CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Ce travail a permis de révéler un gradient de
salinité sur la plage de Bois Jolan, qui semble avoir un impact
négatif sur la croissance de C. uvifera. Ë
proximité de l'eau de mer, les arbres sont de petites tailles et
rabougris alors que les arbres éloignés sont de plus grandes
tailles avec un houppier bien développé sous lequel prolifere une
importante régénération à partir de semis.
On a également noté une diversité de
champignons ectomycorhiziens inféodés à C.
uvifera le long du gradient de salinité. Cette diversité de
champignons semble structurée par la salinité. En effet, 6
especes de sporophores (A. arenicola, I. littoralis, C.
cinnabarinus, I. xerophytica, S. bermudense et R. cremeolilacina)
ont été identifiés en milieu peu salé et seulement
une espece (S. bermudense) en milieu salé. De même, neuf
MT ont été répertoriés en milieu peu salé
dont trois en milieu salé. L'étude de la diversité
génétique des champignons à l'aide d'outils
moléculaires (PCR- RFLP et séquençage de l'ITS) a permis
de relier des sporophores aux MT et de montrer que des arbres-meres et leurs
plantules partagent un meme cortège ectomycorhizien commun. Quatre
sporophores (C. cinnabarinus, I. xerophytica, S. bermudense et R.
cremeolilacina) ont été reliés à des MT, 2
sporophores (A. arenicola et I. littoralis) sont absents des
racines de C. uvifera et 2 MT identifiés (Tomentella
sp1 et Tomentella sp2) ne génerent pas de sporophores. La
diversité des sporophores ne reflete donc pas celle des MT. Notre
étude montre qu'il convient d'inventorier systématiquement les
sporophores et les ECM pour avoir une bonne image de la diversité des
champignons ectomycorhiziens de C. uvifera.
Les arbres-meres et leurs plantules ont en commun trois
champignons ectomycorhiziens (S. bermudense, Tomentella sp1 et
Tomentella sp2) majoritairement présents sur les racines
échantillonnées le long du gradient de salinité. Ces trois
champignons constituent des réseaux ectomycorhiziens potentiels reliant
les arbres-meres et leurs plantules en milieu peu salé. Une hypothese
que nous devrons démontrer est que certains champignons ectomycorhiziens
permettraient aux arbres-meres « d'élever » leurs plantules en
leur fournissant de l'eau et des nutriments (C en particulier) par le biais des
réseaux ectomycorhiziens communs. De plus, ces réseaux
fourniraient de l'inoculum nécessaire à l'établissement et
à la survie des plantules. On pourrait considérer la forêt
littorale à C. uvifera comme une « nursery » oti les
plantules profiteraient des arbres-meres via les réseaux
ectomycorhiziens commus.
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