Etude contrastive français-anglais et langue
généralelangue spécialisée, de la prosodie
sémantique:
Quelques exemples
Mémoire réalisé dans le cadre du master 2
en Langues Appliquées : Langue de Spécialité, Corpus et
Traductologie (LSCT)
Par Meriam HAMZA Sous la direction du professeur Natalie
KÜBLER
Année universitaire : 2010/ 2011
Remerciements :
J?aimerais, tout d?abord, remercier les enseignants de
l?Université Paris Diderot-7, Mr Humbley, Mme Bordet, Mme Volanschi, Mme
Pecman, Mr Perret et Mme Mathieu, pour leurs cours très enrichissants et
leur précieuse aide, qui m?ont permis d?évoluer et
d?acquérir des bases solides. Je remercie plus particulièrement,
ma directrice de mémoire Madame Natalie Kübler, qui a su me guider
tout au long de l?année, avec ses connaissances, sa patience et ses bons
conseils.
Je dédie ce mémoire à :
Mes chers parents, Emer et Hamed, qui se sont sacrifiés
pour me voir atteindre mon rêve, sans jamais rien attendre en retour.
Pour leur amour inconditionnel.
Ma moitié, mon âme soeur, mon mari Anis, pour son
soutien, ses commentaires, ses encouragements et son amour~Pour avoir tout
simplement cru en moi.
Ma soeur Nadia et son mari, ainsi que mon frère Karim et
sa femme, pour leurs présences indispensable dans ma vie
Mes adorables nièces et neveux, mes petits bouts de
choux, Sarra, Mehdi, Aziz et Lina, pour toute l?affection et la tendresse
qu?ils m?apportent, même étant loin.
Mes amis, aussi nombreux qu?ils le soient, en particulier mon
amie Asma pour sa joie de vivre et son humour qui m?ont permis de tenir dans
les moments de stress.
Merci d?être comme vous êtes, merci d?exister dans ma
vie...
Sommaire
REMERCIEMENTS : 2
INTRODUCTION : 5
CHAPITRE I : LA PROSODIE SEMANTIQUE 8
1. Le survol de la prosodie sémantique
8
a) Définitions de la prosodie sémantique 8
b) Caractéristiques de la prosodie sémantique :
13
2. Prosodie sémantique, une forme de connotation?
16
3. Peut-on parler de diachronie? 18
CHAPITRE II : PRECEDENTES ETUDES SUR LA PROSODIE
SEMANTIQUE: .... 21
1. Etudes en lexicographie : 21
2. Etudes dans le domaine de l'enseignement d'une langue
étrangère : 22
3. Prosodie sémantique en tant que
procédé rhétorique : 23
4. Etudes de la prosodie sémantique entre les
langues : 25
5. Etudes dans le cadre des langues de
spécialité : 26
CHAPITRE III: METHODOLOGIE 29
1. Description des corpus : 29
2. L'outil d'interrogation de corpus 31
3. Sélection des mots à l'étude :
32
CHAPITRE IV : ANALYSES ET DISCUSSIONS 35
1. Impressive vs. Impressionnant 35
a) Impressive (langue générale): 35
b) Impressive (langue de spécialité) 37
c) Impressionnant (langue générale) 40
d) Impressionnant (langue de spécialité) 43
2. Provide vs. Fournir : 45
a)Provide (langue générale) 45
b)Provide (langue de spécialité) 48
c)Fournir (langue générale) 52
d)Fournir (langue de spécialité) 54
3. To lead to vs. Entrainer 58
a)To lead to (langue générale) 58
b) To lead to (langue de spécialité) : 60
c) Entraîner (langue générale) 64
d) Entraîner (langue de spécialité) 67
4. To Cause vs. Causer : 71
a) To cause (langue générale) 71
b) To cause (langue de spécialité) 73
c) Causer (langue générale) 76
d) Causer (langue de spécialité) 79
CONCLUSION ET REMARQUES : 83
BIBLIOGRAPHIE: 86
WEBOGRAPHIE: 91
Introduction :
La linguistique de corpus, une approche théorique et
méthodologique pour l?étude de la langue, connait un grand
développement depuis plus de trente ans. Firth (1957) le premier, s?est
intéressé aux mots en contextes et à la compagnie des mots
qui l?entourent, tandis que Sinclair (1987), qu?on peut désigner comme
le fondateur de la discipline, s?est concentré sur le profil
collocationnel des mots. C?est d?ailleurs l?approche de ce dernier qui nous a
inspirée pour ce mémoire. Il s?agit ici d?analyser des corpus1,
pour en extraire des concordances à l?aide de logiciels informatiques,
afin d?examiner, parmi de nombreuses autres fonctions, des statistiques sur des
mots, dans le but d?explorer un phénomène linguistique
précis; la prosodie sémantique. Ce phénomène, dans
lequel une unité lexicale devient contaminée? par la
connotation négative ou positive de ses collocations, réside au
niveau pragmatique de la langue.
La prosodie sémantique se démarque des autres
phénomènes linguistiques (colligation, collocation,
préférence sémantique), par la plus grande discorde
qu?elle provoque (Whitsitt 2005). En effet, ce phénomène intrigue
bien des linguistes, et le développement des corpus leur a permis
d?effectuer des études plus approfondies sur le sujet. Et si il y a
autant de débats, c?est parce que la prosodie sémantique n?est
pas un phénomène simple à définir. Elle n?est pas
facilement accessible par l?introspection et demande beaucoup de temps et des
observations approfondies pour être repérée. Par ailleurs,
des linguistes tels que Louw (1993), Bowker (2007), Partington (1998), Wang and
Wang (2005), savent que l?application de son étude
bénéficierait aussi bien aux lexicographes, qu?aux terminologues
et qu?elle permettrait notamment de résoudre des problèmes de
traduction et d?enseignement d?une langue seconde.
Dans le cadre du master en Langues de
Spécialité, Corpus et Traductologie, nous avons eu
l?opportunité de découvrir ce phénomène et
d'évaluer son importance dans l?étude de la langue, ainsi que
dans la traduction. Une importance qui demande que l?on s?y attarde de plus
près. D?autant plus que ce domaine de recherche a longtemps
été exploré en anglais, mais très peu en d?autres
langues, notamment en français. D?autre part, et comme le fait
1 Un corpus est un ensemble de documents écrits ou
oraux, sous format électronique, dans une langue donnée,
utilisés pour une étude, spécialement pour une
étude linguistique
remarquer Bowker (2007), les études
réalisés dans ce domaine, ont été essentiellement
en langue générale, et rarement en langue de
spécialité.
L?objectif de ce mémoire est donc, de mieux comprendre
ce qu?est la prosodie sémantique et quels types de problèmes
celle-ci peut engendrer dans la traduction de langue générale
comme de langue spécialisée, pour pouvoir juger de
l?utilité de l?introduction de ses informations dans les dictionnaires.
Pour ce faire, nous allons effectuer une comparaison entre des unités
lexicales dans la langue générale, et ces mêmes
unités lexicales en langue de spécialité, plus
précisément dans des corpus en sciences de la terre. En outre,
nous examinerons ces mots non seulement en anglais, mais aussi en
français, pour ainsi faire une comparaison des équivalents (en
langue générale et en langue spécialisée).
Grâce à ces analyses nous pourrons voir si la prosodie
sémantique varie d?une langue à une autre et d?une langue
générale à une langue spécialisée. Et
à la fin de notre étude, nous pourrons alors trancher si oui ou
non, les informations sur la prosodie sémantique dans les dictionnaires
de langue générale, comme de langue de spécialité,
sont indispensables pour les traducteurs.
Deux hypothèses seront donc testées pour
apporter à cette question des éléments tangibles. La
première est celle de Partington (2004: 153-154) selon laquelle une
unité lexicale utilisée en langue générale et en
langue de spécialité, pourrait avoir une prosodie
sémantique différente. Si cette hypothèse est
confirmée, comme elle l?a été pour Tribble (2000),
ça impliquerait que les informations sur la prosodie sémantique
devraient être introduites dans les dictionnaires
spécialisés, pour aider leurs usagers et leur éviter la
confusion. Nous allons donc comparer des unités lexicales dans la langue
générale puis dans une langue de spécialité
(sciences de la terre).
Parallèlement, nous allons tester une autre
hypothèse de Partington (1998:77-78), selon laquelle deux unités
lexicales équivalentes de deux langues, pourraient avoir une prosodie
sémantique différente. Cette dernière hypothèse a
été testée par Partington (1998), mais également
par d?autres linguistes tels que Berber-Sardinha (2000), Tognini Bonelli
(2001). La spécificité de notre étude, consiste dans le
fait que nous n?allons pas seulement nous contenter de tester cette
hypothèse dans les langues générales de l?anglais et du
français, mais aussi de comparer des unités lexicales
équivalentes (anglais-français) dans les langues de
spécialité, comme l?ont fait Bowker (2006) et
Kübler&Volanschi (à paraître). Si cette hypothèse
est prouvée, cela soulignerait la nécessité de
l?introduction des informations sur la prosodie sémantique dans les
dictionnaires, pour réaliser une traduction cohérente sans une
mauvaise interprétation de la part du traducteur.
De ce fait, il nous a semblé nécessaire dans le
premier chapitre de présenter le phénomène de la prosodie
sémantique, tel qu?il a été défini et
caractérisé par différents linguistes, considérant
qu?il est primordial de bien comprendre ce phénomène avant toute
analyse.
Puis, dans le deuxième chapitre nous évoquerons
plusieurs études menées sur la prosodie sémantique, qui
nous ont permis d?observer les différentes méthodologies suivies,
et de nous en inspirer pour notre travail. Ces études nous ont aussi
aidé à évaluer l?importance de la prosodie
sémantique dans le monde linguistique.
Nous présenterons ensuite, dans le troisième
chapitre, les considérables corpus et leurs outils d'interrogation, qui
nous ont permis de mener au mieux notre recherche. De même, nous
parlerons des différentes unités lexicales examinées,
ainsi que de la méthodologie suivie dans notre étude.
Le dernier chapitre sera consacré à notre analyse
et aux discussions sur les résultats obtenus et sera suivi par une
conclusion et quelques remarques.
CHAPITRE I : La prosodie sémantique
La linguistique de corpus permet, entre autres, de
réaliser des études approfondies à tous les niveaux de
langue. Ainsi, au niveau lexical nous pouvons explorer le
phénomène de la collocation. C'est-à-dire, l?association
récurrente de deux ou plusieurs mots. D?autre part, au niveau
syntaxique, la linguistique de corpus permet d?étudier le
phénomène de colligation. Il s?agit de la cooccurrence de mots
avec certaines catégories grammaticales. Nous pouvons également
nous renseigner sur la préférence sémantique des mots,
c'est-à-dire la cooccurrence d?un ensemble de mots appartenant au
méme groupe sémantique. Mais, ce qui nous concerne dans ce
mémoire se situe au niveau pragmatique de la langue ; il s?agit de
l?étude de la prosodie sémantique, qui prend de plus en plus
d'ampleur dans les préoccupations des linguistes. Avec le
développement des corpus, ce phénomène a été
étudié de différentes manières et a
été interprété de plusieurs façons
1. Le survol de la prosodie sémantique
a) Définitions de la prosodie sémantique
La notion de la prosodie sémantique a été
introduite par John Sinclair en 1987, qui se base sur la théorie de
Firth (1957) "phonological prosody"2. Ainsi, en examinant
le verbe à particule "set in" dans le corpus de CoBuild
composé de 7.3 millions de mots, Sinclair a constaté que cette
unité lexicale apparaît très souvent en compagnie de termes
à connotation négative ;
"The most striking feature of this phrasal verb is the
nature of its subjects. In general, they refer to unpleasant states of affairs
[...J The main vocabulary is rot, decay, malaise, despair, ill-will, decadence,
impoverishment, infection, prejudice, vicious (circle), rigor, mortis,
numbness, bitterness, mannerism, anticlimax, anarchy, disillusion,
disillusionment, slump" (Sinclair 1991:74-75).
2 Phonological prosody :
dite la phonologie prosodique
Cette découverte est certainement le fruit de la
technologie et de la linguistique de corpus qui nous permettent d?observer de
nouveaux aspects de langue. Et bien qu?il n?ait pas vraiment mentionné
le terme « prosodie sémantique », Sinclair (1991) a
évoqué ce phénomène comme étant:
«many uses of words and phrases show a tendency to occur
in a certain semantic environment" (Sinclair 1991: 112)
Beaucoup pensent que c?est Bill Louw qui a attribué le
terme « prosodie sémantique » à ce
phénomène. Mais en réalité, Louw l?avait
emprunté à Sinclair, en assistant à une de ses
conférences. Et d?ailleurs, il a bien pris soin de le
préciser:
«This is effectively the first computationally
derived SER/KMPRIESSHL iC SUCt R/ tKeE SKIERPIERC ZKIFK
C61CFIaiIEKDFIEHIXCEtRELe/artR an TIPECtiFTSERIRGy» (personal
FRPPXCiFMIRC I988I» Louw (1993: 158)
Toutefois, c?est bien Louw qui a présenté le
terme « prosodie sémantique » au public en 1993, le rendant
ainsi largement utilisé. Depuis, l?intérêt des linguistes
pour ce phénomène s?est vite propagé. Il semble qu?ils
ont, comme Louw, réalisé la pertinence de l?étude de la
prosodie sémantique. Louw a examiné plusieurs exemples
d?adverbes, tels que « utterly », « bent on
», « symptomatic of » et a conclu qu?ils ont tous une
prosodie sémantique négative puisqu?ils entrent en cooccurrence
avec des mots comme destroying, ruining, clinical, depression, multitude of
sins, etc. Autrement dit, selon ce dernier, si un mot est souvent
accompagné de mots ayant une connotation négative, il a une
prosodie sémantique négative. Par contre, s?il est souvent en
cooccurrence avec des termes à connotation positive, il a une prosodie
sémantique positive. Notons par ailleurs, qu?il existe aussi des mots
ayant une prosodie sémantique neutre, si leurs collocations sont des
mots neutres. Ainsi, Louw (1993) donne la définition la plus
citée jusqu?à présent de la prosodie sémantique, en
négligeant l?aspect pragmatique du phénomène. Pour lui
c?est une aura de sens donné à un terme, avec le temps, par ses
collocations ;
"a consistent aura of meaning with which a form is imbued by
its collocates"(Louw 1993:157).
Plus tard, Sinclair viendra insister sur cet aspect
pragmatique, qu?il considère comme primordial pour le
phénomène, et qui constitue la raison pour laquelle le locuteur
construit sa phrase. Selon Sinclair, la prosodie sémantique est relative
à l?attitude psychologique du locuteur :
«Semantic prosody is...attitudinal and on the
pragmatic side of the semantics-pragmatics continuum. It is thus capable of a
wide range of realization, because in pragmatic expressions the normal semantic
values of the words are not necessarily relevant. But once noticed among the
variety of expression, it is immediately clear that the semantic prosody has a
leading role to play in the integration of an item with its surroundings. It
expresses something close to the function? of an item, it shows how the rest of
the item is to be interpretedfunctionally» (Sinclair, 1996a:
87-88)
Pour Whitsitt (2005), le fait qu?il y ait plusieurs
définitions pour un seul phénomène est parfaitement
acceptable. Par contre, ce qu?il trouve anormal c?est que pour ces deux
définitions complètement différentes, les auteurs
continuent à utiliser le même terme. Il conviendrait,
néanmoins, de noter que ce n?est pas le cas de tous les linguistes, en
l?occurrence, Stubbs (2001a). Pour ce dernier (id. : 65), «discourse
prosodies express speaker attitude». Donc si le locuteur dit
«something is provided» cela impliquerait qu?il approuve
l?idée. Ainsi, il choisit de remplacer « prosodie sémantique
» utilisée dans ses précédents articles, par le terme
«discourse prosody», non seulement pour souligner l?aspect
pragmatique du phénomène, mais aussi pour insister sur le
rôle des interlocuteurs dans la création d?un discours
cohérent.
«I will prefer the term discourse prosodies?, both in
order to maintain the relation to speakers and hearers, but also to emphasize
their function in creating discourse coherence» Stubbs (2001a:66)
Hoey (2003), qui ne semble pas vouloir faire une réelle
distinction entre la préférence sémantique et la prosodie
sémantique, s?est aussi écarté du terme donné par
Sinclair pour ce phénomène pour lui attribuer le terme
"semantic association". Il débute son article (2003 : 1) avec
la phrase "every word is primed to occur with particular semantic sets, its
semantic associations". D?autre part, Hoey (2003, 2005), parle de
"lexical priming" en se référant au
principe de la collocation3. "Lexical
priming" repose sur l'idée selon laquelle le choix des termes fait
par les locuteurs, est dû à leurs expositions à la langue.
Toujours d?après Hoey, chaque personne a une connaissance innée
de ce que l?on devrait dire avec tel ou tel mot. Il insiste sur l?aspect
psychologique du phénomène.
"As a word is acquired through encounters with it in
speech or writing, it becomes cumulatively loaded with the contexts and
co-texts in which it is encountered, and our knowledge of it includes the fact
that it co-occurs with certain other word in certain kinds of context. The same
applies to word sequences built out of these words; these too become loaded
with the contexts and co-texts in which they occur." (Hoey 2005: 8).
Par ailleurs, Partington (1998) fournit une nouvelle
définition du phénomène, dans laquelle une unité
lexicale est contaminée par la connotation de ses collocations. A titre
d?exemple, l?adjectif « impressive » est souvent en
collocation avec des termes tels que : achievement, talent et
dignity. Il est donc contaminé par la connotation positive de
ces derniers, et par conséquent, l?adjectif « impressive
» est considéré comme ayant une prosodie
sémantique positive. Ainsi, Partington définit ce
phénomène comme étant «the spreading of
connotational coloring beyond single word boundaries» (Partington
1998: 68)
Hunston et Thompson (1999) quant à eux, soulignent
l?aspect évaluatif du phénomène en privilégiant la
définition de Sinclair.
"The notion of semantic prosody (or pragmatic meaning) is
that a given word or phrase may occur most frequently in the context of other
words or phrases which are predominantly positive or negative in their
evaluative orientation [...J As a result, the given word takes on an
association with the positive, or, more usually, the negative, and this
association can be exploited by speakers to express evaluative meaning
covertly." (Hunston et Thompson 1999:38)
Il conviendrait de noter par ailleurs, que Whitsitt (2005)
critique fortement certaines définitions du phénomène,
notamment celle de Louw (1993: 157)4. Il insiste sur l?utilisation
des métaphores par ce dernier, plus particulièrement, la
métaphore qui se cache derrière le
3 Voir Introduction
4 Voir définition de Louw p
10.
verbe « imbued ». Cette définition, selon
Whitsitt, signifierait que le mot est à la base à contenance
sémantique vide et qu?il acquiert un sens uniquement grace à ses
collocations.
