UNIVERSITE D'ABOMEY - CALAVI (UAC)
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES (FSA)
DEPARTEMENT DE PRODUCTION VEGETALE (DPV)
THEME
CARACTERISATION AGRO-MORPHOLOGIQUE
DES ÉCOTYPES DE RIZ (Oryza spp.) DU BENIN
THESE
Pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur
Agronome Option: Sciences et Techniques de Production
végétale
Présentée et soutenue par:
Ayélola Dossou Roland AKAKPO
Le 20 Décembre 2011
Supperviseurs : Dr. Ir. Léonard
AHOTON (FSA/UAC) Dr. Kayode A. SANNI (AfricaRice)
Composition du jury:
Président :
Prof. Dr. Ir. Nestor AHO
Rapporteur
: Dr. Kayode A. SANNI
1er examinateur : Dr. Florent QUENUM
2e examinateur : Prof. Alexandre
DANSI
UNIVERSITY OF ABOMEY-CALAVI (UAC)
FACULTY OF AGRICULTURAL SCIENCES (FSA)
DEPARTMENT OF CROPS PRODUCTION (DPV)
TOPIC
AGRO-MORPHOLOGICAL CHARACTERIZATION OF
RICE ACCESSIONS (Oryza spp.) FROM
BENIN
THESIS
For Agricultural Engineer diploma Option: Crop Sciences and
plant breeding
Submitted by:
Ayélola Dossou Roland AKAKPO
December 20
Supervisor:
Dr. Ir. Léonard AHOTON (FSA/UAC) Dr. Kayode A. SANNI
(AfricaRice) Members of Jury
Président :
Prof. Dr. Ir. Nestor AHO
Rapporteur
: Dr. Kayode A. SANNI
1er examinateur : Dr. Florent QUENUM
2e examinateur : Prof. Alexandre
DANSI
Certification
Nous certifions que ce travail a été
réalisé sous notre supervision par Monsieur Dossou
Ayélola Roland AKAKPO à la Faculté des Sciences
Agronomiques (FSA) de l'Université d'Abomey - Calavi (UAC) en vue de
l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome, Option Sciences et
techniques de Production Végétale (STPV).
Le co-superviseur,
Dr. Kayode A. SANNI, chercheur
à AfricaRice
Dédicace
A FEUE BOUCO ALBERTINE,
Dieu a voulu que tu le rejoignes à un moment
où nous avions le plus besoin de toi. Maman, trouves, à travers
ce travail l'expression de la reconnaissance de l'amour du travail que tu nous
as très tôt inculqué. Tous les Quinze du mois de
Décembre, et ce depuis 2009, ce n'est qu'un sentiment de
tristesse qui nous anime parce que nous devions chaque fois nous rappeler de
toi, de tes dernières heures parmi les vivants. Maman, repose en paix
aux côtés du Père Tout Puissant et intercède pour
nous pendant les moments difficiles. Dieu soit loué.
Remerciements
En espérant n'oublier personne, je souhaite
exprimer ma gratitude à tous ceux qui ont joué un rôle
important dans la réalisation de ce travail et qui ont permis à
un moment ou un autre son aboutissement.
- Je rends un hommage au seigneur Dieu Tout Puissant pour
m'avoir donné la vie et pour avoir veillé sur moi tout au long de
mon périple à la FSA. Merci seigneur!
- Pour m'avoir accordé ce stage de fin de formation
dans son institution AfricaRice et plus précisément dans
l'unité GRU, je suis particulièrement reconnaissant envers
Dr.Papa SECK, également envers tous les membres de l'unité en
l'occurrence l'assistant de recherche M. Dro Daniel TIA et le technicien Ir.
Bienvenu KPEKI. Sincère remerciement !
- En qualité de promoteur, je tiens à
remercier Dr. Kayode Abiola SANNI, chercheur à AfricaRice et chef de
l'unité GRU, vous qui aviez accepté m'initier à la
recherche agricole avec rigueur et enthousiasme.
- Mes sincères remerciements vont à
l'endroit des enseignants de la PV/FSA, en l'occurrence Dr. Léonard
AHOTON pour avoir accepté la supervision de ce travail.
- Son esprit profondément scientifique a
certainement influencé ma vision du monde et a fait qu'aujourd'hui j'ai
toujours cette envie de « tout comprendre », je rends un vibrant
hommage à mon cher et aimable père Ir. Cyriaque AKAKPO. Pour tous
tes efforts consentis depuis les années 80 pour faire de moi un homme,
trouve à travers ce travail l'expression de ma profonde
gratitude.
- Pour leur esprit d'équipe et de
fraternité, je remercie Ir. Hervé DEGBEY et Aristide ORITCHA,
leurs écoutes et conseils avisés m'ont permis de surmonter les
moments difficiles à Ouèdèmè. Je n'oublie pas mon
cher ami Josias TOVIHO.
- Pour avoir été pour moi, une
référence du travail bien fait, je pense à mon cousin
Djiman KOUKOU. Je pense également à tous mes cousins en
l'occurrence Dine OSSENI.
- Pour m'avoir très tôt montré
l'importance de la rigueur scientifique et pour m'avoir si tant aidé
à comprendre et m'essayer à l'outil statistique, je rends un
hommage à Ir. Valère K. SALAKO. Je pense également
à Ir. Castro GBEDOMON et Ir. Elie PADONOU pour leur précieux
apport.
- A l'endroit de mes frères Boris et Narcisse
AKAKPO et aussi à l'endroit de mes soeurs chéries Amandine et
Blandine AKAKPO, je dis merci pour avoir été toujours proches de
moi au cours de ces durs moments ; Dieu vous protège.
- Pour leurs encouragements, leur confiance, leur
patience, et leurs soutiens, un énorme merci à tous les membres
de ma famille maternelle, et spécialement à ma tante Sr.
Bienheureuse BOUCO en qui j'ai trouvé l'image d'une autre maman ;
également à l'endroit de mon oncle Gildas Lima BOUCO. Merci pour
tout.
- A l'endroit de mon amie préférée
Ir. Noémie R. OUSSOU, pour tout ce que tu as été pour moi
pendant ces moments ardus, tes conseils et pour ton soutien jour et nuit, sois
bénie.
- Je pense à mes amis de la 35ème promotion en
l'occurrence Salam ABOU ZOUNON, Loriane YEHOUENOU, Roel HOUDANON ; et aussi mes
amis de la 5ème année PV.
Acronymes et liste des annexes
ACM : Analyse des Correspondances Multiples
ACP : Analyse en Composante Principale
ADRAO : Association pour le Développement de la
Riziculture en Afrique de l'Ouest
AfricaRice : Africa Rice Center
ANOVA : Analysis Of Variance
CCRB : Conseil de Concertation des Riziculteurs du
Bénin
CHA : Classification Hiérarchique Ascendante
CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche
Agronomique pour le
Développement
CP : Composante Principale
DPP : Direction de la Programmation et de la Prospective
FAO : Food and Agriculture Organisation
FIDA : Fonds International pour le Développement
Agricole
GRU : Genetic Ressources Unit
IFDC : Centre International pour la Fertilité des Sols et
le Développement Agricole
INGER : International Network for Genetic Evaluation of Rice
INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du
Bénin
INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique
MAEP : Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la
Pêche
PADER : Programme d'Appui pour le Développement Rural
PDC : Plan de Développement Communal
Annexe 1 : Liste du matériel
végétal utilisé
Annexe 2 : Compositions des classes obtenues
Annexe 3 : Quelques étapes de regroupement des
écotypes en classes
Liste des tableaux et figures
|
|
|
Pages
|
Tableau 2.1
|
:
|
Systématique du riz
|
. 4
|
Tableau 4.1
|
:
|
Liste des outils de travail et de collecte de données
|
9
|
Tableau 4.2
|
:
|
Liste des variables quantitatives mesurées
|
21
|
Tableau 4.3
|
:
|
Liste des variables qualitatives mesurées
|
22
|
Tableau 5.1
|
:
|
ANOVA des variables quantitatives
|
25
|
Tableau 5.2
|
:
|
Caractéristiques des variables quantitatives pour chaque
classe.....
|
27
|
Tableau 5.3
|
:
|
Coefficient de détermination partiel des variables
quantitatives
|
28
|
Tableau 5.4
|
:
|
Corrélations des variables initiales avec les
composantes
|
|
|
|
canoniques
|
30
|
Tableau 5.5
|
:
|
Discrimination des classes par la distance de Mahalanobis
|
. 30
|
|
|
Pages
|
Figure 2.1
|
:
|
Répartition de la production et des exportations mondiales
du riz
|
5
|
Figure 2.2
|
:
|
Evolution des importations mondiales du riz
|
6
|
Figure 2.3
|
:
|
Evolution des exportations de l'Afrique de l'ouest
|
6
|
Figure 2.4
|
:
|
Evolution des surfaces et rendement de riz en Afrique de l'ouest
de
|
|
|
|
1961 à 2009 .
|
6
|
Figure 2.5
|
:
|
Un plant de riz avec ses différentes parties
.
|
7
|
Figure 2.6
|
:
|
Productions, Superficies et Importations du riz au Bénin
au cours de la
|
|
|
|
période de 2000 à 2010
|
9
|
Figure 3.1
|
:
|
Localisation du site expérimental
d'AfricaRice/Ouèdèmè
|
17
|
Figure 4.1
|
:
|
Carte du Bénin montrant les 48 villages de collecte
.
|
18
|
Figure 5.1
|
:
|
Dendrogramme des classes d'écotypes formés
|
26
|
Figure 5.2
|
:
|
Représentation des classes dans les axes canoniques
.
|
29
|
Figure 5.3
|
:
|
Caractéristiques moyennes des classes suivant les
variables
|
|
|
|
discriminantes
|
31
|
Figure 5.4
|
:
|
Histogrammes de fréquences des caractères
qualitatifs .
|
33
|
Résumé
Le riz est l'une des céréales les plus
cultivées dans le monde. La connaissance des caractères
agro-morphologiques est un élément assez important dans la
gestion des ressources phytogénétiques. C'est dans cette optique
que la caractérisation agro-morphologique au stade
végétatif d'une collection de 128 écotypes provenant de
toutes les zones agro-écologiques du pays a été entreprise
sur la base de 14 caractères quantitatifs et 8 qualitatifs. Cette
étude, réalisée sur le site d'expérimentation
d'AfricaRice, dans le village de Ouèdèmè commune de
Lokossa, vise l'évaluation de la variabilité existante au sein de
la collection de riz du Bénin. Le dispositif expérimental est un
"augmented design in randomized complete block" avec 9 témoins
répétés.
L'analyse de fréquences des différentes
modalités des caractères qualitatifs a
révélé que la majorité des écotypes est
extra vigoureuse (72,66 % des écotypes), a une coloration verte de la
gaine foliaire basale (82,81 % des écotypes) et a une pubescence
intermédiaire du limbe foliaire (88,28 % des écotypes). La forme
de la ligule est à 95 % bifide.
Les résultats de l'analyse de la variance indiquent que
les effets bloc ont été significatifs pour 8 variables
quantitatives sur les quatorze. Les cinq premières composantes
principales expliquant 76,46 % de la variance totale ont été
utilisées comme variables pour la classification numérique. Huit
classes significativement distinctes ont été identifiées.
L'analyse canonique discriminante a révélé que les
caractères tels que : verse, cycle semisépiaison, longueur des
feuilles, longueur des feuilles paniculaires, taille des plants, nombre de
talles par touffe, nombre de panicules par touffe sont les principaux facteurs
de discrimination des 8 groupes d'écotypes. Une description des groupes
a fait ressortir que la classe 7 constituée uniquement d'écotypes
d'O. glaberrima est caractérisée par une très
grande sensibilité à la verse et par un cycle relativement court.
Les écotypes de la classe 8 sont en majorité très grands
de taille et ont de longues feuilles. Les écotypes des classes 6 et 4
présentent le plus grand nombre de talles et de panicules par touffe
dans la collection étudiée.
Mots clés: écotypes
de riz, caractérisation, analyses multivariées, diversité
agromorphologique, Bénin.
Abstract
Rice (Oryza spp.) is becoming one of more cultivated
cereals through the world. The knowledge of agro-morphological characters could
be an invaluable in germplasm management and crop improvement strategies. In
2011, 128 accessions collected from all agro-ecological zones of Benin were
assessed using 14 quantitative and 8 qualitative traits. This study was
conducted at Africarice Ouèdèmè site in Lokossa and its
aim is to access the variability existing in rice accessions from Benin. The
accessions were evaluated on the field using an augmented design in randomized
complete block with nine replicated checks.
The phenotypic frequency analyze of the qualitative traits
showed that the collection is predominantly extra vigorous (72.66 % of
accession). Basal leaf sheath color is 82.81 % green and is 17.19 % purple. The
accessions have in majority 2-cleft ligule (95 %), and the pubescence of their
leaves is 88.28 % intermediate.
Analysis of variance showed that significant block effects
were observed for 8 quantitative characters whereas blocks effects were
non-significant for the 6 others quantitative traits, meaning that blocking was
not important for these traits. The first five principal components which
explained 76.46 % of the total variation were used as variables for the
clustering of accessions. Eight groups were identified. Canonical discriminant
analysis revealed that traits such as lodging, days to heading, leaf length,
flag leaf length, plant height, number of tillers and number of panicle per
plant were the main discriminatory characteristics. A descriptive analysis of
the different groups of accession showed that cluster 7 only composed of
accessions from O. glaberrima is characterized by its susceptibility
to lodging and are early heading. The accessions of the cluster 8 are mostly
tall and have long leaf. Those from cluster 4 and 6 have the highest number of
tiller and panicle per plant.
Key word: rice accession,
characterization, multivariate analysis, agro-morphological diversity,
Benin.
CERTIFICATION i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
LISTE DES TABLEAUX v
LISTE DES FIGURES v
RESUME vi
ABSTRACT vii
TABLE DES MATIERES viii
1. INTRODUCTION GENERALE 11
1. INTRODUCTION GENERALE 1
1.1. Problématique et justification 1
1.2. Objectifs 3
2. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 11
2. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 4
2.1. Connaissance de la plante 4
2.1.1. Systématique, historique et importance du riz 4
2.1.2. Morphologie de la plante du riz 7
2.1.3. Biologie de la plante du riz 7
2.1.4. Ecologie du riz 8
2.2. Situation de la riziculture au Bénin 8
2.2.1. Brève histoire de la riziculture au Bénin
8
2.2.2. La situation du riz au Bénin ces dix
dernières années 9
2.2.3. Les types de riziculture au Bénin 10
2.2.4. Les atouts et contraintes de la riziculture au
Bénin 10
2.3. Caractéristiques des espèces de riz
cultivées au Bénin 11
2.3.1. Caractéristiques agronomiques de O. glaberrima
11
2.3.2. Caractéristiques de Oryza sativa 12
2.3.3. Comparaison entre O. glaberrima et O. sativa
13
2.3.4. Les variétés NERICAs 13
2.4. La caractérisation agro-morphologique et quelques
exemples d'études réalisées 14
3. MILIEU D'ETUDE 15
3. MILIEU D'ETUDE 16
3.1. Situation géographique et administrative 16
3.2. Climat 16
3.3. Géologie, pédologie et réseau
hydrographique 16
4. MATERIELS ET METHODES 18
4.1. Matériels 18
4.1.1. Matériel végétal 18
4.1.2. Matériel de travail et de caractérisation
19
4.2. Méthodes de collecte de données 20
4.2.1. Dispositif expérimental 20
4.2.2. Installation et conduite de l'essai 20
4.2.3. Données collectées 21
4.3. Méthodes d'analyses statistiques des données
22
4.3.1. Variables quantitatives 22
4.3.2. Variables qualitatives 23
5. RESULTATS 24
5.1. Caractères quantitatifs 24
5.1.1. Caractéristiques agro-morphologiques: regroupement
des écotypes 24
5.1.2. Caractères discriminants des écotypes 28
5.1.3. Discrimination des classes par la distance de Mahalanobis
30
5.1.4. Caractéristiques des classes 31
5.2. Variables qualitatives 32
6. DISCUSSION 34
6.1. Observation globale de la population par rapport aux
caractères quantitatifs 34
6.1.1. Significativité des variables 34
6.1.2. Diversité au sein de la population de riz du
Bénin 34
6.1.3. Potentialités et faiblesses agronomiques des
écotypes de riz du Bénin 36
6.2. Observation globale de la population par rapport aux
caractères qualitatifs 37
7. CONCLUSION ET SUGGESTIONS 39
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 40
1. INTRODUCTION GENERALE
1. INTRODUCTION GENERALE
1.1. Problématique et justification
Le riz n'est plus une nourriture du luxe mais est devenu la
céréale qui constitue la source majeure d'énergie, aussi
bien pour les populations des zones urbaines que celles des zones rurales (Ojo
et al., 2009). Deuxième culture mondiale et principale
denrée alimentaire de près de la moitié de la population
mondiale, le riz contribue à plus de 20 % à la fourniture
mondiale en calorie consommée (ADRAO, 2006).
