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DEDICACE
Ce mémoire professionnel, nous le dédions à
Dieu, Tout Puissant, qui nous a accordé cette formation.
Damien A. AINAHON
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REMERCIEMENTS
Au terme de la présente étude, qu'il nous soit
permis d'adresser nos sincères remerciements à tous ceux qui ont
apporté leur concours pour sa réalisation.
Nous remercions principalement :
4 Monsieur YOLI Bi Sani Martin, Docteur en Economie,
Enseignant-Chercheur à l'UFR-SEG de l'Université de Cocody-CIRES
qui, malgré ses occupations, a accepté de diriger nos travaux.
4 Monsieur Dermot JENNINGS, Directeur Général de
la société Gateway Services Limited (GSL), pour nous avoir
accordé le stage.
4 Monsieur John HUKPORTIE, Directeur Général
Adjoint de GSL, pour avoir accepté de nous encadrer durant notre
stage.
4 Monsieur Nelson K. KAMPELIGI, Directeur des opérations
de GSL, pour nous avoir aidé à parcourir les différents
services de son département.
4 Tout le personnel de GSL, pour la bonne ambiance de travail
qui a facilité notre intégration dans le milieu anglophone.
4 Tout le corps professoral de GPE et du CIRES, pour la
qualité des enseignements qu'ils nous ont dispensés au cours de
notre formation.
4 Tous les auditeurs de la 7e promotion de GPE
Abidjan pour leur soutien moral.
4 Les amis Mohamed, Romaric, Adolphe et Boris qui ont
facilité notre hébergement à Accra.
4 Les membres du Jury, pour avoir consacré une partie de
leur temps à apprécier ce travail.
4 Enfin, nous témoignons notre reconnaissance à
la Direction du Programme GPE Abidjan pour son soutien moral, matériel
et financier, qui ne nous a fait défaut tout au long de notre
formation.
Damien A. AINAHON
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AVANT PROPOS
Ce mémoire professionnel s'inscrit dans le cadre de la
formation en Gestion de la Politique Economique (GPE), qui est un programme
sous-régional, co-financé par la Banque Mondiale et la Fondation
pour le Renforcement des capacités en Afrique (ACBF en anglais). C'est
un programme de formation de l'Université de Cocody à Abidjan en
Côte d'Ivoire. Il est logé au CIRES (Centre Ivoirien de Recherches
Economiques et Sociales) et co-parrainé par ce centre et l'UFR-SEG
(Unité de Formation et de Recherche en Sciences Economiques et de
Gestions).
L'objectif essentiel de ce programme est de former des
praticiens de l'économie, orientés à la fois, vers la
conception et la mise en oeuvre de politiques économiques et
susceptibles d'occuper les postes de décideurs, d'analystes et
d'administrateurs économiques.
Le programme GPE-Abidjan dure quinze (15) mois de formation
dont une phase théorique de douze (12) mois et une phase pratique de
trois (3) mois de stage. Ce stage est sanctionné par un mémoire
professionnel, soutenu devant un jury du programme GPE.
Pour ce qui nous concerne, nous avons effectué du
1er Mars au 31 Mai 2006, notre stage au sein de la
société GSL (Gateway Services Limited) à Accra au Ghana.
GSL est une société d'inspection des marchandises à
destination du Ghana. Elle est le fruit d'un partenariat entre l'Etat
Ghanéen et la société COTECNA SA de Genève.
ABREVIATIONS ET ACRONYMES
ACV : Agreement on Customs Valuation
CAF : Coût Assurance Fret
CEPS : Customs Excise and preventive Services
CMRS : Computerized Risk Management System
DIS : Destination Inspection Scheme.
FCL : Full container load
FCVR : Final Classification and Valuation Report
FMI : Fonds Monétaire International
FOB : Free On Board
GPHA : Ghana port and Harbors Authority
GSBV : Ghana Standards Board / Bureau Veritas
GSL : Gateway Services Limited.
HS : Harmonized System.
IAE : Inspection Avant Expédition.
IDF : Import Declaration Form
NDPC : National Development Planning Commission
NPM : New Public Management.
OCDE : Organisation pour la Coopération et le
Développement Economique
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PIB : Produit Intérieur Brut
PNB : Produit National Brut
PPP : Partenariat Public-Privé .
PSI : Preshipment Inspection.
PVD : Pays en Voie de Développement.
TPD : Transaction Price Database
WTO : World Trade Organization.
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SOMMAIRE
Dédicace
Remerciements
Abréviations et acronymes
Liste des tableaux
Liste des graphiques
Résumé
Introduction
I- Cadre théorique de l'étude et
méthodologie de recherche.
I-1 Problème de recherche
I-2 Objectifs et hypothèses de recherche
I-3 Revue de littérature
I-4 Méthodologie de recherche
II- Présentation du contenu des PPP et du projet DIS.
II-1 Généralités sur les PPP
II-2 Aperçu de l'économie ghanéenne
II-3 Présentation du projet DIS
III- Analyse des résultats de GSL
III-1 Evolution des activités de GSL
III-2 Retraitements effectués par GSL
III-3 Evolution des recettes douanières
III-4 Renforcement de capacités de la douane
ghanéenne
Conclusion et recommandations Références
bibliographiques Table des matières
Annexes
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAUX
|
INTITULES
|
PAGES
|
Tableau 1
|
Les différentes formes de Partenariat Public-Privé
(PPP).
|
11
|
Tableau 2
|
Répartition des projets de type PPP de 1999 à 2001
selon les différentes formes de partenariat.
|
13
|
Tableau 3
|
Clarification des fausses idées sur les PPP.
|
15
|
Tableau 4
|
Classification des importations et actions prévues suivant
leur valeur CRMS.
|
23
|
Tableau 5
|
Résumé des activités de prise en charge des
dossiers d'importations par GSL.
|
26
|
Tableau 6
|
Evolution du temps moyen de traitement des dossiers par GSL.
|
27
|
Tableau 7
|
Niveau de risque CRMS des importations par voie maritime.
|
28
|
Tableau 8
|
Nombre de conteneurs scannés par GSL de 2003 à
2005.
|
28
|
Tableau 9
|
Evolution du montant des pénalités
collectées par la douane sur les dossiers traités par GSL.
|
29
|
Tableau 10
|
Evolution des valeurs FOB reclassifiées par GSL.
|
29
|
Tableau 11
|
Pourcentage des interventions des sociétés
d'inspection
|
30
|
Tableau 12
|
Evolution des importations et des recettes douanières de
1999 à 2004.
|
31
|
Tableau 13
|
Taux moyen des taxes de 1999 à 2004.
|
32
|
Tableau 14
|
Evolution des droits et taxes collectés par la douane
à travers GSL.
|
33
|
Tableau 15
|
Importance de GSL dans la collecte des taxes au Ghana.
|
34
|
LISTE DES GRAPHIQUES
32
GRAPHIQUES
|
INTITULES
|
PAGES
|
Graphique 1
|
Evolution du temps moyen de traitement des dossiers par GSL.
|
27
|
Graphique 2
|
Pourcentage des interventions des sociétés
d'inspection.
|
30
|
Graphique 3
|
Evolution des importations et des recettes douanières de
1999 à 2004.
|
|
RESUME
Le resserrement des contraintes budgétaires et les
défis posés par les questions de développement dans les
années 90 ont amené l'Etat ghanéen a faire recours aux
Partenariats Public-Privé (PPP) pour l'amélioration de ses
recettes douanières a travers le projet DIS (Destination Inspection
Scheme). Le Projet DIS consiste a inspecter les importations a leur
arrivée au Ghana et non plus a l'étranger comme s'était
par le passé avec l'inspection avant expédition pratiquée
pendant plus de 28 ans. Ce projet est conclu pour une période de 10 ans
et géré en Partenariat avec les sociétés
privées dont COTECNA SA de Genève a travers la structure GSL
(Gateway Services Limited), une société a responsabilité
limitée, créée depuis le 1er Avril 2000 a cet
effet.
Le projet DIS s'inscrit dans un programme de
«GATEWAY» (porte d'entrée) qui vise a faciliter le commerce
international et a faire du Ghana une destination favorite pour les
investisseurs étrangers qui souhaitent s'implanter dans la sous
région.
Notre étude sur cette nouvelle approche que constitue
le Partenariat Public-Privé en management public, appliquée au
projet DIS a travers le thème : Analyse du Partenariat
Public-Privé dans la mobilisation des recettes douanières au
Ghana: cas du projet « Destination Inspection Scheme » nous
a permis de comprendre davantage le contenu des PPP, le fonctionnement du
projet DIS qui est une innovation ghanéenne dans la sous région
et les différents résultats obtenus au profit du Ghana.
L'exécution de ce projet, dans un contexte de gestion privée, a
donné des résultats satisfaisants. Le temps moyen du traitement
des dossiers d'importation par la douane qui était d'une a deux semaines
est passé a 4 jours, les inspections physiques sont limitées
seulement aux importations a hauts risques déterminées
automatiquement par le système CRMS, le port est
décongestionné par le système du scanner, plus de 12
douaniers sont formés chaque année et les recettes
douanières sont passées d'un taux de croissance de -10% en 2000 a
16% en 2003. Le PPP est donc une méthode de gestion qui apporte une
bouée de sauvetage aux services publics.
L'Etat sert avant tout l'intérêt
général, alors que le privé, même s'il semble a
certains égards plus efficace, recherche son intérêt
personnel. Nous avons donc formulé des recommandations a l'endroit des
deux acteurs qui doivent éviter les comportements opportunistes.
INTRODUCTION
La persistance et l'ampleur des problèmes
économiques que vivent les gouvernements actuels ont conduit les
décideurs politiques à dépasser les considérations
d'ordre paradigmatique sur l'intervention de l'Etat dans la sphère
économique. Ces considérations visaient jadis à opposer
l'Etat et le marché alors qu'elles devraient plutôt les examiner
dans une dynamique de partenariat et de collaboration (De Neufville, 1987;
Morales, 1991; Lévesque, 2001).
En effet, les exigences d'un environnement de plus en plus
complexe et en perpétuelle mutation, et les défis posés
par les questions de développement, requièrent la mobilisation
totale de différents acteurs. Cette mobilisation doit viser à
cultiver les atouts des uns et les qualités des autres et à
utiliser au mieux les compétences de chacune des parties afin de
répartir les risques et de partager les bénéfices communs
(Osborne, 2000). C'est donc cette vision qui est à la base du
développement de ce nouveau concept en management public,
désigné sous le vocable de Partenariat Public-Privé
(PPP).
Le Partenariat Public-Privé consiste à confier
à une entreprise privée la conception, la réalisation, le
financement, la maintenance et la gestion de certains équipements
publics ou services pour une période déterminée. Cette
approche qui accorde une place capitale à la coopération
s'insère dans une dynamique de reforme de l'Etat et de gouvernance
partenariale.
Le concept de PPP suscite aujourd'hui une grande
préoccupation publique et de plus en plus les gouvernements à
l'échelle planétaire privilégient cette approche comme
forme de livraison et de prestation des services publics.