«If we now return to Louw?s four-term metaphor, we
could say that just like God imbues, or saturates words with his spirit, or
just like Reynolds fills or pours team spirit into his firm, collocates imbue,
or pour their meaning into a form which is assumed to be empty. And that is how
a term like set in came to have a negative connotation» (Whitsitt
2005: 289)
De plus, Whitsitt ajoute que non seulement cette idée
est pesante pour le lecteur, mais surtout que le problème principal de
cette analogie, est que l?on suppose, sans expliquer pourquoi, qu?il y a des
mots à contenance sémantique vide et d?autres qui ne le sont pas.
D?autant plus que ces derniers semblent incapables de résister à
« déverser » leurs sens à leurs collocations à
contenance sémantique vide (Sinclair 1994 : 21). En tentant de
remédier à ces manques d?explications, Whitsitt (2005 : 293)
soutient que le mot dont parle Louw (1993) est à contenance
sémantique vide, parce qu?il est analysé. Par ailleurs, Whitsitt
(2005) continue ses critiques en soulignant le rôle que joue l?intuition
du linguiste dans son choix d?une unité lexicale précise, en
concluant que cette dernière n?est finalement pas à contenance
sémantique vide :
«to answer the question about why the semantic
prosodist decided to make a concordance for a particular word or phrase would
be to acknowledge the role of intuition, which would then acknowledge that
there was something about a word, or better, in a word, which would then mean
that the word was not empty.» (Whitsitt 2005: 295)
Comme nous l?avons donc constaté, la prosodie
sémantique est un phénomène qui n?est toujours pas bien
défini. Chaque linguiste a sa propre idée et ses propres
théories sur cette notion. Ceci crée, selon Philip (2010), plus
de confusion, de débat et de critique :
«One of the reasons why semantic prosody has been
open to attack is that the uses to which the term is put vary considerably from
author to author. This makes the concept appear vague and ill-defined and can
lead to confusion and misunderstanding» (Philip 2010: 2).
Chacune de ces définitions, nous ont permis, d?une
façon ou d?une autre, de mieux comprendre le phénomène.
Dans le cadre de notre étude, nous retiendrons la définition
de
Sinclair (1996a), mais aussi celles de Louw (1993) et
Partington (1998), en prenant en compte l?aspect pragmatique du
phénomène tout au long de notre analyse, et en nous appuyant sur
l?idée de la contamination?. En outre, nous prenons en
considération l?aspect évaluatif de la prosodie sémantique
évoqué par Hunston et Thompson (1999). Voici à
présent les caractéristiques de la prosodie sémantique
données par différents linguistes.
b) Caractéristiques de la prosodie sémantique
:
D?après les études qui ont été
faites sur ce phénomène, nous distinguons entre prosodie
sémantique négative, positive et neutre. Selon Louw (1993:171),
il semble y avoir plus d?unités lexicales à prosodie
sémantique négative que d?unités lexicales à
prosodie sémantique positive ou neutre. En effet, les linguistes ont
détecté beaucoup plus de mots qui entrent en cooccurrence avec
des mots négatifs, tels que les verbes « set in " et
« happen " (Sinclair 1991:74-75, 112), «
symptomatic", « bent on" et « utterly "
(Louw 1993:169), « cause" et « break out " (Stubbs
1995, 1996:173-174), « commit " , « peddle " et
l?adjective « rife" Partington (1998: 66-67), etc.
Partington (2004:133) tente d?expliquer cela par le fait que
les humains ont plus tendance à communiquer au sujet des mauvaises que
des bonnes choses. D?autre part, Partington (1998 : 66) souligne qu?il y a des
unités lexicales qui possèdent un sens exprimant des valeurs ou
des attitudes. Par exemple, le choix de l?utilisation de « to be
stubborn " ou « to be pig headed " (qui veulent tous les
deux dire « être entêté "), dépend de la
situation du locuteur (si ça le gene beaucoup que l?autre sois
entété, il va utiliser le terme « pig headed " en
le décrivant. Sinon il choisira plutôt « stubborn
»). De plus, comme l?a mentionné Hunston (2007), il est important
de prendre en compte le point de vue de la personne qui décide s?il
s?agit d?une prosodie négative ou positive, chose que beaucoup de
linguistes tendent à ignorer :
»The concepts of positive and negative evaluation may
themselves be oversimplification, and in any case rest crucially on a notion of
point of view» Hunston (2007: 256)
En d?autres termes, une personne peut percevoir un mot comme
ayant une connotation négative, et une autre personne, ne vivant pas
dans le méme pays ou n?ayant pas les mémes goûts, peut le
considérer comme ayant une connotation positive ou neutre.
Néanmoins,
Partington et Morley (2009) ne partagent pas vraiment l?avis de
Hunston (2007). Ils notent que:
«In conversation, the default point-of-view (...) is
normally that of the speaker (...). It is reasonable, then, when attempting a
lexical-grammar description of the prosodic priming information associated with
an item, to assume the default point of view is the speaker?s»
Partington et Morley (2009: 150)
Par ailleurs, Partington (2004 : 153), comme Hunston et
Thompson (1999), affirme que la prosodie sémantique n?est pas toujours
absolue, et qu?elle aurait des degrés de négativité ou de
positivité. Par exemple, « bent on » et «
set in » ont tous les deux une prosodie sémantique
négative, mais il y a plus de mots défavorables qui entrent en
cooccurrence avec « set in » (presque 100% des contextes)
que ceux avec « bent on », qui, bien que rarement, apparait
dans quelques contextes neutres et positifs.
Plusieurs linguistes parlent aussi du rôle important que
jouent les corpus pour détecter le phénomène. En
l?occurrence, Louw (1993) affirme que la prosodie sémantique n?est pas
facilement accessible par l?intuition, et que l?usage des corpus en
lexicographie facilite son étude :
«Li]t may well turn out to be the case that semantic
prosodies are less accessible through human intuition than most other phenomena
to do with language». Louw (1993 : 173)
Encore plus radical, Stubbs (1995 : 249) déclare que
les corpus constituent les seuls moyens fiables pour explorer le
phénomène. Partington (2004 : 155) de son côté, a un
avis plutôt nuancé sur le sujet. D?une part il affirme qu?il y a
des unités lexicales qui avaient déjà une prosodie
positive ou négative, avant même que l?on ne le découvre
grâce aux corpus. Et il donne comme exemples « commit
» et « perpetrate », qui ont été
décrits dans le dictionnaire « Oxford Advanced Learner?s
Dictionnary (edition 1980) »5, comme ayant une connotation
négative. D?autre part, il admet que les corpus ont permis beaucoup de
révélations sur le phénomène et qu?ils sont donc
pertinents. Quant à Whitsitt (2005), il pense
5 Un dictionnaire qui n?est pas
fondé sur des corpus
que sans l?intuition, les linguistes auraient eu des
difficultés à sélectionner des mots comme « set
in » pour l?étude. De plus, il souligne que l?intuition est la
base du corpus :
«But then the next question we would be prompted to
ask is why in the first place did the semantic prosodist ever want to observe a
word like set in? For the semantic prosodist, such a question presents
considerable difficulties, and the reason why he or she would do everything to
not answer this question is because the answer can hardly avoid referring to
the very mental faculty corpus linguists criticize most: intuition.(...)
Moreover, it seems that intuition is not only at work at the beginning of any
inquiry, but is the very thing that makes a corpus possible, for it is surely
the collection of people?s intuitive use of language that makes it possible for
a corpus to contain «real» language.» (Whitsitt 2005:
294)
Whitsitt (2005) critique aussi l?étude7
menée par Louw (1993) sur ce sujet, en déclarant qu?elle est mal
fondée. Pour lui, le fait que des élèves
réfléchissent sur l?utilisation d?un mot, enlève toute
forme d?intuition.
Autre remarque intéressante au sujet de la prosodie
sémantique, c?est qu?elle peut titre liée à un
phénomène de colligation. Par exemple, Louw (1993) a
constaté que le verbe « build up » a une prosodie
sémantique positive quand il est transitif (e.g. build up
confidence), et qu?il a une prosodie négative quand il est
utilisé intransitivement, (e.g. resistance builds up)
Toutes ces caractéristiques nous ont aidé
à détecter plus facilement la prosodie sémantique des mots
sélectionnés à l?étude. Par ailleurs, le fait que
ce phénomène ne soit pas facilement accessible par
l?introspection, comme le soulignent Stubbs (1995) et Louw (1993), nous a
incité à choisir des mots anglais qui ont été
déjà étudiés par d?autres linguistes, pour les
analyser en français et en langue spécialisée. D?autre
part, la notion du « point de vue » évoquée par Hunston
(2007) nous a bien aidé dans notre analyse des mots, surtout dans le
Corpus des Sciences de la Terre (CST)8. Nous verrons cela dans la
partie « Analyses et discussions ».
7 Cette étude visait à
comparer les résultats du corpus, avec des propositions de candidats sur
l?utilisation d?un terme
8 Corpus des Sciences de la Terre
2. Prosodie sémantique, une forme de
connotation?
Il y a eu énormément de controverses sur cette
question. La prosodie sémantique estelle une forme de connotation ? Une
sous classe de connotation ? Ou un autre phénomène à part
? Les avis des linguistes divergent.
Whitsitt (2005:285) constate que la plupart des linguistes
traitent la prosodie sémantique comme étant un synonyme de
"connotation". Ainsi, nous citons Berber-Sardinha (2000: 93) "Semantic
prosody is the connotation conveyed by the regular co-occurence of lexical
items".
Dans la même optique, Stubbs (2001) parle de connotation
comme d?une prosodie sémantique, qu?il appelle « discourse
prosody »:
"the distinction between inherent, propositional meaning and
connotational meaning (or discourse prosody) may in any case be based on
unreliable intuitions" Stubbs (2001:106)
Hunston (2002) de son côté, pense que la prosodie
sémantique est une forme de connotation évaluative et donc
considère la prosodie sémantique comme une sous-classe de
connotation.
"semantic prosody accounts for 'connotation', the sense
that a word carries a meaning in addition to its 'real' meaning. The
connotation is usually one of evaluation, that is, the semantic prosody is
usually negative, or less frequently positive" (Hunston 2002:142)
Notons aussi que Morley et Partington (2009) approuvent cette
idée en affirmant qu?elle pourrait résoudre le problème de
la confusion entre prosodie sémantique et connotation:
«We can resolve the issue by speaking about
«(evaluative) connotational meaning» of which we consider semantic
prosody to be an aspect» Morley et Partington (2009: 150)
Cependant, Louw (2000:50) ne semble pas d?accord et insiste
sur la distinction á faire entre ces deux phénomènes. Pour
ce faire, il donne une définition de « connotation » dans le
dictionnaire CoBuild en insistant sur les caractéristiques propres de
chacun des deux phénomènes:
"we need to make it plain that semantic prosodies are not
merely connotational. The CoBuild definition of connotation runs as follows:
the connotations of a particular word or name are the ideas or qualities which
it makes you think of (1995: 343)"
Et pour donner plus de crédibilité á son
idée, Louw souligne que si nous questionnons un lecteur sur la
connotation du verbe « build up », il y a peu de chance
qu?il nous demande s?il est transitif ou intransitif. Et pour cause, la
connotation n?est pas conditionnée par ce genre de règle,
contrairement á la prosodie sémantique.
«[S]uppose we were to ask the average reader what the
connotations of the phrasal verb build + up are. Is that reader likely to reply
with the question: Transitive or intransitive?? Is connotation ever subjected
to this type of rigorous precondition?»(Louw 2000: 50)
Mais dans sa critique Whitsitt (2005) ne semble pas convaincu
par les arguments avancés par Louw qui tente de faire une distinction
entre prosodie sémantique et connotation. Pour lui, le fait que
l?on ne puisse pas poser ce genre de question sur la connotation n?est pas
aussi évident que l?on imagine. Ce dernier continue en ajoutant que Louw
sème la confusion en soulignant que la prosodie sémantique est
plus reliée á 3«what literary
critics call authorial tone» (Louw 2000: 50), parce que c?est
exactement la description qui a souvent été attribuée
á la connotation. Enfin, Whitsitt conclut en déclarant que:
«The fact that the term, «semantic
prosody,» frequently finds itself in the company of 3
«connotation» indicates that both terms, in drifting towards each
other, have drifted away from certain specific defining traits.»
(Whitsitt 2005: 286).
Suivant la logique de chaque explication de ces linguistes,
nous avons pris conscience que la notion de connotation est très
liée á la prosodie sémantique, mais nous tenons quand
même á faire une distinction entre les deux. En effet, nous
considérons qu?un mot ayant une prosodie sémantique
négative ou positive veut dire qu?il a été
contaminé? par la connotation négative ou positive des mots
qui l?entourent.
3. Peut-on parler de diachronie?
Plusieurs linguistes, notamment Whitsitt (2005), se sont
penchés sur la question de la diachronie9 dans la prosodie
sémantique. Cette approche vise à examiner l?évolution
d?un mot au cours de son histoire, autrement dit, et dans le contexte de la
prosodie sémantique, voir s?il acquiert une connotation favorable ou
défavorable, à travers le temps.
En effet, selon Sinclair (1996:113) «Processes of
change are inescapably obvious». Mais Whitsitt (2005 : 287-8) rejette
cette idée. Pour lui, la diachronie ne peut pas être
prouvée par des corpus synchroniquement organisés. Plus encore,
il examine le verbe « set in » dans Oxford English
Dictionary, et constate que ce mot se trouvait déjà, depuis plus
de 300 ans, dans des contextes négatifs tels que : «The weather
was set in to an absolute thaw and rain». Par conséquent, il
note que:
«This would suggest that rather than thinking that
the verb did not have a negative meaning at one point, and was in a sense,
empty, but then acquired an unpleasant meaning through a history of appearing
with many negative words, it would be more plausible to think that those
negative connotations, or the possibility for such connotations, were always
already there, «in» the verb, to begin with» (Whitsitt
2005: 296)
Il commente aussi les propos de Sinclair (1996b: 113)
«In a synchronic view of language, the origins of meaning are not
under scrutiny», en ajoutant que l?analyse n?aboutit pas, non pas
parce que le linguiste décide ainsi, mais parce que le corpus
synchronique ne le permet pas.
Louw de son côté, pense que la prosodie
sémantique est intimement liée à la diachronie, comme nous
pouvons le constater avec ses propos « Prosodies are undoubtedly the
product of a long period of refinement through historical change »
(Louw 1993 : 164)
Quant à Stubbs (1995), soutenant l?idée qu?il
devrait y avoir une étude diachronique sur le phénomène de
la prosodie sémantique, il argumente de la façon suivante :
9 La diachronie (# synchronie) est l?approche qui
s?intéresse à l?évolution d?une langue au cours de son
histoire
"The selection restrictions with «cause» are not
(yet) categorical: it is not (yet) ungrammatical to collocate «cause»
with explicitly positive words. But it is easy to see how an increase in
frequency of use can tip the balance and change the system»
(Stubbs 1995: 50)
Par conséquent, selon Stubbs,
«cause» pourrait avoir une prosodie positive si les humains
l?avaient utilisé dans des contextes positifs. Ca ne serait pas
grammaticalement faux, et il n?y a aucune restriction qui l?en empéche.
Mais comme il l?a constaté dans son étude (Stubbs 1995), le verbe
« cause " a une prosodie négative dans 90% des contextes.
Il apparait en collocation avec des mots tels que cancer, crisis, accident,
delay, death, damage et trouble. Peut-être que
précédemment, le verbe « cause » était un mot
neutre, et qu?à force de l?utiliser dans des contextes négatifs,
il a acquis une connotation négative. Il pourrait être
intéressant de faire des recherches plus approfondies sur ce sujet.
Pourtant ici aussi, Whitsitt (2005 : 302) manifeste son désaccord. Pour
lui, méme s?il est établi que « cause " a aujourd?hui
endossé une connotation négative, à cause de ses
perpétuelles collocations négatives depuis de nombreuses
années, cela ne montre en aucun cas qu?un transfert de sens a
été fait. Par conséquent, selon lui, cette
hypothèse ne peut pas être prouvée.
De leurs côtés, Partington et Morley (2009),
avançant des preuves du phénomène diachronique
relié à la prosodie sémantique, soulignent que:
«Modern corpus evidence shows that both
«fraught» and «fraught with» have overall unfavourable
associations today which they seem in previous incarnations to have
lacked» Partington & Morley (2009: 152-155)
Ils ajoutent que les adverbes
«tremendously» et «terrifically», qui
étaient précédemment définis10 comme
« so as to excite terror/awe/dread ", ont été
observés dans un corpus moderne11, très souvent en
compagnie de mots à connotation positive tels que clever, engaging,
entertaining, funny, good, successful et useful. Ici aussi nous constatons
que des mots ont changé de prosodie à force de les utiliser dans
le langage quotidien. Ce qui prouve que la prosodie sémantique est
reliée à la diachronie. Enfin, Partington et Morley (2009)
10 Selon OED : (Oxford English Dictionary) un dictionnaire
anglais, comprenant plus de 600 mille termes, anciens de plus de 10
siècles.
11 SiBol 05
concluent en insistant sur l?importance de se pencher sur la
diachronie dans la prosodie sémantique :
«For a theorist of language, studying diachronic
processes can be of great value in providing insights into how and why the
language is in the condition it is today. Moreover, we suspect that such
insights can provide strong evidence for some of the basic ideas underpinning
synchronic lexical grammar theory" (Partington et Morley 2009: 156)
Stewart (2009) également, encourage les recherches
approfondies de la prosodie sémantique dans le contexte de la
diachronie. Pour ce dernier, ces recherches permettraient d?expliquer le
changement des sens des mots à travers le temps:
«A diachronic approach, on the other hand, could try
to establish how the meaning of the unit changes over the years or centuries,
or it could investigate how words bestow meanings upon each other over time
within that unit» Stewart (2009: 55)
Bien que le présent travail ne constitue en aucun cas
une étude diachronique de la prosodie sémantique, il nous a paru
nécessaire, pour la compréhension du sujet, de parler de cette
approche. D?autant plus que les arguments avancés par Sinclair (1996),
Louw (1993), Stubbs (1995), Partington et Morley (2009) et Stewart (2009), nous
semblent convaincants.
CHAPITRE II : Précédentes études
sur la prosodie sémantique:
Chaque linguiste définit la prosodie sémantique
à sa manière, mais ils sont tous d'accord sur l'importance
à accorder à ce phénomène, et sur le fait que son
étude peut être très bénéfique à
plusieurs titres. Sinclair (1991) et Partington (1998), par exemple, se sont
intéressés à la prosodie sémantique dans le
contexte de la lexicographie. Certains ont étudié son
utilité pour l'enseignement d'une langue étrangère,
notamment Wang&Wang (2005), et Lu (2005). D'autres comme Louw (1993) et
Kenny (2001) l'ont étudiée en tant que procédé
rhétorique. Par ailleurs, Berber-Sardinha (2000), Partington (2004),
Xiao & McEnery (2006) se sont plutôt focalisés sur la prosodie
sémantique entre les langues, et éventuellement, sur les
problèmes qu'elle peut causer pour la traduction. Plus loin, et plus
récemment, des linguistes, notamment Tribble (2000), Partington (2004),
Bowker (2009) et Kubler&Volanschi (à paraître) ont voulu
diriger leurs recherches vers les langues de spécialité.