En 2000, la production mondiale de riz était de l'ordre
de 415 millions de tonnes de riz blanchi (CIRAD, 2008). De 2000 à 2003,
cette production a graduellement baissé jusqu'à atteindre environ
385 millions de tonnes; mais elle a augmenté en 2004 en passant de 390
millions de tonnes de riz blanchi à 445 millions de tonnes en 2008
(CIRAD, 2008). En 2009, la tendance a chuté et la production mondiale a
baissé de 1 % par rapport au record de 2008 soit 680 millions de tonnes
de riz paddy. Cette réduction est due aux pluies de mousson
irrégulières et la reprise des conditions d'El Niño (FAO,
2010). En 2010, on assiste à un nouvel record de la production du riz
passant cette fois-ci, de 680 millions de tonnes en 2009 à 699 millions
de tonnes de riz paddy soit 466 millions de tonnes en équivalent de riz
usiné (FAO, 2011).
En Afrique, le riz est produit et consommé dans environ
39 pays (Sanni et al., 2009a). La culture du riz est une
activité très précieuse pour les populations de certaines
zones d'Afrique de l'Ouest et du Centre assurant la sécurié
alimentaire de près de 20 millions de producteurs, et faisant vivre
directement près de 100 millions de personnes, si on admet une moyenne
de cinq personnes par famille paysanne (ADRAO, 2002). Pour la période
2000- 2005, l'Afrique a produit environ 17,4 millions de tonnes de riz paddy;
tandis que pour la période de 2006 à 2009 cette production est
passée à environ 22 millions de tonnes de riz paddy (FAO,
2011).
La demande de riz en Afrique de l'Ouest et centrale augmente
avec un taux de 6 % par an ; plus vite que partout au monde; alors que dans le
même temps la production n'augmente que de 4 % par an (ADRAO, 2004 ;
Sanni et al., 2009b). Face à cet état de chose, les
populations de ces régions sont contraintes de recourir à
l'importation pour satisfaire leurs besoins.
Le Benin, malgré la politique d'aménagement
rizicole entamée depuis les années 1970, occupe une position
marginale dans la production du riz en Afrique de l'Ouest. En effet, la
production nationale du riz au Bénin ne représente que 0,31 % de
la production totale de riz en Afrique de l'Ouest qui est de l'ordre de
6.136.000 tonnes (FAO, 2001). Notons tout
de même que la production nationale de riz augmente
graduellement depuis les années 2000 jusqu'aujourd'hui. Il a
été enregistré une production totale qui est passée
de 48 607,00 tonnes de riz paddy en 2000 à 83 454,38 tonnes en 2005 puis
à 112 703,91 en 2009 (CountrysatBenin, 2011). Malgré cette
évolution de la production, il reste beaucoup à faire puisque le
Bénin a toujours recourt au marché international. Pour la
période de 2008 à 2010, le pays s'est auto-approvisionné
à 34 % à raison d'une production de 84000 tonnes de riz blanchi
et une consommation de 248000 tonnes (del Villar et al., 2011).
Dans un contexte de souveraineté alimentaire, il serait
nécessaire de consentir d'énormes efforts pour couvrir les
besoins nationaux de cette céréale. A l'heure actuelle,
l'accroissement de la production rizicole ne serait pas seulement lié
à l'amélioration du rendement mais aussi à l'augmentation
de la superficie et à la résolution des problèmes
liés aux contraintes biotiques et abiotiques. Il est donc évident
que, la production nationale du Bénin comme dans tous les pays de
l'Afrique, est confrontée à de nombreux problèmes. Parmi
ces contraintes, on peut noter la non compétitivité du riz local
du Bénin face au riz importé notamment celui du Japon.
L'avenir de la production rizicole est ainsi devenu une
préoccupation majeure pour les chercheurs compte tenu de la place
qu'elle occupe tant dans l'économie des pays que dans leur alimentation.
Selon Tia (2006), pour faire face à ce grand défi, la recherche
agricole doit apporter sa contribution pour réduire les coûts de
production, intensifier la riziculture et créer des écotypes
améliorés à haut rendement. La mise en place de
variétés à rendement élevé dépend
surtout de l'accès aux ressources génétiques locales
constituées aussi bien d'espèces sauvages que d'espèces
modernes (Jackson, 1995). Un tel accès est garanti par la
préservation des ressources phytogénétiques. Selon
Dantsey-Barry et Kpémoua (2004), les ressources
phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture (RPGA)
constituent la base biologique de la sécurité alimentaire
mondiale et fournissent des moyens de subsistance à tous les habitants
de la planète. Ces ressources locales sont la matière
première la plus importante pour le sélectionneur et l'intrant le
plus essentiel à l'agriculteur. C'est pour cette raison que, la
conservation, l'utilisation durable et le partage juste et équitable des
avantages tirés de l'utilisation des ressources
phytogénétiques sont à la fois une préoccupation et
un impératif sur le plan international. Les cas d'utilisation des RPGA
sont nombreux aussi bien dans l'amélioration variétale que dans
les approches de solutions aux problèmes agronomiques, agropastoraux et
socio-économiques (Dantsey-Barry et Kpémoua, 2004). C'est dans
cette optique, qu'un inventaire des écotypes de riz du Bénin est
une base à l'évaluation des caractéristiques
génétiques intéressantes dont disposent les
variétés locales de riz cultivées au Bénin. La
présente étude intitulée «
Caractérisation agro-morphologique des écotypes de riz (Oryza
spp.) du Bénin » vient à point nommé pour, d'une
part, faire un inventaire de tous les écotypes de riz du Bénin et
d'autre part, établir une base de données sur les variations
génétiques au sein de la collection de riz du Bénin.
1.2. Objectifs
Cette étude a pour objectif global d'évaluer la
variabilité génétique au sein de la collection de riz du
Bénin. A terme, cette étude permettra non seulement une
conservation in situ et ex situ du groupe Oryza du
Bénin, mais aussi rendra disponible aux chercheurs et aux
développeurs, une base de données sur les caractéristiques
de la collection du riz du Bénin.
De façon spécifique, il est question de :
- caractériser les comportements agro-morphologiques des
écotypes de riz du Bénin ;
- ressortir les caractères les plus discriminants de la
collection de riz du Bénin.
Après cette introduction générale
(chapitre 1), nous présentons au chapitre 2 une synthèse
bibliographique sur le riz en général, et sur sa
caractérisation agro-morphologique en particulier. Le troisieme chapitre
aborde la présentation du milieu d'étude. Les chapitres 4, 5 et 6
sont respectivement liés à la méthodologie
utilisée, aux principaux résultats obtenus et à la
discussion de ces resultats. La conclusion et les suggestions terminent au
chapitre 7.
2. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
2. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
2.1. Connaissance de la plante
2.1.1. Systématique, historique et importance du riz
2.1.1.1. Systématique du riz
Le riz est une céréale de la famille des
graminées, tribu des oryzées et du genre Oryza. Le genre
comporte 23 espèces (tableau 2.1), dont deux sont domestiquées
(Megan et McCouch, 2007).
Tableau 2.1. Systématique du riz
Complexes Groupe Chromosomes/genome
O. sativa
|
O. sativa L.* 24 / AA
O. rufipogon 24 / AA
O. glaberrima Steud.* 24 / AA
O. barthii A. 24 / AA
O. longistaminata 24 / AA
O. meridionalis Ng 24 / AA
O. glumaepatula Steud. 24 / AA
|
O. officinalis O. officinalis Wall 24 / CC
O. minuta 48 / BBCC
O. rhizomatis 24 / CC
O. eichingeri 24 / CC
O. malapuzhaens 48 / BBCC
O. punctata 24 / BB, 48 / BBCC
O. latifolia 48 / CCDD
O. alta 48 / CCDD
O. grandiglumis 48 / CCDD
O. australiensis 24 / EE
O. schlechteri 48 / Inconnu
O. ridleyi O. ridleyi 48 / HHJJ
O. longiglumis 48 / HHJJ
O. granulate 48 / GG
O. granulate O. meyeriana 48 / GG
O. brachyantha 48 / FF
Source : Vaughan et al. (2003). (*) : espèce
cultivée
2.1.1.2. Historique du riz
L'historique du genre Oryza ne fait pas l'objet de la
présente étude. Cependant, il est important de connaître
l'époque à laquelle l'Homme a adopté sa culture. Ainsi, il
faudra retenir que l'Homme aurait commencé à cultiver le riz
depuis près de 10 000 ans lors de la révolution
néolithique (Marc-Antonio, 2006).
Des informations plus approfondies peuvent être obtenues
dans les études menées par Meertens (2006) et Bezançon et
Diallo (2006) présentant respectivement l'historique des espèces
O. sativa et O. glaberrima.
2.1.1.3. Situation de la riziculture au niveau mondial
et en Afrique de l'ouest
Figure 2.1. Répartition de la production et des
exportations mondiales du riz. Source: (FAO, 2010 ; del Villar et al.,
2011)
La figure 2.1 présente la répartition de la
production mondiale du riz d'une part, et la répartition des
exportations d'autre part. On retient essentiellement que la production et la
consommation mondiale du riz sont à 90 % concentrées dans les
pays de l'Asie. En effet, les pays comme la chine, l'Inde et l'Indonésie
à eux seuls produisent près de la moitié du riz mondial
tandis que leurs exportations sont relativement faibles (figure 2.1). Ceci
explique l'importance de la consommation du riz local dans ces pays en
même temps que la place du riz dans l'économie de ces pays.
Certaines régions du monde s'auto-approvisionnent
à 100 % en riz ; d'autres par contre, sont tête de liste en
matière d'importation. C'est le cas de l'Afrique en
général, et de l'Afrique de l'ouest en particulier (figure 2.2 et
2.3). En effet, les importations se sont accrues
au niveau mondial avec une demande importante en Afrique Sub
Saharienne et particulièrement en Afrique de l'Ouest. Selon del Villar
et al. (2011), l'Afrique de l'Ouest représente l'un des
principaux pôles d'importation (figure 2.2) malgré l'augmentation
des surfaces de ses cultures (figure 2.4).
Figure 2.2. Evolution des importations mondiales.
Source: del Villar et al. (2011)
|
Figure 2.3. Evolution des exportations de l'Afrique de
l'ouest.
Source: del Villar et al. (2011)
|
Surface(en hectares) Rendement (en tonnes)
Figure 2.4. Evolution des surfaces et rendement de riz en Afrique
de l'ouest de 1961 à 2009. (Rendement en tonnes; Surface en hectare)
Source: del Villar et al. (2011)
Le graphe de la figure 2.4 montre qu'au cours de la
période de 1961 à 2009, les rendements de la production n'ont pas
connu une grande amélioration; ce qui fait que les importations n'ont
jamais cessé de croître en Afrique de l'Ouest (Figure 2.3). Cet
état de
chose renseigne sur le fait qu'il reste beaucoup de travaux
à effectuer pour l'amélioration de la riziculture dans la
zone.
2.1.2. Morphologie de la plante du riz
Un plant de riz (figure 2.5), quelle que soit l'espèce,
comprend un système racinaire, une tige, des feuilles et des
inflorescences (ADRAO, 1995).
Figure 2.5. Un plant de riz avec ses différentes
parties
2.1.3. Biologie de la plante du riz
Le cycle biologique du riz annuel s'opère en plusieurs
étapes. Au cours de sa croissance, le riz passe par trois phases
essentielles (ADRAO, 1995). Une phase végétative, allant de la
germination à l'initiation des primordiaux floraux ; une phase
reproductive, qui va de cette initiation à la pollinisation ; et enfin
une phase de maturation du grain. Il convient de noter que la durée de
la phase végétative varie significativement selon les
espèces dans les mêmes conditions culturales, tandis que celle de
la phase reproductive reste à peu près constante quelle que soit
la variété.
Des études spécifiques ont déjà pris
en compte la description de ces différentes phases de
développement, c'est le cas du «Mémento technique de
riziculture» (Lacharme, 2001).
2.1.4. Ecologie du riz
Le riz africain pousse bien au-dessus de 30°C, mais au-dessus
de 35°C, la fertilité des épillets diminue
considérablement. Les températures inférieures à
25°C réduisent la croissance et le rendement. O. glaberrima est
généralement une plante de jours courts, mais sa
photosensibilité varie selon les écotypes, depuis les plantes non
sensibles jusqu'aux plantes très sensibles (Bezançon et Diallo,
2006). En ce qui concerne le sol, le riz africain est cultivé sur une
large gamme. La disponibilité en eau est une condition adéquate
pour toute riziculture mais l'espèce africaine a des
prédispositions naturelles à résister à la
sécheresse.
Quant à l'espèce asiatique O. sativa,
elle pousse sur sol sec ou inondé et sa température moyenne
pendant la phase de croissance varie de 20 à 38°C. Des
températures nocturnes inférieures à 15°C peuvent
entraîner une stérilité de l'épillet. Des
températures supérieures à 21°C lors de la floraison
sont nécessaires à l'anthèse et à la pollinisation.
En système pluvial, des précipitations d'au moins 750 mm sur une
période de 3 à 4 mois sont nécessaires et contrairement
à l'espèce africaine, O. sativa est vulnérable
à la sécheresse.
2.2. Situation de la riziculture au Bénin
2.2.1. Brève histoire de la riziculture au
Bénin
Autrefois, le riz était considéré comme
un aliment de luxe, donc consommé seulement lors des fêtes et
manifestations spéciales comme les mariages, les baptêmes, les
anniversaires etc. ; mais progressivement, il est entré dans les
habitudes alimentaires au Bénin.
Cependant, de 1961 à 1978, la production de riz a connu
un essor rapide avec le développement de périmètres
irrigués par des sociétés nationales. Au début des
années 80, ces grands périmètres ont été
abandonnés et la production rizicole a largement diminué, passant
de 20 000 tonnes à moins de 10 000 tonnes (Verlinden et Soulé,
2003). L'activité n'a véritablement repris qu'au début des
années 90 et a connu, depuis, un essor puisque la production actuelle
atteint 110 000 tonnes (FAO, 2011). Cependant, la production reste très
inférieure aux besoins et une quantité importante de riz est
importée pour satisfaire la demande nationale (Adégbola et
Singbo, 2005).
2.2.2. La situation du riz au Bénin ces dix
dernières années
Le riz a connu une histoire sans pareil en République
du Bénin cette dernière décennie. Ainsi, dans la
période de 2000 à 2010, les statistiques ont
révélé une augmentation progressive de la production
nationale passant du simple au double et plus; de même que la superficie
emblavée au niveau national qui a augmenté au cours du temps
(figure 2.6). Cette situation explique l'ampleur que prend la riziculture au
Bénin.