Le recours aux contrats de Partenariat Public-Privé
dans le monde en général et dans les pays en voie de
développement en particulier, a connu une réelle expansion. Alors
que le nombre de pays en voie de développement concernés par les
PPP était de 26 entre 1984 et 1989 et portait sur
72 projets; entre 1990 et 2001, ce nombre est passé
à 132 avec 2500 projets (world bank,
2003).
Le Gouvernement ghanéen, dans le but de faciliter le
commerce international et d'accroître ses recettes fiscales a
décidé, en 2000, de faire intervenir les structures
privées dans la mobilisation des recettes douanières à
travers le projet DIS (Destination Inspection Scheme), qui remplace le
système d'inspection des marchandises avant expédition autrefois
pratiqué par le Ghana. Ceci signifie que les
importations à destination du Ghana ne seront plus
inspectées dans les pays exportateurs mais plutôt à leur
arrivée au Ghana.
Le projet DIS a été lancé dans le cadre
du programme GATEWAY (porte d'entrée) qui envisage de faire du Ghana une
destination favorite pour les investisseurs potentiels qui souhaitent
s'implanter dans la sous région.
L'appel d'offre lancé par le Gouvernement
ghanéen pour la réalisation de ce projet a été
remporté par la société COTECNA SA de Genève qui,
en partenariat avec l»Etat ghanéen, a créé la
société Gateway Services Limited (GSL) pour la gestion courante
de ses opérations. Sur la base d'un contrat de dix ans, GSL devrait
réaliser et gérer le projet dont les composantes sont: le scanner
à rayon x pour inspecter les conteneurs, le système
informatisé de gestion de risques, la base de données sur les
prix de transaction des marchandises importées et le guichet unique de
prise en charge des documents de commerce. Ce contrat de partenariat, dans un
domaine aussi sensible pour l'économie ghanéenne, est-il
opportun? Et quels sont les enjeux de ce partenariat pour l'Etat
ghanéen?
La présente étude se propose de répondre
à ces questions à travers le thème: Analyse du
Partenariat Public-Privé dans la mobilisation des recettes
douanières au Ghana: cas du projet « Destination Inspection Scheme
»
Pour ce faire, elle s'articulera autour de trois principaux
chapitres.
- Le premier sera consacré aux fondements
théoriques et méthodologiques de l'étude,
- Le deuxième abordera le contenu du concept PPP, et la
présentation du projet DIS après un bref aperçu de
l'économie ghanéenne,
- Le troisième analysera les résultats de GSL,
structure en charge de l'exécution du projet DIS et débouchera
sur les recommandations de politiques économiques.
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE RECHERCE
I-1 PROBLEME DE RECHERCHE
Le resserrement des contraintes budgétaires et le
déclin de l'Etat providentiel ont, durant les dernières
décennies, amené les Etats en général et les pays
en voie de développement en particulier, à faire recours au
secteur privé pour la production, la prestation et le financement des
services publics. L'explosion des déficits publics a conduit les Etats
à se désengager progressivement des activités
économiques pour lesquelles leur intervention n'est pas strictement
indispensable. Ces dernières décennies ont vu donc se
développer le phénomène de Partenariat Public-Privé
dans plusieurs secteurs relevant traditionnellement de la sphère
publique.
Ainsi, le Ghana dont l'économie était de
façon récurrente caractérisée par des
déficits budgétaires et une prépondérance du
rôle de l'Etat dans les secteurs vitaux, n'est pas resté en marge
de ce phénomène.
En effet, les recettes de l'économie ghanéennes
se chiffraient en 1996, à 1998,3 billions de cedis contre un montant de
dépenses qui s'élevaient à 2260,6 billions de cedis,
dégageant ainsi, un déficit de 262,3 billions de cedis. Ce
déficit est passé à 585,9 billions cedis en 1997. Dans le
même temps, le solde courant se dégradait, (voir annexe 1&2)
passant de -323,8 millions de dollars en 1996 à -549,7 millions de
dollars en 1997 (Budget, 1996 et 1997). Ce déficit budgétaire qui
représentait 9,5% du PIB en 1996 s'est très peu
amélioré en atteignant 7,7% du PIB en 2001(BAFD/OCDE, 2005).
Pour financer ces déficits, le Ghana a recours à
des politiques tarifaires. Mais la perception de ses droits et taxes a souvent
posé des problèmes en raison de l'asymétrie d'information
entre l'Administration et les importateurs ou exportateurs. Les sous
évaluations des prix des importations en vue de payer moins de taxes ou
leurs surévaluations pour procéder à des transferts
frauduleux de devises constitue les principales menaces aux recettes publiques.
Ces pratiques auxquelles il convient d'ajouter la corruption douanière
constituent de véritables menaces à l'équilibre
budgétaire du Gouvernement.
Face à cette situation, l'Etat ghanéen s'est
engagé en 1998 dans une reforme de l'économie basée sur un
plan de relance dénommé « Ghana vision 2020 » dont
l'objectif est d'atteindre un taux de croissance de 8% à cet horizon.
Parmi les reformes entreprises à cet effet, figurent un
réaménagement tarifaire et des actions
en vue d'un meilleur recouvrement des taxes à
l'importation dans le cadre du projet DIS (Destination Inspection Scheme),
confié à GSL (Gateway Services Limited), à travers le
Partenariat Public-Privé. Ainsi, depuis 2000, la société
GSL est chargée de la gestion des importations au Ghana. En 2003,
d'autres entreprises ont été agréées pour
intervenir dans le secteur sur la base d'une répartition du
marché en fonction de l'origine des marchandises importées (voir
annexe 4).
Si le recours aux services des entreprises privées par
l'Etat pour la mobilisation des recettes douanières dans le cadre d'un
partenariat pubic-privé devient indispensable pour le Gouvernement
Ghanéen, il s'en suit alors la question de savoir quelle est
l'opportunité de ce partenariat. En d'autres termes, ce défi que
constitue l'accroissement des recettes douanières peut-il être
relevé grâce à ce partenariat? Et quels sont les avantages
de ce partenariat pour le Ghana?
Ce sont ces questions qui nous amènent à
réfléchir sur ce partenariat à travers le thème :
Analyse du Partenariat Public-Privé dans la mobilisation des
recettes douanières au Ghana: cas du projet « Destination
Inspection Scheme ».
Il s'agit pour nous de voir dans quelle mesure ce partenariat
est profitable pour le Ghana.
I-2 OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE
Pour mieux aborder le sujet, il convient de définir les
objectifs et les hypothèses qui serviront de base pour notre
étude.
I-2-1 OBJECTIFS
L'objectif général de cette étude est de
voir l'efficacité de l'intervention des structures privées dans
la mobilisation des recettes douanières au Ghana dans le cadre de
l'exécution du projet «Destination Inspection Scheme
(DIS)».
De façon spécifique, il s'agit d'une part,
d'analyser l'impact du projet DIS sur l'évolution des recettes
douanières au Ghana et d'autre part, d'évaluer sa contribution au
renforcement de capacités de la douane ghanéenne.
I-2-2 HYPOTHESES
L'hypothèse globale de cette étude est que le
Partenariat Public-Privé est une méthode de gestion qui rend le
service public plus performant. Plus spécifiquement: - le Partenariat
Public-Privé améliore la qualité du service public,
- le Partenariat Public-Privé diminue les contraintes
budgétaires à la modernisation de l'administration publique.
I-3 REVUE DE LITTERATURE
I-3-1 Contributions antérieures
Beaucoup de travaux ont été
réalisés sur les questions touchant les Partenariats
Public-Privé et le rôle de l'Etat. Nous focaliserons nos lectures
sur ceux qui sont directement liés à l'objet de notre
étude.
Marty et Voisin (2005), dans une récente étude
ont abordé les enjeux contractuels des PPP dans les pays en
développement. Constatant que les PPP ne sont pas pour autant l'apanage
des seuls pays industrialisés, ils affirment que les pays en voie de
développement constituent la principale aire géographique de
recours aux PPP, compte tenu de l'insuffisance de leurs ressources
budgétaires. Cependant, la mise en ouvre des PPP présente plus de
difficultés dans les pays en voie de développement que dans les
pays développés en raison de l'imperfection des cadres
régulateurs.
Par ailleurs, le Bureau des PPP Canada (2004), a fait un
travail appréciable sur les PPP en établissant un glossaire des
différents termes y afférents et les différentes formes de
PPP qui existent.
En outre, Beatty (2001), fait ressortir les motifs de
l'existence des PPP et présente la démarche à suivre pour
créer de tels partenariats. Il traite en détail la
répartition du risque lié aux PPP.
L'étude réalisée par le « Policy
Perspectives business council of British Columbia » (2002), décrit
le besoin de PPP en Colombie Britannique. Bien que cette étude ne
présente que des exemples locaux, les principes et les raisons qui
motivent la création des PPP, les problèmes de financement et les
pièges possibles ont été abordés.
Quant à Brown (2003), il démontre que
l'utilisation accrue des PPP peut offrir des avantages sans pour autant
compromettre l'intégrité des services publics. Il
préconise un programme ambitieux qui s'appuie sur la prémisse que
le Gouvernement est aux prises avec de nombreuses anomalies systémiques
: peu d'incitation au rendement, manque de renseignements pertinents sur le
rendement ou la satisfaction de la clientèle, la dominance des
opérations par rapport à la
stratégie, des difficultés de planifier en
fonction des résultats de la politique gouvernementale, décisions
d'investissement inefficaces et désenchantement de la clientèle
et des fonctionnaires. Il conclue que le secteur public ne se modernisera pas
uniquement en ayant recours à la gestion interne et aux ressources
financières. Dans le même sens, l'étude de la banque
Mondiale (2002), sur la privatisation, s'avère particulièrement
intéressante. Cette étude examine les preuves récentes de
l'impact de la privatisation et s'articule autour des efforts classiques de
privatisation impliquant des entreprises dans des marchés
concurrentiels. Elle démontre que la privatisation améliore le
rendement financier et la performance opérationnelle des entreprises,
procure des avantages fiscaux et macroéconomiques positifs: les recettes
constituent des économies plutôt que des dépenses, les
transferts sont à la baisse, et les gouvernements perçoivent des
impôts auprès des entreprises privatisées.
Concernant toujours la privatisation, Savas (2002), a
démontré que le PPP fait partie intégrante du nouveau
management public. Il précise que, si les décideurs publics
veulent que leurs services touchent la population efficacement et
économiquement, ils doivent faire intervenir des organismes
privés et non gouvernementaux. Il est donc essentiel de faire appel au
secteur privé d'une manière qui protège
l'intérêt public tout en permettant aux entreprises de
rentabiliser raisonnablement leurs investissements. Cependant, signalons que
les aspects sociaux des privatisations ne sont pas pris en compte dans ces
études.
Par contre, certains auteurs ont sévèrement
critiqué les PPP. En France, le PPP a fait l'objet d'un violent
débat politique à l'Assemblée Nationale, le 9 Novembre
2004 lors de la ratification de l'ordonnance du 17 Juin 2004 portant sur les
PPP. Le député Armand Montebourg affirmait que le PPP favorise
l'ouverture à un endettement hors bilan en comptabilité publique
et même des risques de corruption. Ce député socialiste,
compare le PPP à une « bombe juridique à fragmentation
» pour les collectivités locales.