1. Etudes en lexicographie :
En ce qui concerne la lexicographie, Louw (1993)
espérait que la prosodie sémantique reçoive l?attention
qu?elle mérite dans les dictionnaires. Plusieurs études ont
été réalisées sur cette question, notamment celle
de Partington (1998), qui examine les termes set in, peddle, et dealings
dans des dictionnaires monolingues anglais, pour les apprenants et pour
les non apprenants. Dans sa recherche, il a constaté qu?il y a plus
d?informations sur la prosodie sémantique dans les dictionnaires
basés sur des corpus tels que Collins CoBuild (1987) et OALD (1995), que
dans ceux qui ne l?étaient pas. Cependant, il souligne qu?il y a encore
place à l?amélioration en ce qui concerne d?autres
dictionnaires.
D?autres comme Ji and Wu (2000), ont examiné la
prosodie sémantique des mots set in, rife et propaganda dans
trois dictionnaires bilingues anglais-chinois. Et leur étude leur a
révélé qu?il n?y avait pas de trace de la prosodie
négative de set in, précédemment illustrée
par Sinclair (1991), dans aucun de ces trois dictionnaires. Plus encore, ils
ont constaté qu?il y avait même des informations erronées
sur la prosodie sémantique des mots comme rife et
propaganda12. Ce fait pourrait provoquer la confusion des
usagers de dictionnaires.
12Selon Sinclair (1991), ces deux mots
ont une prosodie sémantique négative.
Ces constatations nous ont encouragé davantage pour
atteindre notre objectif pour ce mémoire : celui d?introduire les
informations linguistiques relatives à la prosodie sémantique
dans les dictionnaires, pour que les usagers de langues s?y retrouvent
facilement dans les définitions des mots, que ca soit dans une autre
langue que la leur, ou dans un domaine spécialisé qu?il ne
connaisse pas vraiment.
2. Etudes dans le domaine de l'enseignement d'une
langue étrangère :
La prosodie sémantique a aussi intéressé
des enseignants de langues, des quatre coins du monde. Par conséquent,
beaucoup d?entre eux ont mené des recherches pour évaluer
l?importance des informations linguistiques relatives à la prosodie
sémantique, pour les étudiants. Lu (2005), par exemple, a
comparé les unités lexicales « obtain » et
« gain » dans un corpus de langue anglaise parlée par
des natifs, avec un corpus de même langue, parlée par des
étudiants chinois. Et elle a constaté que, tandis que dans le
premier corpus, la prosodie sémantique du mot « gain
» était beaucoup plus positive que « obtain
», dans le corpus des étudiants chinois, les deux mots
étaient aussi positifs l?un que l?autre.
De leurs côtés Wang and Wang (2005) ont
comparé des étudiants chinois qui apprenaient l'anglais avec des
étudiants anglophones natifs. L'étude a
révélé que, tandis que les locuteurs natifs utilisaient le
mot "cause" dans un sens négatif, les chinois, eux, ne
connaissant pas la prosodie sémantique de cette unité lexicale,
l'utilisaient dans des contextes positifs. A titre d'exemples:
"1. The other cause is the change of medical
condition. The doctors now can cure many diseases which was incurable in the
past.
2. The most important reason which caused
these changes was the development of economy in developing
countries."
3 ... infant mortality was 100 deaths per 10000 births in
developing countries of the world. What caused these great
changes?
(Wang &Wang, 2005: 300-304)
Ces résultats leur ont permis de conclure que, pour
apprendre une deuxième langue et pouvoir l'utiliser adéquatement,
les apprenants devaient impérativement avoir accès à
des
informations sur la prosodie sémantique. Notons aussi
que cette étude a été appuyée par les
résultats de Wei (2006) qui a remarqué que les chinois apprenants
l?anglais employaient le mot « cause » avec des collocations
telles que development, progress, et improvement. Ainsi,
Zhang (2009: 08) déclare «These interlinguistic studies may
suggest that inappropriate word choice arising from ignorance of semantic
prosody is not uncommon in ESL/EFL learners»
Par conséquent, beaucoup de linguistes encouragent les
études plus approfondies sur ce phénomène et insistent sur
l?introduction des informations relatives à la prosodie
sémantique dans les dictionnaires, pour aider au mieux les apprenants
d?une langue étrangère. Nous citons Zethsen (2006):
«The student must first and foremost be made
conscious of the phenomenon of semantic prosody and of the concept of extended
lexical units which it entails. The foreign language students of today are
tomorrow?s translators and copy writers and they constantly run the risk of
triggering the wrong/unfortunate connotations in the foreign language texts
they produce» (Zethsen 2006:290)
3. Prosodie sémantique en tant que
procédé rhétorique :
Louw (1993) a longuement abordé le
phénomène en tant que procédé rhétorique.
Dans son article (1993) «Irony in the text or insincerity in the
writer», il nous explique comment l?auteur peut profiter de
l?utilisation des unités lexicales à prosodie sémantique
différente, ce qu?il appelle «collocative clash»
(1993: 157). En d?autres termes, l?auteur crée des collocations
inhabituelles et inattendues par le lecteur, pour exprimer de l?ironie et
produire un effet créatif. Par exemple, si on associe le mot «
set in », qui a une prosodie négative13, avec
« happiness » qui est, bien entendu, un mot à connotation
positive, en disant « happiness set in », cela provoquera un
choc? pour le lecteur, qui se trouvera obligé de changer de
mode d?interprétation. Par conséquent, le lecteur, surtout le
non-natif, doit avoir des connaissances sur la prosodie sémantique pour
être capable de percevoir l?ironie ou le manque de
sincérité de la part de l?auteur. Toutefois, Louw et
Château (2000) ajoutent que le locuteur peut parfois créer un
effet ironique sans le vouloir, en laissant parler son inconscient,
13 Selon Sinclair 1991
ou peut-être, tout simplement, en faisant une erreur de
« non-natif ". Dans les deux cas, cet effet peut semer la confusion pour
le lecteur.
»In cases where irony is involuntary, it could be an
unconscious revelation of the real attitude of the speaker, a form of Freudian
slip. Exceptions to this rule would be those cases where speakers are not using
their first language, or in the case of children and younger, inexperienced
speakers» Louw & Château (2000: 757)
En somme, être bien renseigné sur la prosodie
sémantique, permettrait de créer de l?ironie, et d?éviter
de semer la confusion avec ses propos (pour les auteurs/locuteurs), ainsi que
de lire entre les lignes (pour les lecteurs/interlocuteurs).
De plus, Louw (1993), ainsi que d?autres linguistes tels que
Partington (1998) et Tognini Bonelli (2001) pensent que l'étude de la
prosodie sémantique pourrait aussi servir à des
sociétés publicitaires pour trier les mots à choisir ou
à éviter dans leurs campagnes. Le choix d'une unité
lexicale qui a une prosodie sémantique positive, pourrait avoir des
conséquences positives sur la psychologie des consommateurs, et
vice-versa. D?ailleurs, Partington (1998 : 77) pense que des corpus
spécialisés dans le domaine de la publicité pourraient se
révéler très utiles pour l?exploration du
phénomène de la prosodie sémantique.
Les politiciens aussi pourraient utiliser ce
phénomène pour influencer leurs électeurs, ou pour faire
passer des lois. Louw (2000 : 58), par exemple, remarque que dans le cadre du
débat sur l?euthanasie, le verbe « bring about " a
été employé à la place du verbe « cause
"14 pour dire « bring about death". Ceci a pour but de
donner un sens positif à la mort et faire accepter plus facilement cette
idée.
Même les journalistes pourraient en profiter, pour
toucher leurs lecteurs et influencer leurs opinions. Plusieurs linguistes se
sont empressés de le faire remarquer. Notamment Partington (1998)
«A writer can refer to a group he or she disagrees
with as fundamentalist?, in the hope that the bad connotation of the word will
infect that group by a process of contagion or prosodic spread»
(Partington 1998: 75)
14 Qui a une prosodie sémantique
tr~s négative, selon l?étude de Stubbs (1995)
D?autres constatations intéressantes qui, encore une fois,
encouragent à étudier davantage ce phénomène.
4. Etudes de la prosodie sémantique entre les
langues :
Des équivalents de deux langues, se développent
parfois différemment. C?est ce que les linguistes appellent « les
faux amis ». Cette question a beaucoup intéressé les
linguistes, notamment les traducteurs. Selon Partington (1998: 78):
«The pitfalls for translators unaware of such prosodic
differences are evident».
Mais malgré l?importance et les implications du sujet,
peu d?études ont été menées pour examiner la
prosodie sémantique entre les langues. Ces exceptions ont
été faites par des chercheurs tels que Berber-Sardinha (2000),
Tognini-Bonelli (2001), Xiao & McEnery (2006), Partington (1998),
Kübler & Volanschi (à paraître).
Xiao et McEnery (2006) ont analysé la prosodie
sémantique de quatre quasisynonymes en anglais outcome/result,
consequence, et aftermath, ainsi que de leurs équivalents en
chinois. Et ils ont constaté que ces quasi-synonymes anglais pouvaient
être évalués sur une échelle sémantique de
positive à négative. La même chose a été
observée pour leurs équivalents quasi-synonymes en chinois. Il
conviendrait de noter par ailleurs, que ces constatations ne figurent nulle
part dans les dictionnaires pour les définitions de ces mots.
Néanmoins, d?autres études ont
démontré que la prosodie sémantique n?est pas identique
entre des équivalents de deux langues. Ainsi, Partington (1998) a
examiné l?adjectif anglais « impressive » et son
équivalent italien « impresionante ». Il a
remarqué que « impressive » était très souvent
associé à des mots à connotation positive tels que:
achievement, talent et dignity, et donc « impressive
» a une prosodie sémantique positive. Tandis que son
équivalent italien «impresionante » est souvent en
occurrence avec des mots à connotation neutre, voir même
négative. D?autre part, le méme résultat a
été observé par l?étude de Berber-Sardinha (2000),
qui vise à comparer des unités lexicales équivalentes en
anglais et en portugais. A titre d?exemple, il a comparé la prosodie
sémantique du verbe "set in"15, avec ses
équivalents en portugais16
"manifestar-se","estabelecer-se", "entrar" et
"cair".
15 Qui a une prosodie sémantique
négative, selon l?étude de Sinclair (1991).
Il a constaté qu'aucun de ces mots n'avait la
même prosodie sémantique que "set in" et donc aucun
d'entre eux ne pouvait remplacer ce verbe en portugais. Par conséquent,
il a conclu qu'il était primordial pour un traducteur de connaitre la
prosodie sémantique d?une unité lexicale, que ce soit dans sa
langue secondaire ou dans sa langue maternelle, pour pouvoir choisir le mot
équivalent approprié selon sa connotation?:
"In order to avoid inadequacies, the translator should
have access to information on semantic prosodies in the target language, so
that s/he could check whether the choices available to him are connotationally
appropriate. [...J it is important that translators have access to corpus-based
semantic prosody information in their mother tongue as well"
(Berber-Sardinha 2000: 106)
Et bien que les résultats aient tantôt
montré que la prosodie sémantique était tantôt la
méme d?une langue à une autre, tantôt différente, la
conclusion est toujours la méme; la prosodie sémantique des mots
équivalents de deux langues est imprévisible. Par
conséquent les linguistes devraient s?intéresser beaucoup plus
à la prosodie sémantique entre les langues, ce qui devrait
apporter énormément d?aide aux traducteurs, qui traduisent d?une
langue source qui n?est généralement pas leur langue maternelle.
Par conséquent, ne pas connaître la prosodie sémantique
d?un mot peut les induire en erreur. Pour toutes ces raisons, des linguistes
tel que Louw (1993), ont insisté sur l?utilité d?introduire des
informations relatives à la prosodie sémantique dans les
dictionnaires. Ainsi, lexicographes, terminologues, traducteurs, enseignants ou
méme écrivains pourraient en bénéficier. C?est
aussi ce que nous allons tenter de prouver dans notre présente
étude sur corpus, en comparant des équivalents en anglais et en
français, non seulement en langue générale, mais aussi en
langue de spécialité .
5. Etudes dans le cadre des langues de
spécialité :
Selon Tribble (2000), il existe une prosodie sémantique
globale (que nous trouvons dans la langue générale, ainsi que
dans une langue de spécialité) et une prosodie sémantique
locale (que nous ne trouvons uniquement dans une langue de
spécialité donnée). Il a démontré cela avec
le mot « experience » qu?il a analysé dans le corpus
« European project proposals ».
16 Selon le dictionnaire : "Dicionaro
Ignles-Português"
Ainsi, et dans le cadre de la terminologie, d?autres
linguistes se sont intéressés à la prosodie
sémantique dans une langue de spécialité, notamment Nelson
(2000), Partington (2004), Bowker (2009) et Kubler&Volanschi (à
paraître).
L?étude menée par Nelson (2000) qui a
comparé des mots anglais dans la langue générale avec
l?anglais des affaires, a démontré par exemple, que le mot
« package » n?avait pas une connotation aussi positive dans
l?anglais général que dans l?anglais des affaires, où il
formait des collocations avec des unités lexicales tels que
competitive package, excellent package, effective package, etc.
Bowker (2007) de son côté a examiné le
verbe anglais «identify " dans un corpus de langue
générale (BNC) ensuite dans une langue de
spécialité (la sécurité informatique). Elle a
constaté que dans la langue générale il y avait 83,2% de
cooccurrences neutres, contre 59,8% dans la langue de spécialité.
Seulement 12,6% de cooccurrences négatives dans la langue
générale et presque la moitié (40,2%) dans la langue de
spécialité ont été signalés. Quant aux
cooccurrences positives, il y avait 4,2% dans la langue générale
et aucune dans la langue de spécialité. Ces résultats
l?ont conduite à la conclusion que la prosodie sémantique
existait aussi dans les langues de spécialité et que
l?hypothèse de Partington (2004)17, était vraie.
Toutefois, comme l'a souligné Bowker (2009) :
"bien que la prosodie sémantique soit maintenant un
domaine de recherche très actif en langue générale, il n'y
a pas eu, à notre connaissance, d'étude sérieuse du
phénomène en terminologie ou dans les langues de
spécialité" (Bowker 2009: 192).
D?autre part, la recherche menée par Kübler et
Volanschi (à paraître), s?est porté sur les mots « to
commit ", « to cause " et « to provide " ainsi que leurs
équivalents français, dans la langue générale et
dans le CST18. Dans leur étude, elles ont testé les
hypothèses de Hunston (2007) et de Louw et Château (2010). Hunston
(2007) soutient, en donnant des exemples du corpus « New Scientist ", que
le mot « to cause " devient neutre en science. Elle souligne aussi que ce
dernier a une connotation négative uniquement quand il implique des
êtres humains. Louw et Château (2010) de leur coté, rejette
cette hypothèse. De plus, ils
17 Selon laquelle une unité
lexicale utilisée en langue générale et en langue de
spécialité pourrait avoir des prosodies sémantiques
différentes
18 Corpus des sciences de la
terre
mettent en question les exemples donnés par Hunston
(2007), soutenant que le verbe « to cause » a été
employé dans des contextes neutres parce que il n y avait pas d?autres
alternatives, ou bien tout simplement parce que l?auteur de ces phrases est un
non natif de la langue anglaise. Quoi qu?il en soit, l?étude de
Kübler et Volanschi (à paraître) a confirmé
l?hypothèse avancée par Hunston (2007) en soulignant que :
«The pervasiveness of semantic prosody makes it
difficult even for a native speaker to rely on intuition to judge the
acceptability of specialized uses of verbs such as cause? or
cause? » Kübler et Volanschi (à paraître: 25)
Parcourir ces recherches variées, nous ont permis non
seulement de nous enrichir sur le sujet, de tirer profit des différentes
méthodologies suivis par chacun des linguistes, mais aussi de constater
le manque d?études sur la prosodie sémantique dans les langues de
spécialité et dans d?autres langues que l?anglais. Ce qui nous a
incité à mener une recherche des mots dans la langue
française pour les comparer à la langue anglaise, mais aussi sur
des mots dans les CST, en les comparant avec des corpus de langue
générale. Nous avons pu ainsi démontrer
l?intérêt de se pencher sur ces études qui ont longtemps
été négligées. De plus, nous avons pu
décider s?il serait suffisant, pour les traducteurs notamment,
d?introduire des renseignements relatifs à la prosodie sémantique
dans des dictionnaires de langue générale, ou s?il est
nécessaire de faire de méme pour les dictionnaires de langue
spécialisée.
CHAPITRE III: Méthodologie
La prosodie sémantique, n?étant pas toujours
accessible par l?introspection (Louw 1993, Stubbs 1995), elle doit être
étudiée en utilisant des corpus. Ces derniers nous permettent,
entre autres, l?analyse des unités lexicales sélectionnées
pour l?étude, pour ainsi faire des comparaisons d?une langue à
une autre, mais aussi d?une langue générale à une langue
spécialisée.
Dans le présent travail, nous avons utilisé
quatre corpus. Deux de langue générale, dans deux langues ;
anglais et français, pour pouvoir tester la première
hypothèse de Partington (1998) selon laquelle deux unités
lexicales équivalentes de deux langues, pourraient avoir une prosodie
sémantique différente.
Nous avons aussi utilisés deux corpus de langue de
spécialité ; le corpus des sciences de la terre (CST), dans deux
langues aussi, l?anglais et le français. Ces corpus nous ont permis de
tester la deuxième hypothèse de Partington (2004), selon laquelle
une unité lexicale utilisée en langue générale et
en langue de spécialité pourrait avoir des prosodies
sémantiques différentes. Nous pourrons par ailleurs, grâce
à ces quatre corpus, voir si des équivalents de deux langues ont
la même prosodie sémantique dans la langue de
spécialité.
Par ailleurs, il est important de noter que, à court de
temps et d?expérience, le nombre maximum de concordances que nous avons
retenu à chaque analyse, (s?il était supérieur) est de
5000.
1. Description des corpus :
Les corpus de langue générale que nous allons
utiliser sont, le British National Corpus (BNC) pour l?anglais, et le Corpus
Français de l?Université de Leipzig, pour le français.
Le British National Corpus (BNC) a été crée
en 1991 par le Consortium BNC en Angleterre, et il commence à être
obsolète vu que la date limite des textes est en 1992.
Le BNC compte 100 millions de mots et il est composé de
textes de différentes sources. La partie écrite (90% du BNC)
comprend des extraits de journaux, des périodiques, des livres, et
beaucoup d?autres variétés de textes, pour représenter au
mieux le l?anglais britannique du 20ème siècle, tandis que la
partie orale (10%) comporte des heures de transcription des conversations
informelles, qui ont été enregistrés par des volontaires
de différents âges, régions, et classes sociales. La partie
orale comprend aussi du langage parlé recueilli par des réunions
d?affaires ou gouvernementales, des émissions de radio, etc. Ce corpus
est gratuitement accessible en ligne à l?adresse suivante :
http://www.natcorp.ox.ac.uk/ .
