UNIVERSITE D'ETAT D'HAITI
ECOLE DE DROIT & DES
SCIENCES ECONOMIQUES DES CAYES
· EDSEC
·
Pour l'obtention du grade licencié en Droit
Sous la supervision de Me Sténio Bellevue, Avocat -
Magistrat
Promotion 2004-2008
MEMOIRE DE SORTIE PRESENTE PAR L'ETUDIANT
Plaidoyer pour combattre
la corruption dans le système
judiciaire Haïtien
Patrick Mackintosh Jean
Juin 2010
* Quand on copie plusieurs auteurs, c'est de la recherche, mais
quand on copie un auteur c'est du plagiat.
Maxime Latine
* L'anarchie est partout quand la responsabilité n'est
nulle part.
Gustave Lebon
* L'histoire accorde rarement une seconde chance. Quand on ne la
saisit pas, elle sait se montrer impitoyable.
Michel Souka
* La justice ne vit pas de scandale, mais elle en meurt.
Etzer Vilaire
* Il faut avoir un minimum de bien être pour être
vertueux.
Saint thomas d'Aquin
* Le Code Pénal est une vaste forêt et chaque
article est un arbre derrière lequel se cache le délinquant.
Auteur Inconnu
* Quand la corruption rentre dans le prétoire, la justice
en sort par la fenêtre.
Me Gérard
Gourgue
* Nous avons de nos jours plus d'hommes de droit que de droits
hommes.
Georg Christoph Litchtenberg
* Celui qui prospère à tous les droits.
Gilles Vigneault
DÉDICACES
Mon coeur explose de joie pour dédier ce mémoire
à ma très chère mère, qui ne m'a jamais
donné une occasion de regretter mon existence.
A ma très adorée grand'mère qui ne sait
pas vraiment distinguer les lettres des chiffres cependant, elle a
rêvé de faire de moi ce que je suis aujourd'hui. Elle ne passe pas
une journée sans remercier le ciel et me dire pitit mwen
kenbe la1
Ce travail de recherche est tout aussi bien
dédié à ma très distinguée mamours qui
tendrement a su m'accompagner tout au long de ce travail.
C'est un spécial dédicace aux membres de ma
famille de près comme de loin qui, jusqu'à l'heure où nous
sommes, pataugent encore dans le bourbier de l'analphabétisme.
Enfin, je le consacre également à tous ceux qui
font le cheminement vers l'intellectualisme, à tous les universitaires,
à tous les fonctionnaires dignes de l'être, à tous les
élus et responsables décideurs de ce pays qui travaillent pour le
bien être de cette nation.
Il est enfin dédié à tous ceux là qui
croient qu'une autre Haïti est encore possible et qu'elle peut
renaître de ses cendres.
1 pitit mwen kenbe la : Tient bon
fiston.
Plaidoyer pour combattre la corruption dans le
système judiciaire haitien |
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REMERCIEMENTS
L'oeuvre ici accomplie est la résultante de la noble
conjugaison d'efforts de toute une pléiade de personnes, en tout premier
lieu : Dieu. En toute franchise, je ne peux oublier mes
parents, mes professeurs ainsi que mes amis.
Sans eux, je n'arriverai pas à ce point visé. Du
fond de mon coeur, je veux formuler mes voeux de remerciements à :
Me Raymond Morpeau, Doyen de l'Ecole de Droit et des Sciences
Economiques des Cayes, qui en dépit de son âge avancé, se
livre corps et âmes dans la lecture quotidienne afin de parfaire ses
étudiants et que les plus soucieux pourront suivre ses traces.
Un merci bien spécial à tous mes anciens
professeurs qui se sont défoncés pour nous modeler. Me
Josias Jean-Pierre, Me Jacques Pierre, Me Gelerme Laguerre,
Me Courtois, Me Getro, Me Kennedy,
Me Rockfeller, Me Banatte Fougère, Me
Sténio Bellevue.
Je veux remercier mes parents qui m'ont aidé durant
toute ma vie et aujourd'hui sont tous fiers de me voir. Ma bienheureuse
mère Micheline Jean, seule a accompli cet exploit. Mes remerciements
vont à ma petite soeur Ludwidge Romilus et mon petit frère Johnny
Junior.
Mes heureux remerciements s'en vont également à
la vaillante octogénaire grand'mère Madame Despré Jean,
née Dieuvela Delcy, qui malgré ses limites dans la lecture et
écriture s'efforce de me parler en français.
A mes oncles & tantes : Sony et famille, Yvette et famille,
Paul-Henry et
famille, Yves et famille, Rosenie et famille, Yvon et famille,
Olga et famille.
A mes cousins & cousines : Marc Adam, Pierre Félix,
Carl Oblonsky, Saurel, Steven, Yayout, Ernsie Polo, Geftie, Katheline, Joab,
Kheren, Nephtalie, Kerbie...
Je témoigne mes remerciements à mes
collègues avocats qui m'ont supporté sur les bancs de
l'école durant tout le cycle d'étude (de 2004- 2008).
Mes Ronald Richemond, Fabienne Cambry, Géraldine Deliscart,
Berline Chéry, Maxon Esta, Roger Alexandre, Richelet, Rodney Louis,
Roger, Absalon Jeanrol.
Plaidoyer pour combattre la corruption dans le
système judiciaire haitien |
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Il convient de souligner que nos fructueux entretiens avec
d'éminents juristes comme Mes Ronald Rigaud, Jean Marie
André Esner Milien, Eugène Joseph Yacinthe, Robert Cadet, Max
Elibert, Camille Leblanc, Saint-Cyr Wesner, Badette Frantz, Ketnor Estinvil, St
Hilaire Azar nous ont été d'un apport appréciable.
Mes mots de remerciements vont à mes collègues
amis journalistes : Me Benot Charles, M. Jeanty Jean Nazaire, Me
Rose Bertha Denestant, Me Rose Michelle Fortuné, Mme Judith
Pierre, M. Jean René Méméus, M. Georges Valince, M. Ernst
Eliscart, M. Gerson Joseph, M. Jean Roudy Balan, Mme Ruth
Pompée, M. Jean Senozier Despré, Me Joseph Serisier,
M. Précinor Lubin.
Il est redevable de noter que ce mémoire a
été facilité par des réflexions méritoires
de ces honnêtes gens :
M. Jean Lamber Ngouanji, Mme Marie Esther Zamor, M.
Clarck Lochard Jeffrey, M. Quetony Saint-vil, Mme Marie Claudette
Régis Delerme, M. Dimmy Jean Jacques, M. Vicenzo Pugliese,
Mme Ifise Luma, M. Gregory Gard.
Nous voudrions de ne pas avoir un mot spécial à
tous ceux qui ont marqué notre vie soit par leurs actions, conseils,
leur tempérament ou par leur mode de vie :
Marie Claudette Marcella Joseph, Benjamin Wilton, Rév.
Pasteur Johnny Auguste, Meronné Jean Wilkens, Philippe Jolicoeur,
Fleurismé Numérique, Antonia Michel, Judith Ilersaint,
Enfin, nous remercions tous ceux dont leurs noms ne sont pas
mentionnés dans ce travail même une seule petite fois ; nous leurs
disons tous, et de tout coeur mille mercis.
Qu'ils daignent accepter ici l'expression de nos très
sincères remerciements et notre plus entière gratitude !
Enfin, je n'ai pas la prétention de m'enorgueillir en
pensant que ce travail est parfait. Au contraire, j'aurais aimé que ceux
qui accusent lecture de ce mémoire comprennent qu'il y a péril en
la demeure !
Sincèrement !
Jean Patrick Mackintosh, M.D
Plaidoyer pour combattre la corruption dans le
système judiciaire haitien |
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SIMPLE PROPOS DE L'AUTEUR
Le droit envisagé sous son aspect dynamique comporte
dans sa complexité des dimensions interdépendantes en fonction
des coutumes et des moeurs qui sont d'ordre social, moral, politique, religieux
et méme psychologique.
Plus important les uns que les autres, ces
éléments prévalent une impérieuse
nécessité ponctuée par la capacité institutionnelle
du pays aux fins de faciliter une alternance politique dans la bonne
continuité de l'Etat de manière à rétablir ses
fermes, justes, équitables autorité.
Laquelle autorité est utilisée par plus d'un
à des fins personnelles pour vilipender avec outrecuidance l'empire du
mal que nous faisons payer tous la corruption sous une forme ou sous une
autre.
L'empire de la corruption trouve ses fondements dans
l'incapacité des dirigeants à combattre l'impunité qui
alimente l'insécurité pour la faire renaître sous d'autres
formes.
A ce stade, les structures placées pour renforcer la
chaine pénale n'arrivent pas comme espérer à corriger les
avatars et raffermir la confiance des habitants contre l'action des criminels.
Cette situation crée un sentiment de défiance jusqu'à
perturber le quotidien des honnétes citoyens.
Aujourd'hui, tout le monde est conscient que la corruption est
destructrice, et qu'on trouve ses empreintes partout. Si on veut vraiment la
juguler, il faut la dénoncer.
Trouvera-t-on quelqu'un sous un ton intrépide qui sera
capable de dénoncer avec véhémences les manoeuvres
frauduleuses, les incuries administratives, les négociations sous tapis
qui tapissent le système judiciaire?
Pour ainsi dire, de nombreux manuels scientifiques et
méthodiques proposent déjà des solutions à tout
intéressé notamment, les hommes politiques, les fonctionnaires de
l'Etat et le personnel judiciaire pour éradiquer la corruption sous ses
formes les plus variées. A cette liste, s'ajoute ce mémoire de
recherche : Plaidoyer pour combattre la corruption dans le
système judicaire haïtien.
Me Patrick Mackintosh Jean
Plaidoyer pour combattre la corruption dans le
système judiciaire haitien |
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SOMMAIRE
Pensées
|
I
|
Dédicace
|
II
|
Remerciements
|
III
|
Propos de l'auteur
|
IV
|
Introduction
|
1-4
|
Première Partie
|
5
|
Généralité de la corruption
|
7-14
|
Corruption, formes et conséquences
|
15-23
|
Deuxième Partie 24
|
|
Problématique de la corruption
|
26-32
|
Des Solutions sociales et juridiques à la corruption
|
33-46
|
Epilogue
|
47-50
|
Bibliographie
|
51-54
|
Table des Matières
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55-57
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Plaidoyer pour combattre la corruption dans le
système judiciaire haitien |
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PROLOGUE
Depuis la création de l'humanité, la corruption
a toujours existé. Le premier acte de corruption sanctionné est
celui posé par le serpent dans le jardin
d'Eden1 qui a porté Eve à convaincre
Adam en vue de transgresser les lois divines. Et depuis lors, la corruption
sous ses formes les plus diverses bat son plein dans le monde à travers
le temps et l'espace.
Tout le monde doit être conscient que la corruption est
destructrice et qu'on trouve ses empreintes partout. Tout le monde devrait
croire également que si on veut faire progresser son pays, il faut la
dénoncer et la combattre. En Haïti, l'empire de la corruption jette
ses fondements non seulement sur l'incapacité des dirigeants à
combattre l'impunité qui alimente l'insécurité mais encore
sous la propension de la majorité des haïtiens à la richesse
facile, au sauvetage individuel et à la fuite face aux
responsabilités citoyennes.
De Jean Jacques Dessalines en passant par Alexandre
Pétion et Jean Pierre Boyer2 pour arriver
jusqu'à aujourd'hui, la corruption se manifeste chez nous sous
différentes formes : politique, économique, électorale,
scolaire, etc. Même le système judiciaire haïtien n'est pas
épargné de ce fléau qui fait des ravages et dont les plus
grandes victimes sont le plus souvent les masses défavorisées.
Depuis quelques années, beaucoup d'efforts sont
déployés tant à l'échelle internationale que sur le
plan national en vue de la combattre. Mais ce fléau continue son petit
bonhomme de chemin.
En dépit de la volonté maquillée de
l'Etat dans la pourchasse de cet empire du mal, soit en instaurant des
institutions spécialisées en la matière, soit en la mise
sur pied des commissions d'enquêtes indépendantes, on en refait
surface toujours à la même conclusion.
1.- La Saint Bible, version Dr. Louis Segond...
Genèse chapitre 3 :14, 16, 17 * 2.- Manigat,
Leslie F., Eventail d?Histoire Vivante
d?Haïti,
Longues, sont les listes de noms de grands bonnets qui
dilapident, séquestrent les biens et fonds du domaine public; fortes
sont les dénonciations, la mise à nue des malices de la
corruption jusqu'ici reste impuni. Pas d'arrestation, ni interdiction de
départ, voire de procès organisé.
Au contraire, la Police et la Justice se chamaillent et
s'accusent3. Les dirigeants s'offusquent quand des
organisations indépendantes épiloguent sur la prévalence
de la corruption qui s'installe dans nos systèmes.
Ils croient que c'est par discrimination négresse et
partialité désinvolture qu'Haïti occupe la queue dans le
classement des pays à travers le monde ou l'indice du
développement est efflanqué et qui pis est, dire Haïti est
champion en corruption ou qu'il est le pire crétin. C'est de
l'obnubilation torpide.
Pendant que la corruption endémique prend jambe, le
pouvoir judiciaire, organe régulateur ne sévit pas.
C'est le ministère de la justice qui exerce cette
fonction et opère la justice au quotidien. Ce ministère
contrôle la Justice de Paix, les Parquets, les magistrats assis et bout,
la Police Nationale et le système Pénitentiaire.
Avec un pareil contrôle, la population était en
droit d'espérer un meilleur fonctionnement de la chaîne
pénale, une répartition juste et équitable du
système en général au respect des normes et principes en
vertu de la loi; mais c'est loin d'être concret.
D'autre part, la Police arrête les présumés
dilapidateurs, les rongeurs corrompus et la Justice pour sa part les
libèrent par manque de preuves4.
3.- Rapport de la Commission Nationale de Vérité
et Justice (1995)
4.- Rapport du Forum Citoyen élaboré en 2001
La justice est de plus en plus décriée et
discréditée. Quand ce n'est pas le magistrat qui s'immisce au
mépris des règles de la procédure pour libérer un
contrevenant à la loi, prépayer pour le faire; c'est la nouvelle
de l'évasion d'un département à un autre des prisonniers
qui creusent des passages dans les murs de nos prisons pour se mettre en cavale
avec ou sans la complicité des gardiens.
Les rapports de domination entre l'exécutif et le
Judiciaire deviennent un handicap sérieux au développement de
l'appareil judiciaire, surtout avec les liens économiques et
sociologiques des gens qui sont parvenus au système.
Qui pis est, l'empreinte de la corruption est présente
un peu partout dans les institutions. Or, la demande de la Justice et la
Primauté du droit demeurent la toile de fond des revendications du
peuple haïtien.
Ainsi, compte tenu de l'importance de la justice dans la lutte
contre les criminalités dans les sociétés à travers
le monde où la corruption bat son plein, dont Haïti, nous avons
choisi comme thème de recherche de faire un: « Plaidoyer
pour combattre la corruption dans le système judiciaire haïtien.