De même, le sénateur Français Jean Arthuis
s'alerte pour sa part, de l'incitation à la dépense que peut
présenter cette nouvelle facilité de trésorerie,
l'Administration ne finançant pas les investissements. Selon lui, le
recours au PPP dans la seule volonté de sortir une dépense des
comptes publics apparaît comme une mauvaise motivation et a un coût
potentiel supérieur.
Malgré ces critiques, il faut noter que l'approche du PPP
repose bien sur un fondement théorique.
I-3-2 Fondement théorique de l'étude.
Les ancrages théoriques qui soutiennent les
Partenariats Public-Privé sont fondés sur le rôle et
l'efficacité de l'intervention de l'Etat dans la sphère
économique.
D'une manière générale, l'Etat a toujours
été présent dans l'esprit des penseurs tant classiques que
modernes, et des théoriciens, qu'ils soient philosophes, sociologues ou
économistes.
Les questions touchant le rôle et la place de l'Etat
continuent d'alimenter les débats, tout comme les thématiques
liées à la pertinence des politiques publiques et des programmes
gouvernementaux de même qu' à l'efficacité des
administrations publiques.
Les PPP s'insèrent dans une dynamique de recul de
l'Etat providentiel et opérateur et semblent déboucher sur une
configuration de gouvernance novatrice. Alors, de quelles approches
théoriques répondent ces partenariats?
Les principales théories qui fondent les PPP peuvent
être résumées dans les approches suivantes : la
théorie de l'efficience-x, la théorie du New Public Management,
la théorie des coûts de transaction, la théorie de l'agence
et la théorie des choix publics.
Selon la théorie de l'efficience-x
développée en 1966 par Leibenstein, certaines
inefficacités organisationnelles ne résultent pas d'un
défaut d'allocation des facteurs de production mais plutôt des
facteurs non mesurables voire non identifiables (facteurs-x) tels que
motivation, savoir faire, culture d'entreprise etc.
Les réflexions primaires de Leibenstein (1966) sur la
théorie de l'efficience-x étaient appliquées à
l'analyse du sous développement et n'établissaient pas de lien
formel entre l'inefficience-x et les organisations publiques. Ce lien sera
établi dans son article publié en 1978, où il
dégage un certain nombre de facteurs qui seraient source
d'inefficience-x tels que l'absence de pressions externes qui favoriserait une
`vie tranquille' dans l'administration publique, l'immortalité de
l'administration publique et la multiplicité des objectifs qui lui sont
assignés. Selon Leibenstein, les sources d'inefficience dans
l'administration publique se trouvent justifiées par les comportements
inadaptés de l'Etat et de ses agents, d'une part et par la structure
organisationnelle fortement bureaucratisée de celle-ci, d'autre part.
C'est pourquoi
les théoriciens de l'efficience-x soutiennent que les
PPP pourraient contribuer à réduire de manière
substantielle les sources d'inefficience-x dans les organisations publiques,
permettant ainsi à celle-ci de renouer avec la performance et la
compétitivité.
Quant à la théorie du New Public Management
(NPM) née en Grande Bretagne au début des années 80, elle
vise à introduire dans l'administration publique les valeurs et les
modes de fonctionnement de la firme privée. Le NPM apparaît comme
l'une des reformes ayant précédé et
précipité de façon implicite les PPP. Cette théorie
va de l'idée que la modernisation de l'administration publique et
l'amélioration de sa gestion sont des processus qu'il faut engager afin
de donner aux services publics leur lettre de noblesse et surtout de renouer
avec l'efficience et l'élimination des énormes déficits
accumulés au cours de ces dernières années. Le NPM peut
être perçu comme une sorte de réponse à la crise des
finances publiques. Il faut préciser que cette nouvelle approche, dans
ses principes, a grandement favorisé l'émergence des PPP qui
posent l'efficience comme dogme dans la gestion des affaires publiques.
Une autre approche est celle des coûts de transaction,
développée par Coase (1937) et reprise par Williamson (1985). La
théorie des coûts de transaction considère que si les
administrations publiques sont inefficaces, c'est parce qu'elles ne sont pas
capables de minimiser leurs coûts de transaction (coût
d'information, de négociation, d'exécution des contrats)
contrairement aux firmes privées. L'une des argumentations de cette
théorie est qu'au sein des organisations publiques, la rigidité
des structures, le processus de prise de décision et les cercles vicieux
bureaucratiques imposent une délégation de pouvoirs; ce qui
engendre, en raison, notamment de l'imperfection de l'information et des
comportements opportunistes1 des agents, des structures
onéreuses et des mesures coûteuses de surveillance. Ces
comportements opportunistes dans un contexte d'asymétrie de
l'information font que les transactions dans la sphère publique se font
sur les produits de mauvaise qualité (Akerlof,1970). Cette même
idée est soutenue par la théorie de l'agence qui prétend
que l'entreprise est un noeud de contrats entre un mandant (le principal,
l'Etat) et un mandataire (l'agent, le gestionnaire). Pour s'assurer de la
qualité de l'effort de son agent, le principal doit instaurer un
système incitatif. Ce système
1 L'opportunisme consiste, dans un contexte
d'information incomplète, à rechercher son intérêt
personnel, en ayant recours à la ruse et à diverse forme de
tricheries.
incitatif est trop coûteux dans les entreprises
publiques. Selon cette théorie, le PPP constitue une approche qui permet
à l'Etat de minimiser ses coûts d'agence.
Dans le même sens, Buchanan (1972), dans sa
théorie des choix publics, postule que l'inefficience des entreprises
publiques est due notamment aux groupes d'intérêt et aux jeux
politiques qui caractérisent l'administration publique. L'argumentation
de l'école des choix publics est que les personnes qui sont
supposées pendre des décisions publiques notamment les
administrateurs d'entreprise, les politiciens et les bureaucrates, le font, non
pas en privilégiant les intérêts de la
société dans son ensemble, comme l'affirment les discours
officiels étatiques, mais plutôt leurs intérêts
propres comme c'est le cas pour tout autre individu dans d'autres contextes de
la vie privée (Hodge, 2000).
Ce courant oppose l'Etat et le marché en
considérant le marché comme le mécanisme d'allocation
efficiente par excellence des ressources. La préoccupation de ces
théoriciens s'oriente vers la manière de rendre minimale
l'intervention de l'Etat dans l'économie. Cette théorie
considère donc qu'en raison de l'inefficacité de l'Etat, pour des
considérations partisanes et bureaucratiques, il est impérieux de
soumettre à la sanction du marché, le plus grand nombre
d'activités gouvernementales.
Notons pour conclure cette revue de littérature que,
ces différentes approches ne font pas l'unanimité au sein des
économistes. Les débats sur l'intervention de l'Etat dans la
sphère économique continuent.
I-4 METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Le cadre de notre étude est la société
GSL (Gateway Services Limited), une société à
responsabilité limitée (SARL), basée à Accra,
chargée de l'inspection des marchandises à destination du Ghana,
où nous avons effectué notre stage de trois mois. GSL est la
première des sociétés d'inspection à commencer ses
activités au Ghana en 2000. Elle a détenu le monopole de
l'inspection jusqu'en 2003 où elle partagea le marché avec trois
autres sociétés : BIVAC International, Ghana Link Network
Services et Inspection and Control Services.
Les données utilisées sont essentiellement des
données secondaires suivies des entretiens directs avec le personnel de
GSL et des agents de la douane ghanéenne. Ces entretiens ont
porté sur la collaboration entre GSL et la douane, le fonctionnement du
scanner et les différentes mesures de contrôle prises par GSL
pour éviter les cas de fraude. Les données sont
issues principalement des statistiques de GSL, de la douane, du
Ministère du commerce et de l'Industrie, de la Banque centrale du Ghana
et de la Banque mondiale.
La méthode d'analyse utilisée est basée
essentiellement sur l'analyse descriptive.
Le premier objectif sera atteint à partir de l'analyse
des résultats de GSL et de la douane ghanéenne.
Quant au deuxième objectif, il sera atteint à
partir de l'analyse des différents investissements effectués par
GSL dans le cadre de la formation du personnel de la douane.
Ces analyses seront soutenues par des tableaux et des
graphiques facilitant une meilleure interprétation des données
obtenues. Ce qui permettrait d'affiner l'analyse sur le Partenariats
Public-Privé dans la mobilisation des recettes douanières au
Ghana. Il s'agit donc de l'analyse du point de vue économique du
Partenariat PublicPrivé que constitue le projet DIS au Ghana.
CHAPITRE II: GENERALITES SUR LES PARTENARIATS
PUBLIC-PRIVE ET PRESENTATION DU PROJET « DESTINATION INSPECTION SCHEME
(DIS) »
II-1 GENERALITES SUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVE.
Un Partenariat Public-Privé est une initiative de
collaboration visant la fourniture d'infrastructures ou la prestation de
services, reposant sur l'expertise du partenaire le mieux apte à
répondre à des besoins publics clairement définis au moyen
de l'affectation des ressources et de l'imputation des risques et des
récompenses les plus appropriées (Bureau des PPP, Canada,
2004).
Historiquement, le PPP, tel qu'on l'entend aujourd'hui est
né en 1992 au RoyaumeUni sous forme d'Initiative de Financement
Privé2. Il s'avère bien adapté aux projets
complexes (investissements lourds, haute technicité etc.) ou
répondant à un caractère d'urgence et pour lesquels
l'Administration ne peut s'engager seule.
II-1-1 La responsabilité des deux partenaires.
Dans le cadre d'un Partenariat Public-Privé, le secteur
public est responsable de la surveillance et de l'évaluation de la
qualité alors que le secteur privé est plus étroitement
lié à la prestation réelle de services ou à la mise
en oeuvre du projet.
II-1-2 Les différentes formes de Partenariat
Public-Privé (PPP)
Les PPP peuvent être classés en fonction de
l'importance de la participation du secteur public et privé, et du
degré d'imputation des risques entre les deux acteurs. L'imputation des
risques et des compétences diffère d'un partenariat à
l'autre. Le tableau 1 résume les différentes formes de PPP que
l'on peut rencontrer.
Tableau 1 : Les différentes formes de
Partenariat Public-Privé.
Options
|
Quand s'en servir
|
Durée moyenne (année)
|
Principaux besoins de financement
|
Partenaire responsable
|
Contrat d'exploitation et d'entretien
|
Systèmes nouveaux ou xistants
|
5-20
|
Améliorations apportées
aux immobilisations
|
Public
|
2 En anglais PFI : Private Finance Initiative. Il
s'agit d'un plan bien établi pour réaliser des projets de PPP au
Royaume-Uni. C'est une variante des PPP.
Conception- Construction- Exploitation
|
Systèmes nouveaux ou xistants
|
5-20
|
Financement par emprunts et par actions
|
Public/Privé
|
Concession- location à bail
|
Systèmes existants
|
15-25
|
Fixer coûts d'entretien
et d'exploitation. Refinancement de la dette
|
Public/Privé
|
Conception- Construction- Financement- Exploitation
|
Nouveaux systèmes
|
20-25
|
Financement par emprunts et par actions
|
Public/Privé
|
Construction- Possession- Exploitation-
Transfert
|
Nouveaux systèmes
|
18-25
|
Financement par emprunts et par actions
|
Privé
|
Possession- Exploitation
|
Nouveaux systèmes ou vente
|
20-25
|
Financement/refinan cement par emprunts et par actions
|
Privé
|
Vente/Transf ert de biens
|
Systèmes existants
|
25 et +
|
Financement par emprunts et par actions
|
Privé
|
Source : Bureau des PPP Canada (2004), le
processus des PPP.
