0. INTRODUCTION
0.1. Etat de la question
L'étude de l'évolution économique
et financière des pays en développement est
généralement caractérisée par le
déséquilibre des principaux paramètres
macroéconomiques fondamentaux.
Denise ENENE SONGO qui a fait une analyse sur la
dollarisation de l'économie congolaise a abouti aux résultats
selon lesquels : l'économie congolaise est fortement dollarisée
entre 7 et 45% pendant la période de 1990 à 2005.
De 2000 à 2005, les cours des changes ont
toujours évolués à la hausse à cause de
l'effondrement du système bancaire dans la ville de Kisangani, certains
opérateurs économiques ont créé et installé
des petits bureaux de change, d'autres par contre, procédaient tout
simplement à la thésaurisation de la monnaie forte. C'est ce qui
a justifié le développement du marché parallèle
dans ce secteur.1
Patrick PARIDRI AVO dans son étude a
porté sur la politique de change et ses effets sur la balance des
paiements de la RDC de 1998 à 2006, a après son analyse, conclut
que la politique de change mise en oeuvre exerce une influence relative sur la
balance des paiements et cela au regard de coefficient (R2 =
47,1809%), en plus il existe une relation linéaire entre les variable
explicative et expliquée (r = 0,6868). Cela veut dire que la politique
de change influencerait le niveau de la balance des paiements dans le cas
où elle est menée de façon efficace. Et il existerait une
relation d'interdépendance entre ces deux variables lorsque la
réglementation appliquée en RDC serait du type
dirigiste.2
Avec nos prédécesseurs, nous avons tous
traité de la question du problème du taux de change. En ce qui
nous concerne, nous avons voulu étudier la relation taux de change prix,
afin de voir si le taux de change exerce aussi une influence sur le prix des
biens qui font l'objet de l'exportation en République
Démocratique du Congo.
1 ENENE SONGO D., La dollarisation de
l'économie congolaise : causes et effets, cas de la ville de Kisangani,
Mémoire de licence, FSEG, UNIKS, 2005 - 2006, inédit.
2 P. PARIDRI AVO, La politique de change et ses effets
sur la balance des paiements de la RDC de 1998 à 2006, Mémoire de
licence, FSEG, UNIKIS, 2008 - 2009, inédit.
0.2. Problématique
Depuis des décennies, les économistes
tentent sans grand succès de modéliser les variations à
long terme des taux de change réels c'est-à-dire corrigées
de l'inflation et, la plupart de ces études portent principalement sur
les pays industrialisés. Et aussi, ces économistes cherchent
à déterminer si des variables fondamentales comme les
dépenses de l'État, les déséquilibres du compte des
transactions courantes et les écarts de productivité ainsi que du
taux d'intérêt expliquent les fluctuations des taux de change.
Mais les résultats sont décevants: de nombreux modèles
fondés sur ces variables ne fournissent pas d'explication convaincante
de l'évolution de taux des changes réels dans les pays
industrialisés.
En revanche, il existe très peu d'études
sur les variations des taux de change réels dans les pays en
développement. Les rares études qui ont examiné les
déterminants de ces taux, portaient essentiellement sur
l'Amérique latine et mettaient l'accent sur le rôle des
fluctuations des termes de l'échange dans l'évolution du taux de
change réel. Néanmoins, une hypothèse naturelle pour les
pays en développement est que les fluctuations des prix réels des
produits de base peuvent expliquer en grande partie les variations des taux de
change réels, puisqu'un si grand nombre de ces pays tirent l'essentiel
de leurs recettes d'exportation des produits de base parfois d'un seul. Mais le
plus gros obstacle à l'application de ces études aux pays en
développement est l'absence de données nationales sur les prix
à l'exportation de produits de base.
Et souvent, les échanges commerciaux entre pays
impliquent des échanges d'espèces monétaires ou plus
couramment, des échanges des dépôts bancaires
libellés en différentes monnaies et cela se déroulent
notamment sur le marché des changes3.
Les opérations réalisées sur ce
marché déterminent le taux auquel s'échangent ces monnaies
entre elles. En effet, le taux de change aide aussi la circulation
régulière des monnaies, d'effets de commerce, de base aux
transactions mobilières, enfin, le coût d'achat des biens et
services ou d'actifs financiers étrangers.
3 MISHKIN F., Monnaie, Banques et Marché
financier, éd. Nouveaux, Horizons, Paris, 2007, P 592
Il est important de souligner que, tout comme la
politique ciblant le taux de change et l'inflation, requiert que les
autorités monétaires interviennent afin d'éliminer les
variations du taux de change avant de nuire à l'objectif de
stabilité de prix. Un premier facteur pouvant nécessiter
l'intervention de la Banque Centrale, est le degré du report
élevé du taux de change sur les prix relatifs des biens
échangeables et dans ce cas, les chocs étrangers
engendrèrent des fluctuations prononcées du taux de change et
pouvant se répercuter largement sur le prix faisant en sorte que
l'inflation dévie de la fourchette.
Cependant, nous pouvons noter que le marché de
change est la première manifestation concrète de la
réalité internationale car, tout pays qui exporte ou importe se
heurte immédiatement au problème de change.
En RDC, il y a environ une décennie que le pays
vit dans un courant politicoéconomico-social désastreux
marqué par des troubles multiples qui ont pratiquement ruiné
l'économie du pays4.
Ainsi, le régime de la Banque Centrale
impliquait à renoncer à l'indépendance de sa politique
monétaire. Et les autorités monétaires ne disposaient plus
d'aucune latitude pour mener une politique adaptée aux besoins
spécifiques de l'économie nationale. Une telle politique peut
offrir certains avantages pour le pays dans le contexte où l'inflation
est hors contrôle. Cet avantage survient lorsque le pays domestique
« importe » une politique monétaire étrangère
qui contrôle l'inflation de façon crédible et
disciplinée.
En pratique, les caisses d'émission ont souvent
été mises en place dans les pays faisant face à des
épisodes d'hyperinflation. L'expérience des pays de
l'Amérique Latine et d'Asie de l'Est suggère que cette politique
a souvent permis de contrôler efficacement l'inflation à court
terme. Cependant, elle a été moins fructueuse à long terme
puisqu'elle est devenue difficile à l'appliquer lors de la crise
financière de 19905.
Dans ce même ordre d'idée, le cas de la
première guerre mondiale nous fait démontrer le bouleversement de
l'équilibre du taux de change sur le marché en éveillant
des contractions inflationnistes dans tous les pays, en rétablissant en
épreuve le rôle capital de la Grande-Bretagne et en
réallouant les stocks d'or entre pays.
4
http://Usembay,
state.gov./Paris-ars.
le 5 avril 2011 à 19:11
5 Croce et Khan, Formulation de la politique
Monétaire en Afrique, pertinence du ciblage de l'inflation, volume
2, n°2, Septembre 2009, P 32-33
La réapparition forcée à une
parité-or après la guerre fut l'une des causes de la crise de
1929, d'autant plus que le taux de conversion choisi par la Grande-Bretagne,
était assez élevé face à une énorme
insuffisance de quantité d'or, ce qui attisait à long terme une
pression à la baisse sur les prix relatifs des biens. Les années
1930 par contre, évoluent l'éclatement du système avec
l'abandon de la convertibilité-or de la Livre Sterling, au moment
où les autres pays européens tentèrent d'escorter
l'étalon-or.
Ce pendant, une politique ciblant l'inflation, offre
l'avantage de stabiliser le prix des biens et services échangeables sur
de longs horizons.
C'est pourquoi nous avons étudié la
relation entre le taux de change réel et les prix réels des
produits de base dits échangeables en RDC qui est tributaire de ceux-ci,
ainsi qu'en nous inspirant de la théorie de Nurkse, qui en 1945, avait
défini le taux de change d'équilibre comme étant le taux
qui conduirait à l'équilibre de la balance des
paiements.
Le prix d'équilibre constitue un compromis
entre ce que les producteurs peuvent se permettre de facturer et ce que les
consommateurs sont disposés à payer. Les prix vont donc permettre
de déterminer ce qui sera produit, pour qui, dans quelle quantité
et de quelle manière. Les questions relatives au prix sont, par
conséquent, cruciales en science économique, notamment en
microéconomie, et font l'objet d'études approfondies. Ce sont les
facteurs constitutifs de l'offre et de la demande qui déterminent le
prix des produits (fixation des prix)6.
Comme tout prix relatif « interne », le taux
de change réel peut faire l'objet d'une analyse microéconomique
rigoureuse dans le cadre d'un modèle d'équilibre
général. Néanmoins, il convient de prendre correctement en
compte la nature des deux biens : les producteurs de biens échangeables
sont soumis à la concurrence internationale, contrairement aux
producteurs de biens non échangeables.
Trois questions méritent d'être
posées : les prix réels des produits de base et les taux de
change réels ont-ils évolué en parallèle? Le
régime de change a-t-il influencé la capacité de pays de
faire face aux fluctuations des prix des produits de base induites par
celui-
6 « Prix » Microsoft® Encarta® 2009
[DVD]. Microsoft Corporation, 2008.
ci? A quelle tendance le taux de change a - t - il
influencé les prix relatifs de ces biens durant la période sous
étude ?
0.3. Hypothèse
Avant d'être admises à l'expertise de
l'expérience, les propositions relatives à l'explication de ces
phénomènes seraient épisodiques.
A ce titre, nous présumons que le taux de
change aurait évolué, depuis un certain temps, toujours à
la hausse par rapport aux prix des produits de base. Et dans cette
période d'étude, il n'a existé aucun parallélisme
entre le taux de change et les prix de biens de bases. Enfin, sa tendance est
supposée être ascendante par rapport au niveau des prix moyens des
produits de base.
0.4. Objectif de recherche
Dans cette recherche nous nous sommes assignés
comme mission de vérifier s'il existe une relation parallèle
entre le taux de change et les prix relations des biens qui font l'objet de
l'exportation en République démocratique du Congo, durant les
périodes d'étude.
Parce que l'inflation, par exemple entraîne une
hausse très rapide des marchandises dont l'offre est rigide ; d'autres
prix, en ce cas, sont plus stables, d'autres même peuvent ne pas monter
du tout (surtout s'ils résultent de contrats ayant prévu à
l'avance une série de prestations successives à un cours
donné.
Selon Friedman, tout ce qui est affecté par la
présence de la monnaie (à la fois le niveau des prix et celui de
l'activité) dépend étroitement du rapport entre la demande
de l'offre de monnaie. Un déséquilibre monétaire produit
normalement un mouvement de prix, mais pas seulement celui-ci. Il peut y avoir
aussi une modification du niveau d'activité.
Il était aussi question de voir si le
régime de change peut avoir une influence considérable sur les
fluctuations des prix et enfin, voir l'évolution de sa tendance par
rapport aux prix des biens échangeables.
0.5. Délimitation spatio-temporelle
Cette recherche est le fruit d'une période
allant de 1992 à 2009 sur le plan temporel. Etant donné une
multitude des biens échangeables en République
Démocratique du Congo, nous ne devons pas étudier tous les
aspects de ces biens. Raison pour laquelle notre étude s'est
focalisée sur la République Démocratique du Congo et pour
ce qui des biens, nous avons retenu le prix de Diamant produit par la MIBA,
d'une manière spatiale.
0.6. Méthodologie de recherche
Toute analyse scientifique n'est possible que
grâce à une démarche méthodologique
appropriée. Pour le cas échéant, nous nous sommes servi de
la méthode inductive qui est le fait d'observer un problème
singulier puis le généraliser ensuite, afin d'en tirer
conclusion.
Pour bien mener cette recherche, nous avons
associé à cette méthode une technique d'ajustement
linéaire qui nous a permis de déterminer la tendance
générale avec laquelle le taux de change aurait influencé
les prix des biens échangeables en RDC, soutenue de la technique
documentaire pour la récolte des données.
0.7. Subdivision du travail
Notre travail a trois chapitres qui font tourner sa
moelle épinière, en ne mettant l'introduction et la conclusion
hors la course. Ainsi, ils s'étalent comme suite :
v' Le premier a traité des considérations
théoriques ;
v' Le second s'est axé sur le fondement
théorique et cadre méthodologique;
v' Enfin, le dernier se penche sur la présentation
des données, du traitement des données, analyse et
interprétation des résultats.
Chapitre I : CONSIDERATIONS THEORIQUES
Section I : Définition des concepts
I.1. Taux de change
Le taux de change se définie comme un
indicateur des prix relatifs entre deux monnaies. En étant les prix
relatifs entre deux monnaies, il peut être coté de deux
procédures qui sont soit : le prix en monnaie étrangère
d'une unité monétaire domestique. Dans ce cas, on parlera de la
cotation au certain c'est-à-dire l'unité monétaire
nationale est la base d'évaluation du nombre d'unité
monétaire étrangère. Exemple : 1Fc = 0,004$ ou 1000Fc =
4$. Soit le prix en monnaie domestique d'une unité monétaire
étrangère. C'est la cotation à l'incertain7
c'est cette définition qui explique ou qui donne l'explication de notre
problème.
I.2. Marché
Le marché est un lieu de rencontre d'offre et de
demande d'un bien ou un service qui aboutit à la formation d'un
prix8. Il existe divers types de marché tels que
:
> Le marché monétaire qui est
l'ensemble des transactions qu'effectuent entre
elles, les banques pour faire face à leurs besoins
en liquidité.
> Le marché financier dans lequel se
négocient en bourse, les valeurs cotées et le marché de
change.
La connaissance du comportement des consommateurs et
des producteurs et, par conséquent, celle de la demande et de l'offre
sur un marché déterminé, permet de construire des
modèles généraux de fonctionnement des marchés,
ceux-ci étant caractérisés par des degrés de
concurrence différents.
7 KABAMBA TENTA, Economie monétaire
Internationale, cours, FSEG, UNIKIS, 2009 -2010
8 CHERIF M., Le taux de change, éd.
Revue Banque, Paris, 2002, P17
Le premier degré de la concurrence est celui de
la concurrence pure et parfaite. Sur un tel marché, un prix
d'équilibre, permettant aux consommateurs de maximiser leur satisfaction
et aux producteurs leur profit, égalise l'offre et la demande, de sorte
que les agents économiques sont ce que l'on appelle dans le vocabulaire
économique des prices takers, c'est-à-dire qu'ils
considèrent les prix pratiqués comme des données sur
lesquelles ils n'ont pas de pouvoir de modification. Ce comportement individuel
découle du fait de la multitude des intervenants et de leur
égalité supposée (tous les intervenants sont identiques,
possèdent les mêmes informations et décident
librement).
Bien souvent, cependant, les conditions de la
concurrence pure et parfaite ne sont pas réunies, et les marchés
sont caractérisés par une concurrence imparfaite. L'analyse des
marchés prend ainsi en compte les situations de monopole où
l'offre émane d'un seul producteur, de monopsone où la demande
provient d'un seul consommateur, d'oligopole où il n'existe qu'un nombre
limité de producteurs et de concurrence monopolistique où un
grand nombre de vendeurs proposent des produits différenciés mais
étroitement substituables.
Enfin, certains marchés peuvent se
caractériser par des conditions de concurrence imparfaite sans
être dominés par un ou plusieurs fournisseurs. Cette situation
est, par exemple, celle d'un marché où les consommateurs ne
peuvent être bien informés des prix et des qualités offerts
par des vendeurs concurrents car une telle information n'est jamais disponible,
à l'exception peut-être de certains marchés locaux
très spécifiques. Les consommateurs peuvent également
être attachés à certains fournisseurs spécifiques
pour des raisons de proximité, d'habitude, de fiabilité, de
qualité, ou pour toute autre raison expliquant la fidélité
d'une clientèle, ce qui crée ainsi une situation de concurrence
imparfaite pour le produit ou le magasin en question.