»
La corruption est comme le mensonge, personne ne peut
l'éradiquer cependant, on peut la prévenir et la combattre afin
d'atténuer les effets négatifs qui en dérivent. Partant de
cette hypothèse, ce mémoire va tenter d'apporter une explication
à la problématique de la corruption dans le système
judiciaire haïtien suite à des recherches effectuées dans
les annales destinées à cette fin.
Dans ce cas, les objectifs poursuivis peuvent s'étaler
comme suit :
· Présenter et soutenir valablement mon
mémoire de sortie conformément aux normes méthodologiques
pour l'acquisition du grade licencié en Droit.
· Conscientiser les dirigeants de ce pays et les divers
acteurs du système judiciaire haïtien sur la
nécessité de prévenir et combattre la corruption sous les
formes les plus inimaginables possibles.
· Laisser un ouvrage traitant de la corruption pouvant
servir de guide à la postérité.
· Analyser la situation de la corruption en Haïti
en s'appuyant sur des faits tangibles, des actes susceptibles de
générer la corruption dans les institutions et inciter tout le
monde à ne pas s'y impliquer.
· Porter davantage toutes les personnes qui se sont
entraînées à prendre conscience que la corruption à
des effets néfastes sur le développement d'un pays.
· Permettre les autorités de développer une
synergie en vue de protéger le personnel judiciaire des incidences de la
thématique.
· OEuvrer dans l'unité pour enrayer le
problème, bien plus saisir de l'apport de ce travail en tant
qu'instrument dissuasif de la corruption et un catalyseur manifeste de lutter
à tous les niveaux contre la corruption.
Pour concrétiser ce travail de recherche, nous avons
utilisé la méthode hypothético-déductive afin de
fournir une argumentation visant à justifier notre hypothèse.
Tout cela, à commencer par un inventaire des documents
disponibles c'est-àdire la recherche d'information sur le sujet à
travers les bibliothèques, les organisations nationales et
internationales et l'internet. Nous avons réalisé des interviews
avec des personnes intéressées et bien avisées du
fonctionnement du système judiciaire haïtien.
Enfin, nous avons mené des enquêtes administratives
en auditionnant certains grands commis de l'Etat.
Ainsi, notre travail s'organisera en deux grandes parties
comprenant chacune deux chapitres divisés en sections. Selon
l'étendue de la matière, chaque section sera subdivisée en
paragraphes identifiés par des chiffres.
La première partie traitera de la corruption en
générale. Au chapitre I, nous ferons l'historique de la
corruption et tâcherons de mettre en évidence les
différentes définitions du concept sous ses diverses formes.
Au chapitre II, nous mettrons l'accent sur certains faits
qualifiés de corruption et dégagerons les conséquences
tout en faisant ressortir les textes internationaux régissant la
matière.
La deuxième partie du travail concernera la corruption au
sein du système judiciaire haïtien.
Au chapitre III, nous présenterons des rapports sur les
cas de corruption en Haïti, sur le fonctionnement des autorités qui
composent le système judiciaire haïtien et les différentes
mesures prises par les autorités étatiques pouvant les aider
à freiner ce phénomène.
Pour finir, nous tenterons d'apporter des mesures de
redressement juridiques, politiques, sociales et économiques à la
problématique de la corruption dans le quatrième chapitre.
Sans jamais avoir épuisé la matière, vu
son caractère pluridimensionnel et sa complexité, nous
espérons que ces recherches vont fouetter l'orgueil de tout un chacun,
autour de la nécessité de conjuguer ses efforts pour la
construction d'un Etat de Droit dans ce pays.
Précisons que les démarches pour aboutir à
ce travail n'ont pas été faciles car les
responsables ne sont
pas toujours disponibles et disposés à nous renseigner. Et,
certaines informations qu'ils jugent sensibles ne nous ont pas
été révélées sous peine de ne pas entraver
le système.
En fin, en présentant ce mémoire, nous n'avons
nullement pas la prétention d'avoir réussi un coup de maitre
puisque la perfection n'est pas de ce monde.
PREMIERE PARTIE
Historique de la corruption
CHAPITRE I
ASPECT SOCIOLOGIQUE DE LA CORRUPTION
« Le combat pour la liberté était la
mission de nos ancêtres. Aujourd'hui, le nôtre est de vaincre
l'inégalité. Pour y arriver, les corrompus doivent cesser de
voler l'Etat. Tous ceux qui sont dans la corruption sont des traîtres.
Cette année, nous décrétons la guerre contre ce
fléau sous toutes ses formes». « Ministère de la
Justice, Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC), Unité
Centrale de Renseignements Financiers (UCREF), Commission Nationale des
Marchés Publics(CNMP), DGI, Institution Policière, Administration
Générale des Douanes, nous sommes tous en première ligne
de ce combat pour la
JUSTICE1».
René G. Préval, Président
de la République
* 1 Discours prononcé aux
Gonaïves, le 1er janvier 2008 lors de la commémoration
de la journée de l?Indépendance.
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Section I
HISTORIQUE DE LA CORRUPTION
Historiquement, le concept corruption a été
appliqué à la fois aux comportements politiques et aux attitudes
sexuelles. A l'instar du terme latin corruptus, le mot
corrompu évoque toute une série d'image du mal ; il renvoie aux
facteurs de destruction de ce qui est sain. Le mot a toute fois une
résonance morale. Cependant, les définitions ne sont pas
statiques. L'idée que les sociétés se font de ce qui doit
être considéré comme corrompu évolue grandement.
C'est pourquoi l'une des définitions les plus
citées décrit la corruption comme étant : Une conduite qui
se détourne des devoirs officiels liés à la fonction
publique en vue d'obtenir des avantages personnels, qu'ils soient
pécuniaires ou de statut ; ou qui violent les règles
émises contre certains comportements à visée
personnelle.
L'une des raisons pour lesquelles la corruption est
insuffisamment étudiée en tant qu'objet d'action publique tient
peut-être au sentiment lancinant qu'il y a rien à faire contre ce
phénomène. Après tout, toute la corruption est aussi
vieille que le gouvernement des hommes
lui-même1.
Ecrivant il y a quelque 2300 ans après Jésus
Christ, le premier ministre Brahmane de Chandragupta dénombrait «
au moins quarante manières de détourner des fonds publics ».
Dans l'ancienne Chine, on donnait aux responsables une allocation
appelée yang-lien, c'est-à-dire destinée à
nourrir l'absence de corruption. Il semble que cet aliment ait souvent
raté son but. Abdul Rahman Ibn Khaldun2
disait qu'à la racine de la corruption se trouve la passion du luxe au
sein du groupe dirigeant.
1.- Yannick Lahens : La petite corruption, Imprimeur
II, mai 1999, p41
2.- Abou Zeid Abd er-Rahman, surnommé Ouéli
ed-Din. Célèbre historien et philosophe de l'histoire arabe et
berbère, né à Tunis en 1332, mort au Caire en 1406.
«Ibn Khaldoun (...) a été l'un des premiers
théoriciens de l'histoire des civilisations. Arnold Toynbee dit de lui
qu'il a "conçu et formulé une philosophie de l'Histoire qui
est sans doute le plus grand travail qui ait jamais été
créé par aucun esprit dans aucun temps et dans aucun
pays".»
C'est pour répondre aux dépenses entrainées
par leur vie luxueuses que le groupe en question se livrait à des
tractations malhonnêtes.
Platon, dans les lois, parle ainsi de la corruption: Les
serviteurs de la nation doivent s'acquitter de leurs services sans recevoir la
moindre gratification [...]. Se forger une opinion et se tenir n'est pas chose
facile, mais c'est pour un homme le moyen le plus sur d'obéir loyalement
à la loi qui lui dit : "Ne rends aucun service en échange
d?un présent."
En fait, l'histoire de la corruption à travers l'espace
et le temps reste et demeure comme par le passé un perpétuel
recommencement avec seulement de nouveaux acteurs où les uns seront plus
incultes, plus médiocres, plus cupides, plus avares et aussi plus
ignorants que leurs devanciers.
A l'instar de la maladie, la corruption nous habitera
toujours. Mais la tristesse de ce constat ne nous interdit pas de tout faire
pour réduire la maladie ; de même ne devrait-elle pas paralyser
nos efforts dans la lutte contre la corruption3.
3.- Verly Dabel : Zéro
Tolérance, Nouvelle 2004, Edition Le Natal, p13
LA CORRUPTION A TRAVERS L'HISTOIRE
C'est un phénomène mondial mais sa gravité
varie d'un pays à l'autre. Elle n'est pas l'apanage des pays du monde en
développement ni pauvre.
En Europe depuis la fin du XIXe siècle, la
corruption est perçue comme une menace majeure pour le secteur
privé car elle sape la confiance nécessaire au maintien et au
développement des relations sociales et
économiques4.
Jeanneney constate, qu'entre 1974 et 1989 en France 102
inspecteurs des Finances ont rejoint le privé, ce qui correspond au
rythme de recrutement dans ce corps.
HISTOIRE DE LA CORRUPTION EN HAÏTI
En Haïti, les premières manifestations de la
corruption remontent au lendemain même de notre Indépendance en
1804 et prirent dès le départ des proportions franchement
effarantes5.
Elle a eu la vie dure et a traversé avec une redoutable
effervescence ; toutes les vicissitudes de notre histoire et les hommes et les
femmes et les enfants haïtiens ont payé souvent de leurs vies,
payent et payeront encore si nous ne prenons les mesures nécessaires
pour diminuer le coût de ce phénomène.
En effet, Haïti a connu un moment décisif de son
histoire lors de l'implication de quelques individus tels que Vilbrun Guillaume
Sam, J. de la Myre Olrich, Tipenhour, Tirésias Simon Sam,
Tancrède Auguste, Cincinnatus Leconte etc.
4.- Vidéo documentaire : La corruption que faut-il en
penser, Canal + juin 2008
5.- Père Jean Hansen/ Document relatif a la
corruption.-
Ce procès de consolidation que le Nouvelliste a
rapporté, le 26 décembre 1904 a été le
déclin de lutte contre la corruption6.
Aussi l'affaire des timbres auquel le Nouvelliste a
publié un extrait du jugement par contumace dit « affaire Audibon
» a condamné Eugène Maximilien, Frantz Leroy etc. en date du
4 Novembre 1975.
Ce procès augure une étape charnière dans
la lutte contre la corruption pour avoir fait usage de faux mandats à la
Banque et avoir falsifié des timbres contre l'Etat Haïtien sur le
Président Salomon.
Dans cette optique, Leslie
Péan7 dans son ouvrage a
démontré comment l'avalanche de corruption est le prix
qu'Haïti à payer face à la corruption. Ces cinquante «
50 » dernières années tant dans le secteur public que dans
le secteur privé, elle semble incontournable à cause de la
faiblesse des institutions et de la raison d'Etat.
L'ancienneté du phénomène remonte depuis
la période coloniale, pour d'autres la corruption a connu des
évolutions majeures. D'une part, elle est
généralisée du bas en haut de l'échelle sociale et
touche non seulement la nomenclature d'autre part, les fonctionnaires
intermédiaires et tous ceux qui d'une manière ou d'une autre sont
en mesures de monnayer une position de pouvoir elle est devenue une
épithète accordée par les opposants et les
émeutiers de 1988, 2001 comme en 2007 aux dirigeants.
6.- Procès des timbres, le Nouvelliste 4 novembre 1975,
Page I de Pierre Raymond Dumas, Frédéric Marcelin, page 229,
1ère Ed. Année 2000,
Le Nouvelliste Ed. 26 Décembre 1904.
7.- Leslie Péan J.P., Haïti Economie Politique de la
corruption, tome IV, dans lancement du livre événement «
Haïti, Economie Politique de la Corruption, 14Novembre 2007, page 6
On a trouvé une panoplie d'idées concernant
l'ancienneté de la corruption qui remontent dans l'histoire de
manière très controversée d'un pays à d'autres.
Néanmoins savons-nous maintenant que la corruption est un
problème majeur de notre temps qu'elle érode les principes qui
régissent un Etat de Droit ?
Par-dessus tout, Transparency International a toujours
contribué de manière décisive, dans la publication des
indices de perception de corruption en Haïti. Il a fait un plaidoyer pour
la bonne gouvernance.
Enfin, les chercheurs ont compris que les gestes
d'hospitalité ont un point
important dans les affaires publiques ainsi que dans les
passations de marché.
Ainsi le terme magouille, malversation, contrebande et
détournement de fonds a pris naissance tant en Haïti qu'à
travers le monde. C'est pourquoi les politologues, les scientifiques ont
grandement compris la nécessité d'adapter la
réalité aux différents facteurs qui mènent l'Etat
à la corruption.
Environ dix ans, les Nations-Unies ont pris la
résolution pour combattre8 la corruption
avec ses différentes manifestations dont les pots-de-vin, l'extension,
le Népotisme, la fraude, le vol, le détournement de fonds, le
trafic d'influence, le blanchiment d'argent et des avoirs et enrichissement
illicite.
Toutefois, diverses formes de manifestations de la corruption
naissent sous la pression de la mondialisation sans que le contenu ne soit
changé9.
8.- Convention des Nations Unies contre la corruption
(Convention de l'ONU, 2003) & Convention Interaméricaine Contre
la Corruption, signé le 17 octobre 1997,
9.- Gouvernance et Corruption en Haïti, Janvier 2007, page
17, 2ème Ed.
Section II
Définitions du concept corruption & ses
différentes formes?
La corruption est définie par l'organisation «
Transparency International » comme «l'abus du pouvoir qui vous est
confié à des fins personnelles». Des définitions
similaires sont utilisées par des organismes internationaux comme la
Banque Mondiale et le PNUD.
L'abus peut être perpétré par une personne
ayant un pouvoir de prise de décisions dans le secteur public ou
privé, mais il peut provenir d'une personne qui essaie d'influencer le
processus de prise de décisions ou être encouragé par une
telle personne.
La corruption est une manifestation de faiblesses
institutionnelles, de faibles normes déontologiques, de mesures
incitatives faussées et de services de détection et de
répression insuffisantes10.
Les actes de corruption engendrent des avantages illicites
pour une personne ou un petit groupe en leur permettant de contourner les
règles conçues pour assurer l'impartialité et
l'efficience.
Cela entraîne des résultats injustes, inefficaces
et du gaspillage. Le petit groupe qui enfreint les règlements
reçoit des récompenses illicites au détriment de la
communauté dans son ensemble.
10.- Convention des Nations Unies
contre la corruption, signé le 17 octobre 1997,
Aucun pays n'est entièrement exempt de corruption. Mais
lorsque la corruption prend des proportions telles elle risque de freiner la
croissance socio-économico- politique et de contrarier les efforts
démocratiques accomplis en vue d'instaurer une bonne gouvernance. Elle
entraîne la dégénérescence générale du
tissu social11.
Obstacle au développement durable, la corruption peut
éventuellement aggraver les disparités économiques et
favoriser la criminalité organisée. En fait, si la corruption se
développe sans entrave, la démocratie peut difficilement
s'épanouir, la liberté se répandre, la justice
prévaloir.
