B / Un préalable fondé sur l'Accord de
Paix pour Le Darfour (APD).
Le 05 mai 2006, un accord historique a été
signé à Abuja (Nigeria) entre les parties soudanaises en conflit
depuis février 2003. Cet accord connu sous le nom de APD est
signé en présence du président en exercice de l'U.A son
excellence
M Denis Sassou-Nguesso, du président de la Commission
de l'U.A M Alpha Oumar Konaré, du Médiateur de l'U.A M Salim
Ahmed Salim, des Représentants de l'ONU, de l'UE, du Canada, de la
France, de la Grande Bretagne, des Etats-Unis, de la Ligue Arabe, des Pays-Bas,
de la Norvège, de l'Egypte, de l'Italie et de la Libye.
L'accord en soi présente une grande
crédibilité pouvant servir de support pour l'ensemble des acteurs
qui oeuvrent en faveur d'une paix au Darfour plus particulièrement
à l'actuelle mission onusienne. En effet deux faits illustrent
l'importance de l'Accord d'Abuja pour la MINUAD.
Le premier tient aux forces en présence. En effet il fut
le premier accord réunissant la plupart des parties en conflit. En
outre l'APD fut signé par le
70 X Zeebroek, P Sebahara et F Santopinto, Darfour,
Tchad, Centrafrique des processus de paix à l'épreuve du feu, op.
, cit. p 3
71 P E Bakong et M Gazibo, les nouveaux conflits
d'Afrique subsaharienne in Guide du Maintien.....op. , cit. p 120
gouvernement soudanais représenté par son
négociateur en chef Magzoub AL Khalifa et par la branche majoritaire du
M/ ALS dirigée par Minni Minnawi Arkoi, auxquels se sont joints, le 08
juin 2006, une trentaine de commandants et de représentants politiques
des branches dissidentes de la faction minoritaire du M/ ALS et du MJE qui ont
signé une « déclaration d'engagement en faveur de l'APD
»72. Aujourd'hui bien que l'APD a fait son temps avec les
nombreuses violations qu'il a subit mais son but premier demeure à
savoir pousser les différentes parties à « accepter »
une pleine immixtion de la communauté
internationale dans la crise. En effet c'est à la suite
de cet accord qu'il a étéconvenu d'un éventuel
remplacement de la MUAS par une force onusienne.
Le deuxième fait réside dans le contenu
même de l'accord. En effet lors des négociations les parties
avaient accepté de toucher les principaux points d'achoppement de la
crise du Darfour. En outre il a été convenu d'un :
- partage du pouvoir entre le gouvernement et les rebelles. A cet
effet les
rebelles réclamaient le poste de vice-président de
la République. La
Constitution soudanaise n'ayant pas prévu ce poste ils
ont obtenu celui de
«Senior Assistant », qui a presque les mêmes
prérogatives que le vice-
président.
- Partage des richesses. A ce titre les rebelles demandaient
un partage équitable des richesses du pays et une compensation, pour
permettre aux populations du Darfour de sortir de l'état de
pauvreté dans lequel elles vivent depuis des décennies.
- Arrangement sécuritaire qui permettrait la
démobilisation des combattants (rebelles et milices pro- soudanaises)
afin que l'aide humanitaire arrive à destination.
72 CF. Opérations de Paix, Muas.... Op.,
cit.
- Statut pour la Province du Darfour. Sur ce point le texte
propose un vote
d'ici 2010 pour déterminer la création d'une
entité géographique unique
en lieu et place des actuelles trois provinces composant le
Darfour73.
Ces différents points qui ont été
signé par les protagonistes de la crise lors des négociations
d'Abuja ne peuvent être laissé en rade dans toute tentative de
pacification du Darfour. En outre ces deux Accords (l'Accord de
N'Djaména et celui d'Abuja) démontrent les efforts fournis par
les africains pour une paix définitive au Darfour. Cependant avec la
persistance du conflit, il est évident que toute recherche de paix pour
le Darfour doit être élargie à un domaine plus vaste.
|