UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI FACULTE DES LETTRES ARTS
ET SCIENCES HUMAINES (F.L.A.S.H.)
ECOLE DOCTORALE PLURIDISCIPLINAIRE : « Espace,
Culture et Développement »
DIPLOME D'ETUDES APPROFONDIES (DEA)
OPTION : GESTION DE
L'ENVIRONNEMENT SPECIALITE : ENVIRONNEMENT ET SANTE
PUBLIQUE N° d'enregistrement : 175/07/ GEN/EDP
CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA PRODUCTION ET DE LA
GESTION DES HUILES USAGEES DANS LA VILLE DE COTONOU.
Présenté par : Coffi Charles
KPOKPOYA
Sous la direction de : Prof. Michel
BOKO, Professeur Titulaire, FLASH/UAC
et la co-direction de Dr. David AZOCLI,
Enseignant - Chercheur, EPAC/UAC
JURY :
Président : Prof. Michel BOKO,
Professeur Titulaire,- FLASH/UAC Rapporteur :
Dr. David AZOCLI, Enseignant - Chercheur, EPAC/UAC
Examinateur : Prof. Benoît D. N'BESSA, Maître
de Conférences, FLASH/UAC
UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI FACULTE DES LETTRES ARTS
ET SCIENCES HUMAINES (FLASH)
ECOLE DOCTORALE PLURIDISCIPLINAIRE : « Espace,
Culture et Développement »
DIPLOME D'ETUDES APPROFONDIES (DEA)
OPTION : GESTION DE
L'ENVIRONNEMENT SPECIALITE : ENVIRONNEMENT ET SANTE
PUBLIQUE N° d'enregistrement : 175/07/ GEN/EDP
CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA PRODUCTION ET DE LA
GESTION DES HUILES USAGEES DANS LA VILLE DE COTONOU.
Présenté par : Coffi Charles
KPOKPOYA
Sous la direction de : Prof. Michel BOKO,
Professeur Titulaire, FLASH/UAC
et la co-direction de Dr. David AZOCLI,
Enseignant-Chercheur, EPAC/UAC
JURY :
Président : Prof. Michel BOKO,
Professeur Titulaire, FLASH/UAC Rapporteur
: Dr. David AZOCLI, Enseignant-Chercheur,
EPAC/UAC Examinateur : Prof. Benoît D. N'BESSA,
Maître de Conférences, FLASH/UAC
Mémoire de DEA
Contribution à l'étude de la
production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de
Cotonou
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SOMMAIRE
SOMMAIRE iDEDICACE iiREMERCIEMENTS iiiLISTE DES
SIGLES ET ACRONYMES iv
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES v
LISTE DES PHOTOS .. viRESUME .. viiABSTRACT
viii
INTRODUCTION . 1
PREMIERE PARTIE : GENERALITES .. 2
1.1. JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME 2
1.2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE .. 5
1.3. GENERALITES SUR LES HUILES USAGEES ... 23
DEUXIEME PARTIE : PRODUCTION ET GESTION DES
HUILES
USAGEES A COTONOU .. 29
2.1. APPROCHE METHODOLOGIQUE . 29
2.2 RESULTATS ET DISCUSSION . ... 34
2.3. DIFFICULTES RENCONTREES . 55
2.4. RECOMMANDATIONS 55
2.5. PERSPECTIVES POUR LA THESE .. 56
CONCLUSION 59
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES . 60
TABLE DES MATIERES 64 ANNEXES
67
Mémoire de DEA
Contribution à l'étude de la production
et de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou
ii
DEDICACE
Je dédie ce travail à la mémoire de ma
soeur défunte Jocelyne
Mémoire de DEA
Contribution à l'étude de la
production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de
Cotonou
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REMERCIEMENTS
Je voudrais témoigner ma reconnaissance à :
- Mon Créateur, pour ses oeuvres gigantesques et
merveilleuses dans ma vie
- toutes les personnes qui d'une manière ou d'une autre
ont contribué à la réalisation de ce mémoire :
· Ma mère, Françoise ZONSIGA ;
· Mon tuteur, Edmond QUENUM ;
· Mon Directeur de recherche, le Professeur Michel BOKO
;
· Mon co-Directeur de recherche, le Docteur David AZOCLI
;
· Mon épouse Michèle ADIKPETO et ma fille
Grâce ;
· Mes frères et soeur, Moïse, Mathieu et
Jeannette ;
· Madame Alice AGLO ATINDOGBE ;
· Mon cousin, Christophe KPOKPOYA dit « Chef »
;
· Mon cousin Isidore DAGOUDO, qui m'a beaucoup
assisté lors des travaux de terrain ;
· Mes tantes jumelles, Justine et Martine KPOKPOYA ;
· Le directeur du cabinet ECOPLAN, Jean Bosco TODJINOU ;
· Jean-Luc KOUTCHORO, Eugène GBEMENOU, Raoul
MEDJIGBODO du Cabinet ECOPLAN, ;
· Mon ami et frère, Charles GBEHI ;
· Mon ami, Rigobert CANTY ;
· Monsieur Mustafa, Chef service Commercial à Camin
;
· Monsieur Boko, chef atelier à Camin ;
· Monsieur Morieno, chef service après-vente
à West Cost Motor ;
· Tous les chefs de garages et d'ateliers qui ont
accepté de m'accorder des entretiens.
Mémoire de DEA
Contribution à l'étude de la
production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de
Cotonou
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LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
ABE : Agence Béninoise pour l'Environnement
ADEME : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de
l'Energie
CES : Conseil Economique et Social
COGEDA : Coordination des Organisations non Gouvernementales de
Gestion des
Déchets Solides Ménagers et de l'Assainissement
DDEHU : Direction Départementale de l'Environnement, de
l'Habitat et de l'Urbanisme
DEN : Direction de l'Energie
DH : Direction de l'Hydraulique
DIEPA : Décennie Internationale de l'Eau Potable et de
l'Assainissement
DST : Direction des Services Techniques
DTT : Direction des Transports Terrestres
EPAC : Ecole Polytechnique d'Abomey-CalaviFLASH : Faculté
des Lettres Arts et Sciences Humaines
GIGG : Groupement GKW-IGIP-GRAS
HAP : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques
IEC : Information Education Communication
INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique
MEHU : Ministère de l'Environnement de l'Habitat et de
l'Urbanisme
MEPN : Ministère de l'Environnement et de la Protection de
la Nature
MISD : Ministère de l'Intérieur de la
Sécurité et de la Décentralisation
MMEH : Ministère des Mines de l'Energie et de
l'Hydraulique
MTPT : Ministère des Travaux Publics et des Transports
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONUDI : Organisation des Nations Unies pour le
Développement International
PAZH : Programme d'Aménagement des Zones Humides
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RGPH3 : Troisième Recensement Général de la
Population et de l'Habitat
SBEE : Société Béninoise
d'Electricité et d'Eau
SERHAU-SA : Société d'Etudes Régionales
d'Habitat et d'Aménagement Urbain SIBEAU : Société
Industrielle d'Entretien et d'Assainissement Urbain SONACOP :
Société Nationale de Commercialisation des Produits
Pétroliers
SONEB : Société Nationale des Eaux du
Bénin
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture
Mémoire de DEA
Contribution à l'étude de la
production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de
Cotonou
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LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES
Tableau I: Faune lagunaire à Porto-Novo
et Cotonou (quelques espèces de poisson) . 10
Tableau II : Structure par sexe de la population
de Cotonou en 2002 .. 12
Tableau III : Evolution de la population de
Cotonou de 1979 à 2002 .... 12
Tableau IV : Arrondissements de Cotonou et
territoires correspondants . 13
Tableau V : Récapitulation des charges
polluantes émanant des sources mobiles de combustion au Bénin et
à Cotonou 17
Tableau VI : Bilan des lotissements à
Cotonou (1970-1990) . . 21
Tableau VII : Méthode
d'échantillonnage 30
Tableau VIII : Estimation de l'effectif d'engins
à 2 roues dans la ville de Cotonou..... 40 Tableau IX :
Estimation de la production annuelle d'huiles usagées par
les véhicules à 4 roues et plus (1995-2004) 41
Tableau X : Estimation de la production annuelle
d'huiles usagées par les motos
(1995-2004) 42
Figure1 : Carte de la ville de Cotonou
6 Figure 2 : Carte administrative de la ville de Cotonou
15
Figure 3 : Répartition du parc automobile
de Cotonou par type de véhicule . 39
LISTE DES PHOTOS
Photo 1.a : Végétation de
Paspalum vaginatum à Avotrou, 1er arrondissement 8
Photo 1.b : Végétation de
Typha australis à Vodjè, 11ème
arrondissement 8
Photo 1.c : Haie de Terminalia mentalis
sur la place de l'étoile rouge . 8
Photo 1.d : Haie de Kahya senegalensis
dans le terre-plein central de
l'avenue du Canada 8 Photo 2.a : Exemple de
garage moderne (Atelier de réparation d'un concessionnaire) 37
Photo 2.b : Exemple de garage ordinaire 37
Photo 2.c : Atelier de réparation de moto
dans une rue . 37
Photo 3.a : Véhicule garé sur une
fosse à vidange muni d'un tank réceptacle
et d'un entonnoir 45
Photo 3.b: Lieu de stockage d'huiles
usagées dans un garage moderne 45
Photo 3.c : Lieu de stockage d'huiles
usagées dans un garage ordinaire 45
Photo 4.a : Equipement fournissant du feu
à la fonderie du centre Songhaï (réservoir d'huile
fluidifiée et 2 souffleurs électriques) . .. . 48
Photo 4.b: Foyer de combustion 48
Photo 5.a : Sol d'un atelier de
réparation de motos noirci par l'huile de vidange . 50 Photo
5.b : Trottoir pavé noirci par les huiles de vidanges d'un
atelier de réparation
de motos 50 Photo 5.c : Souillure du sol due
au mauvais conditionnement des huiles de vidange
dans un garage ordinaire ........ . 50 Photo 5.d :
Souillure du sol due au mauvais conditionnement des huiles de
vidange
dans un garage moderne .... 50
Photo 6 : Lieu de rejet d'huiles de vidange dans
une parcelle vide 51
RESUME
Au Bénin, les déchets liquides en
général et les huiles usagées en particulier, font de nos
jours l'objet d'une production en masse du fait de l'évolution
croissante du parc automobile et des motos à deux et à trois
roues. Le cas de Cotonou est sans doute le plus préoccupant compte tenu
de son caractère de ville administrative, économique et
commerciale. En considérant la combinaison des facteurs comme
l'accès à l'eau potable en milieu urbain, la
réalité de l'utilisation des eaux de puits pour nombre d'usages
domestiques et le niveau de la nappe phréatique dans la ville de
Cotonou, la question de la gestion des huiles usagées se présente
comme une préoccupation de santé publique.
La présente étude a permis de constater que sur
10 ans (1995 à 2004), rien que le secteur des transports produit dans la
ville de Cotonou environ 4.965.071 litres d'huiles usagées par an dont
environ 90% (4.468.563,9) sont destinés au rejet dans la nature. En
réalité, il n'existe pas un mode structuré de gestion des
huiles usagées. Il n'existe pas non plus de mesures
d'appréhension et de dissuasion des rejets dans la nature, alors que le
phénomène est très remarquable.
Une meilleure connaissance des huiles usagées, des
textes qui régissent leur gestion au Bénin et la mise en
application effective de ces textes permettrait d'évoluer
progressivement vers une gestion respectueuse de l'environnement.
ABSTRACT
In Benin, waste liquidate in general and used oils in
particular, are the subject nowadays of a mass production because of increasing
evolution of the automobile park and the machines with two and three wheels.
The case of Cotonou is undoubtedly most alarming taking into account its
character of administrative, economic and commercial city. By regarding the
combination of the factors as the access to drinking water in urban
environment, the reality of the use of water of well for a number of domestic
uses and the level of the ground water in the town of Cotonou, the question of
the management of used oils is presented as a concern of public health.
The present study made it possible to note that on 10 years
(1995 to 2004), only the transport sector produces in the town of Cotonou
approximately 4,965,071 liters of used oils per annum of which approximately
90% (4,468,563.9) are intended for the rejection in nature. There is not a
structured mode of management or an arbitrary form of apprehension and
dissuasion from the rejections in nature.
A better knowledge of used oils, texts which govern their
management in Benin and the effective implementation of these texts would make
it possible to evolve gradually to a respectful management of the
environment.
Cotonou, capitale économique du Bénin,
connaît comme la plupart des grandes villes africaines, une situation
d'insalubrité préoccupante. Avec une croissance
démographique dont le taux moyen est de 3%, la ville s'est rapidement
développée, partant d'un noyau central dans les années
soixante dix, vers les quartiers périphériques, sans
aménagement ni installation d'infrastructures socio-sanitaires
préalables (GBEDO, 2002). La croissance démographique ainsi que
le développement des activités économiques ont
favorisé la production en grande quantité de déchets de
toutes sortes dont la gestion a vite échappé au pouvoir public.
Mais l'implication du secteur privé et des structures non
gouvernementales a contribué un tant soit peu à la maîtrise
de la gestion des déchets, notamment les déchets solides
ménagers (DSM) qui sont collectés à 34% (GBEDO, 2004).
Toutefois, la situation des déchets industriels n'a pas
évolué comme celle des déchets solides ménagers.
L'intérêt pour la prise en compte de ces déchets ne se
constate pas sur le terrain. Pourtant les activités industrielles et de
transport ne font qu'augmenter avec l'urbanisation, entraînant la
production de plus en plus croissante des déchets industriels dont les
huiles usagées. Malgré l'existence de textes de loi pour
réglementer leur gestion, dans l'état actuel de nos
connaissances, il n'existe pas, comme cela est le cas pour les déchets
solides ménagers et les déchets liquides domestiques, de
données qualitatives et quantitatives sur la production et la gestion
des huiles usagées.
La présente étude ambitionne donc de faire un
diagnostic aussi clair que possible de la situation de la gestion des huiles
usagées dans la ville de Cotonou, et de proposer une approche de gestion
qui prenne en compte les réalités socioéconomiques et
l'environnement institutionnel du Bénin.
Nous présenterons dans une première partie, les
généralités (Justification du choix du thème,
Présentation de milieu d'étude, Généralités
sur les huiles usagées) puis dans une seconde, l'approche
méthodologique, les résultats et discussions, les
difficultés rencontrées, les recommandations et les perspectives
pour la thèse.
Mémoire de DEA
Contribution à l'étude de la
production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de
Cotonou
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PREMIERE PARTIE : GENERALITES.
|
Cette partie comporte deux (2) chapitres : la justification du
choix du thème (problématique, objectifs, questions de
recherche), la présentation du milieu d'étude et les
généralités sur les huiles usagées.