1.3. Régime de change
Un régime de change est l'ensemble des
règles qui déterminent l'intervention des autorités
monétaires sur le marché des changes, et donc le comportement du
taux de change. Il existe une très grande variété de
régimes de change, qui se distribuent entre deux extrêmes :
changes fixes et changes flexibles9.
9 Amina Lahrèche-Revil, l'économie
mondiale, éd. Paris, 2000, p93
1.3.1. Régime de change fixe
Ce système s'oppose au mécanisme dit de
change fixe. Dans ce cas, ce sont les autorités politiques d'un
pays qui déterminent le taux de change officiel de leur monnaie
respective. Elles interviennent alors sur le marché des changes afin de
maintenir ce niveau officiel. Ceci ne signifie pas que le cours de change n'est
pas affecté par les variations de marché et reste
constant.
Le mécanisme d'étalon de change mis en
place à la suite des accords de Bretton Woods, qui a fonctionné
jusqu'en 1971, était un système de change fixe qui autorisait une
fluctuation limitée du cours des monnaies, autour d'une parité
qui, elle demeurait stable. Cette parité reposait sur la
convertibilité d'une monnaie par rapport au dollar, dollar luimême
convertible en or. Lorsqu'un pays ne peut maintenir le taux de change officiel
de sa monnaie, il doit alors agir sur la parité officielle de sa monnaie
en dévaluant ou en réévaluant celle-ci.
On peut aussi dire, qu'un régime de change fixe
suppose la définition d'une parité de référence
entre la monnaie du pays considéré et une devise (ou un panier de
devises), à laquelle la banque centrale s'engage à
échanger sa monnaie. Lorsque le marché des changes est
libéralisé, le respect de cet engagement lui impose d'intervenir
sur le marché des changes dès que le taux de change
s'éloigne de la parité établie, par l'achat de la monnaie
nationale si la monnaie tend à se déprécier sur le
marché des changes, par sa vente dans le cas contraire. Lorsque le
marché des changes est contrôlé, la monnaie est
inconvertible, la parité est définie arbitrairement et soutenue
artificiellement.
Taux de Changes
Dévaluations
Réévaluations
Temps
Source : Arcangelo Figliuzzi, Monnaie et
systèmes monétaires, 9ème éd.
Bréal, Paris, 2002, P 27
Entre ces deux extrêmes, on trouve des
régimes intermédiaires, qui se distinguent selon les fluctuations
que la banque centrale autorise autour de la parité de
référence, et selon la fréquence des réalignements
de cette parité. Ainsi, le currency board, qui ne
prévoit aucun réalignement, s'oppose au régime de
parité glissante, qui prévoit un calendrier de
réalignements. L'ancien SME et le SME bis actuel se situent
entre ces deux extrêmes : des réalignements sont possibles,
négociés sur la base des différentiels cumulés
d'inflation entre les pays concernés. Tous ces régimes excluent
en principe les réalignements discrétionnaires, ce qui les
distingue du flottement administré.
1.3.2. Régime de change flexible
Dans un régime de change flexible, aucun
engagement n'est pris au sujet du taux de change, qui flotte librement
(flottement pur), en fonction de l'offre et de la demande sur le marché
des changes. La politique monétaire retrouve alors son autonomie, mais
la banque centrale abandonne le contrôle du taux de change nominal, qui
est déterminé sur le marché des changes. Le flottement
s'applique donc, en principe, à un marché des changes
libéralisé, même si l'on peut imaginer un régime de
flottement impur encadré par un contrôle des changes.
Dans ce cas, le taux de change d'une monnaie
évolue également selon qu'il existe ou non une politique de
change de l'État dont la monnaie est cotée. Dans un
système de change dit flexible, on dit qu'une monnaie flotte
lorsque son cours est fixé par les seules règles du
marché. Plus la monnaie est demandée, plus son cours,
c'est-à-dire son taux de change, est élevé. Rares sont
toutefois les pays qui se désintéressent de la valeur de leur
monnaie. L'intervention des banques centrales sur le marché
monétaire agit sur le cours des monnaies : on parle dans ce cas de
flottement impur.
I.4. Prix
Prix en économie, est la valeur des biens
estimée en fonction de ce que l'acquéreur est prêt à
donner sur un marché pour les obtenir.
Selon la théorie, ou loi, de l'offre et de la
demande, les prix du marché des biens et des services sont
déterminés par la relation entre l'offre et la demande. En
théorie, lorsque l'offre est supérieure à la demande, les
vendeurs doivent baisser les prix pour
stimuler les ventes ; réciproquement, lorsque
la demande dépasse l'offre, les acheteurs surenchérissent pour
éliminer leurs concurrents.
Les prix sont généralement
exprimés en monnaie, instrument d'échange et unité de
compte. Toutefois, dans les systèmes fondés sur le troc, le prix
pouvait être exprimé à travers l'échange de produits
de base ayant une valeur comparable. Les prix de ces produits étaient
ainsi définis les uns par rapport aux autres, sans que le moyen de
règlement que constitue l'argent ne soit utilisé.
Le mécanisme des prix joue un rôle
fondamental dans l'ajustement de l'offre et de la demande, dans la mesure
où il existe, dans les économies de marché, un niveau de
prix qui permet d'établir, pour tout produit, un équilibre entre
la production et la consommation. Ce prix d'équilibre constitue un
compromis entre ce que les producteurs peuvent se permettre de facturer et ce
que les consommateurs sont disposés à payer. Les prix vont donc
permettre de déterminer ce qui sera produit, pour qui, dans quelle
quantité et de quelle manière. Les questions relatives au prix
sont, par conséquent, cruciales en science économique, notamment
en microéconomie, et font l'objet d'études approfondies. Ce sont
les facteurs constitutifs de l'offre et de la demande qui déterminent le
prix des produits (fixation des prix)10.
I.5. Devise
Devise en économie, est un moyen de paiement
libellé en monnaie étrangère. La monnaie nationale de la
Grande-Bretagne, la livre sterling, est considérée comme une
devise en France, de même qu'un dépôt en livre sterling
auprès d'une banque anglaise fait partie des réserves en devises
de la France. Le terme « change » désigne quant à lui
les opérations qui aboutissent à la conversion de la monnaie d'un
pays en une autre monnaie ou le transfert d'argent et d'instruments de
crédit au niveau international.
Les devises s'échangent sur le marché
des changes. Le cours d'une devise, c'est-à-dire le prix d'une monnaie
exprimée à partir d'une autre varie en fonction du pouvoir
d'achat des deux monnaies considérées et de l'offre et de la
demande comme n'importe quel prix. Quand l'offre est égale à la
demande, le marché des changes est en équilibre pour
la
10 « Prix » Microsoft® Encarta® 2009
[DVD]. Microsoft Corporation, 2008.
monnaie considérée. Cette situation
correspond à l'équilibre de la balance commerciale qui retrace
les importations et les exportations d'un pays. En effet, si un pays, par
exemple la RDC, achète à l'étranger autant qu'elle lui
vend, la quantité de devises dont elle a besoin pour régler ses
achats correspond à celle qu'elle reçoit de l'étranger :
l'offre sera alors égale à la demande. Si en revanche la balance
commerciale est déficitaire, c'est-à-dire que les importations
sont plus importantes que les exportations, la RDC devra vendre de sa monnaie
pour obtenir des devises et pouvoir régler ses achats.
Section 2 : Généralités sur les
concepts clés
A. Taux de change
En première analyse, le taux de change
représente le prix d'une monnaie par rapport à une autre. A
partir de cette définition simple, deux groupes de théories ont
proposé une analyse de taux de change :
v' Une approche par les marchés de biens, cette
approche est la plus ancienne et était importante lorsque le commerce
international était essentiellement celui des marchandises ; il reste
que sur le long terme, l'évolution de taux de change est surtout
déterminée par ces fondamentaux que sont la balance courante et
la parité de pouvoir d'achat (PPA).
v' Une autre approche dite financière de change
dont l'importance ne cesse de croître avec l'explosion de mouvement des
capitaux. Aujourd'hui, le motif financier est à l'origine de la
majorité des transactions : le volume quotidien échangé
sur le marché des changes équivaut à cinquante fois
à celui des transactions courantes. La variation de taux de change
à court terme est due essentiellement à ces variables
financières11.
En 1945 déjà, NURKSE avait défini
le taux de change d'équilibre comme étant le taux qui conduirait
à l'équilibre de la balance des paiements, mais avec trois
conditions importantes :
il ne doit pas exister de restrictions excessives aux
échanges commerciaux,
il ne doit pas y avoir d'incitations particulières
pour les entrées ou les sorties de capitaux et
11 Banque Centrale du Congo, Journal officiel
numéro spécial, 20 janvier 2010, P 49
le chômage ne doit pas être
excessif12. En d'autres termes, l'équilibre de la balance des
paiements doit refléter des politiques économiques et des
conditions économiques sous-jacentes appropriées, et ne doit pas
être réalisé à l'aide de distorsions de la politique
économique ou de taux non viables d'utilisation des ressources; en
conséquence, une position de la balance des paiements accompagnée
d'une demande excédentaire chronique et de taux d'inflation
élevés serait aussi considérée comme une position
extérieure inappropriée13.
L'élément essentiel de l'analyse de la
concordance des taux de change avec les données fondamentales de
l'économie est la période d'évaluation des taux de change
et de leurs déterminants. L'élément temporel est important
pour deux raisons. Tout d'abord, les facteurs qui influent le plus sur les taux
de change à court terme ne sont pas nécessairement ceux qui
auront le plus d'influence à long terme. Par exemple, si la
période considérée est de deux mois, les variations de
l'orientation à court terme de la politique monétaire et
l'évolution des taux d'intérêt à court terme qui en
résulte peuvent être le principal déterminant des taux de
change. Par contre, si l'on travaille à long terme, par exemple sur une
période de dix ans, il convient d'accorder davantage d'attention
à des facteurs tels que la propension structurelle à
épargner et à investir, qui est influencée par des
facteurs dont les variations sont lentes, comme les évolutions
démographique et technologique. Les diverses méthodes
d'évaluation de la concordance des taux de change avec les
données fondamentales de l'économie utilisent souvent
différents horizons temporels et choisissent donc implicitement
différentes séries de données fondamentales de
l'économie.
Donc, des fluctuations notables des taux de change
réels sont plus probables dans un régime de taux de change
flottants, mais la flexibilité du taux nominal est aussi un
mécanisme important pour l'ajustement macroéconomique. De
même, le présent document n'analyse pas en détail les
raisons particulières pour lesquelles les taux de change
s'écartent du niveau induit par les données fondamentales de
l'économie. Une telle analyse ferait évidemment partie
intégrante d'un examen des problèmes d'orientation de l'action
gouvernementale.
Par contre, lorsque le taux de change nominal est
maintenu à l'intérieur d'une étroite fourchette de
fluctuation, les variations du taux de change réel tendent à
être plus
12 NURKSE, Conditions of International Monetary
Equilibrium, Princeton Essay publié à Bruxelles en 1945
13Les principes qui guident la surveillance des
politiques de change précisent les types de distorsions et de politiques
qui sont incompatibles avec l'équilibre de la balance des paiements,
expliqués par FMI.
modérées. Si le taux de change
réel ne reflète plus les données fondamentales de
l'économie, il convient de prendre une décision claire : il faut
soit modifier le taux de change nominal, soit prendre d'autres mesures ou
utiliser d'autres mécanismes pour rétablir la concordance entre
les données fondamentales de l'économie et le taux de change
nominal existant. Par exemple, si l'on souhaite maintenir un taux de change
fixe qui est devenu incompatible avec la compétitivité
extérieure, il convient d'opérer des ajustements dans d'autres
domaines, tels que les prix et les salaires intérieurs, afin d'obtenir
un taux de change réel compatible avec une position
d'équilibre.
a. Compétitivité et «
mésalignements » des taux de change
Si les taux de change effectifs réels et les
taux de change réels internes donnent plus qu'une indication sur le
diagnostic de change des monnaies, ce n'est pas pour autant qu'ils
reflètent l'ensemble des situations où le besoin d'ajustement
peut se faire sentir. Un exemple permet de poser le problème. Une
économie peut être dans une situation compétitive par le
niveau de ses prix relatifs et ne pas générer suffisamment
d'exportations pour faire face aux obligations de la dette antérieure.
L'effort d'exportation n'est donc pas indépendant de l'endettement
passé et des conséquences qu'il fait naître en termes de
paiements d'intérêt et éventuellement d'amortissements pour
le cas où le refinancement deviendrait plus difficile. Le bon niveau du
taux de change disons, le taux de change d'équilibre est donc
potentiellement associé à un vecteur de variables plus
étendu que ne l'impliquerait la seule référence aux prix
relatifs (Edwards, 1988, 1989 ; Williamson, 1994).
Ce constat a été à l'origine
d'une importante littérature sur le concept de taux de change
d'équilibre et la nature des « mésalignements »
auxquels peuvent donner lieu d'importants changements au niveau des variables
fondamentales
b. Importance du taux de change
Les taux de change présentent une importance
capitale dans une économie car ils affectent directement ou
indirectement les prix relatifs des biens de base d'une économie
donnée par rapport aux biens étrangers. Il est le traducteur
monétaire des termes de l'échange et indique si les ventes
extérieures (exportations) sont rentables, et si les achats
à l'extérieur (importations) sont
meilleurs marchés que les biens concurrents des importations et
disponibles dans le pays.
Le taux de change c'est-à-dire le prix d'une
devise étrangère exprimé en monnaie nationale est l'un des
liens essentiels entre une économie ouverte et le reste du monde. Le
taux de change lie en effet l'économie nationale au reste du monde par
le biais du marché des biens et services et du marché d'actifs.
Sur le marché des biens, le taux de change crée un lien entre les
prix dans l'économie nationale et des prix spécifiques sur les
marchés mondiaux. Ce lien qui est exprimé formellement par le
taux de change réel.
Ce prix relatif peut être mesuré de
diverses manières. La première consiste à comparer les
prix des biens et services qui ne font pas l'objet normalement
d'échanges internationaux (bien non échangeables) avec ceux des
biens et services qui font l'objet d'échanges internationaux
réguliers (bien échangeables), à partir d'un ratio des
indices de prix dans les deux secteurs. Une seconde méthode,
appliquée fréquemment aux pays industriels, consiste à
comparer les coûts unitaires de main-d'oeuvre dans le pays
considéré à ceux d'autres pays, mesurés en une
même monnaie, ce qui permet de mesurer la compétitivité de
l'économie concernée. De façon plus
générale, les économistes présentent souvent le
taux de change réel comme un ratio des prix intérieurs
mesurés en monnaie nationale (en pesos, par exemple) aux prix
étrangers exprimés en pesos :
Où :
· P est le niveau des prix
intérieurs en pesos,
· e le taux de change (défini en
pesos par dollar) et
· P* le niveau des prix mondiaux
exprimé en dollars.
Le taux de change réel permet (entre autres) de
suivre l'évolution de la compétitivité de
l'économie en faisant apparaître le nombre d'unités de
biens étrangers requis pour acheter une unité de produits
nationaux. Une hausse du taux de change réel c'est-à-dire une
appréciation réelle de la monnaie, équivaut à une
perte de compétitivité, en supposant que la productivité
du pays visé reste inchangée par rapport à celle de ses
partenaires commerciaux. Inversement, une dépréciation
réelle de la monnaie signifie que la compétitivité de
l'économie visée s'améliore, en supposant là,
encore que la productivité relative n'a pas changé.
