1.2 - La problématique
Le Burkina Faso tout comme les autres pays sahéliens
à été durement touché par les sécheresses
des années 1970 et 1983. Cette situation a eu des conséquences
néfastes aussi bien sur les hommes, les animaux que l`environnement.
Selon le département forêt de la FAO (2000) cette succession de
périodes sèches a contribué à une modification du
milieu et à la désertification. Aussi constate t-on une baisse
progressive de la pluviométrie avec cependant
un accroissement du ruissellement. Outre ces facteurs
climatiques, la pression démographique est aussi une des causes de la
dégradation de l'environnement. En effet l'accroissement rapide de la
population entraine une demande de plus en plus croissante des terres qui sont
surexploitées et qui n'ont plus le temps de se
régénérer. En somme, selon une étude de l'INERA
(2000), 24 % des terres arables sont fortement dégradées et en
moyenne 31% de la pluviosité annuelle est perdue par ruissellement, ce
qui constitue une menace pour la sécurité alimentaire à
moyen et à long terme.
La dégradation des milieux naturels expose le sol au
phénomène de l`érosion aussi bien hydrique
qu'éolien. Or les populations burkinabés surtout rurale (60
à 80% des actives) tirent l`essentiel de leurs revenues de
l`exploitation agricole et de l`élevage tributaires des conditions
climatiques et de la qualité des sols exploités. Elles se
trouvent donc plongées dans une situation de paupérisation
continue.
Les sols de la région du Centre nord du Burkina Faso
n'échappent pas à ce phénomène d'érosion que
l'évolution actuelle du climat contribue à aggraver.
L`Etat burkinabé vient en aide aux populations à
travers les projets et programmes qui interviennent en développant des
stratégies de conservation et de restauration des sols. Cependant la
plupart de ces services sont souvent confrontés aux problèmes de
manque d`information relatifs à la localisation des zones susceptibles
d'être érodées avec leur dégré de
vulnérabilité, toute chose qui les empêche d'atteindre
certains de leurs objectifs. Ceci s'explique par le fait que l'érosion
est un phénomène complexe car elle résulte de
l'interaction de nombreux facteurs dont les plus connus sont : les
précipitations, la nature des sols, les pentes et l'état de
surface. La recherche d'information concernant l'érosion
nécessite donc la prise en compte de tous ces facteurs. Pour donc
déterminer la vulnérabilité des terres, il faut trouver
des outils aussi bien capables de rassembler les données que de les
intégrer dans un système pouvant permettre des croisements entre
les différents facteurs.
La télédétection et les systèmes
d'information géographique (SIG) deviennent de plus en plus des outils
très pertinents pour résoudre ce problème. En effet
à partir des techniques de la télédétection on
arrive à acquérir des images pour en extraire les informations
concernant la surface de la terre sans être en contact direct avec elle
et les SIG permettent la collecte, le stockage, la manipulation, l'affichage et
les analyses des données géolocalisées. Dès lors se
pose l'interrogation suivante : Comment peut-on, à partir des techniques
de la télédétection et des SIG arrivé à
produire de l'information pouvant aider à l'identification des zones
à risque d'érosion?
Notre étude intitulée
vulnérabilité des sols à l`érosion hydrique
dans la région du Centre nord du Burkina Faso : approche par
télédétection et SIG est un exemple illustrant
l'ensemble du processus utilisant les techniques de la
télédétection et des SIG pour l'acquisition et le
croisement des données pour l'identification des zones à risques
d`érosion. Elle ambitionne donc la création d'un modèle
utilisable pour la caractérisation des risques d'érosion dans la
région du Centre nord du Burkina Faso.
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