La Banque Mondiale également a fait un classement des
Partenariats Pubilc-Privé en les regroupant en 4 catégories:
- la première catégorie est
désignée sous le nom de << Management and lease contracts
». Il s'agit des contrats par lesquels une entité privée,
prend en charge, pour une période donnée, la gestion d'une
infrastructure participant d'un service public. Si l'exploitation est
transférée au privé, la propriété demeure
publique.
- la deuxième catégorie, les << concession
contracts », recouvre les situations dans lesquelles une entité
privée prend le contrôle d'un opérateur public pour une
période
donnée. Elle supporte alors une part significative des
risques d'exploitation et d'investissement.
- la troisième catégorie correspond aux «
greenfield projects ». Dans ce cas, une entreprise privée ou une
entreprise semi privée, conçoit, finance, construit, exploite et
maintien un nouvel équipement, support d'un service public, pour une
période contractuellement fixée. A l'issue de cette
dernière, l'équipement peut revenir au secteur public.
- la quatrième correspond aux « divestitures
». Il s'agit de contrats par lesquels une entité privée
prend le contrôle d'une infrastructure étatique dans le cadre
d'une vente d'actifs immobiliers publics ou d'une opération de
privatisation.
Selon ce classement, la Banque Mondiale a effectué une
compilation des différents projets entrant dans le cadre des PPP, de
1999 à 2001, dans tous le monde entier, comme le montre le tableau 2.
Tableau 2 : Répartition des projets de
type PPP de 1999 à 2001 selon les formes de partenariat.
Eléments
|
Nombre de
projets
|
Investissements cumulés de 1990- 2001 (en milliard
de dollars)
|
Projets de type greenfield
|
1233
|
318,9
|
Divestiture
|
641
|
312,2
|
Concession contracts
|
520
|
122,9
|
Lease and management contracts
|
100
|
0,2
|
Source: World Bank (2003), Private
participation in Infrastructure.
La prédominance des projets de type greenfield s'explique
par le poids important des investissements dans les réseaux de
téléphonie mobile et dans l'électricité.
Que ce soit le classement du Bureau des PPP Canada ou celui de
la Banque Mondiale, l'imputation des risques dépend de l'habileté
de chacun des partenaires à atténuer chaque risque avec
efficience et efficacité. Les risques liés aux PPP sont
généralement de trois ordres:
- le risque d'entreprise : il concerne les éventuels
retards de construction, modification de conception, découverte tardive
de problèmes sur le site etc,
- le risque financier : il survient lorsque la
trésorerie de l'exploitant est insuffisante pour couvrir l'emprunt, ou
en cas d'impossibilité de conversion des bénéfices dans
une devises étrangère au taux attendu (risque de change),
- le risque politique : il concerne les décisions du
Gouvernement visant à jouer sur les tarifs pour des
considérations politiques, ou impossibilité de rapatriement de
capitaux.
D'autres risques peuvent subvenir comme risque technologique,
risque de force majeure (hors du contrôle des partenaires) et des risques
liés aux comportements opportunistes de certains partenaires.
Le choix d'une forme de PPP dépend des objectifs
poursuivis par le Gouvernement qui initie le partenariat.
II-1-3 Quand convient - il d'établir un partenariat
avec le secteur privé ?
Les Gouvernements peuvent recourir à des partenariats avec
le secteur privé dans l'une ou l'autre des situations suivantes :
- le gouvernement à lui seul ne possède pas les
ressources financières ou l'expertise pour fournir le service ou
réaliser le projet,
- un partenaire du secteur privé permettrait
d'accroître la qualité ou le niveau de service par rapport
à ce que pourrait offrir, à lui seul, le Gouvernement,
- les utilisateurs du service sont favorables à la
participation d'un partenaire privé, - on peut facilement évaluer
le résultat du service et établir le prix,
- on peut recouvrir le coût du service ou du projet en
imposant des frais d'utilisation, - le projet ou le service offre une occasion
d'innover,
- le projet ou le service propose des possibilités de
favoriser le développement économique.
Pour être mieux appliqué, le concept de PPP doit
être bien compris par les différentes parties.
II-1-4 Quelques fausses idées sur les PPP
Il arrive souvent que certains Etats n'envisagent pas les PPP
en raison des conceptions erronées qu'ils se font de cette approche. En
voici quelques unes avec leur clarification résumée dans le
tableau 3.
Tableau 3 : Clarification des fausses
idées sur les Partenariats Public-Privé.
FAUSSES IDEES
|
REPONSES
|
La principale raison pour laquelle les Gouvernements signent des
PPP est d'éviter l'endettement.
|
Les principales raisons qui poussent les
Gouvernements à établir des PPP sont :
efficacité accrue, temps de mise en oeuvre plus court, innovation
accrue, meilleure valeur dans la prestation de services.
|
Une Administration peut financer les services à un
coût moins élevé que le privé.
|
Les Administrations municipales ou provinciales
peuvent souvent financer les projets à un coût
moindre que le privé. Toutefois, ce n'est peut être pas toujours
le cas. L'objectif de l'Administration devrait être de
s'intéresser aux avantages généraux de l'accord de
partenariat.
|
En concluant un PPP, une Administration perd le
contrôle de la prestation des services.
|
L'Administration établit les règles de base et
peut façonner le partenariat de manière à ce qu'il
reflète ses propres objectifs, politiques et réglementaires. Le
partenariat offre des recours bien définis.
|
Les employés de l'Administration sortiront pendant des
PPP.
|
Tout partenariat doit tenir compte du droit de travail du pays
et des conventions collectives en vigueur. Les responsables syndicaux doivent
être associés à la négociation du projet.
|
Les PPP entraîneront une diminution de la qualité
du service.
|
L'Administration peut stipuler la qualité du service
à offrir et faire le nécessaire pour l'application des clauses du
contrat qui ont trait au contrôle de qualité.
|
Le coût du service augmentera, ce qui permettra au
privé de prendre son profit
|
Même si le privé devra réaliser un profit,
il devra le faire à prix semblable ou inférieur. On
présume que l'Administration conclura un accord de partenariat si le
prix du partenaire privé est inférieur à son prix ou si le
privé offre un niveau de service plus élevé pour le
même prix. Le privé peut réaliser son profit
seulement en augmentant la productivité ou
en élargissant les services, pas en augmentant les prix.
|
Source : Bureau des PPP Canada (2004), le processus des
PPP.
Par ailleurs, le PPP se distingue de la
délégation de services publics par le mode de
rémunération et par la répartition des
responsabilités entre le public et le privé. Il partage les
risques au cours de la phase de négociation.
Le PPP se distingue également des marchés
publics dont la démarche est davantage centrée autour de choix
techniques. Il accorde une plus grande autonomie au partenaire privé que
dans le cadre de marché public. Le PPP est donc une solution
intermédiaire entre la concession de services publics et code des
marchés publics.
La réussite du PPP dépend non seulement d'une
bonne compréhension du concept de PPP mais aussi du cadre institutionnel
et macroéconomique dans lequel il s'exécute. L'économie
ghanéenne qui est en pleine mutation semble offrir des conditions pour
une meilleure application des PPP.
II-2 APERCU DE L'ECONOMIE GHANEENNE
II-2-1 Le cadre macroéconomique
Au moment de l'indépendance en 1957, le Ghana avait le
PNB le plus élevé de l'Afrique3. Mais son
économie a connu un net déclin dans les années 70. Au
début des années 80, le Président Rawlings a lancé
un programme rigoureux de redressement économique conformément
aux institutions de Brettons Wood. Le Gouvernement a commencé par se
désengager de la gestion de l'économie, ouvrant la voie aux
forces du marché. Pendant environ 15 ans, l'économie s'est
stabilisée et la croissance moyenne du PIB a évoluée
autour de 5% (BAFD/OCDE, 2005). Cette croissance est tirée par
l'agriculture avec comme produit principal le cacao. La production du cacao a
atteint en 2003, un niveau record depuis près de 20 ans avec un taux de
croissance de 6,1% (BAFD/OCDE, 2005), grâce aux conditions climatiques
favorables et à la situation de crise en Côte d'Ivoire.
La production industrielle semble s'améliorer mais elle
repose sur une base étroite. La part de l'industrie dans le PIB n'a pas
dépassée 27% en 2003 ; bien que son taux de croissance a
été de 5,1%. La diversification industrielle reste
entravée par divers facteurs tels que le coût élevé
du crédit et la concurrence exercée par les importateurs de
contrebande.
3 Déclaration de Mr OTO Ampiah,
Président de la chambre du commerce et d'industrie du Ghana, 2004
Le secteur des services a connu une croissance rapide. Sa
performance est restée ferme en 2003 avec une croissance de 4,7%. Les
transports et les télécommunications se sont également
développés à la suite de l'amélioration des
transports en commun et des mesures d'incitation au secteur privé.
Sur le plan des finances publiques, des efforts ont
été faits. Le service de la dette intérieure est
ramené à environ 3% du PIB en 2004 contre 5% en 2003. La
consolidation budgétaire a progressé grâce à des
efforts de l'administration fiscale, qui ont augmenté les ressources, et
grâce à une gestion prudente des dépenses. Le
déficit budgétaire a été ramené à
2,7% du PIB en 2004. La pression fiscale est passée de 17,5% en 2002
à 20,2% en 2003.
Sur le plan monétaire, l'objectif est de
maîtriser l'inflation et la volatilité du taux de change. En 2003,
l'inflation s'est élevée à 26,7% due en partie à la
hausse des tarifs pétroliers; mais ce taux est ramené à
13% en 2004 et on espère le maintenir autour de 9% en 2006. Mais cet
objectif ne sera pas facilement atteint compte tenu de l'augmentation rapide
des prix qui a suivi la décision du Gouvernement d'augmenter les
salaires de 20% à compter de Janvier 2006. Les taux
d'intérêt ont baissé en 2004, passant de 20% à
18,5%. Le Ghana maintient son régime de taux de change flottant. Le taux
de change de cedi est resté relativement stable depuis la tourmente de
2000 où il s'est déprécié d'environ 57% par rapport
au dollar. Le cedi a perdu environ 3,8% de sa valeur par rapport au dollar en
2004.
Concernant la position extérieure du Ghana, les
différentes reformes n'ont pas amélioré significativement
la situation. Le déficit commercial s'est accru, passant de 10,3% du PIB
en 2003 à 11,6% du PIB en 2004. La détérioration du compte
courant a, pour une large part, résulté d'une chute brutale des
transferts unilatéraux. L'or et le cacao représentent les
principales sources de devises pour le Ghana. Mais la baisse des cours mondiaux
de ces produits et le relèvement des cours du pétrole mettent en
difficulté la réserve de devises ghanéenne.
La politique structurelle du Ghana cible trois axes principales:
la reforme du secteur public, la reforme du secteur financier et le
développement du secteur privé.