La politique de change doit tenir compte des effets du
régime de change et des fluctuations du taux de change sur la
compétitivité. De même, il lui faut prendre en compte
l'impact des variations du taux de change sur le niveau des prix
intérieurs, que ce soit leur effet direct, par l'intermédiaire du
prix des biens et services importés ou leur effet indirect, comme dans
le cas où le renchérissement des biens importés
entraîne une dépréciation qui influe sur les revendications
salariales. En tant que telles, les préoccupations de
compétitivité doivent être mises en balance avec les
préoccupations inflationnistes14. L'arbitrage entre
compétitivité et lutte contre l'inflation est au coeur de
nombreux débats sur les mérites comparés des politiques de
change et sur le choix d'un régime de change.
Pour essayer de réconcilier ces deux objectifs
contradictoires de la politique de change, les gouvernements ont parfois
recours à des formes de taux de change multiples applicables à
différents types d'opérations touchant aux comptes
extérieurs. Toutefois, les régimes de taux de change multiples
ont un coût économique élevé, en dépit des
avantages apparents qu'ils présentent à court terme, car ils
entraînent inévitablement de graves distorsions dans l'allocation
de ressources rares.
La mise en place d'un système de change dual ou
l'instauration d'un contrôle des mouvements de capitaux sont souvent
considérés comme des réponses possibles à ces
questions.
À ces liens macroéconomiques
correspondent, très étroitement, les connexions
microéconomiques que le taux de change crée entre les secteurs
des biens et services échangeables et non échangeables. Le taux
de change sert de mécanisme de « transfert », orientant les
ressources entre le secteur des biens échangeables et celui des biens
non échangeables lorsque les prix relatifs se modifient en
réponse aux fluctuations du taux de change. Les variations du taux de
change réel influent aussi sur la distribution du revenu entre secteurs
et entre d'autres groupes. Ainsi, la sous-évaluation d'une monnaie
augmente la rentabilité du secteur des exportations, de l'agriculture ou
le secteur minier, par exemple.
Cependant, le taux de change apparaît comme le
régulateur de l'échange international, comme un remplaçant
de terme de l'échange15.
c. Les hypothèses de construction des taux de
change réels
14 L'arbitrage existe seulement à court terme, car la
politique de taux de change nominal ne peut affecter le taux de change
réel à long terme; cet arbitrage n'en pèse pas moins sur
les décisions économiques.
15 KABAMBA TENTA, Cours de l'Economie
Monétaire Internationale, FSEG, UNIKIS 2009-2010, Inédit.
Une manière de compléter le diagnostic
en relâchant certaines des hypothèses des indices sectoriels de
taux change d'équilibre réel (TCER) peut consister à
recentrer l'attention sur les prix relatifs internes, en particulier sur le
rapport de prix entre les biens non échangeables et les biens
échangeables. Sur la base des valeurs unitaires mondiales par produit,
rapport entre les valeurs en dollars et les volumes physiquement
commercialisés par les principaux exportateurs, les productions
traditionnelles comme les biens manufacturés de diversification se
prêtent à l'établissement d'indices de prix des biens
échangeables.
Par construction, le taux de change réel
calculé ici implique la prise en compte explicite du prix des biens
échangeables quand ces derniers ne sont qu'implicitement présents
dans les taux de change effectifs réels de « spécialisation
» et de « diversification ». Sous l'hypothèse de la
« loi du prix unique », le prix du bien échangeable
disparaît en effet du TCER puisque l'on raisonne sur un ensemble de pays
produisant le même bien. Par le taux de change réel, la prise en
compte explicite de ce prix a quelques avantages.
B. Marché de change
Un marché de change est un marché sur
lequel s'échangent les devises les unes contre les autres, qui
aboutissent à la formation du taux de change. Ces devises sont
nécessaires pour acquérir les produits étrangers et le
plus souvent sur un lieu non défini16.
1. Caractéristiques des marchés de
change
Les échanges de monnaie se font sur de
nombreuses places financières telles que Londres, New York, Francfort et
Singapour sont dans l'ordre, les places qui accueillent les plus gros volumes
d'échanges. Le volume mondial traité sur le marché des
changes est énorme et augmente régulièrement ces
dernières années, avec la libéralisation des
marchés financiers.
En avril 1989, la valeur totale des échanges
est proche de 600 milliards de dollars en moyenne par jour dont 184 milliards
échangés à Londres, 115 milliards aux USA et 111 milliards
à Tokyo. Quinze plus tard, en avril 2004, la valeur globale quotidienne
des
16 Dictionnaire Universel, éd Hachette EDICEF,
AUPELF-UREF, 1996-1997, P 731
échanges atteint environ 1900 milliards de dollars
dont 753 milliards à Londres, 461 milliards aux USA, 295 milliards dans
la zone Euro (dont 64 en France) et 199 milliards à
Tokyo17.
2. Les acteurs de marché des changes
Les prix des biens sont déterminés par
l'intervention des vendeurs et acheteurs. De même, le taux de change
résulte de l'interaction des entreprises et des institutions
financières, qui vendent et achètent des monnaie
étrangères sur le marché des changes
internationaux.
a) Les banques commerciales
Elles sont au coeur du marché des changes,
raison pour laquelle, toute transaction internationale d'une certaine taille,
implique le débit et le crédit de comptes ouverts auprès
des banques commerciales sur différentes places financières. Par
exemple : BCDC, STANBIC BANK, CITY BANK, ...
b) La Banque Centrale
La Banque Centrale intervient parfois sur le
marché des changes, bien que son intervention ne soit pas de grande
taille, le volume de transactions faites par la Banque Centrale peut avoir un
impact important. En effet, les acteurs qui interviennent sur le marché
des devises portent une attention particulière à ce que fait la
Banque Centrale : ils veulent ainsi déceler d'éventuels indices
sur les politiques macroéconomiques futures qui pourraient influencer
les taux de change. Les institutions gouvernementales autres que la banque
Centrale peuvent aussi intervenir sur les marchés des changes, mais,
c'est la Banque Centrale qui, en tant qu'organisme officiel, y intervient le
plus régulièrement. En R.D. Congo, nous avons la Banque Centrale
du Congo, BCC.
c) Les Intermédiaires financiers
non-monétaires
Depuis quelques années, la dégradation
des marchés financiers au Congo a poussé les
Intermédiaires financiers non-monétaires à offrir à
leurs clients un éventail plus large des services liés aux
transactions en devises. Exemples : SONAS, INSS, CADECO, SOFIDE,
...
17 Les chiffres pour avril 1989, sont issus d'une
enquête menée par les Autorités Monétaires en
Australie, au Canada, aux USA, en France, en Grande-Bretagne, à Hong
Kong, en Italie, au Japon, aux Pays Bas et à Singapour. L'enquête
d'avril 2004 a été réalisée par 52 banques
centrales.
d) Les Sociétés
commerciales
Les sociétés commerciales qui
opèrent dans plusieurs pays étrangers font ou reçoivent
souvent des paiements en devises autres que la monnaie en cours dans le pays de
leur siège central, ce qui les oblige à intervenir sur le
marché des changes. Exemples : BAT, BRALIMA, etc.
e) Les Courtiers
Les courtiers sont des intermédiaires dont le
rôle consiste à mettre face à face deux parties, dont l'une
se porte acheteur et l'autre vendeur des devises. Et c'est à ce titre
que les courtiers interviennent sur le marché des changes.
Les opérations de change sont toutes
transactions d'achat et de vente entre les parties de montant convenu des
monnaies étrangères contre les CDF ou des monnaies
étrangères entre elles. On distingue les opérations de
change au comptant et à terme.
1° Les opérations de change au
comptant
Ces opérations sont appelées « SPOT
» qui est une transaction par laquelle deux parties conviennent
d'échanger une monnaie contre une autre à un prix appelé
« cours au comptant ». La livraison de ces monnaies intervient
généralement le deuxième jour ouvrable suivant la date de
conclusion de la transaction.
Toutefois, les parties peuvent convenir d'une
livraison des monnaies à échanger le jour même ou le jour
suivant la date de conclusion de cette transaction.
2° Les opérations de change à
terme
Ces opérations est une transaction par laquelle
deux parties se conviennent d'échanger une monnaie contre une autre
à un prix appelé « cours à terme ». La livraison
à une date d'échéance future peut tomber dans une
période allant de trois jours à une
année18.
3. Intervention de la Banque Centrale sur le
marché de change
Les interventions sur le marché de change sont
des échanges de devises effectués par une banque sur le
marché des changes. Elles visent à modifier valeur du taux de
change entre la monnaie nationale et les étrangères, lorsque
celui-ci est toujours jugé inadapté.
18 Banque Centrale du Congo, Journal Officiel
numéro spécial, 20 janvier 2010, PP184-185
En effet, ces interventions des banques centrales sur
le marché des changes influent sur la liquidité. A ce jour, on
considère ces interventions comme des actions à mener dans des
situations extrêmes. Elles tiennent donc plus d'exception, plutôt
que de la règle.
Les interventions de change ne sont pas toujours
rendues publiques par les banques centrales. Leur but est d'empêcher les
variations trop rapides du taux de change, réduire une
surévaluation ou une sous évaluation trop
importantes.
En d'autres termes, les banques centrales
interviennent massivement mais de manière irrégulière sur
le marché des changes. Elles interviennent afin de satisfaire les ordres
de leur clientèle d'une part, et de contrôler et/ou
défendre la valeur de sa monnaie d'autre part.
Ce second rôle de la banque centrale
diffère selon que le pays participe ou non à un mécanisme
de change. On peut ainsi distinguer deux cas extrêmes mettant en
évidence que, en absence de liens institutionnels ; les interventions
sont exclusivement de nature discrétionnaire. Noter que l'intervention
de la Banque Centrale diffère selon que le pays est en changes fixes ou
en changes flottants. En régime de change fixe, les autorités
monétaires ont pour mission de grandir la parité officielle de la
monnaie. Elles agissent principalement au moyen des réserves de
change.
Pour ces interventions, la Banque Centrale dispose de
plusieurs mécanismes
à savoir :
a. L'utilisation des réserves de change : elle
utilise ces réserves de devises ou de monnaie
nationale pour agir sur le taux de change. Deux
situations peuvent se présenter :
> Offre de monnaie nationale excède la
demande : dans ce cas, la banque centrale achète sa propre monnaie et
vend les devises. La demande ainsi créée, permet un retour
à l'équilibre ;
> La demande de monnaie nationale excède
l'offre : la banque centrale va vendre sa propre monnaie et achète les
devises. La demande de devises ainsi créée, permet un retour
à l'équilibre.
b. Le contrôle de change : le contrôle des
changes permet à l'état de limiter ou d'interdire la
convertibilité d'une monnaie nationale en devises.
c. L'action sur le taux d'intérêt : le
niveau des taux d'intérêt influe sur les décisions de
placement des capitaux, en particulier lorsque leur caractère est
purement spéculatif. La banque Centrale augmente les taux
d'intérêt pour faire remonter le taux de change de sa monnaie pour
éviter qu'il baisse.
d. Les effets d'annonce : les autorités
monétaires communiquent de façon à faire passer des
messages clairs aux marchés financiers.
4. Le marché de change au sens
Néoclassique19
Marché des changes
Professionnels (banques, courtiers...) Parmi les banques,
les plus grandes « font le marché » ; on parle surtout
d'un marché interbancaire.
Banques Centrales et autorités
monétaires Régulariser et réglementer
Marché des changes
Cotation des devises et formation des taux de change
continu
19 Ibidem, PP 36-37
Ordres d'achat ou de vente de devises.
Entreprises et particuliers
Le marché des changes correspond assez bien
à la définition d'un marché parfait au sens
néoclassique : c'est-à-dire forte concurrence, information quasi
parfaite, extrême rapidité des transactions et des ajustements,
des fonctionnements en continuent successivement sur chacune des places
financières du globe.
Source : Arcangelo Figliuzzi, Monnaie et
systèmes monétaires, 9ème éd. Bréal,
Paris, 2002, P 57
Le marché des changes n'est pas
localisé, il est constitué du flux permanent des offres et des
demandes transitant en continu par les réseaux d'informations
spécialisées (système Reuter), grâce aux puissants
moyens de transaction et aux systèmes d'informatiques
interconnectés par satellite. Il y a donc un caractère de
marché de réseau planétaire.
C.Prix
La notion de prix relatif peut être
définie de différentes manières. On peut
privilégier la comparaison internationale du niveau ou de la variation
des prix ou des coûts, mais on peut également resserrer l'analyse
sur le rapport interne des prix entre les biens internationalement
échangeables (ceux dont le prix est exogène aux décisions
de production nationales) et les biens non échangeables (ceux dont le
prix est endogène aux conditions de l'équilibre local des
marchés).
Dans le premier cas, on met en avant la notion
d'indice du taux de change effectif réel (TCER), ce dernier pouvant
être calculé par référence à
différents types de partenaires selon que l'on considère le
commerce bilatéral du pays ou les relations de concurrence que celui-ci
rencontre sur ses marchés d'exportation. Dans le second cas, c'est la
notion de taux de change réel (TCR) défini comme prix relatif
interne entre les prix à la consommation et les prix d'exportation qui
est mise en évidence. Ce rapport détermine les incitations
à produire et, par suite, la composition de la production entre biens
échangeables et biens non échangeables.
D. Bien échangeable
Le bien échangeable est tout bien qui fait
l'objet d'exportation ou celui dont le prix est exogène aux conditions
de l'équilibre local des marchés. En d'autres termes, les
produits échangeables (abréviation BE) sont ceux
susceptibles de faire l'objet du commerce international soit comme exportations
(les exportables), soit comme importations (les importables).
On y trouve la plupart des produits agricoles, les biens manufacturés et
certains
services, comme le transport maritime ou aérien
ainsi que les services financiers et d'assurance.
a) Le problème des biens non
échangeables
L'effet Balassa (voir Balassa, 1964) vise à
expliquer pourquoi les pays en développement à forte croissance
ont un taux de change réel qui tend à s'apprécier
continument, contrairement aux conclusions de la théorie de la PPA.
Selon Balassa, ce phénomène est lié à des
différences d'évolution de la productivité du travail
entre secteur exposé et secteur protégé dans les
différents pays.
Un pays à forte croissance (qualifié ici
de pays pauvre) se caractérise en effet par une progression de la
productivité du travail dans le secteur exposé plus rapide que
dans le pays à faible croissance (qualifié ici de pays riche). En
revanche, on peut estimer que la productivité du secteur abrité
progresse à des rythmes voisins, plus faibles, dans les deux pays, dans
la mesure où il s'agit d'activités où l'impact du
progrès technique est peut-être plus limité et/ou
l'accumulation de capital est plus faible. Selon Balassa, la loi du prix unique
est valide pour les biens du secteur exposé, en raison de la concurrence
internationale (au moins dans sa forme relative). En revanche, elle n'a aucune
raison de l'être pour les biens nonéchangeables, dont les prix
doivent au contraire croître plus vite dans le pays pauvre
(exprimés en monnaie commune). Ce phénomène tient au fait
que la hausse de salaires du secteur exposé tend à se diffuser
dans le secteur abrité. Par conséquent, les coûts salariaux
unitaires du secteur abrité seront plus élevés dans le
pays pauvre (où la hausse de salaires va être forte en raison des
gains de productivité dans le secteur exposé) que dans le pays
riche, et il en ira de même des hausses de prix20.
