II.7. L'Intelligence dans les réseaux
L'intelligence est un terme classique en informatique, qui
désigne simplement la capacité de communiquer, de raisonner et de
décider. Jusqu'au début des années 2000, l'intelligence
dans les réseaux était très faible. Les concepts de
réseaux intelligents, qui datent du début des années 1990,
introduisent une intelligence primaire, dont le rôle est d'adapter
automatiquement des composants du réseau aux demandes des
utilisateurs, mais sans raisonnement et uniquement en suivant des règles
définies à l'avance.
Jusqu'à une époque récente, la
transmission des informations se faisait oralement ou par écrit,
essentiellement à l'aide du téléphone, du télex et
de la télécopie.
Aujourd'hui, l'utilisation de réseaux
spécialisés permet d'acheminer tous les types de supports
d'information : son, données informatiques, image, vidéo, etc.
Nous sommes entrés dans l'ère des communications d'applications
multimédias,, qui représentent un pont entre les
télécommunications et l'informatique, deux domaines dont les
frontières formelles restent floues.
La complexité de ces réseaux et de leurs
applications ne fait que croître, et une aide adaptée au
contrôle et à la gestion de ces environnements est
indispensable.
C'est dans ce but que l'intelligence entre en force dans les
réseaux. Ce chapitre examine les éléments capables
d'apporter cette maîtrise aux réseaux.
Plusieurs domaines d'administration spécifiques utilisent
déjà des composants intelligents, notamment les suivants :
Configuration (configuration management) ;
Sécurité (security management)
;
Pannes (fault management) ;
Audit des performances (performance management)
; Comptabilité (accounting management).
L'intelligence artificielle signifie que l'on se met à la
place d'un être humain pour réaliser une tâche.
L'expression « réseaux intelligents » concerne
à une autre catégorie de réseaux, qui sont des
réseaux qui peuvent s'adapter assez simplement à l'introduction
d'un nouveau service.
Ces réseaux sont totalement différents de ceux qui
intègrent des agents intelligents.
Les architectures de réseau développées
jusqu'à aujourd'hui ne permettent de prendre en compte que des services
simples, ne faisant appel qu'à une seule application, tels les services
de messagerie électronique, de transfert de fichiers, de traitement
transactionnel, etc.
Il est possible d'associer plusieurs applications pour
réaliser un nouveau service en utilisant l'architecture mise en place
dans la couche application. On peut ainsi transporter un document EDI
(échange de données informatisé) dans un message
électronique.
La complexité de la gestion et du contrôle des
équipements de réseau s'accroît énormément
dès lors que l'on sort du cadre du réseau et que l'on y
intègre les applications.
En effet, l'utilisateur désire avoir une vue globale du
service qu'il demande, depuis son fonctionnement jusqu'à son coüt,
en passant par les problèmes de sécurité et de
qualité de service.
Le plus simple pour un utilisateur serait qu'il puisse
définir exactement ce qu'il souhaite du réseau. Le rôle du
réseau intelligent est justement de pouvoir s'adapter à la
demande des utilisateurs.
Les réseaux intelligents ont constitué l'un des
grands chantiers des années 1990 pour le monde des
télécommunications. Si la plupart des opérateurs
utilisent les concepts du réseau intelligent,
l'énorme bouleversement attendu, quiaurait dü
imprégner tous les produits réseau du monde
télécoms, n'a toutefois pas eu lieu.
Ce relatif échec provient d'une évolution trop
rapide des télécommunications et de l'adoption du monde IP pour
les futurs réseaux de télécommunications.
Le concept de réseau intelligent a été en
partie repris dans le monde applicatif des réseaux Internet pour essayer
d'adapter le mode de transport d'Internet aux applications.
Des protocoles tels que SOAP (Simple Object Access Protocol)
peuvent être considérés comme des langages informatiques
visant à réaliser un réseau Internet intelligent.
L'évolution naturelle des réseaux intelligents
entre dans la phase des réseaux autonomes.
Ces derniers sont capables de s'auto configurer et de prendre la
place des systèmes classiques, qui font souvent appel à un centre
de contrôle ou à des algorithmes distribués
particulièrement complexes.
|