1.1 JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME.
1.1.1 Problématique.
Aujourd'hui plus que jamais, l'humanité toute
entière est confrontée à de grands défis dont la
donnée environnementale constitue un problème planétaire
qui préoccupe grands et petits, riches et pauvres, (MEHU, 1992). Pour
s'en convaincre, il suffit de se référer aux différentes
mobilisations des communautés nationale et internationale autour des
questions d'environnement depuis le début des années
soixante-dix, qui témoignent d'une prise de conscience des dangers qui
menacent notre planète.
Au Bénin, cette prise de conscience se traduit par un
certain nombre d'actions dont la signature et la ratification de plusieurs
conventions sur la protection de l'environnement - jusqu'à Rio 1992, le
Bénin a adhéré à 28 accords, traités et
conventions (MEHU, 1993) - la création d'un ministère de
l'environnement avec un arsenal institutionnel important (la Commission
Nationale pour le Développement Durable, l'Agence Béninoise pour
l'environnement,...), l'intérêt de plus en plus accru de la
société civile pour les questions d'environnement.
Des actions d'envergure ont accompagné les changements
institutionnels et structurels en faveur de l'environnement. Plusieurs
programmes concernant les domaines sensibles sont en cours d'exécution.
Ainsi, le Projet d'Aménagement des Zones Humides (PAZH) s'évertue
à protéger, à aménager et à mettre en valeur
les zones humides, le programme anti-pollution en cours dans nos grandes villes
vise la réduction de la pollution de l'air par les gaz et fumée
d'échappement, les structures de gestion des déchets solides
s'organisent de mieux en mieux.
Dans ce contexte de mobilisation générale pour
la préservation de la qualité de l'environnement et donc de la
vie, aucune source de nuisance ne saurait être négligée. La
gestion des huiles usagées demande alors une attention toute
particulière.
En effet, d'une part, les huiles usées provenant des
vidanges de véhicules et des motos à deux ou trois roues
connaissent une prolifération (il existe aujourd'hui sur le
marché des produits provenant du secteur formel (SONACOP, ORYX, TEXACO,
TOTALFINA, SACOGI, NATIONAL OIL, etc.) et les produits provenant de la
contrebande. De même, depuis l'année 1996, environ 28% des
déplacements journaliers sont assurés par des véhicules
particuliers et 10% sont assurés par les engins à deux roues
(ECOPLAN et ABE, 2005). Dix (10) ans après, et avec l'évolution
du parc automobile - motivée par le marché des véhicules
d'occasion - et le phénomène de zémidjan, la
production d'huiles usagées prend des proportions inquiétantes.
D'autre part, les véhicules lourds, les engins de levage et les
industries, en nombre relativement réduit, sont susceptibles de produire
plus d'huiles usagées dont le mode de gestion n'est pas non plus
très connu. Or, les huiles usées, une fois dans le sol, peuvent y
persister au moins pendant cinq (5) années et passer dans la nappe
phréatique (BURNS et TEALS, 1979). De même, MALIKI (1993), BOUKARI
et al (1995) et SAGBO (2000) ont démontré la
vulnérabilité des nappes alimentant les puits de Cotonou. Plus
particulièrement, SAGBO, (2000) a révélé la
présence de micros organismes provenant des latrines et des ordures
ménagères dans l'eau des puits du voisinage immédiat, par
le phénomène d'infiltration. Il est donc probable que les huiles
usagées par le même mécanisme atteignent les nappes
d'eau.
Pour les populations de la ville de Cotonou dont 43,6 % sont
abonnés au réseau d'eau potable de la SONEB à la maison
(INSAE, 2003) et où les eaux de puits continuent d'être
utilisées par une frange de la population comme eau de boisson, de
vaisselle et de bain (MEHU/ONUDI/PNUD, 1998), il serait important de disposer
d'informations scientifiques sur la production et la gestion des huiles
usagées.
Mémoire de DEA
Contribution à l'étude de la
production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de
Cotonou
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La présente étude intitulée
« Contribution à l'étude de la production et de la gestion
des huiles usagées dans la yille de Cotonou » est
initiée dans le but de combler un tant soit peu le déficit
d'informations sur la production des huiles usagées dans la ville de
Cotonou et sur les risques éventuels pour l'environnement urbain et la
santé des populations que pourrait engendrer une gestion
inadéquate.
1.1.2 Objectifs.
L'objectif principal de cette étude est de contribuer
à la réflexion sur les problèmes d'amélioration de
la qualité de l'environnement urbain et la préservation de la
santé.
Les objectifs spécifiques sont :
- estimer la quantité d'huiles usagées produite sur
le territoire de la ville ;
- analyser les différentes méthodes actuelles de
gestion des huiles usagées ; - analyser les impacts sur l'environnement
et la santé ;
- faire des propositions pour une meilleure gestion.
1.1.3 Questions de recherche
En vue de mieux structurer la recherche, deux (2) questions
fondamentales ont été formulées. Les réponses
à ces questions nous permettront d'atteindre les objectifs de
l'étude.
1- Quel est le niveau de la production des huiles usagées
?
2- Existe-t-il des formes de gestion des huiles usagées
par les unités de production et pouvant être
améliorées ?
3- Quels sont les impacts sur l'environnement et la santé
?
1.2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE.
1.2.1 Caractéristiques physiques de la ville de
Cotonou.
Cotonou, la capitale économique du Bénin, est
située sur le bassin côtier. Du point de vue géographique,
elle est située à 6°21' de latitude Nord et 2°26' de
longitude Est. La ville est bâtie sur un cordon littoral large de 4
à 6 km entre l'Océan Atlantique au Sud et le lac Nokoué au
Nord, ce qui constitue un obstacle à son extension. Les
frontières Est et Ouest sont diffuses. Cependant il est admis que les
arrondissements de Godomey (Commune d'Abomey-Calavi et d'Agblangandan (Commune
de Sèmè-Kpodji), localités situées respectivement
à 11 km et 7 km du centre ville, constituent les limites de la ville. La
ville couvre une superficie de 79 km2.
1.2.1.1 Données climatologiques.
La ville de Cotonou, de par sa situation géographique,
possède les caractéristiques climatiques de la bande
côtière du Golfe de Guinée à laquelle appartiennent
toutes les régions du bas-Bénin. Il s'agit d'un climat
béninien de type sub-équatorial à quatre saisons :
- une grande saison des pluies d'avril à juillet, - une
petite saison sèche d'août à septembre,
- une petite saison pluvieuse d'octobre à novembre - une
grande saison sèche de décembre à mars.
Les températures sont élevées mais jamais
excessives. Les maxima se situent en mars (26°C) et les minima en
août (24°C). L'amplitude thermique annuelle (température
moyenne du mois le plus chaud moins température moyenne du mois le moins
chaud) est faible, inférieur à 5°C. L'humidité est
élevée (70 à 90%) à cause de la proximité de
l'océan (ADAM & BOKO, 1993).
Mémoire de DEA
Contribution à l'étude de la
production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de
Cotonou
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Cotonou est sous l'influence de vents dominants soufflant dans
le sens SudOuest/Nord-Est. Environ 60% des vents ont des vitesses comprises
entre 2m/s et 4m/s. Le vent au sol est plus fort en bordure de la mer
qu'à l'intérieur.
1.2.1.2 Flore et faune.
a- Flore
Selon N'BESSA (1997), les berges du lac Nokoué et les
rivages de la lagune de Cotonou portent des espèces adaptées aux
variations physico-chimiques des eaux et du sol. La végétation
caractéristique de ces milieux est la mangrove qui supporte une forte
salinité. Trois espèces végétales se distinguent et
dominent par endroits le couvert végétal : le palétuvier
rouge (Rhizophora racemosa) ; le palétuvier blanc
(Avicennia africana), la fougère des mangroves (Acritichum
aureum).
Aujourd'hui, la forêt de mangrove a pratiquement disparu
: elle a été exploitée par la population à la
recherche de bois pour la construction des cases, la pisciculture
traditionnelle Acaja et aussi pour l'usage domestique. A la place de
la forêt de mangrove, il se développe d'immenses prairies à
Paspalum vaginatum (Poaceae), herbe toujours verte dont se nourrissent
les animaux domestiques : bovins, ovins, caprins. Ces prairies sont
parsemées d'autres espèces herbacées dont les plus
importantes sont : Amaranthus spinosus (Amaranthaceae), Cleome
viscosa (Cleomaceae), Shrankia leptocarpa (Salviniaceae),
Cassia occidentalis (Caesalpiniaceae), Commelina erecta
(Commelinaceae), Crotalaria retusa (Fabaceae), Chromolaena
odorata (Asteraceae).
En ce qui concerne la flore des nombreux marécages de
Cotonou, Typha australis est souvent l'espèce dominante. Mais
on y rencontre également en abondance Thalia welwitchii,
Kyllinga peruviana (Cyperaceae), Paspalum vaginatum
(Poaceae), Cylosorus sp., Scirpus jacobi (Cyperaceae),
Pistia stratiotes (Piperaceae), Nymphea lotus (Moraceae).
Un peu partout dans la ville on rencontre des essences
d'alignement et des fruitiers parmi lesquelles on peut citer : Ficus
sp., Cassia auriculiformis (Mimosaceae), Casuarina
equisetifolia (Casuarinaceae), Azadiracta indica (Meliaceae),
Tectona grandis (Verbenaceae), Terminalia catappa
(Combretaceae), Cocos nucifera (Arecacée), Elaeis
guineensis (Arecacée), Carica papaya (Caricacée),
Mangifera indica, Musa sinensis (Musaceae), etc.
Photo 1.a. Végétation de
Paspalum vaginatum à Avotrou, 1er
arrondissement.
|
Photo 1.b. Végétation de Typha
australis à Vodjè, 11ème
arrondissement
|
Photo 1.c. Rangée de Terminalia
mentalis sur la place de l'étoile rouge.
Photo 1.d. Rangée de Kahya
senegalensis sur le terre- plein central de l'avenue du Canada.
Mémoire de DEA
Contribution à l'étude de la
production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de
Cotonou
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b- Faune
Outre les espèces végétales, ces milieux
sont aussi riches en espèces animales. La faune aquatique comprend
toutes sortes de poissons adaptés aux conditions offertes par le milieu.
Ainsi on distingue trois grandes catégories d'espèces :
- Les espèces d'origine marine remontant dans la lagune
au début des basses
eaux et se retirant en mer pour une courte durée pendant
les hautes eaux.
- Les espèces d'origine continentale (poissons d'eau
douce) envahissant les lagunes dès le début des crues et y
restant jusqu'à la décrue, soit pendant deux mois environ. Elles
vont se réfugier généralement sous les
végétaux, les marécages ou les trous à poissons
pour se multiplier.
- Les espèces d'estuaire qui peuvent supporter une
forte variation de salinité comme Mugil cephalus, Mugil
curema, Mugil bananensis, Liza falcipinus, Elops
laterta, Elops senegalensis, Megalops atlanticus,
Callinectes latimanus (crabe nageur des lagunes).
La faune terrestre est constituée d'insectes (grillon,
criquet, sauterelle, fourmi, moustique, mouche, libellule, ...), de mollusques
(escargot géant), de petits rongeurs (rat de Gambie, aulacode, ...), de
reptiles (serpent cracheur, python royal, varan, tortue d'eau douce, ...),
d'oiseaux (poule d'eau, héron garde boeuf, martin pêcheur, ...),
et de batraciens (CEIE, 2001). La présence de crocodiles et de ruminants
(bubales) a été signalée dans les marécages de Agla
et de Ahogbohouè.
Tableau I : Faune lagunaire à Porto-Novo
et Cotonou (quelques espèces de poisson).
NOMS SCIENTIFIQUES
|
NOMS COURANTS
|
CARACTERISTIQUES
|
Clarias lazera
|
Silure noir
|
Fleuves, marécages, étangs,
flaques d'eau isolées.
|
Caranx carangus
|
Carangue
|
Espèce marine présente dans les eaux
continentales et lagunes en saison sèche.
|
Malapterarus electricus
|
Poisson électrique
|
Mares, marécages, plaines
d'inondation.
|
Tilapia heudelotti
|
Carpe
|
Forme estuarienne en bancs
dans les eaux libres des lagunes et eaux saumâtres.
|
Ethmalosa fimbriata
|
Sardine, Ethmalose
|
Espèce estuarienne en bancs
dans les eaux libres des lagunes et eaux saumâtres
|
Chrysichthys migrodigitatus
|
Silure de mer, silure blanc
|
Lits mineurs des fleuves,
plaines d'inondation, lagunes saumâtres.
|
Source : La pêche dans le Sud-Ouest du
Bénin, cité par N'BESSA (1997).
1.2.1.3 Substratum géologique et types de
sol.
La ville de Cotonou s'étend sur des sols sableux,
acides dans leur majeure partie. Un cordon littoral sableux, d'une largeur de 2
km à 5 km et découpé par des lagunes et des marais,
s'étend le long de la côte. Les sols de ce cordon littoral sont
des sols peu évolués de profil. Les sols chimiquement pauvres et
blancs à tendance podzolique sont des sols hydromorphes lessivés
situés à l'Est où ils occupent de larges bandes au Sud des
sols ferrugineux tropicaux lessivés. Ces sols périodiquement
engorgés jusqu'à la surface sont d'une grande pauvreté
chimique. Entre les sols lessivés sans concrétion et les sols du
cordon littoral, s'étend un complexe pédologique constitué
des sols ocre jaunes à hydromorphie temporaire de profondeur, sols gris
ou ocres à hydromorphie temporaire de surface, sols des marais,
quelquefois salés.
Sur le plan géologique, le site de Cotonou repose sur
des terrains quaternaires de formation récente alluviale, littorale et
marine. Le sol est essentiellement sablonneux avec la présence
d'éléments argileux et organiques par endroits. Il est
constitué à 80% de sable grossier sur une épaisseur qui
varie entre 9 et 15 mètres.
Sur le plan hydrogéologique, on note la présence
d'un aquifère semi-continu dont le niveau est de 1 à 2
mètres en saison sèche. Avec la saison des pluies, ce niveau
monte rapidement au bout de 2 à 3 semaines. La nappe phréatique
est peu profonde (moins d'un mètre par endroits) et se trouve de ce fait
très influencée par les eaux des pluies et les lixiviats,
entraînant une contamination des eaux souterraines par des déchets
de toutes sortes.
1.2.2 Données socio-démographiques.
1.2.2.1 Structure et évolution de la
population.