Le comportement concurrentiel des entreprises les
conduit à égaliser le salaire réel à la
productivité marginale du travail. Sous l'hypothèse d'une
fonction de production de Cobb-Douglas, la productivité marginale est
une fonction linéaire de la productivité moyenne du travail.
D'où vient donc l'engouement de certains économistes (en
général ceux qui conseillent les acteurs sur le marché des
changes) pour cette théorie ?
20 Hervé JOLY et Ali, Document de
travail, 139, rue de Bercy - Bâtiment VAUBAN 75572 - PARIS CEDEX
12N° 96-10, Novembre 1996
Vraisemblablement de sa facilité de mise en oeuvre
et de sa capacité à fournir des résultats
numériques21.
b) Prix relatif des biens non échangeables et
compétitivité macroéconomique : deux dimensions distinctes
du change réel
La définition du taux de change réel
d'équilibre comme le prix relatif des biens échangeables
vis-à-vis des biens non échangeables reposent sur une approche
walrasienne de l'équilibre. Le prix relatif est suffisamment flexible
pour assurer l'égalité entre l'offre relative et la demande
relative de biens échangeables par rapport aux biens non
échangeables. En ce sens, il synthétise l'ensemble des
incitations qui orientent dans un pays l'allocation des ressources entre les
deux secteurs, et reflète les préférences des
consommateurs entre les deux types de biens. La littérature
académique s'est donc essentiellement penchée sur ce concept pour
évoquer la notion de change d'équilibre. Il faut noter
que le taux de change réel ainsi défini apparaît dans un
premier temps, comme une grandeur interne, puisque les deux prix sont
domestiques:
Pe
TCR =
Pile
Section 3 : Economie de la République
Démocratique du Congo
3.1. Généralités
L'économie de la République
démocratique du Congo (RDC) serait l'une des économies les moins
compétitives d'Afrique22, la RDC faisant partie des pays les
moins avancés (PMA), étant classé en 2006 parmi les dix
pays les plus pauvres du monde. Sa structure économique est comparable
à celle des autres pays de l'Afrique centrale, mais son économie
est handicapée par une guerre civile larvée et un des niveaux de
corruption les plus élevés de la planète3. La
RDC, un des pays les plus vastes et les plus peuplés du continent
africain, n'a pas le niveau de vie qui devrait correspondre à ses
immenses ressources naturelles (minerais, bois précieux, produits
agricoles, etc.).
21 Paul Samuelson: Unless very sophisticated
indeed, PPP is a misleadingly pretentious doctrine, promising us what is rare
in economics, detailed numerical predictions, 1964, Pge 7.
22 PNUD, Site en Classement Des Pays Selon L'IDH
2007
Les inégalités y sont très
marquées. Environ 80 % de la population vivait en dessous du seuil de
pauvreté fixé à 2 dollars par jour. Près de 44 %
des femmes et environ 22 % des hommes n'ont aucun revenu. Les disparités
régionales sont très fortes, avec un taux de chômage
très élevé avoisinant les 40 %, des salaires et des
prestations sociales dérisoires dans tout le
pays23.
Elle occupe, en 2008 selon la Banque mondiale, la 178e
position, c'est-à-dire la dernière place sur la liste des pays du
monde considérés d'après leurs capacités à
offrir de réelles facilités de faire des affaires. Après
une période de relatif dynamisme économique, la RDC a subi une
sévère dépression entre le milieu des années 1980
et le milieu des années 2000 liée à une gestion
marquée par la corruption, puis aux guerres civiles qui ont
ravagé le pays. Avec une croissance de 8,2% en 2008 et de 2,7% en 2009,
elle a ensuite été l'un des pays d'Afrique les plus
touchés par la crise de 2008-200924. L'agriculture reste le
principal secteur de l'économie, représentant 57,9 % du PIB en
1997, et occupait 66 % de la population
active25.
La RDC se lance dans la mise en place de zones
économiques spéciales (ZES) pour encourager la renaissance de son
industrie. La première ZES devrait voir le jour en 2012 dans la commune
kinoise de N'Sele et sera consacrée aux agro-industries. Les
autorités congolaises prévoient déjà d'en ouvrir
une autre dédiée aux industries minières (dans le Katanga)
et une troisième consacrée aux cimenteries (dans le
Bas-Congo)
A. Quelques structures économiques 1.
Exploitation minière
La RDC possède des gisements contenant une
cinquantaine de minerais recensés, mais seulement une douzaine de ces
derniers est exploitée: le cuivre, le cobalt, l'argent, l'uranium, le
plomb, le zinc, le cadmium, le diamant, l'or, l'étain, le
tungstène, le manganèse et quelques métaux rares comme le
coltan. La RDC extrait également de son soussol des diamants. Les
réserves sont très importantes, ainsi le pays possède la
deuxième réserve mondiale en cuivre avec 10 % du total
recensé sur la planète et surtout les plus
23 Selon le Forum économique mondial sur
l'Afrique qui s'est tenu du 13 au 15 juin 2007 : Rankings 2007
24 Colette Braeckman, Le Congo et ses amis chinois,
Le Monde diplomatique, septembre 2009
25 Forum économique mondial sur
l'Afrique, op cit
importantes réserves de cobalt (près de
50 %). Les recettes d'exportations atteignaient en 1990 environ un milliard de
dollars américains26.
La RDC est le 4e producteur mondial de
diamants (un quart des réserves mondiales) durant les années 1980
et cette activité constitue encore la majorité des exportations
(717 millions d'USD, soit 52 % des exportations en 1997). Les principales
exploitations de cuivre et de cobalt (un tiers des réserves mondiales)
sont régies par une entreprise publique, la Gécamines (ancienne
Union minière du Haut Katanga). La production de la
Gécamines a continué de baisser au cours des années 2000,
en raison de la morosité du marché du cuivre.
La RDC est également un producteur de
pétrole (24 000 barils par jour en 2003), les lieux d'extraction se
localisant principalement sur la côte (terminal du Port de Banana). La
région du Lac Albert abrite également un important gisement que
l'Ouganda envisage d'exploiter27.
Avec une concession minière de plus de 18 800
km2 pour le cuivre, la Gécamines était la principale
entreprise minière du pays et fournissait en 1980 environ 66 % des
recettes budgétaires de l'État et 70 % de ses recettes
d'exportation. Pendant plus de 30 ans, cette entreprise a été un
des moteurs principaux de l'économie congolaise, à
côté de groupes de moindre importance : Zaïre-Etain
(détenu à 50-50 par l'État et par Géomines belge)
qui exploitait la cassitérite (aujourd'hui disparue); l'Office des mines
de Kilo-Moto (société d'État) assurant l'extraction de
l'or; la société congolaise MIBA (avec une contribution de
l'ordre de 20 % à celle de la Gécamines dans les années
1980). Mais la production minière industrielle s'est effondrée
avec la Gécamines, dont la production en cuivre est passée de 465
000 tonnes (à 2 855 USD la tonne, en 1990) à 19 000 tonnes
(à 1 800 USD la tonne en 2002) entraînant des conséquences
économiques et sociales importantes28.
26 République Démocratique du Congo,
Document de la stratégie de croissance et de la réduction de
pauvreté, juillet 2006, P 27
27
http://www.lepotentiel.com/afficher_article.php?id_article=59493&id_edition=4246,
consulté le 5 avril 2011 à 19:11
28 République Démocratique du Congo,
Op Cit, P 30.
2. Accord de 2007 avec la Chine
Après un voyage à Pékin du
ministre des infrastructures PIERRE LUMBI à l'été 2007, la
Chine a annoncé en septembre 2007 un accord de crédit portant sur
8,8 milliards de dollars, ayant pour objectif premier la réanimation du
secteur minier. En contre - partie de l'exploitation des ressources
minières (cuivre, cobalt et or), la Chine s'engage ainsi à
construire les infrastructures du pays (routes, liaison optique au West Africa
Cable System en hôpitaux, universités, logements, etc.). La
convention de troc prévoit 6,3 milliards d'euros d'investissement, dont
4,2 destinés au développement des infrastructures et 2,1 à
la relance du secteur minier, la maîtrise d'ouvrage incombant à
une société mixte, la Sico mines, dont la RDC détiendra
32% des parts. Les chantiers sont confiés à la China Railway
Engineering Corporation et à la Sino hydro Corporation29. Le
FMI a critiqué l'engagement chinois, y voyant officiellement un
alourdissement de la dette publique. Des pays comme la France ou la Belgique
voient d'un mauvais oeil la présence de la Chine, craignant que les
matières premières ne changent de mains. Face à ces
critiques et suite à la visite du président du FMI, Dominique
Strauss-Kahn, en mai 2009 à Kinshasa, les Chinois ont partiellement
reculé (Aéroports de Paris rénovera ainsi
l'aéroport de N'Djili qui dessert Kinshasa, tandis qu'Areva se voit
confier la prospection et l'exploitation de l'uranium) 30.
3. Position extérieure
La RDC participe aux efforts de libéralisation
au sein de plusieurs organisations économiques régionales
auxquelles elle appartient, telles que la CEEAC, le COMESA et la SADC. La RDC
fait également partie des pays bénéficiant de tarifs
commerciaux préférentiels avec les États-Unis dans le
cadre de l'AGOA, et avec l'Union européenne dans le cadre de
l'initiative « Tout sauf les armes ». Par ailleurs, les
autorités ont initié une réforme de l'office des douanes
et mis en place un guichet unique depuis un certain temps, au port de Matadi,
pour faciliter les formalités et permettre un meilleur contrôle
des recettes fiscales de l'État.
Les exportations ont chuté de 1,5 milliard de
dollars en 1996 à environ 800 millions en 1999. Malgré la
progression enregistrée depuis 2000, les exportations,
29 BRAECKMAN Colette, Op Cit, P56
30 MUNSALA BUAKASA, « Des milliards USD chinois
à la portée de la RDC », Journal L'Observateur,
n°2804 du 28 janvier 2008, P 24
représentant 1,3 milliard de dollars en 2003,
n'ont pas encore retrouvé le niveau des années 1990. Cependant,
depuis 2001, la part des exportations dans le PIB s'est accrue, de 13,3 % en
2001 à 27 % en 2004. Parallèlement, la part des importations est
en forte hausse (passée de 12 % du PIB en 2001 à 27,4 % en 2004),
traduisant la reprise des investissements d'infrastructures et la mise en place
du réseau GSM. Cette évolution a entraîné un
déficit commercial, qui s'élevait à plus de 0,4 % du PIB
en 200431.
En 2003, les flux d'investissements étrangers
ont atteint 132 millions de dollars et représentaient 23,6 % de la
formation brute de capital fixe. Les IDE (investissements directs
étrangers) en RDC se sont élevés à 500 millions de
dollars en 2006, contre 405 millions en 2005 et une moyenne annuelle de
seulement 5 millions entre 1990 et 2000. Les investisseurs étrangers,
plus particulièrement les Chinois et les Sud-Africains, ont
diversifié leurs placements dans le secteur minier mais également
dans l'énergie et le secteur bancaire37. Avec le retour de la
paix et le succès des élections, les montants d'IDE devraient
encore augmenter. Déjà, il y a décrispation au niveau des
investisseurs. Ils viennent de plus en plus nombreux et divers.
Par ailleurs, l'aide publique au développement
a repris progressivement depuis 1999, et le soutien financier de la
communauté internationale est l'une des clés du redressement
économique. Le FMI a accordé un prêt de 750 millions de
dollars dans le cadre de la FRPC (Facilité pour la réduction de
la pauvreté et la croissance) sur la période 2002- 2005, et la
Banque mondiale un prêt de 450 millions de dollars dans le cadre de son
ERC (Crédit pour la reprise économique), 214 millions ayant
été approuvés en septembre 2003 et 200 millions en
février 2004. En 2004, l'aide extérieure dépassait un
milliard de dollars, dont près des deux tiers provenaient des
institutions multilatérales32.
B. Rôle de l'Etat et son implication directe dans
l'économie congolaise
En 1966, les puissantes industries minières du
Kasaï et du Katanga ont été nationalisées. C'est
alors l'âge d'or du Congo, maintenant indépendant : en 1967 1
franc congolais vaut alors 2 dollars américains, les écoles
publiques se développent et l'exode rural s'accélère.
À partir de 1973, le pays est touché par une crise
économique aiguë, due à
31 OCDE, Perspectives économiques en
Afrique 2005, RDC, P33
32
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomiedelaR%C3%A9publiqued%C3%A9mocratiqueduCongo,
le 5 avril 2011 à 19:11
l'effondrement des cours de cuivre et au crash
pétrolier. La corruption se généralise et l'inflation
devient galopante, tandis que Mobutu privatise de nombreuses entreprises
à son nom ou aux noms de ses proches (étant donnée
l'insuffisance de préparation de nouveaux propriétaires de biens
économiques et financiers, on assiste à une véritable
hécatombe : les entreprises connaissent le lock-out les unes
après les autres) (zaïrianisation et radicalisation)33.
Ce sombre tableau se verra complété par des grèves
régulières et un climat d'insécurité
généralisé qui ne va commencer à s'estomper qu'au
début du nouveau millénaire.
Ces multiples et diverses causes vont pousser les
nouvelles institutions (Gouvernement de transition) à penser à de
nouvelles formes d'intervention d'État pour renverser la vapeur. Parmi
les structures enfantées par celles-ci, avec l'appui de leurs
partenaires, on retrouve COPIREP, BCECO, et autres.
Le Comité de Pilotage de la Réforme
des Entreprises Publiques (COPIREP), structure mise en place aux termes
des Décrets no 136/2002 du 30 octobre 2002 et 04/047 du 20
mai 2004 est le conseil du Gouvernement, chargé de conduire la politique
de la réforme des entreprises publiques (surtout dans les secteurs
considérés rentables pour l'État : mines, énergie,
transports, télécommunications et Finances).
L'offensif du gouvernement se traduit par une
recherche permanente des ressources et de partenariat pour ainsi combler, mieux
répondre efficacement aux besoins de son économie. De ce fait,
après la Chine, le pays se rapproche des autres pays dits
émergents, notamment le Brésil et l'Inde.
1. Monnaie
Le Congo a une longue historique des instruments
monétaires depuis la période précoloniale :
commençant par les coquillages (Quiranda, N'zimbu) en passant par les
tissus, les métaux et pour terminer par les animaux domestiques. Aussi
tôt qu'elle entre en contact avec l'extérieur, d'autres
instruments d'échange apparurent dont : les cauris, les tissus de
fabrication européenne, les perles de fabrication européenne, le
laiton d'origine européenne et le sel importé. C'est avec
l'indépendance qu'elle veut affirmer son autonomie en lançant sur
le marché la monnaie fiduciaire
Cette dernière, à l'heure actuelle,
reste l'une des monnaies les plus instables du monde. D'apport parce qu'elle a
été à plusieurs reprises démonétisée,
et ensuite parce qu'elle a été dévaluée. Entre 1960
et 2007, diverses réformes monétaires ont été mises
en place : la monnaie congolaise a été dévaluée
quatorze fois. La dévaluation s'est imposée, à chaque
fois, comme le principal instrument pour résorber les
déséquilibres. Toutes ces dévaluations ont presque pour
origine le déficit des finances publiques qui a dû être
résorbé par la planche à billet34.
2. Banques
La monétisation du déficit public, qui
poussait l'inflation vers des niveaux très élevés, a
été largement maîtrisée à partir de 2002.
