RÉPUBLIQUE DU BÉNIN
MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET
DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITÉ
D'ABOMEY-CALAVI
ECOLE POLYTECHNIQUE D'ABOMEY-CALAVI
DEPARTEMENT DE GENIE DE BIOLOGIE HUMAINE
(GBH)
Option : Analyses
Biontecical~s
POUR L'OBTENTION DU
DIPLOME DE LICENCE PROFESSIONNELLE
ETUDE COMPARATIVE DE L'HEMOGLOBINE GLYQUEE
ET DU
GLUCOSE SANGUIN DANS LES
HYPERGLYCEMIES DIABETIQUES
Présenté et Soutenu par : Faoziath C.
BAKARY & Parfait M. DOFFON
Tuteur de stage : Superviseur :
M. KASSEHIN C. Urbain Pr LOKO S.
Frédéric
Ingénieur biologiste des hôpitaux.
Pharmacien Biologiste
Maître de conférences
Aititeie/ Acadeirnique/ 2008
-2009
2ème Promotion
REPUBLIQUE DU
BENIN
&&&&&&
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE
LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE (MESRS)
&&&&&&
UNIVERSITE D'ABOMEY
CALAVI (UAC)
&&&&&&
ECOLE
POLYTECHNIQUE D'ABOMEY CALAVI (EPAC)
DIRECTEUR : Pr Marc KPODEKON
DIRECTEUR ADJOINT : Dr Daton MEDENOU
CHEF DU DEPARTEMENT : Dr Hospice
SECLONDE
LISTE DES ENSEIGNANTS DE GENIE DE BIOLOGIE HUMAINE
(GBH)
Option : Analyses Biomédicales
A- Enseignants permanents
Nom et prénoms
|
Matières
|
AHOYO T. Angèle
|
Microbiologie Générale
|
ANAGONOU Sylvère
|
Education Physique et Sportive
|
ATCHADE Pascal
|
Parasitologie
|
AVLESSI Félicien
|
Chimies Générales et Chimies Organiques
|
DOSSOU Cyriaque
|
Technique d'Expression et Méthode de Communication
|
HOUNSOSSOU Hubert
|
Biométrie
|
LOKO S. Frédéric
|
Biochimie Clinique et Générale
|
LOZES Evelyne
|
Immunologie Générale et Immuno-
Hématologie
|
SECLONDE Hospice
|
Immunologie et Transfusion Sanguine
|
SEGBO Julien
|
Biologie Moléculaire
|
SOCLO Henri
|
Chimie Organique
|
SOUMANOU Mohamed
|
Biochimie Générale
|
TOPANOU Adolphe
|
Hématologie, Hémostase et Pharmacologie
|
YANDJOU Gabriel
|
Technique d'Expression et Méthode de Communication
|
YOVO S.P. Kokou
|
Toxicologie, Pharmacologie et Physiologie
|
BANKOLE Honoré
|
Microbiologie Générale et Bactériologie
Appliquée
|
B- Liste des enseignants vacataires
Nom et prénoms
|
Matières
|
ADISSODA Cyrille
|
Anglais
|
ADOMOU Alain
|
Physiques
|
AKOGBETO Martin
|
Entomologie Médicale
|
BINAZON Claude. César
|
Soins Infirmiers
|
DAN Sadeler
|
Education Physique et Sportive
|
DARBOUX Raphaël
|
Histologie
|
DOSSEVI Lordson
|
Techniques Instrumentales et Anatomie Physiologie
|
FOURN Léonard
|
Santé Publique
|
HOUNON Hyppolite
|
Mathématiques
|
AGBANGLA Clément
|
Génétique Moléculaire
|
AMETONOU François
|
Technique d'Expression et Méthode de Communication
|
MONNOTE Edmond
|
Informatique
|
DEDICACES
|
Dédicaces
+ Au Seigneur,
Pour ses innombrables bienfaits !
+ A mon père Clément DOFFON
Dont la bravoure, la persévérance, la patience et
l'amour ont su planter en moi l'arbre dont l'un des fruits est le
présent travail !
+ A ma mère Justine DOFFON née HOUSSA
GANSI
Pour ses immenses qualités de mère et son souci
permanent de la réussite de ses enfants.
·. A ma grande soeur Léonie
L.
Aimante, dévouée et attentive à la moindre
difficulté, tu as su me donner l'élan dont j'ai besoin. Puisse
l'Eternel te combler de toutes ses grâces.
+ A mes frères et soeurs, Puissiez-vous
continuer l'oeuvre entamée par votre grand frère
+ A tous mes amis.
+ A tous les Scientifiques qui oeuvrent pour la
santé humaine, la sécurité alimentaire et le bien-
être social.
Merci à tous.
DOFFON Parfait M.
Dédicaces
·
· Au Tout Puissant qui a su guider nos
pas
+ A mes parents chéris : Toujours
soucieux de l'avenir de vos enfants, vous n'avez ménagé aucun
effort pour nous voir réussir
· . A WaidiSabiratou
Tu as su me donner toute l'affection et l'attention dont un
enfant a besoin. Reçois ce travail en signe de reconnaissance.
Puisse l'Eternel t'accorder la santé, la joie et la
grâce de jouir du fruit de tes efforts
+ A BAKARY Gafarou
Tu m'as enseigné la rigueur et la
persévérance dans le travail. Ce travail est le tien. Puisse
l'Eternel t'accorder ses grâces pour que pendant longtemps, tu nous vois
réussir.
+ A FRAICETTE ; FRANCK et BERNADETTE
Je n'aurais pu espérer de meilleurs compagnons de route
que vous.
· . A mon frère et à ma
soeur
J'espère vous avoir montré le bon exemple.
+ A mes oncles et tantes, sincères
remerciements
FoaziathAnaïce A. C.BAKARY
·
· Au professeur
Frédéric LOKO, qui malgré ces multiples
préoccupations n'a ménagé aucun effort pour nous encadrer.
Daigner recevoir l'expression de nos sentiments déférents.
·
· Au Docteur Hospice
SECLONDE, sincères remerciements pour avoir contribuer à
la réussite de notre stage. Votre rigueur, vos conseils, votre
sérieux au travail ont été d'un grand concours pour ce
travail. Recevez ici notre profonde gratitude.
·. A Monsieur KASSEHIN Urbain, vous
avez contribué de par vos apports et conseils à la
réalisation de ce travail. Profonde gratitude.
·
· Au personnel de la Clinique
Polyvalente MAHOUNA, nous resterons longtemps touchés par la
chaleur de votre accueil, votre efficacité et votre sens du travail bien
fait.
·
· Au Professeur André BIGOT
pour l'accueil chaleureux qu'il nous a offert et d'avoir laissé
à notre disposition son service, le laboratoire de la Clinique
Polyvalente MAHOUNA, nos sincères remerciements.
Enfin nous remercions :
.. Tous les enseignants du département de Génie
de la Biologie Humaine et les autorités de l'EPAC. Vous nous avez
donné une formation soutenue riche en savoir, savoir faire et en savoir
être. Que ce travail soit pour nous l'élément propulseur
qui nous permet de suivre vos traces.
Hommages
A tous nos professeurs de l'EPAC (Ecole Polytechnique
d'Abomey Calavi) En reconnaissance de la qualité de vos
enseignements, recevez ici l'expression de nos profondes gratitudes.
Au président du jury :
Nous sommes très honorés que vous acceptiez de
présider notre jury. Vos recommandations seront effectivement prises en
compte.
Déférentes considérations
Aux honorables membres du jury
C'est un insigne honneur que vous nous faites en acceptant de
juger ce travail. Vos apports nous aideront à en améliorer la
qualité.
Hommages respectueux
Liste des abréviations
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
HbA1c: Hémoglobine glyquée
DCCT: Diabetes Control and Complications
Trial
UKPDS: United Kingdom Prospective Diabetes
Study
CLHP : Chromatographie Liquide Haute
Performance
CLBP : Chromatographie Liquide Basse Pression
HbF : Hémoglobine Foetale
CNAMTS : Caisse Nationale de l'Assurance Maladie
des Travailleurs Salariés.
AC : Anticorps
ELISA : Enzyme Linkage Immuno Sorbent Assay
Liste des figures
Figure 1:Réaction de glycosylation
non enzymatique des protéines ;
Figure 2 : Méthode d'inhibition de
l'agglutination sur latex ;
Figure 3 : Diagramme représentant
la répartition selon les tranches d'âge des patients
diabétiques représentant notre cohorte ;
Figure 4: Présentation DCA Vantage
Analyzer ;
Figure 5:Kit de réactifs de
l'hémoglobine A1c DCA Systems ou DCA 2000® ;
Figure 6 : Cartouche de
réactif.