Depuis quelques années, les efforts accomplis à
l'échelle internationale pour combattre la corruption, encourager la
transparence et accroître la responsabilité prennent de l'ampleur,
parce que l'on comprend mieux le coût politique, économique et
social de la corruption. En conséquence, différentes formes de
corruptions ont été identifiées et nous contentons de
relater quelques unes.
CORRUPTION JURIDIQUE
La corruption juridique peut être définie comme
étant un comportement pénalement incriminé par lequel sont
sollicités, agréés ou reçus des offres, promesses,
dons ou présents à des fins d'accomplissement ou d'abstention
d'un acte, d'obtention de faveurs ou d'avantages
particuliers12. La corruption est dite passive
lorsqu'elle est le fait du corrompu, elle est dite active lorsqu'elle est le
fait du corrupteur.
11.- Jean-Claude Bajeux / (CEDH) Centre
OEcuménique pour les Droits humains ; Dépliant relatif
à la Corruption
CORRUPTION ECONOMIQUE
Le terme économique abritait une foule de pratiques
illicites qu'on regroupait sous l'appellation générale de
corruption. La diversité de ce type d'activité dans le cadre
d'une seule et même science risque déjà d'apparaître
comme quasi illimitée13.
Mais cette maladie qu'est la corruption comporte bien d'autres
déformations et perversions, tels que les interventions politiques
illégales, les délits d'initier diverses formes de corruption, le
versement de ristournes aux responsables lors de la passation de
marchés, les tricheries dans les contrôles de
qualités...
D'autres théories soutiennent que la corruption est un
mal persistant, mais nécessaires dans une économie capitaliste
mais elles font alors fi de la corruption chronique qui sévit dans les
systèmes non capitalistes. On ne saurait par donc prétendre, que
le pouvoir, soit distribué plus équitablement dans l'Etat.
CORRUPTION FISCALE
Au regard de la corruption, la Fiscalité est un lien de
transmission viable existant entre l'Etat et le citoyen par le biais de
l'impôt lui permettant le subterfuge au profit de la Trésorerie
Publique.
Les lois relatives à la fiscalité sont
d'interprétations strictes, c'est-à-dire pas de peines sans texte
de lois. Nulla Poena Sine Lege. En Haïti, la Fiscalité est
régie aux termes des articles 45, 51, 52.1, 218, 219, 220 et 221 de la
Constitution.
Art.219
Il ne peut être établi de privilège en
matière d'impôts. Aucune exception, aucune
augmentation, diminution ou suppression d'impôt ne peut
être établie que par la loi.
12.- Constitution du 29 mars 1987
13.- Mémoire de sortie de Me Inel Torchon, la
corruption ses conséquences sur notre système judiciaire entre
1986- 2008, p 19, Ecole de Droit et des Sciences Economique des
Gonaïves.
Art.220
Aucune pension, aucune gratification, aucune subvention, à
la charge du trésor
public, ne peut être accordée qu'en vertu d'une loi.
Les pensions versées par l'Etat sont indexées sur le cout de la
vie.
CORRUPTION POLITIQUE
La corruption politique concerne de façon large le
bénéfice accordé par un candidat ou un parti à un
particulier pour des services rendus sans tenir compte des règles, en
échange d'un pot-de-vin. Très souvent, il s'avère
difficile d'établir les éléments constitutifs de la
corruption dans le financement politique14.
En somme, la corruption politique, d'après des
théories fonctionnelles répond à des besoins sociaux.
Ainsi certains allèguent que l'appareil politique pratique certaines
formes de corruption afin d'offrir des services sociaux essentiels ou des
services gouvernementaux. Dommage cela n'explique pas pourquoi la corruption
demeure la seule solution envisagée ou pourquoi elle a couru bien
après que les besoins aient été comblés.
L'attrait du pouvoir explique d'autre part, pourquoi les
partis Politiques et les particuliers dont certains seraient en mesure de
gagner beaucoup plus d'argent dans le secteur privé veulent
malgré tout obtenir des postes dans la fonction publique et des postes
électifs, en ayant recours à la
corruption15.
CORRUPTION ELECTORALE
La corruption électorale est perçue comme un
ensemble de manoeuvres frauduleuses en faveur d'un candidat ou d'un parti
politique au détriment d'un autre.
14.- Ernest et Ertha Throuillot, Code de lois Usuelles, Tome I,
p 454, p 455
15.- Mémoire de sortie de Me Inel Torchon, la
corruption ses conséquences sur notre système judiciaire entre
1986- 2008, p 19, Ecole de Droit et des Sciences Economique des
Gonaïves.
Elle y va des fois à soudoyer des responsables de la
machine électorale afin de s'accaparer du pouvoir. Parfois, elle met en
péril les intérêts de la nation en faisant croire
d'appliquer des principes alors que l'objectif est de se satisfaire un parti
politique.
Il faudrait aussi souligner que l'avantage injustifié
dont jouissent certains partis et candidats dans une démocratie
élective est également le résultat de la corruption.
Selon la théorie des relations patrons /clients, la
corruption est un mécanisme d'échange qui reflète souvent
la distribution inéquitable de la richesse et du pouvoir dans la
société. Ceux qui ont relativement peu de pouvoirs peuvent
échanger leur vote ou leur contribution lors d'une campagne
électorale contre des faveurs.
CORRUPTION SCOLAIRE
La corruption dans l'éducation est plus dangereuse que
la corruption dans d'autres secteurs en raison de ses effets à long
terme. Elle menace l'égalité d'accès, la quantité
et la qualité de l'éducation. Elle est particulièrement
dommageable, car elle met en péril un pays sur les plans social,
économique et politique futur:
Lutter contre la corruption dans l'éducation requiert
une approche similaire à la lutte contre la corruption dans d'autres
secteurs sociaux, car elle peut prendre de nombreuses formes:
* pots-de-vin payés par les parents aux enseignants afin
d'assurer de bonnes notes et résultats aux examens.
* pots-de-vin versés par les enseignants à des
agents publics pour obtenir l'affichage préféré et de
promotion.
* détournement des fonds alloués pour l'achat du
matériel didactique ou pour construire des écoles.
Elle peut aussi signifier le contournement des critères
dans l'approbation des établissements scolaires et
d'accréditation, le clientélisme et le népotisme dans la
passation des marchés et le recrutement des enseignants, appelés
"enseignants fantômes" ou la vente d'informations sur les
examens.
Chapitre II
Les clichés politiques et les sophismes ne sont pas faits
pour qu?on y
croie ; ils servent plutôt d?excuse tacitement convenue;
les naïfs qui les
prennent au sérieux y découvriront tôt ou
tard des contradictions, commenceront à se révolter3
et finiront ignominieusement dans la peau d?hérétiques ou
renégats
Milan Kunreda
3.-Djo Kouronma `'Blog Politique du Sénégal",
Juillet 2007, Page 12,
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20
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Section I
FAITS QUALIFIES DE CORRUPTION
Dans ce chapitre, nous tenons à présenter divers
actes et faits considérés comme corruption. Cependant, ne pouvant
pas préalablement dire ce que c'est la corruption ce serait
manqué. Si j'ose emprunter les mots justes et exacts de Max
Weber1, je disais que la corruption est trop
substantielle pour penser avoir trouvé sa définition exacte.
Parvenir à une définition après avoir étudié
des cas précis et qui sont adaptés à la
réalité haïtienne en est notre objectif.
Eu égard aux définitions de la corruption, les
conventions Internationales y relatives adoptées par Haïti et les
lois portant sur la ratification ou la création des organes pour le
contrôle de la corruption et celle aussi qu'Haïti a prises en la
matière sont muettes sur la définition. Puisqu'il faut assembler
des mots pour définir ce que c'est la corruption, nous arrivons à
ces conclusions :
La corruption est l'abus de pouvoir reçu en
délégation à des fins privées. Elle peut être
aussi un ensemble de pratique impliquant une personne dépositaire de
l'autorité publique, qui vise à proposer, solliciter ou
agréer, sans droit, directement ou indirectement, des offres, des
promesses, des dons ou des avantages généralement quelconques
pour accomplir ou s'abstenir d'accomplir un acte de sa fonction, de sa mission
ou de son mandat ou facilité par sa fonction, sa mission ou son
mandat2.
Elle concerne donc la gouvernance nationale et se manifeste dans
le secteur public aussi bien que dans le secteur privé.
1.- Maximilian Carl Emil Weber, a été un
philosophe, économiste, juriste, historien, politologue et sociologue
alleman. Il a été considéré comme l'une des
fondateurs de l'étude moderne, antipositiviste, de la sociologie et de
l'administration. Il a publié beaucoup d'ouvrage sur
l'économie.
2.- Convention Interaméricaine Contre la
Corruption
3.- J.P. Dobel , corruption dans les démocraties
occidentales,
D'ailleurs la corruption est un acte posé entre deux
individus ou un groupe de personnes ayant l'autorité de décision,
pour recevoir un poste, un avantage ou une promesse en échange.
Pour répéter Dobel, « La corruption est la
perte de l'aptitude à la loyauté »3.
La corruption peut tout aussi se défini comme
étant l'utilisation des biens publics pour des gains privés.
D'autres disent, c'est la rétribution illicite des personnes ayant des
responsabilités soit dans le secteur public soit dans le secteur
privé dans le but de respecter ou de faire respecter les principes
relatifs à la gestion de la chose publique pour leurs propres avantages
ou pour des tiers.
Faut-il dire que les idées se complètent en vue
de doter la corruption d'une définition. Elle est tantôt l'abus de
pouvoirs reçu en délégation à des fins
privées tantôt elle est l'utilisation et l'abus de pouvoir
à des fins privées, pour cause elle se définit comme un
responsable qui utilise sa position que ce soit politique, économique,
judiciaire dans les administrations à ses bénéfices
personnels4.
D'autres auteurs dans ce même esprit affirment que
« La corruption est une utilisation abusive de l'autorité à
des fins personnelles5. L'encyclopédie libre et Wilkipidia et
l'Institut de la Banque Mondiale, en Mars 20046.
Les acceptions sont multiples. Certains pensent ainsi que la corruption est une
dérogation, une violation des devoirs de la charge et une
négation des valeurs et des devoirs.
Ainsi elle est en général un échange
clandestin. Elle toute demande ou acceptation directe ou indirecte d'une
personne exerçant la fonction publique pour trouver une valeur
pécuniaire, avantages ou promesses favorisant son gain personnel dans
l'accomplissement d'un acte dans l'exercice de ses fonctions.
4.- Rapport Intérimaire de la Commission
d?Enquête Administratives, Paul Denis, Juillet 2005
5.- Forum Citoyen pour la Réforme de la Justice
6.-
www.wikipedia.com *** 7.-
Larousse Dictionnaire.
De plus, Larousse7 définit
la corruption dans un sens académique : Elle dit, c'est l'action de
corrompre. V.T. Altérer, rendre mauvais, dénaturer, engager une
personne à agir contre les devoirs de sa charge, soudoyer.
Corrompu : Adjectif pourri, dépravé qui se laisse
corrompre et soudoyer. Corruption : Nom Féminin pourrissement.
Enfin une définition empruntée des
Extrémistes disent que la Corruption est la pratique aveugle des hommes
de paille, des policiers corrompus, des intellectuels sans vergognes, des
magistrats sans convictions, des bourgeois sans classe, des politiciens aux nez
épatés à force de ramper, des universitaires sans
âme et conscience, une classe d'analphabètes malléables et
corvéables tous dans le but de mener à terme la caducité
et l'avilissement d'un pays.
Section II
Sont considérés comme actes de corruption
les faits suivants :
§ Toute demande ou l'acceptation, directement ou
indirectement, par un
fonctionnaire ou par toute personne exerçant une
fonction publique, de tout objet d'une valeur pécuniaire, ou tout autre
bénéfice comme des dons, des faveurs, des promesses et des
avantages pour soi-même ou pour toute autre personne physique ou morale
en échange de l'accomplissement ou de l'omission d'un acte quelconque
dans l'exercice de ses fonctions8.
§ L'utilisation indue pour son propre avantage ou pour celui
d'un tiers, de biens
de tout genre appartenant à l'Etat ou à des
entreprises ou à des institutions dans lesquelles l'Etat a un
intérêt, auxquels le fonctionnaire ou la personne qui exerce une
fonction publique a eu accès en raison ou à l'occasion de
l'exercice de sa fonction9.
§ La réalisation, par un fonctionnaire ou par toute
personne qui exerce une
fonction publique, de tout acte ou omission dans l'exercice de sa
fonction afin d'obtenir des bénéfices de façon illicite
pour lui-même ou pour un tiers.
§ La jouissance dolosive ou le recel de biens provenant de
l'un quelconque des actes précités.
8.- Convention Interaméricaine Contre la
Corruption, signé le 17 octobre 1997 & La Convention des Nations
Unies contre la corruption, 2003
9.-Mission Civile Internationale en Haïti,
OEA/ONU MICIVH, Rapport, La lutte contre l?impunité et pour la
réparation en Haïti, Septembre 1999
§ Toute offre ou l'octroi, directement ou indirectement,
à un fonctionnaire ou à
toute autre personne qui exerce une fonction publique, de tout
objet d'une valeur pécuniaire quelconque ou tout autre
bénéfice tels que dons, faveurs, promesses ou avantages pour
soi-même, ou pour toute personne physique ou morale en échange de
la réalisation ou de l'omission d'un acte quelconque dans l'exercice de
sa fonction.
§ La participation à titre d'auteur, de co-auteur,
d'instigateur, de complice, et de
receleur, ou à tout autre titre, à la commission,
à la tentative de commission, ou
à une association ou à un complot pour la
commission de l'un quelconque actes.
§ L'augmentation significative du patrimoine d'un
fonctionnaire qui ne peut
raisonnablement justifier par rapport aux revenus perçus
légitimement dans
l'exercice de ses fonctions, du au caractère d'infraction
à l'enrichissement illicite.
§ Toute infraction de corruption transnationale et
d'enrichissement illicite.
§ L'utilisation indue pour son propre avantage ou pour celui
d'un tiers
d'informations réservées ou
privilégiées que le fonctionnaire ou la personne qui exerce une
fonction publique a obtenues en raison ou à l'occasion de l'exercice de
ses fonctions.
§ Tout acte ou omission par toute personne qui,
elle-même ou par personne
interposée, ou à titre
d'intermédiaire, cherche à obtenir l'adoption, par
l'autoritépublique, d'une décision en vertu de
laquelle cette personne obtient illicitement,
pour elle-même ou pour toute autre personne, un avantage ou
bénéfice quelconque, qu'il y ait préjudice ou non pour le
patrimoine de l'Etat.
§ Le détournement par un fonctionnaire à des
fins autres que leur affectation
pour son usage personnel ou pour celui d'un tiers, de biens
meubles et immeubles, de sommes d'argent ou de valeurs appartenant à
l'Etat, à un organisme autonome ou à un particulier qui les
aurait reçus en dépôt, en gestion ou pour toute autre cause
en raison de sa fonction.
