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De la liberté à  la soumission de la vérité. Une lecture de l'encyclique "veritatis splendor" de Jean Paul II

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par Daniel KIBAMBA KAHYA
Université catholique du Congo (RDC) - Graduat 2009
  

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II.1.2. La liberté dans la morale naturelle

La liberté est cette faculté d'agir selon sa volonté, sans être embarrassé par un quiconque pouvoir. Elle est désignée, négativement comme une absence de soumission, de servitude, de contrainte. Or, l'être humain reste indépendant. Positivement, elle est comprise comme une autonomie et une spontanéité du sujet rationnel ; les comportements humains volontaires se fondent sur la liberté et sont qualifiés de libres.

A en croire le professeur S.MUYENGO, la liberté humaine « se définit comme cette capacité d'autodétermination. Elle est le fait de la raison. Il n'y a que des êtres raisonnables qui soient libres et par conséquent dignes de respect. C'est pourquoi les êtres raisonnables sont appelés personnes »15(*).

Cette liberté peut constituer un attribut de l'être humain, de sa volonté, et être la condition de droits naturels ou positifs, mais aussi de devoirs ; la réalisation effective de l'acte volontaire peut ainsi comporter une dimension vécue que l'on ne saurait simplifier à ce qui précède.

La liberté se conçoit ici selon trois figures, selon trois formes de pouvoir s'exerçant sur trois sortes d'objets. Comme figures, elle comporte la maîtrise de soi, c'est-à-dire de ce qui m'est propre, la maîtrise de la nature et la maîtrise de développement économique et social. Comme formes de pouvoir, elle comporte tout ce qui a trait au moral, aux sciences, aux différentes techniques ainsi qu'à tout travail qui transforme le milieu vital. Et comme objet, elle comporte le corps, le caractère, les besoins, les désirs, les instincts ainsi que le moi de la personne même. Ainsi donc, la liberté est une donnée immédiate de la conscience qui accompagne tout un chacun.

II. 1.3. Sens de la liberté chrétienne

La notion de liberté exprime la condition fondamentale de l'anthropologie chrétienne. En effet, l'homme étant créé par Dieu, a été voulu libre, dès les premiers instants de son existence. Dieu, en voulant que sa créature adhère à sa volonté lui a laissé tout de même la faculté de prendre seule la décision de le suivre ou pas. Toutefois, se mettre à sa suite n'est pas une pure spontanéité : « il est une réponse à l'initiative de Dieu qui se révèle à nous en même temps qu'il nous fait prendre conscience des forces qui nous asservissent (péché) »16(*).

De ce point de vue, la remarque de saint Paul : « C'est pour que nous soyons vraiment libre que le Christ nous a libérés » (Ga 5,1) devient capital. Ainsi donc, la liberté chrétienne ne peut se comprendre que dans l'optique du Christ, venu libérer l'homme. Toutefois, aujourd'hui, ce concept s'est radicalisé. Depuis la renaissance humaniste et l'avènement des philosophies modernes de la subjectivité, la liberté, appelée actuellement autonomie, est devenue le principe même de toute leur philosophie. Et dans ce processus de radicalisation, elle a perdu de plus en plus ses références théologiques au point de désigner une spontanéité originaire qui porte en elle-même sa propre évidence, mais non celle de son fondement17(*).

Pour que cette liberté soit effective ou véritable, il faudrait qu'elle remplisse certaines conditions. Il y en a bien sûre plusieurs mais nous nous limiterons à quelques unes seulement que nous jugeons incontournables :

a. La liberté en vue du bien

Tout comme la morale est cette science de la connaissance du bien et du mal, la liberté implique en elle la possibilité de choisir entre le bien et le mal. Il reste que la véritable liberté est portée au bien. Tout celui qui veut être libre doit nécessairement choisir de faire le bien, et plus on fait le bien, plus dirons-nous on devient libre. Le choix du mal ou de la désobéissance rend l'homme esclave de son propre mal.

b. La liberté en vue de la vérité

« La vraie liberté est une force de croissance et de maturation, non pas uniquement dans le bien mais aussi dans la vérité »18(*). Ainsi, tout celui qui se prétend être libre doit accepter la vérité des choses et des faits c'est-à-dire la loi naturelle. Car une vérité splendide n'emprisonne pas, mais pourtant ouvre l'homme et le rend plus respectueux.

c. La liberté en vue de l'amour

Saint Augustin dit en effet : « aime et fais ce que tu veux », car pour lui l'agir humain doit être conditionné par l'amour. Et cette responsabilité qu'a l'homme comme signe de vraie liberté, ne se comprend que quand la liberté s'exerce dans les rapports entre les êtres humains.

En effet, il n'y a pas de liberté sans dignité de la personne humaine, car les deux s'appellent mutuellement. De ce point de vue, écrit le professeur MUYENGO, « on n'est pas libre de porter atteinte à la liberté d'autrui, à son droit, à sa dignité »19(*), Ainsi donc la liberté a une limite. Se référant à Gn 2, 17 Jean Paul II qualifie celle-ci d'être illimité. Il dit en effet que « cette liberté n'est pas illimitée : elle doit s'arrêter devant l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car elle est appelée à accepter la loi morale que Dieu donne à l'homme » (V.S., n°35), et le pape d'ajouter : « En réalité, c'est dans cette acceptation que la liberté humaine trouve sa réalisation plénière et véritable »20(*). Tout compte fait, nous comprenons que la liberté de chacun se limite là où commence celle des autres, mieux encore là où commence la loi morale.

* 15 S., MUYENGO, Cours de Théologie morale fondamentale destiné aux étudiants de G1 aux FCK, Kinshasa, 2008-2009, inédit.

* 16 B., LAURET, - F., REFOULE, (dir.), Initiation à la pratique de la théologie, t.IV : l'Ethique. 2ème édition, Paris, Cerf, 1984, p.161.

* 17 Ibid., p.163.

* 18 Op. cit., p. 163.

* 19 Idem.

* 20 Idem

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