Toutefois, pour une utilisation plus facile et pour obtenir
des requêtes où le mot recherché est souligné, pour
ainsi l?analyser d?une façon plus claire et simple, nous avons
consulté le BNC sur le site de Mark Davis à l?adresse suivante
:
http://corpus.byu.edu/bnc/ .
Pour l?interroger, il suffit d?écrire le mot dans la case devant «
word(s) " et cliquer sur « search ». Pour rechercher le lemme d?un
mot et ainsi obtenir des résultats avec toutes ses formes de
conjugaison, il faut mettre le mot dans la case entre crochets « [~] ".
Grâce à la case « collocates " on peut également
obtenir les collocations les plus fréquentes d?un mot.
Pour faire une comparaison des mots anglais
sélectionnés pour notre étude, avec leurs
équivalents dans la langue générale, nous avons
utilisé le corpus français de Leipzig. Ce dernier a
été conçu récemment, et il est composé de
près de 37 millions de phrases, soit environ 700 millions de mots. Il
n?est donc pas tout à fait comparable au BNC (100 millions de mots),
mais c?est le seul corpus représentatif de la langue française
générale accessible en ligne. De plus, son interface est beaucoup
moins sophistiquée que celle du BNC et la façon de l?interroger
n?est pas la méme. Quand nous mettons dans la case devant « mot
clé » lunité lexicale que nous recherchons, nous
obtenons les cooccurrences les plus fréquentes de cette dernière
et ses collocations les plus significatives. D?autre part, nous ne pouvons pas
accéder à toutes les concordances trouvées et nous devons
nous contenter des exemples sélectionnés, bien que le nombre de
ses exemples ne soit pas négligeable.
Quoi qu?il en soit, le corpus français de Leipzig a
été réalisé par l?Université de Leipzig, en
Allemagne, dans le cadre des travaux de recherche du projet Leipzig
Corpora Collection?. Il est gratuitement accessible sur internet à
l?adresse suivante :
http://wortschatz.uni-leipzig.de/ws_fra/).
Le corpus, dédié à l'étude du français
contemporain écrit, est composé de trois parties:
|
informations tirées de journaux francophones : plus de 19
millions de phrases pages Web : plus de 11 millions de phrases
Wikipédia : près de 6 millions de phrases
|
Pour analyser les unités lexicales
sélectionnées dans la langue de spécialité, nous
avons eu recours à deux corpus composés de textes traitant le
domaine des sciences de la terre. Ces derniers ont été
compilés par des étudiants de l?Université de Paris
Diderot dans le cadre du Master 1 en ILTS (2009-2010), et nettoyés par
leurs professeurs, notamment Kübler et Volanschi.
Le corpus des sciences de la terre en anglais (CSTen) est un
corpus homogène. Il comprend 10 100 859 mots et comporte 1871 textes. Ce
corpus est composé d?articles scientifiques provenant des journaux
internationaux.
Le corpus des sciences de la terre en français (CSTfr)
est moins homogène que le CSTen et les deux n?ont pas le méme
genre de textes. Et pour cause, comme la plupart des chercheurs francophones
dans ce domaine rédigent leurs articles scientifiques en anglais, pour
compléter le corpus français, les étudiants ont dû
utiliser des articles du Bulletin de la Société Française
de Géologie. Par conséquent, le CSTfr, qui compte 10 642 938 mots
et contient 686 textes, comporte des articles scientifiques, mais aussi des
thèses, mémoires, rapports d?activités, cours, comptes
rendus, sites web, etc. Quoiqu?il en soit, malgré les différences
entre ces deux corpus, la taille assez similaire de ces derniers, nous a permis
d?obtenir des résultats assez comparables.
2. L'outil d'interrogation de corpus
Nous avons analysé les deux corpus de CSTen et CSTfr
à l?aide du concordancier AntConc version 3.2.1 de 2010. Celui-ci est un
logiciel, gratuitement téléchargeable sur le site de son auteur
Laurence Anthony, à l?adresse suivante :
http://www.antlab.sci.waseda.ac.jp/antconc
index.html
. Ce concordancier est simple, facile à utiliser, et
très utile pour examiner des concordances et repérer au mieux les
prosodies sémantiques. Il permet un alignement alphabétique,
donne le nombre de concordances du terme étudié et fournit la
liste de ses collocations les plus fréquentes, avec l?outil «
clusters ".
3. Sélection des mots à l'étude
:
Comme le phénomène de la prosodie
sémantique n?est pas facilement détectable, nous avons choisi
quatre unités lexicales en langue anglaise qui ont été
déjà étudiées par d?autres linguistes, et nous
avons recherché leurs équivalents en français dans le
dictionnaire Larousse bilingue anglais-français. Ce dictionnaire nous a
semblé le plus approprié pour notre étude, étant
donné que c?est un dictionnaire français, et que la langue cible
du traducteur en général, est sa langue maternelle. Ce
dictionnaire est gratuitement disponible en ligne à l?adresse suivante :
http://www.larousse.fr/dictionnaires/anglais-francais.
Il est composé de 250 000 mots et expressions, et de 400 000
traductions. A chaque fois, nous nous sommes limitées à un seul
équivalent français, en sélectionnant parmi les
propositions du dictionnaire, celui qui nous convient le mieux.
Le premier mot sélectionné à
l?étude, est l?adjectif « impressive " et son équivalent
français « impressionnant " selon le dictionnaire bilingue de
Larousse. Comme nous l?avons déjà mentionné, cet adjectif
a été examiné par Partington (1998)19, qui a
constaté qu?il entrait souvent en cooccurrence avec des mots à
connotation positive tels que : achievement, best, gains, talent and
dignity. Donc « impressive " a une prosodie sémantique
positive. Le plus intéressant pour cet adjectif anglais, c?est que
Partington (1998) l?a aussi comparé avec son équivalent italien
«impresionante » et a constaté que ce dernier n?a pas
la méme prosodie sémantique que « impressive ».
L?adjectif italien entre en cooccurrence avec des mots à connotation
neutres et négatifs. Mais qu?en est-il de son équivalent
français « impressionnant "? Et ces deux adjectifs changeront-ils
de prosodie dans une langue de spécialité ? C?est que nous avons
vérifié.
Le deuxième mot, est le verbe « to provide " et son
équivalent français selon le dictionnaire bilingue de Larousse
« fournir ». Selon l?étude de Stubbs (1995b), « provide "
a
19 Voir Chapitre II, p 23
été observé très souvent en
compagnie de mots à connotation positive tels que : care, support,
help, assistance, funds, opportunities, relief, etc. Par
conséquent, « provide " a une prosodie sémantique
positive. C?est ce que nous avons vérifié dans notre
étude. Nous avons aussi vérifié si « provide " garde
cette prosodie positive en langue de spécialité, et si son
équivalent français « fournir " change de prosodie
sémantique.
Le troisième mot, est le verbe « to lead to ", et
son équivalent français « entrainer ", comme le
précise le dictionnaire bilingue Larousse. Selon l?étude de Xiao
Z & McEnery A. (2006), le verbe « to lead to " est souvent en
compagnie de termes à connotation négative tels que :
accident, loss, problems, et disease. Bien que ce mot soit
qualifié comme ayant une prosodie sémantique négative, il
est moins négatif que son quasi-synonyme « to cause ". En effet, il
est observé en compagnie de mots à connotation positive tels que
: understanding et development, et d?autres
collocations neutres telles que : competition, increase,
action, activity, conditions, courses, et
decision. Nous avons vérifié ces résultats, et
testé cette unité lexicale dans la langue de
spécialité ainsi que son équivalent français, pour
voir si sa prosodie sémantique varie.
Et enfin, le dernier terme pour cette étude, c?est le
verbe anglais «to cause " qui a été largement
étudié par des linguistes à travers le monde. Le premier
était Stubbs (1995), qui a constaté que « to cause " est
à 90% en compagnie de termes négatifs tels que cancer,
crisis, accident, delay, death, damage, trouble, etc. Quant à
Berber-Sardinha (2000), il a examiné son équivalent portugais
« causar " et a conclu que ce terme avait une prosodie sémantique
négative dans les deux langues. Wei (2002) de son côté, a
comparé les occurrences de « cause » dans des textes d?anglais
générale, avec des textes d?anglais académique, et a
constaté que ce terme était beaucoup plus négatif dans les
textes académiques. Hunston (2007) quant à elle, a cité
des exemples du verbe « to cause " dans le corpus « New Scientist
» pour montrer que cette unité lexicale devient neutre en science,
et qu?elle est négative uniquement quand elle implique des êtres
humains. Louw et Château (2010) ne partagent pas cet avis, tandis que
Kübler et Volanschi (à paraître) l?ont confirmé
davantage. Nous avons choisi ce verbe pour faire une comparaison avec ces
études, voir si son équivalent français « causer
"20 garde la même négativité que le verbe
portugais « causar " (Berber-Sardinha 2000), et si il aura une prosodie
sémantique neutre dans le CST.
20 Selon Larousse
Tous ces mots vont être étudiés, en
premier temps, dans la langue générale puis analysés dans
les CST (en anglais et en français), pour tester l?hypothèse de
Partington (2004: 153-154) selon laquelle une unité lexicale
utilisée en langue générale et en langue de
spécialité pourrait avoir des prosodies sémantiques
différentes.
Parallèlement, les mots anglais vont être
comparés à leurs équivalents français, pour tester
l?hypothèse de Partington (1998:77-78), selon laquelle deux
unités lexicales équivalentes de deux langues, pourraient avoir
une prosodie sémantique différente. Nous allons également
vérifier si cette hypothèse s?applique à la langue de
spécialité. C'est-à-dire, si une unité lexicale
change de prosodie sémantique d?une langue à un autre, dans le
CST.
CHAPITRE IV : Analyses et discussions
Dans ce chapitre nous analyserons la prosodie sémantique
de ces quatre mots anglais et de leurs équivalents français, en
langue générale puis en langue de spécialité.
Nous essayerons de faire état des résultats
obtenus, pour vérifier les deux hypothèses de Partington et pour
pouvoir éplucher les difficultés que peuvent rencontrer un
traducteur lors de son travail, et appuyer la nécessité
d?introduire les informations linguistiques relatives à la prosodie
sémantique dans les dictionnaires, que ce soit de langue
générale ou de langue de spécialité.
1. Impressive vs. Impressionnant
a) Impressive (langue générale):
Comme nous l?avons déjà mentionné,
Partington (1998) a étudié l?adjectif anglais
«impressive» dans la langue générale et a
constaté qu?il avait une prosodie sémantique positive puisqu?il
entre en cooccurrence avec des mots à connotation positive, tels que :
achievement, talent et dignity. Nous avons vérifié ces
résultats dans le BNC21. Et avant de commencer notre analyse,
nous avons interrogé le corpus sur les collocations les plus
fréquentes de « impressive », grace à l?outil «
collocates ». Nous avons obtenus plusieurs mots à connotation
positive tel que : victory, winner, win, achievement, contribution,
etc. Comme nous montre la figure 1 :
Figure 1 : Les collocations les plus fréquentes de
« impressive » selon le BNC
Rank
|
|
|
|
|
TOT
|
ALL
|
%
|
|
6
|
|
|
VICTORY
|
23
|
5545
|
0.41
|
|
|
13
|
|
|
WINNER
|
14
|
3156
|
0.44
|
|
|
21 British National Corpus
14
|
|
GROWTH
|
14
|
12794
|
0.11
|
|
|
|
|
|
|
21
|
|
ACHIEVEMENT
|
9
|
3072
|
0.29
|
|
|
|
|
|
|
23
|
|
WIN
|
8
|
10434
|
0.08
|
|
|
|
|
|
|
26
|
|
WINS
|
7
|
1553
|
0.45
|
|
|
|
|
|
|
31
|
|
CONTRIBUTION
|
6
|
5302
|
0.11
|
|
Ensuite, en examinant les 2915 concordances obtenues, dans
lesquelles le sens de « impressive » est, comme défini dans le
dictionnaire « Oxford Dictionary », « evoking admiration
through size, quality, or skill; grand, imposing, or awesome », nous
avons pu faire les mêmes observations. En effet, selon notre analyse,
l?adjectif « impressive » est le plus souvent en compagnie de mots
à connotation positive. Nous pouvons le constater, à travers les
mots soulignés, dans les contextes suivants:
Positives :
Here a discreet entrance boasts cool marble floors and imposing
columns which combine with fine wood and soft lighting for an
impressive welcome.
The addition of the Royal Wing has resulted in an even more
impressive range of accommodation, with beautifully
decorated suites and personalized
It is already now clear that the 1980s will stand out as a decade
of impressive improvement in economic performance
Teamwork boosts profits has seen impressive
growth over the last two years - - turnover up 40 per
cent, gross margin up 50 per cent, profit up 30 per cent
Meantime, Brian Bell of Bangor scored an impressive
victory in the men's 100m freestyle with a time of 52.70
Retail Runner is also seeking to graduate from an
impressive success on that Ascot card, having made all
and jumped particularly well
The British Coal Corporation has achieved
impressive improvements in productivity, which is now 105 per
cent above 1983-84 levels.
By the time Tiphook arrived on the stock market, it already had
impressive turnover and profits for a company only
seven years off the starting blocks
This is an impressive donation which has
spread over some 50 years and continues today through the support of the
Dulverton Trust.
American production soared, largely to meet overseas
demand, and the Soviet Union, despite some impressive gains
in production, became for the first time a large importer
Par conséquent, grâce à la figure 1, et
aux exemples que nous avons pu obtenir, et qui montrent que « impressive "
est souvent en collocation avec des mots à connotations positive tels
que : welcome, beautifully, improvement, growth, victory, success,
achievement, turnover and profits, donation, gains, etc, nous confirmons
la conclusion de Partington (1998), selon laquelle « impressive ", dans la
langue générale, a une prosodie sémantique positive.
b) Impressive (langue de spécialité)
Après avoir examiné et vérifié la
prosodie sémantique de l?adjectif « impressive " dans la langue
générale, nous l?avons analysé dans le CSTen, à
l?aide du concordancier AntConc. Et pour avoir une idée des collocations
les plus fréquentes de ce mot, avant de commencer notre analyse, nous
avons utilisés l?outil « collocates ". Le résultat nous a
bien donné une idée sur la prosodie sémantique de cet
adjectif. En effet, comme nous montre la figure 2, ses 23 premiers collocations
sont des mots à connotation neutre, tel que : example, array,
similarity, waterfalls, volume, volcanoes, underground, swarm, surges, scar,
pyroclastic, photographic, etc. Donc apriori, la prosodie
sémantique de « impressive " dans la langue de
spécialité des sciences de la terre devient neutre.
Figure 2 : les collocations les plus fréquentes de
« impressive » dans le CSTen
Mais pour avoir des résultats plus concrets, nous avons
ensuite fait l?analyse des occurrences de « impressive ". La
première remarque que nous voulons faire concerne le nombre de
concordances. Celui ci est beaucoup moins important que dans le corpus de
langue générale. En effet, nous n?avons obtenu que 58
cooccurrences de l?adjectif « impressive " dans le CSTen, contre 2915 dans
le BNC. Ceci est dû au fait que le CSTen est plus petit que le BNC. Par
ailleurs, l?analyse de la prosodie sémantique vient conforter les
résultats de la figure 2. En effet, nous n?avons trouvé aucune
cooccurrence à connotation positive, alors que cette dernière
domine dans le corpus de langue générale. Nous citons quelques
exemples ci après, dans lesquels les collocations neutres de «
impressive " sont soulignées:
Neutres :
More impressive advective transport may
result from a combination of geometric and temporal focusing
The large scale folded variegated series enables an
impressive analysis of style
This impressive and consistent spatial
variation of the b-value along CISA is independent of the computational
method
The Fitzcarrald Arch is an impressive
example of relief development with neither shortening nor any active
tectonics being expressed.
The most impressive feature of the phase
tensor ellipse maps was the uniformity of the major axes at long
periods.
Some of these produced impressive surges of
lava descending the west flank to a maximum distance of 4.1 km
Lying between these impressive peaks is
the only know active carbonatite volcano in the world - Oldoinyo
Lengai
The remote environmental measuring units (REMUS) are a new
class of small AUVs which can carry an impressive array of
environmental sensors
An impressive swarm of low-frequency
earthquakes with strikingly similar waveforms, was recorded on 26 July
through 27 July 2008
The impressive long-term data set as well
as the model evaluation presented here are pertinent to a range of
atmospheric applications.
Ainsi, comme le montrent ces exemples, « impressive
» apparait souvent avec des mots à connotation neutre tels que :
advective transport, analysis, spatial variation, example, feature, surges of
lava, peaks, array, swarm, long-term data set, etc.
Nous constatons déjà avec ce premier mot
analysé dans notre étude, qu?un seul et unique mot peut avoir des
prosodies sémantiques différentes en fonction du domaine dans
lequel il est utilisé. En effet, la prosodie sémantique a
changé de la langue générale (positive), à la
langue de spécialité (neutre). Ce qui pourrait confirmer la
première hypothèse de notre mémoire (Patington 2004), et
pourrait appuyer l?idée que les informations sur la prosodie
sémantique devraient être aussi cités dans les
dictionnaires spécialisés. Voyons à présent, la
prosodie sémantique de son équivalent français «
impressionnant »
c) Impressionnant (langue générale)
Comme nous l?avons déjà souligné,
Partington (1998) qui a aussi fait une étude sur ce terme, a
constaté que son équivalent italien « impresionante
» n?a pas la même prosodie sémantique22. Nous
avons vérifié si son équivalent français a aussi
une prosodie sémantique différente. Avant de commencer l?analyse,
nous avons obtenus du Corpus français de Leipzig, en l?interrogeant sur
cet adjectif, ses cooccurrences significatives :
Figure 3: Cooccurrences significatives
de impressionnant dans le Corpus de Leipzig
un (3121.89), nombre (2997.01),
palmarès (1483.97), est (1279.59), très
(1071.82), , (677.5), assez (632.18), c (623.36), plus
(538.57), dispositif (533.6), vraiment (402.39), C (393.48),
casting (369.47), jeu (361.05), arsenal (342.07),
spectacle (324.35), voir (318.87), bilan (298.82),
aussi (289.97), mais (289.93), victoires (279.94),
gabarit (265.79), ' (261.24), son (256.3), physique
(252.12), parcours (251.02), Un (240.98), résultat
(240.74), succès (219.82), saison (219.13), total
(212.15), chiffre (211.7), offensif (205.74),
particulièrement (199.51), face (194.62), a (193.03),
potentiel (192.16), buts (191.54), encore (188.03),
visuellement (182.44), tout (173), silence (158.2),
était (157.83), le (156.32), début (151), qui
(145.23), toujours (143.72), film (143.54), Le
(141.75), de (141.68), avec (139.06), policier
(137.56), déployé (135.78), possède
(134.62), mètres (133.7), score (129.36), Federer
(126.85), réalisme (124.47), rythme (124.04),
points (123.26), cet (123.08), il (121.67), affiche
(120.58), déploiement (119.74), ! (116.11), Malgré
(114.95), déjà (110.83), Nadal (104.4),
champion (102.55), parterre (101.96), d (100.94),
graphiquement (97.23), Chelem (94.93), moins (94.58),
niveau (93.37), défaites (92.3), scène
(89.62), puissance (89.43), bond (89.3), surtout
(88.77)
Et nous remarquons déjà, que la majorité
des mots qui entrent en cooccurrence avec « impressionnant » sont des
noms à connotation neutre (nombre, dispositif, casting, jeu,
arsenal, spectacle, bilan, gabarit, physique, parcours, résultat,
saison, total, chiffre, silence, début, rythme, points, niveau,
scène, etc.)