Dans le même temps, la BCC (Banque centrale du Congo) était
dotée de nouveaux statuts établissant son indépendance
dans la conduite de la politique monétaire (même si ses hauts
dirigeants sont nommés par le président de la République)
et limitant les avances au Trésor. Le taux d'inflation, qui culminait
à près de 900 % pendant la décennie 1990-2000 et 357 % en
2001, a ainsi été ramené à un taux à un
chiffre depuis 2007 (9,9 %). Il est depuis, peu ou prou, à ce jour
stable35.
La maîtrise de l'inflation a permis à la
BCC de diminuer progressivement son taux d'escompte, passé de 27 % en
2002 à 6 % au premier semestre de 2004, avant de remonter à 14 %
en août 2004 du fait des tensions inflationnistes. Cependant,
étant donné la faible bancarisation de l'économie et le
mauvais fonctionnement du système bancaire, la manipulation des taux
d'intérêt n'est pas un instrument efficace de régulation de
la masse monétaire. La BCC doit par ailleurs faire face à un fort
accroissement de la demande de liquidités, en raison notamment d'un
retour relatif à la confiance en la monnaie nationale, dans une
économie très largement « dollarisée ». Les
acteurs économiques effectuent l'ensemble de leurs transactions en
espèces, en dépit de l'absence de grosses
coupures36.
La crédibilité des banques a
été fortement ébranlée avec les faillites et le
manque de liquidités. Le nombre de comptes bancaires est infime, environ
35 000. De façon générale, la couverture
géographique du système bancaire reste très faible. Il n'y
a qu'un
34 KABUYA KALALA et KIKASSA MWANALESSA,
Stabilisation économique et financière au Zaïre, de
1978 à 1980. Des dévaluations en cascade à la
démonétisation, Kinshasa, Capas, 1980, P23
35 OCDE, op cit, P41
36 Idem
guichet pour 2,4 millions d'habitants et il n'existe
qu'une dizaine de banques commerciales dont l'essentiel des activités
est concentré à Kinshasa. Les opérations du secteur
bancaire sont limitées au financement du commerce et aux
opérations de change. Le montant des crédits à
l'économie représentait moins de 1 % du PIB en 2003. Les
crédits sont généralement octroyés en dollars, pour
une période qui n'excède pas six mois. Il existe peu de
transactions sur le marché interbancaire en dépit de
l'émission, depuis fin 2002, de BTR (Billets de trésorerie) par
la BCC. Les banques ont fait l'objet d'un important programme de
restructuration, de recapitalisation et de liquidation. En 2004, neuf banques
avaient été liquidées, dont trois banques publiques, et
sept sont en cours de restructuration. Des signes encourageants se manifestent
toutefois avec l'arrivée de capitaux étrangers dans le secteur
(CITIBANK, STANBIC, Rawbank, etc.).
Depuis quelques temps déjà la Banque
Centrale du Congo pense à la création d'un système
financier national. Jusqu'à maintenant, elle étudie les
différentes modalités. Toutefois, la réalité est
telle que la création d'un marché des capitaux ne laisse aucun
expert différent. MALINGUMU SYOSYO écrit la plus grande crainte
reste non seulement la faiblesse du volume de transaction mais
également, le faible niveau du PIB, d'activité industrielle et
commerciale qui ne permet pas de grandes perspectives de viabilité des
échanges locaux37.
3.2. Le régime de change congolais
La BCC, vu l'ordonnance-loi n° 67/272 du
23/06/1967 définissant le pouvoir réglementaire de la BCC en
matière de réglementation de change, vu la loi n° 005 du
7/05/2002 relative à la constitution, à l'organisation et au
fonctionnement de la BCC, édicte les dispositions ci après
:
A. Organisation et Fonctionnement de marché des
changes en RDC38
Dans le cadre de la libéralisation des
opérations de change, telle que stipulée dans la
règlementation des changes, et en vue d'assurer le bon fonctionnement et
le développement de l'économie en République
Démocratique du Congo, il a été convenu entre la Banque
Centrale du Congo et les Banques agréées en République
Démocratique du Congo ainsi que les intermédiaires financiers et
non financiers égarées, ce qui suit :
37 MALINGUMU SYOSYO, Plaidoyer pour la
création d'une bourse des valeurs en RDC, Journal le Potentiel,
n°4224 du 22 janvier 2008, P44
38 Banque Centrale du Congo, Journal Officiel
numéro spécial, 20 janvier 2010, P 127
1. Organisation de marché des changes
Il est créé un marché de change au
comptant et à terme entre la Banque Centrale du Congo et les
intermédiaires agréés, sur lesquels sont traitées
:
Les opérations d'achat et de vente entre monnaie
nationale et devises étrangères
Les opérations d'achat et de vente des devises
étrangères contre d'autres devises étrangères
librement convertibles.
Signalons que les participants sont les Banques
agréées citées ci haut, qui adhèrent à la
convention par l'institut d'émission.
Dans le cadre de cette convention, elles acceptent
(les banques) mutuellement comme partenaires et s'engagent à respecter
strictement les termes de la présente convention. Chaque participant
portera par écrit à la connaissance des autres, le nom de son
chef cambiste et la liste de ses autres agents cambistes autorisés
à s'engager irrévocablement sur le marché. Tout changement
du chef cambiste et toute modification de la liste des autres agents
autorisés, doivent être signalés aux autres
participants.
Enfin, le marché de change est marché
non localisé, et les opérations y sont relatives, traitées
par téléphone, télex ou tout autre moyen de communication
requis. Durant les jours ouvrables, les intervenants peuvent réaliser
des transactions de change qui sont traitées de gré à
gré aux cours déterminés par le libre jeu de l'offre et de
la demande.
2. Fonctionnement de marché des
changes
Lors de chaque transaction, chaque partie doit
indiquer (verbalement, par écrit ou par voie électronique), la
date de la transaction, la monnaie vendue, le montant acheté et vendu,
le cours de change, la date de la conclusion et d'échéance (pour
les opérations de change à terme), la date de valeur, le
correspondant et le lieu de paiement de la monnaie achetée et
vendue.
Au cas où une opération a
été conclue verbalement, elle doit être confirmée le
même jour par l'une et l'autre partie. La confirmation se traduit par
l'échange d'un écrit, lettres, télex,
télécopie ou d'autre moyen électronique accepté par
les participants et, c'est à la
charge de chacun d'entre eux. Elle doit contenir les
éléments que ceux énumérés ci
précédents.
La confirmation d'une transaction par une partie
n'entraîne pas sa nullité et ne le soustrait pas de ses
obligations au titre de cette opération. Les données à
communiquer à la BCC, portent sur les opérations conclues entre
9heures et, les informations y relatives sont intégrées dans les
données de la journée.
Les participants sont tenus de mettre en place les
procédures de contrôle interne nécessaires au respect des
règles de gestion des opérations de change. Ils sont à cet
effet, tenus notamment de procéder à une stricte
séparation entre les fonctions de négociation des contrats de
change (Front - office) et celles de contrôle des contrats de change
appelé (Back - office).
Les participants sont en dépit de tout ce qui
est développé ci-haut, tenus de communiquer à chaque appel
d'un membre, un cours acheteur et vendeur pour chaque devise demandée
exceptionnellement et lorsqu'un participant ne désire pas s'engager, il
doit le mentionner expressivement au préalable en disant « cours
à titre indicatif ». La contre - valeur en Franc Congolais de cours
indiqué est arrondi à quatre décimales.
Cependant, les participants au marché des
changes peuvent effectuer les opérations au comptant et/ou à
terme. Les opérations au comptant se dénouent dans les deux jours
ouvrables au plus tard et celles à terme, à
l'échéance contractuelle.
Les contre-valeurs en CDF des opérations des
changes sont calculées au cours convenu entre les contractants et sont
payées à la date convenue selon les choix des contractants par
:
I La chambre de compensation I Le
crédit en compte et
I Le versement de numéraire.
Pour les opérations à terme,
l'échéance contractuelle doit tenir compte des jours
fériés en RDC et à l'étranger.
B. Régime de change en République
Démocratique du Congo
Depuis l'indépendance, la RDC a adopté
trois régimes des changes, à savoir :
· Régime de change fixe : 1960 - septembre
1983, où la monnaie congolaise a été rattachée
successivement au Franc belge, au dollar américain et puis au
DTS
· Régime de change contrôlé :
septembre 1983 - février 2001
· Régime de change flottant : depuis
février 2001
De plus, dans la vie économique du Congo
démocratique, il y a deux périodes où il est noté
un véritable phénomène inflationniste de la nature de
sous-développement. La première va de 1960 à 1967 et la
seconde de 1990 à 1999. L'inflation de la première période
« est une inflation du type institutionnel. Celle-ci trouve sa cause
profonde dans la désarticulation de l'organisation politique dès
l'accession du pays à l'indépendance ». La seconde est
« caractérisée par des mutations politiques avec
l'amorce du processus démocratique, mutation ayant les mêmes
incidences économiques néfastes que durant 1960- 1967, incidences
liées à la faiblesse des gouvernements et à une gestion
économique et budgétaire laxistes
»39.
Le pays est entré dans la spirale hyper
inflationniste avec des taux d'inflation à quatre chiffres à des
niveaux impensables (9786,9 % en 1994). À part 1997 où le taux
d'inflation est tombé miraculeusement à 13,7 %, les autres
années sont caractérisées par une très forte
inflation. Au cours de la période 2001-2005, le taux d'inflation annuel
moyen a été de 367,4 % et le taux de change de la monnaie
nationale par rapport au dollar américain s'est
déprécié en moyenne de 70,5 %. Néanmoins, c'est
exactement en 2001 que cette situation semble s'améliorer et l'on
assiste à une baisse drastique du niveau général des prix
qui vont être ramené à une inflation à un
chiffre40.
Par ailleurs, l'histoire monétaire de la RDC se
révèle être importante aux yeux des économistes dans
la mesure où, elle offre un champ d'étude vaste et riche pour
vérifier
39 MABI MULUMBA, La monnaie dans
l'économie, Kinshasa, CERDI, 2001, p. 157-158
40 LUWANSANGU Paul, Bilan économique de la
RDC 2001-2005 : est-ce la fin de la malédiction ? Journal Le
Potentiel, n°3467, 6 juillet 2005, P 67
quelques théories de l'économie
monétaire. Dans ce cadre, la réforme monétaire, par
exemple, opérée le 22 août 1993 avec un changement de
signes monétaires, illustre avec beaucoup d'évidence le
rôle de l'élément confiance dans la monnaie. Suite au refus
des deux provinces du Kasaï d'utiliser les nouveaux signes
monétaires, il s'est créé, dans le pays, un nouvel espace
monétaire où les anciens signes monétaires ont
continué à circuler malgré leur
démonétisation41.
1. Détermination du taux de change
La question de la détermination du taux de
change a pris progressivement une part grandissante dans les analyses de
l'économie tant nationale qu'internationale. De nos jours, la valeur des
monnaies les plus importantes connait des fluctuations continues et le
rôle des variations de taux de change est au centre d'un grand nombre des
problèmes économiques.
Durant la plus grande période du
XXème siècle, les taux de change étaient
simplement déterminés par les pouvoirs publics et non
définis sur un marché ouvert. Jusqu'aux années 1970, le
système des changes fixes ont en effet prévalus d'abord sur un
étalon-or.
La notion de la détermination du taux de change
à long terme, présente quatre déterminants qui sont : les
niveaux de prix comparés, les barrières commerciales (taxes et
quotas), les préférences des consommateurs relatives aux produits
domestiques ou étrangers et la productivité. Dans ce cas, nous
pouvons examiner l'impact de chacun d'eux sur le taux de change. Tout en ayant
l'idée que, tout ce qui accroît la demande de la monnaie
domestique au détriment des biens étrangers, provoque
l'appréciation de la monnaie domestique. D'autant plus que ces produits
continueront à bien se vendre si la monnaie est forte.
Réciproquement, tout ce qui augmente la demande de biens
étrangers aux dépens des produits domestiques, provoque une
dépréciation de la monnaie, car sa valeur doit baisser pour que
ces produits continuent à se vendre.
41 KABUYA KALALA et MATATA PONYO MAPON, L'espace
monétaire Kasaïen, crise de légitimité et
souveraineté monétaire en période d'hyperinflation au
Congo (1993-1997), Éditions L'Harmattan, Paris, 1999, P
170
a. Les niveaux prix comparés
D'après la théorie de la PPA, quand les
prix des biens européens augmentent (les prix de biens étrangers
étant constants), la demande portant sur ces produits chute, et l'euro a
tendance à se déprécier pour qu'ils continuent à se
vendre. Inversement, quand les prix des biens japonais augmentent de sorte que
les prix relatifs des produits européens baissent, ceux-ci peu
demandés ; l'euro a alors tendance à s'apprécier et les
produits européens continuent à se vendre, même avec un
euro plus fort42. Cela nous pousse à émettre
l'hypothèse selon laquelle une augmentation à long terme, du
niveau général des prix dans une économie relativement au
niveau général des prix dans le reste du monde, provoque une
dépréciation de sa monnaie.
b. Les barrières
commerciales
Que ces barrières soient tarifaires, (droits
de douane que les produits étrangers doivent supporter à leur
entrée dans une économie) ou non tarifaires (limitations
quantitatives : contingentements ou quotas), les barrières au commerce
international peuvent influencer le taux de change. Cependant, le renforcement
des barrières commerciales protégeant une économie
provoque une appréciation de sa monnaie sur le long terme.
c. Les préférences relatives aux biens
domestiques ou étrangers
Cette explication se fait preuve dans le cas
où, si les congolais montrent plus d'appétence pour les produits
européens. Par exemple, les fromages français ou les voitures
allemandes, la demande de biens européens augmente (exportations), ce
qui provoque une appréciation de l'euro : les produits européens
continuent à se vendre même si l'euro est plus fort. De la
même idée, si les européens se mettent
préférer les voitures japonaises aux voitures européennes,
la demande accrue de produits japonais (importations) affaiblit l'euro. Cela
étant, une hausse de la demande de produits exportés par une
économie provoque une appréciation de sa monnaie dans le long
terme. Dans le contraire, un accroissement de sa demande de produits
importés provoque une dépréciation de sa
monnaie.
42 F. MISHKIN, op cit, P 600
d. La productivité
En ce qui concerne ce type de déterminant, si
les gains de productivité sont plus élevés dans une
économie que dans le reste du monde, ses entreprises peuvent baisser
leurs prix (relativement à ceux de leurs concurrents étrangers),
tout en réalisant des profits identiques ; leurs produits sont alors
plus demandés et la monnaie de cette économie a tendance à
s'apprécier. Dans le cas contraire, ses produits deviennent relativement
plus chers et sa monnaie a tendance à se
déprécier.
D'où, sur le long terme, plus une
économie ne devient productive par rapport aux autres, plus sa monnaie
s'apprécie43. Dans le cas de la zone euro, cela se justifie
du fait que le taux de change se lit en unités de monnaie
étrangère par euro.
2. Prélèvement de la redevance de
contrôle de change en RDC
La BCC perçoit une redevance en change de 2%
sur tout paiement vers ou en provenance de l'étranger sans distinction
de la qualité du donneur d'ordre ou de bénéficiaire. Elle
peut mandater les intermédiaires agréés ou tout autre
organisme d'Etat à percevoir, pour son compte, la redevance du
contrôle de change. Par opération soumise à la redevance de
contrôle de change44, on attend :
v' Tout paiement effectué ou reçu par les
banques agréées vers ou en provenance de l'étranger
;
v' Toute exportation sans rapatriement des
devises.