Liste des tableaux
Tableau I : Principales fractions de
l'hémoglobine et principaux termes utilisés caractérisant
l'hémoglobine glyquée.
Tableau II : Valeurs moyennes de la
glycémie des patients diabétiques de notre population
d'étude.
Tableau III : Valeurs moyennes des taux
d'hémoglobine glyquée des patients diabétiques de notre
population d'étude.
Tableau IV : Corrélation entre la
glycémie et le taux d'hémoglobine glyquée des patients
diabétiques de notre cohorte.
Tableau V : Répartition selon le sexe des
hyperglycémies diabétiques ayant fait l'objet de notre
étude.
Sommaire
Introduction . 24
I- Généralités . 27
II- Cadre, matériel et méthode d'étude
40
III- Résultats etDiscussion 52
Conclusion et Suggestions.. 58
Références bibliographiques.. .61
Annexe . 67
La maladie diabétique est définie comme
étant un état permanent ou quasi permanent d'hyperglycémie
liée à une insuffisance de sécrétion et/ou d'action
de l'insuline. L'insuline est une hormone pancréatique aux nombreux
effets métaboliques, destinée notamment à moduler
l'utilisation et la mise en réserve du glucose apporté par
l'alimentation [1]. Cette augmentation prolongée et permanente de la
glycémie est à l'origine d'un grand nombre de complications,
concernant différents organes (oeil, coeur, peau, etc.). L'Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) a estimé à plus de 1,125
millions les cas de décès liés au diabète
sucré en 2005 [2] et prévoit que la prévalence du
diabète sucré va doubler dans les vingt ans à venir,
passant de 150 millions actuellement à près de 300 millions de
cas à l'horizon 2025 [3]. Il s'agit là d'un sérieux
problème de santé publique.
La surveillance biologique du diabète est un
élément essentiel dans la prise en charge médicale d'un
patient diabétique. La mesure de l'hémoglobine glyquée, et
plus spécifiquement de l'hémoglobine glycosylée
(HbA1c), est devenue pratique courante dans le suivi du patient
diabétique et une aide à l'ajustement de son traitement. Le bilan
biologique spécifique du diabète a donc pour objectif de
vérifier le bon contrôle glycémique du diabète, qui
peut être apprécié à l'aide de différents
paramètres. Différents tests biochimiques pourront être mis
en oeuvre pour effectuer un diagnostic et un dépistage précoce du
diabète, mais aussi pour surveiller celui-ci : la glycémie,
l'épreuve d'hyperglycémie provoquée, la recherche des
corps cétoniques urinaires, l'hémoglobine glyquée
ou hémoglobine glycosylée (l'HbA1c).Cette
dernière est le témoin de la moyenne des glycémies, minute
après minute, jour après jour, sur une période de deux
mois. [4] Des études ont démontré que les valeurs
cliniques obtenues par le dosage régulier de l'HbA1c
permettent d'adapter le traitement du diabète et d'améliorer le
contrôle du métabolisme. [5,6]. La détermination de
l'hémoglobine
glyquée est pratiquée dans peu de laboratoire sur
le plan national. Ceci est düprobablement au coût de cet
examen largement au-dessus des moyens de nos
populations au pouvoir d'achat effondré. Cette situation
nous a suggéré comme
alternative de voir si la
détermination de la glycémie isolée pourrait être
suffisante
pour une surveillance thérapeutique du diabétique.
Notre hypothèse est qu'on pourrait
définir une bonne corrélation entre la
glycémie et les taux d'hémoglobine chez ces patients. Si cette
hypothèse est vérifiée, nous pourrions définir les
conditions d'une extrapolation de la glycémie au taux
d'hémoglobine glyquée. C'est dans cette optique que nous avons
entrepris d'effectuer une étude comparative de l'hémoglobine
glyquée et de la glycémie à travers notre travail qui
s'intitule : étude comparative de l'hémoglobine
glyquée et du glucose sanguin dans les hyperglycémies
diabétiques.
Les objectifs assignés à ce travail sont :
Objectif général
· Faire l'étude comparative de
l'hémoglobine glyquée et du glucose sanguin dans les
hyperglycémies diabétiques.
Objectifs spécifiques
> Déterminer le sexe et les tranches d'âge les
plus exposés au diabète.
> Evaluer la corrélation entre la glycémie et le
taux d'HbA1c dans notre échantillon d'étude ;
Ce travail est structuré en quatre parties.
Après avoir abordé les généralités dans la
première partie, nous décrirons le cadre d'étude, le
matériel et la méthode d'étude dans la deuxième
partie. Dans la troisième, nous présenterons les résultats
et la discussion. Enfin, nous terminerons par une conclusion assujettie de nos
suggestions.
1-Données générales sur le
diabète
1-1- Le glucose
Parmi les composés naturels que leur saveur
particulière avait groupé sous le nom de sucre, il en est un, le
glucose, qui intéresse en premier lieu médecins et biologistes.
Il peut être considéré en effet comme le sucre
physiologique par excellence. Universellement répandu dans la nature,
c'est surtout celui que l'on rencontre notamment dans le sang de l'homme et des
vertébrés. C'est celui qui, en dernière analyse constitue
la source principale de l'énergie musculaire. Des troubles de son
métabolisme peuvent être à l'origine d'affections graves
parfois fatales telles que le diabète.
1-2- Définition du diabète
Le diabète sucré se définit par une
élévation anormale et chronique de la glycémie. Le
diabète est une maladie chronique qui apparaît quand le
pancréas ne sécrète pas assez d'insuline ou quand
l'organisme utilise mal l'insuline qu'il produit. L'insuline est une hormone
qui régule la concentration du sucre dans le sang.
L'hyperglycémie, soit une trop grande concentration du sucre dans le
sang, est un effet courant du diabète qui, avec le temps, provoque de
graves lésions affectant de nombreuses parties du corps.
1-3- Différents types de diabètes
Plusieurs mécanismes physiopathologiques distincts
peuvent aboutir au syndrome biologique commun à tous les types de
diabète sucré : l'hyperglycémie. Ce sont ces
entités physiopathologiques qui permettent de définir le type de
diabète. Selon l'OMS il existe quatre formes de diabètes [7].
· Le diabète de type 1 ;
· Le diabète de type 2 ;
· Autres diabètes spécifiques
(diabètes « secondaires ») ;
· Le diabète gestationnel.
1-3-1- Le diabète de type 1 (ou diabète
insulinodépendant) :
Défini par une disparition profonde ou totale de
l'insulinosécrétion endogène pancréatique d'origine
auto-immune, il nécessite un traitement substitutif définitif par
apport d'insuline exogène (insulinothérapie).
1-3-2- Le diabète de type 2 :
Il se caractérise par une insulinorésistance
hépatique et périphérique, associée à une
insulinopénie relative et progressive. La persistance d'une
insulinosécrétion endogène a conduit à appeler ce
diabète « non insulinodépendant » car
l'insulinothérapie n'est pas indispensable à la survie du
patient. Elle peut cependant faire partie intégrante du traitement dans
diverses situations intercurrentes et après un certain temps
d'évolution.
1-3-3- Les diabètes secondaires :
Résultant d'une pathologie ou d'un traitement
associé directement, responsable de l'hyperglycémie, ils sont
majoritairement liés à l'existence de :
· Pancréatopathies : pancréatites,
néoplasies, mucoviscidose, hémochromatose, exérèse
chirurgicale.
· Endocrinopathies responsables d'une
hypersécrétion d'hormone hyperglycémiante (cortisol,
hormone de croissance, glucagon, hormones thyroïdiennes,
phéochromocytome).
· Causes iatrogènes : corticoïdes,
interférons, antirétroviraux
· Ils sont liés à des défauts
génétiques de la fonction des cellules bêta
pancréatiques. (Ex. : mutation du gène de la glucokinase) et
surviennent généralement durant l'adolescence ou chez l'adulte
jeune.
1-3-4- Le diabète gestationnel :
Trouble de la tolérance glucidique, de
sévérité variable, débutant ou diagnostiqué
pendant la grossesse quel que soit le traitement et l'évolution dans le
postpartum.
2- Historique du dosage de l'hémoglobine
glyquée.
L'histoire de l'HbA1cremonte à la fin des
années 60 [8]. On a en effet mis en évidence, à cette
époque, une hétérogénéité structurale
insoupçonnée de l'hémoglobine humaine, due à la
fixation de résidus glucidiques simples.