La politique gouvernementale du développement du
secteur privé vise à créer un environnement
économique et réglementaire plus propice aux affaires. Dans ce
cadre, plusieurs reformes ont été entreprises concernant la
facilitation du commerce international.
II-2-2 Le cadre institutionnel.
Après plusieurs années du régime de parti
unique, le Ghana a renoué en 1992 avec la démocratie
parlementaire. En vertu de la nouvelle Constitution, le pouvoir exécutif
est confié au Président de la République et le pouvoir
législatif à un Parlement monocaméral. Le Président
est le chef de l'État et du gouvernement. Il détermine et conduit
la politique du gouvernement.
La Banque centrale du Ghana administre la politique
monétaire et la politique des taux de change, qui sont
arrêtées de concert avec le gouvernement.
Avec un prêt de 50 millions de dollars de la Banque
mondiale en 1997, le Gouvernement s'était engagé dans un vaste
programme de «GATEWAY» (porte d'entrée) qui a pour objectif de
faciliter le commerce et d'attirer les investisseurs étrangers. Un
comité interministériel de «GATEWAY», placé sous
la présidence du Vice Président du Ghana est chargé de
suivre ce programme. Ce comité est composé du Ministère
des Finances, Ministère du Commerce et de l'Industrie, Ministère
du Travail et de l'Habitat, Ministère de l'Intérieur,
Ministère des Transports, Ministère de la Communication, la
Banque Centrale du Ghana, l'aviation civile du Ghana, le service d'Immigration
du Ghana, et la douane du Ghana.
Comme résultat des actions de ce comité, en
Avril 2000, le Ghana a remplacé l'Inspection Avant Expédition
(IAE) pratiquée pendant près de 28 ans par une inspection
à destination (Destination Inspection Scheme, DIS), confiée
à GSL, filiale de COTECNA SA. Le Ghana s'est ainsi lancé dans les
Partenariats Public-Privé pour l'amélioration de ses recettes
douanières à travers le projet DIS.
II-3 PRESENTATION DU PROJET «DESTINATION
INSPECTION SCHEME (DIS)».
Pour mieux comprendre le projet DIS, il convient de
présenter son historique, ses objectifs globaux et ses
activités.
II-3-1 Historique et objectifs du projet DIS.
II-3-1-1 Historique du projet DIS
L'inspection à destination ou le projet DIS a
remplacé en 2000, l'Inspection Avant Expédition (IAE) autrefois
pratiquée par le Ghana. Alors, en quoi consiste l'Inspection Avant
Expédition?
L'alinéa 3 de l'article 1 de l'accord sur l'IAE la
définit comme : « Toutes les activités en rapport avec la
vérification de la qualité, de la quantité, du prix, y
compris le taux
de change et les conditions financières, et/ou de la
classification douanière des marchandises destinées à
être exportées vers le territoire du Membre utilisateur ».
L'expression "Membre utilisateur" s'entend d'un Membre dont le Gouvernement ou
tout organisme public confie par contrat ou prescrit des activités
d'inspection avant expédition.
L'inspection avant expédition (IAE) consiste donc
à recourir à des sociétés
spécialisées pour contrôler le prix, la quantité et
la qualité des marchandises commandées à
l'extérieur. Ce système vise à protéger
l`économie nationale contre la fuite des capitaux et la fraude
commerciale par le non payement des droits de douane, et à renforcer
l`efficacité des structures administratives.
Depuis les années 50, des sociétés
indépendantes d'inspection avant expédition sont
sollicitées pour vérifier la qualité et la quantité
des produits que les importateurs veulent acheter. Cette inspection, se fait
avant expédition et dans le pays de l'exportateur pour garantir à
l'importateur la conformité des marchandises aux spécifications
techniques et aux normes de qualités énoncées dans le
contrat.
Depuis le milieu des années 60, les gouvernements de
certains pays en développement luttent contre les pratiques
déloyales ou irrégulières par l`inspection avant
expédition (IAE). Aujourd'hui plus de trente pays d'Afrique, d'Asie et
d'Amérique Latine emploient des services d`inspection avant
expédition pour vérifier la conformité des marchandises
aux conditions contractuelles, leur valeur, la position tarifaire
déclarée par l'exportateur dans la nomenclature tarifaire du pays
importateur. Cette inspection réduit le risque de différends
après livraison des marchandises en garantissant aux importateurs la
conformité des marchandises aux spécifications et normes
qualitatives contractuelles.
Elle permet aussi d'éviter d'importer des produits mal
propres et non vendables dans le pays exportateur.
Suivant les objectifs pour lesquels les services d'IAE sont
utilisés, Les contrats d'inspection avant expédition peuvent
être regroupés en deux grandes catégories: les contrats de
contrôle de changes et les contrats de contrôle douanier.
Les contrats de contrôle de changes sont ceux dont
l'objectif fondamental est de prévenir la fuite des capitaux au moyen de
la surfacturation. Les contrats de contrôle douanier ont pour objectif
principal d'éviter l'érosion des recettes douanières
consécutive à la sous évaluation ou à des pratiques
frauduleuses.
L`objectif principal des gouvernements, Jusqu'à ces
dernières années, était d'éviter la
surévaluation des importations lorsque le régime d'importation et
le régime de change sont restrictifs. Par suite des mesures de
libéralisation des échanges la majorité des contrats d'IAE
portent sur le contrôle douanier; leur principal but est de lutter contre
la sous facturation, pour s'assurer que les droits dus sont
intégralement perçus et pour combattre la corruption
douanière.
Les services d'IAE sont principalement employés pour le
contrôle douanier des importations, mais certains Gouvernements les
utilisent aussi pour lutter contre la fuite des capitaux au moyen des sous
facturations des exportations.
Contrairement à la disposition de l'alinéa 3 de
l'article 2 de l'accord sur l'IAE qui stipule que l'inspection doit se faire
dans le pays exportateur ou uniquement si cela n'est pas possible, dans le pays
ou les marchandises sont fabriquées, Le projet d'Inspection à
Destination (DIS) consiste à inspecter les marchandises à leur
arrivée dans le pays importateur. Après le Ghana en 2000,
d'autres pays africains tels que la Tanzanie, le Nigeria etc, ont
déjà adopté ce projet. Quels sont alors les objectifs de
ce projet ?
II-3-1-2 Les objectifs globaux du projet Inspection
à destination.
L'objectif général de ce nouveau système
de vérification des importations au Ghana est de faire du Ghana la
destination favorite pour les investisseurs privés. Le projet DIS vise
donc à:
- faciliter le commerce par l'accélération du
processus de dédouanement,
- améliorer les recettes du gouvernement à
travers une bonne évaluation et classification des marchandises suivant
les règles de l'évaluation douanière de l'OMC,
- protéger le consommateur ghanéen contre
l'importation de produits de mauvaise qualité.
Le système doit générer un
mécanisme moderne et efficient de vérification rapide des
importations, d'élimination de la fraude et la réduction du
besoin d'examen physique des marchandises importées.
Pour atteindre ces objectifs, les compagnies d'inspection doivent
développer un certain nombre d'activités techniques.
II-3-2 Les activités de GSL
Avant d'aborder les activités de GSL, rappelons que GSL
résulte d'un contrat de partenariat entre l'Etat ghanéen et
COTECNA SA de Genève. GSL est donc une « joint venture » entre
la douane ghanéenne (Customs Excise and Preventive Services: CEPS), le
Port du Ghana (Ghana port and Harbors Authority: GPHA), investisseurs
privés (Prudence Securities Limited: PSL) et COTECNA SA.
COTECNA SA détient 70% du capital de GSL, la douane
10%, le port 7% et les investisseurs privés 13% (Gateway Services
limited, An overview of GSL concept, may 2001). GSL agit à travers le
Ministère du commerce et de l'industrie du Ghana. Les activités
de GSL se retrouvent dans les grandes composantes du projet DIS que sont : le
système informatisé de gestion de risques, la base de
données sur les prix de transaction des marchandises importées,
le scanner à rayon x pour inspecter les conteneurs et le guichet unique
de prise en charge des documents de commerce.
II-3-2-1 Le système informatisé de
gestion du risque (Computerized Risk and Management System, CRMS en
anglais).
Le système informatisé de gestion du risque est une
approche automatisée de la gestion du risque pour le réduire. Il
se base essentiellement sur la probabilité:
- de perte de recettes sous la forme de droits et taxes payables
aux douanes par la sous évaluation et la mauvaise description des
importations ;
- d'`inadéquation aux lois et règlements
douaniers concernant les biens prohibés, les biens non acceptables et
particulièrement les substances dangereuses pour la santé. Le
CRMS crée une prise en charge rapide des embarquements à faible
risque pour la majorité des déclarations et permet, de se
concentrer sur l'inspection physique des embarquements à hauts
risques.
Le CRMS évalue chaque embarquement et aboutit à
sa classification pour une action spécifique le concernant. Ce
système classe la valeur CRMS d'un embarquement suivant une grille qui
détermine une action à mener sur cet embarquement comme
l'illustre le tableau 4 ci-dessous.
Ainsi, une grande partie des importations entre avec seulement
une inspection au hasard dans la chaîne verte.
La chaîne rouge exige une inspection physique, soit par les
douanes (CEPS) ou la GSBV. (Ghana Standards Board / Bureau Veritas)
Ce système réduit le nombre d'examens physiques
et permet d`accélérer le dédouanement avec pour
corollaire, la réduction de la durée de manutention des
cargaisons et donc la décongestion des ports qui devrait se traduire par
la réduction des prix à la consommation.
Tableau 4 Classification des importations et
actions prévues suivant leur valeur CRMS
Valeur CMRS
|
Actions prévues
|
Green CEPS Random
|
Inspection choisie au hasard ou main levée
immédiate
|
Yelow CEPS
|
Inspection Examen CEPS
|
Yelow scaning
|
Scanner
|
Red GSBV
|
Inspection GSBV
|
Red CEPS
|
Inspection CEPS
|
Source : Elaboré à partir
des activités de GSL
II-3-2-2 L'administration d'une base de données
de prix transactionnels (TPD en Anglais).
Le «Transaction Price Database (TPD)» est une base
de données constituée par l`Organisation Mondiale du Commerce.
Cette base de données rassemble les descriptions des biens, les prix,
les rabais sur les factures, les détails sur les importateurs, les
exportateurs et les manufacturiers, etc. GSL en a recueilli des données
indispensables à l`évaluation des importations au Ghana. GSL
utilise cette base de données ainsi constituée, pour
vérifier les valeurs d'importation présentée à leur
prix FOB.
La base de données transactionnelles assiste la douane
dans l'analyse en temps réel des prix.
L'existence de cette base de données renseigne beaucoup
plus aisément les services douaniers sur les transactions et leurs
valeurs taxables conformément aux règlements ACV (Agreement and
Customs Valuation) de l'Organisation Mondiale du Commerce.
Elle facilite ainsi la collecte des droits et taxes par la
prévention et l`identification de la sous évaluation des
importations.