§ Toute tentative ou entreprise de soustraire au paiement
des droits de douanes
des marchandises, articles, denrées ou produits
importés ou exportés par l'emploi de tout moyen rendant difficile
soit leur vérification, soit la détermination des droits auxquels
ces marchandises, articles, denrées ou produits sont assujettis; ou par
toute tentative ou entreprise de passer ou faire passer des marchandises,
articles, denrées ou produits en dehors des bureaux de Douanes; ou par
le fait d'importer ou exporter des marchandises, articles, denrées ou
produits, sans acquitter la totalité des droits qui leur sont
applicables .
§ Le fait d'agir pour tromper la vigilance des
contrôleurs en vue d'exonérer de
leur obligation de frais total ou partiel à payer soit
avec ou sans l'aide des superviseurs ou tout simplement l'intention de faire
passer des marchandises en dehors des normes légales est qualifié
de contrebande10.
§ La corruption inclut une vaste gamme d'infractions, depuis
le détournement
de fonds publics à un haut niveau jusqu'à la petite
corruption des agents de la circulation ou des agents qui vendent des
permis.
10.-Rapport Intérimaire de
la Commission d?Enquête Administratives, Paul Denis, Juillet 2005
En plus de ces infractions, la corruption comprend aussi le
népotisme et le favoritisme dans le recrutement et la promotion dans le
secteur public, bien que ces concepts ne soient pas juridiques. Un tel
comportement est généralement couvert par les dispositions du
droit administratif sur le recrutement et la promotion plutôt que par le
droit pénal.
Il existe d'autres infractions liées directement ou
indirectement à la corruption, y compris le blanchiment des produits de
la corruption À un élément clé de l'équation
de la corruption À ainsi que l'aide à la corruption et l'entrave
à la justice.
Section III
LA CORRUPTION ET SES CONSEQUENCES
La corruption s'observe dans tous les pays du monde. Les
rapports des médias sur les pratiques de corruption
dévoilées fournissent la preuve que ce fléau n'est pas
limité aux pays en voie de développement. Toutefois, les
conséquences de la corruption sur le public dans ces pays, sont plus
graves que dans les pays développés.
La corruption est en raison d'un manque de reddition de comptes
et de transparence de la part des systèmes d'intégrité
publique.
En conséquence, on croit également que la
fonction publique n'a plus de direction, que bon nombre
d'éléments dans le secteur public sont corrompus, et que la
plupart des entreprises privées qui font affaire avec le secteur public
le sont aussi11.
Le public, et les fonctionnaires eux-mêmes, ne
considèrent pas la fonction publique comme une entité au service
public, mais comme une entité qui n'a pas obligation de rendre compte
à la population qu'elle s'est engagée à desservir.
L'environnement même dans lequel le gouvernement exerce
son mandat favorise la corruption. Un environnement où règnent
les mauvais systèmes comptables et de gestion financière augmente
la vulnérabilité des autorités aux pratiques de
corruption.
En dépit du fait qu'il existe ici en Haïti
l'obligation de rendre compte, certains fonctionnaires qui gèrent les
institutions, contournent les systèmes et rendent ces institutions
irresponsables.
11.-Colloque de Xaragua élaboré en
1996
L'état de notre système judiciaire figure parmi
les facteurs qui contribuent à l'accroissement de la corruption. La
pauvreté est généralement blâmée par
l'augmentation de la corruption car les gens doivent suivre et font tout ce qui
est possible pour mettre du pain sur la table12.
Cependant, cela ne signifie pas que les pauvres sont nécessairement
corrompus.
La cupidité est une autre source de corruption. On
l'observe chez les gens qui veulent vivre au dessus de leurs moyens. Dans de
tel cas, les fonctionnaires souhaitent perpétuer au détriment du
public, un style de vie ou l'argent coule à flot.
12.- Mirlande Manigat, Constitution de 1987,
amendement ou application ?, Conférence-débat.
Section IV
Les conventions internationales relatives à la
corruption
Pendant des années, la corruption n'a été
un sujet tabou qu'un obstacle majeur au développement. Plus de cent
(100) pays ont pris le ferme engagement de combattre la corruption et ses
conséquences sur toutes ses formes en signant et ratifiant la convention
de l'ONU en 2003.
Les pays qui ratifient la convention doivent également
prendre des mesures pour aider à repérer, à geler,
à saisir et confisquer le produit de la corruption.
Généralement La convention marque un apport pour le
recouvrement des fonds au delà des frontières nationales.
La corruption étant perçue comme le mal
chronique du siècle perturbant tout le monde, nécessite une
solution conjuguée. Partant à son achèvement, les pays des
régions du monde entier ont résolu conventionnellement de signer
des pactes13.
Citons quelques uns : « Convention
Interaméricaine Contre la Corruption, signé le 17 octobre
1997, La Convention de l?Union Africaine (UA) sur la prévention
et la lutte contre la corruption et les infractions assimilées
(Convention de l'UA, 2003), La Convention des Nations Unies contre la
corruption (Convention de l'ONU, 2003), La Convention des Nations
Unies contre la criminalité transnationale organisée
(Convention CTO, 2000), Le Protocole sur la lutte contre la corruption de
la Communauté des Etats d?Afrique Australe pour le
développement (Protocole de la SADC, 2001), Le Protocole sur la
lutte contre la corruption de la communauté économique des Etats
de l?Afrique de l?Ouest (Protocole de la CEDEAO, 2001),...
13.-
www.minustah.org &
www.rnddh.org
Les pays signataires de ces conventions sont convaincus que la
corruption sape la légitimité des institutions politiques, porte
atteinte à la société, à l'ordre moral et à
la justice, ainsi qu'au développement intégral des peuples; et
que la démocratie représentative, condition indispensable
à la stabilité, à la paix et au développement de la
région exige, de par sa nature, qu'on combatte toutes les formes de
corruption dans l'exercice de la fonction publique ainsi que les actes
spécifiquement liés à l'exercice de cette fonction.
Ils sont aussi persuadés tout en connaissant que la
corruption est souvent l'un des instruments dont se servent les organisations
criminelles pour atteindre leurs buts et que lutter contre la corruption
devient une arme pour renforcer les institutions démocratiques,
éviter les distorsions de l'économie et les vices dans la gestion
de la chose publique ainsi que la dégradation de la morale sociale.
Enfin ils ont reconnu que la corruption revêt, dans
certains cas, une dimension internationale, ce qui exige que les parties
coordonnent leurs actions pour la combattre
efficacement14.
D'où la périlleuse nécessité
d'adopter, le plus tôt possible, un instrument international qui
encourage et facilite la coopération internationale pour combattre la
corruption et notamment, prendre les mesures appropriées contre les
personnes qui commettent des actes de corruption dans l'exercice de la fonction
publique15 ou des actes de corruption
spécifiquement liés à l'exercice de cette fonction, ainsi
que des mesures concernant les produits de la corruption.
Il reste à certifier que dans le cadre de la lutte
contre la corruption, les parties ont pour responsabilité
d'éradiquer l'impunité16 et de
collaborer pour que leurs interventions dans ce domaine soient efficaces.
14.- Convention Interaméricaine Contre la Corruption,
signé le 17 octobre 1997 & La Convention des Nations Unies
contre la corruption, 2003
15.- Rapports de la Commission préparatoire à la
Réforme du Droit et de la Justice (1997)
16.- Décret du 22 août 1995 sur la Réforme
Judiciaire en Haïti
DEUXIEME PARTIE
De la corruption dans le système judiciaire
haïtien
Chapitre III
« Il y a de cela plus d?une décennie depuis que
l?ensemble des Etats du monde se
sont convaincus que la corruption peut tromper leur
vigilance en se camouflant derrière différentes appellation
(magouille, malversation, pots-de-vin, l'extension, le népotisme, la
fraude, le vol, le détournement de fonds, le trafic d'influence, le
blanchiment d'argent et des avoirs et enrichissement illicite, contrebande et
détournement de fonds) ainsi, ils se résolurent de signer des
conventions internationales afin d?enrayer ce mal endémique.
»1
1.- Convention de l'ONU
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33
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Section I
L'Etat haïtien face à la corruption dans le
système judiciaire
L'Etat haïtien dans le souci de combattre la corruption
dans le système judiciaire a jugé bon de ratifier au mois de
juillet 2002 la convention interaméricaine sur la corruption. Cet
instrument constitue un nouvel élément légal pour les
magistrats de trancher en toute quiétude sur les cas de corruption.
Les législateurs haïtiens en sont conscients que
ce mal sape et détruit tout le système et mérite à
tout prix qu'on lui trouve une solution. C'est en ce sens que le
député Guy Gérard Georges2,
questeur à la chambre basse eu à déclarer à la
suite du discours du président René Préval,
prononcé le 18 mai 2007 que : « Nous avons en effet compris
qu'il faut une levée de bouclier pour faire échec au fléau
de la corruption qui gangrène nos Institutions Publiques et
Privées, car elle est dans toutes les structures du gouvernement
d'Haïti ».
Dans cette optique, plusieurs institutions se montrent leur
visibilité comme : La Cour Supérieure des Comptes et du
Contentieux Administratif (CSC/CA); Unité de Lutte Contre la
Corruption3 (ULCC), Unité Centrale de
Renseignements Financiers (UCREF), Commission Nationale des Marchés
Publics (CNMP), Fondation Héritage pour Haïti (LFHH), section
haïtienne de Transparency International (TI) et la justice sont autant
d'instances existants en Haïti dans cette lutte.
2.- Guy Gérard Georges, député de la
circonscription Torbeck / Chantal
3.- Décret portant création de l'ULCC, 13
septembre 2004
LES INSTITUTIONS
CSC/CA et sa mission
Le rôle de la Cour Supérieure des Comptes et du
Contentieux Administratif CSC/CA consiste à fournir des rapports de
vérifications au Gouvernement et au Parlement afin de promouvoir
l'obligation de rendre compte de l'économie, l'efficience et
l'efficacité dans la perception, les dépenses et l'utilisation de
fonds et d'autres ressources au bénéfice de la
société.
La CSC/CA joue ce rôle en favorisant une gestion
honnête et efficiente et une reddition de comptes entières
à tous les niveaux du Gouvernement et des autres institutions qui
reçoivent des subventions du Gouvernement. En conséquence, la
Cour Supérieure des Comptes sert de l'intérêt public en
présentant au Parlement des rapports pour mettre en lumière les
secteurs que la direction doit surveiller et renforcer.
Ces lois n'habilitent pas spécifiquement la Cour
à enquêter directement sur les questions de pratiques de
corruption. Cependant, le recours aux procédés de
vérifications et aux contrôles est essentiels pour indiquer les
secteurs à risque ou la direction de ULCC, qui détient le pouvoir
de lutter contre les pratiques des entités vérifiées, est
tenue de prendre des mesures correctives.
COMMISSION D'ENQUETE ADMINISTRATIVES
Crée par arrêté présidentiel en
date du 6 octobre 2004, la Commission d'Enquêtes Administratives (CEA)
officiellement constituée avec un mandat et une mission qui exprimaient
avant tout une aspiration nationale profonde : que fin soit mise à
l'impunité dont jouissent, vague après vague, les
prédateurs de l'Etat.
Ce que l'indignation publique dénonçait dans les
rues et les médias, il devenait impératif d'en examiner le
bien-fondé, d'en découvrir les responsables, passibles des
sanctions prévues par la Loi.
La CEA dans son Rapport Intérimaire de juillet 2005
devrait examiner et vérifier les opérations financières du
Gouvernement de février 2001 à février 2004 et de tous les
actes quels qu'ils soient se rapportant à ces opérations.
Elle est chargée de relever toutes les preuves, tous
les indices graves de concussion, de malversation, de prévarication, de
corruption de fonctionnaires, de détournement de fonds et de tous autres
délits qui pourraient être commis au préjudice du
Trésor Public.
Cette commission d'enquête présidée par
Paul Denis, actuel ministre de la justice, dit relever des cas flagrances
graves de concussions, d'escroqueries, d'extorsions, de malversations, de
prévarications, factures fictives, surfacturations, népotismes,
fraude fiscale, passation illégale de marchés publics, abus de
biens sociaux, sociétés fictives, financement occulte de parti
politique de corruption de fonctionnaires, blanchiment d'argent, de
détournements de fonds à tous les niveaux de l'administration
publique.
Cependant, l'impact final de cette longue recherche reste
à l'appréciation de la volonté, de l'engagement, des
mesures, des expertises qui seront mobilisées de la part des
décideurs afin que le suivi de chaque dossier soit traité avec la
rigueur et la persistance nécessaires, au-delà des fluctuations
politiques, des influences extérieures, à l'abri de
l'amnésie qui engendre l'impunité et permet que tout
recommence.
4.- Arrêté présidentiel en
date du 6 octobre 2004 portant la création de la Commission d'Enquetes
Administratives
UNITE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION
L'Etat haïtien a, de son coté, en date du 8
septembre 2004 par décret présidentiel crée l'Unité
de Lutte contre la Corruption (ULCC). Cette institution est l'expression de la
volonté gouvernementale de combattre la corruption sans
exclusivité.
Cette structure placée sous la tutelle du Ministre de
l'Economie et des Finances (MEF) a pour fonction de freiner, voire
éradiquer le cycle de la malversation et de la corruption qui mine
l'administration publique haïtienne depuis toujours.
L'ULCC a déjà effectué plus d'une
cinquantaine d'enquêtes dont une quinzaine est déjà
transmise au Commissaire du Gouvernement près le Tribunal Civil de
Port-au-Prince pour les suites légales de poursuite.
Pour s'assurer que les autorités de l'appareil judiciaire
accordent une attention
soutenue aux dossiers de poursuite, l'ULCC travaille en amont
avec ce secteur.
Pour parvenir aux résultats souhaités, des
ateliers de sensibilisation devraient être organisés à
l'intention des magistrats du Parquet et des juges d'instruction et il faudrait
mettre à la disposition des auxiliaires de justice des instruments
légaux comme des textes de lois internationaux réprimant la
corruption.
Un projet de loi portant sur la déclaration du
patrimoine des grands commis de l'Etat, des ordonnateurs et des comptables des
deniers publics, des élus et des juges, a été
élaboré. Ce projet de loi qui, voté par le parlement et
promulgué, est en cours d'application par l'ULCC.
4.- Décret portant création de
l'ULCC, 13 septembre 2004
Section II
OUTILS NATIONAUX RELATIFS A LA CORRUPTION La
constitution de 1987.-
Dans le titre VII de la constitution du 29 mars 1987, traitant
des Finances Publiques, on note:
Art.219
Il ne peut être établi de privilège en
matière d'impôts. Aucune exception, aucune
augmentation, diminution ou suppression d'impôt ne peut
être établi que par la loi.
Art.220
Aucune pension, aucune gratification, aucune subvention, à
la charge du trésor
public, ne peut être accordée qu'en vertu d'une loi.