Différentes fractions ont été alors
isolées, et nommées en fonction de leur comportement en
chromatographie d'échange cationique faible. La plus abondante, l'HbA1c,
a été isolée et caractérisée. Cette
découverte a suscité un intérêt croissant lorsqu'on
a démontré un parallélisme entre l'augmentation de cette
forme d'hémoglobine dans le sang des patients diabétiques et le
degré de l'hyperglycémie
[8,9]. L'hypothèse qu'un dosage d'HbA1c
pouvait constituer un marqueur de l'équilibre glycémique a
été émise, puis vérifiée [9]. Par la suite,
les études cliniques, dont celles du Diabetes Control and Complications
Trial (DCCT) puis celles de l'UKPDS (UK Prospective DiabetesStudy), ont
confirmé l'intérêt de ce test dans le suivi du
diabète, aussi bien de type 1 que de type 2. La corrélation entre
la qualité de l'équilibre glycémique,
évaluée par l'HbA1c, et l'apparition de diverses
complications dégénératives a été
établie [10, 11].
3- Définition de l'hémoglobine
glyquée.
Le dosage de l'hémoglobine glyquée
reflète le niveau moyen de la glycémie (taux de sucre dans le
sang) au cours des deux derniers mois. Il est obtenu à l'aide d'une
prise de sang ou en technique capillaire pour laquelle il n'est pas
nécessaire d'être à jeun. C'est le dosage de
référence pour juger de l'équilibre du diabète.
C'est avec cet indice qu'il a été démontré qu'en
améliorant l'équilibre, il était possible de
prévenir ou de stopper l'évolution des complications oculaires,
rénales et neurologiques.
Un des objectifs du traitement dans le diabète est de
normaliser la glycémie.
L'objectif optimal est d'obtenir une HbA1C
inférieure à 6,5%. A ce niveau, en l'absence d'effets secondaires
le traitement est adapté.
Si sur deux dosages consécutifs l'HbA1c est comprise
entre 6,6 et 8% une modification du traitement peut être
envisagée. Pour une HbA1c supérieure à 8%, une
modification du traitement est recommandée. Ces objectifs doivent
être individualisés en fonctions de nombreux facteurs : âge,
présence de complications, état psychologique du patient,
grossesse en cours...
Plus le niveau de l'HbA1c est élevé,
plus le risque de développer des complications est important. Quel que
soit le niveau de départ, toute amélioration de l'HbA1c,
même minime, réduit le risque de développer ou d'aggraver
ces mêmes complications.
La survenue des complications ne dépend pas que du
déséquilibre glycémique, d'autres facteurs (tabagisme,
pression artérielle, lipides...) ont une grande importance.
4- Différentes formes de l'hémoglobine
A
La molécule d'hémoglobine (MM = 64500 dalton)
est composée d'un noyau "l'hème" et de quatre chaînes
polypeptidiques. Il existe quatre types de chaînes différentes par
leur composition en acides aminés (chaînes,
a,f3, ö,
y). Leur combinaison conduit à différentes
formes d'hémoglobines, cependant les hémoglobines normales
contiennent toujours deux chaînes a.
Chez l'adulte sain l'hémoglobine est donc
constituée d'un mélange dont la composition moyenne est la
suivante
- hémoglobine A (a2 f3
2)
97 % environ
- hémoglobine A2 (a2
ö2)
2,5 % environ
L'hémoglobine A de structure moléculaire
(a2 f32) présente une
hétérogénéité structurale mise en
évidence après séparation chromatographique ou
électro phorétique. On distingue :
· Une forme majeure ou HbAo
Cette forme comprend également de l'hémoglobine
glyquée sur des sites qui ne modifient pas le phi de la
molécule.
· Plusieurs formes mineures ou "rapides"(fast
-haemoglobins) répertoriées sous le terme HbA1.
Ces dernières formes correspondent à des formes
glyquées de l'hémoglobine pour lesquelles la réaction de
glycation s'est effectuée sur l'extrémité N-Terminale
(valine) des chaînes â. La réaction de
glycation, à ce niveau, modifie suffisamment les
propriétés physico-chimiques (phi) des formes rapides (HbA1) pour
permettre leur séparation par chromatographie d'échange
cationique ou par isofocalisation :
> Les Hémoglobines A1a1 et
A1a2 qui résultent respectivement de la liaison
de fructose-1,6-disphosphate (hexoses diphosphates) et de
glucose-6-
phosphate (hexoses mono phosphates) sur la valine N-terminale
des
chaînes â de
l'hémoglobine.
Ces deux formes représentent en moyenne environ 0,5 % de
l'hémoglobine.
> L'hémoglobine A1b qui correspond
à la fixation du pyruvate (hexoses nonphosphorylés) à
l'extrémité N-terminale des chaînes
â de la globine (environ 0,8 % de l'hémoglobine
en moyenne).
> L'hémoglobine A1c qui est la fraction
la mieux caractérisée et qui constitue la forme majeure de
l'hémoglobine A1 (environ 80 %) soit 4 à 6 % de
l'hémoglobine totale. L'hémoglobine A1c résulte
de la condensation d'une molécule de glucose avec le groupement
N-Terminal de résidus valine de chacune des deux chaînes
â de l'hémoglobine A. Elle possède une
fonction cétoamine stable, contrairement à l'Hb préA1c qui
est une forme labile de l'HbA1c caractérisée par une
fonction almidine (base de Schiff). [12]
5- Phénomène de
glycation
La glycation, réaction initialement
décrite par L.C.Maillard en 1912, est la condensation
de la fonction aldose du glucose (et plus généralement des oses)
avec le radical aminé libre des protéines (et
plus généralement de macromolécules, acides
nucléiques,
lipides complexes...). Elle est une réaction
chimique survenant in vitro et in vivo. Elle est une
réaction non enzymatique et s'oppose à la "glycosylation"
qui correspond à un mécanisme enzymatique de la
biosynthèse protéique.
La première étape de la réaction
aboutit à la formation d'une base de Schiff instable
qui soit se redissocie en amine et en ose, soit subit une translocation
de la double liaison (réarrangement d'Amadori) pour
aboutir à une cétoamine stable et quasiment
irréversible dont la vitesse de formation est 60 fois moins
rapide que celle de la première étape. (Figure 1)
Figure 1:
Réaction de glycosylation non enzymatique des
protéines
L'intensité de la glycation est fonction de la
protéine (concentration et demivie), de la nature et d
e la concentration de l'ose réactionnel et du
temps de contact entre l'ose et la protéine. Le
glucose, ose peu réactif mais le plus abondant de
l'organisme humain réagit sous sa forme non cyclique, mais c'est
la forme cyclique
qui est présente dans la cétoamine
conférant à la molécule glyquée une fonction
cisdiol. Toutes les protéines peuvent être glyquées mais
l'exemple le mieux connu est celui de l'hémoglobine. On sait depuis les
travaux de Rabhar en 1969 et de Trivelli en 1971 que les sujets
diabétiques possèdent une fraction d'hémoglobine migrant
plus rapidement que l'hémoglobine A à
l'électrophorèse (d'où sa première
dénomination de fasthemoglobin) [13]. L'hémoglobine
glyquée résulte de la fixation d'oses sur les chaînes de
globine. Différents sites peuvent être affectés (Valine N -
terminale des chaînes á et â
groupement å - aminés des résidus
lysine intra chaînes) donnant lieu à la formation de plusieurs
formes d'hémoglobines glyquées. (Tableau I).
Tableau I. Principales fractions
de l'hémoglobine et principaux termes utilisés pour
caractériser l'hémoglobine glyquée.
HbA
|
Tétramère á2â2
|
HbA0
|
Composant majeur de l'hémoglobine A
séparée par échange d'ions ou
électrophorèse
Comprend l'hémoglobine glyquée sur les
sites ne modifiant pas son pH
|
HbA1
|
Hémoglobine(s) rapides en échange d'ions ou
électrophorèse Comprend HbA1a1+HbA1a2+HbA1b+HbA1c
|
HbA1c
|
Fraction cétoamine stable formée par
fixation du glucose sur la valine N-terminal de la chaine â de
l'HbA
|
HbpréA1c
|
Forme labile de l'HbA1c caractérisée par
une fonction aldimine (base de Schiff)
|
Hb glyquée
|
Hémoglobine formée par fixation du glucose
et d'autres oses sur les fonctions amines libres et accessibles des chaines
á et â
|
La forme la plus abondante est l'hémoglobine
A1c définie par la fixation du glucose sur la valine
N-terminale de la chaîne â, mais qui ne
représente que 60% de l'ensemble des hémoglobines
glyquées. Les 40% restant étant répartis entre les formes
où le glucose est fixé sur la valine N terminale de la
chaîne á et les formes où le
glucose est fixé sur les lysines intra chaînes.