.
Pour valider ces constatations, nous avons analysé les
concordances du mot « impressionnant », dans lesquelles cet adjectif
a pour sens « Qui produit une forte
22 Voir page 30
impression sur l'esprit » comme défini
dans le dictionnaire Larousse. Ainsi le nombre de concordances recensées
s?élève à 9078, soit plus de 3 fois le nombre
d?occurrences de son équivalent anglais. Cela est peut être
dû au fait que les francophones utilisent beaucoup plus cet adjectif dans
leur langue générale que les anglophones, ou bien tout simplement
parce que le Corpus Français de Leipzig compte 7 fois plus de mots que
le BNC. Quoiqu?il en soit, en examinant ces occurrences, nous avons
constaté qu?effectivement, les cooccurrences significatives de «
impressionnant » sont la plupart du temps des mots à connotation
neutre. Néanmoins, cet adjectif apparait aussi dans des contextes
positifs, comme le prouvent les collocations soulignées dans les
exemples suivants :
Positives :
A bientôt 40 ans (il les aura le 1er juillet prochain),
Xavier Rohart possède un palmarès
impressionnant, un des plus beaux de la voile française
(quatre fois champion du monde de Star, médaillé de
bronze aux Jeux Olympiques d'Athènes
En Argentine, sa compétence, illustrée
par le redressement impressionnant enregistrée
par l'économie, lui valait le respect des entrepreneurs, souvent
la cible de dures attaques de la part du président Kirchner,
réputé plus à gauche Gene Hoglan est
impressionnant de maîtrise et de puissance ; c'est un
batteur extraordinaire et charismatique
Depuis le début de l'année, les petites et moyennes
capitalisations affichent un gain impressionnant de
18,7%, contre 6,9% pour le SMI
Mais comme nous l?avons précisé, contrairement
à son équivalent anglais, l?adjectif « impressionnant »
est souvent en compagnie de mots neutres, comme l?attestent les contextes
suivants:
Neutres :
|
Le résultat impressionnant qui
a été obtenu renforce la théorie qui énonce
que le vieillissement serait le résultat de modifications
génétiques spécifiques plutôt qu'une usure
|
Pour tout organisme vivant, c?est lui-même qui passe,
selon pour chacun des organismes pris dans leur individualité une
"horloge" interne propre, facteur d?un nombre
impressionnant de variables
Avec un impressionnant volet
juridique: l'assainissement doit respecter les normes environnementales, de
déboisement, de transport, de bruit, ou la sécurité des
travailleurs et de la population
Lors de cette période de décomposition des
idées de gauche et de transfert
impressionnant des votes de la gauche vers la droite,
presque aucune organisation politique ou syndicale n'a été en
mesure de faire face. Anheuser-Busch devrait être racheté par le
belge In-Bev (ex Interbrew), c'est à dire Stella-Artois Louvain qui a
racheté un nombre impressionnant de
marques: Leffe, Hoegaarden, Beck, Franziskaner
Dans un nuage de poussière tous se sont alors assis
à même le sable du square situé au centre de la
place dans un impressionnant silence.
Les Sénateurs montrent un
impressionnant dossier de 17-3-0 depuis le début
de la saison.
La France dispose aujourd'hui d'un instrument unique :
un anneau impressionnant, de plus de 300
mètres, dont les appareils ont été réglés au
millième de millimètre
Nous pouvons donc dire, que l?adjectif français «
impressionnant » dans la langue générale, a comme son
équivalent italien «impresionante » Partington
(1998), une prosodie sémantique différente de son
équivalent anglais, puisque ses collocations sont surtout des mots
à connotation neutre, tels que : résultat, nombre, chiffre,
volet juridique, transfert, silence, casting, dossier, anneau, etc.
Par conséquent, nous pouvons conclure, que le
même mot en deux langues distinctes peut avoir deux prosodies
sémantiques différentes en langue générale. Ce qui
confirme la première hypothèse de notre mémoire
(Partington 1998). Procédons maintenant à la vérification
de cette hypothèse dans les deux corpus de géologie.
d) Impressionnant (langue de spécialité)
Comme pour son équivalent anglais, nous avons
interrogés le CSTfr sur les collocations de l?adjectif «
impressionnant » grace à l?outil « collocates >>, pour
avoir une idée sur le sujet avant de commencer notre analyse. Et voici
ce que nous avons obtenu :
Figure 4 : collocations significatives de «
impressionnant » dans le CSTfr
Comme nous pouvons le constater dans la figure 4, les
collocations significatives de l?adjectif « impressionnant >> sont
la plupart des mots à connotation neutre, tels que :
résultat, retombées, phénomène, paysage,
panache, nombre, moyenne, etc.
Par la suite nous avons procédé à
l?analyse des occurrences du mot « impressionnant >>, qui a pour
sens « Qui produit une forte impression sur l'esprit
>>23 dans le CSTfr. Et nous avons obtenu un nombre
très réduit, de seulement 31 concordances. D?autre
23 Dictionnaire Larousse
part, nous constatons que, comme son équivalent anglais
dans la langue de spécialité, la prosodie sémantique de
« impressionnant » est neutre, comme le montrent ces exemples,
où les collocations neutres sont soulignées :
Neutres :
Un autre phénomène
impressionnant est celui engendré par une pierre qui,
laissé retomber au sol d?une petite hauteur, dans certains points du
cratère, provoque un grondement sourd donnant la sensation qu?il y ait
de grandes cavités souterraines.
La région est l?une des plus étudiés dans le
monde et le nombre de publications concernant sa structure
crustale est impressionnant.
Pour la région du sud des Alpes occidentales, le
résultat est impressionnant : le Moho semble
suivre une trajectoire cyclonique avec un oeil centré sur le sud-est de
l?Argentera.
En Europe, Vulcano est sans aucun doute le volcan le plus
impressionnant. Le « Cratère Commerson
» le plus impressionnant des trois, atteint plus de
200 mètres de profondeur.
Le dispositif est impressionnant, mais
à cette distance du cratère, les riverains auraient au plus
quelques minutes pour quitter le fond de vallée
Les pays membres de l'OTAN et du pacte de Varsovie ont
hérité d'un impressionnant ensemble de terrains
d'aviation, de casernes, de camps militaires, de bases de missiles, d'usines,
d'arsenaux, de laboratoires et de complexes de recherche, de sites d'essai.
En raison de l?intense activité volcanique
régionale et de l?effet des vents d?Ouest sur la dispersion de
téphras, les sédiments du lac Icalma contiennent un
nombre impressionnant de retombées
téphriques
Le nombre de personnes ayant travaillé sur la
compréhension de la structure alpine et notamment sur la
profondeur du Moho est impressionnant.
Le dyke le plus impressionnant est sans
doute le Grand dyke, riche en minerais, au centre de Zimbabwe
Comme nous pouvons le voir, « impressionnant » entre
souvent en cooccurrence avec des mots à connotation neutre, tels que :
phénomène, nombre de publications, résultat, volcan,
Cratère Commerson, dispositif, ensemble, nombre de retombées
téphriques, dyke,
etc. Par conséquent, cet adjectif a une prosodie
sémantique neutre dans la langue de spécialité des
sciences de la terre.
En somme, dans les deux corpus de langue
générale (Leipzig et BNC), l?hypothèse de Partington
(1998:77-78), selon laquelle deux unités lexicales équivalentes
de deux langues, peuvent avoir une prosodie sémantique
différente, a été confirmée. Par contre dans la
langue de spécialité, les deux termes « impressive " et
« impressionnant " ont deux prosodies sémantiques neutres, ce qui
va à l?encontre de l?hypothèse citée ci dessus.
Parlons maintenant de la première hypothèse de
notre mémoire, celle dans laquelle Partington (2004: 153-154) soutient
qu?une unité lexicale utilisée en langue générale
et en langue de spécialité, pourrait avoir une prosodie
sémantique différente. L?adjectif anglais « impressive " a
eu une prosodie sémantique positive dans la langue
générale, et une prosodie sémantique neutre dans la langue
de spécialité, ce qui confirme cette hypothèse. Toutefois,
ce n?est pas le cas du terme français « impressionnant ", qui dans
la langue générale, comme dans la langue de
spécialité garde la même prosodie sémantique neutre.
Quoiqu?il en soit, il conviendrait de préciser que ces constatations
sont à titre indicatif, et qu'un calcul plus précis reste
à faire.
Passons maintenant aux autres mots sélectionnés
pour notre étude, pour vérifier davantage ces deux
hypothèses.
2. Provide vs. Fournir :
a)Provide (langue générale)
Comme nous l?avons précisé dans le chapitre
précédent24, le verbe anglais « provide " a
été analysé par Stubbs (1995b). Celui ci a conclu que
« provide " a une prosodie sémantique positive puisqu?il est
très souvent en compagnie de mots à connotation positive tels que
: care, support, help, assistance, funds, opportunities, relief, etc.
Nous avons interrogé le BNC sur les collocations significatives de
« provide ", voici ce que nous avons obtenu :
24 Voir page 30
Figure 5 : collocations significatives de « provide
» dans le BNC :
Rank
|
|
|
|
|
TOT
|
|
ALL
|
%
|
|
2
|
|
|
SERVICES
|
573
|
|
24835
|
2.31
|
|
|
4
|
|
|
SUPPORT
|
492
|
|
29568
|
1.66
|
|
|
5
|
|
|
OPPORTUNITY
|
341
|
|
10103
|
3.38
|
|
|
7
|
|
|
USEFUL
|
|
318
|
|
9960
|
3.19
|
|
|
9
|
|
|
OPPORTUNITIES
|
241
|
|
5766
|
4.18
|
|
|
10
|
|
|
CARE
|
|
240
|
|
24387
|
0.98
|
|
|
16
|
|
|
ASSISTANCE
|
214
|
|
4305
|
4.97
|
|
|
17
|
|
|
ADVICE
|
|
208
|
|
10315
|
2.02
|
|
|
20
|
|
|
PROTECTION
|
175
|
|
7974
|
2.19
|
|
|
Les collocations significatives de << provide >>
dans le BNC, comme le montre la figure 5, sont en effet des mots à
connotation positive, tels que : services, support, opportunity, useful,
care, assistance, advice, protection.
Nous avons ensuite vérifié ces résultats,
en examinant le verbe anglais<< provide >> qui a pour sens <<
[with object] make available for use; supply >> comme
défini dans << Oxford Dictionary >>, et ses
différentes formes de conjugaison (provide, provides, provided,
providing). Le nombre de concordances obtenues est de 50236. Mais le
résultat était évident dès les premières
pages; << provide >> apparait dans la plupart des concordances en
compagnie de mots à connotation positive, tels que : hope, useful
framework, support, guidance, a chance to gain, care and support, beautiful
free advert, new hope, useful advice, etc , comme nous pouvons le
constater à travers ces exemples :
Positives :
Her instinctive feeling for him makes her provide
him with some hope of her return, or at least of their future
communication
Kit-house companies will help you design your home and
provide useful advice "It seems to me evident that a
family will provide support for each other.» She
told a conference of 300 experts.
One of our Consultants is based in your local Midland branch
to provide advice and guidance across Midland's
wide range of financial areas including: Retirement planning
Daily feeding displays, talks and demonstrations provide
a chance to gain a real insight into this marvelous
underwater world.
A community which is then in a position to provide
care and support within the community properly funded by local
government, so it becomes a symbiosis
But Cindy, 26, just couldn't help looking a million dollars --
or providing a beautiful free advert for her new
exercise video, Shape Your Body, due here by Christmas
Egg donor scheme provides new hope
for childless couples
We have seen that graph-search terminology provides
a useful framework for clarifying and examining issues
involved in automatic speech processing Statistical processing provides
a simple, efficient method for picking the correct
words based on local neighborhood
Par conséquent, nous pouvons confirmer que le verbe
« provide » en langue générale a une prosodie
sémantique positive, puisqu?il est souvent en compagnie de mots à
connotation positive, comme nous montrent les exemples ci-dessus. A
présent, nous allons voir si cette prosodie change dans la langue de
spécialité
b)Provide (langue de spécialité)
Quand nous avons interrogés le CSTen sur les
collocations significatives de « provide », et ses différentes
formes de conjugaison (provide, provided, provides, providing), voici ce que
nous avons obtenu :
Figure 6 : collocations significatives de « provide
» dans le CSTen
La première constatation que nous avons faite,
grâce à la figure 6, est que le verbe « provide, » est
très souvent suivi d?un adjectif, et dans la plupart des cas, un
adjectif à connotation positive, tels que : useful, good, valuable,
better, strong, sufficient, excellent, etc.
Nous avons ensuite vérifié ces résultats,
en examinant le verbe « provide " qui a pour sens « [with object]
make available for use; supply "25, et ses différentes
formes de conjugaison (provide, provided, provides, providing), dans le CSTen.
Nous avons obtenu 7289 concordances parmi lesquelles nous avons constaté
beaucoup d?occurrences neutres. Voici des exemples de concordances où
les collocations de « provide " sont des mots à
25 Oxford dictionary
connotation neutre, tels que : proxies, routes, an average
age, magma production rate, source parameters, etc
Neutres :
Subglacially-erupted volcanic sequences
provide proxies for a unique range of palaeo-ice parameters
The difference between the crustal extension to the
north and south of the volcanic and fault chain is considered to be
taken up along the 200km length of the chain by an echelon faulting and
fissuring, the latter providing routes for
magma to reach the surface
Such variation would, in part, explain the greater
uncertainty associated with these spreading rates compared to those
determined from the magnetic ages, which provide an average
age for the cooling of the entire magnetic source layer
This rough estimation of the magma production rate at
Soufriere of St. Vincent shows that the large cone of Soufriere volcano
built very fast providing an unusually high magma
production rate.
It is possible to extract information from seismic
characteristics that provides source parameters: fault
dimension, stress drop and seismic moment
Both sills and dykes can
provide magma to overlying volcanic fissures and
sills can be shown to feed shallow laccoliths
Toutefois, et malgré que ceci reste à prouver avec
des chiffres précis, les occurrences positives semblent
prévaloir. Celles-ci figurent dans des contextes tels que:
Positives:
Inversion of the corrected amplitudes was encouraging,
providing us with a very good match of the synthetics
to the data expressed in the variance reduction
A similar study protocol might be useful in the
reconstruction of eruptive activity of other cinder cones in the Garrotxa
region and elsewhere, and therefore can provide a good
and quick methodological tool
This provides the benefit of more
successful dual-band solutions for lava flows when used in
conjunction with ALI.
While the sill model provides an adequate
fit to the InSAR and GPS data (Fig. 3), the misfit gives at least two
valuable clues about the magma accumulation. No analysis combining both
data sets had yet been carried out, but combining them would clearly
provide the best model fitting crustal deformation
induced by the subsurface magma movements.
The purpose of this model is to provide a
better understanding of the stress conditions that favor sill
emplacement.
These models will provide improved
estimates of the distribution and abundance of chemical energy sources and
microorganisms during mixing, and will provide an improved
framework for understanding the distributions obtained from microbial
studies in the natural system.
Some of the very large geo codes were further split into
smaller units to provide better estimates of
source-to-site distances.
These beds provide convincing evidence
that an intracaldera lake or abundant shallow groundwater once existed in the
western caldera and interacted with magma during an eruption
This volcanic system provides an excellent
target because it has erupted nearly homogeneous basaltic andesite magma
Par conséquent, contrairement à
l?hypothèse de Partington (2004) selon laquelle, une unité
lexicale en langue générale et en langue de
spécialité peut avoir une prosodie sémantique
différente, et contrairement à la conclusion de Hunston (2007)
selon laquelle une unité lexicale peut devenir « neutre " en
science, nous constatons que la prosodie sémantique du verbe «
provide " dans le BNC, comme dans le CSTen, reste positive. Toutefois, nous
devons noter que les mots à connotation positive qui entrent en
cooccurrence avec « provide " dans le CSTen, sont
généralement des noms neutres, souvent spécifiques au
domaine, mais qui acquièrent une connotation positive grâce aux
adjectifs qui les précédent. Voici quelques exemples cités
ci-dessus : very good match, a good and quick
methodological tool, more successful dual-band, adequate fit,
best model, better understanding, improved estimates,
improved framework, better estimates, convincing evidence,
excellent target, etc.
c)Fournir (langue générale)
Le même principe a été adopté pour
analyser l?équivalent français du verbe « provide ».
Nous avons d?abord cherché les cooccurrences significatives du verbe
« fournir » dans le Corpus Français de Leipzig. Voici les
résultats :
Figure 7 : cooccurrences significatives de fournir dans
le Corpus Français de Leipzig :
informations (6754.18), des (6043.98), à
(5830.2), pour (5745.31), de (5546.35), aux (4969.33),
services (3435.8), nécessaires (2680.7), les
(2298.06), afin (2297.92), doit (2191.75), Pièces
(2097.06), objectif (1859.94), renseignements (1800.65),
un (1800.49), pièces (1775.52), service (1750.11),
aide (1722.92), données (1707.17), une (1688.71),
détails (1657.1), clients (1572.18), outils
(1536.47), explications (1485.48), précisions
(1457.28), leur (1446.71), information (1405.87),
nécessaire (1339.8), éléments (1288.07),
documents (1273.23), mesure (1227.44), permettant
(1199.94), demande (1166.11), peut (1154.74), capable
(1152.38), doivent (1147.14), lui (1145.99), vous
(1122.99), et (1064.17), sans (1057.21), d (1056.62), effort
(1040.87), assistance (1014.44), ' (1009.9), but (1006.96),
efforts (1000.26), solutions (993.62), certificat
(969.42), énergie (955.7), engage (944.99),
qualité (938.99), devez (923.27),
électricité (853.36), demandé (852.95),
attestation (851.82), preuves (821.62), devra (749.45),
peuvent (749.33), accès (735.06), justificatif
(717.65), indications (709.31), devront (701.87), besoin
(694.17), travail (674.21), réseau (663.22), moyens
(654.47), permettre (636.2), identité (633.16), l
(627.65), nous (613.84), utilisateurs (606.64), copie
(600.13), prestations (598.9), explication (587.67),
obligation (583.8), liste (580.63), leurs (574.05),
armes (552.54), vise (547.27), ou (546.72)
La figure 7 nous dévoile beaucoup de collocations
neutres, tels que : informations, renseignements, pièces,
élément, documents, mesure, certificat,
électricité, travail, réseau, liste, etc. Mais aussi
des collocations positives, tels que : service, nécessaire,
assistance, solutions, énergie, qualité, accès, moyens,
prestations, etc. Pour pouvoir trancher, nous avons ensuite examiné
le verbe « fournir » qui a pour sens « Apporter, donner
quelque chose »27, et ses différentes formes de
conjugaison (fournir, fournis, fournit, fournissent, fourni, fourniront,
fournissaient) et nous avons obtenu 69698 occurrences. Et bien qu?il y ait
beaucoup de concordances neutres, celles qui sont positives semblent être
plus nombreuses.
