III- DISCUSSION
3.1 Les populations de
macroinvertébrés
Les populations de macroinvertébrés sur ces deux
cours d'eau sont dominées par les Insectes (tableau 4 et 9), et parmi
ces derniers les Chironomidae sont les plus nombreux surtout au niveau
du benthos. Ces remarques, en adéquation avec les résultats de
Kabré et al. (2000) et de Kabré et al. (2002),
confirment ceux de Guenda (1996) réalisé sur le réseau
hydrographique du Mouhoun. Le Kou est en effet un affluent de ce fleuve. En
outre, des 8 ordres d'insectes inventoriés par Guenda (1996), 7 ont des
représentants au niveau du Kou à savoir les Diptères, les
Trichoptères, les Ephéméroptères, les
Coléoptères, les Odonates, les Hétéroptères
et les Lépidoptères.
Les Chironomidae étant très nombreux au
niveau du benthos de ces 2 cours d'eau, ils influenceront donc la
densité des individus benthiques. C'est ainsi que les fortes
concentrations des Chironomidae en début de saison pluvieuse
sur le Wé relève considérablement la densité du
benthos sur ce cours d'eau par rapport au Kou. Mais pendant les hautes eaux, la
densité sur le Wé baisse (Figure 14).
Les valeurs de la densité benthique au niveau de ces deux
cours d'eau sont en deçà de celles obtenues par Guenda (1996).
3.1.1 Macroinvertébrés et qualité de
l'eau
Les caractéristiques physico-chimiques sur ces deux
cours d'eau ne permettent pas d'évaluer leur qualité. Le pH tend
a augmenté de l'étiage aux hautes eaux tandis que la
conductivité diminue (tableau3). Mais ces valeurs sont en
deçà des valeurs critiques. L'utilisation des traits biologiques
des espèces vivants dans ces cours d'eau s'avère
nécessaire.
Le niveau taxonomique atteint dans la détermination des
individus dans cette étude ne permet de faire qu'une analyse partielle
sur la qualité de ces deux cours. En effet, ils se caractérisent
par une faible quantité de EPT (Ephéméroptères,
Plécoptères, Trichoptères), avec 0,016% sur le Kou et
0.008% sur le Wé (tableaux 4 et 9). Les espèces appartenant
à ces ordres d'Insectes, très sensibles à la pollution
témoignent de par leur abondance dans un cours d'eau, une bonne
santé écologique (Moisan et Pelletier, 2008). Ces données
relatent une mauvaise qualité de ces deux cours d'eau pendant notre
étude.
3.1.2 Répartition saisonnière des
macroinvertébrés
La répartition des macroinvertébrés
observés dans cette étude est un phénomène naturel
qui est une expression du cycle biologique des espèces au niveau des
cours d'eau. Dejoux et al. (1971) affirmaient en ce sens que les
macroinvertébrés sont soumis périodiquement au rythme des
variations saisonnières.
3.1.2.1 Répartition saisonnière des
immatures
Les résultats de l'AFC relatives aux immatures (figure
3) indiquent une attirance des trois périodes au niveau du Wé et
le Kou pendant les hautes eaux. Ces périodes sont regroupées dans
un même quadrant avec les immatures des Muscidae, des
Syrphidae et des Chironomidae. Ces
macroinvertébrés se retrouvent donc pendant ces périodes
au niveau de ces cours d'eau.
La disposition des trois périodes du Kou, indique une
variation des macroinvertébrés immatures. Les
Hydropsychidae et les Belostomatidae sont présents
pendant l'étiage, les Simuliidae et les Dytiscidae
plus nombreux en début de saison et les Chironomidae
prolifèrent pendant la période des hautes eaux.
Les périodes d'étiage se caractérisent par
une faible quantité de Diptères. Ce constat avait
été relaté par Kabré et al. (2002).
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