Le dernier recensement de la population et de l'habitation a
estimé en 2002 la population de la ville de Cotonou (la seule commune du
département du littoral) à 665100 habitants, soit 9,82% de la
population du Bénin. Les femmes représentent 51,41% de cette
population et les hommes, 48,59%. Par rapport aux précédents
recensements de 1979 et de 1992, le taux d'accroissement annuel, pour la
population de Cotonou, a connu une variation sensible avec une tendance
à la baisse pour la période de 1992 à 2002 (de 2,50% entre
1979 et 1992, il est passé à 2,17% entre 1992 et 2002), tandis
que pour la population béninoise, il a connu un mouvement contraire (de
2,84% entre 1979 et 1992, il est passé à 3,25% entre 1992 et
2002). Par ailleurs, l'évolution du poids démographique de
Cotonou montre que sa population qui représentait 6,12% de la population
du Bénin en 1979 est passée à 10,92% en 1992 puis a
varié très peu entre 1992 et 2002 en diminuant de 1,1% (9,82%).
Ceci suppose que la ville, à cause de son caractère cosmopolite a
connu un essor démographique entre 1979 et 1992. Mais à partir de
1992, la croissance démographique est modérée ou du moins
le flux migratoire est en équilibre dynamique (en même temps que
la ville se peuple à cause de l'exode rural, elle se dépeuple
à la faveur de l'émergence de
nouveaux quartiers résidentiels qui se créent
dans les communes de l'Atlantique et de l'Ouémé, en
réponse à la pression foncière sur la ville de Cotonou).
Les données du RGPH3 confirment bien cette analyse car le solde
migratoire en 2002 est déficitaire (-42.793). Toutefois, Cotonou garde
son attribut de département à plus forte densité du
Bénin (8419 habitants/km2) soit environ 15 fois la densité du
département de l'Ouémé qui vient au second rang sur le
plan national (570 habitants/km2).
Les informations sur la structure et l'évolution de la
population de la ville de Cotonou sont présentées dans les
tableaux 2 et 3.
La population de Cotonou est entièrement urbaine et
composée de différents groupes socio-linguistiques dont les plus
importants sont le groupe fon majoritaire (56,7%) suivi du groupe adja (18,3%
et du groupe Yoruba (11,5%). Les principales religions pratiquées sont :
le catholicisme (57,8%), l'islam (14,2%) et les nouvelles religions
chrétiennes 7,8%).
Tableau II : Structure par sexe de la population
de Cotonou en 2002.
|
Population en 2002
|
Total
|
Hommes
|
%
|
Femmes
|
%
|
Cotonou
|
665.100
|
323.168
|
48,59
|
341.932
|
51,41
|
Bénin
|
6.769.914
|
3.284.119
|
48,51
|
3.485.795
|
51,49
|
Poids démographique
|
9,82
|
9,84
|
|
9,81
|
|
Source : INSAE (2003)
Tableau III : Evolution de la population de
Cotonou de 1979 à 2002.
|
Populations
|
Accroissement
|
1979
|
1992
|
2002
|
1979-1992
|
1992-2002
|
Cotonou
|
203.842
|
536.827
|
665.100
|
2,50%
|
2,17%
|
Bénin
|
3.331.210
|
4.915.555
|
6.769.914
|
2,84%
|
3,25%
|
Poids démographique
|
6,12
|
10,92
|
9,82
|
|
|
Source : INSAE (2003)
1.2.2.2 Organisation administrative.
La ville de Cotonou est l'une des trois Communes à statut
particulier définies par les lois de la décentralisation en
vigueur dans notre pays. Elle est la seule commune du département du
littoral. La municipalité est administrée par un conseil
municipal de 45 membres ayant à sa tête le Maire élu. La
Commune est divisée en arrondissements, sans personnalité
juridique ni autonomie financière (MISD, 2002). Les arrondissements de
la commune de Cotonou sont constitués par une ou plusieurs ex-communes
de la Circonscription Urbaine de Cotonou. La ville est composée de 13
arrondissements et de 140 quartiers de villes (INSAE, 2005).
Tableau IV : Arrondissements de Cotonou et
territoires correspondants.
ARRONDISSEMENTS
|
RESSORT TERRITORIAL
|
POPULATIONS
|
1er Arrondissement
|
Ex-Communes de : Avotrou et Dandji
|
55.413
|
2ème Arrondissement
|
Ex Communes de : Sènadé et Yénawa
|
53.708
|
3ème Arrondissement
|
Ex Communes de : Ségbèya et
Ayélawadjè
|
59.830
|
4ème Arrondissement
|
Ex Communes de : Sodjèatinmè et Missessin
|
39.012
|
5ème Arrondissement
|
Ex Communes de : Gbédokpo, Gbéto et Wxlacodji
|
32.864
|
6ème Arrondissement
|
Ex Communes de : Dantokpa, Aîdjèdo et Ahouansori
|
71.085
|
7ème Arrondissement
|
Ex Communes de : Saint Michel et Dagbédji
|
36.158
|
8ème Arrondissement
|
Ex Communes de : Sainte Rita
|
37.631
|
9ème Arrondissement
|
Ex Communes de : Fifadji
|
61.585
|
10ème Arrondissement
|
Ex Communes de : Kouhounou
|
41.806
|
11ème Arrondissement
|
Ex Communes de : Gbégamey et Vodjè
|
36.219
|
12ème Arrondissement
|
Ex Communes de : Cadjèhoun et Djomèhountin
|
76.217
|
13ème Arrondissement
|
Ex Communes de : Houénoussou
|
63.572
|
COMMUNUNE DE COTONOU
|
665.100
|
Source : INSAE (2003) ; MISD (2002).
1.2.3 Caractéristiques socio-économiques.
Selon les données du RGPH3, 97,7% de la population de
Cotonou est occupée ; 1,3% cherchent leur premier emploi et seulement
1,0% est au chômage. Le secteur informel occupe 82,8% de cette population
active.
Les activités pratiquées sont multiples et tournent
autour de quelques industries manufacturières, de la pêche, de
l'élevage, du jardinage et surtout du commerce.
La pêche est relativement développée et
mobilise beaucoup de personnes, des nationaux comme des étrangers. Dans
les nombreux plans d'eau (lacs et lagunes), la pêche se pratique sous
plusieurs formes :
- pêche continentale,
- pêche maritime artisanale,
- pêche maritime industrielle.
La pêche continentale s'opère dans le Nohoué
et les étangs piscicoles à l'aide des filets et des acadjas.
Dans le domaine de l'industrie c'est le département qui
abrite le plus grand nombre d'usines au plan national. Les activités
d'artisanat sont assez diversifiées. C'est le département
où le secteur moderne est le plus développé.
Sur le plan commercial, Cotonou abrite beaucoup de
marchés d'importance locale, nationale et un marché
international. Les activités commerciales sont orientées aussi
bien vers la consommation intérieure que vers l'importation et
l'exportation (INSAE, 2005).
Figure 2 : Carte administrative de la ville de
Cotonou.
1.2.4 Aperçu sur la gestion de l'environnement dans
la ville de Cotonou.
La situation de la gestion de l'environnement a connu une
évolution dans le temps. Bien avant la création du
Ministère chargé des questions environnementales en
République du Bénin, les initiatives visant la
préservation de l'environnement ont été prises tant sur le
plan législatif que sur le plan opérationnel. En effet, c'est
depuis le lendemain des indépendances que le Bénin a
commencé à s'engager dans les accords, traités et
conventions internationaux relatifs à l'environnement. Mais les bases
les plus tangibles ont été jetées après la
Conférence des Nations Unies sur l'Environnement tenue à
Stockholm en 1972. En application des résolutions de cette
Conférence, le Bénin a, dès 1974, mis en place des
structures chargées de l'animation environnementale et organisé
des manifestations en vue de sensibiliser l'opinion nationale aux
problèmes de l'environnement. Ainsi furent créés
successivement :
- la commission Nationale chargée de la lutte contre la
pollution de la nature et pour l'amélioration de l'environnement
(Décret n° 74-60 du 08 mars 1974),
- le Comité National du Programme de l'UNESCO sur l'Homme
et la Biosphère (MAB) (Décret n° 78-180 du 14 juillet
1978),
- le Comité National de l'Eau Potable et de
l'Assainissement chargé de l'élaboration et du suivi de
l'exécution des programmes des secteurs eau et assainissement dans le
cadre la DIEPA (Décennie Internationale de l'Eau Potable et de
l'Assainissement),
Par décret n° 85-291 du 23 juillet 1985, une
journée nationale de l'arbre a été instituée.
Ces différentes structures ont animé au niveau
national de nombreuses équipes de recherches et mené
d'importantes activités.
Après la Conférence Nationale des Forces Vives
de la Nation, la constitution du Bénin a stipulé en son article
27 que « Toute personne a droit à un environnement sain,
satisfaisant et durable et a le droit de le défendre. L'Etat veille
à la protection de l'environnement ». Ainsi, le Ministère de
l'Environnement de l'Habitat et de
l'Urbanisme créé à l'ère du renouveau
démocratique devient l'organe national chargé de la mise en
oeuvre de la politique nationale en matière d'environnement.
Actuellement, dans le cadre de la mise en oeuvre des lois sur
la décentralisation en matière d'environnement, le Forum National
sur la Gouvernance Environnementale a permis depuis janvier 2004, de
définir les rôles et responsabilités des différentes
composantes de la Nation, et le MEHU a très tôt fait de
transférer à la Mairie de Cotonou, ses prérogatives en
matière d'environnement.
1.2.4.1 Pollution de l'air.
L'utilisation des véhicules automobiles est la
première cause de pollution atmosphérique. Elle représente
dans les pays industrialisés, près de la moitié des oxydes
d'azote engendrés par l'activité humaine, les deux tiers du
monoxyde de carbone, environ la moitié des hydrocarbures et, dans le
tiers monde, la quasi totalité du plomb en suspension dans l'air (Moore,
1994). Au Bénin, la pollution de l'air par les activités de
transport est surtout imputable aux transports terrestres. Les transports
maritimes, aériens et ferroviaires interviennent dans une moindre
proportion. Le transport routier est à la base de la production de 93%
des matières particulaires, 50% des SO2, 88% des oxydes d'azote, 98% des
hydrocarbures et 99% des oxydes de carbone émis par les moyens de
transport (CES, 2000).
Tableau V : Récapitulation des charges
polluantes émanant des sources mobiles de combustion au Bénin et
à Cotonou.
TYPE DE VEHICULES
|
MATIERES PARTICULAIRES (t/an)
|
SO2 (t/an)
|
NOx (t/an)
|
Hydrocarbures (t/an)
|
CO (t/an)
|
Bénin
|
Cotonou
|
Bénin
|
Cotonou
|
Bénin
|
Cotonou
|
Bénin
|
Cotonou
|
Bénin
|
Cotonou
|
Trafic routier
|
1.025
|
717
|
151
|
105
|
3.599
|
2.520
|
18.046
|
12.635
|
95.690
|
66.989
|
Trafic aérien
|
17
|
17
|
16
|
16
|
230
|
230
|
105
|
105
|
388
|
388
|
Trafic maritime
|
34
|
34
|
89
|
89
|
103
|
103
|
68
|
68
|
94
|
94
|
Total
|
1.076
|
768
|
256
|
210
|
3.932
|
2.853
|
18.219
|
12.808
|
96.172
|
67.471
|
Pourcentage (%)
|
|
71,35
|
|
82,03
|
|
72,56
|
|
70,30
|
|
70,16
|
Source : Cabinet FOCON/ABP, 1999 cité par
CES (2000).
La lecture de ce tableau révèle que la ville de
Cotonou produit à elle seule plus de la moitié des polluants de
l'air au Bénin par les activités de transport.
Les autres sources, non moins importantes, sont les
déchets ménagers et les industries. Dans la zone industrielle
d'Akpakpa, les industries en activité rejettent des gaz et des
particules, soit par la fumée des moteurs soit, par les gaz
résultant des activités de production. De toutes ces usines, ce
sont les cimenteries, la brasserie, l'usine de textile, et l'huilerie, qui
représentent une pollution évidente de l'air à Cotonou
(CES, 2000).
Les conséquences de la pollution de l'air sur la nature
et les êtres vivants sont nombreuses et dangereuses. Aussi, les
autorités béninoises ont-elles pris des mesures de lutte pour
préserver la nature et les hommes. Au nombre de ces mesures, il y a :
- l'entrée en vigueur au Bénin le 16 mars 1993 de
la Convention de Vienne pour la protection de la couche d'ozone ;
- l'entrée en vigueur le 16 mars 1993 du Protocole de
Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone ;
- le décret n° 2000-671 du 9 décembre 2000,
portant réglementation de l'importation, de la commercialisation et de
la distribution des matériels et biens d'équipement d'occasion
;
- le décret n° 2001-110 du 04 avril 2001, fixant les
normes de qualité de l'air en République du Bénin ;
- l'arrêté interministériel portant fixation
du pourcentage d'huile à moteur dans les carburants des engins à
2 roues ;
- les opérations de réglage gratuit suivi de
contrôle coercitif des gaz d'échappement des véhicules ;
- la formation de 53 mécaniciens auto et de 41
mécaniciens motos pour le réglage des
moteurs et l'édition d'un Guide pratique du
mécanicien auto dépollueur 2000 ; - le passage à l'essence
sans plomb en 2005 ;
- l'organisation de plusieurs ateliers de formation et les IEC
sur la pollution atmosphérique.
1.2.4.2 Eau.
a- Disponibilité et gestion
Selon MIDDLETON (1995), l'eau est l'élément de
base de la vie sur Terre. L'homme peut survivre sans nourriture pendant
plusieurs semaines, mais sans eau il moura en quelques jours. Dans les
économies modernes, l'eau est aussi essentielle à l'agriculture,
à l'industrie, à la production de l'électricité et
aux transports. Bien qu'étant l'élément le plus abondant
de la terre, elle n'est utilisable que dans une infirme proportion, de l'ordre
de 0,003%. Le reste est tellement inaccessible que l'on se demande si le monde
court vers un manque d'eau. Depuis 1983, l'Etat a confié à la
SBEE la responsabilité de l'exécution de sa politique pour la
mise en valeur des ressources à des fins d'hydraulique urbaine (TOUPE et
MANIGUI, 2001). La principale source de pompage d'eau potable au Bénin
est située sur le plateau continental d'Allada. D'une superficie de
2.500 km2 et appartenant à plusieurs entités hydrographiques
indépendants du système aquifère supérieur, cette
source alimente la ville de Cotonou et toute son agglomération en eau
potable. Les champs de captage du système d'alimentation en eau potable
dénommés champ A et champ F sont situés à Godomey
(banlieue de Cotonou) et desservent respectivement les installations de la
station de Godomey et l'usine d'eau de Vêdoko à Cotonou. La
capacité maximale de l'usine de Vêdoko est de 1.800 m3 d'eau/heure
ou une production quotidienne de 30.800 m3 sur la base de 22 heures de
fonctionnement (SBEE, année non précisée).