Ne sont pas concernées par la perception de la
redevance de contrôle de change :
v' Les opérations de change effectuées pour
compte du trésor public et la BCC ;
v' Les opérations de change effectuées
par les banques agréées pour leur propre compte au titre
d'arbitrage, d'intervention sur le marché des changes interbancaires des
frais et commissions décomptés par les correspondants ainsi que
les arbitrages effectués par les bureaux de change ;
v' Les opérations de débit et crédit
entre les comptes en devises ouverts auprès du système bancaire
national ;
43 F. MISHKIN, op cit, P 601
44 BCC, journal officiel numéro
spécial, 20 janvier 2010, P 127
v' Les retraits en espèces sur les comptes en
devises, quel que soit le titulaire ;
v' Toute vente et tout achat de monnaies
étrangères contre monnaie nationale par les banques ou autres
internationales ;
v' Toute opération de débit ou
crédit effectuée par les résidents sur leurs comptes
à l'étranger ;
v' Les opérations des missions diplomatiques et
des organismes internationaux.
La redevance de contrôle de change est payable
en monnaies étrangères et les montants y relatifs sont
versés à la BCC conformément aux instructions
administratives édictées par celle-ci. L'annulation d'une
opération de change entraîne la résistance de la redevance
de contrôle de change perçu. Cette annulation ne peut intervenir
que dans un délai de 15 jours maximum à dater de la perception de
la redevance de contrôle de change par la banque
intervenante.
3.3. Les biens échangeables congolais
Les produits échangeables sont ceux
susceptibles de faire l'objet du commerce international soit comme exportations
(les exportables), soit comme importations (les importables).
On y trouve la plupart des produits minéraux et agricoles, les produits
miniers, les biens manufacturés et certains services, comme le transport
maritime ou aérien ainsi que les services financiers et
d'assurance.
A cet effet, le sous-sol congolais renferme de
nombreux minerais dont la quantité et la localisation sont
insuffisamment déterminées. Cette réalité comme
depuis l'époque coloniale a été confirmée par des
révélations des satellites qui font état de l'existence
des minerais dans presque toutes les provinces de la République
Démocratique du Congo.
L'économie de la République
Démocratique du Congo est aujourd'hui malade, étant en constant
recul depuis l'indépendance.
Le désinvestissement, la mégestion, la
fluctuation des cours des matières premières sont autant des
facteurs qui ont entraîné l'effondrement de notre économie
depuis les années 80, provoquant l'informalisation des secteurs entiers
de la vie économique nationale.
La République Démocratique du Congo
regorge d'importantes ressources minérales, lesquelles suscitent
convoitises et constituent indiscutablement l'un des enjeux essentiels de
nombreuses guerres que le pays a connues. De tout temps, lesdites ressources
minérales ont représenté le pilier de plusieurs
pôles géographiques de développement du pays et ont
été concentrées principalement dans quelques provinces de
la manière ci-après :
le cuivre, le cobalt, le zinc et le cadmium au Katanga
;
les mines d'or, de coltan, de cassitérite, de
wolframite et de monazite, dans les provinces de l'ex. Kivu et en Ituri dans la
Province Orientale ;
les diamants dans les deux Kasaï.
S'agissant de la production minière, jadis
constituée d'une dizaine de substances, il sied de signaler qu'elle
n'est plus réduite qu'aux diamants, cuivre et cobalt.
Lorsqu'en 1907 fut découvert le premier
gisement de diamant aux environs de Mai MUNENE (Kasaï Occidental), et le
premier diamant à MBUJI MAYI en 1918, cette pierre précieuse ne
suscitait encore que peu d'intérêt pour les populations
autochtones. Il n'en est plus ainsi aujourd'hui.
Le diamant occupe de milliers de creuseurs et des
négociants, non plus seulement au Kasaï, mais aussi dans le
Bandundu et la Province Orientale, et peut être bientôt dans les
autres provinces de la République Démocratique du
Congo.
Le secteur artisanal du diamant en République
Démocratique du Congo a connu plusieurs périodes de monopole et
de libéralisme et a évolué de la manière suivante
:
? de 1960 à 1982 : Monopole de BEERS et la
Société MELTAX. Cette période a été
caractérisée d'abord par l'interdiction formelle de
l'exploitation. Toute exploitation, détention et commercialisation
frauduleuses du diamant étaient sujet à des répressions
sanglantes. Ensuite, l'exploitation artisanale du diamant ne fût
autorisée que dans la seule zone de Tshikapa et la production
était vendue en exclusivité aux sociétés BRITMONDS
de DE BEERS et MELTAX qui détenaient ce monopole d'achat.
Pour parer à cette situation, l'Etat
décida de confier le monopole d'achat et d'exportation à la
SOZACOM qui ne disposait ni d'infrastructures, ni de capacité
financière nécessaire.
? De 1982 à juillet 2000 : libéralisation
des activités artisanales de diamant et de l'or. . Cette
libéralisation conduit à l'explosion de l'exploitation artisanale
entraînant l'établissement de plusieurs comptoirs d'achat dans les
sites d'exploitation
Afin d'assurer un contrôle efficace de la valeur
à l'exportation des diamants et de l'or de production artisanale, le
Gouvernement créa en 1984 le Centre National d'Expertise (CNE) à
qui il confia aussi l'expertise du diamant produit par MIBA.
Pendant cette période, les réalisations
du secteur de l'artisanat minier se sont chiffrées à presque 213
millions de carats pour une valeur globale de plus ou moins 3,494 milliards de
USD, soit une moyenne annuelle de 12 millions de carats au prix moyen de 16,34
USD par carat. Le dernier monopole en date est celui confié à
IDI-Congo de 2000 à 2001 ; qui a été supprimé et
remplacé par le libéralisme45.
Une firme d'Israël, « l'International
Diamond Industries (IDI) », a obtenu un monopole de 18 mois sur les
exportations de diamants de la RDC, en septembre 2000, par l'entremise de la
filiale de la société, IDI-Congo46.
Au moment de la signature, le gouvernement de la RDC
défendait le monopole des diamants en affirmant : « Il s'agit de la
meilleure manière de commercialiser de façon transparente la
production de diamants du Congo, qui inspirera la confiance en ce qui concerne
le certificat d'origine du pays qui accompagnera chacun des paquets
exportés par IDI ». Cela a eu l'effet exactement le contraire et
l'on n'a pas vu l'ombre d'un certificat d'origine.
Les exportations en provenance de la RDC ont
chuté immédiatement, entre- temps, de l'autre côté
du fleuve, à Brazzaville, il se passait autre chose. Dès que le
monopole de l'IDI a été instauré, on a assisté
à une chute de 50 % des importations de la RDC en
45 MAKANZU MALEKA ZIYUKU, Bulletin statistique minier,
draft Octobre 2007, P 115
46 CHRSTIAN DIETRICH, Monnaie forte :
L'économie criminalisée des diamants dans la République
Démocratique du Congo et les pays voisins, 2002, P 137.
Belgique (ce qui s'explique par le fait que IDI est
une société Israélienne); et à une augmentation
soudaine et phénoménale des importations de diamants du Congo
Brazzaville, un pays qui ne produit lui -même pratiquement pas de
diamant.
Les statistiques montrent que le monopole de IDI
à Kinshasa a occasionné une augmentation de la contrebande par
l'entremise du pays voisin, le Congo- Brazzaville. Les fausses
déclarations de provenance et d'origine sont cependant courantes aux
douanes Belges.
Le secteur de diamant est actuellement
caractérisé par le libéralisme avec la création du
Centre d'Evaluation, d'Expertise et de Certification des substances
minérales précieuses (CEEC), qui a remplacé le Centre
National d'Expertise des Substances Minérales Précieuses «
CNE ». Les statistiques des expertises faites depuis la mise en place du
CEEC montrent les faits47 ci-après :
|
La plupart des achats en valeur se font à Kinshasa
;
Mbuji-Mayi est le centre qui produit le plus de diamant
en caratage, cette production se fait dans les concessions de la MIBA
;
Tshikapa est la zone la plus importante pour sa
contribution en valeur ;
Les diamants de meilleures qualités proviennent
de KAHEMBA avec une valeur de 79,89 USD/carat et de TEMBO pour une valeur de
85,34 USD/carat (chiffres 2002).
|
Après avoir défini les concepts et
présenté les généralités sur ces concepts,
il nous parait impérieux de se pencher sur le fondement théorique
du travail et le cadre méthodologique.
Chapitre II : FONDEMENT THEORIQUE ET
CADRE METHODOLOGIQUE
Section 1 : Fondement théorique du travail
Dans ce travail, nous avons étudié la
relation entre le taux de change réel et les prix réels des
produits de base dits échangeables dans toute l'étendue du pays
qui est tributaire de ceux-ci, tout en nous inspirant de la théorie de
NURKSE, qui en 1945, avait défini le taux de change d'équilibre
comme étant le taux qui conduirait à l'équilibre de la
balance des paiements.
La définition du taux de change réel
d'équilibre comme le prix relatif des biens échangeables
vis-à-vis des biens non échangeables reposent sur une approche
walrassienne de l'équilibre. En effet, Pareto VILFREDO (1848-1923),
économiste italien, dont sa contribution la plus célèbre
à la théorie économique est la définition du
concept d'optimum économique.
Parmi ses travaux figure l'analyse des anticipations
des agents économiques. Celles-ci, n'étant pas
indépendantes les unes des autres, peuvent susciter des mouvements
d'opinion pessimistes qui génèrent des crises. Pareto est
également le père de la notion d'optimum. L'économie est
à un optimum lorsqu'on ne peut améliorer la situation d'un agent
sans détériorer celle d'au moins un autre agent. Ce concept est
très utilisé en économie, car il permet de prendre en
compte la non-additivité des utilités des différents
agents. La concurrence permet d'atteindre l'optimum au sens de
Pareto.
Le prix relatif est suffisamment flexible pour assurer
l'égalité entre l'offre relative et la demande relative de biens
échangeables par rapport aux biens non échangeables. En ce sens,
il synthétise l'ensemble des incitations qui orientent dans un pays
l'allocation des ressources entre les deux secteurs, et reflète les
préférences des consommateurs entre les deux types de biens. La
littérature académique s'est donc essentiellement penchée
sur ce concept pour évoquer la notion de change
d'équilibre.
Section 2 : Approche méthodologique du
travail
Le but ultime des études et recherches est de
fournir des éléments
pour être résolu, le recueil et l'analyse
d'informations appropriées. En d'autres termes, réaliser un
mémoire revient à produire de la connaissance scientifique en vue
de la prise de décision. Avant de traiter du processus à suivre
pour la production d'une telle connaissance, nous avons examiné ses
caractéristiques.48
La méthodologie n'est pas seulement un mot
savant pour désigner méthode de recherche, mais une
méthode et technique de recherche c'est-à-dire, une étude
de la relation entre les concepts théoriques et les conclusions qui
s'appliquent au monde réel. Elle devient alors une branche de
l'économie où on examine la façon dont les
économistes justifient leurs théories et les raisons qu'ils
évoquent pour préférer une théorie à une
autre.
A. Essence des données
Dans une démarche scientifique, une
donnée est appréhendée comme un élément
fondamental sur lequel se bâtit un raisonnement, une recherche, une
étude ou une oeuvre, afin que la classification de l'information
permette de transformer les faits bruts en données. Elle consiste
à classer les faits recueillis à l'intérieur des
catégories prédéterminées. Il importe donc de
préciser la procédure que l'on utilise pour effectuer la
classification de l'information. Dans notre travail, les données sont
à caractère quantitative ayant trait à l'évolution
du taux de change et le prix de Diamant produit par la MIBA qui couvre la
période allant de 1992 à 2009.
B. Technique de récolte des
données
Comme nous l'avions précisé dans
l'introduction, que tout travail
scientifique doit être sanctionné par une
technique qui permettra une bonne récolte. Raison pour laquelle nous
avions procédé à la technique documentaire qui consistait
à la vérification des différents rapports de la Banque
Centrale du Congo de 1994, 2000, 2006 et 2008, des différents
Ministères ainsi que l'accession à des documents du Web par
Google, Wikpedia, ainsi qu'à divers autres documents en rapport direct
ou indirect avec notre sujet. L'étude documentaire : elle consiste
à relever des faits ou opinions dans des ouvrages ou
documents
48 WALLISER B. et PROU C. : La science
économique, Edit. Seuil, 1988, P 395
qui servent le plus souvent à appuyer une
argumentation. Mais l'étude documentaire peut aussi être l'outil
principal d'une recherche (état de l'art dans un domaine
particulier)49
C. Technique de traitement des
données
Dans cette étude, nous avons fait usage de la
méthode inductive laquelle nous a permis de faire recourt à la
méthode de moindre carré ordinaire. Dans cette optique, pour
traiter nos données, le logiciel Eviews nous a beaucoup plus
facilité ce traitement. Pour permettre la vérification de nos
hypothèses, l'outil économétrique nous a aidé dans
le cadre de la spécification de notre modèle ; afin de savoir si
ce dernier est significatif ou pas.
Par des procédés fondés sur
l'observation et l'expérience personnelle des choses et des faits, la
méthode de moindre carré ordinaire avec une régression
simple, a fait que nous sachions les implications ou l'influence qu'a le taux
sur les prix des biens en RDC durant notre période
d'étude.
D. Cadre d'analyse
Une fois que la revue de la littérature est
effectuée, l'on est en mesure de proposer un cadre permettant de
répondre aux questions posées. En effet, cette section a
été l'occasion de faire une description des méthodes de
recherches proposées pour chacun des objectifs de l'étude. Ces
méthodes peuvent être économiques et /ou statistiques ou
tout autre instrument permettant d'obtenir des résultats d'une
scientificité reconnue Par ailleurs, cette partie doit contenir non
seulement cette brève description des méthodes
générales qui seront employées mais également elle
fera une analyse des variables ou facteurs à mesurer ou à
étudier.
Pour appréhender ces problèmes, la
démarche adoptée ici a consisté à lier, par une
équation économétrique de long terme, les taux de change
effectifs réels à un vecteur de facteurs censés en
influencer l'évolution « normale » définie comme celle
observée en moyenne sur un large échantillon de pays en
développement.
49 MUSTAPHA KASSE, Méthodologie de la
recherche, PUF, Paris, 2000, P 20
TAUX DE CHANGE ET LES PRIX RELATIFS DES BIENS
ECHANGEABLES EN RDC OMWAMI V.
Soit le modèle yt = al] + a1Xt
+ Et avec comme :
· yt = la variable expliquée ou
endogène. C'est elle qui dépend du mouvement des autres
variables
· al] = c'est la constante
· a1 = coefficient de la variable exogène ou
variable explicatives
· Xt = est la variable explicative ou
endogène
· Et = est pris comme le coefficient d'erreurs ou
une variable aléatoire.
Pour ce qui concerne la modélisation, la
régression simple nous a permis d'expliquer l'influence du taux de
change sur le prix de bien, de vérifier s'il existe un
parallélisme entre ce dernier et le taux de change et aussi de voir la
tendance générale de l'évolution du taux de
change.
En cela, notre modèle s'explique comme suite
:
yt = al] + a1Xt + Et
yt = le prix de Diamant
endogène
al] = la constante
a1 = le coefficient de la variable exogène qui se
conçoit comme la pente sous l'équation linéaire et
l'élasticité en fonction logarithmique
Xt = représente le taux de change ou la variable
exogène Et = est le vecteur de la variable
aléatoire ou erreur
Ce chapitre, nous osons le rappeler, a porté
sur le fondement théorique et le cadre méthodologique de ce
travail. Dans les pages qui suivent, nous allons présenter les
données, les traiter, les analyser et interpréter les
résultats.