Au cours de la même période, les importations ont
connu une évolution croissante. La valeur maximale de ces importations
s'observe en 2003-2004 (figure 2.6), période au cours de laquelle la
production a relativement baissé (figure 2.6). Ceci explique
l'importance de la production locale même si cette dernière n'est
pas compétitive ; et appelle les acteurs à divers niveaux
à y consentir des efforts. Mais ces chiffres n'expriment pas à
priori les valeurs de la consommation nationale compte tenu du
phénomène de réexportation vers le Nigéria.
Cependant, il faut retenir que la consommation de riz au Bénin
dépend en grande partie de l'importation. Pour la période de 2008
à 2010, alors que la production locale de riz blanchi est en moyenne
84000 tonnes, l'importation est de 163000 tonnes et la consommation est de
248000 tonnes de riz blanchi soit un taux d'auto-approvisionnement de 34 % (del
Villar et al., 2011).
200000
180000
160000
140000
120000
100000
40000
20000
80000
60000
0
Productions, Superficies et Importations du riz
au Bénin (2000 à 2010)
Productions (t) Superficies (ha) Importantions (t)
Source : FAO, 2011
Figure 2.6 : Productions, Superficies et Importations du riz au
Bénin (2000 à 2010) au cours de la période de 2000
à 2010.
2.2.3. Les types de riziculture au Bénin
Au Bénin, plusieurs types de rizicultures sont
pratiqués. Les plus importants sont par ordre décroissant: la
riziculture de bas-fond, la riziculture irriguée, la riziculture
pluviale stricte. La riziculture de bas-fond représente la plus
importante avec une disponibilité en terres de 205 000 hectares contre
117 000 hectares de plaines inondables et de vallées, pour une
disponibilité totale en terres irrigables de 322 000 hectares Selon le
rapport de l'étude sur le renforcement de la disponibilité et de
l'accès aux statistiques rizicoles de la DPP/MAEP de 2009, au rang des
riziculteurs du Bénin, 8.64 % pratiquent le système
irrigué, 13.97 % pratiquent le système pluvial assisté par
irrigation, 22.87 % pratiquent le système pluvial strict, 0.49 %
pratiquent le système pluvial de nappe et la majorité soit 53.92
% pratiquent le système de bas-fond inondable. Des informations plus
détaillées sur chaque type de rizicultures peuvent être
obtenues avec Moukoumbi (2001) ; CIRAD (2008); DPP/MAEP (2010).
2.2.4. Les atouts et contraintes de la riziculture au
Bénin
Les facteurs favorables à la production du riz et au
développement de la filière au Bénin, sont essentiellement
:
- les conditions agro-climatiques favorables à la
production du riz;
- l'existence d'une demande locale de riz non encore satisfaite
;
- l'existence d'un marché sous régional porteur,
notamment le Nigéria;
- l'existence des centres de recherche (AfricaRice, INRAB,
IFDC...) oeuvrant pour l'amélioration des rendements et de la
productivité ;
- l'intérêt actuellement porté à la
filière par plusieurs bailleurs de fonds (Banque Mondiale et Union
Européenne) à travers le financement des projets ;
- la création d'un sous-programme de recherche rizicole
par l'Etat béninois ;
- la volonté manifeste des producteurs à faire de
la riziculture, une activité rentable et capable de contribuer au
développement du pays;
- la diversité des écotypes existants et la grande
disponibilité de bas-fonds sur le territoire national;
- l'intérêt manifeste du gouvernement pour la
culture du riz.
En ce qui concerne les contraintes, la liste n'est pas
exhaustive et selon le Conseil de Concertation des Riziculteurs du Bénin
en 2011, les difficultés liées à la culture du riz au
Bénin se retrouvent au niveau de tous les maillons de la filière,
depuis la production jusqu'à la
consommation en passant par la transformation et la
commercialisation. Les plus importantes se résument en la production
compte tenu de son niveau actuel au Bénin et en la commercialisation
compte tenu de sa forme et de la non compétitivité avec le riz
importé.
2.3. Caractéristiques des espèces de riz
cultivées au Bénin
La connaissance des caractéristiques agronomiques et
morphologiques des espèces est une condition sine qua non pour une
étude de caractérisation en général, et
particulièrement pour celle de la caractérisation
agro-morphologique. Chacun des groupes d'écotypes à savoir le
groupe de O. glaberrima et le groupe de O. sativa
possède aussi bien des potentialités que des faiblesses.
2.3.1. Caractéristiques agronomiques de O.
glaberrima
L'espèce africaine, O. glaberrima a
d'importants traits caractéristiques qui lui permettent de
résister aux stress biotiques et abiotiques. En effet, le riz africain
montre une résistance à la salinité, à la
sécheresse et à la toxicité ferrique (Bezançon et
Diallo, 2006). C'est une espèce qui peut survivre dans des conditions de
faibles apports en intrants et de compétitivité avec les herbes
indésirables (Sarla et al., 2005) ; de même que dans des
écosystèmes difficiles telles que les zones très
pluvieuses, les zones côtières, les zones de mangrove et
même les zones accidentées (Sarla et al., 2005 ;
Bezançon et Diallo, 2006). Sa capacité de compétition face
aux adventices est due à une vigueur rapide, un faible coefficient
d'extinction et une utilisation efficace de lumière (Bezançon et
Diallo, 2006). Elle possède des feuilles pendantes qui évitent
que les rayons solaires n'atteignent le sol. En plus de sa grande accumulation
de biomasse aérienne, elle possède de nombreuses racines minces
avec une bonne exploration de la rhizosphère ; ce qui l'aide à
lutter effectivement et efficacement contre les adventices (Bezançon et
Diallo, 2006). Aussi, l'espèce a-t-elle un tallage abondant et une
couverture rapide du sol lui permettant d'étouffer et d'éliminer
les adventices (ADRAO, 2002). En plus de sa capacité à lutter
contre les adventices, l'espèce O. glaberrima dispose d'autres
caractéristiques avantageuses qu'a énumérées ADRAO
en 2002. Il s'agit de:
- la maturité précoce : O. glaberrima
arrive, en général, à maturité entre 90 et 100
jours
par rapport aux O. sativa améliorées
pluviales qui n'arrivent à maturité qu'entre 120 et
140 jours en Afrique de l'Ouest ;
- la tolérance à la sécheresse ;
- la résistance à la cécidomyie1
africaine du riz ;
- la résistance au virus de la panachure jaune, une
maladie importante en riziculture de bas-fond ;
- la résistance à la pyriculariose2 ;
- le goût, l'arôme et d'autres qualités de
grains prisées par les paysans.
A côté de ces caractéristiques
appréciées, l'espèce O. glaberrima est sujette
à de traits indésirables qui peuvent entraver son adoption et sa
production à grandes échelles. Il s'agit du fait que ses
panicules s'égrènent facilement, ce qui est préjudiciable
à son potentiel de rendement. Ensuite, il faut noter que ses grains ont
une longue dormance, ce qui fait que sa culture n'est pas prisée par les
paysans. Aussi, faut-il retenir que l'espèce est hautement
exposée au phénomène de la verse. En effet,
l'espèce africaine a des tiges trop fragiles, donc ne supporte pas les
fleurs et les grains. Ainsi, elle succombe facilement sous le poids avant la
récolte : c'est la verse.
2.3.2. Caractéristiques de Oryza sativa
De nombreux caractères sont aussi
appréciés chez l'espèce O. sativa. C'est
d'ailleurs ce qui justifie sa présence en Afrique malgré
l'existence de l'espèce autochtone de l'Afrique. Ainsi, nous pouvons
citer en premier, le fort potentiel de rendement de l'espèce O.
sativa comparé à O. glaberrima; ensuite, l'absence
du phénomène de la verse contrairement à l'espèce
africaine. En effet, O. sativa a une croissance érigée,
particulièrement au stade reproductif. C'est une caractéristique
qui permet à la plante de supporter des panicules lourdes de graines,
depuis la maturité jusqu'à la récolte (ADRAO, 2002).
Aussi, la plante possède-telle des ramifications secondaires sur la
panicule, ce qui implique un nombre élevé de grains donc un
rendement élevé. C'est également une espèce qui
répond parfaitement à la fertilisation minérale.
Oryza sativa possède certains caractères
qui ne sont pas appréciés. C'est le cas de : sa faible
résistance aux contraintes environnementales, son exigence en engrais et
de sa mauvaise adaptation à l'écologie du riz pluvial.
1 Insecte de l'ordre des diptères
2 Maladie des organes aériens du riz dont les
symptômes débutent par l'apparition de lésions
blanchâtres qui évoluent vers des lésions
nécrotiques en forme de losange
2.3.3. Comparaison entre O. glaberrima et O. sativa
Du point de vue morphologie, nous observons que :
- O. glaberrima a la ligule arrondie et tronquée
mais pointue, longue et bifide chez O. sativa ;
- à maturité, la panicule reste dressée chez
O. glaberrima alors qu'elle retombe en forme de crosse chez O.
sativa.
2.3.4. Les variétés NERICAs
Tous les efforts consentis depuis la nuit des temps pour la
réalisation d'un croisement interspécifique entre l'espèce
asiatique et l'espèce africaine ont été vains compte tenu
de l'existence d'une barrière génétique entre ces deux
espèces (ADRAO, 2002). Les hybrides F1 obtenus à cet effet
étaient toujours stériles. Il a fallu attendre l'avènement
des biotechnologies avant que des chercheurs de l'ADRAO en l'occurrence Monty
Jones, soient parvenus à régler ce problème
d'infertilité avec la naissance des variétés NERICAs (New
Rice for Africa). Cet idéotype combinait les meilleures
caractéristiques de ses parents ; mieux, il dépasse même
ces derniers pour certains caractères compte tenu de l'effet
d'hétérosis3. Tout comme son parent africain,
dès les premiers stades de sa croissance, NERICA pousse abondamment,
près du sol, et arrive à asphyxier les adventices "voleuses de
grains" qui étouffent la plante, lui font concurrence pour la ressource
hydrique et augmentent considérablement le travail (40 à 60 % du
travail des riziculteurs était consacré à la lutte contre
les adventices) (Volvey et al., 2005). NERICA a également
hérité la résistance à la sécheresse et aux
nuisibles. Il pousse mieux sur les sols acides et infertiles. A l'instar de son
parent asiatique, NERICA a une productivité élevée : une
augmentation de 25 % à 100 % sans engrais, 200 % avec engrais par
rapport aux variétés traditionnelles. Ses panicules produisent
jusqu'à 400 grains (contre 75 à 100 grains pour les
variétés africaines) malgré une faible utilisation
d'engrais (Volvey et al., 2005). Pour autant, bien
qu'il n'en ait pas besoin pour assurer une forte production, le NERICA profite
très largement de l'apport d'engrais, avec quelques intrants
supplémentaires, les agriculteurs utilisant le Nouveau riz pour
l'Afrique peuvent doubler leur production et accroître leurs revenus. Par
ailleurs, il faut noter que le NERICA a un cycle relativement court: les
variétés arrivent à maturité 30 à 50 jours
plus tôt que les variétés traditionnelles, permettant aux
agriculteurs de pratiquer la double culture en semant légumes et
légumineuses une fois la récolte de riz effectuée. Leurs
tiges sont plus hautes, ce qui facilite les récoltes qui se font
3 Vigueur hybride
toujours manuellement. Aussi faudra-t-il souligner que son
goût apprécié et sa teneur élevée en
protéines sont des atouts non négligeables, cette nouvelle
variété a un goût attrayant qu'elle a hérité
de O. glaberrima et une teneur élevée (2 %) en
protéines sous l'effet de l'hétérosis (WARDA, 2003). C'est
aussi le cas de la résistance à certaines maladies telles que la
cécidomyie, la virose et la pyriculariose etc.
2.4. La caractérisation agro-morphologique et
quelques exemples d'études réalisées
La caractérisation agro-morphologique est un processus
de notation de tous les caractères observables qui pourraient permettre
d'identifier les variétés ou les accessions d'une collection.
Elle peut se réaliser sous diverses formes selon les objectifs
assignés. Aux Philippines, Caldo et al. (1996) ont
effectué une étude pour évaluer la diversité
morphologique de 84 lignées ancestrales des écotypes de riz des
Philippines. La recherche a conclu que 5 des paramètres permettent de
faire une discrimination au sein de la population.
De la même manière, d'autres études se
sont intéressées aux écotypes traditionnels et/ou modernes
à la fois. Au Burkina Faso, Moukoumbi (2001) avait
caractérisé des lignées intra spécifiques (O.
sativa x O. sativa) et des lignées interspécifiques
(O. glaberrima x O. sativa) pour leur adaptabilité
à la riziculture de bas-fond. Douze paramètres ont
été mesurés et comme résultats, l'auteur est
parvenu à identifier que le type pluvial strict (O. glaberrima
x O. sativa japonica) et le type bas-fond (O. glaberrima
x O. sativa indica ; O. sativa x O. sativa)
pourraient s'adapter à la riziculture de bas-fond. Les deux
études précédemment citées ont été
menées par l'utilisation des mêmes descripteurs morphologiques,
mais les objectifs diffèrent. Celle de Caldo et al. (1996) vise
les lignées pouvant être utilisées pour des fins
d'amélioration tandis que celle de Moukoumbi (2001) s'est fait afin de
pouvoir conseiller les producteurs sur les variétés qui
s'adaptent mieux aux bas-fonds.
Dans le cas de notre étude, nous allons au-delà
pour non seulement combiner les deux objectifs précédemment
cités, mais aussi nous comptons inventorier les différents
écotypes de riz disponibles au Bénin ce qui va permettre une
préservation du matériel contre sa disparition. C'est la
première fois qu'un tel travail se fait sur le riz au Bénin ;
d'autres ayant été faits pour les spéculations telles que
le niébé, le sorgho, le mil etc. En effet, Affonkpon et
Détongnon (2001) ont évalué et identifié des
variétés de niébé par rapport à la
production en graines et en fanes, sur une population de 49
variétés. Détongnon et al. (2002) ont
évalué le comportement agronomique de 5 variétés
améliorées de niébé à cycle court dans les
bas-fonds
rizicoles au centre Bénin. Oumar et al. (2003)
ont fait une évaluation morphologique des écotypes de mil au
Bénin. Adjassè (2009) a caractérisé les
écotypes de Sesamun radiatum du Bénin. Comme nous
l'avions ci-dessus énuméré, aucune étude de
caractérisation morphologique du riz à l'instar de la nôtre
n'a jamais été réalisée au Bénin sur le riz
béninois. Mais, Bakpé (2010) a quant à lui
caractérisé des accessions de l'espèce africaine O.
glaberrima en provenance du Libéria. Il a mesuré 17
caractères quantitatifs et 22 caractères qualitatifs sur 299
accessions. Toutefois, nous signalons que des travaux à but
précis ont été réalisés par le passé.
Ainsi, Tia (2006) a caractérisé 204 accessions de l'unité
de ressource génétique d'ADRAO. L'objectif visé par cette
étude était de déterminer les différents groupes
homogènes qui existaient au sein de la population; de même que les
caractères qui permettent de les différencier. Pour ce fait, 26
paramètres agro-morphologiques avaient été mesurés.
En 2008, Sanni a étudié la variation génétique au
sein d'une population de 18 NERICAs de plateau. Moukoumbi et al.
(2011) ont présenté les résultats d'une étude
réalisée au Bénin et qui avait pour objectif
d'évaluer la diversité phénotypique au sein des
populations interspécifiques de riz sur la base de paramètres
morphologiques. Au total, 23 paramètres ont été
mesurés sur 78 accessions d'AfricaRice.
De tout ce qui précède, il ressort que la
collection de riz du Bénin, établit par la mission conjointe
INRAB/AfricaRice en 2011 nécessite d'être
caractérisée. La présente étude vient à
point nommé pour apporter un de plus au monde scientifique, et permettre
par suite une mise en valeur des caractéristiques agro-morphologiques
disponibles au sein de cette collection de riz.
