En 1960, la coupure du cordon ombilical avec la puissance
coloniale met le pays au défi de suppléer au vide sanitaire
matériel, financier et surtout conceptuel crée par le
départ des techniciens coloniaux. Un des premiers soucis des dirigeants
est de donner à la population les possibilités d'accès aux
soins de prestige accomplis dans les hôpitaux. A défaut d'outils
conceptuels, le pouvoir indépendant utilise alors la structure
existante, l'hôpital. Mais pour le faire fonctionner et maintenir la
qualité des soins, le pays a besoin de personnel qualifié dont il
ne dispose pas.
C'est ainsi que, dans un premier temps, une assistance technique
extérieure va suppléer à ce manque et se consacrera
à des activités curatives ponctuelles dans les hôpitaux.
Dans un second temps, un vaste programme de formation du
personnel congolais entrepris peu avant l'indépendance, aussi bien
à l'intérieur du pays, par l'ouverture de deux facultés de
médecine (Kinshasa et Lubumbashi), ainsi que des bourses
octroyées aux congolais pour des études et stages dans les pays
étrangers permettra de préparer une relève
du personnel étranger. Soulignons que ces formations
s'effectuaient au détriment du personnel paramédical
essentiellement actif en milieu rural.
Des profonds changements s'opèrent dans les
financements des soins de santé ; en effet, il n'est dorénavant
plus possible de pratiquer une politique des soins gratuits telle qu'elle
était menée durant la période coloniale ; il convient
alors d'y intégrer une participation plus large d'acteurs. Ainsi,
dès le début des années 70, les premières <<
zones de santé » voient le jour de façon
expérimentale contribuant chacune de façon spécifique
à la mise en oeuvre de la stratégie nationale en matière
de santé.
En 1975, le Commissaire d'Etat à la Santé
Publique de l'époque convoque ainsi deux commissions chargées de
définir la nouvelle unité de soins de santé au Zaïre
: la << zone de santé » rurale et urbaine, dont l'objectif
prioritaire est de faciliter l'accessibilité des soins de santé
à toute la population.
En 1980, la RDC adhère, tout comme 158 Etats membres
de l'OMS, à la politique de << soins de santé primaire
» promulguée à Alma ATA en 1978. Ses options,
déjà défendues depuis quelques années par le
Gouvernement zaïrois, reçoivent de la sorte la connaissance
formelle de l'ensemble de la Communauté Internationale. C'est ainsi que
l'Administration Zaïroise adopte officiellement en 1981, une politique
sanitaire reposant sur les << soins de santé primaire »
organisé par une division du territoire en << Zone de Santé
».
A ce jour, l'organisation des structures de santé est
clairement définit en RDC. La politique nationale et l'organisation
s'appuient sur les zones de santé au nombre de 515 actuellement.