La construction de territoires imaginaires par et pour les diasporas à travers trois radios locales grenobloises( Télécharger le fichier original )par Elsa Mathews Université Stendhal - CoMundus: Media, Communication and Cultural Studies 2010 |
1.4.1 Classification des voixLes voix diverses sont classifiées dans les répertoires musicaux qui sont devenus les expressions primaires des émotions et des langues depuis le XVIIIème siècle. Framery, Ginguene et Momigny dans leur Encyclopédie Methodique: Musique parue en 1808 postule que « Le caractère le plus général qui distingue les voix n'est pas celui qui se tire de leur timbre ou de leur volume, mais du degré qu'occupe ce volume dans le système général des
Comme la voix grave provient du larynx grand des hommes elle est associée avec la masculinité et la dominance. Une voix aiguë suggère la petite taille du locuteur, c'est pourquoi l'on tend à utiliser des vocalisations plus aiguës que d'habitude lorsque l'on essaie de décourager l'agressivité de quelqu'un, de lui faire entendre que l'on se subordonne ou que l'on se soumet à lui, ou que l'on désire coopérer avec lui. Une voix grave a des connotations inverses: de confiance en soi, d'affirmation, de domination, d'autosuffisance, etc. (Zei, 1995). Abitbol écrit qu'à la préhistoire, l'homme est à la recherche de sa nourriture, il court sur la terre ferme, son langage se perfectionne. Les chefs de tribu s'imposent par leur voix. Les males ont une voix dominatrice. Si chez l'homme la voix grave et forte accompagne les qualités morales, elle est chez la femme un signe de turpitude ou de déchéance ( Neboit- Mombet, 1997 : 29). Pendant le 18ème siècle la voix grave chez les filles fut associée avec « vice et pilosité foncée ». L'on crut que les « violents désirs vénériens » pouvaient entraîner des enrouements dans la voix des femmes. Les femmes avec la voix grave sont aussi considérées comme celles qui abusent des boissons fortes et ayant un gout illicite pour les personnes de sexe féminin. Donc, la voix aiguë est classifiée comme la voix idéale des femmes et la voix grave comme celle des hommes. Ces classifications deviennent des stéréotypes quand ils sont associés aux préjugés d'une société patriarcale qui a des idées prédéfinies des hommes' et des femmes' et de leurs rôles sociaux. A notre époque actuelle on trouve que ces différences restent. Dans les médias les voix féminines sont souvent aiguës et les voix mâles sont graves. La voix humaine est considérée comme un reflet de
l'innocence de l'enfance. mue pubertaire consacre définitivement la perte d'innocence, et cette innocence perdue, étouffée s'entend dans la tonique sombre de la voix adulte des mâles. Les hommes perdent leur voix d'enfant, et ils sont à jamais des êtres à deux voix : la voix d'une origine perdue en filigrane de la voix d'une plénitude acquise. Aux femmes la voix est fidèle. Les femmes persistent et meurent en soprano. Leur voix est un soleil qui ne meurt pas. (Badir&Parret, 2001 : 8). |
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