Le principe de la glycation est utilisé pour mesurer
l'imprégnation glucidique chez les diabétiques à l'aide de
marqueurs dont la détermination va refléter les moyennes
glycémiques selon un temps plus ou moins long en fonction de la
protéine étudiée : de quelques jours pour les
lipoprotéines à plusieurs années pour les protéines
de structure [12].
6- Quelques méthodes de dosages de
l'HbA1c
Elles peuvent être réparties en deux groupes : Les
méthodes dosant l'hémoglobine glyquée totale et les
méthodes dosant spécifiquement l'HbA1c.
6-1- Méthodes dosant l'hémoglobine glyquée
totale.
> Chromatographie d'affinité
Les groupements 1-2 cis-diol des molécules d'hexoses
fixées sur l'hémoglobine forment un complexe avec l'acide
phénylboronique immobilisé sur une matrice d'agarose. Une
première solution tampon élue la fraction non glyquée, une
deuxième solution contenant du sorbitol ou de l'acide citrique
élue la fraction glyquée fixée sur la colonne [14]. Ces
techniques peuvent être sensibles à la concentration du ligand
d'un lot de colonne à l'autre. Seules les hémoglobines normales
ou anormales ayant fixées irréversiblement le glucose sont
dosées, la fraction labile d' Hb n'interférant pas. La
température et les hémoglobines carbamylées ou
acétylées sont sans influence.
Cette méthode a été appliquée
à des techniques automatisées. Après hémolyse du
sang, l'Hb glyquée est fixée sur un réactif
d'affinité poly -anionique, puis le complexe est capté par une
matrice cationique.
La détection utilise une réaction d'inhibition par
l'hème, de la fluorescence d'un fluorophore[15].
Les résultats sont corrigés par rapport à
une courbe d'étalonnage mémorisée qui a été
titrée en HbA1c par une méthode CLHP. Ces techniques qui dosent
l'hémoglobine glyquée totale, fournissent des résultats
corrigés exprimés en HbA1c.
6-2- Méthodes dosant spécifiquement
l'HbA1c
6-2-1 Méthodes immunologiques
Les anticorps monoclonaux ou polyclonaux anti-HbA1c
utilisés sont spécifiques à la liaison du glucose avec
l'extrémité N terminale de la chaîne
â.
Différents systèmes sont commercialisés
- Techniques immunoturbidimètriques en phase
homogène adaptée à différents analyseurs de
biochimie [16].
Après hémolyse manuelle le pourcentage d'HbA1c est
calculé par rapport à l'Hb totale dosée en
parallèle.
- Technique d'immunoinhibition sur analyseur (BAYER DCA 2000 ou
DCA Vantage).
- Technique ELISA sur microplaques avec des anticorps
monoclonaux.
La spécificité de ces méthodes
dépend de l'épitope reconnu qu'il convient de connaître
pour déterminer leurs limites d'utilisation. Les fractions
d'hémoglobines labiles ou modifiées ne sont pas dosées,
mais les hémoglobines anormales et leurs dérivées
glyquées peuvent ou non être pris en compte en fonction de la
séquence glyquée reconnue et de sa longueur. En cas de
présence d'une HbF ou d'une Hb anormale, la glycation de ces formes
n'étant pas reconnue, il s'en suit des résultats par
défaut puisque le dosage de l'hémoglobine totale inclut des
formes non glyquées. Ce type de méthode ne permet pas
d'identifier les hémoglobines anormales.
6-2-2 Electrophorèse
- L'électrophorèse en gel d'agarose ou
acétate de cellulose (électro-endosmose) permet la migration en
bloc de toutes les fractions d'HbA1. Certains systèmes peuvent
également séparer spécifiquement la fraction HbA1c. Cette
technique permet de mettre en évidence la plupart des Hb anormales sauf
les hémoglobines modifiées (Hbcarbamylées). L'obtention de
résultats reproductibles exige une transparisation homogène du
gel pour permettre une
lecture correcte. Ces techniques délicates fournissent en
général des résultats plus élevés.
- L'isoélectrofocalisation permet une très bonne
séparation des fractions.
C'est cependant une technique délicate, qui
nécessite un appareillage très spécialisé. Elle
n'est pas utilisée en pratique courante.
6-2-3 Chromatographie d'échange d'ions
La séparation est fondée sur le fait que la
charge nette des hémoglobines glyquées sur
l'extrémité N-terminale des chaînes â
est plus négative que celle de l'HbAo, à pH neutre.
Cette méthode a été mise au point par Trivelli [17] en
1971. L'hémolysât est déposé sur une colonne remplie
de résines chargées négativement. On élue d'abord
les hémoglobines rapides : HbA1a, HbA1b, HbA1c puis la fraction
principale HbAo.
Le pourcentage de ces différentes fractions est
déterminé par mesure spectrophotométrique.
Cette méthode est utilisée dans différentes
techniques :
- mini colonnes remplies de résines échangeuses
d'ions pour les techniques manuelles,
- Chromatographie Liquide Haute Performance (CLHP). De
nombreux appareils de CLHP spécialisés pour le dosage de l'HbA1c
sont commercialisés. Ils utilisent une colonne d'échange ionique
et permettent un dosage automatisé,
- Chromatographie Liquide Basse Pression (CLBP). Des
systèmes automatisés de CLBP ont également
été proposés par différents industriels.
D'utilisation réputée moins coûteuse, ces appareils doivent
fournir une bonne séparation HbF/HbA1c.
7 Intérêts du dosage de
l'hémoglobine glyquée.
L'évaluation de l'hémoglobine A1c
(HbA1c) est utilisée en pratique quotidienne au cours de la surveillance
du diabète sucré [18,19]. Marqueur rétrospectif et
objectif
de l'équilibre glycémique à moyen terme,
l'HbA1c est devenue un paramètre quasiment obligatoire dans le suivi du
sujet diabétique quel que soit le type de diabète. Un rapport de
la CNAMTS fait ressortir qu'en 1994 seul un diabétique sur trois avait
un dosage régulier d'HbA1c et qu'en 1999 il y en avait 41 %. L'objectif
pour 2000 étant d'obtenir 61 % de diabétiques de type 2 ayant un
contrôle régulier de l'HbA1c. Longtemps sous utilisée par
les cliniciens du fait de l'hétérogénéité
des formes et des valeurs usuelles, l'HbA1c est devenue un paramètre
à prendre en compte dans le suivi du diabétique grâce
à deux études prospectives: le Diabetes Control and Clinical
Trial(DCCT) portant sur les diabétiques de type 1 et l'United Kingdom
Prospective DiabetesStudy (UKPDS) portant sur les diabétiques de type 2
[20,21]. Ces deux études ont en effet clairement établi une
relation entre l'équilibre glycémique objectivé par
l'HbA1c et les cinq complications micro et/ou macro-angiopathiques.
L'étude du DCCT a porté sur 1441 sujets suivis
pendant une période moyenne de 6,5 ans et classés en deux
groupes, comparables sur le plan de leur HbA1c initiale, selon des
critères cliniques basés sur la présence ou non de
rétinopathies et/ou néphropathies. La moitié des sujets a
reçu un traitement conventionnel alors que les autres ont reçu un
traitement intensif soit par pompe à insuline soit par un minimum de
trois injections d'insuline par 24 heures. Parallèlement au
contrôle de l'évolution de la rétinopathie et de la
néphropathie, l'HbA1c a été mesurée 1 fois par
mois. Au terme de cette étude, il a été observé un
ralentissement de l'évolution de la rétinopathie et une
diminution de la microalbuminurie chez les sujets recevant un traitement
intensif par rapport à ceux recevant un traitement conventionnel. Dans
le même temps, l'HbA1c a diminué de façon significative de
3 points passant de 11,6 % à 8,3 % dans le groupe diabétique
ayant un traitement intensif alors qu'elle est restée à la
même valeur dans l'autre groupe. Les résultats de l'UKPDS, qui ont
porté sur des diabétiques de type 2 suivis pendant 15 ans et
traités par antidiabétiques oraux associés ou non à
l'insuline, ont montré qu'un bénéfice clinique
caractérisé par une diminution du nombre d'infarctus du myocarde
est corrélée à une diminution de l'HbA1c.
