Relation entre le taux de change et les prix relatifs des biens échangeables en RDC de 1992 à 2009( Télécharger le fichier original )par Valère OMWAMI Université de Kisangani - Licence 2011 |
0. INTRODUCTION0.1. Etat de la questionL'étude de l'évolution économique et financière des pays en développement est généralement caractérisée par le déséquilibre des principaux paramètres macroéconomiques fondamentaux. Denise ENENE SONGO qui a fait une analyse sur la dollarisation de l'économie congolaise a abouti aux résultats selon lesquels : l'économie congolaise est fortement dollarisée entre 7 et 45% pendant la période de 1990 à 2005. De 2000 à 2005, les cours des changes ont toujours évolués à la hausse à cause de l'effondrement du système bancaire dans la ville de Kisangani, certains opérateurs économiques ont créé et installé des petits bureaux de change, d'autres par contre, procédaient tout simplement à la thésaurisation de la monnaie forte. C'est ce qui a justifié le développement du marché parallèle dans ce secteur.1 Patrick PARIDRI AVO dans son étude a porté sur la politique de change et ses effets sur la balance des paiements de la RDC de 1998 à 2006, a après son analyse, conclut que la politique de change mise en oeuvre exerce une influence relative sur la balance des paiements et cela au regard de coefficient (R2 = 47,1809%), en plus il existe une relation linéaire entre les variable explicative et expliquée (r = 0,6868). Cela veut dire que la politique de change influencerait le niveau de la balance des paiements dans le cas où elle est menée de façon efficace. Et il existerait une relation d'interdépendance entre ces deux variables lorsque la réglementation appliquée en RDC serait du type dirigiste.2 Avec nos prédécesseurs, nous avons tous traité de la question du problème du taux de change. En ce qui nous concerne, nous avons voulu étudier la relation taux de change prix, afin de voir si le taux de change exerce aussi une influence sur le prix des biens qui font l'objet de l'exportation en République Démocratique du Congo. 1 ENENE SONGO D., La dollarisation de l'économie congolaise : causes et effets, cas de la ville de Kisangani, Mémoire de licence, FSEG, UNIKS, 2005 - 2006, inédit. 2 P. PARIDRI AVO, La politique de change et ses effets sur la balance des paiements de la RDC de 1998 à 2006, Mémoire de licence, FSEG, UNIKIS, 2008 - 2009, inédit. 0.2. ProblématiqueDepuis des décennies, les économistes tentent sans grand succès de modéliser les variations à long terme des taux de change réels c'est-à-dire corrigées de l'inflation et, la plupart de ces études portent principalement sur les pays industrialisés. Et aussi, ces économistes cherchent à déterminer si des variables fondamentales comme les dépenses de l'État, les déséquilibres du compte des transactions courantes et les écarts de productivité ainsi que du taux d'intérêt expliquent les fluctuations des taux de change. Mais les résultats sont décevants: de nombreux modèles fondés sur ces variables ne fournissent pas d'explication convaincante de l'évolution de taux des changes réels dans les pays industrialisés. En revanche, il existe très peu d'études sur les variations des taux de change réels dans les pays en développement. Les rares études qui ont examiné les déterminants de ces taux, portaient essentiellement sur l'Amérique latine et mettaient l'accent sur le rôle des fluctuations des termes de l'échange dans l'évolution du taux de change réel. Néanmoins, une hypothèse naturelle pour les pays en développement est que les fluctuations des prix réels des produits de base peuvent expliquer en grande partie les variations des taux de change réels, puisqu'un si grand nombre de ces pays tirent l'essentiel de leurs recettes d'exportation des produits de base parfois d'un seul. Mais le plus gros obstacle à l'application de ces études aux pays en développement est l'absence de données nationales sur les prix à l'exportation de produits de base. Et souvent, les échanges commerciaux entre pays impliquent des échanges d'espèces monétaires ou plus couramment, des échanges des dépôts bancaires libellés en différentes monnaies et cela se déroulent notamment sur le marché des changes3. Les opérations réalisées sur ce marché déterminent le taux auquel s'échangent ces monnaies entre elles. En effet, le taux de change aide aussi la circulation régulière des monnaies, d'effets de commerce, de base aux transactions mobilières, enfin, le coût d'achat des biens et services ou d'actifs financiers étrangers. 