la santé
39
1.2.3. Organisation actuelle du
système sanitaire congolais
42
1.2.4. Santé mentale et droits de
l'homme
43
1.2.4.1 Santé mentale vue sous
l'angle de la santé publique
43
1.2.4.2. Impacts des troubles mentaux et du
comportement sur le droit à la santé de la population
47
1.2.4.3
Santé mentale et la jouissance du droit à la
santé
49
1.2.4.4 Définitions des quelques
concepts de santé mentale et de comportement
55
1.2.5. Etudes antérieures sur
santé mentale et droits de l'homme
61
SECTION III : Jouissance du droit
à la santé mentale et des droits des patients
64
1.3.1. Cadre conceptuel de jouissance des
droits des patients
64
1.3.2. Droits des patients ou malades
65
1. 3.2.1. Droits fondamentaux des
patients
66
1.3.2.2. Droits des patients et
santé mentale : Recommandations de l'OMS, 1991
67
1.3.2.3. Quelques principes
généraux de protection réelle des droits humains des
patients.
68
1.3.3. Psychologie du Médecin
70
1.3.4. Psychologie du patient
71
1.3.5. Contribution de la psychosociologie
à la jouissance du droit à la santé
73
1.3.6. La question de l'accompagnement
psychologique des professionnels de santé à l'hôpital.
75
CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE
RECHERCHE
79
SECTION I : METHODES ET TECHNIQUES
79
2.1.1 METHODES
79
2.1.1.1 Méthode
systémique
79
2.1.1.2. Approche descriptive
80
2.1.1.3. Approche dialectique
80
2.1.1.4 Méthode clinique
81
2.1.2 Techniques de recherche
81
2.1.4. Population et
échantillon
86
2.1.4.1 Population
86
2.1.4.2 ECHANTILLON DE L'ETUDE
87
SECTION II : CHAMP D'INVESTIGATION ET
LA PRESENTATION SOMMAIRE DE LA VILLE DE KINSHASA ET LES CUK
89
2.2.1. Du champ d'investigation
89
2.2.1.1. Présentation sommaire de la
ville de Kinshasa
89
2.2.1.2. Présentation des Cliniques
universitaires de Kinshasa
94
2.2.1.3 problèmes cruciaux des
CUK
96
2.2.1.4 Difficultés
rencontrées
98
CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE
ET INTERPRETATION DES DONNEES
99
SECTION 1 : Présentation et
analyse des résultats
100
3.1.1. Identification des variables du
profil socioprofessionnel des médecins aux CUK, entre 2005 - 2010
100
a) Variables du profil socioprofessionnel
des médecins aux CUK
100
3.1.2. VERIFICATION DES VARIABLES PAR LES
TESTS PSYCHOLOGIQUES
103
SECTION 2 : INTERPRETATION DES
RESULTATS ET DISCUSSIONS
106
CONCLUSION GENERALE
119
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
123
- Suggestions
123
-
Recommandations
123
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
126
I. OUVRAGES
126
II. OUVRAGES
LEXICOGRAPHIQUES
128
III. REVUES ET
ARTICLES
129
IV. THESES,
MEMOIRES, CONFERENCES, COURS, SITES INTERNET
130
TABLE DES MATIERES
134