II-3-2-3 le scanner
L`introduction d'un système à rayon x facilite
l'inspection des conteneurs FCL (Full container Load) et permet de consacrer
plus de temps à l`examen des chargements à hauts risques. Le
scanner de GSL à la capacité d'inspecter près de 210
conteneurs par jour. Si une différence est suspectée entre
l'observation à l'écran et les mentions sur le connaissement ou
sur le FCVR, le conteneur est dirigé vers la surface de réexamen
physique.
Cependant son efficacité reste limitée
(incapable de vérifier les sous déclarations
détectées, les dates de péremption, les différences
entre les nouveaux produits et produits de seconde main, la qualité des
produit).
II-3-2-4 Le guichet unique de prise en charge des
documents de commerce.
La procédure de prise en charge des documents de
commerce s`établit comme suit : - achat au Ministère du commerce
et de l'industrie ou dans des banques établies à Accra, d`un
formulaire de déclaration d'importation IDF (Import Declaration
Form);
- soumission aux services de GSL du formulaire dûment
rempli, de la facture proforma et du formulaire d'information
complémentaire disponible sur place à GSL, et ceci, 21 jours
francs avant le débarquement des produits importés au Ghana;
- établissement par l'office de GSL d`un ordre de
vérification (VO en anglais) au regard des documents fournis par
l'importateur;
- vérification des informations et établissement
d`un rapport provisoire de classification et d'évaluation (PCVR en
anglais) par le correspondant ;
- réception du PCVR à GSL Accra ;
- dépôt des documents finaux et de la facture
définitive à GSL 10 jours francs avant l'arrivée des biens
;
- l'édition par les services de GSL du rapport final de
classification et d'évaluation (FCVR, en anglais), dans un délai
de 4 jours.
Cette procédure réduit le temps d'attente des
importateurs pour entrer en possession de leurs marchandises.
Tel que décrit, le projet DIS correspond à un
contrat de « Constuction-PossessionExploitation-et Transfert» selon
le classement du Bureau des PPP Canada et à un « Greenfield »
selon la Banque Mondiale. Il s'agit d'un contrat « BOOT» qui signifie
en anglais « Building Owning Operating and Transfert ». Si la
durée normale de ces
genres de projets va jusqu'à 25 ans, le contrat de GSL
est signé pour une période de 10 ans. Nous pensons qu'à
l'issue de cette période, le Gouvernement renouvellera le projet pour
permettre à GSL de bien jouir de ses droits.
L'exécution rigoureuse des activités de GSL dans un
contexte de gestion privée (voir organigramme en annexe 3) a produit
d'excellents résultats.
CHAPITRE III : ANALYSE DES RESULTATS DE GSL.
L'efficacité du Partenariat Public-Privé que
constitue le projet DIS au Ghana s'analysera à travers les
résultats de GSL. Ces résultats concernent essentiellement le
volume d'activités, les retraitements effectués par GSL,
l'évolution des recettes douanières et le renforcement des
capacités de la douane ghanéenne.
III-1 EVOLUTION DES ACTIVITES DE GSL
L'examen des activités de GSL laisse apparaître
une croissance de celles-ci de 2000 à 2002 en relation directe avec la
croissance des importations ghanéennes (voir tableau 12). A partir de
2003, elles connaissent une chute drastique qui s'explique par l'entrée
sur le marché d'autres sociétés d'inspection
agréées par l'Etat ghanéen. Le tableau 5 résume
l'évolution de ces activités.
Tableau 5:Résumé des
activités de prise en charge des dossiers d'importation par
GSL.
Années
|
Ordres
de vérification enregistrés
|
Valeur totale en dollars
|
Rapports finaux de
classification et d'évaluation publiés
|
Valeur totale en dollars
|
Evolution en%
|
2000
|
38 497
|
1 364 113 057
|
34 537
|
1 081 678 915
|
|
2001
|
44 469
|
1 414 243 487
|
44 301
|
1 373 969 543
|
28,27
|
2002
|
45 736
|
1 490 964 744
|
46 846
|
1 448 962 955
|
5,74
|
2003
|
27 023
|
942 358 654
|
28 161
|
965 053 415
|
-39,89
|
2004
|
22 440
|
946 923 473
|
22 890
|
934 900 868
|
-18,72
|
TOTAL
|
178 165
|
6 158 603 415
|
176 735
|
5 804 565 696
|
|
Source: Rapport d'activités
GSL, 2004.
La baisse d'activités à partir de 2003 ne
traduit pas une faiblesse de GSL mais plutôt un simple transfert
d'activités à d'autres sociétés d'inspection suite
à la répartition opérée par le Gouvernement
ghanéen pour rendre plus rapide le processus de dédouanement des
marchandises.
Le temps moyens du traitement des dossiers d'importation par
la douane qui était autrefois d'une à deux semaines est
réduit considérablement par GSL comme le montre le tableau 6 et
le graphique 1.
Tableau 6: Evolution du temps moyen de
traitement des dossiers par GSL
|
mai-
|
juin-
|
juil-
|
août-
|
sept-
|
oct-
|
nov-
|
déc-
|
janv-
|
févr-
|
Périodes
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
01
|
01
|
Temps (jour)
|
7,71
|
6,36
|
5,52
|
5,50
|
4,23
|
4,23
|
4,22
|
4,44
|
4,00
|
4,00
|
Source: Gateway Services limited.
An overview of GSL concept, may 2001

Temps (jour)
10
4
8
6
2
0
Graphique 1: Evolution du temps moyen du traitement
des dossiers par GSL
mai- juin- juil-00 août- sept-
00
00 00 00
Périodes
oct-
00
nov-
déc- janv-
00 00 01
févr- 01
Depuis 2001, ce temps moyen s'est stabilisé à 4
jours en dehors des dossiers incomplets pour lesquels GSL envoie des messages
aux importateurs pour obtenir des compléments d'information.
La classification des importations suivant le CRMS a permis de
constater que 22 à 35% des importations traitées par GSL sont
à hauts risques. Cette proportion est importante dans la mesure
où toutes les importations à hauts risques sont
systématiquement soumises à l'inspection physique. Le tableau 7
illustre bien le niveau de risque des importations à destination du
Ghana.
Tableau 7: Niveau de risque CRMS des
importations par voie maritime
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
|
|
|
|
|
1 low risk imports
(random examination by CEPS)
|
6324
|
2341
|
2934
|
1082
|
195
|
2 yellow CEPS
|
2675
|
6226
|
4603
|
2544
|
2684
|
3 yellow (scanning)
|
8690
|
1969
|
13263
|
7018
|
5822
|
4 high risk imports/ physical inspection by
CEPS
|
1353
|
4097
|
3115
|
1355
|
1063
|
4 high risk imports/ physical inspection by
GSBV
|
15495
|
19668
|
22931
|
16162
|
13126
|
total high risk
|
16848
|
23765
|
26046
|
17517
|
14189
|
% high risk
|
34,5
|
34,3
|
46,8
|
28,1
|
22,8
|
Source : Rapport d'activités GSL,
2004
Le nombre total de conteneurs scannés par GSL pour les
trois dernières années se présente dans le tableau 8.
Tableau 8 : Nombre de conteneurs scannés
par GSL de 2003 à 2005
Années
|
2003
|
2004
|
2005
|
TOTAL
|
Nombre de conteneurs scannés
|
13 563
|
9 595
|
13 163
|
36 321
|
Source : Statistiques GSL, 2005
Le scanner de GSL ayant une capacité de 210 conteneurs
par jour soit 76 650 conteneurs par an, se trouve largement en dessous de son
taux normal d'activité. L'usage du scanner limite le contrôle
physique des conteneurs et favorise donc la décongestion du port.
Le faible niveau des activités enregistrées en
2004 s'explique par l'organisation des élections présidentielles
en cette année. Ceci montre bien que le commerce international du Ghana
est très sensible à la situation politique du pays. Ce repli est
évidemment ressenti au niveau des recettes douanières.
III-2 LES RETRAITEMENTS EFFECTUES PAR GSL.
Le rôle fondamental de GSL est de procéder
à la classification et à l'évaluation douanière des
marchandises importées au Ghana selon les règles de l'OMC. Se
faisant, GSL aide la douane à accroître ses recettes. Sur les
trois dernières années, le montant des pénalités
induites par l'activité de GSL s'élève à 19
942 618 329 cedis soit environ 2,2 millions de dollars4. Le
détail se présente dans le tableau 9.
Tableau 9 : Evolution du montant des
pénalités collectées par la douane sur les dossiers
traités par GSL.
Années
|
|
2003
|
|
|
2004
|
|
|
2005
|
|
|
TOTAL
|
|
Pénalités (en cedis)
|
4
|
713 321
|
597
|
6
|
446 225
|
244
|
8
|
783 071
|
488
|
19
|
942 618
|
329
|
Source : Statistiques GSL, 2005
Dans la même période, la reclassification selon
le code HS (Harmonized System) a porté sur des valeurs FOB
s'élevant à 13 995 084 710 000 cedis soit environ 1,5 milliards
de dollars détaillées dans le tableau 10.
Tableau 10 : Evolution des valeurs FOB
reclassées par GSL.
Années
|
|
2003
|
|
|
2004
|
|
2005
|
|
TOTAL
|
|
Valeur FOB (en
|
4
|
839 946
|
800
|
4
|
220 902
|
4
|
934 235
|
13
|
995 084
|
710
|
millier de cedis)
|
|
|
|
|
070
|
|
840
|
|
|
|
Source : Statistiques GSL, 2005
En prenant un taux minimum d'impôt à 10%, la
reclassification générerait environ 150 millions de dollars pour
l'Etat ghanéen entre 2003 et 2005.
Selon le document « Ghana destination inspection
companies, an overview, 2005 », sur la totalité des importations
à destination du Ghana, 75% subissent la reclassification ou la
reévaluation. Sur ce montant, 46% des importations sont
reévalués et 54% reclassifiés par les
sociétés d'inspection. Ceci est illustré par le tableau 11
et le graphique 2.
4 1usd = 9 000 cedis, taux moyen en 2005 (Bank of
Ghana, 2005).
Tableau 11 Pourcentage des interventions des
Sociétés d'inspection
Eléments
|
Pourcentages
|
Total des importations au Ghana
|
100%
|
Imports subissant des corrections par les sociétés
d'inspection
|
75%
|
Re évaluation
|
46%
|
Reclassification
|
54%
|
Source: Ghana destination
inspection scheme companies, an overview, 2005

Graphique 2: Pourcentage des interventions
des sociétés d'inspection au Ghana
Reclassification 54%
Reévaluation 46%
Ces chiffres révèlent que près de la
moitié des valeurs et des codes HS déclarés par les
importateurs sont incorrects. Ces corrections ont un grand impact sur
l'évolution des recettes douanières.
III-3 EVOLUTION DES RECETTES DOUANIERES.
Les recettes douanières sont positivement
corrélées aux importations. Le tableau 12 et le graphique 3
présente leur évolution de 1999 à 2004.