On accorde, en effet, une grande importance aux modifications
des valeurs d'HbA1c pour adapter le traitement, et à un échelon
plus large, pour apprécier le risque de survenu de complications
dégénératives.
8 Limites du dosage de l'hémoglobine
glyquée.
Le glucose se fixe sur l'hémoglobine. La durée de
vie d'une hématie est de 120 jours, lors d'une prise de sang il y a un
mélange de jeunes et de vieux globules rouges.
Les valeurs de l'hémoglobine glyquée ne sont
plus interprétables lorsque la durée de vie des globules rouges
est diminuée (<120 jours) ou que leur ancienneté moyenne chute
(<60 jours). Dans les cas d'anémie, de saignement aigu etde
transfusion, la baisse du taux d'HbA1c ne reflète pas celle,
éventuelle, de la glycémie.
Le taux baisse naturellement de 1 à 1.5% en début
de grossesse sans refléter un meilleur contrôle de la
glycémie.
Des affections comme l'anémie hémolytique, la
polycitémie et les états homozygotes HbS et HbC peuvent entrainer
une diminution de la vie des hématies. Les résultats
d'hémoglobines A1c obtenus sont alors inférieurs à ceux
escomptés et ceux, indépendamment de la méthode de dosage
utilisée. Ils ne doivent donc pas être corrélés au
contrôle glycémique lors de l'utilisation de plages de
référence publiées.
Enfin, la comparaison des résultats successifs
nécessite que la technique de dosage utilisée par le laboratoire
soit bien identifiée, de telle sorte qu'un éventuel changement de
celle-ci, soit intégré dans leur interprétation.
II- CADRE,
MATERIEL ET
METHODE D'ETUDE
1- Présentation de la structure :
La Clinique Polyvalente MAHOUNA est une structure ayant plus
de 18 ans d'expérience. Elle est érigée dans deux locaux
situés dans le douzième arrondissement de Cotonou. Elle offre des
prestations médicales en externe et en hospitalisation avec un total de
25 lits. Elle dispose d'un bloc opératoire, d'une unité de soins
intensifs, des salles de soins, d'une pharmacie interne très fournie,
des salles d'hospitalisation climatisées, des suites d'hospitalisation
personnelles et d'un laboratoire moderne d'analyses biomédicales.
Les services disponibles sont :
1- ANESTHESIE-REANIMATION dirigée par le professeur
Dominique ATCHADE ;
2- GYNECOLOGIE-OBSTETRIQUE dirigée par le professeur
René-Xavier PERRIN ;
3- PEDIATRIE dirigée par le professeur Blaise AYIVI ;
4- CHIRURGIE (Maxillo-faciale, Générale,
traumatologique et orthopédique) dirigée par le
Maître-assistant des Universités, Dr Aristote HANS-MOEVI ;
5- MEDECINE PHYSIQUE et READAPTATION FONCTIONNELLE
dirigée par le Professeur Agrégé Toussaint KPADONOU ;
6- CARDIOLOGIE : dirigée par le Professeur
Agrégé colonel Martin HOUENASSI ;
7- RADIOLOGIE : dirigée par Dr Stéphane SAVI de
TOVE ;
8- MEDECINE GENERALE assurée par les Dr BOURGEOIS
Dimitri, AKPITI Akim, AGAVOEDO Gypsie et BELLO Kéfilath ;
9- Un LABORATOIRE POLYVALENT D'ANALYSES BIOMEDICALES
dirigé par le Professeur André BIGOT.
1-1- Description du laboratoire
Le laboratoire est situé dans les premiers locaux de la
clinique polyvalente MAHOUNA. En entrant par le grand portail, le laboratoire
se situe à la fin de la clôture.
1-1-1- Description des locaux
Le laboratoire comporte plusieurs compartiments.
- Une salle de prélèvement séparée de
la salle de manipulation ; - Une véranda qui sert de salle d'attente;
- Une grande salle de manipulation ;
- Une seconde salle de manipulation reliée directement
à la première ;
- Une salle de garde qui donne directement sur la salle de
manipulation ; - Un magasin qui est relié à la salle de
prélèvement.
1-1-2- Description du matériel
Le laboratoire de la Clinique Polyvalente MAHOUNA dispose d'un
plateau technique composé d'appareils modernes tel que :
- 03 mini vidas dont deux sont utilisés fréquemment
pour réaliser assez rapidement des examens de :
· La sérologie infectieuse (toxoplasmose-
rubéole-cytomégalovirus etc.)
· Des hormones thyroïdiennes (TSH- FT4- FT3 etc.)
· Des hormones de la reproduction (FSH- LH- OEstradiol, HCG
etc.)
· Des marqueurs tumoraux (PSA total- FPSA- ACE etc.)
· Des marqueurs cardiaques (CK-MB, Troponine I etc.)
· Des marqueurs hépatiques etc....
- Deux automates pour l'Hématologie (KX-21 et
XS-1000i)
- Un automate Flexior junior capable de réaliser les
examens biochimiques courants ;
- 04 Spectrophotomètres pour la Biochimie dont un est
fréquemment utilisé
- Un automate COBAS MIRA capable de réaliser presque tous
les examens biochimiques courants
- Un automate Axsym capable de faire de l'immuno-analyse
- Un Minicap pour l'électrophorèse de
l'hémoglobine et des protéines
- 01 turbitimer pour la CRP et les protéines
spécifiques (D-dimères etc....) - Un coagulomètre pour
l'hémostase
- Deux Easylytes pour faire les Ionogrammes sanguins et
urinaires - Deux microscopes
- Deux centrifugeuses de table
- Une centrifugeuse à hématocrite
- Un bain marie
- Deux agitateurs vortex
- 5 réfrigérateurs utilisés pour conserver
les réactifs.
- Un ordinateur qui sert à saisir les résultats
Par ailleurs le laboratoire de la Clinique Polyvalente
MAHOUNA grâce à son partenariat avec un laboratoire de
référence en Belgique et en France réalise des examens
biologiques complexes qui ne peuvent se faire sur place au BENIN.
1-1-3- Personnel de laboratoire
Le laboratoire dispose de neuf (09) agents répartis de
la manière suivante :
· Sept (07) ingénieurs des travaux en Biologie
Médicale ;
· 02 techniciens biologistes.
1-1-4- Fonctionnement du laboratoire
Les techniciens du laboratoire travaillent sous la
coordination d'un responsable. Ils sont répartis en deux groupes ; le
premier groupe se charge de la permanence pendant la journée du lundi au
vendredi puis de la garde dans le week-end. Le deuxième groupe se charge
de la garde de nuit.
Le calendrier est fait de sorte qu'il y a trois heures
d'arrivée pour chaque technicien qui assure la permanence du lundi au
vendredi :
· 7h 30 pour le premier qui rentre à 16 h ;
· 8h pour le second qui rentre à 18h ;
· 10h pour le troisième qui rentre après
l'arrivée de celui qui fait la garde ;
Le technicien chargé de la garde de nuit vient à
18H.
Le laboratoire fonctionne 24H/24. Les prélèvements
se font à tout moment de la journée dans la salle de
prélèvement. C'est le technicien qui effectue les
prélèvements
pour des malades hospitalisés dans la clinique. Le
laboratoire effectue aussi des analyses sur des échantillons provenant
d'autres centres de santé et d'autres laboratoires pour des
contrôles de qualité.
Les manipulations sur ces échantillons se font
systématiquement et les résultats sont rendus à tout
moment de la journée. Certains examens dont les résultats sont
suspects sont repris par un autre laboratoire avec lequel la clinique est en
partenariat sur le terrain pour un contrôle avant leurs remises.
En ce qui concerne les examens qui sont
réalisés par le laboratoire situé en Belgique, les
échantillons sont collectés et conservés au frais pendant
une période donnée puis envoyés en lot. Les
résultats de ces examens sont renvoyés par e-mail ou par fax. Les
prélèvements spécifiques se font le jour de
l'expédition dans le strict respect des conditions de transport.