Pour l'année 2001, la production d'eau à Cotonou
représente 57,80% de la production nationale de la SBEE. Selon le RGPH3,
43% de la population de Cotonou sont branchés sur le réseau de la
SONEB et 54,5 s'approvisionnent en eau potable de la SONEB auprès de
tiers. Seuls les 2,5% restants consommeraient exclusivement donc de l'eau non
potable.
Malgré ces statistiques apparemment satisfaisantes, le
constat sur le terrain est que les conditions socio économiques
marquées par la faiblesse et la précarité des revenus
des ménages et les habitudes de consommation, amènent les
populations à utiliser des
sources d'approvisionnement autres que le réseau
d'adduction d'eau de la SBEE (ODOULAMI, 1999). Sur la base de 80
litres/hbt/jour, la consommation totale d'eau s'élèverait
à 19.420.920 m3 par an à Cotonou. Et si l'on tient
compte des rapports de la SBEE, on peut alors estimer à 11.823.456
m3 la quantité d'eau de puits consommée à
Cotonou, soit un déficit de 7,5 millions de m3, ce qui
correspond à la consommation de 256.850 personnes, soit 38,61% de la
population non satisfaite.
b- Problèmes de l'eau
D'après le rapport 2001 de la SBEE, la distribution de
l'eau potable couvre moins de la moitié de la ville de Cotonou. Selon
ADJAMOSSI (1994) cité par ODOULAMI (1999), les eaux de puits,
utilisées par plus de 60% de la population renferment souvent des germes
fécaux qui sont responsables de plusieurs maladies hydriques telles que
le choléra, la fièvre typhoïde, la dysenterie bacillaire,
9.570 cas de parasitose intestinale ; 821 cas d'amibiase intestinale, 3.889 cas
de diarrhée et 143 cas de bilharziose ont été
enregistrés à Cotonou.
La non maîtrise des eaux de pluies due à la fois
à des causes naturelles et anthropiques soumet certains quartiers, la
majorité malheureusement, aux impacts des inondations
saisonnières. Quant aux eaux usées domestiques, elles sont soit
directement jetées dans la rue où elles stagnent parfois et
constituent des lieux de prolifération de vecteurs de maladies, soit
recueillies dans des puisards peu étanches, soit jetées dans les
collecteurs publics.
1.2.4.3 Sol.
a- Occupation du sol
La superficie urbanisée représente 74 % (5 846
ha) de l'ensemble de la ville de Cotonou (7.900 ha) et l'habitat
structuré occupe plus de 78 % de cette superficie urbanisée et 60
% de toute la ville. Depuis le schéma de structure élaboré
par GIGG, la superficie urbanisée est passée de 4 580 ha en 1983
(3.350 ha si on exclue les marais habités) à plus de 5.000 ha.
L'application d'une trame orthogonale rigide ou d'un
tracé fantaisiste ne laisse aucune place à des espaces publics
intéressants (marchés, entrées d'équipements
publics, terrains de jeux, espaces verts mettant en valeur les soupçons
de relief), toute la surface « publique » étant
absorbée par des voies aux emprises souvent excessives. L'absence de
prise en compte du relief certes léger, n'est pas sans
inconvénient pour la mise en place d'un système de drainage
à un coût raisonnable et susceptible d'être entretenu
(occupation des exutoires naturels - bas fonds, blocage des couloirs
d'écoulement des eaux, etc.).
Tableau XI: Bilan des lotissements à
Cotonou (1970-1990)
|
Cotonou
|
Surface totale lotie
|
2.922,10 ha
|
Nombre total de parcelles produites
|
43.501
|
Nombre moyen de parcelles par hectare
|
14,8
|
Taille moyenne des parcelles initiales
|
671,73 m2
|
Source : Livre blanc, ABE (2000).
Cotonou est aujourd'hui débordé par une
croissance démographique et spatiale à laquelle elle n'a pas
été préparée : un zonage inadapté et un
sous-équipement crucial qui posent des problèmes tant dans les
centres que dans les quartiers périphériques. Ce constat est
également largement partagé par le maire et la plupart des chefs
d'arrondissements de Cotonou (ABE 2000).
b- Pollution des sols
A Cotonou la pollution des sols peut être d'origine
agricole, industrielle et domestique. Les travaux de SANNY (2001) ont
décelé la présence d'éléments polluants dans
les sols du périmètre maraîcher de Houéyiho. Il
s'agit des métaux (Plomb, Cuivre dans des proportions dépassant
les normes), des germes responsables de la pollution bactériologique
(coliformes totaux, coliformes fécaux, streptocoques fécaux) et
des molécules de pesticides responsables de la pollution chimique (les
organochlorés). Ces différents éléments se
retrouvent également dans l'eau et des plantes et constituent une menace
grave pour la santé des consommateurs.
Dans la zone industrielle d'Akpakpa, les différents
types d'industries déversent des déchets liquides (effluents,
huiles usagées) et solides sur les sols, en l'absence de système
efficace de gestion de ces déchets.
Quant à la pollution d'origine domestique, elle est
principalement due à la mauvaise gestion des déchets solides
ménagers et à la qualité des ouvrages d'assainissement
individuel et collectif tels que les latrines, les puisards et les fosses
sceptiques (SAGBO, 2000).
1.2.4.4. Déchets solides ménagers.
D'après les travaux du cabinet GIGG
réalisés en 1983 et cité par DESSAU (1997), la
quantité des déchets produits à Cotonou est de 0,46
kg/hbt/jour. Mais, TONON (1986), en tenant compte des types d'habitats et les
niveaux de vie, a estimé la quantité moyenne à 0,42
kg/hbt/jour. En 2000, GBEDO, V. E. se basant sur les estimations de DESSAU
(1996) qui a révélé que chaque habitant de la ville de
Cotonou produit 0,59 kg/j, a évalué la production
journalière à 400 tonnes en considérant une population de
665100 habitants pour Cotonou.
Avant les années 90, seule la voirie urbaine de Cotonou
assurait le ramassage des ordures ménagères. Mais elle s'est
trouvée submergée face à l'augmentation continue de la
production. En 1990, Cotonou a vu démarrer la première entreprise
privée offrant des prestations d'assainissement aux particuliers et aux
entreprises : la SIBEAU. Le volume collecté par la SIBEAU est
équivalent à celui des services techniques municipaux, pour
totaliser ensemble un taux de collecte de moins de 30% (TA, 1998).
Face à l'insuffisance de l'action publique comme de
l'initiative privée, des expériences communautaires ont vu le
jour en 1993 et 1994, aidées par des ONGs ou des aides internationales.
Depuis août 2002, le système de gestion des déchets solides
ménagers à Cotonou se veut assez proche du système
classique de gestion en trois phases à savoir précollecte,
collecte et traitement. Tout le système de précollecte est
relativement organisé autour de la Coordination des Organisations non
Gouvernementales de Gestion des Déchets Solides Ménagers et de
l'Assainissement (COGEDA). Les déchets
précollectés sont déposés à
des points de regroupements définis et ensuite convoyés vers la
décharge de Hêvié où ces déchets subissent un
traitement.
D'après GBEDO (2004), certains problèmes sont
inhérents au système actuel de gestion des déchets solides
ménagers et constituent des faiblesses du système. Il s'agit
entre autres du coût exorbitant, le défaut d'aménagement
des points de regroupement, conduisant les charretiers à déposer
les ordures dans des milieux non indiqués (marécages, abords des
plans d'eau, espaces publics, parcelles vides), la surcharge de la
décharge de Hêvié.
1.3 GENERALITES SUR LES HUILES USAGEES.
1.3.1 Définition.
D'une manière générale, toutes huiles
ayant servi dans un processus de transformation et destinée à
l'abandon du fait de la perte de ces propriétés physico-chimiques
de base est désignées par le terme « huiles
usées ». On distingue :
- les huiles usées domestiques qui sont des huiles
alimentaires d'origine végétale ayant servi dans la friction ;
- et des huiles usées industrielles provenant des moteurs,
des industries, des transformateurs, des circuits hydrauliques et des
turbines.
Les huiles objets de notre étude sont celles de la
seconde catégorie. Elles sont désignées par «
huiles usagées » selon la législation
béninoise en la matière, le Décret N°
2003-330 du 27 août 2003 portant gestion des huiles usagées en
République du Bénin et définies comme :
« toutes huiles, issues du raffinage du pétrole
brut ou synthétique, destinées à la lubrification ou
à autres fins, et qui sont devenues impropres à leur usage
original en raison de la présence d'impuretés ou de la perte de
leurs propriétés initiales ; elles incluent les huiles
lubrifiantes, les huiles hydrauliques, les huiles pour le travail des
métaux et les liquides isolants ou caloporteurs. »
Tout comme le Bénin, la réglementation
française utilise la terminologie « huiles usagées »
tandis que celle canadienne utilise « huiles usées ». C'est la
terminologie issue de la réglementation béninoise qui sera
employée dans le document.
1.32. Caractéristiques générales.
Les huiles usagées peuvent être d'origine
minérale ou synthétique. On distingue deux grandes
catégories :
- les huiles noires qui comprennent les huiles de moteurs et
certaines huiles industrielles (huiles de trempe, de laminage, de
tréfilage et autres huiles entières d'usinage des métaux)
: ces huiles sont fortement dégradées et contaminées.
- Les huiles claires qui proviennent des transformateurs, des
circuits hydrauliques et des turbines. Elles sont peu contaminées et
chargées en général d'eau et de particules.
D'une manière générale, les huiles
usagées sont peu biodégradables. Elles ont une densité
plus faible que l'eau. C'est pourquoi un (1) litre d'huile usagée peut
couvrir une surface de 1000 m2 d'eau et réduire l'oxygénation de
la faune et de la flore du milieu aquatique. Les conséquences d'un rejet
direct de l'huile usagée dans le milieu naturel sont donc
évidentes au vu de leur composition chimique. En effet, l'analyse en
France et au Canada des huiles à moteur usagées à la
sortie des carters révèle la présence d'un certain nombre
de polluants :
- des suies, des résines,
- des métaux lourds,
- des acides organiques provenant de l'oxydation partielle de
l'huile, - du chlore provenant de certains additifs de lubrification,
- des composés aromatiques parmi lesquels des
hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP),
- des phénols et des phtalates.
La bonne gestion de ces huiles répond donc au double enjeu
:
- de la préservation de la qualité de
l'environnement et de la santé ; - des économies de
matières premières ou d'énergie.
A cet effet, le cadre législatif et
réglementaire existe en République du Bénin. Il s'agit de
la constitution du 11 décembre 1990, de la loi cadre sur l'environnement
et du décret N° 2003-330 du 27 août 2003 portant gestion des
huiles usagées en République du Bénin.
1.3.3. Autres définitions.
- Collecte : Toute opération de ramassage, de tri
ou de regroupement d'huiles usagées en vue de leur transport.
- Regroupement : L'immobilisation provisoire sur un
site avec possibilité de mélanger des huiles usagées
d'origines différentes, pour autant que ces huiles
mélangées sont de nature compatible.
- Valorisation : Toute opération visant à
permettre la réutilisation des huiles usagées,
c'est-à-dire la régénération et la valorisation
énergétique.
- Régénération : Tout
procédé permettant de produire des huiles de base par un
raffinage d'huiles usagées, impliquant notamment la séparation
des contaminants, des produits d'oxydation et additifs que ces huiles
contiennent.
- Valorisation énergétique : L'utilisation
des huiles usagées en tant que combustible avec
récupération adéquate de la chaleur produite.
- Elimination : Le traitement ou la destruction des huiles
usagées ainsi que leur stockage et leur dépôt sur ou dans
le sol.
- Producteur : L'exploitant d'un établissement
oü se produisent des huiles usagées, qu'il s'agisse de garages
automobiles, d'ateliers de mécanique de motocyclettes ou d'usines.
1.3.4. Travaux réalisés sur les huiles
usagées au Bénin et dans le monde
1.3.4.1. Au Bénin
ABDOU KARIM et GBAGUIDI (2004), dans leur étude sur
l'analyse environnementale de la gestion des déchets automobiles dans la
ville de Cotonou, ont fait une estimation de la production des huiles
usagées. La méthode d'estimation a consisté à
demander le nombre de véhicules qui subissent la vidange par jour, par
semaine ou par mois dans chaque garage enquêté, de même que
leur capacité en huile. Les résultats sont consignés dans
un tableau à deux entrées. Ensuite, le nombre de garagistes en
activité sur le territoire de Cotonou et qui sont inscrits au service
des impôts a été déterminé. Puis, en se
servant des résultats d'enquête, le pourcentage de garagiste qui
versent des taxes à ce service est calculé. Ceci a permis
d'estimer le nombre total de garagistes. Connaissant le volume moyen d'huiles
usagées produit par garagiste et par jour, le volume qui est
déversé dans la ville de Cotonou a été
calculé.
D'après les résultats de l'étude, 314
garagistes sont en activité sur le territoire de Cotonou et produisent
en moyenne 12 litres d'huiles usagées par jour, ce qui correspond
à une production annuelle de 2.373.960 litres.
Cette étude a le mérite d'aborder pour la
première fois la question sensible de la production d'huiles
usagées dans la ville de Cotonou. Toutefois, il faut reconnaître
que l'étude n'a pas donné de précision sur les types de
garage dans la mesure oü il existe des garages de véhicules
légers et de véhicules lourds et des services qui ne font pas de
la réparation mais qui s'occupent uniquement de l'entretien. Elle n'a
pas non plus pris en compte des véhicules à 2 roues, les machines
des industries et des gros engins (engins de levage, tracteurs et autres).
1.3.4.2. Dans le monde (l'expérience du
Canada)
L'institut Canadien des Produits Pétroliers (ICPP)
répartit les consommateurs et les producteurs d'huiles en quatre (4)
secteurs de marché :
- Groupe 1 : les particuliers qui font eux-mêmes la vidange
d'huiles de leur véhicule ; - Groupe 2 : le secteur agricole et rural
;
- Groupe 3 : la grande industrie (urbaine et en milieu
éloigné) ;
- Groupe 4 : les petits producteurs urbains (les ateliers de
lubrification rapide, les stations-service, etc.).
Le cadre général de la gestion des huiles
usées est Le Règlement sur la gestion des huiles usées
et des combustibles résiduaires, pris en vertu de la l'article 34
de la Loi sur la protection de l'environnement.