27 Dictionnaire Larousse
Comme l?attestent ces exemples :
Positives :
Le Nasdaq et la bourse de Dubaï jugent que la transaction
proposée fournit la meilleure opportunité
pour favoriser la croissance des marchés de capitaux nordiques et
baltiques.
En mars 2004, Freenode sert 16 000 utilisateurs
encouragés à contribuer à l'association qui
fournit les moyens et ressources nécessaires
pour améliorer le réseau et d'aider des projets
charitables de la communauté libre.
Après des décennies de sous-investissement, le
défi pour ce secteur est désormais de fournir
des services de qualité en matière d'offre d'énergie
et de transports.
Les compagnies utilisent ces applications pour trois raisons:
elles rationnalisent leurs procédés de transactions commerciales,
elles réduisent le temps de développement des produits et
fournissent un bon niveau de fiabilité.
Les Rapports Techniques doivent avoir une base scientifique et
fournir des informations d'utilité
immédiate.
Aux yeux du général Campbell, "le but est de
fournir davantage de sécurité aux gens
qui vivent dans les quartiers sélectionnés" pour la construction
de ces barrières de protection
Ils ont déclaré qu'ils étaient
disposés à fournir leur aide pourvu que
le nouveau gouvernement fasse appel à eux.
Malgré la chaleur, le vent et les chutes, les coureurs
du Club BMX Crabtree on fourni une excellente
performance lors de cette fin de semaine
Nous sommes intéressés par une relation forte
avec l'Europe", qui a fourni beaucoup d'aide et de
soutien aux Palestiniens, a-t-il ajouté
Ainsi, nous concluons que le verbe français «
fournir », comme son équivalent anglais, a une prosodie
sémantique positive dans la langue générale. En effet, ses
collocations sont souvent des mots à connotation positive, tel que :
meilleure opportunité, moyens et ressources nécessaires, des
services de qualité, un bon niveau de fiabilité, informations
d'utilité immédiate, davantage de sécurité, aide,
excellente performance, soutien, etc.
Par conséquent, pour ce deuxième mot
sélectionné pour notre étude, l?hypothèse de
Partington (1998) n?est pas vérifiée puisque, le verbe anglais
« provide " et son équivalent français « fournir »
ont tous les deux une prosodie sémantique positive. Qu?en est-il pour
ces équivalents dans les deux corpus de spécialité ?
d)Fournir (langue de spécialité)
Comme à chaque fois avant de commencer notre analyse,
nous avons cherché les collocations significatives du verbe «
fournir " dans le CSTfr et nous avons obtenu les mots suivants :
Figure 8 : collocations significatives de « fournir
» dans le CSTfr
Il semble évident, selon la figure 8, que le verbe
« fournir " est souvent en compagnie de mots à connotations
positives, tels que : précieuses, avantage, bonne, etc. Mais
aussi en compagnie de mots à connotation neutre, tels que : outils,
estimation, effet, radar, indication, etc.
Nous avons ensuite examiné ce verbe qui a pour sens
« Apporter, donner quelque chose»29 et ses
différentes formes de conjugaison (fournir, fournis, fournit,
fournissent, fourni, fourniront, fournissaient), dans le CSTfr. Ainsi nous
avons obtenu 1606 occurrences. Parmi ces dernières, il y a plusieurs
collocations à connotation neutre, mais celles à connotation
positive semblent plus répandues. Effectivement, le verbe « fournir
» entre très souvent en cooccurrence avec des mots tels que :
un bon résultat, de précieuses informations, de meilleures
estimations, une bonne approximation, un meilleur résultat, la
qualité des données, les conditions idéales, la
température nécessaire, etc. Comme peuvent l?attester ces
exemples :
Positives :
La localisation par les formes d?ondes
fourni un bon résultat dans la limite de la
disposition des stations
Ce type d?approche a permis une meilleure
compréhension des processus de transport des éléments
volatils par les gaz volcaniques et a fourni de
précieuses informations sur le rôle des fluides magmatiques
dans la formation des gites minéraux
La méthode de maximum likelihood, elle, semble
fournir de meilleures estimations de l?exposant
puisque toutes les avalanches ont le méme poids du fait de la moyenne
dans l?expression 5.1 (on considère N fois les avalanches de taille
H).
La localisation à partir des ondes de surface a
fourni un meilleur résultat
Là encore les expressions simplifiées
fournissent une bonne approximation de la vitesse U et
permettent de définir deux régimes pour le comportement de la
vitesse
L?acquisition radar appliquée directement à la
falaise a fourni de bons résultats sur les deux
sites
Leur étude peut cependant fournir de
précieuses informations sur l?origine et le comportement des
métaux au cours des interactions complexes fluides/solides ainsi que sur
les processus de fractionnement isotopiques susceptibles de se produire au sein
des édifices volcaniques actifs
Cette carte a le mérite de fournir la
qualité des données.
29 Dictionnaire Larousse
L'utilisation de plusieurs vues d'un même objet permet
de fournir une richesse d'information plus grande, et
promet un gain dans la précision de la reconstruction 3D.
Tandis que la source basaltique va fournir
la température nécessaire pour fournir
les conditions idéales de fusion, ce magma chaud, en entrant en
contact avec l?andésite, va la réchauffer et remobiliser ce
matériel hautement cristallin
Toutefois, comme nous l?avons mentionné, nous avons
aussi remarqué une forte présence de collocations à
connotation neutre, tels que : document numérique, un vecteur de
proximité, des magmas, un cadre théorique, de nombreux
repères, une limite stratigraphique, un exemple,
etc, dans les contextes suivants :
Neutres:
Ce document numérique est
fourni par l?IGN (Institut Géographique National) sous
la forme de 6 fichiers ascii couvrant chacun une zone
géographique bien précise de La Réunion
À un niveau d'observation plus avancé, les
zonations chimiques de la série de l'ankérite dolomite dans la
zone d'altération semi conforme régionale peuvent
également fournir un vecteur de proximité des
gisements de SMV
On est forcé de conclure que le magma qui les a
formées provient de la fusion partielle d'un matériau ne
contenant pas ces minéraux qui auraient été les premiers
à fondre et par conséquent à fournir
des magmas intermédiaires ou felsiques
la nature fracturée de la croûte
supérieure et la propagation de dykes Andersoniens et non-Andersoniens
fournissent un cadre théorique pour analyser la
néotectonique de l'arc volcanique dans une marge convergente.
Les minéraux du Mont-Dore, injectés
massivement dans le vallée de l?Allier par le réseau
hydrographique situé à la bordure orientale du strato-volcan,
fournissent de nombreux repères
Les différents dépôts d?avalanches de
débris du Mont-Dore (fig. 2c, E1) qui jalonnent la Limagne moyenne entre
Issoire et le sud-est de Clermont (Issoire, Perrier, Monton, Orcet...) peuvent
fournir une limite stratigraphique entre les
dépôts alluviaux pliopléistocènes, et les
premières véritables terrasses quaternaires.
|
Un exemple récent d'utilisation de la
photogrammétrie numérique en modélisation analogique
est fourni par les travaux de Donnadieu et al.
(Donnadieu et al. 2003)
|
Bien que le verbe « fournir » ait une prosodie
sémantique positive puisqu?il est le plus souvent en compagnie de mots
à connotation positive, la présence d?occurrences neutres prouve
que ce verbe est plus positif en langue anglaise, qu?il ne l?est en langue
française. Quoiqu?il en soit, l?hypothèse de Partington (2004)
selon laquelle une unité lexicale en langue générale et
langue de spécialité peut avoir une prosodie sémantique
différente ne peut pas être appuyée, puisque la prosodie
sémantique de « fournir » dans la langue
générale est positive et elle le reste dans la langue de
spécialité. Kübler&Volanschi (à paraître)
expliquent cela par le fait qu?en science, les choses sont positives ou
négative par rapport aux êtres humains :
«In the case of researchers, things that are
provided? for example are evaluated as positive for scientific research, in
which case intensive or evaluative modifiers can be found»
Kübler&Volanschi (à paraître: 23)
La deuxième hypothèse de Partington
(1998:77-78), selon laquelle deux unités lexicales équivalentes
de deux langues, pourraient avoir une prosodie sémantique
différente est aussi réfutée avec cet exemple. En effet,
en anglais comme en français, dans la langue générale,
comme dans la langue de spécialité, ces deux équivalents
« provide » et « fournir » ont la même prosodie
sémantique positive. Par ailleurs, nous devons préciser que ces
constatations sont basées sur la tendance, et qu?un calcul plus
précis devrait être effectué.
Nous avons examiné deux termes positifs, passons
maintenant à un terme, qui a aussi été
étudié et qui s?est vu attribué une prosodie
sémantique négative. C?est le verbe anglais « to lead to
».
3. To lead to vs. Entrainer
a)To lead to (langue générale)
Le verbe << to lead to >> a été
examiné par Xiao Z & McEnery A. (2006)31, qui ont
souligné que << lead to >> est souvent en compagnie de mots
à connotation négative, tels que : accident, loss, problems,
disease. Les collocations significatives de ce verbe dans le BNC se
trouvent ci-dessous :
Figure 9: collocations significatives de « to lead
to » dans le BNC:
Rank
|
|
|
|
|
TOT
|
ALL
|
%
|
|
3
|
|
LOSS
|
|
134
|
11475
|
1.17
|
|
|
8
|
|
CONFUSION
|
86
|
2806
|
3.06
|
|
|
14
|
|
COLLAPSE
|
55
|
2526
|
2.18
|
|
|
18
|
|
DIFFICULTIES
|
53
|
6768
|
0.78
|
|
|
19
|
|
DEATHS
|
|
49
|
2417
|
2.03
|
|
|
22
|
|
ARREST
|
|
47
|
2139
|
2.20
|
|
|
23
|
|
CONFLICT
|
45
|
5861
|
0.77
|
|
|
25
|
|
DESTRUCTION
|
41
|
2315
|
1.77
|
|
|
28
|
|
SEVERE
|
|
36
|
4559
|
0.79
|
|
|
33
|
|
BREAKDOWN
|
34
|
1447
|
2.35
|
|
|
49
|
|
CHAOS
|
|
25
|
1589
|
1.57
|
|
|
52
|
|
FRUSTRATION
|
24
|
1329
|
1.81
|
|
|
31 Voir page 31
Comme nous pouvons le constater à travers ce tableau,
le verbe « to lead to » est souvent en compagnie de mots à
connotations négatives, tels que : loss, confusion, difficulties,
collapse, deaths, arrest, conflict, destruction, severe, breakdown, chaos,
frustration, etc.
Nous avons ensuite vérifié ces résultats,
en observant dans le BNC, toutes les occurrences de ce verbe, et de ses
différentes formes de conjugaison (lead to, leading to, leads to, led
to), en prenant soin d?éliminer toutes celles qui utilisent « lead
to » dans un autre sens que « culminate or result in (a
particular event or consequence) »32. Nous avons obtenu
15246 occurrences, dans lesquelles ce verbe est très souvent en
compagnie de mots à connotation négative comme le montrent ces
exemples :
Négatives :
Hip fractures are potentially life threatening (they result in
40 premature deaths a day), while crushed spinal vertebrae may lead to
back pain, loss of height and mobility, and eventually curvature of
the spine
This is a legal minefield, and infringement of the
regulations can lead to severe penalties, both civil
and criminal
It was noted how they were unstable and poorly defined
from the outset, leading to economic and social
tensions at the lower levels.
Thus a vicious circle of political impotence was
set in motion by Mosley; in order to obtain much-needed publicity for the
programme and political ideas of the BUF, which it was now denied in the
national press, the techniques and methods of low politics, leading to
street conflict with political enemies, were
encouraged.
Three hundred and thirty thousand Germans have been
senselessly and irresponsibly led to death and
destruction through the cunning strategy of a corporal from World War
1.
In Final Analysis, Richard Gere plays Isaac Barr, a San
Francisco psychiatrist whose affair with a mobster's wife (Kim Basinger)
leads to obsession, betrayal and murder.
32 Oxford dictionary
Looking back on years that the Yorks were together, it is easy to
pick out the really bad moments that led to the
complete breakdown of their marriage
After his exit from Monday's semi-finals, Black revealed that
he had been struggling for five years with a " bio-mechanical "
problem which affects his body balance and leads to other
injuries
However, we feel that such measures as those being mooted would
only lead to further problems.
Le verbe «to lead to» a vraisemblablement une
prosodie sémantique négative puisque, comme le prouvent les
exemples cités ci-dessus, ce verbe est très souvent en compagnie
de mots à connotation négative, tels que : further problems,
injuries, breakdown, obsession, death and destruction, street conflict,
economic and social tensions, severe penalties, etc. Toutefois, nous avons
constaté également la présence de quelques contextes
positifs, comme le confirment ces exemples :
Positives:
The solution, again, is to retrain teachers, to enable them to
understand, interpret and incorporate cultural differences which do exist into
their teaching and to reflect these back to pupils in a way which leads
to high achievement and satisfaction within schooling
Mariette Larkin hoped her US film debut would lead
to universal fame and fortune.
Properly taken, it can gain the edge over competitors;
open up a new market; lead to improved profit performance.
Ceci montre que le verbe « to lead to " est moins
négatif que son quasi-synonyme « to cause " que nous allons voir
dans la dernière section.
b) To lead to (langue de spécialité) :
En interrogeant l?outil « collocates " de AntConc, sur
« to lead to ", nous nous sommes vite aperçus, que dans le CSTen,
ce verbe entre le plus souvent en cooccurrence avec des mots à
connotation neutre, généralement spécifique au domaine,
tels que : magma,
conditions, pressure, eruption, conduit, process, flow,
events, etc. comme nous pouvons le constater à travers la figure
10.
Figure 10: collocations significatives de « to lead
to » dans le CSTen
Nous avons par la suite, analysé les concordances de ce
verbe dans le CSTen. Nous avons, bien entendu, entré dans le
concordancier Antconc, les différentes formes de conjugaison de ce verbe
(lead to, leading to, leads to, led to) et nous n?avons pris en compte que les
occurrences dans lesquelles « to lead to " a le sens de « culminate
or result in (a particular event or consequence) "33. Ainsi, nous avons obtenus
3190 occurrences. Il semblait évident que la prosodie sémantique
du verbe «to lead to " dans la langue de spécialité est bien
neutre, comme nous le montre la figure 9. En effet, il apparaît souvent
en collocation avec des mots à connotation neutre, tels que : transport
of volcaniclastic
33 Oxford dictionary
sediments, a chronology for the concurrent filling of the
lake, occurrences of younger slides, conspicuous volumes of hybrid magmas, the
development of crystals, continuous fluid production, fewer, wider ridges
downslope, regional glaciations, formation of the box-gully structures,
apparent offsets, comme dans les contextes suivants:
Neutres:
Stepwise remobilization and collapse of these primary
deposits and debris flow lobes lead to
transport of volcaniclastic sediments into fans spilling into arterial
valleys
The bathymetry and acoustic backscatter reveal the character
of landforms and lead to a chronology for the
concurrent filling of the lake and volcanism within the ca. 7700
calibrated yr B.P. caldera
The rapid filling of the old post-shield amphitheatre, with
the development of volcaniclastic rocks on steep slopes, would have
contributed to the instability of younger lava successions developed
within the amphitheatre, leading to the occurrences of
younger slides within its former area
In this dynamical context, where the entity of mixing
(chemical exchanges) depends to such a large extent on the mingling rate
(physical dispersion, stretching and folding), filament-like regions (AR) can
be readily homogenized by chemical diffusion processes leading
to conspicuous volumes of hybrid magmas
As the magma cools, more and more bonds are
created, which eventually leads to the development of
crystals within the liquid medium.
Deep subduction of oceanic lithosphere is accompanied
by metamorphic processes that lead to continuous
fluid production, which in turn plays a key role in the genesis of magmas
at convergent plate margins
Fragmental debris making up the walls elsewhere consists
of narrow talus cones forming a dendritic pattern that leads
to fewer, wider ridges downslope
This spatial distribution implies that these features
are not the result of local processes but rather the product of climatic
processes operating on a global scale, such as orbitally forced precipitation
enhancement, leading to regional glaciation at middle
latitudes [Head et al., 2003]
This alternation of aquitard layers and loose lapilli and ash
units leads to formation of the box-gully structures.
|
Uncertainties on the imaging system, in particular on
the satellite orbit and attitude, and on the topography
can lead to apparent offsets unrelated to ground
deformation
|
Toutefois, il conviendrait de noter la présence, bien que
moins fréquentes, d?occurrences négatives et d?autres positives,
que nous citons ci-dessous :
Négatives :
Our results suggest that a careful choice of the crustal
model, or at least a comparison of results for different models is preferable
before deriving definitive conclusions on a source model, which could
lead to erroneous interpretations
A major disturbance to the stratification of the lake
water could lead to an overturning and a
catastrophic, deadly release of the gases
The MMD thershold improves computations of temperatures over
targets with low MMD, but necessarily leads to problems
where targets emissivites lie close to the threshold value (Â 0.03)
Positives:
The elevated concentrations of CO2,aq and H2,aq in
hydrothermal fluids, together with low concentrations of organic compounds like
toluene, lead to positive affinities for abiotic
organic synthesis
It may also occur within the eruptive plume itself where
adsorption of volcanic gases and aerosols onto tephra is very fast and
efficient (e.g., Witham et al., 2005), leading to
favorable conditions for the dissolution of the silicate glass
in contact with fluorine.
The arid climate leads to excellent rock
exposure, and the sheet intrusion facies of a flood basalt province is
better exposed in the Transantarctic Mountains than anywhere else
La présence de collocations à connotation
positive, tels que : positive affinities, favorable
conditions, excellent rock exposure, montre encore une fois que le
verbe « to lead to » est moins négatif que son quasi-synonyme
« to cause ». De plus, comme avec le verbe
« provide » ses collocations deviennent positives
grâce aux adjectifs qui les précédent. Il conviendrait de
noter aussi, que les contextes d?apparition sont différents lorsque le
verbe a une prosodie sémantique positive et lorsqu?il a une prosodie
sémantique négative. En effet, ces mots à connotation
positive avec lesquels il entre en cooccurrence représentent des choses
désirables pour les êtres humains (positive
affinities, favorable conditions, excellent rock
exposure)
Tandis que ses cooccurrences avec des mots à
connotation négative, nous rappellent les observations de Hunston (2007)
et de Kübler&Volanschi (à paraître) sur son quasisynonyme
« to cause », puisque ses collocations négatives, impliquent
effectivement des êtres humains, tels que : problems, overturning and
a catastrophic, deadly release of the gases, disturbance, erroneous
interpretations. En effet, tous ces mots représentent quelque chose
de négatif et d?indésirable pour les humains.
