1.4 - La revue de littérature et la
définition des concepts
La revue de littérature donne un aperçu sur
quelques études ayant abordés le thème de
l'érosion dans le monde et au Burkina Faso. Elle ne
présente pas une liste exhaustive des études menées dans
le domaine. Cependant nous nous sommes intéressés uniquement aux
travaux pouvant nous permettre de cadrer notre étude.
Aussi la définition des concepts s'avère
primordiale pour la compréhension d'un certain nombre de termes qui
seront utilisés dans le cadre de ce travail.
1.4.1 - La revue de littérature
Afin de mieux aborder notre travail une revue de
littérature a permis de parcourir des
documents ayant traités de la problématique de
l'érosion. Cependant un accent particulier a été mis sur
les documents ayant abordés la modélisation des risques
d'érosion.
Dumas, P. (2004) dans sa thèse intitulée
caractérisation des littoraux insulaires : approches géographique
par télédétection et SIG pour gestion
intégrée Application en Nouvelle-Calédonie a décrit
les causes anthropiques de l'érosion en Nouvelle-Calédonie qui
sont la construction d'infrastructure et essentiellement l'exploitation
minière à ciel ouvert. Il considère que l'impact des
mauvaises pratiques agricoles et de l'urbanisation des pentes est
limité en Nouvelle-Calédonie.
L'objectif de son étude était de parvenir
à cartographier les sols sensibles à l'érosion à
l'échelle locale, puis à l'échelle fonctionnelle des
bassins versants afin d'étudier le processus d'érosion et d'en
évaluer l'impact potentiel sur les zones marines côtières.
Pour ce faire, il a choisi une modélisation qualitative se basant sur
une analyse multicritères combinant les facteurs de l'érosion les
plus représentatifs : la pente, la nature du substrat et l'occupation du
sol. Il est intéressant de noter que le facteur climatique n'a pas
été retenu. En effet, Dumas en se basant sur les travaux de
Maurizot et Delfaut, (1995) estime que les probabilités d'occurrence des
précipitations de fortes intensités sont également
réparties spatialement en Nouvelle-Calédonie. Ainsi, il
considère que l'agressivité des pluies est homogène depuis
la côte jusqu'aux zones de montagne. En pratique, l'auteur a
effectué une intégration et un croisement des données dans
un SIG. A partir de ces données il extrait des indicateurs de
sensibilité en fonction de leur contribution au phénomène
de l'érosion. Trois facteurs ont été pris en compte :
- La pente regroupée en trois classes : faible, moyenne et
forte.
- L'érodibilité des sols, en 3 classes.
- L'occupation du sol, extraite des analyses par
télédétection. Ce facteur permet de renseigner le
degré de protection de la couverture des sols. Une fois la base de
données géographiques constituée, l'auteur a choisi une
structure maillée à laquelle il applique une analyse
multicritère reposant sur des paramètres qualitatifs, permettant
en combinant les différents facteurs d'érosion de distinguer 4
niveaux de sensibilité des terrains à l'érosion faible,
moyen, fort et très fort. Le travail de Dumas, peut servir de
repère pour la réalisation du modèle et
l'implémentation du modèle.
Luneau, G. (2006) : dans son rapport de 76 pages traite de la
spatialisation de l'aléa érosion des sols en
Nouvelle-Calédonie. En fait son travail s'inscrit dans la suite des
travaux réalisés par son maitre de stage Dumas, P. (2004). Ce
travail devrait de faire évoluer le modèle cognitif
réalisé par Dumas (2004) sur plusieurs aspects. De ce fait
l'auteur a d'abord procédé à la mise à jour des
données, ensuite une rencontre avec divers experts a conduit aux
choix de nouveaux indicateurs de l'érosion des sols. La
composante climatique a notamment été rajoutée. L'approche
utilisée pour la cartographie de l'aléa érosion est une
évaluation multicritère, s'appuyant sur la pondération de
chaque facteur avant d'effectuer leur sommation. L'avantage est donc de pouvoir
moduler le poids de chaque paramètre. Cette méthodologie permet
de construire un modèle qualitatif plus simple, permettant d'envisager
et d'analyser plusieurs scenarii. Les données ont toutes
été rééchantillonnées au pas de 30
mètres correspondant à la résolution des images
satellitales utilisées.