La gestion des huiles usées est de compétence
provinciale. Les ministres fédéral et provinciaux collaborent au
sein d'un organisme appelé le Conseil Canadien des Ministres de
l'Environnement qui a publié un Code de pratiques de gestion des huiles
usées au Canada. L'institut Canadien des Produits Pétroliers
(ICPP) s'est servi de ce code pour élaboré un plan d'action sur
les huiles, traitant de la récupération des huiles usées
au Canada. Ce plan fait notamment appel à :
- l'installation obligatoire de dépôts et de
point de collecte d'huiles usées par les industries membres de l'ICPP et
tous les autres vendeurs de lubrifiants, afin de cibler les huiles usées
produites par les groupes 1 et 2, ce qui permettra de récupérer
les huiles usées au point d'achat, afin d'en faire le recyclage ou la
récupération.
- l'élaboration d'un programme de sensibilisation visant
à encourager la
population à retourner ses huiles usées au lieu de
les mettre au rebut.
Des études récentes, commanditées par
l'Association de gestion des déchets de l'Ontario et l'association de
gestion des huiles usées de l'Ontario estiment que 129.000.000 kg
d'huiles usées ont été collectées à Ontario
en 2001. Ce qui représente approximativement 79% du total d'huile
usées produites.
Une bonne partie des industries et des centres d'entretien
mécanique, conscients des dangers des rejets
répétés des huiles usées dans l'environnement ont
pour leur part, déjà adopté une politique de gestion
efficace pour leurs huiles usées. Il reste toutefois à
uniformiser cette saine pratique préventive et d'inciter l'ensemble des
industries et des entreprises canadiennes à amorcer rapidement cette
démarche.
L'accent est mis sur l'incitation à la création
de structures privées, le renforcement des infrastructures et
d'équipements et la sensibilisation pour assurer le succès des
programmes de gestion des huiles usées.
CONCLUSION PARTIELLE
De la description du milieu d'étude, il ressort que la
ville de Cotonou présente une certaine vulnérabilité en ce
qui concerne sa nappe phréatique. Mais, force est de constater que
malgré l'existence d'activités génératrices
d'huiles usagées (risques de pollution des eaux souterraines) dans cette
ville, les différents acteurs de la protection de l'environnement se
sont peu intéressés aux problèmes de la gestion de ces
huiles.
Toutefois, l'intérêt traditionnel de ces acteurs
pour les problèmes d'environnement et l'existence de texte de loi
réglementant la gestion des huiles usagées sont des
opportunités à saisir pour faire de la gestion des huiles
usagées une préoccupation importante. Mais avant tout, il importe
de trouver les moyens de focaliser l'attention des pouvoirs publics, de la
communauté scientifique, de la société civile, des acteurs
de la production des huiles usagées et des populations en
général sur les problèmes environnementaux liés
à la production et à la gestion des huiles usagées.
DEUXIEME PARTIE : PRODUCTION ET GESTION DES
HUILES USAGEES A COTONOU
|
2.1 APPROCHE METHODOLOGIQUE.
2.1.1 Nature et portée de l'étude.
L'étude est de type descriptif et adopte une approche
transversale. Les différents acteurs intervenant dans la consommation
d'huile à moteur et de la production d'huiles usagées constituent
les unités d'observations. L'étude couvre toute la ville de
Cotonou et s'intéresse particulièrement au secteur des transports
terrestres.
2.1.2. Nature, source et qualité des
données.
Deux types de données sont exploitées dans la
réalisation de l'étude. Il s'agit des données
quantitatives et des données qualitatives. Ces différentes
données proviennent d'une part des travaux réalisés et
validés tels que les bases de données d'institutions (DTT par
exemple), les rapports d'études, les publications scientifiques, etc.,
et d'autre part de l'enquête réalisée dans le cadre de
cette étude sur un échantillon défini.
2.1.3. Population cible.
La cible visée pour la collecte de données est
constituée des structures de réparation et d'entretien de
véhicules automobiles et de cyclomoteurs (engins à 2 ou à
3 roues) de même que les exploitants de moulin à maïs
installées aux abords des rues. Les effectifs des différentes
structures sont calculés à partir des estimations faites par
ABDOU KARIM, A. Y., et M. A. N. GBAGUIDI en 2004. En effet, le nombre de
garages automobiles était estimé à 314 pour toute la ville
de Cotonou. En l'absence de données sur le taux d'accroissement dans le
secteur, nous avons utilisé le taux d'accroissement de la ville de
Cotonou (2,17%) pour obtenir le nombre estimé de garages automobiles en
2005 qui est 321. Le nombre d'ateliers de mécanique moto et des autres
structures
est calculé après avoir déterminé
l'importance relative de ces ateliers et structures par rapport aux garages
automobiles dans la ville de Cotonou.
La taille des échantillons représente 10% de la
population. La méthode d'échantillonnage est consignée
dans le tableau ci-dessous :
Tableau VII : Méthode
d'échantillonnage.
N°
|
Structures
|
Effectifs calculés
|
Echantillon
|
Observations
|
1
|
Garages de réparation et d'entretien de véhicules
légers
|
321
|
40
|
3 garages par arrondissement mais 4 dans le 1er arrondissement
dont 2 concessionnaires.
|
2
|
Ateliers de réparation et d'entretien de
vélomoteurs
|
877
|
90
|
39 ateliers à raison de 3 par arrondissement (La taille
de
l'échantillon a été réduite car
iis'agit d'une population très
homogène)
|
3
|
Garages de réparation et
d'entretien de véhicules lourds,
|
50
|
5
|
|
4
|
Unités de réutilisation des
huiles usagées (moulins à maïs)
|
25
|
3
|
|
5
|
Stations-services
|
13
|
2
|
|
6
|
Structures de lavage de
véhicules automobiles
|
13
|
2
|
|
|
TOTAL
|
|
|
91 structures enquêtées.
|
Source : Enquête de terrain (2005).
2.1.4. Techniques et outils de collecte des
données.
La collecte de données a été faite à
travers : la recherche documentaire, l'observation et les enquêtes.
2.1.4.1. Documentation.
La phase de recherche documentaire a eu pour objectif de
rassembler et de structurer l'ensemble des informations relatives au milieu
d'étude et aux travaux déjà réalisés
et qui sont en rapport avec le sujet. Cette phase s'est appuyée sur
les sources
d'information écrites, graphiques ou orales. Les
informations recueillies auprès des sources locales ont
été complétées par l'utilisation des Technologies
de l'Information et de la Communication (TIC) en l'occurrence l'outil internet
surtout en ce qui concerne les généralités sur les huiles
usagées. En effet, peu d'études ont été
réalisées sur les huiles usagées au Bénin et en
Afrique.
Il s'est agit en réalité de la consultation de
l'essentiel de la documentation relative au milieu d'étude, à la
situation de l'environnement en général, au sol et à l'eau
en particulier. Les centres de documentation fréquentés sont ceux
du MEHU, de la DDEHU/ATLANTIQUE-LITTORAL, de la DTT/MTPT, de la DEN, de la
DH/MMEH, de la FSA, de l'EPAC, de la SEHRAU-SA, de la FLASH. Cette phase a
été capitale pour l'étude dans la mesure où elle a
permis d'avoir une connaissance assez précise de ce qui a
été déjà fait à propos de la gestion des
huiles usagées à Cotonou ou hors du Bénin et de mieux
comprendre les méthodologies utilisées afin d'adopter une
démarche méthodologique efficiente.
Il a été également à cette phase
organisé des entretiens non structurés avec les acteurs
concernés par ces problèmes de pollution et des personnes
ressources. Les entretiens sont individuels et nous ont permis de mieux
orienter les enquêtes.
2.1.4.2. Observation.
L'observation fait partie des techniques de collecte
utilisées. Elle a été associée à l'interview
afin de valider certaines réponses immédiatement
vérifiables. Il s'agit notamment de (i) l'existence ou non de fosse
à vidange, (ii) la qualité des récipients de vidange et de
stockage, (iii) l'existence de tâche d'huile sur le lieu de vidange ou
sur le lieu de stockage des huiles usagées, (iv) le déroulement
de l'opération de vidange, etc.
2.1.4.3. Enquêtes.
L'interview est la technique de collecte utilisée pour
recueillir les informations auprès des structures de production d'huiles
usagées. Cette technique est utilisée afin de donner à
l'interviewé la liberté de livrer au maximum les informations sur
ses pratiques et de nous permettre également de formuler d'autres
questions éventuelles que pourraient susciter les réponses qu'il
apporte. Toutefois, le guide d'entretien utilisé est
réalisé de manière à collecter également
certaines données quantitatives.
39.000 mètres linéaires de rues ont
été parcourus dans la ville de Cotonou à raison de 3
parcours de 1.000 mètres linéaires par arrondissement. Dans
chacune des rues, les garagistes, les ateliers, les structures de lavage de
véhicules, les moulins à maïs, les stations services ont
été dénombrés. Ce sont les acteurs des structures
qui ont au moins deux ans d'existence sur le site qu'elles occupent qui ont
été pris en compte par les enquêtes.
2.1.5. Techniques et outils de traitement des
données.
Différentes techniques ont été
utilisées pour transformer les données recueillies.
- les sources de production : A partir de la
recherche documentaire et des enquêtes, les unités de production
ou les activités générant les huiles usagées ont
été répertoriées. Connaissant l'effectif des
garagistes automobiles, les effectives des autres producteurs (garages de gros
porteurs, ateliers de réparation de motos, stations services, structures
de lavage de voitures) ont été déterminés.
- les quantités produites : Dans le
questionnaire type destiné aux enquêtes auprès des
producteurs d'huiles usagées identifiés, certaines questions ont
permis de relever des données concernant le processus de production. Ces
questions concernent précisément :
· le cycle de vie de l'huile dans le moteur où elle
est utilisée ;
· la quantité nécessaire pour la vidange ;
· la quantité vidée pour chaque type de
véhicule.
En associant ces données aux effectifs estimés
de chaque type de véhicule, il a été fait une estimation
de la quantité d'huile produite par cette catégorie de
véhicule pour une période de temps.
Les véhicules à quatre (4) roues sont
regroupés par catégories selon le volume de leur carter,
c'est-à-dire par rapport à la quantité moyenne d'huile
qu'ils consomment par vidange tandis que les véhicules à deux (2)
roues constituent une seule catégorie.
La quantité estimée d'huiles de vidange
produite dans la ville de Cotonou est la somme des quantités produites
par chaque groupe d'entités génératrices, pour une
période donnée (semaine, mois, année).
L'estimation du parc automobile de la ville de Cotonou est
faite à partir des données de la Direction des Transports
Terrestres relatives à l'immatriculation des véhicules et en
considérant, selon ABE (2000) que :
- sur une période de 15 années, 70% des
véhicules immatriculés restent en circulation ;
- 70% du parc effectif du Bénin est concentré dans
le Sud ; - 60% des véhicules du Sud-Bénin circulent à
Cotonou.
Les données de 1995 à 2004 sont
utilisées.
- les filières de gestion : Des
réponses à certaines questions contenues dans le questionnaire
type ont permis de connaître de quelle manière les huiles
usagées sont gérées par les structures qui les produisent.
Du fait que ces huiles usagées entrent dans un circuit de
réutilisation, nous avons essayé de remonter la chaîne de
réutilisation. Il s'agit de connaître qui sont les
réutilisateurs (individus, groupements), leur profil
socio-professionnel, les différentes possibilités de
réutilisation et le devenir des huiles usagées au bout de la
chaîne.
- Les effets sur l'environnement : Pour la
présente étude, il a été essentiellement question
des aspects physiques. Une estimation de la surface de sol souillée a
été faite à partir du calcul de nombre d'atelier de
réparation d'engins à 2 et à 3 roues et de la surface
moyenne souillée par un atelier.
Les différents calculs sont faits à l'ordinateur
avec le logiciel MS Excel.
2.2 RESULTATS ET DISCUSSION.
2.2.1 Le gisement de lubrifiants et la production d'huiles
usagées.
2.2.1.1 La consommation de lubrifiants neufs
La principale opération qui conduit à la
production des huiles usagées dans la ville de Cotonou est la vidange
qui découle du processus de lubrification des moteurs et des autres
compartiments des véhicules (cas des automobiles).
La lubrification consiste à introduire dans un
compartiment d'un véhicule de l'huile moteur spécifique pour
assurer le bon fonctionnement du système. Les principaux compartiments
concernés sont :
- le moteur,
- le pont,
- la transmission,
- la boîte à vitesse,
- le système de freinage,
- le système de direction assistée.
Les lubrifiants introduits dans ces compartiments, au bout
d'un certain temps perdent progressivement leurs propriétés de
base (lubrification, refroidissement, nettoyage) si bien qu'il faut
procéder à leur remplacement. Les causes de cette perte
progressive de propriétés sont :
- élévation de température (fonction de
refroidissement),
- souillure due aux particules de métaux issus des
frottements (fonction de lubrification et de nettoyage).
Il existe différents types d'huile selon le
compartiment à lubrifier. Les huiles sont classifiées selon la
viscosité. La classification SAE définie les grades de
viscosité à différentes températures. Ainsi, Les
grades SAE adaptés au fonctionnement hivernal, pour les huiles moteurs,
sont suivis de l'initial W (de Winter = hiver) : 0W, 10W, 15W, 25W. Les grades
adaptés au fonctionnement à hautes températures sont 20,
30, 40, 50, 60. Ces huiles sont dites monogrades.
Les huiles multigrades répondent à la
définition d'un grade d'hiver et d'un grade d'été (15W-40
par exemple). Les huiles monogrades sont souvent les plus utilisées au
Bénin. Mais avec l'avènement des sociétés
privées d'importation d'huiles à moteur et de lubrifiants, les
huiles multigrades sont de plus en plus introduites sur le marché
béninois. Elles ont l'avantage d'être plus résistantes aux
variations de température et par conséquent sont doublement plus
durables que les huiles monogrades.
2.2.1.2 Identification des sources de production
d'huiles usagées.
Diverses sources de production d'huiles usagées ont
été identifiées. Selon les niveaux de production, on
distingue :
a- Les producteurs primaires
Ce sont les unités qui intègrent à leur
technologie des huiles neuves qui, au bout d'une période, sont
vidées afin d'être renouvelées. Les principaux producteurs
primaires sont :
- les structures de réparation et d'entretien des
automobiles
· 321garages de véhicules automobiles,
· 50 garages de gros porteurs et d'engins lourds,
· 13 stations services,
· 13 structures de lavage et d'entretien de
véhicules automobiles. - 877 ateliers d'entretien et de
réparation des cyclomoteurs.
Du point de vue de la typologie, il existe des garages
à caractère moderne, c'est-à-dire dont le fonctionnement
répond à certaines normes techniques et légales
(équipement au complet, acquisition de pièces de rechange et de
lubrifiants auprès des sociétés agréées,
agrément de l'Etat pour l'exercice de la fonction et pour
l'installation). Ce sont les concessionnaires installés au Bénin
et les garages modernes légalement installés (Photo
2.a). Ils existent dans une proportion de 15,38%. Leur
clientèle est essentiellement composée des services publics, des
ministères, des grandes entreprises. Les rares particuliers qui les
fréquentent sont ceux qui achètent des véhicules neufs.