Suite aux résultats du verbe « to lead to »
dans le corpus de langue générale et de spécialité,
nous constatons que la prosodie sémantique de ce verbe change de la
langue générale (négative) à la langue de
spécialité (neutre). Dans ce cas, nous ne pouvons que confirmer
la première hypothèse de ce mémoire (Partington 2004),
selon laquelle une unité lexicale dans une langue générale
et une langue spécialisée, peut avoir une prosodie
sémantique différente.
c) Entraîner (langue générale)
Pour son équivalent français «
entraîner », nous avons suivi la même méthodologie.
Nous avons d?abord observé les cooccurrences significatives de ce verbe
dans le Corpus Français de Leipzig et voici les résultats obtenus
:
Figure 11 : Cooccurrences significatives de
entraînent dans le Corpus de Leipzig
peut (7671.19), s (5259.49), pourrait (5103.51),
' (2815.92), va (2695.11), peuvent (2490.02), une
(2127.23), pouvant (2037.72), risque (1738.11), des
(1719.46), m (1705.81), devrait (1567.1), graves (1210.52),
susceptible (1084.59), d (1034.14), qui (896.79), perte
(876.9), pour (852.7), pourraient (794.19), pu
(754.97), conséquences (748.97), laisser (716.25),
recommencé (712.27), susceptibles (689.31), troubles
(669.96), club (654.26), de (614.33), complications
(593.64), suppression (572.16), mort (550.32), emplois
(545.29), . (520.73), , (509.26), ne (508.81), baisse
(502.48), diminution (488.24), l (485.95), dans
(484.36), normalement (473.14), perturbations
(468.06), chute (465.03), pertes (461.03), ou (443.23),
effets (439.25), vont (422.43), la (420.69), équipe
(419.88), risques (410.77), augmentation (405.13), voire
(398.81), disparition (362.59), risquerait (360.78), à
(344.31), pas (331.84), problèmes (331.72),
modification (329.5), doit (329.21), provoquer (328.33), et
(308.1), entraîneur (307.15), cela (306.04),
fermeture (305.29), lésions (299.53), sillage
(298.13), sanctions (295.78), Manaudou (282.93),
suppressions (282.25), coéquipiers (280.5),
réduction (279.4), Laure (268.23), néfastes
(265.04), pourra (263.09), changements (257.91), risquent
(256.82), cas (251.07), allait (249.05), vais (246.41),
pouvait (240.71), modifications (239.9), ce (236.92)
Comme le montre la figure 11, « entraîner »
est le plus souvent en cooccurrence avec des mots à connotation
négative, tels que : risque, perte, graves, troubles, mort,
complications, sanctions, chute, pertes, disparition, problèmes,
perturbations
Ensuite, en étudiant les différentes formes de
conjugaison du verbe « entraîner » (entraîner,
entraîne, entraîné, entraînent, entraînera,
entraîneront, entraîna) et en éliminant les concordances
où ce mot a un autre sens que «Avoir pour conséquence,
pour effet »34, nous avons obtenus 61168 occurrences. La
plupart de ces cooccurrences prouvent que la prosodie sémantique de ce
mot est bien négative. En effet, comme pour son équivalent
anglais, le verbe « entraîner » entre très souvent en
cooccurrence avec des mots à connotation négative tels que :
le non respect, insécurité, crise, faillites,
détérioration, la mort, des conséquences sanitaires
désastreuses, la suppression d'environ 471 emplois, une surproduction
énergétique néfaste, des effets secondaires, virus
résistants, etc. Ces derniers apparaissent dans des contextes comme
les suivants :
Négatives :
Durant cette période, des effectifs insuffisants
et des objectifs commerciaux maintenus peuvent
entraîner le non respect par les banques des
consignes de sécurité qui ont fait l'objet d'un accord
professionnel
Cette exigence s'impose à toute personne juridique qui est
soumise à des obligations dont le non-respect
entraîne une insécurité juridique.
34 Selon le dictionnaire en ligne
Linternaute Encyclopédie.
Il en résulte un krach boursier de grande ampleur
dès le 11 mai (jour qui fut nommé Black Friday), une
panique bancaire qui entraîne une crise de
liquidité, une série de faillites en chaîne et
une crise bancaire.
Israël maintient en outre fermés depuis le 5
novembre les points de passage de Gaza, ce qui a
entraîné une détérioration
d'une situation humanitaire déjà précaire dans ce
territoire palestinien contrôlé par les islamistes du Hamas.
En été 1996, une longue grève de la
faim a entraîné la mort de 12
prisonniers politiques et handicapée à vie de nombreux
autres mais leur sacrifice avait à l'époque fait reculer
les autorités.
Pire, dans les camps de réfugiés et les
bidonvilles du monde entier, la promiscuité et l'absence de
système d'évacuation entraînent des
conséquences sanitaires désastreuses.
La réorganisation du site de Sanofi-Aventis devrait
entraîner la suppression d'environ 471 emplois
sur quatre ans
Lorsqu'elles opèrent dans la bouche, l'acide lactique
produit peut entraîner des caries
Des rejets intempestifs de kilowatts-heure par les
fenêtres et les toitures mal isolées
entraînent une surproduction énergétique
néfaste pour l?environnement.
Tout n'est pas gagné", même si les traitements se
sont "considérablement simplifiés", dit-elle, car les
médicaments antirétroviraux entraînent
des effets secondaires et l'apparition de virus résistants
complique le combat
Néanmoins, ce verbe français apparait, bien que
moins souvent, et comme son équivalent anglais, dans des contextes
positifs, comme l?attestent ces exemples :
Positives :
Rappelons que cette annonce devrait
entraîner la création de plus de 2500
emplois dans la région de Montréal.
Évidemment pour celle-ci, le ratio actifs/retraités
beaucoup plus favorable entraîne un
résultat global légèrement positif.
Ces aliments sont appréciés des enfants pour
leur goût, entraînent une augmentation
spectaculaire de leur poids et une amélioration rapide de leur
état.
Et parfois même nous trouvons le verbe «
entraîner » dans des contextes neutres, comme les suivants :
Neutres:
Pour Force Ouvrière, ce complément
différentiel modifie la structure de la rémunération et
doit entraîner l'application des règles
relatives à la modification du contrat de travail explicitées
précédemment (article 30). Pourtant, on pourrait aussi
considérer que la dégradation de la conjoncture américaine
devrait entraîner une baisse de la demande de
pétrole aux EtatsUnis, premier consommateur mondial.
Quand le repère est égal à 0, le cliquement
de souris est interprété comme cliquement de départ qui
peut entraîner un déplacement du passage.
Cela fait maintenant des années que l'on parle de GPEC,
néanmoins ce n'est que depuis peu que le management prend conscience de
ce réel besoin, ce qui entraîne un changement
dans les rôles de l'entreprise
Quoi qu?il en soit, le verbe français «
entraîner » a, comme son équivalent anglais, une prosodie
sémantique négative. Ce qui va à l?encontre de la
deuxième hypothèse de notre étude (Partington 1998), selon
laquelle deux unités lexicales équivalentes de deux langues,
pourraient avoir une prosodie sémantique différente. Voyons
à présent si cette dernière pourra être
confirmée dans la langue de spécialité.
d) Entraîner (langue de spécialité)
En observant les cooccurrences les plus fréquentes du
verbe « entraîner », nous constatons que ce dernier est
accompagné de mots à connotation négative
(effondrement, mort, perte), mais que les collocations à
connotation neutre semblent être plus répandues, telles que :
eau, manteau, surface, variations, rotation, altération,
température, processus, magma, etc.
Figure 12 : cooccurrences significatives de «
entraîner » dans le CSTfr
Pour l?analyse des occurrences de ce verbe dans le CSTfr, nous
l?avons examiné dans ses différentes formes conjuguées
(entraîner, entraîne, entraîné, entraînent,
entraînera, entraîneront, entraîna) et nous n?avons
sélectionné que les occurrences dans lesquelles «
entraîner » a pour sens « Avoir pour conséquence,
pour effet. »35. De ce fait, nous avons obtenus 872
occurrences, soit plus de 70 fois moins d?occurrences que dans la langue
générale. D?autre part, nous avons trouvé beaucoup de
collocations à connotation négative, où encore une fois,
les humains sont impliqués, tels que: gaz nocifs, pluies acides, la
mort, des blessures, de faibles récoltes, comme nous montrent ces
exemples
35 Selon le dictionnaire en ligne
Linternaute Encyclopédie
Négatives :
Aucun décès n'a été
causé directement par l'éruption, mais les vents ont
entraîné des gaz nocifs dans toute l'Islande,
des pluies acides ont rendu la population malade et des nuages de
cendres ont réduit de façon importante l'ensoleillement
En 1783, l'éruption fissurale du Laki, en
Islande, entraîna la mort de plus de 10 000
personnes par ses flots de lave et ses projections de cendres, qui couvrirent
l'ensemble de l'île et engendrèrent des famines suivies
d'épidémies. Les volcans en éruption ne sont
dangereux que lorsqu'ils ont une incidence sur quelque chose de valeur,
c.-à-d. lorsqu'ils entraînent des
blessures et des morts ou des dommages à la
propriété ou aux ressources
Le refroidissement ainsi créé aurait
entraîné de faibles récoltes produisant
ainsi une famine en Egypte
Toutefois, la plupart des cooccurrences obtenues en analysant
ce verbe, sont des mots à connotation neutre, tels que : des
jaillissements d'eau, des particules et du fluide ambiant, une réponse
viscoplastique détectable, nouvelle subduction, identifier une
séquence d'interactions, certains blocs rocheux sur deux
kilomètres, modification de l?épaisseur de la zone
d?écoulement, fortes variations, la formation des roches felsiques, etc.
En voici les contextes :
Neutres:
Le ressac entraîne des
jaillissements d'eau au niveau de la partie distale de la grotte, qui est
souvent un puits (large trou souffleur), où un dépavage en
escalier a parfois été observé (cf. infra).
Une partie du travail a concerné le
développement théorique des équations appliquées
aux avalanches dans le cas général où elles
entraînent dans leur écoulement des particules
et du fluide ambiant
Il est donc probable que pour de petits volumes de lave
émise la chute de pression dans le réservoir ne soit pas
suffisante pour entraîner une réponse
viscoplastique détectable
L?arrêt du déplacement N-E suite à une
collision avec la « plate-forme des Bahamas »
entraînera une nouvelle subduction à
l?arrière source de volcanisme d?arc insulaire qui deviendra
l?Amérique Centrale actuelle
Sa recherche l'entraîna à
identifier une séquence d'interactions entre la croissance d'un
volcan infra glaciaire et la glace qui le recouvre; c'est cette séquence
qui produirait les formes caractéristiques des volcans infra glaciaires
L'avalanche De Pierres De Frank a duré une centaine de secondes et
a entraîné certains blocs rocheux sur
deux kilomètres. La vitesse du phénomène a valu aux
glissements catastrophiques l'appellation d'avalanche de pierres
Changer les dimensions du tambour ou des particules, ou la
vitesse de rotation entraîne une modification de
l?épaisseur de la zone d?écoulement, de l?inclinaison de la
surface libre ou du gradient de vitesse
Une augmentation de la vitesse de rotation
entraîne une augmentation du débit
injecté que doit absorber la zone d?écoulement sans modifier
son épaisseur
Le dégazage et la cristallisation partielle
entraînent de fortes variations des
propriétés physiques des fluides en fonction de la profondeur et
au cours du temps (Sturton et Neuberg, 2003)
Une seconde impulsion de matériel felsique
légèrement plus évolué
entraîne la formation des roches felsiques sans
enclave de la série supérieure qui se situent au-dessus de celles
avec enclaves dû au contraste de densité
Encore une fois, nous avons obtenu à deux reprises,
dans la langue anglaise et dans la langue française, une prosodie
sémantique dans la langue générale, différente de
celle constatée dans la langue de spécialité.
Effectivement, dans le corpus de langue générale, ces deux
équivalents ont une prosodie sémantique négative, alors
que dans les CST, la prosodie sémantique est neutre. Ce qui confirme une
fois de plus la première hypothèse de ce mémoire
(Partington 2004) et parallèlement, ces résultats vont à
l?encontre de la deuxième hypothèse (Partington 1998) qui
soutient que deux unités lexicales équivalentes de deux langues,
pourraient avoir une prosodie sémantique différente. Toutefois,
nous devons souligner que ces constatations sont à titre indicatif. Un
calcul plus précis reste à faire.
Nous allons maintenant procéder à l?analyse du
quasi-synonyme du terme, le verbe anglais « to cause » ainsi que son
équivalent français « causer ».
4. To Cause vs. Causer :
a) To cause (langue générale)
Ainsi, nous arrivons à notre dernier mot
sélectionné pour l?étude. Suite aux constatations de
Stubbs (1995)36, qui montrent que le verbe anglais « to cause "
a une prosodie sémantique très négative, nous allons,
à notre tour, examiner ce verbe dans le BNC. Avant toute chose, nous
avons interrogé l?outil « collocates ", pour avoir une idée
globale sur les cooccurrences les plus fréquentes de ce mot. Ainsi, le
résultat a révélé que « to cause " a bien une
prosodie sémantique très négative, puisque sur ses 10
collocations les plus fréquentes, nous avons obtenus 7 qui soient des
mots à connotation négative, tels que : problems, damage,
death, concern, trouble, harm, injury
Figure 13 : les collocations les plus fréquentes
de « to cause » dans le BNC
Rank
|
|
|
|
|
TOT
|
|
ALL
|
%
|
|
1
|
|
|
PROBLEMS
|
882
|
|
27186
|
3.24
|
|
|
2
|
|
|
DAMAGE
|
746
|
|
8301
|
8.99
|
|
|
3
|
|
|
DEATH
|
|
691
|
|
19891
|
3.47
|
|
|
4
|
|
|
CONCERN
|
489
|
|
10265
|
4.76
|
|
|
5
|
|
|
TROUBLE
|
321
|
|
8833
|
3.63
|
|
|
6
|
|
|
HARM
|
|
306
|
|
2885
|
10.6
1
|
|
|
10
|
|
|
INJURY
|
|
198
|
|
4604
|
4.30
|
|
|
Nous avons ensuite analysé ce verbe qui a pour sens
« make something (especially something bad) happen
"37, et ses différentes formes conjuguées (cause,
causes, caused, causing). D?ailleurs, cette définition dans «
Oxford dictionnary " implique déjà que ce mot a une connotation
négative.
36 Voir page 36
37 Selon Oxford dictionary
De ce fait, nous avons obtenu 30026 concordances. Un chiffre
énorme, mais nous constatons très rapidement que non seulement ce
verbe a effectivement une prosodie sémantique négative, mais
aussi que les collocations négatives de << to cause » sont
beaucoup plus fréquentes et beaucoup plus sévères que son
quasi-synonyme << to lead to ». En effet, ce verbe entre très
souvent en cooccurrence avec des mots tels que : difficulties, irritation,
damage, harm, poverty, a loss, crash, cancer, serious
injury, etc, comme nous pouvons le voir à travers les
contextes suivants :
Négatifs :
The House of Lords upheld D's conviction for murder: an
intent to cause really serious injury is sufficient for
murder, without any proof that the defendant intended, or even contemplated,
the possibility that death would result.
How could one river cause so much damage
and threaten the livelihoods of so many farmers and landowners?
A panel of medical and scientific experts based them on how
likely it was that cancer had been caused by the
victim's working conditions
Police were last night hunting a " maniac " driver who is
said to have caused a crash which killed five
people, including two young children
A tumour or trauma in one side of the brain
causes a loss in the field of vision on the other
side
The reason this has occurred is because of a poverty
amongst rich countries rich people which is causing
poverty amongst poor people which is material.
A popular modern interpretation of liberal ideas argues that
private autonomy should be lost not through a special exercise of choice but
rather through causing harm, or the risk of
causing harm, to others
If the base drive of the switching transistor was suddenly
removed a large induced voltage would appear between the transistor collector
and emitter, causing permanent damage to the drive
circuit.
The Council takes the view that although late submissions
impose problems upon the Council officers and members, more importantly
they cause difficulties within the bodies themselves in
respect of budgeting and cash flow Further, the salesperson who does not
respect the fact that the buyer is likely to be a busy person, with many
demands on his time, may cause irritation on the part
of the buyer.
Quant aux occurrences positives, elles sont quasi-absentes. A
titre d?exemple :
Business is blooming for the Porters IN 1802 a giant
dahlia (D. coccinea), which grew six foot tall and had yellow, orange, scarlet
and maroon flowers, was introduced from South America and caused
a sensation
For weeks after the biggest blasts recorded this century the
cloud caused spectacular sunsets in Australia
c) To cause (langue de spécialité)
Nous avons, comme à chaque fois avant de commencer
l?analyse des concordances, observé les collocations significatives du
verbe « to cause » dans le CSTen, présentés cidessous,
dans la figure 14 :
Figure 14 : collocations significatives de « to
cause » dans le CSTen
Nous constatons à travers cette figure, que le verbe
« to cause " dans le domaine des sciences de la terre a une prosodie
sémantique neutre, puisque la plupart de ses collocations sont des mots
à connotation neutre, tels que : shear, volcanic, pressure,
deformation, seismic, melting, major, local, flow, effect, partial,
etc.
Mais nous avons voulu approfondir notre recherche, en
analysant les occurrences de « to cause " dans le CSTen. Ainsi, nous avons
examiné les différentes formes conjuguées (cause, causes,
caused, causing) de ce verbe anglais, qui a pour sens « make
something, (especially something bad) happen ". Pour ce fait, nous avons
obtenu 6053 concordances. Beaucoup moins qu?en langue générale,
mais assez pour constater que la prosodie sémantique de ce verbe devient
neutre, puisqu?il apparait très souvent avec des mots à
connotation neutre tels que : the cavity meltwater to overflow, a
friction-induced non-
continuous lowering of the temperature probe, a yellow
coloration of all surfaces, a slight spatial thinning of the shear zone, the
chemical composition of system to change, local dilation, melting and builds up
of a deformable water layer, pressure ridges and/or local breakouts, a further
opening of the fractures, vapour exsolution and crystallization, etc.
En voici des exemples:
Neutres :
The addition to the system of mass (magma) and meltwater derived
from inflowing ice may cause the cavity meltwater to
overflow supraglacially. Presently, it is difficult to judge definitely
what the source may cause the regular variations in
shear wave parameters with the period of 172 days Additionally, the strong
inclination might have caused a friction-induced
non-continuous lowering of the temperature probe
These observations indicate that an elevated dust layer
causes a yellow coloration of all surfaces
The lower thermal diffusivity causes a slight
spatial thinning of the shear zone By settling the crystals are being removed
from the magma, causing the chemical composition of system
to change.
At near maximum packing, shear causes
local dilation in narrow zones into which small grains selectively migrate
to form distinct bands of segregated grains
Heat transfer to the ice causes melting
and builds up of a deformable water layer; (3) further advance or inflation
of the magma causes pressure ridges and/or local
breakouts as pillows into the water-filled space.
We believe that small thermal stresses arising at the contact
with a colder fine-grained medium (matrix), during the accretion in different
parts of the clouds, caused a further opening of the
fractures.