3. MILIEU D'ETUDE
3. MILIEU D'ETUDE
3.1. Situation géographique et
administrative
L'essai a été installé sur le site
expérimental d'AfricaRice, situé dans le village de
Ouèdèmè, commune de Lokossa, département du Mono,
à environ 13 km de Lokossa centre (figure 3.1). Le village de
Ouèdèmè s'étend sur 6°48' de latitude Nord et
1°47' de longitude Sud. Le site est un bas-fond aménagé par
AfricaRice en 2008 et couvre une superficie d'environ 10 ha. Seuls 3100
m2 ont été utilisés pour notre étude.
3.2. Climat
A l'instar des autres localités des départements
du Mono et du Couffo, le village de Ouèdèmè jouit d'un
climat de type subéquatorial, avec alternance de deux saisons
sèches et de deux saisons pluvieuses. La pluviométrie de la
localité varie annuellement entre 900 et 1100 mm (commune de Lokossa,
2004) ; l'humidité relative varie généralement entre 55 et
95 % et la durée de l'insolation par an est de l'ordre de 2024 heures
(INSAE, 2004).
3.3. Géologie, pédologie et réseau
hydrographique
Lokossa est généralement une région de
plateaux argileux et de terre de barre (commune de Lokossa, 2004). On y
rencontre deux types de sols:
- Les sols ferralitiques dont une partie est installée sur
sédiment meuble argilo-sableux et l'autre sur grès et
matériau colluvial et argilo-sableux ;
- Les sols hydromorphes installés sur matériau
alluvial limono-argileux.
C'est le dernier type de sol qui correspond à celui
observé sur le site d'AfricaRice. Les deux types ont une texture et une
structure qui ne favorisent pas l'infiltration facile de l'eau ce qui constitue
un atout pour la riziculture compte tenu de l'exigence en eau des plants de
riz.
Le réseau hydrographique de la commune de Lokossa est
essentiellement constitué du fleuve mono; mais aussi de lacs (commune de
Lokossa, 2004). Le fleuve mono traverse la localité de
Ouèdèmè et ses crues périodiques
(septembre-novembre) touchent champs et les habitations. Mais il faut souligner
que le site expérimental d'AfricaRice est épargné de ce
phénomène annuel.
Figure 3.1. Localisation du site d'expérimentation
d'AfricaRice.
4. MATERIELS ET METHODES
4. MATERIELS ET METHODES
4.1. Matériels
4.1.1. Matériel végétal
4.1.1.1. Collecte du matériel
végétal : Choix des villages pour la collecte des semences
Figure 4.1. Carte du Bénin montrant les 48 villages de
collecte.
Les missions de prospection et de collecte des écotypes
du riz, organisées dans le cadre du projet de production de semences
certifiées de riz et de boutures certifies avec un financement du FIDA
à travers le projet PADER, ont permis de collecter 330
échantillons de semences de riz qui représentent toute la
diversité de riz existant au Bénin. Des écotypes de
glaberrima, de sativa ainsi que des
variétés NERICA toutes rencontrées au Bénin, ont
été collectées dans 48 villages (figure 4.1).
Le choix des villages a été fait en fonction des
départements où existe la pratique de la riziculture. Un accent
particulier a été mis sur les communes frontalières avec
les pays limitrophes du Bénin, afin de rendre possible la collecte des
variétés d'origine étrangère.
4.1.1.2. Matériel végétal
étudié
Le matériel végétal étudié est
constitué de 159 écotypes de riz dont :
- 122 écotypes issus de la collecte effectuée dans
48 villages du Bénin en 2011 ;
- 17 écotypes originaires du Bénin collectés
avant 1990 et conservés actuellement dans la banque de gènes
d'AfricaRice ;
- 11 variétés contrôles (11365, INARIS 88,
IR 841, IR 64, NERICA 2, NERICA-L-14, WAB 638-1, WAB56-104, CG 14, TOG 5681,
Morobérékan) toutes issues de la banque de gènes
d'AfricaRice ;
- 9 variétés témoins (NERICA 1, NERICA 4,
NERICA-L-20, NERICA-L-19, ADNY 11, WAB 32-80, BL 19, WITA 4, Gambiaka Kokum)
toutes provenant de la banque de gènes d'AfricaRice.
Sur les 159 écotypes initialement semés au
champ, 147ont fait l'objet d'étude car 8 écotypes n'ont pas
germés et 4 sont au stade élongation. La liste de tous ces
écotypes est présentée en annexe 1.
4.1.2. Matériel de travail et de
caractérisation
En ce qui concerne le matériel de travail et de collecte
des données, la liste est présente dans le tableau 4.1.
Tableau 4.1. Liste des outils de travail et de collectes de
données
N°
|
Outil
|
Utilités
|
1
|
Décamètre, piquets, cordes
|
Dimensionnement des blocs
|
2
|
Houe, coupe-coupe, pioche
|
Préparation du sol
|
3
|
Etiquettes
|
Identification des écotypes
|
4
|
Balance «METTLER TOLEDO
|
Les pesées (engrais, semences)
|
|
XP2002S»
|
|
5
|
Loupe manuelle
|
Observation des caractères non visible à l'oeil
nu
|
6
|
Pied à coulisse
|
Mesure des diamètres de tige
|
7
|
Planche graduée
|
Mesures de la taille des plants
|
8
|
Double décimètre
|
Mesures diverses
|
9
|
Fiches de notes
|
Pour la prise des données
|
4.2. Méthodes de collecte de données
4.2.1. Dispositif expérimental
Le dispositif expérimental mis en place est un
«augmented design in randomized complete block » (ARCBD) tel
décrit par Nokoe (2001). Ce dispositif a été
utilisé en raison du nombre élevé d'écotypes
à tester (159) alors que la quantité de semence est très
limitée (environ 5 g de semence). Le concept de base de cette
méthode est d'établir un dispositif dans lequel seuls les
témoins ayant des quantités suffisantes de semences sont
répétés dans chaque bloc (Sharma, 1988). Les
témoins sont répétés dans chaque bloc pour servir
à l'estimation de l'erreur expérimentale et l'effet bloc. C'est
un dispositif constitué de 10 blocs de 24 parcelles
élémentaires chacun (annexe 2). Chaque parcelle
élémentaire, a une superficie de 5m2 (5m x 1 m) et
comporte 6 lignes de 26 poquets (la distance entre poquet est de 20 cm), soit
un total de 156 poquets par parcelles. La distance inter-parcellaire est de 0.5
m et inter-bloc de 1 m.
4.2.2. Installation et conduite de l'essai
L'installation du dispositif a été
effectuée au moyen de piquets de 60 cm de hauteur suivant le
dimensionnement décrit ci-dessus tout en respectant le principe
décrit par Gomez en 1972, principe selon lequel les blocs sont
perpendiculaires à la pente tandis que les longueurs de parcelle lui
sont parallèles.
4.2.2.1. Mode de semis
Le semis direct a été réalisé ; ce
qui permet d'évaluer aisément le taux de germination des
accessions et un gain du temps de repiquage après
pépinière. Deux graines par poquet ont été
semées les 1er et 02 août 2011 puis un démariage
est survenu 15 jours plus tard afin de maintenir un plant par poquet. Il est
à noter que des pépinières circonstancielles ont
été réalisées dans le but de repiquer les poquets
manquants.
4.2.2.2. Fertilisation
Quatre apports d'engrais ont été fait au cours
de la conduite de l'essai. Lors de la préparation du sol, une fumure de
fond d'engrais NPK (10, 20, 20) a été faite à raison de
280 kg/ha soit 140 g par parcelle. Juste après le démariage au
stade plantule, l'urée (46 % N) a été appliqué
toujours à la volée, à raison de 100 kg/ha soit 50 g par
parcelle.
Le deuxième et le troisième apport d'urée
(46 % N) ont été effectués respectivement au stade mi-
tallage et au stade montaison à la dose de 50 kg/ha soit 25 g par
parcelle.
4.2.2.3. Irrigation et lutte contre les ennemis
L'essai a été installé en l'absence de
pluies. Ainsi, l'irrigation se faisait au moyen de la fontaine du site ou de
motopompe pour pomper l'eau des bas-fonds environnants. La pluie a
relayé en fin septembre mais, toutefois que le besoin en eau se faisait
sentir, on avait recours à l'irrigation.
La lutte contre les herbes non désirées a
été menée au moyen du sarclage par fréquence d'une
semaine afin de réduire considérablement la concurrence. Quant
à la lutte contre les insectes, une pulvérisation insecticide
à base du produit «LAMBDA 2.5 EC» a été
effectuée au moment de l'envahissement à la dose de 800 ml
à l'hectare.
Une chasse a été organisée pour lutter
contre les oiseaux granivores, surtout au stade épiaison. Pour
éviter les dégâts des rongeurs, une clôture de
grillage a été réalisée tout autour du champ.
4.2.3. Données collectées
Tableau 4.2. Liste des variables quantitatives mesurées
Désignation Abréviation Unité
80 % cycle semis-épiaison CSE Jours
Verse Verse Pourcentage
Longueur des feuilles LongF Centimètre
Largeur des feuilles LargF Centimètre
Longueur des feuilles paniculaires LongFP Centimètre
Largeur des feuilles paniculaires LargFP Centimètre
Diamètre de la tige DiaTige Millimètre
Taille de plants TailPlt Centimètre
Nombres de talles par touffe TalTf Sans unité
Nombre de panicules par touffe PanTf Sans unité
Ramifications primaires RamP Sans unité
Ramifications secondaires RamS Sans unité
Ratio (RamS/RamP) RaRatio Sans unité
Longueur de panicule LongPan Centimètre
Tableau 4.3. Liste des variables qualitatives mesurées
Variables Modalités Code
Extra vigoureux 1
Vigueur des plantules Vigoureux 3
Normal 5
Faible 7
Vert 1
Couleur base des plants Violet clair 3
Violet 4
Vert tacheté de violet 5
Vert clair 3
Couleur du limbe vert moyen 5
Vert foncé 7
Lisse 1
Pubescence du limbe Intermédiaire 2
Pubescent 3
Tronquée 1
Forme de la ligule Pointue 2
Bifide 3
Erigée 1
Attitude feuille paniculaire Semis-érigée 3
Horizontale 5
Descendante 7
Erigé 1
Type du port de tige Semis-érigé 3
Ouvert 5
Présent 1
Capacité des talles à se relever Absent 0
Au total, 14 caractères quantitatifs (tableau 4.2) et 8
qualitatifs (tableau 4.3) ont été mesurés
conformément à l'échelle de notation de la liste des
descripteurs du riz, Oryza spp. (Bioversity International, IRRI and
AfricaRice, 2007).
4.3. Méthodes d'analyses statistiques des
données
4.3.1. Variables quantitatives
Les données collectées ont été
compilées dans deux matrices respectivement pour les variables
quantitatives et qualitatives en utilisant le tableur Excel. L'analyse des
données proprement dite s'est ensuite déroulée en 4
étapes.
4.3.1.1. Vérification de l'effet bloc et
ajustement des valeurs moyennes calculées
Compte tenu du fait que seuls les témoins sont
répétés, il est important d'évaluer d'abord l'effet
des blocs et d'effectuer l'ajustement des moyennes des écotypes non
répétés. Ainsi, une analyse de la variance (ANOVA) a
été faite pour chaque variable avec comme source de variation,
bloc, écotypes, témoins et écotypes x témoin. Cette
analyse a permis d'identifier les variables pour lesquelles il y a l'effet
bloc. Pour ces variables dont les effets bloc sont significatifs, ce sont les
moyennes ajustées qui seront utilisées dans la suite de
l'analyse.
4.3.1.2. Regroupement des écotypes en classe et
détermination des caractères
discriminants Cette analyse s'est déroulée
en 3 étapes à l'aide du logiciel SAS version 9.2.
Etape 1
Une première étape dans cette analyse a
consisté à établir des combinaisons linéaires entre
les 14 variables en vue d'améliorer la classification numérique.
Ainsi, une analyse en composante principale a été
réalisée et les facteurs générés, et dont le
cumul de la variance expliquée est supérieure à 75 %
seront considérés comme variables pour la classification
(Louati-Namouchi et al., 2000 ; Hammami et al., 2008). Cinq
composantes principales ont été considérées dans la
suite de l'analyse.
Etape 2
La seconde étape consiste à structurer ou
classer les écotypes en groupes homogènes selon les
caractères agro-morphologiques. Elle est réalisée par la
méthode de classification ascendante hiérarchique (CAH).
L'algorithme utilisé est celui de WARD et le coefficient de
détermination R2 obtenu a permis de déterminer le
nombre de classes (INRAB, 2004).
Etape 3
Enfin, une analyse canonique discriminante pas - à -
pas a été réalisée afin de faire ressortir les
caractères qui discriminent les groupes issus de la classification. Une
description de chaque classe en fonction des caractères discriminant est
effectuée en vue de connaitre leurs potentialités
agronomiques.
4.3.2. Variables qualitatives
Une simple description par une analyse de fréquence ou
proportion des différentes modalités de chaque variable
qualitative a été faite avec le logiciel STATISTICA 7.
5. RESULTATS
5. RESULTATS
5.1. Caractères quantitatifs
L'analyse de la variance (ANOVA) effectuée sur les 14
variables quantitatives mesurées indique un effet significatif des blocs
pour les caractères longueur des feuilles, largeur des feuilles,
longueur des feuilles paniculaires, largeur des feuilles paniculaires, taille
des plants, nombre de talles par touffe, nombre de panicules par touffe et
nombre de ramifications (tableau 5.1). Ainsi, pour ces caractères, ce
sont les valeurs ajustées qui seront utilisées dans la suite de
l'étude. Une différence significative a été aussi
observée pour les témoins répétés, de
même qu'entre tous les autres écotypes pour toutes les variables
étudiées.
5.1.1. Caractéristiques agro-morphologiques:
regroupement des écotypes
L'analyse en composantes principales réalisée
sur les caractéristiques agromorphologiques des 1474
écotypes investigués dans l'étude révèle que
les cinq premières composantes principales concentrent 76,46 % des
informations du tableau de départ, ce qui est suffisant pour garantir
une précision d'interprétation. Ces cinq premières
composantes principales ont été retenues pour regrouper les
écotypes.
La classification numérique a permis de regrouper ces
écotypes en 8 classes, sur la base de ces cinq composantes principales
avec un coefficient de détermination R2 de 0,575.
Le tableau 5.2 présente les caractéristiques (moyenne et
écart-type) des variables initiales pour chacune des classes obtenues.
Le dendrogramme de la figure 5.1 illustre le regroupement obtenu, l'annexe 3
présente la liste des écotypes regroupés par classe et
l'annexe 4 montre quelques étapes de regroupement de ces écotypes
en classes.
L'examen du tableau 5.2 révèle que le cycle
semis-épiaison le plus long est observé au niveau de la classe 8,
tandis que le cycle le plus court est enregistré dans la classe 7. La
classe la plus sujette à la verse est la classe 7 alors qu'aucune verse
n'a été enregistrée dans les classes 2, 3 et 6. Pour les
variables nombre de talles par touffe et nombre de panicules par touffe, les
valeurs les plus élevées ont été obtenues dans la
classe 6, contrairement à la classe 5 où les plus faibles valeurs
ont été observées. Aussi, pour les caractères tels
que la taille des plants, la longueur des feuilles et la longueur des feuilles
paniculaires, les valeurs ont-elles été toutes
élevées au niveau des individus de la classe 8 mais tel n'est pas
le cas pour les écotypes des classes 2 et 4 où les valeurs
moyennes ont été relativement basses.