Les pensions versées par l'Etat sont indexées sur le coût
de la vie.
Art.228.2
Toutefois, aucune proposition, aucun amendement ne peut
être introduit au
budget à l'occasion du vote de celui-ci, sans la
prévision correspondante des voies et moyens.
Art.238
Les Fonctionnaires indiqués par la loi sont tenus de
déclarer l'état de leur
patrimoine au Greffe du patrimoine Civil dans les trente (30)
jours qui suivent leur entrée en fonction. Le Commissaire du
Gouvernement doit prendre toutes les mesures qu'il juge nécessaires pour
vérifier l'exactitude de la déclaration.
Art.241
La loi sanctionne les infractions contre le fisc et
l'enrichissement illicite. Les
fonctionnaires qui ont connaissance de tels faits ont pour devoir
de les signaler à l'autorité compétente.
Art. 242
L'enrichissement illicite peut être établi par tous
les modes de preuves,
notamment par présomption de la disproportion
marquée entre les moyens du fonctionnaire acquis depuis son
entrée en fonction, et le montant accumulé du traitement ou des
émoluments auxquels lui donné le droit la charge
occupée.
Art. 243
Le fonctionnaire coupable des délits
sus-désignés ne peut bénéficier que de la
prescription vicennale. Cette prescription ne commence
à courir qu'à partir de la cessation de ses fonctions ou de ses
causes qui auraient empêchés toute poursuite.
Art. 244
L'état a mis pour devoir d'éviter les grandes
disparités d'appointements dans
l'administration publique.
CODE PENAL HAÏTIEN
Art. 137
Tout Fonctionnaire Public de l'ordre administratif, judiciaire ou
militaire, tout
agent ou préposé d'une administration publique
qui aura agrée des offres ou promesses pour faire un acte de sa fonction
ou de son emploi, même juste, mais non sujet à salaire sera puni
de la dégradation civique et condamné à une amende double
de la valeur de la promesse agréée ou des choses reçues
sans que la dite amende puisse être inférieure à cinquante
piastres.
JURISPRUDENCE
Le caractère seulement subsidiaire de la jurisprudence en
tant que source du droit tend à s'éroder quelque peu, sous
l'influence de deux phénomènes.
D'une part, la tendance du législateur à
intervenir de plus en plus dans tous les domaines de la vie sociale augmente
sensiblement le nombre de lois. Elles doivent être appliquées par
le juge, qui développe ainsi son pouvoir d'interprétation pour
chaque nouvelle loi.
D'autre part, la modernité de la société
et des technologies obligent le juge, et particulièrement la Cour de
Cassation, à adapter les lois anciennes, ce qui exige des
interprétations des lois plus modernes par rapport aux
interprétations anciennes des mêmes lois. Dès lors, la
jurisprudence intervient de plus en plus dans le droit des justiciables, et
représente ainsi une source essentielle du droit.
Les revirements de jurisprudence remettent en cause des
pratiques juridiques parfois fort anciennes, ce qui peut être nuisible
pour les praticiens du droit, comme pour les justiciables. C'est pourquoi ils
demeurent limités, et la Cour de Cassation a été
amenée à permettre certaines mesures tendant à
éviter les conséquences les plus néfastes.
La jurisprudence est ainsi le facteur permettant de faire face
à l'évolution du droit, des techniques et de la
société. Ces adaptations de la jurisprudence sont essentielles et
encouragent la construction, au jour le jour, d'un État de droit. La
jurisprudence favorise l'évolution pragmatique du droit, ce que pourrait
empêcher le jeu des alternances politiques au parlement, qui
détournent la fonction législative de sa mission.
Section III
Rapport des organisations nationales sur la
corruption
RAPPORT ESQUISSE HISTORIQUE 1804-2004
Selon le rapport intitulé "La corruption en
Haïti: Esquisse historique, 1804- 2004", la corruption qui a ses
origines dans l'histoire du pays, est institutionnelle, exercée par des
membres de l'appareil de l'Etat aux divers échelons, des «
gwo chabrak ou gran manjè5» jusqu'aux
petits rongeurs, s'adjoint pour se pérenniser des complicités,
affichées ou occultes, de groupes économiques.
Ce rapport ne minimise pas non plus les complicités des
forces militaires,
policières et judiciaires dans la
pérennisation de la corruption. Celle-ci prend
généralement la forme de dilapidation des fonds
publics, de népotisme, d'octroide privilèges de toutes sortes, de
contrebande, de trafic de personnes, de pots de
vins, de commissions, de blanchiments d'argents, au mépris
des principes de bases établis par la loi et au piétinement de la
justice.
FONDATION HERITAGE POUR HAÏTI
La Fondation Héritage pour Haïti branche
Transparency International dans ses prises de positions dit
constater que la corruption est endémique,
généralisée, systématisée, et
jusque-là tolérée par la justice haïtienne, ce qui
sape insidieusement les valeurs de la société, souille l'image de
notre pays, entrave l'établissement d'un Etat de droit et
perpétue la misère des hommes, des femmes et des enfants
haïtiens.
La Fondation Héritage pour Haïti, en outre,
interpelle le Parlement dans son ensemble à oeuvrer pour construire au
sein de l'institution une culture axée sur l'éthique,
l'intégrité et la probité - seul moyen de rétablir
la crédibilité de nos institutions et restaurer la confiance des
citoyens dans leurs représentants.
En outre, elle a suivi attentivement l'enchaînement des
évènements qui ont déclenché le méga
scandale de corruption politico financière compromettant la
Société Caribéenne de Banque S.A. (Socabank) et des
Sénateurs de la République: malversations, concussion, vols,
bilans maquillés, pressions sur les officiels de la Banque de la
République (BRH), pots-de-vin, mensonges, calomnies,
dénonciations et contre-dénonciations!...
Toutefois, une perception se dégage au niveau de
l'opinion publique que l'entente délictuelle d'une cabale de criminels
en cravates aurait dangereusement fragilisé la Socabank et
occasionné sa prise en charge par la BRH.
La Fondation Héritage pour Haïti est
offusquée du méga scandale de corruption politico
financière qui éclabousse le secteur bancaire haïtien et le
Sénat de la République en particulier.
Elle rappelle que le paiement et l'acceptation de pots de vin
par des représentants élus sont des pratiques illégales
qui transgressent les prescrits de la Convention Interaméricaine contre
la Corruption qu'Haïti a ratifiée en 2001.
Ces pratiques sont aussi inacceptables d'après
l'éthique et outragent toutes les normes en matière de bonne
gouvernance, de leadership, d'intégrité et
d'imputabilité.
5.- Grands bonnets de l'Etat=gwo chabrak / grand
mangeur
RESEAU NATIONAL POUR LA DEFENSE DES DROIT DE
L'HOMME
Le Réseau National de Défense des Droits Humains
(RNDDH) dans son rapport sur la corruption qui sévit dans la justice
note, depuis quelque temps, que des responsables des institutions
policières et judiciaires se livrent à une forme de guerre
larvée. Ils s'accusent à tour de rôle et agissent d'une
manière qui sort clairement des limites fixées par la
déontologie professionnelle.
Des magistrats reprochent aux policiers leur arrogance, leur
insubordination, le fait d'être de connivence avec les kidnappeurs, les
trafiquants de drogue, le fait de libérer à la place de la
justice des bandits ayant les moyens d'acheter leur liberté, de monter
les dossiers avec négligence ou incompétence, de faire des
prisons du pays une passoire, d'extorquer de l'argent aux détenus dans
les commissariats, etc. 6
De leur côté, des policiers estiment que la
justice est corrompue. Ils reprochent aux juges de libérer des bandits
dangereux contre de fortes sommes d'argent annihilant ainsi les efforts de la
Police Nationale d'Haïti dans la lutte contre l'insécurité
et le banditisme, d'avoir une part de responsabilité dans l'assassinat
de plusieurs policiers par d'anciens détenus.
Le RNDDH dans sa prise de position condamne sans
réserve ses formes d'accusations habituelles qui ne riment à
grand chose, mais toutefois pense que la pourchasse de la corruption dans le
système révèle d'un travail d'équipe. Il est une
chose de déclarer vouloir lutter contre la corruption, il est une autre
de prendre des mesures coercitives pour en arriver.
6.- RNDDH, Regard sur la situation
générale des droits de l'homme en Haïti, page 21, Juillet
2006.
Section IV
ILLUSOIRE DE LA CORRUPTION
Mario Andressol, Directeur Général de la
PNH
De son coté, Mario Andressol, le Directeur
Général de la Police Nationale d'Haïti (PNH) croit
nécessaire de continuer d'attaquer les acteurs de l'appareil judicaire,
qui selon lui rend plus vulnérable la justice
haïtienne7.
Ainsi, à l'occasion de la cérémonie de
graduation de la 18ème promotion de la PNH, le Commandant en
Chef de l'institution policière, Monsieur Mario ANDRESOL, traduisant
visiblement le degré de frustration de l'institution qu'il dirige contre
les agissements de certains magistrats assis et debout, a déclaré
aux jeunes policiers:
« ....Malgré les efforts de l'actuel Ministre
de la Justice et de ses proches collaborateurs pour lutter contre la corruption
dans le système judiciaire, les résultats sont loin d'être
perceptibles. Notre structure judiciaire se veut encore fragile,
fragilité caractérisée par l'absence de maturité et
de compétence et, de surcroît, par la culture malhonnête de
la vénalité, entretenue par une corruption qui bat le
record.
La justice élève une nation, dit-on ? De
notre justice, aujourd'hui, il ne reste rien ou pas grand chose, sinon qu'une
certaine forme de dictature de quelques juges et magistrats assis et debout qui
médiatisent, au gré de leurs intérêts, leurs
interprétations du droit et de la loi, et qui s'inventent tous les
artifices juridico légales pour jeter ou maintenir en prison tout
justiciable n'ayant pas les moyens de s'acheter la liberté.
Il n'y a plus de secret de l'instruction. Les ordres de
libération sont rédigés avant même les arrestations.
Des mandats exécutoires après six 6 heures du soir sont
émis par nos juges. Et les bonnets se taillent à la mesure des
têtes innocentes, selon que celles-ci soient puissantes ou
misérables.
Dans les couloirs de nos tribunaux de paix, de nos
parquets, de nos cabinets d'instruction, mandats d'amener ou d'arrêt,
ordres de mis en dépôt se vendent à la criée et qui
pis est "AU NOM DE LA REPUBLIQUE". Cette république sans vertu devenue,
sacrifiée sur l'autel de la corruption, libre et indépendante
depuis 202 ans, souillée, avilie et trahie par ses propres fils, fait
face, aujourd'hui, à une crise des valeurs, une carence de vieilles
graines d'hommes et de femmes honnêtes, intègres,
compétents, courageux et surtout moraux.
La justice n'est jamais si mal servie que lorsqu'elle est
déposée entre les mains de ceux-là qui ne pensent
qu'à exercer leur chefferie et à satisfaire leurs basses passions
voire leurs petits intérêts. Et ces juges et hommes de loi
intègres présents encore dans le système qui ont
résisté et qui résistent encore aux chants des
sirènes que disent-ils ? Il faut revoir, reprendre, en certaines
matières, nos procédures trop longues inutilement, partant trop
onéreuses.
Dans cette optique, il faut des mesures fortes, voire des
sanctions fortes qui mettront un terme à l'injustice de notre justice,
aux abus d'autorité et à la condamnation sans aucune forme de
procès de tous ceux qui s'élèvent et dénoncent
véhémentement ce système pourri, corrompu et corrupteur,
générateur de crimes et d'impunité.
Le règlement de compte déguisé en
justice est une affreuse grimace faite à la société, un
blanc-seing accordé aux criminels endurcis, un signal de
réconfort aux kidnappeurs et aux drogues dealers. "Il se passera du
temps encore avant que la justice des hommes ait fait jonction avec la
Justice." disait Hugo...»
7.- Le Nouvelliste du 19 au 21 janvier 2007, No
37549
CAS PERTINENTS DE CORRUPTION
Le RNDDH dans son dernier rapport dit recenser des cas de
témoignages de gens qui confirment avoir fait de collusions avec des
juges pour leur acquittement.
A titre d'exemple, une septuagénaire qui a son fils en
prison pour contrefaçon, cette veuve a pu négocier par le biais
d'un intermédiaire au juge pour soixante quinze mille gourdes la
libération de son fils qui ne fait que seulement cela pour subvenir aux
besoins d'une famille peuplade8.
Omission est faite pour des cas ou c'est le défenseur
à la toge gadoue qui file des enveloppes aux juges en signe de gain de
cause dans des affaires relatives aux kidnappings, trafics illicites, incuries
administratives...
Dans les dernières assises criminelles
organisées en été 2006 à Port-au-Prince ou dix-huit
personnes accusées de kidnapping ont été jugées; la
plus forte peine donnée à ces accusées est de dix ans
de prison.
Ce qui est contraire au décret-loi mis en vigueur par le
gouvernement de Gérard Latortue sur le kidnapping où il fait
mention de prison à perpétuité.
Les rapports sont accablants jusqu'à prouver
l'empreinte des autorités judiciaires qui ont profité de la
mauvaise gestion du pouvoir pour enfreindre les lois qu'eux-mêmes est
placé pour les faire respecter.
8.- RNDDH, page 26, Juin 2006-2007
CORRUPTION PROVOQUEE
L'Exécutif renforce son contrôle sur le pouvoir
judiciaire par la réintégration dans le système de
magistrats corrompus et de personnes de moralité douteuse qui continuent
à faire discréditer la justice. Les faits suivants sont
indicatifs de l'ampleur du problème.
Me Rocky Pierre, Substitut Commissaire du Gouvernement de
Port-au-Prince en 2002, il a été renvoyé du
système, après avoir été soupçonné de
corruption de libération suspecte des trafiquants.
Réintégré dans le système à la fin du mandat
du gouvernement de transition comme substitut commissaire du gouvernement
près le Tribunal de Première Instance de Saint-Marc, puis a
été promu commissaire du gouvernement Préval /
Alexis9.
Me Calixte, fait l'objet de poursuites pénales dans une
affaire de vol de véhicule entre la République Dominicaine en
Haïti. Ces véhicules ont été retrouvés par la
Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) dans sa maison de commerce
à Jacmel. Malgré cela, il est nommé substitut Commissaire
du Gouvernement à Port-au-Prince par le gouvernement Préval /
Alexis.
Le 3 Décembre 1999 à Cornillon, le sieur Placide
Duvelson a tué par balle le citoyen Sylva Décembre au su et au vu
de tous. L'action publique a été mise en mouvement contre
l'auteur en Février 2007, le présumé assassin de Sylva
Décembre est nommé juge de Paix titulaire de cette ville sous le
gouvernement Préval / Alexis en 2008.