Further ascent causes vapour exsolution and
crystallisation due to the rise in liquidus temperature
Il conviendrait de noter que nous avons aussi obtenu des
concordances où le verbe « to cause » entre en cooccurrence
avec des mots à connotation négative. Bien que ces
dernières restent beaucoup moins nombreuses que les cooccurrences
neutres détectées, il est intéressant de voir, à
travers les exemples cités ci-dessous, que les mots à
connotation
négative, qui entrent en cooccurrence avec le verbe
« to cause " dans le CSTen, impliquent toujours des humains (panic,
damage, problems,etc.), comme l?a constaté Hunston (2007) et l?ont
confirmé Kübler et Volanschi (à paraître).
Négatives:
This event reached an intensity of VIII on the MSK-European
Macroseimic scale in the epicentral area, caused panic
among people, severe damage in some buildings and killed six
persons
This occurred down the White River valley,
causing widespread damage to the south of the
island.
Water vapor, the most common gas released by volcanoes,
causes few problems.
The earthquake of 13 August 1887 (Io = VII °MCS)
caused heavy damage on churches and houses in
Jastrebarsko and the surrounding villages
Wei (2002) a constaté que dans les textes
académiques, la prosodie sémantique du verbe « to cause "
est plus négative que dans la langue générale. Mais dans
nos résultats, il semble que ce verbe a complètement
changé de prosodie sémantique, qui est passée de
très négative dans le BNC à carrément neutre dans
le corpus des sciences de la terre. Cela confirme une fois de plus
l?hypothèse de Partington (2004) selon laquelle une unité
lexicale dans une langue générale et une langue
spécialisé peut avoir une prosodie sémantique
différente et montre aussi que la prosodie sémantique peut aussi
changer d?un domaine spécialisé à un autre.
d) Causer (langue générale)
Nous avons aussi analysé le verbe français
« causer ", pour voir si comme son équivalent anglais « to
cause " et son équivalent portugais « causar "39, ce
verbe garde la même prosodie sémantique négative. Les
cooccurrences significatives de ce mot semblent confirmer cette
hypothèse. En effet, comme nous pouvons le voir à travers la
figure 15, les collocations les plus fréquentes du verbe « causer "
sont des mots à connotation négative, tels
39 Voir page 36
que : dommages, dégâts, problèmes,
tort, graves, préjudice, ennuis, blessures, maux, perte, soucis, risque,
troubles, virus, désagréments, cancer, inondations,
lésions, maladies, accidents, etc.
Figure 15 : cooccurrences significatives de « causer
» dans le Corpus de Leipzig
dommages (3417.23), peut (2682.46),
dégâts (2627.19), peuvent (1824.28), pourrait
(1719.3), problèmes (1403.36), des (1245.16), tort
(882.41), graves (845.35), pu (730.09), pouvant
(605.13), préjudice (572.71), ennuis (561.48),
pourraient (527.68), blessures (516.76), maux (489.74),
perte (460.14), que (408.55), mort (399.29), qui
(398.17), surprise (381.52), dommage (376.49), soucis
(363.09), importants (349.45), risque (348.52), sans
(347.6), Fugace (294.41), susceptibles (286.98), troubles
(280.09), ou (276.47), ne (251.79), pertes (249.69),
virus (230.96), sérieux (227.98), CEST (225.02),
aux (224.92), désagréments (223.18),
irréversibles (222.7), préjudices (222.35),
cancer (216.25), inondations (212.96), lésions
(210.43), provoquer (208.47), failli (201.57),
dégats (198.17), maladies (198.01), de (192.47), va
(178.42), qu (177.73), maladie (171.02), pas (168.11),
aurait (167.66), irréparables (165.87), , (158.17),
vents (156.98), surprises (155.04), torts (154.3),
accidents (152.3), Maloq (148.54), lui (147.87),
irritations (142.85), tracas (142.2), ravages (135.34),
douleur (135.12), brûlures (133.92), susceptible
(133.67), gêne (132.07), si (132.03), respiratoires
(131.02), infections (130.1), cancers (129.83), accident
(125.91), allait (122.53), chez (122.31), bien (122.3),
Abdulla (121.53), CET (121.23), pouvaient (120.42),
problème (117.64), mais (117.04)
Nous avons, par la suite examiné, « causer »
qui est définit comme « Être la cause de quelque chose,
l'occasionner »40 (Cette définition, n?a pas de
connotation négative, contrairement à la définition
anglaise) et ses différentes formes de conjugaison (causer, cause,
causent, causé, causait, causa, causeront, causera), pour obtenir 167768
concordances. Pas de surprises dans les résultats. Très vite nous
nous apercevons, que comme ses équivalents des deux autres langues
(anglais et portugais), le verbe « causer » a une prosodie
sémantique très négative et qu?il apparait très
souvent avec des mots tels que : mort, accident, faillite, graves
blessures, d'importants dommages, perte, souci, dégâts. Ces
collocations se trouvent dans des contextes comme les suivants :
40 Dictionnaire Larousse
Négatives :
Maelström, une comédie humaine sur une jeune femme
dépressive qui, dans sa fuite en avant, a
causé avec sa voiture la mort d'un poissonnier
norvégien. L'accident survenu en direction sud
vers minuit trente a été causé par une
automobile qui était tombée en panne sur le pont.
Craignant que ses friandises n'amènent les gens au
péché et à l'oisiveté, le Comte
s'oppose vivement au commerce de Vianne et, afin de causer sa
faillite, interdit à quiconque de s'y rendre.
Si, lorsque je programme, l'écran de l'ordinateur vire
au noir, cela pourrait tout aussi bien causer d'importants
dommages et perdre des informations qui paiera pour la perte de ces
informations ?
Les initiants souhaitaient diminuer le nombre de morsures
qui causent de graves blessures.
Selon le ministre britannique de l'Intérieur John Reid,
le complot visait à "abattre plusieurs avions en vol,
causant la perte d'un nombre considérable de
vies".
Leur rivalité pour s'approprier la découverte du
météore causera bien du souci aux
familles de ces astronomes amateurs, plus particulièrement à
leurs enfants qui désirent se marier.
Cependant, les dommages indirects pourront blesser
voir tuer les membres d'équipage et certainement
causer bien d'autres dommages.
Les nématodes causent des
dégâts estimés à plusieurs dizaines de milliards
d'euros par an dans le monde
Des accusations de voies de fait
causant des lésions corporelles et
d'agression armée ont été déposées
contre Alain Boucher, hier, au palais de justice de Granby.
L?hypothèse de Partington (1998) est, ici encore,
réfutée, puisque le verbe anglais « to cause " et son
équivalent français « causer " ont tous les deux une
prosodie sémantique très négative. Mais cette
hypothèse peut être confirmée dans la langue de
spécialité. Nous allons le découvrir avec notre
dernière analyse de cette étude.
e) Causer (langue de spécialité)
Ci-dessous, les collocations significatives du verbe «
causer » dans le CSTfr.
Figure 16 : collocations significatives de « causer
» dans le CSTfr
Les cooccurrences de ce verbe semblent être un
mélange de mots à connotation neutre (principale, plusieurs,
nombreux, variations, séismes, phénomènes, directe), et de
mots à connotation négative (dommages, manque, victimes,
problèmes, perte, difficultés).
Cependant, nous avons analysé ce verbe qui a pour sens
« Être la cause de quelque chose, l'occasionner
»42 et ses différentes formes conjuguées
(causer, cause, causent, causé, causait, causa, causeront, causera) et
nous avons obtenus 1437 concordances. Ce que nous avons constaté avant
tout, c?est qu?il y a, bien entendu, beaucoup de contextes neutres, mais
42 Dictionnaire Larousse
aussi plusieurs contextes négatifs, bien plus que ce
qu?on avait obtenu lors de l?analyse de son équivalent anglais dans la
langue de spécialité. Ceci est peut être dû aux
différences des textes entre les deux CST44. Voici des
exemples de ces contextes :
Négatives :
Les coulées pyroclastiques du Krakatau (1883) et
l'avalanche de débris de l'Unzen (1782) ont
causé respectivement plus de 36000 et 10000 victimes
Après chaque grand séisme, les secousses fortes du sol
causent d?énormes dégâts
matériels et malheureusement souvent humains
l?histoire récente a été marquée
par nombre d?éruptions majeures notamment au Kelud (1920), Merapi
(1930), Agung (1963) et Galunggung (1982), qui ont toutes
causé la perte de vies humaines et de gros
dégâts d?infrastructures.
les éruptions volcaniques peuvent directement ou
indirectement causer de grands dommages aux populations
vivant à proximité et à ceux qui voyagent en avion
En février 1980, l?avalanche du Mont Tabel a
brutalement rappelé l?importance du risque en
causant la mort de plusieurs personnes ainsi que de
gros dégâts aux constructions
Les éruptions enregistrées dans les Etats de
l?Alaska, la Californie, Hawaii et Washington ont dévasté des
milliers de km2, causé des pertes économiques
considérables, de méme que des perturbations d?ordre
social
Si les crues de la Sionne sont susceptibles de
causer des dégâts importants à
l?intérieur des bâtiments, elles ont déjà, aussi,
détruit des bâtiments et causé
des victimes
Ces exemples montrent encore une fois, que les cooccurrences
de « causer » sont des mots à connotation négative
quand les êtres humains sont impliqués (victimes,
d?énormes dégâts matériels, la perte de vies
humaines, grands dommages, la mort, des pertes économiques), ce qui
confirme l?hypothèse de Hunston (2007)
Quoiqu?il en soit, les contextes neutres que nous avons obtenus,
sont beaucoup plus présents. En effet, le verbe « causer »
dans le CTSfr est très souvent en compagnie de mots à
44 Voir Description des corpus
connotation neutre, tels que : des séismes,
naissance de points chauds, des ruptures au niveau des puits d'injection ou
d'extraction, l'érosion des aspérités, une activité
sismique, un volcanisme particulier intense, grandes accumulations de gaz
sous-pression, une augmentation de la pression, des altérations
hydrothermiques, dans des contextes comme les suivants :
Neutres :
L?énergie brusquement dégagée le long de ces
failles cause des séismes (tremblements de
terre)
Ils créent le champ magnétique qui nous
protège du vent solaire, il n'est pas impossible qu'ils
déclenchent de l?instabilité dans le manteau et
causent la naissance de points chauds
La sismicité est également utilisée dans
la surveillance des déformations du massif rocheux susceptibles de
causer des ruptures au niveau des puits d'injection ou
d'extraction
Une pression d'eau élevée peut
causer l'érosion des aspérités
d'une fracture et par conséquent la diminution de son ouverture
les zones de subduction où la lithosphère
océanique, lourde et froide, s'enfonce dans
l'asthénosphère en créant une fosse océanique au
point de contact entre les deux plaques, et en causant une
activité sismique et un volcanisme particulier intense
Les laves sont très visqueuses, causant
de grandes accumulations de gaz souspression.
L'élévation de la nappe phréatique
aurait causé une augmentation de la pression au
niveau des pores de la roche, impliquant une diminution de la tension
habituelle au niveau des failles et provoquant la rupture
La chaleur dégagée lors du refroidissement du magma
peut causer des altérations hydro thermiques
aux roches d'un stratovolcan
L'étanchéité de ces bouchons ne peut
être mise en cause puisque des éboulements de séracs ou des
crues glaciaires ont causé les
célèbres lacs de Giétroz et de Saas de sinistre
mémoire.
Même les mots qui ont une connotation négative
dans la langue générale, tel que « séisme » et
« pression », deviennent neutre dans le domaine des sciences de la
terre, et cela nous ramène au concept du « point de vue de qui
» évoquée par Hunston (2007), car pour un
scientifique, le séisme n?est qu?un simple
phénomène parmi tant d?autres. Cela confirme aussi
l?hypothèse de Louw et Château (2010) selon laquelle la prosodie
sémantique négative d?un mot se neutralise dans le domaine de la
science.
Ainsi, et pour le dernier terme de cette étude, nous
avons pu encore une fois, affirmer l?hypothèse de Partington (2004),
selon laquelle un même mot dans la langue générale et dans
une langue de spécialité, peut avoir une prosodie
sémantique différente, et ceci dans les deux langues. Cependant,
la deuxième hypothèse de Partington (1998) selon laquelle une
unité lexicale peut changer de prosodie sémantique d?une langue
à une autre, n?a pas pu etre démontrée. Et malgré
que les exemples mentionnés soutiennent nos conclusions, il serait plus
intéressant et convainquant de faire un calcul plus précis.
Conclusion et remarques :
En somme, les objectifs de notre étude ont pu
être accomplis grâce aux différents corpus utilisés.
Sans ces derniers et sans les différents outils informatiques qui nous
ont permis de les interroger, l?analyse aurait été quasiment
impossible. Nous avons donc pu, à travers nos résultats,
démontrer l?importance de l?étude du phénomène de
la prosodie sémantique, et les problèmes qu?il peut causer
à ceux qui n?en ont pas connaissance.
En effet, à part le terme français «
impressionnant ", dont la prosodie sémantique reste neutre dans la
langue générale et dans la langue de spécialité et
à part le verbe anglais « provide " et son équivalent
français « fournir ", qui gardent la même prosodie
sémantique positive dans les corpus de langue générale et
dans le CST, le reste des résultats confirment bien l?hypothèse
de Partington (2004), selon laquelle une unité lexicale utilisée
en langue générale et en langue de spécialité,
pourrait avoir une prosodie sémantique différente. En
l?occurrence, l?adjectif anglais « impressive " a une prosodie
sémantique positive dans la langue générale, mais dans le
CSTen sa prosodie sémantique devient neutre. Pour les verbes anglais
« to lead to " et « to cause ", ainsi que pour leurs
équivalents français « entraîner " et « causer ",
la prosodie sémantique est passé de « négative " en
langue générale à « neutre " en langue de
spécialité. Ce qui devrait pousser les terminologues, les
lexicographes, ainsi que les traducteurs à insister sur l?introduction
d?informations relatives à la prosodie sémantique dans les
dictionnaires spécialisés. Il devrait même y avoir ces
informations pour des mots de la langue générale, plus
particulièrement si ceux ci changent de prosodie d?un domaine à
un autre. Un traducteur qui travaille sur un texte des sciences de la terre par
exemple, devrait savoir que le verbe « to cause » n?a pas toujours
une prosodie sémantique négative dans ce domaine. Et par
conséquent, peut être adéquatement utilisé pour
évoquer des phénomènes totalement neutres. Ainsi,
terminologues et traducteurs pourraient choisir plus facilement les mots et
équivalents les plus pertinents, en fonction du domaine et du contexte
approprié. L?utilité de ces informations est incontestable et la
volonté de les voir apparaitre dans les dictionnaires, est
partagée par tous les « prosodistes ".
Par ailleurs, à part le verbe « impressive " qui a
une prosodie sémantique positive alors que son équivalent
français « impressionnant " a une prosodie sémantique
neutre, le reste des résultats sont allés à l?encontre de
la deuxième hypothèse de notre étude (Partington 1998),
qui soutient que deux unités lexicales équivalentes de deux
langues pourraient avoir
une prosodie sémantique différente. En effet,
les deux équivalents « provide " et « fournir " ont une
prosodie sémantique positive, tandis que « to lead to " et «
entraîner " partagent la même prosodie négative, tout comme
leurs quasi-synonymes « to cause " et « causer ". Toutefois,
Partington (1998) parle de la possibilité d?une modulation de prosodie
d?une langue à une autre, et non pas de nécessité. Par
conséquent, nous estimons, qu?un seul exemple (impressive vs.
impressionnant) suffit pour affirmer l?utilité d?introduire des
informations sur la prosodie sémantique dans les dictionnaires bilingues
et ceux destinés à l?appréhension d?une langue
étrangère.
Pour conclure, nous estimons que la présente
étude a été assez satisfaisante en ce qui est de
démontrer les véritables enjeux de ce phénomène. En
effet, nous avons pu montrer que la prosodie sémantique peut varier
d?une langue à une autre et d?un domaine à un autre. Par
conséquent, nous avons prouvé l?utilité des renseignements
relatifs à la prosodie sémantique, qui doivent figurer dans les
dictionnaires, que ce soit de la langue générale ou de la langue
de spécialité, pour aider les traducteurs notamment, à
éviter les « pièges " de ce phénomène. Et
c?est d?ailleurs dans ce sens que va le projet ARTES, qui est un outil d?Aide
à la Rédaction des Textes Scientifiques. Il s?agit d?un
dictionnaire bilingue (français-anglais) développé par
Pecman, Kubler et al. (2010), et dans lequel les étudiants de Langues de
Spécialité, Corpus et Traductologie à Paris Diderot, ont
eu le privilège de participer. En effet, cette base de données
terminologique et phraséologique en ligne, vise à donner des
informations linguistiques sur des termes. Parmi ces informations, nous
pourrons nous renseigner sur la prosodie sémantique des mots, de langue
générale, comme de langue de spécialité. Ce qui
serait encore plus intéressant, c?est qu?en cherchant à connaitre
la prosodie sémantique d?un mot donné, nous puissions aussi avoir
une liste de ses collocations les plus fréquentes, ses synonymes, ses
équivalents (anglais-français), la prosodie sémantique de
ces derniers, et même sa prosodie sémantique dans d?autres
domaines. Quoiqu?il en soit, il reste encore du chemin à faire, surtout
dans la partie qui concerne la prosodie sémantique, mais ce qui est
sûr, c?est que ce dictionnaire va bien servir aux usagers de langues,
notamment aux traducteurs spécialisés.
Il est vrai que les objectifs visés dans ce
mémoire ont été atteints. Néanmoins, il
conviendrait de noter, que notre présente étude a
été réalisée avec quelques lacunes. Comme nous
l?avons déjà mentionné, le corpus français de
l?université de Leipzig, bien qu?utile et simple à utiliser, est
loin d?être aussi pertinent que le corpus anglais BNC. Il ne donne pas
accès à toutes les concordances trouvées, et son interface
n?est pas très sophistiquée. De plus
ces deux corpus ne sont pas vraiment comparables au niveau de
la taille (BNC 100 millons de mots et Leipzig 700 millions de mots). Mais c?est
actuellement le seul corpus relativement représentatif de la langue
française disponible en ligne. De plus, il nous a fourni les
réponses dont nous avions besoin. Par conséquent, malgré
ses points faibles, ce corpus nous a bien aidée et a été
bénéfique à l?étude que nous avons mené. Les
deux CST aussi, ne sont pas tout à fait comparables en ce qui concerne
le contenu, mais ici encore nous avons pu avoir des résultats
concluants. Par ailleurs, nous avons cités, pour chacun des mots
étudiés, des exemples qui montrent à chaque fois la
tendance de la prosodie sémantique, mais des calculs précis
restent à faire.
Ayant étudié et analysé le
phénomène de la prosodie sémantique pendant toute cette
année, nous estimons qu?il est très intéressant de
l?examiner, indispensable de le connaitre, surtout pour les traducteurs, et
qu?il mérite de recevoir l?importance qui lui revient dans les
dictionnaires.
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