4 147 écotypes investigués dont 128 originaires du
Bénin, 10 variétés contrôles et 9
variétés témoins
5 Selon Glèlè et Kokodé (2004), cette valeur
de R2 retenue est suffisante pour obtenir des classes suffisamment
distinctes les unes des autres
Tableau 5.1. Moyenne des carrés de l'analyse de la
variance pour un dispositif ARCBD sur les 14 variables quantitatives
SSV
|
ddl
|
CSE
|
Verse
|
LongF
|
LargF
|
LongFP
|
LargFP
|
DiaTige
|
TailPlt
|
Taltouf
|
PanTouf
|
RamP
|
RamS
|
RRatio
|
LongPan
|
Bloc
|
9
|
100,48
|
55,83
|
237,87**
|
0,22**
|
122,36**
|
0,22**
|
1,55
|
571,98*
|
22,31*
|
14,42*
|
6,10
|
131,17**
|
0,36
|
15,09
|
Témoins
|
8
|
846,51**
|
192,92**
|
487,78**
|
0,42**
|
153,79**
|
0,51**
|
4,64**
|
1622,66**
|
43,26**
|
28,91**
|
24,56**
|
304,92
|
1,35
|
22,42**
|
Écotypes
|
149
|
629,66**
|
308,56**
|
277,31**
|
0,18**
|
156,35**
|
0,23**
|
3,39**
|
1681,14**
|
17,13**
|
12,06**
|
11,86**
|
141,00**
|
0,86**
|
53,99**
|
E x T
|
158
|
636,05**
|
302,12**
|
302,12**
|
0,20**
|
167,24**
|
0,26**
|
3,40**
|
1661,39**
|
19,86**
|
14,16**
|
12,38**
|
155,83**
|
0,87**
|
51,35**
|
Erreur
|
72
|
113,85
|
55,83
|
62,30
|
0,03
|
41,26
|
0,05
|
0,80
|
225,29
|
10,15
|
6,00
|
3,16
|
42,85
|
0,22
|
10,55
|
Légende
T = Témoins ; SSV = Source de variance; ddl = degré
de liberté ; E = Écotypes
(**) : Significatif au seuil de 5 % (*) : Significatif au seuil
de 1 % CSE : Cycle semis-épiaison
Long (F/P) : longueur des feuilles/feuille paniculaire
Larg (F/P) : Largeur des feuilles /feuille paniculaire
Taltouf : Nombre de talles par touffe Pantouf : Nombre de
panicules par touffe Diatige : Diamètre de la tige
TailPlt : Taille des plants
Ram (P/S) : Nombre de ramifications (Primaires/secondaires)
LongPan : Longueur de la panicule
0.00
1
2
3
7 8
4 5 6
R
-
S q u
a
r e d
0.25
0.50
0,57
0.75
1.00
LLLLLLLLLLLLLLLTLLLTLLLLLLLTLLLCLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLCLTLLLLLLLTTLLLLLLLLLLLLLCCLCLCLLLTCLLCTLLLLLLLLCCLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLTLLLLLLLLL
2 6 1 2 5 7 6 5 6 6 9 1 6 1 1 4 8 7 1 7 9 1 4 9 1 7 1 5 9 8 8
1
|
1 4 3 3 7 1 7 6 5 1
|
111812481129i6188637811
|
1932163171
|
1267914927781551
|
1 6 1 1 5 8 4 3 3 5 1 5 8 4 4 3 2 4 6 3 1 1 4 2 2 2 4 5 9 1
|
1541319827721919133465189
|
561118039392122 3044067052 021
2 458 9 51
0
|
110758201 151349 0084870 0 6975223
|
2477 3 0 3 9
|
507
|
240751
|
91
|
54366 60
|
728921 16423061 19800828 648110 2259221
|
8
|
674540 7 1 32
|
0
|
|
9
|
1
|
|
67 86 3 320
|
Légende :
1 = Classe 4 ; 2 = Classe 2 ; 3 = Classe 3 ; 4 = Classe 5 ; 5 =
Classe 7 ; 6 = Classe 1 ; 7 = Classe 6 ; 8 = Classe 8
Figure 5.1. Dendrogramme des classes d'écotypes
formées.
Tableau 5.2. Caractéristiques des variables quantitatives
pour chaque classe
|
Classe 1
|
Classe 2
|
Classe 3
|
Classe 4
|
Classe 5
|
Classe 6
|
Classe 7
|
Classe 8
|
M
|
|
M
|
|
M
|
|
M
|
|
M
|
|
M
|
|
M
|
|
M
|
?
|
CSE
|
95,18
|
7,13
|
87,68
|
4,94
|
84,89
|
8,72
|
86,75
|
9,83
|
76,39
|
7,14
|
89,75
|
8,02
|
70,33
|
5,43
|
96,67
|
4,04
|
Verse
|
1,41
|
7,95
|
0,00
|
0,00
|
1,39
|
5,89
|
0,25
|
1,58
|
11,58
|
26,09
|
0,00
|
0,00
|
80,83
|
18,28
|
6,67
|
11,55
|
LongF
|
61,81
|
6,17
|
43,14
|
5,36
|
44,56
|
5,35
|
44,18
|
6,65
|
49,41
|
8,45
|
53,03
|
6,58
|
48,25
|
7,19
|
78,13
|
4,01
|
LargF
|
1,32
|
0,21
|
1,30
|
0,16
|
1,23
|
0,16
|
1,27
|
0,22
|
1,61
|
0,13
|
1,85
|
0,12
|
1,14
|
0,26
|
1,39
|
0,16
|
LongFP
|
43,93
|
7,19
|
32,80
|
4,85
|
33,72
|
5,558
|
31,17
|
5,90
|
35,46
|
5,01
|
34,76
|
2,29
|
38,19
|
3,81
|
59,70
|
2,21
|
LargFP
|
1,60
|
0,22
|
1,52
|
0,16
|
1,50
|
0,19
|
1,52
|
0,20
|
1,87
|
0,15
|
2,07
|
0,24
|
1,54
|
0,28
|
1,72
|
0,13
|
DiaTige
|
6,34
|
0,87
|
5,80
|
0,75
|
6,04
|
0,77
|
5,67
|
1,00
|
5,85
|
1,00
|
6,83
|
0,91
|
5,19
|
0,66
|
6,93
|
0,84
|
TailPlt
|
159,82
|
11,80
|
129,44
|
12,73
|
125,81
|
8,91
|
124,72
|
13,71
|
131,46
|
15,72
|
147,63
|
8,22
|
140,95
|
13,91
|
164,20
|
7,62
|
TalTf
|
10,35
|
1,41
|
10,15
|
1,53
|
12,08
|
1,84
|
14,48
|
1,93
|
8,64
|
1,59
|
15,41
|
1,12
|
11,40
|
4,37
|
12,63
|
1,94
|
PanTf
|
9,11
|
1,28
|
8,68
|
1,48
|
10,12
|
1,31
|
11,95
|
1,71
|
7,03
|
0,88
|
12,85
|
1,62
|
10,27
|
3,91
|
11,25
|
1,95
|
RamP
|
11,69
|
1,20
|
11,72
|
0,83
|
12,43
|
1,09
|
11,44
|
0,83
|
12,75
|
1,26
|
13,08
|
0,74
|
12,50
|
1,36
|
16,11
|
0,84
|
RamS
|
33,18
|
7,16
|
33,13
|
5,65
|
41,42
|
5,25
|
28,88
|
6,73
|
31,63
|
6,35
|
40,57
|
8,57
|
23,14
|
7,07
|
54,58
|
8,15
|
RaRatio
|
2,71
|
0,49
|
2,80
|
0,33
|
3,37
|
0,36
|
2,50
|
0,61
|
2,53
|
0,42
|
3,09
|
0,50
|
2,06
|
0,51
|
3,78
|
0,30
|
LongPan
|
26,25
|
1,80
|
26,48
|
1,62
|
27,59
|
1,98
|
25,07
|
1,82
|
25,45
|
2,14
|
28,12
|
3,21
|
27,61
|
1,82
|
29,12
|
0,28
|
Légende
M = Moyenne ? = écart-type
|
CSE : Cycle semis-épiaison
Long (F/P) : longueur des feuilles/feuille paniculaire
Larg (F/P) : Largeur des feuilles /feuille paniculaire
Taltouf : Nombre de talles par touffe
Pantouf : Nombre de panicules par touffe
|
Diatige : Diamètre de la tige
TailPlt : Taille des plants
CSE : Cycle semis-épiaison
Ram (P/S) : Nombre de ramifications (Primaires/secondaires)
LongPan : Longueur de la panicule
|
5.1.2. Caractères discriminants des
écotypes
Les valeurs du coefficient de détermination
(R2) partiel des caractères investigués dans cette
étude sont présentées dans le tableau 5.3. L'examen de ce
tableau montre que la variable verse a la valeur de R2 partiel la
plus élevée (R2 = 0,75) avec une valeur
Fobs qui est hautement significative (P<0,0001). Ensuite,
viennent les variables longueur des feuilles, longueur des feuilles
paniculaires, taille des plants, nombre de talles et nombre de panicules avec
respectivement 0,65 ; 0,53 ; 0,57 ; 0,57 et 0,52 comme valeurs de R2
partiels.
Tableau 5.3. Coefficient de détermination partiel des
variables
Variable
|
R2 Partiel
|
Fobss
|
Pr > F
|
CSE
|
0,40
|
13,47
|
< 0,001
|
Verse
|
0,75
|
58,38
|
< 0,001
|
LongF
|
0,65
|
36,59
|
< 0,001
|
LargF
|
0,34
|
10,29
|
< 0,001
|
LongFP
|
0,53
|
21,95
|
< 0,001
|
LargFP
|
0,32
|
9,53
|
< 0,001
|
DiaTige
|
0,15
|
3,43
|
0,020
|
TaiPlt
|
0,57
|
26,75
|
< 0,001
|
TalTf
|
0,57
|
26,36
|
< 0,001
|
PanTf
|
0,52
|
11,74
|
< 0,001
|
RamP
|
0,37
|
11,74
|
< 0,001
|
RamS
|
0,42
|
14,19
|
< 0,001
|
RaRatio
|
0,35
|
10,65
|
< 0,001
|
LongPan
|
0,24
|
6,13
|
< 0,001
|
R2 : coefficient de détermination ; Fobs : valeur F de
Fisher
Légende
CSE : Cycle semis-épiaison
Long (F/P) : longueur des feuilles/feuille paniculaire Larg
(F/P) : Largeur des feuilles /feuille paniculaire Taltouf : Nombre de talles
par touffe
Pantouf : Nombre de panicules par touffe
|
Ram (P/S) : Nombre de ramifications (Primaires/secondaires)
LongPan : Longueur de la panicule Diatige : Diamètre de la
tige
TailPlt : Taille des plants
|
Les résultats de l'analyse canonique discriminante
effectuée sur les huit classes révèlent que les trois
premiers axes canoniques sont hautement significatifs et expliquent à
eux seuls 80,90 % des informations liées aux différentes classes.
Les corrélations entre axes canoniques et variables quantitatives des
écotypes de riz du Bénin sont présentées dans
tableau 5.4. L'analyse de ce tableau révèle que la variable verse
est très bien corrélée avec l'axe canonique 1
(corrélation = 0,97) et, dans une certaine mesure, la variable cycle
semisépiaison est négativement corrélée avec cet
axe (corrélation = -0.49). Les variables longueur des feuilles, taille
des plants et longueur des feuilles paniculaires sont prises en compte par
l'axe canonique 2 (respectivement 0,86 ; 0,84 et 0,75) ;
tandis que les variables nombre de talles par touffe et nombre de pannicules
par touffe peuvent être interprétées sur l'axe 3
(respectivement 0.79 et 0.78 comme coefficient). La figure 5.2 (A et B) montre
la projection des différentes classes dans les plans canoniques
formés par les trois axes.
A
B
Figure 5.2. Représentation des classes dans les axes
canoniques.
L'analyse de cette figure révèle d'une part que
la longueur des feuilles, la longueur des feuilles paniculaires et la taille
des plants opposent les classes 1 et 8 aux classes 2 et 4 ; d'autre part, le
nombre de talles par touffe et le nombre de panicules par touffe discriminent
les classes 4 et 6 de la classe 5.
Tableau 5.4. Corrélations des variables initiales avec les
composantes canoniques
|
Axes canoniques
|
|
Variables
|
Can 1
|
Can 2
|
Can 3
|
CSE
|
-0,49
|
0,44
|
0,20
|
Verse
|
0,97
|
0,08
|
0,01
|
LongF
|
-0,03
|
0,86
|
-0,06
|
LargF
|
-0,11
|
0,01
|
-0,42
|
LongFP
|
0,08
|
0,75
|
-0,10
|
LargFP
|
0,02
|
0,10
|
-0,38
|
DiaTige
|
-0,18
|
0,26
|
-0,09
|
TailPlt
|
0,01
|
0,84
|
-0,08
|
TalTf
|
-0,09
|
-0,33
|
0,78
|
PanTf
|
-0,04
|
-0,22
|
0,79
|
RamP
|
0,23
|
0,07
|
-0,26
|
RamS
|
-0,19
|
0,04
|
-0,20
|
RaRatio
|
-0,21
|
-0,05
|
-0,14
|
LongPan
|
0,18
|
0,07
|
-0,13
|
5.1.3. Discrimination des classes par la distance de
Mahalanobis
Le tableau 5.5 résume le test effectué sur les
huit classes en vue de l'appréciation de la distance entre elles.
L'analyse de ce tableau révèle qu'il existe des distances
très hautement significatives entre les huit classes constituées
et que les écotypes regroupés sont suffisamment homogènes
au sein d'une classe, mais distants d'une classe à une autre.
Tableau 5.5. Discrimination des classes par la distance de
Mahalanobis
Classes
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
1
2
3
4
5
6
7
8
|
12,74*** 20,79*** 14,55*** 26,37*** 26,72*** 49,43***
31,18***
|
4,70*** 6,36*** 7,97*** 17,88*** 47,51*** 46,86***
|
8,12*** 14,22*** 12,66*** 43,75*** 33,47***
|
22,61*** 15,72*** 46,40*** 47,30***
|
22,25*** 46,77*** 56,43***
|
65,88*** 31,82***
|
53,04***
|
|
*** significatif à 0,001.
5.1.4. Caractéristiques des classes
La figure 5.3 illustre les caractéristiques moyennes
des classes suivant les variables discriminantes. L'analyse de cette figure
montre essentiellement au niveau de la classe 7, une verse élevée
et un cycle semis - épiaison relativement court. Les écotypes des
classes 4 et 6 sont ceux qui ont de meilleurs tallages et de bonnes productions
de panicules. Quant aux écotypes de la classe 5, ils ont
particulièrement les plus faibles aptitudes au tallage et produisent peu
de panicules par rapport à ceux des classes 4 et 6. Les écotypes
de plus grandes tailles dans la collection sont ceux qui possèdent aussi
de longues feuilles et ces écotypes sont regroupés dans la classe
8.
120
100
80
60
40
20
0
A
CSE Verse1
18 16 14 12 10 8 6 4 2 0
1 2 3 4 5 6 7 8
Classe B
TalTI PanTi
1 2 3 4 5 6 7 8
Classe
C Note: Du fait de l'échelle, les valeurs des
180 variables «longueur des feuilles»et
«longueur des feuilles paniculaires» ont
été
160
140 120 100 80 60 40 20 0
multipliées par 2. Légende
CSE: Cycle semis - épiaison
Long (F/P) : longueur des feuilles/feuille paniculaire Larg
(F/P) : Largeur des feuilles /feuille paniculaire Taltouf : Nombre de talles
par touffe
LongF LongFP TailPlt
Pantouf : Nombre de panicules par touffe
Ram (P/S) : Nombre de ramifications (Primaires/secondaires)
LongPan : Longueur de la panicule
1 2 3 4 5 6 7 8 Diatige : Diamètre de la tige
Classe TailPlt : Taille des plants
Figure 5.3. Caractéristiques moyennes des classes
suivant les variables discriminantes.