9.- Mémoire de sortie de Me Torchon :
La corruption ses conséquences sur notre système judiciaire
entre 1986 et 2008, P47 Ecole de Droit et des Sciences Economiques des
Gonaïves
Alces Saint Louis nommé commissaire du gouvernement
prés le Tribunal de Première Instance des Gonaïves par le
gouvernement d'Aristide. N'ayant jamais fréquenté dans sa vie une
école de Droit, eut à dire clairement sur les ondes de radio
Vision 2000, avoir étudié le Droit au Ministère de la
Justice. Renvoyé du système par le Gouvernement de transition, il
est réintégré au titre de juge de Paix suppléant
dans la commune de Gressier par le Gouvernement Préval / Alexis.
Le juge de Paix de l'Acul section communale de Fort
Liberté, Jacques Vincent est dénoncé par la clameur
publique dans l'assassinat du citoyen Marcéus Barthelmy survenu le 20
Mai 2003, mise en colère la population a fermé le tribunal et le
juge a été arrêté, libéré en marge de
la loi sans aucune forme de procès a indiqué le rapport. Le
présumé assassin Marcéus Barthelmy est nommé par le
Gouvernement Préval / Alexis, juge suppléant de Fort
Liberté, en Octobre 2006.
Section V
MESURES PRISES POUR FREINER LA CORRUPTION
Une réforme en profondeur seule, permettra de
reconquérir la confiance de la population vers l'institution judiciaire,
la remise en question de la compétence, de l'honnêteté des
magistrats est le pivot d'un bon contrôle. Le recrutement doit être
fait sur la base de la compétence, un tri rigoureux pour que les gens
dont l'avidité et la cupidité se font sentir, soient pas
accédé au système.
Tout au cours de l'histoire d'Haïti, diverses commissions
d'enquêtes administratives ont été
constituées10. Elles ont fourni des rapports
qui ont eu des conclusions accablantes pour certaines responsabilités
politiques.
Des actions ont été entreprises contre ces
personnalités. Elles ont surtout pris la forme de mises sous
séquestrer de bien immobiliers car, ces personnalités
n'étaient plus présentes sur le territoire au moment de
l'application des sanctions. Certaines se sont même vues restituer leur
bien.
Aussi certains grands commis de
l'Etat11 ont continué d'agir contre
l'intérêt collectif au cours des deux derniers siècles. Au
point qu'en 2005, le Gouvernement de Transition de Bonifas Alexandre s'est
trouvé dans l'obligation de créer trois (3) entités
destinées à favoriser la lutte contre la corruption.
En somme, la corruption politique, d'après des
théories fonctionnelles répond à des besoins sociaux.
Ainsi certains allèguent que l'appareil politique pratique certaines
formes de corruption afin d'offrir des services sociaux essentiels ou des
services gouvernementaux. Dommage cela n'explique pas pourquoi la corruption
demeure la seule solution envisagée ou pourquoi elle a couru bien
après que les besoins aient été comblés.
RESPONSABILITE DE L'ETAT
La plupart de responsables du pays et des Administrateurs de
la fonction publique sont avides de l'argent. Il n'en demeure pas moins
favorable qu'un éventail de personnalités politiques et
administratives réputées corrompues sont parties en exil ou
résidées à l'étranger avec les fonds de l'Etat.
L'Unité de Lutte Contre la
Corruption12 (ULCC), l'Unité Centrale de
Recherche et d'Etudes Financières (UCREF), et la Commission
d'Enquête Administrative, qui ont fourni des rapports mettant en cause
des dilapidateurs de fond publics.
La lutte contre la corruption reste un défi majeur
à relever qui doit passer inévitablement par le respect et faire
respecter les principes de base établis dans la gestion de la chose
publique13.
Notons également que la précarité de la
fonction de Magistrat et du personnel judiciaire et de la Police en est aussi
responsable dans la vénalité de la justice, tant que les
Magistrats sont mal payés, l'honnêteté de ces derniers est
prêtée à équivoque et il est difficile de
résister aux forces corruptrices et de parler de l'Indépendance
de la Magistrature en Haïti voire du pouvoir judiciaire même.
Le parlement haïtien
Le désordre est grandement perçu surtout avec la
question de l'immunité. Certains Parlementaires s'arrangent aux
cotés de l'Exécutif pour défendre les
intérêts personnels au détriment de la masse. Les frais
octroyés aux députés et les sénateurs pour les
fêtes champêtres, les pots-de-vin pour voter des budgets, pour
l'interpellation des officiels de l'Exécutif peuvent en
témoigner.
L'Amoralité
Des Ministres, Directeurs généraux, Magistrats
communaux, du système judiciaire et la Police sont versés dans la
vénalité des postes de travail puis conservent les postes vacants
au copinage, au groupe favoris, des jugements d'acquittements, de
liberté provisoire sont liquidés contre rançon une
tendance qui laisse croire que l'instabilité en Haïti arrange
certains en majeur partie tandis que la pauvreté mine la population et
salit l'image de notre Diplomatie.
10.- Me René Laréguy, L?application de la loi:
un tissu de contradictions aux mains des juristes Haïtiens et
étrangers, p49 Ecole de Droit et des Sciences Economiques des
Cayes
11.- Réseau Femmes Candidates pour Gagner, Plateforme
Electorale des Candidates aux Elections Législatives et Municipales de
2006.
12.- Décret portant création de l'ULCC, 13
septembre 2004
13.- Rapport de la Commission Nationale de Vérité
et Justice (1995)
ROLE DES ELUS
Pour relever l'ensemble des défis que posent la
corruption, les élus doivent porter l'Assemblée Nationale
à examiner la législation sur la corruption afin de:
* Harmoniser les lois, les conventions et traités
internationaux sur la corruption ratifiés par Haïti.
* Mettre en place des mécanismes de gestion transparente
et décentralisée.
* Etablir des codes de déontologies pour toutes les
catégories d'agents publics, notamment les agents nommés,
fonctionnaires et contractuels, les agents élus, et, ce, au niveau des
pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et des
collectivités territoriales14.
* Veiller au renforcement de la Cour Supérieure des
Comptes et du Contentieux Administratif, pour la rendre apte à appliquer
convenablement ses prérogatives constitutionnelles.
* Légiférer sur les principes et les sanctions
applicables à tous les niveaux et à tous les domaines de la
corruption vis-à-vis des agents de la fonction publique, des agents de
la magistrature, des agents économiques privés.
* Appliquer des mesures strictes de contrôle et de
surveillance vis-à-vis des organismes de perception de l'Etat, tant dans
la capitale que dans les villes de provinces.
* Mettre en oeuvre des programmes de sensibilisation sur les
prescrits de la Constitution 1987 relatifs aux attributions et aux fonctions
ainsi qu'aux droits et aux devoirs des hauts responsables de la chose publique,
aux droits et aux devoirs des citoyens.
* Rendre l'éducation civique obligatoire dans
l'école fondamentale, par la mise en oeuvre d'un programme
d'enseignement sur les principes de base qui font de tout haïtien un bon
citoyen.
EFFORTS CONJUQUES
Par rapport à l'ampleur que connait la situation, il
serait impérieux que les autorités mettent sur pied à
court terme une équipe composée de magistrats, commissaire du
gouvernement, des agents de la police Nationale pour se plancher sur des
dossiers clefs, de manière à ce que quand un
présumé coupable arrive par devant son juge, il saura vraiment
qu'il n'a pas d'autre alternative que de se retrouver derrière les
barreaux, et le pouvoir de l'argent ne
prévaut15.
A long terme, il faut mettre en marche la section Inspection
Judiciaire, qui aura un double rôle: rôle de régulateur,
rôle de contrôler le système, c'est-à-dire cherche
à déterminer si les juges sont rémunérés
à l'heure, ont-ils les moyens nécessaires pour faire fonctionner
le système. Il faut de toute manière commencer par un point
visant l'épuration du système. Comme de nos jours, on parle de
« VETING v pour la Police Nationale, il en est
plus urgent de faire autant pour le système judiciaire.
En effet, personne n'ose dire que tout le système est
corrompu ou tous les acteurs y sont. Etant conscient qu'on peut faire encore
quelques choses, entendons-nous pendant qu'il en est temps pour se
prémunir, car il y a des magistrats honnêtes, il fallait renforcer
leurs capacités.
14.- Me Jean Larrio Pierre, Mémoire de sortie, De
l'Indépendance effective du Pouvoir Judiciaire en Haïtien,
Mars 2006, page 23 Faculté de Droit et des Sciences Economiques de
Port-au-Prince
15.- Jorge Ibarra: José Martí, dirigente
político e ideólogo, Edición Díaz
Pérez, 2008, pagina 14 y 28
CHAPITRE IV
Tenant compte des dégeits que peuvent causer la
corruption, s?évertuer pour mettre
en place un système judiciaire fiable et digne de
son nom, inspirant confiance tant aux justiciables qu?à ceux
placés pour les faire appliquer doit passer sans conteste par une
réforme en profondeur de l'appareil judiciaire.
Remanier les lois, élargir le cadre pour bannir le
fonctionnement en vase clos, appliquer de nouvelles stratégies,
revitaliser l?ensemble des institutions connexes chargées de surveiller
et faire respecter les lois relatives à la corruption en sont les points
sur lesquels on va s?appuyer dans ce dernier chapitre afin de faire surface
avec des solutions jugées nécessaires.
Section I
SITUATION ACTUELLE
De nos jours, les défis à relever en
matière de justice/sécurité en Haïti,
représentent un risque non négligeable pour la construction du
processus démocratique qui est toujours en stade embryonnaire. Ce long
processus d'apprentissage qui se base sur la prise de décisions des
magistrats haïtiens dans les différentes juridictions du pays fait
le frais de la prolifération précaire du système.
En outre, les multiples controverses du système comme:
manque d'expériences et/ou formations des magistrats, carences des
tribunaux, absences des agents de l'ordre en tant que forces répressives
pour exécuter les décisions judiciaires, la rigidité des
lois nous font perdre les pédales avec la réalité
actuelle.
De nos jours, le débat s'agite au moment ou nous venons
tout juste de commémorer les deux décennies de la Constitution du
29 mars 1987. Pour savoir si elle mérite qu'on l'amende, l'applique ou
de continuer à la mettre en veilleuse1.
Personne n'est censé ignorer que ce livret aux 298
articles détient le record de longévité. Et c'est de lui
qu'en découlent les autres lois soit pour la renforcer ou l'adoucir.
Elle est pour ainsi dire, la première des boussoles des magistrats en
vue de la bonne marche du système.
Lequel système qui est vilipendé par les
utilisateurs de la Constitution et de différents Codes de Lois. Un
système qui n'inspire presque pas la confiance des justiciables et fait
tergiverser la communauté internationale. Pour beaucoup se serait une
occasion favorable pour faire d'une pierre deux coups:
la Constitution et la nécessiteuse
réforme??.
BIEN FONDE DE CETTE REFORME
Le Ministère de la Justice est l'un des
ministères le plus important du pays en
raison de son rôle qui
est de créer le climat de confiance chez tous justiciables
tout en fortifiant les balises préventives devant garantir
légalement l'accessibilitéaux droits des principes fondamentaux
de la déclaration universelle des droits de
l'homme.2
Pour réussir la réforme du système
judiciaire haïtien, nous allons répondre la question de
départ puis vérifier l'hypothèse du travail comme pistes
de solutions et finalement créer un espace évolutif à
chacun de citoyen.
La Réforme du Droit
Soutient Rigaud Denoix de Saint Marc par Loïc Cadet et
Laurent Richer. A l'origine d'une réforme, il y a nécessairement
une chiquenaude initiale. C'est le plus souvent la constatation de
l'inadaptation du droit existant à évolution des moeurs ou plus
exactement l'idée que l'on se fait du décalage entre le droit et
le comportement qu'on voudrait voir adopter par le corps
social107.
Depuis la chute de la dictature en 1986 à aujourd'hui
les principales revendications du peuple haïtien c'est
l'établissement d'un Etat de Droit, l'application des lois, la lutte
contre la corruption et la complaisance et les meilleures conditions de
travail. Après plus de 20 ans après, le pays est encore
sombré dans l'instabilité politique, économique et
judiciaire etc.
Cette situation résulte du comportement
délibéré vers la corruption. Cette détonation va
enrayer le système judiciaire. A cet effet, d'énormes efforts ont
été consentis par la communauté internationale depuis
1994, pour réformer la justice haïtienne et instaurer un Etat de
Droit.
1.- Mirlande Manigat, Constitution de 1987, amendement ou
application ?, Conférence-débat.
2.- Jean-Claude Bajeux / (CEDH) Centre OEcuménique pour
les Droits humains ; Dépliant relatif à la Corruption
A l'étonnement de plus d'un toutes les instances
impliquées dans cette tentative ont conclu à l'échec. Des
accusations et des dénonciations à la corruption se multiplient
quotidiennement au point qu'un diplomate, près des Nations Unies, Edmond
Muler a annoncé ouvertement l'insertion des juges étrangers dans
le système, vu le degré de la corruption et celui de son
dysfonctionnement.
Ne prend pas en compte cette laborieuse responsabilité,
le contrôle véritable du système semble vraisemblablement
filé entre ses doigts. De la rigidité des lois, jusqu'à
leur application qui cause préjudices aux justiciables, pour aboutir aux
carences des cours et tribunaux qui font les frais pour les autres et
maintenant c'est la nomination précaire des magistrats médiocres
et novices qui fragilisent le système judiciaire haïtien.
UNE REFORME S'IMPOSE
Une réforme dans le système s'impose pour bien des
raisons. Les lois haïtiennes sont aujourd'hui jugées
dépassées.
Plusieurs personnes et organisations concernées par la
justice réclament une réforme profonde qui touchera aussi
l'ensemble du système judiciaire.
Phénomène de kidnapping, corruption de magistrats
et l'inaccessibilité à l'appareil judiciaire plaident tous en
faveur de cette réforme.
La population justiciable et le fonctionnement des cours et
tribunaux font les frais de l'application de ses lois qui datent de près
de deux siècles.
Quel dommage concrètement l'application de lois
obsolètes en Haïti, causentelles aux justiciables ? A en croire les
juristes, l'appareil judiciaire haïtien se trouve-t-il confronté
devant un problème de fonctionnement. Qu'est-ce qui engendre la
corruption dans le système judiciaire ? Pourquoi la justice ne peut
sévir contre les corrompus et corrupteurs de
l'Administration Publique ? D'oüviennent les obstacles ?
Ces interrogations nous amènent à confirmer
notre hypothèse de départ et nous donne plein droit de renforcer
l'idée que la corruption est névralgique. Un droit de dire pour
pouvoir donner la réponse souhaitée remet en question.
En guise de réponse, sommes-nous invités de
manière univoque à vérifier notre hypothèse pour
rechercher l'obstacle majeur de la question de départ en coïncidant
bien sûr la réforme tant souhaitée.
ACCESSIBILITE A LA JUSTICE
Des lois dépassées, corruption de juges à
ces deux mots qui accablent le système judiciaire s'ajoutent encore le
problème d'accès aux tribunaux. Le manque de tribunaux dans
plusieurs communes traduit une volonté politique drainée au
profit de l'impunité. Il existe cinq cours d'Appel pour tous les dix
départements géographiques du pays, un seul pour enfant.