Les garages ordinaires sont des garages ou des ateliers de
fortune installés le long des trottoirs, devant les maisons ou dans des
parcelles vides (Photo 2.b). La clientèle de ces
derniers se compte parmi les détenteurs de véhicules d'occasion
à usage personnel ou de transport en commun, les camions, etc.
Certaines structures présentent les deux caractères
à la fois.
Les ateliers de réparation de cyclomoteurs sont
majoritairement des baraques de fortune installées aux abords des rues
(Photo 2.c). Les ateliers modernes sont ceux des
concessionnaires qui offrent des services après vente à leur
clientèle qui se résume aux ONG et aux Organismes Internationaux.
C'est avec l'avènement des motos à quatre temps d'origine
asiatique que des ateliers modernes se sont multipliées dans le cadre du
service après-vente.
Les stations services et les structure de lavage de
véhicules connaissent une très faible activité de
vidange.
b- Les producteurs secondaires :
Ce sont les unités qui, pour des raisons surtout
économiques et parfois stratégiques, achètent des huiles
provenant des sources primaires pour les réutiliser. Ces unités
à leur tour sont appelées à rejeter ces huiles qui sont
usées davantage. Les plus importants producteurs secondaires sont :
- les détenteurs de moulins à maïs (qui
utilisent rarement de l'huile neuve pour la lubrification de leur moteur). 100%
des unités enquêtées utilisent les huiles usagées ou
rarement un mélange d'huiles usagées et d'huiles neuves ;
- les détenteurs de camions (qui ont l'habitude de
mélanger de l'huile neuve et de l'huile ayant connu un premier niveau
d'usure pour lubrifier leur moteur). Ce sont pour la plupart des transporteurs
privés. Les camions appartenant aux entreprises de
référence et à l'Etat font généralement
exception à cette pratique.
Photo 2.a : Exemple de garage moderne
Photo 2.b : Exemple de garage ordinaire
(Atelier de réparation d'un concessionnaire)
Source : Enquête de terrain (2005).
Source : Enquête de terrain
(2005).
Photo 2.c : Atelier de réparation de moto
dans une rue Source : Enquête de terrain
(2005).
2.2.1.3. Estimation de la production d'huiles
usagées.
a- Estimation du parc de véhicules dans la ville de
Cotonou
L'analyse des données collectées auprès
de la DTT révèlent que le Bénin a connu une augmentation
de son parc automobile depuis 1996. Jusqu'en septembre 2004, le parc total est
estimé est 222.323 véhicules immatriculés dont 155.626
sont effectivement en circulation et 65.363 pour la ville de Cotonou
(Annexe 1). Cotonou abriterait donc 42% du parc automobile
national, ce qui confirme les constats du document de projet de
déclaration d'une politique nationale de mobilité urbaine (MEHU,
2002) selon lesquels la majorité des véhicules est
concentrée au niveau des grands centres urbains et que, le parc
béninois est essentiellement composé de véhicules
particuliers et de camionnettes. En effet, en 2004, les voitures
particulières représentent 72,55% du parc automobile et les
camionnettes 12,81% (Figure 3).
Figure 3 Répartition du parc automobile
de Cotonou par types de véhicule
5,86%
12,81%
3,08%
3,01%
2,08%
0,20%
0,40%
72,55%
VP CTTE CAM TR SRM BMB AB AUT
VP
|
: Voiture particulière
|
SRM
|
: Remorque et Semi-remorque.
|
CTTE : Camionnette
|
BMB
|
: Bus et Minibus
|
CAM
|
: Camion
|
AB
|
: Autobus et Autocar
|
TR
|
: Tracteur agricole et routier
|
AUT
|
: Autres véhicules
|
b- Estimation du parc de motos dans la ville de Cotonou
Le parc de motos est essentiellement dominé par les
taxis-motos communément appelé Zémidjan. Du fait que
l'immatriculation des engins à deux roues n'est pas entrée dans
les habitudes au Bénin et n'est obligatoire qu'à partir de 75 cc,
il a été plus facile de prendre comme base de l'estimation,
l'effectif des taxis-motos qui sont soumis à une immatriculation
obligatoire pour l'exercice de leur activité.
Selon les statistiques de la mairie de Cotonou, l'effectif des
taxis-motos a évolué en dents de scie de 1992 à 2001
(données disponibles). Il a varié de 2.830 à 15.327 soit
un accroissement annuel de 8,67%. En supposant que ce taux d'accroissement est
maintenu jusqu'à 2004, les nombres de taxis-motos immatriculés
ont été calculés pour les années 2002, 2003, et
2004. L'effectif en 2001 était de 72.015, il serait passé
à
103.335 en 2004 ce qui reflète les estimations faites
par les services de la voirie. En utilisant le ratio taxi-motos/motos
personnelles obtenu par ABE (2000), on déduit l'effectif des motos
personnelles. La somme des effectifs de taxis-motos et de motos personnelles
donnent le parc de motos.
TableauVIII : Estimation de l'effectif des motos
dans la ville de Cotonou.
ANNEE
|
NOMBRE DE TAXIS-MOTOS
|
CUMUL
|
NOMBRE DE MOTOS NON TAXI
|
NOMBRE TOTAL DE MOTOS
|
1992
|
3.842
|
|
2.183
|
6.025 29.715 34.153 39.764 47.477 56.370 65.334 75.066 99.101
112.933
|
1993
|
15.107
|
18.949
|
10.766
|
1994
|
2.830
|
21.779
|
12.374
|
1995
|
3.578
|
25.357
|
14.407
|
1996
|
4.918
|
30.275
|
17.202
|
1997
|
5.671
|
35.946
|
20.424
|
1998
|
5.716
|
41.662
|
23.672
|
1999
|
6.206
|
47.868
|
27.198
|
2000
|
15.327
|
63.195
|
35.906
|
2001
|
8.820
|
72.015
|
40.918
|
2002
|
9.585
|
81.600
|
46.364
|
127.964
|
2003
|
10.416
|
92.016
|
52.282
|
144.298
|
2004
|
11.319
|
103.335
|
58.714
|
162.049
|
TOTAL
|
103.335
|
|
|
|
Source : DST/Mairie Cotonou, Recensement des
taxis-motos de 1992 à 2001.
c- Estimation des quantités d'huiles vidées par
catégorie de véhicule à 4 roues Les informations
recueillies auprès des différents acteurs du secteur de la
réparation et de l'entretien des véhicules ont permis de
connaître le processus et les facteurs qui conditionnent la production
des huiles. Il s'agit notamment de la nécessité d'assurer la
lubrification de certains compartiments des véhicules et de l'usure dans
le temps des huiles utilisées.
Les véhicules ont été regroupés par
sous-catégories en fonction du volume moyen d'huile à moteur
utile par vidange :
- Catégorie A : Véhicules particuliers,
camionnettes.
- Catégorie B : Camions, tracteurs, semi-remorques, bus et
mini bus, autobus et autocar.
- Catégorie C : Autres véhicules (engins lourds)
Le tableau 9 Présente l'estimation de la
production annuelle.
Tableau IX : Estimation de la production
annuelle d'huiles usagées par les véhicules à 4 roues et
plus (1995-2004).
ANNEE
|
NOMBRE DE VEHICULE
|
PRODUCTION ANNUELLE
|
Catégorie A
|
Catégorie B
|
Catégorie C
|
Catégorie A
|
Catégorie B
|
Catégorie C
|
Ensemble
|
1995
|
9.955
|
1.511
|
2
|
716.760
|
271.980
|
960
|
989.700
|
1996
|
12.607
|
1.898
|
4
|
907.704
|
341.640
|
1.920
|
1.251.264
|
1997
|
16.084
|
2.363
|
6
|
1.158.048
|
425.340
|
2.880
|
1.586.268
|
1998
|
19.724
|
2.895
|
7
|
1.420.128
|
521.100
|
3.360
|
1.944.588
|
1999
|
24.109
|
3.487
|
10
|
1.735.848
|
627.660
|
4.800
|
2.368.308
|
2000
|
32.256
|
4.531
|
17
|
2.322.432
|
815.580
|
8.160
|
3.146.172
|
2001
|
40.702
|
6.142
|
23
|
2.930.544
|
1.105.560
|
11.040
|
4.047.144
|
2002
|
46.221
|
7.310
|
31
|
3.327.912
|
1.315.800
|
14.880
|
4.658.592
|
2003
|
51.250
|
8.373
|
77
|
3.690.000
|
1.507.140
|
36.960
|
5.234.100
|
2004
|
55.793
|
9.306
|
261
|
4.017.096
|
1.675.080
|
125.280
|
5.817.456
|
Moyennes annuelles par catégories
|
2.222.647
|
860.688
|
21.024
|
3.104.359
|
Production moyenne annuelle d'huiles usagées par les
véhicules à 4 roues
|
3.104.359
|
Source : Enquête de terrain (2005).
La production d'huiles usagées par les véhicules
à 4 roues et plus a été multipliée par 6 en 10 ans,
passant de 989.700 litres en 1995 à 5.817.456 litres en 2004, soit un
taux d'accroissement de 19,38%.
d- Estimation des quantités d'huiles vidées par
les motos
Il existe deux catégories de motos. Celles dont les
moteurs sont 2 temps et qui consomment 0,75 l d'huile par vidange et celles
dont les moteurs sont à 4 temps et qui consomment 1 l d'huile par
vidange. Les estimations sont faites sur la base que toutes
les motos utilisent en moyenne 0,75 l d'huile pour chaque
vidange. La fréquence de vidange affirmée par tous les
mécaniciens enquêtés est de 15 jours pour les conducteurs
de taxis-motos et de 30 jours pour les autres motos. La moyenne
pondérée des durées qui séparent les vidanges a
permis de trouver 20 jours comme durée commune aux taxis-motos et aux
autres motos. Le tableau 10 présente les productions
annuelles estimées des motos.
Tableau X : Estimation de la production annuelle
d'huiles usagées par les motos (1995-2004)
ANNEE
|
NOMBRE DE MOTOS
|
PRODUCTION ANNUELLE (litres)
|
1995
|
39.764
|
795.280
|
1996
|
47.477
|
949.540
|
1997
|
56.370
|
1.127.400
|
1998
|
65.334
|
1.306.680
|
1999
|
75.066
|
1.501.320
|
2000
|
99.101
|
1.982.020
|
2001
|
112.933
|
2.258.660
|
2002
|
127.964
|
2.559.280
|
2003
|
144.298
|
2.885.960
|
2004
|
162.049
|
3.240.980
|
MOYENNE
|
1.860.712
|
Source : Enquête de terrain (2005)
La production d'huiles usagées par les motos a
quadruplé en 10 ans, passant de 795.280 litres en 1995 à
3.240.980 litres en 2004, soit un taux annuel d'accroissement de 12,76%.
Encadré1.
Ainsi, le secteur des transports produit environ 4.965.071
litres d'huiles usagées par an du fait des vidanges. Ce chiffre
représente la moyenne annuelle sur 10 ans. La production annuelle a
atteint 9.058.436 litres en 2004.
|
2.2.1.4 Caractérisation des huiles
usagées.
Les huiles usagées provenant des carters des
véhicules et des motos présentent les mêmes
caractéristiques physiques. Ces dernières sont
appréciées par rapport aux huiles neuves. Les huiles
usagées sont reconnues par leur noircissement. Elles sont plus fluides
et perdent leur viscosité.
2.2.2 Méthodes actuelles de gestion des huiles
usagées.
Deux mécanismes conduisent à la présence
indésirable des huiles usagées dans la nature : - le rejet
accidentel dû à la mauvaise manipulation ;
- le rejet dans la nature pour cause d'encombrement.
2.2.2.1 Cas des garages d'entretien et de
réparation
a- les services structurés
Ces garages présentent un aspect propre du lieu de
travail parce que certaines précautions sont prises lors de la vidange
et du nettoyage des moteurs. En effet, tous les véhicules à
vidanger montent sur une fosse construite à cet effet (Photo
3a). Les huiles sont recueillies dans un bac puis versées dans
des fûts de 200 l ou dans des bidons de 50 litres (Photo 3b)
à l'aide d'entonnoirs spéciaux. A cette étape de
manipulation, les fuites accidentelles par terre sont très
limitées.
En ce qui concerne la destination des huiles stockées,
il existe généralement un service distinct du garage qui s'occupe
de l'évacuation de ces huiles. Les huiles sont vendues à des
acheteurs qui sont parfois des clients bien connus et à qui sont
réservées les « marchandises ». Ces clients qui
viennent acheter des quantités importantes d'huiles sont en nombre
très limité et la fréquence d'achat est faible. La plus
grande partie des huiles usagées reste en stock, attendant des acheteurs
ou des demandeurs éventuels.
b- les services non structurés
Parmi les garages ordinaires, certains disposent d'une fosse
à vidange. Ils présentent les mêmes caractéristiques
que les services structurées en ce qui concerne le rejet accidentel
d'huiles à moteur usagées lors des manipulations.
Mais pour la grande majorité par contre, il n'existe
pas de fosse de vidange. La vidange se fait dans un récipient
glissé sous le véhicule et à même le sol. La marge
de manoeuvre réduite de celui qui effectue la vidange due au dispositif
en place conduit à la chute de l'huile vidée. Ainsi, de grands
espaces continuent d'être souillés du fait de la mauvaise
manipulation pendant les vidanges.
Le mode de stockage est le même (Photo 3c).
Par contre, il subsiste des doutes sur la destination des huiles
encombrantes. En effet, selon les responsables des services non
structurés, la gestion des huiles usagées est du ressort des
apprentis qui les vendent à des « clients ». Les responsables
ne s'en mêlent parfois que pour en offrir à leurs amis qui en
auraient besoin.
2.2.2.2. Cas des ateliers de réparation des
motos et de vélomoteurs
Il n'existe pas de mesures particulières pour
empêcher les huiles de se répandre sur le sol.
Du fait du faible volume qu'ils produisent, les
mécaniciens n'hésitent pas à faire parfois le mauvais
geste en versant les huiles dans un coins de l'atelier en prenant toujours le
soin de réserver une certaine quantité. Ici aussi, l'esprit
mercantiliste fait sont effet surtout que les huiles usagées provenant
des motos sont estimées plus aptes à être
réutilisées par les meuniers.
Encadré 2.