5.2. Variables qualitatives
La figure 5.4 présente les résultats de
l'analyse de fréquences effectuée sur les écotypes
originaires6 du Bénin. L'analyse de cette figure
révèle que la majorité de la population a eu une
très bonne croissance au stade plantule (72,66 % extra vigoureux). Le
même constat a été fait en ce qui concerne la couleur
à la base des plants où la modalité
«verte»domine 82,81 %. Pour cette dernière variable, notons
que la coloration anthocyanine a été observée pour 14,83 %
des écotypes de riz collectés au Bénin. Pour le cas de la
variable pubescence du limbe, c'est la modalité «
intermédiaire» qui a été constatée en grande
partie (88 %) et, celle «bifide»est majoritaire pour le
caractère forme de la ligule (95,31 %). En ce qui concerne la
capacité des talles à se relevé, 97,67 % des
écotypes n'en sont pas aptes. Seuls, le port de la tige et l'attitude
des feuilles paniculaire ont une distribution polymodale dans la population.
6 Les témoins n'ont pas été pris en compte.
Uniquement les 128 écotypes en caractérisation
Vigueur Couleurbase
des plants
Couleurlimbe foliare
Pubescence limbe
80
70
60
50
40
30
20
10
0
100
90
120
100
80
60
40
20
0
Forme Ligule Attitudefeuille
paniculaire
Port de la tige Capacitédes talles
à se relever
Figure 5.4. Histogramme de fréquences des variables
qualitatives.
6. DISCUSSION
6. DISCUSSION
6.1. Observation globale de la population par rapport
aux caractères quantitatifs
6.1.1. Significativité des variables
"Augmented Design in Randomised Complete Bloc " est un
dispositif qui s'utilise dans les conditions où un nombre
élevé d'individus est à tester (Sharma, 1988). Dans la
présente étude, l'analyse de la variance réalisée
sur les données issues de ce dispositif n'a pas fait ressortir une
différence significative pour les variables cycle semis-épiaison,
verse, diamètre des tiges, nombre de ramifications primaires et longueur
de la panicule tandis que, pour les variables telles que : longueur des
feuilles, largeur des feuilles, longueur des feuilles paniculaires, largeur des
feuilles paniculaires, taille des plants, nombre de talles par touffe, nombre
de panicules par touffe et nombre de ramifications secondaires, les effets bloc
ont été significatifs. On peut conclure de ce fait que la mise en
bloc était une condition indispensable pour ces 8 caractères
(Ogunbayo et al., 2005). Ainsi, pour ces variables, ce sont les
moyennes ajustées qui ont été utilisées. Pour les
variables dont les effets blocs ne sont pas significatifs, une mise en bloc
n'était pas nécessaire dans les mêmes conditions
d'étude. Le dispositif mis en place dans cette recherche a permis
d'estimer l'erreur expérimentale, d'ajuster les valeurs moyennes des 8
caractères pour lesquels les effets bloc ont été
significatifs afin que ces valeurs moyennes ajustées puissent être
statistiquement comparables entre elles (Ogunbayo et al., 2007).
6.1.2. Diversité au sein de la population de riz du
Bénin
La diversité génétique désigne la
variation des gènes et des génotypes entre espèces
(diversité interspécifique) et au sein de chaque espèce
(diversité intra spécifique) et correspond à la
totalité de l'information génétique contenue dans les
gènes de tous les animaux, végétaux et micro-organismes
qui habitent la terre (Abdelguerfi, 2003). Au sein d'une espèce, la
diversité permet l'adaptation au changement de l'environnement, du
climat ou des méthodes de culture ou à la présence de
ravageurs et de maladies (Abdelguerfi, 2003).
Pour la présente étude, la méthode de
classification numérique a permis d'obtenir à partir de 147
écotypes de départ, 8 classes ou groupes homogènes qui
sont hautement distincts les uns des autres à un seuil de 1%o. Ce
résultat permet de conclure qu'il existe une variation au sein de la
collection de riz du Bénin. Les résultats de cette classification
numérique révèlent que la 1ère classe
constituée de 32 écotypes, contient le témoin Gambiaka
Kokoun de
même que l'écotype «Gambiaka»,
collecté sous le code BEN11-126-A à Agbahoué (commune de
Savè). On peut de ce fait, supposer, sur la base de la similarité
entre individus d'une même classe, que cet écotype serait ou
posséderait les caractéristiques agronomiques et morphologiques
du témoin Gambiaka Kokum. Les observations faites pour ces deux
écotypes sur le terrain durant la phase végétative
permettent de confirmer cette supposition.
La 2ème classe qui regroupe 31 individus,
contient les témoins BL 19 et NERICA-L19 ainsi que le contrôle
NERICA-L-14. Au Bénin, les variétés NERICA de bas-fonds
produisent en moyenne 9,7 panicules par plant (Moukoumbi et al.,
2011). Cette valeur est similaire à la moyenne de la classe 2. Un
tel résultat suggère que les écotypes du Bénin
appartenant au groupe 2 sont aussi performants du point de vue
productivité comme les NERICA de bas-fonds. Tel peut être le cas
des écotypes des classes 3 et 4 qui regroupent respectivement 17 et 40
individus, et contenant les contrôles WAB 631-1, IR 841, WAB 56- 104,
INARIS 88 pour la classe 3 ; IR 64 pour la classe 4. Les écotypes du
Bénin qui figurent dans ces groupes auraient des caractéristiques
similaires à celles des variétés améliorées.
Pour la classe 3, un écotype du Bénin appelé IR 841 par
les paysans y est classée. Il s'agit de l'écotype collecté
sous le code BEN 11-3-A (annexe 2). Un tel résultat confirme la bonne
connaissance de la variété IR 841 par les riziculteurs du
Bénin et s'explique par l'ampleur de sa vulgarisation au Bénin de
nos jours. En effet, la variété IR 841 est la
variété la plus cultivée au Bénin (Sanni et
al., 2011).
Les variétés témoins et contrôles
investiguées dans cette étude ne figurent pas dans les classes 6
et 8. Les Ecotypes de ces classes présentent cependant des performances
assez remarquables. En effet, les écotypes de la classe 6
présentent le plus grand nombre de talles et de panicules par plant dans
la collection (respectivement 16 talles et 13 panicules en moyenne) alors que
les écotypes de la classe 8 sont les plus grands de taille (en moyenne
164,20 cm) et possèdent de longues feuilles simples et paniculaires
(respectivement une moyenne de 78,13 et 59,70 cm).
La classe 7 contient les contrôles CG 14 et TOG 5681
(annexe 2) ; on déduit alors que c'est la classe qui regroupe les
écotypes de l'espèce O. glaberrima. En effet, CG 14 et
TOG 5681 sont deux variétés de l'espèce O. glaberrima
qui ont été utilisées dans des croisements
interspécifiques en vue de la mise en valeur de leurs caractères
intéressants (Sahrawat et Sika, 2002 ; Sahrawat, 2004 ; Tia, 2006 ;
Moukoumbi et al, 2011). Cette dernière classe compte 6
écotypes dont l'appartenance à l'espèce O. glaberrima
a été confirmée par les observations au champ.
6.1.3. Potentialités et faiblesses agronomiques des
écotypes de riz du Bénin
La collection de riz (Oryza spp.) du Bénin
obtenue lors de la récente collecte de 2011, et dont la présente
étude fait l'objet, dispose de potentialités agronomiques
exploitables par la recherche scientifique, notamment l'amélioration
variétale. Les huit classes issues de la classification sont, non
seulement distinctes au seuil de 1°/00 mais diffèrent
aussi, surtout pour certaines variables quantitatives. Les caractères
tels que le cycle semi - épiaison (CSE), la verse, la taille des plants,
la longueur des feuilles, la longueur des feuilles paniculaires, le nombre de
talles par touffe et le nombre de panicules par touffe sont ceux qui
discriminent la collection étudiée. Moukoumbi et al.
(2011) ont aussi trouvé que la taille des plants, les longueurs des
feuilles simples ainsi que celles des feuilles paniculaires discriminent les
populations de riz. C'est également le constat fait par Ojo et al.
(2009) concernant le caractère nombre de panicules.
Les résultats de la présente étude
révèlent que la classe 7 est composée d'écotypes
d'O. glaberrima, notamment les variétés
contrôles CG 14 et TOG 5681 (annexe 3). Ces écotypes sont
sensibles à la verse (Figure 5.3 A ; verse moyenne = 80,83 %). En effet,
la verse fait partie des caractères indésirables présents
chez l'espèce africaine O. glaberrima (Bezançon et
Diallo, 2006). Par contre, la précocité du cycle des
écotypes de ladite classe (CSE moyen = 70 jours) est un trait
intéressant et exploitable pour la sélection variétale. A
ce titre, en se référant à la classification faite par
IRRI (2002) et celle de Sanni et al. (2008), il est possible
d'affirmer que les écotypes de cette classe sont très
précoces. Nos résultats sont semblables à ceux de Isdine
(2007) qui a observé que 12 accessions de glaberrima du Mali
ont un cycle précoce dans une collection de 34 accessions. Selon Takeshi
(2007), le cycle végétatif est un facteur important qui peut
être utilisé comme facteur dans le contrôle des aléas
climatiques, des ravageurs et aussi dans la garantie de la
sécurité alimentaire des populations.
D'après l'échelle de Hien et al.
(2007), les écotypes des classes 2 et 6 sont résistants
à la verse (verse = 0 %). Aussi, en considérant le
caractère taille des plants et selon la classification de IRRI (2002),
les individus de la classe 6 sont caractérisés par de grandes
tailles (147,63 cm > 1307 cm). Un tel résultat est en
accord avec ceux de Rosa (2005) et de Hien et al. (2007) selon
lesquels, la résistance à la verse n'est pas
corrélée à la taille des plants. Mais, il faut retenir que
dans la collection, il y a d'autres écotypes plus grands de taille que
ceux de la classe 6. Il s'agit notamment des écotypes de la classe 8 qui
ont en moyenne
7 Seuil donné par IRRI
164,20 cm de hauteur. Ces écotypes ont également
les plus longues feuilles (longueur des feuilles > 60 cm). Les classes 4 et
6 regroupent les écotypes ayant des tallages moyens (respectivement 15
et 16) en se basant sur les critères de IRRI (2002) et de Sanni et
al. (2008). Le même constat a été fait pour le
caractère nombre de panicules par touffe pour lequel les classes 4 et 6
regorgent également d'individus plus performants. En revanche, les
écotypes de la classe 5 (figure 5.2 B) possèdent les plus petits
nombres de talles et de panicules de la collection, alors que cette classe
regroupe les variétés NERICA 1, WAB 32-80, Moroberekan et NERICA
2 (annexe 3). De ce résultat et d'après l'analyse du tableau 5.2,
on déduit qu'il existe des écotypes au Bénin qui soient
plus productifs que les variétés améliorées NERICA
1, WAB 32-80, Moroberekan et NERICA 2 (annexe 3) provenant de la banque de
gènes d'AfricaRice. En effet, Sié et al. (2010) ont
établi que le rendement en grains est positivement corrélé
avec le nombre de panicules/m2 et négativement
corrélé avec le nombre de talles stériles8.
Signalons de même que, les individus de la classe 7, celle des
«glaberrima»ont en moyenne 12 talles et 11 panicules ;
valeurs qui sont supérieures à celles de la classe 1
constituée des écotypes de l'espèce asiatique et le
témoin Gambiaka kokum, supérieures également à
celles de la classe 5 qui regorge les variétés
améliorées NERICA 1, WAB 32-80, Moroberekan et NERICA 2 (annexe
3) provenant de la banque de gènes d'AfricaRice. En considérant
la corrélation positive entre le rendement en grains et le nombre de
panicules par m2 (Sié et al., 2010), les résultat de
cette étude sont contraires aux affirmations de Linares (2002) qui
estime que la productivité des écotypes de l'espèce
africaine (O. glaberrima) est faible. Toutefois, l'obtention des
données de rendement permettront d'infirmer ou de confirmer une telle
observation.
6.2. Observation globale de la population par rapport
aux caractères qualitatifs
L'inventaire des caractères qualitatifs est important
pour une étude de la caractérisation agro-morphologique.
L'analyse de fréquence effectuée dans le cadre de cette
étude a révélé qu'il n'existe pas une grande
variabilité au sein de la population pour les caractères
qualitatifs mesurés. En effet, 72,66 % des écotypes de riz du
Bénin sont extra vigoureux au stade plantule, 82,81 % ont une couleur
verte à la base, 88,28 % ont une pubescence intermédiaire. Aussi,
la forme est-elle bifide à 95 %; ce qui traduit que la collection est
essentiellement constituée d'écotypes appartenant à
l'espèce asiatique O. sativa ( Sarla et Swamy., 2005;
Bezançon et Diallo, 2006). La forme de la ligule est en effet un
8 Nombre de talle stérile = nombre de talles total -
nombre de panicule s
caractère qui permet de différencier clairement
les deux espèces de riz cultivé. Ce résultat traduit la
rareté ou la disparition progressive de l'espèce africaine au
Bénin. Contrairement aux constats de Hien et al. (2007), les
caractères qualitatifs qui ont été mesurés durant
l'étude n'ont pas permis d'expliquer une grande diversité au sein
de la population. Ces résultats sont également en accord avec les
observations de Sanni (2008), selon lesquelles les caractères tels que
la pubescence des feuilles et la forme de la ligule ne contribuent pas assez
à une variabilité. Dans le cas de cette étude, il a
été observé que, pour chaque caractère, seule une
modalité est prépondérante. Il en résulte que, la
collection de riz du Bénin présente une faible variation pour les
caractères qualitatifs étudiés.
7. Conclusion et suggestions
7. CONCLUSION ET SUGGESTIONS
La caractérisation agro-morphologique contribue
à une meilleure connaissance des ressources génétiques. Le
genre Oryza est représenté par un potentiel
génétique assez important sur toute l'étendue du
territoire béninois.
La présente étude a porté sur la
caractérisation agro-morphologique de 128 écotypes originaires du
Bénin. Des résultats obtenus, il ressort qu'il existe une grande
variation au sein des écotypes de riz existant au Bénin. Les
caractères qualitatifs mesurés au cours de l'étude n'ont
pas permis de ressortir une grande variabilité au sein de la collection
tandis que les données quantitatives ont été à la
base d'une importante variation au sein de la collection. Les variables cycle
semis-épiaison, taille des plants, longueur des feuilles, longueur des
feuilles paniculaires, nombre de talles par touffe, nombre de panicules par
touffe et verse sont celles qui expliquent au mieux la diversité
agro-morphologique. En définitive, la collection de riz du Bénin
est majoritairement constituée d'écotypes de l'espèce
asiatique (O. sativa). Les rares écotypes de l'espèce
O. glaberrima qui ont été caractérisés
possèdent des atouts tels que le cycle relativement court, la
productivité élevée liée au nombre de talles et
panicules par touffe. La classification numérique a permis de constituer
8 classes distinctes.
Les écotypes de la classe 8 sont de grandes tailles et
possèdent de longues feuilles. Ceux des classes 6 et 4 sont très
productifs (nombre de panicules élevé). Ainsi, une base de
données sur les variations agro-morphologiques des écotypes de
riz du Bénin est désormais disponible et sera accessible au monde
scientifique. Par ailleurs, compte tenu des menaces de disparition des
écotypes traditionnels qu'a révélé le rapport de
mission de collecte des semences, nous formulons le voeu d'un programme de
conservation ex situ et in situ du potentiel local existant, car les ressources
locales sont la matière première la plus importante pour le
sélectionneur et l'intrant le plus essentiel à l'agriculteur.