Chapitre 3 : PRESENTATION DES DONNEES, TRAITEMENT
DES DONNEES, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
Section 1: Présentation des données de
la recherche
Cette partie est sanctionnée de la
démonstration de l'évolution du taux de change en
République Démocratique du Congo durant la période
ciblée ci haute.
En effet, nous avons constaté qu'en RDC, le taux
de change n'évolue pas en baise ni en parallèle avec les prix de
certains produits cités sur les lignes
précédentes.
Tableau 1 : évolution du taux de change et de
prix de diamant de 1992 à 2009 en USD
Obs
|
PD
|
TC
|
1992
|
10.66000
|
2.151400
|
1993
|
11.08000
|
2.514400
|
1994
|
10.00000
|
0.011900
|
1995
|
11.38000
|
0.070200
|
1996
|
11.67000
|
0.501800
|
1997
|
12.66000
|
1.313400
|
1998
|
14.19000
|
1.606700
|
1999
|
20.26000
|
4.018300
|
2000
|
17.98000
|
21.81830
|
2001
|
11.70000
|
206.6201
|
2002
|
13.25000
|
346.4903
|
2003
|
14.90000
|
405.3401
|
2004
|
13.48000
|
401.0402
|
2005
|
14.80000
|
406.0901
|
2006
|
15.17000
|
468.0500
|
2007
|
15.53000
|
516.6800
|
2008
|
25.57000
|
561.1210
|
2009
|
17.33000
|
904.5300
|
|
Source : Rapport Annuel de la Banque Centrale du
Congo 2006
Signalons que dans les deux séries des
données récoltées, il y a eu manque des données
pour la série prix de diamant symbolisé par PD de 2007 et 2008 ;
et dans la série taux de change symbolisée par TC, de 1992
à 1994. Pour compléter ces données ou ce manque, nous
avons fait recours à la formule du taux moyen de croissance
donnée par la
formule suivante : r = ~~P~
P0 - ~
TAUX DE CHANGE ET LES PRIX RELATIFS DES BIENS
ECHANGEABLES EN RDC OMWAMI V.
Ainsi, pour trouver les données de
période antérieure, nous avons appliqué la formule
ci
P
après : Po = 71
- (1+r)71
Et pour les périodes postérieures, la
formule qui nous a aidé est : Pn = Po(1 +
r)71
Du tableau ci haut, il ressort une explication
dramatique en ce qui concerne l'évolution qu'a subi le taux de change
durant cette période d'étude c'est-à-dire de 1992 à
2009. Comme nous l'avions présumé dans l'hypothèse que
l'évolution du taux de change en RDC aurait été toujours
évoluée en hausse, même avant que nous nous mettions en la
recherche afin de découvrir le problème qu'il est entrain de
causer à l'économie congolaise.
Tableau 2 : Evolution de tendance des exportations
officielles du diamant de 1983 à 2005.
|
EXPORTATION DE LA PRODUCTION ARTISANALE
|
EXPORTATION DE LA PRODUCTION INDUSTRIELLE
|
TOTAL DES EXPORTATIONS
|
N°
|
Comptoirs Agrées
|
Gécamines Commerciale
|
Sociétés Minières
|
|
Valeur en USD
|
Caratage
|
Valeur en USD
|
Caratage
|
Valeur en USD
|
Caratage
|
Valeur en USD
|
1983
|
5.920.350,00
|
71.000.781,00
|
254.269,00
|
20.128.847,00
|
5.538.110,00
|
47.789.763,00
|
11.712.729,00
|
138.919.391,00
|
1984
|
10.650.846,97
|
136.866.902,00
|
912.033,09
|
22.985.866,31
|
6.566.807,00
|
56.762.573,45
|
18.129.687,06
|
216.615.341,76
|
1985
|
12.415.490,27
|
130.100.987,00
|
582.538,78
|
15.261.075,99
|
6.619.141,80
|
54.089.605,76
|
19.617.170,85
|
199.451.668,75
|
1986
|
14.201.455,35
|
151.035.034,45
|
339.672,81
|
9.176.345,09
|
7.739.512,70
|
63.591.503,99
|
22.280.640,86
|
223.802.883,53
|
1987
|
11.253.658,24
|
117.404.461,00
|
347.093,88
|
11.925.907,99
|
7.719.927,40
|
66.392.062.,21
|
19.320.679,52
|
195.719.431,20
|
1988
|
10.067.122,89
|
196.179.710,62
|
159.747,56
|
10.055.546,68
|
7.999.902,50
|
72.394.218.69
|
18.226.772,95
|
278.629.475,99
|
1989
|
8.638.461,10
|
153.873.886,00
|
102.523,32
|
5.183.247,00
|
8.911.220,70
|
91.799.991,42
|
17.652.205,12
|
250.857.124,42
|
1990
|
9.502.187,89
|
139.441.313,00
|
274.884,23
|
15.683.953,00
|
9.650.479,30
|
102.573.619,48
|
19.427.551,42
|
257.698.884,35
|
1991
|
10.251.359,91
|
125.640.328,00
|
346.799,81
|
9.571.761,00
|
7.215.970,10
|
76.981.768,44
|
17.814.129,82
|
212.193.857,40
|
1992
|
8.933.802,97
|
185.042.433,89
|
361,60
|
49.083,00
|
4.345.016,20
|
46.319.911,37
|
13.279.180,77
|
231.411.428,26
|
1993
|
10.616.411,96
|
259.748.600,00
|
356,20
|
33.833,00
|
4.710.324,70
|
52.175.187,89
|
15.327.092,86
|
311.957.620,90
|
1994
|
11.376.742,35
|
243.178.171,00
|
|
0
|
4.878.410,70
|
53.321.776,93
|
16.255.153,05
|
296.499.947,93
|
1995
|
16.344.807,99
|
314.783.138,00
|
0
|
0
|
5.507.050,30
|
62.690.410,89
|
21.851.858,29
|
377.473.548,89
|
1996
|
15.436.905,70
|
312.973.482,00
|
0
|
0
|
6.506.815,50
|
75.924.114,09
|
21.943.721,20
|
388.897.596,09
|
1997
|
15.580.462,32
|
308.059.805,00
|
0
|
0
|
6.167.811,70
|
78.096.666,50
|
21.748.274,02
|
386.156.471,50
|
1998
|
19.252.851,19
|
356.839.146,00
|
0
|
0
|
6.620.889,50
|
93.963.943,24
|
25.873.740,69
|
450.803.089,24
|
1999
|
15.327.546,98
|
192.635.874,00
|
0
|
0
|
4.800.777,61
|
97.261.794,59
|
19.632.356,59
|
289.897.667,59
|
2000
|
11.364.456,24
|
168.575.778,00
|
0
|
0
|
4.259.869,50
|
76.603.965,00
|
20.168.324,59
|
245.179.743,00
|
2001
|
11.842.914,62
|
202.975.456,00,
|
0
|
0
|
6.194.518,70
|
72.528.252,00
|
18.037.433,32
|
275.503.708,00
|
2002
|
16.174.451,11
|
320.730.411,00
|
0
|
0
|
5.427.368,09
|
71.915.804,00
|
21.601.819,20
|
392.646.215,00
|
2003
|
19.141.474,55
|
524.120.836,00
|
0
|
0
|
*7.970.051,70
|
*118.621.457,00
|
27.111.526,25
|
642.742.294,00
|
2004
|
22.119.173,37
|
616.657.355,00
|
0
|
0
|
*7.868.888,76
|
*110.829.052,00
|
29.988.062,13
|
727.486.407,00
|
2005
|
26.838.727,31
|
793.807.935,00
|
0
|
0
|
**4.895.020,46
|
**76.500.035,00
|
31.733.747,77
|
870.307.938,00
|
Total
|
313..251.661
|
6.021.671.824
|
3.320.280,28
|
120.055.466
|
148.113.885
|
1.719.127.477
|
468.693.857
|
7.860.854.767
|
|
Source : Bulletin statistiques minières de la
MIBA, Draft d'octobre 2007, P 141
TAUX DE CHANGE ET LES PRIX RELATIFS DES BIENS
ECHANGEABLES EN RDC OMWAMI V.
Pendant 23 ans de libéralisation de
l'exploitation du diamant, le secteur à produit et a exporté 469
millions de carats de diamants d'une valeur globale de 7.860 millions de USD.
La répartition se présente de la manière suivante
:
· Production artisanale : 316.571.941,28 carats
pour une valeur de 6.141.727.290 USD.
· Production industrielle : 148.113.885 carats pour
une valeur de 1.719.121.477 USD50.
Le record historique réalisé à
partir de 2002 est la résultante selon le CEEC :
· de la mise en application du processus de
Kimberley ;
· d'une meilleure gestion du pipeline depuis le
puits jusqu'à l'exportation, spécifiquement au niveau de
l'encadrement des comptoirs et des expertises pour lesquelles le CEEC a
bénéficié d'une assistance technique du SIDC/WWW durant le
deuxième semestre 2003 ;
· l'amélioration de l'image du diamant
congolais grâce aux initiatives entreprises par la haute direction du
CEEC.
Section 2 : Traitement des données
A. Présentation des résultats
Le résultat de notre estimation se présente
comme suite :
DLPD = -0.06438247992 + 0.01266035898 * DLTC + 0.302282332 *
DUM
t - 0. 618507 0. 499101 1. 066020
DLPD = variable expliquée
DLTC = variable explicative
Le chiffre - 0,6438247992 = représente le facteur
non saisi par le modèle DUM = variable d'ajustement du
modèle
50 MAKANZU MALEKA ZIYUKU, op cit, P 152
B. Test des paramètres
Pour tester nos paramètres, nous émettons
les hypothèses suivantes : Lorsque la probabilité de t
statistique ou tca/ est inférieure à
0,05 ; H0 non significatif et on rejette l'hypothèse nulle selon
laquelle, la valeur calculée du coefficient de corrélation = 0.
On accepte alors l'hypothèse alternative d'où H1
significatif.
Avec le logiciel Eviews, la règle de
décision est que si la probabilité des paramètres est
supérieure à 0,05, on accepte H0 et on rejette H1. Dans notre
cas, aucune de nos variables n'est significative c'est-à-dire n'explique
le modèle.
Il est de même que, notre modèle n'est
pas globalement significatif car le Fcal est inférieur
à
Fth.
C. Tests économétriques
Pour tous les tests économétriques, les
hypothèses sont restées les mêmes c'est-à-dire H0
est significatif et H1 non significatif. La règle de décision est
que : on accepte H0 quand la probabilité liée à Fcal est
supérieur à 0,05. Mise à part le test de normalité
et de Durbin Watson, les autres tests leurs résultats en
annexe.
a) Test de normalité
? Test de Jarque Bera
Une autre hypothèse utilisée dans les
modèles de régression postule que les valeurs de la variable
aléatoire suivent une distribution normale de moyenne nulle et de
variance finie. Pour vérifier la normalité des résidus, le
test le plus utilisé est celui de Jarque Bera suit une distribution du
Khi carré avec 2 degrés de liberté. Ce test pose deux
hypothèses :
- Si la probabilité est supérieure à
0,05, il y a normalité des résidus
- Si la probabilité est inférieure à
0,05, il n'y a pas normalité des résidus.
Dans ce cas, lorsque les résidus ne sont pas
normalement distribués, le modèle sera biaisé. Cela
étant, notre est modèle est normalement distribué d'autant
plus que les erreurs sont normalisées (Dans nos résultats en
annexe, la probabilité de Jarque Bera, 0,525611 est supérieure
à 0,05). D'où, on accepte l'hypothèse nulle et on rejette
l'hypothèse alternative.
TAUX DE CHANGE ET LES PRIX RELATIFS DES BIENS
ECHANGEABLES EN RDC OMWAMI V.
? Durbin Watson
Ce test nous révèle qu'il n'y a pas auto
corrélation des erreurs. Car sa valeur est très proche de
2.
Section 2 : Analyses et interprétation des
résultats
Dans cette partie, nous ferons l'analyse statistique des
données et de la stationnarité. A. Analyse des
données
1. Analyse statistique
a) Analyse statistique de DLPD
S'agissant de l'analyse statistique il sied
d'éclaircir que, selon notre modèle relatif au prix de diamant,
le prix a évolué en moyenne de -0,02, en médiane de
-0,004, degré maximum de 0,55 et minimum de -0,88 ainsi qu'une variance
de 0,35. Voir annexe pour plus d'explication.
b) Analyse statistique de DLTC
Pour ce qui est de la variable TC, son explication
statistique est la suivant : l'explication par d'une moyenne de 0,39 ; une
médiane de 0,10 ; un degré maximum de 12,63 et minimum de -6,93
ainsi qu'une variance de 3,93. En partant de cette explication, notre variable
n'a pas tellement expliqué le modèle, mais nous l'avons
gardé car, elle est la variable cible de notre recherche.
Néanmoins, cette lecture avec celle précédente explique en
clair qu'aucun parallélisme n'a été enregistré
pendant l'évolution de ces deux variables. Plus d'information en
annexe.
2. Analyse de la stationnarité
Toutes nos séries n'ont pas été
stationnaires en niveau. Selon le test ADF, les deux séries sont
stationnaires en différence.
· DLPD en différence première
à 5%
· DLTC en différence secondaire à
5%
Tous les tableaux et graphiques y relatifs à
cette explication sont en annexe. 3. Analyse graphique
Evolution du taux des changes et de prix de diamant
en République Démocratique du Congo de 1992 à 2009, en
Log.
92 94 96 98 00 02 04 06 08
DLPD DLTC
Source : élaboré à partir des
données du tableau ci haut
La lecture de ce graphique nous fait montre comment
le taux de change et le prix de diamant se sont comportés durant la
période mentionnée ci haut. Il est vrai que la République
Démocratique du Congo, depuis les périodes anciennes
jusqu'à nos jours a connu trois régimes de change qui explique
aujourd'hui l'évolution de son économie. Raison pour laquelle
nous voyons qu'à l'issu de ces trois régimes, c'est-à-dire
le régime de change fixe, ensuite le régime de change
contrôlé enfin, pour évoluer avec le flottement du taux de
change qui, depuis 2001, n'a pas su stabiliser l'économie de ce pays. Si
nous observons ce graphique, nous remarquons qu'avant 1996, le TC avait atteint
un point maximum de 1994 à 1995 et en 1996, il a atteint son point
minimum de son évolution c'est-à-dire, en cette année sa
variation était moins prononcée. Tandis que le comportement du PD
s'est manifesté selon l'explication se tournant autour de la moyenne
avec une variance très minime.
TAUX DE CHANGE ET LES PRIX RELATIFS DES BIENS
ECHANGEABLES EN RDC OMWAMI V.
4. Analyse économique
Cette section est l'endroit où l'on doit faire
apparaitre les résultats et les effets de la recherche ; un
intérêt particulier est porté sur la contribution de cette
étude à travers les solutions aux problèmes posés,
ainsi qu'à l'avancement, si possible, des connaissances dans le domaine
d'étude. Cette dernière était axée sur l'analyse de
l'influence que cause le taux de change, lorsque sa variation se voit en hausse
ou en baisse sur le prix de diamant congolais produit par la MIBA durant la
période sous examen.
En effet, selon la théorie monétaire,
lorsque le taux de change augmente, il doit suivre aussi celle du prix des
biens sur le marché. Mais dans cette étude, cette théorie
ne trouve pas sa place puisque, quand le taux de change augmente, le prix de
diamant n'est pas influencé par cette augmentation ; et cela se
rapproche avec la théorie d'Engel sur la demande des biens
inférieurs qui dit, lorsque le prix des biens augmente, la demande de
ces biens va augmenter.
