De la liberté à la soumission de la vérité. Une lecture de l'encyclique "veritatis splendor" de Jean Paul II( Télécharger le fichier original )par Daniel KIBAMBA KAHYA Université catholique du Congo (RDC) - Graduat 2009 |
b. Les béatitudesPour comprendre la portée essentielle des béatitudes dans la morale, nous devons recourir une fois de plus Veritatis Splendor. Mais toutefois, analysons d'abord ce que dit le Catéchisme. En effet, les béatitudes « sont au coeur de la prédication de Jésus. Leur annonce reprend les promesses faites au peuple élu depuis Abraham. Elle les accomplit en les ordonnant non plus à la seule jouissance d'une terre, mais au Royaume des cieux »67(*). Il est donc inconcevable, d'après le Catéchisme de l'Eglise, de parler des béatitudes sans faire référence à Jésus ni à la question du Royaume des cieux. Référons-nous actuellement à Veritatis Splendor. Le Pape montre que les béatitudes font partie de l'espace offert par la réponse que Jésus donne à la question du jeune riche en Mt 19. En effet, l'encyclique se réfère aux béatitudes du Discours de Jésus sur la montagne. Jésus en invitant le jeune homme à tout vendre rappelle la première béatitude, celle des pauvres (Mt 5, 3), béatitude que le Pape Jean Paul II qualifie de celle des humbles. Au fait, Matthieu s'appuie sur une expression hébraïque qui signifie les humbles d'esprit. C'est pourquoi on découvrira que Dieu est toujours avec ces pauvres d'esprit. Il leur donne d'ailleurs des occasions de se réjouir, Il les conduit, les sauve, etc. Les béatitudes en général évoquent des attitudes et des dispositions fondamentales de l'existence humaine. « Dans leur profondeur originelle, écrit Jean Paul II, elles sont une sorte d'autoportrait du Christ et, précisément pour cela, elles sont des invitations à le suivre et à vivre en communion avec lui » (V.S., n° 16). Voilà en quoi elles sont une voie de la perfection, car elles invitent l'homme à refléter l'image du Christ, mieux à devenir un alter Christus. Tout compte fait, la morale est et demeure la lampe qui éclaire l'homme dans ses relations avec autrui, voire de sa relation avec la nature. En effet, sans la morale, le monde serait pire que ce qu'il est aujourd'hui. Chaque personne ferait ce qui lui plait. Chacun agirait de la manière dont il l'entend. Grâce à elle, chaque être humain a une certaine conscience du bien et du mal, de la médiocrité et de la perfection. Nous avons préféré, dans cette première section de ce chapitre, parler d'elle en général, bien qu'après avoir déjà parlé de certains de ses aspects dans le chapitre qui précède. Dans la deuxième section, nous verrons dans quelle mesure du possible cette morale peut aider l'homme congolais dans sa recherche d'un avenir meilleur. * 67 C.E.C. n° 1716. |
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