1-2 Quelques examens réalisés au
laboratoire
> Hématologie
- Numération Formule Sanguine et numération des
plaquettes ; - Temps de Céphaline Activé (TCA)
- Vitesse de sédimentation ;
- Le taux de réticulocytes
> Parasitologie
- Coprologie parasitaire
- Goutte épaisse
- Toxoplasmose (IgG et IgM)
- Test biologique de grossesse sérique
- VDRL (Veneral Desease Recherch Laboratory)
- TPHA (Tréponéma Pallidum Hagglutination
Assay)
> Examens sur VIDAS
- Rubéole (IgG et IgM)
- Toxoplasmose (IgG et IgM)
> Sérologie
- Test biologique de grossesse sérique
- TPHA (Tréponéma Pallidum Hagglutination
Assay)
- VDRL (Veneral Desease Recherch Laboratory)
> Biochimie
- Urée
- CPK (Créatine PhosphoKinase) - Ionogramme
- Transaminases
- Triglycéride
- Cholestérol total plus HDL - Amylase
- Glycémie
- HbA1c (Hémoglobine Glyquée)
2- Méthode d'étude
Notre étude est une étude prospective qui s'est
déroulé du 03 août au 12octobre 2009 au laboratoire de la
Clinique Polyvalente MAHOUNA.
2-1- Population d'étude
L'étude a porté sur des sujets
diabétiques adultes sans distinction de sexe, de race et d'ethnie. La
méthode d'échantillonnage utilisée est un
échantillonnage systématique de tous les patients suivi à
la Clinique Polyvalente MAHOUNA. On a dosé chez ces patients la
glycémie et l'hémoglobine glyquée.
Notre échantillonnage s'est arrêté à
trente échantillons de sang obtenus par prélèvement
veineux.
2-2- Réalisation du dosage de
l'hémoglobine glyquée
2-2-1 Réactifs
Anticorps-latex :
Anticorps monoclonal de souris spécifique de
l'hémoglobine A1c adsorbé sur les particules du latex. Anticorps
latex à 2,5% (m/V) dans un tampon glycine 10mMol, ingrédients non
réactif à 16% (m/V) (10 uL, état sec dans chaque cartouche
de réactif). Agglutinants : polymère poly (acide
aspartique) à 0,005% (m/V) lié par des liaisons de covalence
à l'haptène de l'HbA1c dans un tampon citrate de sodium 20mMol
contenant de l'albumine sérique bovine à 0,1%
(m/V) et des ingrédients non réactifs à 1% ( m/V) (10uL,
état sec dans chaque cartouche)
Oxydant : ferricyanure de potassium à
1,5% (m/V) dans de l'eau avec des ingrédients non réactifs
à 1% (m/V) (10mL, état sec dans chaque cartouche).
2-2-2- Prélèvements
L'échantillon de sang est obtenu par
prélèvement veineux sur un tube EDTA. Le sang total
conservé sur EDTA peut être stocké pendant une semaine
à 25°c.
2-2- 3- Principe du dosage
La concentration spécifique en HbA1c et la
concentration en Hb total sont mesurées séparément. Le
rapport est exprimé sous forme de pourcentage de l'HbA1c. Pour le dosage
de l'Hb total on utilise le ferricyanure de potassium pour oxyder l'Hb de
l'échantillon en méthémoglobine. Cette dernière se
fixe alors au thiocyanate et forme un complexe associant thiocyanate et
méthémoglobine. C'est ce complexe qui est mesuré.
L'augmentation de l'intensité de la coloration à 531 nm est
proportionnelle à la concentration en Hb totale dans
l'échantillon.
Pour le dosage spécifique de l'HbA1c, on utilise une
méthode d'inhibition de l'agglutination sur latex (figure 2).
Un agglutinant (polymère synthétique contenant
des copies multiples de la partie immuno réactive de l'HbA1c) provoque
l'agglutination au latex recouvert d'un Anticorps monoclonal de souris
spécifique de l'HbA1c. Cette réaction d'agglutination entraine
une diffusion de la lumière plus importante qui se traduit par une
augmentation de l'absorbance à 531 nm. Les molécules d'HbA1c
présentes dans l'échantillon de sang total entrent alors en
compétition pour se fixer sur les sites de liaison des complexes Ac
latex dont le nombre est limité entrainant ainsi une inhibition de
l'agglutination et une diminution de la diffusion de la lumière. Cette
diminution peut être mesurée. Elle correspond à une
diminution de l'absorbance à 531 nm. La concentration en HbA1c est alors
quantifiée à l'aide d'une courbe d'étalonnage de
l'absorbance établie par rapport à la concentration en HbA1c.
Le pourcentage de l'HbA1c dans l'échantillon est
calculé de la manière suivante :
[HbA1c]<100
HbA1c (%) = [hernogiobine totale]
Principe du dosage
Anticorps- latex ?
??? Diffusion élevée (augmentation
de l'absorbance)
Agglutinant Agglutination
? ? ?
?
? Hémoglobine A1c dans le sang du
patient?
. Diffusion faible
(Diminution de l'absorbance)
Inhibition ?
Agglutination inhibée
Figure2
2-2-4- Matériel nécessaire
· Kit de réactifs de l'hémoglobine A1c DCA
Systems ou DCA 2000®
· Échantillon patient
· Kit de contrôle ou autre contrôle
· Mouchoir en papier non pelucheux
· Horloge ou chronomètre
· Un sachet de conditionnement en aluminium qui contient :
> Languette flexible,
> Cartouche de réactif,
> Agent desséchant, > fenêtre optique.
2-2-5- Mode opératoire
· Allumez l'appareil et attendre qu'il soit prêt ;
· Ouvrez l'emballage en plastique du support de tube
capillaire en le déchirant au niveau du bord présentant une
flèche ;
· Scannez une cartouche d'analyse HbA1c ;
· Inspectez le support de capillaire ;
· Mélangez bien l'échantillon pour
éviter la séparation des globules rouges et du plasma ;
· Retirez le bouchon du tube ;
· Positionnez le support de tube capillaire de biais ;
· Mettez uniquement en contact l'extrémité du
tube capillaire avec l'échantillon sanguin ;
· Encliquetez délicatement le support de tube
capillaire dans la cartouche de réactif ;
· Ouvrez la porte du compartiment de la cartouche ;
· Tenez la cartouche en orientant le code-barres vers la
droite ;
· Encliquetez la cartouche dans son compartiment ;
· Retirez tout doucement la languette flexible de la
cartouche de réactif ;
· Fermez la porte du compartiment et jetez la languette
;
· Un bip sonore est émis cinq secondes après
la fermeture de la porte du compartiment pour signaler le début de
l'analyse ;
· Identifiez l'échantillon sur l'écran de
l'appareil ;
· L'écran Résultats s'affiche lorsque le
système termine l'analyse de l'échantillon.
2-2-6- Résultats
Toutes les mesures et tous les calculs sont effectués
automatiquement par l'analyseur DCA. L'écran affiche alors le
pourcentage d'HbA1c à la fin du dosage.
Si l'écran affiche un résultat « < »
(inférieur) cela indique que le pourcentage obtenu est inférieur
à 2,5.
Si l'écran affiche un résultat « >
» (supérieur) cela signifie que le pourcentage obtenu est
supérieur à 14.
2-2-7- Contrôle de qualité
Pour assurer la qualité à la fois des
procédures d'analyses et des résultats des patients relatifs au
dosage de l'HbA1c, le système DCA effectue 48 contrôles
systèmes (contrôles optiques, électroniques,
mécaniques et concernant les réactifs) au cours du dosage de
chaque échantillon. Ces contrôles incluent la vérification
de l'étalonnage pendant chaque test. Si une erreur système ou une
erreur relative au dosage survient au cours d'une mesure individuelle, le
système affiche automatiquement un message d'erreur pour empêcher
l'affichage d'un rapport de résultat erroné d'un patient.
2-2-8- Limites du dosage
Le dosage de l'HbA1c DCA ne permet pas de doser la fraction F
de l'Hb glyquée si le taux d'hémoglobine F est inférieur
à 10%, le système DCA indique de manière précise
l'équilibre glycémique du patient. Cependant, si le taux d'Hb F
est très élevé (> 10%), la quantité d'HbA1c est
alors inférieure à celle escomptée car une proportion
importante de l'Hb glyquée est sous forme d'Hb glyquée F.
La bilirubine jusqu'à une concentration de 20mg/dL
n'interfère pas avec le dosage.
Les triglycérides jusqu'à une concentration de
1347mg/dL dans du sang total frais, n'interfère pas avec le dosage. Les
échantillons de sang présentant une lipémie très
élevée, stockée depuis très longtemps ou
congelé, ne doivent pas être analysés à l'aide de
cette méthode.
