2.2.4. Proposition de méthodes de gestion
Le cadre législatif et réglementaire de la gestion
des huiles usagées en République du Bénin est
élaboré et il ne reste que sa mise en application.
Pour réagir adéquatement à la gestion de
la totalité des huiles usagées produites, en conformité
avec la politique de développement durable choisie par le gouvernement
du Bénin, il est nécessaire d'appliquer le principe des 3R-VE. Ce
principe prône dans l'ordre : la réduction, la
récupération, le recyclage, la valorisation et
l'élimination.
Réduction : Réduire le volume d'huiles
usagées qui est généré, grâce aux innovations
technologiques qui améliorent la qualité mécanique des
automobiles et permettent de diminuer leur consommation d'huiles. D'ailleurs,
les technologies de fabrication des huiles moteur évoluent
progressivement vers la production et la commercialisation d'huiles à
usage permanente.
Récupération : Récupérer la
totalité des huiles usagées produites : l'Etat doit organiser la
collecte des huiles usagées. Il veillera à la mise en place des
instruments nécessaires et encourager la participation active de
tous.
Recyclage : Il existe deux types de traitement pour
recycler les huiles usagées :
a) La régénération qui consiste à
rendre à une huile usagée ses propriétés d'origine
par raffinage, c'est la technique la plus recommandée à cause de
ses effets bénéfiques sur l'environnement.
En effet, on peut restaurer complètement les
propriétés lubrifiantes de l'huile et ainsi la remettre sur le
marché en tant que matière première ce qui permet de
diminuer la consommation des huiles vierges. L'huile
régénérée rencontre les mêmes
spécifications de rendement exigées que l'huile vierge
contrairement à la croyance populaire voulant que les huiles
régénérées soient de qualité
inférieure.
Actuellement au Bénin, il n'existe aucune usine de
régénération.
b) Un traitement intérimaire permet également de
faire un produit à partir de ces huiles. Cela comprend des traitements
physico-chimiques simples qui éliminent les contaminants de base des
huiles usagées, ce qui permet de les utiliser pour des applications
moins exigeantes. Par exemple, les huiles lubrifiantes usagées sont
nettoyées afin de produire du carburant ou des huiles pour chauffage.
Valorisation : On peut profiter de la valeur
calorifique des huiles usagées pour produire une énergie qui
permet d'assurer le fonctionnement et les opérations d'une entreprise :
Il s'agit de valorisation énergétique. Cette alternative en plus
de réduire la consommation de combustible fossile non renouvelable est
économiquement et écologiquement acceptable.
Elimination : Ce troisième et dernier recours
pour disposer des huiles usagées concerne uniquement les huiles
hautement contaminées qui ne peuvent faire objet de recyclage ou de
valorisation. Il importe alors que ces huiles soient éliminées
par des entreprises spécialisées autorisées par le
Ministère en charge de l'Environnement.
Ces propositions constituent une batterie d'actions
concertées et complémentaires. D'une part, il faut une bonne
vulgarisation des textes régissant la gestion des huiles usagées
et une bonne sensibilisation de tous les acteurs impliqués dans la
chaîne de production et de consommation d'huiles à moteur
(exportateurs, distributeurs, consommateurs), d'autre part l'organisation d'un
système de collecte efficace et la mise en place d'équipement de
regroupement et de traitement. Ces actions devraient être à
l'initiative de l'Etat qui a su bien montrer l'exemple dans les domaines de la
gestion des déchets solides et des déchets liquides.
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