ANNEXE
I) Le point de vue d'un think tank de
l'économique et du social sur la question des rapports entre sciences et
politiques au Burkina Faso : le CEDRES
1. Quel genre de relations entretenez-vous avec les
autorités politiques
Essentiellement des relations de partenariat notamment
avec :
· le Premier Ministre qui est toujours parrain de la Semaine
du Débat Économique (SEDECO) que nous organisons chaque
année au mois de juin pour démocratiser le débat
économique ;
· le Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et
des Ressources Halieutiques (MAHRH) qui nous implique beaucoup dans le cadre
des politiques agricoles ;
· le Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie
(MECV) ;
· le Ministère de l'Économie et des
Finances ;
· le Ministère de la Promotion de la Femme (MPF)
· l'Assemblée nationale mais dans une moindre
mesure.
2. Recevez-vous des commandes d'études très
souvent ? Dans quels domaines exactement ?
Le CEDRES reçoit des commandes d'études
essentiellement dans les domaines des structures gouvernementales citées
ci-dessus. En effet, les études que le CEDRES conduit ou accompagne la
réalisation s'inscrivent dans l'élaboration, la mise en oeuvre ou
le suivi-évaluation des politiques économiques (finances
publiques, lutte contre la pauvreté), agricole, environnementale,
genre.
3. Avez-vous l'impression que les recommandations que
vous faites à l'occasion sont suivies ou plutôt rangées
dans les tiroirs.
Lorsque le CEDRES est associé, c'est surtout à
titre consultatif. Et même lorsque notre intervention se fait sous forme
d'études, les recommandations qui en sont issues sont exploitées
en fonction des objectifs des autorités (Ministères)
concernées. Bref, il est difficile de se prononcer sur cette question
mais en général, il apparaît que les conclusions de nos
études sont traitées avec beaucoup d'intérêt et
suivies dans certains cas.
4. Quelle est votre appréciation
générale des rapports entre sciences et politiques au Burkina
Faso.
L'appréciation diffère d'une discipline
scientifique à une autre. Les sciences de la Vie et de la Terre sont
relativement mieux loties, c'est-à-dire que les autorités y
prêtent une attention particulière y compris dans l'application
des résultats des recherches. Quant aux sciences de la
Société et de l'Homme, il apparaît que les rapports ne sont
pas tout à fait reluisants avec le politique à cause du
caractère plus ou moins discutable des résultats de la recherche
qui sont souvent perçus comme une intrusion dans le domaine
politique.
Mais dans l'un ou l'autre cas, il est regrettable de constater
que l'État y consacre très peu de ressources, preuve probable
qu'il y accorde peu d'intérêt.
5. Quel est le modèle le plus
dominant ?
Visiblement le décisionnisme est le modèle dominant
au Burkina Faso. En effet, comme il est noté plus haut, les politiques
dominent les savoirs et la science a peu d'effet. Il serait plutôt
souhaitable que ce soit le pragmatisme qui prévale, c'est-à-dire
qu'il y ait des rapports de dialogue et de discussions fructueuses entre
sciences et politiques.
|