2-2-9- Valeurs de référence
Selon la méthode de dosage utilisée, le taux
d'HbA1c est approximativement compris entre 3 et 6 % chez les sujets non
diabétiques, entre 6 et 8 % chez les patients dont le diabète est
équilibré. Il peut atteindre 20% ou plus si le diabète est
mal équilibré. Cependant il est recommandé pour chaque
laboratoire de déterminer les plages de mesures normales en
conformité avec la population analysée.
2-3- Réalisation du dosage de la
glycémie
La glycémie est le taux de glucose dans le sang. C'est
une constante biologique par excellence mais qui présente des variations
locales et temporelles. [22-23]
2-3-1- Prélèvement
L'échantillon de sang est prélevé dans
un tube sec puis décanté automatiquement après
centrifugation ou sur du fluorure de sodium. Le sérum ne doit pas
être hémolysé.
2-3-2- Réactifs
· Tampon phosphate pH 7,4
· Le phénol
· Amino-4-antipyrine
· Glucose oxydase
· Peroxydase
2-3-3- Principe du dosage
La détermination du glucose se fait suivant les
réactions suivantes :
Glucose oxydase
Glucose + O2 Acide gluconique + H2O2
Peroxydase
2H2O2 + Phénol + 4-AAP Quinonéimine + 4 H2O
4-AAP : Amino-4-Antipyrine
2-3-4 - Matériels
· Tubes à hémolyse
· Chronomètre
· Bain marie
· Micropipette de 1000 uL et de 50uL
2-3-5- Mode opératoire
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Blanc réactif uL
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Etalon uL
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Echantillon uL
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Réactif
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1000
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1000
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1000
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Etalon
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-
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10
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-
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Sérum
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-
|
-
|
10
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Incuber pendant au moins dix minutes au bain marie à
37°C puis faire la lecture au spectrophotomètre à 500 nm.
2-3-6- Interférences
Selon les recommandations de la SFBC divers substances sont
ajoutées en quantité croissante à un pool sérique
humain de titre normale ou pathologique.
Ces tests montrent que les triglycérides,
l'hémoglobine n'interfèrent pas aux concentrations testées
(triglycérides jusqu'à 10g/L et l'hémoglobine
jusqu'à 5g/L).
Les interférences les plus importantes sont celles de la
bilirubine et de l'acide ascorbique : une sous-estimation d'environ 10% se
produit pour des teneurs supérieures en bilirubine à 80 mg/L ou
supérieures en acide ascorbique à 70mg/L.
III- RESULTATS ET
DISCUSSION
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Résultats
Tableau II : Valeurs moyennes de la
glycémie des patients diabétiques représentant notre
population d'étude.
N Moyenne (g/L) Ecart type (g/L) Coefficient de variation (%)
30 2,32 1,93 83
On note une dispersion importante des valeurs de la
glycémie chez nos patients diabétiques avec une moyenne
relativement élevée (2,32 g/L).
Tableau III : Valeurs moyennes des taux
d'hémoglobine glyquée des patients diabétiques
représentant notre population d'étude.
N Moyenne (%) Ecart type (%) Coefficient de variation (%)
30 8,29 2,92 35
Nos patients diabétiques ont une moyenne du taux d'HbA1c
de 8,29% avec une dispersion des valeurs relativement importante (CV=35%).
Tableau IV : Corrélation entre la
glycémie et le taux d'hémoglobine glyquée des patients
diabétiques représentant notre cohorte
Glycémies Taux d' HbA1c
Coefficient de corrélation 0,74
Test de student 8,65*
*p< 0,005
Il existe une corrélation significative entre la
glycémie et le taux d'HbA1c chez les patients diabétiques ayant
fait l'objet de notre étude.
Tableau V : Répartition selon le sexe des
patients diabétiques ayant fait l'objet de notre
étude
Sexe F M
Effectif 16 14
Dans notre cohorte, huit (8) femmes contre sept (7) hommes sont
diabétiques soit des pourcentages respectifs de 53,33% et de 46,67%. Ce
qui correspond à un sexe ratio proche de un.
Effectif
16 14
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12
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10
8
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6 4
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2
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2
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1
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0
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0
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[30,40[ [40,50[ [50,60[ [60,70[ [70,80[ [80,90[
Tranche d'âge
Figure 3 : Diagramme représentant
la répartition selon les tranches d'âge des patients
diabétiques représentant notre cohorte.
Quatorze (14) patients sur vingt-cinq (25) ont un âge
compris entre 40 et 50 ans soit 56,66% des patients ayant composé notre
cohorte.
Discussion
Le diabète est une maladie aggravant
l'invalidité, provocant la diminution de l'espérance de vie, et
engendrant de forts coûts médicaux. Notre étude a
porté sur trente patients diabétiques de type II suivi à
la Clinique Polyvalente MAHOUNA.
Dans notre cohorte, les femmes représentent 53,33 % de
notre effectif. Nous ne pouvons pas affirmer à partir de ce pourcentage
une prévalence plus élevée des femmes comparée aux
hommes. Ceci peut être dû à la taille relativement modeste
de notre population. En effet, la prédominance du sexe féminin
dans la population diabétique de type II au BENIN avait
été rapporté par Glitho [24] en 2006. Cet état de
chose peut être expliqué par le fait que les femmes ont une faible
activité physique, une nourriture riche en lipides
générant une obésité associée à un
taux plasmatique et tissulaire élevé en acides gras libres.
La majorité des patients ont comme mentionné
dans la littérature plus de quarante (40) ans. [25, 26,27]. Dans notre
cohorte, l'âge moyen est de 48 ans. Ce résultat confirme bien le
nom de la maladie : le diabète de la maturité.
La moyenne de l'hémoglobine glyquée chez ces
diabétiques est de 8,29%. Ce résultat montre que ces patients ont
un diabète équilibré. Cela s'explique par le fait qu'ils
respectent les prescriptions hygiéno-diététiques et
suivent correctement le traitement du diabétologue.
Les conséquences du diabète peuvent être
lourdes pour la santé. Le diabète est un facteur de risque
important de maladies cardiovasculaires, infarctus, insuffisance cardiaque,
artérite, accident vasculaire cérébral, de neuropathie, ou
encore de troubles micro-angiopathiques pouvant conduire à la
cécité (rétinopathie), à une insuffisance
rénale chronique (néphropathie).
Nos résultats ont montré qu'il existe une
corrélation significative entre le pourcentage d'hémoglobine
glyquée et la glycémie (r=0,74 et p< 0,005).
A priori, cela laisse penser que la détermination de la
glycémie suffit pour préjuger de l'évolution de la
maladie. Mais une glycémie isolée contrairement à
l'hémoglobine glyquée ne rend pas compte des
pics d'hyperglycémie enregistrés les jours
précédents. L'hémoglobine glyquée permet
d'évaluer le risque d'exposition du patient aux complications.
Deux études randomisées réalisées
par le DCCT et l'UKPDS ont clairement montré le lien entre
l'augmentation de l'HbA1c (reflet de la glycémie moyenne) et
l'augmentation exponentielle du risque de complications. Grossièrement,
pour chaque 1% d'élévation de l'HbA1c, on observe une
augmentation relative de 30% des complications microvasculaires. [28,29].
Ces mêmes études ont établi que
l'abaissement du taux d'hémoglobine glyquée, en comparant des
patients traités de manière «intensive» par rapport
à un autre groupe avec des objectifs moins stricts, permettait de
réduire les complications liées au diabète. Dans
l'étude UKPDS, une baisse d'environ 1% de l'HbA1c a permis
une réduction de 30% des complications micro vasculaires sur un suivi de
dix ans (rétinopathie et albuminurie) [28,29].
Une étude multicentrique internationale menée
entre avril 2006 et août 2007 afin d'établir de façon
précise la relation existant entre la valeur d'HbA1c et la
glycémie moyenne au cours des trois mois précédents a
montré une corrélation significative entre la glycémie et
le taux d'hémoglobine glyquée. [30]
A la différence de ces auteurs, nous n'avons
déterminé qu'une seule valeur de glycémie chez ces
patients. Par conséquent, nous n'avons aucune information sur les taux
de glycémie les mois précédents. Dans ces conditions, la
bonne corrélation relevée dans notre travail entre
l'hémoglobine glyquée et le taux de glycémie pourrait
être fortuite et de ce fait ne nous autorise pas à faire une
extrapolation de la glycémie au taux d'hémoglobine
glyquée.