3 MISHKIN F., Monnaie, Banques et Marché financier, éd. Nouveaux, Horizons, Paris, 2007, P 592 Il est important de souligner que, tout comme la politique ciblant le taux de change et l'inflation, requiert que les autorités monétaires interviennent afin d'éliminer les variations du taux de change avant de nuire à l'objectif de stabilité de prix. Un premier facteur pouvant nécessiter l'intervention de la Banque Centrale, est le degré du report élevé du taux de change sur les prix relatifs des biens échangeables et dans ce cas, les chocs étrangers engendrèrent des fluctuations prononcées du taux de change et pouvant se répercuter largement sur le prix faisant en sorte que l'inflation dévie de la fourchette. Cependant, nous pouvons noter que le marché de change est la première manifestation concrète de la réalité internationale car, tout pays qui exporte ou importe se heurte immédiatement au problème de change. En RDC, il y a environ une décennie que le pays vit dans un courant politicoéconomico-social désastreux marqué par des troubles multiples qui ont pratiquement ruiné l'économie du pays4. Ainsi, le régime de la Banque Centrale impliquait à renoncer à l'indépendance de sa politique monétaire. Et les autorités monétaires ne disposaient plus d'aucune latitude pour mener une politique adaptée aux besoins spécifiques de l'économie nationale. Une telle politique peut offrir certains avantages pour le pays dans le contexte où l'inflation est hors contrôle. Cet avantage survient lorsque le pays domestique « importe » une politique monétaire étrangère qui contrôle l'inflation de façon crédible et disciplinée. En pratique, les caisses d'émission ont souvent été mises en place dans les pays faisant face à des épisodes d'hyperinflation. L'expérience des pays de l'Amérique Latine et d'Asie de l'Est suggère que cette politique a souvent permis de contrôler efficacement l'inflation à court terme. Cependant, elle a été moins fructueuse à long terme puisqu'elle est devenue difficile à l'appliquer lors de la crise financière de 19905. Dans ce même ordre d'idée, le cas de la première guerre mondiale nous fait démontrer le bouleversement de l'équilibre du taux de change sur le marché en éveillant des contractions inflationnistes dans tous les pays, en rétablissant en épreuve le rôle capital de la Grande-Bretagne et en réallouant les stocks d'or entre pays. 4 http://Usembay, state.gov./Paris-ars. le 5 avril 2011 à 19:11 5 Croce et Khan, Formulation de la politique Monétaire en Afrique, pertinence du ciblage de l'inflation, volume 2, n°2, Septembre 2009, P 32-33 La réapparition forcée à une parité-or après la guerre fut l'une des causes de la crise de 1929, d'autant plus que le taux de conversion choisi par la Grande-Bretagne, était assez élevé face à une énorme insuffisance de quantité d'or, ce qui attisait à long terme une pression à la baisse sur les prix relatifs des biens. Les années 1930 par contre, évoluent l'éclatement du système avec l'abandon de la convertibilité-or de la Livre Sterling, au moment où les autres pays européens tentèrent d'escorter l'étalon-or. Ce pendant, une politique ciblant l'inflation, offre l'avantage de stabiliser le prix des biens et services échangeables sur de longs horizons. C'est pourquoi nous avons étudié la relation entre le taux de change réel et les prix réels des produits de base dits échangeables en RDC qui est tributaire de ceux-ci, ainsi qu'en nous inspirant de la théorie de Nurkse, qui en 1945, avait défini le taux de change d'équilibre comme étant le taux qui conduirait à l'équilibre de la balance des paiements. Le prix d'équilibre constitue un compromis entre ce que les producteurs peuvent se permettre de facturer et ce que les consommateurs sont disposés à payer. Les prix vont donc permettre de déterminer ce qui sera produit, pour qui, dans quelle quantité et de quelle manière. Les questions relatives au prix sont, par conséquent, cruciales en science économique, notamment en microéconomie, et font l'objet d'études approfondies. Ce sont les facteurs constitutifs de l'offre et de la demande qui déterminent le prix des produits (fixation des prix)6. Comme tout prix relatif « interne », le taux de change réel peut faire l'objet d'une analyse microéconomique rigoureuse dans le cadre d'un modèle d'équilibre général. Néanmoins, il convient de prendre correctement en compte la nature des deux biens : les producteurs de biens échangeables sont soumis à la concurrence internationale, contrairement aux producteurs de biens non échangeables. Trois questions méritent d'être posées : les prix réels des produits de base et les taux de change réels ont-ils évolué en parallèle? Le régime de change a-t-il influencé la capacité de pays de faire face aux fluctuations des prix des produits de base induites par celui- 6 « Prix » Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008. ci? A quelle tendance le taux de change a - t - il influencé les prix relatifs de ces biens durant la période sous étude ? |
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