Il est un principe en absence de justice, le citoyen victime
à tendance de se faire justice lui-même.
De façon générale, la justice coûte
chère et les rares tribunaux de paix comme pour presque tous les bureaux
d'Etat qui fonctionnent dans ce pays n'ont pas de local ils sont dans la
location.
La minorité existante n'a pas de moyens, pas de
structure, pas de logistique, se trouve en position de privation même du
minimum. Porte ouverte à la débauche effrénée.
PRATIQUE A ESQUIVER
En dépit de la déclaration universelle des
droits de l'homme et du citoyen du 10 décembre 1948, qui
préconise que tous les hommes naissent et demeurent égaux en
droit, confirmée par l'article 18 de la constitution haïtienne du
29 mars 1987, il n'est pas pour autant éliminé la tendance selon
laquelle, certains magistrats tendent à privilégier une
catégorie de secteurs de la société au préjudice
d'un autre3.
Ces pratiques sont dues à la prééminence
de l'argent, des pots-de-vin ou autres
avantages sociaux ou honorifiques.
Ces stimulants de convoitises qui pivotent la
conscience de ces derniers (magistrats), n'est-on pas raison de
les qualifier de convoitise.
Ces pratiques là font la souillure de l'amas des bavures
et permettent que bon nombres d'innocents tiennent la place des bandits de
toute acabit derrière les Barreaux pourvu ces derniers ont de quoi de
s'acheter leur liberté.
Et, ce, au mépris et en dérision du fameux principe
de Trajan «Mieux vaut libérer un coupable que de condamner un
innocent».
AVOCAILLON
Et qu'en est-il des avocats, qui devraient être des
infatigables défenseurs de la veuve, de l'orphelin qui vivent le
tourment des autres comme les leurs, en lui résonne l'écho de la
misère humaine ; heureux dans la victoire, déçu dans la
défaite4. Cependant, on ne peut nier qu'en
lieu et place de la toge virile, qu'ils doivent valablement porter, certains
ont choisi délibérément de porter la toge puérile
et se laissent mêler dans des exactions honteuses qui sont loin de friser
les normes de l'avocature jusqu'à se faire classer par des hommes de
l'art dans la catégorie des avocaillons.
A bien regarder les choses en face, on dirait que
l'enseignement juridique reçu à l'école de Droit et/ou de
Magistrature est loin d'être le même de ce qui se pratique dans les
salles d'audiences ou de cabinets.
Les agissements douteux des hommes de lois au vu et au su de
tous, poussent les profanes à sortir de leur mutisme pour dire que
le Droit n?est pas droit ou du moins que la balance de Saint Yves est
disloquée en branle-bas.
3.- Me René Laregue, Mémoire de
sortie EDSEC, L?application de la loi: un tissu de contradictions aux mains
des juristes Haïtiens et étrangers, p61
4.- Code déontologique de la profession d'avocats du 21
aout 2002
RESOUDRE LE PROBLEME DE LA JUSTICE
L'Etat est confronté à de véritables
organisations mafieuses et occulte liées à des élus, des
responsables politiques, des magistrats et des éléments du
secteur privé... regroupés en associations de malfaiteurs.
Justice ne sera vraiment rendue si le juge est lui-même trempé
dans des combines5.
Il y a une carence dans les enquêtes sur la corruption
et cela a un rapport de cause à effet sur l'état de
déliquescence des institutions haïtiennes. C'est pourquoi nous
plaidons toujours pour la spécialisation des magistrats.
Il faut des juges « anti-corruption» dans le
système judiciaire qui s'occuperaient de détournements de fonds
publics, de blanchiment d'argent, et autres crimes organisés... et non
des commissions montées de toutes pièces, créées un
bon matin et constituées de proches du pouvoir. Il faudrait mettre en
place dans chaque département une brigade spéciale
''anti-corruption'' pour nettoyer les institutions de
l'Etat6.
Malgré la création de l'UCREF (Unité
centrale de renseignements financiers) et de l'ULCC (unité de lutte
contre la corruption), les réseaux continuent leurs extorsions
tranquillement, sans être inquiétés.
On assiste à une destruction systématique de
notre société. Une grande majorité de l'élite se
livre à la corruption de fonctionnaires et ne respecte pas les lois, et
certains les violent allègrement à des fins d'enrichissement
personnel ou de copinage.
Des jugements de complaisance sont rendus en faveur d'escrocs,
voleurs et assassins. Les magistrats complices ne sont ni sanctionnés ni
mis hors circuit. Il n'y a jamais de renvoi même quand
les résultats des enquêtes sont accablants. Ce qui revient
à dire qu'un truand a intérêt à devenir magistrat,
car il ne pourra jamais être véritablement inquiété
et poursuivi, ou encore les sanctions seront faibles, voire symboliques, pour
dissuader tout autre acte de filouterie.
En outre, le succès de poursuites judiciaires
intentées à de hauts fonctionnaires accusés de corruption
contribuera grandement à changer la perception du public selon laquelle
les cadres ou gros bonnets ne sont pas inquiétés et seulement les
pauvres types sont cuits. Par-dessus tout, la prétention plutôt
que la détection est le moyen le plus efficace pour combattre la
corruption.
Education Civique
Par l'expression Education Civique il y est l'obligation pour
l'Etat de contribuer à la formation de son peuple. D'où l'on
comprend que la réforme du système judiciaire haïtien ne
peut porter fruit sans la promotion de la loi qui est diamétralement
inconcevable sans la sensibilisation de tout un chacun sur son devoir et son
droit en tant que citoyen.
Par ailleurs, la politique de l'Education dans le cadre de la
protection du système judiciaire contre les incidences de la corruption
suscitera chez chaque citoyen la volonté d'exercer avec le maximum de
clairvoyance, son rôle de citoyen responsable ; conscient de la
tâche à accomplir et du civisme au progrès social.
En effet, au nom de l'Education Civique, les citoyens et
citoyennes comprendront qu'il ne s'agit pas seulement d'un droit mais aussi du
devoir, de faire ce que la loi permet.
Vertu et Institution : la Justice
La Justice avant d'être une Institution est une vertu :
la Justice est d'abord la qualité de l'homme juste. Il s'agit comme le
souligne, Aristote d'une vertu politique c'est-à-dire qui concerne
d'emblée le commerce (au sens large de relations mutuelles), entre les
habitants de la cité.
Certaines vertus comme la tempérance ou l'intelligence
peuvent concerner l'individu pris isolément c'est lui qui est
intéressé au premier chef pour le développement de
l'excellence.
La justice dit encore Aristote, c'est un milieu entre les termes
qui s'opposent et non la suppression de l'un au bénéfice de
l'autre ou personnel.
Il nous est donc donné de devenir juste en
modérant notre désir par notre raison, en tenant compte dans la
construction de notre désir, de celui d'autrui en engageant avec autrui
des discussions en vue d'évaluer nos intérêts respectifs et
de trouver soit une harmonie soit des compromis.
Les hommes pris individuellement ne possédant pas tous
une vertu parfaite et rencontrant au niveau collectif, des situations
complexes. L'institution doit apporter la neutralité aux malversations,
et aux magouilles.
La neutralité est pour rendre un arbitrage
équilibre, chacun renonçant à être juge de sa propre
cause. Il est des cas cependant où la première tâche de la
justice est stricte « arithmétique », entre les hommes, c'est
pourquoi l'allégorie de la justice a les yeux bandés
s'énonce, qu'elle ne doit pas se laisser influencer par l'apparence
extérieure, par la réputation de la fonction sociale du
prévenu, peu importe le niveau d'implication de ce dernier dans
l'infraction.
En effet, l'homme a besoin pour se bien conduire d'une double
science. Il lui faut avoir des principes généraux et savoir en
faire leurs applications. Si l'une des autres paramètres vient à
manquer c'est assez pour empêcher la rectitude de la volonté et
celle de l'action. Pourquoi a-t-il dit le grand orateur, Cicéron que les
lois ne sont rien sans les hommes qui les font respecter.
5.- Me Inel Torchon, la corruption ses conséquences
sur notre système judiciaire entre 1986 et 2008, p 93
6.- Me Fritz Paul-Artur, Conférence débat sur
la réforme Judiciaire en Haïti
COMBATTRE LE PHENOMENE DE L'IMPUNITE
Ainsi nous proposons et recommandons si l'on veut
développer chez le citoyen haïtien, le culte du droit, le sens de
responsabilité efficiente, le respect des biens d'autrui, le respect des
libertés individuelles et l'amour de la patrie, un espace
évolutif à chacun pour la pérennité familiale.
Le phénomène de l'impunité est défini
par l'absence d'investigation, de jugement et de réparation des
violations flagrantes7.
La tergiversation interne de la situation Socio-Politico
Administrative qui se développe en Haïti montre sans ambages que
l'impunité ne révèle pas seulement de l'impunité de
droit ou des obstacles légaux qui se sont opposés à la
connaissance de la vérité, à la distribution de la justice
et à l'octroi de la réparation due aux victimes de tout
genres.
Cependant, l'impunité répond à des causes
normatives, constituées bien évidemment par des obstacles
légaux. Elle est aussi et surtout le résultat de causes
factuelles et structurelles; causes qui sont d'ordres politique et fonctionnel
d'une part, historique et social d'autre part. L'ensemble de ces
éléments contribuent à faire de l'impunité un
phénomène complexe.
La question de lutte contre l'impunité touche à
des domaines aussi divers que le fonctionnement du système judiciaire,
la volonté du législateur et des gouvernants à dessiner
une stratégie politique claire et à la mettre en oeuvre ou encore
la capacité des organisations de la société civile
à stimuler les actions de l'Etat.
Par ailleurs, la pratique d'homosexualité, de
lesbienne, de pédéraste et d'échange sexuel fait rage dans
les institutions publiques mais comment stopper ce malheur puisque la
récession bat son plein.
Tout le monde est unanime à reconnaître que la
Magistrature est asservie. Elle est sous la tutelle de l'Exécutif, des
riches, des organisations de la société civile et sans compter la
présence de la communauté internationale.
Le juge n'apparaisse pas donc dans la société
comme un personnage puissant d'une autorité réelle et d'un
prestige aux yeux de ses concitoyens. Certains le terrorisent à loisir
et impunément. Il ne jouit d'une véritable protection de la
Police et vice versa. Il peut être révoqué ou
transféré à tout moment par l'autorité
politique.
SANCTION ET REPARATION POUR UN ACTE DE
CORRUPTION
Il va sans dire que la complexité des missions de
l'Etat requiert des agents de plus en plus qualifiés pour
exécuter avec efficacité et efficience les politiques
définies par le pouvoir central. D'ou la nécessité de
recourir aux principes du mérite comme critère de
sélection et d'avancement dans l'administration publique.
Comme réplique aux personnes coupables de corruption
dans l'administration publique ou dans l'administration privée reste
très souvent la révocation purement et simplement. Cependant,
l'institution souillée et minée par la forfaiture l'endosse au
son de la cloche du bois. Des fois sans se rendre même pas compte que,
toute violation fait naitre un droit en réparation en faveur de la
victime ou de ses ayants droits.
Ce droit qui vient à juste titre où Haïti
est décrié en corruption et fait obligation à l'Etat,
après avoir reconnu sa responsabilité, que celui-ci doit adopter
d'office et le plus rapidement possible des mesures appropriées pour
enrayer la corruption.
Dans le souci de tenir à l'oeil les fonctionnaires qui
tendent à la dérive des lois
visant à stopper ce
fléau qu'est la corruption, le législateur haïtien porte
cette
balise en son article 219 de la loi mère qui ainsi stipule:
«Il ne peut être établi de
privilège en matière d'impôt. Aucune
exception, aucune augmentation, aucune diminution ou suppression d'impôt
ne peut être établi que par la loi.»
En dépit de tout, en Haïti certaines personnes (en
majeure partie les autorités sans exception aucune) ont tendance
à dissimuler en toute quiétude que cela requiert la valeur
vénale de leurs biens pour emberlificoter la taxation qui est pourtant
vitale pour l'Etat.
Face à ce fait générateur de corruption,
l'Administration Fiscale qui, dans le sourcil de lutter contre l'existence des
fraudes et évasions fiscale va contrôler avec toute rigueur que
cela demande, la déclaration du contribuable, demander des
éclaircissements, des précisions et même justifications
pour voir si la déclaration est conforme à la leur. Ces
déclarations frauduleuses faites avec veuleries entrainent de strictes
mesures et conséquences juridiques à l'encontre du corrupteur en
question qui sont:
7.- Commission Nouvelle pour la Réforme
Administrative : l?Administration haïtienne malade du changement,
Port-au-Prince, juillet 1997
Une réparation civile ou la justice en disant
son mot peut exiger purement et simplement à la personne en question
à quelques niveaux que ce soit (social, économique, politique,
religieux...) de payer intégralement le montant prêtant soustraire
indignement à l'Etat.9
Une réparation pénale. Dans de pareil
cas, aucune porte ne vous est aussi facilement accessible que celles des
prisons. Des peines correctionnelles prévues et
déterminées par la loi sont réservées aux acteurs y
afférents10.
Une réparation fiscale. La partie
dissimilée, doit être soumise au droit d'enregistrement
majoré d'une amende.
9.- Me Jules Gaspard, Problématique
générale des peines et des prisons, p43 Ecole de Droit et
des Sciences Economiques des Cayes
10.- Alex Weil : Droit Civil Introduction
générale, 3ème édition Dalloz
RECOMMANDATIONS
Il est maintenant établi que la corruption engendre de
grand maux au développement des Institutions haïtiennes. Le nombre
négligeable des hommes honnêtes dans le pays sont incapables de
changer l'ordre des choses à euxmêmes, en dépit des lois
prises et des institutions créés pour remédier la
situation.
Cependant beaucoup reste à faire pour que nos
institutions puissent fonctionner à plein rendement. Ainsi nous
proposons et recommandons si l'on veut développer chez le citoyen
haïtien, le culte du droit, le sens de responsabilité efficiente,
le respect des biens d'autrui, le respect des libertés individuelles et
l'amour de la patrie, un espace évolutif à chacun pour la
pérennité familiale.
Face au phénomène multidimensionnel que prennent
la corruption et la complexité posée par sa résolution,
ces recommandations sont arrivées à un moment où nous
sommes dans la périlleuse nécessité de grands
remèdes. Cependant, je n'ai pas l'orgueil de dire que ces
recommandations représentent la solution. Par sagesse, j'aurais
aimé que s'en est une dans la conquête définitive.
En général, toute réforme possible dans le
système Judiciaire9 doit sans contre
dire
passer par une refonte de nos anciens codes de lois et textes qui sont
tous
désuets et ne cadrent pas à la réalité
actuelle ; qui nécessite impérieusement de :
Réformer le décret du 22 août 1995 sur
l'organisation judiciaire en l'harmonisant avec la Constitution de 1987 et en y
renforçant les conditions d'accès à la magistrature. Ce
qui nous amène à conseiller de réformer le Conseil
Supérieur de la Magistrature de manière à ce qu'il
s'occupe de toutes les questions concernant les magistrats du siège et
du Parquet depuis le recrutement jusqu'à la retraite en passant par les
promotions, les transferts, la discipline, l'invalidité.