CONCLUSION ET
SUGGESTIONS
|
|
Conclusion
Notre travail qui s'est déroulée à la
Clinique Polyvalente MAHOUNA de Cotonou avait pour objectif de faire une
étude comparative de l'hémoglobine glyquée et de la
glycémie dans une cohorte de trente (30) patients diabétiques de
type II. Elle a permis d'observer qu'il existe une corrélation
significative entre la glycémie et le taux d'hémoglobine
glyquée (r=0,74 et p<0,005). Cependant, le nombre réduit des
taux de glycémies déterminé (une seule glycémie) ne
nous autorise pas à faire une extrapolation de la glycémie au
taux d'hémoglobine glyquée.
Le dosage de l'hémoglobine glyquée prend de ce
fait son importance, elle permet : > Une meilleure adaptation de la
thérapeutique à l'équilibre du diabétique ;
> D'objectiver la mauvaise coopération du patient
dans l'application de son
régime et de son traitement ;
> De prévenir les risques de complications.
L'importance de la détermination de
l'hémoglobine glyquée n'est plus à démontrer ; ce
dosage devrait donc être vulgarisé pour assurer la sauvegarde de
la santé des populations eu égard à la prévalence
sans cesse croissante du diabète dans nos pays.
Cependant le faible pouvoir d'achat de nos populations leur
permettra-t-il un accès facile à cet examen ?
Suggestions
Au vu de tout ce qui précède, nous pouvons
émettre les suggestions suivantes : > A l'endroit des cliniciens :
· Demander systématiquement le dosage de
l'hémoglobine glyquée tous les deux mois chez les
diabétiques.
> A l'endroit des autorités du ministère de la
santé :
· Doter les laboratoires périphériques
d'appareils et de réactifs pouvant permettre le dosage de
l'hémoglobine glyquée ;
· Organiser un programme de lutte contre les maladies
chroniques en général, contre la maladie diabétique et
l'obésité en particulier ;
· Sensibiliser la population sur l'importance du dosage de
l'hémoglobine glyquée.
· Subventionner le dosage de l'HbA1c qui est un examen
très important de façon à le rendre accessible à
nos populations aux pouvoirs d'achats très limités
> A l'endroit des populations
· S'adonner quotidiennement à des activités
physiques notamment la marche et la gymnastique ;
· Avoir une alimentation saine et
équilibrée.
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Annexe
Echantillonnage
N° d'échantillon
|
sexe
|
Age
|
Diagnostic
|
Glycémie
|
HbA1c
|
1
|
F
|
45
|
DT2
|
1 ,46
|
6 ,1
|
2
|
M
|
44
|
DT2
|
4,96
|
>14
|
3
|
M
|
40
|
DT2
|
3
|
>14
|
4
|
F
|
42
|
DT2
|
1,51
|
08,8
|
5
|
M
|
41
|
DT2
|
1,48
|
10,2
|
6
|
F
|
44
|
DT2
|
1,01
|
5,6
|
7
|
F
|
40
|
DT2
|
1,38
|
5,6
|
8
|
F
|
45
|
DT2
|
1,27
|
6,8
|
9
|
F
|
45
|
DT2
|
1,26
|
6,3
|
10
|
F
|
40
|
DT2
|
0,95
|
6,5
|
11
|
M
|
43
|
DT2
|
2,07
|
11
|
12
|
F
|
51
|
DT2
|
1,16
|
6,6
|
13
|
F
|
50
|
DT2+ HTA
|
2,7
|
09
|
14
|
M
|
41
|
DT2+ HTA
|
0,97
|
6,2
|
15
|
M
|
40
|
DT2+ HTA
|
1,47
|
6,00
|
16
|
F
|
40
|
DT2+ HTA
|
1,66
|
7,5
|
17
|
M
|
41
|
DT2+ HTA
|
2,37
|
08,6
|
18
|
F
|
57
|
DT2
|
0,85
|
5,8
|
19
|
M
|
80
|
DT2
|
1,15
|
7,1
|
20
|
F
|
51
|
DT2
|
1,12
|
6,92
|
21
|
M
|
44
|
DT2
|
1,54
|
7,7
|
22
|
F
|
31
|
DT2
|
2,89
|
08,7
|
23
|
M
|
55
|
DT2
|
1,39
|
6,1
|
24
|
M
|
55
|
DT2
|
9,47
|
>14
|
25
|
F
|
67
|
DT2
|
2,15
|
7,6
|
26
|
M
|
52
|
DT2
|
1,36
|
7,2
|
27
|
F
|
48
|
DT2
|
5,47
|
11,3
|
28
|
M
|
65
|
DT2
|
2,31
|
8,1
|
29
|
F
|
51
|
DT2
|
3,21
|
09,9
|
30
|
M
|
39
|
DT2
|
6,02
|
09,48
|
Les données statistiques sont obtenues à partir des
formules suivantes :
~
· x ? ~~
~
1
·
· Y= E )7/ N
·
S= N1 E(xi --
x)2
· cov(x, y) (N I--
E N-_1 xiyi)- xy
· Coefficient de variation CV CV= 8
x
La recherche de corrélation entre les paramètres
est réalisée par le calcul du coefficient de corrélation
est « r ». Sa signification est déterminée avec le test
de Student «t».
X= moyenne de l'HbA1c Y= moyenne de la glycémie 6x=
écart type de l'HbA1c
sy= écart type de la glycémie N= effectif la
population
r= coefficient de corrélation entre l'HbA1c et la
glycémie
cov = covariance
V= Variance
Domaine de signification P< 0,05 Z E [-1,96 ; +1,96]
P< 0,01 Z E [-2,58 ; +2,58]
Figure 4 : Présentation DCA Vantage
Analyzer
|
1- Languette flexible,
2- Cartouche
de réactif,
3- Agent desséchant,
4- fenêtre optique.
|
Figure 5: Kit de réactifs de
l'hémoglobine A1c DCA Systems ou DCA 2000®
|
1-tube capillaire en verre;
2- tampon absorbant ;
3-mécanisme de blocage.
|
Figure 6 : Cartouche de
réactif
|
|
Table des matières
Dédicaces ..14
Remerciements 17
Liste des abréviations ..20
Liste des figures .21
Liste des tableaux.. 22
Introduction 24
I- Généralités 27
1- Données générales sur le diabète
...28
1-1- Le glucose 28
1-2- Définition du diabète 28
1-3- Différents types de diabète 28
2- Historique du dosage de l'hémoglobine glyquée..
..30
3- Définition de l'hémoglobine glyquée
.30
4- Différentes formes de l'hémoglobine A . 31
5- Phénomène de glycation .33
6- Quelques méthodes de dosage de l'hémoglobine
glyquée .35
6-1- Méthodes dosant l'hémoglobine totale 35
6- 2- Méthodes dosant spécifiquement l'HbA1c
36
7- Intérêts du dosage de l'hémoglobine
glyquée 37
8- Limites du dosage de l'hémoglobine glyquée
39
II- Cadre, matériel et méthode d'étude 40
1- Présentation de la structure 41
1-1- Description du laboratoire . 41
1-2- Quelques examens réalisés laboratoire. 44
2- Méthode d'étude ..45
2-1- Population d'étude 45
2-2- réalisation du dosage de l'hémoglobine
glyquée .....45
2-3- Réalisation du dosage de la glycémie 50
III- Résultats et discussion .52
1- Résultats . 53
2- Discussion 56
IV- Conclusion et suggestions .58
1- Conclusion . .59
2- Suggestions 60
Références bibliographiques 61
Annexes 67
RésuméNotre
étude a eu pour objectif général de faire une étude
comparative de l'hémoglobine glyquée et du glucose sanguin dans
les hyperglycémies diabétiques. Cette étude s'est
déroulée à la Clinique Polyvalente MAHOUNA du 03
août au 12 octobre 2009 sur trente (30) patients diabétiques.
Le dosage de la glycémie et de l'hémoglobine
glyquée a été réalisé chez ces patients.
Des résultats trouvés, il ressort que :
· L'âge moyen des patients diabétiques est de
48 ans
· La moyenne de la glycémie obtenue est de
2,32g/l
· La moyenne de l'hémoglobine glyquée est
8,29%
· Le coefficient de corrélation entre la
glycémie et le taux d'HbA1c est : r=0,74 (p< 0,005) ; ceci montre
qu'il y a une corrélation significative entre la glycémie et le
taux d'HbA1c.
En dépit de cette corrélation, nous ne pouvons
extrapoler le taux de glycémie déterminé au taux
d'hémoglobine glyquée. Néanmoins, l'hémoglobine
glyquée reste indispensable dans le suivi du patient
diabétique.
Mots clés : Hémoglobine
glyquée, glycémie, patients diabétiques