Cette même idée se rapproche aussi au
raisonnement des Classiques qui présente la théorie
monétaire de IVRING Fisher51 : M.V = P.T c'est-à-dire
la théorie quantitative de la monnaie. Mais selon les critiques
économiques, cette équation n'est permet pas l'explication de la
vitesse de la masse monétaire, elle est qu'une identité comptable
dichotomique et elle n'explique pas l'évolution de prix, donc elle est
athéorique.
B. Interprétation des résultats
Nos deux variables sont exprimées en Log. En
se référant de notre modèle, nous avons constaté
que l'augmentation de 1% du taux de change a entrainé une augmentation
de prix de diamant de 0,01%. Il s'avère qu'il y a d'autres facteurs qui
ne sont pas expliqués dans le modèle, qui ont fait baiser le prix
de diamant de 0,06%.
Ceci veut dire que, l'augmentation de 1% de taux de
change a exigé une diminution de 0,06% avant de l'ajouter ; c'est ce qui
justifie la non influence de la variation du taux de change sur le prix de
diamant durant l'époque sous étude. Cette lecture soutien de
manière inverse la théorie de Frederick Engel sur la demande des
biens inférieurs.
51 KABAMBA NTETA, Question Spéciales des
théories et Politiques Monétaires, cours FSEG, inédit,
2010 - 2011,
CONCLUSION
Tout à la fin de ce travail, qui a
été édifié selon une orientation axée sur
l'influence du taux de change sur les prix relatifs des biens
échangeables en République Démocratique du Congo de 1992
à 2009, en prenant le diamant comme l'échantillon des biens qui
explique le fait.
Par ailleurs, nous avons vu l'intérêt
qu'avait notre thème, de voir si en République
Démocratique du Congo, une augmentation du taux de change peut avoir de
l'impact sur tous les biens dits échangeables ou s'il peut y avoir
d'autres variables qui peuvent aussi expliquer les variations de
ceux-ci.
Ainsi, cette préoccupation a suscité des
questions suivantes :
· Les prix réels des produits de base et les
taux de change réels évoluent-ils en
parallèle?
· Le régime de change influe-t-il sur la
capacité de pays de faire face aux fluctuations des prix des produits de
base induites par celui-ci?
· A quelle tendance le taux de change a - t - il eu
des effets sur les prix relatifs de ces biens durant la période sous
étude ?
Les hypothèses sont les suivantes :
Tout d'abord, nous avions présumé que
le taux de change aurait été vu, depuis un certain temps,
toujours à la hausse par rapport aux prix des produits de base. Et dans
cette période d'étude, qu'il n'a existé aucun
parallélisme entre le taux de change et les prix de biens dits
échangeables. Enfin, sa tendance est supposée être
ascendante par rapport au niveau des prix moyens des produits de
base.
Pour la vérification de procédure qui a
consisté à étudier de façon approfondie par
observation minutieuse en confrontant à l'expérience de la
validité de nos hypothèses, nous avons fait possession de
méthode inductive avec la méthode de moindre carré
ordinaire, laquelle nous a facilité de traiter nos données sous
l'outil économétrique avec l'appui ultime du logiciel Eviews ;
soutenue de la technique documentaire, qui a consisté à une
consultation d'un bon nombre des rapports de la Banque Centrale du Congo et des
différents rapports du Ministère des fonctions publiques et
divers autres documents.
TAUX DE CHANGE ET LES PRIX RELATIFS DES BIENS
ECHANGEABLES EN RDC OMWAMI V.
Notre recherche s'est articulée autour de trois
chapitres sans compter l'introduction et la conclusion.
Le chapitre premier a porté sur les
considérations théoriques ;
Le deuxième a pris soin d'une étude
basée sur le fondement théorique et cadre
méthodologique
Le troisième enfin, a porté sur
présentation des données, traitement des données, analyse
et interprétation des résultats.
Après analyse des données dans le logiciel
Eviews, nous avons trouvé le modèle ci après :
DLPD = -0.06438247992 + 0.01266035898 * DLTC + 0.302282332 *
DUM
Comme préciser ci haut, la variation du taux
de change n'explique pas celle du prix de diamant. Cette approche confirme
notre première hypothèse qui stipule que si le prix de diamant
bouge, aucune explication n'est fournie par rapport au taux de change. Mais
cela peut s'expliquer du fait que, lorsque le prix de diamant bouge, les
facteurs qui l'expliquent ne sont pas pris par notre modèle.
Pour vérifier notre deuxième
hypothèse, nous nous sommes inspirés de l'analyse des nouveaux
débats en politique monétaire qui portent essentiellement sur les
objectifs, les stratégies, les instruments de la politique
monétaire et le dispositif institutionnel de la politique
monétaire. Le consensus de ces débats est de lutter pour
l'accession à l'indépendance de la Banque centrale ainsi que le
flottement du taux de change et la fixité de celui-ci. Dans ce cas, nous
voyons que si la Banque Centrale n'a pas une politique monétaire
efficace, il y aura toujours une fluctuation non contrôlée du taux
de change ; d'où la confirmation de la deuxième
hypothèse.
A ce sujet, pour notre dernière
hypothèse, nous avons abouti aux résultats selon lesquels toutes
nos données ont été stationnaires avec différence
première à 5% sous trend pour la variable DLPD et en
différence secondaire à 5% avec trend, pour la variable DLTC. En
moyenne, toutes les variables n'expliquent pas le modèle, car, le taux
de change a un itinéraire qui n'est prend pas le même chemin que
celui des biens.
Si nous observons nos données, nous remarquons
qu'avant 1996, le TC avait atteint un point maximum de 1994 à 1995 et en
1996, il a atteint son point minimum de son évolution
c'est-à-dire, en cette année sa variation était moins
prononcée. Tandis que le
comportement du PD s'est manifesté selon
l'explication se tournant autour de la moyenne avec une variance très
minime. Autrement dit, étant donné que les données sont en
à terme logarithmique, la variable exogène est prise en fonction
de l'élasticité. Après tous les tests économiques
et en se basant du modèle, nous concluons que,
l'élasticité du taux de change a influencé le prix de
diamant est 0,01 c'est-à-dire, lorsqu'il y a augmentation de 1% du taux
de change, le prix de diamant ne subi qu'une variation de 0,01%. Il
s'avère qu'il y a d'autres facteurs qui ne sont pas expliqués
dans le modèle, qui feront baiser le prix de diamant de
0,06%.
Ceci veut dire que, la variation de 1% du taux de
change exigera une diminution de 0,06% avant de l'ajouter. C'est ce qui
justifie la non influence du taux de change sur le prix de diamant durant
l'époque sous étude. Cette lecture soutien notre dernière
hypothèse.
Au regard de ces résultats, nous
suggérons, que le gouvernement congolais cherche comment parvenir
à faire crédibiliser la Banque Centrale qui représente
l'autorité monétaire, afin qu'elle soit indépendante dans
son exercice de la politique monétaire qu'elle a assigné il y a
longtemps, afin de permettre d'atteindre tous les objectifs de la politique
économique d'ensemble.
Cette recherche étant une production humaine,
il ne manque jamais d'imperfection. Pour cela, tout le monde qui aura
accès à ce document, trouve ici une expression d'indulgence
à notre faveur; et, étant donné que d'autres points n'ont
pas été abordés, l'opportunité est offerte à
tout chercheur aimerait les approfondir sous d'autres angle.
TAUX DE CHANGE ET LES PRIX RELATIFS DES BIENS
ECHANGEABLES EN RDC OMWAMI V.
Bibliographie
1. Ouvrages
· BOURGET J. et Ali, Monnaie et Systèmes
Monétaires, 9ème éd. Bréal, Paris
2002
· Chang R. & Velasco A. (1998a), The Asian
Liquidity Crisis NBER Working, Paper 6796, November.
· Croce et Khan, Formulation de la politique
Monétaire en Afrique, pertinence du ciblage de l'inflation,
volume
· CHERIF M., le taux de change, éd.
Revue Banque, Paris 2002
· Dictionnaire Universel, éd
Hachette, 1997
· GUERKIEN B., Dictionnaire d'analyse
économique, éd. La découverte, Paris 2002
· JOLY H. et Ali, Document de travail,
139, rue de Bercy - Bâtiment VAUBAN 75572 - PARIS CEDEX 12N° 96-10,
Novembre
· KABUYA KALALA et MATATA PONYO MAPON,
L'espace monétaire Kasaïen, crise de légitimité
et souveraineté monétaire en période d'hyperinflation au
Congo (1993-1997), Éditions L'Harmattan, Paris, 1999
· KRUGMAN P. et OBSTFELD M., Economie
internationale, 7ème éd. Pearson
éducation
· LAHRECHE-REVIL A., l'économie
mondiale, éd. 2000
· MISHKIN F., Monnaie, Banques et
Marché financier, éd. Nouveaux, horizons, Paris
2007
· NURKSE, Conditions of International Monetary
Equilibrium, Princeton Essay publié en 1945 et
réimprimé dans Kenen (1993).
· Richard E. Cases et Ali, Commerce et
Paiements Internationaux, 9ème éd. De Boeck
Université, rue des minimes 39, Paris Janvier 2003
· Richard K. Lyons, The Microstructure Approach
to Exchange Rates, Cambridge MIT Press, 2001.
· WALLISER B et Prou C. : La science
économique, Edit. Seuil, 1988
2. Articles, documents et textes
officiels
· BAKANDEJA WA MPUNGU, L'informel et le
droit économique : les incidences des pratiques commerciales sur le
fonctionnement de l'économie. Voir Journées des droits de l'homme
sur : « La déclaration universelle des droits de l'homme et la
construction de l'État de droit », UNIKIN, 19-20 février
2002
· Balance des paiements, Microsoft®
Encarta®2009, Microsoft Corporation, 2008
· Banque Centrale du Congo, Journal officiel
numéro spécial, 20 janvier 2010
· Change, taux de. Microsoft®
Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.
· BRAECKMAN C., Le Congo et
ses amis chinois, Le Monde diplomatique, septembre 2009
· Congo 1965-1999 : Les espoirs
déçus du « Brésil africain »
· Faustin K., Etat généraux des
mines: une occasion de redéfinir la politique minière de la
RDC, Journal Le Potentiel, n°4263, 8 mars 2008
· FMI, Les principes qui guident la
surveillance des politiques de change précisent les types de distorsions
et de politiques qui sont incompatibles avec l'équilibre de la balance
des paiements.
· Les années Mobutu (1965-1989):
l'accroissement exponentiel d'une dette odieuse
· Les chiffres pour avril 1989, sont issus
d'une enquête menée par les Autorités
Monétaires en Australie, au Canada, aux USA,
en France, en Grande-Bretagne, à
Hong Kong, en Italie, au Japon, aux Pays
Bas et à Singapour. L'enquête d'avril 2004 a
été réalisée par 52 banques centrales.
· Monnaie forte : L'économie
criminalisée des diamants dans la République Démocratique
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· MUNSALA BUAKASA, « Des milliards USD
chinois à la portée de la RDC », Journal L'Observateur,
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· OCDE, Perspectives économiques en
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· PNUD, Site en Classement Des Pays Selon L'IDH
2007
· République Démocratique du
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réduction de pauvreté, juillet 2006
TAUX DE CHANGE ET LES PRIX RELATIFS DES BIENS
ECHANGEABLES EN RDC OMWAMI V.
· Selon le Forum économique mondial sur
l'Afrique tenu du 13 au 15 juin 2007 : Rankings 2007
· MALINGUMU SYOSYO, Plaidoyer pour la
création d'une bourse des valeurs en RDC, Journal le Potentiel,
n°4224 du 22 janvier 2008
3. Travaux cités
· ENENE SONGO D., La dollarisation de
l'économie congolaise : causes et effets, cas de la ville de
Kisangani, Mémoire de licence, FSEG, UNIKS, 2005 - 2006,
inédit.
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effets sur la balance des paiements de la RDC de 1998 à 2006,
Mémoire de licence, FSEG, UNIKIS, 2008 - 2009,
inédit.
4. Cours
· KABAMBA NTETA, Questions Spéciales des
théories et Politiques Monétaires, cours inédit,
FSEG, UNIKIS, 2010 - 2011,
5. Webographie
·
http://Usembay,
state.gov./Paris-ars,
consulté le 5 avril 2011 à 19:11
·
http://www.dsrp-rdc.org/documents/Etatsdeslieux/Etats%20des%20lieux.swfRDC,
Etats des lieux, consulté le 5 avril 2011 à
19:11
TAUX DE CHANGE ET LES PRIX RELATIFS DES BIENS
ECHANGEABLES EN RDC OMWAMI V.
Table des matières
Dédicace ...... ... ...... ... ......
... ...........i
Remerciements ii
0. INTRODUCTION 1
0.1. Etat de la question 1
0.2. Problématique 2
0.3. Hypothèse 5
0.4. Objectif de recherche 5
0.5. Délimitation spatio-temporelle 6
0.6. Méthodologie de recherche 6
0.7. Subdivision du travail 6
Section I : Définition des concepts 7
I.1. Taux de change 7
I.2. Marché 7
1.3. Régime de change 8
I.4. Prix 10
I.5. Devise 11
Section 2 : Généralités sur les concepts
clés 12
A. Taux de change 12
B. Marché de change 17
1. Caractéristiques des marchés de change 17
2. Les acteurs de marché des changes 18
3. Intervention de la Banque Centrale sur le marché de
change 19
4. Le marché de change au sens Néoclassique 21
C. Prix 22
D. Bien échangeable 22
a) Le problème des biens non échangeables 23
b) Prix relatif des biens non échangeables et
compétitivité macroéconomique : deux dimensions
distinctes du change réel 24
Section 3 : Economie de la République Démocratique
du Congo 24
3.1. Généralités 24
A. Quelques structures économiques 25
1. Exploitation minière 25
2. Accord de 2007 avec la Chine 27
3. Position extérieure 27
B. Rôle de l'Etat et son implication directe dans
l'économie congolaise 28
TAUX DE CHANGE ET LES PRIX RELATIFS DES BIENS
ECHANGEABLES EN RDC OMWAMI V.
1. Monnaie 29
2. Banques 30
3.2. Le régime de change congolais 31
A. Organisation et Fonctionnement de marché des changes en
RDC 31
1. Organisation de marché des changes 32
2. Fonctionnement de marché des changes 32
B. Régime de change en République
Démocratique du Congo 34
1. Détermination du taux de change 35
2. Prélèvement de la redevance de contrôle
de change en RDC 37
3.3. Les biens échangeables congolais 38
Chapitre II : FONDEMENT THEORIQUE ET CADRE METHODOLOGIQUE 41
Section 1 : Fondement théorique du travail 42
Section 2 : Approche méthodologique du travail 42
A. Essence des données 43
B. Technique de récolte des données 43
C. Technique de traitement des données 44
D. Cadre d'analyse 44
Chapitre III: PRESENTATION DES DONNEES, ANALYSE ET INTERPRETATION
DES RESULTATS 45
Section 1: Présentation des données de la recherche
46
Section 2 : Traitement des données 49
A. Présentation des résultats 49
B. Test des paramètres 50
C. Tests économétriques 50
Section 2 : Analyses et interprétation des
résultats 51
A. Analyse des données 51
1. Analyse statistique 51
2. Analyse de la stationnarité 51
3. Analyse graphique 52
4. Analyse économique 53
B. Interprétation des résultats 53
CONCLUSION 53
BIBLIOGRAPHIE 56
TABLE DES MATIERES 59
ANNEXES
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