9.- Décret du 17 aout 1998 sur la
réforme judiciaire
De concert avec le Ministère de la Justice faire du
conseil de la Magistrature l'organe d'Administratif et de gestion du pouvoir
judiciaire10.
Réformer la profession d'avocat en instituant de nouvelles
conditions d'accès à la profession et le concours d'admission au
barreau.
Augmenter la couverture juridictionnelle par la création
de nouveaux tribunaux à travers le pays, spécialement dans les
communes.
Il faut qu'il y ait une commission formée d'hommes et
de femmes professionnels, compétents qui s'y connaissent dans le domaine
qui ont droit de censurer les cursus dans les écoles de droit et du coup
sanctionné le travail de recherche des étudiants pour l'obtention
du grade de licencié en droit.
Initier les poursuites et tracer des exemples sur « les gros
bonnets» considérés comme des intouchables des partis en
place.
Si la corruption est un problème de gouvernance dit-on
et la gouvernance est le mode d'exercice du pouvoir de l'Etat, l'effort pour
combattre la corruption ne saurait être fructueux et durable sans une
attitude résolue des dirigeants et une internationalisation
poussée de l'action menée.
Tenir compte de l'expérience des autres, tout en
adoptant une approche adoptée aux réalités quotidiennes,
on pense qu'il serait difficile de réduire la corruption si les
décideurs (politiques, judiciaires, législatifs...) qui devraient
être les promoteurs de cette dite campagne sont eux-mêmes
corrompus.
Dans cette optique, il faut des mesures fortes, voire de dures
sanctions qui mettront un terme à l'injustice de notre justice, aux abus
d'autorités et à la condamnation sans aucune forme de
procès des gens sans noms.
Par ailleurs, la justice haïtienne aura sa raison
d'être dans la perspective de dynamisme tant souhaité par la
population c'est-à-dire un pouvoir judiciaire sain, équitable et
fort.
Ce signal répercutera surtout dans le pays où
les employés des institutions publiques et privées peuvent mettre
pied sur terre et vivre dans la pérennisation pour construire notre cher
Haïti.
10.- Rapports de la Commission
préparatoire à la Réforme du Droit et de la Justice
(1997)
EN GUISE DE CONCLUSION
Cerner tout le panorama de la problématique de la
corruption en quelques quatre chapitres tout en s'évertuant à
apporter la solution à ce mal endémique, revét de
l'illusion et en aucun cas, ce travail ne saurait nous amener à
l'acheminement d'une oeuvre parfaite. Autant que je sache, beaucoup ont
tenté mais n'ont pas pu avec clairvoyance se pavaner le tiers de ce qui
devrait être ressorti.
Ainsi, j'ose le croire sans fausse modestie qu'on va me
pardonner des points jugés extrêmement importants et qui sont
hormis soit par mégarde ou par manque d'expériences. Cependant,
je demeure convaincu que le travail ici commencé ne va pas
s'arrêter là ; d'autres après moi comprendront
l'impérieuse nécessité d'y apporter leur pierre quelque
humble qu'elle puisse être.
Imputer à la corruption tous les maux du pays, et dire
qu'elle imprègne la société dès sa naissance et que
rien ne se réalise sans elle, demandent à définir le
terme11. Est corruption tout ce qui se fait en
dehors des principes établis, duquel les parties impliquées
tirent un bénéfice.
Rares sont les haïtiens qui n'ont jamais vécu une
telle situation. Directement ou par voie intermédiaire, ils s'y
accordent. La nécessité de satisfaire un besoin, mariée au
manque de richesse dans le pays rend fertile le terrain pour une
rétribution quelconque.
C'est donc la manière rationnelle de l'haïtien de
vivre. En fait, c'est la manière humaine de survivre.
Si le tohu-bohu contre la corruption n'est pas un mea-culpa
collectif, il accuse une contradiction criante. Il est à percevoir un
comportement hypocrite vis-à-vis de ce qui a fait le bien-être de
tant d'haïtiens directement ou
indirectement12.
Tout compte fait, Haïti peut enfin commencer l'inventaire
des ((fripons devenus honnêtes gens» comme dans ((La fable des
abeilles» de Bernard Mandeville. Les nouvelles résolutions ou
dispositions pour saper la corruption dans le pays ne sont que des élans
illusoires.
Dire que la corruption fait obstacle au développement
et qu'elle est la cause même de la pauvreté du pays n'est qu'un
faux fuyant. Le problème étant encore mal abordé,
l'évaporation de nouvelles ressources dans la quête du vide ne
sera pas étonnant.
Concrètement, l'idée serait de chercher à
savoir comment traiter la corruption selon le contexte d'une
collectivité et trouver un accommodement approprié ? Une telle
approche commande une nouvelle définition de la corruption.
Peut-on éliminer entièrement la corruption ?
Sans doute pas. La corruption est comme le mensonge, elle ne s'éradique
jamais. Il existe une corruption nécessaire qui ne dépend pas de
la volonté politique.
De plus, toute volonté d'épuration est malsaine
et vaine: elle ne puise ses forces que dans des intentions politiques
très soupçonnables. Il faut donc la prévenir par une
véritable lutte contre la corruption qui soit tout de même
dénuée de faiblesse.
La loi ne peut pas tout résoudre, ni dans la
prévention, ni dans la répression. Maintenant, il grand temps
pour vous d'agir !
Nous souhaitons que les autorités concernées
tiennent compte de cette étude et de ces propositions pour
régulariser la situation du pouvoir judiciaire afin qu'il soit mieux
structuré pour résister aux avatars de la corruption,
perçu comme fléau dans les administrations publiques pour pouvoir
offrir des services plus adéquats à la population.
11.- Discheler Marcelin : L?Armée d?Haïti
pourquoi faire, Imprimerie Le Natal SA, p 41, Avril 2005
12.- Mamadou Alioune Drame, Statut des professions
judiciaires d?Haïti, p 132, Ed. La source 2010
* BIBLIOGRAPHIE *
OUVRAGES
Alex Weil : Droit Civil Introduction
générale, 3ème édition Dalloz
Daniel Supplice : Le 11ème
commandement, Edition H. Deschamps 1992, p81
Discheler Marcelin : L?Armée
d?Haïti pourquoi faire, Imprimerie Le Natal SA, p 67, Avril 2005
Edouard Dalloz et Charles Verge :
Jurisprudence Générale de MM Dalloz, les Code Annotés,
édition France, 1881
Jorge Ibarra: José Martí,
dirigente político e ideólogo, Edición Díaz
Pérez, 2008, p14, 28 y 142
Leslie Péan : Economie politique de
la Corruption Tome II, février 2007, p63
Leslie Péan : L'ensauvagement macoute
et ses conséquences (1957-1990)", p34 et p 41
Manigat, Leslie F., Eventail d?Histoire
Vivante d?Haïti, - Tome II, 1789-1999, 571 p., 2002,
Manigat, Leslie F.,-- Tome III,
1789-2003, 601 p., Haiti, 2003, Edition CHUDAC.
Mamadou Alioune Drame, Statut des
professions judiciaires d?Haïti, p 219, Ed. La source 2010
Péan J.P Leslie : Haïti ;
économie politique de la corruption, tome IV 14 Novembre 2007. 6
pages.
Robert Klitgaard : Combattre la
corruption, Nouveaux Horizons, p13, p135 et p203
Verly Dabel : Zéro Tolérance,
Nouvelle 2004, Edition Le Natal, p19 Yannick Lahens :
La petite corruption, Imprimeur II, mai 1999, p43 et p52
Yann Le lay : Larousse savoir
rédiger, les éditions Françaises Inc, 1997, p 135
MÉMOIRES CONSULTÉS
Me Inel Torchon, la corruption ses
conséquences sur notre système judiciaire entre 1986 et 2008, p
19, 74 et 93, Faculté de Droit & des Sciences Economiques des
Gonaïves
Me Jean Larrio Pierre, Mémoire de sortie,
De l'Indépendance effective du Pouvoir Judiciaire en
Haïtien, Mars 2006, page 23 Faculté de Droit et des Sciences
Economiques de Port-au-Prince
Me René Laréguy, L?application
de la loi: un tissu de contradictions aux mains des juristes Haïtiens et
étrangers, p49 Ecole de Droit et des Sciences Economiques des
Cayes
CODES ET TEXTES DE LOIS
Arrêt du 30 septembre 2009 actualisant le
tarif judiciaire Constitution du 29 mars 1987
Code déontologique de la profession d'avocats du
21 aout 2002 Décret portant création de l'ULCC, 13
septembre 2004
Décret du 22 août 1995 sur la
Réforme Judiciaire en HaïtiDécret du 14
juillet 1952 règlementant la corporation des Fondés de
Pouvoir
Décret du 29 mars 1979 sur l'organisation
de la profession d'avocat Décret du 17 aout 1998 sur la
réforme judiciaire
Ernest et Ertha Throuillot, Code de lois
Usuelles, Tome I, p 454, p 455
CONVENTIONS, JOURNAUX & RAPPORTS
Réforme Administrative dans le secteur de
Souveraineté et de Citoyenneté, Port-au-Prince,
décembre 1998
Colloque de Xaragua élaboré en 1996
Commission Nouvelle pour la Réforme Administrative :
l?Administration haïtienne malade du changement, Port-au-Prince,
juillet 19997
Convention de l?Union Africaine (UA) sur la
prévention et la lutte contre la corruption et les infractions
assimilées (Convention de l'UA, 2003)
Convention des Nations Unies contre la corruption
(Convention de l'ONU, 2003)
Convention des Nations Unies contre la criminalité
transnationale organisée (Convention CTO, 2000)
Convention Interaméricaine Contre la Corruption,
signé le 17 octobre 1997, Forum Citoyen pour la Réforme de la
Justice
Le Nouvelliste du 19 au 21 janvier 2007, No 37549
Le Nouvelliste du 29 au 31 décembre 2007 No
37535
Mission Civile Internationale en Haïti, OEA/ONU MICIVH,
Rapport, La lutte contre l?impunité et pour la réparation en
Haïti, Septembre 1999
Rapport de la Commission Nationale de Vérité et
Justice (1995) Rapport du Forum Citoyen élaboré en 2001
Rapport Intérimaire de la Commission d?Enquête
Administratives, Paul Denis, Juillet 2005
Rapports de la Commission préparatoire à la
Réforme du Droit et de la Justice (1997)
AUTRES DOCUMENTS
Brève description du système judiciaire
haïtien, section justice de la Minustah des Cayes, octobre
2006
Jean-Claude Bajeux / (CEDH) Centre
OEcuménique pour les Droits humains ; Dépliant relatif
à la Corruption
Me Fritz Paul-Artur, Conférence
débat sur la réforme Judiciaire en Haïti.
Mirbel Jean Baptiste, Cours de Droit Pénal
Spécial.
Mirlande Manigat, Constitution de 1987,
amendement ou application ?, Conférence-débat.
Père Jean Hansen/ Document relatif a
la corruption.-
Réseau Femmes Candidates pour Gagner,
Plateforme Electorale des Candidates aux Elections Législatives et
Municipales de 2006.
Vidéo documentaire : La corruption
que faut-il en penser, Canal + juin 2008
SITES D'INTERNETS
www.chapitre.com
www.evene.com
www.minustah.org
www.lenouvelliste.com
www.minustah.org
www.rnddh.org
www.transparency.org
www.ulcc.net.org
www.wikipedia.org.
TABLE DES MATIERES
« Plaidoyer pour combattre la corruption dans le
système judiciaire Haïtien»
Pensées I
Dédicace II
Remerciements III
Propos de l'auteur...... V
Sommaire ... VI
Introduction générale : 1-4
PREMIERE PARTIE
De la corruption en générale
Chapitre I
Section I
|
|
Historique de la corruption
|
... 7-8
|
Corruption à travers l'histoire
...................................................................
|
...8
|
Histoire de la corruption en Haïti
...............................................................
|
8-10
|
Section II :
|
|
Définition du concept corruption
.........................................................
|
11-12
|
Corruption juridique
....................................................................................
|
12
|
Corruption économique
..............................................................................
|
12
|
Corruption fiscale
........................................................................................
|
13
|
Corruptionpolitique
....................................................................................
|
13
|
Corruption électorale
.................................................................................
|
14
|
Corruption scolaire
....................................................................................
|
14
|
|
78
|
|
|
Chapitre II
Faits qualifiés de corruption, conséquences et
conventions internationales 28
Section I
Faits qualifiés de Corruption
................................................................ 16-17
Section II
Sont considérés comme actes de corruption
................................. ...... 18-20
Section III
La Corruption et ses conséquences
............................................................ 21
Section III
Les conventions internationales relatives à la Corruption
..................... ...22-23
DEUXIEME PARTIE
De la Corruption dans le système judiciaire
haïtien
Chapitre III
Rapports des Organisations Internationales sur la Corruption
Section I
L'Etat face a la corruption dans le systeme judiciaire
.................................... 26 Les institutions etatiques
.................................................................. .........27
CSA/CA et sa mission
.................................................................................27
Commission d'Enquete Administrative ...........................
..................... 27-28
Unite de Lutte Contre la Corruption
................................ .............................28
Section II
Outils nationaux relatifs à la corruption
.......................... 29
La constitution de 1987
........................................................................
29-30
LeCode Pénal 30
LaJurisprudence 30
|
79
|
|
|
Section III
Rapports des Organisations nationales sur la corruption .. 31
Rapport Esquisse historique
..................................................................... 31
Fondation héritage pour Haïti
..................................................................31-32
|
Réseau National pour la Défense des Droits de
l'homme ......
|
...........................32
|
Section IV
|
|
Illustrations de la corruption
..................................................................
|
33
|
MarioAndressol
..............................................................................
|
.... 33-34
|
Cas pertinents de la corruption
..................................................................
|
34
|
Corruption provoquée
...........................................................................
|
... 35
|
Section V
|
|
Mesures prises pour freiner la corruption
...........................
|
.................. .......36
|
Responsabilité de l'Etat
..............................................................................
|
36
|
Rôledes élus
....................................................................................
|
37
|
Effortsconjugués
....................................................................................37-38
Chapitre IV
Des solutions sociales et juridiques à la corruption
Section I
Situationactuelle
.................................................................................
.... 40
Bien fondé de cette reforme
.........................................................
..........40-41
Unereforme s'impose
..................................................................................41
Section II
Accessibilité à la justice
.................................................................. ...... 42
Pratiqueà esquiver
....................................................................................
42
Avocaillon 43
Section III
Résoudre le problème de la justice
................................................................44 Combattre le
phénoméne de l'impunité ..............................
........................ 45 Sanction et réparation
...........................................................................
45-46 Recommandation ............
................................................................... 47-48
Epilogue.............................................................................................
49-50
Bibliographie........................................................................................51-54
Table des Matières
.................................................................................55-57