Eu égard à tout ce qu'a
révélé cette étude, nous suggérerons
également un approfondissement de la recherche sur le potentiel
génétique des écotypes de riz du Bénin, notamment
une caractérisation moléculaire pour confirmer ou infirmer les
résultats issus de la caractérisation agro-morphologique.
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Annexes
Annexe 1 : Liste du matériel
végétal utilisé
S/N°
|
Code de collecte
|
Désignation
|
Commune
|
Villages
|
Source
|
Ecologie
|
1
|
BEN11-1
|
IRAT 127
|
Malanville
|
Wollo
|
Collecte
|
Bas-fond
|
2
|
BEN11-2
|
V 20
|
Malanville
|
Wollo
|
Collecte
|
Bas-fond
|
3
|
BEN11-3-A
|
IR 841
|
Malanville
|
Wollo
|
Collecte
|
Bas-fond
|
4
|
BEN11-4-A
|
V 17
|
Malanville
|
Wollo
|
Collecte
|
Bas-fond
|
5
|
BEN11-5-A
|
ADNY 11
|
Malanville
|
Monkassa
|
Collecte
|
Bas-fond
|
6
|
BEN11-6-A
|
BL19
|
Malanville
|
Monkassa
|
Collecte
|
Bas-fond
|
7
|
BEN11-7-A
|
Précoce
|
Malanville
|
Monkassa
|
Collecte
|
Bas-fond
|
8
|
BEN11-7-B
|
|
Malanville
|
Monkassa
|
Collecte
|
Bas-fond
|
9
|
BEN11-9
|
R 8
|
Malanville
|
Monkassa
|
Collecte
|
Bas-fond
|
10
|
BEN11-10
|
Précoce
|
Malanville
|
Garou 1 et 2
|
Collecte
|
Bas-fond
|
11
|
BEN11-11-A
|
R 8
|
Malanville
|
Garou 1 et 2
|
Collecte
|
Bas-fond
|
12
|
BEN11-12
|
Djimbo
|
Malanville
|
Garou 1 et 2
|
Collecte
|
Bas-fond
|
13
|
BEN11-13
|
Fondiézé
|
Malanville
|
Garou 1 et 2
|
Collecte
|
Bas-fond
|
14
|
BEN11-17-A
|
Précoce
|
Malanville
|
Madékali
|
Collecte
|
Bas-fond
|
15
|
BEN11-18
|
Djimbo
|
Malanville
|
Madékali
|
Collecte
|
Bas-fond
|
16
|
BEN11-21
|
Tanzaria
|
Malanville
|
Madékali
|
Collecte
|
Bas-fond
|
17
|
BEN11-23
|
IRAT
|
Ségbana
|
Tchakama
|
Collecte
|
Bas-fond
|
18
|
BEN11-26-A
|
Guitompata
|
Ségbana
|
Tchakama
|
Collecte
|
Bas-fond
|
19
|
BEN11-29-A
|
Dankoté
|
Ségbana
|
Piami Iko
|
Collecte
|
Bas-fond
|
20
|
BEN11-32-A
|
Gbemga
|
Gogounou
|
Bagou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
21
|
BEN11-34
|
Baton mori
|
Gogounou
|
Bagou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
22
|
BEN11-35-A1
|
Yayi Boni1
|
Gogounou
|
Bagou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
23
|
BEN11-35-A2
|
Yayi Boni2
|
Gogounou
|
Bagou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
24
|
BEN11-35-A3
|
Yayi Boni3
|
Gogounou
|
Bagou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
25
|
BEN11-36-A
|
NERICA
|
Gogounou
|
Bagou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
26
|
BEN11-37-A
|
Essai
|
Gogounou
|
Bagou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
27
|
BEN11-39
|
Pika
|
Gogounou
|
Gounarou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
28
|
BEN11-40-A
|
NERICA2 ou 4
|
Gogounou
|
Gounarou
|
Collecte
|
Plateau
|
29
|
BEN11-40-B
|
|
Gogounou
|
Gounarou
|
Collecte
|
Plateau
|
30
|
BEN11-41-B
|
|
Gogounou
|
Gounarou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
31
|
BEN11-42-A
|
Parakou kouro bouro
|
Gogounou
|
Gounarou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
32
|
BEN11-43-A
|
Gbemga (gros grain)
|
Gogounou
|
Gounarou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
33
|
BEN11-43-B
|
|
Gogounou
|
Gounarou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
34
|
BEN11-44-A
|
Gbemga (petit grain)
|
Gogounou
|
Gounarou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
35
|
BEN11-45
|
Essai
|
Gogounou
|
Gounarou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
36
|
BEN11-31-A
|
Méada
|
Ségbana
|
Piami Iko
|
Collecte
|
Bas-fond
|
37
|
BEN11-31-B
|
|
Ségbana
|
Piami Iko
|
Collecte
|
Bas-fond
|
38
|
BEN11-58
|
DE GAULE
|
Kouandé
|
Fô-tancé
|
Collecte
|
Bas-fond
|
39
|
BEN11-59-A
|
Waabi-2
|
Kouandé
|
Fô-tancé
|
Collecte
|
Bas-fond
|
40
|
BEN11-59-B
|
|
Kouandé
|
Fô-tancé
|
Collecte
|
Bas-fond
|
41
|
BEN11-59-C
|
|
Kouandé
|
Fô-tancé
|
Collecte
|
Bas-fond
|
S/N°
|
Code de collecte
|
Désignation
|
Commune
|
Villages
|
Source
|
Ecologie
|
42
|
BEN11-59-D
|
|
Kouandé
|
Fô-tancé
|
Collecte
|
Bas-fond
|
43
|
BEN11-60-A
|
Riz de trois mois
|
Kouandé
|
Fô-tancé
|
Collecte
|
Bas-fond
|
44
|
BEN11-62-A1
|
DE GAULE (Cargo Rouge)
|
Kouandé
|
Niékénébansou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
45
|
BEN11-62-B1
|
|
Kouandé
|
Niékénébansou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
46
|
BEN11-62-A2
|
DE GAULE (Cargo Blanc)
|
Kouandé
|
Niékénébansou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
47
|
BEN11-62-B2
|
|
Kouandé
|
Niékénébansou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
48
|
BEN11-63-A1
|
NERICA
|
Kouandé
|
Niékénébansou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
49
|
BEN11-64
|
CARDER
|
Kouandé
|
Niékénébansou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
50
|
BEN11-68-A
|
Riz de montagne
|
Boukoumbé
|
Tassayota
|
Collecte
|
Plateau
|
51
|
BEN11-69-A
|
INARIS 88
|
Boukoumbé
|
Tassayota
|
Collecte
|
Bas-fond
|
52
|
BEN11-70-B
|
|
Boukoumbé
|
Tassayota
|
Collecte
|
Bas-fond
|
53
|
BEN11-71-A
|
Bobo oura
|
Boukoumbé
|
Dipokor 1
|
Collecte
|
Bas-fond
|
54
|
BEN11-72-A
|
Ioyi (BL19)
|
Boukoumbé
|
Dipokor 1
|
Collecte
|
Bas-fond
|
55
|
BEN11-75-A
|
Mongnin tchétiégué
|
Matéri
|
Kondo
|
Collecte
|
Bas-fond
|
56
|
BEN11-76-A
|
Mongnin touinguè
|
Matéri
|
Kondo
|
Collecte
|
Bas-fond
|
57
|
BEN11-76-B
|
|
Matéri
|
Kondo
|
Collecte
|
Bas-fond
|
58
|
BEN11-78-A
|
Mongnin papahoun
|
Matéri
|
Kondo
|
Collecte
|
Bas-fond
|
59
|
BEN11-79
|
Koukourikê 1
|
Matéri
|
Kondo
|
Collecte
|
Bas-fond
|
60
|
BEN11-80
|
Koukourikê 2
|
Matéri
|
Kondo
|
Collecte
|
Bas-fond
|
61
|
BEN11-82-A
|
Mongnin pouénihoun
|
Matéri
|
Kondo
|
Collecte
|
Bas-fond
|
62
|
BEN11-82-B
|
|
Matéri
|
Kondo
|
Collecte
|
Bas-fond
|
63
|
BEN11-83-A
|
Mongnin polaguè
|
Matéri
|
Kondo
|
Collecte
|
Bas-fond
|
64
|
BEN11-84-A
|
Lakpoaga mongnin
|
Matéri
|
Kondo
|
Collecte
|
Bas-fond
|
65
|
BEN11-86
|
Tchoumbouèkê
|
Matéri
|
Toubougnini
|
Collecte
|
Bas-fond
|
66
|
BEN11-88-A
|
Mongnin pampam
|
Matéri
|
Toubougnini
|
Collecte
|
Bas-fond
|
67
|
BEN11-90-A
|
Mongnin tomiéssi
|
Matéri
|
Toubougnini
|
Collecte
|
Bas-fond
|
68
|
BEN11-93-A
|
Tchidamaraya
|
Cobly
|
Cobly centre
|
Collecte
|
Bas-fond
|
69
|
BEN11-96
|
TOX 104
|
Cobly
|
Cobly centre
|
Collecte
|
Bas-fond
|
70
|
BEN11-98-A
|
Imorikokonga
|
Cobly
|
Pègou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
71
|
BEN11-102-A
|
NERICA2
|
Cobly
|
Pègou
|
Collecte
|
Plateau
|
72
|
BEN11-104-A
|
VARX (ITA 304)
|
Cobly
|
Pègou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
73
|
BEN11-105-A
|
Kumulumwanga
|
Cobly
|
Pègou
|
Collecte
|
Plateau
|
74
|
BEN11-106-A
|
Nadréki
|
Cobly
|
Pègou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
75
|
BEN11-194-A
|
NERICA1
|
Ouidah
|
Gbèna
|
Collecte
|
Plateau
|
76
|
BEN11-49
|
Variété togolaise
|
Bembèrèkè
|
Ina
|
Collecte
|
Bas-fond
|
77
|
BEN11-50-A
|
NERICA
|
NIKKI
|
Koni
|
Collecte
|
Plateau
|
78
|
BEN11-51-A
|
Labeka
|
NIKKI
|
Koni
|
Collecte
|
Bas-fond
|
79
|
BEN11-53
|
Méada
|
NIKKI
|
Sérékali
|
Collecte
|
Bas-fond
|
80
|
BEN11-54
|
Kpribou
|
NIKKI
|
Sérékali
|
Collecte
|
Plateau
|
81
|
BEN11-55
|
Moukparé 1
|
NIKKI
|
Nikki, quartier Totorou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
82
|
BEN11-56
|
Moukparé 2
|
NIKKI
|
Nikki, quartier Totorou
|
Collecte
|
Bas-fond
|
83
|
BEN11-121-A
|
INCONNUE 1
|
Bantè
|
Adjatin
|
Collecte
|
Bas-fond
|
84
|
BEN11-121-B
|
|
Bantè
|
Adjatin
|
Collecte
|
Bas-fond
|
85
|
BEN11-122-A
|
INCONNUE 2
|
Bantè
|
Adjatin
|
Collecte
|
Bas-fond
|
86
|
BEN11-123-A
|
BERIS 21
|
Bantè
|
Adjatin
|
Collecte
|
Bas-fond
|
S/N°
|
Code de collecte
|
Désignation
|
Commune
|
Villages
|
Source
|
Ecologie
|
87
|
BEN11-126-A
|
GAMBIAKA
|
Savè
|
Agbaboué
|
Collecte
|
Bas-fond
|
88
|
BEN11-126-B
|
|
Savè
|
Agbaboué
|
Collecte
|
Bas-fond
|
89
|
BEN11-131-B
|
|
Savè
|
Gobé
|
Collecte
|
Bas-fond
|
90
|
BEN11-134
|
Riz parfumé
|
Savè
|
Gobé
|
Collecte
|
Bas-fond
|
91
|
BEN11-135
|
Inconnue 1
|
Savè
|
Gobé
|
Collecte
|
Bas-fond
|
92
|
BEN11-136-A
|
Inconnue 2
|
Savè
|
Gobé
|
Collecte
|
Bas-fond
|
93
|
BEN11-146
|
ADRAO 43
|
Savalou
|
Dagadoho
|
Collecte
|
plateau/Ba s-fond
|
94
|
BEN11-148
|
GAMBIAKA Mali
|
Savalou
|
Dagadoho
|
Collecte
|
Plateau
|
95
|
BEN11-152-B
|
|
Glazoué
|
Houala
|
Collecte
|
Plateau
|
96
|
BEN11-152-C
|
|
Glazoué
|
Houala
|
Collecte
|
Plateau
|
97
|
BEN11-154-B
|
|
Glazoué
|
Houala
|
Collecte
|
Plateau
|
98
|
BEN11-158-A
|
11365
|
Savalou
|
Mondji
|
Collecte
|
Bas-fond
|
99
|
BEN11-159-A
|
NERICA4
|
Savalou
|
Mondji
|
Collecte
|
Bas-fond
|
100
|
BEN11-159-B
|
|
Savalou
|
Mondji
|
Collecte
|
Bas-fond
|
101
|
BEN11-160-A
|
Togo grain
|
Savalou
|
Mondji
|
Collecte
|
Bas-fond
|
102
|
BEN11-161
|
WABA
|
Savalou
|
Mondji
|
Collecte
|
Bas-fond
|
103
|
BEN11-162-B
|
|
Glazoué
|
Sowé
|
Collecte
|
Bas-fond
|
104
|
BEN11-163-A
|
WAB32
|
Glazoué
|
Sowé
|
Collecte
|
Bas-fond
|
105
|
BEN11-202-A
|
Inconnu COTE D'IVOIRE
|
Savalou
|
Mondji
|
Collecte
|
Bas-fond
|
106
|
BEN11-203-A
|
Inconnu (BERIS 21)
|
Glazoué
|
Sowé
|
Collecte
|
Bas-fond
|
107
|
BEN11-204
|
Inconnu (source ferne africa rice)
|
Glazoué
|
Sowé
|
Collecte
|
Bas-fond
|
108
|
BEN11-181
|
NERICA-L19
|
Dogbo
|
Dévé
|
Collecte
|
Irrigué
|
109
|
BEN11-183
|
WITA4
|
Dogbo
|
Dévé
|
Collecte
|
Irrigué
|
110
|
BEN11-190-B
|
|
Lalo
|
Tchi-ahomadégbé
|
Collecte
|
Bas-fond
|
111
|
BEN11-108-B
|
|
Ouaké
|
Kadolassi
|
Collecte
|
Plateau
|
112
|
BEN11-110-A
|
TOX
|
Ouaké
|
Kadolassi
|
Collecte
|
Bas-fond
|
113
|
BEN11-111-A
|
Lobilobi
|
Ouaké
|
Kadolassi
|
Collecte
|
Bas-fond
|
114
|
BEN11-112-A
|
Collecté au marché
|
Ouaké
|
Marché de Kassoua
|
Collecte
|
Bas-fond
|
115
|
BEN11-112-B
|
|
Ouaké
|
Marché de Kassoua
|
Collecte
|
Bas-fond
|
116
|
BEN11-120-A
|
GAMBIAKA de togo
|
Bassila
|
Kodowari
|
Collecte
|
Bas-fond
|
117
|
BEN11-197
|
NERICA6 ?