Quelle que soit la structure, le stock d'huiles
usagées est toujours disponible, souvent à la limite de
l'encombrement. Comment comprendre qu'un produit qui serait bien vendu existe
en stock jusqu'à plus de 2000 litres dans un même garage? Pourtant
toutes les structures visitées ont opposé un refus
catégorique à l'idée de faire collecter leurs huiles
encombrantes moyennant un coût, prétextant que c'est de la
marchandise à vendre.
|
Photo 3 a : Véhicule garé sur une
fosse à vidange munie Photo 3b: Lieu de stockage
d'huiles usagées
d'un tank réceptacle et d'un entonnoir. dans un garage
moderne.
Source : Enquête de terrain
(2005). Source : Enquête de terrain (2005).
Photo 3c : Lieu de stockage d'huiles
usagées dans un garage ordinaire.
Source : Enquête de terrain
(2005).
2.2.2.3. Les différentes formes de
réutilisation des huiles usagées.
a- la lubrification des moteurs de moulin
Les détenteurs de moulin à maïs, pour des
raisons économiques rachètent des huiles usagées
auprès des garages et des ateliers pour la vidange de leur moulin. Ces
huiles sont vidangées de nouveaux après 3 à 4 mois
d'usage.
b- la lubrification des moteurs de camion
Certains camionneurs utilisent les huiles usagées
provenant des véhicules légers pour la vidange de leurs camions.
Ils prennent toutefois le soin de les mélanger avec de l'huile neuve.
c-la protection des bois
Les huiles de vidanges ont une double fonction quant à
leur utilisation sur du bois. En couche superficielle elles servent à
lutter contre la dégradation du bois sous l'action des pluies. En plus
de cette fonction, son odeur aide à éloigner les insectes qui
détruisent le bois.
d- la lutte contre les mauvaises odeurs des latrines :
Certains ménages, pour éliminer les mauvaises
odeurs de leurs latrines, y versent des huiles à moteur usagées.
Cette pratique a été reconnue par ABDOU KARIM & GBAGUIDI
(2004) comme ayant des conséquences néfastes. En effet, l'huile
de vidange réduit les échanges gazeux entre les micro-organismes
et l'air ambiant. La conséquence qui en découle est la mort
massive des micro organismes aérobies (larves de mouches,
bactéries, ...) chargés de la dégradation de la
matière fécale. On assiste ainsi à un ralentissement du
processus de dégradation aérobie et un accroissement du processus
anaérobie entraînant de plus belle les fortes odeurs. Les
résultats escomptés sont de courte durée et conduisent en
fin de processus à l'effet contraire.
Si éventuellement ces fosses ainsi traitées sont
vidangées, alors la pollution locale liée à une telle
pratique se voit ainsi répandue jusqu'au site de rejet.
e- le badigeonnage des cases en banco
Dans certains villages, les cases en banco sont
badigeonnées de l'extérieur par plusieurs couches d'huiles
usagées. Ce procédé servirait à assurer
l'étanchéité des murs, empêchant les suintements
à l'intérieur des cases pendant la pluie.
f- la lutte contre les ectoparasites des porcs
Certains fermiers utilisent les huiles de vidange pour laver les
porcs à titre de prévention contre les attaques des
ectoparasites.
g- a production d'énergie thermique
Une expérience particulièrement
intéressante a été enregistrée au niveau du centre
Songhai. Il s'agit de la production d'énergie thermique au niveau de la
fonderie du centre. Le procédé consiste à brûler
l'huile usagée après l'avoir chauffée au préalable
pour la rendre plus fluide. L'huile fluide est stockée dans un
réservoir muni de robinet relié au foyer. Le feu brûle dans
le foyer en présence de l'huile et de l'air sous pression apporté
par un souffleur électrique (photo 4a et 4b).
Ce procédé présente certains avantages :
(i) la quantité d'huiles usagées utilisée est relativement
élevée (environ 300 litres par mois en temps ordinaire et plus du
double en période d'activité intense), (ii) les huiles
usagées qui entrent dans le processus disparaissent totalement au cours
de la combustion. Il n'en demeure pas moins qu'une inquiétude
fondamentale subsiste : quelle est la composition de la fumée issue de
la combustion ? Quelles sont les conséquences des gaz sur l'homme et sur
l'environnement ?
h- la lutte contre les moustiques
Les habitants des zones marécageuses procèdent
à l'épandage d'huiles usagées à la surface de l'eau
pour empêcher la multiplication des larves de moustiques.
Encadré 3.
De la production à la réutilisation en
passant par le stockage, la « gestion » actuelle des huiles
usagées ne répond à aucune norme et ne se
réfère à aucun texte de loi . Chaque garagiste agit selon
qu'il est soucieux ou non de l'hygiène de son milieu. La dimension
environnementale (qualité de l'environnement et impact sur
l'environnement) ne préoccupe guère les garagistes et autres
acteurs de la production des huiles usagées.
|
Photo 4a: Equipement fournissant du feu à
la fonderie du centre Songhaï (Réservoir d'huile fluidifiée
et 2 souffleurs électriques)
Source : Enquête de terrain
(2005).
Photo 4b: Foyer de combustion Source
: Enquête de terrain (2005).
2.2.3. Impacts sur l'environnement
Les impacts environnementaux relatifs à la production
et à la gestion des huiles usagées sont multiples. Les aspects
physiques sont les plus visibles et attirent beaucoup plus l'attention.
2.2.3.1. Souillure des espaces publiques et atteinte au
paysage.
a- Pollution ponctuelle
Au niveau des garages d'entretien et de réparation de
véhicules automobiles et de motos, des superficies de sol sont
souillées par des huiles usagées (Photo 5 a, et
5b). Les entretiens et les observations ont
révélé que ces huiles qui modifient radicalement l'aspect
physique du sol ne sont pas déversées sciemment. Elles sont la
conséquence d'une mauvaise pratique de l'hygiène du milieu. En
effet, dans les ateliers de réparation de motos, tout l'espace de
travail est souillé de même que le voisinage. Cela résulte
du fait que pendant les opérations de vidange, les précautions ne
sont pas suffisamment prises pour empêcher les rejets accidentels. De la
même manière, aucune précaution n'est prise pendant le
nettoyage des moteurs. En ce qui concerne les garages automobiles, ce sont les
lieux de stockage des huiles usagées qui reçoivent les huiles qui
s'échappent par mauvaise manipulation (Photo 5c et
5d).
Les espaces souillés par les huiles usagées sont
plus remarquables au niveau des ateliers de réparation des motos.
L'étendue de sol et de pavés souillée du fait des
activités des mécaniciens motos (100% des ateliers ) est
estimée à 3.508 m2 alors que peu de garages automobiles (12,5%)
présentent des tâches étendues d'huiles sur leur sol. Ceci
permet de conclure qu'en matière de pollution ponctuelle, les petits
producteurs sont les plus grands pollueurs.
Photo 5.a : Sol d'un atelier de
réparation de Photo 5b : Trottoir pavé noirci
par les huiles de
motos noirci par l'huile de vidange vidange d'un atelier de
réparation de motos
Source : Enquête de terrain
(2005). Source : Enquête de terrain (2005).
Photo 5.c : Souillure du sol due au mauvais
Photo 5.d : Souillure du sol due au mauvais
conditionnement des huiles de vidange dans un conditionnement des
huiles de vidange dans un
garage ordinaire. garage moderne.
Source : Enquête de terrain
(2005). Source : Enquête de terrain (2005).
b- Pollution diffuse
De toutes les quantités d'huiles usagées
produites, une zone d'ombre persiste quant à la destination exacte des
huiles, lorsqu'elles deviennent encombrantes. Les unités de production
des huiles usagées, en l'occurrence les structures non
agréées, n'ont jamais pu dire clairement la destination de leurs
huiles usagées. Selon ABDOU KARIM et GBAGUIDI (2004), 50% des huiles
produites par les structures qu'ils ont enquêtées sont
jetées dans la nature, 36% sont vendues et 14% sont restituées
aux propriétaires. Toute analyse faite, les huiles vendues et celles
retournées aux propriétaires n'auraient pour meilleure
destination que de retourner dans la nature. Par conséquent, environ 90%
des huiles produites ont pour destination finale la nature soit environ
4.468.563,9
litres (4.468 m3) par an pendant
10 ans. Pour les huiles qui se trouvent au niveau des garages et ateliers, les
saisons de pluies favoriseront leur ruissellement vers les plans d'eau en amont
tandis qu'une partie s'infiltrerait dans le sol pour aller atteindre les nappes
d'eau. Ceci est d'autant plus pertinent que la vulnérabilité de
la nappe phréatique au niveau de Cotonou a été
démontrée par plusieurs études.
D'une manière générale la plupart des
structures qui vidangent les huiles usagées trouvent souvent plus facile
de les jeter que de les récupérer encore qu'il n'existe pas de
structure de récupération. Les pratiques usuelles sont :
- le rejet dans des parcelles vides ; - le rejet dans les
marécages ;
- l'enfouissement ;
- le rejet dans des puisards isolés ou reliés
à la fosse de vidange.
Photo 6 : Lieu de rejet d'huiles de vidange dans
une parcelle vide.
Source : Enquête de terrain
(2005).
2.2.3.2. Risques de pollution de la nappe
phréatique et des eaux de surface.
Ils résultent de la présence des huiles
usagées dans les milieux naturels, notamment le sol et les eaux.
Certains producteurs d'huiles usagées les jettent directement dans
les marécages qui communiquent parfois avec d'autres plans d'eau.
Ainsi, de vastes
étendues d'eau sont exposées à la
pollution chimique due à l'introduction de produits pétroliers.
Certains plans d'eau reçoivent également les résidus
d'huiles usagées par ruissellement.
La nappe phréatique dont la vulnérabilité a
été démontrée par plusieurs études est
exposée à la pollution chimique par infiltration des huiles
usagées répandues sur les sols.
2.2.3.3. Risques de maladies.
Les risques de maladies sont de trois (3) ordres :
- les risques d'intoxication due à la contamination
indirecte par la chaîne alimentaire : En effet, le
déversement direct des huiles usagées ou par ruissellement dans
les eaux de surface pourrait entraîner une augmentation de ces milieux en
métaux lourds. La consommation des espèces halieutiques issues de
ces plans d'eau pourrait être préjudiciable à la
santé.
- les risques d'intoxication directe par la consommation
d'eau polluée par infiltration d'huiles usagées : Les
populations exposées à ce risque sont celles qui utilisent les
eaux de puits pour les usages domestiques.
- les risques d'infections respiratoires aigues dues
à l'inhalation de gaz très chargés et toxiques (dioxines,
furanes, dioxyde de soufre, dioxyde de carbone, hydrocarbures aromatiques
polycycliques, acides forts, etc) : Ces risques sont liés notamment
à la réutilisation des huiles usagées dans les moteurs des
moulins et de certains camions et à leur utilisation comme comburant.
2.2.4. Proposition de méthodes de gestion
Le cadre législatif et réglementaire de la gestion
des huiles usagées en République du Bénin est
élaboré et il ne reste que sa mise en application.
Pour réagir adéquatement à la gestion de
la totalité des huiles usagées produites, en conformité
avec la politique de développement durable choisie par le gouvernement
du Bénin, il est nécessaire d'appliquer le principe des 3R-VE. Ce
principe prône dans l'ordre : la réduction, la
récupération, le recyclage, la valorisation et
l'élimination.
Réduction : Réduire le volume d'huiles
usagées qui est généré, grâce aux innovations
technologiques qui améliorent la qualité mécanique des
automobiles et permettent de diminuer leur consommation d'huiles. D'ailleurs,
les technologies de fabrication des huiles moteur évoluent
progressivement vers la production et la commercialisation d'huiles à
usage permanente.
Récupération : Récupérer la
totalité des huiles usagées produites : l'Etat doit organiser la
collecte des huiles usagées. Il veillera à la mise en place des
instruments nécessaires et encourager la participation active de
tous.
Recyclage : Il existe deux types de traitement pour
recycler les huiles usagées :
a) La régénération qui consiste à
rendre à une huile usagée ses propriétés d'origine
par raffinage, c'est la technique la plus recommandée à cause de
ses effets bénéfiques sur l'environnement.
En effet, on peut restaurer complètement les
propriétés lubrifiantes de l'huile et ainsi la remettre sur le
marché en tant que matière première ce qui permet de
diminuer la consommation des huiles vierges. L'huile
régénérée rencontre les mêmes
spécifications de rendement exigées que l'huile vierge
contrairement à la croyance populaire voulant que les huiles
régénérées soient de qualité
inférieure.
Actuellement au Bénin, il n'existe aucune usine de
régénération.
b) Un traitement intérimaire permet également de
faire un produit à partir de ces huiles. Cela comprend des traitements
physico-chimiques simples qui éliminent les contaminants de base des
huiles usagées, ce qui permet de les utiliser pour des applications
moins exigeantes. Par exemple, les huiles lubrifiantes usagées sont
nettoyées afin de produire du carburant ou des huiles pour chauffage.
Valorisation : On peut profiter de la valeur
calorifique des huiles usagées pour produire une énergie qui
permet d'assurer le fonctionnement et les opérations d'une entreprise :
Il s'agit de valorisation énergétique. Cette alternative en plus
de réduire la consommation de combustible fossile non renouvelable est
économiquement et écologiquement acceptable.
Elimination : Ce troisième et dernier recours
pour disposer des huiles usagées concerne uniquement les huiles
hautement contaminées qui ne peuvent faire objet de recyclage ou de
valorisation. Il importe alors que ces huiles soient éliminées
par des entreprises spécialisées autorisées par le
Ministère en charge de l'Environnement.
Ces propositions constituent une batterie d'actions
concertées et complémentaires. D'une part, il faut une bonne
vulgarisation des textes régissant la gestion des huiles usagées
et une bonne sensibilisation de tous les acteurs impliqués dans la
chaîne de production et de consommation d'huiles à moteur
(exportateurs, distributeurs, consommateurs), d'autre part l'organisation d'un
système de collecte efficace et la mise en place d'équipement de
regroupement et de traitement. Ces actions devraient être à
l'initiative de l'Etat qui a su bien montrer l'exemple dans les domaines de la
gestion des déchets solides et des déchets liquides.
2.2.5. Contraintes liées à la gestion
La contrainte majeure liée à la gestion des
huiles usagées est l'absence de toutes dispositions pratiques relatives
à la mise en oeuvre du décret n° 2003-330 du 27 août
2003 portant gestion des huiles usagées en République du
Bénin. Un silence coupable est entretenu autour de la question des
huiles usagées tout comme s'il ne s'agit pas
d'une préoccupation importante. Pourtant, un simple coup
d'oeil dans les rues de Cotonou révèle l'importance de la
pollution physique par les huiles usagées.
La seconde contrainte est l'absence constatée sur le
terrain de technologies appropriées pour la mise en oeuvre des
méthodes de traitement.