Tableau 12: Evolution des importations et des
recettes douanières de 1999 à 2004
Années
|
M (million usd)
|
RD (million usd)
|
TMT
|
RDC
|
RDC/M
|
Tx RDC/M
|
1990
|
1205,000
|
193,5059761
|
17,0
|
167,325756
|
0,138859548
|
|
1991
|
1318,700
|
215,4812398
|
17,0
|
186,327896
|
0,141296652
|
0,017551
|
1992
|
1456,500
|
198,0828186
|
17,0
|
171,283378
|
0,117599299
|
-0,167713
|
1993
|
1728,000
|
204,3959938
|
17,0
|
176,742418
|
0,102281492
|
-0,130254
|
1994
|
1579,900
|
223,4127731
|
17,0
|
193,186339
|
0,122277574
|
0,195500
|
1995
|
1687,800
|
353,8033333
|
17,0
|
305,935824
|
0,181263078
|
0,482390
|
1996
|
1937,000
|
259,322624
|
17,0
|
224,237798
|
0,115765513
|
-0,361340
|
1997
|
2128,200
|
279,7761303
|
17,0
|
241,924066
|
0,113675437
|
-0,018054
|
1998
|
2896,500
|
321,3637542
|
17,0
|
277,885129
|
0,095938246
|
-0,156034
|
1999
|
3279,900
|
200,9065841
|
17,0
|
173,725105
|
0,052966586
|
-0,447910
|
2000
|
2766,600
|
151,816149
|
13,0
|
131,276317
|
0,047450415
|
-0,104144
|
2001
|
2969,500
|
176,9622748
|
14,7
|
153,020320
|
0,051530668
|
0,085990
|
2002
|
2707,000
|
205,1486173
|
14,7
|
177,393216
|
0,065531295
|
0,271695
|
2003
|
3232,830
|
284,5168269
|
14,7
|
246,023374
|
0,076101550
|
0,161301
|
2004
|
4297,280
|
333,4018166
|
14,7
|
288,294512
|
0,067087672
|
-0,118445
|
Source: Bank of Ghana, 2004
M = Importations
RD = Recettes Douanières
RDC = Recettes Douanières Corrigées TMT = Taux
Moyen des Taxes
Tx = Taux de roissance

Valeurs (million dollars)
4500
4000
2500
2000
5000
3500
3000
1500
1000
500
Graphique 3: Evolution des importations et
des recettes douanières
0
1990 1995 2000 2005
Années
M RDC
Pour mieux appréhender l'effet de l'inspection à
destination sur les recettes douanières, il convient d'éliminer
l'impact des variables qui influencent ces dernières en l'occurrence, le
volume des importations, le taux d'inflation et le taux moyen de taxes (TMT).
Le taux moyen (TMT) est la moyenne arithmétique annuelle des taxes
à l'importation appliquée aux marchandises. Elle se
présente pour la période comme suit :
Tableau 13 : Taux moyen des taxes de 1990
à 2004
TMT
|
17
|
13
|
14,7
|
Années
|
1990 à 1999
|
2000
|
2001à 2004
|
Source : CEPS, 2004
L'élimination de l'effet de la variation du taux moyen
de taxes (TMT) se fait par application d'un taux unique à la valeur des
importations de chaque année. Pour cette étude nous retenons 14,7
% comme taux moyen de taxes (taux de référence) à
appliquer aux importations compte tenu du fait que le projet DIS a
démarré en 2000. Ainsi Pour une année donnée nous
calculons le montant des recettes douanières corrigées (RDC) en
multipliant les importations de l'année par 14,7 et en divisant le
résultat par le taux moyen de taxes de l'année en cours.
Quant à l'effet de l'inflation et du volume des
importations, ils sont tous deux éliminés par le calcul du ratio
«recettes douanières corrigées sur les importations
(RDC/M)». L'examen de l'évolution de ce ratio,
indépendamment du taux de taxes permet d'apprécier la
qualité du recouvrement des recettes douanières.
Le tableau 12 présente le résultat des
transformations ci-dessus expliquées.
Le graphique 3 montre que ces deux courbes ne
présentent pas la même allure. Jusqu'en 2000, au moment où
les importations augmentaient, les recettes douanières baissaient. Ceci
traduit les insuffisances de la douane ghanéenne à collecter
efficacement les droits et taxes à l'importation. Mais à partir
de 2000, cette situation sera corrigée avec l'avènement du projet
DIS. Désormais, les montants des droits et taxes à payer sur les
importations ne sont plus calculés par la douane mais par les
sociétés d'inspection qui sont à cet effet suffisamment
outillées.
Les recettes collectées par la douane à travers
GSL, depuis l'instauration du projet DIS se présentent dans le tableau
14.
Tableau 14: Evolution des droits et taxes
collectées par la Douane à travers GSL
Années
|
Total des droits et taxes collectées en
cedis
|
Observations
|
2000
|
357 504 579 664
|
Avril à Décembre 2000
|
2001
|
957 396 472 663
|
|
2002
|
1 512 393 756 812
|
|
2003
|
1 132 845 807 243
|
|
2004
|
959 424 792 929
|
|
2005
|
1 046 723 057 401
|
|
TOTAL
|
5 966 288 466 712
|
|
Source: Statistiques GSL, 2005
De 2000 à 2005, près de 5 966 288 466 712 cedis
soit environ 660 millions de dollars sont rentrés dans les caisses de
l'Etat par l'intermédiaire de GSL. La société GSL est
devenue donc très importante dans la mobilisation des recettes
douanières au Ghana comme l'illustre le tableau 15.
Tableau 15: Importance de GSL dans la collecte des taxes
au Ghana
Année s
|
Recettes totales (million de dollars)
|
Recettes collectées à travers
GSL (million de dollars)
|
part GSL (%)
|
2000
|
151,82000
|
70,76000
|
46,61
|
2001
|
176,96000
|
148,30000
|
83,8
|
2002
|
205,15000
|
148,33000
|
72,3
|
2003
|
284,52000
|
113,94000
|
40,05
|
2004
|
333,40000
|
95,38000
|
28,61
|
total
|
1151,80000
|
576,71000
|
50,04
|
Source: Elaboré à partir du
tableau 12
Ce tableau nous permet d'affirmer que sur la période 2000
à 2004, GSL a participé à la mobilisation de plus de 50%
des recettes douanières au Ghana.
Pour l'exercice de ses activités, GSL est
rémunéré par une commission de 1% de la valeur CAF des
importations traitées. Ceci lui permet d'amortir ses investissements et
de faire face à ces charges.
L'activité des sociétés d'inspection
dépasse aujourd'hui le simple contrôle des marchandises pour
s'étendre à la mise en place des règles ou de techniques
qui tendent à l'application stricte de la réglementation
douanière locale et sa modernisation.
III-4 LE RENFORCEMENT DE CAPACITE DE LA DOUANE
GHANEENNE.
L'accord sur l'inspection avant expédition
précise dans son préambule que les pays qui utilisent le service
des sociétés d'inspection pour la vérification des prix ne
doivent le faire pendant une période transitoire. L'objectif à
long terme doit être de réduire progressivement la
dépendance à l'égard de ces sociétés, en
formant les fonctionnaires des douanes à la détection de sous
facturations et d'autres irrégularités. Dans ce cadre, le
partenariat que constitue le projet DIS a prévu dans son programme la
formation du personnel et la modernisation de la douane.
Pour se faire, GSL a investi plus de 10 millions de dollars
dans les infrastructures de pointe telles que le scanner à rayon X
(mobile et fixe), les nouvelles technologies de l'information et de la
communication avec un logiciel très performant pour le traitement des
dossiers.
La formation et le transfert des connaissances font partie des
préoccupations de GSL. Chaque année, GSL accueille au moins trois
douaniers qui y séjournent pour une durée d'un an et plus.
Les formations portent sur les méthodes
d'évaluation sous l'ACV (Agreement on Customs Valuation), le CRMS
(Computerized Risk Management System), le TPD (Transaction Price Database),
l'usage du scanner et l'analyse de l'image.
Tout en travaillant comme le personnel de GSL, ces douaniers
représentent l'oeil de l'Etat au sein de l'entreprise et veillent sur le
bon respect des règles en matière de dédouanement des
marchandises. Après leur formation, ils ont la possibilité de
servir davantage GSL ou de retourner à la douane. Cinq douaniers
travaillent actuellement à GSL. Ce programme de formation est pareil
pour les trois autres sociétés d'inspection. Au total, plus de
douze douaniers sont formés chaque année dans le cadre du projet
DIS.
La société GSL, en tant que structure
privée, fonctionne ainsi sous le regard de l'administration publique.
Les résultats ci-dessus obtenus par GSL en cinq années
d'existence démontrent bien l'efficacité du projet DIS et donc du
Partenariat PublicPrivé conclu par l'Etat ghanéen pour
l'amélioration de ses recettes douanières. Le succès de ce
projet a amené d'autres pays à remplacer l'inspection avant
expédition par l'inspection à destination, comme le
Nigéria où COTECNA a déjà obtenu deux contrats du
projet DIS qui ont démarré le 1er Janvier 2006.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Bien que l'analyse de l'exécution des contrats de
Partenariat Public-Privé dans les pays en développement laisse
apparaître un ensemble de risques liés au comportement
opportuniste de certaines entreprises prestataires tels que le refus de prendre
en charge les obligations contractuelles, l'instauration de tarifs excessifs,
l'abandon de concessions etc, le projet DIS n'a souffert d'aucun de ces risques
depuis son application jusqu'à ce jour. Si les Partenariats
Public-Privé permettent dans une certaine mesure de répondre
à des besoins essentiels en soulageant les finances publiques, en
dégageant la puissance publique de certaines tâches accessoires,
et en tirant pleinement avantage des compétences distinctives du secteur
privé en matière de gestion et d'innovation, dans la prestation
des services publics, leur extension aux services publics non marchands
pourrait poser des problèmes majeurs car il y a des limites
énormes et éminemment imposantes à la capacité du
secteur privé de servir l'intérêt général.
La douane constituant une des mamelles nourricières de
l'Etat ghanéen (plus de 75% des ressources fiscales), budget (2006), les
autorités ghanéennes doivent veiller à une meilleure
application des clauses définies dans le contrat du partenariat que
constitue le projet DIS afin que les objectifs soient atteints.
Pour cela, nous formulons des recommandations suivantes à
l'endroit des deux partenaires:
+ Les sociétés d'inspection, telle qu'elles
fonctionnent actuellement au Ghana, suite à la répartition selon
les pays d'origine des marchandises, opérée par l'Etat en 2003,
(voir annexe 4) correspondent à un monopole privé. L'Etat devrait
alors ouvrir le système à une réelle concurrence comme le
cas des télécommunications.
+ L'Etat devrait créer un cadre institutionnel et
régulateur incitatif bien adapté pour limiter les cas de conflit
qui surviennent dans l'exécution des contrats de partenariat.
+ L'Etat devrait être en mesure de sanctionner à
tout moment les comportements opportunistes de prestataires
indélicats.
+ Vu les résultats à mi-parcours du projet DIS
satisfaisants, l'Etat devrait commencer à réfléchir
d'avance sur les possibilités de renouvellement de ce contrat
+ L'Etat en attendant de trouver une solution concrète et
convenable au devenir du personnel des sociétés d'inspection
à l'expiration du contrat, en sa qualité de
protecteur de l'intérêt général,
devrait les associer comme des contractuels pour aider la douane.
+ Les sociétés d'inspection devraient fournir
des rapports plus transparents sur le traitement des dossiers notamment sur la
classification et l'évaluation douanière des marchandises.