|
Dangbo
|
Mitro
|
Collecte
|
Bas-fond
|
118
|
BEN11-171
|
NERICA-L14
|
Covè
|
Koussin
|
Collecte
|
Bas-fond
|
119
|
BEN11-172
|
NERICA-L20
|
Covè
|
Koussin
|
Collecte
|
Bas-fond
|
120
|
BEN11-175
|
TOX rond
|
Covè
|
Lanta
|
Collecte
|
Plateau/B as-fond
|
121
|
BEN11-176-A
|
Inconnue 1
|
Covè
|
Lanta
|
Collecte
|
Plateau/B as-fond
|
122
|
BEN11-177-A
|
Inconnue 2
|
Covè
|
Lanta
|
Collecte
|
Plateau/B as-fond
|
123
|
|
OROU KPEHINIE
|
|
|
AfricaRice
|
|
124
|
SD78-750
|
TOS 8230
|
|
Mori (Bariba)
|
AfricaRice
|
|
125
|
SD78-977
|
TOS 8235
|
|
EX Gbinikki
|
AfricaRice
|
|
126
|
SD78-985
|
TOS 8236
|
|
EX Toura
|
AfricaRice
|
|
127
|
SD78-1011
|
TOS 8238
|
|
EX Gbassa
|
AfricaRice
|
|
128
|
SD78-721
|
TOS 8606
|
|
EX Ressi (Yoruba)
|
AfricaRice
|
|
129
|
SD78-947
|
TOS 8612
|
|
EX Gogounou
|
AfricaRice
|
|
S/N°
|
Code de collecte
|
Désignation
|
Commune
|
Villages
|
Source
|
Ecologie
|
130
|
|
TOS 8229
|
|
|
AfricaRice
|
|
131
|
|
TOS 8607
|
|
|
AfricaRice
|
|
132
|
SD78-902
|
TOS 8232
|
|
Move (Mokole)
|
AfricaRice
|
|
133
|
SD78-947
|
TOS 8233
|
|
EX Bagou
|
AfricaRice
|
|
134
|
SD78-967
|
TOS 8234
|
|
EX Alibori
|
AfricaRice
|
|
135
|
SD78-1001
|
TOS 8237
|
|
EX Gbangbanga
|
AfricaRice
|
|
136
|
SD78-907
|
TOS 8752
|
|
EX Mokole
|
AfricaRice
|
|
137
|
TB78-1035
|
TOS 8835
|
|
EX Kerou
|
AfricaRice
|
|
138
|
|
TOS 8834
|
|
|
AfricaRice
|
|
139
|
|
TOS 8608
|
|
|
AfricaRice
|
|
Variétés contrôles
|
140
|
|
11365
|
|
|
AfricaRice
|
|
141
|
|
IR 841
|
|
|
AfricaRice
|
|
142
|
|
NERICA2
|
|
|
AfricaRice
|
|
143
|
|
INARIS 88
|
|
|
AfricaRice
|
|
144
|
|
NERICA-L14
|
|
|
AfricaRice
|
|
145
|
|
WAB56-104
|
|
|
AfricaRice
|
|
146
|
|
TOG 5681
|
|
|
AfricaRice
|
|
147
|
|
IR 64
|
|
|
AfricaRice
|
|
148
|
|
WAB638-1
|
|
|
AfricaRice
|
|
149
|
|
Moroberekan
|
|
|
AfricaRice
|
|
150
|
|
CG 14
|
|
|
AfricaRice
|
|
Variétés Témoins
|
151
|
|
NERICA1
|
|
|
AfricaRice
|
|
152
|
|
NERICA4
|
|
|
AfricaRice
|
|
153
|
|
NERICA-L19
|
|
|
AfricaRice
|
|
154
|
|
NERICA-L20
|
|
|
AfricaRice
|
|
155
|
|
ADNY 11
|
|
|
AfricaRice
|
|
156
|
|
BL19
|
|
|
AfricaRice
|
|
157
|
|
WITA4
|
|
|
AfricaRice
|
|
158
|
|
WAB32-80
|
|
|
AfricaRice
|
|
159
|
|
Gambiaka kokum
|
|
|
AfricaRice
|
|
Légende
Les écotypes non germés sont soulignés en
jaunes Les écotypes tardifs sont soulignés en gris
Annexe 2: Dispositif expérimental pour la
caractérisation des cultivars du Bénin
Block 1
|
Block 2
|
Block 3
|
Block 4
|
Block 5
|
Pl n°
|
Désignation
|
Pl n°
|
Désignation
|
Pl n°
|
Désignation
|
Pl n°
|
Désignation
|
Pl n°
|
Désignation
|
1
|
NERICA1
|
25
|
BEN11-36-A
|
49
|
NERICA1
|
73
|
NERICA-L20
|
97
|
Gambiaka kokum
|
2
|
BEN11-4-A
|
26
|
BEN11-79
|
50
|
BEN11-71-A
|
74
|
NERICA4
|
98
|
BEN11-88-A
|
3
|
BEN11-59-D
|
27
|
BEN11-104-A
|
51
|
BEN11-34
|
75
|
WITA4
|
99
|
BEN11-7-B
|
4
|
NERICA-L19
|
28
|
BEN11-84-A
|
52
|
BEN11-59-A
|
76
|
NERICA1
|
100
|
WITA4
|
5
|
Gambiaka kokum
|
29
|
ADNY 11
|
53
|
TOS 8233
|
77
|
ADNY 11
|
101
|
BEN11-59-C
|
6
|
BEN11-76-B
|
30
|
CG 14
|
54
|
Gambiaka kokum
|
78
|
BEN11-72-A
|
102
|
BEN11-120-A
|
7
|
WITA4
|
31
|
WITA4
|
55
|
NERICA-L20
|
79
|
BEN11-154-B
|
103
|
NERICA-L20
|
8
|
TOS 8237
|
32
|
BEN11-31-A
|
56
|
BEN11-62-A1
|
80
|
BEN11-35-A1
|
104
|
NERICA-L19
|
9
|
ADNY 11
|
33
|
BEN11-39
|
57
|
11365
|
81
|
TOS 8234
|
105
|
BEN11-49
|
10
|
BEN11-90-A
|
34
|
BEN11-62-B2
|
58
|
BEN11-9
|
82
|
BEN11-45
|
106
|
NERICA4
|
11
|
BEN11-51-A
|
35
|
BEN11-50-A
|
59
|
BEN11-126-B
|
83
|
WAB32-80
|
107
|
ADNY 11
|
12
|
BEN11-102-A
|
36
|
BEN11-194-A
|
60
|
WAB32-80
|
84
|
BEN11-56
|
108
|
NERICA1
|
13
|
BEN11-121-A
|
37
|
BEN11-6-A
|
61
|
NERICA4
|
85
|
BEN11-162-B
|
109
|
TOS 8236
|
14
|
BEN11-62-B1
|
38
|
NERICA-L19
|
62
|
BEN11-82-A
|
86
|
BL19
|
110
|
BEN11-183
|
15
|
BEN11-35-A2
|
39
|
BEN11-10
|
63
|
Moroberekan
|
87
|
BEN11-44-A
|
111
|
BEN11-37-A
|
16
|
BEN11-31-B
|
40
|
BEN11-78-A
|
64
|
BEN11-62-A2
|
88
|
BEN11-202-A
|
112
|
BEN11-83-A
|
17
|
NERICA-L20
|
41
|
NERICA1
|
65
|
BEN11-152-B
|
89
|
BEN11-29-A
|
113
|
BEN11-204
|
18
|
IR 64
|
42
|
NERICA-L20
|
66
|
WITA4
|
90
|
Gambiaka kokum
|
114
|
BEN11-176-A
|
19
|
BEN11-112-B
|
43
|
TOG 5681
|
67
|
NERICA2
|
91
|
BEN11-108-B
|
115
|
BL19
|
20
|
BL19
|
44
|
WAB32-80
|
68
|
NERICA-L19
|
92
|
BEN11-93-A
|
116
|
BEN11-197
|
21
|
BEN11-60-A
|
45
|
BL19
|
69
|
BEN11-32-A
|
93
|
BEN11-96
|
117
|
BEN11-122-A
|
22
|
NERICA4
|
46
|
Gambiaka kokum
|
70
|
ADNY 11
|
94
|
NERICA-L19
|
118
|
WAB32-80
|
23
|
WAB638-1
|
47
|
NERICA4
|
71
|
BL19
|
95
|
BEN11-76-A
|
119
|
BEN11-7-A
|
24
|
WAB32-80
|
48
|
BEN11-2
|
72
|
TOS 8606
|
96
|
TOS 8229
|
120
|
BEN11-171
|
Block 6
|
Block 7
|
Block 8
|
Block 9
|
Block 10
|
Pl n°
|
Désignation
|
Pl n°
|
Désignation
|
Pl n°
|
Désignation
|
Pl n°
|
Désignation
|
Pl n°
|
Désignation
|
121
|
BEN11-136-A
|
145
|
BEN11-63-A1
|
169
|
BEN11-146
|
193
|
TOS 8608
|
217
|
BEN11-98-A
|
122
|
NERICA1
|
146
|
BEN11-160-A
|
170
|
BEN11-159-A
|
194
|
BEN11-1
|
218
|
ADNY 11
|
123
|
BEN11-177-A
|
147
|
NERICA-L19
|
171
|
BEN11-42-A
|
195
|
ADNY 11
|
219
|
BEN11-112-A
|
124
|
Gambiaka kokum
|
148
|
NERICA4
|
172
|
BEN11-105-A
|
196
|
TOS 8235
|
220
|
BEN11-121-B
|
125
|
BEN11-3-A
|
149
|
BEN11-106-A
|
173
|
NERICA4
|
197
|
BEN11-40-B
|
221
|
NERICA1
|
126
|
BL19
|
150
|
BEN11-17-A
|
174
|
ADNY 11
|
198
|
NERICA-L19
|
222
|
BEN11-152-C
|
127
|
BEN11-175
|
151
|
NERICA-L20
|
175
|
BEN11-181
|
199
|
BEN11-41-B
|
223
|
BEN11-58
|
128
|
OROU KPEHINIE
|
152
|
BEN11-21
|
176
|
NERICA-L20
|
200
|
NERICA1
|
224
|
BEN11-148
|
129
|
BEN11-75-A
|
153
|
BEN11-69-A
|
177
|
NERICA1
|
201
|
BL19
|
225
|
BEN11-123-A
|
130
|
TOS 8238
|
154
|
BEN11-40-A
|
178
|
BEN11-70-B
|
202
|
BEN11-12
|
226
|
BEN11-163-A
|
131
|
TOS 8230
|
155
|
BEN11-43-A
|
179
|
WITA4
|
203
|
WITA4
|
227
|
WAB32-80
|
132
|
WITA4
|
156
|
Gambiaka kokum
|
180
|
WAB32-80
|
204
|
BEN11-131-B
|
228
|
NERICA4
|
133
|
BEN11-55
|
157
|
NERICA1
|
181
|
BEN11-43-B
|
205
|
BEN11-35-A3
|
229
|
BEN11-172
|
134
|
BEN11-82-B
|
158
|
BEN11-190-B
|
182
|
NERICA-L19
|
206
|
NERICA-L20
|
230
|
BEN11-80
|
135
|
NERICA-L20
|
159
|
IR 841
|
183
|
BEN11-134
|
207
|
NERICA-L14
|
231
|
BL19
|
136
|
WAB32-80
|
160
|
BEN11-110-A
|
184
|
BEN11-159-B
|
208
|
BEN11-135
|
232
|
BEN11-53
|
137
|
NERICA4
|
161
|
WITA4
|
185
|
BEN11-64
|
209
|
WAB32-80
|
233
|
TOS 8612
|
138
|
BEN11-161
|
162
|
BEN11-23
|
186
|
TOS 8752
|
210
|
NERICA4
|
234
|
Gambiaka kokum
|
139
|
BEN11-13
|
163
|
BEN11-26-A
|
187
|
BEN11-203-A
|
211
|
WAB56-104
|
235
|
INARIS 88
|
140
|
BEN11-158-A
|
164
|
WAB32-80
|
188
|
BEN11-54
|
212
|
TOS 8834
|
236
|
BEN11-18
|
141
|
BEN11-111-A
|
165
|
BEN11-68-A
|
189
|
Gambiaka kokum
|
213
|
Gambiaka kokum
|
237
|
BEN11-11-A
|
142
|
ADNY 11
|
166
|
ADNY 11
|
190
|
BEN11-59-B
|
214
|
TOS 8607
|
238
|
NERICA-L20
|
143
|
TOS 8835
|
167
|
BL19
|
191
|
TOS 8232
|
215
|
BEN11-5-A
|
239
|
NERICA-L19
|
144
|
NERICA-L19
|
168
|
BEN11-126-A
|
192
|
BL19
|
216
|
BEN11-86
|
240
|
WITA4
|
Légende : variétés témoins en
jaune ; variétés contrôles en vert
Annexe 3: Compositions des classes obtenues
N° Classe Ecotypes
1 Gambiaka kokum; BEN11-59D; BEN11-62-B2; BEN11-78-A;
BEN11-71-A;
BEN11-59-A; TOS 8233; BEN11-62-A1; BEN11-126-B; BEN11-62-A2;
TOS 8234; BEN11-56; BEN11-162-B; BEN11-44-A; BEN11-76-A; BEN11-88-A;
BEN11-122-A; TOS 8238; BEN11-111-A; BEN11-160-A; BEN11-126-A; BEN11-42-A;
BEN11-105-A; BEN11-134; BEN11-59B; TOS 8232; TOS 8607; BEN11-98A; BEN11-112-A;
BEN11-121-B; BEN11-58; BEN11-53.
2 NERICA 4; NERICA-L-19; BL 19; BEN11-4-A; BEN11-60-A;
BEN11-104-
A; BEN11-6-A; BEN11-2; BEN11-72-A; BEN11-35-A1; BEN11-202-A;
BEN11-183; BEN11-176-A; BEN11-75-A; BEN11-21; BEN11-69-A; BEN11- 23;
BEN11-68-A; BEN11-146; BEN11-181; BEN11-64; BEN11-54; TOS 8608; BEN11-41-B;
BEN11-35-A3; BEN11-5-A; BEN11-86; BEN11-123-A; BEN11-163-A; BEN11-18; WAB
638-1.
3 BEN11-51-A; BEN11-102-A; BEN11-35-A2; BEN11-36-A; BEN11-39;
BEN11-9; BEN11-154-B; BEN11-93-A; BEN11-3-A; BEN11-161; BEN11-
13; BEN11-110-A; BEN11-43-B; BEN11-203-A; NERICA 2; IR 64 ; Moroberekan;
INARIS88.
4 NERICAL 20; WITA 4; ADNY 11; BEN11-70-B; BEN11-159-B; TOS
8752;
TOS 8235; BEN11-40-B; BEN11-12; BEN11-131-B; TOS 8834; BEN11-148;
BEN11-172; BEN11-80; BEN11-11-A; IR 841
5 NERICA 1; WAB32-80; BEN11-50-A; BEN11-152-B; BEN11-32-A;
BEN11-
29-A; BEN11-37-A; BEN11-83-A; BEN11-204; BEN11-135; BEN11-152-C;
NERICA 2; WAB 56-104; NERICAL 14.
6 TOS 8606; TOS 8229; BEN11-59- C; BEN11-136-A
7 BEN11-90-A; BEN11-84-A; BEN11-45; BEN1-126-A; CG 14; TOG
5681
8 BEN11-121-A; BEN11-62-B1; BEN11-112-B
Annexe 4 : Quelques étapes de regroupement des
écotypes en classes
NCL
|
Classes fusionnées
|
Fréquence
|
R2
|
13
|
CL21
|
CL29
|
31
|
0.69
|
12
|
CL20
|
CL34
|
18
|
0.67
|
11
|
CL17
|
CL22
|
24
|
0.64
|
10
|
CL12
|
CL26
|
32
|
0.62
|
9
|
CL28
|
CL67
|
6
|
0.59
|
8
|
CL11
|
CL15
|
40
|
0.57
|
7
|
CL24
|
CL39
|
7
|
0.53
|
6
|
CL13
|
CL16
|
49
|
0.49
|
5
|
CL6
|
CL14
|
62
|
0.43
|
4
|
CL10
|
CL7
|
39
|
0.36
|
3
|
CL8
|
CL5
|
102
|
0.25
|
2
|
CL3
|
CL9
|
108
|
0.13
|
1
|
CL2
|
CL4
|
147
|
0.00
|
NCL : Nombre de classe ; R2 : Coefficient de
détermination
|
|