2.3. DIFFICULTES RENCONTREES
Certaines difficultés ont été
rencontrées au cours de la réalisation de ce travail. Les plus
importantes sont :
- l'insuffisance de la documentation concernant les huiles
usagées ;
- la réticence de certains garagistes notamment les
mécaniciens des motos ;
- l'impossibilité de faire sur place des analyses
chimiques ;
- la difficulté d'accès à certaines
données telles que les statistiques sur l'importation de lubrifiants
neufs.
2.4. RECOMMANDATIONS.
A la suite de l'analyse de l'état des lieux de la
production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou,
il importe de faire certaines recommandations allant dans le sens d'une gestion
plus écologique de ce type de déchet. Ces recommandations sont
à l'endroit des pouvoirs publics en l'occurrence le Ministère de
l'Environnement et de la Protection de la Nature (MEPN) et la Mairie de
Cotonou. Il s'agit de :
- faire connaître aux acteurs du secteurs des transports
et aux populations de la ville de Cotonou que la production d'huiles
usagées est une préoccupation environnementale et sanitaire
importante par une campagne de sensibilisation soutenue ;
- sensibiliser les structures productrices d'huiles
usagées sur la nocivité des huiles usagées pour
l'environnement et la santé ;
- faire une vulgarisation du décret n° 2003-330 du 27
août 2003 portant gestion des huiles usagées et République
du Bénin ;
- faire équiper les garages d'équipements
adéquats pour la manipulation et le stockage des huiles usagées
;
- mettre en place un système de collecte des huiles
usagées de manière à collecter le maximum d'huiles
usagées ;
- promouvoir la mise en place d'entreprises agréées
pour la collecte et le traitement des huiles usagées.
2.5. PERSPECTIVES POUR LA THESE
2.5.1. Contexte
La présente étude intitulée «
Contribution à l'étude de la production et de la gestion
des huiles usagées dans la yille de Cotonou » a permis
d'avoir une idée de l'importance de la production annuelle, de faire une
description et une analyse des systèmes actuels de gestion de ces
huiles. Elle a également été l'occasion de mettre un
accent sur les impacts sur l'environnement, notamment les aspects physiques.
Mais force est de constater que cette étude a été beaucoup
plus descriptive, notamment en ce qui concerne les systèmes actuels de
gestion et les impacts sur l'environnement. L'analyse approfondie des
systèmes de gestion n'est pas suffisamment faite et les aspects
quantitatifs des impacts sur l'environnement n'ont pas été
étudiés. Ces préoccupations devront faire l'objet d'une
étude qui nécessite du temps et des moyens dépassant le
cadre de la présente étude.
Afin de parvenir à une connaissance plus approfondie et
de rendre les travaux plus utiles à la communauté, les
perspectives pour la thèse ambitionnent d'aborder trois aspects
principaux que sont : (i) l'estimation de la production nationale des huiles de
vidange, incluant toutes les sources de production, (ii) l'étude
analytique du processus de la pollution des sols et des eaux incluant l'analyse
des sols et des eaux à différents points, la recherche de
l'ampleur et de l'étendue de la pollution, (iii) l'étude
comparative des différents méthodes de gestion qui va
déboucher sur la proposition de plan de gestion.
2.5.2. Objectif de l'étude
L'objectif est de faire l'étude quantitative de la
pollution par les huiles usagées et de proposer un plan de gestion.
2.5.3. Aperçu de la démarche
méthodologique
L'étude sera réalisée en trois phases dont
certaines sont subdivisées en étapes : Phase1 : La
documentation
Elle consistera à compléter la recherche
documentaire effectuée lors de la rédaction du mémoire de
DEA. Du fait de l'insuffisance des informations sur le plan national, nous
allons faire recours à des structures et à des personnes
ressources hors du territoire national (France et Canada par exemple). Certains
aspects seront étudiés avec les personnes ressources locales
telles que les cadres du Ministère de l'Environnement et de la
Protection de la Nature et d'autres institutions intervenant dans la protection
de l'environnement.
Phase2 : Les travaux de terrain
Elle comprend l'étape de collecte de données
auprès des structures et des personnes ressources et l'étape de
prélèvement d'échantillons à analyser au
laboratoire.
La collecte de données se fait sur la base de
questionnaires administrés à des groupes cibles
spécifiques (différentes structures productrices d'huiles
usagées et les structures en charge de la protection de
l'environnement).
Les prélèvements d'échantillons seront
faits selon les normes et les conditions indiquées par les laboratoires
qui seront chargées de faire les analyses. Les laboratoires nationaux et
internationaux seront sollicités.
Phase3 : L'analyse et interprétation des
résultats
Les différentes informations recueillies seront
traitées suivant les méthodes d'analyse spécifiques. Les
échantillons pour lesquels les procédés d'analyse chimique
ne sont pas disponibles sur place seront envoyés dans des laboratoires
étrangers ; les possibilités d'analyse seront recherchées
dans la sous régions avant tout recours aux laboratoires occidentaux.
La compilation des données recueillies, analysées
et interprétées conduira à la rédaction de la
thèse.
CONCLUSION.
La présente étude a établi la
réalité qu'il existe des activités qui conduisent à
la production d'huiles usagées au Bénin et en particulier dans la
ville de Cotonou. Malgré l'ampleur de la production actuelle et les
indices d'une augmentation certaine de la production dans le temps, rien ne
semble être fait pour réglementer la gestion de ces huiles. Rien
qu'en parcourant la ville de Cotonou, il n'est point besoin de poser de
questions à qui que ce soit pour se rendre à l'évidence
que les huiles usagées sont néfastes pour l'environnement. Des
étendues assez grandes sont souillées et noircies et parfois
à des endroits sensibles de la ville. Il existe pourtant un
décret dont la mise en oeuvre conduirait à limiter les
dégâts. Malheureusement, ce décret n'est pas du tout connu
des acteurs des structures de production d'huiles usagées.
En un mot, personne ne semble perturbée par la
présence anarchique des huiles usagées dans la ville. Des
initiatives doivent être prises de la part du pouvoir public et par la
municipalité de Cotonou pour trouver des approches de gestion
adéquates afin de garantir un environnement sain et propre et de
préserver la santé des populations.
Ces actions doivent débuter par la sensibilisation des
acteurs sur les conséquences néfastes liées à la
présence anarchique des huiles usagées dans la nature et aboutir
à la mise en place d'une politique de collecte et de traitement.
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d'Environnement Canada, mis à jour le
02/08/2002.
2-
www.environnement.ccip.fr:
Site Web de la chambre de commerce et d'industrie de Paris
3-
www.guide-dechets.com
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE iDEDICACE iiREMERCIEMENTS iiiLISTE DES
SIGLES ET ACRONYMES iv
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES v
LISTE DES PHOTOS .. viRESUME .. vii
INTRODUCTION . 1
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
.................. ......... 2
1.1. JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME 2
1.1.1. Problématique 2
1.1.2. Objectifs . 4
1.1.3. Questions de recherche 4
1.2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE .. 5
1.2.1. Caractéristiques physiques de la ville de
Cotonou 5
1.2.1.1 Données climatologiques 5
1.2.1.2 Flore et faune 7
1.2.1.3 Substratum géologique et types de sol
10
1.2.2. Données socio-démographiques
. 11
1.2.2.1 Structure et évolution de la population
11
1.2.2.2 Organisation administrative 13
1.2.3. Caractéristiques socio-économiques.
.. 14
1.2.4. Aperçu sur la gestion de l'environnement
dans la ville de Cotonou 16
1.2.4.1 Pollution de l'air . 17
1.2.4.2 Eau 19
1.2.4.3 Sol 20
1.2.4.4. Déchets solides ménager 22
1.3 GENERALITES SUR LES HUILES USAGEES . 23
1.3.1 Définition 23
1.3.2. Caractéristiques générales .
24
1.3.3. Autres définitions 25
1.3.4. Travaux réalisés sur les huiles
usagées au Bénin et dans le monde 26
1.3.4.1. Au Bénin . 26
1.3.4.2. Dans le monde (l'expérience du Canada)
27
DEUXIEME PARTIE : PRODUCTION ET GESTION DES
HUILES
USAGEES A COTONOU 29
2.1. APPROCHE METHODOLOGIQUE . 29
2.1.1. Nature et portée de l'étude
29
2.1.2. Nature, source et qualité des
données . 29
2.1.3. Population cible 29
2.1.4. Techniques et outils de collecte des
données 30
2.1.4.1. Documentation 30
2.1.4.2. Observation 31
2.1.4.3. Enquêtes 32
2.1.5. Techniques et outils de traitement des
données 32
2.2 RESULTATS ET DISCUSSION 34
2.2.1 Le gisement de lubrifiants et la production
d'huiles usagée ... 34
2.2.1.1. La consommation de lubrifiants neufs . 34
2.2.1.2 Identification des sources de production d'huiles
usagées 35
2.2.1.3. Estimation de la production d'huiles usagées
38
2.2.1.4 Caractérisation des huiles usagées.
. 43 2.2.2. Méthodes actuelles de gestion des huiles
usées 43
2.2.3. Impacts sur l'environnement . 49
2.2.3.1. Souillure des espaces publiques et atteinte au
paysage .. 49
2.2.3.2. Risques de pollution de la nappe phréatique
et des eaux de surface 51
2.2.3.3. Risques de maladies . 52
2.2.4. Proposition de méthodes de gestion
53
2.2.5. Contraintes liées à la gestion
. 54
2.3. DIFFICULTES RENCONTREES . 55
2.4. RECOMMANDATIONS 55
2.5. PERSPECTIVES POUR LA THESE .. 56
2.5.1. Contexte . 56
2.5.2. Objectif de l'étude 57
2.5.3. Aperçu de la démarche
méthodologique 57
CONCLUSION 59
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES . 60
TABLE DES MATIERES 64
ANNEXES 67
ANNEXES
Annexe 1 : Situation du parc automobile de Cotonou
(Immatriculation des véhicules à 4 roues de 1995 à
2004).
Annexe 2 : Guide d'entretien.
Annexe 3 : Copie du décret n° 2003-330 du 27
août 2003 portant gestion des huiles usagées en République
du Bénin.
Annexe 1 : Situation du parc automobile de
Cotonou (Immatriculation des véhicules à 4 roues de 1995 à
2004).
|
VP
|
CTTE
|
CAM
|
TR
|
SRM
|
BMB
|
AB
|
AUT
|
TOTAL
|
1990
|
2760
|
575
|
145
|
66
|
76
|
23
|
9
|
1
|
|
1991
|
3721
|
725
|
247
|
156
|
137
|
71
|
12
|
4
|
|
1992
|
4712
|
827
|
383
|
242
|
208
|
41
|
21
|
1
|
|
1993
|
5657
|
1467
|
639
|
285
|
273
|
49
|
11
|
1
|
|
1994
|
4510
|
1144
|
466
|
190
|
193
|
36
|
3
|
1
|
|
1995
|
6419
|
1350
|
603
|
238
|
242
|
69
|
6
|
5
|
|
1996
|
7645
|
1374
|
613
|
234
|
269
|
171
|
28
|
8
|
|
1997
|
10178
|
1650
|
749
|
296
|
283
|
235
|
19
|
6
|
|
1998
|
10624
|
1757
|
801
|
363
|
338
|
269
|
40
|
5
|
|
1999
|
12776
|
2138
|
914
|
413
|
348
|
311
|
26
|
11
|
|
2000
|
23437
|
4274
|
1543
|
720
|
688
|
534
|
65
|
24
|
|
2001
|
25423
|
3304
|
2601
|
1062
|
1088
|
646
|
82
|
19
|
|
2002
|
15782
|
2990
|
1348
|
1061
|
870
|
642
|
51
|
27
|
|
2003
|
14423
|
2682
|
1086
|
836
|
842
|
812
|
38
|
158
|
|
2004
|
13233
|
2219
|
891
|
691
|
834
|
726
|
33
|
626
|
|
Total
|
161300
|
28476
|
13029
|
6853
|
6689
|
4635
|
444
|
897
|
222323
|
Parc effectif
|
112910
|
19933
|
9120
|
4797
|
4682
|
3245
|
311
|
628
|
155626
|
Sud Bénin
|
79037
|
13953
|
6384
|
3358
|
3278
|
2271
|
218
|
440
|
108938
|
Cotonou
|
47422
|
8372
|
3831
|
2015
|
1967
|
1363
|
131
|
264
|
65363
|
Source : DTT/MTPT Cellule informatique(2005)
Légende :
VP : Voiture particulière
SRM : Remorque et Semi-remorque.
CTTE : Camionnette BMB : Bus et
Minibus
CAM : Camion AB : Autobus et
Autocar
TR : Tracteur agricole et routier
AUT : Autres véhicules
GUIDE D'ENTRETIEN
A l'attention des producteurs potentiels d'huiles
usagées
1. IDENTIFICATION
1.1 Type d'exploitation :
1.2 Nom ou raison social :
1.3 Nom du promoteur :
1.4 Ancienneté dans la profession : 1.5 Ancienneté
sur le site :
1.6 Activités menées :
2. ACTIVITES/PRODUCTION ET PROCESSUS DE PRODUCTION
2.1. Activités nécessitant l'utilisation d'huile ou de
lubrifiant.
2.2. Quel processus conduit à la production des huiles
usagées ?
· description du processus ;
· équipement (fosse à vidange ou autres) ;
· état du lieu de vidange et des alentours.
2.3. Quels sont les types de véhicules qui font les
vidanges chez vous ?
2.4. Quelle est la quantité d'huile nécessaire
pour chaque vidange par type de véhicule ? 2.5. Quelle est la
quantité d'huile vidée pour chaque type de véhicule ?
2.6. Quel est le mode d'acquisition de lubrifiant ?
· achat en gros ou en détail ;
· approvisionnement auprès des structures
agréées ;
· achat de Kpayo.
2.7. Quelle est la fréquence de vidange requise ? 2.8.
Combien de vidange faites vous par jour ?
3. GESTION
3.1. Que faites-vous des huiles usagées ?
· rejet dans la nature, où et comment ?
· réutilisation.
3.2. Quel est le mode de conservation (Où et comment
stockez-vous les huiles usagées) ?
· type de contenant ;
· quantité en stock ;
· état du lieu de stockage et des alentours.
3.3. Quel est le mode de cession (vente ou don)?
· clientèle (catégorie) ;
· fréquence des ventes ;
· relation avec la clientèle (permanente ou
sporadique) ;
· prix de cession.
3.4. Savez vous que les huiles de vidange ont un effet
néfaste sur l'environnement ? 3.6. Savez-vous qu'il existe un
décret qui régit la gestion des huiles usagées ?
3.7. Etes-vous prêts à vous abonner à une
structure pour l'enlèvement des huiles usagées de votre garage ?
A quel coût ?
|