+ Les sociétés d'inspection devraient respecter
rigoureusement les clauses des contrats de Partenariat Public-Privé
+ Les sociétés d'inspection devraient organiser
des séances d'information dans le but de « démythifier
» leur sphère d'activités souvent peu connue par le public
notamment les importateurs.
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DC.
· WTO/OMC (1994), Accord sur l'Inspection Avant
Expédition.
TABLE DES MATIERES
DEDICACE I
REMERCIEMENTS II
AVANT PROPOS III
ABREVIATIONS ET ACRONYMES IV
SOMMAIRE V
LISTE DES TABLEAUX VI
LISTE DES GRAPHIQUES VII
RESUME VIII
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE RECHERCE
3
I-1 PROBLEME DE RECHERCHE 3
I-2 OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE 4
I-2-1 OBJECTIFS 4
I-2-2 HYPOTHESES 4
I-3 REVUE DE LITTERATURE 5
I-3-1 Contributions antérieures 5
I-3-2 Fondement théorique de l'étude.
7
I-4 METHODOLOGIE DE RECHERCHE 9
CHAPITRE II: GENERALITES SUR LES PARTENARIATS
PUBLIC-PRIVE ET PRESENTATION DU PROJET « DESTINATION INSPECTION SCHEME
(DIS) » 11
II-1 GENERALITES SUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVE. 11
II-1-1 La responsabilité des deux partenaires
11
II-1-2 Les différentes formes de Partenariat
Public-Privé (PPP) 11
II-1-3 Quand convient - il d'établir un partenariat
avec le secteur privé ? 14
II-1-4 Quelques fausses idées sur les PPP 14
II-2 APERCU DE L'ECONOMIE GHANEENNE 16
II-2-1 Le cadre macroéconomique 16
II-2-2 Le cadre institutionnel. 18
II-3 PRESENTATION DU PROJET «DESTINATION INSPECTION
SCHEME
(DIS)» 18
II-3-1 Historique et objectifs du projet DIS. 18
II-3-1-1 Historique du projet DIS 18
II-3-1-2 Les objectifs globaux du projet Inspection à
destination. 20
II-3-2 Les activités de GSL 21
II-3-2-1 Le système informatisé de gestion du
risque (Computerized Risk Management System, CRMS en anglais). 21 II-3-2-2
L'administration d'une base de données de prix transactionnels (TPD
en Anglais). 22
II-3-2-3 le scanner 23
II-3-2-4 Le guichet unique de prise en charge des documents de
commerce 23
CHAPITRE III : ANALYSE DES RESULTATS DE GSL.
25
III-1 EVOLUTION DES ACTIVITES DE GSL 25
III-2 LES RETRAITEMENTS EFFECTUES PAR GSL. 28
III-3 EVOLUTION DES RECETTES DOUANIERES. 29
III-4 LE RENFORCEMENT DE CAPACITE DE LA DOUANE GHANEENNE. 33
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 35
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 37
TABLE DES MATIERES 39

ANNEXE 1
Balance of payments (summary) (Million de
dollars)
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
Current Account
|
-143.7
|
-323.8
|
-549.7
|
-380
|
-755.7
|
Trade Balance
|
-256.6
|
-366.9
|
-638.3
|
-805.7
|
-1111.5
|
Merchandise Exports (f.o.b.)
|
1431.2
|
1570.1
|
1489.9
|
2090.8
|
2116.6
|
Merchandise Imports (f.o.b.)
|
-1687.8
|
-1937
|
-2128.2
|
-2896.5
|
-3228.1
|
Net Invisibles (Services & Transfers)
|
112.9
|
43.1
|
88.6
|
425.7
|
355.8
|
Services (net)
|
-410.3
|
-438.6
|
-471.4
|
-308.2
|
-264.2
|
Transfers (net)
|
523.2
|
481.7
|
560
|
733.9
|
620.0
|
Private (net)
|
263.2
|
276.1
|
400.3
|
453.8
|
148.0
|
Official (net)
|
260
|
205.6
|
159.7
|
280.1
|
472.0
|
Capital Account
|
459.1
|
285.5
|
492.7
|
449.8
|
493.1
|
Government Capital (net)
|
135.5
|
351.2
|
499.3
|
348.9
|
144.2
|
Private Capital (net)
|
261.2
|
70
|
55.4
|
-10.4
|
115.0
|
Short-term Capital (net)
|
62.4
|
-135.7
|
-62
|
111.3
|
233.9
|
Non-monetary capital (net)
|
116.6
|
12.7
|
-94.9
|
23.3
|
47.5
|
Monetary capital (net)
|
-54.2
|
-148.4
|
32.9
|
88
|
186.4
|
SDR Allocation
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0.0
|
Errors and Omissions
|
-66.3
|
19.4
|
81.8
|
29.6
|
169.2
|
Overall Balance
|
249.1
|
-18.9
|
24.8
|
99.4
|
-93.4
|
Change in Net International Reserves
|
-249.1
|
18.9
|
-24.8
|
-99.4
|
93.4
|
IMF Position (net)
|
-65.3
|
-85.4
|
-165.7
|
-25.8
|
-15.3
|
Foreign Exchange Position (net)
|
-188.6
|
104.2
|
141.8
|
-21.1
|
67.7
|
Others
|
4.8
|
0.1
|
-0.9
|
-52.5
|
41.0
|
Source : Bank of Ghana, 1999
|
|
|
|
|
|



Annexe2
Selected Economic and Financial Indicators 1999-2003
1999
2001
2000
2003
2002

Est.
Prog. 1/
(Annual Percentage change, unless otherwise
specified)


National income and prices
Real GDP
4.4
3.7
4.2
4.5
4.5
4.7
Real GDP per capita
1.8
1.2
1.6
1.9
1.9
2.1
Nominal GDP
19.0
31.9
40.2
23.3
28.3
33.6
GDP deflator
13.9
27.2
34.6
18.0
22.8
27.6
Consumer price index (annual average)
12.4
25.2
32.9
15.9
14.8
26.9
Consumer price index (end of period)
11.8
40.5
21.3
13.0
15.2
22.0
External sector
Exports, f.o.b.
-4.1
-3.5
-3.6
7.6
10.6
12.1
Imports, f.o.b.
11.4
-15.2
2.6
7.8
-4.1
16.8
Export volume
8.9
1.0
-1.3
3.7
-1.5
2.7
Import volume
9.6
-26.0
10.0
11.1
-6.8
7.6
Terms of trade
-13.4
-16.6
4.8
6.9
9.1
0.7
Nominal effective exchange rate (avg.)
-9.3
-46.3
-24.0
-11.7
...
...
Real effective exchange rate (avg.)
0.5
-35.5
0.7
-0.6
...
...
Cedis per U.S. dollar (avg.)
2,669
5,431
7,179
7,947
...
...
Government budget
Domestic revenue (excluding grants)
6.0
42.9
43.5
38.1
27.5
60.3
Total expenditure
9.0
39.6
65.5
34.0
2.4
50.0
Current expenditure
13.1
48.9
50.5
22.8
28.8
33.5
Capital expenditure and net lending
4.1
24.1
95.7
39.4
-38.7
104.1
Money and credit
Net domestic assets 2/
46.0
49.1
13.5
6.6
14.0
-1.7
Credit to government 2/
38.2
0.0
1.8
32.6
0.0
57.7
Credit to pubic enterprises 2/ 3/
9.0
19.2
9.7
1.9
-9.0
1.5
Credit to the private sector 2/ 3/
24.9
34.4
12.0
18.8
17.1
17.7
Broad money (excluding foreign currency deposits)
19.8
33.4
48.4
25.2
50.0
25.0
Reserve money (excluding foreign currency deposits)
35.8
52.6
31.3
18.7
42.6
24.5
Velocity (GDP/end-of-period broad money)
5.2
5.1
4.8
4.9
4.1
4.4
Treasury bill yield (in percent; end of period)
34.2
42.0
28.9
28.2
...
...
(In percent of GDP, unless otherwise specified)
Investment and saving
Gross investment
21.5
24.0
26.6
22.3
19.7
23.0
Private
11.7
14.8
13.8
13.1
13.6
13.6
Public
9.8
9.2
12.8
9.2
6.1
9.4

Gross national saving
9.9
15.6
21.3
16.3
20.3
21.2
Private
8.3
14.3
16.1
11.6
19.2
14.9
Public
1.6
1.3
5.1
1.2
6.3
4.7
Government budget
Total revenue
16.4
17.7
18.1
18.7
18.0
21.6
Grants
1.7
2.1
6.9
4.2
3.1
4.6
Total expenditure
26.2
27.7
32.7
28.4
26.1
29.3
Overall balance (excluding grants) 4/
-9.8
-10.0
-14.6
-9.7
-8.1
-7.7
Overall balance (including grants) 5/
-8.0
-9.7
-9.0
-7.0
-6.8
-3.9
Domestic primary balance
0.4
2.6
3.8
3.1
2.0
2.9
0.3
1.2
0.0
0.8
0.0
0.7
Divestiture receipts
Net Domestic Financing
6.3
8.5
2.3
0.3
4.8
0.0
External sector
Current account balance 6/
-11.6
-8.4
-5.3
-6.4
0.6
-1.8
External debt outstanding
109.9
169.7
131.5
124.0
112.3
96.4
External debt service, including to the Fund
6.8
11.2
8.5
6.8
7.8
6.3
(in percent of exports of goods and non factor services)
21.1
23.0
18.9
15.9
18.4
15.6
(in percent of government revenue)
37.5
56.5
34.1
29.4
37.1
24.2
(In millions of U.S. dollars, unless otherwise specified)
Current account balance 6/
-895
-419
-283
-393
38
-131
Overall balance of payments
-266
-123
-2
-146
39
-77
Change in external arrears (decrease -)
62
27
61
0
-61
0
Gross international reserves (end of period)
317
264
344
629
631
811
(in months of imports of goods and services)
1.0
0.9
1.2
2.0
1.9
2.3
Nominal GDP (in billions of cedis)
20,580
27,153
38,071
46,875
48,862
65,262
Sources: Ghanaians authorities; and IMF staff estimates and
projections.
1/ Based on MEFP of 1/31/02 (EBS/02/16)
2/ In percent of broad money at the beginning of the period.
3/ Credit from deposit money banks to public enterprises and the
private sector respectively.
4/ Before domestic arrears clearance.
5/ After domestic arrears clearance.
6/ Including official grants.
ANNEXE 3 : ORGANIGRAMME DE L'ENTREPRISE GSL
MD (100)
PA (99)
(DMD 98)
SECRETARY(97)
PSI/EXPORT(96)
|
|
|
|
OPARATIONS DEPT(38)
|
IT DEPT
(7)
|
ADMIN/H R
DEPT(14)
|
FINA
|
AUDIT (3)
|



SCANING DEPT(26)
CMA (2)
RECONCILIATION (3)
ACCRA CONT(7)
TAKORADI CONT (5)
FRONT-END
(10)
BACK IT/
END(27) CRMS
OTHERS CONT (5)
(3)
MD :Manager Director
PA : Personal Assistant
DMD : Deputy Manager Director PSI : Preshipment
IT: : Information Technology
|