En fonction de ces indicateurs et après une phase de
« standardisation », l'auteur a mis en place un modèle
statistique par évaluation multicritère. Dans une dernière
phase, un test a été réalisé suite aux traitements
effectués sur une image satellite. Ce test a mis en évidence la
difficulté de discrimination des objets en milieu tropical même
avec des images à résolution spatiale très fine. Les
résultats escomptés n'ont pas été satisfaisants du
fait principalement que toutes les couches n'ont pas pu être
précisées. Enfin, le calcul d'une régression
linéaire a permis, dans une dernière étape, de valider la
méthode par expertise et de proposer de nouvelles pistes de travail pour
une amélioration future du modèle vers un outil dynamique. La
démarche adoptée par Luneau pourra servir quand à
l'extraction des informations concernant certains facteurs.
Guillobez, S. et al dans leur étude
intitulé: Le suivi de l'érosion au Burkina Faso, utilisation d'un
modèle cartographique se sont basés sur les paramètres de
la formule de Wischmeier afin de sélectionner les données de leur
travail. De ce fait, les facteurs retenus sont : la susceptibilité des
sols à l'érosion, usage des sols, l'agressivité de la
pluviométrie, la charge animale, la densité de la population et
les aménagements anti-érosifs. Les données ont
été acquises grâce à la numérisation de
certaines cartes puis elles ont ensuite été croisées sous
Arc/Info pour obtenir la carte des zones équiproblématiques, qui
est constituée de polygones délimitant des secteurs
présentant des caractéristiques identiques décrivant le
milieu agricole burkinabè. Les données humaines constituent la
dimension temporelle du modèle, elles ont été
limitées à la densité de population et à la charge
en animaux. Un classement hiérarchisé a été
utilisé pour chaque paramètre. Ce modèle cartographique a
pour vocation principale de présenter aux décideurs sous forme
cartographique un instant un état qualitatif de l'érosion
hydrique au niveau d'un pays.
Malgré son caractère général, ce
document constitue le piédestal de la sélection des facteurs qui
seront pris en compte dans la réalisation du modèle de
travail.
Bachaoui, B.et al Cartographie des zones à risque
d'érosion hydrique : exemple du haut atlas Marocain. Cette étude
à été réalisée dans le cadre de la
réalisation de l'Atlas de la ville de Béni Mellal (haut Atlas,
Maroc). L'objectif visé était de développer une
méthodologie utilisant la télédétection et les
systèmes d'information géographique (SIG) pour cartographier les
zones à risque d'érosion hydrique afin de produire une carte de
risque qui peut être utilisée comme document de
référence pour les décideurs. La méthodologie
adoptée a consisté à intégrer, dans un SIG, trois
facteurs contrôlant l'érosion : la pente, la friabilité des
matériaux et l'occupation des terres.
La carte de risque d'érosion qui en est
dérivée montre quatre zones de vulnérabilité
à l'érosion hydrique : faible, moyen, fort et très fort.
Les résultats obtenus correspondent bien aux observations qui ont
été fait sur le terrain.
Ce travail montre l'intérêt de l'utilisation de
la technologie de la télédétection et des SIG dans
l'évaluation de la vulnérabilité à
l'érosion. La carte du risque d'érosion élaborée
pourrait constituer un document de base pour tout aménagement
proposé.
Tout comme le travail de Dumas, celui-ci réalisé
par l'équipe de Bachaoui aidera pour la conception du modèle qui
sera adopté dans le cadre de ce travail.
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